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[rp] Cité Impériale


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284 réponses à ce sujet

#201 Arakis

Arakis

Posté 10 janvier 2010 - 18:23

Suppositions, suppositions ....


21 Soirétoile 3E431, 12H45



Saerileth avait suivit les autres sans trop faire de bruit, moins elle en disait moins il y avait de risques qu'elle fasse une boulette et à travers ça révèle son partenariat avec Drem. Déjà que l'argonien n'était pas là, ce qui en soit n'était pas forcément bon signe, soit parce qu'il y avait eu un imprévu ou qu'il les filaient pour les prendre à revers ... Gardant ce genre d'idées pour elle, elle s'assit avec les autres dans le cabinet de Boniface en se demandant le pourquoi de leur présence ici. Regardant tout d'abords le plafond pour tuer l'ennui elle baissa le regard pour tomber sur Maelicia qui semblait faire un numéro de charme (pas forcément des plus efficaces selon elle) à Drem.

Nom d'un daedra, déjà qu'elle se pique des fous rires pour rien il faut qu'elle nous traîne ici pour faire du charme à Drem, le monde devient fou il faut croire. Ses pensées furent interrompus par l'éclat de Drem, la mine déconfite de Maelicia fit naître un sourire des plus crapuleux sur ses lèvres, enfin un juste retour de bâton. Se mordant la lèvre pour ne pas rire elle emboîta le pas à ses compagnons jusqu'au cabinet, ne prêtant que peu attention à ce que disait Drem au médecin elle farfouilla dans ses poches et en extirpa un bâtonnet taillé en pointe qu'elle glissa entre ses dents, un ami kajhiit lui avait montré ça en lui expliquant qu'il les fabriquait pour enlever les bouts de viande qui se coinçait entre ses chicots, pour sa part elle s'en servait pour tuer le temps, le faisant passer d'un coin à un autre de sa bouche ou tourner avec sa langue.

Elle ne leva le nez que quand Drem commença à enlever ses vêtements, alors que Maelicia détournait le regard avec une pudeur qui manqua de lui faire exploser de rire à nouveau, elle resta à regarder le dunmer qui s'effeuillait, analysant avec méthode chaque partie de l'anatomie du dunmer, un bien joli morceau dit donc, c'est qu'il s'entretient bien le bougre. Intriguée par le fait que Maelicia farfouille chaque vêtements de Drem elle détourna son regard du dunmer avec un petit regret, quand elle entendit ce que marmonnait la bretonne, elle eu une envie de lui remettre une bonne volée de claques comme la veille mais se retint, ils avaient suffisamment de soucis comme ça pour ne pas en rajouter et se contenta de grommeler quelque chose d'incompréhensible.

Observant toujours le manége de Maelicia elle la vit arracher un bouton du caleçon de Drem et le glisser dans un tiroir du guérisseur une fois sorti. Avant qu'elle ait pu interroger la bretonne sur son attitude, celle-ci se mit à tempêter contre Drem, sa y est elle fait sa crise, je le sens pas étrangement. Serrant le poing droit resté glissé dans sa poche, elle commença à se rapprocher doucement et l'air de rien de la bretonne, histoire de pouvoir rapidement lui coller un direct si elle venait à s'énerver.

Modifié par Arakis, 02 avril 2011 - 10:04.


#202 nood

nood

Posté 13 janvier 2010 - 18:23

Ordonnances

21 Soirétoile 3E431, 12H48

Dans le cabinet du guérisseur, tout s'était passé bien vite. Celui-ci avait cru flairer une quelconque infection vénérienne qu'un légionnaire peu romantique ainsi que deux de ses conquêtes étaient venues se faire diagnostiquer loin des médecins de garde de la Légion. Boniface avait coupé court : quelques palpements de bas-ventre et quelques questions habituelles plus tard, il s'était fait son idée. Drem, Maelicia et Saerileth en avait été quittes pour recevoir une simple ordonnance de potion anti-infectieuses.. Peu importe : l'objectif était atteint, la rouquine ayant trouvé le mouchard.

Parmi les moments forts de cet épisode, Drem avait noté la réaction délicieusement gênée de cette gamine Brétonne ; il aurait parié quelques septims que la demoiselle était très chaste, au vu de sa réaction. Concernant Saerileth, la conclusion était l'exact inverse, puisqu'il avait pu noter d'un regard furtif qu'elle l'avait dévisagé longuement... Non sans provoquer chez lui une certaine fierté.

C'était la partie la plus marrante de la journée, pensa-t-il en sortant du cabinet, alors que la rouquine fendait discrètement la foule et que l'Impériale lui emboitait le pas. La partie la moins marrante, se dit-il, était la présence de ce mouchard, signe manifeste que Valens était quelqu'un d'étrangement clairvoyant ; le silence de Saerileth, qui semblait un peu trop connivente pour être honnête, et dont les motivations premières étaient toujours restées un peu floues ; et l'absence prolongée de cet Argonien, qui comm...

- C'était très amusant, Drem, très !

C'était Maelicia qui avait coupé court au cours de ses pensées. D'une manière assez franche, qui plus est.

- Génial le coup d'la salle d'attente, reprit-elle ; j'vous en demandai pas tant. En attendant qu'Danse-mot s'pointe, pourriez p'têtre m'dire c'que vous foutiez avec une balise magique ? Uniforme réglementaire, c'est ça ?

Partagé entre une franche envie de rigolade consécutive à la réminiscence de ce qui venait de se dérouler et une paranoïa croissante, l'elfe répondit après une courte pause. Il ne fit pas de cas de la saute d'humeur de la rouquine, bien compréhensible...

- Écoute, mademoiselle, je t'avoue que le coup de la balise, je m'y attendais pas ; merci quand même de l'avoir trouvé, d'ailleurs. ça irait presque jusqu'à m'inquiéter. On est suivi ; et il faut pas traîner, ou on va se faire cueillir comme des bleusailles. Et on a pas envie de ça, pas vrai, mesdemoiselles ?

Il croisa le regard des deux intéressées. Il avait à présent un ton plus sérieux que dans le cabinet du guérisseur ; avoir Valens ou un de ses bras droits rompus à l'art délicat de la filature accroché à ses basques ne lui semblait pas être une option des plus sécurisantes. N'étaient les septims promis à la clé par les "employeurs" de Maelicia, il aurait déjà levé le camp et laissé en plan tout ce petit monde. Inconsciemment, il se vit déjà passer à la question dans les bas-fonds de l'office du BIIM, tenter de bafouiller une explication potable pour justifier ses actes et finir - une sensation très désagréable l'envahit - dans un cachot humide et inconfortable à souhait. Pas vraiment ce qu'il espérait pour passer les fêtes de fin d'année.

- Et pour la salle d'attente, et bien... désolé. C'est le premier truc qui m'est passé par la tête. Je deviens un peu idiot quand on veut me transpercer la glotte avec des éclairs.

Modifié par nood, 03 avril 2011 - 11:25.


#203 Daimyo Tai Shi

Daimyo Tai Shi

Posté 17 janvier 2010 - 18:34

Convocation


21 Soirétoile 3E425, 12H45




La grande salle du conseil impérial était réellement impressionnante, avec ses majestueuses colonnades richement ornementées de magnifiques dorures, ses fresques épiques détaillant l'histoire de la conquête impériale de Tamriel, et surtout sa massive table ronde en marbre. Tout autour trônaient les riches et les puissants de ce monde, aux accoutrements tous plus extravagants les uns que les autres, et à la mine chacune plus antipathique que la précédente.

Aewin Melleandra, membre de l'Ordre de la Wyverne, Matriarche de son état, attendait patiemment - depuis plusieurs minutes - debout devant les gigantesques battants donnant sur le large couloir du palais impérial, qu'on daigne lui adresser la parole. Mais, au lieu de ça, les conseillers semblaient décidés à ne lui prêter aucune attention et à chuchoter et marmonner entre eux, sur un ton de complot...

La jeune brétonne était passée au cours de la matinée de l'étonnement à l'appréhension, mais désormais, l'attitude des 'Primi Consiliarii' éveillait davantage en elle une pesante inquiétude, prête à céder la place à de la terreur... En effet, elle avait eu la surprise, à son réveil, de trouver sur sa table de chevet une missive portant le sceau impérial, l'invitant à se rendre au palais à la mi-journée pour "évoquer un remaniement hiérarchique au sein de l'Ordre" et "se justifier d'actes récents indépendants de son activité au sein de la Wyverne". La magicienne n'avait alors eu de cesse de retourner dans sa tête ces deux vagues évocations, pour tenter d'en saisir toute la teneur, sans trop de succès. D'un côté, ce 'remaniement hiérarchique' pouvait, si tant est qu'il la concerne, faire référence à une promotion ou à une rétrogradation. D'un autre côté, 'se justifier' sur ses agissements ne lui évoquait absolument rien. C'est donc le ventre noué qu'elle arriva au palais, une dizaine de minutes auparavant...

L'un des conseillers interrompit le fil des pensées de la jeune femme, prenant la parole d'une voix froide résonnant sur les murs de pierre de la vaste salle cylindrique :

Matriarche Melleandra, avancez je vous prie. Aewin s'exécuta. Vous comparaissez - le mot la fit tiquer - devant ce conseil pour diverses actions frauduleuses signalées dans le quartier marchand, à savoir falsification, escroquerie et vol. La brétonne commençait enfin à voir de quoi il s'agissait... Que plaidez-vous ?
Non coupable, déclara sobrement la jeune femme, feignant l'indifférence de son mieux bien qu'elle fût profondément touchée par ces accusations. Issue de la noblesse, de tels griefs étaient intolérables pour son rang, et souillaient son nom, et donc sa famille.
Avez-vous des éléments à nous fournir, qui pourraient vous disculper ? enchaîna le conseiller, d'une voix monotone.

Aewin n'en revenait pas. Depuis quand le conseil se mêlait-il personnellement d'affaires aussi sommaires et triviales ? Et depuis quand la justice faisait-elle tant de zèle avec une représentante de l'Ordre de la Wyverne ? Le Visionnaire en charge de la cité impériale, un dragonnier nommé Raegar, avait pourtant réussi à museler efficacement la justice cyrodiilienne quand elle touchait des membres de l'Ordre...

Gardant son sang-froid, la jeune femme repartit, cinglante :

Messieurs, je pense pouvoir affirmer que le Visionnaire Raegar se portera garant de mon innocence. La réplique provoqua l'effet d'une bombe dans l'assemblée. Aewin réprima un sourire, fière d'avoir semé l'agitation dans les rangs de ses détracteurs - l'élite de Cyrodiil n'est-ce pas ? - aussi facilement.
Impudente damoiselle, finit par dire un autre conseiller en levant son séant de son fauteuil, votre Visionnaire n'est plus. Il va vous falloir des preuves plus convaincantes...

Cette fois-ci, la brétonne accusa le coup franchement. L'Ordre avait perdu deux de ses Visionnaires émérites en l'espace de quelques mois. Si, pour sa part, elle n'estimait ni n'appréciait aucunement Raegar pour ses qualités humaines - plus proches du néant qu'Anvil de l'océan - elle devait reconnaître qu'il était un mage plus que compétent et un leader respecté et plus qu'apprécié de ses hommes. La nouvelle de sa mort fit l'effet d'une douche froide à la jeune femme...

Je n'en ai aucune à vous fournir, concéda Aewin, à présent complètement déconfite.
C'est fort regrettable, répondit sèchement son premier interlocuteur. Vous passerez donc devant un tribunal de la Légion, qui statuera sur les suites à apporter à cette affaire...
Très bien, coupa sèchement la brétonne, 'messire', ajouta-t-elle après une courte pause pleine de dédain.

Le conseiller ne releva pas, et poursuivit, d'une voix monocorde :
« Dans la mesure où lord Raegar - il fit la moue en prononçant son titre - a été retrouvé sans vie cette nuit, et où votre Ordre, qui je vous le rappelle est sous la juridiction et le contrôle de ce conseil, n'a désormais plus qu'un seul Visionnaire effectif... »

Le mentor d'Aewin, Terdewen, et à présent Raegar, avaient péri sous les coups des Disciples. Il ne restait donc en effet plus qu'un leader au sein de l'Ordre de la Wyverne, que la jeune femme ne connaissait pas d'ailleurs. Dans la littérature de son Ordre, chaque Visionnaire avait un bras droit, appelé à lui succéder à sa disparition. Lorsque Terdewen avait été vaincu, à Bravil, son titre aurait dû revenir à Aewin, mais des luttes intestines le lui avaient ravi, qui avait échu à Jeraselm, un autre Traqueur, à titre temporaire, le temps de gérer la crise. Raegar avait alors remis de l'ordre dans les rangs de la Wyverne, et Jeraselm avait dû se démettre de son titre de Visionnaire nouvellement acquis. Et le temps que le puissant dragonnier ne décide avec son homologue Visionnaire de celui ou celle qui deviendrait leur égal, la mort s'était abattue sur lui, et son bras droit par-dessus le marché ! L'Ordre de la Wyverne traversait donc une crise sans précédent, et pour éviter sa disparition, le conseil impérial devait de toutes évidences s'en mêler, ce qui ne présageait rien du bon au vu des performances judiciaires récentes d'Aewin...

« ... nous sommes aujourd'hui contraints de promouvoir deux membres de l'Ordre, sans l'aval de votre hiérarchie. Cette promotion vise à remplacer dans leurs fonctions les deux défunts Visionnaires de votre Ordre. »

Puis, s'adressant aux gardes impériaux près de l'entrée, il ordonna : « Faites entrer les aspirants. »




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Jeux de pouvoir


21 Soirétoile 3E425, 12H50




Une vingtaine de mages de l'Ordre entrèrent dans la pièce en tenue cérémonielle, robe noire, capuchon sur la tête, masquant ainsi leurs visages, une ample cape noire sur laquelle était brodée élégamment un dragon argenté crachant toutes les flammes de l'enfer sur quelque adversaire imaginaire. De riches symboles runiques ornaient également les manches et les plis de la tenue. Aewin se félicita d'être venue au palais dans le même accoutrement - elle avait en fait choisi son étoffe officielle la plus élégante - et replia sa capuche pour se fondre parmi la troupe. Les aspirants se mirent en ligne et attendirent silencieusement.

Les chuchotements reprirent de plus belle au sein des conseillers. Ils échangeaient des regards furtifs entre eux, faisaient passer des morceaux de parchemin à l'opposé de la table, faisaient des messes-basses avec leurs voisins... Certains sortirent un jeton doré de leurs poches, et le placèrent au centre de la table, tandis que certains récupéraient le jeton qu'ils avaient posé à peine quelques minutes auparavant. D'autres prenaient une bourse à leur côté et la passaient discrètement sous la table à un voisin, en lui chuchotant quelques mots à l'oreille... Mais personne ne prêtait attention aux vingt-trois aspirants en rang à l'entrée de la salle. Aewin assistait à la scène, silencieuse. La curiosité l'emportait désormais sur l'anxiété. Elle assistait à une réunion du Conseil Impérial, et en direct ! Très impressionnée par tant de protocole, tant de politique, d'intrigues, mais aussi par tant de corruption, de mensonges et de piston - car elle en était sûre, certains de ces conseillers devaient avoir un parent aspirant et souhaitaient le voir monter en grade plus vite que ses seules capacités ne devaient normalement lui permettre - elle se prit à s'imaginer Visionnaire : une Visionnaire respectée, mais moins portée sur la violence gratuite que ses maîtres...

Le porte-parole du conseil la tira de ses rêveries, déclarant d'un ton solennel :

« Le conseil a tranché. Agitation dans l'assemblée impériale, quelques regards en coin parmi les Traqueurs. Sont priés de s'avancer d'un pas les aspirants nommés Galaad Hadremer et Jeran Laisellier. Deux silhouettes encapuchonnées se translatèrent légèrement vers l'avant. Vous êtes promus bras droits du Visionnaire Atonh. Un frémissement emplit la salle à ce nom. Nos prérogatives s'arrêtent là. Votre nouveau tuteur prendra contact avec vous et vous formera à votre futur poste de Visionnaire, au même titre qu'il a formé jusque là son propre bras droit. Rompez ! »

Claquement de talon. Les aspirants quittèrent la salle en désordre. Aewin suivit le mouvement, dépitée de n'avoir pas eu le poste vacant de Terdewen. Tandis qu'elle arrivait aux vantaux mastodontesques, la voix d'un conseiller la héla :

Un instant, Matriarche... Vous êtes suspendue séance tenante de vos fonctions au sein de la Wyverne, par décret impérial, et ce jusqu'à votre comparution devant un juge. Une soudaine lassitude la gagna alors, couplée à une fulgurante envie de vomir. Pour éviter de pleurer ou de se défouler sur le conseil, elle opta pour une répartie sèche qui ne souffrait pas de réponse négative.
Je peux disposer, maintenant, messieurs ?

Sur un hochement de tête affirmatif du conseiller, Aewin tourna les talons et se dirigea vers le grand couloir en anneau faisant le tour du palais, ruminant sa haine de la bureaucratie impériale et réfléchissant à son avenir dans l'immédiat et à plus long terme... et en arriva à la conclusion que l'Ordre de la Wyverne n'était peut-être plus, en fin de compte, sa meilleure option...




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Au septième ciel


21 Soirétoile 3E425, 13H08




Jeraselm s'était retenu d'éclater de rire lorsqu'il avait entendu cette damnée Matriarche Melleandra se faire moucher par le Haut Conseil... Suspendue, humiliée, et par-dessus le marché, désormais sa subalterne ! Il exultait intérieurement. L'aspirant savait qu'il avait énormément été aidé par l'estime - de notoriété publique dans les rangs des Traqueurs - que lui portait feu-lord Raegar. Tous deux avaient la même manière de penser, la même manière de voir les choses. « Rien ne doit venir entraver la bonne marche de l'Ordre de la Wyverne » résumerait assez bien cet état d'esprit. Raegar avait rapidement repéré ce jeune Traqueur blond, efficace et sur la même longueur d'onde que lui. Il lui avait confié très tôt des responsabilités, bien qu'il ne fût pas de sa propre unité mais de celle du défunt Terdewen. Le Dragonnier avait été comme un mentor de substitution à l'arrivée de Jeraselm dans la Cité Impériale, après la mort de son ancien Visionnaire Aldmer à Bravil.

S'il avait été très attristé par la disparition de Raegar, le bréton blond avait vite rebondi lorsqu'on lui avait annoncé que le conseil convoquait les aspirants pour élire de nouveaux Visionnaires, et qu'il faisait partie du lot d'élus potentiels. A présent, c'était chose faite, et même s'il savait qu'il ne prendrait ses fonctions officielles qu'après avoir suivi les enseignements de ce mystérieux ultime Visionnaire, Atonh, il ne pouvait s'empêcher d'être fier comme un paon.

Sortant à son tour de la salle du conseil, il rattrapa à grandes enjambées son nouvel égal, Galaad, et entama la conversation avec lui. Ils firent un brin de chemin ensemble et s'adossèrent nonchalamment contre un mur, dans le couloir cerclant la haute salle centrale du palais...

Modifié par Daimyo Tai Shi, 17 janvier 2010 - 22:50.


#204 Trias

Trias

Posté 18 janvier 2010 - 20:04

Mesdemoiselles

21 Soirétoile 3E425, 12H50




" Écoute, mademoiselle, je t'avoue que le coup de la balise, je m'y attendais pas ; merci quand même de l'avoir trouvé, d'ailleurs. ça irait presque jusqu'à m'inquiéter. On est suivi ; et il faut pas traîner, ou on va se faire cueillir comme des bleusailles. Et on a pas envie de ça, pas vrai, mesdemoiselles ?"


A sa réponse, la brétonne étrécit les yeux, comme si elle tentait de dissiper du regard les méandres brumeux que lui imposait l'elfe. Elle le trouvait... désinhibé, familier avec ses « mesdemoiselles », son tutoiement et sa franchise un peu trop directe. Mais quoi de plus normal chez un mâle après pareille épreuve ? Quoi de plus libidineux que l'imagination d'un homme, de surcroît légionnaire ? Quoiqu'il en soit, il plaidait non coupable, ce dont Typhaine devrait pour l'instant se satisfaire étant donné le besoin qu'elle avait de s'introduire dans le palais impérial.

A cet instant, l'une des jointures de Saerileth craqua dans sa poche, alors qu'elle tentait subrepticement de contourner Maelicia. Celle-ci sursauta. Elle avait remarqué depuis longtemps que l'insupportable vulgaire de ses bruits dentaires (engendré par  le machônnement incessant d'un objet métallique) s'était interrompu, et surveillait depuis l'impériale du coin de l'oeil. Cependant, si Drem avait l'excuse de la testostérone, il n'en allait pas de même de l'impériale : Typhaine fit un bond en avant, et lui lança un regard sans équivoque dans le plus pur style « tu m'touches, t'es morte », tout en répondant à Drem d'une voix calme :

- Z'avez raison, Drem ; j'crois qu'on ferait bien d'y aller, concéda-t'elle.

A ces mots elle repartit d'un pas vif, s'éloignant promptement de l'espèce de corsaire avec laquelle l'elfe s'était compromis. Laissant les deux lascars lui emboiter le pas, elle se dirigea fermement vers la haute tour du Conseil, qui les dominait de sa masse, et ramassa au passage l'amulette qu'un bref instant de colère lui avait faite abandonner.

Alors qu'elle en refermait la chaine, l'elfe, la rattrapant, ajouta un rapide :
  « Et pour la salle d'attente, et bien... désolé. C'est le premier truc qui m'est passé par la tête. Je deviens un peu idiot quand on veut me transpercer la glotte avec des éclairs. »
- Bah, écarta-t'elle d'un geste, vous pensiez vraiment qu'suis capable d'liquider quelqu'un de sang-froid ? C'est rien, Drem, vous êtes tout excusé. J'aime pas passer pour une catin, c'est tout, expliqua-t'elle en poursuivant ses pas, à présent calmée par la distraction que la marche lui offrait.

«  D'ailleurs j'suis persuadée que Danse-mots d'vrait pas tarder non plus, conclut-elle en embrassant du regard la foule environnante, avant de remettre le cap sur cette fatidique destination qu'était... le palais impérial.




La jeunesse

21 Soirétoile 3E425, 12H45




" Surtout, ne lève pas la tête, petite matriarche, ne gâche pas ton humiliation..."

Un sol tout de marbre richement orné, coiffé par une balustrade centrale toute d'or revêtue. D'épaisses paroi de roche ayléïde cernant l'ensemble, sur lequels se répercutaient le brouhaha hautain des délibérations des conseillers. Atonh, le Visionnaire, se permit un sourire satisfait : accoudé à la barrière du niveau supérieur, il observait avec désinvolture les pions du conseil avancer sur son échiquier.

- Visionnaire ?

Atonh sourit, et détourna un instant ses yeux scrutateurs de la mine déconfite de la matriarche pour les reporter en direction de l'espion, silencieusement tapis dans son dos.

- Ce n'est rien, Quantum. Je m'étonne parfois de l'emprise qu'on peut avoir sur la jeunesse...

La commissure de ses lèvres se retroussa, diabolique. La protégée de Terdewen n'avait même pas cherché à savoir comment ses petits délits étaient parvenus aux conseillers. Pas une seule fois elle n'avait semblé comprendre que la plainte du commerçant avait déjà été adressée à la Wyverne. Pas un seul instant, elle n'avait saisi que si son Visionnaire avait fait en sorte que l'insignifiant incident atteigne le Conseil, c'était pour mieux la manipuler.

Son regard revint vers l'assassin. Quantum, pseudonyme seul garant d'un anonymat synonyme de survie dans pareille profession. Il n'était pourtant pas bien difficile de deviner sa race impériale à sa taille modeste, ses origines bourgeoises à son accent, ses déboires à Cheydinhal à la manufacture de sa dague, un certain Césarin Bannus la-bas deux fois incarcéré et inculpé sans succés dans le meurtre de victimes de la confrérie n'étant pas passé inaperçu aux yeux de la Wyverne. Se doutait-il que son visionnaire savait tout de lui ? A la lenteur de son pouls, discrètement trahi par les oscillations de son poignet, non. Tant mieux. Son travail n'en serait que plus productif.

- Quantum, reprit Atonh d'une voix neutre tout en surveillant du coin de l'oeil les aspirants avancer, loin en dessous d'eux, votre mission est simple. Melleandra Aewin, est votre cible. Noble, fière et désorientée... il s'agit d'une matriarche de notre ordre... qui nous a trahi jadis. D'après les fichiers du BIIM, elle a été aperçue le 20 soirétoile à 16 heures à proximité de l'agent de la guilde des mages, qui fait partie de ses amis. Psychologiquement, il s'agit d'un élément instable. Il y a 85% de probabilités que sa non nomination et sa suspension de la wyverne qui lui seront successivement signifiées dans... quelques minutes la déstabilisent, et qu'elle se mette en recherche de ses amis. Vous devez la surveiller, rapporter une rencontre éventuelle puis m'informer du cours des évenements. Une réussite de votre part signifierait un accroissement significatif de vos ressources...

A vos ordres, acquiesça laconiquement l'espion, avant de disparaître dans un recoin de la salle.

Atonh reporta le néant de ses pupilles vers la silhouette encore droite d'Aewin. Allait-elle le servir comme il l'espérait ?




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Le salut est dans la prière

21 Soirétoile 3E425, 13H10




Partiellement dissimulé derrière un imposant caveau dédié à quelque famille oubliée, un groupe de trois personnes se tenait, non loin des grilles délimitant le palais. L'observateur attentif aurait pu dénombrer un légionnaire en armure, une impériale coiffée d'un bandeau, ainsi qu'une rouquine en prières.

Et aussi surprenant que cela paraisse, Typhaine était bel et bien en oraison devant le funèbre catafalque. Elle priait Akatosh... pour que le fieffé Danse-mot se signale enfin. Elle implorait le Dieu-père pour que l'osée machination de Drem fonctionne auprès des gardes. Et enfin, elle suppliait le neuvième divin pour que, de la vingtaine d'aspirants traqueurs en costume d'apparat défilant le long de l'issue de la tour principale, aucun ne l'aperçoive.

En conséquent de quoi sa position voutée, religieusement recroquevillée devant la sépulture de parfaits inconnus avait des vertus inespérées. Tout en se demandant pourquoi fallait-il qu'aujourd'hui la Wyverne fasse un meeting au palais, elle confia à l'être suprême son sentiment : décidément, c'était une journée à la con.

#205 Ygonaar

Ygonaar

Posté 22 février 2010 - 01:52

Chou blanc




21 Soirétoile 3E425, 12H35



La porte du vestibule s’ouvrit. Un vieil homme buriné, peut-être un métis Rougegarde, entrait en s’appuyant sur une canne. Son regard croisa brièvement l’Argonien avant de se focaliser obstinément sur le coté opposé de l’exigu antichambre. Cela rassura Main-d’Ombre, s’il avait là affaire à son suiveur, celui semblait d’évidence sous l’influence des Ténèbres. Il devait avoir occulté son existence, qui ne lui reviendrait à l’esprit au pire qu’au bout de longues minutes. Le saurien s’avança résolument vers lui, et l’inconscient du mammifère le poussa à nettoyer résolument le fer de sa canne. Juste le temps pour l’Argonien de se glisser sous son bras pour profiter de l’embrasure de l’huis. Un éventuel observateur extérieur devrait donc être directement sous l’influence de l’essence d’Oblivion et n’avoir aucune porte se déplaçant mystérieusement toute seule pour lui titiller le cerveau. Main-d’Ombre était maniaquement perfectionniste.

Il le fut tout autant dans sa recherche d’un point d’observation, à la fois obscur et dégagé du flot de badauds afin que nul changement d’itinéraire ne paraisse suspect, mais offrant également un assez large point de vue afin de repérer les anges gardiens de Drem. Ce fut donc une étroite venelle emplie d’ordures, deux murs pas franchement mitoyens serait sans doute plus exact, qui reçu ses faveurs. Mais impossible de repérer un quidam plus factieux qu’un autre. Il suivit donc avec le plus grand sérieux les échanges verbaux de Maelicia et éprouva un début de soulagement lorsque se comparse repéra enfin la balise.

Le trio quitta l’officine de l’esculape et passa devant son repère sans un regard vers lui. Son anneau ne fit pas plus mine de frémir. La sorcière devait avoir laissé la balise dans le cabinet médical. Il aurait pour sa part préféré la glisser dans la poche d’un passant mais il aurait mauvaise grâce de lui en faire grief. En tout cas, ils ne seraient plus aussi facilement pistés. Sauf si le Dunmer trimbalait un deuxième sortilège trop subtil pour la vigilance de la rouquine…


L’homme lézard employa milles ruses pour repérer leurs poursuivants alors que ses inconscients compagnons cheminaient vers le cercle impériale. Il les laissa prendre de l’avance pour examiner qui prendrait le même chemin, il les devança au pas de course par des ruelles parallèles, il fit même basculer un étal de kakis bien blettes afin de vérifier si aucun pas ne viendrait s’inscrire dans la pulpe molle rependue sur le dallage. Rien. Ce qui bien sûr ne faisait qu’aviver la méfiance du saurien. Leurs adversaires étaient décidemment très forts !

Dans les jardins du palais, toutefois, il se surprit à envisager d’égorger la jeune fille qui le précédait, juste au cas où. Il devait d’urgence quitter la sécurisante protection des Ténèbres, celles-ci commençant d’évidence à affecter gravement son jugement. Et juste quand une procession en uniforme de la Wyverne sortait de la Tour d’Or Blanc. Il était donc maudit ! Si au moins il avait sur lui la bombe incendiaire de S’emsyl, il pourrait faire rapidement un ménage salutaire ! Se reprendre, jamais il n’aurait de telles pensées si la quintessence d’Oblivion n’exacerbait ses penchants nihilistes. Il faudrait qu’il se méfit de ses propres instincts pendant quelques temps.

C’est donc en boudant un peu qu’il rejoint ses compagnons en pleine contemplation d’un cénotaphe. La luminosité était meilleure et il n’avait plus de compagne improvisée mais il se demandait au bout de combien de temps l’Elfe et l’Impériale le reconnaîtraient.

Modifié par Ygonaar, 22 février 2010 - 01:53.


#206 nood

nood

Posté 01 mars 2010 - 19:21

L'espoir émerge du noir


21 Soirétoile 3E431, 13H10


Vingt minutes de trajet plus tard, Drem, Saerileth et Maelicia n'étaient plus qu'à un encablure du palais. Le soleil mi-voilé par un ciel bas d'hiver illuminait la tour dudit palais, faisant plisser les yeux à Drem. Il ne l'avait pas fréquemment vue d'aussi près durant son service en Cyrodiil, ses états de service n'étant sûrement pas assez reluisants pour lui permettre d'officier dans ce quartier légèrement plus reluisant que le port. En lieu et place d'inividus louches, boiteux, et à l'hygiène discutable, il y avait des nobles, des aristocrates richement vêtus qui profitaient du soleil timide de ce milieu de journée ; la blancheur et la rectitude des murs ayléides remplaçant avantageusement les bicoques asymétriques des quartiers pauvres et une odeur fraiche, provenant de quelques fleurs nivales ornant les caveaux de familles importantes de la cité se substituaient aux relents de son quotidien.

La rouquine s'était courbée, toujours muette, devant l'un de ces mausolées miniatures et semblait absorbée dans d'intenses réflexions ; une prière, à n'en pas douter. Ce subit accès de religiosité chez une adepte de la chose magique comme elle le laissa un instant perplexe, instant qu'il mit à contribution pour observer passivement les alentours. La mercenaire impériale restait silencieuse, elle aussi, le bandeau en travers de son visage n'aidant pas à deviner ses intentions derrière un visage somme toute fermé. Un couple de mésanges, derrière elle, se disputèrent une graine quelconque avant de s'envoler et de se poser sur les ornementations du premier cercle du Palais. La porte située juste en-dessous s'ouvrit, et déversa dans la cour une vingtaine de mages encapuchonnés dans leurs robes d'apparat, sombres, brodées de symboles ésotériques et flanquées d'un dragon dans le dos. Une subite envie de faire appel à la bonne fortune, de demander à n'importe lequel des Neufs, des Saints majeurs du Temple des Tribuns, des esprits forts d'une obscure tribu Khajits ; ou encore au moindre esprit ancestral un tant soit peu capable d'influer sur la course de l'univers de couronner leur entreprise de succès. L'optimisme de Drem fondait comme de la neige sous le soleil du printemps au fur et à mesure que la procession de mages poursuivait son chemin, contournant l'imposant palais ; s'il ne connaissait pas toutes les divisions armées plus ou moins secrètes, plus ou moins sous l'égide du pouvoir en place, plus ou moins capables de leur mettre des bâtons dans les roues, il se rendit bien compte qu'il avait peut-être sous-estimé la facilité d'éxecution de son plan. De la même manière, il avait déjà sous-estimé la présence d'esprit de Valens. Et toujours pas la moindre queue d'Argonien à l'horizon - Maelicia, elle, avait peut-être sous-estimée la loyauté de son camarade reptilien. D'un regard plutôt las, il finit d'observer la procession disparaître au coin d'un bâtiment, et ne remarqua que très tard un individu s'approcher vers eux.

Drem le dévisagea alors qu'il franchissait les derniers pieds qui le séparait d'eux. Un Argonien non pas d'un noir de houille comme il l'aurait espéré, mais d'un bleu assez tranchant quoiqu'un ton en dessous de ses voyantes tâches vert clair. Fiché dans un habit sombre, le reptile transportait en outre un panier qui exhalait une subtile fragrance de mycètes, attribut dont était normalement dépourvu le comparse de la Brétonne. Si Drem n'avait vu Danse-Mot que furtivement et, de surcroit, dans la pénombre handicapante de la léproserie, il avait noté la relative petitesse du personnage, l'étroitesse de sa boîte cranienne et la présence d'une crète sagittale, dont il aperçut la racine sous le bérêt de cet inconnu. Autant de critères de concordance qu'il ne put s'empécher de remarquer. L'Argonien était maintenant à leur hauteur et se tenait coi, manifestement dans l'expectative... Drem n'aurait su dire si c'était par intuition, par amour des coïncidences, par jeu ou ou simplement par ennui qu'il lui demanda, après quelques secondes d'hésitation contemplative :

- Dites, vous n'auriez pas un cousin à peu près grand comme vous, mais tout noir et qui sent un peu moins le champignon ?

Modifié par nood, 03 avril 2011 - 11:26.


#207 Daimyo Tai Shi

Daimyo Tai Shi

Posté 01 mars 2010 - 23:04

Souvenirs, souvenirs...


21 Soirétoile 3E425, 13H08




Les hautes portes du majestueux palais impérial déversaient leur flot de responsables impériaux en mission, de légionnaires en patrouille, de coursiers délivrant leurs missives, de roturiers venus quémander quelque dédommagement ou asile, mais également, chose moins courante, de dignitaires de l'Ordre de la Wyverne quittant une réunion du conseil. Une bonne quinzaine d'aspirants en tenue de cérémonie franchirent l'imposante arcade, derrière laquelle les attendait la clarté et la douceur d'une belle journée de Soirétoile en Cyrodiil. Aewin Melleandra, matriarche de la Wyverne, quant à elle, traînait plus loin, en retrait du groupe de tête.

La jeune femme ruminait son échec, sa mise-à-pied, et essayait, du mieux que son esprit embrumé lui permettait, d'en mesurer les conséquences... Ni une respiration lente et profonde, ni la méditation, ni la tentative de vider son esprit ne furent salutaires afin de retisser sa Sphère, et ce fut tel un spectre emmitouflé dans ses nobles frusques qu'elle quitta la tour d'or blanc, quelques instants après ses homologues...

Un crieur posté sur une estrade un peu plus loin dans la rue la ramena, au moins un court instant, les pieds sur Nirn, beuglant à la foule environnante :
« Le courrier du Cheval Noir ! Bonnes gens, qui veut un exemplaire du courrier du Cheval Noir ? »

Quelques personnes étaient arrêtées devant l'impérial pour acheter leur exemplaire. Tandis que l'acheteur actuel tirait quelques drakes de sa bourse, un détail chez lui attira l'oeil de la jeune brétonne ; en effet, à son côté, accroché à sa ceinture, outre une bourse et le fourreau d'une dague, pendait également une courte baguette noire comme l'ébène. L'homme, de haute stature, les cheveux bruns et en bataille, bien que de dos, n'était pas sans évoquer quelque souvenir à la jeune matriarche...

Fendant la foule pour se rapprocher de sa cible, elle lança à son attention un « Jorus ? » que la vacarme ambiant eut tôt fait de couvrir. L'homme se détourna et s'éloigna d'un pas preste et sûr, se perdant rapidement à la vue de la jeune femme...

Aewin camoufla sa déception en se raisonnant : outre le fait que son ancien compagnon et amant avait été mis aux arrêts à Bravil par la Wyverne, et n'avait donc clairement aucune raison valable de se trouver à la cité impériale, il avait été rendu aveugle par Maelicia, et n'aurait certes pas pu traverser une foule aussi compacte d'une façon aussi assurée... Profitant de la clémence du ciel aujourd'hui et de tout le temps que venait de lui libérer sa suspension par le Haut Conseil, elle retira sa capuche et décida d'acheter un exemplaire du Cheval Noir pour passer le temps et se reconnecter au monde, ce que ni ses études magiques ni son travail au sein de la Wyverne ne lui avaient permis depuis de longs jours...




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Le funeste galop du Cheval Noir


21 Soirétoile 3E425, 13H10




« Maelicia, morte ? »

Aewin manqua s'étrangler en lisant les gros titres du courrier du Cheval Noir. Comment diable Maelicia pouvait-elle être décédée, alors même que la jeune matriarche l'avait encore croisée la veille ? La rouquine était alors accompagnée de cet étrange argonien... quel était son nom déjà ? L'article décrivait d'ailleurs l'implication d'un homme-lézard dans les évènements ayant conduit au décès de son amie... Que s'était-il passé d'ailleurs ?

« Règlement de comptes, ivresse publique avec violence et tentative de meurtre ? »

Aewin hocha la tête pour elle-même, en signe de désapprobation avec le journal.

« Jamais Maelicia n'aurait fait ça... »

Du moins pas la Maelicia qu'elle connaissait. Elle n'aurait jamais tenté de tuer qui que ce soit intentionnellement, à moins d'une agression, et encore moins suite à une beuverie... Mais, il était vrai cependant que la rouquine et elle s'étaient peu cotoyées au cours de ces dernières semaines, et que son ami Argonien semblait du genre beau-parleur spécialiste pour attirer des ennuis... Aurait-il pu avoir une telle influence sur la jeune femme, et en si peu de temps ? Non, cela était exclu... Aewin avait toujours vu son amie comme quelqu'un au fort caractère, aux opinions bien tranchées et peu influençable...

Secouée par cette seconde - et elle espérait dernière - amère pilule à avaler de la journée, elle décida, même si elle avait toujours été peu pratiquante, ayant reçue une éducation religieuse par ses parents dans son enfance, d'aller se recueillir à la mémoire de sa défunte amie, aux pieds du mémorial situé dans le cimetière entourant le quartier du palais...




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« Tant va l'eau à la cruche qu'à la fin elle déborde... »


21 Soirétoile 3E425, 13H19




Des larmes dégringolaient lentement le long des joues de la jeune brétonne. La perte de son amie la rappelait à ses propres fantômes : d'abord son frère, qu'elle avait perdu étant plus jeune, ensuite, Jorus, que Bravil et Jeraselm lui avaient arrachée... Si elle parvenait à se contenir jusqu'ici, cette goutte-ci était celle de trop, prête à faire déborder sa coupe, déjà fort pleine...

Tandis qu'elle se dirigeait vers le mémorial d'Akatosh, elle eu la surprise de trouver un groupe de quatre personnes, dissimulé dans un coin du cimetière, à demi-camouflés par un caveau dédié à quelque famille illustre de Cyrodiil. Des dégradations avaient eu lieu ces derniers mois, et des pillages de tombeaux avaient été rapportés par la garde, la jeune femme en avait entendu parler tandis qu'elle patrouillait au nom de la Wyverne avec quelques légionnaires impériaux peu de temps auparavant. Aussi, même si elle était désormais suspendue, décida-t-elle de mettre les pieds dans le plat pour éviter qu'un autre groupe néo-daedrique ne profane de nouvelles tombes. L'adrénaline écarta, au moins pour un temps, la tristesse de l'instant précédent, et chassa la brume qui s'était immiscée dans la tête de la matriarche...

Tissant activement sa toile mystique tout en se préparant à riposter à une mauvaise réaction adverse, elle leur lança un sonore :
« Ordre de la Wyverne ! Veuillez décliner sans délai vos identités et le motif de votre présence en ces lieux... »

#208 Ygonaar

Ygonaar

Posté 12 mars 2010 - 15:21

Lassitude.




21 Soirétoile 3E425, 12H55



Les gargotes du quartier du marché étaient pleines à craquer. Camelots et acheteurs avalaient sur le pouce un repas brulant afin de se redonner le courage d'affronter l'air vif. La garde impériale faisait de fréquentes rondes car cette bousculade était propice à l'art délicat du tire-laine. Mais malgré la cohue, personne ne heurtait ce massif Orsmer accoudé à un comptoir. Il ne faisait pourtant pas étalage de l'imposant armement qu'affectionnent ses congénères. Il ne semblait pas non plus particulièrement agressif ni aviné. Il dégageait plutôt une sorte de force sereine qui incitait à le laisser tout à sa méditation. Il semblait plus précisément fasciné par les vapeurs qui s'échappaient de son vin chaud épicé.


En réalité, le questeur Markal gro-Terashom essayait de s'accorder sur la conversation de ses cibles. Leur immobilisme dans l'officine du docteur Boniface aurait du considérablement faciliter son sortilège de télé-ouïe mais il semblait tomber à chaque fois sur des discussions de tierces personnes. Il pourrait bien sûr lancer un sort lié à un individu spécifique, mais il y avait au moins deux pratiquants des arcanes dans son gibier susceptibles de déceler l'intrusion. Il avait donc opté pour une méthode de « détection passive », mais qui l'obligeait à projeter au hasard son indiscrète oreille dans les environs du signal de la balise. Enfin, tant qu'ils restaient chez le toubib, il avait peu de chance de les perdre. Et il devait bien avouer qu'après une nuit pénible à essayer de retrouver la rouquine et son foutu lézard, une pause était la bienvenue.


Une baisse de vigilance qui explique certainement la réaction tardive de l'Orc. Il mit en effet plusieurs minutes avant de se rendre compte que la balise devait forcement se trouver dans le bureau du praticien alors que les patients avaient d'évidence changé au moins deux fois. Il quitta l'estaminet avec un grognement rageur, et deux ou trois voisins avalant de travers sous l'effet de la surprise. Il se dirigea au petit trot vers le cabinet médical. A mi-chemin, il avait déjà l'apparence d'un Nordique en armure de la Garde Impériale.


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Biologie du crime.




21 Soirétoile 3E425, 13H17



Au soleil, les jardins impériaux étaient presque agréables, la double enceinte les protégeant fort efficacement du vent algide. Quelques oiseaux s'étaient même décidés à chanter, certainement dans le but de parachever ce tableau bucolique. La vision de Maelicia priant avec ferveur devant un vénérable cénotaphe ferait certainement une pieuse image très prisée par le clergé des Neufs Divins. Main-d'Ombre commençait à se demander si la Brétonne n'éprouvait pas au final une foi réelle, ce qui cadrait aussi mal avec sa conception de la machiavélique sorcière que sa propre conception théurgique. Car l'Argonien se rapprochait autant que possible de agnosticisme. Il serait certes idiot de sa part de nier l'existence des Aedras, mais il considérait qu'une fois les Os de la Terre créés, ces derniers n'avaient plus rien à faire dans le Mundus. Il pensait que Nirn ne se porterait que mieux sans leurs interventions et que le meilleur moyen pour y parvenir était des les ignorer. Il était donc farouchement anticlérical, et résistait rarement à l'envie d'employer les noms de tous les panthéons dans les situations les plus triviales qui lui venaient à l'esprit, afin de fouler l'aspect sacré dans la boue. Il préparait donc une réplique bien sentie lorsque Drem se décida à l'interpeler.

— Dites, vous n'auriez pas un cousin à peu près grand comme vous, mais tout noir et qui sent un peu moins le champignon ?
— Danse-Mot, vous voulez dire? C'est effectivement un mien cousin. Vous devez être Drem j'imagine? Permettez-moi de me présenter, Hume-les-bolets, les meilleurs champignons de toute la région! Le cousin se sentait souffrant et m'a demander de venir voir si vous aviez besoin d'un coup de main. Qu'aimeriez-vous, polypore, entolome, clitocybe? Répliqua-le saurien d'une voix enjouée, un brin moins grave que celle de Danse-Mot. En exhibant ses crocs avec conviction, évidement.

Il était curieux de voir comment le petit groupe percevrait une telle entrée en matière. Mais ces derniers commençait tout juste à réagir qu'une magelame de la Wyvern, apparemment esseulée, se dirigea résolument vers eux. Une vision qui, si elle ne provenait que de la périphérie de son champ de vision, n'en restait pas moins des plus stressantes.


Le plasma des Argoniens véhicule une quantité d'enzymes qui contribuent à leur conférer cette impressionnante immunité aux toxiques. Cela comprend entre autre une superoxyde dismutase au fort pouvoir catalytique qui les protègent remarquablement contre tout stress oxydatif. Cette capacité à permis, chez les mâles surtout, de développer en parallèle une cascade adrénergique extrêmement puissante permettant leurs réactions explosives, tout en évitant un vieillissement trop précoce. Le cœur de Main-d'Ombre dépassa allégrement les deux cents pulsations minutes, son taux de glucose circulant doubla, des pompes sodiques vésiculaire furent mobilisées dans les nœuds de Ranvier périphériques, etc. Toutes ses réactions pourraient devenir dangereuses pour un poïkilothermes dans cette froide atmosphère hivernale mais, créature amphibie admirablement conçue, il disposait d'un rete mirabile limitant considérablement les déperditions de chaleur. En un instant, le saurien était devenu parfaitement opérationnel pour se déchainer en une tempête de violence...


… Qu'il réfréna du mieux qu'il put. Non seulement car il était difficile de s'éclipser en urgence des jardins impériaux et qu'il était impossible de s'assurer qu'il n'y ai pas de témoins, mais surtout parce qu'il se méfiait de son propre jugement à cause des Ténèbres. De plus, il s'agissait de la comparse de Maelicia, cette Aewyn, qu'il avait déjà rencontré la veille. Que faisait-elle ici? Une entourloupe de la rouquine? L'écheveau devenait trop confus. Jouer les abrutis le temps de ce décider d'une conduite à tenir.

— Ordre de la Wyverne ! Veuillez décliner sans délai vos identités et le motif de votre présence en ces lieux... »
— Pa... Pardon... Je croyais que... les jardins étaient ouverts à tous... Je veux dire... Je pensais que même les Argoniens... C'est que... J'm'appelle Hume-les-Bolets... J'cherchais des champignons...

Tout à son effort pour dissiper sa tension interne, il n'eut même pas à simuler un léger tremblement.


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Conseil de guerre.




[right]21 Soirétoile 3E425, 13H40[right]


Le commissaire Valens était soucieux. Si la nouvelle de la bonne santé de mademoiselle Marsoric avait mis un peu de liant dans sa relation avec les mages, ce gros lourdaud de Peau-Verte n'avait pas tardé à perdre la piste! Il était injuste, bien sur, car Markal avait bien souvent prouvé ses remarquables talents, mais ça le chagrinait encore plus. L'Orsmer avait-il commit une grossière erreur sous le coup de la fatigue, son gibier était-il simplement astucieux ou... était-il lui-même manipulé depuis le début? Il commençait à avoir de sérieux doutes.

Le sieur Danselame ne semblait rien savoir d'une quelconque machination, mais pourquoi son ancienne comparse voulait-elle le rencontrer sur les docks? Savait-elle que le BIIM surveillait discrètement le Héros du Port? Cette invraisemblable charge de cavalerie illusoire n'avait-elle d'autre but que d'attirer à coup sûr son attention? Une hypothèse qu'il aurait jugé bien trop tirée par les cheveux en temps normal, mais peut-être pas si farfelue pour une affaire aussi complexe. Il n'était même pas impossible qu'il est agit sous influence en recrutant ce Drem Serethi.


Le Dunmer aurait pourtant fait un bon agent. Il connaissait bien la cité, avait fait ses preuves dans des coups durs, n'était pas trop mauvais en pratiques des arcanes et faisait preuve de cette impertinence indiquant qu'il pourrait facilement s'affranchir des considérations réglementaires. Sans compter qu'il pouvait farfouiller au besoin dans le cercle très fermé de ses congénères. Bref, Valens avait cru pouvoir lui donner cette dose d'avantages, de reconnaissance et d'évasion qui en aurait fait un agent très motivé. Mais son premier compte rendu de mission lui avait déjà montré que non.

La première chose qui lui avait mit la puce à l'oreille était les vêtements déchirés du Dunmer. Tout d'abord car il les avait encore sur lui. Il venait en effet d'une mission de surveillance d'une maladrerie de Malacath et lui avait expliqué qu'il avait été sérieusement pris à partie par des lépreux. Le Commissaire ce serait attendu, surtout de la part d'un légionnaire pas toujours scrupuleux, qu'il s'en débarrasse au plus vite quitte à réquisitionner les premiers habits à portée. Mais non, il aurait même dormi avec, parait-il. Et quand l'elfe affirma avoir évité de justesse l'immolation par de l'huile enflammée, l'enquêteur avait vainement recherché le moindre signe de brulure. Cela semblait fort être un mise en scène maladroitement fignolée à cause de l'état de fatigue du légionnaire. Avait-il courut la gueuse toute la nuit au lieu de s'acquitter de sa mission? Cela lui avait parut sur l'instant plausible. Drem Serethi était réputé pour être peu consciencieux et quelque peu malhonnête. Il était peut-être maintenant trop dépravé pour s'investir dans la proposition du BIIM, n'y voyant là qu'un moyen d'obtenir des permissions à bon compte et chaparder du matériel. Ce postulat était corroboré par la soit-disant perte d'un précieux Anneau d'Ombre pendant la rixe. Difficile à croire sans sérieuses blessures au doigt attestant l'arrachage du bijou. Ses soupçons éveillés, le Chevalier de Dessailly avait prêté une attention soutenue aux réactions tant physiques qu'auriques de son subordonné. Ce dernier avait avalé bien trop facilement la première hypothèse qu'il lui avait soumis, presque avec soulagement, lui semblait-il. Et le sieur Serethi avait ressenti une véritable bouffée de panique lorsqu'il lui avait proposé un Sondage Mental. Il s'était bien attendu à un refus, car la cible d'un tel sortilège faisait presque invariablement ressortir les épisodes les plus honteux de sa mémoire, ce qui rendait la procédure souvent humiliante, il devait bien le reconnaître. Mais une telle bouffée de panique, comparable à une bête prise au piège, était certainement une réaction excessive pour une conscience forte d'une mission bien menée. Il fallait en savoir rapidement plus et trouver ensuite une sanction mémorable, afin de décourager la tentation de se moquer de lui à d'autre plaisantins. Tant pis pour le sommeil de Markal.

Mais le Dunmer avait rejoint l'étudiante Brétonne, reliant ainsi deux affaires qui ne semblaient rien avoir affaire ensemble. Maelicia et le mystérieux Argonien du Sang du Guar avaient disparu dans le quartier du Temple. Seraient-il allés justement à l'hôtel des Frères de Stendarr? Possible. Pour rejoindre Drem, peut-être, si leurs accointances n'étaient pas fortuites. Difficile de trouver une base sérieuse de travail. Traven lui avait semblé franc lorsqu'il lui avait affirmé ignorer totalement pourquoi la Wyvern prétendait avoir occis la jeune femme. Peu de chance que Markal ai été lui même abusé par un talentueux illusionniste, puisque le cadavre fourni ne pouvait pas être crédible plus de quelques heures. Un cadavre consciencieusement transformé en cendre pour ne laisser aucune preuves formelles. Mais surtout, un cadavre soigneusement préparé pour contrer les talents de Deidre. La Guilde des Mages ne compte plus de nécromancien déclaré, tout le monde le sait. C'est donc forcement le BIIM qui était visé par cette mesure. Pourquoi? Si l'on rajoutait dans la balance cet article de journal trop précis, trop rapide, et ce rapport de la Wyvern trop consciencieux, on ne pouvait conclure qu'à un plan minutieusement réfléchi. Ce rapport, par exemple, était le levier idéal pour le faire réagir rapidement, lui, Paullus Valens. Pourquoi?


Par acquis de conscience, le Commissaire Divisionnaire avait inspecté soigneusement tous les recoins du BIIM. Il avait vite découvert une Aura Masque dans son propre bureau. Du travail soigné, qu'il n'aurait jamais découvert par hasard. Celui qui l'avait manipulé et qui semblait tirer les ficelles de la Wyvern était maintenant au courant de tous ses dossiers. Cela pouvait-il être les Sh'éamites? Le Seigneur Faivres participait-il volontairement ou non à cette mascarade? En tout cas, des mesures draconiennes s'imposaient. Il observa avec attention ses proches collaborateurs.

— Nous avons mis le pied dans une machination comme notre bureau n'en a pas souvent vu dans son histoire. Même si le blocus de la ville est levé, vous pouvez vous considérer vous comme en état de guerre. Tout le monde reste en permanence sous Bouclier Mental. Tapez dans les réserves de potion de mana autant que vous voudrez, nous en commanderons d'autre au besoin. Plus aucune note écrite. Vous ne communiquerez à propos des affaires Sh'éamites et Stendarr qu'après vous êtres assurés d'être seuls et dans une Bulle d'Isolement. Partez du principe que les discussions par Sphère de Contact ne sont pas sûres. Aucune informations sur ces sujets ne sortent du service sans mon aval, fut-ce l'Empereur lui-même qui vous les demande. Nous nous sonderons mutuellement selon une fréquence irrégulière pour vérifier que personne n'est sous influence.

Monsieur Nirol, vous serez l'agent de liaison du service, dit-il au Stagiaire. Faites-vous apporter vos effets personnels, vous resterez dans les locaux vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Vous renvoyez tabellions et serviteurs jusqu'à nouvel ordre. Personne ne pénètre nos murs sans être accompagné par l'un de nous. Entretenez les locaux comme vous pourrez mais toutes les demandes des autres agents, qui n'impliquent pas de quitter le BIIM, seront bien évidement prioritaires.

Markal, vous allez me retrouver au plus vite ce Shura Gro-Yurgul et me le mettre au secret. Je ne veux pas que la Wyvern puisse mettre la main dessus. Ceci fait, vous chercherez un maximum d'information sur eux. Autorisation d'aller farfouiller dans les dossiers des Lames à conditions de ne pas se faire prendre.

Deidre, vous affectez une section de la Manipule Funèbre à la défense du bureau. Si vous pouviez aussi lâcher quelques spectres de haut niveau, ne protestez pas, je sais bien que vous en avez sous la main, cela devrait décourager les visiteurs les plus acharnés... définitivement. Nous irons ensuite faire une inspection en règle de cette fichue léproserie avec le reste de la Manipule.

Modifié par Ygonaar, 12 mars 2010 - 18:08.


#209 Arakis

Arakis

Posté 24 mars 2010 - 10:47

De l'importance d'obéir à l'ordre supérieur




21 Soirétoile 3E431, 13H17


Saerileth commençait à en avoir assez, entre la bretonne qui piquait des crises homériques pour pas grand chose, l'argonien qui était sensé être là mais qui ne l'était pas ... Ca commençait à en faire un peu trop pour elle, les travails en totale improvisation elle connaissait ça, la compagnie des griffons en avait accepté plus d'un mais là ...

Pour commencer quasiment aucun membre du "groupe" ne faisait confiance aux autres, et si confiance il y avait il fallait lui dire où. Maelicia avait l'air de ne rien contrôler à la situation et elle en venait presque à se demander si la Bretonne avait une bonne raison de vouloir entrer dans le Palais Impériale si ce n'est pour prouver une énième fois qu'elle était tarée, si c'est le cas qu'elle se donne pas autant de peine j'avais déjà deviné. Pensa Saerileth en crachant son cure dent dans un caniveau non loin alors qu'ils arrivaient dans le quartier central.

N'ayant guère eu l'occasion de passer par la Cite Impériale auparavant Saerileth jeta un oeil un peu partout autour d'elle, regardant aussi bien les mausolées que les possibles cachettes pour une embuscade ou fuite. Force était d'avouer, l'endroit en était plein, sur le coup elle se mit à cogiter, et si c'était un piége ? Et si Drem et elle étaient en fait tout deux impliqué dans une affaire plus large et que quelqu'un leur en voulait pour ça. Maelicia n'était qu'une intermédiaire pour les amener à l'abattoir.

Elle chassa vite ce genre de pensée, beaucoup trop improbable pour être vrai. Se recentrant sur la réalité elle vit Maelicia en train de prier devant un stèle, Comme si les dieux pouvaient avoir une quelconque incidence, Dun et Hlaf priaient avant chaque mission, pas ça qui les a empêché de se faire déchiqueter et bouffer par une tripoté de zombie. En attendant que la bretonne prie un quelconque Dieu elle s'assit contre une pierre tombale tout en tapotant dessus et marmonnant une excuse, histoire de donner bonne conscience au mort en dessous. Elle ferma quelques secondes les yeux et savoura le soleil, se remémorant les journées passées avec Gaël dans des circonstances similaires, cette pensée lui tira un sourire doux-amer.

Presque providentiellement quelque chose la tira de sa rêverie, ouvrant l'oeil elle vit que Drem était en train de faire la causette avec un argonien qui lui rappelait quelque chose sans qu'elle arrive vraiment à mettre le doigt dessus, Maelicia était visiblement toujours en train d'exprimer sa dévotion. Jusque là tout semblait "normal" l'élément perturbateur se tenait non loin, visiblement une bretonne qui se croyait l'autorité supérieur, elle parlait d'un certain ordre de la Wyvernn, avec un nom pompeux comme ça c'est encore un de ses ordres de mages prétentieux à la recherche de je ne sais quelle arcane perdue et maudite qui foutent une merde pas possible dés qu'on y touche ...

Elle se releva en s'appuyant sur la tombe et toisa son interlocutrice, une seconde elle hésita à enlever son bandeau mais se ravisa, ces mages ne connaissaient peut être pas grand chose au monde du mercenariat et par extension ses personnalités si l'on peut dire. Autant ne pas donner plus qu'un nom et un motif bidon mais suffisant ça devrait suffire, s'il fallait aller plus loin, après tout ils étaient bien dans un cimetière ici ....

«Saerileth Elun, je viens d'arriver ici et j'en profite pour découvrir la ville, étant donné que la matinée est agréable j'en ai profité pour me prélasser un peu dans un endroit calme, d'autres questions ? »

Modifié par Arakis, 02 avril 2011 - 10:05.


#210 Trias

Trias

Posté 29 mars 2010 - 21:31

21 Soirétoile 3E425, 13H20

Domptage de serpent ailé




  « Ordre de la Wyverne ! Veuillez décliner sans délai vos identités et le motif de votre présence en ces lieux... » fit une voix claire dérrière son dos, reconnaissable entre mille.

Typhaine, bien qu'agenouillée, réprima un sursaut : Aewin ! Elle les avait retrouvés ! Accentuant sa posture recueillie, elle se mit à réfléchir à toute vitesse. Il y avait maintenant quelques minutes que le gros des aspirants traqueurs était passé, et il était donc peu probable que son amie soit accompagnée. Mais la garde était toute proche. Qu'adviendrait-il de sa réaction en la voyant ? Elle était certainement l'individue la plus recherchée par tout l'ordre de la Wyverne. Laquelle, de l'amitié ou de la discipline l'emporterait, si elle se découvrait ?

Au loin, les ordres d'un officier de la garde impérial résonnaient, signant l'exécution de manoeuvres de routine dans l'enceinte du palais. Il y eut une ou deux bourrasques de vent, et la brétonne entendit ses amis obtempérer évasivement, l'un après l'autre, mais la tension était palpable.

Saerileth avait à peine achevé une réplique semi-incendiaire, comme à l'accoutumée, que Maelicia se leva, dévoilant son visage à la matriarche. Elle avait pris son parti.  Le visage de la blonde Aewin, jusqu'ici sur le qui-vive, parut traversé par un éclair de stupéfaction.

— Aewin ! C'est moi, Maelicia ! souffla-t'elle alors.

Craignant une réaction opportuniste de la part de Drem ou de Danse-mot, Maelicia leur ordonna d'un signe de rester en arrière. Incitant son amie au calme d'une main apaisante, elle s'avança lentement, prudemment, vers cette dernière. Elle avait l'impression d'être prise entre deux feux, avec d'une part le lézard jouant les innocents, mais tendu comme une trique, et d'autre part l'acolyte de la Wyverne, baguette au clair, semblant en proie à de violentes émotions.

Ces gens sont avec moi, Aewin, ils ne te feront pas de mal, expliqua-t'elle tout en continuant insensiblement à se rapprocher, toujours sans geste brusque, les yeux rivés dans ceux de son amie.

Seuls quelques mètres la séparaient désormais de la traqueuse. La rouquine n'était pas sûre de pouvoir dévier un sortilège offensif à une aussi courte distance, mais elle avait une alternative. Son coeur tambourrinait, furieux, dans sa poitrine. Un faux pas, et tout ses projets s'envoleraient.

— Aewin, j'ai besoin de ton aide, murmura-t'elle enfin. Puis elle mit son doigt devant sa bouche pour lui intimer le silence, et l'abaissa, lui faisant signe de ranger son arme.

Modifié par Trias, 29 mars 2010 - 21:35.


#211 Trias

Trias

Posté 29 août 2010 - 10:38

21 Soirétoile 3E425, 13H20


La sentinelle




Morne. Monotone. Apauvrissante. Paradoxalement assommante pour une fonction de vigilance, l'intérêt de la fastidieuse vie d'un garde se résumait à l'attente d'une paie pas vraiment euphorisante non plus.

Même les murs étaient répétitifs. Sauf pour Tertius Publio, le seul, l'unique (enfin à part ses deux frères aînés), l'être élu capable de discerner le ludisme dans un cafard (noir) effectuant le sidérant voyage d'un interstice (de roche) à un autre interstice (de roche également), suivi d'un frère de sang (tiens, deux cafards en moins d'une minute !) qui, après avoir subi les affres d'une confrontation avec une goutte d'eau (que c'est bête les insectes) s'était enfin résolu à rejoindre son émérite prédécesseur (au revoir cafard !). Ah, que la vie était palpitante au yeux de Tertius !

« J'ai rien à faire, et j'suis payé à le faire » répétait-il à l'envie à qui voulait bien l'entendre. Non, il ne tournerait pas de poste de garde, et oui qu'est-ce que ça peut vous faire, crétin vous même. Nan parce que ses camarade (ces cons) se croyaient plus intelligents que lui. Il se moquaient, même, surtout ces « aspirants » (j'vais t'aspirer, moi !) avec leur regard con-des-cen-dant (eh oui, j'suis un lettré, moi). Eh bah tant pis pour eux, Avec Tertius, faire le guet devenait réjouissant.

Parce que Tertius, lui, il avait été CHOISI (oui, môssieur) par le Visionnaire pour garder SA porte (et tout ce qu'il y avait derrière). Il le lui avait dit. Dédaignant « aspirants » et autres traqueurs magiciens, il l'avait élu lui entre tous pour garder son bureau. « Vous êtes parfait. Je ne pensais guère pouvoir dénicher... une perle comme vous en pareil lieu. » lui avait-il même confié, après l'avoir écouté pendant dix bonnes minutes (cadran en main !)  récriminer contre ses collègues de chambrée (ces cons), en le fixant avec son regard à faire peur (y s'drogue ce gars ?).

Et voilà, Tertius (lui même), promu à la permanence devant le bureau du Visionnaire, en plein coeur de l'enceinte de la Wyverne : Fort Wyss. Belle enceinte d'ailleurs, pas du calibre de la forteresse Tiber-Septim, ou de la prison impériale, mais un bel édifice tout de même, et attenante au très coté district de Talos. De dimensions respectables pour un bâtiment de ce type, l'architecture était conçue selon le principe de lignes de défense successives. Le premier cercle, le plus périphérique à partir des murs externes, servait à la formation et à l'hébergement des troupes et du personnel, au ravitaillement, et à tout ce qui touchait de près ou de loin à l'équitation. Un deuxième pont levis, passant d'épaisses fortifications, amenait au niveau intermédiaire où se situaient entre autres choses la forge (ensorcelée à ce qu'on disait), et le laboratoire. Venait enfin le troisième cercle, constitué par une tour centrale monumentale, où selon les étages alternaient quartier des officiers, salle de guerre, et bien sûr, les appartements du Visionnaire.

Enfin, du moins, avant que ce dernier ne les déménage du toit à la cave, pour une raison qui pour une fois échappait complétement à Tertius (Publio, troisième du nom !). Nan parce que c'était humide, froid, et sombre, et en plus y'avait des cafards (noirs) partout. Incompréhensible. Enfin, ils avaient réussi à tirer le dernier et très mystérieux chef de l'Ordre de sa retraite, ils n'allaient pas s'en plaindre tout de même.

Au moins pouvait-il le voir passer, chaque jour que Tiber-Septim faisait, sa besace éternellement remplie autour du cou. Cela suffisait. Il rencontrait également de temps à autre des « aspirants » et d'autres gens qui s'présentaient pas, mais personne ne passait, et y'avait pas de missive suffisamment urgente, ou de rendez-vous ne soit trop éprouvé pour le valeureux Tertius (le Tertius).

Aussi vit-il avec étonnement, en ce jour de grâce de l'an 425, jaillir un pied tout ce qu'il y a de plus chaussé du conglomérat de roche faisant office de paroi. Il n'avait pas fini d'analyser l'incongruité de la chose qu'un vieil homme moustachu faisait suite, et l'écarta tranquillement d'un geste du bras.

« Mes excuses, traqueur... »

L'infortunée sentinelle se retrouva hors d'elle (au sens propre), et vit avec effarement son propre corps s'effondrer, telle un pantin de bois. Le mage n'en tint aucun compte, examinant la porte que gardait Tertius sans prêter la moindre attention aux récriminations de l'âme de ce dernier. Mais enfin il était à terre, tout de même ! Soudain, le sorcier prit une pose compliquée, comme sur le qui vive, puis en ouvrit brusquement le battant sans même le toucher : le bureau était vide.

Ou plutôt, inoccupé : au fond de la pièce, une montagne de petites boites décolorées trônait, reliées entre elles comme par des ficelles. Et là, il semblait que la plupart d'entre elles aient pris feu, puisque les plus voisines d'un mécanisme mural fait de pignons et d'engrenages étaient déja consumées.

Une carte de visite régnait seule, sur le spartiate bureau juste devant.

Spoiler


Les trente deux flammèches atteignirent chacune leur lot avec une simultanéîté touchante. On se serait cru au Temple pensa l'âme de Tertius.

Une titanesque explosion s'en suivit. En moins d'un quart de seconde les fondations de Fort Wyss se volatilisèrent, provoquant aussitôt une réaction en chaîne dans la forge, et dans le laboratoire. Trois phénoménales secousses ébranlèrent la roche, ressenties  de Fort Wyss jusqu'à la Tour Blanche, alors qu'un cortège débris rocheux à taille humaine fusaient vers le ciel, suivis d'opaques vapeurs. La plupart des occupants de la forteresse, trahis, périrent sur le coup.




ж ж ж

21 Soirétoile 3E425, 13H20

Le Saut de l'Ange
(ou De l'usage de la gorgerette)




Aewin, j'ai besoin de ton aide... supplia la brétonne, dans un murmure à peine audible.

Ils n'avaient pas le droit à l'erreur. A deux ou trois mausolées de là, les ordres secs et tonitruants d'un officier de la Garde de l'Empereur leurs parvenaient distinctement. Le pas régulier d'une dizaine, peut-être une vingtaine d'hommes d'armes en solerets résonnaient à leurs ouïes, tout proches malgré la grille d'enceinte du palais. Bien que les lignes de vue les coupassent de l'observation des soldats, il en allait autrement de l'allée principale, où de temps à autres cliquetait le cahot d'une énième calèche marchande ou nobiliaire, à destination de la Cour.

Le moindre éclat trop bruyant, et ils étaient faits, la rouquine en était convaincue. Elle se voyait déja, torturée par des bourreaux cagoulés, qui, plume sous la plante, s'empressaient de lui arracher le moindre de ses secrets, depuis son association au barde-roublard de la guilde des voleurs jusqu'aux bonbons volés de tante Stéphanie. Non ! Il ne se pouvait qu'un être aussi sensible aux chatouilles que sa propre personne ne tombe entre pareilles mains.

Aussi, la compagnonne en Mysticisme de l'université Arcanes n'en menait-elle pas large en pareil instant. Elle n'osait quitter des yeux son homologue de la Wyverne, amie de jadis, chez semblaient se succéder une demi-douzaine d'émotion l'espace de quelques longues secondes. Et toujours, ignorant son injonction, cette maudite baguette pointée vers elle. Son regard, incrédule, allait du roublard au légionnaire, en passant par la flibustière impériale.

Entre la blonde traqueuse et son ancienne complice, le temps semblait s'être interrompu.

Maelicia gagna encore quelques centimètres, lentement, sans la brusquer, ses mains bien en évidence (ce qui n'était nullement rassurant dans le cas d'une ensorceleuse, mais ce genre de détails lui échappait complètement à présent). Les deux femmes étaient désormais  nez à nez, à portée d'ongles griffus et d'arrachage de chevelure s'il le fallait. La respiration sifflante de Danse-mot bruissait, toute proche, derrière elle, de même que le souffle nerveux du dunmer, qui haletait comme deux troupeaux de kagoutis en ruth. La tension était palpable.

Tout à coup, le sol fut parcouru par une vibration, et un grondement sourd résonna à l'Ouest. La traqueuse perdit quelques instants l'équilibre, puis se rétablit aussitôt, faisant dangereusement osciller la baguette. Maelicia mésinterpréta le geste, et libéra sans plus réfléchir l'incantation qu'elle préparait.

Lancer plus d'un sortilège simultanément est une prouesse qui demande de l'expérience. Stressée ou trop fébrile, qu'elle aie été mal exécutée ou bien contrée par la Matriarche, qu'elle aie elle même perdu l'équilibre, l'étudiante ne sut jamais exactement ce qui avait échoué : la rune de perce-sort ne fit qu'ébranler la sphère tissée par Aewin, tandis que l'arcane de silence qui suivait immédiatement déviait dans une trajectoire incongrue.

Cependant il est que la traqueuse pivota brusquement sur elle même alors que Maelicia perdait bel et bien l'équilibre pour chuter SUR la baguette d'Aewin, L'instrument se prit dans sa gorgerette et lui échappa par conséquent des mains, alors que la rouquine émettait un son étranglé.

Partout ailleurs, tous les regards se portaient vers l'Ouest, vers ce qui était quelques instant auparavant Fort Wyss, le quartier général de la Wyverne....

Modifié par Trias, 30 août 2010 - 11:56.


#212 nood

nood

Posté 30 août 2010 - 19:13

21 Soirétoile 3E431, 13h20




Intervention


C'était très exactement l'ouverture inopinée que Drem attendait. Et bien qu'il fut probablement moins tendu que l'Argonien et probablement moins rompu au corps à corps que l'Impériale, il réagit le premier, sans doute parce que la traqueuse lui offrait une vue imprenable sur les défauts de sa posture de garde.

Maelicia avait à peine finir de choir bêtement que l'elfe avait franchi les deux pas qui le séparait de cette magicenne de la Wyverne, et, profitant de son instant d'étonnement consécutifs aux multiples explosions, sortilèges déviés et autres chutes de rouquine, lui asséna un énergique direct du droit dans la pommette. Aewin chancela, et sa sphère de résistance se défit comme une bulle de savon en fin de vie. Continuant dans son mouvement, le Dunmer lança fermement son genou dans les côtes de la traqueuse. Elle voulut bien se plier en deux, le souffle coupé, mais Drem l'aggripa fortement, la tirant vers lui, et lui appliqua sa main gantée de cuir sur la bouche. C'était un palliatif convenable à un sort de silence, arcane qui lui était tout à fait étranger. Il paracheva sa mise hors d'état de nuire par un vigoureux sort de contact électrique qu'il appliqua directement, de sa main gauche, sur la poitrine de la demoiselle.

Aewin tenta bien de résister, mais l'elfe la maintint contre lui d'une emprise assurée et ne fut pas avare de puissance dans son sort. Elle eut des sursauts mal contenus qui se seraient aisément transformés en jurons, plaintes, ou autres sortilèges de Destruction si elle avait eu la bouche libre de toute entrave ; Drem coupa court à la lutte en prononçant un mantra amplificateur de son cru. Dans un bref hoquet de crépitements et d'étincelles bleuâtres, il lança un ultime choc à sonner un taureau, et, convenablement assommée, la traqueuse perdit connaissance dans les bras du légionnaire.

Drem ne put faire autrement que de se dire qu'il aurait mieux valu éviter ce genre d'anicroche en plein jour et à proximité du palais, tout comme il fut plutôt fier d'avoir neutralisé cette traqueuse aussi efficacement. Bien sûr, une fois privée de la parole, ce n'était plus qu'une jeune Brétonne somme toute assez frêle : mais les dernières dix-huit heures lui avaient prouvé qu'il faut parfois se méfier des jeunes Brétonnes. Surtout les rousses, à ce qu'il semblait.

- Perdons pas de temps, finit-il par dire ; aidez Maelicia à se relever. Il faut qu'on s'éloigne d'ici. Ça sera déjà une chance qu'on ait pas été vu par quelqu'un.

Il déposa le corps inanimé d'Aewin à l'ombre d'un buisson tout proche, où il serait partiellement caché du chemin pavé non loin par une stèle funéraire de quatre pieds de haut, puis revint sans tarder vers ses compagnons.

- J'ignore ce qu'il se passe du côté du quartier de Talos, fit-il en avisant le nuage de fumée grise qui émergeait des toits, mais ça peut autant nous desservir que nous aider. Faudra peut-être réviser le plan d'infiltration. En attendant, partons d'ici avant qu'on se fasse cueillir.

Modifié par nood, 03 avril 2011 - 11:24.


#213 Wolpertinger

Wolpertinger

Posté 25 septembre 2010 - 11:22

Arrivée fortuite

Passant la porte monumentale de la Cité, véritable joyau comme posé par magie sur le lac Rumare, un étrange mage tout encapuchonné, et à la démarche hasardeuse, ne put s'empêcher de réprimer un genre de frisson qui lui parcourut l'échine. Il accéléra le pas en passant à proximité des gardes tout en armes et armures qui filtraient du regard la flux de populace.

A la couleur de sa peau, cet étrange homme de magie devait être originaire de Lenclume, et en allant plus loins, de Yokuda. Son bâton de mage, taillé dans un bois visiblement très usé, luisait d'une légère aura grisâtre, signe qui aurait été facilement interprété par n'importe quel érudit un tant soit peu versé dans les arts magiques : ce bâton fonctionnait, usait de son pouvoir unique en ce moment même ! Mais il ne se passait rien de particulier chez le sorcier rouge, et la lueur était suffisamment discrète - presque imperceptible en fait - pour que quiconque y prête attention. Continuant de sa foulée malaisée il passa la place Talos sans même s'arrêter devant la sublime statue de dragon qui en était le symbole. Il avait mieux à faire : il souhaitait lire les noms sur toutes les tombes du cimetière de la capitale, pour vérifier que celui de son enfant inconnu ne s'y trouvait pas (ce qu'il espérait).

La porte menant au quartier du Palais était plus sévèrement gardée - d'autant que les soldats semblaient à cran - mais le scandale déclenché par une cohorte de négociants d'Anequina permit à Dilborn de passer sans encombre, et sans risquer que sa couverture ne soit découverte. Enfin au pied de la légendaire Tour, visible des quatre coins de Cyrodiil, il commença sa tâche ardue. Il fallait vraiment disposer du temps libre qu'offrait la mort pour se livrer à un tel travail. Progressant lentement, décrivant un cercle autour du palais, la journée était déjà bien avancée quand il entendit des voix.

Se dissimulant derrière un mausolée, il put apercevoir un groupe hétéroclite. Dilborn ignorait ce qu'ils trafiquaient ici mais cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas joint à une équipe d'aventuriers. Aussi, malgré les risques envisageables, il choisit d'aller à leur rencontre. Il allait surgir de derrière la petite bâtisse de pierre quand son pied se prit dans une racine - ou que sais-je - et qu'ils s'écroula aux pieds de la petite bande. Il articula en extirpant sa tête de l'herbe :

- Je vous salue bien, nobles sires et damoiselles. Je me promenais aux alentours quand mon oreille a malencontreusement perçu votre discussion. Pardonnez mon insolente curiosité, mais pourriez-vous m'informer généreusement de l'objet de votre présence dans ces froides rangées de la mort ?
~ Procrastinator ! ~

#214 Ygonaar

Ygonaar

Posté 26 septembre 2010 - 13:04

Les Magos sont nos amis, il faut les aimer aussi




21 Soirétoile 3E425, 13H20

- Aewin, j'ai besoin de ton aide...
Maelicia semblait croire en la possibilité d'une négociation. Tant mieux, si elle pouvait leur éviter de se faire repérer dés les jardins impériaux. Surtout que Main-d'Ombre croyait avoir vu une tache rouge apparaître furtivement un peu plus loin à travers les tombes, une tâche appuyée sur un long bourdon de bois... Un mage ? Un membre de la Wyvern même si la couleur ne correspondait pas à l'uniforme de cérémonie du groupe de Traqueurs aperçu tantôt? La Matriarche faisait-elle diversion pendant que ses compères les prenaient à revers ?

La terre trembla. Une fraction de seconde plus tard, l'onde sonore lui comprima brutalement les tympans. Les Argoniens, n'ayant pas d'oreilles externes élaborées à l'instar des mammifères, sont moins protégés contre les bruits très violents. Ses mains se plaquèrent par réflexe à ses tempes et il se laissa tomber au sol, dans l'espoir instinctif d'interposer des obstacles entre lui et l'explosion, ainsi que d'éviter les répliques sismiques.

Il comprit vite que de répliques, il n'y en aurait pas. Une colonne de poussière était bien déjà visible, à l'ouest, loin des remparts extérieurs de la ville, mais le bruit avait été trop bref pour être naturel. Une explosion. Une monstrueuse, une invraisemblable explosion. Il ne put s'empêcher de songer au sac plein de salpêtre de S'emsyl, au Sang du Guar...

Pendant ces quelques instants de distraction, le reptile fit que constater du coin de l'œil l'acrobatie involontaire de sa comparse et la rude intervention du Dunmer. Le lézard allait lui prêter assistance qu'il commençait déjà à électriser consciencieusement sa victime. Main-d'ombre bondit en arrière, afin d'éviter de se prendre une décharge perdue. Qu'avait donc ces foutus magiciens à vouloir foudroyer tout le monde ? Ce rendait-il compte de la versatilité de leur pouvoir ? Ou bien était-ce seulement une spécialité des Elfes noirs ? En tous cas, feue Ulvasa avait occis trois quidams en voulant le neutraliser de cette manière. Certes le vieil Antonius devait avoir le cœur plus fragile qu'Aewin, mais Serethi lançait décharges sur décharges. Il fallait le stopper... Et retrouver la tache rouge.

Hume-les-bolets flairait avec négligence le pot de fleur qu'il venait de ramasser, espérant que personne ne devinerait qu'il s'apprêtait à le lancer sur le légionnaire. Intervention devenue inutile, puisque ce dernier avait finit par relâcher une Aewin inconsciente. Inconsciente ? Oui, les Ténèbres n'avaient envahies que les chairs calcinées au niveau de sa poitrine, et certainement aussi de ses talons si on en croyait ses chausses fumantes. La jeune femme en gardera de vilaines cicatrices, mais sa vie ne devait pas être en danger. Et la magie de quelques collègues rebouteux transformera certainement l'épisode en mauvais souvenir. Personne ne semblait avoir été alerté par la lueur et le crépitement des arcs électriques. Aucune forme rouge à l'horizon, en tout cas...

- Perdons pas de temps, ordonna Drem ; aidez Maelicia à se relever. Il faut qu'on s'éloigne d'ici. Ça sera déjà une chance qu'on ait pas été vu par quelqu'un.

Sans un mot, le reptile aida le Mer à cacher la Matiarche sous un buisson, afin d'éviter de laisser trop de trace dans l'herbe en trainant le corps. Il la saupoudra de clou de girofle moulue et remonta la piste jusqu'au cénotaphe servant précédemment d'oratoire à Maelicia. La forte odeur devrait au moins perturber la piste olfactive d'un éventuel limier. Alors que Drem les incitait à lever le camps, une tenace effluve d'encens lui titilla les naseaux. La forme rouge était là, toute proche.


L'homme ne l'impressionnait pas à cause de sa stature, bien sûr, ni de son air plutôt revêche. Sa complexe cuculle grenat et sa crosse luisant faiblement indiquait le mage, donc un individu dangereux, mais ce n'était pas ça non plus qui le mettait mal à l'aise. Ce ne fut que lorsque l'étranger se jeta curieusement à terre et releva la tête qu'il compris. Les Ténèbres parcouraient librement son visage comme elles le faisaient dans de la chair morte. Un mort-vivant ! Qui, au beau milieu d'un cimetière, plantait actuellement ses phalanges dans le sol. Main-d'ombre sauta sur une stèle afin d'éviter les froides mains des cadavres qui allaient certainement incessamment s'extirper de l'humus. Il désigna l'intrus en hurlant « Sh'éamite! ».

Enfin, c'est ce qu'il aurait crié s'il n'avait pas malencontreusement intercepté la Rune de Silence perdue de Maelicia. Et le vil nécromant de proférerer nonchalamment sa sombre menace de sa voix d'outre-tombe.

- Je vous salue bien, nobles sires et damoiselles. Je me promenais aux alentours quand mon oreille a malencontreusement perçu votre discussion. Pardonnez mon insolente curiosité, mais pourriez-vous m'informer généreusement de l'objet de votre présence dans ces froides rangées de la mort ?

Modifié par Ygonaar, 26 septembre 2010 - 13:11.


#215 Trias

Trias

Posté 11 octobre 2010 - 20:06

L'Art et la manière

21 Soirétoile 3E425, 13H25




La chute de Typhaine lui sembla opérer au ralenti : d'abord sa main droite prenant position, puis un vrombissement aussi intense que bref, et enfin l'onde de choc ; ébranlant jusqu'aux fondations de la cité. Les antiques bâtisses grondèrent de souffrance tandis qu'elle perdait l'équilibre, sans plus de secours qu'un nouveau né dans l'océan. Puis une douleur aiguë au cou ; et enfin le choc dur, inhospitalier et brutal de sa tempe droite contre les dalles du sol.

Instantanément et par réflexe, elle roula sur le côté, pressant sa main contre son front. Elle sentit dans un souffle l'agile légionnaire bondir sur son amie d'antan, perçut les gémissements étouffés et convulsions accompagnant des crépitements ioniques qui ne lui étaient que trop familiers. Le tout se perdait dans un vacarme chaotique et intermittent ponctué d'impacts, comme si d'immenses météores avaient soudain décidé de faire étape dans le coin.

Mais en ce moment, la compagnonne en mysticisme de la guilde des mages s'apitoyait bien trop sur son propre sort pour s'intéresser aux dérèglements climatiques, ni même aux expérimentations sur la conductivité humaine de ce fieffé dunmer. La douleur de la tempe, c'était une chose, et bien qu'encore à vif la brétonne avait passé par suffisamment de traumatismes pour ne pas s'en inquiéter. Non, ce qui la préocupait c'était la morsure lancinante, dévorante, à la base de sa clavicule gauche.

Délaissant encore quelques instants les tentatives de défibrillation sur patiente non consentante, la brétonne se ramassa sur elle même et palpa sa gorge d'une main exploratrice. Elle l'en retira brutalement, envoyant valser une baguette noire comme l'ébène, mais dont l'extrémité ovale était constellée de runes brûlantes telles de la lave en fusion.

« Bordel de fiente... » siffla-t'elle entre ses dents, grimaçant alors qu'elle effleurait des doigts la brûlure. La douleur lui rappelait celle de son bras foudroyé dans la tour de garde de Bravil, mais en moins intense, en moins écrasante. L'image d'une mule marquée au fer rouge lui traversa fugitivement l'esprit, curieusement suivie par celle de son petit alezan roux, qui lui manquait. « Une mule, c'est têtu », pensa-t'elle, et elle se releva.

Autour d'elle, le désordre régnait. Les ordres bien rodés des sergents impériaux répétant des manœuvres quotidiennes s'étaient transformés en injonctions sèches et fébriles. Le brouhaha d'une plèbe apeurée en quête de refuge, d'explications ou même de sensations fortes noyait confusément toute tentative de remise en ordre. Certains passants scrutaient l'horizon les mains en pare-soleil, d'autres couraient de manière désordonnée, en proie à la panique. Apparemment, il y avait dû y avoir un genre d'explosion... quelque part à l'Ouest, un peu comme avec Ulvasa et elle pendant les TP d'alchimie... Et des débris avaient dû retomber sur certains bâtiments de la cité. La douleur de sa clavicule se raviva.

— J'ignore ce qu'il se passe du côté du quartier de Talos
, fit la voix de Serethi, mais ça peut autant nous desservir que nous aider. Faudra peut-être réviser le plan d'infiltration. En attendant, partons d'ici avant qu'on se fasse cueillir.

Typhaine revint brutalement à la réalité. Elle regarda Drem et Danse-mot. Puis Aewin, gisant inconsciente dans un buisson dissimulé par l'ombre d'un mausolée. Elle s'élança vers la traqueuse, foudroyant du regard le pauvre Drem. Elle dépassa sans le moindre égard une Saerileth bien plus intéressée par l'observation de l'horizon que par l'actualité électrique, et anéantit sans s'en rendre compte tous les efforts de Danse-mot pour dissimuler leurs traces. Se jetant au chevet d'Aewin, elle s'aperçut avec soulagement que celle-ci respirait encore, son visage paraissant comme crispé par quelque tourment. « Ces mages de guerre, des brutes épaisses, des agents de démolition, incapables de neutraliser sans tout casser », pensa-t'elle, tout en se sachant parfaitement injuste envers l'elfe noir. Elle observa encore quelques instant son amie, puis se résigna.

« Désolée, Aewin, mais j'crois que là où je vais... tu pourrais pas m'suivre... »

L'étudiante incanta alors un simple sortilège d'apaisement, transformant une douloureuse inconscience en profond sommeil.


ж ж ж



Elle s'extrayait encore de l'abri du mausolée, lorsqu'une voix caverneuse la fit sursauter :

— Je vous salue bien, nobles sires et damoiselles. Je me promenais aux alentours quand mon oreille a malencontreusement perçu votre discussion. Pardonnez mon insolente curiosité, mais pourriez-vous m'informer généreusement de l'objet de votre présence dans ces froides rangées de la mort ?

Là, étalé de tout son long, un personnage emmitouflé dans un manteau rouge sombre à la mode des mages levait une main incitative vers ses compagnons. Par chance, il n'avait pas aperçu Maelicia, dissimulée par le mausolée. L'argonien décrivit soudain un bon digne d'un cabri, pointant du doigt l'intrus tout en s'agitant silencieusement. Typhaine en resta abasourdie : mais quelle mouche l'avait-elle donc piqué ? Elle l'avait connu plus subtil dans son art d'écarter les gêneurs, pourtant !

Illuvanar le mélancolique l'avait surnommée « Langue de vipère », alors qu'il lui délivrait son enseignement. La raison était, que bien que pétrie de principes, celui de vérité semblait embarrasser bien peu la brétonne. C'est donc tout naturellement qu'elle prit les choses en main : s'éloignant de la planque le plus discrètement que sa robe bourgeoise le permettait, elle fit soudain irruption dans le champs visuel de l'importun.

— Qu'est ce qu'on peut faire, à votre avis, dans un cimetière ? l'apostropha-t'elle, brisant le pesant mutisme de ses camarades. On priait ! Ou plutôt JE priais sur la tombe de ma grand-tante Ursule, parce que c'était sur le chemin.

Elle s'avança encore, rejoignant les mercenaires, puis planta son regard dans celui du mage.
— Et pour tout vous dire, j'ai pas vraiment plus de temps à perdre avec ça : j'suis guérisseuse, spécialisée dans les carnageo-mycoses, des infections fongiques très contagieuses dont quelques cas ont été déclarés au palais. Ces m'sieurs, sont mes gardes du corps... et mes assistants ; c'est que le traitement est parfois... désagréable, vous voyez...

Elle épousseta sa robe d'un air affairé, dissimulant au mieux sa brûlure, puis asséna sa réplique finale.
— Cette maladie provoque des... dégénérescences, vous comprenez ? Z'avez pas envie d'être atteint, croyez moi m'sieur. S'pas pour les civils. Et maintenant si vous voulez bien nous laisser nous avons à faire...

Tout en rajustant sa mise comme si elle se préparait au départ, Typhaine s'employa à dissimuler son malaise. Quelque chose n'allait pas. Un sentiment diffus, indicible s'emparait d'elle. Pourtant le Charme d'influence était, depuis son passage à Fort Raison, l'un des sortilèges qu'elle maîtrisait le mieux. Chacun des mots sur lesquels elle avait subrepticement imprimé de subtiles, mais puissantes influences de peur, de contagion, de lèpre, de mal inconnu et invisible rongeant l'individu, aurait dû hypnotiser l'auditeur, tout mage qu'il soit. Tout être vivant voulait survivre, et c'était sur cette corde qu'elle avait choisi de danser. Mais elle ne ressentait curieusement aucun changement dans la psyché de ce fieffé bonhomme, comme si son sortilège était mal ajusté. C'était étrange.




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Ressenti


21 soirétoile 3E425, 13h25




Deux silhouettes grises, immobiles devant une fenêtre du palais, aux regards rivés vers l'Ouest.

— Jeraselm, cette explosion... elle venait de...
— Tais-toi ! Tais-toi, Galaad...

La douleur était trop intense. A peine baigné dans la joie de se savoir futur Visionnaire, se voyait-il arracher son rêve et sa cause : Jeraselm ne savait que trop bien d'où provenait cette explosion. C'était de Fort Wyss, le quartier général, le centre de formation, la base d'opérations de la Wyverne. Deux des trois régiments de la Wyverne y étaient actuellement stationnés. Y étaient... son coeur refusait de l'admettre. Une telle oeuvre de destruction, un coup aussi fatal ne pouvait s'expliquer autrement que par la traîtrise. Deux Visionnaires décédés, et maintenant deux régiments disparus ! Jamais son ordre ne se remettrait d'une telle perte. La Wyverne connaissait sa dernière pente avant la dissolution.

Mais cela, Jeraselm, né Jeran Laisselier, ne pouvait l'admettre.

Le dernier des Visionnaires déboula soudain d'un couloir, le pas rapide. Si Jeraselm avait été moins commotionné, peut-être aurait-il été assez rapide pour remarquer un fugitif cillement dans le regard de son supérieur, unique stigmate de surprise bien vite effacé par un cerveau trop supérieur.

— Aspirants, je crains que pire soit sur nous, déclara sobrement Atohn, avec un nuance d'abattement dans la voix, baissant un instant le regard. Mais c'est d'une voix ferme qu'il continua, redressant fièrement la tête.

« Visionnaires, vos hommes ont besoin de vous ! Vos fonctions prennent effet aujoud'hui : je vous dépêche immédiatement à Fort Wyss, vous et tout traqueur que vous croiserez sur le chemin. Vos hommes ont besoin de vous maintenant ! Allez là bas, et redressez moi ce désordre. Je vais de ce pas m'entretenir avec le Chancelier, et vous rejoindrai dans la foulée.

Comme un seul homme, les deux aspirants saluèrent, puis disposèrent au pas de course, galvanisés : ils avaient maintenant un cap,  un devoir, une responsabilité.

Leur Visionnaire les regarda s'éloigner, semblable à lui même : impénétrable.




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Constat de décès


21 soirétoile 3E425, 13h25




Galeus gémit, respirant difficilement, son bras droit prisonnier d'un éclat rocheux, à demi-enseveli. Sa main était probablement broyée, mais la demi-conscience provoquée par la commotion atténuait la douleur. Il ne savait pas ce qui s'était passé : il y a encore quelques instants il était là, brossant et lustrant les montures de la Wyverne. Et en quelques secondes, quelques douloureuses secondes, leur monde s'était écroulé sur eux.

— Là, un survivant ! fit une voix au dessus de lui.

Des formes grises gravissaient les éboulis. En quelques secondes, le visage fraternel d'un autre traqueur s'offrait à la vue du bléssé. Au loin des impacts retentissaient : même plusieurs minutes après la détonnation des pans du batîment retombaient toujours du ciel. Galeus ne releva pas l'incohérence de cette assertion.

— Vous allez bien ? Vous avez mal quelque part ? demanda quelque peu vainement son frère d'armes.
— Mon bras... articula péniblement Galeus. Il est.... coincé.
— Ne bougez pas, répondit Harmartus, que Galeus reconnaissait à présent : l'intendant du détachement qui partait au moment de l'explosion. Terfedes ! hurla-t'il, amène la liqueur !

Un impact résonna, plus proche que les autres.

— Ne vous inquiétez pas, fit Hamartus, on va s'occuper de tout. L'alcool atténuera la douleur, expliqua-t'il laconiquement.

Un autre choc sourd, puissant, résonna.

— Terfedes ! appela l'intendant, soudainement inquiet.
Quelques secondes s'écoulèrent.

— Je reviens, fit Harmatus, se dégageant de l'anfractuosité.

Il n'eut pas le temps de finir sa manœuvre qu'un choc phénoménal balayait les décombres, juste devant lui. Galeus cligna des yeux : le soleil avait disparu. Ou plutôt une forme massive, métallique, noire comme l'ébène, bien trop grande pour être un ogre obscurcissait  l'horizon. Galeus le reconnu aussitôt, il était tel que dans les vieux manuscrits.

La dantesque entité connue sous le nom du Silence de Sh'éam se tenait là, devant eux, prête à signer l'acte de décès de l'organisation connue sous le nom de la Wyverne.

Modifié par Trias, 28 novembre 2010 - 12:25.


#216 Darkhammer

Darkhammer

Posté 28 novembre 2010 - 19:55

Renaissance

21 soirétoile 3E425, 13h22


http://img574.imageshack.us/img574/3166/brise03s.png

Brise était assis sur un banc non loin de la salle sanglante, évitant l'arène ces deux derniers jours, cela dit, il avait eu envie de passer à la cité impériale revoir la jeune Elia, et son fier ami Morgrak. Cela dit il se faisait plutôt discret depuis les évènements du port deux jours plus tôt. A présent, Brise était très solitaire, voir peut-être perdu tel un enfant, cela dit, après avoir enterrer dans un lieu secret l'épée maudite, son état semblait stable, une épaisse cape recouvrait son armure intégralement hormis une protection à son épaule droite, en réalité, elle était quelque peu abimer après les précédents combat, et l'épaulière la maintenait en place le temps que ses os se reconsolide totalement, son capuchon rabattu sur le visage, masquait ses étranges mèche blanche qui parsemait sa chevelure ainsi que les traits fort marquer de son visage.
Briséadius Danselame renaissait peu à peu de ses propres cendres, malgré tout, son seul compagnon désormais était son cher claymore enchanté jadis récupéré dans l'antre de l'illusionniste. Des souvenirs inséparable lui était lié par le biais de cette lame flamboyante. Sa visite en ces lieux n'était pas entièrement dû au hasard néanmoins... Il voulait la revoir...
Son regard perdu dans le ciel infini, Brise se sentais serein...
Soudain, il fit perturber par une explosion fulgurante en provenance de l'Ouest, "Le quartier de Talos?" Se dit-il, "Non cela vient de plus loin" conclut-il.
Se dressant sur ses deux jambes, il se hâta en direction de l'explosion afin d'en apprendre d'avantage....

Modifié par Darkhammer, 30 novembre 2010 - 12:13.


#217 Arakis

Arakis

Posté 05 décembre 2010 - 15:21

Tant va le carreau à la cage thoracique qu'à la fin elle se casse

21 Soirétoile 3E431, 13H20



Depuis leur arrivé au cimetière quelque chose ne semblait pas tourner rond. Une mage semi surexcité, et habillée d'un de ses manteaux qu'affectionnent particulièrement les ordres de magiciens pompeux et convaincue de leur supériorité, (une catégorie d'individus qu'elle adorait rouler dans la boue à la première occasion venue) avait débarqué en vociférant. Visiblement la rouquine la connaissait et avait commencé les négociations avant que Drem n'y coupe court de façon brutale mais ô combien efficace. Puis comme si ça ne suffisait pas la terre se mit à trembler et une tour non loin de la Cité en profita pour voir si la vie était meilleure à basse altitude (il semblerait que ce périple ne lui ait pas réussi d'ailleurs ...).

Tout allait beaucoup trop vite pour elle et le fait de ne rien maîtriser à ce qui se passait eu pour effet de monter de plusieurs crans son agressivité latente (chose nécessaire quand vous êtes une femme dans un milieu considéré comme masculin). Histoire de se passer les nerfs elle se mit en route pour shooter dans un caillou non loin. Alors qu'elle se mettait en route elle vit une espèce d'hurluberlu habillé de rouge se rapprocher d'eux avant de se prendre les pieds dans quelque chose et s'écraser à terre d'une façon piteuse. Alors qu'il se relevait elle releva son bandeau ferma l'oeil droit et regarda de prêt son visage de l'autre oeil. Rougegarde visiblement, pas un physique particulièrement notable, des vêtements pas trop mal coupé sans être pour autant luxueux. Probablement un aventurier relativement compétant et suffisamment endurci pour ne pas être une bonne poire qui cédait ses primes à tous les miséreux qu'il voyait. En somme le genre d'aventuriers qui tient le plus longtemps s'ils ne prennent pas des risques inutiles.

Mais pour une raison qui la gênait il se dégageait de cet homme quelque chose qui la déstabilisait, une espèce d'aura glaçante, comme si la chaleur se recroquevillait loin de lui. Discrètement elle fit glisser l'arbalète dans sa main et arma la gorge doucement. Elle entendit le petit clac quand les deux bras furent tendus et la corde verrouillée. Son regard passa de Maelicia qui commençait à baratiner le nouvel arrivant, à Drem qui guettait les alentours et Danse-Mots (dont elle devait admettre que le déguisement était bluffant) semblait en train de faire une attaque ou une crise d'angoisse carabinée, elle n'aurait su dire. Etant donné la situation la situation n'était pas vraiment à la diplomatie, la tour allait attirer du monde qui ne manquerait pas de trouver à un moment ou à un autre la mage que Drem avait neutralisé, dés ce moment on chercherait des suspects. Et ils étaient tous désignés, si on le laissait filer le type à la cape rouge pourrait les signaler à la garde qui ne manquerait pas de les retrouver et de faire capoter la suite des événements. Elle répugnait à faire ça mais la finesse n'était pas au goût du jour.

Elle leva l'arbalète et fit feu, un tir quasi-parfait comme à son habitude, la carreau jaillit avec un sifflement aigue et pénétra dans le plastron de l'homme en cape rouge, il en ressortit comme s'il avait traversé un rideau de toile et finit sa course dans un claquement et une gerbe d'étincelle contre une pierre tombale qui chancelât sous l'impact. L’homme s'écroula comme une masse, sans dire un mot elle alla chercher son carreau et jetant un oeil à l'homme qu'elle venait d'occire constata avec surprise que le trou qu'avait fait le carreau était parfait. Aucune trace de sang, un trou parfaitement symétrique gros comme un petit bol là où aurait du se trouver le coeur. Curieux, mais bon il parait qu'il y a des mystères dans la nature pensa elle.

Se tournant vers les autres elle dit à vive voix

"S'agirait de pas moisir ici, y'a déjà eu assez le dawa comme ça, et j'ai bien peur d'en avoir mit une couche de plus. Je suggére donc de mettre les bouts en vitesse."

Modifié par Arakis, 02 avril 2011 - 10:04.


#218 Trias

Trias

Posté 05 décembre 2010 - 22:13

Sang-froid

21 Soirétoile 3E425, 13H25




« Et maintenant si vous voulez bien nous laisser nous avons à faire...»

Le sortilège était travaillé, l'exécution routinière... mais l'ensorceleuse sentait sa cible se dérober à son emprise, comme un cavalier dont la monture aurait pris le mors au dent. Or la corde sur laquelle elle jouait était l'instinct de conservation, dont tout être vivant était doté... Manipuler ce bonhomme aurait-dû être un jeu d'enfant.... comment se pouvait-il qu'il la mette ainsi en échec ?

Les plis bordeaux du manteau de l'individu se déformèrent, décrivant d'étranges motifs alors qu'il se redressait pour répondre. On aurait dit qu'un plastron se dessinait, sous la bure opaque du vêtement. Mais alors qu'il ouvrait une bouche creusée par les rides, Saerileth (que Maelicia n'avait pas vue sortir son arme) pointa son arbalète. Le temps  parut s'arrêter, la silhouette athlétique de la mercenaire s'immobiliser, bras étendu, face au mage. Saerileth tira.

Le carreau sifla, puis perfora le torse du malheureux, taillant à l'emporte-pièce dans son plastron avant de se ficher dans une pierre tombale qui se fractura sous l'impact. Typhaine hoqueta, les yeux écarquillés. L'homme tomba au sol, face contre terre, dans un choc sourd.

Imperturbablement, la mercenaire fit volte-face. Le regard de Maelicia allait et venait de la victime à l'impériale, sans trouver plus de vie chez le cadavre que d'émotion dans le visage de Saerileth.

— S'agirait de pas moisir ici, enchaîna rapidement celle-ci, y'a déjà eu assez le dawa comme ça, et j'ai bien peur d'en avoir mis une couche de plus. Je suggére donc de mettre les bouts en vitesse.

Un meurtre de sang froid.

Hébétée, Maelicia mit quelques secondes avant de recommencer à réfléchir. Là, un type pose une question, l'instant d'après il est mort. Là sa langue, s'agite, là il git dans l'herbe. La corsaire, le bras tendu. Le carreau. Le torse perforé, chutant. La garde, le juge, la prison, la corde...

« Saerileth ! » piaula Maelicia d'une voix aigue, avant de se rendre compte que les autres décampaient en direction du palais.

Elle resta encore quelques instants, puis les rattrapa, au pas de course. Parvenue au niveau de la blonde impériale, elle la saisit par le bras avec une poigne inhabituelle venant d'une femme aussi menue.

— Écoutez moi bien, Saerileth ; si j'bourlingue depuis des mois avec cette mission, c'est pour empêcher qu'des gens dans vot'genre en assassinent d'autres. On en r'parlera plus tard, mais fourrez vous ça dans la caboche : si vous tenez à vot' paye et à rester valide, vous tuez plus personne, d'accord ?




ж ж ж
Offres opportunes

21 Soirétoile 3E425, 13H30




Les deux traqueurs dévalaient avec élan les rues de la cité impériale, de toute la vitesse que la souplesse de leur jeunesse leur permettait. Bondissant par dessus l'étal d'un marchand ahuri, esquivant çà et là de trop lents passants, ils couraient sans discontinuer vers leur objectif.

Jeraselm n'avait cure des simagrées de la populace : il était Visionnaire, et se devait à ses hommes. Ils avaient besoin de commandement. Que ce qui puisse être sauvé le soit.

Tout en cavalant, l'aspirant ne pouvait que s'interroger sur la cause de tout ce désastre. Comment une forteresse aussi contrôlée que le bastion de la Wyverne pouvait-elle ainsi voler en éclats. Quel ennemi pouvait-il être assez redoutable pour engendrer pareil méfait ?

Sautant acrobatiquement au dessus d'une charrette à l'arrêt, il perdit brièvement l'équilibre alors que sa botte glissait sur de la boue, avant d'être arrêtée par un soleret métallique.

Alors qu'il levait les yeux sur l'armure et la cape de l'obstacle, un visage à la chevelure débordante envahie de mèches blanches se tourna vers lui : ses traits étaient si tourmentés qu'il mit quelques secondes à l'identifier.

— Danselame ! fit-il sous la surprise, en se rétablissant. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour exploiter l'information. J'ai besoin d'hommes vaillants à Fort Wyss, Danselame. Maintenant. Ce sera bien payé, ajouta-t'il laconiquement.

Devant lui, Galaad s'était lui aussi interrompu dans sa course, jaugeant l'impérial que son compagnon avait interpellé.

Modifié par Trias, 05 décembre 2010 - 22:20.


#219 Darkhammer

Darkhammer

Posté 06 décembre 2010 - 00:24




Chocs opportuns



21 Soirétoile 3E425, 13H30





http://img194.imageshack.us/img194/7879/illustrationrp2.png

Brise traversait à toute hâte la ville en direction de l'explosion, évitant tout au mieux les passant dont il ne s'inquiétait pas, il s'interrompit quelques instant pour choisir la meilleur route à suivre, lorsque soudain quelque choses heurta violemment ses chausses de fer, il baissa le regard et vit un homme à l'air ahuri au sol le dévisageant de manière dérangeante.

— Danselame ! fit-il sous la surprise, en se rétablissant. J'ai besoin d'hommes vaillants à Fort Wyss, Danselame. Maintenant. Ce sera bien payé, ajouta-t-il laconiquement.

Brise mesura quelques instants son interlocuteur, puis il réfléchit un instant.

— Je ne sais pas qui vous êtes, ni comment vous connaissez mon nom, bien que j'en aie une petite idée... Dit il platoniquement. Cependant, je suis sur le marché depuis peu, j'accepte votre offre, si opportune soit-elle. ajouta-t-il.

Il jeta un regard en direction de l'Ouest.

L'explosion je présume? Hâtons-nous si c'est le cas, on s'expliquera plus tard.

Sans rien ajouter, il emboita le pas à ses compagnons improvisés.

Modifié par Darkhammer, 07 décembre 2010 - 21:03.


#220 nood

nood

Posté 10 décembre 2010 - 08:58

Petites discussions feutrées après l'assassinat...

21 Soirétoile 3E431, 13H30

"Saerileth !"

La plainte prononcée par Maelicia s'évanouit dans l'air, comme si elle s'était auto-infligé un sort de silence. Drem ne put s'empêcher de noter qu'il faudrait, à l'avenir, faire ce qu'il fallait pour rester du bon côté de l'arbalète de cette mercenaire. S'il avait eu plus de temps, il aurait bien été inspecter le corps de ce Rougegarde aussi mystérieux que maladroit, mais le bon sens lui dicta de s'écarter d'un endroit aussi subitement pourvu en cadavres ; et sur les conseils de Saerileth, ils s'en allèrent , contournant le palais pour en atteindre l'entrée est. L'endroit était bien plus calme que ce qu'il avait imaginé de prime abord ; l'explosion à l'Ouest avait surement du drainer la plupart des badauds et des patrouilles, leur laissant le champ libre pour s'insérer dans le palais - et mettre hors d'état de nuire la magicienne et le Rougegarde.

Maelicia rejoint le groupe, allongeant le pas. S'en suivit une sévère remontrance à l'encontre de Saerileth. La prudence le poussa à se tenir à l'écart de ces querelles féminines... Dès l'échange terminé, il se retourna tout en marchant et s'adressa à ses compagnons d'un jour.

"Bien ! commença-t-il d'une voix décidée, feignant que le malaise lié à l'execution sommaire du mage avait disparu, il est temps de réviser nos plans. Est-ce que tout le monde se souvient de son rôle ? S'il y a le moindre détail à peaufiner, c'est maintenant ou jamais.

Il farfouilla dans son baluchon, écoutant d'une oreille attentive les réponses de ses comparses. Il y trouva l'ordre de mission, scellé à la cire, qui fort heureusement avait été rédigé de manière suffisamment évasive pour pouvoir y greffer une improvisation de dernière minute sans dévoiler une supercherie immédiatement. Puis il fit le compte des fioles qu'il possédait - ... six, sept, huit potions diverses qui formaient ce qu'il avait l'habitude d'appeler "Le Nécessaire de Campagne du MageLame Aventureux." A force de fouiller son barda, l'odeur de tabac lui donna l'envie de fumotter tranquillement une dernière pipe avant d'entrer, ce qu'il fit prestement, et il finit enfin par trouver la petite fiole ambrée renfermant le musc d'insecte telvanni. Après s'en être appliqué deux doigts de chaque coté de la pomme d'Adam, il la tendit à l'Argonien et fit :

- Va falloir être convaincant, se rendre indispensables et dégager une franche impression de sympathie mêlée de professionnalisme. Humectez vous de deux gouttes de ceci, et ne le gâchez pas, ça coûte cher.

Il omit de préciser qu'il l'avait obtenu gratuitement d'une marchande Khajit en échange de son silence.

- Ah oui, finit-il par ajouter, Mesdemoiselles, si jamais vous avez l'habitude de jouer de vos charmes, n'hésitez surtout pas à défaire un bouton ou deux. Un décolleté vaut parfois plus qu'une déclaration de bonne foi sur l'honneur, chez les légionnaires..."

Modifié par nood, 03 avril 2011 - 11:24.


#221 Trias

Trias

Posté 18 décembre 2010 - 12:38

Le cratère

21 Soirétoile 3E425, 13H40




Il n'y eut pas d'échange de parole pendant le trajet, chacun des trois hommes épargnant son souffle pour mieux se concentrer sur la cadence que leur imposait la course. Là où le frêle Galaad peinait, peu accoutumé aux longues marches d'endurance, Jeraselm dictait le pas sans sourciller, endurci qu'il était par les longues traques en pays sauvage.

Jetant un coup d'oeil à leur nouvel allié, qui bronchait sous le poids de son armure de plates, il fut de nouveau frappé par le tourment qui marquait ses traits. Sa chevelure désordonnée, parsemée de blancheurs prématurées, les rides qui creusaient son regard... n'était son allure athlétique, on lui aurait donné vingt ans de plus. Et il ne se souvenait même plus du traqueur de Bravil... son esprit avait-il aussi souffert du même mal ?

Un passant malhabile interrompit ses réflexions, s'arrêtant en plein milieu sans réaliser que le traqueur lui fondait dessus. Jeraselm se déporta élégamment sur le côté, d'un bond, puis se recentra sur sa route. Progressant rapidement, ils traversèrent le quartier de Talos, et franchirent sans encombres les portes de la ville, étrangement dégarnies. Leurs pas se portèrent alors vers l'Ouest, suivant le large chemin de terre qui menait à Fort Wyss.

Au fur et à mesure de leur avancée dans les vallons boisés qui entouraient la cité, il sembla aux trois marcheurs qu'ils entraient dans une zone de guerre. Des paysans, des palfreniers ou autres rôturiers plus ou moins blessés dévalaient la pente en sens inverse, lorsqu'il ne s'agissait pas de chevaux apeurés ou de victimes allongées sur des brancards de la garde. Des impacts similaires à ceux qu'aurait produit une catapulte grondaient, de moins en moins lointains, de plus en plus intenses, faisant tressaillir à l'unisson les arbres alentours. Divers tronçons de roche jalonnaient leur parcours, près de troncs rompus, comme percutés par quelque météore tombé du ciel.  

Un autre détail troublait le bréton, c'était qu'il ne voyait pas la citadelle. Or Fort Wyss était bâtie sur une colline particulièrement imposante, dont la muraille exterieure était à peine distante d'un douzième de lieue de la cité. Ils ne comprit qu'en arrivant à hauteur d'un cordon de gardes impériaux : la citadelle avait bel et bien disparu. Soufflée, volatilisée comme sous l'effet d'un coup de pied céleste, en lieu et place de la fière forteresse ne subsistait qu'un immense cratère empli de débris, de blessés et autres choses moins identifiables.

— Qu'est-ce qu'vous foutez là, par les burnes de Talos ! les interpella une voix forte et rude à leur droite.

Jeraselm détourna le regard, toisant froidement son interlocuteur : un chevalier de la garde, trapu et en armure, s'avançait vers eux.
— Aspirant-visionnaire Jeraselm, de la Wyverne, se présenta-t'il.
— Ou de ce qu'il en reste... corrigea l'arrivant.Capitaine Darno, de la garde. Bienvenue dans mon boxon !

Il fit halte à leur hauteur, exposant un regard brun et dur, ainsi qu'une peau basanée et mal rasée, couturée de cicatrices à travers son casque d'acier.
Vous voulez vous foutre en l'air, c'est ça ? reprit-il , entre deux  respirations bruyantes. Avec le reste de votre ordre ?

Jeraselm brunit, visiblement  sur le point d'élaborer une réplique cinglante, mais ce fut Galaad qui répondit le premier :
— Nous venons rétablir l'ordre et sauver ce qui peut l'être.
— Ah, s'esclaffa l'officier, ben dans ce cas vous n'avez qu'à me rétablir CA ! fit il en pointant du doigt un cheval qui détalait dans les débris... avant d'être littéralement tranché en deux par une immense lame, trop grande pour être vraie, dans un crissement de roche. Un nouvel impact retentit, alors qu'une  forme sombre d'ébonite massive gravissait les débris : celle du Silence de Sh'éam. Un lourd tronc d'arbre roula du haut du cratère, sous l'effet d'un levier actionné par plusieurs hommes, percutant les jambières métalliques du géant, qui, trahi par le sol meuble, chuta de nouveau et retomba au fond de la combe .

Alors que ses interlocuteurs restaient bouche-bée, Darno continua, visiblement satisfait de son effet :
— On l'bloque avec des troncs d'arbres. Y'en a plein qui ont pété dans l'explosion. Ça a pas l'air de lui faire grand'chose, mais au moins y retombe au fond de son trou. Les gars de la cavalerie devrait arriver bientôt, même si ils sont pas chauds pour s'y coller. Si vous voulez filer un coup de main : aidez à ramasser les troncs. C'est tout c'que vous pouvez faire...




ж ж ж
Mises au point et boutons de col

21 Soirétoile 3E425, 13H30




« Bien ! il est temps de réviser nos plans. Est-ce que tout le monde se souvient de son rôle ? S'il y a le moindre détail à peaufiner, c'est maintenant ou jamais.

Les quatre aventuriers s'étaient regroupés le long d'une des grilles entourant le palais, non loin de bâtiments semblant en signer l'entrée. Serethi les interpella avec un entrain surprenant, tel un maître-mage préparant ses elèves à la remise des diplômes. Mais quelque chose dans son ton trahissait son malaise. Typhaine aurait parié son pesant de guimauve qu'il était tout autant qu'elle perturbé par l'exécution sommaire de tout à l'heure. Dans son effort pour maintenir la cohésion de l'équipe, il lui apparut sous un jour plus sympathique. Ou moins prétentieux du moins, c'est selon. En fait il lui rappelait Brise, l'invariablement motivé Briséadius....

Aussi se contenta-t'elle de hocher la tête en signe d'assentiment, et feignit  de contempler négligemment la propreté de ses chausses. Autant ne pas dégainer immédiatement sur les sujets qui fâchent...

Soudain, elle se souvint que l'argonien n'était pas présent lors de l'exposé du plan de Drem. Peut-être en  avait-il entendu suffisamment par le biais de l'amulette, mais sa science des faits éveillerait alors les soupçons de ses pairs. Autant prévenir l'embarras...

— Danse-mot, souffla-t'elle en se penchant vers lui, j'vous rappelle qu'on est un groupe d'experts en mycoses exotiques, un genre de grippe en fait. Z'êtes un mage spécialiste de ces maladies dans vot' pays, moi j'suis guérisseuse et la pirate est garde du corps. On est censé contrôler le palais où une cargaison serait arrivée par mer avant le blocus. Voilà pour vot'partition !

« Ah oui, ajouta négligemment  l'elfe noir, tirant la rouquine de ses messes basses, Mesdemoiselles, si jamais vous avez l'habitude de jouer de vos charmes, n'hésitez surtout pas à défaire un bouton ou deux. Un décolleté vaut parfois plus qu'une déclaration de bonne foi sur l'honneur, chez les légionnaires...»

Typhaine releva la tête, piquée au vif. A qui s'adressait donc ce mesdemoiselles ? A la pirate borgne qui jouait les as de carreau à tout va ? Aux deux ? À elle même ? L'étudiante s'était bien sûr déjà servie de son corps pour perturber ou distraire autrui (Danse-mot pouvait attester) ; d'autant plus que son ancien maître en illusion le lui avait présenté comme une arme parmi tant d'autres. Mais elle ne le faisait pas couramment, et n'appréciait pas (mais alors pas du tout) qu'on insinue le contraire.

Dans un suprême effort de maturité arrachée, elle affecta une indifférence démentie par le feu de ses joues.
— Mouais, esquiva-t'elle. Ben moi j'voudrais juste préciser qu'veux pas retrouver d'autres gens innocents dans la rubrique nécro du Cheval noir, ou vous s'rez pas payés, ajouta-t'elle sans avoir le courage de regarder Saerileth. Cette mission doit servir à éviter qu'des gens meurent, pas l'inverse...

Elle inspira bruyamment, puis osa enfin regarder ses pairs.
— La première chose qu'y faut qu'on fasse, c'est accéder au registre des entrées. Y sera soit au bureau des entrées, soit dans celui du chambellan. Notre lascar est au moins là depuis le quinze sombreciel, ça nous aidera a rapetisser un peu le champs de recherche.

Puis, tout en rajustant sa mise, elle défit un unique bouton de sa gorgerette.
— On y va ? Drem, on vous laisse faire...

Modifié par Trias, 19 décembre 2010 - 19:22.


#222 Darkhammer

Darkhammer

Posté 18 décembre 2010 - 20:09

Dans les ténèbres

21 Soirétoile 3E425, 13H45



http://img696.imageshack.us/img696/1456/illustrationrp4.png

Brise observait la scène qui se dressait face à lui, lorsque soudain il sentit ses jambes tressaillir, son crâne être compresser, prêt à exploser.
Le robuste impériale tomba à genou, envahit par des maux dont il se croyait libéré, la présence d'un être aussi abjecte et maléfique face à lui, avait raviver l'ombre de son âme, laissant impuissant ce dernier face aux assaut mentale qu'il subissait. Une force sombre semblait s'insinuer en lui, lui dictant des phrase d'abord incompréhensible, puis de plus en plus torturer, il parvenait à en percevoir certaine bride.
Brise se pressa la tête entre ses mains, laissant échapper un hurlement de terreur sous les yeux ébahit de ses compagnons improviser ainsi que les gardes à proximité.
L'impériale déchu se concentra sur ce qu'il entendait pour tenter d'en comprendre le sens...

"Tuer... Brise tentait de lutter ... TUER... Vainement..."

Le visage de Brise laissa apparaitre une expression horrifiante, presque indescriptible, malgré ses traits rappelant vainement un homme, on avait presque l'impression d'être face à une créature abjecte tout droit sortie d'un cauchemar...

"Tuer! Tue les! Tue les tous!"

Brise dégaina sa claymore mesurant, d'un regard à la lueur étrange et effrayante, les êtres proches de lui.
Ses yeux concave, creuser d'un fureur indescriptible, semblait voir au delà de la chair et des os, c'était comme s'il pénétrait l'âme d'autrui et la gelait de l'intérieur, un sentiment envahis les deux traqueurs, ce même sentiment qu'avait jadis ressentit Brise lorsqu'il s'était perdu au fond de la Ruine Ayléïde, là où il avait perdu son humanité, ce sentiment était effrayant et chaotique, comme s'ils n'allaient plus jamais rire...

"Tuer! Tue les! Broies! Tranches! Écorches les vifs!"

Brise poussa un hurlement bestiale et abattit un garde proche sans que celui-ci n'eut le temps de le voir venir, un autre garde s'effondra une dizaine de mettre plus loin, Jeraselm avait à peine eu le temps d'observer le déplacement entre les 2 gardes, le guerrier qui était précédemment bronchait sous le poid de son armure de plaque, semblait désormais doté d'une vivacité exaltante...

"Tuer! Tues-en plus! Oui c'est ca! Pour ma gloire, pour les ombres dont tu es acculé! Tue les!"

Le guerrier sombre faisait virevolter sa claymore tel un jouet en plastique. Tranchant tout ce qui passait à sa portée sans se soucier de qui ni de quoi s'approchait de lui, ignorant la douleur, assoiffé de sang il était, consumé par la haine, consumé par la cruauté, tel était la nature du Berzerker...

Modifié par Darkhammer, 18 décembre 2010 - 22:51.


#223 Trias

Trias

Posté 19 décembre 2010 - 16:42

Vipérine contre Aenerian

21 Soirétoile 3E425, 13H40




« ...devraient arriver bientôt, même si ils sont pas chauds pour s'y coller. Si vous voulez filer un coup de main : aidez à ramasser les troncs. C'est tout c'que vous pouvez faire. »

L'impérial poussa un cri de terreur et de folie mêlées, comme si toutes les affres d'une aliénation contenue tentaient soudain de s'échapper de son corps torturé.

Ses trois interlocuteurs sursautèrent, puis assistèrent effarés à l'extinction de toute trace de santé mentale chez le déchu. Jeraselm, bien qu'étant le plus surpris de tous s'était prudemment replié par un bond en arrière, tandis que son compagnon Galaad roulait des yeux incrédules : au sol, la tête entre les mains, l'impérial bredouillait des paroles incompréhensibles entrecoupées de sanglots. Il semblait avoir perdu toute trace de raison. Autour d'eux, les autres gardes affairés au ramassage puis au déversement des troncs s'étaient interrompus, interdits.

— Danselame ! T'es devenu fou ? s'exclama son ancien compagnon d'armes, tout en restant à une distance respectable.

Pas de réponse.

— On va p'têtre se calmer, mon gars ! mugit alors Darno, dégainant son épée tout en avançant d'un air menaçant.

Le bruit de la lame sembla électrifier le malheureux, qui se releva d'un coup, ses yeux fous roulant au fond de ses orbites creuses,  son visage déformé par une émotion inhumaine, glaçante d'effroi. Il porta sa main à son baudrier.

— Danselame, NON ! hurla Jeraselm.

Trop tard : dans un hurlement dément le possédé décrivit une large ouverture de sa claymore. Jeraselm parvint à l'esquiver en se pliant agilement vers l'arrière, mais Darno n'eut pas cette chance : son bras gauche, qui avait été trop lent à saisir son bouclier, valsa dans les airs, tranché alors que son propriétaire s'effondrait. La lame finit sa course sur l'épaule de Galaad, mais fut miraculeusement déviée sous l'effet d'un sort de bouclier prestement déclenché.

Le fou éclata d'un rire insensé, avant de se jeter sur les gardes près des troncs. En moins d'un clin d'œil il fut sur eux, tranchant et tuant dans une valse sanguinaire et échevelée.

Jeraselm avait perçu le mouvement, trop rapide pour être humain  : une vitesse et une force démoniaque semblaient s'être emparées de son compagnon. A ses pieds, le capitaine de la garde jurait tout en tentant de compresser son moignon, dont un flot sombre s'échappait par à-coups. Les malheureux gardes, désarçonnés par un tel assaut, couraient dans tous les sens, sans parvenir à se rassembler ni à se défendre efficacement. Au fond du cratère, le spectre d'ébonite se dressait à nouveau, chargé de menaces.

Le traqueur était venu ramener l'ordre. Il avait une responsabilité dans cette affaire. Il ne laisserait pas ces hommes subir le même sort que ceux de la citadelle.

Jeraselm bondit en avant. Il ne fallait pas que le géant de métal sorte du cratère.

«  REFORMEZ LES RANGS, TAS D'AVORTONS ! SORTEZ VOS BOUCLIERS ; REVEILLEZ VOUS ! » beugla-t'il de toutes ses forces, tout en se jetant dans la mêlée.

Il para de justesse un coup qui aurait tranché un boeuf, déviant la claymore qui aurait autrement été fatale au garde ciblé.  

« DERRIERE-MOI ! EN ARC DE CERCLE ! » rugit-il encore.

Les gardes, bien qu'adoucis par la vie de la cité, étaient militaires de formation. Les ordres de Jeraselm leur étaient familiers. Il ne leur fallut pas longtemps pour se ressaisir : guidés par le traqueur, ils se rassemblèrent peu à peu, un, puis deux, puis cinq, puis une dizaine. Ce ne fut que lorsqu'ils furent près de douze qu'il parvirent à endiguer les assauts furieux du berzek.

Un choc sourd résonna du fond de la combe, suivi d'un autre : l'armure monstrueuse avait repris sa marche. Jeraselm, ramassé sur lui même tel un cobra, sa lame longue Vipérine dans une main, une charge magique dans l'autre, attaquait puis se repliait, tel le serpent qui menaçe le visiteur imprudent.

« ENCERCLEZ LE ! VOS BOUCLIERS, LEVEZ VOS BOUCLIERS ! » ordonnait l'aspirant, repoussant petit à petit le Berzek contre le bord du cratère, entouré de ses dix hommes.

Mais il n'y avait rien à faire, engonçé dans sa folie, riant tout en pleurant de concert à chaque membre tranché, l'impérial appelé Danselame faisait tournoyer sa claymore tellement vite qu'il était impossible de porter un coup décisif..

Un nouvel impact  fit vibrer leurs torses, le colosse était tout proche.

« LES TRONCS, LES TRONCS, RAMASSEZ LES TRONCS » hurla Jeraselm, avant de réaliser que c'était vain : l'impérial fou était juste devant la reserve à déverser le long de la pente, et aucun des gardes n'osait approcher pareille furie guerrière.

Il n'y avait qu'une solution.

« Galaad, bouclier ! » aboya-t'il, sachant son frère d'armes tout près de lui.

Puis, il se ramassa encore davantage au sol. Plaquant la main qui lançait les projectiles magiques contre l'autre extrémité de son épée, il la chargea d'énergie, plaçant sa lame à l'horizontale, soutenue par ses deux mains.

Le sol trembla, puis le soleil disparut, obscurci par la dantesque silhouette du colosse.

« La mort ou la gloire, Vipérine... » murmura Jeraselm.

Il se détendit d'un coup, telle la corde d'un arc, bondissant avec une force et un vitesse inouïe derrière sa lame, fendant l'air à l'horizontale, couperet mortel en direction de la gorge de l'impérial. L'épée blanchit sous l'énergie qui la parcourait, tandis qu'un faisceau brillant enveloppait son porteur, trahissant la présence du bouclier. Arme et guerrier ne faisaient qu'un, l'attaque était terrifiante.

Cependant, son ennemi était possédé par la malédiction d'Aenerian Sindaerone, qui l'appelait depuis sa tombe de gravats. Il se pouvait qu'il pare l'attaque, auquel cas la force de la collision les feraient chuter tous deux contre les troncs derrière eux, ramenant monstre et guerriers au fond du cratère. Il se pouvait aussi qu'il soit tranché net, auquel cas Jeraselm percuterait directement les jambes du colosse.

Son regard se porta dans celui de son ennemi, alors qu'il fondait vers lui : Vipérine contre Aenerian.

Modifié par Trias, 19 décembre 2010 - 20:01.


#224 Darkhammer

Darkhammer

Posté 19 décembre 2010 - 18:51

Dans l'antre de la folie

21 Soirétoile 3E425, 13H53




Le Berzerker ne voyait plus rien hormis du sang, le dure labeur du tranchage et du découpage suffisait à son plaisir, un plaisir tel qu'il en était jouissif pour le déchu.
Rien ne pouvait l'arrêté, rien ne semblait pouvoir le contrer, du sang, plus de sang, c'est tout ce qui comptait.
Aenerian s'en abreuvait, même à une tel distance, c'était comme si la conscience de l'épée était affamée et réclamait son dû...

Les instincts de survie du guerrier devenu bestiale le mis soudain en alerte, quelque choses de grande et de puissant arrivait, ce n'était pas suffisant pour l'arrêté, non, c'était même presque inutile, d'un mouvement surhumain, il bloqua de peu Vipérine en maintenant ferme son épée dans ses deux mains, une parade totalement impossible pour quelqu'un d'humain... Mais l'impacte était inattendu pour la bête de guerre, il lui était impossible de prévoir un tel effet pervers dans son états, ils percutèrent comme prévu les troncs d'arbres, faisant voler le guerrier déchu dans le gouffre, mais alors que l'impacte allait renvoyé en arrière Jeraselm, une main ferme l'agrippa à la jambes, l'entrainant dans sa chute dans le fond du gouffre....
L'impacte avait été bien trop violent, à mesure qu'ils chutaient, emportant le Silence avec eux, ils prirent de la vitesse, pour Jeraselm et l'impérial, une telle chute aurait dû être fatale, mais lors de l'impact au sol, un grondement se fit sentir, suivit d'un tremblement de terre semblant sans fin, la fumée provenant du gouffre empêchait toute possibilité de voir le dénouement et la raison de ce mouvement sismique.
Un garde hurla lorsque des éclairs sombre agrémenter de lueur violette apparurent hors de la fumée avant d'entrainer l'effondrement du terrain aux alentours, les soldats durent battre en retraite face à un tel cataclysme...

Quelques instants plus tard c'était fini, plus un bruit, pas même l'écho du tumulte qui venait de se dérouler. Un calme bien trop grand, Darno s'approcha du bord tout en maintenant ferme sa blessure, le cratère était devenu nettement plus profond et large, mais au centre, seul un tas de gravât subsistait, aucune trace de l'aspirant, du guerrier déchu, ni même du Silence... La calme... Le vide...



#225 Ygonaar

Ygonaar

Posté 20 décembre 2010 - 23:25

Couverture vacillante


21 Soirétoile 3E425, 13H25


L'Argonien réitéra plusieurs fois son avertissement, croyant un instant que la déflagration l'avait rendu sourd, avant de se rendre compte qu'il entendait fort bien la litanie du mort-vivant. Ensorcelé, le monstre l'avait ensorcelé ! Pourquoi l'avoir choisi comme première cible ? Savait-il que Main-d'Ombre percerait immédiatement son déguisement ou craignait-il le pouvoir de la Sève ? Les deux hypothèses impliquaient que l'entité en sache déjà long sur lui... un comparse de S'emsyl venu venger son échec ?




Le temps que le reptile, toujours perché sur sa pierre tombale par crainte des horreurs qui ne tarderaient certainement pas à jaillir de leur tombe, réfléchisse au moyen le plus efficace de se débarrasser d'un non-mort, Maelicia marchait déjà sur l'intrus avec sa voix la plus revêche.

— Qu'est ce qu'on peut faire, à votre avis, dans un cimetière ?
On priait ! Ou plutôt JE priais sur la tombe de ma grand-tante Ursule, parce que c'était sur le chemin. Et pour tout vous dire, j'ai pas vraiment plus de temps à perdre avec ça : j'suis guérisseuse, spécialisée dans les carnageo-mycoses, des infections fongiques très contagieuses dont quelques cas ont été déclarés au palais. Ces m'sieurs, sont mes gardes du corps... et mes assistants ; c'est que le traitement est parfois... désagréable, vous voyez... Cette maladie provoque des... dégénérescences, vous comprenez ? Z'avez pas envie d'être atteint, croyez moi m'sieur. S'pas pour les civils. Et maintenant si vous voulez bien nous laisser nous avons à faire...

Le lézard appréciait en connaisseur sa façon d'impressionner son flux de paroles. Bien que n'étant pas la cible du sortilège, comprenant fort bien ce qui se tramait et n'étant lui même que fort peu sensible aux mycoses, il se surprit à avoir une furieuse envie de se gratter. Mais quel effet cela pourrait bien avoir sur un être des Ténèbres ? Elle ne faisait que lui donner le temps d'invoquer ses Écorchés. Il allait à nouveau devoir essayer de décapiter un de ses monstres avec une simple dague.

Quoique... L'Aiglonne était justement en train de bander son arbalète dans son dos. Être capable de courber le puissant arc d'acier à main nue, et qui plus est dans cette position des plus inconfortable, démontrait sans conteste la force colossale de son bras artificiel. Fidèle à sa réputation, la chasseuse de prime ne perdit pas de temps en vaine tergiversation et tira d'instinct dans vers le cœur du Rougegarde. L'épais carreaux s'engouffra dans la pourpre houppelande, comprimant le plastron de métal caché dessous. Ce dernier vint heurter violemment la cage thoracique du malheureux Dilborn, le sonnant pour le compte. Qui pourrait imaginer que le trait n'avait miraculeusement fait qu'effleurer les côtes du squelette ? Pas notre anxieux reptile, en tout cas, qui postula qu'un carreau dans le cœur remplaçait peut-être avantageusement un pieux. L'immobilité toute cadavérique de l'importun provoqua en lui un vif soulagement et une inhabituelle vague de sympathie envers la mercenaire.

— S'agirait de pas moisir ici, y'a déjà eu assez le dawa comme ça, et j'ai bien peur d'en avoir mit une couche de plus. Je suggère donc de mettre les bouts en vitesse.
conseilla cette dernière après avoir récupéré son trait.

Elle s'en fut sans autre forme de procès, indifférente aux piaillements indignées de Maelicia, Drem lui emboitant le pas. Main-d'ombre fut un instant tenté de mettre son projet d'étêtage à bien, pour plus de sécurité, avant de se livrer à une fouille en règle. Mais des bruits de bottes le dissuada. Aphone, il ne pourrait même pas compter sur son pouvoir de persuasion s'il devait se faire interpeller par la garde.


ж ж ж


La rouquine fit évidemment une scène à sa laconique compagne alors que le Dunmer s'efforçait de rester professionnel. Pendant sa diatribe, l'Argonien tira avec insistance la manche de la Brétonne tout en désignant sa gueule et en essayant vainement de parler.


ж ж ж


D'aucun trouverait évidemment la scène comique mais le saurien trouva interminable le laps de temps nécessaire à ses compagnons pour identifier son mal et à lever le sortilège. L'elfe noir en profita d'ailleurs pour se fumer une petite pipe. Enfin, le lézard retrouva l'usage de la parole.

Merci, je n'avais même pas vu l'attaque de ce monstre arriver. Je me demande d'ailleurs pourquoi il s'en est pris d'abords à moi... avoua-t-il, oubliant d'adopter le timbre légèrement plus aigu qu'il avait attribuée à Hume-les-Bolets.
Un tir superbe, complimenta-t-il Saerileth, mais je crains hélas que cette chose ne soit pas définitivement occis. Nous avons intérêt à nous dépêcher avant qu'il puisse à nouveau nous mettre des bâtons dans les roues.


L'elfe lui tendait une fiole jaunâtre dont il s'était préalablement oint la gorge.
Va falloir être convaincant, se rendre indispensables et dégager une franche impression de sympathie mêlée de professionnalisme. Humectez vous de deux gouttes de ceci, et ne le gâchez pas, ça coûte cher.
La sympathie est ma nature première. Ne serait-ce de déplorables préjugés raciaux, nul doute que je pourrais organiser une grande farandole ou nous danserions de concert en devisant gaiement.

Ce tableau des plus loufoques avait pour but principal de lui permettre d'analyser l'odeur de la mixture avec ses papilles linguales sans trop d'ostentation. Le musc insidieux mais entêtant d'un quelconque hexapode, une base d'eau de Lichen Vert, une pointe de pétale de Fleur de roche et de la fibre de Kresh en note de tête... Une recette de Morrowind, à n'en pas douter. L'odeur, bien que discrète, devait être certainement être très agréable pour les mammifères. Lui-même avait l'impression d'être sournoisement détendu.

— Danse-mot,
souffla la sorcière du ton de conspirateur qu'adopte invariablement les débutants, j'vous rappelle qu'on est un groupe d'experts en mycoses exotiques, un genre de grippe en fait. Z'êtes un mage spécialiste de ces maladies dans vot' pays, moi j'suis guérisseuse et la pirate est garde du corps. On est censé contrôler le palais où une cargaison serait arrivée par mer avant le blocus. Voilà pour vot'partition !
— Vous faîtes erreur, mademoiselle, vous devez confondre avec mon cousin. Je me nomme Mate-Peste, de la guilde de Gideon.
Lui rétorqua-t-il en accentuant la prononciation un peu trainante de cette région.
— Ah oui,
ajouta le Mer, Mesdemoiselles, si jamais vous avez l'habitude de jouer de vos charmes, n'hésitez surtout pas à défaire un bouton ou deux. Un décolleté vaut parfois plus qu'une déclaration de bonne foi sur l'honneur, chez les légionnaires..."
— Mouais, ronchonna la jeune fille après s'être à nouveau empourprée. Ben moi j'voudrais juste préciser qu'veux pas retrouver d'autres gens innocents dans la rubrique nécro du Cheval noir, ou vous s'rez pas payés. Cette mission doit servir à éviter qu'des gens meurent, pas l'inverse... La première chose qu'y faut qu'on fasse, c'est accéder au registre des entrées. Y sera soit au bureau des entrées, soit dans celui du chambellan. Notre lascar est au moins là depuis le quinze sombreciel, ça nous aidera a rapetisser un peu le champs de recherche. On y va ? Drem, on vous laisse faire...


Une fois n'est pas coutume, Main-d'Ombre n'exhibait pas ses crocs. Mais l'Adepte es mysticisme, qui avait une certaine expérience de la gent saurienne, pouvait remarquer ce plissement caractéristique des paupières indiquant une franche hilarité. Surtout quand sa chaste indignation s'ensuivit d'un élargissement de son très relatif décolleté. Mais cette mimique laissa soudain place à rapide remontée de ses membranes nictitantes, trahissant généralement une peur inattendue, lorsqu'elle mentionna les registres. Il remit d'ailleurs le sujet sur le tapis, bien que sa diction soit toujours aussi nonchalante.

— Les registres d'entrées? Nous n'aurons pas à nous inscrire sur des registres, n'est-ce pas? Car j'ai... une crampe aux doigts. Qui m'empêche d'écrire. Et... Risquons nous d'être fouillés?




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