Nenfëa, le 09.08.2007 à 01:11, dit :
Dire que l'art peut reposer sur n'importe quelle définition, c'est bien loin d'être mon propos.
Du moment qu'on autorise chacun à donner sa propre définition de l'art, quels sont les points de repères restants pour ne pas aboutir, justement, à n’importe quoi ? Quelles définitions seront acceptables, dans quel périmètre, sous quels critères ? Il te faudra encore poser cette question, en plus de la définition de l'art. Tout cela est bien compliqué, et inutile selon moi... et en réalité, tu n'auras plus les moyens de t'opposer aux affirmations les plus délirantes sur l'art du moment qu'elles sont soutenues par de belles théories vaseuses mais bien enrobées.
Ce que j'ai du mal à comprendre dans tes posts, c'est comment tu peux admettre à la fois que la définition de l'art dépende de chacun et dire "cela ne remet pas en cause la définition académique de l'art". Deux définitions ne peuvent pas cohabiter, ou alors nous ne parlons pas le même langage. Ou alors il te faudra être plus précis. Si tu me disais :
je pars de la définition académique de l'art pour y ajouter telle ou telle nuance... je comprendrais. Mais à chaque fois que tu en parles, c’est pour la condamner (insuffisante), ou pour t’en démarquer.
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Oui, c'est évident. Mais je vois mal en quoi ça montre que seule la vision académique de l'art de la valeur et que la mienne n'est pas recevable.
Cela montre seulement la nécessité d'une définition commune, voire l'existence en partie objective de cette définition (car si nous rejetons telle ou telle chose comme n'étant pas de l'art, c'est bien que nous avons hérité de valeurs culturelles communes).
Et note au passage que, malgré les apparences trompeuses, il est bien plus facile de démontrer la subjectivité d’une chose que son objectivité ! Il est
très très très facile de dire "chacun a une opinion de l’art divergente". Il est autrement plus difficile de cerner ce que nous avons en commun dans notre vision de l’art !
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Si tu places la limite là, pourquoi ne pas la mettre encore plus haut, quitte à considérer la moitié du Louvre comme n'étant pas de l'art ? Pourquoi seule cette limite de tolérance serait-elle acceptable ? Parce qu'elle est historique ? Alors l'art serait condamné à ne plus évoluer puisque ce qui est historique aujourd'hui le sera plus encore demain ?
C’est faux de penser cela. Ce qui est historique ne fige l'art en rien. L'art existe depuis de millénaires et les artistes ce sont toujours appuyés sur des modèles passés. Cela n’a pas empêché l’art d’évoluer, au contraire ! Ce qui est historique permet à l'artiste de continuer une tradition et de la faire évoluer, et à nous de porter des jugements de valeur sur les oeuvres. Sans cette dimension historique, il n'y aurait pas d'Art.
Pourquoi ne pas mettre la limite plus haut ? Parce que ce n'est pas une question de choix individuels, c'est ce que je m'efforce de répéter. L'art, comme la culture, se construit collectivement.
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Je suis totalement d'accord avec cette présentation de l'art académique.
Un bon pas en avant pour notre discussion !
Dorénavant quand je dirais l'Art (avec un grand A), cela vaudra pour la définition académique de l'Art (car je n'en connais pas d'autre).
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Mais en ce cas, je te retournerai la question : pourquoi n'accepterais-tu pas que ce que tu nommes ces "arts mineurs" soit de l'art, moins éclatant que celui qui est retenu par tous, mais de l'art tout de même tout en restant à son petit niveau ?
Quand ai-je dit que les « arts mineurs » n’étaient pas des arts ? Je clarifie :
Je l'ai dit dès le départ : si tu veux dire "ah, que ce tour de magie est beau ! c'est de l'art ! c'est poétique !"... Ca ne me gêne pas dans la mesure où c'est un usage (un peu impropre) du langage, comme on en emploie tous les jours. On prête alors aux mots "artistiques", "poétique" un sens assez quelconque. "
Le son de ma chasse d'eau est poétique", dans ce contexte, pourquoi pas ?
Si l'on compare réellement les jeux vidéo à des oeuvres d'art, là ce n'est plus pareil. On les place dans la case "grand Art", à côté de l'oeuvre des grands peintres, des grands compositeurs, etc.
en s'attaquant à la définition académique du mot Art, jugée trop étroite, trop ceci, trop cela. D’où mes vives protestations (je sais depuis ton avant dernier post que ce n’est pas ton intention, bien que le subjectivisme que tu défends me semble poser problème, comme je l’ai dit).
Enfin, la langue française n'est pas ingrate et fait très bien les choses : elle reconnaît qu'il existe des formes d'arts mineurs, que ce soit les arts populaires, les arts de la rue, les arts premiers, etc. Je n'ai rien à dire, c'est parfait ainsi. Le tout est de ne pas mélanger ces arts avec l'Art. Mais cela n'interdit nullement de faire des rapprochements entre eux. Il y a, naturellement, entre les arts mineurs et l’Art des similitudes. Le tout est de ne pas en abuser.
Cela, je pense, répond à ta question sur les arts mineurs. Les JV sont-ils des arts mineurs ? Ils n’y ressemblent pas non plus, mais puisqu'on peut rapprocher certaines dimensions les JV de l'Art, on pourra plus facilement encore les rapprocher des arts populaires, par exemple.
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Que tu rejettes systématiquement l'appelation d'art pour tout ce qui n'est pas art académique me dérange autrement plus !
Non. Pour tout ce qui n'est pas l'Art, je tolère l'emploi du mort "art" quand :
- dans le langage, il est pris dans son sens le plus banal (impropre) : synonyme de "ah c'est beau !", "ah que c'est merveilleux !"
- quand il s'agit d'arts mineurs (arts populaires, arts premiers, etc.) parce que c'est leur appellation propre (ce n'est pas Mordicus qui l'a décidé ainsi, c'est leur appellation)... et du moment qu'on ne les confond pas avec l'Art !
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Je m'inscrit donc complètement dans le sens de l'argument d'Alliop, mais je ne comprends absolument plus ta position. Le cites tu parce que tu es d'accord avec ? Si c'est le cas, me suis-je donc si mal exprimé pour que tu ne l'entendes pas ainsi ?
Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu ne comprends pas ici dans ma position !
J'ai dit clairement en quoi j'étais d'accord avec Alliop, et en quoi je n'étais pas d'accord. D'accord pour les dimensions artistiques que l'on retrouve dans les JV (sauf quelques unes : le gameplay par exemple, même s'il a une part créative ---- et les JdR); Pas d'accord pour assimiler les JV à des oeuvres d'art, pour plusieurs raisons, la principale étant qu’ils ont une fonction différente (si jamais cela ce produit, ce sera un "accident", quelques cas très isolés). Et souviens-toi, quand j’ai parlé de l’universalité de l’Art, de son caractère absolu, ou de la différence entre culture et loisir, au début, nous n’étions pas très d’accord, n’est-ce pas ?
Je me trompe où tout commence à s'éclaircir ?
(Ultra)VGM récalcitrant et moddeur allergique aux jeux vidéo.