Prologue : La Naissance d’une Fille de Dragon
(…) Alors, tu seras connue sous le nom de Fëalóciel, la Prêtresse Fille de Dragon née dans sa demeure : l’Archipel de l’Automne, terre des Hauts-Elfes.
Les tiens sont grands et dignes, rois parmi les princes. Ton peuple était le premier sur cette terre à respirer l’air originel et à la parcourir, filant avec le vent. Tes yeux voient tout, même quand dehors règne seule la Maîtresse de la Nuit.
Ton corps et ton esprit devront faire preuve d’Intelligence et de Volonté si tu veux réussir en tant que Prêtresse d’Anu et Fille de Dragon. (…)
Maintenant, va en paix ô Élue de Nirn au Sang de Dragon. Car désormais, ta destinée est écrite dans les Anciens Parchemins.
Ancien Parchemin de l’Élue d’Akatosh, rédigé par le Héros de Kvatch.
17 Vifazur de la 157ème année de la Quatrième Ère
Le Parchemin oublié
En ce jour de grâce qu’est le 17 Vifazur de la 154ème année d’Alduin, le monde de Nirn me vit naître à Alinor, la capitale Elfique de l’Archipel de l’Automne. Mes parents sont de sang Haut-né. Ma mère Elenwen, originaire de Lillandril, fut une Chasseresse et une Enchanteresse renommée. Quant à mon père, Héros de Cyrodiil au nom inconnu, il avait mis fin à la Crise d’Oblivion et demeura l’un des Mages les plus redoutables de Tamriel grâce à ses aventures…
C’est lui qui avait libéré Cyrodiil de l’invasion de Mehrunes Dagon à la fin de l’Ère d’Akatosh. Lors de la Bataille Finale au Temple de l’Unique, il vit de ses propres yeux Martin Septim devenir l’Avatar du Dieu Créateur, ce qui lui permit de renvoyer Mehrunes Dagon dans l’Oblivion ! Mais pour s’incarner, le fils d’Uriel dut faire offrande de son Sang de Dragon et briser l’Amulette des Rois. Ainsi, la Lignée des Septims s’éteignit et l’Empire se retrouva sans Empereur. Le dernier Fils de Dragon ne fut plus…
Cependant, peu après que son Âme ait rejoint l’Aetherius, Martin offrit au Héros de Kvatch une dernière bénédiction. Au lendemain de l’ultime bataille de l’Oblivion, mon père vint se recueillir seul dans les ruines du Temple de l’Unique. Suite à sa prière, la statue d’Akatosh se mit à briller et la voix de Martin résonna dans son esprit. Il fut particulièrement marqué par ses derniers mots : « Quand le prochain Parchemin des Anciens devra être rédigé, c’est vous qui vous en chargerez. L’avenir qui se profile, le sort de l’Empire, c’est à vous de le déterminer, désormais… »
Lorsque la voix du dernier Septim s’éteignit, la statue d’Anu (le véritable nom d’Akatosh, nommé aussi Auriel selon notre coutume elfique) s’embrassa. Le Héros de Kvatch fut baigné par ces flammes divines et il vit ainsi ses pouvoirs accrus… Mais ce que l’histoire ne dit pas, c’est qu’il reçut par la même occasion un Elder Scroll vierge. Comme en témoigne la légende du Capuchon de la Daedra Nocturne, coucher la plume sur les Anciens Parchemins permet de réécrire l’Histoire de Nirn. Ces rouleaux sont empreints de l’essence même d’Anu-Akatosh, ce qui confère un contrôle sur l’espace-temps de notre monde ! Ainsi, mon père reçut d’Auriel le pouvoir de faire revivre le Sang de Dragon !
Ce fut une lourde responsabilité qu’il reçut : changer l’histoire du monde ne pouvait pas se faire à la légère. Ainsi, décida-t-il de ne pas utiliser cet Ancien Parchemin pour le moment. Il le conserva précieusement et l’enchanta pour que jamais il ne puisse le perdre.
Tamriel avait encore besoin de lui. Sans Empereur, le Grand Chancelier Ocato et le Conseil des Anciens se retrouvèrent seuls à la tête d’un Empire divisé… Ainsi, l’ami Haut-Elfe du Héros de Kvatch lui demanda de venir en aide à la population de Cyrodiil… Il lui confia que si jamais il venait à acquérir assez de popularité auprès des habitants de l’Arène, il pourrait devenir le nouvel Empereur… Mais pour l’instant, ses exploits n’étaient guère suffisants aux yeux du Conseil des Anciens pour mériter un sacre. Un Haut-Elfe sur le Trône de Tamriel n’était guère plaisant pour les Impériaux !
Ainsi, il voyagea, aidant la populace et accomplit de nombreuses quêtes secondaires…
Un jour, il finit par découvrir une île au milieu de la Baie du Niben… Étrange, elle n’était pas référencée sur la carte du Comté de Bravil…
Curieux, il s’y engouffra malgré les mises en garde d’un soldat impérial qui le prévenait que tous ceux qui avaient franchis cette porte en ressortaient fous. Ainsi son Destin fut scellé et son nom sombra dans l’Oubli…
Le monde dans lequel il venait de pénétrer se nommait les Îles du Tourment, un plan de l’Oblivion gouverné par Shéogorath. Baignant dans l’aventure, il accomplit les vœux du Daedra, contrant la menace qui pesait sur le Royaume du Dieu Fou. Finalement Shéogorath le récompensa en lui offrant son Trône. Mais ce qu’il ignorait, c’est qu’au Royaume de la Folie, le temps s’écoulait beaucoup plus vite que sur Nirn…
Ainsi, lorsqu’il franchit la porte de la Folie pour fouler à nouveau le sol de Tamriel, les deux ans qu’ils pensaient avoir passés sur les Îles du Tourment équivalaient à cent cinquante ans sur le plan réel ! Le nom du Héros de Kvatch n’était plus qu’un lointain souvenir dans les esprits des Tamrielliens…
Mais quel ne fut pas son effroi lorsqu’il découvrit ce qu’était devenu la Beauté de l’Aurore ! En étant monté sur le Trône de la Folie, il avait sacrifié celui de Tamriel !
En effet, après s’être renseigné auprès des habitants et dans les bibliothèques impériales, il découvrit que l’Empereur actuel se nommait Attrebus Mede, et que son père Titus Mede – le premier de cette lignée – s’était emparé de la couronne par un Coup d’État en l’an 17 grâce à une armée de hors-la-loi ! Cette dynastie renait la lignée des Septims et n’avait aucune légitimité sur le Trône de l’Empire.
Cependant, le pire dans tout cela était le devenir de son propre peuple. Jamais il n’eut aussi honte d’être un Altmer en découvrant les abominations commises par sa race. Tout d’abord, d’après les rumeurs, des agents secrets du Thalmor – le gouvernement Aldmeri – auraient assassiné son ami Ocato en l’an 10. Puis l’Archipel de l’Automne aurait décrété son indépendance en l’an 22 et annexé le Val Boisé sept ans plus tard.
Dans un orgueil démesuré, les Altmers s’appropriait l’exploit ce qui était bienfaiteur, telles que la fin de la Crise d’Oblivion ou la réapparition des deux Lunes de Nirn en l’an 100 après deux ans d’absence. Enfin, les Hauts-Elfes se sont inséminés partout dans l’Empire afin de créer des divisions et de l’affaiblir. De plus, ils faisaient pression pour que tout ce qui était en rapport avec Talos, les Lames, les Septims ou les Dragons soit interdit !
Nul doute qu’une guerre était proche. Pourquoi ô Tamriel cours-tu à ta perte ? Cruelle rancœur entre les Humains et les Mers !
Accablé, et sachant que sa tête serait mise à prix si jamais on apprenait qu’il était le Héros de Kvatch (cela faisait partie du Tabou Altmer), il comprit que sa Quête avait échouée. Le bannissement de Mehrunes Dagon fut vain !
Tout à coup, il se rappela de la bénédiction d’Akatosh et de Martin ! Le Parchemin des Anciens ! Tout n’était pas perdu ! Il avait encore le pouvoir de changer le monde, de redonner une seconde chance à la civilisation !
Sachant ce qui lui restait à faire, il s’exila vers l’Archipel de l’Automne sous un nouveau nom : Ancalë. Étant de sang Haut-Né, il ne lui fut pas difficile de s’intégrer dans la province des Altmers.
Il partit à la recherche de l’Amour et le trouva facilement. Son cœur s’éprit d’Elenwen, une Prêtresse de Kynareth à Lillandril. Une merveilleuse enchanteresse dont la légende dit que par une lointaine ascendance avec la lignée des Septims, du Sang de Dragon coulait dans ses veines. C’est ainsi qu’ils vécurent des jours heureux dans une maison de campagne près d’Alinor sous les constellations du Mage, du Guerrier et du Voleur…
Modifié par Amras Anarion, 31 décembre 2011 - 13:02.