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[H] Fëalóciel, L’Élue D’Akatosh

Fëalóciel Élue Akatosh Récit RP Skyrim Background Personnage

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28 réponses à ce sujet

#1 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 30 novembre 2011 - 04:49

Fëalóciel, l’Élue d’Akatosh

Récit des aventures Elderscrollesques de Fëalóciel, Fille de Dragon.

DOVbKiN

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Quelques petits préliminaires avant de commencer le récit (ça sera très court) : Image IPB
• Tout d'abord, voici le topic pour commenter cette histoire et ce background RP : Sujet de discussion du récit de Fëalóciel, l’Élue d’Akatosh. Vous y trouverez des informations intéressantes ainsi que les liens pour télécharger la version Word de ce qui sera publié ici.
• Ensuite, je vous montre le chemin d'un petit dossier contenant quelques polices issues des Elder Scrolls afin que les Fonts spéciales utilisées en ce lieu s'affichent convenablement : Dossier de polices Elderscrollesques. Attention, mise à jour du 11/01/2012 : ajout des polices "Dragon_script 2", "DOV3 TH9M" et "Dovah 2".
• Sachez que la plupart des images qui ornent le récit sont des miniatures de capture d'écran du jeu : vous pourrez donc les visualiser en taille réelle (Full HD et Graphismes Ultra avec tweaks) en cliquant dessus.
• Enfin, sachez que les Chroniques de Fealóciel (à l'exception du Prologue qui retrace son Background) sont le compte-rendu de ce qu'elle a véçu en tant que Dovahkiin. Par conséquent, le jeu Skyrim sera automatiquement spolié.
• Ceci dit, ce récit Role Play vous offrira un excellent Let's play écrit et la solution complète (Walkthrough) du jeu, puisque j'ai bien l'intention de tout faire dans l'univers de Skyrim.

Voilà ! Désormais, les aventures de Fëalóciel, la Fille de Dragon, peuvent commencer à vous être contées.Image IPB

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  Mon nom est Fëalóciel, Haute-Elfe au destin béni par les Neuf Divins. Fille du dernier Champion de Cyrodiil, mon avenir fut lié à l’une des plus grandes Prophéties de ce monde. Tel mon père, la force des évènements me conduisit à marcher sur les traces des légendaires Élus de Nirn pour y vivre l’une les plus grandes aventures épiques de cette Arène que mes ancêtres nommèrent Tamriel, ou Beauté de l’Aurore.

  Tel que l’on prédit les Anciens Parchemins, mon aventure commença ainsi.


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  Sommaire :
Cliquez sur les noms des chapitres pour être dirigé directement au passage concerné.

Prologue : La Naissance d’une Fille de Dragon
P-1 : Le Parchemin oublié
P-2 : L’Aube d’un nouvel Espoir
P-3 : L’Enfance de la Fille de Dragon
P-4 : Le voyage initiatique
P-5 : La fuite vers Bordeciel
P-6 : L’embuscade impériale


Chapitre I : La libération du Dragon et de sa Fille
I-1 : Le Rêve d’Akatosh
I-2 : L’Exécution
I-3 : La bénédiction d’Alduin
I-4 : Le Donjon d’Helgen


Chapitre II : La Sagesse avant la Tempête
II-1 : La famille de Ralof
II-2 : Travail à Rivebois
II-3 : Un combat glacial hors des sentiers battus
II-4 : Entraînement gratuit sous la bénédiction d’Akatosh
II-5 : Sur le chemin de Blancherive


Chapitre III : Les aventures de Blancherive
III-1 : L’audience de Balgruuf le Grand
III-2 : Prodige alchimique par la grâce d’Akatosh
III-3 : Rivalité familiale à Blancherive
III-4 : Fabrication de flèches à la forge
III-5 : Chasse aux bandits sous le clair de lune


Chapitre IV : L’Ascension divine
IV-1 : En quête d’un compagnon à Rivebois
IV-2 : Les Thalmors contre l’Hérétique Draconique
IV-3 : Les mercenaires d’Olfrid Guerrier-Né
IV-4 : Révélations divines sur la Gorge du Monde


Chapitre V : La Justicière de Kynareth
V-1 : La revanche du Thalmor
V-2 : La Grâce de la Déesse de l’Air
V-3 : Les Tours de Valtheim
V-4 : Un Seigneur Daedra à la Fête de la Récolte

Modifié par Amras Anarion, 10 février 2012 - 07:30.


#2 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 02 décembre 2011 - 15:05

  Prologue : La Naissance d’une Fille de Dragon

  (…) Alors, tu seras connue sous le nom de Fëalóciel, la Prêtresse Fille de Dragon née dans sa demeure : l’Archipel de l’Automne, terre des Hauts-Elfes.

  Les tiens sont grands et dignes, rois parmi les princes. Ton peuple était le premier sur cette terre à respirer l’air originel et à la parcourir, filant avec le vent. Tes yeux voient tout, même quand dehors règne seule la Maîtresse de la Nuit.
  Ton corps et ton esprit devront faire preuve d’Intelligence et de Volonté si tu veux réussir en tant que Prêtresse d’Anu et Fille de Dragon. (…)

  Maintenant, va en paix ô Élue de Nirn au Sang de Dragon. Car désormais, ta destinée est écrite dans les Anciens Parchemins.


Ancien Parchemin de l’Élue d’Akatosh, rédigé par le Héros de Kvatch.
17 Vifazur de la 157ème année de la Quatrième Ère


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  Le Parchemin oublié

  En ce jour de grâce qu’est le 17 Vifazur de la 154ème année d’Alduin, le monde de Nirn me vit naître à Alinor, la capitale Elfique de l’Archipel de l’Automne. Mes parents sont de sang Haut-né. Ma mère Elenwen, originaire de Lillandril, fut une Chasseresse et une Enchanteresse renommée. Quant à mon père, Héros de Cyrodiil au nom inconnu, il avait mis fin à la Crise d’Oblivion et demeura l’un des Mages les plus redoutables de Tamriel grâce à ses aventures…

  C’est lui qui avait libéré Cyrodiil de l’invasion de Mehrunes Dagon à la fin de l’Ère d’Akatosh. Lors de la Bataille Finale au Temple de l’Unique, il vit de ses propres yeux Martin Septim devenir l’Avatar du Dieu Créateur, ce qui lui permit de renvoyer Mehrunes Dagon dans l’Oblivion ! Mais pour s’incarner, le fils d’Uriel dut faire offrande de son Sang de Dragon et briser l’Amulette des Rois. Ainsi, la Lignée des Septims s’éteignit et l’Empire se retrouva sans Empereur. Le dernier Fils de Dragon ne fut plus…

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  Cependant, peu après que son Âme ait rejoint l’Aetherius, Martin offrit au Héros de Kvatch une dernière bénédiction. Au lendemain de l’ultime bataille de l’Oblivion, mon père vint se recueillir seul dans les ruines du Temple de l’Unique. Suite à sa prière, la statue d’Akatosh se mit à briller et la voix de Martin résonna dans son esprit. Il fut particulièrement marqué par ses derniers mots : « Quand le prochain Parchemin des Anciens devra être rédigé, c’est vous qui vous en chargerez. L’avenir qui se profile, le sort de l’Empire, c’est à vous de le déterminer, désormais… »

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  Lorsque la voix du dernier Septim s’éteignit, la statue d’Anu (le véritable nom d’Akatosh, nommé aussi Auriel selon notre coutume elfique) s’embrassa. Le Héros de Kvatch fut baigné par ces flammes divines et il vit ainsi ses pouvoirs accrus… Mais ce que l’histoire ne dit pas, c’est qu’il reçut par la même occasion un Elder Scroll vierge. Comme en témoigne la légende du Capuchon de la Daedra Nocturne, coucher la plume sur les Anciens Parchemins permet de réécrire l’Histoire de Nirn. Ces rouleaux sont empreints de l’essence même d’Anu-Akatosh, ce qui confère un contrôle sur l’espace-temps de notre monde ! Ainsi, mon père reçut d’Auriel le pouvoir de faire revivre le Sang de Dragon !
  Ce fut une lourde responsabilité qu’il reçut : changer l’histoire du monde ne pouvait pas se faire à la légère. Ainsi, décida-t-il de ne pas utiliser cet Ancien Parchemin pour le moment. Il le conserva précieusement et l’enchanta pour que jamais il ne puisse le perdre.


  Tamriel avait encore besoin de lui. Sans Empereur, le Grand Chancelier Ocato et le Conseil des Anciens se retrouvèrent seuls à la tête d’un Empire divisé… Ainsi, l’ami Haut-Elfe du Héros de Kvatch lui demanda de venir en aide à la population de Cyrodiil… Il lui confia que si jamais il venait à acquérir assez de popularité auprès des habitants de l’Arène, il pourrait devenir le nouvel Empereur… Mais pour l’instant, ses exploits n’étaient guère suffisants aux yeux du Conseil des Anciens pour mériter un sacre. Un Haut-Elfe sur le Trône de Tamriel n’était guère plaisant pour les Impériaux !
  Ainsi, il voyagea, aidant la populace et accomplit de nombreuses quêtes secondaires…


  Un jour, il finit par découvrir une île au milieu de la Baie du Niben… Étrange, elle n’était pas référencée sur la carte du Comté de Bravil…
  Curieux, il s’y engouffra malgré les mises en garde d’un soldat impérial qui le prévenait que tous ceux qui avaient franchis cette porte en ressortaient fous. Ainsi son Destin fut scellé et son nom sombra dans l’Oubli…
  Le monde dans lequel il venait de pénétrer se nommait les Îles du Tourment, un plan de l’Oblivion gouverné par Shéogorath. Baignant dans l’aventure, il accomplit les vœux du Daedra, contrant la menace qui pesait sur le Royaume du Dieu Fou. Finalement Shéogorath le récompensa en lui offrant son Trône. Mais ce qu’il ignorait, c’est qu’au Royaume de la Folie, le temps s’écoulait beaucoup plus vite que sur Nirn…

  Ainsi, lorsqu’il franchit la porte de la Folie pour fouler à nouveau le sol de Tamriel, les deux ans qu’ils pensaient avoir passés sur les Îles du Tourment équivalaient à cent cinquante ans sur le plan réel ! Le nom du Héros de Kvatch n’était plus qu’un lointain souvenir dans les esprits des Tamrielliens…

  Mais quel ne fut pas son effroi lorsqu’il découvrit ce qu’était devenu la Beauté de l’Aurore ! En étant monté sur le Trône de la Folie, il avait sacrifié celui de Tamriel !
  En effet, après s’être renseigné auprès des habitants et dans les bibliothèques impériales, il découvrit que l’Empereur actuel se nommait Attrebus Mede, et que son père Titus Mede – le premier de cette lignée – s’était emparé de la couronne par un Coup d’État en l’an 17 grâce à une armée de hors-la-loi ! Cette dynastie renait la lignée des Septims et n’avait aucune légitimité sur le Trône de l’Empire.

  Cependant, le pire dans tout cela était le devenir de son propre peuple. Jamais il n’eut aussi honte d’être un Altmer en découvrant les abominations commises par sa race. Tout d’abord, d’après les rumeurs, des agents secrets du Thalmor – le gouvernement Aldmeri – auraient assassiné son ami Ocato en l’an 10. Puis l’Archipel de l’Automne aurait décrété son indépendance en l’an 22 et annexé le Val Boisé sept ans plus tard.
  Dans un orgueil démesuré, les Altmers s’appropriait l’exploit ce qui était bienfaiteur, telles que la fin de la Crise d’Oblivion ou la réapparition des deux Lunes de Nirn en l’an 100 après deux ans d’absence. Enfin, les Hauts-Elfes se sont inséminés partout dans l’Empire afin de créer des divisions et de l’affaiblir. De plus, ils faisaient pression pour que tout ce qui était en rapport avec Talos, les Lames, les Septims ou les Dragons soit interdit !
  Nul doute qu’une guerre était proche. Pourquoi ô Tamriel cours-tu à ta perte ? Cruelle rancœur entre les Humains et les Mers !


  Accablé, et sachant que sa tête serait mise à prix si jamais on apprenait qu’il était le Héros de Kvatch (cela faisait partie du Tabou Altmer), il comprit que sa Quête avait échouée. Le bannissement de Mehrunes Dagon fut vain !
  Tout à coup, il se rappela de la bénédiction d’Akatosh et de Martin ! Le Parchemin des Anciens ! Tout n’était pas perdu ! Il avait encore le pouvoir de changer le monde, de redonner une seconde chance à la civilisation !

  Sachant ce qui lui restait à faire, il s’exila vers l’Archipel de l’Automne sous un nouveau nom : Ancalë. Étant de sang Haut-Né, il ne lui fut pas difficile de s’intégrer dans la province des Altmers.
  Il partit à la recherche de l’Amour et le trouva facilement. Son cœur s’éprit d’Elenwen, une Prêtresse de Kynareth à Lillandril. Une merveilleuse enchanteresse dont la légende dit que par une lointaine ascendance avec la lignée des Septims, du Sang de Dragon coulait dans ses veines. C’est ainsi qu’ils vécurent des jours heureux dans une maison de campagne près d’Alinor sous les constellations du Mage, du Guerrier et du Voleur…


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Modifié par Amras Anarion, 31 décembre 2011 - 13:02.


#3 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 08 décembre 2011 - 18:11

  L’Aube d’un nouvel Espoir

  Trois ans plus tard, leur amour m’engendra. C’est alors que mon père révéla son secret à ma mère : il fut le Héros de Kvatch et possédait un Ancien Parchemin. Cela fut un choc pour Elenwen. Elle eut du mal à le croire, mais la vision de l’Elder Scroll mit fin à ses doutes.
  Une fois rassurée, mon père lui dévoila ses intentions. Tout comme Martin, il allait se sacrifier afin de m’octroyer une destinée hors du commun. Une destinée qui, il l’espère, sera plus radieuse que la sienne. L’acte d’Ancalë épuiserait toutes ses forces vitales, mais Elenwen fut d’une grande sagesse en acceptant son offrande. Tel était le prix à payer pour qu’Auriel-Akatosh me prenne sous ses ailes célestes et fasse de moi une Fille de Dragon.


  Durant douze saisons, Ancalë et Elenwen réunirent d’impressionnantes quantités de Mana afin que rien ne puisse perturber le jour de mon baptême. Tout fut préparé méticuleusement.

  Ainsi, le jour de mon troisième anniversaire, mes parents m’emmenèrent au temple d’Auriel au coucher du Soleil, usant de puissants enchantements afin qu’ils puissent être seuls et que clercs ne les dérangent guère le temps du rituel.

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  Une fois le Sanctuaire béni et le Cercle tracé, je fus déposé sur l’autel d’Anu-Akatosh. Alors, Ancalë invoqua le Dieu Dragon ainsi que la Déesse de l’Air afin qu’ils m’octroient le Sang de Dragon. Il sortit l’Ancien Parchemin et y écrivit ma destinée. Un feu céleste m’enveloppa. Mon Âme fut emplie du souffle d’Akatosh. Ma lignée fut élevée à celle de Talos ou d’Uriel Septim. Désormais, mon sang était royal.

  Mais par-dessus-tout, je reçus l’ultime bénédiction des Élus de Nirn : chaque fois que la Faucheuse tentera de s’emparer de moi, le Pouvoir Temporel d’Akatosh me renverra dans le passé proche afin de me préserver du destin fatal. Tout comme le jour où mon père croisa Uriel Septim dans la Prison Impériale, le Dieu Dragon m’accorda sa protection divine !
  Par ce don, les Élus de Nirn, tels que le Champion de Tamriel ou le Nérévarine, ont pu accomplir leur Prophétie ; car lorsque notre Destin est scellé dans un Ancien Parchemin, il devient inéluctable.
  Ainsi, les espoirs qui reposent sur moi ne s’envoleront pas sur les ailes de la mort…

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  Une fois le rituel achevé, Akatosh me bénit une dernière fois et je fus baptisée Fëalóciel, ce qui signifie Fille de Dragon dans notre belle langue Elfique. Mon Destin ainsi que celui de l’Empire furent tracés. Afin que nul ne puisse s’y opposer, Auriel conserva l’Ancien Parchemin afin que son essence divine soit scellée dans l’Aetherius.

  Suite à cet intense effort magique, mon père s’était senti tout à coup épuisé, comme affaibli par le Temps. Il dit à ma mère qu’il était temps pour lui de partir… C’est ainsi qu’Akatosh l’aida à se téléporter on ne sait dans quel autre plan. S’est-il envolé pour l’Aetherius ou est-il retourné au Royaume de la Folie ? Reviendra-il un jour ? Nul ne le sut.

  Tout ce qui fut porté à ma connaissance, c’était que l’intensité du Rituel avait fait trembler le Temple d’Auriel, au point que cela s’était fait ressentir dans toute la capitale d’Alinor… Des Gardes du Thalmor arrivaient ! Ma mère, sans peur, enveloppa mon corps ainsi que tous les objets du rituel de son Aura ; et avec la bénédiction d’Akatosh, nous fumes instantanément transportés devant notre demeure enchantée, cachée au milieu des bois d’Alinor.
  Avant de pénétrer à l’intérieur, ma mère leva les yeux et contempla une dernière fois le ciel de cette nuit mystique : là-haut, brillaient fort les Constellations du Voleur, du Guerrier et surtout du Mage. L’éclat de ce dernier était d’une intensité telle qu’on n’en avait pas vu depuis des années… L’Aetherius et les Trois Forces me bénissaient de leur lumière stellaire, me promettant Force, Furtivité, mais surtout Magie. Le doute ne fut pas permis : j‘étais née sous le signe du Mage.

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  Les jours suivants, les rumeurs rapportaient qu’une intense activité magique avait été détectée dans le Grand Temple d’Auriel, mais son origine ne fut jamais découverte… Naarifin, le Roi Altmer, était nerveux suite à cet évènement… Il fut dit qu’une personne dangereuse, en lien avec Talos et la lignée Draconique, avait violé le Temple sacré et qu’il était par conséquent frappé d’un arrêt de mort…
  Ceci dit, mon père avait habilement rédigé l’Ancien Parchemin… Sous l’effet du Sortilège d’Akatosh, jamais le gouvernement Aldmeri ne put savoir qui était cet ennemi fantôme de la lignée des Septims, et l’incident ne fut guère mentionné dans l’histoire de Tamriel. Même l’évocation de mon nom – qui signifie pourtant Fille de Dragon – n’éveillait des soupçons auprès des habitants d’Alinor. Maîtrisée, la Magie est quelque chose qui permet des merveilles !

Modifié par Amras Anarion, 31 décembre 2011 - 13:07.


#4 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 19 décembre 2011 - 23:03

  L’Enfance de la Fille de Dragon

  Les années passèrent. Je grandis auprès de ma mère qui m’enseignait l’art de la magie et de l’archerie. Une chose qui me marqua lors de mes premiers entraînements était que lorsque je criais lors d’un exercice magique, une onde désordonnée de Mana se propageait autour de moi… Et ce, particulièrement lorsque je m’imaginais dans la peau d’un Dragon – créature légendaire qui n’ont plus été vues à Tamriel depuis des siècles.
  Cependant, je sentais que ce potentiel magique qui brûlait en moi était bloqué… Pour libérer ce pouvoir latent, il me manquait au moins une chose… mais quoi ? Ma mère, n’ayant jamais été confrontée à une telle situation, ne put répondre à ma question.
  Le seul indice que je sus était que cela avait un rapport avec les Dragons, mais les connaissances sur eux demeuraient bien maigres au pays des Hauts-Elfes… Ah, si seulement je pouvais voyager en Bordeciel, dernier lieu où fut vues de telles créatures… Peut-être que ses habitants pourraient m’en apprendre plus sur les vieilles légendes draconiques…
  Malheureusement la Grande Guerre ayant opposé récemment l’Empire et le Domaine Aldmeri rendait tout voyage vers l’étranger bien trop dangereux. Si seulement il n’y avait pas cette haine entre les Humains et les Mers !

  En attendant que les temps soient plus calmes pour entreprendre un tel périple, Elenwen me fit patienter en racontant les exploits de mon père. Elle me dit qu’un jour, je marcherai sur ses pas. Ses récits héroïques me captivèrent, mais j’eus du mal à croire que je serai capable de faire preuve d’une telle bravoure. Je n’avais que peu d’expérience en combat, et mon niveau magique me permettrait tout juste de survivre si jamais un simple bandit m’attaquait… Mais je n’étais encore qu’une jeune Haute-Elfe, et il est dit que mes véritables pouvoirs ne pourront se révéler que lors d’un évènement précis. Je me demandais ce que cela pourrait bien être…

  Au fil de ses récits mythologiques, elle m’inculqua aussi la sagesse, le respect des peuples et la tolérance. Elle m’expliqua notamment qu’en religion, tout était une question d’assimilation. Par exemple, Akatosh, Auriel et Anu n’étaient qu’une même divinité appelée sous différents noms selon les civilisations. Elle cita aussi le cas de Kyne et de Kynareth ou encore de Talos et Ysmir. C’est pour cela qu’elle condamnait fermement la politique du Thalmor et de l’Empire.
  Je lui posai la question : pourquoi nous ne nous rebellons pas ? Elle me répondit que l’heure n’était pas arrivée. Pour le moment, il fallait rester discret comme nous l’avions toujours fait depuis que j’étais née. Cependant, elle me révéla que je serai destinée à jouer un rôle majeur lorsque ce jour viendra… Que j’avais hâte de pouvoir lever les armes pour défendre la liberté et combattre l’oppression ! Mais pour l’instant, je devais me contenter d’apprendre les sorts de Soin, de Flammes et de Furie, ainsi que les rudiments à l’arc et à l’épée. J’étais encore très loin d’égaler les prouesses de mon père.

Modifié par Amras Anarion, 31 décembre 2011 - 13:10.


#5 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 21 décembre 2011 - 14:44

  Le voyage initiatique

  En Hautzénith de la 201ème année d’Alduin, ma mère et moi partîmes en direction de Bruma en Cyrodiil afin d’assister à une réunion mystique entre sorcières… Pour la première fois de ma vie,  je pourrai voyager hors de l’Archipel de l’Automne et ainsi découvrir du paysage ! Mais surtout, j’étais impatiente d’assister à un rite avec des Brétons ! Peut-être même qu’ils pourront m’en apprendre plus sur les Dragons, vu que Bruma est juste à côté de Bordeciel. En mon for intérieur, je sentais que mes véritables pouvoirs seraient révélés à l’issue de ce voyage... J’avais hâte !

  Le trajet dura un mois. Pour notre sécurité, nous voyageâmes avec des marchands Khajiits. En échange du transport et du couvert, ma mère leur promit protection. Son aide se révéla être précieuse, car près de la Croix de Brina, notre caravane fut attaquée par des Bandits de Grand Chemin. Elenwen les foudroya sans ménagement avec sa magie. Ensuite, ce fut un groupe de pillards qui tentèrent de nous intercepter peu après Skingrad. Une fois de plus, ils furent repoussés à coup de flammes et d’enchantements. J’admirais ma mère pour son courage et ses dons de magicienne !
  Les Khajiits me révélèrent que si on s’éloignait des grands axes, on risquerait fortement de se faire attaquer par des monstres. Seuls les plus grands guerriers osaient s’aventurer hors des sentiers battus. Ceci dit, même les routes n’étaient plus sûres, l’Empereur actuel étant incapable d’en assurer la sécurité. Être escorté par au moins un combattant expérimenté demeurait indispensable si on ne souhaitait pas voir sa caravane pillée. Il en est ainsi depuis la Crise d’Oblivion, et cela n’arrangeait guère les relations commerciales entre provinces.


  Après trois jours de mer et dix-huit jours de route nous dûmes abandonner notre caravane au village de Weye. En effet, les Khajiits se rendaient dans la Cité Impériale alors que notre destination était Bruma, au nord.
  En cadeau d’adieu, les félins d’Elsweyr nous offrirent une hache à une main, une armure, des gants et des bottes de fer, assortis d’un casque avec des cornes. Ma mère me fit don de l’armure de l’arme, ce qui me donna l’apparence d’une Nordique. Afin que je ne souffre pas de son poids, Elenwen me l’enchanta afin qu’elle soit aussi légère et chaude que des vêtements de fourrure. Au moins, je serai mieux protégée contre le froid et d’éventuels ennemis.

  Après une nuit à l’Auberge de Weye, nous reprîmes la route pour Bruma. Deux cent cinquante kilomètres à pied n’étaient guère une mince affaire, mais nous n’avions pas les moyens de nous offrir deux chevaux…
  Par chance, nous croisâmes le jour suivant un groupe de quatre Nordiques qui se rendaient en Bordeciel. Ils feront escale à Bruma, ce qui nous permit de les accompagner.
  Voyager en groupe demeurait bien moins risqué. La preuve : aucun bandit n’avait osé nous attaquer. Ceci dit, nous avions eu affaire à quelques ours et loups ; mais face aux huit bras de solides guerriers épaulés par une magicienne, tout ceci ne fut qu’une simple distraction. Je regrettais juste qu’Elenwen ne m’ait guère laissée une seule fois me battre durant le voyage : c’était trop dangereux selon elle.


  Le 13 Vifazur 201, nous arrivâmes enfin dans la ville cyrodiilienne des Nordiques. La Grande Prêtresse du Coven, Aurane, nous accueillit dans son chalet. Un bon feu et un toit furent la bienvenue après un long mois de voyage.

  Durant notre halte à Bruma, des rumeurs faisaient état de troubles majeurs en Bordeciel : le Haut-Roi Torygg aurait été assassiné ! Incroyable ! Mais cela ne devait nullement troubler notre expédition magique. En tout cas, je sentais que de grands évènements approchaient… Une sorte d’excitation inconnue m’embrasait. Je ne saurais l’expliquer…

  Deux jours plus tard, nous partîmes comme prévu en direction des ruines Ayléides de Rielle, à quarante kilomètres au nord-ouest de Bruma. C’est ici que nous rencontrerons les autres sorcières du Cercle. Sachant qu’il nous faudra une journée pour atteindre notre destination, le rituel aurait donc lieu la nuit du 16 au 17 Vifazur, commémorant ainsi ma quarante-septième année… Ma mère, très mystérieuse, me révéla que cet acte magique me serait dédié…

Modifié par Amras Anarion, 24 janvier 2012 - 15:02.


#6 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 23 décembre 2011 - 21:08

  La fuite vers Bordeciel

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  Le 16ème jour de Vifazur, alors que le soleil déclinait, les ruines Ayléides furent enfin en vue ! Aurane nous présenta à trois autres sorcières qui accueillirent chaleureusement l’enchanteresse de Lillandril. Apparemment, elles étaient d’anciennes connaissances de ma mère.
  Après les présentations, nous fîmes notre rituel dans une clairière à quelques dizaines de mètres des ruines. Les lumières des étoiles et des deux Lunes de Nirn veillaient sur nous. Je fus placée au centre et bénie. Ma mère invoqua le nom des Neufs Divins (oui, Talos ne fut pas oublié), et leur implora de libérer mes pouvoirs. Ainsi, je reçus le titre de Prêtresse des Neuf Divins. Je sentis une ébullition de Mana dans mon corps, et je ne pus m’empêcher de tester le sort de feu. Velcar criais-je ! Deux flots ardents jaillirent de mes mains en direction du ciel. Jamais je n’avais atteint une telle puissance. L’assemblée m’applaudit.

  Tout à coup, des voix autoritaires surgirent des fourrés :
  – Halte ! Halte ! Halte !
  C’est alors que je vis deux douzaines de Gardes Impériaux nous encercler. Notre sang se glaçait ! Nous étions pris dans une embuscade !

  Une fois à notre hauteur, le capitaine des soldats nous héla avec un mépris légendaire, typique de la Garde Impériale :
  – Halte vermine criminelle ! Au nom de Sa Majesté Titus Mede II, je vous arrête pour Hérésie et Pratique du culte interdit de Talos. Payez une amende de trois mille pièces d’or ou nous vous jetterons dans les geôles de l’Empereur. Dans tous les cas, vous serez fouillés et les biens que vous avez volés vous seront confisqués !

  Trois mille septims de prime pour un rituel, soit autant qu’un triple meurtre ! Mais ces Impériaux ont perdu le sens de la réalité !
  Elenwen leur répondit : le règne de votre Empereur illégitime touchera bientôt à sa fin ! L’heure de la Prophétie approche ! Akatosh vaincra et Talos retrouvera sa gloire d’autan !
  – Alors vous le paierez de votre sang ! Saisissez-vous de ces hérétiques !

  Ce fut le chaos ! Les cinq sorcières firent immédiatement briller leur magie, accablant les soldats impériaux sous un flot de glace, de foudre et de feu ! Avant que les glaives ne s’abattent sur moi, ma mère me prit et me cacha dans un fourré. Je la vis en larmes. N’ayant que quelques secondes, elle me livra ses derniers mots :
  – Va ma fille Fëalóciel… Tes pouvoirs sont désormais libérés. Tu es une Élue de Nirn et ta vie est plus importante que la nôtre. Maintenant, fuis !

  Un Garde la pris pour cible, l’obligeant à se défendre.
  – Fuis vers les montagnes ô Fille de Dragon ! Que ta destinée s’accomplisse !
  Au péril de sa vie, elle me lança un sort de Plume, rendant mon pas léger et fluide.
  – Adieu ma fille…

  Puis elle fut emportée dans la mêlée, les éclats de magie m’empêchant de voir la tournure que prenait le combat. J’étais horrifiée
  – Mère ! Non !

  C’est alors que trois Forestiers de la Garde Impériale me prirent à parti… J’étais seule face à eux… Je sentis la mort venir…
  Au moment où ils s’apprêtaient à transpercer mon cœur, une voix divine se fit entendre dans mon esprit :
  – Fëalóciel, ma fille... Exauce le dernier vœu de ta mère et fuis vers les sommets au nord ! Par le pouvoir du Temps, je te protège de la mort. Que mes ailes te guident vers ta destinée !

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  Les archers impériaux tirèrent… Alors qu’ils n’étaient qu’à vingt mètres devant moi, tous me ratèrent.
  – Par l’Empereur ! On dirait qu’une force mystique la préserve de nos flèches !

  Je ne pouvais plus douter : j’étais vraiment protégée par une puissance surnaturelle ! Sans la moindre hésitation, je me tournai vers le nord et m’empressai de gravir la montagne qui s’étendait devant les ruines ayléides. Les trois Gardes me poursuivirent.
  J’aurai pensé que mon armure nordique m’aurait encombrée, mais le sort de Plume fut très efficace. Légère comme tout, je n’eus aucun mal à escalader la pente abrupte… Les Gardes Impériaux, ne pouvant me suivre, abandonnèrent la poursuite. Mais je n’osais plus me retourner par crainte de me faire toucher : la dernière fois que je le fis, trois flèches s’étaient figées juste sous mes pieds.

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  Après un quart d’heure d’ascension, je n’avais plus rien à craindre, mes ennemis ayant largement perdu ma trace. Je fis donc une halte afin de reprendre mon souffle. L’altitude faisait que la température baissait… Heureusement que mon armure était enchantée contre le froid…

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  Contemplant le paysage, je reconnus Bruma, très loin dans l’horizon… Quant à la ruine ayléide de Rielle en contrebas, je l’avais déjà distancée d’un bon kilomètre. Plus aucun éclat de magie ne se faisait voir : il était donc très probable que le combat ait touché à la fin. Quelle fut l’issue de la bataille ? Ma mère a-t-elle survécu ? Je ne le saurai jamais.
  Cependant, si je redescendais, les Gardes me trouveront et n’hésiteront pas à me tuer, ma tête ayant étant mise à prix injustement. Je n’eus donc guère le choix. Il me fallait traverser les montagnes et fuir Cyrodiil. Ainsi, je verrai la terre de Bordeciel, pays qui m’avait toujours fasciné… Mais seule au milieu de la montagne et sans expérience de combat, pourrais-je survivre à la traversée alpine ? Je levai les yeux vers les cieux et les sommets… Vers l’Ouest et à un kilomètre plus haut, je vis un col. Je décidais de m’y rendre. Il me fallait faire vite, car le sort de Plume ne durerait pas indéfiniment… Justement, au moment où j’y pensais, cela se produisit. Mince !
  Je me rappelais que l’armure était enchantée pour être allégée, mais sans l’aide de la Plume, ma progression devint plus pénible. Il me fallut deux heures pour atteindre mon but… Heureusement que le temps était clair et qu’il n’y avait pas de vent.

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  Essoufflée, je finis par arriver sur le col de la montagne. Alors, je vis un large plateau neigeux s’étendre devant moi : j’avais passé la frontière ! Désormais, je foulais la terre des Nordiques !

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  Minuit était passé depuis trois heures. Il me fallait vite trouver un endroit où me reposer… Grace à mon sang elfique, quatre heures de sommeil me suffisaient, mais il était hors de question que je m’assoupisse au sommet d’une montagne avec ces températures glaciales ! Même si l’armure nordique était bénie pour m’en préserver, j’en souffrais quand même !
  Par conséquent, je me hâtai de dévaler la montagne, poussée par les ailes divines d’Akatosh. Une heure plus tard, je trouvais une anfractuosité dans la roche. Parfait : je serai à l’abri du vent ici. Avec mon sort de flammes, j’allumai un feu sur des branches mortes de sapin. Une fois réchauffée par le brasier, je me fis un tapis avec de feuilles de résineux pour m’y assoupir. Ainsi, je sombrais dans le sommeil…


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Modifié par Amras Anarion, 24 janvier 2012 - 15:12.


#7 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 28 décembre 2011 - 14:08

  Morndas 17 Vifazur, 201ème année de la Quatrième Ère

  L’embuscade impériale

  Le lendemain, un soleil radieux se leva. Le jour de mon quarante-septième anniversaire restera à jamais gravé dans ma mémoire… Me rappelant les évènements douloureux d’hier, j’eus du mal à croire qu’en l’espace d’une nuit, ma vie fut bouleversée et que dorénavant, j’errai seule sur les terres de Bordeciel. Pourrais-je survivre dans ce climat rude, moi qui fus habituée à la douceur de l’Archipel de l’Automne ?
  Si je suis bénie par le destin, oui ! J’ai survécu à trois Archers Impériaux et réussi en l’espace de quelques heures à franchir ces hautes montagnes. Peu de gens auraient été capables de cela… Ma mère avait raison : désormais, je marchais sur les traces de mon père ! Ainsi, mon aventure débuta.
  Curieuse de découvrir ce que l’avenir me réservait, je finis de dévaler le flanc neigeux après avoir avalé le peu de nourriture qui me restait…

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  Arrivant au niveau d’un chemin de pierre, je fis une rencontre pour le moins insolite, tombant nez-à-nez avec cinq voyageurs d’exception.
  Ignorant qui ils étaient, je leur demandais mon chemin. L’homme aux cheveux châtains avec un manteau de fourrure raffiné – probablement un Noble escorté par trois de ses soldats et un paysan – me répondit :
  – Je te salut étrangère. Tu te trouves actuellement sur mes terres ; plus précisément sur la route du Col du Clos au sud d’Helgen. Je suppose que tu ignores tout de Bordeciel… Lorsque nous serons en sécurité, je te ferais découvrir mon Royaume. Mais pour le moment, nous nous dirigeons vers le Fort du Trône Sanglant à l’Ouest.
  Le Nordique blond et sans casque – sûrement le capitaine des soldats – rajouta :
  – Étrange est le destin. Il y a cinq minutes, ce paysan nommé Lokir – il montra le jeune homme habillé de simple toile – nous a rejoint pour réclamer notre protection, car il serait poursuivi par la Garde Impériale après tenté de leur voler un cheval. Et voilà qu’une jeune Haute-Elfe dévale la montagne et croise à son tour notre chemin. Par quel hasard t’es-tu retrouvée parmi nous ? Je lui répondis :
  – J’ai dû fuir Cyrodiil. Le destin m’a poussé à franchir la frontière en traversant ces hautes montagnes ; et voilà qu’en cette heure, je me retrouve parmi vous…
  – Étrange coïncidence… Ne serait-ce pas à cause des Impériaux ?
  Je voulus lui répondre, mais le Noble Nordique lui intima :
  – Ralof de Rivebois, continuons notre chemin. Nous parlerons avec nos hôtes devant la chaleur d’un bon feu. Je ne souhaite pas m’attarder en chemin. Plus vite nous aurons rejoint la garnison de Sombrages au Fort du Trône Sanglant, et moins nous aurons de chance de croiser des Impériaux.
  – Oui mon Seigneur.

  Le dénommé Lokir s’étrangla en entendant le terme « Sombrage ».
  – Attendez, vous êtes de la rébellion ?
  – Bien entendu ! répondit le noble. Cela se voit sur les uniformes de mes gardes du corps, non ? Nous sommes les fiers habitants de Vendeaume !
  – Ahgrr… Si vous vous faites arrêter, que m’arrivera-il ? Réussirai-je à atteindre Lenclume seul ?
  – Tu as le choix paysan : rebrousser ton chemin au risque de te faire appréhender par les Gardes Impériaux qui n’hésiteront pas à te traiter comme de la racaille, ou bien nous suivre en sachant que nous te défendrons contre toute autorité que je jugerai illégitime.

  Après cela, le voleur de chevaux se tut et se résigna à les suivre. Tiens, il y a actuellement une rébellion en Bordeciel ? Est-ce lié à l’assassinat du Haut-Roi dont j’avais entendu parler à Bruma ?
  Cependant, je décidais de les suivre en silence, préférant remettre mes questions à plus tard. Comme l’avaient dit les Khajiits qui m’avaient accompagnée en Cyrodiil, il est plus prudent de voyager en groupe sur les routes de Tamriel au moins d’être un grand guerrier. La règle est la même en Bordeciel.

  Nous reprîmes donc le chemin en direction de l’Ouest… Mais une minute plus tard, nous tombâmes sur une rencontre troublante : à l’ombre d’un sapin gisaient deux corps de soldats impériaux.

  – Que font ces Impériaux ici ? Sont-ils morts ? demanda le fier Nordique.
  – Je l’ignore. Cela ne m’inspire pas confiance... répondit Ralof. Ça sent le piège.

  Les deux autres soldats Sombrages se mirent à guetter, tandis que Lokir regardait vers l’Est, craignant sûrement qu’un garde quelconque soit à ses trousses. Je me proposais de vérifier les corps, ce que le noble Nordique accepta.

  Tandis que je me baissais pour en observer un, l’Impérial sursauta et m’infligea une gifle qui m’étourdit. Son brusque réveil surpris tout le monde.
  En même temps, le second soldat impérial fit de même et cria « Longue vie à l’Empire ! ».

  Ce fut le signal : des Gardes Impériaux, menés par le Général Tullius et une redoutable Capitaine Impériale, surgirent de derrière les rochers. Nous étions encerclés à cinq contre un !
  – On les tient ! Capturez-moi ces rebelles ! Je les veux vivants !

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  La bataille fit rage. Un Soldat Impérial mit Lokir au tapis, puis s’en pris à moi ! Je perdis connaissance pendant quelques secondes, mais je ne mourrai point, protégée par l’Aura d’Akatosh.
  Lorsque je repris mes esprits, un des deux soldats Sombrages était déjà mort ! J’ignore si ce fut de la témérité, mais prise d’une haine envers les Impériaux, je me mis à les attaquer !
  – Velcar ! clamai-je.
  Ainsi, un flot de flammes jaillit de mes mains et acheva le premier des deux Soldats Impériaux, gravement blessé. Ce fut la première fois de ma vie que je tuais un homme.

  Peu après, le noble Nordique s’écroula sur le sol, inconscient. Quelques secondes plus tard, ses deux gardes du corps rejoignirent Sovngarde, morts. Seuls moi et Ralof étions encore debout. Le Capitaine Nordique fut preuve d’une vaillance légendaire, affrontant avec courage les coups effrénés de ses adversaires, tuant même un second soldat impérial ! Mais face à l’ardeur du Général Tullius et de la Capitaine Impériale, il n’avait aucune chance. Une minute plus tard, il subit le même sort que son maître. J’avais beau à l’épauler en lançant des flammes sur nos ennemis communs, mais je sentis que cela les affectait à peine. Je manquais cruellement d’expérience en combat.

  Complètement encerclée, je me retrouvai seule face aux Archers Impériaux et ces deux hauts-gradés. Instinctivement, je sortis ma hache pour me défendre, mais cela fut vain. D’un coup d’épée le Général Tullius me fit tituber ; puis avec l’aide de la Capitaine Impériale, ils me mirent à terre et m’immobilisèrent. Quant à Lokir qui s’était relevé et tentait de fuir, il fut vite rattrapé par cette redoutable combattante de l’Empire avec en prime un passage à tabac. Je me doute qu’il perdit connaissance à ce moment-là.

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  Tandis que des Soldats Impériaux m’attachèrent avec les survivants Sombrages, j’entendis le Général Tullius jubiler de joie :
  – Bravo fils de l’Empire ! Grâce à vous nous avons capturé notre plus grand ennemi : le Jarl Ulfric Sombrage !

  De l’Ouest arriva une autre unité d’Impériaux, ramenant quatre soldats Sombrages prisonniers.
  – Général Tullius, nous avons massacré la garnison rebelle du Fort du Trône Sanglant. Voici les survivants.
  – Parfait. L’Empereur sera fier de nous et nous récompensera par une montagne d’or. Cinquante mille septims étaient promis à ceux qui captureront Ulfric Sombrage vivant ou mort. Afin de s’assurer qu’il n’échappera pas à son sort, nous conduirons le Jarl et ses amis au billot aujourd’hui même !
  – Général ! s’exclama la Capitaine Impériale. Ne serait-il pas plus sage de les ramener à la Cité Impériale afin que Sa Majesté Titus Mede II les juge de leurs crimes ?
  – Ne sous-estimons pas le chef des Sombrages. Notre ennemi a déjà échappé à une embuscade dans la Châtellerie d’Estemarche, et je suis sûr que ses amis feront tout pour venir le libérer. Plus vite il sera exécuté et moins il aura de chance de se soustraire à la sentence de l’Empereur. Rajoutons que mort ou vif, la prime sera la même pour nous tous. Par conséquent, je ne souhaite prendre aucun risque.
  – Oui Général ! Impériaux, chargez ces quatre soldats Sombrages dans la première charrette. Quant à ces quatre-là qui semblent être des prisonniers d’exception, nous les mettrons dans la seconde. Toi, là !
  – Oui ? répondit le soldat qui fut hélé.
  – Prends une monture, et rends-toi de ce pas à Helgen afin que soit préparé immédiatement l’exécution de nos prisonniers. Je te donne la liste des condamnés. Annonce bien haut et fort à Vilod et Ingrid que nous avons capturé le Jarl. Le billot devra être prêt dans deux heures !
  – À vos ordres capitaine !
   Après avoir reçu la liste faite à la va-vite par le Général, le soldat prit un cheval et galopa à toute allure vers le nord, dévalant la route descendante.

  Parallèlement, le noble Nordique tenta de se débattre et maudit les Impériaux après avoir entendu sa sentence. C’était donc lui le dénommé Ulfric Sombrage ? Ses jurons exaspérant les Impériaux, il fut bâillonné.

  Par la suite, les chariots et leurs cochers – déjà sur place – furent préparés. Ainsi, les charrettes étaient déjà là, avec une garnison d’Impériaux prête à nous cueillir ! L’embuscade que nous avions subie était vraiment bien planifiée !

  – Allez racaille de Bordeciel, montez dans le chariot ! Vous en première ! ordonna la Capitaine.
  En silence, je m’exécutais, lentement. Ainsi j’allais droit vers la mort. Ma toute nouvelle aventure toucherait déjà à sa fin…

  Tandis que je m’apprêtais à prendre pied sur la charrette, l’Impérial me stoppa violemment :
  – Attendez ! Vous n’êtes pas une Nordique ! Veuillez enlever votre armure et votre casque Haute-Elfe ! Affrontez le froid de Bordeciel avec courage !
  Frappée, mon armure nordique me fut retirée de force. Ainsi je perdis le dernier présent de ma mère. Seuls des vêtements de jute recouvraient encore mon corps. Sans l’enchantement de ma cuirasse, je me retrouvai vulnérable et honteuse. Cependant, je n’eus le temps de m’apitoyer sur mon sort : avec la pointe d’une épée menaçant mon dos, on m’intima de remonter immédiatement sur la charrette.

  – Ralof de Rivebois, à votre tour !
  Le Nordique fut hissé en face de moi sur le charriot, non sans avoir été molesté par les soldats impériaux. Puis ce fut au tour d’Ulfric d’y être placé. Pour s’assurer qu’il ne s’enfuira pas, il fut solidement attaché à la rambarde de la charrette.

  Après cela, la Capitaine Impériale observa Lokir, inconscient.
  – Tiens, tiens, mais qui vois-je ? Lokir de Rorikbourg ! Si je me souviens bien, sa tête a été mise à prix après avoir tenté de voler l’un de nos chevaux, mais il n’est pas signalé comme étant un rebelle… Général, quel sort lui réservons-nous ?
  – Cette racaille criminelle subira la même sentence que les autres. Sa présence auprès d’Ulfric suppose qu’il allait rejoindre la Rébellion. Par conséquent, lui et l’Altmer tombent sous le coup de l’Arrêt de Mort Impérial.
  – À vos ordres ! Hissez-moi cette vermine sur le chariot !
  Lokir fut placé à côté de Ralof, en face du Jarl déchu.

  Maintenant allons-y ! s’exclama le Général Tullius. Deux heures de route nous attendent avant Helgen, et je ne souhaite pas que notre bourreau s’impatiente.

  La garnison impériale se mit en route pour nous conduire vers notre funeste destin. Dans deux heures, j’allai mourir… Je n’arrivais pas à le croire et je me mis à pleurer. C’est alors qu’un d’un malaise inexpliqué s’empara de moi, m’emportant dans une transe forcée…

Modifié par Amras Anarion, 31 décembre 2011 - 13:19.


#8 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 31 décembre 2011 - 13:01

Chapitre I : La libération du Dragon et de sa Fille

  Le jour de son quarante-septième anniversaire, lorsque la sentence impériale sera sur le point de s’abattre sur l’Élue, le Dévoreur de Mondes apparaîtra et la sauvera de la mort, scellant ainsi son propre sort.
  La véritable Quête de la Fille de Dragon commencera. Ses pouvoirs s’élèveront et le don de la Connaissance d’Akatosh lui sera accordé. Tels les autres Élus de Nirn, elle possèdera une grande facilité dans l’apprentissage de ses talents et aura la faculté de débloquer tous leurs secrets. Ainsi, elle trouvera la force pour combattre les nombreux ennemis qui s’opposeront à sa destinée. À jamais, le Dieu Dragon la protègera de la Mort.


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  Le Rêve d’Akatosh

  Inconsciente, mon esprit s’envola dans le paradis de l’Aetherius. Après avoir longtemps erré dans ce rêve éthéré, une apparition divine en forme de Dragon finit par se matérialiser devant moi. Sa voix m’était familière…

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  – N’ai pas peur, c’est moi Akatosh. Écoute-moi Fëalóciel, il ne reste plus que toi pour mener ce combat. Tu es tombée dans cette embuscade pour y mourir, mais jamais tu ne trépasseras. Tel un caillou qui provoque l’éboulement d’une montagne, ta venue en Bordeciel vient de libérer une antique force d’une puissance insoupçonnable. Par la puissance des Anciens Parchemins, ce pouvoir te délivrera, scellant ainsi son propre sort.
  Sache que désormais, je te fais don de ma Connaissance. Tu deviendras l’une des plus puissantes combattantes de l’Arène, aussi bien dans les voies du Guerrier, de la Furtivité que de la Magie. Si tu persévères dans l’entrainement de tous tes Talents, tu pourras en maitriser tous leurs secrets.
  Afin que tu puisses survivre à ta première Quête, je te fais déjà don des premières compétences en Magie, domaine pour lequel tu as reçu un don inné. Cependant, cela ne sera pas sans contrepartie. Tes ennemis seront redoutables et ne te feront aucune pitié. Tu devras faire preuve de l’intelligence et de la tactique d’un Maître pour venir à bout de tes adversaires.
  Enfin, sache que tu possèdes un dernier pouvoir lié à la lignée des Septims. Un pouvoir insoupçonnable que même ton père n’avait pas. Tu l’as reçu de mes mains lorsque le Héros de Kvatch t’eut bénie avec mon Ancien Parchemin. Il te sera révélé lorsque tu auras pris pleinement conscience de ta destinée.
  Qu’à jamais, mon Pouvoir Temporel te protège des ailes de la mort ! Maintenant, va ma Fille au Sang de Dragon. Accomplis ta Prophétie !


  Après ce rêve, je repris mes esprits très lentement. Ma vision troublée mis une bonne minute à redevenir limpide. Alors, je me rappelai que j’étais attachée à cette maudite charrette, prisonnière des Impériaux.

  Ralof remarqua que j’été sortie de ma torpeur :
  – Enfin, te voilà réveillée. Cela fait plus d’une heure que tu t’étais assoupie. Il faut croire que tu n’aurais pas dû traverser la frontière. En nous ayant rencontrés toi et ce voleur, vous avez foncé tête baissée dans cette embuscade que les Impériaux nous avaient réservée.
  Lokir – qui lui avait repris connaissance depuis un certain temps – semblait indigné.
  – Maudits Sombrages ! Tout allait bien avant votre arrivée. Bordeciel se portait à merveille. S’il n’y avait pas eu votre rébellion, je serai déjà arrivé à Lenclume. Les soldats impériaux auraient été moins vigilants et j’aurai pu leur voler ce cheval ! Mais en plus, il a fallu que je croise votre chemin – vous que la Légion recherchait à tout prix – tombant ainsi dans l’embuscade qui vous été destinée.
  Le paysan se tourna ensuite vers moi :
  – Elfe, nous n’aurions jamais dû être capturés avec ces Sombrages. Ce sont eux que l’Empire veut, pas nous !
  Ralof répliqua :
  – Nous sommes tous des fils et filles de Bordeciel, unis face à l’oppression impériale.
  – Silence derrière ! cria le cocher impérial. Nul doute qu’il n’eut pas apprécié la remarque du capitaine Sombrage.

  Lokir reprit à voix plus basse, pointant le noble Nordique :
  – Et cet homme bâillonné, pourquoi il est là ?
  – Il s’agit de mon maître Ulfric Sombrage, le vrai Haut-Roi de Bordeciel !
  – Ulfric, le Jarl de Vendeaume en personne ? Je n’arrive pas à le croire. Le chef de la Rébellion lui-même ! Mais puisque les Impériaux vous ont capturé… Par les Divins, où nous amènent-ils ?
  – À Sovngarde mon frère ! N’as-tu pas entendu l’ordre d’exécution du général ? Il est vrai que tu étais inconscient au moment où ils t’ont hissé sur le charriot.
  – Non, c’est impossible ! Je vais être exécuté ! Non !

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  Après un silence de mort, Ralof tenta de détendre l’atmosphère :
  – De quel village viens-tu Lokir ? Il me semble que la capitaine impériale a dit que tu étais originaire de Rorikbourg, non ?
  – Oui, je suis bien et bel de Rorikbourg... Pourquoi cette question ?
  – Avant de mourir, un vrai Nordique dédie ses dernières pensées à sa famille…
  Après cela, Lokir et Ralof restèrent silencieux, méditant probablement sur leur foyer. En même temps, le Général Tullius donna l’autorisation à sa capitaine de prendre de l’avance afin d’informer les villageois de leur arrivée imminente.

Modifié par Amras Anarion, 31 décembre 2011 - 13:25.


#9 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 31 décembre 2011 - 13:08

  L’Exécution

  Un quart d’heure plus tard, le village d’Helgen fut en vue. Un soldat impérial accouru et s’adressa au convoi :
  – Général Tullius, chef ! Le bourreau est prêt. Il vous attend avec la Capitaine Impériale.
  – Bien, dépêchons-nous d’en finir, car je me doute que des Sombrages rôdent dans le coin… Je dois m’assurer que notre invité de marque n’échappera pas à sa décapitation. Convoquez les villageois à la grande place et assurez-vous qu’une garnison surveille chaque entrée d’Helgen. Tant que le Jarl ne sera pas mort, personne ne devra sortir.
  – À vos ordres ! Je vais fermer les portails et rassembler les villageois afin qu’ils puissent admirer l’exécution du plus grand ennemi de l’Empire !

  Notre convoi finit par franchir les portes d’Helgen, aussitôt scellées après notre passage. Lokir, voyant l’issue fatidique approcher inéluctablement, adressa une prière aux Dieux. De son côté, le Général s’isola rapidement pour converser avec une noble Elfe à cheval, protégée par deux gardes du corps du Thalmor. Ralof remarqua ce détail :
  – Regardez-moi ça ! Le Général Tullius, notre Gouverneur militaire, semble être de mèche avec les Thalmors. Satanés Elfes ! Je parie qu’ils ont joué un rôle dans notre capture !

  Après un silence, il reprit la parole.
  – Nous voici donc à Helgen, bourg de la Châtellerie d’Épervine. Autrefois, j’avais courtisé la fille de Vilod, le chef du village… À cette époque où je n’étais encore qu’un adolescent, les Impériaux et leurs tours me donnaient un sentiment de sécurité. C’est amusant de penser que c’est tout l’inverse désormais.

  Tandis que les charrettes nous menaient sur la place de l’exécution, des dizaines de villageois s’amassaient autour. Un enfant fut particulièrement intéressé par la scène, mais son père lui ordonna de rentrer à la maison.

  À côté du bourreau, nous reconnûmes la Capitaine Impériale. Elle ordonna à nos cochers de stopper les charriots à côté du mur puis de nous faire descendre.
  – Pourquoi nous arrêtons-nous ? demanda Lokir.
  – La fin du voyage ! répondit Ralof. Allons-y. Ne faisons pas attendre les Neuf Divins.
  – Non, attendez… Je ne suis pas un rebelle !
  – Affronte la mort avec courage camarade.
  – Vous devez leur dire ! Je ne suis pas des vôtres ! Je suis innocent !
  Discrètement, je lui répondis :
  – Si, tu as tenté de leur voler un cheval !
  Honteux, cela eut pour effet de le faire taire.

  Une fois tous descendus, la Capitaine Impériale annonça :
  – Avancez en direction du billot quand vous entendrez votre nom. Un seul à la fois.
  Ralof railla :
  – Ah, l’Empire adore ses satanées listes !

  Un officier Impérial nommé Hadvar reçut de sa collègue la liste des huit condamnés. Il les énuméra :
   – Ulfric Sombrage, Jarl de Vendeaume.
  Discrètement, Ralof salua son maître pendant qu’il s’avançait.
   – Ralof de Rivebois.
  À son tour, il s’avança devant le billot.
   – Lokir de Rorikbourg.
   – Non, je ne suis pas un rebelle ! Vous n’avez pas le droit !
  C’est alors qu’il tenta de s’enfuir. La Capitaine Impériale réagit immédiatement !
   – Halte vermine criminelle !
   – Vous n’arriverez pas à me tuer ! clama-t-il.
   – Alors qu’il le paye de son sang ! Archers, abattez-le !
  Une demi-douzaine de Gardes Impériaux se mit à le viser. Trois secondes plus tard, il s’écroula sur le sol, transpercé par quatre flèches.
   – D’autres volontaires pour s’enfuir ? lança-t-elle à l’adresse des autres prisonniers.

  Je ravalais ma salive. L’officier appela les quatre autres soldats Sombrages… Je fus la dernière. Mon tour finit par arriver.
   – Vous là, avancez !

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  Tandis que je m’exécutais, Hadvar se sentit gêné : mon nom n’apparaissait pas dans son registre.
   – Étrange… Contrairement à ce qui est mentionné ici, vous n’êtes pas une Nordique. Qui êtes-vous ?
   – Je me nomme Fëalóciel, Haute-Elfe d’Alinor, fille d’Ancalë et d’Elenwen.
   – Humm… On ne vous a jamais vu sur nos terres. Vous n’êtes ni de Bordeciel, ni de l’Ambassade du Thalmor… Capitaine, que fait-on ? Elle ne figure pas sur la liste !
   – Oubliez la liste. Tout comme Lokir, elle accompagnait le Jarl de Vendeaume et est donc une rebelle à nos yeux. De plus, elle avait tué l’un de nos soldats lors de l’assaut. Par conséquent, elle rejoindra le billot comme les autres !
   – À vos ordres Capitaine !
  Puis il se tourna vers moi.
   – Désolé… Bien qu’au fond de moi, je sens que vous n’y êtes pour rien dans cette histoire, je suis obligé de m’en tenir au témoignage du Général et de sa Capitaine. Je m’assurerai que votre cadavre soit renvoyé à l’Archipel de l’Automne. Maintenant, suivez la Capitaine.

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  Je rejoignis le groupe des sept autres condamnés. Devant tous les villageois rassemblés spécialement pour assister à l’exécution, le Général Tullius savoura ce moment de gloire :
   – Habitants d’Helgen, voici le traître Ulfric Sombrage, le Jarl qui a assassiné Torygg, notre Haut-Roi bien aimé. Certains d’entre vous le prennent pour un héros, mais sachez qu’un vrai héros n’utilise pas un pouvoir comme celui de la Voix pour assassiner notre souverain et usurper son trône !
  Le supplicié émit un gémissement, mais il ne put protester à cause de son bâillon. Le Général se tourna vers lui et poursuivit :
   – Vous, Ulfric Sombrage de Vendeaume, êtes accusé du crime de Haute-Trahison. Vous avez provoqué une guerre civile en Bordeciel, plongeant notre province dans le chaos. Ainsi, je vous déclare coupable ! Selon la Loi de l’Empire édictée par Sa Majesté Titus Mede II, le châtiment pour un tel crime est la mort. Par conséquent, j’ai ordre de vous exécuter avec vos compagnons ! Ainsi, je rétablirai la paix impériale sur cette terre…

  Il fut interrompu par un lointain cri glacial.
   – Quel était ce bruit ? demanda Hadvar. Les villageois s’inquiétèrent. Tullius rassura l’assemblée.
   – Ce n’est rien. Capitaine, que les condamnés soient exécutés !
   – Oui Général Tullius. Prêtresse d’Arkay, accordez-leur leur ultime prière.

  Une fille encapuchonnée s’avança à côté du billot, leva les bras vers le ciel et clama :
   – Nous recommandons vos Âmes à Aetherius. Que les Huit Divins vous bénissent, car vous êtes le sel et la terre de Nirn, notre bien-aimée…
   – Pour l’amour de Talos, taisez-vous, implora un soldat Sombrage. Qu’on en finisse tout de suite.
   – Comme vous le voudrez, répondit la prêtresse.
  Après que la servante d’Arkay eut rejoint l’assemblée, la Capitaine s’empara du prisonnier et l’amena devant le bourreau qui affutait une dernière fois sa hache.
   – Allez, je n’ai pas toute la journée ! lança le condamné.
  La Capitaine lui posa la tête sur le billot. Dans une ultime raillerie, le rebelle fit remarquer aux Impériaux que ses ancêtres lui souriaient contrairement à eux. Mais il n’eut le temps d’en dire plus : le bourreau le décapita aussitôt. Un mélange d’indignation et de joie parcourra les villageois.
  L’une des prisonnières jura :
   – Chiens d’Impériaux !
   – Justice ! répliqua Vilod, le chef du village. Sa femme, Ingrid, rajouta :
   – Mort aux Sombrages !

  Ralof admira le courage du premier supplicié et souhaita à Sovngarde de l’accueillir chaleureusement. C’est alors que la Capitaine Impériale me désigna :
   – Maintenant, à vous Elfe !

  Le même bruit lugubre se fit à nouveau entendre.
   – Ça recommence ! Vous avez entendu ? Hadvar commençait sérieusement à s’inquiéter, tout comme les villageois. Les Impériaux durent calmer l’assemblée.
   – Silence ! intima la Capitaine. J’ai dit au suivant ! Que l’Elfe soit exécutée !
   – Allez, au billot ! Et dans le calme je vous prie, m’ordonna Hadvar.

Modifié par Amras Anarion, 31 décembre 2011 - 13:27.


#10 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 31 décembre 2011 - 13:11

  La bénédiction d’Alduin

  Un soldat impérial me traina de force devant le bourreau. Non, non, ce n’était pas possible ! Akatosh, si tu me protèges vraiment, aide-moi !
  C’est alors que le cri étrange se répéta une troisième fois, plus fort qu’avant. Au moment où ma tête fut plaquée sur le billot, je vis du coin de l’œil une grande ombre voler dans le ciel.

  Cette fois-ci, Tullius lui-même fut pris d’un doute.
   – Mais qu’est-ce c’est que ça ?
   – Sentinelles, que voyez-vous ? demanda la Capitaine.
  Horrifié, un soldat impérial clama :
   – Là-haut, dans les nuages ! Regardez !

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  Alors, une noire et grande créature ailée atterrit avec fracas sur la tour située derrière le bourreau, le faisant trébucher au moment où il s’apprêtait à abattre sa hache sur moi.
   – Par tous les Dieux ! Un Dragon ! Comment est-ce possible ?

  Une voix puissante en provenance du monstre se fut entendre dans mon esprit :
   – Yol Bah Lok !

YOL Bb LOK
   Cette incantation transforma subitement le ciel : dans un décor apocalyptique, une pluie de rochers en feu s’abattait sur nous ! Mon bourreau fut la première victime de cette furie céleste,  un caillou ardent lui étant tombé en plein sur la tête !

  Cela sema la panique la plus totale à Helgen. Devant cette vue terrifiante, les villageois fuirent dans tous les sens en hurlant.
   – Ne restez pas plantés là ! Tuez cette horreur ! clama Tullius. Puis à d’autres, il ordonna :
   – Gardes, conduisez les villageois en sécurité ! Ouvrez les portes afin qu’ils puissent fuir !

  De son côté, Ralof fit remarquer à ses amis que cela était une bénédiction :
   – Hé camarades, debout ! C’est une chance unique que les Dieux nous offrent !

  Pour ma part, ma vision se troubla pendant une quinzaine de secondes. Ma tête tournait. Je ne savais plus où j’étais. Heureusement, Ralof m’aida à me relever après avoir délié les liens de son Jarl.
   – Allez Fëalóciel, avec moi ! Allons dans la tour !
  M’épaulant, il m’aida à me mettre promptement à l’abri. Ce fut juste : une seconde de plus et des rochers brûlants se seraient abattus sur nous.

  Une fois le seuil de la porte franchi, Ulfric la referma sans tarder… Ce qui se voyait à travers les meurtrières était effroyable. Regardant autour de moi, je constatai que sur les huit condamnés que nous fûmes, seuls six avaient pu atteindre la tour. Cependant, deux des trois soldats d’Ulfric étaient grièvement blessés : ils ne survivront pas.
Ralof déplora :
   – Jarl Ulfric ! Qu’est ce dont que cela ? Les Légendes auraient-elles dit vrai ?
   – Les légendes n’incendient pas des villages entiers ! Nous devons fuir au plus vite !
   – Alors trouvons une issue en haut de la tour ! Je crains que les rochers du Dragon n’aient bloqué la porte !

  Nous dûmes abandonner les deux Sombrages au bord de la mort. Quant au troisième, Ulfric ordonna qu’il monte en premier. Je le suivis de près. Une fois au premier étage, il constata l’impasse.
   – Il faudra dégager ces rochers si nous souhaitons continuer.

  Alors, le mur derrière lui s’écroula, laissant apparaître la tête du Dragon. Une fois de plus, j’entendis par la pensée l’incantation que la créature « disait » :
   – Yol Toor Shul !

YOL ToR SHUL
  Un flot de flammes ardentes jaillit de la gueule du monstre, ne laissant aucune chance au Sombrage enseveli sous les gravats. Après quoi, il décolla aussi vite qu’il avait atterri. Heureusement que je n’avais pas suivi le soldat de trop près !
   Ralof me rejoignit.
    – Le Dragon a créé un trou dans le mur : profitons-en pour nous enfuir en sautant sur le toit de cette auberge.

  Prenant mon courage à deux mains et sous les encouragements de Ralof, je fis le grand saut. Atterrissant sur le premier étage du bâtiment en ruines, je trébuchai à cause de mes mains attachées, me blessant légèrement. Cependant, le cri du Dragon me rappela qu’il nous menaçait toujours. Je me relevai donc tant bien que mal pour quitter ce bâtiment au plus vite.

  C’est alors que j’entendis Gunnar, l’aubergiste du village, implorer son fils de quitter la route : le Dragon allait attaquer ! Hadvar ordonna la même chose à l’intention de tout le monde.
  Il s’en fut de peu. Haming, le garçon, échappa de justesse aux flammes du Dragon. Cependant, un homme du nom de Torolf n’eut pas cette chance.
   – Gunnar, veille bien sur ton fils. Il faut que je retrouve le Général Tullius ainsi que les défenses impériales.
   – Que les Huit Divins vous guident Hadvar !

  L’officier remarqua ma présence.
   – Vous êtes encore en vie ? Si vous voulez que ça continue, restez près de moi : je connais le moyen d’échapper à ce monstre.

  Je m’exécutai. Autour de moi, des dizaines de soldats impériaux arrosaient de flèches le Dragon.
  C’est alors que le monstre se posa sur le mur juste devant moi, faisant trembler la terre lors de son atterrissage.
   – Yol Toor Shul !

YOL ToR SHUL

    Heureusement qu’il ne nous avait pas vus. Avoir longé les murs comme me l’avait indiqué Hadvar fut salutaire. Après cela, le monstre redécolla.
   – Allons-y, c’est le moment d’avancer !

  Nous courûmes à l’endroit où le Dragon avait lancé son brasier, passant à côté d’une dizaine de corps calcinés. Quelques secondes plus tard, nous arrivâmes au grand croisement du village. Sous les ordres du Général Tullius, douze Mages de Guerre Impériaux épaulés par une vingtaine d’archers ne laissèrent aucun répit à l’ennemi volant. C’est alors qu’il redoubla d’ardeur et fit d’incroyables valses aériennes, esquivant la plupart des projectiles et boules de feu. Les Impériaux désespéraient. Ce monstre ne sera-t-il donc jamais blessé ?

  Au milieu d’eux, je reconnus Vilod, gravement blessé. Un Soldat Impérial tenta le prendre pour le mettre à l’abri.
   – Dites à ma famille que j’ai vaillamment combattu…

  Hadvar arriva à point pour remotiver les troupes.
   – Courage fils de l’Empire ! Combattez jusqu’à la mort !

  Mais au fond de lui, l’officier sentit que ce fut sans espoir. C’est pour cela qu’il ne combattit point. Il me confia :
   – Nous n’avons aucune chance de vaincre ce Dragon. Il vole trop vite. Fuyons au Donjon ! Là-bas, nous pourrons emprunter un souterrain qui nous permettra de fuir Helgen sans craindre ce monstre.

  Captivée par la scène, je m’arrêtai, suivant de mes yeux la créature céleste en dépit du danger. Quelque chose m’attirait en lui. Alors que je n’avais jamais entendu une telle langue, les mots incantés par le Dragon me semblaient familiers … Je ne saurai l’expliquer…

  C’est alors que la créature se posa devant moi. Me dominant de toute sa taille, sa gueule béante demeurait juste au-dessus de ma tête, prête à faire feu.
   – Yol…
YOL
  Il m’enveloppa de ses flammes ardentes… Je commençai à brûler.
   – Toor…
ToR
  Je devins sérieusement blessée. Ainsi, la mort allait me prendre sur ses ailes pensais-je… C’est alors, qu’un mot me vint à l’esprit. Me sentant liée à la conscience du monstre, je ne pus m’empêcher de le lui transmettre.
   – Alduin ?
ALDUIN

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  Troublé, le Dragon stoppa net son jet de flammes, épargnant ma vie alors que j’étais à sa merci. Le lien mystique qui nous unissait fit que je pus lire ses pensées :

Nid, daar Fahliil nis kos wruth kiir.
Di kiirre fen alok.
Zu’u lost daal.
Nuz zu’u nis krii daar vahdin revak…


NID DaR FbLiL NIS KOS WRUTH KiR
DI KIjRE FEN ALOK
Zu LOST DaL
NUZ Zu NIS KRi DaR VbDIN REVAK


  Grâce au lien télépathique, mon cœur put comprendre ce que ce Dragon pensait de moi :

Non, cette Elfe ne peut pas être mon enfant.
La Fille du Destin s’éveille.
Je suis de retour.
Mais je n’arrive pas tuer cette vierge sacrée…


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  Ainsi, Alduin serait son nom et je serai liée à lui, ce qui expliquerait pourquoi il n’aurait pas osé m’achever…

  L’imposant Dragon se détourna sur ma droite, allant s’en prendre aux Mages de Guerre qui le chatouillaient avec leurs boules de feu. C’est alors Hadvar me rappela à la réalité :
   – Ça alors ! Ce monstre ne vous as pas tué ? C’est un miracle que vous soyez encore en vie. Maintenant, suivez-moi !

  Une cinquantaine de mètres plus loin, j’eus le plaisir de retrouver Ralof, armé d’une hache et prêt à combattre, mais Hadvar ne fut pas du même avis :
   – Ralof, espèce de traître ! Hors de mon chemin !
   – On s’enfuit Hadvar, et vous ne nous arrêterez pas, cette fois ! lança-t-il sur un ton de défi.
   – Très bien. J’espère que ce Dragon vous enverra tous à Sovngarde !

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  Après cet échange hostile, Hadvar continua son chemin, en quête d’un abri. De son côté, Ralof fut heureux de me revoir :
   – Par tous les Dieux… Ce Dragon vient de t’épargner ! Comment est-ce possible ? Mais ce n’est pas le moment de traîner ! Entrons dans ce Donjon : je sais qu’il y a un chemin qui nous permettra de quitter cette ville maudite ! Une fois à l’intérieur, je te libérerai de tes liens.
   – J’acquiesçai. Sans perdre une seconde, je pénétrai à l’intérieur aussitôt qu’il m’eut ouvert la porte du bâtiment.

Modifié par Amras Anarion, 07 février 2012 - 00:01.


#11 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 31 décembre 2011 - 13:14

  Le Donjon d’Helgen

  Nous voilà hors d’atteinte ! J’en fus soulagée, tout comme Ralof :
   – Aucun doute, cette chose était un Dragon : un héraut de la fin des temps tel qu’ils sont décrits dans les contes et légendes pour enfants…
  Il en profita pour défaire mes liens.
   – Tu es maintenant libre Fëalóciel. Est-ce que ça va pour tes brûlures ? Elles ne se sont pas guéries toutes seules depuis que le Dragon t’a attaqué. Malheureusement, je n’ai pas de potion.
   – Ce n’est pas grave : je vais me soigner moi-même.
  Levant mes deux bras, je clamai :
   – Estónë !
  Une lueur enveloppa mon corps, cicatrisant toutes mes brûlures en seulement quelques secondes.
   – Waouh ! Les Elfes m’impressionneront toujours avec leur magie !
   – J’en suis moi-même étonnée. Hier, ma Magicka était comme bridée… Aujourd’hui, je la sens libérée. Le coût en Mana fut deux fois moindre que ce que je ne l’aurai pensé… J’imagine que c’était dû au rituel d’hier et à un rêve que j’ai fait cette nuit : le Dieu du Temps me serait apparu, me faisant le Don de la Connaissance d’Akatosh. Je souhaite en avoir le cœur net. Velcar !
  Un feu jaillit de mes deux mains avec une facilité déconcertante. Oui, ce présent divin était bien réel !

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   – Serait-ce la raison pour laquelle le Dragon t’aurait épargnée tout à l’heure ? Cependant, sache que si ta bénédiction est bien réelle, les Dieux n’accordent pas leur faveur sans contrepartie. Tu dois sûrement avoir une lourde destinée sur tes épaules et tes adversaires ne te feront aucune pitié. D’ailleurs, en parlant d’ennemis, tu ferais mieux de t’équiper : des Impériaux rôdent sûrement dans ce donjon.

  Il me montra le cadavre de Gunjar, un ami Sombrage qui gisait là. Sans perdre de temps, je pris sa hache et son armure.
   – Sais-tu comment utiliser cette arme ?
   – Très peu : je n’ai jamais eu l’occasion de combattre. Ma mère m’avait juste fait quelques entraînements de base.
   – Voyons voir… Fais quelques moulinets avec…
  Je fendis l’air avec ma hache pour voir.
   – Pas mal… Tu as un grand potentiel Fëalóciel. N’oublie pas : lorsque tu vois un ennemi, frappe vite et bien s’il ne se défend pas. Sinon, cogne-le de toutes des forces. Les dégâts que tu infligeras dépendront de ta force, de ta vitesse et de ton agilité.
   – Merci de tes conseils Ralof.

  Une porte s’ouvrit au loin.
   – Chut !! J’entends quelqu’un arriver ! Cachons-nous !
  Je m’accroupis. Deux personnes approchaient… Pour l’une d’entre elle, je reconnus la voix de la Capitaine Impériale : celle qui m’avait tant rabaissée et humiliée ! La rage bouillait en moi ! Je voulais la tuer !
   – Du calme… me glissa Ralof à l’oreille. On attaque dès qu’ils ouvriront cette porte.

  La herse fut levée…
   – Maintenant !
  Ralof se rua sur sa première victime : un simple soldat impérial. Sa capitaine lui prêta main forte, infligeant un coup à mon ami. Celui-ci répliqua :
   – Ugh ! C’est tout ? Vous n’avez pas mieux !

  C’est alors que je libérai la rage en moi. Attaquant la Capitaine par le côté, je déchaînais toutes mes forces !
   – Yaa !!
  Je fus rapidement à bout de souffle, m’obligeant à m’arrêter cinq secondes.
  Puis elle se tourna vers moi.
   – Sale Elfe, je vais t’apprendre à respecter la puissance impériale ! Yahh !
  Elle m’asséna un coup d’épée, ce qui m’ôta la moitié de la vie. Ralof et Akatosh avaient raison : mes ennemis ne me feront aucune pitié et il me faudra faire preuve de tactique pour les vaincre ! Attaquons par le feu donc !
   – Velcar !
    Mes flammes touchèrent à la fois l’Impériale et son soldat !
   – Non ! Encore du feu ! J’en ai eu ma dose avec ce Dragon !

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  La voyant mal en point, je sortis ma hache et l’accabla de rapides coups pour l’achever ! J’avais tué mon premier ennemi dans un vrai combat équitable. De son côté, Ralof acheva le dernier ennemi.

   – Beau travail ! Je vois que tu sais te battre finalement.
   – Oui, mais je n’aurai pas pu survivre à plus de trois coups… J’ai eu de la chance qu’elle ait préféré t’attaquer toi que moi. Estónë !

  Pendant que je me soignais, Ralof inspecta la pièce.
   – Il semblerait que cette porte soit fermée. La Capitaine doit avoir la clé. Fouillons-la.
  Je m’enquis de sa requête. En effet, elle avait bien et bel la clé. Au passage, je pris son armure et son épée, de bien meilleure qualité que le barda Sombrage… L’idée de porter l’équipement de mon ennemie était amusante.
   – Maintenant, allons-y !

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  Tandis que nous franchisâmes la porte pour s’enfoncer un peu plus dans ce donjon, Ralof me fit un constat :
   – Certains de nos amis au Fort du Trône Sanglant ont survécu, j’en suis assuré. Par conséquent, nous devrions en croiser quelques-uns. En effet, lorsque les Sombrages ont compris que notre Jarl allait être exécuté à Helgen, ils se sont probablement hâtés d’investir ce donjon pour tenter de le sauver.
   – Cela expliquerait pourquoi le Général a fait fermer les portes du village et a hâté l’exécution.
   – En effet.

  Après avoir descendu un escalier en colimaçon, le plafond s’effondra devant nous !
   – Maudit Dragon ! Il n’abandonnera donc jamais ! Entrons dans cette réserve ! C’est le seul chemin possible.

  Alors que nous franchîmes la porte, nous entendîmes deux Soldats Impériaux s’empresser de faire des provisions. Trop tard pour l’approche discrète, il nous fallait charger !
   – Velcar !
   – Attention Fëalóciel, ne me vise pas !
   – Désolée !
  Ainsi, j’enchaînais à l’épée. Face à la grande expérience de Ralof, les deux soldats trépassèrent rapidement.

   – Fouillons cette réserve. Il doit sûrement y avoir des potions !
  Je m’empressai de faire cela. En plus d’une douzaine de remèdes, je fis le plein de nourriture et de vin.
    – Pas le temps de manger pour l’instant. Il faut continuer.

  Quelques dizaines de mètres plus loin grondait le fracas d’un combat ! Vite ! Une fois l’escalier dévalé, je vis devant moi une salle de torture ! Quelle horreur ! Un tortionnaire adepte de la foudre et son assistant étaient aux prises avec deux soldats sombrages.
    – Allons leur prêter main forte !

  Je me jetai sur le Tortionnaire, épée brandie. Mon ennemi incanta :
    – Tinwi !
  L’électricité me frappa, me vidant de mon énergie vitale ! Je ne savais pas que j’étais aussi vulnérable face à la magie. Alors que ma santé devint critique, le tortionnaire – épuisé par ses précédents adversaires – fut à court de Mana. J’en profitai pour me guérir en toute hâte !!
   – Estónë !
  Étant un Impérial, sa Magicka ne se régénérait pas aussi vite que la mienne. J’enchainai donc sans tarder !
  – Velcar !
  – Aghh !
  Une fois bien brûlé, il tâta de ma lame impériale. Je l’achevai royalement en lui transperçant le ventre.

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  De leur côté, Ralof et les deux Sombrages – toujours debout – en firent de même avec l’assistant du tortionnaire.
  – Une salle de torture ! Ces Impériaux sont des monstres ! Paix aux Sombrages qui ont souffert en ce lieu…
  – Heureux de vous revoir Ralof ! répondit un soldat sombrage. Après que vous ayez été embarqués pour Helgen, nous nous sommes précipités dans ce donjon afin de venir vous sauver. Je constate cependant que vous avez finalement réussi à vous échapper sans notre aide. Le Jarl est-il avec vous ?
  – Non… Mais s’en sortira, ne vous en faites pas.
  – C’était quoi ces hurlements dehors ? Même les Impériaux d’ici sont affolés. Il se passe quelque chose ?
  – C’est une longue histoire… Je vous raconterai cela dès que nous serons sortis…


  Pendant que je ramassai du butin, je tombai sur un ouvrage nommé Le Livre de l’Enfant de Dragon. Je ne pus m’empêcher de le feuilleter. L’auteur – un membre de l’Ordre de Talos – raconta que tous les Empereurs de Tamriel avaient reçu un don d’Akatosh qui les élevait au rang de Fils de Dragon. Au-delà de leur sang royal, ce statut leur octroyait un pouvoir caché en lien avec les Dragons. Mais cette magie draconique, n’ayant plus été utilisée depuis six siècles (le dernier à en avoir fait usage étant Tiber Septim), s’était perdue avec le temps…
  Je me reconnus dans ce livre : Akatosh lui-même m’est apparu et m’a bénie. De plus, un lien m’avait uni au Dragon d’Helgen… Serais-je vraiment une Fille de Dragon ?

  Ralof me rappela à la réalité :
  – Fëalóciel. J’ai trouvé quelque chose d’intéressant dans cette cage. Peut-être pourrais-tu l’ouvrir avec ces tiges métalliques ?
  Il me passa une demi-douzaine de crochets. Ma mère m’ayant raconté les exploits de mon père au sein de la Guilde des Voleurs, j’avais donc quelques rudiments en Crochetage… Ce cadenas sera très facile : il n’y avait qu’une seule gorge… La chance fut avec moi : je réussis du premier coup !
  – Bravo. Vu que tu sembles aimer la magie, je pense que les affaires de cette dépouille tourmentée te seront très utiles.
  En effet : ce Mage mort possédait un peu d’or, deux potions, une robe de magicien de Novice (que j’enfilai sans hésiter) ainsi qu’un sort d’Étincelles – celui que le Tortionnaire avait utilisé contre moi. Ouvrir ce grimoire me permit d’apprendre l’incantation.
  – Très bien. Maintenant, continuons.

  Nous passâmes à côté de quatre cellules puis dans une salle où étaient accrochées quatre cages au plafond. Toutes contenaient des dépouilles de Sombrages. Au-delà, le souterrain devenait une grotte légèrement aménagée.
  – Voici le passage secret connu des Sombrages dont je te parlai tout à l’heure. C’est ici qu’ils ont pénétré pour nous rejoindre.
  L’un des deux soldats l’avertit :
  – Ralof : attention. Nous n’avons pas tué tous les Impériaux lors de notre passage.
  – D’accord… Allons y discrètement alors.

  En effet, nous entendîmes cinq Impériaux en alerte au fond du couloir.
  – Ils nous ont repéré… Chargeons !

  Ce fut la mêlée. Sur un petit pont, Ralof envoya valser un soldat ennemi, le tuant sur le coup. De mon côté, j’enflammais tout le monde, tout en distribuant des coups d’épée.

  – Satané archers ! Allons les tuer ! jura Ralof.
  En effet, deux Archers Impériaux nous canardaient du fond de la cavité. Je fonçai la première sur eux. Pris de peur, le premier ennemi tomba à terre au moment où je le chargeai… Ralof l’acheva. Pendant ce temps, l’un des deux Soldats Sombrages – opposé à l’autre archer – était à terre.
  – Vite, aidez-moi !
  Suite à un signe de tête, Ralof et moi sautâmes en même temps sur le pauvre Impérial, sauvant ainsi la vie de notre allié.
  – Merci !
  Ralof lui administra une potion. Le Sombrage le glorifia :
  – Loué soit Talos ! Votre venue fut salutaire.
  – Ce qui compte, c’est qu’ils soient tous morts. Était-ce les derniers ?
  – Oui. Au-delà du pont-levis, nous n’avons vu personne. Cette cavité était la dernière position des Impériaux.
  – Très bien. Dans ce cas, surveillez cet endroit : le Jarl Ulfric ne devrait pas tarder à arriver. Une fois qu’il sera là, vous le protégerez et le conduirez à un endroit où il sera en sécurité.
  – À vos ordres Ralof.
  Il se tourna ensuite vers moi.
  – Continuons Elfe…

  Il abaissa le pont-levis qui menait à la partie naturelle de la grotte. Une fois franchi, nous entendîmes un cri du Dragon, suivi d’un éboulement qui détruisit le pont.
  – Impossible de retourner en arrière. Ceci dit, ça restera encore praticable pour ceux qui voudront aller dans notre direction : le Jarl pourra donc encore sortir. Ne nous inquiétons pas pour eux et avançons...

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  S’enfonçant dans la caverne, je pus admirer les cours d’eau serpentant à travers les rochers. Sur le chemin, je trouvais deux squelettes avec quelques pièces d’or. Sûrement des aventuriers imprudents.

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  Arrivant dans une grande cavité, je découvris avec horreur quatre Givrépeires, des araignées géantes hantant les grottes. Une idée me vînt à l’esprit :
  – Tuormë !
  L’une des araignées fut affectée par mon sort de Furie, la forçant ainsi à attaquer l’un de ses congénères. Mais il en restait encore deux qui s’approchaient dangereusement de moi…
  – Velcar !
  Craignant le feu, l’une d’entre elle se mit à me fuir… Mais l’autre me menaça sérieusement, m’empoissonnant avec ses sécrétions gluantes…
  – Ralof, aide-moi !
  Poussant un cri de guerre, le Nordique fendit sa hache sur la tête du monstre. Les trois autres – sérieusement affaiblis par mes sorts – furent vite expédiés de vie à trépas.
  – J’admire ton courage, mais attention à ne pas trop être téméraire. Continuons.
  – Oui, oui lui répondis-je pendant que je dépouillais les araignées de leurs poches de venin.

  Retrouvant le ruisseau de tout à l’heure, Ralof reconnut les restes d’un feu de camp fait par d’anciens aventuriers.
  – La sortie n’est pas loin. Faisons une petite pause. L’après-midi doit toucher à sa fin, et je n’ai rien mangé depuis ce matin…
  Ce repas fut salutaire, car j’avais faim moi aussi. Nous bûmes et mangeâmes une partie de ce que nous avions pris dans le garde-manger impérial, en l’occurrence vin, pain et pommes. Dix minutes plus tard, Ralof sonna l’heure du départ.
  – Allons-y. Je souhaite arriver à Rivebois avant la tombée de la nuit.

  Mais à peine avons-nous quitté le camp que je vis une ourse dormir sur notre chemin. Que faire ?
  – Nous pourrions passer discrètement… ou alors la tuer avec un arc. Tiens, en voici un.
  Il me passa l’arme ainsi qu’une douzaine de flèches. Pendant ce temps, Ralof m’expliqua les rudiments de la discrétion.
  – Vas-y… Accroupis-toi et approche-toi discrètement. Fais attention à où tu mets tes pieds.

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  Malheureusement, l’ourse se réveilla. Elle se leva et brailla
  – Ne montre surtout pas que tu pas peur. C’est un animal, et elle n’attaquera que si elle se sent menacée. Recule doucement et cachons-nous derrière ce rocher, le temps qu’elle nous oublie.
  Les conseils de Ralof furent salutaires, car mon expérience en Discrétion augmenta.
  – Maintenant qu’elle s’est rendormie, approche-toi de nouveau et tire lui une flèche.

  Une fois à une vingtaine de mètres de la bête, je pris une flèche et la décocha. L’attaque furtive réussit !
  – Tire lui en une autre le temps qu’elle arrive.
  Je me dépêchai d’en prendre une autre. Mais le temps de bander l’arc, l’ourse était déjà sur moi. Ralof s’interposa, m’épargnant son coup de griffe.
  – Maintenant tire !
  À bout portant, je lui décochai ma flèche en plein dans la tête. La bête chancela, morte.
  – Bon, ne perdons pas de temps : quittons cette grotte. La sortie n’est pas loin.

  En effet, une trentaine de mètres plus loin, l’entrée de la grotte apparut. J’allai enfin revoir la lumière du soleil !

Modifié par Amras Anarion, 06 février 2012 - 14:32.


#12 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 31 décembre 2011 - 13:16

Chapitre II : La Sagesse avant la Tempête

  Lorsque la Fille de Dragon foulera pour la première fois les Terres de Bordeciel sous le signe de la liberté, elle commencera à prendre conscience de l’importance de la Quête que les Divins lui ont confiée. Ambassadrice du village forestier au bord de la rivière, elle ira demander audience au Seigneur de ce fief afin d’alerter ce monde du péril des Dragons.
  Respirant l’air pur de l’aventure, l’Élue voyagera dans le domaine afin de parfaire son expérience. Ainsi, la Force imprègnera son corps et la Sagesse son esprit.


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  La famille de Ralof

  – Nous voilà enfin à l’air libre !

  Un cri se fit entendre dans le ciel. Ralof partit se mettre à couvert. Ceci dit, ce fut inutile : la créature ne faisait que passer, s’éloignant vers le Nord.
  – Bon, on dirait qu’il est parti. Ne nous attardons pas ici. Ça risque de grouiller d’Impériaux.

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  J’admirai le paysage de Bordeciel : des montagnes, des sapins, de la neige… Mais je ne connaissais guère ce pays. Où aller ?
  – Je vais me rendre à Rivebois, à trois heures de marche me répondit Ralof. Ma sœur Gerdur tient une scierie. Je suis certain qu’elle nous aidera. Souhaites-tu que je te raconte les us et coutumes de notre pays ?
  J’acceptais avec joie, l’accompagnant en direction de son village.
  – Il n’y a pas de quoi. Sans ton aide, je ne serai jamais sorti de ces cavernes. Il faut croire que pour quelqu’un qui ne s’est jamais battu, tu ne te débrouilles pas trop mal.

  Durant le trajet, il m’expliqua quelques secrets du maniement des armes à une main, puis me montra un monument visible sur la montagne d’en face.
  – Vois-tu ces ruines au fond ? C’est le Tertre des Chutes Tourmentées… Un endroit maudit d’après les légendes. Je n’aimerai pas habiter à côté.

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  Un peu plus loin sur le chemin, nous vîmes trois menhirs avec un magnifique lac en arrière-plan. Ralof m’en fit la description :
  – Voici trois des treize Pierres Gardiennes. Chacune d’entre elle est empreinte de la magie des treize constellations. Vois par toi-même : peut-être que les étoiles te béniront.
  Parmi l’une des trois, je reconnus celle du Mage. En m’en approchant, je fus bénie et un faisceau de lumière jaillit de la pierre en direction du ciel. Ralof commenta cela avec un sourire :
  – Mage hein ? Je m’y attendais pour une Elfe.

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  Nous reprîmes la route. Le Sombrage me mit en garde. Cette Châtellerie – l’équivalent d’une région en Bordeciel – est plus sous l’influence impériale que rebelle. Tant que personne ne saura ce qui s’était passé à Helgen, il faudra faire comme si de rien n’était au cas où on rencontrerait des Impériaux.

  Un peu plus loin sur le chemin, trois loups nous attaquèrent. De piètres adversaires face au guerrier Nordique ! J’eus à peine le temps de l’aider avec mon arc.
  – De sales bêtes, hein ? Heureusement que Rivebois n’est pas loin. Continuons. La nuit vient de tomber, et j’ai hâte de prendre une bonne nuit de sommeil chez ma sœur.


  Un quart d’heure plus tard, nous arrivâmes au village forestier. Tout était calme : personne n’était encore au courant des évènements d’Helgen… Sauf peut-être une vieille femme du nom de Hilde qui clamait à tout vent qu’elle avait vu un Dragon. Le fait que personne ne la croyait m’amusait.

  Ralof me conduisit à la scierie, située sur une île au milieu la rivière.
  – Hod, j’ai besoin de ton aide. Il y a-t-il un endroit où nous pourrons parler tranquillement ?  Le bûcheron, du haut de la scierie, lui répondit :
  – Ah, heureux de te revoir Ralof. Je descends tout de suite. Ta sœur Gerdur est de l’autre côté du bâtiment.
  – Allons donc la rejoindre.

  Avec Hod, nous nous dirigeâmes au bout de l’îlot. Sa sœur fut heureuse de le retrouver.
  – Mon frère, est-ce que ça va ? On dirait que tu as eu des problèmes avec les Impériaux…
  Un garçon jouant avec son chien arriva et l’interrompit joyeusement :
  – Tonton Ralof ! Tu es de retour, chouette ! Combien d’Impériaux ont goûté à ta hache ? Je pourrai te suivre dans tes aventures ? Gerdur lui intima :
  – Chut Frodnar. Nous devons rester discrets. Ralof rajouta :
  – Quand tu seras grand, tu pourras combatte l’oppression Impériale avec moi… Mais pour le moment, si tu souhaites nous aider, va faire le guet à l’entrée du village et préviens-nous si des Impériaux arrivent.
  – À vos ordres mon oncle. Les soldats de l’Empire n’échapperont pas à ma surveillance !
  – Ah, sacré Frodnar, il a l’âme d’un aventurier.

  Une fois seuls, Ralof s’assit sur un tronc d’arbre et Hod reprit la conversation :
  – Que s’est-il passé mon ami ? Tu as l’air épuisé.
  – C’est une très longue histoire… Comment résumer ? Ulfric et moi avons été victime d’une véritable chasse à l’homme ! Il y a deux jours, le Général Tullius nous a tendu une embuscade au Gué de Sombreflot… Par chance, nous nous en sommes échappés au prix de sept des nôtres : seuls deux soldats, Ulfric et moi survécûmes. Mais j’ignorais que nous n’en avons pas encore fini avec eux… Les Impériaux nous ont pistés. Leurs espions ont réussi à savoir que nous nous dirigions au Fort du Trône Sanglant par la route du Col du Clos ; et ils ont choisi le meilleur endroit pour nous cueillir.
  C’est alors que tôt ce matin, nous tombâmes dans leur piège, à six contre trente. Six, car deux minutes avant l’attaque, un voleur de cheval et cet Elfe croisèrent notre chemin… J’ignore si c’est le destin, mais elle nous aida… Cependant, notre infériorité numérique fit que nous fûmes tous capturés. Aussitôt, le Général Tullius ordonna de nous amener à Helgen sur-le-champ afin que nous soyons exécutés. Le billot fut préparé le jour-même.
  – Les lâches ! jura Gerdur.
  – Ils n’ont pas osé faire un procès équitable à Ulfric. L’accuser de Haute-Trahison alors que le Jarl se battait pour la liberté de son peuple… Tout Bordeciel aurait compris la vérité ! Et alors, un Dragon surgit de nulle part !
  – En chair et en os ? Un vrai…
  – Oui ! Il a réduit le village en cendres. Même moi, j’ai du mal à le croire. Mais aussi étrange que cela puisse paraitre, c’est grâce à lui que nous nous en sommes sortis. Grâce au chaos engendré par cette créature, nous avons pu nous enfuir d’Helgen… et nous voilà ici.
  Je rajoutai :
  – Lors de l’attaque, je me suis sentie liée à ce Dragon… Ralof en fut témoin : alors que la bête ne faisait aucune pitié contre les Impériaux, il m’a épargnée.
  – Aussi incroyable que cela puisse être, elle dit vrai. Je pense que si nous ne l’avions pas rencontrée sur la route du Col du Clos, ce Dragon ne serait pas venu et nous aurions tous été raccourcis de quelques centimètres. De plus, elle m’a aidé dans ma fuite, combattant à mes côtés.
  – Cette Elfe semble avoir un destin exceptionnel. Quel est votre nom ? demande Gerdur.
  – Fëalóciel, Haute Elfe d’Alinor, fille d’Ancalë et d’Elenwen.
  – Enchantée. Soyez la bienvenue parmi nous.

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Ralof reprit :
  – Sommes-nous les premiers arrivés à Rivebois ?
  – D’après ce que j’ai vu, personne d’autre n’est venu du sud.
  – Bien… Je pense qu’il serait temps d’aller dormir. Cela ne te gêne pas sœur ?
  – Non, toi et Fëalóciel pourrez rester chez moi autant de temps que vous le voudrez. Même si vous étiez poursuivis par dix Impériaux, sachez que ma demeure sera toujours un refuge pour vous. Quant à vous Elfe, voici ce que j’ai à vous offrir en signe de ma gratitude pour avoir aidé mon frère.
  Elle me donna les clés de la maison ainsi que quelques présents : de la nourriture, des boissons, des potions et une bague.
  – Vous pourrez m’aider, ainsi que tous les habitants de Rivebois. Allez quérir le Jarl Balgruuf à Blancherive et prévenez-le qu’un Dragon rôde dans la région. Demandez-lui de nous envoyer des troupes : Rivebois a besoin de soldats pour être défendue. Si vous faites cela, je vous en serai éternellement reconnaissante.
  – Merci ma sœur. Je savais qu’on pouvait compter sur toi.
  – Et Ulfric, va-t-il bien ?
  – Ne t’inquiètes pas pour lui… Le connaissant, il s’en sortira sans problème. Même un Dragon ne le ferait pas reculer.
  – Bien.. Si nous rentrions maintenant. J’ai envie de vous préparer un bon ragoût.
  Nous acceptâmes. En file indienne, nous suivîmes Gerdur en direction de sa maison.

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  Une fois chez elle, elle nous servit un bon repas : gigot de chevreuil, patates et chou avec son hydromel. Durant le repas, nous discutâmes politique.
  – De quel côté est le Jarl de Blancherive ? demandai-je. Gerdur me répondit :
  – Actuellement, notre seigneur essaie de rester neutre dans ce conflit, mais ça ne durera pas. Il va devoir choisir son camp, et je crains qu’il prenne la mauvaise décision… En effet, bien qu’il n’aime pas Élisif, la veuve du Haut-Roi Torygg, Balgruuf déteste encore plus Ulfric. Ceci dit, je le respecte. Il est le propriétaire de toutes les terres de la Châtellerie et je lui paye un impôt. En échange, il assure la sécurité de ses serfs ; et il n’a jamais failli à son devoir pour l’instant.
  Ralof rajouta :
  – La Rébellion fera tout pour qu’Élisif ne devienne pas la nouvelle Haute-Reine de Bordeciel. Ulfric l’accuse d’avoir trahi Bordeciel tout comme Torygg : tous deux sont des marionnettes de l’Empire à ses yeux ! C’est pour cela qu’il avait défié son époux dans un combat singulier à la loyale… Et dire que l’Empire prend cela pour un meurtre…
  – Ne t’en fais pas mon frère. Pour qu’un nouveau souverain soit élevé sur le Trône de Bordeciel, les neuf Jarls doivent se réunir en Conseil et se mettre tous d’accord. Or, avec cette guerre civile, l’unanimité requise entre Jarls n’aura jamais lieue. Élisif ne risquera donc pas de devenir Haute-Reine tant qu’Ulfric respirera.
  – Tu as raison… Buvons à la santé du Jarl de Vendeaume, le vrai Haut-Roi !
  Hod acquiesça :
  – Absolument. La cause du chef de la Rébellion est juste. Il est temps pour Bordeciel de se débarrasser de l’Empire. Nous, les Nordiques, n’avons pas à payer un tribut en hommes et en or pour soutenir un Empire en décadence. Gerdur rajouta :
  – Avoir banni le Culte de Talos fut la Loi Impériale de trop. Le Thalmor est partout et empêche quiconque d’honorer les Dieux. Heureusement que Ralof soutient une noble cause en œuvrant pour notre indépendance.

  Après avoir siroté un verre de vin, je demandai :
  – Dame Gerdur, pourrais-je savoir où se trouve Blancherive ? Étant donné que vous m’avez demandé de m’y rendre…
  – Ah oui, c’est vrai ; vous êtes nouvelle en Bordeciel… Alors c’est simple : il vous suffira de traverser le pont septentrional du village, puis de continuer toujours vers le Nord… Après quelques heures de marche, vous verrez la Cité-État s’étendre sur toute une colline avec son château bien visible au sommet. Vous ne pourrez pas la manquer. Une fois au niveau d’un croisement avec deux ponts, tournez à gauche afin de rejoindre l’entrée principale. Et si vous avez besoin d’armes pour affronter les dangers de la route, allez voir Alvor, notre forgeron. Il pourra vous aider.
  – Merci beaucoup.

  Le repas se termina de bonne humeur, et je remerciai mes hôtes pour leur hospitalité. Après quoi, je pris une bonne nuit de sommeil dans leur demeure.

Modifié par Amras Anarion, 24 janvier 2012 - 15:47.


#13 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 31 décembre 2011 - 13:20

  Tirdas 18 Vifazur, 201ème année de la 4ème Ère

  Travail à Rivebois

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  Durant cette nuit, je fis un rêve étrange : je m’étais vue en train de chevaucher le Dragon Alduin, volant dans les cieux et ne faisant plus qu’un avec lui. Bien que féerique, ce songe me laissait perplexe. Est-ce que je suis destinée à voler sur le dos d’un Dragon en dépit de la dangerosité d’une telle créature ?

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  À mon réveil, un soleil radieux se levait à Rivebois… Pendant que je prenais mon petit déjeuner, Ralof se confia…
  – Fëalóciel, je m’en vais rejoindre le quartier général de la Rébellion à Vendeaume… Vu le ton potentiel en combat et le courage dont tu as fait preuve hier, ça serait un honneur si tu venais officiellement rejoindre nos rangs.
  – Il faut que j’y réfléchisse.
  – Oui, je comprends… Tu es nouvelle sur ces terres, et tu ne connais pas encore très bien les factions qui se battent. Mais n’oublie pas ce que les Impériaux nous ont fait subir hier… Ce que tu as vu était le vrai visage de l’Empire.
  – Je n’en doute pas. Avant-hier, j’ai aussi goûté aux joies de l’arrestation impériale à Cyrodiil. C’est pour cela que j’ai dû fuir en Bordeciel.
  Ralof rit :
  – Eh bien, il faut croire que l’Empire veut ta mort autant que celle d’Ulfric. Pour quelle raison voulaient-ils t’arrêter ?
  – Ma mère pratiquait le Culte de Talos.
  – Fëalóciel, tu n’as plus à hésiter : viens rejoindre à Rébellion à Vendeaume ! Je glisserai un mot en ta faveur une fois que je serai arrivé !
  – Merci Ralof. Dès que je me serai un peu plus habituée à l’air frais de Bordeciel, je viendrai rejoindre les rangs d’Ulfric, c’est promis.
  – Je t’en suis reconnaissant Haute-Elfe d’Alinor. Pour te rassurer, sache que sur le chemin de Blancherive, tu ne devrais pas rencontrer d’Impériaux. Vu que le Jarl n’a pas encore pris position…

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  Par la suite, il prit la route du nord pendant que je commençai ma visite de Rivebois. Ayant besoin de m’équiper, je pris la direction de la forge d’Alvor conformément aux conseils de Gerdur. Mais avant, j’avais besoin de me rassasier à la taverne du coin : l’Auberge du Géant Endormi, tenue par Delphine et Orgnar.
  Je tombai sur un ivrogne qui me demanda une bière et un vin… D’accord. Où sont les aubergistes ? Il ne me répondit pas. Finalement je les trouvais dans une pièce à côté en train de nettoyer le mobilier.

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  – Bonjour madame, qu’offrez-vous en ce lieu ?
  – Bonjour Elfe. Ici, nous vendons de la nourriture, des boissons et des chambres pour une nuit. Si vous le souhaitez, vous pouvez utiliser gracieusement l’atelier d’Alchimie, si peu que vous nous achetez quelque chose. Allez voir Orgnar, mon mari, pour cela.

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  Devinant que j’allai commercer avec lui, l’homme se positionna derrière le comptoir. Je lui demandai les dernières rumeurs. Il me parla d’un garçon nommé Aventus Aretino qui essayerait de rentrer dans la Confrérie Noire à Vendeaume… Tiens, ça me dit quelque chose : ma mère m’en avait parlé, car mon père fit de nombreuses aventures dans cette Guilde des Assassins. Il avait même obtenu le rang d’Annonceur ! Peut-être faudrait-il que je tente de contacter ce garçon, songeai-je…
  Par la suite, l’aubergiste m’indiqua l’équivalent de la Guilde des Mages à Bordeciel : l’Académie de Fortdhiver. Vu que j’avais l’air d’une magicienne, il me dit que je n’aurai pas de mal à m’y intégrer.
  Il me parla ensuite d’un Autel daedrique (celui d’Azura), puis d’un cambriolage dans le Marché de Rivebois, la boutique d’à côté tenue par Lucan Valerius. Enfin, il me donna un avis de recherche. Une récompense de cent septims est promise pour celui qui tuera le Chef des Bandits au camp de la Lune Silencieuse.
  – Je vous remercie pour vos quêtes. Maintenant, pourrais-je utiliser l’atelier d’Alchimie ?
  – Oui, si vous nous achetez quelque chose. Voici ce que nous vendons.
  Il me passa la recette d’une potion de Regain de Santé. Vu qu’il me manquait un ingrédient, je le lui achetai. Après quoi, je pus faire ma première expérimentation avec le mortier et le pilon… Pas mal. Maintenant, il est temps de se rendre à la forge ! J’ai assez traîné à l’Auberge du Géant Endormi.

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  Une fois dehors, je croisai un Elfe des Bois du nom de Faendal. Il serait en rivalité avec un Nordique du nom de Sven pour obtenir les faveurs de Camilla, la fille de Lucan. L’aubergiste m’avait mentionné ce « triangle amoureux ». La rumeur était donc vraie ?
  – Chère sœur, la beauté rayonne dans votre visage. Pouvez-vous m’aider ?
  Prise de court, je ne pouvais refuser le rôle d’entremetteuse qu’il me confia. C’est alors qu’il me passa une lettre. Il me dit de la donner à Camilla en prétextant que c’était son rival qui l’avait écrite… Soit… Mais avant, il me faudra jauger les motivations de chaque parti… Tant que je ne connaitrai pas le point de vue de Sven, je ne prendrai pas ma décision.

  Après une minute de marche, j’arrivai enfin chez Alvor. Le forgeron fut sympathique.
  – Vous cherchez du travail ? Je peux vous apprendre les rudiments de la forge.

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  C’est ainsi qu’il m’expliqua comment forger une arme et l’améliorer, sans oublier le tannage. En guise de salaire, il m’offrit les objets que j’avais fabriqués.

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  Ensuite, je me rendis au Marché de Rivebois, reconnaissant Camilla au passage. Mais pour le moment, seule cette histoire de cambriolage m’intéressait.
  Le commerçant m’expliqua qu’étrangement, seule une griffe d’or en lien avec le Tertre des Chutes Tourmentées lui fut volée. Concernant l’origine de l’objet, il ne voulut pas m’en dire plus ; mais il me promit une belle récompense si jamais je la lui ramenais.
  – Merci Elfe. Ma fille, Camilla, va vous montrer le chemin… Mais seulement jusqu’à la sortie de la ville.

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Après que Camilla m’ait montré le chemin qui menait à ces ruines, je fis demi-tour et retournai à Rivebois. En effet, je n’avais pas d’argent, et il me fallait bien travailler un peu plus pour en gagner…
  Me rendant à la scierie, Hod fut enchanté de pouvoir m’aider.
  – Tu veux travailler Fëalóciel ? Pas de problème ! Aide-moi à couper ce bois. Je te payerai comme il se doit.

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  Après une après-midi entière à couper et à trancher des rondins, j’obtins un beau salaire de deux cents soixante-dix septims. De quoi me payer deux livres de sorts chez Lucan. Ainsi, j’appris Froid Mordant (Ringa Náca) et Corps de Chêne (Caivo Nornova). Et grâce à la revente du butin du Donjon d’Helgen, je pus même rajouter Moindre Barrière (Nurmea Sandas) à mon arsenal.
  Maintenant que j’étais équipée, j’étais prête à partir à l’aventure… Mais je ne me sentais pas suffisamment forte pour Blancherive : j’avais besoin d’entrainement. Ainsi, je décidai de revenir sur les traces d’Helgen.

Modifié par Amras Anarion, 31 décembre 2011 - 19:55.


#14 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 31 décembre 2011 - 13:25

  Un combat glacial hors des sentiers battus

  Remontant la route du sud de Rivebois, je fus assaillie par un bandit un quart d’heure plus tard. Il était seul. Ce fut l’occasion rêvée de tester mes talents en combat singulier.
  Je l’attaquai d’abord à l’épée et au bouclier. L’expérience offerte par Ralof hier me fut très bénéfique, car je pus bien le faire saigner tout en évitant d’être trop blessée. Mais trouvant que ça n’allait pas assez vite, je décidai de l’achever sous les flammes.
  Ce fut facile à mes yeux. Je me soignai, puis remontai le flanc du chemin pour savoir d’où il venait : la mine de Rougebraise. Pillant le coffre qu’il y avait à l’entrée, l’idée de pénétrer dans le donjon ne m’enchanta guère. Ainsi poursuivis-je ma route vers Helgen.

  À la tombée de la nuit, j’atteignis ma destination, mais il n’y avait que désolation. Sous un temps brumeux, la ville était totalement déserte et les ruines fumaient encore. Alduin avait tout ravagé !

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  N’ayant rien à faire ici, je regardai l’horizon… Tiens, il y a un tour sur le flanc de ce sommet au Nord-nord-est. Je vais tenter de m’y rendre. Pour cela, je dus continuer la montagne par l’Est, ce qui me contraignit à quitter les sentiers battus… Il faisait nuit. Dois-je prendre ce risque ? Durant la soirée, je n’ai rencontré que ce seul Bandit. Or, j’avais besoin de combattre pour gagner en expérience. Ralof me l’avait conseillé. Je pris donc le risque.

  Un quart d’heure plus tard, je vis à côté d’un étang gelé trois lumières… Qu’était-ce donc ? Trois Feux Follets ? Allons-y pour la baston ! C’est alors qu’Akatosh me mit en garde :
  – Fëalóciel, l’ennemi que tu es sur le point d’attaquer est beaucoup plus puissant que toi. Ces trois lumières sont dirigées par une Lucereine – une sorte de spectre ; et c’est un adversaire redoutable. Te sens-tu vraiment capable de les vaincre ?
  – Ô Dieu du Temps, j’ai besoin d’expérience suite à la destinée que tu as posée sur mes épaules. Tu m’as toujours protégée jusqu’à maintenant et je te remercie… Me soutiendras-tu dans ce combat ?
  – Mon Pouvoir Temporel te soutiendra autant de fois qu’il le faudra, jusqu’à ce que tu puisses triompher ma fille… Oui, tu pourras les vaincre, Mais il te faudra du temps et de la persévérance. Si tu veux triompher, tu devras trouver leur point faible et exploiter toutes les ressources que je t’ai offertes.
  – Je ne te décevrai point ô Akatosh.

  Après cet échange télépathique, je pris mon souffle, me concentrai, dégainai mon arc et décochai discrètement une flèche en plein sur un Feu Follet. La bataille commença.
  Tout de suite, les trois Feux Follets convergèrent vers moi à une vitesse folle… Il me sera impossible de les distancer à la course… C’est alors que je sentis une sorte de distorsion temporelle : je compris que j’aurai dû mourir, mais Akatosh a altéré le temps afin de s’assurer que la chance me préservera toujours.
  – Qu’attends-tu pour te défendre ma fille ! Attaque-les !

  Je sortis mes mains, prête à leur lancer un sort. Une fois à ma portée, je criai :
  – Tuormë !
  La première lumière fut touchée, mais elle continua à me poursuivre, tout comme les deux autres. Je réussi à esquiver leurs sorts de drains de Vie et de Mana une première fois en reculant.
  – Tuormë !
  Un second Feu Follet fut touché. Ça marchait : ils se battaient entre eux… Mais le troisième vampirisa sérieusement mes forces vitales… Il y eut encore une distorsion temporelle. Elles seront nombreuses, et je ne les mentionnerai plus à l’avenir. Ceci dit, sachez que jamais Akatosh ne m’abandonnera.
  Ainsi, je pus lancer un troisième sort de Furie sur le dernier Feu Follet…
  – Cache-toi Fille de Dragon ! Profite de ce répit maintenant qu’ils sont tous hystériques !

  Ce fut à temps, car la redoutable Lucereine était arrivée pour leur prêter main forte, me balançant d’énormes pics de glaces qui me tueraient en un coup. Sprintant, je fuis jusqu’à rejoindre la route à l’Ouest d’Helgen.
  – Ouf, ils ont perdu ma trace. Estónë !
  Inutile de préciser que l’une des contreparties du Don d’Akatosh était que ma Santé ne se régénérait presque plus toute seule. Ceci dit, cela demeurait bien plus réel et épique.

  Après avoir recouvré ma Santé, je me redirigerai vers le lieu du combat en Mode Discrétion, et fus bien amusée de retrouver les trois Feux Follets et leur Lucereine en train de revenir vers leur lac gelé. Allez, encore une flèche dans leur dos.
  Cela eut pour effet de les faire revenir à la charge… Ainsi donc, ces quatre ennemis restent tout le temps ensemble. Ils sont comme liés : impossible de les séparer comme je le voulais à la base… Tant pis !
  Jouant sur la furtivité, je grimpai sur le flanc de la montagne, me cachant derrière des rochers qu’ils ne pouvaient atteindre. Une fois qu’ils m’eurent oubliée, je leur balançai une autre flèche. Et bam !
  Des cristaux de glace fusèrent contre moi, mais ils ne pouvaient m’attendre derrière mon rocher… Je répétai l’opération plusieurs fois contre la Lucereine, mais sa vie ne faiblissait pas ? Serait-elle invulnérable ?
  – Tue ses Feux Follets ! Concentre-toi sur eux : ils sont la source de son pouvoir !

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  Ainsi, je ne visais que les Feux Follets, usant du Pouvoir Temporel d’Akatosh pour ne jamais rater mes coups. Un de moins, puis deux ! Mes Talents de Discrétion, de Guérison et d’Archerie montèrent rapidement et je devins Apprentie dans ces trois domaines, surtout dans la furtivité. En tant qu’Élue de Nirn, j’avais un don inné pour l’apprendre l’art du combat !

  Il ne restait plus qu’un seul Feu Follet, bien affaibli… Mais il rôdait autour de l’étant gelé, hors de portée de mon arc… Je balançai une flèche entre lui et moi pour les attirer… Cela marcha : ils revinrent vers moi ! Une fois juste sous mon rocher, je pus lui décocher une flèche… Mais cela me mit à découvert, ce qui permit à Feu Follet de drainer ma Santé… Rangeant l’arc, j’enflammais mes deux mains :
  – Velcar !
  Il succomba, laissant la Lucereine seule et sans sa source de pouvoir. Sans eux, elle n’avait plus la force de m’attaquer !
  – Ne l’attaque pas tout de suite : elle est à ta merci. Profite-en pour récupérer.

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  Sur les conseils d’Akatosh, j’attendis que mon Mana se régénère, puis je l’attaquai à coup d’épée et de Flammes, me permettant au passage de bien renforcer la Destruction et le maniement des armes à une main.
  – Maintenant, arrête-toi et récupère. Au prochain coup, elle invoquera deux Ombres. Alors tiens-toi prête ! Utilise ton pouvoir Régalien dès que la bataille reprendra : il te sauvera la vie.

  Une fois mes réserves de Mana remplies et le pouvoir Régalien des Hauts-Elfes incanté, je fendis la Lucereine avec l’épée impériale… Comme l’avait prédit Akatosh, deux copies d’elle-même apparurent et les trois spectres se mirent à m’attaquer !
  Il était temps d’inaugurer mon nouveau sort :
  – Caivo Nornova !
  Nul doute que cela me sauva la vie : un certain nombre de dégâts furent absorbés par ce bouclier magique. Dorénavant, passons à celui-ci :
  – Nurmea Sandas !
  Je ne compris que maintenant que ce sort ne me protégeait uniquement que lorsque je lançais, contrairement au précédent… Mais pour moi, la meilleure défense restait l’attaque, alors flambons-les :
  – Velcar !
  J’essayai de toucher les trois à la fois. Mais leur magie était plus puissante que la mienne, et je fus pris sous leur Froid Mordant, me contraignant à me soigner au lieu d’attaquer.
  – Estónë !
  Je tentais de fuir, mais leur blizzard m’empêchait de courir… Quant à mon sort de Soin, il fut en équilibre précaire face aux dégâts de froid que m’infligeait les Ombres. Bien que ma Santé restait intacte ; je finis par me retrouver dans une situation critique, à court de Mana. L’Ombre soufflait en continue un vent glacial sur moi, ne me laissant aucun répit ! Il ne sera donc jamais à court de Magicka ?
  – Akatosh, à l’aide !
  – Tu peux t’en sortir encore ma fille ! Trouve le moyen d’esquiver son Froid Mordant, puis cours vers les hauteurs où tu t’étais réfugiée tout à l’heure.

  C’est alors que je fis un bond sous un rocher, rompant ainsi la ligne de visée de l’Ombre. Ces quelques secondes de répit suffirent à faire toute la différence : j’ingurgitai une potion de Vigueur, puis je sprintai jusqu’au flanc de la montagne. Ainsi perchée, leurs sorts ne pouvaient plus m’atteindre.
  Les deux Ombres étaient presque morts. Ils ne résisteront pas à quelques flèches. Ainsi, la Lucereine fut à nouveau seule et à ma merci. Je pris tout mon temps pour l’achever.
  – Bravo Fille de Dragon, ton courage me fait honneur. De ce combat, tu en sors renforcée. Maintenant, trouve un endroit où dormir : tu as besoin de repos.

  En effet, il était deux heures du matin et j’avais bien sommeil. Ainsi, le combat avait duré si longtemps… Mais l’expérience acquise était à la hauteur de ma prouesse épique !


  Deux minutes après, j’atteignis la tour que je visais en fin de soirée : c’était le Cap Célestal sud. Une fois le lieu noté sur ma carte, je me dépêchai de dévaler la montagne pour rejoindre Rivebois, à une heure de marche d’ici. Retrouvant la douceur du foyer de Gerdur, je fus heureuse de sentir la chaleur d’un lit après un bon repas.

Modifié par Amras Anarion, 07 février 2012 - 00:34.


#15 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 31 décembre 2011 - 13:31

  Middas 19 Vifazur, 201ème année de la 4ème Ère

  Entraînement gratuit sous la bénédiction d’Akatosh

   Au petit matin, je repris ma ballade à Rivebois… Ce soir, je partirai pour Blancherive, alors profitons-en pour travailler une dernière fois.

  En me dirigeant vers la scierie, je croisai Sven en chemin, le concurrent de Faendal. Parfait : je pourrai lui demander son point de vue. Lorsqu’il sut le coup que Faendal lui préparait, il me confisqua sa fausse lettre et me donna à la place la sienne. Bien entendu, je devais prétexter qu’elle était de l’Elfe…
  Lui posant des questions plus poussée sur ses opinions politiques, j’appris qu’il était pro-Impérial ; car en tant que Barde de l’auberge du coin, il chantait une chanson qui dénigrait Ulfric Sombrage. Ma décision était prise. Et puis comme l’avait soulignée Faendal, nous étions presque du même sang : défendons l’honneur elfique.

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  Me rendant au Marché de Rivebois, je saluai Camilla et lui montra la fausse lettre de Sven en précisant bien entendu que c’était lui qui l’a écrite. Dénonçant sa fourberie, elle me confia qu’elle ne voudra plus entendre parler de lui. Je connais un archer qui va être content…

  Ça tombait bien : Faendal travaillait dans la même scierie que moi. Lui annonçant la nouvelle, il fut extrêmement enchanté. Non seulement il me proposa de m’accompagner dans mes aventures, mais il m’offrit en plus son expérience dans le domaine du tir à l’arc, avec en prime un déjeuner ensemble au milieu des arbres.
  – Sœur de sang, je te loue pour ce que tu m’as offert. Pour te remercier, allons dans les bois afin que je t’enseigne l’art de l’archerie.
  Je le suivis avec plaisir. Grâce à ses conseils, je devins Apprentie dans ce domaine. Avide de connaissance, je lui demandai de m’en apprendre plus. Cependant, il fut plus réticent et m’avoua qu’il prolongerait ses cours uniquement si je le payai…

  Hésitant, je m’isolai pour faire une prière à ma divinité protectrice.
  – Ô Akatosh, m’aideras-tu avec ton Pouvoir Temporel si je récupère mon or en lui faisant ses poches ? Ses tarifs d’entraînement sont… exorbitants !
  – En tant que Dieu Créateur, je ne jugerai pas tes actions, bien que cela soit répréhensible… Mais puisque cela accroitra ton expérience, tu auras ma bénédiction. Il en sera de même pour tout ce qui te rendra plus forte.
  – Soit loué ô Dieu du Temps.

  Souriante, je revins vers l’Elfe Sylvain.
  – C’est d’accord pour l’entraînement.
  – Parfait : ça sera trois cents pièces d’or la session…

  À l’issue de chaque séance, je lui subtilisais la bourse que je lui avais passée et lui redonnai la même pour le cours suivant. J’ignore ce qui s’est passé pour qu’il n’en s’en rende pas du tout compte, mais je soupçonne Akatosh d’influer son esprit afin de lui faire oublier fois l’or qu’il aurait dû avoir.
  – Est-ce que tous les habitants de Bordeciel ont la mémoire aussi courte ?
  – Pour ton plus grand bonheur Fëalóciel… oui ! Ainsi, tu pourras profiter d’entraînements gratuits autant de fois que tu le souhaiteras, dans la limite du raisonnable.

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  C’est alors que pour près de quatre mille septims d’économisés, mon Talent d’Archerie monta sérieusement ; mais ce fut surtout celui de Vol à la Tire qui s’envola vers les cieux, frôlant le niveau de Compagnon. Notons que l’expérience gagnée en Discrétion contre la Lucereine me fut salutaire : j’aurai été incapable de ne pas me faire détecter si c’était hier.
  – Je pense que ça suffit pour aujourd’hui ma fille…

  Retournant à la scierie, je lui fis une ultime fois ses poches afin de récupérer ma dernière mise. Parfait. Par la suite, j’abattis du bois durant deux heures, gagnant un salaire de deux cent septims.

Modifié par Amras Anarion, 31 décembre 2011 - 19:59.


#16 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 31 décembre 2011 - 13:36

  Sur le chemin de Blancherive

  L’après-midi touchait à sa fin. Faisant mes adieux à l’Elfe des Bois, je me rendis une dernière fois au Marché de Rivebois pour acheter un nouveau sort (Allié d’Outre-Tombe, soit Meldalë noirentëo), puis je pris une dernière chope de bien à l’Auberge du Géant Endormi, expérimentant deux nouvelles potions au passage.
  Maintenant, j’étais prête pour me diriger vers la Cité-État. Remerciant une dernière fois Hod et Gerdur, je pris la route du nord afin d’exaucer leur requête.

  Sur le chemin, je croisai un cerf… Me mettant à le chasser, ce fut l’occasion de tester l’expérience gracieusement offerte par Faendal. Cette quête de gibier prit un air amusant de course de natation, le cervidé tendant de remonter le cours de la rivière dans sa fuite… en même temps qu’un lapin !
  – Velcar !
  Le lapin fut grillé. Le cerf fut sérieusement blessé. Trois flèches plus tard, il fut achevé. Dépeçant mes proies, j’obtins une bonne quantité de peau et de gibier.

  Un peu plus loin, deux loups m’attaquèrent. Après deux traits sur chacun des canidés, ils furent réduits au silence. En effet, mon Archerie s’était vraiment améliorée !

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  Lorsque le crépuscule commença à pointer, la colline de Blancherive fut en vue. Dévalant la route descendante, je vis une vache peinte se balader seule… Hum, elle est isolée, mais elle semble porter des bijoux. Ignorant si c’était illégal ou pas, je lui assénai une flèche furtivement, puis je chargeai la pauvre bête pour l’achever sous mes flammes.
  Personne n’était là et ne m’avait donc vu. En tout cas, j’obtins une belle récompense : une améthyste ainsi qu’une bourse d’or, sans oublier le cuir et la viande.

  Deux cents mètres plus loin, j’arrivai au croisement des deux ponts mentionnés par Dame Gerdur. Prenant à gauche, je rencontrai mon premier garde de Blancherive. Ça y est : la cité était au courant de l’attaque du Dragon à Helgen.

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  Cinq minutes plus tard, une autre surprise m’attendit : après avoir passé l’Hydromellerie d’Hydrhonning, je vis un combat entre trois guerriers et un Géant sur la ferme de Pelagia ! Instinctivement, j’eus envie de me joindre à la bataille !
  Bondissant derrière le muret de la ferme, je m’accroupis et décochai une flèche en plein sur la tête du Géant. Puis m’approchant petit à petit, je l’achevai au bout du troisième tir.

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  Le trio fut intrigué par ma prouesse. Leur leader, Aela la Chasseresse, vint me féliciter personnellement et m’invita à rejoindre les Compagnons, la Guilde des Guerriers à Bordeciel.
  – Pourrais-je y rentrer tout de suite ? demandai-je. Je sais que mon père y a fait carrière, et il y a accompli de grands exploits.
  – Malheureusement, cela ne dépend pas de moi. Vous devez vous rendre à Jorrvaskr et parler à Kodlak Blancrin, notre recruteur. Sinon, où allez-vous ? Depuis que la guerre a éclaté, les routes sont devenues moins sûres.
  – Je me rends à Blancherive. Les habitants de Rivebois m’y envoient.
  – Nous aussi nous y allons. Ce n’est qu’à une demi-heure de marche. Si vous le voulez, vous pourrez nous accompagner jusqu’aux portes de la ville.

  J’acceptai. Leur demandant leur avis sur la guerre civile, ils me répondirent qu’ils n’avaient guère de préférence entre les Rebelles et les Impériaux. Ceci dit, ces hostilités demeuraient une aubaine pour eux : les contrats offerts aux Compagnons n’avaient jamais été aussi nombreux.

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  Alors que la nuit était noire, j’atteignis les portes de Blancherive. Cependant, deux Gardes me barrèrent la route :
  – Par ordre du Jarl, suite à l’attaque du Dragon à Helgen, personne ne rentrera dans la ville de nuit, sauf si c’est pour des affaires officielles.
  Je lui répondis :
  – Moi, Fëalóciel, viens en paix dans votre Cité-État et apporte des nouvelles de la bourgade de Rivebois. Ils m’ont confiée une requête que je dois transmettre à Sire Balgruuf.
  – Très bien, vous pouvez rentrer… Mais on vous surveille !

  Les Gardes m’ouvrirent les portes. Je fus surprise par ma propre Éloquence. Akatosh m’a sûrement inspirée.

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  Une fois à l’intérieur de la ville, je surpris une conversation entre Adrianne Avenicci et un Impérial répondant au nom d’Idolaf Guerrier-Né. Le capitaine de la Légion demandait à la forgeronne de lui tremper des lames pour sa compagnie ; mais elle déplora que cette tâche soit trop longue pour elle, lui conseillant de s’adresser plutôt à Éorlund Grisetoison. Vu le ton qu’elle prenait, j’en déduisis qu’elle était anti-Impériale.

  Après cela, je décidais de directement me rendre au château de la capitale. Demandant mon chemin à Idolaf, il me répondit de monter ces marches puis de traverser la place du Vermidor, après quoi j’arriverai à Fort-Dragon, la demeure du Jarl.
  Une fois sur cette place où en son centre trônait un arbre desséché (sûrement le Vermidor), j’aperçus une pierre divine devant un grand bassin : c’était un Autel de Talos. Cela m’étonna : son culte n’était-il pas interdit ?
  Sans hésiter, je lui rendis hommage. La divinité me récompensa d’une bénédiction temporaire. Tout comme Akatosh, ce Dieu me soutenait lui aussi. Ma mère avait raison de croire en lui.

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  Poursuivant mon chemin, je gravis les nombreuses marches menant à Fort-Dragon. Deux gardes en barraient l’entrée. Après leur avoir annoncé mes intentions, les sentinelles me souhaitèrent la bienvenue en dépit de l’heure tardive.

  Une fois à l’intérieur du Château de Blancherive, l’accueil fut cependant moins chaleureux : Irileth, une Elfe Noire, accourut vers moi et m’ordonna de m’arrêter : le Jarl ne recevait personne en ce moment. Lui annonçant les nouvelles d’Helgen et de Rivebois, sa méfiance s’estompa tout à coup :
  – Dans ce cas, soyez la bienvenue à Fort-Dragon. Je vais quérir le Jarl afin qu’il vous accorde une audience.
  Je patientai devant la grande table, attendant sa réponse. Elle ne tarda pas :
  – Avancez : notre Jarl souhaite s’entretenir avec vous.

Modifié par Amras Anarion, 10 février 2012 - 18:23.


#17 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 31 décembre 2011 - 13:43

Chapitre III : Les aventures de Blancherive

Dans la Cité-État du cheval, le Seigneur du domaine accueillera l’Élue tant attendue, demeurant sera la seule à pouvoir résoudre l’énigme draconique qui le tourmente.
  Mais avant d’explorer les ruines tourmentées du Dragon, Akatosh lui octroiera Force et Savoir, dons nécessaires à l’accomplissement de sa Prophétie. Tissant des amitiés avec les habitants de ce fief, elle explorera les lieux, des sentiers battus jusqu’à la plus haute montagne de Nirn.


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  L’audience de Balgruuf le Grand

Mon cœur palpitait. Pour la première fois de ma vie, j’allai être confrontée à un Seigneur. Une fois devant lui, je m’inclinai, conformément à l’étiquette.
  – Relevez-vous chère Elfe. D’après mon Huscarl Irileth, vous apportez des nouvelles de Rivebois et d’Helgen. Racontez-moi tout.

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  Je lui fis le récit des évènements, depuis l’attaque draconique à Helgen jusqu’à la requête de Gerdur. Je pris bien soin de ne pas mentionner mon exécution ainsi que la présence d’Ulfric Sombrage. Craignant qu’il soit un défenseur de l’Empire, je préfèrerais ne pas dévoiler mon camp pour le moment.
  – Alors c’était vrai ! Un Dragon a vraiment attaqué Helgen ? Quant à Gerdur, elle fait partie de mes serfs les plus loyaux. Ainsi je vais honorer sa requête et envoyer des soldats à Rivebois…
  Son Chambellan objecta :
  – Maître, le Jarl d’Épervine ne risquera-t-il pas de considérer cela comme une provocation ?
  – N’aie crainte Proventus Avenicci. Suite à la destruction de l’une des villes de sa Châtellerie, Sire Siddgeir comprendra tout à fait mon geste.  Qu’on envoie donc sur-le-champ un régiment de Gardes au village forestier ! Mes sujets méritent d’être protégés contre cette menace du ciel.
  – Oui mon Seigneur.

  Puis le Jarl reposa son regard sur moi.
  – Dame Fëalóciel, en tant que Seigneur de ces terres, vous avez ma gratitude pour nous avoir prévenus du danger… mais il est loin d’être écarté. Le peuple de Blancherive aura besoin de vous. Oserai-je vous demander encore de l’aide après ce que vous avez fait ?
   – Promise à une grande destinée, mon aventure ne fait que commencer. Je suis consciente de la force des évènements qui ont lieu ; et tout comme votre peuple, je suis liée aux Dragons. Ainsi, j’accepte de vous aider.
   – Je vous remercie du fond du cœur. Ainsi, vous serez liée à ces… créatures.
   – En effet. Le Dragon d’Helgen m’avait épargnée comme si j’étais… son enfant ! J’ai entendu sa voix dans mon esprit : une langue étrange qui m’est à la fois inconnue et familière…
   – Vous avez un don particulier. Nul doute que vous serez à la hauteur de la tâche que je vous destine. Allons voir Farengar Feu-Secret, mon Mage personnel. Il vous partagera ses connaissances draconiques.

  Pendant que le Jarl se levait de son trône, il congédia son conseiller et ordonna à Irileth de veiller à ce que personne ne nous dérange. La discussion avec le Sorcier devra rester confidentielle. Après quoi, il me conduisit dans une salle annexe remplie de babioles magiques. Un Bréton vêtu d’une robe violette nous salua.
   – Je vous salue mon Seigneur. Quelle est la raison de votre venue ?
   – Farengar, je crois avoir trouvé quelqu’un capable de résoudre l’énigme des ruines draconiques. Je te présente Fëalóciel. Elle dit qu’elle est liée aux Dragons.

   Le Sorcier scruta mon Aura.
   – Hum… En effet, je sens un feu d’une beauté inégalable brûler dans son Âme. Je n’ai jamais rien vu de tel : c’est comme si les Divins habitaient en elle. Cette Elfe a un énorme potentiel : votre perspicacité est bien réel mon Jarl.
   – Je te remercie. Pourrais-tu lui expliquer ton problème maintenant ?
   – Bien entendu Maître…
  Il se tourna vers moi.
   – Ainsi donc vous êtes l’heureuse élue de Balgruuf pour accomplir cette Quête… Comme vous le savez, beaucoup croient que les Dragons ne sont qu’une légende, ce qui est absurde. Ils existent réellement.

  Farengar se mit ensuite à raconter leur histoire :
   – Durant l’Ère Méréthique, les Dragons étaient vénérés tels des dieux en Bordeciel. Puis les Akavirois les ont décimés lors d’épiques chasses aux Dragons. Par exemple, ce château – Fort-Dragon – a été conçu pour capturer un tel monstre, d’où son nom.
   – Pourquoi les Dragons étaient-ils chassés ?
   – Les tuer était considéré comme un acte héroïque en Bordeciel. Cependant, ces reptiles ne se sont pas laissés faire, et il s’en est suivi une guerre terrible : la Guerre des Dragons. Finalement, des héros légendaires dotés d’un pouvoir unique ont pu les terrasser, ce qui a permis de ramener la paix en Bordeciel.
   – Tous les Dragons ont été tués lors de cette guerre ?
   – Non. Beaucoup sont morts, mais certains ont survécu. Ceux qui ont trépassé ont parfois eu des tombes érigées en leur honneur. Et c’est là où je vais en venir. J’ai entendu parler d’une relique qui se trouve dans le Tertre des Chutes Tourmentées. Connaissez-vous cet endroit ?
   – Les habitants de Rivebois m’en ont parlé. C’est à quelques kilomètres au Sud de ce village, à l’Ouest de la Rivière Blanche.
   – En effet. Et mon Jarl souhaite récupérer cette relique. Il s’agit d’une Pierre de Dragon : une sorte de carte qui liste les tombes de Dragon. Ramenez-la-moi et vous en serez récompensée.

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  Balgruuf rajouta :
   – Ceci est une priorité maintenant. Tout ce qui peut servir à connaître ces Dragons nous aidera à mieux les combattre. Nous en avons besoin avant qu’il soit trop tard. Farengar, n’hésite pas à partager tes connaissances avec Fëalóciel. Tout ce qui pourra l’aider à réaliser sa mission nous sera bénéfique.
   – Bien mon Seigneur.
   – Je vais maintenant disposer. Que les vents nordiques vous protègent !

  Une fois le Jarl parti, le Bréton m’invita à poser toutes les questions que je voulais.
   – Êtes-vous le seul Mage de Blancherive ?
   – On peut dire que oui… Mais maintenant que vous êtes là, je peux considérer que ce n’est plus le cas, vu votre potentiel en Magie… Je vous conseille d’aller à l’Académie de Fortdhiver. Sinon, je vous mets à disposition mon Autel d’Enchantement…Et bien entendu, je peux vous vendre des sorts.

  Il me les présenta. Vu le peu d’or que j’avais, je ne pouvais en prendre qu’un.
  – Conjuration de Familier ? Cela vous coûtera cent soixante-sept septims.
  – Est-ce que les marchands de Bordeciel sont tous des escrocs Akatosh ? C’est plus de trois fois le prix normal, et tous ne font pas exception à la règle ! fis-je pars à ma divinité protectrice par la pensée.
  – Malheureusement, oui. Les temps sont durs… En compensation, n’oublie pas que tu es Compagnonne en Vol à la Tire. Comme promis, je veillerai à ce que toujours tu réussisses. Après, entraîner ton Éloquence permettra de limiter les pertes, mais cela sera un chemin bien long…

  L’envie de lui faire les poches fut forte, mais il n’avait rien d’intéressant… Et sur ses étagères, il n’y avait aucun livre de sorts à voler. Tant pis. Je ne peux pas lui demander un service en contrepartie de ses sorts ? Histoire d’éviter d’avoir recours à l’argent ?
   – Vous voulez m’aider ? Hum… Allez apporter ces Sels de Givre à Arcadia, notre Alchimiste. Vous la trouverez dans sa boutique située sur la Place du Marché.


  Je le saluai et pris congé de lui. Prenant mon repas au château, je ne gênai pas à bien faire des réserves à partir de leur garde-manger. Parallèlement, je lus deux livres : Tuer avant d’être tué par Eduardo Corvus et La dichotomie entre Alduin et Akatosh par Alexandre Simon, Grand Prêtre d’Akatosh à Refuge. Le premier fut très instructif concernant l’art du combat rapproché. Le second débattait sur le fait qu’Alduin serait Akatosh. Après avoir vu les deux déités de mes propres yeux, je ne suis pas du tout d’accord. Mon avis personnel serait qu’Alduin est un descendant d’Akatosh.

  Une fois à table, je ne pus m’empêcher de feuilleter un livre supplémentaire : La Légende de l’Aigle Carmin par Tredayn Dren. Cela raconte l’histoire d’un héros de la Première Ère qui a réunifié les différents fiefs de la Crevasse après avoir passé un pacte avec une Harfreuse : une Harpie dans le langage de Bordeciel. Lorsqu’il mourut, il fut enterré avec son épée légendaire. Vu que l’emplacement de sa tombe s’est perdu, je me demande si je pourrai partir en Quête de cette arme mythique…
Pendant que je sirotai mon dessert, je jetai un coup d’œil sur un quatrième ouvrage : La Crise d’Oblivion par Praxis Sarcorum. Ainsi mon père fut nommé le Sauveur de Bruma… Et j’aimerai bien voir la statue d’Akatosh à la Cité Impériale… Cela me rappelait mes récits de ma mère…
  Bon, stoppons la lecture maintenant. Sinon, je ne finirai jamais mon repas.


  Une fois rassasiée, je quittai Fort-Dragon et fut surprise de croiser Amren, entraîneur en armes légères. Énervé par la perte de son épée familiale au Donjon de Valtheim, il me demanda de la lui rapporter, vu qu’aucun Compagnon ne souhaite le faire. Il me payera grassement.
  Après avoir écouté sa complainte, je lui demandai de m’entraîner au maniement des armes à une main. Comme d’habitude, le prix de la séance fut exorbitant, mais Akatosh veilla personnellement à ce que tout ceci soit gratuit. Ainsi, je pus devenir Apprentie dans ce domaine et maitriser de nouveaux coups à l’épée.

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  Suite à ces trois heures d’entraînement intensif, j’avais besoin de repos. Demandant à Amren où se situait l’auberge la plus proche, il me l’indiqua gentiment : La Jument Pavoisée sur la Place du Marché. Si seulement le Jarl m’avait offert le gîte : je l’aurais bien mérité.

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  Une fois dans l’auberge, je fus chaleureusement accueillie par Hulda, la propriétaire des lieux. Lui demandant les rumeurs comme d’habitude, elle me parla du Vermidor, l’arbre desséché du Temple de Kynareth. La Prêtresse Danica souhaite faire quelque chose, mais personne ne peut l’aider.
  Ensuite, elle me mentionna que Jorrvaskr – le Quartier Général de la Guilde des Guerriers – est le grand bâtiment juste au-dessus de l’auberge. Moi qui croyais que c’était une ville. Si je souhaite les rejoindre, je n’aurais donc que quelques dizaines de mètres à parcourir.

  La fatigue me montant à la tête, il était temps de lui demander une chambre : dix septims la nuit. Ce fut un très bon prix vu la qualité du lit. Cependant, je déplorai qu’elle donnât en plein sur la salle de feu à partir d’un balcon, rendant inévitable l’écoute du bruit généré par les beuveries d’ivrognes et les chansons du barde. Heureusement que tout ce petit monde ne tarderait pas à partir du fait de l’heure tardive.

Modifié par Amras Anarion, 10 février 2012 - 18:27.


#18 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 31 décembre 2011 - 13:57

  Turdas 20 Vifazur, 201ème année de la 4ème Ère

  Prodige alchimique par la grâce d’Akatosh

  Quatre heures plus tard, je fus réveillée par la flûte de Mikaël, le barde de l’auberge. Estimant que j’avais mon compte de sommeil elfique, je me levai, pris mon petit-déjeuner, puis fis connaissance avec le musicien.
  Il me dit qu’il a été formé à l’Académie des Bardes à Solitude et qu’il l’a quittée suite à un désaccord avec une enseignante. Ceci dit, il m’invita à la visiter : l’endroit vaut vraiment le coup.

  Sortant de l’auberge, je me dirigeai au Chaudron d’Arcadia pour lui apporter ses Sels de Givre, exauçant la requête de Farengar. Elle me récompensa par de l’entrainement en Alchimie et se lia d’amitié avec moi.

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   – Vous avez l’air de beaucoup apprécier l’art des potions.
   – En effet. Mon père fut un Maître en Alchimie, et j’aimerai tellement égaler son talent…
   – J’ai une longue expérience dans ce domaine. Vu que vous êtes Novice, je pourrai facilement vous aider.

  Ainsi, je passai toute la matinée à m’instruire de son art, et la formation s’étala même sur l’après-midi. Elle me partagea tous ses secrets… Avec l’aide d’Akatosh, je veillai à ce que son entraînement soit gratuit, tout comme avec l’Elfe Sylvain à Rivebois… Cependant, pour gagner autant d’expérience, la théorie ne suffisait pas : il me fallait de la pratique. Ainsi, je dus inévitablement payer quelques ingrédients alchimiques.
   – Des Sels de Feu ? Cela fera cent cinquante-quatre septims.
  Heureusement qu’en échange, Arcadia acceptait de troquer la plupart de mes potions contre ses ingrédients.

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  Après cette séance intense de formation, je devins Experte en Vol à la Tire et Compagnonne en Alchimie avec en prime une vingtaine de potions diverses que je pus garder… J’ai bien dû en concocter six douzaines en tout.
  Arcadia avait même eu la grâce de m’enseigner quelques recettes dont les plats préparés pouvaient égaler voir surpasser celles des potions. Par exemple, les bonbons d’Elsweyr demeuraient d’une efficacité redoutable pour augmenter la régénération du Mana, de la Santé ou de la Fatigue. Dès que j’en aurai l’occasion, je testerai ces nouvelles recettes.
   – Merci infiniment pour votre précieux enseignement.
   – Ce fut un honneur pour moi Dame Fëalóciel. Vous serez toujours la bienvenue chez moi.

  Akatosh, quant à lui, ne semblait pas très satisfait. Il me fit part que j’abusai un peu trop de ses pouvoirs…
   – Je veux bien te donner la connaissance et le talent pour que tu rattrapes les quarante-sept années où tu fus coupée du monde sur l’Archipel de l’Automne, mais ta progression trop rapide pourrait éveiller des soupçons…
   – Je ne fais que retrouver le Savoir de mon père ô Akatosh. Grâce à ton pouvoir d’omniscience, il me suffit d’entendre une seule fois les instructions de mon enseignant pour les retenir, faisant de moi un prodige.
   – Sache que tout ceci ne sera pas éternel… Bientôt, le Temps te sera nécessaire pour apprendre auprès de tes maîtres.
  Ces paroles énigmatiques me laissaient perplexe… Mais la Sagesse du Dieu Dragon étant universellement reconnue, je me doute que c’était pour rendre ma Quête plus glorieuse.

Modifié par Amras Anarion, 10 février 2012 - 18:32.


#19 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 31 décembre 2011 - 14:01

  Rivalité familiale à Blancherive

  Sortant retrouver l’air libre de la Place du Marché, je fus témoin d’une altercation publique entre les deux familles les plus influentes de Blancherive : les Guerriers-Nés et les Grisetoisons. La première est riche et pro-Impérial ; la seconde est pauvre et pro-Sombrage. Deux douzaines de personnes entouraient les protagonistes.

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  M’empesant de rejoindre le lieu de la dispute publique, je vis un Nordique habillé de l’uniforme impérial insulter une vieille dame :
   – Grosse imbécile ! Vous ne savez rien de nos luttes, de nos souffrances… Rien !
   – Rien ? Que faites-vous de mon fils ? Hum ?  Qu’avez-vous fait Thorald ? Vous le considérez comme un vaurien ? Alors ne me parlez pas de souffrance ! répondit-elle au soldat et au noble qui l’accompagnait. Le jeune Guerrier-Né lui répondit :
   – Votre fils est un traître qui a rejoint le camp des Sombrages. En ayant choisi ce camp, il est devenu un ennemi de l’Empire. S’il s’est fait capturer ou tuer en combat, qu’il assume son choix. Alors acceptez sa disparition.
   – Il n’est pas mort ! Je le sens au fond de mon cœur ! Je sais que vous connaissez l’endroit où il est retenu prisonnier, alors arrêtez de me mentir et dites-le moi !
  Olfrid Guerrier-Né, l’homme habillé noblement, répondit :
   – Mon fils, ne perdons pas de temps avec cette vieille chouette sans le sou.
   – Pardon ? répondit l’intéressée. Certes, nous vivons dans la pauvreté, mais au moins notre honneur est intact… et l’un des notre est le meilleur forgeron de tout Bordeciel. Nous sommes l’une des plus anciennes familles de cette ville.
   – Nous aussi, et c’est pour cela que je vous demande d’arrêter de jacasser en public. Sinon, vous pourrez avoir des problèmes avec la Garde.
   –  Non : dites-vous où il est ! Vous avez capturé mon fils !
  Le noble s’énerva :
   –  C’est ça : il est prisonnier dans ma cave ! Regardez les choses en fasse bougre d’ânesse ! Votre fils est mort ! Mort en ayant trahi l’Empire !
  Son fils le calma :
   –  Venez père… Rentrons. Inutile que toute la ville soit au courant de cette altercation.

  Les deux Guerriers-Nés partirent. Une fois que la foule se fut dispersée, j’apostrophai Olfrid dans l’espoir de lui soutirer des informations… Car j’avais envie d’aider la vieille dame.

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   – Bonjour dame elfique. Je m’appelle Olfrid. Je suis le chef du clan des Guerriers-Nés.
   – Pourquoi cette dispute avec les Grisetoisons ?
   – Pour l’or parbleu ! Tout est une question d’or dans ce monde. Vignar Grisetoison nous jalouse, car nous sommes riches, et eux non ! Ils disent qu’ils ont l’honneur, mais ils ne portent que des haillons de mendiant.
   – Pourtant, c’est l’une des plus respectueuses familles de Blancherive ?
   – Oui, je l’avoue. Ils sont là depuis plusieurs générations tout comme nous. Mais Vignar et les siens soutiennent une cause malsaine. Eux s’accrochent aux traditions. Nous, nous descendons d’ancêtres glorieux auteurs de fabuleux faits d’armes…

  Vu que la discussion dérivait, je le quittai. Retrouvant la vieille dame, je lui proposai mon aide, lui avouant que j’étais pour les Sombrages.

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  – Vous me croyez quand je dis que mon Thorald est vivant ? Personne ne me croit ici.
  – Vu l’arrogance des Guerriers-Nés et comment Olfrid a fait dériver ma discussion, j’ai l’impression qu’il me cache quelque chose… Je sens dans son esprit qu’il sait où est votre fils.
   – Louée soient les Dieux ! Enfin quelqu’un qui me croit… Mais chut : les étalages ont des oreilles ! Allons dans mon humble demeure : je vous raconterai tout une fois là-bas.

  Une fois dans sa maison – une habitation pas si modeste que ça – je fus accueilli froidement par Avulstein Grisetoison, hache de guerre brandie.
   – Mère ? Qui est cette inconnue que tu viens de faire rentrer ? Une espionne des Impériaux ?
  Heureusement que Fralia était là pour le calmer.
   – Du calme mon fils et pose cette hache ! C’est une amie qui vient nous aider à retrouver Thorald.

  Rangeant son arme, le guerrier – un peu gêné – se présenta.
   – Bonjour madame. Désolé pour cela, j’espère ne pas vous avoir effrayée… Mais avec ces espions de Guerrier-Né…
   – Ce n’est pas grave. Je comprends votre crainte. Comment-vous appelez-vous ?
   – Avulstein, pour vous servir.
   – Fëalóciel, dame elfique originaire d’Alinor.

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  Après les présentations, Fralia expliqua la situation. Avulstein précisa :
   – Thorald est mon frère. Il se battait pour les Sombrages, mais il a disparu. Tout le monde part du principe qu’il est mort. J’irai bien fouiller la maison des Guerriers-Nés pour chercher une preuve, mais Olfrid a corrompu les Gardes pour qu’ils nous surveillent de près, ce qui fait que nous ne pouvons rien tenter sous peine d’être jetés dans les geôles de Fort-Dragon… Vu que vous êtes nouvelle ici, vous passerez inaperçue. Pouvez-vous vous infiltrer chez eux et trouver cette preuve ? Nous avons besoin de savoir où il est retenu prisonnier !
   – Ce n’est un secret pour personne : Olfrid et les siens travaillent au service de l’Empire. Sachant que mon fils partait rejoindre la Rébellion, ils lui ont tenu un piège et l’ont amené je ne sais où…
   – Une quête d’infiltration ? Cela me tente bien. J’accepte.

  La vieille dame me remercia et me convia à son repas. Durant les victuailles, je lui demandai :
   – Sur la place du marché, vous avez mentionné que l’un des votre et le meilleur forgeron de Bordeciel ? Qui-est-ce ?
   – Il s’agit de mon mari Éorlund : la fierté de notre famille ! Il s’occupe de la légendaire Forgeciel à Jorrvaskr. Si vous voulez en savoir plus, allez le voir. Il est intarissable sur l’art du Forgeage.

  Après ce bon déjeuner, je me rendis devant la maison des Guerriers-Nés non loin. Enlevant mes chaussures pour être plus discrète, j’ajustai bien ma capuche puis bu une potion de Furtivité. En cette fin d’après-midi, les rues de Blancherive étaient bien calmes. Personne ne me voit ? Allons-y !
  Crochetant la porte, cela ne fut pas difficile : les serruriers de Bordeciel étaient bien moins réputés que ceux de Cyrodiil. Je pris soin de la refermer derrière moi, au cas où. Ceci dit, je fus surpris en voyant Idolaf manger dans sa chambre ! Je crains qu’il m’ait entre-aperçue !
   – Hein ? Qui est-là ?

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  Revenant sur mes pas, je me cachais derrière un pilier tout en priant Akatosh. Lorsqu’Idolaf inspecta la salle principale, il ne trouva personne.
   – Étrange… J’aurai juré avec vu l’Elfe de tout à l’heure… Peut-être que j’ai dû rêver…
  Après quoi, il sortit, me laissant la voie libre. Heureusement que j’avais reverrouillé la porte ! La chance était avec moi !

  Profitant de l’instant, je me mis en quête de la preuve demandée par les Grisetoisons. Fouillant la chambre (non sans piller la nourriture présente : celle vendue dans les tavernes est exorbitante), je finis par trouver ce que je voulais dans une pièce annexe verrouillée par une porte vite crochetée.
  C’était une note du Général Tullius. Ah, que je le déteste lui ! Ce mécréant informait ses amis que le dénommé Thorald avait été capturé par le Thalmor et qu’il était maintenant retenu prisonnier dans le Donjon de Nordguet.

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  M’empressant de quitter les lieux et d’en informer Avulstein, ce dernier poussa un cri de dégoût après avoir lui les mots « Donjon de Nordguet ». Paniqué, il sortit un atlas et pointa le lieu. C’était bien ce qu’il craignait.
   – Qu’est ce qui ne va pas ?
   – Par les Divins, c’est à l’autre bout de Bordeciel !
   – Où ça ?
   – Au nord-ouest à sept cents kilomètres d’ici, et en plein dans la Châtellerie de Solitude, fief des Impériaux ! Comment pourrons-nous nous y rendre ?
  En effet, la distance était impressionnante… Un tel voyage ne pourra pas se faire sans préparation…
   – Si j’y allais seule ? Ainsi, vous n’aurez pas besoin de vous consacrer aux préparatifs d’un tel trajet.
   – Non. Il en va de notre honneur d’assister à la libération de mon frère, quel que soit le prix à payer. Tous les Grisetoisons en état de se battre partiront avec vous. Ensemble, nous serons plus forts. Cependant, ce voyage demandera beaucoup de préparation. Il nous faudra des chevaux, de la nourriture et des armes. Le temps de réunir tout cela, ça prendra au moins deux semaines.
   – Pourvu que votre frère soit toujours vivant d’ici là.
   – Je l’espère. Pour les armes, il n’y a pas de problème : mon père les forgera. Pour les chevaux, il nous faudra de l’or. J’espère qu’Éorlund gagnera assez pour nous les acheter. Quant à la nourriture, on pourra réunir les réserves assez vite : les victuailles ne manquent pas à Blancherive.
   – Je suis désolée que votre frère ait été fait prisonnier si loin… Si je trouve un moyen pour vous aider, je vous en ferai part.
   – Merci beaucoup Fëalóciel. Vous avez déjà fait beaucoup pour nous en ramenant cette note du Général Tullius… Revenez dans au moins deux semaines quand nos préparatifs seront prêts. Alors le sang coulera !

  Je pris congé de lui… Sept cents kilomètres ? Cela était énorme en effet. Avec des chevaux, il faudrait compter trois jours de trajet à plein galop pour y arriver ; et sans monture, le compte grimperait à une semaine entière. Voilà la raison pour laquelle je ne voulais pas quitter la Châtellerie de Blancherive pour le moment. Courir des marathons entre la Cité-État, Rivebois et divers donjons était assez fatiguant, bien que très lucratif sur mon endurance. Par conséquent, j’aurai moi-même besoin un cheval si je souhaite les accompagner… Il faudra que j’y songe…

Modifié par Amras Anarion, 09 janvier 2012 - 00:22.


#20 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 08 janvier 2012 - 23:56

  Fabrication de flèches à la forge

  Me baladant à Blancherive, je me demandai bien ce que j’allai faire de ma soirée. C’est alors que sur la place du Vermidor, une voix attira mon attention : un prêtre clamait haut et fort son allégeance à Talos devant sa statue. Je m’empressai de l’apostropher :
   – Bonjour Elfe. Alors vous vous intéressez à Talos le Tout-Puissant ?
   – Oui. Il m’avait béni hier soir.
   – Alors votre cœur est pur contrairement à ces Thalmors et à leur soi-disant Traité de l’Or Blanc : un pur sacrilège. En tant que Prophète, laissez-moi vous raconter l’histoire de ce Dieu…

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  Il m’expliqua que Talos était en fait Tiber Septim. Ça, je le savais. Mais ce qui est nouveau pour moi, ce sont les récits de ses prouesses militaires. Il a acquis le pouvoir de la Voix, ce qui lui a permis d’unifier les hommes et Tamriel. Apparemment, les dons et les exploits de Tiber Septim sont tabous selon la Loi Impériale, ce qui fortifie ma haine envers Titus Mede II.
  Lui demandant qu’est-ce qu’était le pouvoir de la Voix, il me répondit qu’il s’agissait d’une ancienne magie basée sur des mots d’un langage oublié… J’ai entendu dire qu’Ulfric Sombrage avait tué Torygg en usant de ce pouvoir. Il y a-t-il un moyen de l’apprendre ? Heimskr ne put me répondre, n’en sachant pas plus.

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  Flânant ensuite sur la Place du Marché (non sans avoir oublié de prier Talos), je conversai avec un Elfe des Bois du nom d’Anoriath.
   – Vous avez tué tout ce gibier vous-même ?
   – Oui. C’est pour cela que mon frère et moi nous nous sommes spécialisés dans les produits de la chasse. Moi, je vends de la bonne viande sauvage. Lui, il vend du matériel d’archerie. Sa boutique – enfin, la nôtre – se nomme Le Chasseur Ivre. Elle est juste en face du forgeron.
   – Merci.

  J’y fis un tour. Une mercenaire du nom de Jenessa y traînait. Cinq cents septims la journée de recrutement ? Non merci : pas d’échange d’or. Je préfère être accompagnée seulement si des liens d’amitié nous unissent. Quant à l’équipement vendu, il était hors de prix.

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  Passant chez La Guerrière – l’armurerie de la ville – je fis la connaissance avec Ulfberth Ours-Guerrier et sa femme Adrianne, celle qui s’était disputée avec un Guerrier-Né la première fois que j’étais rentrée à Blancherive. Les saluant, je me demandais si je pouvais forger des flèches : celles du Chasseur Ivre étaient exorbitantes. (Trois septims la tige de ferraille, non merci !)
  – Pour cinquante flèches, il vous fait cinq lingots de fers et cinq petits bois. C’est vingt-deux pièces d’or le lingot. Et bien entendu, pour utiliser notre forge, il faut nous acheter quelque chose.
  Cent dix septims les cinquante flèches en les forgeant moi-même, en notant que j’irai chercher le petit bois moi-même ? C’est toujours moins cher que de les acheter toutes prêtes… Et puis, je suis bien contrainte de leur payer un minimum de marchandises pour utiliser leur forge. Déboursant mon or à contrecœur, j’acceptai la transaction.

  Ayant mon minerai en poche, il me fallait trouver un endroit pour couper le bois… La nuit tombait. Me dirigeant vers la ferme la plus proche de Blancherive, j’eus le malheur de voir le billot occupé par un paysan. Il me fit patienter une demi-heure avant de libérer la place, ce qui m’a bien énervée.

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  M’empressant de couper mon bois et de revenir à la forge, je pus enfin obtenir mes cinquante flèches. De quoi tenir pour le donjon que je prévois de faire demain. En attendant, direction l’auberge pour une bonne nuit de sommeil. M’appréciant bien, Hulda m’offrit gracieusement la chambre pour aujourd’hui.

Modifié par Amras Anarion, 09 janvier 2012 - 00:23.


#21 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 09 janvier 2012 - 00:21

  Fredas 21 Vifazur, 201ème année de la 4ème Ère

  Chasse aux bandits sous le clair de lune

  Lorsque mon besoin elfique de sommeil fut comblé, Masser venait juste de franchir son zénith. En effet, je m’étais couchée tôt hier soir. Une longue journée m’attendait, et j’avais hâte de la commencer.
  En quête d’une aventure, je lis la note qu’on m’avait donnée au Géant Endormi : elle me rappela qu’un Chef des Bandits se cachant au Camp de la Lune Silencieuse avait sa tête mise à prix pour cent septims. Vérifiant ma carte, je vis que l’endroit était à deux douzaines de kilomètres de Blancherive… Allons-y !

  Parcourant avec joie la toundra de Blancherive, la distance fut couverte en deux heures. Sur le chemin, j’aperçus au loin un campement de Géant et deux Mammouths, mais là n’était point ma destination. Ceci dit, les paysages de Bordeciel demeuraient très beaux.

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  Alors que l’aube n’était pas encore arrivée, je finis par atteindre mon but : une ruine nordique. Cependant, mes sens furent vite en alerte : deux bandits conversaient à l’entrée des décombres. Je m’immobilisai et les observai. Lorsque leur discussion prit fin, l’un d’eux partit en quête de gibier tandis que l’autre retournait au bivouac. Une occasion en or !

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  Prenant discrètement en chasse le chasseur, je pris plaisir à lui décrocher une flèche dans le dos. Cependant, j’aurai dû attendre qu’il se fût un peu plus éloigné du campement : hurlant à plein poumons, ses cris d’alerte étaient à portée de voix de ses confrères.

  M’empressant de l’achever promptement, trois de ses amis arrivèrent, dont une magicienne. Rentrant au cœur de la bataille, il fallait que je me protège.
   – Caivo Nornova !
  La sorcière, épaulée par ses deux archers, répliqua :
  – Ringa Náca !
  Me mettant à couvert derrière un rocher, je dus faire preuve de prouesses magiques pour m’en sortir. Accroupie, j’attendis que l’un des bandits vienne me rejoindre dans ma cachette. Une fois dans mon angle de vue, je lui infligeai un bon coup d’épée, mais il ne mourra point.
   – Par ici ! Elle est là !

   Étant débusquée, je sprintai en direction d’un petit bâtiment en ruines, non sans recevoir quelques pics de glace, ce qui me contraignit à me soigner. Cette magicienne était trop dangereuse, mais je ne pouvais l’attendre à cause de ses deux gardes du corps. Il me fallait faire diversion :
  – Tuormë !
  Un des deux archers prit le sort de plein fouet. Qu’Akatosh m’aide désormais à triompher de cette sorcière :
  – Tinwi !
  – Ringa Náca !
  Malgré la tempête de neige qui s’abattait sur mon corps, ma volonté ne faillit point. Sachant que la foudre la videra de son Mana, elle sera vite à ma merci. Lorsque cela vint, je l’engageai au corps à corps sans plus tarder. Mes assauts furieux l’achevèrent rapidement. Après quoi, je me soignai, prête à envoyer à Sovngarde mes deux derniers ennemis.

  Les deux archers ayant retrouvé leurs esprits, ils changèrent de tactique et se cachèrent derrière des rochers. J’en fis de même. Un véritable échange de tirs embusqués s’ensuivit. Peu de flèches atteignirent leur objectif, et il en fut de même pour mes sorts. Cependant, je ne pouvais me mettre à découvert sous peine de recevoir un trait en pleine tête… Une idée me traversa l’esprit :
  – Airellë Melvëava !

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  Un loup fantomatique apparut à mes côtés. Chargeant les deux bandits, il détourna leur attention de moi. C’était tout ce que j’attendais : épée et bouclier brandis, je bondis de ma cachette et fracassai sauvagement les deux bandits tout en les noyant de flammes. Heureusement que j’avais acheté le sort de Conjuration de Familier à Farengar.
  – Épique combat ma fille ! me fit part Akatosh.

  Fouillant le corps de mes trois victimes, je me rassasiai et pris une heure de repos. Lorsque le soleil finit par apparaître, j’estimai qu’il était temps de se diriger au sommet des ruines. Une fois en haut, je découvris une sorte de forge en plein air… Mais pas n’importe laquelle : une Forge Lunaire !

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  Deux Argoniens et un Impérial s’affairaient à la fonderie. Voulant les apostropher, ils se révélèrent immédiatement hostiles ! Deux d’entre eux étaient guerriers et le troisième se révéla être un redoutable magicien.

  Étant beaucoup trop forts, je fuyais hors des ruines, m’engageant dans une véritable partie de cache-cache.
  – Où êtes-vous ? Rendez-vous ! Vous n’avez aucune chance !
  Le bandit apparut dans mon angle de tir. Et une flèche dans le genou !
  – Vite, ici !
  Le magicien Impérial chargea.
  – Ringa Náca !
  Encore du froid ! J’en ai eu ma dose aujourd’hui !

  En ayant assez de me voir cachée partout, les trois ennemis rentrèrent dans une rage folle et me poursuivirent à tout vent. Impossible de les distancer ! Je m’engageai dans la toundra, espérant que la nature me vînt en aide.
  Kynareth entendit mon appel. Deux Mammouths arrivèrent, détournant l’attention des bandits. Une minute plus tard, mes trois ennemis furent envoyés en Oblivion et les grosses bêtes partirent. Leur force fut impressionnante ! Si jamais ces monstres venaient à m’attaquer, il faudra que je sois prudente.

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  Remontant à la forge (non sans avoir oublié de fouiller les corps piétinés par les pachydermes), je trouvai un beau butin : des masses enchantées par un sort de dégâts lunaires, un livre de Talent m’apprenant comment fabriquer une armure légère et quelques lingots. De quoi améliorer un peu plus mon artisanat.
  Ceci dit, je n’avais toujours pas trouvé l’endroit où se terrait le Chef des Bandits… Fouillant les alentours, je tombai sur une trappe. Un passage secret ? Allons-y.

  L’endroit où je me trouvai se révéla être la fin du donjon. Le Chef des Bandits – qui n’avait pas remarqué mon intrusion – était à l’entrée de cette pièce, dos vers moi. Quelle chance ! Ne s’attendant pas à être attaqué par l’arrière, je lui mis majestueusement une belle flèche dans la nuque à bout portant, ni plus, ni moins. Sa mort me récompensa d’un très beau bouclier elfique.

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  Quant à ses acolytes, déboussolés par la mort de leur leader, ils furent vite expédiés de vie à trépas. Je n’aurais plus qu’à réclamer ma prime à Proventus Avenicci.


  Remettant à plus tard ma visite de Blancherive, je me rendis à Rivebois, non sans chasser un élan sur le chemin, histoire d’avoir mon repas. Une fois à destination, ce fut le crépuscule. Pas étonnant après soixante-dix kilomètres de course ! J’aurais vraiment besoin d’un cheval… En tout cas, les Gardes de Blancherive étaient déjà en poste à Rivebois, ce qui me rassura.

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  Me dirigeant chez Hod, je pris un bon repas. Expérimentant les nouvelles recettes d’Arcadia, je fus surprise par la puissance de certains ragoûts et friandises…
  Enfin vint le moment de me glisser sous de chaudes couvertures, sombrant dans un sommeil profond et apaisant… Mes jambes endolories n’attendaient que cela après de si longues distances parcourues… Il me faudra une monture…


#22 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 09 janvier 2012 - 00:23

Chapitre IV : L’Ascension divine

Ainsi, Akatosh convoquera l’Élue au sommet de la Gorge du Monde. Aidée par les vents de Kynareth, la Fille de Dragon affrontera les dangers de la route et réussira l’ascension. Jugée digne par le Dieu du Temps, l’étendue de ses pouvoirs et sa raison d’être lui seront révélées.

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  Loredas 22 Vifazur, 201ème année de la 4ème Ère

  En quête d’un compagnon à Rivebois

  Tandis que je m’imaginais en train d’enjamber un cheval, ma pensée inconsciente me fit chevaucher un Dragon doré. Dans mon esprit, il me révéla qu’il devait me conduire vers un lieu important. Prenant son envol à proximité d’Helgen, il prit la direction de la plus haute montagne de Bordeciel : celle qui s’élevait juste au-dessus de Rivebois. Une fois là-haut, il me déposa. C’est alors qu’Akatosh me parla :
  – Fëalóciel, viens me rejoindre au sommet de la Gorge du Monde. Une fois l’ascension accomplie, tu méditeras afin que je puisse te révéler un secret…
  – Comment pourrai-je atteindre le sommet ? D’après les légendes, il y a presque huit mille mètres d’altitude et le froid y est extrême. Aucun mortel ne peut y survivre.
  – Je te bénirai ma fille. N’aie crainte concernant l’air et le froid. Ton pied sera léger. Sur ton chemin, trouve une statue de Talos afin que je puisse te sanctifier. Par la suite, seule, tu graviras la montagne hors des sentiers battus.

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  Me réveillant, je compris ce que j’avais à faire : telle était la volonté du Divin. Cependant, je ne pourrai réussir seule… Du moins pour le début du trajet. Akatosh avait bien dit que je devrai être seule après avoir trouvé la statue de Talos. Mais avant…
  C’est décidé : j’irai faire appel à un compagnon pour cette Quête divine. J’espère que Faendal sera d’accord…

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  Quittant la demeure de Gerdur de bon matin, je souris à l’idée de voir les enfants s’amuser à Rivebois. Croisant Faendal non loin de là, je le saluai et le proposai de me suivre dans mes aventures.
  – Cela serait un honneur de t’accompagner dans ce périple ma sœur. Après ce que tu as fait pour moi, je te suivrai n’importe où. Je te demanderai une chose en échange : que notre butin soit partagé… Disons que cela sera ma récompense après tout ce temps passé à tirer à l’arc avec toi.
  – Justement : si nous allons nous entraîner un peu plus, histoire de nous échauffer avant notre départ ?
  – Toujours aussi avide de connaissance, hein ? Mais avant, promets-moi de m’offrir ce dont j’ai toujours rêvé en tant qu’Elfe : une armure complète digne de ma race ainsi qu’un arc et une dague, toutes forgées dans le vif-argent. Mes chasses et mon travail à la scierie de Rivebois ne m’ont jamais permis de gagner assez pour un tel équipement. Je dois me contenter de vêtements en cuir et d’un arc de chasse. C’est aussi la raison pour laquelle je n’ai jamais osé partir à l’aventure…
  – Je te comprends tout à fait. Les prix des marchands sont exorbitants. D’après les quelques articles que j’ai vu à Blancherive, une pièce d’équipement elfique coûte vers les mille septims, et cela est doublé pour du verre. La seule chose en vif-argent que j’ai pu acquérir, c’est ce bouclier.
  Faendal semblait émerveillé par mon écu elfique.
  – Tu l’as acheté ?
  – Non, je n’en avais pas les moyens. C’est lors d’une excursion dans un donjon que j’ai pu l’arracher des mains d’un Chef Bandit…

  Après avoir résumé mon escarmouche contre les bandits, Faendal devint tout excité. Je me doutais qu’il me jalousait.
  – Tu es partie à l’aventure et tu as vaincu ces hors-la-loi à toi toute seule ? Comment cela s’est-il passé ?

  Afin d’assouvir sa curiosité, je lui racontai l’intégralité de mon périple au Campement de la Lune Silencieuse et les tactiques que j’ai employées pour survivre à cette épreuve. Rassuré par mes prouesses de combat, Faendal devint encore plus motivé pour explorer la Gorge du Monde.
  – Et si nous allons nous entraîner sous ce beau soleil ? suggéra l’Elfe Sylvain.
  – D’accord. À défaut d’avoir un meilleur équipement à te donner, j’utiliserai mes compétences de Forgeage pour améliorer le tien afin de te remercier.
  – C’est avec plaisir que j’accepte ton offre. Maintenant, partons dans les bois alentours et chassons toute la matinée !

  Après ce énième cours d’archerie offert gracieusement par l’Elfe, midi arriva rapidement. Nous nous dépêchâmes de rejoindre la forge de Rivebois.

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  Sous l’œil bienveillant d’Alvor et de quelques enfants curieux, je fis fructifier les matières premières acquises au Camp de la Lune Silencieuse et améliorai mon équipement. Conformément à ma promesse, j’en fis de même avec le barda de Faendal en remerciement de son entraînement.

  Une fois mes mains lavées du charbon de la forge, je me rendis au Marché de Rivebois afin de me délester de mon butin inutile, non sans avoir un peu amélioré mon Éloquence. Ceci dit, il me restait un très long chemin à faire si je ne voulais plus me faire plumer par ces marchands et espérer acquérir un équipement elfique à un prix raisonnable… au moins de le forger moi-même !

Modifié par Amras Anarion, 11 janvier 2012 - 19:24.


#23 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 11 janvier 2012 - 19:19

  Les Thalmors contre l’Hérétique Draconique

  L’heure du départ sonna. Expliquant précisément mes intentions à l’Elfe des Bois, il me déclara :
  – N’aies crainte : je te suivrai aussi loin que mes capacités me le permettront. Dès que le froid sera trop intense, je m’arrêterai et t’attendrai. Gravir le plus haut sommet de Bordeciel me renforcera et me permettra de connaitre mes limites.
  – Je te remercie mon frère. De toutes manières, la fin de mon ascension devra être accomplie seule. Partageons nos potions et allons-y.

  Rassurée par le fait qu’il me protégera au pied de la montagne – zone il y aura très probablement des ennemis contrairement aux hautes altitudes inhospitalières – nous partîmes par le petit chemin Est de Rivebois : un raccourci selon Faendal.


  Après une heure de route, nous campâmes au crépuscule. L’Elfe m’appris une ultime technique de tir à l’arc.

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  – Voici comment utiliser l’Œil de Lynx. Tu concentres ton énergie sur ton regard, ce qui te permettra de te focaliser sur ta cible. Avec de l’entraînement, tu auras même l’impression que le temps s’écoule moins vite.
  – Merci Faendal. Au fait, que sais-tu de la Gorge du Monde ?
  – D’après ce qu’on en dit, il s’agirait du plus haut sommet de Tamriel et il s’élèverait à presque huit mille mètres d’altitude. Rivebois – située mille mètres au-dessus du niveau de la mer – fait pâle figure. Mais si cette montagne est connue, c’est plus pour son monastère perché aux deux tiers de sa hauteur : le Haut Hrothgar. On s’y rend par un mythique escalier de sept mille marches qui commencerait à proximité de Fort-Ivar, à quelques dizaines de kilomètres de là. Je compterai bien deux jours pour atteindre cette ville puis un autre jour pour gravir les marches. Sache que les marches du Haut Hrothgar sont à l’échelle des Nordiques : hautes, larges et taillées à même la montagne ! Le dénivelé entre la première et la dernière est d’au moins deux mille mètres. J’ignore si je serai capable d’atteindre le monastère… Si j’y arrive, ça sera un exploit.
  – Impossible de gravir la montagne de flanc ? Car d’après ma carte, cette ville est bien loin…
  L’Elfe des Bois observa mon atlas et pointa un endroit sur la pente Sud du mont.
  – Le chemin des sept milles marches passe par là d’après mes souvenirs. Peut-être qu’on gagnera un jour de marche en coupant par ici.
  – Tentons ce raccourci alors.


  Une fois rassasiés, nous reprîmes la route alors que la nuit était tombée. C’est alors que nous aperçûmes trois Thalmors devant nous. Ils semblaient chercher quelque chose… Amis ou ennemis ? Consultant Akatosh, il me donna la réponse :
  – Ils savent déjà qui tu es : c’est toi qu’ils recherchent justement… Les vaincre sera extrêmement difficile mais nécessaire si tu veux poursuivre ta route. Rassemble ton courage et ne crains pas la mort ma Fille.
  – Et concernant mon compagnon ? Le protègeras-tu ?
  – Je le préserverai des Ailes de la Mort tout comme toi.

  Sans plus tarder, je prévins Faendal du danger et lui fit part de ma stratégie, rassurée par les dires de ma divinité protectrice.
  – On les prend à revers, puis on les arrose de flèches tout en gardant nos distances.
  – Et s’ils sont trop forts ? Ce sont des Thalmors tout de même ! Leur cruauté est crainte des Nordiques eux-mêmes !
  – Nous ne pourrons les éviter, alors surmontons notre peur… Voici ce que je te demande : essaye de les distraire en essayant de les semer. Joue sur la défensive et fais jouer le temps en notre faveur. Ah… Et une dernière chose : ne crains par la mort. Akatosh nous protège.
  – Je n’ai jamais prié les Divins… Mais puisque tu es à mes côtés, je veux bien essayer de croire en ton Dieu…

  C’était la première fois qu’il allait combattre à mes côtés. Bien qu’il doutât de ma dernière phrase et que son moral ne semblait pas optimal face à de tels adversaires, il m’était loyal et se sentait prêt à m’accompagner pendant l’assaut.
  – Allons-y !

  Pistant discrètement les trois Thalmors, j’armai mon arc. Akatosh me prévint de ne pas m’approcher plus. Sinon, ils détecteront ma présence.
  – Ils sont encore à cent mètres. Je ne peux vraiment pas m’avancer un peu plus ?
  – N’oublie pas qu’ils te cherchent et qu’ils sont en alerte. Aie confiance en ta flèche. N’oublie pas que ce Faendal t’a enseigné. Si je veille à ce que tu puisses recevoir gracieusement de tels entrainements, c’est pour m’assurer que tu puisses triompher et ainsi accomplir ta destinée…

  Respirant un bon coup, j’usai de l’Œil de Lynx afin de focaliser mon regard. Décochant ma flèche avec foi, elle atteignit sa cible, portée par les vents de Kynareth. Merci ô Divins et Faendal !
  La réaction des Thalmors ne tarda pas :
  – On nous attaque !
  – Tulcénë Cuilion ! …Là, des ennemis derrière nous ! Caivo Angaina !

  Comment ont-ils fait pour savoir où j’étais cachée ? Je m’étais mise à couvert derrière un rocher après le tir.
  – Ils ont utilisé la Détection des Vivants me fit remarquer Akatosh. Prépare-toi, car ce sont de puissants Sorciers.

  La bataille commença. Je reçus en pleine face un éclair, me contraignant à me soigner dès le début. Avalant hâtivement les bonbons d’Elsweyr que j’avais préparés chez Hod, leurs bienfaits en Mana et en Santé me furent salutaires.
  – Caivo Nornova ! criai-je pour préserver mon corps.

  Lorsque mes ennemis m’engagèrent au corps-à-corps, leur chef déclara :
  – Te voilà enfin Fëalóciel, fille d’Elenwen la Félonne de Talos !
  Akatosh avait raison : ils connaissaient déjà mon nom.
  – Comment savez-vous qui je suis ?
  – Il y a cent soixante-seize saisons, toi et tes parents avez souillé le Temple d’Auriel. Pendant tout ce temps, nous t’avons recherchée, toi, l’Hérétique Draconique ! Bien que tu aies échappé à deux reprises aux griffes de la Garde Impériale, cela ne sera pas le cas face à nous ! Tu es à notre merci !
  – Comment le savez-vous ? Qui êtes-vous ?
  – Suite au sacrilège que toi et tes parents avez commis, tu es sous le coup d’un Arrêt de Mort Aldmeri décrété par Naarifin, et nous allons l’exécuter. Par la volonté éternelle d’Auriel et de notre ancien Roi, craint la colère des Justiciars Thalmors !

  Akatosh s’offensa de ce blasphème :
  – Fëalóciel, fais regretter leurs paroles à ces infidèles. On n’utilise pas impunément mon nom à des fins malsaines !
  – Avec plaisir ! lui répondis-je mentalement.

  Dégainant la Masse lunaire que j’avais trouvée au Camp de la Lune Silencieuse, je répliquai :
  – Craignez le pouvoir du Dieu Dragon et de Talos traîtres à votre race ! Je ne crains par la mort !
  – C’est toi la traîtresse Hérétique Draconique !
  – Tinwi ! lançai-je avec une main.
  Le sort n’affecta que peu la Justiciar.

  Oh, une Novice en Destruction ! railla la Haute-Elfe. Je vais te montrer ce qu’est un vrai sort de Foudre ! Ítar Hostala !
  – Ma Fille ne trépassera point !
  Ainsi, le Pouvoir Temporel d’Akatosh empêcha le sort mortel de me frapper.

  – Qui a parlé ? Comment as-tu pu esquiver mon sort ? Tu étais juste devant moi !

  Jaillissant du rocher sous lequel je m’étais cachée, je répliquai :
  – Sache qu’Akatosh – ou Auriel dans votre langue – me protège.
  – Hérétique ! Tu oses salir le nom de notre Dieu ! Nyaaah !
  – Estónë ! clamai-je à nouveau tout en esquivant un autre sort de Foudre.
  Le coup de dague m’avait écorchée. Heureusement que j’avais lancé Corps de Chêne.

  Évitant tous leurs sorts qui m’auraient tuée en un coup avec la grâce d’Akatosh, je rengainai ma masse puis leur lançai :
  – Une dernière chose chers Justiciars : je ne suis pas Novice, mais Apprentie en magie, et je sais utiliser mes deux mains pour la rendre beaucoup plus puissante ! Tinwi !
  – Urgrrr !

  Malgré ses coups de dagues désespérés, ma volonté ne faillit point. L’accablant sans fin de mes éclairs, je réussis à lui siphonner tout son Mana !
  – Altmers, venez m’aider !

  Sans le faire exprès, je venais de sauver la vie à Faendal qui se trouvait encerclé par les deux autres Justiciars et dans un état critique à ce moment-là.
  – Nous arrivons maîtresse !

  À trois contre un, je n’avais aucune chose. Usant de la bonne vieille méthode qui consistait à frapper puis à courir, je me réfugiai sur les hauteurs. Étant en simple robe et eux en armure, j’arrivai facilement à les distancer.
  – Viens par-là traîtresse !

  M’accroupissant derrières des fourrés, deux des trois Thalmors me perdirent de vue. Ce fut l’occasion d’en prendre un en embuscade et de lui asséner un sérieux coup de Masse lunaire. Il répliqua par un sort de Feu (que j’esquivai une fois de plus) et un coup de dague (que je me pris). Reprenant mes distances tout en me soignant avec des potions, je passai à l’arc.

  – Leurs sorts sont quasiment impossibles à éviter au corps-à-corps, ce qui m’oblige à user du Pouvoir Temporel d’Akatosh à tout vent. Il me faut toujours combattre à côté d’un rocher qui peut me servir d’abri, pensais-je.
  – Va soutenir Faendal. Il a besoin de ton aide !

  L’avertissement du Dieu Dragon sonna comme un coup de fouet ! Je l’avais oublié !
  – Faendal, es-tu là ?
  Lorsque je le trouvai, je le vis s’écouler. Non !
  C’est alors que le coup de grâce porté par l’un des Thalmors passa à travers lui sans le blesser.
  – J’ai décidé de le faire passer hors du Temps. Il sera ignoré des Justiciars pendant un moment.

  Les Thalmors poussèrent un juron face à ce miracle.
  – Je ne peux le blesser !
  – Ignore-le imbécile ! À terre, il n’est plus une menace ! C’est elle que nous voulons !
  – Toi… cria leur chef avec rage…

  Trois éclairs foncèrent vers moi. Tous me manquèrent.
  – Tu te soignes, tu esquives tout ! Mais quelle chance insolente tu as ! jura l’un des Thalmors.

  Gardant autant que possible mes distances tout en tentant de les isoler, je leur assénais un coup de masse ou une flèche seulement lorsque j’étais sûr de pouvoir survivre à l’une de leurs contre-attaques.

  Exaspéré, l’un finit par commettre l’erreur de me rejoindre seul sur mon tumulus. Tandis qu’il s’avançait vers moi, je le vidais de son Mana avec mon sort d’Étincelles. Lorsqu’il m’engagea au corps-à-corps, il n’avait plus de Magicka pour m’infliger un éclair mortel. Un duel épique s’engagea. Je le dominai avec ma Masse lunaire et mon Bouclier elfique.
  – Tu as sali le nom d’Akatosh et souillé l’honneur de ta race !
  – Pitié, non !
  Je lui explosai le crâne avec ma masse. Les deux autres arrivèrent trop tard pour l’épauler.

  – Saleté de vermine ! Tu vas voir de quel bois je me chauffe ! Airellë Animova Rinítava !

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  La Justiciar avait invoqué un Atronach de Foudre, le plus puissant des Golems élémentaires. Je n’avais aucune chance de le tuer. C’est alors que je voulus crier. Il ne se passa rien, mais l’onde désordonnée de Magicka qui en jaillit fit douter mes ennemis durant une seconde.
  – Attaque cette renégate ma créature !
  – Nurmea Sandas !

  Je contrai la foudre mortel de l’Atronach. Faisant appel à mon pouvoir Régalien, une course folle s’engagea. Alors Faendal se leva, de nouveau en plein forme.
  – Je le renvoie dans le Temps. Tu auras besoin de son aide.

  En effet, l’Elfe des Bois put distraire l’Atronach et son invocateur, me permettant d’affronter en combat singulier le Thalmor restant.
  – Tu vas brûler Hérétique !
  – Tinwi !
  – Ítar Hostala !


  Une fois de plus, mon ennemi ragea à l’idée d’avoir encore manqué sa cible, ce qui ne fut pas mon cas. N’ayant plus de Mana pour m’achever, le Justiciar m’attaqua à la mêlée et usa de son pouvoir de Haut-Elfe pour restaurer sa Magicka.
  Je savais qu’il ne fallait surtout pas lui laisser reconstituer ses réserves de Magie vu que je le combattais en terrain découvert. Alors j’ingurgitai mes dernières potions renforçant ma régénération de Mana afin d’être toujours prête à le foudroyer au moment importun.
  – Attention : il est sur le point de pouvoir incanter ! me prévint Akatosh.
  – Tinwi !

  Grâce aux prédictions de mon Dieu, jamais mon ennemi ne put réunir suffisamment de Mana pour lancer son sort. Cela me permit de l’avoir à l’usure. Heureusement que la Masse lunaire infligeait des dégâts supplémentaires grâce à la lumière de Masser, car leur charme du Corps de Fer était difficile à percer.

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  Lorsque le Haut-Elfe – achevé par mes mains étincelantes – rendit son dernier souffle, je me retournai et fus surprise de voir un éclair passer à un mètre de moi.
  – Faendal est de nouveau hors du Temps. Maintenant qu’il ne te reste plus qu’un adversaire, tu devrais pouvoir triompher seule.

  Il me fallait distancer son Atronach de Foudre. Sautant en contrebas du chemin, je me blessai lors de ma chute. Qu’à cela ne tienne : mon ennemie perdit ma trace !

  M’accroupissant, je me soignai discrètement. Lorsque que la chef Thalmor apparut, je savais qu’elle était affaiblie par mon premier accrochage. Et vu le nombre de flèche cassées qui parsemait son armure, j’en déduis que Faendal l’avait bien amochée.
  – Ítar Hostala !
  – Tinwi !


  Cela sera sa dernière incantation. Lui faisant subir le même sort que ma précédente victime, elle fut contrainte d’affronter son « Hérétique Draconique » au corps-à-corps. La Thalmor fit de la résistance en ingurgitant une ultime potion de soin, mais elle n’eut le droit à aucune pitié de ma part. Ainsi fut la volonté d’Akatosh.

  Dépouillant ma victime, je trouvai sur son corps une note avec le sceau de l’ambassade du Thalmor.

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  – L’Hérétique Draconique ?
  Lisant le parchemin, j’appris que j’étais une menace majeure pour le Thalmor et que je devais être « anéantie » par tous les moyens.
  Au verso, je lus une mise en garde comme quoi, il serait très probable que je sois protégée par des pouvoirs surnaturels. Et il eut ceci :

  Fëalóciel a échappé à l’embuscade que les Impériaux ont menée aux Ruines Ayléides de Rielle après leur avoir indiqué qu’un Culte de Talos serait rendu à cette endroit. L’hommage interdit ayant eu lieu, nous avons maintenant la preuve qu’elle est bel et bien l’Hérétique Draconique. D’après les Écrits, elle représente un grand danger pour notre suprématie en Bordeciel et mettra en péril notre autorité.
  La Prophétie mentionnait qu’en cas d’échec de son arrestation à Rielle, Fëalóciel fuirait à Bordeciel et aiderait les Sombrages. Par conséquent, nous avons organisé avec les Impériaux une autre embuscade le lendemain même au sud d’Helgen. D’une pierre deux coups, l’Hérétique Draconique fut arrêtée en même temps que le Jarl de Vendeaume. Prétextant qu’elle allait rejoindre la Rébellion, cela suffit pour que les Impériaux la condamne à mort. Cependant, à cause de l’arrivée d’un Dragon dont elle tire sa force, elle s’est encore échappée.
  Selon nos espions, elle rôde actuellement dans la Châtellerie de Blancherive. Il est vital qu’elle soit neutralisée avant qu’elle ne devienne trop forte. La raison de sa mort devra rester secrète, même auprès des Impériaux.

Rulindil



  « Un Dragon dont elle tire sa force » ? Akatosh devra m’éclairer sur cette question.
  – Pas avant que tu n’aies accomplie ton ascension ma Fille…

  Cependant, je n’osai imaginer le sort qu’ils ont réservé à ma mère. C’était donc eux qui étaient derrière ces embuscades ? Ralof disait vrai : le Thalmor sème la discorde. Il doit être arrêté !
  Pour quelle raison voulaient-ils ma mort à tout prix ? Tant de questions que je me posais… Il me fallait gravir la Gorge du Monde au plus vite pour avoir ces réponses !
  En tout cas, je me jurai de tuer chaque membre du Thalmor que je croiserai. Avulstein et ma mère avaient raison de les craindre. Ils ont plongé ma race vers la déchéance.


  Partant à la recherche de Faendal, il me fallut un quart d’heure pour le retrouver. En effet, il s’était soigneusement caché derrière un rocher et demeurait tout tremblant.
  – Fëalóciel, c’est toi ?
  – N’aie crainte. Que s’est-il passé ?

Le soutenant, il se leva avec difficulté.
  – Ces Thalmors, ils ont failli me tuer à plusieurs reprises. Mais à chaque fois que je voyais la mort venir, je fus comme emporté dans un autre monde pendant quelques temps, plongé dans l’inconscience. Lorsque je retrouvai mes esprits, je me retrouvai en pleine forme, toujours aux griffes de ces Justiciars. Ce fut un cauchemar qui n’en finissait jamais.
  – Tout est fini maintenant. Ils sont morts.
  – Pourtant, ils étaient bien plus forts que nous. Tu les as vaincus ?
  – Oui. Grâce à ton aide, j’ai pu les isoler et en venir à bout. Je te remercie mon frère.
  – Pourquoi ai-je survécu ?
  – C’est grâce à Akatosh qui t’a protégé. Ce que tu as vécu est un peu mon quotidien pour tout t’avouer… Crois-tu en lui et en Talos maintenant ?

  Il rougit. Tant de souffrances dans ce combat insurmontable, mais il demeurait toujours en vie et sans la moindre blessure.
  – C’est un miracle !
  – Oui.
  Je le laissai reprendre ses esprits quelques temps…
  – Maintenant que tu t’es remis du choc, poursuivons notre route. La nuit avance, et il nous sera difficile de trouver une auberge sur ces routes perdues.


  Ainsi, nous reprîmes la route en direction d’Helgen, trottant joyeusement dans la nature sans rencontrer le moindre ennemi. Sur le chemin, je répondis aux questions de l’Elfe des Bois, abreuvant sa curiosité concernant mes pouvoirs et ma protection divine.

  Minuit arriva lorsque nous atteignîmes Helgen, mais il n’y avait nulle endroit où dormir : tout avait brûlé !

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  Continuant notre chemin, nous suivîmes un long chemin ascendant pendant trois heures sur la face Sud du Haut Hrothgar. Un blizzard se leva.
  – J’ignore à quelle altitude nous sommes, mais nous ne sommes pas loin des trois mille mètres. Je commence à avoir du mal à respirer. Le sommeil m’alourdit et le froid m’entaille ! se plaignit Faendal.
  – Ô Akatosh, viens-nous en aide comme tu m’as soutenue lorsque je suis arrivée en Bordeciel ! clamai-je.
  Ma prière fut exaucée. Le Dieu Dragon nous bénit afin de nous préserver du froid et de la rareté de l’air. De plus, nous vîmes une lumière à gauche du chemin !
  – Un feu de camp ! Nous sommes sauvés.

  Oubliant nos souffrances, nous atteignîmes la source de chaleur cent mètres plus loin. C’était le Camp des Sombrages d’Épervine. Lorsque je leur montrais l’équipement Thalmor tâché de sang, ils comprirent immédiatement que nous étions des alliés. Le gîte et le couvert nous furent offerts sans hésitation. De plus, le forgeron de la division acheta avec plaisir l’équipement des Justiciars, à l’exception de deux paires de brassières elfiques légères que je gardai pour moi et Faendal.

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  Lorsque je m’endormis, je fus heureuse d’être à l’abri de cette tempête de neige… Mais il semblerait qu’elle se soit arrêtée…

Modifié par Amras Anarion, 12 janvier 2012 - 00:08.


#24 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 15 janvier 2012 - 02:34

  Sundas 23 Vifazur, 201ème année de la 4ème Ère

  Les mercenaires d’Olfrid Guerrier-Né

  Durant cette courte nuit, je fis un nouveau rêve mystique avec Akatosh.
  – Ô ma fille au Sang de Dragon, un nouveau jour se lève. Pour réussir l’épreuve, tu devras atteindre le sommet de la Gorge du Monde aujourd’hui même avant le coucher du soleil.
  – Comment cela me sera possible en une journée ? Il m’a fallu une nuit entière pour atteindre ce camp et je ne suis même pas à la moitié du chemin.
  – La rapidité est la clé de cette quête. Ne t’attardes pas si tu veux arriver à l’heure, car ne pas atteindre le sommet avant le crépuscule sera synonyme d’échec. Tu dois prouver que tu es digne du sang qui coule dans tes veines.
  – Si j’échoue, que se passera-il ?
  – Tu n’échoueras point, car je t’aiderai Fëalóciel. Pour ta première visite de la montagne sacrée, tu ne craindras ni le froid, ni la rareté de l’air. Il en sera de même pour ton compagnon. Tel l’air, voyage léger par-delà les nuages et accomplis l’ascension la plus rapide du Haut Hrothgar que Nirn n’ai jamais vue. Coupes à travers la montagne, puis va jusqu’au Monastère de la Voix où tu devras continuer seule par la suite. N’oublie pas : la statue du digne Talos te permettra de trouver ton chemin par-delà le temple du Haut Hrothgar.
  Akatosh murmura une incantation dans un ancien langage. Il insuffla à moi et à Faendal le Souffle de Kynareth et la Chaleur Draconique.
  – Mon don durera jusqu’à la nuit noire. Maintenant, va ma fille ! Je t’attendrai au sommet de la montagne sacrée.

  Le rêve s’acheva sur une explosion lumineuse qui me réveilla. Une douce chaleur brûlait dans mon corps et ma respiration était détendue. Durant quelques secondes, je m’étais crue dans le lit de La Jument Pavoisée, mais les frappes d’un marteau sur une enclume me rappelèrent que je me trouvais dans un camp de Sombrages à trois mille mètres d’altitude.

  – Debout Faendal ! Un long chemin nous attend aujourd’hui.
  – Hein ? Quoi ? Le soleil vient à peine de se lever, marmonna l’Elfe des Bois tout en bâillant.
  – Tu es un Elfe. Quatre heures de sommeil te suffisent, non ?
  – Bien entendu. Mais la journée d’hier fut tellement riche en émotions que j’aurai aimé dormir un peu plus… Quelle douce chaleur, je me sens bien…

  Lui infligeant un coup de pied dans le dos pour le forcer à se lever, je lui fis remarquer que grâce à bien-être d’origine divine, il n’aura pas à craindre le froid et l’altitude.
  – Quoi ? Ah oui, nous sommes montés si haut ? J’avais l’impression d’être encore à Rivebois…
  – Et pourtant, nous avons déjà accompli le tiers de l’ascension de la Gorge du Monde.

  Tout en se frottant les yeux, Faendal fut surpris de ne pas avoir froid alors qu’il neigeait légèrement. Pour être plus précis, nous étions au cœur d’un nuage givreux.
  – Quelle purée de pois ! pesta un Sombrage. On ne voit pas à plus de cinquante mètres, et ça caille !
  – Tu es un Nordique, non ? Les Nordiques ne craignent pas le froid ! lui fit remarquer son compagnon.

  Cela m’amusa de savoir que sans être une Nordique, je ne sentais nullement le givre me mordre. Faendal et moi fûmes très reconnaissants envers Akatosh pour ce don.
  – Mon corps croyait avoir atteint ses limites hier soir, mais grâce à ton Dieu, je me sens capable de gravir cette montagne, me fit remarquer l’Elfe Sylvain plein d’espoir.
  – Ne perdons pas de temps. Prenons notre collation avec ces braves Sombrages, puis partons.
  Remerciant les soldats pour leur hospitalité, nous prîmes congés d’eux. L’aventure nous appelait.
  – Bon courage pour votre pèlerinage au Haut Hrothgar.
  – Merci à vous Sombrages. Que Talos vous guide !


  Une demi-heure plus tard, nous atteignîmes le col de Fort-Ivar. Un messager à cheval nous doubla à plein galop, ignorant notre présence.

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  – Tu parlais d’un raccourci Faendal ? Où est-il ?
  – J’ai beau à regarder, je ne vois pas de chemin praticable pour atteindre les Sept Mille Marches. Avec ce brouillard, il est difficile de savoir où on va.

  Regardant le chemin devant moi, je vis que la route descendait, ce qui signifiait qu’on s’éloignerait de notre objectif.
  – Bon, je veux bien poursuivre sur ce chemin pendant dix minutes, mais si nous ne trouvons pas un sentier praticable, nous reviendrons ici et escaladerons la montagne de front.

  Dévalant la pente avec le sentiment de perdre mon temps, je découvris l’entrée d’un Donjon baptisé la Honte d’Haemar. Cependant, le chemin descendait de plus en plus sans proposer une autre direction que Fort-Ivar.
  – Je pense que nous sommes bons pour de l’escalade…

  Rebroussant chemin, nous retournâmes au sommet du col. Me tournant face au nord, je pris mon élan et commença à gravir le mur rocheux.
  – Tu es sûre de toi Fëalóciel ?
  – Oui, suis-moi.

  Sautant de rocher en rocher, l’ascension n’en demeura pas moins périlleuse et lente. À plusieurs reprises, je me retrouvai à des endroits où je n’avais plus de prise, ce qui m’obligea à redescendre de quelques mètres pour trouver un autre chemin.

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  Cependant, nous ne perdîmes pas espoir. Grimpant sans relâche, nos efforts finirent par être récompensés : après trois heures d’escalade, nous pûmes enfin fouler le chemin des Sept Mille Marches !

  – Ce n’est pas trop tôt, me fit remarquer Faendal. Grâce à Akatosh, je ne souffre nullement de l’épuisement ou du froid ; mais à cette vitesse, il te faudra trois jours si tu veux atteindre le sommet.

   Heureusement que le Souffle de Kynareth et la Chaleur Draconique nous libèrent des contraintes de l’altitude, pensais-je. Cependant, l’Elfe des Bois avait raison : trois heures pour gravir quatre cents mètres alors qu’il m’en restait quatre mille… Comment atteindrais-je le sommet à temps ?

  Admirant les alentours, je vis une stèle gravée. Je ne pus la lire, car elle était entièrement recouverte par le givre. Qu’importe, nous n’avions pas le temps ! Observant les larges marches nordiques taillées à même le roc, je me demandais bien dans quelle direction était le monastère : dans cette parcelle, le chemin était plat, et cela m’embrouillait…

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  C’est alors que jaillirent de l’Est deux Rougegardes menés par Orque. À bout de souffle, ils nous accostèrent :
  – Pfff, pffff…
  L’Orque but une partie de sa potion de Respiration Aquatique. Ses compagnons firent de même.
  – Vous manquez d’air. J’ai l’impression que n’êtes pas habitués aux hauteurs alpines…
  Une fois sa vigueur recouvrée, l’inconnu put enfin parler :
  – Te voilà Fëalóciel ! Nous sommes des chasseurs de prime et nous allons te donner une bonne leçon ! Attaquez-la !

  Face à cette agression, je fis immédiatement part de ma tactique à mon allié :
  – Faendal, grimpe sur les hauteurs et arrose-les de flèches ! Je vais leur jouer un mauvais tour !
  – D’accord Fëalóciel !

  Tandis que l’archer se mit à couvert sur un rocher, je raillai les trois Voyous afin de les pousser à m’attaquer. Ainsi, Faendal devrait pouvoir me soutenir sans à craindre leurs haches et marteaux de guerre.
  – Vous allez mourir ! Mourir !
  – Caivo Nornova !

  Ils avaient beau à m’attaquer à trois contre un, leur armes lourdes demeuraient bien lentes à manier. De plus, leur vigueur était mise à rude épreuve à cause de l’altitude, ce qui n’était pas notre cas grâce au Souffle de Kynareth. Cela me permit d’esquiver la plupart de leurs coups.
  – Assez ! cria l’un deux après un énième coup de hache dans le vide. Épuisé, il s’écoula sur le sol.
  Leur maladresse me fit bien rire.
  – Tuormë !

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  À ma merci, il se prit le sort de plein fouet. Lorsqu’il se releva, il attaqua ses alliés pour mon plus grand plaisir. Cependant, une vive douleur déchira mon corps : la hache de son compagnon avait entaillée mon flanc !
  – Estónë !
  Ce fut juste : j’avais failli perdre connaissance à cause de l’hémorragie qu’il m’avait infligée. Cependant, le soin avait siphonné mes réserves de Mana, ce qui me contraignit à rejoindre Faendal en attendant de récupérer mon énergie magique.

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  – Yaaahhh !
  J’esquivai le coup.
  – Attention Fëalóciel. Ne ramène pas les ennemis sur moi ! déplora l’Elfe des Bois.
  – Chacun de son côté ! Toi à gauche, moi à droite ! Maintenant !

  Nous bondîmes de part en part du rocher, esquivant un nouveau coup de hache. Lorsque la tête d’un Voyou en surgit, je lui infligeai un nouveau sort de Furie. Désorienté, le hors-la-loi blessa sérieusement son allié proche. Sans hésiter, je l’achevai promptement :
  – Velcar !
  – Nooonn !
  Attisée par mon succès, je réitérai mon sort de furie sur le bandit encore indemne.
  – Tuormë !

M’éloignant rapidement du Voyou afin qu’il ne me prenne pas pour cible, je fis signe à Faendal d’en faire de même. Les deux ennemis se tapaient entre eux comme prévu.
  – Maintenant !
  L’un des deux ennemis venait juste de succomber. Tandis que le dernier survivant se retournait vers nous, nous l’accablâmes avec une attaque groupée : Faendal avec ses flèches et moi avec mon feu.
  – Velcar !
  Exténué à cause de l’altitude, il n’eut aucune chance.

  Tandis que nous fouillâmes les cadavres, l’Elfe Sylvain commenta le combat.
  – Beau travail Fëalóciel.
  – Ils n’étaient pas aussi dangereux que le Thalmor.
  – C’est clair. Au fait, pourquoi t’ont-ils attaqué ?
  – Je l’ignore… Attends un peu, j’ai trouvé un papier sur le meneur Orque. Un contrat ?

  Dépliant la feuille, nous découvrîmes ceci :

  Voici la somme convenue. J’espère que vous donnerez une bonne leçon à cette racaille de Fëalóciel. Je n’attends pas sa mort, mais je ne m’en porterai pas plus mal si vous devez lui ôtez la vie.

Olfrid Guerrier-Né


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  À côté, il y avait une bourse de deux cent septims.
  – Il semblerait que la noblesse pro-Impériale de Blancherive ne m’apprécie guère.
  – Généralement, les Bordecieliens donnent ce genre de contrat lorsqu’ils suspectent fortement quelqu’un de les avoir volés sans que la Garde n’ait pu prouver le délit. Est-ce cas ?
  – Je me souviens que son fils Idolaf m’avait entraperçue lorsque je me suis introduite dans leur maison. Je leur ai dérobé ce rapport impérial, mais c’était pour la bonne cause. J’espère que la famille des Grisetoisons n’a pas subi de représailles à cause de moi…
  – Ne cherche pas plus loin : c’est cela. Étant donné que la Garde ne t’a pas vue, ta victime a dû vouloir se faire justice lui-même en engageant ces chasseurs de prime.

  Dépouillant l’Orque, j’en sorti un gros marteau de guerre.
  – De l’art orque. Berk, ça me répugne. Tu le veux ? Ça sera ta part de butin.
  – Avec plaisir. Mais tu ne vas pas me donner que ça j’espère ?
  – Non. Tu peux aussi prendre leur équipement en acier. Quant à l’or, nous le partagerons une fois à Rivebois.

  Faendal s’équipa d’une paire de bottes et des gantelets en acier. Quant au reste, nous dûmes le laisser : il nous fallait rester léger afin d’atteindre au plus vite le Monastère dont parlait Akatosh, étape obligatoire avant le sommet.
  – Si nous continuons ? Malheureusement, ce nuage de givre m’empêche de savoir dans quelle direction aller. Sais-tu de quel côté est le Monastère ?
  – Les bandits qui nous ont attaqués proviennent forcément de Fort-Ivar, là où commence le chemin des Sept Mille Marches. Ton but est donc à l’opposé, c’est-à-dire à l’Ouest, sur notre gauche.

  Remerciant son sens de l’orientation (cela ne m’étonnait guère pour un chasseur aguerri), nous reprîmes la route. D’après mes estimations, il devait être onze heures. Si peu de temps pour atteindre le sommet… Il me faudrait un miracle. Surtout avec une météo pareille !

Modifié par Amras Anarion, 15 janvier 2012 - 02:53.


#25 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 17 janvier 2012 - 12:34

  Révélations divines sur la Gorge du Monde

  Progresser le long du chemin des Sept Mille Marches ne fut aussi difficile que je le craignais. Endurcis par notre foi, nous parcourûmes près de trois kilomètres en une heure sans avoir rencontré le moindre ennemi.
  – Loué soit le Souffle de Kynareth ! Sans cela, nous aurions été obligé de faire une halte tous les quarts d’heure.
  – Malheureusement, ce brouillard givrant limite toujours notre vision, déplora mon compagnon. Est-ce que les nuages s’étendent aussi haut que la montagne ?
  – J’espère que non. Je m’imagine mal parcourir tout ce trajet la tête dans la brume.
  Un grognement s’éleva devant nous.
  – Tu as entendu ? me fit remarquer Faendal.
  – Oui. Mais difficile de savoir ce que c’est : la neige couvre nos voix.
  – Cela provient de cette tranchée devant nous.
  – Malheureusement, nous devons nous y engager. Notre route passe par là.

  À peine eûmes nous fait quelques pas qu’un Troll de Glace nous attaqua ! Je me rappelai avoir lu un livre à Blancherive qui mentionnait comment vaincre ces monstres : avec du feu ! Malheureusement, le Troll de Glace demeurait le plus redoutable de tous.
  – Faendal : reste en arrière et assaille-le de traits. Je vais me charger de le faire cuire !
  – Bien reçu !
  – Velcar !

  Le monstre poussa un hurlement de douleur. Il me chargea. Bondissant à côté de lui, je ne pus esquiver qu’à moitié ses points, ce qui me fit trébucher.
  – Estónë !

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  Malgré ma souffrance, je me relevai promptement avant que la bête ne vint m’écraser de tout son poids. Une fois à bonne distance, je réitérai mon sort de Flammes à deux mains.
  Vu que le Troll n’arrivait pas à me tuer, il décida de s’en prendre à Faendal.
  – Hé, viens par ici sale bête ! Velcar !
  – Orrrggghhh !
  Il se retourna, ce qui permit à Faendal de lui asséner une flèche dans sa nuque à bout portant. Le monstre vacilla. Sans hésiter, je décidai d’y mettre tout mon ardeur afin de l’achever au plus vite.
  – Velcar !!!
  Le Troll de Neige s’enflamma. Hurlant de douleur, il se mit à courir dans tous les sens avant de s’écouler avec fracas sur le sol. Nous l’avons vaincu !

  Tandis que j’extrayais la graisse de ma victime, j’aperçus la lueur du soleil filtrer à travers les nuages.
  – On dirait que le brouillard se dissipe sur ces hauteurs. Allons voir !
  Quelques foulées plus tard, la brume s’étendait sous nos pieds. Seuls les plus hauts pics perçaient à travers. Dorénavant, plus rien ne masquait le soleil hormis quelques voiles de haute altitude.
  – Akatosh avait raison : nous sommes plus hauts que les nuages !

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  – Quel spectacle magnifique…
  – Voyage léger par-delà les nuages ! Je me souviendrais toute la vie de cette phrase.

  Tout en poursuivant notre chemin, nous ne pûmes nous empêcher d’admirer le paysage. Même les épais nuages de ce matin finirent par se dissiper, nous dévoilant ainsi les vastes terres qui s’étendaient à l’Ouest de la Gorge du Monde.

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  – Là-bas ! Je reconnais le Tertre des Chutes Tourmentées.
  – Il a vraiment l’air tout petit d’ici. Tu crois qu’on peut apercevoir Rivebois ?
  – Non : des montagnes masquent sa vue. Mais je suppose que ça doit être par-là.


  Après une lieue de randonnée alpine, le monastère aperçu dans mes rêves fut enfin en vue. Perché à cinq mille cinq cent mètres d’altitude, l’endroit inspirait la dévotion.

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  – Je n’arrive pas à y croire ! J’ai atteint le Haut Hrothgar ! Merci Fëalóciel ! Désormais, je prierai les Neuf Divins tous les jours.
  – La statue de Talos ! criais-je sans faire attention aux dires de Faendal.

  Sans perdre une minute, je m’agenouillai devant l’ancien Empereur et me mis à le prier. Sa réponse ne tarda guère.
  – Ma digne héritière, tu as réussi la première partie de cette Quête. Au nom d’Akatosh, je tiens à te féliciter. Cependant, ton ascension n’est point achevée. Tu devras continuer seule jusqu’au sommet. Il ne te reste que sept heures, mais je sais que tu peux y arriver. Conjointement à sa bénédiction, voici la mienne. Sois légère comme le vent. Par la grâce des Divins, trouves ton chemin et escalade la montagne hors des sentiers battus !
  Talos prit son inspiration :
  – Dun Viing Lok !

DUS ViNG LOK

  Une aura lumineuse m’enveloppa. Allégée par la Voix de Divin, mes pas foulèrent la neige avec grâce. Je ne pus m’empêcher de montrer cela à mon compagnon :
  – J’ai presque l’impression de flotter. Regarde : mes pieds ne laissent même pas de trace au sol !
  – Les Dieux t’octroient d’étranges bénédictions.
  – Je pense que cela doit m’aider à escalader promptement la montagne. Allégée ainsi, mon ascension devrait être beaucoup plus rapide que ce matin. Trois heures pour gravir quatre cents mètres, je m’en souviendrai longtemps.
  – Je suppose que comme prévu, il va falloir bientôt se séparer…
  – Oui. Mais tant que je n’ai pas trouvé le chemin de Talos, tu pourras encore me suivre.

  Nous partîmes en quête du chemin hors des sentiers battus. Le Monastère étant soigneusement fermé à clé, cela signifiait que ma voie n’était guère ici. Même un mur invisible m’empêchait de passer sur les côtés, ce qui me frustra grandement.
  – C’est un sortilège des Moines de ce temple. Ils sont les gardiens du sommet de la montagne et ont pour tâche de le préserver des impurs, d’où cette barrière magique. Cependant, il existe un autre chemin que Talos t’a mentionné, et c’est à toi de le trouver, me fit remarquer Akatosh.

  En guise de consolation, je m’emparai des quelques offrandes (des ingrédients alchimiques) laissées au pied de l’édifice, puis je rebroussai chemin avec Faendal.
  – Mon ami, quel est l’endroit le moins rude de la montagne ?
  – Je réfléchis… Hum…
  Je désespérais de trouver le chemin caché des Dieux. Pourquoi ce monastère se met-il de toute sa longueur en travers de ma route ?
  – Fëalóciel, viens-me voir. Je vais te donner une piste.
  Ce fut la voix de Talos. Revenant vers sa statue, il me plongea dans une transe.
  – Voici à quoi ressemble le chemin par-delà le Haut Hrothgar.
  Il prit une nouvelle impulsion :
  – Miin Staadnau !

MiN STaDNAU

  Grâce à la vision de Talos, mon esprit put survoler l’arrière du monastère ainsi que la longue route balisée qui serpentait jusqu’au sommet de la Gorge du Monde. De nombreux obstacles jonchaient le chemin, des Spectres de Glace en passant par des enchantements de souffle glacial infranchissables sans avoir le Pouvoir approprié.
  – Maintenant que tu as vu par où passait la Voie des Moines, trouves la tienne hors des sentiers battus. Si tu réussis à rejoindre cette piste suffisamment loin, tu pourras poursuivre jusqu’au sommet.
  – Merci de ton aide ô Tiber Septim !
  Parallèlement, je me demandai bien quel était cet étrange pouvoir que le Divin utilisait… On dirait la même magie employée par Alduin… Talos – qui avait lu dans mes pensées – me confia :
  – Akatosh t’offrira la réponse au sommet de la montagne. Ne perds pas ton temps. Va Fëalóciel.

  Analysant le tracé de la Voie des Moines, je le comparai à ma carte. Prise d’une illumination, je compris par où je devais passer.
  – Faendal ! Retournons au flanc Ouest de la Gorge du Monde, là où je t’avais montré le Tertre des Chutes Tourmentées. Je sais par quel côté je dois gravir la montagne.
  Sans plus tarder, nous rejoignîmes le point de ralliement au petit trot. Le trajet mit vingt minutes. Plus que six heures avant le coucher du soleil et près de trois mille mètres à gravir pensais-je… Pourvu que la bénédiction de Talos me soit salutaire.
  – Attends-moi ici. J’en aurai au moins jusqu’au crépuscule. Si tu te sens en forme, va chercher l’équipement sur les dépouilles des bandits. La bénédiction d’Akatosh durera jusqu’à la nuit noire. Tu n’auras donc pas à craindre la montagne pendant mon absence.
  – Bonne chance ma sœur. Fais bien attention à toi. Que Kynareth te guide !

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  Levant le regard, je constatai que la montagne m’écrasait de toute sa hauteur. Je craignais de faire une chute mortelle. Mon courage et ma persévérance seront mis à rude épreuve.
  – Akatosh, Talos, Kynareth… ne m’abandonnez pas.

  Je débutai mon ascension : Alors mes craintes disparurent, car la Légèreté Gracieuse se révéla être d’une efficacité redoutable. En effet, ce pouvoir ralentissait mes chutes, ce qui signifiait que je n’avais plus à les craindre.
  Infatigable grâce au Souffle de Kynareth, inébranlable grâce à la Chaleur Draconique (malgré l’air extrêmement glacial), je gravis les rochers sans crainte de tomber. Pour couronner le tout, il n’y avait quasiment pas de vent, ce qui me permit de tenter des sauts osés.

  Après une heure d’ascension et un kilomètre de gravi, je fis une petite halte pour admirer le paysage. Bien que le ciel était dégagé, le lac Ilinalta demeurait à peine visible tellement la distance était grande. L’idée que mon regard pouvait porter aussi loin me ravissait.

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  – Je peux accomplir cette quête dans les temps ! J’y arriverai !
  Motivée par ma rapidité, je poursuivis l’escalade. Alors que le sommet n’était plus qu’à mille mètres, je constatais que j’étais à hauteur des premiers cirrus, les nuages de très haute altitude.
  – Je m’élève tellement au point que mon regard est limité par l’air lui-même…

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  Le soleil indiquait quatre heures lorsque j’atteignis mon objectif : le contrebas de la Voie du Moine à l’endroit où son sentier décrivait un lacet sur le flanc Sud-ouest du mont. Je savais que le chemin n’était qu’à vingt mètres au-dessus-de moi, mais la roche mère s’opposait verticalement à ma progression. Comment la gravir ?
  Prenant mon courage à deux mains, je décidais d’exploiter mon don de chute ralentie. Grimpant sur un grand rocher qui faisait face au chemin, je pris mon élan et fit le grand saut…
  – Ahgrr !
  Au-dessous de moi s’étendait un vide de quinze mètres. Seule une main me retenait. La Légèreté Gracieuse me permit de m’agripper à la façade et de gravir laborieusement les cinq mètres restants. J’avais atteint la Voie des Moines !

  Conformément à la vision que m’avait offerte Talos, seul un Souffle de Glace restait à franchir. Je savais que la température frisait le zéro absolu au cœur de ce blizzard : la Chaleur Draconique n’y résisterait pas. Ainsi, il me faudra contourner le maléfice par le bas et atteindre cette plateforme douze mètres plus bas. Sinon, je serai bonne pour faire demi-tour. Enfin, j’aurai à jouer une ultime fois des mains pour remonter sur le sentier.

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  Ma pensée se tourna vers les Divins :
  – Akatosh, aide-moi. Il s’agit de mon dernier obstacle avant le sommet. Je ne peux échouer si près du but !

  Prenant mon élan, je sautais à droite du monticule… Mais pas suffisamment ! Le souffle glacial me blessa et fit dévier ma trajectoire.
  – Non !
  De justesse et avec l’aide du Pouvoir Temporel d’Akatosh, je réussis à m’agripper au rebord de la plateforme. Un peu plus et je tombais dans le vide. Louée soit la bénédiction de Talos !
  – Estónë !

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  Une fois soignée, je gravis la façade afin de retrouver le sentier, non sans peine. Mais je savais qu’au-delà, plus rien ne s’opposerait à ma progression !


  La concrétisation de tous mes efforts arriva une demi-heure plus tard : j’avais enfin atteint le sommet ! Aveuglée par un soleil déclinant, j’aperçus une sorte de pierre dressée jaillissant par-dessus les neiges éternelles. Une tête de Dragon y était représentée.

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  – Approche mon enfant.
  Timidement, je m’avançais vers ce mur sculpté. Il devait bien faire dix mètres de hauteur.
  – Assis-toi dos à cette pierre et ferme les yeux ma fille.
  Plongée dans une transe forcée, Akatosh se dévoila.

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  – Tu as réussis Fëalóciel. Tu as atteint le sommet de la Gorge du Monde avant le coucher du Soleil. Ainsi, tu t’es montrée digne du sang qui coule dans tes veines. Par conséquent, je vais te révéler un secret. Comme tu le sais, ton nom en Elfique signifie « Fille de Dragon ». Ce n’est pas que symbolique : tu es réellement une Fille de Dragon.
  J’en fus abasourdie :
  – Fille de Dragon ? Comment est-ce possible ?
  – Peu après ta naissance, tes parents ont utilisé mon Ancien Parchemin pour élever ta destinée au rang de Tiber Septim. T’es-tu demandée pourquoi je t’ai toujours protégée de la mort depuis tout ce temps ?
  – C’est un don hérité de mon père ?
  – Tout comme lui, tu es une Élue de Nirn. Ton avenir est écrit sur les Anciens Parchemin, ce qui fait que je ne peux te laisser mourir tant que tu n’auras pas accomplis ta destinée. En tant que Fille de Dragon, la tienne est directement liée à ces créatures. Réfléchis… Ne t’es-tu pas sentie comme en symbiose avec eux ?

  Me rappelant du livre que j’avais lu au Donjon d’Helgen ainsi que du contact psychique avec Alduin, je commençai à comprendre.
  – Mon sang m’octroie le même pouvoir que les Empereurs de Tamriel…
  – En effet. Sais-tu quel est ce pouvoir ?
  – Je comprenais presque ce que me disait le Dragon d’Helgen… Sa langue m’était familière et je fus la seule à pouvoir l’entendre. De même, les incantations que Talos avaient employées pour me bénir étaient formulées dans cette même langue. Ce n’était pas de l’Elfique. Qu’est-ce donc ?
  – Il s’agit de la langue Draconique : celle employée par les Dieux eux-mêmes. Ta parole devient pure magie si tu t’es imprégnée de son sens.
  – Possèderais-je donc le pouvoir de la Voix ? Celui pour lequel Talos est célèbre…
  – …Et celui qu’Ulfric a utilisé pour vaincre le Haut-Roi de Bordeciel, poursuivit Akatosh. Oui Fëalóciel, tu possèdes ce don. N’as-tu pas senti la Magicka comme perturbée lorsque tu t’es mise à crier ?
  – En effet, et particulièrement lorsque je m’imaginais dans la peau d’un Dragon.
  – C’est la manifestation de ton pouvoir Draconique. Il sommeille en toi, mais il ne demande qu’à s’épanouir. Ton Thu’um a un énorme potentiel Fëalóciel. Tu excelleras dans la Draconia, ce qui fera de toi la plus grande Dragonnière que Nirn n’ait jamais vue.
  – Draconia ? Dragonnière ? Thu’um ?
  – Tu chasseras les Dragons et tu les chevaucheras. Mais avant, il te faudra libérer ton Thu’um ou Voix de la Tempête… C’est le principe même de la Draconia, la Magie Draconique.
  D’innombrables pensées se bousculaient dans la tête… Tant de révélations ! Je n’arrivais plus à répondre.
  – …Ta Voix est le plus grand don que je t’ai offert. Sa puissance surpassera toutes les magies, car elle tire son essence du divin même…
  – Com… comment pourrais-je libérer mon pouvoir ? demandais-je timidement. Je n’ai pas la moindre connaissance en magie Draconique.
  – Connais le Mot et tu contrôleras la chose. Pour cela, il te faudra t’imprégner du plus profond de son sens. Seuls les Murs de Mots tels que celui-ci te permettront d’en saisir toute la subtilité. Chaque Mur t’octroiera la connaissance d’un seul Mot draconique.
  Je voulus me retourner pour scruter la façade derrière moi.
  – Celui-ci est usé par le givre, inutile de tenter de le lire.
  – Où puis-je en trouver ?
  – Sois patiente : tu en découvriras au cours de tes aventures. Quelques êtres pourront même t’enseigner certains Mots. Cependant, cela ne sera pas suffisant pour maîtriser la Draconia…
  – Que me faut-il d’autre ?
  – Les Mots Draconiques tirent leur essence du Divin dans l’Aetherius, mais cela n’est pas le cas dans le Mundus. Sur Nirn, seuls les Dragons peuvent donner vie à ces mots. Lie-toi à eux, et la puissance de ton Thu’um se libérera.
  – Comment me lier aux Dragons ?
  – Suis ton instinct. Cela fait partie de ta destinée. Tu le comprendras bien assez vite au cours de ton aventure. N’oublie pas qu’en tant que Fille de Dragon, ces créatures te considèreront comme leur égal… Dovahkiin.
  – Dovahkiin ?
  – « Enfant de Dragon » dans leur langue. Tu auras assez vite l’occasion de l’entendre. Lorsque cela se produira pour la première fois, c’est que tu auras accompli une étape importante de ta destinée. Cependant, ta tâche ne sera pas aisée. La Prophétie mentionnant le réveil d’Alduin s’est réalisée. Il te faudra le combattre avant qu’il ne dévore le monde.
  – Alduin ? Le Dragon noir qui a attaqué Helgen ?
  – Oui ma fille. Sache qu’il s’agit de mon fils…
  – Attends Akatosh… Cela signifierait-il que je suis la sœur d’Alduin ?
  – Tu l’es…
  Je n’arrivai pas à le croire. Moi, la sœur d’Alduin ? Vraiment ?
  – …spirituellement. Seules vos Âmes sont liées. Mais physiquement, tu restes la fille d’Elenwen et d’Ancalë.
  Je fus à moitié rassurée. Cependant, la révélation me laissa bouche bée.

  – Fëalóciel, seule toi peux le vaincre. Ainsi est écrite la Prophétie. Rétablis la paix parmi les Dragons et refonde l’Ordre des Dragonniers d’Akavir, telle est ta Quête ! Maintenant, vas ma Prophétesse. Mais je te préviens : il ne te reste quelques jours pour renforcer tes pouvoirs avant que les Dragons ne ravagent Bordeciel.
  – Ô Akatosh, prédis-tu que le pays entier se fera attaquer par des Dragons ?
  – Ce n’est pas une prédiction. Cela se produira. Tu devras défendre les Bordecieliens contre cette menace.
  – Et si je ne suis pas assez forte ?
  – Mon Pouvoir Temporel retardera autant que possible l’invasion draconique. Cependant, Alduin n’est plus Hors du Temps. Il tentera tout pour faire revenir ses alliés dans le Mundus. Sa Volonté demeure très grande : je ne pourrai le retenir éternellement. Sois prête lorsque cela se produira.

  Je fus un peu froissée par cette révélation. Les Dieux ne se servent-ils pas de moi ? Si Akatosh demeure la divinité la plus puissante de l’Aetherius, pourquoi n’est-il pas capable de se charger lui-même de ce Dragon qui menace notre monde ?
  – Telle est la Prophétie écrite dans les Anciens Parchemin. Aies confiance Fëalóciel. Tu réussiras, car tu es l’Élue. Tes actes héroïques seront glorifiés par les bardes pour des siècles et des siècles. L’Histoire n’oublie pas les Champions. Songe-y.
  – Je ne te décevrai point ô Akatosh.
  – Maintenant, va quérir la récompense de ton ascension. Tout en haut de ce sommet, tu trouveras une pioche magique. Elle fut forgée par un artisan inconnu que nous surnommons « Notch ». Cela devait te permettre te t’initier dans l’Art du Minage.
  – Merci pour ce cadeau ô Dieu du temps.
  – Que ma bénédiction te mène vers les sentiers glorieux de ta destinée fille d’Elenwen et d’Ancalë !

  Akatosh quitta mon esprit. Mettant fin à ma transe, je me hâtais de gravir les cents mètres qui me séparant du point le plus haut de la Gorge du Monde. Le soleil déclinait et je n’avais pas envie de dévaler la montagne de nuit.

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  Comme promis, je découvris tout en haut la Hache Ébréchée. Étrange… Elle a pourtant l’air de n’être qu’une simple pioche… Cela ne m’empêcha pas de m’initier au minage comme l’avait dit Akatosh. Ainsi, je pus extraire de la Malachite ainsi que de l’Ébonite. Je me demande bien ce que j’en ferai…

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  Après avoir admiré une dernière fois le merveilleux panorama de Bordeciel, j’estimai qu’il était temps de redescendre. J’en aurai pour plusieurs heures : pourvu que les bénédictions d’Akatosh et de Talos tiennent suffisamment longtemps.
  Dévalant la pente, je pris du plaisir à savoir que la Légèreté Gracieuse me soutenait toujours. Ainsi, je pus dévaler les trois kilomètres de dénivelé qui me séparaient de Faendal en seulement deux heures. L’Elfe des Bois fut heureux de me retrouver.
  – Te voilà enfin sœur d’armes. As-tu réussi cette quête divine ?
  – Oui ! Akatosh m’a révélé tellement de choses… Mais dépêchons-nous. La nuit est presque noire, et je crains que notre bénédiction s’estompe bientôt…
  – J’ai eu le temps de retourner chercher l’équipement des bandits que nous avons laissé, à l’exception de la ferraille trop lourde et sans valeur. Doit-on redescendre tout ceci ?

  J’observais son butin. Il n’y avait pas grand-chose de valeur. Mais au moins, ce barda ne pesait pas grand-chose.
  – Oui. Cela nous fera quelques pièces d’or de plus. Cependant, le trajet nous prendra un jour entier si nous devons rejoindre Rivebois par le même chemin qu’à l’aller. Il y a-t-il un raccourci ?
  – J’ai eu le temps d’examiner les environs. D’après mon sens de l’orientation, nous pouvons rejoindre Rivebois en coupant directement par là. Mais descendre la montagne de dos sera dangereux.
  – Je vais t’alléger de ton poids. Passe-moi ce qui est trop lourd pour toi. Grâce à la bénédiction de Talos, je souffrirai moins de ce fardeau que si tu le portais.
  – Merci ma sœur. Si nous partions maintenant. Avec un peu de chance, nous pourrons atteindre Rivebois avant minuit. C’est à moins de dix kilomètres à vol d’oiseau.
  – Tu veux dire à vol de Dragon ? répondis-je avec humour.
  Nous rîmes un bon coup.
  – Allons-y. Nous sommes encore à cinq mille mètre d’altitude, ne l’oublions pas.

  Sans plus tarder, nous entamâmes la périlleuse descente. Le chemin que nous improvisions était seulement praticable dans ce sens.
  – Comment fais-tu pour retomber aussi lentement ? me fit remarquer Faendal, impressionné.
  – C’est la Légèreté Gracieuse, la bénédiction de Talos.
  – Attends-moi ! Je ne peux pas te suivre aussi facilement.

  À mi-chemin, nous crossâmes le Cap Célestal Nord. J’hésitais à jeter un coup d’œil dans ce Donjon, mais la fatigue me poussa à renoncer. Et puis Faendal refusait catégoriquement d’y rentrer.
  – J’ai eu ma dose d’aventures depuis hier. Poursuivons notre route.


  Alors que Rivebois n’était plus qu’à deux kilomètres, une mauvaise surprise m’arriva. Juste au moment où je m’élançai pour un énième grand saut, les bénédictions divines cessèrent tout à coup !
  – Ahhhhhh !

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  Je m’écrasai avec fracas contre le sol. Faendal arriva pour me prêter main forte.
  – Est-ce que ça va Fëalóciel ? Tu es gravement blessée.
  – J’ai déjà vu pire. Estónë !

  Une fois guérie de mes blessures, ce fut autour du froid de se faire ressentir.
  – On dirait que la bénédiction de tes Dieux s’est estompée.
  – Je confirme : je viens d’en faire la douloureuse expérience. Heureusement que nous ne nous sommes pas attardés au Cap Célestal.


  Après une ultime heure d’une descente faite avec toutes les précautions nécessaires, nous fûmes bien heureux de revoir Rivebois. Faendal m’invita chez lui. Vint l’heure de partager notre butin. Je redoutai ce moment.
  – Tu me donnes que cent septims Fëalóciel ? Et pour tout ce butin ? Que vas-tu en faire ? N’oublie pas que je t’ai sauvé la vie plusieurs fois et que je t’ai partagé de nombreux secrets à l’arc.
  – Je t’ai aussi sauvé la vie plusieurs fois. C’est de l’aide mutuelle. Partant sur ce principe, nous sommes quittes, non ?
  – Tu peux en moins partager le butin en deux ? Je ne vais pas rester avec des gants en aciers, des bottes de plates, un marteau orque et cent pièces d’or ?
  – Je t’ai donné une vingtaine de potions. Malheureusement, tu les as toutes englouties en affrontant le Thalmor.
  – À la base, je ne voulais pas les combattre. C’est ton Dieu qui me l’a imposé.
  – Du calme tous les deux ! Et fais attention à tes dires Faendal !

  Akatosh n’avait guère apprécié ses paroles, ce qui ne l’empêcha pas de jouer le médiateur. Lorsque le Dieu Dragon conclut notre dispute, il fut convenu que l’Elfe Sylvain recevra neuf cent septims de ma part et gardera l’équipement qu’il porte. Tel était le prix à payer pour qu’il ne sente pas frustré. Moi qui le croyais attiré par l’aventure et non par l’appât du gain…
  – Cent septims, c’est ce que Faendal gagne chaque jour à la scierie. Vu qu’il avait risqué sa vie de nombreuses fois pour toi, il attendait une plus grande reconnaissance de ta part.

  De mauvais poil, je me rendis chez Hod pour m’y rassasier et me reposer. Ce fut vraiment dommage que cette journée si épique se soit achevée par un différend avec Faendal… J’espère que nous nous réconcilierons.

Modifié par Amras Anarion, 17 janvier 2012 - 12:50.






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