[rp] Bruma
#701
Posté 30 décembre 2008 - 11:28
Il se libéra d'une secousse. Tout de même, la tête de ce crétin de Vilhjálmur ! Rien que pour ça, ça en avait valu le coup.
"Je ne vais pas te dire que Vilhj n'a eu que ce qu'il méritait, Olaf, mais dame Elindae a raison. A lui de voir."
Et comme Olaf le fixait toujours d'un œil noir :
"Il ne va pas pouvoir se servir de sa main droite pendant trois semaines et ça le fera un peu réfléchir à ce que ça peut être d'être manchot, Olaf. Ce n'est un sort que je souhaite à personne. Je ne veux pas qu'on s'apitoie sur mon compte, je m'en suis toujours sorti en travaillant, en gardant ma dignité. Mais il n'est plus question qu'on se moque de moi, compris ? Pas après aujourd'hui !"
Et de continuer sur un ton plus calme :
"Sauf si des incendiaires se mettent à pousser dans les rues de Bruma, ça ne lui fera pas perdre grand chose. Les maçons ont arrêté de travailler depuis presque deux mois et ils ne décrocheront pas leurs outils avant au moins autant de temps. Il n'a à faire que des réparations pour l'hiver, rien de sérieux, tu sais bien. Ça donnera à ses apprentis l'occasion de faire quelque chose de leurs dix doigts. J'ai eu tort, Vilhj fera ce qu'il voudra et, en ce qui me concerne, la discussion s'arrête là. Tu as quelque chose à ajouter ?"
#702
Posté 30 décembre 2008 - 17:39
Mais de la brume douce, cajoleuse, chaleureuse.
Sága baignait en plein dedans, c'était réconfortant, reposant après tout ce qui c'était passé, il ne pouvait y avoir rien de mieux au monde.
Comment était-elle arrivé ici, et où était-elle d'ailleurs ? Surement pas dans la Veille, ça non...mais où alors ? Dans le...le Songe ?
Cette pensé fut un éclair de lucidité pour la jeune fille, elle essaya de lutter pour quitter le Songe, mais...mais la torpeur était forte, bien trop forte. Voila ! C'était encore un de Ses pièges, Elle essayait de l'appâter avec des caresses maintenant ! Mais la sorcière ne pouvait rien faire, rien du tout, elle se laissa alors bercer, même si son esprit était en colère, elle ne pouvait faire autrement...
Petit à petit, le Songe se désintégra, laissant place aux ténèbres de la Veille. Sága reprit possession lentement de son corps, il était douloureux, d'une douleur sourde bien que plus faible qu'auparavant. Mais aussi, elle sentait une vigueur nouvelle en elle et quelque chose qui empoignait sa mâchoire la tirait vers le haut, un goût...bizarre dans la bouche, mais ce que la tête tourne et tourne, l'esprit brumeux.
C'était le monstre ! Elle battit des bras. Il l'avait droguée ! Puis elle battit des jambes. C'est ça le goût bizarre ! En vain elle se battait. Et, il va...la manger...la...dévor...er...
Cette fois-ci, la sorcière tomba réellement dans le Songe.
[HRP]Suite dans le Songe[/HRP]
#703
Posté 03 janvier 2009 - 20:22
Il écouta alors les conversations et les altercations entre les occupants de la taverne au calme entre deux gorgé de soupe ou d'alcool.
Modifié par Dar'Kan, 03 janvier 2009 - 20:27.
#704
Posté 18 avril 2009 - 10:33
« Cette jeune femme n'a rien à faire dans une cellule, Capitaine annonça sans ambages le mage. Regardez un peu l'état dans lequel elle s'est mise!
- Rien à faire ici? tonna l'officier. Je tâcherai de m'en souvenir lorsque quelqu'un viendra flanquer le feu à votre laboratoire. »
L'écartant, il se pencha sur le corps inanimé de l'aveugle et examina ses blessure.
« Ce ne serait pas la première fois qu'un criminel essaie de se faire envoyer dans un Accueil de la Bienveillance de Mara... Le coup de la tentative de suicide, on ne me le fait plus.
- Voyons, Capitaine! Vous disiez vous-même que vous la considériez comme une folle!
- Et dangereuse, avec ça. C'est un miracle s'il n'y a pas eu de blessés graves, tout à l'heure.
- Mais bon sang! il est manifeste qu'elle n'a pas commis ces actes à dessein!
- Nous avons déjà suffisamment de magiciens déments dans la rue sans y ajouter celle-ci. Inutile d'insister, Luseph, je ne la relâcherai pas...! »
Le Breton serra les poings, s'efforçant de faire taire la fureur qui montait en lui. Cette femme n'était pas plus coupable que l'Altmer relâché peu auparavant... elle était simplement terrifiée, terrifiée par tout ce qui l'entourait... Qui savait ce qu'elle avait traversé pour en arriver là? Ses yeux s'arrêtèrent une fois de plus sur le mystérieux tatouage qu'arborait son front, puis revinrent à ses blessures.
« Une guérisseuse de Talos va venir. Que diriez-vous d'entendre son avis sur la question? » proposa-t-il à l'officier.
Le geôlier grimaça: il était de notoriété publique parmi les gardes que le Capitaine Burd n'aimait pas les gens plus têtus que lui.
***
Une foule commençait déjà à converger vers le parvis, attiré par le fracas provoqué par Elenwel.
« ...comme du tonnerre, mais pas vu d'éclair.
- ...pas les étrangers de ce matin?
- ...de la magie, non? Parce que...
- ...pourtant presque rien bu depuis...
- Pas de blessé, apparemment. Une sacré chance si la foudre... »
Le Père Ponticus avait pour sa part dû prendre appui sur le mur pour éviter que ses jambes ne se dérobent sous lui.
« Du... du tu'hum...? Tu... tu es l'Apprenti de... Ce Thor Aniel est une... Langue? »
Les portes de la cathédrale émettaient des craquements sourds au contact de l'air. Le Père Ponticus y vit un avertissement et eut peur d'en avoir déjà trop bredouillé.
« Je... il faut que nous parlions. Suis-moi », lui proposa-t-il
***
Le bon sens des paroles de sa cliente Altmer et de son ancien employé avaient fait l'effet d'une douche froide à Olaf.
Oh, il savait que le Dunmer avait la fâcheuse tendance à toujours avoir le dernier mot: il était presque impossible de débattre avec lui: il finissait toujours par retourner les mots et les situations à son avantage pour avoir plus ou moins raison et vous donner mauvaise conscience. A ce titre-là, il avait fait un employé infect. Mais, l'intervention d'Elindae l'avait surpris. Il soupira. Le blizzard souffle et tu n'es pas Tsun, comme disaient les vieux. Il secoua la tête et s'aventura à l'extérieur.
Vilhjálmur faisait toujours face à la congère et considérait sa main rougie où se formaient déjà des cloques. Sa voix tremblait lorsqu'il s'adressa à lui et Olaf fut bien content de ne pas voir le visage du maître-artisan.
Les deux Nordiques se mirent à converser à voix basse, puis le charpentier s'en alla d'un pas lourd, laissant Olaf sous la neige.
#705
Posté 18 avril 2009 - 13:31
Elle marchait ainsi en long en large de sa cellule. Elle sentait l'irritation la gagner de plus en plus au fur et à mesure que ses pas la ramenait sur les siens. Finalement, sa colère éclata. Armant son poing, elle mit un grand coup dans le mur. ce fut tout juste si elle n'entendit pas ses os craquer... Retirant vivement sa main, sifflant sa douleur, elle s'écarta du mur.
"Allons, du calme ma belle, s'ordonna-t'elle finalement. Soit patiente... Ils verront un jour, ils verront... et ils ne pourront rien te faire. Oui, ils verront..."
#706
Posté 02 mai 2009 - 13:07
"Oui monsieur... Je viens. Est-ce que mes amis peuvent nous suivre ? Enfin, si vous souhaitez venir bien sure... J'arrive monsieur, c'est le premier pas qui compte n'est-ce pas ?"
Le premier pas... L'altmer ferme les yeux, inspire doucement et franchit le seuil, marqué par une large fissure entre la pierre brut du palier et les fins carreaux de l'intérieur. Retiens un court instant son pied avant de le laisser toucher le sol pavé en libérant son souffle doucement.
Poc. Le bruit d'une vieille sandale usée sur du dallage, rien de plus. Et un silence... A l'intérieur beaucoup de gens assis sur des bancs de sapin, visiblement inconfortable... Et tant de silence... Et surtout rien. Rien autour du père, rien autour des mains de l'apprenti, le bandeau ne brille plus. Tout semble plus...silencieux...normal... En ce retournant, vers la porte Elenwel ne voit qu'une éblouissante muraille blanche, peut être dû à l'obscurité à l'intérieur de l'enceinte.
Le flux est parti. Mais ne pas parler. Ne surtout pas parler.
#707
Posté 03 mai 2009 - 10:01
"Faire poussé un pommier en plein hiver ça passe encore mais s'en prendre à la porte de l'église !
Quelle Daedra pouvait bien le posséder ? Surtout après la journée qu'on vient de passer, si les gardes rappliquent on est bon pour finir sous les verrous." pensais-t-elle
Et tous ces curieux qui s'amassaient, n'aidaient en rien à la calmer. Alors, quand le père les invita à entrer elle ne se fit pas prier et s'engouffra à la suite de l'elf...
"merci mon père"
#708
Posté 06 mai 2009 - 17:39
Quelle idée de réagir de cette manière ! Si son but était de s'attirer des ennuis, c'était très réussi. Bon, certes, elle avait elle-même dérapé plus violemment encore avec ce Ra... Re... Romuald ? Mais enfin, si c'était à refaire, elle ne recommencerait pas. Que d'énergie gaspillée ! Et puis, le mépris était tellement plus distingué que la rage.
D'un autre côté, ça ne devait pas être facile pour lui de vivre estropié. Elle-même ne l'aurait sûrement pas supporté. Même si elle savait qu'il ne désirait sans doute pas de compassion de sa part, elle ne pouvait s'empêcher de penser que...
Agacée par ces réflexions, Elindae pinça les lèvres. Depuis quand hésitait-elle entre dédain et compréhension ? Le dédain avait très bien suffit jusque là. Il était temps qu'elle cesse de se mêler de ce qui ne la regardait pas. Elle en avait déjà bien assez fait en intervenant de la sorte.
Elle tourna les talons et monta dans sa chambre avec un vague "excusez-moi quelques instants".
#709
Posté 27 mai 2009 - 17:27
Il entraîna Elenwel vers le cloître, passant par la porterie qui longeait les bas-côtés de la cathédrale. Il ne souhaitait pas que les fidèles voient l'étrange elfe avant qu'il sache quoi faire. Trygve était peut-être un peu trop jeune pour savoir comment les rassurer, mais il fallait d'abord savoir...
"Reprends ton souffle, mon garçon, finit-il par dire. Explique-moi tout calmement. Tu crains de causer des catastrophes à cause de ta voix ? Ce Thor Aniel, dont tu parlais ? C'est une Langue et il t'a enseigné le thu'um ?"
***
Uthres attendit patiemment que Vilhjálmur se soit éloigné avant d'appeler Olaf.
"Que voulait-il ?"
Pour laconique que soit sa question, le Dunmer ne souhaitait pas paraître trop détaché. Sans aller jusqu'à adopter une attitude de contrition, il était parfaitement conscient qu'il avait agi hors de ses exigeants principes. Il était prêt à accueillir la punition que Vilhjálmur souhaiterait lui infliger, non qu'il ait confiance dans le sens de la mesure du charpentier mais parce qu'il estimait que toute faute méritait son digne châtiment.
#710
Posté 27 mai 2009 - 21:57
"Elenwel, je m'appelle Elenwel" libéra l'apprenti dans un souffle.
Souffle qui sonnait, vide, sans aucune autre porté que le son. Autour de L'altmer et du père, le nuage n'avait pas bougé. Pas la moindre turbulence... L'elfe était secoué par cette découverte, pas de différence, pas dedanger, ici il n'y avait plus de flux, rien que ce nuage.
" Par la barbe de mon maitre... Je... Il n'y a rien ? "
Le choc était impressionnant, l'apprenti était libre, libre de parler, libre de chanter, un large sourire illumina sa face, et laissant choir le bandeau dans la neige il se mit à danser, à rire, à chanter dans le jardin enneigé. Pour remarquer soudain que tous le regardait, seul au milieu de la neige. Brusquement il se rendit compte à quel point un elfe en bure dansant pourrais paraitre étrange et il s'arrêta, puis se retourna vers le père Ponticus, parlant pour une fois à voix haute.
"Plus de catastrophe, je ne suis plus rien qu'un elfe ! Plus d'apprenti dans le sanctuaire d'Hjalti. Plus de langue et plus de thu'um ! "
Reprenant son calme...
"Hum... Excusez-moi, ça fait tellement longtemps que... que je n'est pas été soumis au flux. Vous avez parlez de mon maitre ? Thor Aniel. Vous le connaissez? C'était une Langue, peut être moins, peut être plus. C'était un banni... Mon maitre me disait souvent que le flux était dangereux et que sa maitrise demandait du temps. Et le sacrifice de sa langue... J'ai cru perdre la mienne vous savez ? C'est tellement atroce de ne plus pouvoir chanter, de ne plus pouvoir parler aux oiseaux et aux vents sans que le flux utilise votre souffle pour modifier et détruire. Je voulais vous demandez de l'aide. Vous qui connaissez le thu'um, un serviteur de Hjalti le dragon de tempête... Quel est cet halo, ce nuage qui vous entoure vous et ce lieux? "
#711
Posté 30 mai 2009 - 14:47
Lorsqu'il eut terminé, il s'avança jusqu'au rouleau de toile goudronnée que la neige tombant à travers le plafond crevé commençait déjà à recouvrir et le redressa dans un grognement contre une table. Puis, tournant toujours le dos au manchot, il lâcha:
« Ce qu'il voulait? Ysmir! T'en a de bonnes! Ce qu'il voulait... Hah! »
Il passa à côté de son ancien serveur sans le regarder, et regarda un instant ses laconiques clients qui finissaient leur soupe. La sienne devait être froide, à présent. Il s'assit quand même, se coupa du pain, et commença à manger après avoir adressé un sourire forcé, bien éloigné de celui qu'il arborait habituellement, à ses commensaux.
#712
Posté 31 mai 2009 - 09:54
Uthres n'aimait pas appliquer ses méthodes de garde avec un ami, mais sa patience s'usait vite. Si Olaf voulait jouer au plus malin avec lui, il ne l'emporterait pas.
#713
Posté 06 juillet 2009 - 21:00
Olaf touchait à peine au contenu de son bol et se levait aussi souvent que possible pour resservir ses clients et son ancien employé qu'il évitait de fixer. Le calme affiché par ce dernier semblait l'agacer au plus haut point et il ne fut que trop content de quitter la table pour accueillir les deux apprentis de Vilhjálmur lorsque ceux-ci revinrent enfin.
Avec un regard sinistre à l'adresse du manchot, ceux-ci s'employèrent à recouvrir le trou de la toile goudronnée. Olaf tournait autour d'eux pour ne pas avoir à retourner à table.
#714
Posté 09 juillet 2009 - 14:43
"Il n'y a pas d'aura ici, Elenwel, tenta-t-il d'expliquer. Mais nous sommes dans la cathédrale de Talos qui fut une Langue. Lui-même perdit l'usage du Thu'um lorsque quelqu'un l'attaqua. Peut-être a-t-il compris ton désarroi et t'a-t-il fourni plus de temps pour te préparer à maîtriser le flux, comme tu l'appelles. Mais je dois t'avouer que nous autres prêtres en savons encore bien peu sur le sujet. Si tu le souhaites, je peux te donner une paillasse pour la nuit. Tu pourras te reposer et nous aborderons le sujet demain quand j'aurais eu le temps de compulser mes archives sur la question. Quant à tes compagnons... Ma foi, c'est à eux de voir ce qu'ils souhaitent faire.
*****
Les aides de Vilhjálmur n'avaient pas fini leur travail que la porte s'ouvrait à toute volée et un Nordique fit irruption dans la taverne déjà trop aérée au goût de ses occupants.
"Olaf ! Viens vite et amène tes clients ! Z'ont presque fini de préparer le bûcher pour la saleté de vampire qui z'ont attrapé tout à l'heure ! Y en a même qui disent que c'est ce noiraud d'Sarano qui l'aurait chopé ! T'imagines un manchot pas foutu de servir des pintes se cogner un de ces suceurs de sang ? Sûrement qu'on a voulu me faire tourner en..."
La voix du Nordique mourut quand Uthres se leva dans un grand raclement de chaise. De sa main unique, il se frotta le menton, comme en proie à une hésitation.
"Je vais aller apporter le panier de provisions à Vilhelmine el Elvind. Ensuite, j'irai assister à l'exécution du vampire."
L'ancien garde ne prenait aucun plaisir à ces événements, mais il obéissait à une de ses nombreuses règles de conduite. Quiconque provoquait l'arrestation d'un homme devait assister à son châtiment. Il aurait été trop simple d'avoir la conscience tranquille sinon.
#715
Posté 11 juillet 2009 - 12:57
"Pardonnez-moi, mais vous nagez dans un nuage comme si vous étiez enveloppé de brume, et le jardin... le jardin... C'est comme s'il n'y avait pas de ciel, une bulle au milieu des nuées. Vous ne voyez pas là? Juste entre mes bras une volute de votre halo. Il faut mieux ouvrir les yeux..."
Pendant un moment, l'apprenti bouge les mains à travers le nuage, à quelques centimètres du père.
"Là ? Et là ? Bou, mais vous êtes aveugles... Demander à l'envoyé de cette guilde de meurtrier qui se prétendent mage. Celui de la tour... Lui il doit se souvenir de ce que c'est que voir. Enfin, vous n'êtes pas un maitre... Dommage, je pensais mettre trouvé un abri... Vos archives, c'est des livres sur les langues ? Vous ne trouverez pas grand-chose de vrais là dedans... Et Hjalti n'a rien à voir là dedans, une Langue comme lui ne doit même pas se soucier d'un vermisseau d'apprenti. Surtout un apprenti qui refuse le thu'um, un apprenti de Thor Aniel. Hum, pour la nuit, pourrais-je rester ici ? C'est joli ce jardin et je pourrais chanter et danser. Vous n'auriez pas un instrument?"
#716
Posté 11 juillet 2009 - 23:00
"Plus je t'écoute et moins j'ai l'impression de te comprendre, Elenwel, soupira-t-il tristement. Je ne crois pas que tu penses de la même manière que le premier homme (ou mer) venu, et c'est peut-être cette différente façon de raisonner qui cause une "cécité" chez nous. Quoi qu'il en soit, le clergé de Talos ne maîtrise pas le Thu'um, mais s'y intéresse de près. Si la charité ne m'ordonnait pas de te retenir pour la nuit, ma propre soif de connaissance me pousserait à te faire rester. Quant à te prêter un instrument... malheureusement, nous n'en avons pas. Je peux toutefois t'indiquer une lutherie si tu le souhaites."
#717
Posté 13 juillet 2009 - 10:44
Après un moment:
"Lutherie? La corde de soie? C'est l'échoppe du vieux maitre, il a la lyre de mon maitre. Et moi je n'ai pas de septims pour le payer. Vous n'auriez pas un travail pour moi? Il me faut... euh... je ne sais plus..."
#718
Posté 25 juillet 2009 - 13:35
"Nous autres prêtres avons une mémoire qui nous fait parfois défaut, même sur les choses les plus essentielles et les novices ne sont pas toujours attentifs ou éveillés dans les salles d'étude. Aussi est-il bon qu'ils arpentent les bibliothèques et découvrent par eux-mêmes certaines notions élémentaires. Cela m'amène à penser que nous manquons toujours de bons copistes. Saurais-tu lire et écrire, ou dessiner ?"
Il se tourna ensuite vers les deux autres elfes qui n'avaient pas desserré les dents depuis leur arrivée dans les lieux consacrés. Sa voix se fit imperceptiblement plus froide. Le père n'oubliait pas que ces individus, presque aussi étranges que le mer qu'ils accompagnaient, avaient été retenus plusieurs heures par la garde. Ils avaient clairement été innocentés, mais le prêtre ne tenait pas plus que cela à ce qu'ils s'attardent, même s'ils étaient venus sans armes.
"En revanche, je suis au regret de vous dire que je n'ai aucun travail à vous offrir. Comme je vous l'ai déjà dit, nous pouvons vous fournir une paillasse pour la nuit. Mais je crains que ce soit tout. Je peux tout de même vous garantir que je veillerai sur votre ami, quoi qu'il arrive."
Azrharn fronça les sourcils et sa main chercha convulsivement la garde de son épée. Le geste ne se voulait pas menaçant, mais l'absence de ses lames lui donnaient l'impression très nette qu'une partie de son corps lui avait été arrachée. Il soupira. Ce manchot de malheur ne l'aurait décidément pas épargné. C'en était assez : puisque le prêtre voulait bien prendre soin d'Elenwel, il allait le laisser sous sa protection et partir le plus loin possible de Sarano, après avoir récupéré ses armes auprès de la garde.
"Si vous me donnez votre parole de vous occuper d'Elenwel, je crois que je n'ai plus qu'à quitter la ville. J'y reviendrai probablement dans quelques mois, le temps que les choses se calment. J'ai peur que l'attitude de certains sujets de la comtesse m'empêche de mener à bien mes recherches."
Il grogna intérieurement. Dire qu'il avait tant voulu effectuer ces fouilles sous le château comtal ! Et tout ses plans étaient à l'eau par la faute d'un empêcheur de tourner en rond. Qu'est-ce qui avait pu si mal tourner ? Sans doute était-ce à cause du vampire... Mais qu'aurait-il pu faire pour l'éviter ? Chez lui, en Morrowind, les vampires avaient le bon sens de ne pas cultiver la compagnie des humains.
"Erinia, je crois que je vous ai révélé tout ce que je savais. J'ai eu plaisir à passer ces quelques heures en votre compagnie, mais le temps des adieux approche. Je vous souhaite de réussir dans votre entreprise. Quant à toi, Elenwel, mes vœux t'accompagnent également."
Le Dunmer ne s'attarda pas. Tournant les talons, il se dirigea vers la sortie du cloître. Il ne songeait plus qu'à se restaurer et à dormir pour chasser tous les mauvais souvenirs de la journée.
#719
Posté 02 août 2009 - 13:29
"Au revoir oui...Ami Azrharn... J'espère que vous trouverez ce que vous cherchiez.
Puis les paroles du père refirent surface. Lire? Écrire? Mais quelle question... bien sûr qu'il savait lire et écrire. Il était un apprenti quand même. Il savait écrire dans la neige, lire les étoiles et reproduire le souffle du vent. Et accessoirement il connaissait les signes des hommes. Et même différents langages. C'était quand même le minimum, mais pour n'importe qui. tous ceux que l'apprenti avait pu rencontrer savaient écrire. La majorité devait savoir écrire s'il voulait pouvoir communiquer. Mais comment était-il vu par ces gens du Sud.
"Euh, oui, oui je sais lire et écrire, dessiner aussi je suppose. Je suis un apprenti quand même et puis tout le monde sait écrire, non? Mais je ne pourrais pas écrire ce que vous ne savez pas. Cela ne s'écrit pas, le signe emprisonne le son et le modifie, le fixe, permettre à ceux qui ne peuvent pas comprendre d'utiliser le flux. Écrire le flux c'est devenir un mage. Ou alors on écrit dans le vent ou dans la neige, à la surface de l'eau.
Si vous voulez tant apprendre pourquoi ne pas tout simplement écouter? Ce n'est pas dans une salle de pierre que vous pourrez le faire. Pas étonnant que vos apprenti ne comprennent rien."
#720
Posté 06 août 2009 - 01:54
"Bien. Puisque visiblement le flux serait altéré au-delà des limites souhaitables, je te propose d'avoir des conversations régulières avec un autre apprenti, le novice Trygve. Sortir le nez de la cathédrale ne lui fera pas de mal et découvrir quelque chose sur le Thu'um ne peut en aucun cas lui être préjudiciable, s'il souhaite toujours embrasser la carrière de prêtre.
En attendant, tu n'as qu'à te présenter au cellérier qui te donnera de quoi te restaurer et te conduira dans les dortoirs. Je crains que l'ordinaire ecclésiastique ne soit frugal, mais cela fait partie de notre règle. Demain, nous ferons quelques essais de copie et, si tout est au mieux, tu pourras débuter très vite. La communauté n'est pas riche et nous ne pourrons te payer que cinquante septims par mois, mais nous t'assurerons le gîte et le couvert. De plus, si tu travailles assez rapidement, nous t'accorderons le droit de copier certains ouvrages et de les vendre. Nous prélèverons la dîme partie de ce revenu pour les œuvres de charité de la congrégation. Qu'en dis-tu ?"
#721
Posté 12 octobre 2009 - 10:58
Toutefois, lorsque Uthres Sarano parvint au domcile d'Eivind, il y trouva Vilhelmine. Son époux, apprit-il, était monté au château malgré son état de faiblesse. Elle n'était parvenue à le fléchir. Que leur apporterait de voir mourir le meurtrier de leur enfant tant aimée? La simple idée de se trouver en sa présence, même dans une foule, la révulsait. Elle était donc restée seule, sous le porche de bois, cependant que son obstiné mari partait en claudiquant pour les hauts quartiers, soutenu par un voisin.
Dans l'intervalle, la place s'était presque entièrement remplie, à l'exception des marches conduisant au grand hall et du couloir que délimitait entre le lieu de l'exécution et les prisons un cordon de gardes encolérés. Le chemin de ronde lui-même avait été pris d'assaut par les curieux prêts à glisser quelques Septims dans la main de factionnaires arrangeants.
Progressivement, le brouhaha de la foule fit place au silence et, drapée dans un manteau d'hermine, la souveraine des lieux prit place sur le fauteuil disposé à son intention. De l'entrée du grand hall, elle considéra quelques instants ses gens avec gravité, avant de se relever, les lèvres pincées.
« Loyaux sujets du Comté de Bruma, étrangers de passage dans notre bonne ville, prêtez à présent l'oreille aux paroles de son excellence, la Comtesse Narina Carvain! » tonitrua un héraut.
« Beaucoup parmi vous sont venus pour voir mettre à mort un meurtrier de la pire espèce, commença celle-ci, ou pour voir rendre avec impartialité la justice impériale qui nous permet de vivre en bonne intelligence les uns avec les autres, malgré nos différends et nos différences. »
Un murmure d'approbation lui répondit.
« Certains sont ici pour honorer Pehr Gunnarson et Hallvarðr Máurson tombés dans l'exercice de leurs périlleuses fonctions. Certains sont ici par amitié, pour un père et une mère brisés par la souffrance. Dans cette épreuve écrasante qu'ils traversent, qu'il sachent que notre cœur de mère souffre avec eux, car il a connu lui aussi la douleur de se voir arracher des êtres chers. »
Le silence se fit, interrompu seulement par l'exclamation ravie d'un gamin hissé sur les épaules de son père lorsqu'une neige légère se remit à tomber. Nul n'évoquait plus au château le nom d'Aemilius. Une dizaine d'années auparavant, le jeune garçon avait été assassiné en même temps que ses tantes alors qu'il était en visite chez elles. L'enquête avait conclu à une intervention de la Confrérie Noire, mais l'affaire était restée sans suite. Depuis, les visites régulières que Narina Carvain faisait à la dépouille de son fils et aux cénotaphes d'Eleanor et Annabella, ses cadettes, bien que de notoriété publique, étaient pudiquement passées sous silence.
Il y eut ensuite un hoquet de surprise: sans se soucier de souiller ses vêtements, la noble Impériale avait placé un genou en terre et rabattait à présent son capuchon pour dévoiler sa tête baissée.
« Fasse Talos, fasse Ysmir qu'un jour vous nous pardonniez notre faute, Eivind Víkællson, Vilhelmine Hælgunnrdóttir! Car ce qui s'est passé en ces murs est intolérable et, tous, nous en sommes coupables! Sa voix enfla et elle releva la tête, transperçant du regard chaque garde présent. Car ceci n'est pas le jugement d'un criminel ou d'un fou. Ceci est la destruction d'une bête, d'un non-mort qui s'est glissée dans notre cité pour y assouvir ses plus bas instincts. Certes, cette créature a été assez rusée pour tromper jusqu'à ses compagnons de route... mais il reste INTOLERABLE que ces remparts aient été souillés de sa présence! Et cela, nous le lui feront comprendre comme nous le feront comprendre A TOUS SES PAREILS! »
Sur un signe de sa main et dans une ovation rageuse, la porte de la prison s'ouvrit et le capitaine Burd s'avança, suivi des deux bourreaux et de deux acolytes masqués. Ces sinistres suivants portaient un chevalet rudimentaire, formé de deux poutres entrecroisées. Aux angles que formaient les bras et les jambes du vampire, il était évident que ses membres avaient été brisés à plusieurs reprises. Son corps nu et couvert de blessures avait un teint cireux, même pour un Dunmer, même pour un mort-vivant. Le chevalet fut planté au milieu du bûcher sous les huées de la foule, mais le silence revint lorsque la Comtesse se releva:
« Créature immonde qui répond au nom de Dar'kan, qui a eu le front de t'aventurer en ces lieux et de t'en prendre à nos gens, nous ordonnons ta destruction qui n'a que trop tardée. Puisse la morsure des flammes qui te rendent au néant se prolonger indéfiniment et te faire goûter à ton tour à la douleur que ton existence impie a jeté tout autour de toi. »
Entre deux respirations sifflantes, la créature voulut répondre d'une voix faible où toute nuance de défi n'avait pas encore disparu:
« Et que...
- A un citoyen serait accordé le droit à une ultime parole de repentance, tonna Narina Carvain, mais pour les abjections comme toi, il n'est nul droit de réponse. Bourreaux, faites votre office! »
Tout était dit.
Les torches embrasèrent alors la paille imbibée d'huile et un rideau de hautes flammes enveloppa bientôt le corps desséché du condamné. La chaleur écrasante du bûcher et l'odeur de charogne qui se dégagèrent à l'instant poussèrent les spectateurs les moins endurants à reculer de quelques pas ou à détourner le regard. Certains vidèrent les lieux lorsqu'un hululement suraigu jaillit de la silhouette crépitant au cœur du brasier, mais Eivind-Un-Bras garda, tout comme la Comtesse, les yeux fixés sur le funeste foyer jusqu'à ce que les dernières braises eussent fini de rougeoyer et que les cendres de Dar'kan se fussent indistinctement mêlées à celles des bûches, cendres que le souffle caressant de la neige aurait tôt fait de disperser.
#722
Posté 12 octobre 2009 - 20:08
Il n'y parvint qu'alors que le héraut se taisait. Moins grand que la plupart des Nordiques, Uthres avait du mal à voir ce qui se passait, mais aucune peine à imaginer quand les accents dramatiques de la Comtesse retentirent à travers la vaste cour. Poursuivant sa route, il se retrouva soudain au premier rang et s'arrêta de justesse. Incapable de voir à un mètre devant lui, il avait failli aller trop loin. Après ses incartades de l'après-midi dans la tour, Sarano ne se faisait guère d'illusions sur la réaction brutale que lui réserveraient les gardes si cela se produisait.
Le condamné fut amené devant la foule. Le Dunmer eut un hochement de tête écœuré : les hommes du capitaine Burd s'étaient allégrement déchaînés sur leur prisonnier. A quoi bon ? La bête avait certainement agi seule, malgré tous les efforts de ses compagnons d'infortune pour joindre leurs destins au sien. Aucun clan n'aurait commis l'imprudence de se dévoiler en attaquant une ville de la sorte. Fallait-il vraiment torturer une créature qui n'avait rien à révéler ? Quand bien même des renseignements précieux auraient été glanés, Dar'kan ne s'était pas montré le plus équilibré des vampires, pour peu qu'une telle chose existe. Comment entrevoir la vérité sinon en confrontant ses différents mensonges entre eux comme l'elfe s'était efforcé de le faire plus tôt dans la journée et, sans fausse modestie pouvait-il s'avouer, y était tout à fait parvenu ?
Non, cette séance de torture n'avait pu qu'assouvir pour un moment la haine des amis des défunts. Le bûcher qui était érigé pour Dar'kan n'étais plus un instrument de justice : en voyant les yeux avides du pauvre Eivind, en écoutant le ton de la comtesse, Uthres ne pouvait que conclure à un acte de vengeance, l'opposé absolu de ce à quoi il aspirait plus que tout au monde.
Des larmes coulèrent sur le visage cendreux de l'ancien lieutenant.
"Oh, Oda, murmura-t-il dans un souffle, qu'ai-je fait ? Tu ne méritais pas ça. Pardonne-moi, petite fille, pardonne-moi si tu en trouves le moyen !"
Les flammes s'élevèrent autour du vampire et l'enveloppèrent, sans que Sarano puisse détourner ses yeux noyés de larmes.
Il ne rentra que fort tard chez lui ce soir-là, sans repasser par l'auberge d'Olaf. Il avait passé deux heures en prières devant le catafalque sur lequel Oda reposait depuis le matin. Mais rien n'aurait pu apaiser son cœur dévoré de remords, pas même le sommeil sans rêve où il sombra.
#723
Posté 18 octobre 2009 - 19:40
« Suivez-moi, m'dame, je vous prie » demanda fort poliment le garde, un jeune Nordique que la prisonnière n'avait pas rencontré la veille. A la faveur de la torche qu'il tenait, le jouvenceau dévorait du regard l'aristocrate, offrant ainsi un certain contraste entre ses paroles et son attitude. Toutefois, on y devinait davantage la marque d'une intense curiosité que de quelque élan luxurieux.
***
Au réveil, la première chose qui s'offrit à Sága fut un mélange d'odeurs capiteuses: écorce de pin et de bouleau, reliquats d'encens, de résines, de décoctions diverses et, plus subtiles, vagues relents d'herbiers.
Vinrent ensuite la fraîcheur du bandeau protégeant ses orbites, la douceur des draps propres sur son corps et la respiration légère d'une personne somnolant à l'autre extrémité de la pièce.
Manifestement, la Bretonne n'était plus en cellule, ou l'on avait considérablement changé l'aménagement des prisons de Bruma.
#724
Posté 20 octobre 2009 - 18:46
En résumé, ce fut une très mauvaise nuit, avec une recherche du sommeil difficile ainsi qu'une suite qui semblait ininterrompue de réveils en sursaut. Car il y avait aussi, il fallait l'avouer, une certaine dose de stress. Elle ne savait pas ce qu'il allait lui arriver. Au fond, elle devait avouer qu'elle avait un peu peur...
Le matin arriva, sans grand soulagement... Elle était complètement échevelée par la nuit agitée, en sueur pour les même raisons... Et rien ne lui permettait bien sûr de se sentir un peu mieux. Elle passa une main rapide dans ses cheveux et s'aspergea avec quelques gouttes trouvées dans un bol d'eau, apporté en guise de nourriture avec un miche de pain noir. Elle bu le reste de l'eau et mangea le pain, puis s'assit pour attendre. Il ne lui restait plus que cela à faire...
Heureusement, un changement ne fut pas long à venir. A peine les premiers rayons du soleil franchissait les barreaux de la cellule qu'elle entendit la serrure jouer. Se redressant pour paraitre le plus digne possible, Océane se tint devant le garde qui apparut; Il semblait jeune et ne la quittait pas des yeux. Elle le regarda, sans une once d'émotion, l'air digne malgré sa parure fort peu noble. Il dit finalement :
« Suivez-moi, m'dame, je vous prie »
Il fit un pas de côté pour lui laisser le passage. D'un pas égal et fier, et sans lui jeter un regard, elle lui passa devant. Elle l'entendit refermer sa porte et fermant le verrou, puis lui emboiter le pas. Tout au long du trajet, elle sentie son regard sur son dos, comme s'il voulait graver son image dans son esprit. Elle ne lui jeta pas un regard.
#725
Posté 23 octobre 2009 - 10:26
Toutefois, elle n'eut guère l'occasion de satisfaire sa curiosité plus avant, son guide ne s'arrêtant qu'une fois le seuil du château franchit. Là, un Breton collet-monté le congédia avant de se tourner vers la jeune Impériale.
« Je vais désormais, si Madâme la Baronne le veut bien, conduire Madâme la Baronne jusqu'à la salle d'eau afin que Madâme la Baronne puisse s'haccorder l'hagrément d'un bain... prolongé. Madâme la Baronne aura la bonté d'y trouver diverses hessences ainsi que de quoi remplacer les... frippes que son hinfortune l'a contrainte de revêtir. Si Madâme la Baronne veut bien se donner la peine... »
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