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[rp] Bruma


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792 réponses à ce sujet

#726 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 24 octobre 2009 - 14:58

Elindae transpirait tant la chaleur était étouffante. Son frère, du haut d'une chaire de prédicateur, loin au-dessus d'elle, martelait durement :
"Coupable ! Coupable ! Coupable d'avoir tué R. !"
Une vague silhouette noire se tenait derrière elle. Sa tête, noire également, dénuée de tout trait humain, portait en son centre une belle lettre calligraphique (un E ou un R).
"Coupable ! Coupable !" ajouta le frère d'Elindae.
Assis sur des bancs tout autour d'elle, ses parents éclatèrent en applaudissements réjouis, tandis que Sarano, tristement, pleurait.
Terrifiée, les larmes aux yeux, Elindae chercha une échappatoire.
"Ce n'est pas moi ! C'est lui !" dit-elle en désignant Térien.
   "Ce n'est pas moi ! C'est lui !" répéta-t-elle en désignant Elindae.
Soudain, elle se retrouva debout sur un bûcher. Elle n'était pas attachée, les flammes n'étaient pas douloureuses, mais la peur la paralysait.
Des inconnus l'encerclèrent et s'approchèrent assez d'elle pour la toucher. D'un seul coup, ils se mirent à lui hurler dessus si fort, avec tant de force et de fureur qu'elle se recroquevilla instinctivement et tomba à terre.
Ils s'arrêtèrent tous en même temps. Ils reprenaient leur souffle : Elindae pouvait voir leurs poitrines gonfler, gonfler, gonfler, gonfler....
Elle tenta de crier à son tour, mais aucun son ne sortit.
Pourquoi n'y parvenait-elle pas ?


L'altmer s'éveilla d'un coup. Soulagée, elle reprit sa respiration et essuya les larmes qui avaient perlé sur ses joues pendant son sommeil.
Saleté de rêve. Elle n'aurait pas dû aller voir la mise à mort du vampire, la veille. Cela l'avait inexplicablement marquée.
Elle y était passée après un rapide et solitaire repas, peu intéressée mais vaguement curieuse, et avait entr'aperçu Sarano, pleurant, avant de s'éclipser.
Elle ne parvenait pas à s'expliquer cette émotion du dunmer... Bah ! Peu importait. Elle creuserait cette question par la suite, si elle en avait le temps.

Elle se hâta d'oublier ce rêve, se coiffa, s'habilla, se maquilla comme à l'accoutumée et sortit de sa chambre.

#727 Thalivor Naïlo

Thalivor Naïlo

    Fauteur sur gages


Posté 26 octobre 2009 - 12:42

Océane avait marqué un temps d'arrêt devant les cendres et les restes d'un feux... Ils étaient sur la grande place, il n'était pas dur de deviner ce qui s'était passer ici...  Elle n'eût pas le temps de se poser plus de question, le garde qui la suivait l'enjoignant d'avancer à nouveau d'un petit coup dans les reins. Elle se remis en marche. C'est alors qu'elle se rendit compte, non sans une certaine surprise, qu'ils se dirigeaient vers le palais de la comtesse. Elle ne put retenir une petite moue de lui déformer la bouche. Elle n'était pas du tout présentable.

A peine eurent-ils franchit les qu'un Breton collet-monté arriva et congédia le garde d'un geste. Puis, se tournant vers la jeune femme, il dit :


"Je vais désormais, si Madâme la Baronne le veut bien, conduire Madâme la Baronne jusqu'à la salle d'eau afin que Madâme la Baronne puisse s'haccorder l'hagrément d'un bain... prolongé. Madâme la Baronne aura la bonté d'y trouver diverses hessences ainsi que de quoi remplacer les... frippes que son hinfortune l'a contrainte de revêtir. Si Madâme la Baronne veut bien se donner la peine..."

Madame la Baronne, comme il le disait, réprima une nouvelle grimace, de dégoût cette fois. C'était bien des hommes comme cela qui lui faisait détester le milieu dans lequel elle était née. des hommes vides, sans aucun sens. Comment est-ce qu'un telle attitude servile et déliquescente pouvait plaire à certain ? Elle n'avait qu'une envie, c'était de frapper ce genre de personnes.

Mais ce n'était pas le moment de laisser libre cours à ses envies. Elle s'inclina poliment et montra qu'elle était prête à le suivre. L'homme s'inclina à son tour, et la conduisit à nouveau à travers une file de corridor, bien qu'ils fussent cette fois-ci bien plus agréable à parcourir que ceux de la prison.


#728 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 14 novembre 2009 - 10:34

Alors qu'elle longeait le couloir, la magicienne altmeri entendit un rire charmant cascader dans la salle commune de la taverne d'Olaf.


« Vous verrez, aubergiste, nous allons vous la remplir de clients en deux temps, trois mouvements, cette pièce, ou je ne m'appelle plus Ertien!
- Je suis bien content de vous l'entendre dire. Mais je serai encore plus content de voir ça de mes yeux, ce soir.
- Oh, mais vous n'aurez pas besoin d'attendre jusqu'à ce soir!
répliqua la voix familière. Ma compagne et moi-même allons vous donner un petit avant-goût à l'instant. »

Alors qu'Elindae descendait les quelques marches et débouchait dans la pièce, elle entraperçut une jeune femme qui quittait l'auberge à la suite d'un homme élancé. Olaf, dubitatif, s'avança sur le seuil.

Au bout de quelques instants, les accents d'une vièle se firent entendre et une voix féminine s'éleva dans l'air frais du matin:

« Les eaux défilent, vives et puissantes,
Et moi je ne peux d'un bond les franchir
Pour suivre ainsi la funeste sente
Qu'au loin tu suis et qui me déchire.
»


La complainte était connue, et pas très bonne. Mais son interprétation poignante lui valut rapidement les bonnes grâces d'un public de badauds qui suivit tout naturellement les ménestrels à l'intérieur de la taverne lorsqu'ils y prirent place au troisième couplet.

Elindae eut tout le loisir de détailler le beau Breton alors qu'il accompagnait avec dextérité la chanteuse. Il avait à présent les cheveux noirs, ramenés en arrière en une élégante queue de cheval, mais elle aurait reconnu ces yeux rieurs et ces pattes d'oie n'importe où.

#729 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 18 novembre 2009 - 17:13

Oui, même s'il elle n'avait pas revu Térien depuis qu'elle l'avait - d'une certaine manière - envoyé en prison, elle reconnut ses yeux bleus et rieurs.

Ces yeux qu'elle haïssait profondément et qu'elle avait jadis ardemment adorés. Térien avait hérité d'une sorte de sourire permanent qui le rendait sympathique, alors que le visage d'Elindae paraissait renfrogné et hautain dès qu'elle ne s'efforçait pas de modifier ses traits. Et Térien, si charismatique, manipulait tous ceux qui avaient le malheur de tomber sous son charme.
Ces gens que tout le monde aime instantanément, Elindae avait appris à les reconnaître... et à les détester.
Inconsciemment, elle jalousait Térien, qui parvenait à s'attirer tant d'amitié sans efforts, alors qu'elle en avait toujours manqué.

Il avait beaucoup changé.
Elle aussi, d'ailleurs : elle était légèrement plus maigre et plus sèche que du temps où elle habitait à Anvil. Avant d'entreprendre son périple, elle avait dû - non sans regrets - couper ses longs cheveux roux qui, autrefois, tombaient presque jusqu'au sol.
Mais malgré tout, il n'aurait eu aucune difficulté à la reconnaître, tout comme elle l'avait reconnu, si elle n'avait pas pris le soin de se mettre dans un coin sombre de la pièce, emmitouflée dans son manteau, capuche relevée, comme pour se protéger du froid.

Elindae dévisagea la chanteuse. Elle était belle : yeux clairs, cheveux blonds et ondulés. D'où les deux possibilités suivantes :
Petit a : c'était une oie sans cervelle qui était tombée sous le charme du bréton.
Petit b : c'était sa complice. Corollaire : ils couchaient ensemble.
Dans les deux cas, c'était une traînée.

L'altmer reporta son attention sur Térien. On ne change pas de nom et de couleur de cheveux sans raison.
A la rigueur, il aurait pu se teindre les cheveux par coquetterie : il avait toujours pris soin de son apparence - ce qui avait sans doute déteint sur Elindae.
Mais pour le nom... Cette transformation était d'autant plus suspecte que le passé de Térien était jalonné de délits en tous genre.
Lui qui avait fondé un véritable clan à Anvil, n'aurait sûrement pas quitté sa ville s'il n'en avait pas été chassé.
Le connaissant, il préparait forcément un sale coup. Elindae aurait bien aiguillé Sarano dans cette direction... Mais le dunmer étant du genre à fouiner, et Térien du genre à se vanter à tort et à travers de ses conquêtes amoureuses, des informations fâcheuses auraient sans doute fini par s'échapper.
Il allait donc falloir qu'elle s'en charge elle-même.
Non pas qu'Elindae se préoccupe beaucoup de la justice. Elle voulait simplement montrer à Térien que malgré ce que ses amis lui avaient fait, ils n'avaient pas réussi à la détruire. Et qu'au contraire, elle était devenue bien plus forte qu'il ne l'avait jamais été.

Mais il allait falloir jouer finement. L'illusionniste ignorait encore comment procéder, mais pour l'instant, elle devait rester discrète, pour qu'il ne remarque pas sa présence. Comme dans la fameuse chanson de geste, elle serait :

Une ombre dans l'ombre, qui vit dans les miroirs,
Qui jamais ne parait et que nul ne peut voir.


Hé ! Elindae aussi savait chanter.

Modifié par Timalk-Ae, 18 novembre 2009 - 17:14.


#730 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 18 novembre 2009 - 19:27

La salle de bain était une merveille de confort et semblait un paradis après une nuit passée dans les geôles glacées des remparts. Des servantes y avaient préparer un bain bouillant fleurant bon la lavande et on avait disposé à l'attention d'Océane des vêtements de cour sur une commode. On n'était toutefois pas allé jusqu'à lui proposer toute une garde-robe, aussi revêtait-elle, en quittant les lieux après ses ablutions, une délicate robe longue mimosa lui descendant jusqu'aux pieds. Ce n'était pas la dernière mode cyrodiiléenne, mais elle était assortie de tout le bataclan protocolaire: ceinture dorée portée sous la poitrine, manches à tippets tombant jusqu'au sol, surcôt et mantel rehaussés de fourrure de baribal... Il ne manquait rien, pas même une huve.

Le majordome n'avait apparemment pas bougé d'un cil depuis qu'elle avait franchi la porte. Deux servantes -celles-là mêmes, probablement, qui avaient préparé la salle d'eaux- l'avaient rejoint et attendaient à quelques pas.

« Si Madâme la Baronne veut bien avoir l'hobligeance de me suivre jusqu'au petit salon... Son Excellence Madâme la Comtesse est disposée à recevoir Madâme la Baronne dans les plus brefs délais. » annonça-t-il avec raideur avant de reprendre la traversée des couloirs jusqu'à une porte de chêne à côté de laquelle se tenait un garde de haute taille. A en juger par l'allure de ce dernier ainsi que par sa posture ou sa vigilance, il devait être un combattant redoutable dans un corps à corps régulier.

Ils ne s'attardèrent toutefois pas sur le seuil: après avoir délicatement frappé trois coups à la porte, le majordome l'introduisit dans un petit salon tout en tentures pourpres, où une femme entre deux âges déjeunait avec entrain, servie par une servante à peine sortie de l'enfance. On avait disposé sur la table un second service.

« La Baronne Océane de Laguénie » annonça sobrement le Breton en s'inclinant imperceptiblement, tout accent sophistiqué mystérieusement disparu.

« Merci, Anjalbert. Prenez place, mon enfant » l'invita la comtesse d'un geste de la main. « Je présume que votre mésaventure ne vous a pas laissé le temps de vous restaurer... n'hésitez pas à vous servir. »

Les deux domestiques se retirèrent, laissant les deux femmes en tête-à-tête.

#731 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 02 décembre 2009 - 00:55

Uthres s'était réveillé bien avant l'aube, malgré son coucher tardif. Encore une habitude qu'il n'arrivait pas à perdre. Cela faisait plusieurs années qu'il n'appartenait plus à la garde hlaalue de Balmora et les Guerriers étaient loin d'être aussi exigeants qu'il ne l'avait été envers lui-même en ce qui concernait ses horaires.

Il avait ensuite exécuté quelques passes d'arme dans sa chambrette. Uthres ne s'était jamais considéré comme un grand épéiste et cela lui avait souvent évité bien des déconvenues lorsqu'il avait dû se battre. Son escrime n'était qu'un moyen comme un autre et il usait souvent des autres. Pour autant, il s'était scrupuleusement entraîné après avoir perdu sa main droite. Il était trop facile de se moquer d'un manchot incapable de se défendre. Mais on trouvait étonnament peu de volontaires pour cette tâche quand le manchot pouvait faire ravaler leurs mots d'esprit aux mauvais plaisantins avec quelques pieds de l'acier qu'il portait au côté.

Après un mois passé à Bruma, le mauvais caractère d'Uthres était bien connu de ses habitants et il avait pu raccrocher son arme chez lui. Un serveur armé aurait singulièrement tranché avec l'atmosphère qu'Olaf voulait donner à son auberge.

Le Dunmer reprit son souffle et fendit l'air une dernière fois de sa lame puis mit de l'eau à chauffer sur le feu. Il se nettoya rapidement et entreprit de se raser. Il s'en tira avec une très légère estafilade et s'estima satisfait du résultat. Pendant des mois, il avait dû recourir aux services d'un barbier pour éviter de se taillader.

Quand il eut déjeuné, l'elfe s'assit lourdement sur une chaise, prit une plume et de l'encre et commença à rédiger une lettre. L'aube s'était levé depuis une heure quand il sortit de chez lui, la lettre pliée à la main. Uthres ignora l'attroupement devant l'auberge toute proche et se hâta vers l'imposant bâtiment de la guilde.

La garde comtale sortait rarement de Bruma. Ses effectifs étaient loin d'égaler ceux des Guerriers, sans doute à cause de la paie misérable des hommes de rang estimait Sarano. Si un marchand avait besoin d'une escorte pour sa caravane, il se tournait vers la guilde. Si une infestation de monstres était signalée, la comtesse elle-même aurait recours aux services de la guide si celle-ci n'était pas engagée par des habitants du cru. La guilde intervenait même dans des querelles entre seigneurs et seule l'interdiction formelle pour des Guerriers de se battre contre d'autres Guerriers empêchaient que les barons emploient ceux-ci comme des mercenaires pour mener leurs batailles. En Lenclume et en Bordeciel où les règles étaient moins strictes, de violentes guerres avaient lieu entre différentes branches de la guilde, à ce qu'on disait.

En conséquence, le siège de la guilde aurait pu passer pour un château fortifié. La seule différence était qu'il n'y avait pas de fossé, mais le mur d'enceinte était suffisamment difficile à franchir pour qui ne disposait pas d'une armée.

Uthres entra et gagna la salle où il travaillait après avoir déposé sa lettre sur le bureau de son supérieur. Il examina les parchemins de la veille. Il y en avait très peu, qu'il classa rapidement : la paie avait été distribuée quatre jours auparavant et il n'y aurait sans doute pas de travail sérieux avant une semaine.

Un grand Nordique passa à deux mètres de lui en faisant semblant de ne pas le voir. Uthres ne lui en voulait pas vraiment. Gunter Bjørnektemann avait participé à la dernière mission du Dunmer. Ils en avaient été les seuls survivants et Gunter n'arrivait plus à adresser la parole à son frère d'armes depuis.

Quelques minutes plus tard, Ulfrik le Gras vint le voir. Son surnom n'aurait pas pu être éloigné de ce qu'il était : le chef des Guerriers de Bruma était plus maigre qu'une épée, mais l'usage qu'il faisait de sa hache rappelait aux étourdis qu'il ne fallait pas se fier à cette apparence.

"Tu veux nous quitter, Uthres," déclara-t-il sans ambages. Tout autre que lui aurait sans doute posé une question plutôt que de l'affirmer de la sorte. "Je ne vais pas te dire que tu manqueras aux gars. Il y en a beaucoup qui t'en veulent encore pour cette affaire et ce n'est pas en étant comptable que tu as amélioré ta réputation. Mais ce n'est pas tout le temps que j'ai quelqu'un qui réussit à diminuer nos dépenses dans les tavernes alors je vais te remercier pour ça. J'espère que tu sais ce que tu fais et que tu te débrouilleras pour ne pas finir comme cette pauvre Oda. Présente mes condoléances à sa famille, d'ailleurs. Adieu et que Stuhn te protège, Uthres-la-Loi."

L'elfe ne put réprimer un sourire. Son nouveau surnom était tout à fait approprié et c'était un beau cadeau d'adieu que lui faisait Ulfrik malgré son ton bourru et ses manières brusques.

Il ne restait plus grand chose à dire. Uthres inclina la tête, sortit de la guilde et gagna la porte nord dans l'intention de parler aux gardes de faction.

#732 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 26 janvier 2010 - 10:28

Lorsque les accents de la vièle décrurent imperceptiblement pour finalement se taire, Olaf ne pouvait que se féliciter du marché passé avec ses nouveaux hôtes. Trois chopes dans chaque main, il allait et venait dans la salle, bien déterminé à gonfler son chiffre d'affaire pour financer au plus vite le ravaudage de son toit.

Lorsque l'on réclama à corps et à cri une autre chanson, Ertien et sa blonde compagne s'exécutèrent avec bonne humeur et entonnèrent un canon hautement comique avec une pointe grivoise. Les mimiques désopilantes du joueur de vièle et les airs faussement offusqués de sa partenaire achevèrent de séduire l'assemblée qui riait à présent à gorge déployée en frappant en rythme qui le comptoir, qui sa table, qui une poutre à portée de main. Les yeux embués par l'émotion, Olaf avait peine à suivre.

« Mes bons amis! annonça Ertien avec un désespoir manifestement joué, mes bons amis! La délicieuse Clélia et moi-même sommes hélas au regret de vous abandonner pour l'heure... »

Il leva des mains appaisantes face aux protestations bon enfant du public et reprit avec entrain en prenant sous son bras le massif aubergiste:

« Soyez toutefois assurés que notre hôte, l'excellent Olaf, nous accueillera ce soir et que nous vous donnerons la pleine mesure de notre talent ici-même, du crépuscule jusqu'à l'aube, si vous n'êtes pas lassés entretemps! Vous avez la journée pour trouver une excuse crédible auprès de vos épouses! »

Alors que les rires redoublaient, les deux ménestrels s'inclinèrent une fois de plus et sortirent dans la rue. Rares furent les clients à quitter leur table dans l'immédiat: après l'exécution de la veille, oublier tous ses soucis était plus que bienvenu.

***


« ...tonnerait qu'on en revoit un dans le coin avant un moment! » achevait de déclarer l'un des factionnaires lorsqu'Uthres Sarano parvint à portée d'oreille.

Son collègue acquiesça d'un grognement vigoureux et tous deux crachèrent avec un bel ensemble sur le sol.

« Tiens! Z'êtes pas le type qui a donné un coup de main au Sergent pour arrêter ce foutu vampire, justement? »

#733 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 12 février 2010 - 22:02

Voilà qui était parfait : le succès rencontré par Térien l'amènerait à revenir à la taverne. Mais qu'avait-il donc à faire de si important ? Elindae ne devait pas le lâcher d'une semelle.
Elle le savait : le bréton n'était pas innocent. Il ne l'avait jamais été. Il préparait toujours quelque chose. Nécessairement.
Elle ne l'avait pas vu depuis des années, certes. Mais il ne pouvait pas avoir changé à ce point. C'était inconcevable. Se contenter d'une vie de ménestrel... Ça ne lui ressemblait vraiment pas. Il devait forcément faire quelque chose de mal.

Elindae réfléchit.
N'était-elle pas un peu paranoïaque ?

Non. Bien sûr que non.

Elle regarda Térien et sa compagne sortir. Clélia. Quel nom ridicule. Où l'avait-il dénichée ? Dans un bordel ?

Elindae réléchit.
N'était-elle pas un peu jalouse ?

Non. Non non non non.

Elle attendit quelque secondes puis se mêla au flot de badauds qui sortaient, le spectacle étant fini. Elle repéra rapidement le bréton qui s'éloignait et le suivit à distance respectueuse, capuchon toujours rabattu.

#734 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 14 mars 2010 - 11:52

Apparemment inconscients de la filature, la paire de ménestrels passa un certain temps à musarder le long des rues de Bruma. A les voir flâner, insouciants, sous les enseignes des boutiques et s'y arrêter le temps de quelques menues emplettes après avoir échangé quelques mots aimables avec les commerçants, ils avaient tout d'un couple d'amoureux en vadrouille. Cette impression fut confirmée peu après, lorsque la blonde jeune femme s'accrocha en riant au bras du Breton après avoir glissé et que celui-ci, riant aussi, en profita pour lui voler un baiser sur le porche de la Corde de Soie.

A une ou deux reprises, l'Altmer manqua de se faire surprendre, lorsqu'Ertien se retournait pour s'amuser de l'effet que produisait sa compagne sur les Nordiques de Bruma.

Après avoir longé la terrasse de pierre où se tenaient les Guildes, le couple descendit les marches qui conduisaient à la Chapelle de Talos. Là, alors que Clélia pénétrait dans le lieu saint, son compagnon se rapprocha de la statue de l'Empereur divinisé. Balayant la neige d'un revers de son bras, il défit l'agrafe de sa cape, puis la jeta sur la pierre glacée. Il s'adossa ensuite à la l'épée de marbre et se mit à réciter quelques vers satiriques, grattant distraitement la neige du bout de son pied.

« Du temps qu'il était mortel
Talos chanta, but et rit
Et troussa souvent des belles!
Pauvre dieu qui as guéri
De ces horribles manies,
Aie pitié, je t'en implore,
Laisse-moi dans l'avanie,
Moi qui ton bonheur déplore!
»

#735 Elenwel

Elenwel

    Granny Smith Wiwi


Posté 20 mars 2010 - 22:04

La journée de l'apprenti avait commencé d'un bien étrange façon. Tout était si... calme, si bizarre depuis que celui-ci avait passé le seuil du lieu saint. La rencontre avec le père Ponticus, la discutions dans le cloitre... La nuit sous un toit de pierre, dans une cellule sans fenêtre, sans aucun contact avec les étoiles. Le réveil au petit matin, le déjeuné frugal avec tout les chamans, déjeuné accompagné d'un chant... insupportablement morne. D'ailleurs le père Ponticus lui avait interdit de reprendre le chanteur, ce n'était pas le bon moment d'après lui. Il n'y a pourtant pas de bon moment pour apprendre.

Et tout le temps ce silence... L'absence du chant du flux rendait le monde différant, plus terne, comme s'il manquait quelques nuances de couleurs... Et pourtant les vitres colorées en regorgeaient. Et Elenwel venait de passer quelques heures à admirer les jeux de lumière, à redécouvrir l'histoire d'Ysmir telle que la voyait ces hommes du Sud. C'était si beau. Il en était arrivé à la rencontre entre les vieux chanteurs et son héros, tentant de rapprocher le décor montagneux de ce qu'il voyait depuis la chaumière sous les étoiles lorsque la porte près de laquelle il était assis s'ouvrit laissant entrer une jeune femme. Et peu après un chant. Un chant si joyeux que l'elfe ne pu s'empêcher de se lever pour aller répondre à l'homme qui possédait cette voix. Mais il ne lui fallait pas sortir de l'enceinte pour ne pas perdre cette bénédiction du silence. C'est donc debout les entre les deux grandes portes de la Chapelle de Talos qu' Elenwel se mit à chanter:

« Au temps où Ysmir chantait
sous les étoiles et la nuit,
dans les chaumières on dansait
et on jouissait de la vie.
Ah comme j'aimais cette vie,
quand le roi dragon dansait
et que dans le creux de la nuit
l'amour nos deux cœurs chantaient
»

#736 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 17 octobre 2010 - 14:37

Sága était là, étendue dans un...lit ?

Elle resta immobile, à épier les alentours, tout était silencieux si ce n'est une respiration. Tandis que son champ de vision s'étendait petit à petit...
Il y avait non-loin la mystique d'où provenait la respiration. Il y avait d'autres personnes autour d'elle, mais les auras étaient atténuées...probablement dans d'autres pièces...et...au-dessus aussi, de faibles, très faibles auras...était-elle sous terre ?

Elle se releva, pour se mettre en position assise.
L'air était frai, et il y avait cette...atmosphère, comme à la Maison...mais ça clochait, ce n'était pas Son atmosphère, Elle ne régnait pas en ces lieux...pourtant, tout était si familier, comme si elle était à la Maison.

La sorcière se cabra d'un coup.
Vyctyssa...Maman ?
Non, elle n'était pas là, pas dans les environs tout du moins...

Pourtant, elle était à la Maison...Maman est toujours à la Maison....

Remise de ce doute, de cette crainte, Sága entreprit de sortir du lit: elle goûta le sol du pied, comme si elle goûtait la température de l'eau du lac de la Maison, du couvent...
Devant la température de la pierre, elle rétracta sa jambe, avant de finalement le poser avec précaution.

Debout, la brétonne fut prise d'un vertige. Non pas qu'elle aille mal physiquement, au contraire elle était étonnamment en forme.
Elle avait certes froid, toute nue comme elle était.
Mais non, c'était son esprit qui n'allait pas, quelque chose ne tournait pas rond.
Elle était à la Maison, mais ce n'était plus Sa Maison, Elle n'en était plus propriétaire. Où était-Elle ? Ou...où était-elle elle-même ? Chez quelqu'un d'Autre, chez Autrui...mais pas chez les Seigneur Absent, non non non non ça ne pouvait être chez Lui, elle ne s'y sentirait pas aussi mal.
Si, elle s'y sentirait mal, elle n'a rien à faire chez Lui...
Non non !


Prise de panique par ses sentiments contradictoire, elle se précipita vers la mystique sans faire attention à ce qu'il avait devant elle. La sorcière se saisit de cette dernière en la secouant:
« Ma sœur ! Ma sœur ! Où où suis-je ? A la Maison ? »

#737 Talia Ochemaure

Talia Ochemaure

    Les mots s'arrêtent à TABRONEH.


Posté 31 octobre 2010 - 19:02

"Bon, me voilà arrivée."

Talia se tenait devant l'une des entrées de la ville, le nez levé, regardant les murailles d'un air pensif. Après plusieurs jours de marche, la jeune roublarde n'était pas mécontente d'être enfin arrivée. Oh, bien sûr, la route n'avait pas été bien mauvaise... Talia avait même eu la chance de tomber sur un autre groupe de voyageurs. Un charmant couple d'impériaux et leurs trois enfants. Le bout de chemin partagé avec eux avait été plutôt agréable. Il était juste dommage que le père de famille ait une nuit surpris Talia en train de se servir dans leur économies... D'ailleurs maintenant que la jeune fille y repensait, il faudrait faire attention à ne pas leur tomber à nouveau dessus... Eux aussi allaient à Bruma...

"Bah, la ville est pas si petite que ça de toute façon... Ca devrait aller..."

Confiante, Talia passa les portes puis se dirigea tout naturellement vers la taverne d'Olaf. L'adresse était connue dans la guilde des voleurs. Talia n'y était pas encore venue mais on lui en avait si souvent parlé qu'elle connaissait presque le chemin par coeur.
La jeune fille ne tarda donc pas à arriver devant l'établissement. Là, elle marqua un nouveau temps d'arrêt et sortit sa bourse...

"Alors... Les 20... Non... 30 septims de mes généreux compagnons de route... Plus... 20 autres qu'il me restait. Pfiou, quelle richesse..."

Talia sourit. Elle avait tout ce qu'il fallait pour bien débuter son séjour. Elle rangea donc sa bourse puis entra enfin dans la taverne.

"Ah ça, il y a l'air d'avoir de l'ambiance. Par contre... Il fait un peu frisquet..."

Pour sûr, sans toit, l'endroit perdait un peu en chaleur. Quoi que la petite foule des clients réchauffait la pièce d'une certaine manière. Pas plus étonnée que ça de la situation, Talia se contenta de resserrer un peu sa veste (un autre "cadeau" de la petite famille d'impériaux, puisque, par le plus grand des hasards la femme avait à peu près la même taille que Talia. En fait, la veste était légèrement trop grande, mais remplissait tout de même très bien son rôle, à savoir protéger de la neige).
Enfin, repérant celui qu'elle devinait être Olaf, la jeune fille se dirigea vers lui. Elle ne savait pas encore ce qu'elle allait prendre. Avaient-ils une quelconque spécialité ici ? Talia était prête à avaler n'importe quoi, pourvu que ce soit chaud...

Modifié par Talia Ochemaure, 10 janvier 2011 - 22:19.


#738 Elenwel

Elenwel

    Granny Smith Wiwi


Posté 22 novembre 2010 - 14:51

Le père Ponticus venait de passer une matinée fort studieuse et, Talos en soit loué, des plus calmes. Il faut dire que le quotidien de la petite congrégation s’était retrouvé bien chamboulé par l’arrivée fracassante du Mer. Mais en toutes choses malheur est bon, comme le disait la sainte mère de Ponticus, cet elfe étant une langue. Un dépositaire du thu'um. Tout comme Talos avant lui, ce garçon pourrait donc être une source de renseignements des plus précieuses. D'ailleurs ce passage des Cinq Chants du roi Wulfhart est des plus intéressant...

***

Sœur Aeta, quant à elle venait de passer une fort mauvaise nuit. Elle avait tout d'abord été convoquée par la garde, au chevet d'une femme qu'ils prétendaient folle et dangereuse. Est-ce que c'était le rôle de la communauté de Talos de s'occuper de fous pyromanes ? Certes, les neufs nous enseignent la charité, mais quand même. Mais cette femme était dans un de ces états... Brulante de fièvre et couverte de sang. Et de dangereuse criminelle, la bretonne est devenue une protégée de Talos, grand bien fasse au capitaine de la garde.

Oh, faire entendre raison à cette bourrique de garde n'a pas été facile, mais ce n'est pas à un vieil âne que l'on apprend à braire. Et après un bon quart d'heure de cris, sœur Aeta avait eu raison, on avait convoyé la malade de sa cellule à une chambre de la communauté de Talos.

Puis il y avait eu la nuit, la veille de l'aveugle, délirante et hurlant dans son sommeil. Des cris dont se souviendra longtemps la vieille guérisseuse. Les soins à prodiguer bien sûr et Mara sait à quel point dénuder et baigner une patiente évanouie et convulsante peut être pénible. Mais petit à petit, les tourments de la bretonne se sont apaisés et Aeta pensait pouvoir rejoindre son lit au milieu de la nuit. Projet vite avorté lorsque la sœur Skjorta, doyenne de la communauté, a eu une crise au cœur. Crise qui ne lui a heureusement pas été fatale, loué soit Talos.

C'est donc avec une pointe de fatalisme que sœur Aeta se réveilla au son des cris de sa patiente... Cris qui venaient confirmer ce que laissaient craindre les bribes qu'Aeta avait perçues des délires de sa protégée : celle-ci a fait parti d'un couvent. Un couvent qui, Aeta en a peur, n'était pas bâti en l'honneur d'un des neufs, mais en celui d'un faux dieu, un convent donc fatalement de sorcières... Mais ces sombres pensées peuvent bien attendre.

Et c'est en chemise de nuit, l'esprit encore embrumé par une nuit bien trop courte que sœur Aeta, guérisseuse de Talos et terreur des apprentis, débarqua dans le couloir pour surprendre Idlami, apprenti guérisseur, sur le point de franchir le seuil de la chambre de ses patientes.

"Apprenti Idlami ! Ceci est une chambre de dames, ne l'avez vous pas lu ce matin? Veuillez vous éloigner de cette porte et plus vite que ça ! Et que je ne vous reprenne pas à espionner ainsi nos patientes, espèce de jeune voyou. Et ça se veut prêtre? Filez voir le père supérieur, dîtes lui que notre patiente est réveillée, il voudra surement lui parler. Tout de suite apprenti Idlami !"

La vision d'une patiente nue, secouant vigoureusement une vielle none au chevet de la mort, n'était vraiment pas une scène correcte pour un aspirant guérisseur. Cela au moins était une vérité fondamentale. D'ailleurs, la scène n'était pas non plus adéquate pour les yeux fragiles du père Ponticus, c'est donc avec une couverture et une voie douce que la sœur Aeta s'approcha de sa patiente.

"Ma chère enfant calmez vous, tout va bien. Vous êtes en sécurité ici, en sécurité. Allons ma fille, lâchez la vieille sœur Skjorta, je crains que vous n'aggraviez ces souffrances."

Tout en parlant la sœur posa la couverture sur les épaules de sa patiente.

"Ma fille, il faut vous couvrir, vous ne pouvez pas allez nue ainsi. Le cœur de nos apprentis ne le supporterait pas et j'ai bien assez à faire avec celui de sœur Skjorta. "

***

  Dans sa taverne, Olaf tentait temps bien que mal de maintenir son univers personnel. Sa taverne n'avait plus de toit, ce vieux Serano était parti en ronchonnant et il se retrouvait seul à gérer son affaire. Heureusement la taverne était pleine d'habitués, venus prendre un verre en écoutant le ménestrel. Ménestrel disparu lui aussi. Bien trop tôt, d'après Olaf...

Qui remarqua une inconnue, et d'après son air frigorifié une étrangère. Encore une... Mais pourquoi tout ces soit disant aventuriers devaient tous débarquer dans sa taverne? Enfin les affaires sont les affaires.

"Bien le bonjour ma petite dame, veuillez m'excuser pour cette ambiance glaciale mais nous avons eu quelques soucis en ville. Une petite bonne femme pas plus grosse que vous a mis le feu à mon toit. Enfin, on fait ce qu'on peut pour réparer. Allez je vous sers quoi? Vous m'avez l'air d'avoir besoin d'un truc bien chaud. Un vin chaud ça vous dirait ?"

  


Voir le messageD.A.D., le 29 avril 2013 - 21:21, dit :

Un avertissement d'Elenwel, c'est un avertissement qui en vaut deux : si tu n'en tiens pas compte, c'est toujours pour TA pomme, et en général, il ne fait pas de quartier. Mieux vaut éviter les pépins, ça empêche d'y laisser sa peau.

#739 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 18 décembre 2010 - 22:24

"sœur Skjorta"...

Sága se détendit, laissant la femme qui venait de lui parler déposer la couverture sur les épaules... Elle venait de comprendre... comprendre... elle se trouvait à la Maison, la Maison d'un Autre...
Autre n'était pas méchant, ou tout du moins ses filles ne l'étaient pas... et les filles sont toujours à l'image de leur parents...

Tandis qu'Elle, Elle était méchante, cruelle, sadique... et Ses filles aussi...
C'est pourquoi Sága ne s'est jamais sentie à la Maison dans sa Maison, elle y a tellement souffert...
Mais...
Non non, rien...
Souffrir, voila, c'était ça, il n'y avait pas de doute... Elle, la vieille sadique...


Toutefois...
Autre met tout de même mal à l'aise...un tout petit peu...un tout petit peu...
Autre est différent, différent de la Vieille Sadique, différent du Seigneur Absent...
Autre est différent...
Mais pas méchant...
A défaut d'être gentil...


La sorcière s'emmitoufla dans la couverture et se tourna vers son interlocutrice...
"Qui est la propriétaire de cette Maison...?"
Et elle posa son..."regard" sur celui d'Aeta...

#740 Talia Ochemaure

Talia Ochemaure

    Les mots s'arrêtent à TABRONEH.


Posté 19 décembre 2010 - 13:13

C'était donc bien le patron. En même temps ce n'était pas difficile à deviner : c'était un des rares hommes debout et surtout, il avait cet air soucieux et inquisiteur dû à la profession. Remarquez, lorsque l'on était tavernier, on en voyait de belles... Entre les bagarres, les vols, les... Clientes qui cramaient le toit ? Ah oui, aussi... Moins conventionnel ceci dit...

Talia regarda un instant le plafond. Ou plutôt l'immense trou recouvert d'une bâche qui faisait office de plafond. Une petite bonne femme pas plus grosse qu'elle, hein ? Ah ça, s'il y avait bien une chose que la jeune fille savait, c'est qu'il n'y avait pas besoin d'être bien gros pour pouvoir créer des catastrophes monumentales... Enfin, le tavernier ne serait peut-être pas rassuré de connaître la grande expérience de Talia en la matière... Souriante, elle se contenta donc d'agir en cliente moyenne :

"Un bon vin chaud serait parfait oui, merci. J'en profiterai pour boire à la reconstruction de votre toit."

Talia alla ensuite s'asseoir, laissant le temps à Olaf de lui préparer son verre. Au moins le choix de la place fut rapide. Il y avait tellement de monde qu'il ne restait que deux tables de libres. La jeune fille choisit celle qui lui offrait la vision la plus large sur la pièce : une petite table à l'opposé de la porte d'entrée. Ainsi installée, Talia se trouvait assez éloignée de la cheminée, mais qu'importe. De toute façon, le vin chaud ne tarda pas à arriver. Collant ses mains au verre pour en récupérer la chaleur, la jeune fille reprit la conversation :

"Et à part les clientes flambeuses de toit, vous avez du beau monde par ici ? A ce que je vois, Il y a l'air d'avoir du passage..."

La question était un peu directe. Enfin, Talia était comme ça. Après tout, si elle était entrée dans cette taverne, c'était tant pour se réchauffer que pour se renseigner sur l'endroit...

Modifié par Talia Ochemaure, 10 janvier 2011 - 22:22.


#741 Elenwel

Elenwel

    Granny Smith Wiwi


Posté 20 décembre 2010 - 23:15



Une question si simple et qui en amène tellement d’autres. Sœur Aeta ne pouvait plus douter, sa patiente avait été dans les ordres. Mais Maison… Qui utilise donc ce terme pour désigner un couvent ? Encore une question pour le père Ponticus, seul le père supérieur avait le droit d’accès à la librairie impériale et à son savoir.

« Ma fille, vous vous trouvez dans la demeure de Talos ou plus prosaïquement dans mon … »

Par Talos ce visage… Et ce sentiment bizarre, comme si Aeta était scrutée, pesée, jugée par d’innombrables observateurs. Pourtant sa patiente est aveugle, l’horreur des plaies sous son bandeau ne laissant aucun doute là-dessus.

« Dans mon infirmerie. Mais vous aurez bien le temps de vous préoccuper de théologie lors de votre convalescence. Vous êtes ici chez vous et à l’abri c’est le plus important. Pour le moment jeune fille, il vous faut du repos, du calme et un environnement sain. Et… de paroles, je crains que nous n’ayons beaucoup à nous dire, ma fille. J’ai d’ailleurs pris la liberté de prévenir le père Ponticus, il souhaitait vous accueillir et, je crois, vous parler d’un ami. Comme-ci c’était le moment de vous ennuyer de la sorte. Si cela ne tenait qu’à moi ma fille je vous aurais enjoins de vous recoucher. Mais bon… Oh ! Puis-je vous demandez votre nom ? Je ne peux continuer ainsi avec mes « ma fille », cela fait vielle sœur gaga. »

*****




Une cliente qui attend qu’on vienne la servir ? En plein milieu de ce bazar monstre ? Eh beh…  Et pourtant elle n’avait pas l’air d’une nobliaune. Plutôt le genre chasseuse ou clientes d’Ongar le Blasés….  Ongar… Fallait bien que le dividende qu’on lui versait pour héberger ce petit commerce soit généreux pour qu’il accepte de frayer avec ce petit monde. Et de vivre dans la crainte que Serano ne découvre les pots de vins. Enfin, la nouvelle venue ne semblait pas prête à faire bruler le toit, c’était déjà un mieux. Et c’est donc avec un verre chaud à la main qu’Olaf traversa la salle qui se faisait, le froid aidant,  de plus en plus vide.  Arrivé à la table il avait donc le temps de parler un peu à sa cliente, tout en gardant un œil sur sa caisse.

« Vous avez la soirée ? Parce qu’y s’en est passé des histoires depuis quelques temps. Un de nos chasseurs à disparu, vous voyez le genre ? Bon, rien de passionnant, c’est l’hiver vous l’avez vu, il neige, il fait froid à en gelé les noix d’un ours si vous me passez l’expression. Bon des chasseurs qui disparaissent on en a tous les ans, mais Vidgis a réussi à dégoter un groupe de zouaves pour aller à sa recherche. Ils ont ramené Eivind ceci-dit, ce ne sont donc pas des empotés. Enfin ça aurait pu en rester là si un mage n’avait pas disparu. Un chasseur, ça va, mais un mage. Depuis c’est le branlebas de combat dans le château.  Enfin, je vous ai dit que ce n’étaient pas des empotés mais ils ne sont jamais tous revenus des montagnes ceci dit. Enfin bon, moi ce que ça me fait… Ils viennent, ils payent leur chambre. Bonne cliente d’ailleurs, une grande mer, magicienne je crois, elle a tapée dans l’œil de Sarano…. Et il fait soif à parler comme ça.»

Le long monologue d’Olaf fut donc interrompu par les besoins naturels d’un homme, s’humecter le gosier avec une bonne rasade de vin chaud juste sorti de la marmite.

« Oui, je disais donc une bonne cliente. Et hier on a eu l’arrivée d’un autre de ces groupes d’aventuriers. Vous voulez mon avis ? Ils doivent apparaitre de nul part ou avoir une sorte de code de l’aventurier qui dit « Vous irez foutre la pagaille dans la taverne d’un brave homme », pas un jour que fait Shor sans qu’un de ces soit disant héros ne débarque. Si j’avais su… J’ai hébergé un vampire, dans ma taverne ! Et un meurtrier ! Il a bu ma bière et dormi dans mon lit. Je l’aurais flanqué dehors si j’avais su… Ou tuer, ils ne méritent que ça ces bêtes… Enfin ils l’ont eu. Vous avez loupé le bûcher d’ailleurs, un beau spectacle… Mais j’ai pas pu y aller, la taverne, les réparations… *slurp* Dans le groupe y avait aussi deux fous, pendant que l’un cabriolait sur mon toit en balançant les gardes, l’autre a balancé une gerbe de feu. Du coup… Un trou… En plein milieu de l’hiver, c’est vraiment génial. Enfin ils doivent être tous en prison à l’heure qu’il est. Quoi que j’ai entendu dire que l’un des deux avait fait sauter les portes de la cathédrale, allez savoir il est peut être encore dedans. Enfin je parle je parle, je dois vous barber. Vous voulez autre chose ? Un petit encas peut être ? »


Voir le messageD.A.D., le 29 avril 2013 - 21:21, dit :

Un avertissement d'Elenwel, c'est un avertissement qui en vaut deux : si tu n'en tiens pas compte, c'est toujours pour TA pomme, et en général, il ne fait pas de quartier. Mieux vaut éviter les pépins, ça empêche d'y laisser sa peau.

#742 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 21 décembre 2010 - 00:31

"Talos"...
"Vous êtes ici chez vous et à l’abri"...
"père"...
"il"...
"il"...
"IL"...
"abri"...
..."abri"...

Sága leva la tête vers le plafond, resserrant la couverture contre elle...prise d'un frisson...
"Talos"...

« Je me nomme Sága. »

Autre était donc Talos...un étranger...un inconnu...
La sorcière reposa son "regard" sur Aeta...

« Je recherche le Seigneur Absent...enfin ou sa Maison...
Pour me protéger...me protéger...d'Elle...
Talos me protège d'Elle, mais Talos est un inconnu...
Talos me protège d'Elle...mais Talos est-il gentil...?
Talos me protège d'Elle...mais Talos ne veut pas de moi...
Talos est un inconnu...
Talos...peut-il me conduire à la Maison du Seigneur Absent...?
Pour que je ne dérange plus sa Maison...
»


Talos...était là, autour d'elle...
Ce n'était plus la Vieille Sadique qui était là...Elle ne pouvait atteindre la sorcière d'ici...ça, elle le savait...
Mais Talos...ne voulait pas d'elle...
Talos n'est pas méchant...
A défaut d'être gentil...

#743 MangaShojo

MangaShojo

Posté 21 décembre 2010 - 09:01

La neige tombait, formant un nuage épais qui enveloppait le paysage blanc des montagnes de Jerall. Un blanc sublime et brillant qui se mêlait aux longs cheveux de Thanara. L'elfe noire chevauchait avec tranquillité sur le chemin menant à la ville nordique de Bruma. Elle était bientôt arrivée... Enfin. Bien qu'elle appréciait véritablement la vie qu'elle menait, il lui arrivait souvent de rêver d'un bon lit dans une auberge chauffée... Un bon lit où elle pourrait se détendre et dormir sans crainte... Avec Brulépine sous l'oreiller, au cas où. Ça lui était arrivé une fois, sur la route reliant Bravil à la cité impériale. Elle s'était arrêtée dans une auberge et avait failli faire les frais d'un bandit. Elle avait heureusement eu son tanto à portée de main et avait pu lui faire passer l'envie de la dépouiller.
Elle arrivait en vue de Bruma dont elle voyait les hautes murailles défendues par des nordiques pour la plupart ou bien des impériaux venus pour une raison qu'on ignorait dans la lointaine cité du nord... Et devaient maintenant bien s'en mordre les doigts. Il fallait dire que cet endroit était presque aussi sauvage et désertique de la lointaine Solhsteim, le dernier lieu de résidence du Nérévarine avant qu'il ne parte pour Akavir... Enfin, c'était ce qu'on disait. Thanara s'était toujours tenu au courant des événements en Morrowind, sa contrée natale terriblement exotique pour tout les nobliaux de la contrée impériale. Elle avait même une fois été invitée à une soirée organisée par le duc de Cheydinhal pour qu'elle raconte des histoires sur Vvardenfell et ses dangers. Ça c'était mal passé. Dès qu'elle avait ouvert la bouche, on l'avait regardé avec de grands yeux, comme pour fixer une bête de foire, avant que les nobliaux ne se mettent à caqueter sur les coutumes étranges des elfes noirs. C'était le duc qui avait fait déborder le vase en qualifiant les Vvardenfellois de « barbares ». Se faire traiter de sauvage par un autre enfant de Veloth avait ranimé en elle la légendaire fierté des dunmers. Calmement, elle s'était levé pour prendre la porte. Quand un garde impérial avait tenté de la retenir sur ordre du duc, elle s'était tournée vers le noble pour lui cracher au visage en le traitant de « sale n'wah ». Le duc avait bien compris le sens de l'insulte et c'est livide qu'il l'avait laissé quitter son château. Depuis, les nobles et elle, ça faisait deux, même si elle était elle-même une noble de la maison Telvannie.

-Halte ! Fit un garde en armure en la voyant arriver. Que venez-vous faire dans la cité de Bruma, voyageur ?
-Me reposez et écoutez des histoires au coin du feu, dit-elle de sa belle voix si tranquille. Olaf conte comme personne et il y a longtemps que je ne l'ai pas vu...

Le garde eu un haussement de sourcil puis lui demanda de laisser son cheval à l'écurie avant de pénétrer la ville. Elle s'exécuta, demandant à Murmur de rester tranquille, puis pris un sac pour y mettre les quelques affaires dont elle aurait besoin.

-Bon séjour, lui souhaita le garde en la laissant pénétrer la ville.

Quand les portes se refermèrent derrière elle, elle pu observer que la ville n'avait pas changée. Toujours enneigée, belle dans sa simplicité glaciale... Elle détourna le regard pour observer la rue de gauche...

-Almsivi, murmura t-elle.

La taverne d'Olaf semblait ne plus avoir de toit. Juste des bouts des poutres calcinées comme seuls restes de l'armature. Mais que s'était-il passé ? Elle s'approcha, pensant néanmoins qu'elle était heureuse de revoir le tavernier. Elle était sans aucun doute la personne ayant passé le plus de temps dans une de ses chambres et il s'était montré généreux avec elle au moment de la paye. Il lui avait fait un bon prix pour toutes les histoires qu'elle avait conté. Là aussi, le dépaysement Vvardenfellois qu'elle apportait attirait les curieux. Si certains nordiques avaient grommelés qu'ils ne voulaient pas entendre de telles histoires sur leurs ennemis héréditaires, d'autres s'étaient délectés sans moquerie aucune de ses anecdotes. Beaucoup d'enfants étaient venus du coup avec leurs parents, apportant quelques nouveaux clients à Olaf, qui avait du se mettre à servir des boissons non-alcoolisées. Elle avait parfois été obligée d'inventer des histoires à partir de ce dont elle se rappelait de sa terre natale, mais le charme avait toujours opéré. Elle ouvrit la porte de la taverne, bondée, comme à son habitude. Moins de chaleur qu'avant, faute au toit, mais toujours la même disposition des tables, des chaises, de la décoration... Olaf, lui, était près d'une table et semblait discuter avec une petite demoiselle à la peau sombre. Une Rougegarde, apparemment. La dunmer enleva sa cape fourrée et l'accrocha à la corne d'une tête de buffle empaillée. Plutôt pratique, quand on y pensait... Elle s'approcha et repéra une seconde table de libre pas très loin, écoutant avec attention ce qui se disait :

-...dedans. Enfin je parle je parle, je dois vous barber. Vous voulez autre chose ? Un petit encas peut être ?
-Un hydromel nordique pour moi, demanda t-elle en s'asseyant à la table qu'elle avait vu. Du moins, si tu en as... Et je paye pour la demoiselle, je suis dans mon bon jour.

Elle adressa un sourire mi-figue mi raisin à Olaf, se demandant si il la reconnaitrait. Combien de temps cela faisait-il ? Deux ans ? Elle ne s'en souvenait plus...

-Cela fait plutôt longtemps, Olaf, dit-elle. Tu as du en voir passer du monde... Mais aux dernières nouvelles, ton toit était encore là... Vivec, j'espère juste que ce n'est pas un coup des sorcières ! Ça nous changerait un peu...

Elle se permettait de plaisanter avec Olaf, mais il y avait de grandes chances pour que cela soit un mage... Ou une sorcière, effectivement. Elle savait bien que les nordiques avaient une tendance prononcée à se méfier de la magie alors que les dunmers, eux, au contraire, l'utilisaient plutôt facilement une fois initiés... Au point que cela soit leurs ancêtres eux-même qui gardent les tombeaux. Quel pilleur ne s'était pas retrouvé face à des morts déchainés ou même, pire, un clan vampirique entier ? Finalement, Cyrodiil était presque tranquille comparée à sa patrie d'origine...

Modifié par MangaShojo, 16 octobre 2011 - 12:19.


#744 Andùril

Andùril

Posté 22 décembre 2010 - 16:32

La chapelle de Talos, lieux de recueillement pour les habitants de Bruma.

La fumée des encens alourdissait l'air... ici le temps lui-même semblait s'allonger...
Erinia n'aimait pas ce genre d'atmosphère... ici son monde se rétrécissait. Ses perceptions se brouillaient dans les litanies fiévreuses.
Les murmures incessants, les craquements des pierres et même lesouffle de ses compagnons lui semblaient s'unir dans une unique chorale dont les voix puissantes et profondes apaisaient les âmes tourmentées.

La bosmer semblait être en décalée de la réalité. Elle seprésentait en spectateur devant le ballet vivace qui s'opéraitdevant-elle.

Ainsi seulement un triste, "adieu chevalier", putfranchir ses lèvres lorsque Azrharn les quitta...


Bientôt même le père Pontius ne prêta plus attention qu'au jeune Altmer.

C'est quand celui-ci s'éloigna qu'Erinia enfin repris ses.
"L'endroit idéale pour se reposer et laiss
esprits er les choses se tasser !

Après tout le père Pontius lui même nous a offert une paillasse pour la nuit!" se dit-elle.


Fière de cette idée elle s'enquit auprès d'un des frères présents dans la chapelle où se trouvait le dortoir et lasse des événements, elle s'y dirigea.

Repassant mentalement le fil de la journée,elle commença à prévoir ses futures actions.

Sa cible avait quitté la ville et elle ignorait la date de son retour.
Son principal souci étais donc l'argent...

Elle pouvait toujours essayer de trouver un emploi, mais sans ses armes personne ne l'engagerait comme mercenaire. Il ne lui restait plus qu'à trouver une bonne âme qui l'embaucherait pour des basses besognes et cela ne l'enchantait guère...

Sa bonne humeur habituelle avait laissé place à un défaitisme maussade. Cependant, le calme du lieu éroda ses défenses et petit àpetit la jeune assassine sombra dans une douce torpeur que seul le sommeil réussi à vaincre...

Au matin son esprit s'étais éclairci et après avoir fait ses ablutions elle se décida à visiter la cathédrale...

C'est ainsi qu'en remontant dans la nef une douce mélodie lui parvint...
Emergent des escaliers, la lumière du soleil auréolait Elenwel qui chantait le passé heureux...

Bonjour espiègle Altmer, que nous vaut l'honneur d'entendre cette douce mélodie ?

Il semblerait que notre histoire avec darkan en ai émeu plus d'un ici... tout le monde parle du bûcher. Moi-même j'arrive à peine à le croire...
Qu'as-tu prévu de faire ? Le père semble t'avoir à la bonne.




Modifié par Andùril, 12 mars 2011 - 17:43.


#745 Talia Ochemaure

Talia Ochemaure

    Les mots s'arrêtent à TABRONEH.


Posté 05 janvier 2011 - 18:58

Et bien, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Olaf était particulièrement efficace comme informateur. Talia l'écouta donc avec beaucoup d'attention. C'était exactement ce qu'il lui fallait. Prendre un peu la température de la ville, en connaître les derniers événements, les figures du moment...
Et là, il fallait avouer qu'il y en avait des choses intéressantes... Décidément, l'endroit semblait folklorique. Deux disparitions, des aventuriers casse-cous, un vampire carbonisé, des fous, des boules de feu... En fait, c'était plutôt bon tout ça... Pour sûr, la jeune fille trouverait bien de quoi s'occuper au milieu de tout ça. Le problème était juste de trouver par où commencer...

Mais avant tout ça... Olaf ne venait-il pas de parler d'encas ? Ah, comme ce mot était doux à l'oreille... Oui, un encas serait vraiment le bienvenu... Ravie, Talia sourit au tavernier et s'appretta à répondre...

Un hydromel nordique pour moi.

Hein ? Mais c'était pas ce qu'elle voulait ça. Surprise, Talia se tourna vers la dunmer qui venait de parler. Elle était tellement concentrée sur le récit d'Olaf qu'elle n'avait absolument pas remarqué l'entrée de l'elfe. Pourtant, elle tranchait plutôt bien avec le décor. Talia se permit de l'observer un instant, alors qu'elle s'adressait à Olaf...
Sombre, tant physiquement que dans ce qu'elle dégageait, plutôt distinguée, elle était semblable à la plupart de ses pairs. Non pas que la jeune fille en connaisse beaucoup, mais enfin, elle en avait assez croisés pour vérifier ces similitudes. Enfin, ce qui frappa surtout Talia, c'est qu'elle était bien généreuse... Bon, après tout, un verre ce n'était pas grand chose, mais tout de même, quelqu'un prêt à un payer un à une inconnue méritait qu'on s'y intéresse un peu plus...

"Ah, grand merci à vous, dame elfe. Puisse votre vie être remplie d'autre de ces bons jours..."

... surtout si cela pouvait être profitable à la jeune fille. Et pour ça, Talia avait pris sa décision. Les fous et les disparus attendraient, sa nouvelle "amie" était juste là et elle comptait bien rester près d'elle un moment...

Modifié par Talia Ochemaure, 05 janvier 2011 - 19:33.


#746 Elenwel

Elenwel

    Granny Smith Wiwi


Posté 09 janvier 2011 - 20:32

« Recouchez-vous, demoiselle Sága. Et cessez un peu de déclamer vos sottises, je vous l'ai dit, pas de théologie pour les malades. Vous êtes ici chez vous et vous ne dérangez personnes si ce n'est sœur Skjorta, mais vous ne la secouerez plus n'est-ce pas ? »

Posant des mains douces mais pourtant fermes sur les épaules de sa patiente, sœur Aeta la dirigea peu à peu vers sa couche. Se concentrer sur les soins, essayer à tout prix de ne pas penser à ce sentiment très désagréable d'être observée. Sentiment qui, elle le sentait, ne pouvait qu'être induit par sa toute nouvelle protégée. Essayer d'avoir une patiente en tenue décente lorsque le père Ponticus allait débarquer, rouge d'avoir tant couru et en sueur, d'ici quelques minutes.

« Ma fille, le père Ponticus est le mieux placé pour répondre à vos questions, il saura, j'en suis sûre, vous aiguiller et vous aider. Mais je vous en prie, enfilez quelque chose. C'est un homme malgré tout et... Et je ne saurais admettre qu'un homme, fut-il le père Ponticus, discute avec vous tant que vous ne porterez qu'un drap. Asseyez-vous sur votre paillasse et enfilez ceci je vous en prie. »

*****

Et effectivement, le père Ponticus courrait dans les anciens couloirs de la communauté. Il courrait amplement, pesamment, dans un bruit effrayant et pourtant au combien familier. Un mélange de claquements secs, lorsque les sandales heurtent le sol, de halètements gutturaux, de bure froufroutante, de glissades et de jurons à demi étouffés, tout juste suivis de repentis sincères pour ces mots si vilains. Le spectacle du père supérieur se mouvant d'un point A à un point B aussi rapidement qu'il lui en est possible est certainement un des spectacles les plus impressionnant que puisse offrir la communauté. Il faut ajouter à cela que le père supérieur s'est laissé aller à un certain embonpoint et que les bures sont certes des habits solennels qui siéent parfaitement à un moine, mais ne sont pas des plus adaptés à la course.

Tout ce boucan précédant le père de quelques minutes, celui-ci fut accueilli à la porte de la chambre sensée héberger la patiente et alors qu'il tentait de reprendre son souffle par un très sec :

« NON ! Vous n'entrez pas mon père ! »

Provenant, que Talos ait pitié de lui, très certainement de mère Aeta, une vieille harpie prête à tout dès que le bien être de ses patients était en jeu. Rougeaud, essoufflé, en sueur, le père Ponticus se résolut donc à attendre devant la porte.

*****

Encore concentré sur sa cliente Rougegarde, Olaf répondit machinalement à l'étranger, dunmer vu sa peau sombre, on en voyait bien peu aussi loin dans le Nord, pas qu'on les aimait pas mais... Avec une démarche souple, du style client louche, mais pour le moment pas intéressé par sa caisse, le tavernier gardant un oeil attentif pour son comptoir.

« C'est votre argent... Un hydromel pour vous et une bonne assiette de ragout pour la demoiselle. Du bon sanglier avec du choux et des patates. De quoi vous tenir au corps et vous réchauffer. »

Alors qu'il se levait pour aller chercher sa commande il croisa enfin le regard de l'arrivant. Une arrivante, d'ailleurs, et qui lui souriait comme... comme une vieille connaissance qui ne savait pas si on allait la reconnaitre. Et là... Olaf fouillait, pourtant une dunmer il n'en voyait pas tous les matins dans sa taverne.

« -Cela fait plutôt longtemps, Olaf, Tu as dû en voir passer du monde... Mais aux dernières nouvelles, ton toit était encore là... Vivec, j'espère juste que ce n'est pas un coup des sorcières ! Ça nous changerait un peu... »

Une... ça allait venir il le sentait. Si seulement ce corniaud de Serano était là, il avait une mémoire monstrueuse pour les visages et était capable de vous reconnaitre dans une foule un bonhomme et ses crimes trois ans après qu'il ait fichu le camp.

« Une barde ! Vous êtes conteuse non ? Et une sacrément bonne si mais souvenirs sont bons, mademoiselle... Thanan ? Vous êtes la bienvenue en tout cas, même si je ne peux vous offrir un accueil aussi chaleureux que je le devrais. Mais fautes de toit... Enfin, asseyez vous, asseyez-vous, je vais chercher votre commande. »

*****

« Bonjour amie Erinia, je vous pensais partie avec Azhrarn... C'est une bien belle journée qui commence, je parle librement comme vous l'avez entendu, cela mérite d'être célébré. Mais chut chut. J'attends la réponse à mon couplet. Vous voyez l'homme sur le porche ? Près de la statue ? Il a une belle voix et chante sur Ysmir, sans que le flux en soit altéré... Moi je suis ici, mais lui non. C'est étrange non ?»

Voilà qui était important. Bien sûr les doutes de son amie concernant le non-mort étaient compréhensibles mais même ceux qui ne sont pas morts craignent le feu et il était parti, enfin, et pour de bon. Il faudrait encore quelquesjours pour que le vent nettoie sa présence de la ville, mais le mer ne comptait pas sortir du sanctuaire de toute manière. Les autres questions attendraient que le chant soit fini. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas concouru avec un autre chanteur et que sa voix était libre de s'élever sans nul autre effet que la musique en elle-même.

#747 Raven Dumron

Raven Dumron

Posté 12 janvier 2011 - 18:04

L'air était frais, en cette fin d'après-midi. Comme toujours. Avec un soupir, Raven Dumron referma la porte de la Guilde des Mages derrière lui, puis s'assura que sa cape le couvrait au mieux. Raven n'aimait pas le froid. Il n'avait jamais aimé le froid. Comme tout Dunmer, il se sentait nettement plus à l'aise dans une ambiance plus... chaleureuse. Trop, même, pour la plupart des humains.
Pourquoi était-il sorti, alors ? Parce qu'il n'en pouvait plus de l'air stagnant de la Guilde. Depuis la disparition de la responsable, tout semblait s'être figé. Bien sûr, les esprits s'agitaient, et les spéculations allaient bon train. Mais cela s'arrêtait bien là. La Guilde était pour ainsi dire morte. Certains semblaient attendre que quelque chose se passe, d'autres se disputaient pour savoir qui prendrait la place de la disparue... Et rien ne bougeait.
Aussi avait-il décidé de se trouver une taverne et d'y passer la soirée, loin des ridicules jeux de pouvoirs auxquels se livraient les aspirants.


[...]


Ses errances l'amenèrent tout d'abord sur le palier du Souffle du Nord, une auberge typique qu'il lui était arrivé de fréquenter une ou deux fois. Malheureusement, il ne trouva qu'une porte fermée, avec, pour seule explication, un papier placardé indiquant "travaux."
Raven marmonna quelques mots de mécontentement, puis se remit en marche. Il faisait froid, la nuit tombait, et il ne connaissait pas bien ce coin de la ville.


[...]


Quelques minutes plus tard, Raven arriva en vue d'un bâtiment sans toiture. Plutôt surpris de pareils aménagements, le Dunmer mit un moment à réaliser que le toit semblait avoir été brûlé. Enfin, en baissant un peu les yeux, il put remarquer une pancarte indiquant une auberge.
Il se rappela alors soudain un autre membre de la Guilde lui parlant d'un incident récent à la taverne d'un dénommé Olaf. Il devait s'agir de celle-ci.


"Hé bien, en voilà un qui ferait mieux d'en faire, des travaux."

Raven observa longuement les alentours, espérant apercevoir une autre taverne non loin ; malheureusement, il n'eut pas cette satisfaction.

"Bon, vu que je n'ai pas vraiment d'autre possibilité... Il y aura probablement un feu, c'est déjà ça..."

Il s'avança donc vers l'entrée, où il fut surpris de trouver une porte fermée. Quel était donc l'intérêt de ne pas la laisser ouverte ? Protéger les client du froid ? Alors que le toit avait été réduit en cendres ?

Raven haussa vaguement les épaules, puis ouvrit la porte et rentra.
La première chose qu'il remarqua fut qu'il y avait bien un feu — la deuxième, que tout le monde était déjà amassé autour. Raven réprima un grognement ; lui qui ne supportait pas le froid !
Il s'avança vers le comptoir en traînant des pieds, où il commanda une boisson chaude sous le regard suspicieux d'Olaf.


- Et qu'est-ce que vous voulez comme boisson chaude ? s'enquit le tavernier.

- Peu m'importe, répondit le Dunmer. Ce que vous avez de mieux pour se réchauffer.

Paroles qu'il regretta presque aussitôt, et à raison : Olaf lui servit un verre de vin chaud. Raven en avait toujours eu horreur.
Avec un sourire mi-figue, mi-raisin, le Dunmer s'acquitta de la somme qu'il devait, prit son verre, et alla s'asseoir à une table en retrait. Il commençait à douter que la soirée soit bien meilleure là qu'à la Guilde.


[...]


Raven avait finalement trouvé une utilité à cette porte fermée : elle lui permettait de remarquer presque instantanément l'irruption de nouveaux arrivants. Tout d'abord, il y avait eu cette Rougegarde, qui avait attiré momentanément son regard pour sa chevelure plus claire que celle de la plupart des siens ; puis, alors qu'il avait déjà depuis longtemps replongé son attention sur son verre de vin — qui ne désemplissait d'ailleurs guère — était arrivée une Dunmer. Celle-ci capta nettement plus son attention ; non seulement, il avait toujours été naturellement plus attiré par les représentants de sa propre race, mais en plus, elle abordait une chevelure blanche étonnante pour son âge.

Aussi Raven ne la lâcha-t-il pas du regard tandis que celle-ci s'avançait vers Olaf, qui, d'ailleurs, semblait être en pleine discussion avec la Rougegarde de tantôt. Discussion à laquelle la Dunmer mit apparemment un terme en demandant à ce qu'on lui serve de l'hydromel et — du moins, d'après ce que Raven cru entendre au travers du brouhaha — en invitant la jeune Rougegarde par la même occasion.
Il haussa un sourcil, surpris par une générosité aussi spontanée. Peu de Dunmers étaient dotés d'un tel naturel. Cela dit, ainsi, elle était à peu près sure de ne pas manquer de compagnie, elle.
Raven jeta un regard sceptique à son verre de vin chaud, puis sourit. Après tout, si cela pouvait lui permettre de passer un bon moment avec deux illustres inconnues ?

Il se leva, et se dirigea vers la table où se tenaient les deux jeunes femmes et le tavernier.


- Mes demoiselles, ami tavernier, bonsoir, leur fit-il. J'ai cru comprendre que ceci était une table où l'on partage librement. Puis-je me joindre à vous ?

Puis, répondant au regard surpris d'Olaf, il rajouta :

- Oh, pardon, je vous ai interrompus. Permettez-moi de m'excuser : que diriez-vous que je vous offre le repas ?

Modifié par Raven Dumron, 31 mai 2011 - 11:04.


#748 Thalivor Naïlo

Thalivor Naïlo

    Fauteur sur gages


Posté 12 janvier 2011 - 18:46

Une pièce aux étagère emplie de différents ustensiles. Au centré siégeait un bac d'eau fumante. Au vue de la couleur et de la vapeur qui s'en dégageait, on pouvait aisément deviner que l'eau venait tout juste d'être puisée, chauffée et transvasée dans la bassine. D'un seul coup, Océane se sentit horriblement sale. Entre le voyage et la prison, elle cela faisait plusieurs semaines qu'elle n'avait pas pu prendre de bain convenable. C'était désagréable les premiers jours, mais on se faisait vite à la crasse. Mais être maintenant confronté à ce bain lui faisait réalisé combien elle était sale, à présent. Elle retint un frisson d'excitation à l'idée de se glisser dans cette eau si douce au regard. Avant toute chose...

Elle jeta un coup d'oeil derrière elle. On avait bien refermer la porte. La serrure n'avait pas cliqueté. C'était quoi ça ? On la sortait comme ça de prison et on la laissait entrer dans la demeure la duchesse et il n'y avait pas un garde pour la surveiller ? Bon, il devait quand même au moins y en avoir un devant la porte. Elle l'espéra grandement pour cette comtesse. Sinon, sa sécurité avait vraiment des failles plus grosse que la bâtisse elle-même. Elle aurait pu, dans ce cas, entrer dans ce château les yeux bandés à cloche en reculant. Et non, avec ça, ça n'atteignait pas une chance sur un million. Je vous le jure, oui. Regardez : les yeux bandés... Oh, allez, une chance sur cinquante milles, et encore, je suis généreux. Bon, ensuite. On ajoute le cloche pied. Bon, avec de tel faille, je ne peux décemment par aller au-delà d'une chance sur soixante-quinze mille. Et si on finit par imposé le reculons. Bon, elle a déjà les yeux bandé, ça ajoute pas tant de pénalité que ça. Allez, une chance sur quatre-vingt-dix milles, disons. Et je suis généreux. Non, ce n'est pas négociable. Merci, bonne journée à vous aussi.

Euh... Attendez, non, on n'était pas là pour ça, à la base. Eh, revenez, j'ai encore à conter ! Oui, voilà, c'est bien, merci...

Bon, donc, à priori pas de garde dans la salle. Enfin, elle allait quand même pas se plaindre. Elle n'aurait pas aimé non plus exposer son intimité à de parfaits inconnues. bon, mais il n'y avait de servantes non plus. Un peu dommage, ça. Au fond, c'était quand même plus agréable quand vous aviez quelqu'un pour vous aider à ôter vos frasques et vous laver, quand même. Enfin, il allait falloir faire avec ça. Avec un petit soupir, elle défit son ceinturon, défit les liens de ses vêtements. Une fois fais, elle se glissa avec délice dans l'eau qui venait à peine de sortir de l'ébullition. Cette fois, elle ne pu retenir le frisson de plaisir qui la prit. Elle avait l'impression que ça faisait des siècles qu'elle n'avait pu connaître le délice de l'eau chaude sur sa peau. Elle ferma les yeux et se délecta quelques instants, laissant son corps s'emplir de la chaleur de l'eau. C'était le paradis, ça ne pouvait rien être d'autre.

On ne lui avait pas donné de limite de temps, aussi resta-t-elle assez longtemps dans le bac assez longtemps pour que l'eau ait presque la même température que la pièces. Un savon avait posé sur le bord de la baignoire. Elle s'en servit à trois reprise sur l'intégralité de son corps. Plus sur certains endroits qui amassait particulièrement poussière et transpiration. Et puis, enfin, un peu à contre-coeur, elle se décida à sortir. Hissant son corps hors de l'eau, elle avisa d'un linge qui avait été mis à sa disposition afin de se sécher. A côté était poser une robe mimosa à l'allure un peu vieille mais qui disposait encore de tous les apparat nécessaire pour paraître à la cours. Elle leva un sourcil en finissant d'ôter l'eau de ses cheveux. Elle allait être reçu par la comtesse, ou quoi ? On ne donnait pas des vêtements comme ça à n'importe qui... Même si cette personne était noble. Le tissus était riche, et on pouvait reconnaître du fil d'or dans la ceinture. Ca voulais dire quoi tout ça ?

Maladroitement, elle revêtit les vêtements. Elle ne l'avait fait que très rarement, quand elle recevait des visiteurs, et il y avait toujours au moins une servantes pour l'aider à s'en sortir dans tout ces fils. Mais enfin, finalement, elle arriva à tout faire tenir en place. Les manches était quand même un peu longue à son goût. Les faire descendre jusqu'à la taille aurait suffit, pas besoin de les faire trainer ainsi non plus... Elle risquait plus de se prendre les pieds dedans qu'autre chose. Mais bon, elle n'était pas en position de faire sa difficile. Et puis la ceinture permettez de rehausser certains avantage qu'elle trouvait bien trop peu présent chez elle... Elle sortit. Le majordome, maintenant accompagné de deux servantes. La voyant arriver, il prit à nouveau la parole de son ton ampoulé qui l'irriter plus que tout au monde :


"Si Madâme la Baronne veut bien avoir l'hobligeance de me suivre jusqu'au petit salon... Son Excellence Madâme la Comtesse est disposée à recevoir Madâme la Baronne dans les plus brefs délais."

Cette phrase lui fit comme un coup au ventre. Elle allait bien être reçue par la comtesse en personne. Et elle désirait la voir le plus rapidement. Et, à priori, pas cernée par une dizaine de garde. Pourquoi une comtesse voudrait à ce prix voir une baronne qui n'était (officiellement, du moins) jamais allée à la cours impériale et avait fait son possible pour ne pas se faire remarquer ? Saurait-elle quelque chose ? Bon, qu'elle se fasse libérer n'était pas une chose si étonnante. Son statut lui donner des droits. Qu'on lui offre un bain et des vêtements dans la maison de la comtesse, c'était déjà bien plus étonnant. Mais qu'en plus la comtesse l'invite personnellement, c'était même au-delà de tout ça. Il se passait quoi, merde ?!

Toujours sous le choc, elle le suivit jusqu'à une grande porte de chêne. Un garde se tenait au côté. C'était bien la première fois qu'Océane pouvait en apercevoir un... Elle le dévisagea pendant que le guide frappait. C'était un homme rude, à priori entraîné à combattre. Elle n'aurait pas aimé avoir à l'affronter en face à face. Elle était certes quelque peu entraîné au maniement des armes, mais elle préférait quand même pouvoir frapper de tels adversaire dans le dos. C'était problématique s'ils était debout contre un mur. Enfin, l'arc ou l'arbalète pouvait également régler efficacement ce genre de problème... Mais vu son armure, plutôt une arbalète.

Prenant bonne note de ses observation, elle suivit le Breton dans la petit salon, après qu'il eût ouvert la porte, peut-être en réponse d'une injonction que l'assassin n'avait pas entendu. Mais il était quand même rare que ses sens aiguisé ne perçoivent pas quelque chose. Peut-être qu'il avait simplement certains droits. Elle mit de côté cette question. De l'autre côté du seuil se tenait une petit pièce richement tapissé de tenture pourpre. Le tout donnait une impression douillette et confortable, en même temps que d'afficher la richesse de son propriétaire. Au centre, un femme quelque peu plus âgée que la jeune baronne était entrain d'avaler un déjeuner en y prenant manifestement un certain plaisir.

Puis le regard de l'Impériale revint sur la personne centrale, en n'étant, elle l'espéra, restée qu'un instant sur la servante. Ses habits et son comportement laissaient présagé qu'il s'agissait de la comtesse, ainsi que l'attitude de son guide. Ce dernier s'inclina brièvement puis, d'une voix ayant perdu tout son accent obséquieux, annonça :


"La Baronne Océane de Laguénie."

Océane mit un genoux à terre, non sans jeter un regard noir au Breton. Il s'était bien foutu d'elle. Elle se promettait de trouver un moyen de lui faire payer. C'était bien là une des choses qui l'énervait le plus. Il avait encore de la chance qu'ils ne soient pas chez elle, sinon il aurait sûrement disparu dans quelques circonstances inélucidable la nuit même. Mais elle s'inclina quand même respectueusement devant sa maîtresse, dans la révérence un peu maladroite de ceux qui n'en font que peu mais qui mettent la grâce et l'agilité au dessus de toute autre qualité. D'une parole, la marquise congédia le majordome, puis, d'une autre, invita Océan à la rejoindre à sa table. La jeune baronne se redressa et vint prendre place en face de la comtesse. Elle remarqua alors que les deux servantes les avaient laissées seules. Instinctivement, elle se mit sur le qui vive. Non pas que la comtesse représentait particulièrement une menace, mais elle n'aimait pas se retrouver seule dans une pièce avec une personne inconnue. Cela laissait la place à beaucoup de trop de possibilité.

Dès qu'elle fut installer, ses yeux se posèrent sur la comtesse et ils n'en bougèrent pas. Du coin l'oeil, elle surveillait ses côtés. Les servantes étant partie, elle du se servir elle-même. Elle se versa un peu de vin et, avant de le boire, y trempa ses lèvres. On aurait pu croire qu'elle le goûter seulement. Enfin, c'est bien ce qu'elle faisait. Mais pas dans le but habituel. Elle le reposa délicatement. Il n'y avait pas d'autre goût que celui du millésime. Elle se servit un peu de gibier accompagné de quelques légumes et les goûta de la même manière. Puis elle se reposa dans sa chaise, elle fit à nouveau face à la comtesse, tandis qu'elle entamé la nourriture qu'elle avait prise. Ce qui l'attendait lui nouait suffisamment le ventre pour qu'elle n'eût pas vraiment faim, mais elle était assez bien éduquée pour savoir qu'elle ne devait pas refuser une telle invitation. Elle ne dit rien, cependant. Elle n'avait jamais été vraiment douée pour discuter. Et son appréhension lui ôter en plus les quelques idées qu'elle aurait pu avoir.

Modifié par Thalivor Naïlo, 12 janvier 2011 - 22:19.


#749 MangaShojo

MangaShojo

Posté 14 janvier 2011 - 17:43

Sa proposition spontanée en avait surpris beaucoup. Il était vrai qu'habituellement, Thanara était plutôt avare, mais elle était effectivement dans un bon jour. Et puis, son dernier coup, un gros coup, à dire vrai, lui avait donné l'occasion d'obtenir plus d'argent qu'à l'habituel. Elle devrait sans aucun doute voler comme elle avait pu le faire lors de sa première visite à Bruma. Activité dont Olaf n'était heureusement pas au courant sinon, elle aurait passé son séjour dans la cité enneigée soit en geôle, soit dehors. Elle était saine d'esprit et attachée à la vie, heureusement pour elle.
Olaf ne l'avait pas encore regardé et répondit plutôt machinalement, son œil exercé dardé sur son comptoir. Pour surveiller ses économies, bien sur. Mais au vu de la bonté du nordique et de l'état déplorable de son toit, Thanara n'avait même pas dans l'idée de s'attaquer au malheureux. Malgré tout, il prenait avec cette rude dignité qu'elle avait observé chez beaucoup des ses siens ce qu'il lui arrivait et se reportait surtout sur le moyen de faire marcher ses affaires.

-C'est votre argent... Un hydromel pour vous et une bonne assiette de ragout pour la demoiselle. Du bon sanglier avec du choux et des patates. De quoi vous tenir au corps et vous réchauffer.

L'elfe noire hocha la tête en passant machinalement sa main sur Brulépine puis sentit qu'on l'observait. C'était la Rougegarde. Plutôt jeune, avec cette habituelle peau sombre aux couleurs chaudes et des cheveux étonnement clairs. Elle n'en avait pas vu beaucoup comme elle mais tous avaient comme point commun des mèches noires et crépus. Un Nordique dans la famille ? Peut-être pas... Mais elle connaissait ceux-ci comme étant souvent blonds. La Rougegarde était plutôt petite et mince, avec des habits de voyage poussiéreux. Elle détaillait attentivement la Dunmer, ce qui était plutôt pour lui déplaire. Elle n'appréciait pas vraiment ce genre de comportement, c'était comme si on la reconnaissait pour un quelconque méfait... Et Béothia seul en savait le nombre exact ! Néanmoins, la petite Rougegarde ne se leva pas en hurlant au voleur ou à l'assassin. Au contraire, elle fut tout à fait aimable et reconnaissante, ce qui rassura (très) légèrement la Dunmer.

-Ah, grand merci à vous, dame elfe. Puisse votre vie être remplie d'autre de ces bons jours...
-Qui sait ce que l'avenir nous réserve, dit-elle d'un air un peu songeur avant de reprendre un ton un peu plus avenant, bien que très légèrement : Puisque je vous paye votre repas, peut-être consentirez-vous à vous assoir à mes côtés pour partager avec moi cette soirée ?

Fallait dire que l'air de Bruma rendait un mysanthrope tout de suite plus amical. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas vu un visage humanoïde agréable qu'elle n'avait pas envie de passer la soirée seule. Du côté d'Olaf, celui-ci cherchait désespérément son nom. Il finit tout de même par y avoir un petit déclic.

-Une barde ! Vous êtes conteuse non ? Et une sacrément bonne si mais souvenirs sont bons, mademoiselle... Thanan ? Vous êtes la bienvenue en tout cas, même si je ne peux vous offrir un accueil aussi chaleureux que je le devrais. Mais fautes de toit... Enfin, asseyez vous, asseyez-vous, je vais chercher votre commande.

Elle ne chercha pas à embêter plus le brave Olaf en rectifiant son nom. Au moins, il se souvenait un peu d'elle, c'était déjà ça. Elle s'assit tranquillement puis vit arriver un autre... Mephala l'enveloppe de ses toiles, un dunmer ! Elle sentit sa main se refermer autour du pommeau de Brulépine. Sa dernière rencontre avec un dunmer cyrrodilien s'était terminé par un crachat au visage et une belle insulte. Ils ne respectaient rien, ces maudits n'wahs. Toujours à se sentir plus hauts que les élus de Veloth, même lorsqu'ils étaient eux-même descendants de ceux-ci. Elle avait appris à plus se méfier de ceux de sa race que des ennemis héréditaires des Dunmers, c'était pour dire. Mais la haine que l'on portait aux traitres étaient bien plus grande que ceux qui étaient nés comme adversaires...
Néanmoins, ce dunmer là ne ressemblait guère au comte de Cheydinhal. C'était un elfe étonnement roux, mi-long et ondulés. Sinon, il était tout à fait normal selon les critères de la race : peau bleu-gris, yeux sanglants, traits anguleux et air fier, voir un peu hautain dans son cas. Si il commençait à se comporter en Altmer, elle risquait de perdre un peu son calme, mais en attendant, elle resta silencieuse, détaillant les expressions du nouveau venu. Il souriait. Pas avec ironie, mais plutôt gentiment. Bon point.

-Mes demoiselles, ami tavernier, bonsoir. J'ai cru comprendre que ceci était une table où l'on partage librement. Puis-je me joindre à vous ?

Il remarqua alors le regard que lui porta Olaf et paru sincèrement gêné :

-Oh, pardon, je vous ai interrompus. Permettez-moi de m'excuser : que diriez-vous que je vous offre le repas ?

Là, il devait y avoir au moins un client qui en avait perdu sa cuillère. Deux elfes noirs, une des races les plus antipathiques et belliqueuses de Tamriel, proposant de payer des repas dans une auberge nordique, et cela en une seule soirée... Pourquoi pas, après tout... Ce qui l'embêtait le plus, c'était d'être ainsi le centre de tout les regards... Elle détestait cela, cela la mettait mal à l'aise... Bien trop mal à l'aise pour rester dans cet état. Un peu brusquement, elle attrapa la manche de l'elfe pour l'assoir à une chaise avant de croiser les bras sans regarder si il avait bien atterrit où il le fallait.

-Crétin de n'wah... Grommela t-elle avec mauvaise humeur en regardant une tête d'ours empaillé. Il faut toujours que vous vous fassiez remarquer... M'enfin, vous faites bien ce que vous voulez... Et c'est tout de même aimable à vous...

Elle s'était un peu adoucie sur la fin, se calant dans sa chaise. Deux compagnons avec qui passer la soirée, voilà qui promettait d'être agréable...

-Je suis Thanara Adarvel, se présenta t-elle, décidée à engager la conversation. Je suis barde, ou plutôt conteuse. Je viens de Vvardenfell.

Elle avait précisée ce dernier point en jetant un regard à l'autre elfe, attendant de voir sa réaction.

Modifié par MangaShojo, 16 octobre 2011 - 12:17.


#750 Raven Dumron

Raven Dumron

Posté 16 janvier 2011 - 18:37

La poigne de la Dunmer surprit Raven, qui manqua de se retrouver par terre. Alors qu'il tentait de stabiliser son équilibre précaire sur le siège où on l'avait peu délicatement posé, il lui sembla entendre l'elfe le traiter de n'wah, avant de se plaindre à mi-voix qu'il n'ait attiré toute l'attention sur eux.
D'un regard en biais, il observa la salle. Effectivement, quelques personnes avaient tourné la tête vers eux, l'air vaguement amusés. Ils finirent cependant bien vite par se désintéresser d'eux, visiblement déçus que rien ne se passe.
Soudain, Raven s'aperçu que l'autre Dunmer avait continué de parler sans qu'il n'écoute.


- ... Thanara Adarvel, disait-elle. Je suis barde, ou plutôt conteuse. Je viens de Vvardenfell.

Son regard lui fit comprendre que la dernière remarque lui était directement destinée. Il sourit.

- Vvardenfell, hein ? Eh bien, ça fait un bout de chemin. Ravis de vous rencontrer. Je suis Raven Dumron, membre de la Guilde des Mages. Je n'ai pas souvent eu l'occasion de discuter avec des natifs de Morrowind, mais c'est quelque chose que j'apprécie, généralement, bien que je n'y ai moi-même jamais mis les pieds. Et vous dites que vous êtes conteuse ? Hum, je dois dire que je serais enchanté d'entendre l'une de vos histoires, en particulier si elle traite de Morrowind. Enfin, si cela ne vous dérange pas bien entendu.

Il ponctua la fin de son monologue d'un sourire, puis retourna son attention vers la Rougegarde.

- Excusez-moi, mais je ne crois pas avoir entendu votre nom, mademoiselle... ?

***


Olaf observa le Dunmer répondre comme si de rien n'était à Thanan — ou plutôt, Thanara, d'après ce qu'il avait entendu ! — puis, décidant que les trois comparses n'avaient plus besoin de lui, il fit comme il l'avait annoncé, et partit chercher leur commande.

Modifié par Raven Dumron, 17 janvier 2011 - 15:52.





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