A, le 06 avril 2011 - 19:35, dit :
C'est peut-être un peu caricatural comme point de vue, non ?
Non, ce n'est pas caricatural mais une opinion tranchée. Ce qui comme diraient certains, permet de relancer le débat...
J'en profite pour saluer l'idée de soumettre cette question à discussion, certains savent faire des topics à succès. S'pas comme mes topics sur street fighter !
Citation
A t'entendre, on croirait que toutes les prostituées sont de pauvres filles de l'Est arrachées à leur petit village et obligées de faire le trottoir sinon leur mac' les menacent de torturer toute leur famille.
Je doute pas que ça arrive... mais on ne peut pas réduire la prostitution à ça.
Ah ? Et à quoi correspond donc la prostituée si elle n'est pas une femme dans le besoin ? C'est un p'tit boulot comme un autre ?
Citation
Je me répète, mais pour une jeune fille ou un jeune mec pas trop dégeu... ça ne me choque pas que faire l'amour par choix, pour de l'argent devienne préférable à un travail pénible et dégradant dans une usine ou autre. En plus avec Internet et la possibilité de trier d'avance ses clients, de fixer le lieu de rendez-vous... ça change la donne.
Tu sembles penser que la plupart des prostituées trient leurs clients.
De ce que j'en ai vu (même si je vois davantage les conséquences à vrai dire), une prostituée c'est le plus souvent une femme maquillée comme une voiture volée et habillée de manière provocante... qui attend qu'on l'aborde dans certains quartiers connus comme tels.
Autrement dit, d'une part elles sont loin de l'image idéalisée qu'on peut en avoir, d'autrepart le client est souvent largement pire. Donc, pour dire les choses crument, la sélection me semble être minimale. En te mettant à la place d'une de ces femmes, tu t'imagines abordée successivement par le routier à morpions, le porc de 120 kg, l'adolescent acnéique en mal d'expérience, puis le psychopathe incapable de réfréner ses pulsions ?
Internet, bien plus largement associé à la pornographie, met de ce point de vue une barrière que t'ôte la prostitution directe.
Citation
Le proxénétisme, les relations forcées sont de toute façon interdites par la loi... rien à dire là-dessus... pourquoi est-ce qu'il y aurait besoin EN PLUS d'interdire la prostitution, qui de toute façon ne se résume pas à ça.
Ben il me semblait pourtant que le raccolage était un délit.
Par rapport au point de vue « caricatural », le fait que je dise que j'en ai vus, signifie que j'en ai vus, et que tout ce que je raconte n'est pas purement théorique.
Angel Eyes Sentenza, le 06 avril 2011 - 19:49, dit :
L'approche sanitaire est quelque chose d'important, le plus important a mon avis,
au lieu de faire dans l'interdiction et la répression pour tomber dans la clandestinité comme c'est actuellement le cas depuis la chasse aux sorcières des années 2000.
Ne vaut'il pas mieux poser un cadre sanitaire sain ou le plus sain possible et d'en retirer celles qui le désirent ?
(...)
Je pense sincèrement que le sanitaire devrait primer. Et le social suivre.
Ce cadre sanitaire permettrait justement de pouvoir avoir des interlocuteurs puisque ça ne serait plus clandestin.
Le problème sanitaire est effectivement au devant du tableau. Pour moi, il est du même acabit que celui des drogues.
Je suis d'accord avec toi, il doit primer. Maintenant, la légalisation de ces établissements résoudrait-il effectivement la question ?
Le VIH (puisque tout le monde y pense (on peut mettre les chlamydia et gonocoque dans le même panier) n'est pas le seul problème, se pose également celui du HPV. Ce virus constitue un souci grandissant, car d'une part le préservatif n'en protège pas, d'autrepart il induit des cancers graves tels que celui du col chez la femme, mais également des cancers rectaux tout aussi dangereux (ce qui est moins connu, et touche aussi l'homosexuel pour des raisons que vous laisse imaginer). De même pour la Syphilis, qui n'a pas disparu.
Donc le problème des IST dans leur ensemble ne serait pas résolu par cette légalisation, à mon avis.
Shadow she-wolf, le 06 avril 2011 - 19:55, dit :
L'autre chose que je tenais à dire, c'est que la prostitution, ça n'a pas été tout le temps dégradant: on en a envoyé des femmes au bûcher car elles étaient des prostituées, donc relativement libres...
Je ne vois pas en quoi le fait de partir en fumée constitue une consolation, dans ce cas. A moins que l'expression « libre comme l'air » n'en soit dérivée ?
Citation
Bien sur ce n'est plus la même époque, mais la prostitution a toujours été liée à une forme de liberté, ce qui, j'imagine, explique la raison du déchirement dans les milieux féministes et queer au sujet de la prostitution...
Je pense que nous faisons peut-être la confusion entre deux choses :
— La liberté sexuelle
— Le fait de vendre son corps.
Une personne dépendante sexuellement peut ainsi tout à fait multiplier les expériences, sans que cela constitue autre chose qu'un choix de vie (et une conduite à risques !). Alors que le fait de monnayer ce service... implique à mon avis la nécessité de le faire.
Donc, d'un côté il y a la liberté de vie sexuelle. De l'autre, le besoin financier.
J'veux bien qu'on me dise que les prostituées ne sont pas toutes de l'Est, mais qu'elles ne soient pas dans le besoin, ça il faudrait me l'expliquer.
Et pour moi le fait de faire un acte par besoin... implique qu'on n'est pas libre dans ses choix.
Modifié par Trias, 06 avril 2011 - 21:05.