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[h] Les Larmes Du Dragon


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#1 KapDevil

KapDevil

Posté 09 mars 2008 - 15:16

C'était un endroit sombre, insalubre... Étroit dans l'ombre, lugubre. Du vivant, de l'humain, de tout ce qui est, isolé. Il y flottait une odeur de soufre et de sang. Une odeur de mort, de néant.
Cette pièce, dans la plus haute tour du château encastrée, tombait en désuétude, au sommet.
Cela faisait bien longtemps que le roi qui demeura jadis là tombât. Que sa patrie, du lys perdit l'habitude. Qu'elle fut désertée.

*

Dans le quartier morose, là haut, tout en haut du donjon, la pièce noire restait close. Autrefois lieu de débauche et de luxe, aujourd'hui condamnée à l'état de geôle.
A l'intérieur, pouvait-on entendre le souffle d'une bête, éreintée. Une bête terrible, à n'en pas douter. Chargée de haine. Peut-être malsaine.
Mais comment pu t-elle ressentir quelques formes de mépris? Rester claire d'esprit? Dans une telle solitude!
Eh bien, il sembla que ce monstre n'était autre qu'un... qu'un dragon. Oui, rappelez vous, ces entités qui disparurent par des âges si anciens à nos pères qu'on ignore aujourd'hui si elles eurent un jour foulé le sol de nos terres!

*

Il se trouve que les dragons, à leur grand malheur, sont les rares monstres à posséder un coeur. Ca n'est pas une chance! Loin de là; un détestable sens. Qu'on moque les centaures, les sirènes, les minotaures, qu'importe! Le flot de nos insultes ne fait qu' heurter leur point de pierre! Mais les dragons, déjà, l'ont brisé bien avant hier!
Ils sont rejetés, bannis comme de viles créatures, mais il s'agite,vif, sous leur écaille dure, un sang pareil à celui des hommes!
Notre dragon, donc, pleurait, pleurait, toute les larmes de son corps, agitées, du haut de sa tour, abandonnée. Ses pleurs formèrent alors un flot aux rails continus, ruisselant, ruisselant, jusqu'aux meurtrières d'une muraille contiguë.
Et de s'écouler,, s'écouler, ce fut bientôt un fleuve qui se dressât, avec, pour source, notre pauvre, notre bien malheureuse bête.

*

Le fleuve continuant sa route, calmement, passait les glaciers des monts, s'appropriant les ruisseaux méandreux des plaines, il traversa ainsi maints paysages avant d'arriver à un petit village. De misérables maisonnées, en plein désert, où nul ne pouvait vivre comme il y aspirait.
Mais le fleuve coulait, coulait, mollement, s'installa sur la place du bourg, qui, alors, se fit bassin. Les enfants y jouaient. Tous purent désormais boire, boire jusqu'à plus soif, ou, même, arroser les cultures, dont, enfin, on espérait des récoltes.
Chacun bénissait avec ferveur la source du fleuve, heureux qu'il les abreuvent. Certains dirent qu'il s'agissait de Dieu, d'autres du Grand Océan, mais guère mieux... ils ignoraient tout du vrai.

*

A bien des lieues de là, le dragon sanglota. Il maudit sa solitude, il maudit le monde entier, qui, pensa t-il, le détestât. Il sanglota plus, toujours plus, encore, encore et encore.
Modeste écrivain Wiwilandais..

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