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Le Mystère De La Goule

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6 réponses à ce sujet

#1 Svartalfar

Svartalfar

    Moddeur d'or


Posté 20 novembre 2018 - 23:40

La Goule

mystère de la nature


Le sujet d'aujourd'hui est une créature infâme et méconnue, vivant dans les cryptes et cimetières de Tamriel : la Goule. Présente dans Arena, elle est absente des jeux suivants cependant, elle conserve un héritage culturel, sous forme de la mention de sa langue en tant qu'ingrédient alchimique, dans Daggerfall et de l'appellation de Goule pour un des serviteurs de Dagoth Ur dans Morrowind. Pourtant, si l'on se penche un peu sur son cas (et un pince-nez est de rigueur), on se rend compte qu'elle est une créature fascinante : son apparence ne ressemble que partiellement à des choses connues et ses moeurs ainsi que les caractéristiques magiques phénoménales de sa langue, soulèvent nombre de théories à son sujet. Intéressons-nous donc cette fois-ci à ce monstre qu'est la Goule, et cherchons à percer ses secrets. Nous commencerons pour cela par passer brièvement en revu ses caractéristiques physiques et magiques, avant d'aborder les différentes théories que son étude soulève.

I. La Goule : son étude
A) Apparence et moeurs de la Goule
Peu de détails nous ont été communiqué concernant la créature, et nous n'avons à notre disposition que ce qui apparait dans les jeux et leurs manuels :


Image IPBImage IPB


La Goule est une créature griffue, aux oreilles pointues et au teint cireux, au ventre distendu et qui se déplace sur de larges pieds. Malgré une apparente intelligence, puisqu'elle brandit une arme rudimentaire mais inédite, elle va nue. Puissante physiquement, elle est dangereuse en groupe, même si également aperçue seule. Ses dents sont présumées similaires à celle des prédateurs, puisque la Goule se nourrit avant tout de viande, et notamment de charognes. Elle est toutefois réputée capable de mordre cruellement ses victimes.
A première vue, on pourrait donc penser à une variété particulièrement primitive de Gobelins : les oreilles pointues, les larges pieds, le comportement grégaire, les moeurs brutales et agressives, la férocité, l'intelligence rudimentaire... Comme eux, elle transporte de l'or et des babioles de peu de valeur et comme eux, elle affectionne les caves et les endroits tranquilles en marge de la civilisation. Pourtant, le manuel d'Arena nous apprend que la Goule, au lieu d'être une créature vivante, est un mort-vivant.

Citation

Ces morts-vivants dévorent les cadavres qu'ils trouvent dans les donjons, les cryptes et autres lieux mortuaires. Ils se régalent de cadavres humains et d'autres corps en putréfaction. Si ces créatures ne sont pas très intelligentes, elles sont assez rusées et peuvent facilement trouver de la nourriture. Les goules peuvent parfois transmettre des maladies si elles mordent, à cause de leur penchant pour la chair putréfiée.

B) Ses pouvoirs
Elle ne fait pas preuve de capacités magiques dans Arena mais, dans Daggerfall, sa langue est un ingrédient extrêmement précieux, puisqu'il permet de préparer des potions de langage, qui elles-même permettent de parler et de comprendre toutes les langues.
Elle est de plus, comme cité plus haut, capable de transmettre des maladies par sa morsure, à cause de son régime alimentaire à base de charognes.

Les TES cependant ne nous renseignent guère plus sur les spécificités de la Goule, et semble même adopter une approche issue directement de son grand frère, Donjons et Dragons. Dans cet univers-ci, la Goule est dépeinte comme un mort-vivant affamé de chair et doté d'une intelligence aigüe, capable de parler les langues qu'elle maîtrisait de son vivant. On note immédiatement le parallèle avec la Goule de Nirn : un mort-vivant doté d'intelligence et de ruse, puisque capable de confectionner des outils, et dont la langue contiendrait encore des traces de pouvoirs liés au langage et à la parole.
Mais si une Goule est donc une créature mort-vivante, qu'était-elle de son vivant ? Pourrait-elle être un cadavre de Gobelin, à l'image du Gobelin pourrissant du jeu Magic: The Gathering ? Elle en a une apparence proche de lui après tout, mais c'est impossible à dire. Outre qu'elle soit plus grande, elle est surtout beaucoup plus forte et résistante que lui, d'une puissance similaire à celle d'un Minotaure.
Qui plus est, d'autres pistes se révèlent beaucoup plus intéressantes.

II. Une origine humaine
On vient de le voir, le manuel d'Arena en fait une charognarde et une nécrophage. La version originale est tout aussi précise quant à leurs moeurs alimentaires, puisqu'elle dit :

Citation

They feast on human corpses and other rotting flesh.
Cela pourrait indiquer qu'une goule nait en priorité dans les régions fortement peuplées par les Humains (Cyrodiil, Lenclume, Hauteroche et Bordeciel), plus que dans les régions elfiques. Cela peut être une indication précieuse : les humains bâtissent des cimetières pour leurs morts, les Yokus et plus tard l'Empire Septim dédiant même des îlots entiers à leurs disparus (Olenveld, l'île de N'Gasta, les îles rougegardes de la Mer des Perles, etc). De plus, un autres peuple à la forte tradition funéraire, les Dunmers, n'a aucun problème connu de Goule.
Mais ces éléments ne suffisent pas à indiquer que la Goule est avant-tout présente dans ces régions ni qu'elle était de son vivant un être humain : on peut très bien imaginer une histoire de mort-vivant dunmer ou thalmori particulièrement haineux de son vivant envers les Hommes, pour expliquer leur goût pour la chair humaine faisandée. Si cela peut se révéler un indice intéressant, cela peut tout aussi bien être un biais d'observation caché, la plupart des pouvant être des habitants desdites régions à majorité humaine, ce qui diminuerait les traces d'apparitions de Goules dans les territoires elfiques. Il est donc nécessaire d'aborder d'autres théories, et notamment une questionnant le statut de mort-vivant de la Goule. Et si c'était plus compliqué que ça ?


III. Le Semi-mort-vivant
La Goule serait ce que Donjons et Dragons appelle un "demi-mort-vivant", une créature touchée par la mort mais dont les fonctions vitales fonctionnent toujours d'une certaine façon. Cela expliquerait leur intelligence relative et, évidemment, le fait que leur langue soit récupérable en alchimie et ne soit pas un simple tas de chair en décomposition.
Je ne parle pas des semi-croustillants, semi morts-vivants au hasard, puisque des exemples existent dans l'univers des Elder Scrolls : les Draugr. Ceux-ci sont en effet des serviteurs et gardiens, qui protègent leur maître en leur offrant leur énergie vitale, afin d'alimenter sa semi-vie. Ils ne sont pas vivants mais pas vraiment morts non plus. Ils disposent d'une sorte de société et sont capables de parler. Un phénomène similaire se passe avec le Roi des Tréfonds, qui voit son âme et son énergie vitale absorbée par le Numidium. Puissant magicien immortel, le Roi des Tréfonds n'est pas vraiment une liche ni même un fantôme, et savoir s'il est mort ou vif est une gageure.
La Goule serait-elle donc réellement un mort-vivant, ou plutôt un semi-mort-vivant, sorte de cousine des Draugr ? Un des éléments sur lesquels on se base l'affirme, mais ceux-ci sont au nombre de trois, c'est donc léger. Après tout, un mort-vivant est une créature ranimée, cela suppose donc une intervention extérieure (nécromanciens, magie chaotique, etc). A défaut de mieux, le parti-pris est de considérer l'affirmation comme vraie, en attendant de nouveaux résultats. Mais si la Goule est un mort-vivant d'origine et qu'elle n'était pas humaine de son vivant, qu'était-elle à l'origine ? Une Fée ?


IV. Une origine féerique
Cette piste est liée aux pouvoirs alchimiques de sa langue. La polyglottie de la Goule permet même à ceux qui boivent les potions de langage de communiquer avec des créatures comme les Géants, les Centaures ou différentes Fées et Betmer (Nymphes, Gobelins, Harpies, Sprigganes...). Or, le langage est dans la mythologie de Nirn un don, et notamment un don d'Yffre. C'est en effet Yffre qui, le premier, "parle" pour stabiliser le monde. La parole, les mots, sont donc fortement liés aux Elnofeys, les Os de la Terre et sont une expression de leur pouvoir.
De nombreuses preuves du pouvoir du langage existe, notamment dans les mythologies humaines. Kyne et Julianos patronnent la voix et le langage, ce qui souligne leur importance, mais de nombreux pouvoirs humains sont également liés à cet organe : le thu'um, la voix de l'Empereur des Impériaux, le Shehai yoku, etc. Les mots sont plus encore selon les Tsaescis, un mécanisme cosmique créateur (la langue de la Goule est d'ailleurs biphide, comme celle des serpents et des Tsaescis, les Vampires du Langage). Le fait que la langue des Goules permette une forme de langage universel (permettant même de converser avec les Daedra dans leur langue !), pourrait donc les rattacher aux pouvoirs des humains, encore, mais aussi et surtout des Fées. Selon la discussion que nous avons eu ici et sur un précédent article, les Fées pourraient être des Elnofeys inférieurs ou subgradiés. La Goule pourrait donc être une version mort-vivante d'une fée, ou une créature particulièrement dégénérée issue de ce phylum.
Cela est de plus renforcé par des éléments extradiégétiques. Dans les traditions arabes et perses, l'al-ghoûl est un mauvais djiin, équivalent de l'Ogre européen ou de la Lamie hindoue par son occurrence dans le folklore. C'est un esprit malveillant et polymorphe (caractéristiques communes des fées, souvenez-vous du Welwa), qui se nourrit des cadavres ou des individus isolés. Une Goule pourrait donc être, si on tire le faisceau jusqu'au bout, une Fée mort-vivante, voire, si on mèle la symbolique à cela, une Fée qui doit être mort-vivante, car elle incarnerait une langue morte, figée, statique, résidu de l'ancien elnofex.
"Le secret du langage est le suivant : il est statique." disait Vivec. Or chez lui, ce qui est statique meurt. Et ce qui est mort est un silence privé de référence. Des Elnofeys et des Divins qui se sont sacrifiés pour stabiliser le monde étant liés au langage, on voit mieux pourquoi on insère les Goules dans ce modèle.

La Goule est donc une créature intrigante, qui est et restera certainement encore longtemps, mal connue. Il est difficile de trancher sur sa nature, et même son statut de mort-vivant est sujet à débat. D'où vient-elle, à partir de quelle créature est-elle ranimée, est-elle une Fée ou un cadavre plus classique ? Aucune de ces interrogations ne trouve de réponses ou n'en apporte suffisamment, même si chacun peut avoir sa préférence.

Sources :
Manuel d'Arena (disponible ici)
Mythe tsaesci de la Création
Parmis les Draugr
L'hérésie arcturienne
"Onzième Sermon de Vivec", le Livre des Heures

Modifié par Svartalfar, 20 novembre 2018 - 23:41.


#2 Beron

Beron

Posté 21 novembre 2018 - 16:56

Bravo pour ce nouvel article sur les détails du lore ! Je ne pensais pas qu'il y aurait autant à dire sur ce vieux mob d'Arena. Sache que le fan de Tokyo Ghoul qui écrit apprécie beaucoup ! :D

Je n'ai pas forcément grand chose à ajouter. Je vais juste donner mes propres hypothèses sur les goules.
D'abord, j'ai toujours défini les goules en fantasy par deux éléments vraiment caractéristiques : l'aspect "mangeur de chair humaine, morte ou vivante", donc anthropophage et nécrophage ; et l'aspect "demi-mort-vivant".

Ainsi, quand j'ai vu les goules d'Arena, j'ai rapidement fait un lien avec d'autres monstres connus du lore : les draugrs de Bloodmoon. D'après les Skaals, ce sont des pilleurs de tombes qui se sont retrouvés piégés dans les tombeaux nordiques, ont dévoré la chair des cadavres pour survivre à la faim, mais ont été maudits par le Tout-Faiseur pour ce crime.

J'ai également pensé à d'autres individus : les adeptes de Namira. Comme vu dans Skyrim, ils peuvent être anthropophages et nécrophages. Peut-être qu'arriver à un certain point dans ces pratiques, des "bénédictions" de Namira viennent récompenser l'adepte et le transformer définitivement en goules.

Dans la lignée des "monstres mangeurs de chair", il y a bien sûr les goules des cendres de la Maison Dagoth, qui se coupent des morceaux de chair infectés par la peste pour les manger et permettre qu'ils repoussent sous des formes mutées. C'est sans doute cette pratique qui a valu leur nom à ces adeptes de Dagoth, donné par les habitants de Vvardenfell. Mais comme tu l'as dit, on connaît l'origine exacte de ces créatures des cendres, mais cela n'empêche pas que le concept de "goule" existe bien chez les Tamrieliens.

J'en étais arrivé à la conclusion que les goules croisés dans Arena sont divers monstres croisés dans les souterrains/donjons de Tamriel, désignés collectivement par le Champion Éternel et les autres habitants de Tamriel comme "goules", alors qu'il s'agit de monstres anthropophages et nécrophages divers, assimilés - à tord ou à raison - à des morts-vivants (draugrs de Bloodmoon, adeptes de Namira, goules des cendres de Dagoth, peut-être d'autres).

Maintenant, je vais reprendre certaines de tes hypothèses.
Sur l'origine humaine, je ne suis pas du tout convaincu. Les pratiques funéraires des Humains (surtout des Yokudans, en fait) ne me semblent pas spécialement dédiés à contrer les goules, mais plus les nécromanciens, et ainsi éloigner les potentiels morts-vivants et mauvais esprits. De plus, le mot "human" ne se rapporte pas forcément aux Humains ("Man") dans les TES :

Citation

Elves consider themselves the only 'truly human race,' being descended directly from the gods, and regard the Manish and Beast races as highly intelligent animals. On the other hand, Imperial scholars consider Men, Elves, and Beastmen as 'men,' on the basis that individuals of all three groups can mate with one another.

Offspring of inter-racial matings have the racial appearance of the mother, but may occasionally share inherited characteristics and abilities of the father. Sloads, dragons, and other sentient races cannot mate with Men, Elves, or Beastmen, and are not considered 'human.' Exceptional accounts of matings between men and daedra do not fit smoothly into this scheme.

C'est le mot anglais "mannish" qui qualifie plutôt les "Men", en distinction des Mer et des Betmer ("Beasts").

Sur le semi mort-vivant, comme je l'ai dit, j'aime bien cette idée très "fantasy classique". Cependant, je pense au contraire que les draugrs de Skyrim et les prêtres-dragons se rapprochent bien plus du concept de "liche" (toujours en fantasy classique) que de "goule". On a là des âmes dans des corps morts : il sont carrément momifiés, avec des urnes funéraires à côté, où on peut supposer que s'y trouvent les organes (brûlés ou non) des draugrs. L'âme du prêtre-dragon a besoin d'être réapprovisionner en énergie brute par ses séides, mais jamais de fournir de la nourriture à son système digestif.

Et quand il n'y a pas de prêtre-dragon à nourrir, les draugrs de Skyrim sont finalement un équivalent humain aux esprits ancestraux qui gardent les cryptes des Elfes (une dimension du culte des ancêtres qu'on retrouve à la fois chez les Elfes et les Nordiques).
La seule chose qui manque aux prêtres-dragons pour être des liches classiques à 100% est le phylactère (l'Anneau Unique pour Sauron, l'Armure et Deuilgivre pour le Roi-Liche de WoW), mais en réalité, ils n'en ont pas besoin tant qu'ils restent dans leur crypte. Je rappelle que, dans le culte des ancêtres dunmeri, les cryptes fonctionnent comme les Portes des Esprits, c'est-à-dire comme des antichambres entre Mundus et un Royaume Extérieur où se trouve l'âme du défunt (Aetherius, Oblivion ou autre).
Quant au Roi des Tréfonds, il n'est pas une liche à la Mannimarco (une liche classique) qui l'a voulu, mais il n'est pas non plus une goule : je dirais plutôt qu'il est un mort-vivant accidentel, un esprit en colère (comme le roi Lysandus), et donc hors des catégories normales (voir ce post pour plus de détails).

Si la goule est un mort-vivant, ça peut simplement être une sorte de mort-vivant accidentel, né d'une concentration de magie daedrique/daedrons (une conséquence d'un usage répété et incontrôlé de l'invocation en un même lieu). Ou bien effectivement une forme de malédiction lancée par quelque dieu sur les cadavres de ceux qui ont manger le corps d'autrui (comme le Tout-Faiseur des Skaals avec les draugrs), même si je sais qu'une telle idée ne plairait pas à certains, vu que les dieux agiraient là sans intermédiaire. Des goules morts-vivants sont peut-être aussi de simples zombies dont la réanimation s'est mal passé, résultant une créature anthropophage incontrôlable (comme dans Herbert West the Reanimator de Lovecraft).

Enfin, sur les Fées et le langage, sur l'apparence goblinoïde et les pouvoirs offerts par la langue de goule. C'est la partie la plus curieuse de l'article, ce auquel je n'avais jamais porté d'attention. Je trouve tes réflexions très intéressantes. C'est vraiment là que je commence à croire que les goules d'Arena puissent être autres chose qu'un nom populaire et incorrect donné à diverses créatures. Cette idée de Fées morts-vivantes, symbolisant des langues mortes, est géniale. Elle rattache le lore D&D d'Arena-Daggerfall et le lore profond des jeux suivants, avec les liens entre Humains et langue/parole/chant. Tu places même une citation de Vivec dans le lot ! La proximité des goules avec la sphère de Namira et ce rapprochement avec les Humains (et donc les mortels) font des goules des êtres à la fois anormaux dans le Mundus (vivant, mort et revivant derrière) et des témoins du concept de Mundus : la mortalité, le pourrissement, l'entropie, mais aussi par extension, la vie. Je trouve le concept assez proche de Nurgle dans Warhammer Fantasy ou la Mouche dans LRCM (une thématique du crade que tu sembles apprécier, Svart' :D ).

Mais d'un autre côté, j'ai une autre hypothèse à fournir, sur le rapport avec le langage et avec Y'ffre. Et si les goules étaient des Bosmer dégénérés ? On sait bien qu'entre l'Elfe des Bois rencontré en dehors des frontières de Val-Boisé et le monstre de la Traque Sauvage, il existe tout une gamme de variantes. Beaucoup ont une apparence goblinoïde. Les Bosmer sont cannibales, vénèrent Y'ffre (et donc sont proches des (Ehlno)feys) et le pouvoir "Langue des Bêtes" leur permet de contrôler une créature. Toutes ces caractéristiques les rapprochent évidemment des goules. Sans être forcément des monstres survivants de Traque Sauvage passés (elles n'ont clairement pas le niveau pour cela), les goules pourraient être des Bosmer dégénérés à cause de certaines infractions au Pacte Vert ou bien en ayant pris l'habitude de dévorer la chair de tout le monde, parent ou non, Bosmer ou non, vivant ou mort, etc. Les pouvoirs de la langue de goule serait un reste et/ou une déformation de leur pouvoir racial. Cependant, difficile de parler là de "morts-vivants" comme le fait le Manuel d'Arena.

J'espère que mes commentaires aient été assez constructifs. Bien qu'ils partent dans tous les sens, j'ai essayé d'organiser mes idées au mieux.
Quelques histoires pour les amateurs de fantasy : http://legends-of-beron.overblog.com/

#3 Svartalfar

Svartalfar

    Moddeur d'or


Posté 21 novembre 2018 - 17:56

Merci ! :blush:

Voir le messageBeron, le 21 novembre 2018 - 16:56, dit :

... quand j'ai vu les goules d'Arena, j'ai rapidement fait un lien avec d'autres monstres connus du lore : les draugrs de Bloodmoon. D'après les Skaals, ce sont des pilleurs de tombes qui se sont retrouvés piégés dans les tombeaux nordiques, ont dévoré la chair des cadavres pour survivre à la faim, mais ont été maudits par le Tout-Faiseur pour ce crime.

Voir le messageBeron, le 21 novembre 2018 - 16:56, dit :

J'ai également pensé à d'autres individus : les adeptes de Namira. Comme vu dans Skyrim, ils peuvent être anthropophages et nécrophages. Peut-être qu'arriver à un certain point dans ces pratiques, des "bénédictions" de Namira viennent récompenser l'adepte et le transformer définitivement en goules.
En effet, ces Draugr-ci tombent pile dans la définition folklorique de la Goule ou, de la malédiction du Wendigo : des individus changés en monstre pour s'être livrés au cannibalisme et incapables de résister à leurs désirs. C'est plutôt chouette, comme idée, et ça colle tout aussi bien à Namira patronne des anthropophages/nécrophiles/nécrophages, et Sanghuyin, qui gouverne les plaisirs. Ils peuvent être les saints-patrons de ces créatures.

Voir le messageBeron, le 21 novembre 2018 - 16:56, dit :

Les pratiques funéraires des Humains (surtout des Yokudans, en fait) ne me semblent pas spécialement dédiés à contrer les goules, mais plus les nécromanciens, et ainsi éloigner les potentiels morts-vivants et mauvais esprits.
Oui, le parallèle avec les régions humaines était surtout à cause de "human meat", que je considérais comme un abus de langage de la part des observateur. Mais si "human" peut également désigner des non-humains... (ça a au moins le mérite d'expliquer pourquoi on en trouve partout en Tamriel).

Voir le messageBeron, le 21 novembre 2018 - 16:56, dit :

une thématique du crade que tu sembles apprécier, Svart' :D
L'inconvénient des AAA politiquement corrigé à l'eau de javel, ça donne envie de tout resalir. Pas de sales, de gros, de moches, d'amputés, de mutilés... Même les monstres sont esthétiques.
Mais ouais, j'aimais bien la Mouche, je la ressortirai je pense. :)

Voir le messageBeron, le 21 novembre 2018 - 16:56, dit :

Mais d'un autre côté, j'ai une autre hypothèse à fournir, sur le rapport avec le langage et avec Y'ffre. Et si les goules étaient des Bosmer dégénérés ? On sait bien qu'entre l'Elfe des Bois rencontré en dehors des frontières de Val-Boisé et le monstre de la Traque Sauvage, il existe tout une gamme de variantes. Beaucoup ont une apparence goblinoïde. Les Bosmer sont cannibales, vénèrent Y'ffre (et donc sont proches des (Ehlno)feys) et le pouvoir "Langue des Bêtes" leur permet de contrôler une créature. Toutes ces caractéristiques les rapprochent évidemment des goules. Sans être forcément des monstres survivants de Traque Sauvage passés (elles n'ont clairement pas le niveau pour cela), les goules pourraient être des Bosmer dégénérés à cause de certaines infractions au Pacte Vert ou bien en ayant pris l'habitude de dévorer la chair de tout le monde, parent ou non, Bosmer ou non, vivant ou mort, etc. Les pouvoirs de la langue de goule serait un reste et/ou une déformation de leur pouvoir racial. Cependant, difficile de parler là de "morts-vivants" comme le fait le Manuel d'Arena.
Ca, c'est une bonne idée. Simple, efficace, plausible. Mais bon, j'aime aussi beaucoup l'idée de goules-fées. ^^

Sinon :
  • En tirant les fils, on sait que la Magie des ombres permet de jouer avec la vie et la mort. On pourrait chercher aussi de ce côté.
  • Sur une autre note, le cri de la Goule est également intéressant. Faible, plaintif, il fait penser à un râle d'agonie, ou aux tentatives de communication de la part de quelqu'un a qui on a tranché la langue (bon, ça a aussi un petit côté Martiens de Toy Story aussi, mais passons).

Modifié par Svartalfar, 09 décembre 2018 - 13:33.


#4 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 21 novembre 2018 - 21:42

Si l'on veut rester à Arena/Daggerfall, dans ces jeux, il y a ce que l'on appelle la « Afterdark Society » mentionnés seulement dans des dialogues ou textes. Et à y réfléchir, ses membres pourraient être des goules :
Have you heard about the Afterdark Society? Those nonhuman heathen they meet every night in front of the [temple].
Même si je ne retrouve plus la mention à propos de cannibalisme…

Maintenant, techniquement, TESO possède des goules. Le terme apparaît de temps en temps dans les dialogues et même quelques textes (dont la Vérité en Séquence !)
Il semble que globalement, ça désigne des sortes de zombies, qui dans TESO sont généralement montrés à festoyer sur des cadavres.

Il existe aussi à Havreglace une espèce « poisson-goule ».

#5 Svartalfar

Svartalfar

    Moddeur d'or


Posté 22 novembre 2018 - 00:04

Je l'avais noté celle-là, pour une toute autre chose. PFA l'a traduite en Société Nocturne.
A noter qu'elle refait surface dans GBT L'ébène des fous (cette fois-ci, on l'a traduite en Société de l'Ombre et la Conf' l'a reprise en Société de la nuit tombée).

Citation

Lheban: Weeell -- the Dark Brotherhood for one ... nasty bunch of thugs ... and then there's the Afterdark Society ...
Acte II,

Citation

Armorer 3: We could let the Priests know about your plans -- they would throw you to the Afterdark Society in a flash!
Acte IV,

Après, les informations de TESO confirme ce que disait Beron : la Goule est une créature culturellement bien présente et connue, puisqu'on l'utilise pour en désigner d'autres.

Modifié par Svartalfar, 22 novembre 2018 - 00:32.


#6 Beron

Beron

Posté 09 décembre 2018 - 10:37

Voir le messageSvartalfar, le 21 novembre 2018 - 17:56, dit :

C'est plutôt chouette, comme idée, et ça colle tout aussi bien à Namira patronne des anthropophages/nécrophiles/nécrophages, et Sanghuyin, qui gouverne les plaisirs. Ils peuvent être les saints-patrons de ces créatures.

J’assimilais plus Sanghin à la débauche sous la forme d’orgie. Mais Sanghin comme le concept de « céder à ses pulsions » me semble effectivement plus proche de sa nature profonde. Ça renforce son aspect de corruption insidieuse, insinué par des prêtres des Divins (cf Martin Septim et Rorlund), pour qui l’ascèse est une vertu et un défi à relever. On retrouve Sanghin chez la Morag Tong (les Fils du Tisseur) et la Confrérie Noire (la Couleur de la Nuit), deux organisations qui gèrent les pulsions meurtrières de leurs membres.

Pour la MT : les enfants de Vivec et des Mères de la Nuit sont des meurtriers fous dans les Sermons.
Pour la CN : les Frères Noirs consommateurs de skooma (il y a plusieurs bouteilles dans leur cachette des égouts de Longsanglot) et donc cédant à la drogue dans Tribunal, et tous les assassins fous dans Oblivion et Skyrim.
Mais aussi les pulsions meurtrières de la société entière (le rôle de la MT dans la guerre des Maisons de Morrowind ; la CN qui permet à toute personne assez fortunée de s'offrir un meurtre). Sanghin serait donc patron de tous ceux qui cèdent à leurs pulsions : alcoolisme, drogue, sexe, meurtre, nourriture, etc, ce qui incluraient les goules.

Voir le messageShadow she-wolf, le 21 novembre 2018 - 21:42, dit :

Si l'on veut rester à Arena/Daggerfall, dans ces jeux, il y a ce que l'on appelle la « Afterdark Society » mentionnés seulement dans des dialogues ou textes. Et à y réfléchir, ses membres pourraient être des goules :

L’Afterdark Society a tout l’air d’une secte, proche de ce qu’était la Confrérie Noire au temps d’Arena : des thugs, pratiquant des meurtres rituels. Les goules (et les autres mobs croisés à la nuit tombée dans les villes d’Arena) pourraient bien être des membres de la Société Nocturne (j’aime bien cette traduction). Cependant, il manque vraiment la mention de l’anthropophagie et/ou de la nécrophagie pour établir nettement un lien entre goules et Société Nocturne.

Voir le messageSvartalfar, le 22 novembre 2018 - 00:04, dit :

Après, les informations de TESO confirme ce que disait Beron : la Goule est une créature culturellement bien présente et connue, puisqu'on l'utilise pour en désigner d'autres.

Oui, ça semble confirmer cette hypothèse. J’ai retrouvé une autre mention de goule dans un fameux passage du lore : la malédiction d’Azura sur les Dunmer.

Citation

And so that they might know forever their wicked deeds Azura changed the Chimer into Dunmer, and their skin turned ashen and their eyes into fire. "Let this mark remind you of your true selves who, like ghouls, fed on the nobility, heroism, and trust of their king."

Si ce sont bien les mots entendus et rapportés par Alendro Sul, et non des rajouts/modifications de la part des générations suivantes de Cendrais, cela nous éclaire sur l’aspect qu’est censé avoir une goule (chez les Dunmer) et le fait que le concept même de goule existe déjà en 1E 700, lors de la bataille du Mont Écarlate.

Citation

Sinon :
  • En tirant les fils, on sait que la Magie des ombres permet de jouer avec la vie et la mort. On pourrait chercher aussi de ce côté.
  • Sur une autre note, le cri de la goule est également intéressant. Faible, plaintif, il fait penser à un râle d'agonie, ou aux tentatives de communication de la part de quelqu'un a qui on a tranché la langue (bon, ça a aussi un petit côté Martiens de Toy Story aussi, mais passons).

Je ne vois pas trop le lien avec la Magie des Ombres. Pourquoi pas de la simple nécromancie ?
Le lien vers le cri de la goule ne fonctionne pas.

Modifié par Beron, 09 décembre 2018 - 15:52.

Quelques histoires pour les amateurs de fantasy : http://legends-of-beron.overblog.com/

#7 Svartalfar

Svartalfar

    Moddeur d'or


Posté 09 décembre 2018 - 13:38

(je vois que ton problème est résolu ^^)
Lien du cri : changed.
La magie des ombres peut ramener à la vie, changer un zombie en ce qu'il était avant. Donc l'inverse aussi, vraisemblablement. Et par conséquent, se trouver au point de fluctuation entre ces deux états. On parle d'Afterdark, de créatures dont la figure de mort-vivant est floue... Ca peut coller. On manque de bille pour en dire plus, mais on peut garder ça dans un coin de nos têtes.

J'aime bien les propos du livre, ça fait vraiment animal avide, charognard opportuniste. On visualise.





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