Avant de commencer, des notation:
En gras les titres.
En italique les descriptifs de l'objet.
Le Clan Vien. Note laissée dans un livre. Tombe quand on ouvre le livre.
Le Clan Vien était très connu autrefois. Même si de nos jours il a complètement disparu (ou du moins semble-t-il avoir disparu), ce clan fédérait tous les autres clans vampires. A cette époque, des règles très strictes étaient en vigueur: les humains servant de nourriture étaient bien traités, et leur provenance était contrôlée de façon très sévère. De fait, les humains parvenaient à entretenir des relations commerciales et politiques avec les vampires.
Lorsque l'historien retrouve des écrits faisant mentions de ces vampire, certaine figures reviennent souvent. C'est notamment le cas du chef du clan Vien, Yeo-Yin. A en croire les descriptions qui sont faites d'elle, c'était là une femme très belle et intelligente. Les vampires étant immortels, elle a dirigé son clan pendant de siècles.
Lorsque l'on parle de Yeo-Yin, il n'est pas possible de ne pas évoquer son épée légendaire, Jastestu dite "plieuse de volonté". Cette arme fut forgée dans des temps très reculés, et fut ensuite imprégnée d'un pouvoir mystique lui conférant la capacité de manipuler et de détruire l'esprit des gens.
Ces deux éléments (Yeo-Yin et son épée) forment un socle très important de la culture des Vien.
Cependant, ceux-ci semblent avoir aujourd'hui disparus, et il n'est pas toujours facile de distinguer les récits authentiques des légendes. Il semble d'ailleurs qu'il existe une petite île au large de Vvardenfell qui abrite encore quelque uns de ces vampires, mais, si elle existe, sa position n'est donnée nulle part.
Notes pour Halamel Une personne nous donneras cette note quand on lui parlera du clan Vien. Pour la petite histoire, Higorthe il n'est jamais revenu, et je compte ajouter un bateau coulé au large de l'ile, avec un message dans un coffre a coté d'un cadavre.
Mes recherches aboutissent enfin. Ce ne fut pas sans difficultés que j'ai réussi à réunir les rares ouvrages parlant des Vien, mais ces efforts n'auront pas été vains. J'attends en ce moment le dernier document, qui me vient du continent. Il doit arriver la semaine prochaine par bateau, et les jours me semblent longs.
D'après mes recherches, le clan Vien n'a pas totalement disparu, et il subsiste au large de Vvardenfell, sur une petite île. De plus, j'ai réussi à obtenir des informations d'un vieillard à une taverne, et il semble qu'il ait aperçu l'île au sud-ouest des côtes. C'est plus qu'il ne m'en faut.
Si je parviens à atteindre l'île, j'aurai tôt fait d'exterminer cette vermine et de ramener Jastetsu. Avec cette arme, rien ne pourra plus nous arrêter, et les plus hautes sphères de la société nous seront ouvertes.
Quelque chose me trouble cependant. Les membres de la Mora Tong semblent en avoir après moi, même si je n'ai aucune preuve. Est-ce que je deviens fou ? J'ai tellement peur de voir le travail de toute une vie anéantit que je n'en dors plus la nuit.
Je t'envoie ci-joint les documents que j'ai pu réunir, ainsi que les interprétations que j'ai pu en faire. Certains éléments sont assez abimés, mais c'est une chance qu'ils soient encore lisibles. En ce qui me concerne, je les connais par cœur, et maintenant mes notes ne me servent plus à grand-chose. Garde tout cela bien précieusement, tu es la dernière personne en qui j'ai confiance.
Quand je pense à ces imbéciles de la guilde et à leurs tabous idiots et archaïques, cela me met dans une colère folle.
Le sang de vampire te soignera, et Jastetsu t'offrira la gloire. Tient encore un peu, mon amour, et tu pourras gouter à une vie éternelle de bonheur.
Higorthe
[Chansonde pécheur] C'est une entrée dans le journal.
Que vienne le vent,
Que vienne Vien,
Que vienne le vent,
Que j'aime tant.
Que Vien revienne,
Et vienne souvent,
Que Vien devienne.
Si peu, mais tant.
Un gondolier chantait cette chanson. Il m'a dit qu'elle a presque disparue de nos jours. On y voit une référence au clan Vien, et il semble avoir un lien avec le vent. Le gondolier n'a pas pu m'expliquer l'origine de cette chanson.
Coutumes et protocoles du clan Vien Peut-être dans une librairie. Il faut que le joueur ait une chance de le trouver.
J'aibeaucoup voyagé de pars le monde, mais les protocoles en vigueur au sein duclan Vien ont toujours été pour moi parmi les plus compliqués que j'ai purencontrer. Ce clan se divise en plusieurs parties, généralement hiérarchisées.Cependant, le voyageur ne sera autorisé à parler qu'à l'une de ces parties.S'il souhaite s'adresser aux autres parties, il devra d'abord recevoir l'accordde la partie à qui il a le droit de parler en ce moment. Pire, si après avoirobtenu le droit de parler à une autre partie, il s'adresse encore à la premièrepartie, les Vien le prendront comme un affront et une faute grave dansprotocole. De nombreux voyageurs ontdéjà été tués pour ce simple "au revoir" interdit.
Maisce n'est pas tout: il existe un code vestimentaire pour chaque partie du clan.Si vous ne portez pas le bon costume, les vampires refuseront tout simplementde vous parler. Fort heureusement, cela n'a pas d'avantage de conséquence, etil est possible de comprendre le code uniquement en regardant les vampires àqui l'on souhaite s'adresser.
Unefois ces règles comprises, il semble facile de naviguer dans les sphères duclan Vien. Mais il n'en est rien: les vampires aiment également qu'on lesappels selon un code d'ancienneté. Les plus anciens recevront le nom deDreilin, alors que les plus "jeunes" se verront attribuer le nomd'Alkoub, de nombreux autres noms intervenants entre ces deux extrêmes. Ladifficulté que risque de rencontrer le voyageur est que, les vampires nevieillissant pas, il est impossible de savoir de prime abord le rang de lapersonne a qui on s'adresse. La seule exception étant bien sur l'incroyablementbelle Yeo-Yin, que vous ne devriez pas avoir de mal à reconnaître. Etant lafondatrice de ce clan, elle recevra bien sur le préfixe de Dreilin.
Histoires sur Yeo-Yin Ce livre se place entre les deux époques. Encore une fois, le mettre dans des ruines ne serait pas mal. Manquant de connaissance sur l'histoire réelle de morrowind, je n'ai pas mis de nom ni de date exacte, et j'espère corriger ça.
Yeo-Yin,un ancien vampire connu sous le surnom de "fausse divinité", fut ladirigeante du clan des Vien, voila des siècles de cela.
Sisont histoires post-humaine est assez connue, ses origines et les raisons de satransformation le sont moins.
Yeo-Yinest née dotée d'une anomalie génétique rare. Même si ses parents étaient desElfes des Bois, Yeo-Yin était une Ashalan.
Pourle lecteur ne connaissant pas cette malformation, il s'agit d'une mutation quisurvient très rarement dans les populations elfiques, qu'il s'agisse des elfesnoirs, des elfes des bois ou des hauts elfes. Elle se traduit par une immunitéà la magie, mais également par une grande sensibilité à la lumière du soleil.Si elle n'est pas diagnostiquée très tôt, les enfants peuvent mourir en trèsbas âge. En effet, le nourrisson dont le berceau et laissé au soleil n'aura quequelques dizaines de secondes à vivre avant de succomber. La contrepartie decette "maladie" est cependant de taille: les Ashalan sont immunisésaux sorts, dont ils en absorbent l'énergie magique. Ils sont également de pluspetite taille. Pour une raison inconnue, cette maladie ne touche que lesenfants de sexe féminin.
Yeo-Yinnaquit donc en ayant cette maladie. Ses parents, des gens du peuple quicultivaient les terres, ne pouvaient se permettre d'élever un enfant quin'aurait par la suite été qu'un poids mort, et le confièrent aux autoritéslocales. Très vite, Yeo-Yin fut prise en tutelle par l'Empire, où elle appritles bonnes manières et l'art de bien vivre. Due à sa grande beauté, Yeo-Yinétait très sollicitée par les garçons de la cours, mais elle se refusaittoujours à leurs avances. En effet, en plus d'être belle, elle était égalementintelligente, et la magie l'intéressait beaucoup plus que les robes ou ladentelle.
Sondomaine préféré restait la psyché, où elle excellait à tel point qu'elle fut àl'origine de nombreux sorts, comme l'apaisement d'humanoïde et l'invisibilité.Certains de ses sorts se sont perdus, mais une grande partie d'entre eux aperduré et forment la majorité des sorts de l'école de l'Illusion.
Al'âge de 16 ans, sa vie prit un tournant décisif. Par un procédé encoreinconnu, Yeo-Yin changea de nature, et devint un vampire.
Lesraisons de cette transformation sont encore inconnues. Est-ce pour profiterd'une vie éternelle ? Ou parce qu'elle n'avait pas grand-chose à perdre, lalumière du jour lui étant déjà refusée ?
Toujoursest-il que cette transformation lui octroya encore plus de puissance. C'est àpartir de cette époque qu'elle commença à porter toujours sur elle sa fameuseépée, Jastetsu, la plieuse de volonté.
Apartir d'ici, son histoire est assez connue. Elle fonda le clan Vien, et imposades règles très strictes aux autres clans de vampire. Elle participa égalementde façon active au fonctionnement de l'empire, en plaçant, au fil des siècles,les membres de son clan à des positions stratégiques. Avec un gouvernementdirigé par des immortels, l'empire entra dans une grande période de stabilité,qui fut brisée lorsqu'un des empereurs rompit les accords centenaires et fitmettre à mort tous les vampires qu'il put. Yeo-Yin ne fut cependant jamaisretrouvé, et une poignée de ses lieutenants disparurent avec elle à la mêmeépoque. Certains prétendent que l'empereur l'aurait fait assassiné dans lefeutré pour ne pas en faire un martyre, d'autres disent qu'elle s'est enfuie etqu'elle est toujours vivante quelque part.
Yeo-Yin, mémoire d'un Empire
- Une jeunesse mouvementée
- L'éveil du vampire.
- La fédération.
- Une vie de siècles.
- La trahison.
- Un regard sur le monde.
Une jeunesse mouvementée
Je m'appelle Yeo'in Vien, mieux connue sous le nom de Yeo-Yin. Je suis née en l'an 605 de la première ère. A ma naissance, la sage femme remarqua chez moi cette maladie qui me caractérisa comme Ashalan. Incapable de sortir à la lumière du jour sans mourir, j'étais condamnée à passer le reste de mes jours enfermée. Cependant, à l'âge de six mois, une personne de l'Empire décida de m'emmener au château. Il ne le fit pas par bonté: en ces temps, les relations entre l'empire et les elfes étaient très tendues, et ma présence au château faisait partie d'un accord conclut entre les deux races. Pourquoi moi ? Mon peuple avait décidé de m'imposer à l'Empire en raison de ma maladie. Elever cet enfant difficile et le faire réussir dans la vie étais une sorte de défi.
Quoiqu'il en soit, je suis sur que si maintenant ils devaient refaire ce choix, je serai mise à mort dans la seconde, peu importe les conséquences.
Mon récit commence quelques années plus tard.
J'étais âgée de 6 ans, l'été approchait et les nuit devenaient chaudes. Les couloirs étaient déserts, comme d'habitude à cette heure, mais depuis quelques semaines je retrouvais un groupe d'amis pour aller courir la campagne. Je n'ai théoriquement pas le droit de sortir, mais les gardes se plient toujours à ma volonté. Ce soir là encore, je descendais par une liane qui pendait à ma fenêtre. Un adulte serait tombé, mais ma petite taille me permettait de passer par ce chemin.
En bas, je distinguais dans l'ombre les 3 silhouettes qui m'accompagnent dans mes escapades nocturnes: Arma, la fille du magicien du roi, Odros, le fils d'un ami du forgeron, et Regarde-Les-Etoiles, un esclave Argonien. Arma aimait nous commander, mais c'était moi qui en réalité menait le groupe. Mais cette fois était différente des autres: lors de mes lectures, j'étais tombé sur un ouvrage parlant des anciens édifices, et l'un d'eux avait retenu mon attention. A un peu plus d'un kilomètre au nord ouest de notre château, les descriptions que j'en avais lues m'avaient attiré.
Nos pieds couraient sur le sol sans un bruit, volant par-dessus les brindilles, nous faufilant dans les herbes. J'étais en tête, et je me sentais l'âme d'un prédateur. Derrière, Odros avait du mal à suivre, et son visage rouge trahissait sa fatigue sous son air prétentieux. Un rapide coup d'œil m'apprit qu'Arma commençait également à être à bout de souffle. Seuls Regarde-Les-Etoiles et moi étions en pleine forme. Cela m'importait peu de les attendre: être dehors, à l'air libre était une libération pour moi.
Nous arrivâmes finalement à la porte du donjon. Celle-ci était fermée à clef, mais Arma avait pris soin d'emprunter à son père un parchemin d'ouverture de serrure. C'est avec un air très fier qu'elle déclama l'incantation. Un bruit de loquet se fit entendre, alors que le parchemin se consumait peu à peu. Je m'avançais pour ouvrir la porte, mais Odros me retint par le bras.
—Pas question que le demi-elfe passe en premier. C'est à Odros, Grand Chevalier du Roi d'ouvrir la marche.
Déjà à son âge il frimait, sans doute pour impressionner Arma. Il était plus grand et plus fort, et je n'avais d'autres choix que de le laisser faire. Je revois encore son expression, alors qu'il tournait la poignée. De la fierté. Puis d'un seul coup ce changement, alors que le piège de la porte se déclenchait, déversant dans son petit corps d'enfant un orage de foudre auquel même un adulte n'aurait pas pu survivre.
Tout se termina très vite. Son corps, figé dans cette position fœtale, carbonisé jusque dans la chair, ne respirait plus. Arma se mit à fondre en larme, et Regarde-Les-Etoiles ne savaient que faire: il serait surement tenu responsable pour cet accident d'une façon ou d'une autre. Mais je ne renonçais pas. Laissant mes camarades dehors, je pénétrais dans la crypte.
A l'intérieur, l'odeur de cadavres était asphyxiante. Ma seule présence en ces lieux était sans doute un blasphème, mais je progressais pas à pas dans la crypte. Mes yeux d'Ashalan pouvaient percer l'obscurité, et je distinguais chaque contour des lourds sarcophages. Au milieu du chemin, un squelette allongé sur le sol tenait entre ses mains un message. Alors que je le dépliais, Arma et Regarde-Les-Etoiles me rejoignirent. Ils voulaient retourner au château, mais il ne connaissait pas le chemin. Je refusais, alors même que mes yeux lisaient l'unique mot sur le message: "Fuyez !". A coté du squelette était posée une dague que je ramassai. J'imposai à mes camarades de finir de visiter cet endroit avant de sortir. Ils n'avaient d'autres choix que d'accepter. Après plusieurs portes, nous arrivâmes à des escaliers. L'obscurité devenait de plus en plus dense, et il était difficile même pour moi de distinguer clairement les formes autour de nous. Mais pas les mouvements, et je venais justement d'en voir un sur notre gauche. Immédiatement j'imposais le silence aux autres. Ils ne voyaient pas ce que je pouvais voir. Cette position courbée, cette démarche, ce museau … mes yeux s'étaient déjà posés sur des images de cette créature, mais jamais je n'avais pu en voir en vrai. J'allais intimer à mes camarades l'ordre de faire demi-tour sans un bruit quand je vis que Arma avait sortit un anneau de sa poche. Je lui fis signe précipitamment de le ranger, mais elle ne pouvait pas me voir. Au moment ou l'anneau rentrait en contact avec ses doigts, un faisceau de lumière presque aveuglante emplie la pièce … dévoilant un Daedroth dans toute sa splendeur.
Celui-ci poussa un hurlement et chargea dans notre direction. Je partis droit dans sa direction, en disant aux deux autres de partir. Je savais ce que je devais faire. Le démon essaya de me frapper, mais je me glissais entre ses griffes et continuais derrière lui. Il fit alors exactement ce que j'attendais de lui. Un sort de poison d'une violence inouïe jailli de lui et vint s'abattre sur moi… avant de revenir droit sur lui. Mon corps d'Ashalan renvoyait naturellement la magie. Alors qu'il s'intoxiquait, je fus prise d'une audace stupéfiante et me jetait sur lui. Ma dague s'enfonça profondément dans sa gorge et y resta. Son seul point sensible. Je remerciais intérieurement mes tuteurs de m'avoir laissé un accès illimité à la bibliothèque.
La créature gargouilla et s'effondra finalement, sans vie. Mes deux compères avaient pris la fuite, comme je le leur avais demandé. Je retournai avec grande difficulté le corps imposant de la créature, puis retirai mon couteau de la gorge et commençai à charcuter le torse du démon, pour finalement en extraire le cœur.
J'avais six ans. Je venais de tuer mon premier Daedroth, et je brandissais son cœur. C'était une victoire, une victoire sur ma condition de faible. La nature m'avait dotée de faiblesse, mais elle m'avait aussi donné des avantages, et c'est maintenant en cette nuit, que j'en profitais pleinement.
Je rangeais finalement le trophée dans ma sacoche, et décidai de continuer mon exploration. Et c'est au bout de cette galerie que je découvris cet artefact qui allait changer ma vie. Plantée dans le sol, elle brillait faiblement dans l'obscurité. Je pouvais entendre sa voix dans ma tête. Elle m'appelait. Jastetsu, l'immortelle épée. A son contact, je sentis déferler en moi une puissance sans pareille, mais aussi des images d'un autre temps. L'épée délivrait en moi son existence, m'apportait l'enseignement que ses précédents porteurs lui avaient apporté. Je vécu des vies. Lorsque finalement l'épée se retira, je m'effondrais sans force sur le sol. Seulement quelques heures s'étaient écoulée, mais mon esprit avait du accepter un flot de souvenirs étrangers incommensurable. Mon corps était engourdi, et mes yeux ne pouvaient plus voir. Je restais immobile ainsi pendant un long moment. Peu à peu, la puissance affluant de Jastetsu guérissait mon corps, et je redevenais moi-même. Et à mesure que ma conscience se rétablissait, je réalisais que cette puissance était restée pure, malgré les ères qu'elle avait pu traverser. Personne ne l'avait jamais utilisé pleinement, et elle était restée en sommeil pendant tout ce temps.
Je voulu rentrer au château, mes les heures passées dans le souterrains avaient transformé la nuit en une journée ensoleillée. Je passai donc les heures suivantes à comprendre l'épée, à revivre doucement les existences qu'elle contenait, et à en tirer des enseignements. Lorsque le soir revint et que je pu enfin sortir de la tombe, j'avais retrouvé le plein usage de mon corps, et l'épée n'était plus une agression pour moi. Je l'avais emballé dans un tissu, pour que ne personne ne puisse la voir et pour diminuer son influence sur moi.
A l'entrée, les gardes furent très étonnés de me voir. A priori, ma mort avait été plus ou moins acceptée. Je constatai, sans le dire, que personne n'était venu donner une sépulture décente à ma dépouille. Mais ce n'était pas du tout la première de mes préoccupations. Je réintégrai mes quartiers, et sortit l'épée de son étui. Là, lentement, je commençai à imprégner l'épée de mon âme. Cette épée serait à moi, et je devais accorder sa résonance à la mienne. Ce procédé me prit de longues années. Mais, à mesure que mon corps devenait mature, mon contrôle sur cet artefact extraordinaire grandissait. Ce n'était que le premier chapitre de ma longue existence.
L'éveil du Vampire
Le temps passant, Jastetsu s'accordait petit à petit à moi. Cependant, sa nature vampirique dressait un gouffre entre elle et moi. Ce fut à l'âge de 13 ans que je décidais de franchir le pas.
Mes connaissances en nécromancie n'avaient nulles pareilles dans le royaume, et je décidais de les mettre à profit pour changer de camps. Les humains étaient en guerre contre les vampires depuis des millénaires, mais je commençais à croire qu'ils n'étaient pas forcément les méchants de l'histoire.
Je ne voulais cependant pas devenir un vampire quelconque. Il m'aurait suffit d'aller frapper à n'importe quelle porte d'un caveau vampire pour contracter cette maladie et devenir l'une des leur. Mais, en agissant ainsi, je me serais condamnée à n'être qu'un valet d'une race de vampire, perpétuellement considérée comme un esclave. De plus, les clans existants présentaient bon nombres de forces, mais aucun n'apportait réellement ce que je cherchais.
Je me mis donc au travail, et commençais à élaborer la plus pure et la plus puissante race de vampire possible. La tâche n'était pas aisée, mais il n'était de porte qui puisse rester face à moi, ou d'ingrédient que je ne puisse m'obtenir.
Je ne dévoilerais pas la formule et les secrets de préparation au lecteur. La première raison est qu'un tel breuvage peut entraîner la mort de celui qui le boit. Contrairement à une simple morsure, devenir vampire de cette façon est très dangereux. La seconde raison est que je ne souhaite pas voir fleurir à travers l'empire d'autre clan de vampires.
Mon travail dura trois ans. Trois années de labeur, à préparer des formules et des ingrédients du matin au soir. Lorsque j'eus finit, le résultat se présentait comme une simple potion, que je décidais de boire tout de suite.
Le choc fut tellement grand que je faillis y laisser la vie. Tout mon corps était en flamme, chaque fibre de mon être me brûlait et me faisait souffrir. L'inconscience vint finalement me cueillir, et ce fut avec une joie immense que je l'acceptais.
A mon réveil, un garde était penché au dessus de moi, m'appelant par mon nom, inquiet.
Sa voix me parvenait déformée et lointaine, mais ce qui me frappa le plus fut son apparence. Je pouvais voir son sang circuler sous sa peau, si riche, si appétissant. Ce fut davantage mon corps que mon esprit qui guida alors mes actions. J'eu à peine conscience de mes actes, alors que mon corps appelait le sien, et que ma magie faisait taire sa conscience, pas plus que quand je lui plantais mes crocs dans sa gorge et aspirait son fluide vital alors même qu'il m'imprégnait du sien.
Je le sentis cependant mourir sous moi, alors même qu'il tentait de profiter encore un peu de cet instant, et je pus lire dans ses yeux son incompréhension totale. Ses muscles, privés de sang, se contractèrent tous, les uns après les autres, tétanisant ce corps qui avait autrefois contenu de la vie.
Je m'écartais de sa dépouille, légèrement horrifiée, mais très vite le sentiment de puissance qui m'envahit effaça tout le reste.
Cette nuit, des dizaines de personnes moururent dans le château. J'étais là, bondissante tel un tigre, le plaquant au sol et les vidant de leur sang en un éclair. Je me sentais si puissante, invincible. Lorsque finalement le jour pointa, la vie avait désertée les couloirs. J'étais repue et heureuse, et je m'agenouillais pour reprendre mes esprits. J'étais devenue un vampire pour rentrer en pleine communion avec l'épée, mais j'avais découvert un univers qui comblait tout mes désirs en même temps.
Une vie nouvelle coulait dans mes veines, une vie qui n'avait rien de comparable à ce que j'avais connu. Jusque là, je m'étais contentée d'exister.
Alors, remontant du fond de mes entrailles, prisonnier depuis toujours, un rire démentiel jaillit de ma gorge. Moi, petite chose nue et ensanglantée, agenouillée sur des dalles de pierre et entourée de cadavres, j'avais enfin trouvée ma voie. Ce bonheur que j'avais cherché depuis toujours, je l'avais enfin trouvé. Alors je riais, heureuse, détendue.
La journée passa sans un bruit. L'agitation qui était d'habitude toujours présente dans les couloirs avait disparue. J'errais parmi les morts, savourant ces instants de silence, et pensant à mon avenir. Je savais que, terré dans sa chambre, le roi vivait encore.
Ma folie de la veille était retombée, mais une douce euphorie persistait en moi. Même si le soleil qui brillait dehors m'empêchait pour le moment de sortir, il ne tarderait à disparaître, libérant sur le monde le démon que j'étais devenu.
Dans ma main, Jastetsu dormait paisiblement. Je la sentais comme une extension de mon bras, tellement elle était liée à moi. Mais cela ne me dérangeait nullement.
Ma peau, d'ordinaire pâle, avait pris un délicat teint doré et mes joues étaient rouges pour la première fois. Je me sentais belle, plus qu'avant, et l'avenir n'avait jamais été aussi radieux. Pourtant, l'idée de mettre le monde à feux et à sang toute seule ne m'enchantait pas. Il me faudrait disposer d'une armée, et je devrais la recruter parmi les vampires.
Alors que je marchais sans faire attention où je me rendais, mes pas me ramenèrent vers ma chambre. A ma grande surprise, le garde qui avait été ma première victime n'était pas mort. Son corps était inerte, et il était dans un état critique, mais une faible flamme de vie persistait en lui. Etait-il réellement le seul survivant ? Posant délicatement une main sur la garde de mon épée, j'étendais ma perception à l'ensemble du château, dévoilant les âmes qui s'y trouvaient. Quelques rats et souris, le roi et ce garde. Oui, il était le dernier.
M'agenouillant à coté de lui, j'ouvrais une plaie dans la paume de ma main et faisait couler quelques goutes de mon sang sur ses lèvres. Cet homme avait été plus qu'une proie cette nuit, mais cela n'avait pas été par hasard: je le connaissais depuis des années, et au fond de moi j'avais toujours éprouvé une attirance pour lui, même si elle n'avait jamais été exprimée de vive voix. Maintenant que le monde entier m'appartenait, je n'avais aucune raison de me refuser quoique ce soit. Transformer cet homme en mon premier esclave ne m'engageait à rien: si jamais je voulais réparer cet acte, le tuer serait chose aisée.
Lentement, il revenait à la vie. Enfin, il reprenait ses esprits, et son corps se remettait de l'agression qu'il avait subit. Mais, "vie" n'était pas un terme exact.
Ses yeux s'ouvrir brutalement, et il prit un grand souffle comme si il venait de se noyer. Lorsque ses yeux me virent, il rampa en arrière précipitamment. Je me relevai et lui expliquai la situation.
—Tu es un vampire maintenant, et tu es mon esclave. Obéit moi, et tu vivras. Et maintenant, nourrit toi.
Joignant le geste à la parole, je me penchai sur lui et, l'attrapant par le col, le projetait d'un geste négligeant à travers le couloir, à coté d'un cadavre. Je savais que ce corps n'était pas entièrement vidé de son sang. Mon nouveau serviteur paru dégouté, mais la faim le dévorait et il ne mit pas longtemps à se jeter sur ces restes. Je souris en le voyant arracher la chair pour lécher le sang restant à l'intérieur, cherchant la moindre goutte. Lorsqu'il eut finit, il releva finalement la tête vers moi. J'attendais ce moment. Si j'avais lu dans son regard la moindre haine, le moindre ressentiment à mon égard, j'aurais couvert la distance nous séparant en un instant et l'aurait décapité. Mais ce n'était pas le cas. Il m'admirait, il me remerciait. Et il était sincère. Etait-ce pour la vie éternelle, pour lui avoir donné une seconde chance ou parce qu'il sentait à son tour ce pouvoir fantastique couler en lui ? Ou avait-il, déjà avant ce jour, succombé à mon charme ? Je ne saurais le dire. Mais c'est ensemble que nous franchîmes le seuil de la chambre du roi, moi en tête, lui me suivant sagement. Notre discussion avec le souverain fut brève, mais non violente. J'exigeais des terres, mais pas beaucoup. Une place permanente à la cour pour représenter les miens lorsque je le souhaiterai. Et une immunité totale sur mes actions.
Mes trois demandes furent acceptées et ratifiées par écrits. J'avais un projet, et il me fallait ces trois éléments pour le mener à bien. Cependant, je ne souhaitai pas encourager trop les humains à revenir sur leurs concessions, et pour cela je ne devais pas me montrer trop gourmande. Les terres que j'avais demandées étaient très riches en grottes, et j'aménageais rapidement l'endroit à mon goût. Je visitais ensuite les autres chefs vampire et imposait ma loi. Tous pliaient, sans exception. Certains essayaient de résister, mes ils finissaient vite empalés sur Jastetsu. La plupart d'entre eux n'essayaient cependant pas de résister et ralliaient ma cause de leur plein gré.
C'était une première dans l'histoire des vampires. Jusque là, les clans avaient toujours été ennemis, et n'avaient jamais fait front commun face aux humains.
Parallèlement à ma fédération, je créais petit à petit mon propre clan. Mes recrues étaient choisies parmi les meilleurs, et – à l'exception de ce garde, Hector, qui m'accompagnait depuis le début et de Regarde-Les-Etoiles – elles étaient uniquement des femmes. Mon expérience m'avait apprise que les femmes étaient plus enclines à raisonner calmement, et à toujours penser à l'avenir et aux conséquences de leurs actes.
Je commençais également à rédiger des codes de lois pour mes semblables, même si mes décisions à ce sujet n'étaient pas toujours approuvées.
Lorsque je fus la chef incontestée de ma race, je retournais voir le roi pour négocier des accords. Une fois encore, je ne demandais pas trop, compte tenu du fait que je pouvais d'un seul mot soulever une armée de surhommes et marcher sur l'empire en une seule nuit. Les choses avaient changée, car ces vampires qui avaient jusque là été désordonnés et en conflit, s'étaient ralliés sous une unique bannière.
C'était mon premier jour à la cours. Ma robe épousait parfaitement mes robes, et mettait mal à l'aise les gardes. Immobile en rangés le long du mur dans leur armure pimpante, ils affichaient une maîtrise absolue. Je pouvais cependant sentir leur sang en eux, circulant dans leur corps comme un courant d'énergie, affluant vers le cœur ou il repartait avec une force nouvelle. Parmi toutes ces personnes âgées, je faisais "tache". Pensez bien: une jeune fille de 16 ans en tenue moulante parmi tous ces homme grisonnants et émanant de pouvoir. Pourtant, ma présence en ces lieux était indispensable. Depuis trop d'années les vampires et les humains se livraient cette guerre perpétuelle, qui avait fait trop de morts dans les deux camps. J'étais le maillon qui pouvait amener la paix ou plonger le monde dans un chaos plus grand encore. Tous les regards étaient braqués sur moi, mais cela ne m'influençait pas. Ce n'était que du bétail, et il aurait fallu que l'envie me prenne pour que tous ces sous-êtres n'appartiennent plus qu'au passé. Mais je voulais cette paix. Non parce que je craignais la guerre. Mais parce que l'idée de passer le reste de mon éternité uniquement en compagnie des miens m'était insupportable.
La porte s'ouvrit, laissant entrer la dernière personne qui manquait à la réunion. Un seigneur de seconde zone, un vassal du Roi. Mais les lois étaient claires, et il fallait donner à cet accord tout le souverain qu'il méritait, sans quoi il risquait fort de ne pas resté appliqué longtemps.
Nous étions tous réunit. Devant nous, ce traité qui devait changer la face du monde semblait bien dérisoire. C'est pourtant à tour de rôle que nous appliquâmes nos sceaux, moi la dernière. Avant de l'apposer, je regardais encore une fois la voute de pierre de la salle. Imposante, lourde, millénaire peut-être. Elle avait vu passer de nombreux évènement, et ces pierres avaient surement une longue histoire à raconter. Mais leur existence semblait courte comparée à celle qui m'étais destinée. Ce château finirait par être détruit, et cet endroit serait oublié comme si il n'avait jamais existé. Mais pas moi. J'allais marquer les âges, j'en étais certaine. Ce traité n'était qu'un pas, et je savais qu'il ne faudrait pas un millénaire pour que les humains le rompent. Mais d'ici là, je posais une pierre pour l'édifice de la paix.
J'apposais finalement mon sceau, dans un silence complet. Ils avaient peur que je change d'avis, peur que je lance toute mon armée sur eux d'un seul coup, peur pour leur vie.
Mais ils n'avaient pas de raison d'avoir peur. Contrairement à eux, je perdurerai longtemps après cet instant, et je fleurirais les tombes de leurs descendants. Ma vie ne faisait que commencer. Et contrairement à eux, elle continuerait ainsi, à toujours uniquement commencer. Pourquoi perdre mon temps avec ces êtres, qui appartenaient déjà au passé ?
Les siècles passaient lentement. Je voyais les empereurs se succéder, je voyais des révoltes naître et s'effondrer, et dans ce monde en constante évolution, je restais inchangée. Du moins en apparence. A mesure du temps, mes pouvoirs augmentaient lentement mais régulièrement. Le sang humain qui m'avait jadis émerveillée n'évoquait plus pour moi cette sensation de bonheur intense. Tout au plus suffisait-il à me nourrir. A présent, dévorer les "héros" restait pour moi une activité beaucoup plus intéressante. Ils étaient nombreux à venir me défier, mais aucun ne repartait jamais vivant. Mes talents à l'arme blanche étaient supérieurs aux leurs pour les guerriers, et les magiciens étaient tout simplement impuissants face à moi. La récompense à qui parviendrait à me défaire était colossale, ce qui attirait bon nombre de prétendant. La plupart d'entre eux étaient l'affaire de quelques instants, et je n'éprouvais même plus de plaisir à faire durer le combat. Mais une très faible partie d'entre eux était au dessus du lot.
La majorité du temps n'était cependant pas dédiée aux combats. Je passais un temps considérable aux affaires de la cour, mais je ne manquais jamais à ce devoir, et je l'accomplissais avec grand soin. Qu'il fut paysan ou bourgeois, j'accordais une attention réelle aux problèmes qui m'étais exposé, et essayait de trouver une solution juste et équitable. Ces mêmes personnes que j'aurais déchiquetées sans aucun scrupule sur un champ de bataille trouvaient une personne à qui parler, et qui pouvait apporter une réponse à leur question.
Que le lecteur ne s'imagine pas là un humour noir. Mes tâches étaient accomplies avec un vrai souci de qualité, et si les gens n'avaient pas su que j'étais un vampire mon nom aurait été porté aux nues par tous les bardes de l'empire.
Pourquoi un tel soin à servir ces dégénérés ? Tout simplement parce qu'il s'agissait là d'un défi. Si détruire était facile, construire l'était beaucoup moins.
Ma justice comportait également une bonne dose de sévérité: qu'un vampire se nourrisse d'un humain n'étant pas destiné à servir de repas, ou qu'un humain tue un vampire, et le coupable finissait dans d'atroces souffrances.
En dépit de leur aversion pour ma race, les humains avaient finit par me nommer Grand Juge de l'Empire, Garde des Symboles et des Sceaux, Lumière Eternelle du Culte Impérial, et une dizaine d'autres titres. L'œuvre des siècles. Mes talents de diplomate avaient évité bien des guerres, et jamais l'empire n'avait connu une telle prospérité. Mais j'avais trop appris sur la nature humaine pour ne pas savoir que ce calme n'était que temporaire. Malgré tous mes efforts, ce moment de paix n'était qu'un prélude à une guerre sanglante dans laquelle les hommes jetteraient, en un instant, des siècles de bonne entente, pour prendre les armes et faire couler le sang. Avec la présence de vampires en haut lieux, je pouvais cependant espérer que cette paix serait à l'image de leurs vies: très longue.
Au fur et à mesure de mes lectures, je découvrais que ma présence dans l'histoire n'était pas si inattendue. Il semblait au contraire qu'un certain nombre de légende me dépeignaient, pas toujours de façon très positive. Les textes n'étaient cependant pas suffisamment clairs pour que je puisse en extraire une quelconque information sur mon avenir.
Lorsque j'y pense au jour d'aujourd'hui, je réalise que cette prophétie se poursuit certainement maintenant encore. Je n'ai pourtant jamais rencontré un adversaire qui soit en mesure de me battre, malgré le nombre effroyable de batailles que j'ai livré.
Je ne suis pas impatiente de mourir. Si la mort devait m'arriver, je pense que je saurais l'accepter. Mais la vie, ou ce qui me tient lieu de vie, ne m'a pas encore lassé. La nature humaine et l'évolution de sociétés restent des domaines qui semblent ne pas pouvoir être exploré, tellement leur complexité est immense. Même si certains schémas se retrouvent, comme le mensonge perpétuel des dirigeants envers leur peuple ou la stupidité humaine, il existe toujours des recoins qui peuvent être explorés, et qui dévoilent parfois d'agréables surprises. Si après ces siècles d'existence ma soif de sang s'est un peu apaisée, celle de connaissance reste encore intacte.
Concernant ces prophéties, nombre d'elles mentionne l'arrivé d'un étranger né de parent inconnu un jour connu, ce qui n'est pas sans rappeler certaines prophéties sur le Nérévarine. J'ai cependant du mal à croire qu'il s'agisse de la même et seule personne, tant les capacités dont devra faire preuve le Nérévarine sont loin d'être suffisante pour celui qui devra me défaire. Mais seul l'avenir nous le dira, et le destin m'a déjà joué suffisamment de surprises par le passé pour que celle là ne soit pas le plus importante.
Ce chapitre peut paraître étrange dans des mémoires. Pourtant, j'espère laisser également dans ces documents des informations sur mon devenir, et pour cela il me faut les écrire maintenant, tant que ma plume peut encore écrire sur ce papier.
Mes connaissances se développaient, et la magie éveillait de plus en plus mon attention. Je découvrais, non sans une certaine surprise, que je l'utilisais depuis fort longtemps sans m'en rendre réellement compte. Ce contrôle mental que je parvenais à appliquer à mes semblable et aux humains venait de là. Il me fallut un peu plus d'une vingtaine d'années pour comprendre suffisamment cette magie pour l'expliquer à quelqu'un. L'habitude aidant, je créais une multitude d'autres sorts, mais je finis par en brûler la plus grande partie. Contrairement à l'école de la destruction, ces pouvoirs agissaient sur une plus petite partie de l'esprit, et leurs conséquences pouvaient du coup être plus importantes. Je ne voulais pas lâcher sur le monde des sorts de mort ou de folie.
Mes recherches en magie me permirent de pallier en partie ma faiblesse au soleil. L'utilisation d'une régénération constante sur un artefact me guérissait en effet de mes blessures, et avec un sort assez puissant je pouvais rester indéfiniment à l'extérieur. Cependant, la sensation de douleur perdurant, je n'ai pas beaucoup utilisé cette possibilité. Mais j'aurai regardé au moins une fois le soleil se coucher. Je suis probablement la seule de ma race à pouvoir raconter une telle histoire, que cela soit à cause de ma nature d'Ashalan ou de vampire.
Pour une personne constamment habituée à vivre en intérieur à la lumière de torche ou dans le noir, les choses ont une couleur différente.
Après cette expérience, je m'appliquai à peindre ces instants, mais aucune de mes œuvres ne réussie à capturer cette magie.
Je poursuis encore aujourd'hui mes recherches pour trouver une façon de sortir de jour, et sans inconvénients, mais il n'y a guère plus de piste à explorer. Mes recherches m'ont, entre autres, amené à comprendre l'origine des Ashalan. Ceux-ci n'existent que parmi les elfes, mais il ne semble pas avoir besoin d'un ancêtre Ashalan pour que l'un des descendants le soit. De plus, elle semble survenir chez tous les peuples elfes, avec la même proportion. Cependant, comme ce genre de naissance est très rare (à peu près une par siècle), il y a fort peu d'écrit dessus.