53 réponses à ce sujet

[Krenka]

Le grand argonien toisa quelques  instants Neydann d'un regard mauvais, d'une part visiblement vexé  du peu  de crainte qu'il inspirait à ses deux nouveaux  prisonniers, et d'autre part agacé que cet individu fébrile  se mêle de ses affaires. Sans répondre à sa  question, il leva le bras pour ordonner à ses deux acolytes de  ranger leurs arcs, et leur intima l'ordre de se mettre en marche.

Le  premier agrippa les deux brétons par la manche pour les forcer  à avancer, tandis que le second fermait la marche, un poignard  quelque peu rouillé à la main pour stopper celui qui  était encore valide, s'il lui venait à l'idée de  s'enfuir... Neydann, désemparé, jeta un dernier regard  à la pente dans laquelle se trouvait son colis, pour essayer  d'en mémoriser un maximum de détails. Il fallait absolument qu'il soit capable de revenir ici... si on en lui laissait l'occasion.

Les paroles  qu'avait prononcé Orintur lorsqu'il lui avait confié le  Parchemin à Cheydinhal lui revinrent à l'esprit : "D'après  Falcar, ce parchemin renferme une puissance phénoménale.  Il est plus important que ta propre vie". Ce n'était  plus seulement une question d'honneur, ou de réputation. Si  Falcar lui-même considérait ce Parchemin comme particulièrement dangereux, qui sait quelle catastrophe pourrait arriver s'il était utilisé par un inconscient...

Après quelques  minutes de marche, Talindar, voyant la mine déconfite  de son voisin, se pencha légèrement vers lui pour lui  demander :

- Qu'est ce qui vous arrive? Mis à part le fait que  ces Argoniens ont l'air d'être effrayés par quelque  chose et que nous sommes forcés de les suivre, la situation  est loin d'être dramatique. Rayingald et Llenrayn doivent d'en  être sortis avec les loups, enfin je l'espère ...  

Neydann marmonna, d'un ton presque plaintif :

- Qu'est-ce que j'en ai à  faire de ces deux-là... S'ils ne viennent avec ni ma jument,  ni le parchemin, il vaut encore mieux qu'ils y restent.

À  peine avait-il fini sa phrase que Neydann ressentit une douleur  fulgurante remonter le long de sa jambe. Contrairement à ce  qu'il avait cru, le cognac administré par Talindar en guise d'anesthésiant avait bel et bien eu des effets, et  ceux-ci commençaient à se dissiper. Au fil des mètres, cette douleur devint de plus en plus insupportable. Quelques pas plus tard, le bréton sentit sa jambe se dérober,  et s'étala de tout son long, face contre la terre boueuse  recouverte de broussailles.

Le groupe s'arrêta, et l'argonien  au poignard s'agenouilla à côté de Neydann. Tout  en agitant son arme au dessus de lui comme le ferait un enfant avec un jouet, il jeta  un coup d'oeil au chef :

- Celui-çççi nous  ralentit trop. Nous ferions mieux de nous en débarassser tout  de sssuite, et de laissser son corps dans les fourrés. Qu'est-ccce que tu en dis?

Le grand argonien noir plissa  les yeux, et, en guise de réponse, lui asséna une violente  tape sur l'arrière de la tête :

- Ce n'est pas parccce  que nous sssommes maintenant ausssi libres qu'eux qu'il faut nous  comporter comme eux. Il n'est pas quessstion de tuer des prisonniers.

Le troisième  argonien, apparemment lui aussi impatient de reprendre lui aussi une marche  plus active intervint à son tour :

- Nous n'avons qu'à le laissser  ici alors. De toute façççon, nous n'avons pas grand chose à craindre, il sssera mort d'ici demain dans cccet état.

Modifié par Krenka, 07 juillet 2008 - 15:54.

[Evildeadmeat]

Le ciel. La lune. Des arbres. Rayingald peinait à rassembler ses souvenirs, les yeux perdus vers le ciel nocturne. Il observa rapidement autour de lui. Il était allongé au sol, sa claymore gisait, proche de sa main droite. Il se mit lentement debout, aussi lentement que son esprit rassemblait peu à peu ses souvenirs. Des loups. Une meute entière. Un mage dunmer ne parlant pas très bien la langue. Llenrayn, Talindar, Neydann. Le groupe lui revint en tête, puis le souvenir d' un fantôme le sortit resolument de sa torpeur. Un parchemin. Un groupe transportant un parchemin. Ses souvenirs se mirent en place. Sa mémoire se reconstitua.
   Le Nordique regarda autour de lui. Il n' y avait plus de fantôme ni de loups mais il n' y avait plus non plus de Llenrayn. Il ramassa son épée puis regarda la pente. Le jument lui revint à l' esprit. Il se concentra un instant et écouta attentivement les environs. Il cherchait un signe, un bruit bien particulier qui indiquerait des mouvements dans les alentours. Peut-être même une voix. Mais rien. Rien d' autre que les arbres qui s' animent au gré du vent. Rien d' autre qu' un animal, ici ou là. Rien d' humain en tout cas. Le Nordique songea un instant à l' eventualité d' avoir perdu toute trace de la bande. Il bouillait de rage contre lui-même. Pas l' ombre d' un indice à l' horizon. Il avisa la pente dans laquelle avait basculé le jument mais aussi Talindar et Neydann. C' était sa meilleure chance de retrouver le groupe. C' était aussi sa seule chance pensa-t-il. Prudemment, il s' engagea dans la pente à son tour...

Modifié par Evildeadmeat, 09 juillet 2008 - 10:16.

[Krenka]

- Nous n'avons qu'à le laissser  ici alors. De toute façççon, il sera mort dans  deux jours dans cccet état.
  
  L'abandonner ici? Voilà ce  qu'il fallait à Neydann pour se débarrasser de ces  trois argoniens et de Talindar par la même occasion ! Le bréton  fut tout de même un peu vexé qu'un homme lézard y  ait pensé avant lui...
  
  L'argonien sombre commença à  se caresser le menton, l'air songeur. Se débarrasser d'un  mourant lui semblait nettement moins contraignant que de l'achever  soi-même.
  
  Pendant qu'il réfléchissait, Neydann  attrapa discrètement dans sa bouche un morceau d'écorce  qui traînait par terre, et le brisa avec les dents.  D'un mouvement sec de la  langue, il se planta le côté le plus pointu dans  l'intérieur de la joue. Quelques secondes après, il sentit le sang commencer à  se répandre lentement dans sa bouche.
  
  Le bréton  commença alors à gémir faiblement pour attirer  l'attention du reste du groupe. Agacé, l'argonien toujours  accroupi au dessus de lui lui asséna un coup du manche de son  poignard dans le creux du dos pour le faire taire. Neydann sauta sur l'occasion pour  commencer à mimer des convulsions, tout d'abord avec de légers  soubresauts, puis en se tordant dans tous les sens, tout en gémissant  de plus en plus fort  
  
  -  Qu'est-ccce que tu as toi? Tu vas la fermer, oui? s'énerva  l'argonien, qui se pencha vers le bréton.
  
  L'homme en profita  alors pour lui cracher le liquide rougeâtre de mélange  de salive et de sang qu'il avait dans la bouche. Après lui  avoir mis un violent coup de poing au visage, l'argonien observa plus  attentivement la tâche sur son torse. Un rictus de satisfaction  se dessina sur son visage lorsqu'il comprit :
  
  - Il crache du sssang  maintenant. On peut le laisser ici sans risssque, il n'en a plus pour longtemps.
  
  Les deux autres argoniens échangèrent un regard, et sourirent  à leur tour :
  
  - Tant mieux, voilà un problème de  réglé... et puis il nous ressste l'autre. ajouta le chef  en montrant Talindar du menton. Reprenons notre route, nous somes attendus  au Foyer.
  
  Neydann releva la tête pour regarder le mage de guerre une dernière fois, un sourire jusqu'aux oreilles, puis il regarda le groupe disparaître rapidement derrière les arbres de l'épaisse forêt. Il était enfin seul, avec pour seul compagnon un lapin de garenne qui passait par là, faiblement éclairé par la lueur de la lune.  

   Neydann jubilait, son plan avait  parfaitement fonctionné. Mais sa joie fut vite remplacée par  un mélange entre la douleur de sa jambe blessée et son  état d'extrême fatigue. Il n'était pour l'instant  pas en état de retourner à la pente pour retrouver le  Parchemin, et décida donc de se reposer un peu. De toute  façon, les recherches seraient plus simples une fois le soleil  levé.                      

Neydann ferma les yeux, en repensant  à tout ce qu'il avait vécu ces dernières  vingt-quatre heures. Cela faisait des années qu'il n'avait pas  autant fait d'exercice, et on ne pouvait pas dire que cela lui  manquait! Après avoir enfin trouvé la position la moins  douloureuse pour sa jambe, il ne tarda pas à sombrer dans le  sommeil.

Modifié par Krenka, 05 septembre 2008 - 22:07.

[Evildeadmeat]

La lune était haute dans le ciel et sa lumière permettait au Nordique de progresser rapidement le long de la pente abrupte. Pourtant, il manqua plusieurs fois de perdre l' equilibre et les rocailles qui parsemaient le chemin semblaient être des pièges pour l' imprudent qui viendrait à chuter. Cette pensée inquieta Rayingald qui se demandait dans quel état il retrouverait les membres du groupe.

"Des aventuriers? Tsssss. Que les dieux les foudroient, eux et leur maudit parchemin! Voilà où mênent les intrigue des mages... Se briser les os pour un morceau de papier, fut-il magique! Pfffff..."

   Le Nordique dévalait maintenant la pente, pestant, jurant contre lui-même mais aussi contre les protagonistes de l' aventure. Il perdit soudainement l' équilibre et chuta. Dans un ultime reflexe, il réussit à se mettre en boule et à se protéger la tête de ses mains. Il roula ainsi jusqu' en bas de la pente où un buisson amortit la choc de la chute. Il prit quelques instant pour s' assurer qu' il n' était pas blessé. Il se mit assis par terre, couvert de poussière, les cheveux ebouriffés. Il se sentait ridicule et remerciait le ciel d' être seul en pareil instant.

"Et voilà... Voilà ce qu' on gagne à médire des gens loin de leurs oreilles..." se dit-il à lui-même.

   Son regard fut alors attiré par un masse étrange non loin des arbres. Il se leva doucement puis s' etira avant de s' approcher lentement. La masse se détachait petit à petit alors qu' il marchait vers elle. Rayingald identifia alors un corps, visiblement inerte. Il tira son épée et s' approcha avec la plus grande discrétion, prêt à frapper. Il respirait lentement et profondément, concentré sur le corps qui ne donnait aucun signe de vie.
   Il était maintenant tout près et reconnut Neydann. Il rangea son épée puis secoua la tête alors qu' il observait le corps. A première vue, Neydann semblait sévèrement touché. Il ne bougeait pas et un mince filet de sang s' échappait de ses lèvres. Le Nordique passa sa main devant la bouche du bréton puis constata qu' il respirait. Après s' être assuré que son coeur fonctionnait toujours, il tenta de le réveiller:

"Hé! Vous m' entendez? Reveillez-vous! Vous êtes blessé, vous m' entendez? Où sont les autres? Reveillez vous!"