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[h] Coeur De Diamant


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2 réponses à ce sujet

#1 GCain

GCain

Posté 14 août 2007 - 16:52

Aucune voix ne s'élevait plus en ces lieux ... du moins dans ce monde. Un vent venu de l'Est marié aux chants des sauterelles formaient l'unique mélodie à encore résonner à perte d'ouïe. Une brise vint caresser le visage bleuâtre de Fayde Valarian et celui-ci savoura cette caresse.
Perché sur le toit de la chapelle, il appréciait ce paysage radieux : forêt immense aux limites invisibles, baignée dans la lumière mourante du crépuscule. Un crépuscule pour ce jour ... et pour les vies de Coupeterre. Ce lieu, même avant, respirait la paix ... mais cette paix n'était qu'illusion, à l'image d'un brouillard masquant une meute de gobelins.
Un craquement sinistre brisa la douceur de silence suivi d'un grognement furieux. Mekyo était en train de broyer un bras humain entre ses mâchoires ... le bras de la marchande des lieux. Ce qui restait de cette mégère servait en cet instant de repas à Mekyo et à son frère, Nidhogg. Les deux daedroth se repaissaient avidement de ce qui avait autrefois formés la population de Coupeterre. Pauvres inconscients qu'ils furent!

-"Comme il est triste de souillé un endroit aussi beau, se dit Fayde. Surtout avec le sang de pareils idiots."

Cela avait commencé trois jours auparavant. Valarian ne put s'empêcher une minute de se demander comment tout cela était arrivé ... bien que pas une once de regret ne vienne ternir cette belle soirée. Tout en observant ses serviteurs dévorer les corps inertes, il se remémora son arrivé ici un jour plus tôt. Il était parti de Chorrol et avait pris la route vers Anvil, ville portuaire où il avait quelques affaires à régler, mais même en coupant à travers le bois et à dos de cheval ... la route demeurait longue. Ce fut inespéré lorsqu'un village, ou plutôt ce qui y ressemblait, s'était présenté sur son chemin.
Mais les habitants de Coupeterre ne perdirent pas un instant à lui montrer leur dédain, un dédain qui lui avait rappelé bien des souvenirs. Fayde avait cependant trouvé amusant la réaction de ces villageois, si obtus d'esprits et son sourire moqueur s'en était accentué sous leur nez, du moins pour le peu que la capuche et la cape blanche qu'il portait laissait visible. Au début, il avait supposé que son accoutrement y avait joué dans cette méfiance, tunique et pantalon noir surmontés d'une cape blanche à capuche, mais entre temps, il avait pu constaté que cela n'avait en rien joué.
Fayde Valarian, lui qui avait dû quitter Morrowind sous les brimades de ses anciens frères, reconnaissait en ces impériaux bornés l'égal des habitants d'Ald'ruhn : dédaigneux devant les étrangers.
Mekyo et Nidhogg poussèrent un hurlement à l'unisson, signe de leur satisfaction. Valarian ne put retenir un petit rire sournois à l'écoute de ce cri. Il aimait voir ses deux compagnons en action et plus encore sentir leurs émotions.

-"Mekyo! Nidhogg! ", appela l'invocateur. Les deux daedras se tournèrent vers lui.
-"Fouillez les alentours! Tuez toutes créatures vivantes qui tenteraient de fuir cet endroit! Qu'il n'en reste rien!"

Nidhogg acquiesça, preuve de l'intelligence caché sous son air bestial de daedroth. Les deux daedras se tournèrent le dos et se mirent aussitôt à courir, si vite que cette vitesse parut irréelle au vu de leur masse. Ces jumeaux! Ils n'avaient de cesse d'impressionner l'invocateur. Ils faisaient preuve de tant d'efficacité et d'entrain à lui obéir que cela en était troublant pour des êtres de l'oblivion.Fayde restait persuadé que les habitants de Coupeterre était tous éradiquer ... mais il n'appréciait pas l'idée de faire un travail baclé.
Le mage noir remonta son regard de la place de Coupeterre vers l'auberge locale. Très ancienne et plutôt jolie, il avait espéré y passer une nuit agréable au vu des 50 septims qu'il avait accepté de payer. Ironiquement, c'était en l'y empêchant que ces idiots avaient appelé leur propre mort. Il se remémora avec amusement l'ensemble des faits.
Il s'était lentement assoupis dans le lit vieilli quand deux hommes à demi-nus avait surgi, armés d'une masse. Hélas pour le premier à vouloir porté un coup ... Mekyo avait surgi du néant et s'était empressé de le mettre en pièce. Quand au deuxième, Nidhogg lui avait fait subir un sort identique. Leurs derniers mots, même étouffé, signèrent l'arrêt de mort de leurs "amis".

-"Pour les frères de Coupeterre!"

Une phrase qui a elle seule avait pointé du doigt l'ensemble de Coupeterre. La suite avait été rapide ... l'aubergiste avait expié son erreur immolé et les autres avaient été lacérés et dévorés par les jumeaux daedroth.
Fayde leva un sourcil. Un bruit, léger mais audible, avait attiré son attention vers l'un des bâtiments encore inachevés. Il restait encore une âme en vie dans les environs. Valarian ferma les yeux ... et incanta silencieusement. Lorsque ses paupières s'écartèrent, le sort prit tout son sens. Son regard n'était plus celui d'un dunmer, mais celui d'un daedra, capable de voir la vie s'échappant d'un corps ... et il en vit, de la vie!
Non pas un, mais trois créatures à silhouettes humaines se terraient à croupis derrière un des murs à jamais inachevés. L'obscurité croissante avait insufflé à ces insectes une illusoire sécurité. Une des silhouettes floues s'évanouie soudainement et le sourire de l'invocateur disparut, remplacé par une expression perplexe et intriguée. Une deuxième s'évanouit et enfin la troisième suivit. La détection de vie ne décela plus aucune trace de vie aux alentours.
Le visage de Fayde s'éclaircit à nouveau de son sourire glacé. Ce lieu n'avait pas encore cédé tous ses secrets ... et cela excitait les sens de Valarian. Même après le divertissement qu'il s'était offert, il avait trouvé ce carnage bien trop rapide ... et là, Coupeterre lui offrait une dernière friandise avant de rendre son dernier soupir. Le mage noir porta les doigts à sa bouche. Un sifflement aigüe et perçant s'échappa de ses lèvres et perça le silence de cette nuit naissante puis le dunmer sauta du haut de la chapelle, sa cape blanche déchirant l'obscurité. A peine eut-il attérit que Mekyo et Nidhogg apparurent, s'extirpant du mur comme si ce fut un liquide visqueux.

-"La chasse continu!" dit Valarian, en riant sournoisement.

à suivre ...

Modifié par GCain, 14 août 2007 - 16:54.


#2 GCain

GCain

Posté 20 décembre 2007 - 14:23

Un calme apaisant régnait dans la pièce et Fayde savourait l'alchimie entre cette quiétude et les relents de moisissure qui stagnait dans l'air. Il était content d'être à nouveau chez lui. Cette ancienne crypte qu'il avait découvert avait été une découverte inespérée pour Valarian à l'époque où il venait d'arriver en Cyrodiil. Devant lui s'étendait un large escalier de pierre blanche au-dessus desquels des cadavres pendaient mollement. des fleurs bleus comme le ciel avaient poussés sur la chair morte et les rictus qu'affichaient leurs visages étaient recouverts par leurs pétales.
Le nécromancien descendit les marches et entra dans la pièce d'en bas, non sans admirer le fruit de son travail. Une brume épaisse recouvrait le sol, le masquant de son voile vaporeux. De part et d'autres de la pièce, des tombeaux avaient été disposés à l'image de soldat en rang. Mais leur contenu, ils ne les abritaient plus, mais au contraire, les exposaient. A l'image de ceux pendus à l'entrée, les corps en putréfaction étaient désormais le lieu de naissance de fleurs. Chacun des cadavres étaient la nourriture d'une espèce de fleurs différentes, composants des expériences de Valarian. D'un geste, il cueillit une kanet dorée et huma.

-"Hmmmm. Quel doux parfum. Et dire que certains gaspillent un tel engrais! Faut-il vraiment être idiot?!" dit-il tout seul.

Pour lui, l'odeur de la putréfaction était un parfum particulier, mais cela ne l'avait jamais empêché de savourer le fabuleux fumet des fleurs fraîches. L'humidité et la chaleur qui régnait encouragèrent le mage noir à rabattre la cagoule de sa cape blanche, laissant sa chevelure noire s'exposée à la lumière blanche des pierres. D'un geste tendre, il remit la fleur à sa place et laissa ses racines pénétrés à nouveau à la chair morte. Sans plus attendre, il traversa la pièce, traversant un long couloir avec plusieurs croisements. Au bout de ce dernier se trouvait la pièce qu'il visait : sa chambre. Cela faisait ... 15 ans ... peut-être plus que cette ancienne crypte s'était trouvé un nouveau maître et que les lieux avaient été réamagées selon les souhaits de ce dernier.
Valarian détacha la broche de sa cape blanche et la jeta sur son lit. Aussitôt, il s'assît sur le siège de pierre de la salle qu'il avait changé en sa chambre, son salon, sa bibliothèque. Ici, ce n'était plus les pierres de welkynd qui illuminaient, mais des torches à la flamme blafarde. Son voyage l'avait beaucoup divertit et lui avait permis de faire pas mal de découvertes intéressantes. Entre autre, un nouveau livre était venu s'ajouter à sa collection ... un exemplaire qu'il avait eu beaucoup de mal à dénicher : le 3ème tome des "Commentaires sur le Mysterium Xarxes". L'excitation faisait vibrer ses mains et c'est avec violence qu'il ouvrit le recueil, trop impatient pour le faire avec douceur.
Un an était passé depuis son premier contact avec cette secte, l'aube mythique, au service des daedras et pourtant son intérêt pour ces derniers n'avaient fait que croître au fil des jours. Son voyage à Anvil n'avait eu pour autre objectif que celui de dénicher ce troisième tome si ardemment désiré. Une pièce unique pour sa collection d'ouvrage, certes, mais aussi la clé pour dénicher ces amusants adeptes. Il avait eu plusieurs fois l'occasion de voir ces fanatiques à l'œuvre, passant brutalement d'hommes et de femmes sans défense à guerrier expérimenté lourdement armé. Eux et lui partageait un certain attrait pour l'invocation.
Ce troisième ouvrage demeurait une énigme à l'image des deux premiers. La clarté n'était pas la vertu la mieux mise en vue par son écrivain ... même si Fayde ne doutait pas que cela fut fait intentionnellement. Rumeurs, messes-basses et légendes s'étaient faites légion sur cette "Aube Mythique", mais toutes s'accordaient à dire que ces commentaires étaient la clé pour découvrir leur repaire ... et que seul l'union des quatre livres permettaient de le dévoiler.

-"Où commence la vérité et où s'arrête l'illusion! Camoran ... je crois que nous allons nous entendre" dit le mage avec une pointe d'ironie.

En vérité, il doutait fortement croisé un être aussi ancien ... au vu de l'âge de ces écrits, leur rédacteur était retourné depuis longtemps à la poussière. Peut-être même son cadavre pourrissant nourrissait-il ses plantes en ce moment même. Cette idée lui arracha un fou rire qui fit écho dans la crypte.
Refermant le livre, Valarian se leva de son siège et s'avança vers la grande bibliothèque qui recouvrait deux des murs de son salon. Avec son soin habituel, le maître déposa l'ouvrage à la suite de ses deux prédécesseurs, soigneusement classé par ordre alphabétique à l'image des autres.

En observant tous les ouvrage qu'il avait amassé en quinze années, Fayde se dit que son père serait mort en les voyant. Le mage noir regretta un peu que ce vieil elfe fut déjà décédé, même s'il se sentit excité devant ce souvenir. En un instant, les images défilèrent devant ses yeux. Il entendit les cris et les pleurs. Il revit son père, mais aussi son grand frère et sa mère. Il se rappela comment il avait incendié le manoir familial après avoir tué ces trois idiots.

- "Devenir prêtre ! Tu parles d'une blague !" dit-il à voix haute. Il saisit un autre ouvrage se leva de sa chaise et alla se coucher sur le lit.

Allongé sur sa couche douillette, il regretta une seule chose : avoir été forcé de quitter sa patrie. Si Cyrodiil offrait maintes possibilités dont Vvardenfell était dépourvue, ce n'en était pas pour autant la terre des dunmers, une terre où son espèce était maîtresse et où les étrangers n'étaient rien que des animaux. Même si des rumeurs de changements planaient depuis peu dans les conversations, Fayde savait pertinemment qu'il n'y retournerait jamais. Quant bien même ce bouffon d'Helseth autoriserait la nécromancie, sa patrie ne serait jamais assez ouverte d'esprit pour voir en ces actes passés autre chose qu'un massacre sanguinaire. Quel monde ignorant !

Mettant fin à sa séance de nostalgie, il ouvrit son livre "Les chroniques de la lune noir" et se mit à lire calmement.

A suivre ...

Modifié par GCain, 20 décembre 2007 - 14:26.


#3 GCain

GCain

Posté 22 mars 2008 - 22:29

Un courant d'air glacial balaya le couloir. Tout ici n'était que mort et abandon, à l'image de la plupart des cryptes mises au monde par les impériaux. Les flammes des torches projetaient leurs chaleureuses lumières à travers l'ensemble de la pièce.
Fayden coiffé de sa cape et de s capuche blanche s'était introduit dans cette crypte sans la moindre difficulté. Ses gardiens non-morts avaient été ranimés par une sorcellerie si piètre qu'il n'avait eu aucun mal à la dissiper. Ce tombeau fraîchement trouvé allait désormais devenir sa nouvelle réserve de cobayes. Il était très content … content d'avoir à nouveau de quoi s'exercer, de quoi créer de nouvelles œuvres dans le domaine de la nécromancie. La pièce était, semblait-il, réservé à une seul tombe comme si cette dernière avait été creusée dans l'unique but d'accueillir cet unique mort. Le cercueil se dressait, couché devant le nécromant tel une œuvre maîtresse.

Probablement un quelconque noble ivre de vanité. » se dit Fayde Valarian.

Une odeur étrange vint chatouiller les narines du dunmer. Une odeur de décomposition, une odeur de mort. Puis vint un bruit de grognement, léger mais perceptible. D'un mouvement vif, Valarian se retourna et braqua sa main en direction du cadavre ambulait qui s'était glissé derrière lui. Avec la rapidité d'un serpent, le mage lança une boule de feu qui désintégra latéralement la tête du non-mort. La créature n'eut pas même le temps de crier que déjà elle s'effondrait à terre, la tête détruite.
Tout en regardant le corps décapité de la créature, Fayde songea. Il se rappelait pourtant avoir vidé cette crypte de son lot de non-mort et il avait même vérifié à l'aide des yeux de daedras. De cela, il était certain.

Mais alors d'où sort cette créature ? » se demanda-t-il à voix haute.

Le nécromant haussa les épaules et se retourna sur le cercueil de pierre qui gisait. Approchant sa main, Valarian tenta d'ouvrir, mais le socle pesait beaucoup trop lourd pour ses maigres bras. Il leva la main par-dessus le réceptacle de pierre et commença à incanter. La télékinésie eut rapidement raison du socle et de son poids. Ici, sans éprouver la moindre peine, le mage projeta le socle contre l'un des murs. Le choc fut si violent que le projectile vola en éclat et la pierre du mur fut ébranlée.
Au vu des décorations qui l'ornaient, ce cadavre devait réellement appartenir à un noble … ou à un quelconque autre être influent en son temps. Le regard rouge sang du dunmer se posa sur l'épée qu'il tenait sur son corps. Elle avait été mise de telle façon qu'elle longeait le cadavre sur toute sa longueur. Les impériaux n'avaient pas de telle manière, ni même les brétons. Non ! Ils s'agissaient très probablement d'un nordique respecté en Cyrodiil.
Ne bouge plus, Valarian ! » hurla une voix derrière lui. A l'entente de cette voix, un sourire se dessina sur ses lèvres. Il la reconnut. Avec une lenteur calculée, il se détacha du cadavre et se tourna dans la direction de la voix.
Là, cinq personnes bloquaient la sortie de cette pièce. Deux brétons en robe, un nordique armé d'une lourde hache et vêtus de cuir ainsi qu'un impérial en armure lourde armé d'une épée. La cinquième personne attira le regard du nécromant. C'était une dunmer tout comme lui. Le bleu de sa peau était particulièrement prononcé et ses yeux rouges étaient encore couleur sang contrairement à ceux de Valarian qui avait pris une teinte délavée. Elle était vêtue de cuir à l'image du barbare derrière elle et ses longs cheveux noirs comme l'ébène était attachés en queue.
Nalfira. Cela faisait longtemps, n'est-ce pas ? » dit Fayde.
Le regard de la jeune femme se durcit. De toute évidence, elle n'était pas ici pour plaisanter. Le nordique s'avança devant.
Fayde Valarian! C'est donc lui ? Je m'attendais à une adversaire plus grand et plus fort que ça. » dit-il d'une voix forte.
N'aviez-vous pas dit que ce serait une grosse proie ? Vous n'allez pas me dire que l'énorme prime que vous nous avez promis est sur la tête d'un petit nécromancien ? » dit l'un des brétons.
Fayde eut soudain un éclat de rire incontrôlable. Les remarques de ces insectes en disait long sur eux.
Nalfira, dit-il. Très franchement tu me déçois. Tu te rabaisse à engager des mercenaires et des chasseurs de primes de bas-étage, maintenant ? Tu es tombée bien bas ! »
Elle lui jeta un regard un regard froid.
Je ne tomberai jamais aussi bas que toi, démon ! » dit-elle avec force.
Le sourire de Valarian s'agrandit encore.
Mercenaire de bas-étage a-t-il dit ?, dit le deuxième bréton visiblement irrité par les insinuations du nécromancien. Essaye d'arrêter celle-là, bouffon ! »
Aussitôt ces mots dit, le bréton concentra une boule de feu entre ses mains et la lança droit vers Valarian. Ce dernier émit un petit rire sournois lorsqu'il arrêta net le projectile ardent.
Le bréton le regarda d'un air ébahi.
Joli flammèche, je dois le reconnaître. Cependant … » commença le nécromant.
Ce dernier commença à s'avancer, tout en gardant la flamme allumer entre ses doigts. De sa main libre, il rabattit sa capuche vers l'arrière laissant ses cheveux noirs tomber en masse sur sa nuque.
… elle n'est qu'étincelle comparé à l'enfer ! » hurla-t-il soudain d'une voix inhumaine.
Avec brutalité, il referma sa main sur le feu du bréton puis la rouvrit. De la première flamme, trois nouvelles se mirent à tournoyer autour de Fayde pour soudainement se changer en trois atronach de feu. Le quintette observa cette triple invocation l'air ébahi. Seule la dunmer Nalfira resta stoïque face à cette situation. Le nécromancien tendit la main vers eux et claqua des doigts. Le trio d'atronach se jeta sur les assaillants.
Le barbare nordique fut le premier à mourir en jetant littéralement sur l'un des trois daedras, se jetant de lui-même dans le feu ardent qui le composait.
Les deux brétons concentrèrent leurs efforts sur un autre atronach en le harcelant de sort de froid. L'une des trois invocations s'éteint sur leurs assauts. Hélas pour eux, cette petite victoire leur avait de toute évidence demandé beaucoup trop d'effort et un deuxième atronach les consuma vivants. Leurs hurlements sonnèrent comme une véritable mélodie aux oreilles de Fayde Valarian.
L'impérial, voyant le massacre engendré en moins d'une minute n'insista pas et tenta de fuir. Il mourut d'une boule de feu dans le dos.
Les deux atronach se mirent à avancer lentement vers Nalfira qui, seule et armée d'une épée, fut-elle magique, n'avait aucune chance. Mais à l'instant où les deux daedras s'apprêtèrent à la consumer à son tour, Fayde claqua à nouveau des doigts. Répondant à cet ordre silencieux, les atronach reculèrent et s'évanouirent dans le néant.
La jeune elfe noir se tourna vers son homologue masculin qui ne lui laissa pas le temps de réagir. Leurs regards à tous deux plongèrent l'un dans l'autre et Nalfira sentit soudain que ses membres devinrent plus lourds que l'ébonite. Le sort de paralysie avait agi. Elle tomba à genoux.
D'un pas calme, Fayde s'avança vers la jeune femme.
Halala Nalfira !, dit-il. Tu ne changeras jamais toujours pleine de fierté, incapable de demander aux bonnes personnes de t'aider. Tu vois à quoi ça te mène de me pourchasser. »
Elle lui jeta un regard haineux.
Je te pourchasserai jusqu'à la fin de Tamriel, monstre ! Tes crimes sont innombrables … et impardonnables. Je détruirai le daedra que tu es devenu, Fayde ! » dit-elle.
C'est vraiment ce que tu veux ? Ou bien vas-tu encore brandir le nom de ton père comme excuse pour m'avoir abandonné ? »
Le nécromant s'approcha de Nalfira et se pencha sur elle. Il déposa son nez sur son cou et la huma bruyamment. Son parfum n'avait pas changé.
Tu sens toujours aussi bon, dit-il en se mettant au niveau de son visage. Ce parfum … il enivre toujours les nuits que je passe seul sans ta douce présence, Nalfira. »
Ne parles pas comme si tu étais encore cette personne que j'ai aimé ! Tu n'es plus Fayde depuis longtemps. Tu n'es rien de plus qu'une bête que l'on doit chasser et tuer. »
Sans rien perdre de son sourire sournois, Valarian déposa ses lèvres sur celle de la dunmer et l'embrassa. Au milieu de ce baiser, il sentit que la chaleur de Nalfira augmenta. Il vit des larmes tombés sur les joues de la jeune femme.
C'est toujours bien moi, Nalfira. Quoi que dise l'ordre, quoi que dise ton père, je suis toujours ce dunmer avec lequel tu as passé tant de bon temps et qui t'as aimé de tout son cœur. » dit-il.
Non. C'est faux ! Tu as le même visage, mais je ne te reconnais dans aucun de tes faits et gestes. Tu es devenu une bête ! »
Pourquoi ne me rejoindrais-tu pas ? Nous pourrions redevenir comme avant. Je t'offrirais alors la vérité sur tout ce que l'ordre et les tribuns nous ont caché pendant tout ce temps et tu verrais que je ne suis pas une bête comme on te l'a fait croire. »
La chaleur du corps de Nalfira augmenta encore et ses larmes se firent encore plus abondantes. Plusieurs instants s'écoulèrent dans un silence absolu. Finalement le nécromant se releva.
Comme tu le souhaite. » dit-il d'un air déçu.
Sans attendre, il se dirigea vers la sortie. Tout en parant il adressa ces derniers mots à celle qui un jour avait été sa « bien-aimée ».
Sois contente, je ne profanerai pas cette tombe puisque tu sembles tant y tenir. Peut-être, quand nous nous reverrons, auras-tu plus mûrement réfléchi à mon offre. D'ici là, portes-toi bien, Nalfira. »
Et il quitta la crypte.

A suivre ...

Modifié par GCain, 22 mars 2008 - 22:31.





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