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Un vent âpre et capricieux soufflait sur les arbres millénaires de la Grande forêt, leurs branches ployant par intermittence sous ses assauts éphémères. Haut dans le ciel, un soleil d'après-midi transperçait les entrelacs de leurs feuillages bigarrés. Ca et là, des bêtes sauvages circulaient à leur guise, dans ce territoire quasi vierge de l'emprise humaine. Un vieux fort en ruine, une unique route sinueuse, tels étaient les rares vestiges de l'intervention des hommes en ce lieu où la nature leur disputait la propriété.
Un furêt dressa l'oreille, l'écho régulier de sabots métalliques troublant le calme autochtone. Il s'approcha discrètement de cette longue piste de terre que fréquentaient parfois les humains, pour y constater l'arrivée de trois d'entre eux : une petite rousse emmitouflée dans une robe de mage, un grand impérial tout d'acier revêtu, ainsi qu'un elfe noir au regard d'azur qui semblait revigoré par cette incursion en territoire sauvage. Ces trois compagnons étaient accompagnés d'une jument tenue par la bride, et devisaient entre eux :
« En fait ils logent dans un campement situé après le fort, en prenant à une lieue vers l'est, à travers bois. D'après ce que j'en sais ils ont un éclaireur quelque part dans le fort, qui leur signale le passage de clients potentiels... » Maelicia soupira, songeant à sa désagréable entrevue avec celui ci, et aux capacités de sprint insoupçonnées qu'avait révélé chez elle la soudaine compréhension de l'arrivée des trois autres brigands.
Elle reprit : « Je pense que nous devrions pouvoir l'approcher suffisamment pour le neutraliser en silence. Il nous faudra ensuite nous occuper des trois autres ce qui ne sera pas de la tarte. Et j'ignore à quoi ressemble leur siège d'entreprise... ajouta-elle en souriant, donc il faudra improviser à partir de là. S'ils devaient s'avérer plus teigneux que prévu, je serai là pour panser vos ptits bobos, mais essayez tout de même d'éviter l'option boucherie, comme nous en avions discuté. »
Elle fixa particulièrement Brise en appuyant sur ces derniers mots. Elle se demandait si l'impérial saurait se maîtriser lui-même aussi facilement qu'il disposerait d'un adversaire qu'il ne devrait pas tuer. Elle se demandait également si Sylph s'avèrerait capable d'en imposer à des nordiques supérieurs en force comme en taille. Et elle songea enfin, avec une terrible lucidité, que leurs adversaires ne se priveraient eux pas d'un ou trois meurtres pour le dîner, si ce n'était pire. Ses fragiles dons magiques de débutante suffiraient-ils à assurer la survie du groupe? C'est ce qu'ils allaient voir...
La bretonne aperçut le fort à l'horizon, et stoppa net. Elle se tourna vers Sylph et Brise, puis murmura :
« Nous y sommes presque. Avez vous des questions avant qu'on ne se lance? »
Modifié par Trias, 15 août 2008 - 23:08.