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[rp] Balmora


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584 réponses à ce sujet

#526 Svartalfar

Svartalfar

    Moddeur d'or


Posté 17 octobre 2017 - 13:00

Un bouffon arrogant très content de faire le pitre. Sa vision des académistes brétons ne s'améliorait guère. Ignorer ce qu'est un kwama alors que leurs oeufs sont vendus dit-on jusqu'aux confins de l'Empire, quelle tentative grossière de l'agacer !
Mais ses fanfaronnades révélaient quelque chose d'intéressant. Il n'avait pas pris la peine de sentir si la magie était à l'oeuvre la fois précédente, mais si effectivement Salomon Marie avait jeté un sort à Felvan, alors en utiliser deux en quelques minutes simplement pour faire son intéressant ne semblait pas le déranger. Cela pouvait signifier trois choses. Soit Marie avait de la magicka à revendre, auquel cas il pouvait se révéler être un sacré atout ou une véritable plaie. Soit, et c'était ce que pensait le plus probable Soler, il maîtrisait suffisamment son sujet pour utiliser au mieux des sorts peu coûteux mais efficaces et le tout sans gestuelle ou formule apparentes (exception faite de ses simagrées théâtrales). Soit il s'agissait d'un crétin, purement et simplement. Mais un crétin doté de magie était un crétin dangereux...

Il devait jauger plus avant le personnage, peut-être le pousser à le prendre un peu au sérieux. Marie ne voulait rien montrer tout en se payant sa tête, très bien, libre à lui, Soler allait devoir emprunter un chemin détourné, le Bréton semblait assez étourdi pour s'y laisser prendre. Il cala donc son dos au dossier de sa chaise et croisa les bras sur sa poitrine, une moue peu convaincue à la figure. Il pouvait ainsi jouer son personnage de septique blasé (après tout, Salomon avait réussi son pari, il n'était plus inexpressif !) tout en gardant Felvan et son interlocuteur à l'oeil. Ils ne parlaient que depuis quelques secondes, mais les oeufs semblaient les passionner...

"Doué pour vous attirer des ennuis ? Je vous crois sur parole... le ton était neutre, mais l'éboulement n'était pas loin. Cependant, je vous rappelle que nous sommes ici pour nous jauger et tenter de mettre en place une coopération face à ce mystérieux hôte qui semble si bien nous connaître, nous faire perdre du temps n'est guère judicieux. A moins que ceci, fit-il en indiquant la bière de Marie du menton, reflètent vos capacités, auquel cas elles n'ont rien d'impressionnantes pour un magicien de la guilde, bréton de surcroit.

Un bref instant attiré par un mouvement du lézard, qui réagissait peut-être à la demande d'oeufs de Marie, il décida de se préparer au pire et de "tendre son esprit", à défaut d'avoir trouvé de meilleurs mots pour expliquer le phénomène. Trois magiciens à la même table risquaient de créer des perturbations, et sentir ces petites variations dans le flux magique environnant allait lui permettre d'anticiper un éventuel sort de la part de l'un ou de l'autre. Ses "petits talents" créaient comme une barrière entre la magicka et lui mais en se concentrant, ils lui permettaient paradoxalement, par un caprice de la magie dont il avait su profiter, d'en percevoir le flux à un niveau gestalt. Comme un aveugle sentant l'air se modifier dans une pièce en fonction des déplacements des personnes qui s'y trouvent, Soler pouvait sentir la magie s'infléchir ou se concentrer dans son entourage, à condition d'y être attentif. Ce don, qu'il avait développé par un travail acharné lui avait sauvé la vie bien des fois et, couplé à ses facultés d'observation et sa grande expérience du danger, lui avait conférés un "instinct" mystérieux qui faisait une bonne partie de son efficacité (et de sa réputation). Sans compter les autres petits talents qu'il possédaient, et qu'il espérait garder tout autant secret aussi longtemps que possible. Il fallait conserver un maximum d'atouts dans sa manche...

Modifié par Svartalfar, 17 octobre 2017 - 15:25.


#527 nood

nood

Posté 18 octobre 2017 - 15:53

Felvan sourit bêtement quant aux singeries de son ami Argonien lorsqu’il lui tendit les trois œufs. Avec le temps, il avait bien fini par comprendre que ces gens écailleux étaient câblés différemment que les mammifères en terme de schémas de réflexion et la prudence paranoïaque mêlée de culot théâtral de Reeh Jah le divertissait autant qu’il l’agaçait. Spécialement quand il se rendit compte qu’il devrait donner le change devant le Bréton et le Drès.

Le premier message fut capté instantanément. Reeh Jah avait rajouté un petit ingrédient spécial dans la corbeille d’œuf, probablement une protection antipoison, comme il en avait l’habitude. Confiant dans les talents d’alchimiste de son ami, Felvan décida aussitôt de ne la consommer que plus tard, possiblement quelques instants avant le rendez-vous au Cercle de la Dixième Heure, pour en garantir l’effet tout au long de la soirée.

Le Dunmer cilla légèrement quand l’Argonien prononça quelques mots sans desserrer les mâchoires, mais se contenta d’opiner discrètement de la tête pour confirmer réception du message. ‘’Dis que je suis pas là…’’ Merci du cadeau. Ça ne jouerait pas exactement en sa faveur si, comme il le pensait, Soler avait deviné que ce vendeur était bien qui il était. Bref…

Salomon s’approcha pour venir goûter aux spécialités locales, a priori ignorant du fait que c’était son futur partenaire déguisé à la truelle qui donnait la réplique. L’occasion de retourner à table sans que la conversation n’en sonne trop faux, peut-être… Alors qu’il tourna les talons après un bref au revoir, Il ne put s’empêcher de fixer quelques secondes le mur ou une plume bien trop ornementée écrivait un texte en lettres de feu et d’or. Encore un coup de Reeh Jah.

Le sortilège d’illusion, inutilement et richement décoré (ce qui était la marque de fabrique de cette andouille de lézard), était d’une exécution très convaincante. Pour avoir déjà utilisé ce canal de communication avec Reeh Jah, Felvan n’en faut pas surpris et se réjouit des nouvelles apportées : le troisième larron localisé et identifié, un petit repérage autour du Cercle réalisé – même si les nouvelles n’étaient pas engageantes – et la promesse d’autres informations à venir un peu plus tard. Les Argoniens avaient des méthodes bien à eux, mais Reeh Jah avait été efficace, comme à son habitude.

Mangeant machinalement ses œufs, il décida d’attendre que le Bréton regagne la place pour élaborer une excuse bidon lui permettant de donner le change face à Soler et à Salomon. Il raconterait sûrement qu’il devrait aller vérifier une boite aux lettres mortes de la guilde des voleurs, dénicherait une feuille de chou dans une poubelle et déclarerait probablement, d’un air assuré, toutes les nouvelles que le sortilège de l’Argonien avait gravées au mur.

Et aussi dans son verre. Nouveau sourire. Il reposa doucement la choppe et croisa le regard du Dunmer impassible. Il n’aurait pas su dire pourquoi, mais cet échange de regard le mit d’un coup assez mal à l’aise.

Ce que Felvan ignorait aussi, c’est que Soler avait plus d’un tour dans son sac et avait également perçu le frémissement de la Magicka qui reliait encore  le coursier et le vendeur d’œuf. Non pas qu’il avait pu profiter aussi du spectacle du sort en entier (et c’était un peu dommage, à vrai dire, tant pour la beauté du geste que pour la teneur dudit message), mais l’interaction magique entre les deux bonhommes lui était parfaitement claire.

Dans le bruit de fond des interactions magiques de l’endroit, une autre source, plus diffuse, plus confuse et moins individualisée, sembla toute proche au guerrier Drès. Il ne sut en dire plus.

Pour les quatre espions qui avaient pris position dans les rues alentours, en revanche, la balise marquée sur le parchemin porté par Felvan luisait et pulsait comme une luciole excitée au milieu de la nuit la plus noire. Et pas si loin de là, dans une pièce en sous-sol, toute une troupe d’enchanteurs s’acharnaient à lui rajouter de la puissance et de la définition par d’obscurs et méconnus procédés.

#528 matix

matix

Posté 18 octobre 2017 - 19:42

Alors que Felvan s'était rassi à la table du groupe, Salomon quand à lui était toujours en train de choisir un oeuf de kwama.

"C'est bon, je vais prendre celui-ci, il est somme toute un peu plus gros que les autres et comme c'est deux Drakes la pièce, il me reviendras moins chers au poids."

Salomon se saisit tranquillement de deux pièces dans une de ces poches et les tandis à l'argonien puis pris son oeuf.

Argonien qui selon le bréton était très probablement le dernier convive attendue.
Il fit une rapide déduction dans sa tête histoire de tout mettre en ordre, mine de rien il avait déjà pas mal de pintes dans le nez depuis son réveil.

"Ont attend un de ces fameux lézards puis comme par hasard voici que débarque un marchand argonien sur lequel Felvan se jette dès qu'il l'entend. Et en plus il sent la magie à 15 lieux à la ronde. Du moins pour qui a un tant soit peux d'affinité avec cela. Et c'est mon cas.

Ont ne perçois aucun signe visuel, juste les flux de magicka.
Cela doit être de l'illusion, ou du mysticisme peut-être... Non de l'illusion, c'est mieux, c'est beaucoup plus drôle.

Si ce n'est pas lui il me prendra juste pour un idiot qui dit n'importe quoi."


Avant de faire demie-tour réfléchi quelques secondes puis dit à voix basses au vendeur.

"C'est de l'illusion ?
Par contre si je l'ai remarqué je pense que le dunmer frigide à notre table à du lui aussi comprendre qui tu est mon gros lézard. Si c'est bien toi.

Au fait c'est jolie ces petits reflets de soleil sur les écailles de ton... museau ?"

Puis retournant pour de bons à sa table, le bréton vida le restant de sa choppe d'un trait et cassa son oeuf de kwama dedans.

Dans le même temps il fit signe à un serveur de lui apporter une nouvelle pinte et s'adressa à Soler.

"Dire que je suis doué pour attirer les ennuis ? Non, enfin peut-être même si je préfère dire que je suis plutôt joueur et que j'ai du mal à me retenir de faire certaines choses que je ne devrais pas à des moments qui n'y sont pas propice envers des personnes ayants peux d'humour.

Et pour finir de vous répondre, non cela ne représente pas l’étendue de mes capacités, nous en sommes même assez loin.
Par contre je n'ai aucun rapport avec la guilde des mages, que se soit celle de cet île où d'ailleurs."

Salomon touilla quelques instant son oeuf de kwama avec une fourchette pour le rendre liquide au possible et l'avala.

"C'est pas mauvais comme nourriture, j'aimerais beaucoup voir l'insecte duquel ce gros oeuf sort."

Et le serveur lui amena sa nouvelle pinte et le débarrassa de l'ancienne.

Modifié par matix, 24 octobre 2017 - 23:43.


#529 Svartalfar

Svartalfar

    Moddeur d'or


Posté 19 octobre 2017 - 10:15

- Je vous le déconseille, ses enfants vous tailleraient en pièce sans que vous puissiez vous en approcher.
Portant sa chope à ses lèvres en présence du serveur, Soler se désintéressa du Bréton. L'air songeur, il fit semblant de boire une gorgée puis arrêta son geste à mi-parcours, alors qu'il allait la reposer. Il y avait... quelque chose qui n'allait pas. Il avait senti l'Argonien manipuler la magie mais sans effet apparent, cela devait être un sortilège d'illusion ou d'altération, il le voyait mal avoir recourt à une autre école de magie dans cette situation. En revanche, il y avait autre chose, une autre source de fluctuation, comme une la flamme d'une chandelle qui agiterait l'air. Soler l'avait senti, brièvement, et cela l'agaçait d'en avoir perdu la trace. Bien sûr, son petit don n'était pas parfait, et il pouvait très bien avoir imaginé ce "mouvement" mais en l'état, il préférait être paranoïaque plutôt que de douter de lui-même. S'il ne s'était pas trompé, il pouvait y avoir dans les environs un enchantement actif ou un sort alimenté pour le faire durer plus longtemps que nécessaire. Soler reposa sa chope et tourna la tête pour repérer l'Altmer qu'il avait croisé tantôt. Celui-ci, trop loin pour être la source, était accoudé au comptoir et discutait avec le tenancier, depuis quelques minutes si on en jugeait par les deux verres qui trônaient vide à ses côtés. Il fallait chercher ailleurs. Machinalement, il réajusta le col de sa tunique qui dissimulait son tatouage, tandis qu'il remettait ses idées en ordre.

"Procédons avec méthode, d'abord vérifier que ces deux-là ne se sont pas munis d'objets enchantés ou que le Bréton ne trimballe pas un familier dans sa besace..." Ce faisant, il reporta son regard vers le Dunmer.

- Sera Aryon, souhaitez-vous toujours attendre l'arrivée de votre ami, ou pouvons-nous commencer ? Tâchons d'être brefs, vos rues ont des oreilles.

Modifié par Svartalfar, 19 octobre 2017 - 14:36.


#530 nood

nood

Posté 25 octobre 2017 - 10:17

‘’Mouais… finit par lâcher Felvan, feignant un léger agacement quant au prétendu retard de son collègue Argonien. D’autant qu’on a du pain sur la planche. Bien, on a donc deux pistes. Premièrement, Caliha, cette pugiliste Nordique. Elle campe – a priori – au sud de la ville, dans un petit creux que je pense connaître. A pied, on en a pour une bonne demi-heure de marche, sans mauvaise rencontre. Je connais bien le coin et pense pouvoir y être en la moitié du temps et revenir assez rapidement. En attendant, faudrait aussi voir si vous pouvez pas retrouver Cosades, Salomon, enfin si c’est bien lui. Un Impérial, la cinquantaine bien tassée, généralement habillé n’importe comment, affuté comme s’il avait vingt ans de moins, l’air d’être dans les vapes ?

Posant la coquille désormais vide de son troisième œuf, il reprit.

- Et sinon, je vais aller mettre le nez dans une des boites aux lettres morte des voleurs. Reeh Jah a pu y avoir fait parvenir un message codé. D’ailleurs, je propose qu’on y aille de ce pas, surtout si vous nous pensez écoutés, vaut mieux qu’on reste en mouvement.

Se levant, il salua le taulier d’un geste de la main qu’il plongea dans sa poche pour ensuite déposer quelques pièces sur la table.

- C’est payé. Suivez-moi, et soyons plutôt discrets.

Il obliqua à gauche dans la rue marchande encore bien animée, en direction du sud. Le soleil écrasant de midi le ramena à une soudaine envie de boire, ce qu’il fit à une fontaine un peu plus bas, puis, passant devant une carriole d’un vendeur d’ignames des cendres, s’enfonça dans une ruelle encore à sa gauche. La clameur du marché se tut légèrement et l’ombre était bienvenue : mais Felvan chercha surtout un moyen de s’extraire rapidement à la compagnie du Drès et du mage pour prétexter la lecture d’un message codé qui n’existait pas. Ce qu’il fit, se hissant prestement et sans bruit sur une caisse à l’arrière d’un bâtiment puis, d’un saut assuré, sur l’arche qui enjambait la ruelle. Arrivé sur un toit plat qui servait de terrasse, heureusement inoccupée, il produisit quelques bruits de fouilles en bidouillant le mobilier présent et redescendit sans trainer.

- D’autres nouvelles. Reeh Jah n’a pas pu venir, mais il nous rejoindra plus tard dans la journée, il gratte encore quelques informations dans ses réseaux. L’archer Bosmer que je cherchais est au Verrou de la Chance, vers l’échassier des Marais. Ça nous fait trois personnes à aller voir : lui, le Nordique et Cosades. Pour Cosades, connaissant un peu le bonhomme, vaut mieux y aller à plusieurs… L’elfe en posera pas de problèmes a priori, qui plus est dans un bar en pleine journée. Pour la Nordique, le plus simple et rapide est que j’y aille seul, je n’en aurais que pour, admettons, une petite heure. Sauf si vous voulez vraiment m’emboiter le pas, dans ce cas-là, vous avez intérêt à avoir le pas rapide et ne pas chouiner s’il faut escalader quelques murs. Qu’en dites-vous ?’’

#531 Svartalfar

Svartalfar

    Moddeur d'or


Posté 25 octobre 2017 - 12:09

- Nous avons plusieurs heures avant le rendez-vous, et je pense qu'il faut éviter de nous séparer pour le moment. Si nous sommes observés, nous aurons plus de chances de repérer un visage aperçu plus tôt dans la matinée si nous restons groupés, surtout si nous avançons dans ces ruelles. Commençons par rendre visite à la Nordique, en dehors de la ville et finissons par ce Cosadès, s'il faut venir en nombre. Et si nous ne remarquons rien en chemin, personne qui semble nous suivre, cela pourra signifier que nous sommes tranquilles, ou qu'ils bénéficient d'un autre moyen de nous pister.
Peut-être auquel cas, messire Salomon, vous pourrez nous dire si l'on nous observe à distance via un quelconque dispositif magique. Vous autres mages avaient les moyens de repérer les enchantements à distance, n'est-ce pas ?

Même si elle était dite sur son habituel ton martial, la civilité apparente de Soler n'était pas feinte. L'heure était aux décisions et à l'action, il n'avait tout simplement plus le luxe de s'offusquer de la nature de ses partenaires. Il fallait être efficace avec ce qu'il avait sous la main.

Modifié par Svartalfar, 25 octobre 2017 - 12:10.


#532 Arakis

Arakis

Posté 26 octobre 2017 - 21:43

Huit drakes de plus. Certes six aux dépens d’un partenaire en affaire mais au moins il se remplissait les poches avec cette couverture. Pas comme quand il était déguisé en marchand d’import de biens de luxes. Dans ces milieux là il fallait sans arrêt signer des billets à or et autres paperasses en annonçant des grosses sommes à venir et des créances à collecter auprès d’autres partenaires, le recouvrement de celles-ci qui permettraient d’honorer l’accord commercial suivant avec un tel autre individu qui lui s’endetterait pour conclure la transaction. Et ainsi de suite, encore et encore. Se le représenter mentalement équivalait à tisser une immense toile d’araignées faites de septims et de rancunes diverses et variées entre les compagnies, les guildes et les partenaires commerciaux d’importances, sans non plus oublié les gens faisant parti de réseaux plus clandestins et anonymes. Il était bien content d’avoir choisi ce costume là pour le coup. Il allait faire demi-tour quand il entendit le bréton parler. Il dut faire un immense effort à la fois pour ne pas piler des quatre fers comme un chariot dont on aurait écrasé le frein alors qu’il dévalait une pente, mais aussi pour ne pas sursauter d’un grand bond, et finalement juguler ce qui lui semblait être une crise cardiaque de surprise. Il camoufla le tout en un spasme suivi d’une large quinte de toux sèche et postillonneuse.

Son cerveau se mit à tourner encore plus vite que le fameux chariot de la métaphore. Felvan avait dit que c’était un illusionniste, donc il avait dû renifler le parfum de la magie, qu’il était con de ne pas y avoir pensé plus tôt. Il aurait pu éviter tout ça s’il avait lancé son sort après avoir quitté les lieux, un simple regard depuis l’encadrure de la porte aurait suffi à avoir le contact suffisant pour ancrer sa magie. Merde. Puis lui revint une leçon que lui avait enseigné un ami de la guilde, Basil les Poches. Alors qu’ils échangeaient sur leurs différents méfais et évoquaient leurs fuites, son camarade bréton lui avait raconté avoir arrêté plusieurs fois. Face à son incompréhension il s’était expliqué : plutôt que de courir et de risquer sa vie, il préférait souvent se rendre, toujours en s’arrangeant pour planquer le butin à deux endroits différents avant. Ensuite de quoi il partait en prison et dès que la question de savoir où était le magot arrivait sur le tapis il crachait le morceau. Du moins une partie du morceau, en général la première planque où étaient stockées les choses les moins précieuses. Comme le bréton lui avait dit « quand on sait que tu as fait quelque chose, plutôt que de nier, avoue autre chose ». Il remercia son cerveau de retenir et brasser autant de choses parfois si peu utiles sauf dans ces moments là et prit la parole, gardant sa voix et attitude de Surveille L’Eau.

« Gardez ça pour vous bon seigneur … Surveille L’Eau connait un petit tour qui donne faim. C’est un bon moyen d’arrondir les fins de mois. Un ami me l’a appris et depuis je triche un petit peu. N’en dites rien je vous en prie. »

Tout en disant ça il prit ses yeux de chien – saurien – battu comme un gosse qui aurait été pris à chiper à l’étalage. Et au passage ignorant complétement dans sa plainte la suite de la tirade du bréton, histoire d’enterrer le tout sous le tapis. Une fois qu’il fut sûr que le bréton ne le retiendrait pas il prit le large.

***


Le moment était venu de se débarrasser d’une partie de ses oripeaux maintenant qu’il était dehors. Il prit les derniers œufs du panier et les glissa dans sa besace, toujours enveloppé de leurs papiers pour ne pas mettre du gras partout. Une fois ceci fait il retira son paquet de vêtements de dessous et abandonna le désormais inutile panier dans une allée peu fréquentée. Retirant une houppelande en mouton du lot il la passa sur ses épaules et se débarrassa de son chapeau de gondolier avant de s’arracher sa fausse corne du nez. Rien qu’avec ça il semblait déjà être un autre argonien. Histoire de parfaire la chose il se lécha le bout du doigt et le passa légèrement sur ses pommettes, allégeant la couche de maquillage qu’il s’était mis. Il avait désormais la peau cuivrée avec des taches bleues. Il redressa au passage le dos et adopta l’allure d’un ouvrier, légèrement charpenté mais déterminé, comme un chariot qui traverse une foule sans vouloir ralentir. Il décida de se baptise Pied-De-Pierre si on lui demandait son nom. A présent il allait devoir pêcher parmi les contacts de la guilde. Il chercha rapidement qui pourrait savoir ce genre de choses … Basil et Stirba ? Non. S’ils avaient su quelque chose ils lui auraient dit tout à l’heure, surtout qu’ils connaissaient ses habitudes méticuleuses. Hécérinde ? Non plus, il n’aimait pas avoir à magouiller avec lui, ils étaient tous les deux trop égocentriques pour bien s’entendre, Reeh Jah l’admettait volontiers, ce parvenu d’altmer par contre … Sottilde ? Oui pourquoi pas. Il l’aimait bien et se fournissait des fois chez elle. Et vu qu’elle était souvent au Mur cela lui permettait au passage de déposer son matériel et de se changer pour retrouver les autres histoires de noyer mieux le poisson. Il se mit donc en route séance tenante.

Une fois arrivé là bas il monta en vitesse dans sa chambre et y bazarda rapidement ce qu’il avait enlevé. Il se changea rapidement, passant un pantalon bleu foncé en nettement meilleur état, de même pour la chemise blanche lacée aux manches, sur laquelle il rajouta une veste couleur feuille à épaulettes brunes. Et histoire de changer vraiment d’air, il se passa le visage à l’eau et opta pour un cirage noir intégral ainsi qu’un ajout sur sa crête pour la faire paraitre plus longue et courbée. Et pour achever le tableau il sangla à sa taille une épée longue en acier avec une garde sobrement ornée d’une gravure de ronces dont il prit soin d'enduire la lame comme pour sa dague. En se regardant dans le miroir il fut satisfait du résultat, il ressemblait à un féroce bretteur venu du nord du pays pour chercher les Tribuns seuls savaient quoi d’illégal ici. Parfaitement ce qu’il voulait obtenir comme résultat. Une fois ceci fait il redescendit dans la salle principale, Sottilde la nordique était bien là. Toujours vêtue de ses habituelles robes brunes (« c’est chaud, modeste, discret et ça évite que vous autres libidineux m’ennuient sur mes charmes ») elle faisait ses comptes avec ses habituelles petites pierres noires et blanches. Il n’avait jamais réussi à lui extirper le pourquoi du fait qu’elles lui semblaient si précieuses, il l’avait déjà vu remuer toute l’auberge le jour où elle avait cru en perdre, et ça l’intriguait. Mais c’était une question qui attendrait vu les circonstances.

« Salut à toi déesse du commerce. Comment vont les affaires, les vents et les soupirants ? En disant ceci Reeh Jah annonçait qui il était par-delà son déguisement, en signe qu’elle pouvait parler affaire avec lui. J’ai entendu dire qu’il y avait un bal de la haute qui se tramait, paraitrait même que le plus grand des épéistes à écailles y est convié. J’ai laissé mon invitation en chemin hier soir, incapable de dire où vu le nombre de bar que j’ai écumé. Tu saurais me rencarder pour que je vois plus loin que ma gueule de bois ? »

Modifié par Arakis, 27 octobre 2017 - 09:11.


#533 matix

matix

Posté 07 novembre 2017 - 12:53

"En effet mon cher, il existe des moyens de repérer la magie en action, qu'il s'agisse de sort ou tout simplement d'enchantement.

Pour ma part je ne dispose pas d'objet me permettant de détecter les sort qui sont lancés d'assez loin mais sans doute que la guilde des mages du coin peut fournir des gemmes le permettant, ou même simplement enchanté un objet pour vous avec la capacité de votre choix si vous y mettez le prix. Et cela même si vous n’êtes pas membre, ils ont toujours besoin d'argent pour s'acheter de nouvelles breloques scintillantes à mettre sur leurs robes de mages.

Par contre je connaît quelques sorts de détection qui permettent de savoir si un objet, tel qu'un coffre ou une porte et enchanté.

Cela évite quelque fois de se faire brûlé au 58ème degrés par un marie jaloux maîtrisant l'enchantement quand vous allez visitez sa femme chez lui pendant son absence... Cela sert vraiment en fait."

Bien qu'ayant révélé connaître des sorts permettant de savoir si un objet et enchanté, Salomon avait passé sous silence sa capacité à "sentir" la magie.
Après tout, il est bréton et mage de surcroît, selon lui le dunmer doit se douter qu'il "sent" la magie quand celle-ci est utilisé non loin de lui par quelqu'un.

"Il y a également la possibilité de simplement lancé un sort de dissimulation comme de l'invisibilité si vous voulez, quoique rendre un petit groupe entier invisible c'est bien mais pourquoi ne pas lancé un brouillard tellement épais qu'il vous empêche de voir plus loin que le bout de votre nez ? Il suffirai de faire appel à l'humidité dans l'aire, ou tout simplement de puiser dans l'eau de l'Odaï. Ont couvrirai une large zone et en plus de nous rendre difficilement visible cela pourraît désorienter les badeaux aux alentours et créer une diversion en cas de poursuite.

Bien évidemment cela est viable si nos poursuivant ne possède pas de mage pour nous traquer avec des sorts.

Mais si ont nous espionne, il doit, selon moi, simplement s'agir de la personne qui nous invite pour s'assurer de notre présence."

#534 Svartalfar

Svartalfar

    Moddeur d'or


Posté 07 novembre 2017 - 15:50

Le Dunmer avait du mal à savoir si le mage était candide ou s'il jouait les idiots. On ne pouvait décemment pas avoir vécu aussi longtemps en restant aussi insouciant, non ? Secouant la tête, il entreprit d'expliquer sa pensée, en ayant la désagréable impression de chercher à apprendre à un singe à compter sur ses doigts.
- Justement, je ne tiens pas à ce qu'ils nous espionnent, leur invitation et leurs recherches sur nous sont déjà beaucoup trop inquiétantes. Si en plus ils peuvent nous suivre magiquement à la trace, chose que nous ignorons encore à cet instant, cela peut indiquer des moyens mobilisés très importants. Et quand des individus avec les moyens d'une tour telvanni cherchent des intermédiaires, c'est qu'ils ont généralement besoin de pions à sacrifier pour une mission dangereuse ou illégale. Et il faut prendre en compte la politique locale : aimeriez-vous vous retrouver avec un contrat de la Morag Tong sur votre tête ou finir dans les geôles d'un noble dunmer parce que vous avez aidé sans le savoir une maison au détriment d'une autre ? C'est pour cela que je tiens à savoir si oui ou non vous êtes en mesure de détecter si quelqu'un nous espionne via la magie. Dans le cas contraire, nous pourrons toujours faire un saut à cette guilde dont vous avez parlé. Quant aux espions classiques, sera Aryon et moi-même devrions être en mesure de les repérer, si vraiment il y en a.

D'ailleurs sera, enchaîna-t-il en se tournant vers Felvan, vous qui avez parlé de la façon dont les voleurs se contactent ici, j'aimerai votre... avis d'expert sur ceci, fit-il en lui tendant le parchemin qu'il avait récupéré plus tôt. J'ai peur qu'il n'y ait un code dans toute cette poésie mal écrite et j'aimerai savoir si cela appartient aux voleurs ou s'il s'agit simplement d'un très mauvais artiste qui aurait jeté son travail.

Modifié par Svartalfar, 07 novembre 2017 - 15:51.


#535 nood

nood

Posté 08 novembre 2017 - 22:17

Felvan jeta un oeil au papelard en plissant les yeux, puis se colla dos au mur de la ruelle pour bénéficier de la fraicheur de l’ombre et poursuivre plus confortablement sa lecture. Le texte était effectivement risible, que de fut une vraie lettre câline ou une mauvaise fiction amoureuse. Il tenta quelques algorithmes de code qu’il connaissait après une première lecture mais rien ne s’en dégagea. La possibilité que ce soit un message crypté n’était pourtant pas nulle.

‘’J’en sais foutre rien, dit-il en rendant le parchemin plié à Soler, mais je ne suis pas tant un expert en code ni au courant de tout ceux utilisés par les Voleurs. Ils en m’ont montré que ceux qu’ils voulaient bien que je voie, et je ne les en blâme pas. Gardez-le et montrez-le à Reeh Jah, si vous le voulez bien, quand on le retrouvera. C’est pas ça qui vous ralentira pour notre petite randonnée…

Par contre je en peux qu’abonder en votre sens en ce qui concerne toute magie un peu trop voyante, reprit-il en regardant alors le Bréton. Une nappe de brouillard par cette canicule, et tous les chasseurs d’occultes du coin nous tomberont dessus. Par contre, pour l’invisibilité, on pourrait s’en servir pour franchir le mur d’enceinte sud sans trop être suivi. Une fois à l’abri du petit sentier dérobé que je comptais prendre, vous pourrez vous occuper de nous dire si quelque chose de magique – et son éventuel porteur – nous colle aux braies.

Et comme je vous le disais, la marche va être un peu sportive, qui plus est par ces chaleurs… Autant pour vous, Soler, vous m’avez l’air d’être en suffisamment bonne forme pour me suivre, autant vous, Marie, vous pourriez vous faire distancer si je me dois brusquement de presser le pas, sans compter les quelques passages qui nécessitent un petit peu de grimpette. Si vous avez des techniques pour augmenter votre résistance physique ou votre mobilité, c’est le moment de les affuter. Pareil pour la résistance à la chaleur ; de toute façon il faudra qu’on se charge d’un peu d’eau.

Bref, si vous êtes prêts, on va pas trop trainer ici. Je passe devant, vous, Marie, en second, et Soler, vous fermez la marche. Si quelqu’un nous questionne, nous dirons que nous accompagnons ce mage Bréton réputé, fit-il en désignant Salomon, de passage dans notre île, en excursion alchimique jusqu’ à Seyda Nihin. Soler, évitez de parler ou efforcez-vous d’attendrir un peu votre accent méridional pour donner le change.

Première étape, le mur Sud. Derrière le cercle du même nom, un passage permet de sortir sans trop faire de cabrioles, mais ce sera mieux si notre Bréton peut nous dissimuler pour une paire de minutes le temps qu’on presse un peu le pas vers les rocher en contrebas. Ensuite, faudra longer la rive gauche hors de la ville, grimper deux ou trois rochers et traverser le pont au niveau de la mine d’½uf de kwama. Si mes renseignements sont bons, la Nordique sera toute proche sur la rive droite. Une demi-heure de marche sans trop trainer.’’

***


‘’Salut, trésor, répondit la grande Nordique en souriant face au déguisement de son comparse, qu’elle surplombait d’une bonne tête et demi. Encore travesti ? C’est un bal costumé ta soirée, c’est ça ? Désolé pour ton invit’, mais les seules sauteries dont on a eu connaissance sont celles de ces ordures de la Cammona Tong, quasiment tous les soirs au Club du Conseil, et je doute qu’ils t’aient invités, ou alors pour te crucifier.

Sottilde jeta quelques coups d’oeil furtifs, à gauche, à droite, puis s’assit dans une alcôve du bar toute proche en faisant signe à Reeh Jah de s’approcher et continua à voix plus feutrée.

- Par contre ça grouille encore au niveau du Cercle de la Dixième Heure, mais impossible d’y entrer. Pas clair ce qu’il s’y passe là dedans, c’est sûr, et en plus de ça, la surveillance du bâtiment est compliquée à cause des guetteurs armés qui y sont. Dix jours qu’ils cuisent au soleil, ces gardes, à envoyer des fions à quiconque n’est pas à leur goût. Très bizarres les mouvements de foule, là dedans. Un bon mois qu’il font rentrer des carrioles qui viennent tout droit de Coeurébène sous bonne escorte, que des mercenaires, pas un blason, pas un signe. De la nourriture, des boissons, du matériel dans des caisses non étiquetées, généralement la nuit et au pas de course… si ça se trouve y en pour des blindes là dedans. Et c’est même pas les Hlaalus qui squattent ce bar, sinon on serait tous au jus. Parait que la guilde des mages a des enchanteurs qui ont repéré des fluctuations – machin – truc bizarres qui viendraient de là. Du mysticisme, peut-être de la téléportation, qu’ils disent. C’est la rumeur. Si ça se trouve dans les sous-sols de ce bar il y a des trucs vraiment intéressants qui se trament. En tous cas, si c’est là que tu vas, passe voir Habassi Dents-de-Sucre avant, ça l’intéressera et elle en saura peut-être plus. Et ça serait bien la première fois depuis des mois qu’un des nôtres pourrait rentrer dans ce Cercle... ça mériterait un petit briefing de la cheffe et un petit coup de pouce, m’est avis.’’

Modifié par nood, 08 novembre 2017 - 22:19.


#536 matix

matix

Posté 09 novembre 2017 - 00:16

"Je pourrais en effet rendre notre petit groupe invisibles durant plusieurs minutes, cela demande pas mal de magicka et de concentration.

Je doit pouvoir nous assurer ans trop de soucis une quinzaine de minutes, je ne me risque pas à donner plus large car cela dépendras également des conditions dans lesquels je vais devoirs jeter et maintenir le sort. Par contre pour ce qui est de la marche forcé je vous avoue que ce n'est pas ma tasse de té, voyez-vous messieurs, je suis plus du genre à prendre le temps de regarder l'herbe poussé.

Mais bon, si jamais je n'arrive pas à suivre, j'essayerais de la lévitation. Même si ce n'est pas encore vraiment quelque chose que je maîtrise.
A défaut d'avoir les jambes, j'ai d'autres solutions pour essayer de suivre."

Salomon souffla quelque seconde puis demanda en souriant.

"Si au lieux de l'eau je prend de la bière pour la rando ça marche chef ?"

Modifié par matix, 09 novembre 2017 - 02:18.


#537 nood

nood

Posté 13 novembre 2017 - 20:59

L’elfe dévisagea inexpressivement le Bréton pendant une seconde et demie, ouvrit la bouche une seconde et demie de plus, se ravisa puis finit par répondre d’un ton laconique :

‘’Bah à vrai dire faites comme vous le sentez, de toute façon je suis pas votre mère…

Et il ajouta, se dirigeant vers la rue principale qui descendait en faux plat vers le Sud :

- Et gardez un peu place pour ce soir : si la missive dit vrai, on aura de quoi se faire péter la panse. Avec un peu de chance ça sera pas trop empoisonné.’’

***


Dix petites minutes plus tard, le trio avait atteint le mur sud de la ville à quelques pas du cercle du même nom, bien ignorant du fait que Reeh Jah papotait à l’intérieur. Encore à l’abri des regards indiscrets et/ou inquisiteurs dans les dernière ruelles du pâté de maisons qui bordait le mur, Felvan reprit :

- Bon, mes braves, on y est. Un peu plus loin sur la gauche, un petit replat de terrain permet d’enjamber le mur sans trop de sueur. C’est l’endroit le plus simple pour franchir le mur et quitter la ville sans être vu. Ensuite il y a un demi-mille de terrain dégagé jusqu’à une rangée de rochers gris qui cachent un sentier tranquille. On pêche peut-être par excès de prudence, mais ça mettrait nos éventuels poursuivants le nez dans leur crotte si on se faisait une petite sortie très très discrète. Marie, quand vous serez prêt, si vous pouviez nous rendre transparents…’’

#538 matix

matix

Posté 16 novembre 2017 - 16:34

En réponse à la demande de Felvan, Marie se concentra... puis s’interrompit.

"J'en ai juste pour quelques instant, ne bougez pas s'il vous plaît.

Devenir invisible soi même c'est simple, mais trois personnes à la fois c'est déjà plus gourmand en terme de magie et plus dur."

Salomon souffla, ferma les yeux et reprit sa concentration.

Après une petite minute, il rouvrit les paupières et s'adressa aux deux autres membres du petit groupe.

"C'est fait.

Je n'ai pas fait dans le théâtral cette fois-ci mais croyez moi, nous sommes désormais invisibles aux yeux de tous.
Pour ce qui nous concerne vous ne verrez pas la différence, j'ai fait en sorte que nous puissions nous voir tout les trois et je lèverais le sort quand Felvan jugera bon de le faire, il connaît bien les environs. Mais comme je l'ai dit plus tôt je nous garantis au moins 15 minutes d'invisibilité, au delà ce sera compliqué.

Et dernière précision, se sort est gourmand donc nous sommes invisibles seulement pour ceux qui n'utilise que leurs yeux.
Si des mages nous traquent avec des sorts de détections ils pourrons nous suivre.

Je lancerais un sort contre cela une fois que nous seront sur le sentier tranquille dont vous parlé.

Et si le besoin s'en fait sentir, j’essaierais de nous rendre de nouveau invisible ensuite."

Modifié par matix, 16 novembre 2017 - 16:35.


#539 nood

nood

Posté 18 novembre 2017 - 23:42

Felvan était presque déçu. Il n’était pas très familier de la magie et a fortiori de l’Illusion, pour avoir principalement côtoyé des guérisseurs qui employaient des sorts de l’école correspondante et qui, ceux-ci, provoquaient des frissons de bien-être bien réels. Ce sort d’invisibilité ne lui chatouilla pas les entrailles et c’en était presque, selon lui, dommage…

‘’Quinze minutes ça devrait laaââaargement suffire, mais trainons pas trop. J’imagine que ça vous enchanterait de ne pas bousiller votre potentiel de magie outre mesure. Emboitez moi le pas et essayez de ne pas vous casser la gueule, parce que j’imagine qu’on est pas silencieux autant qu’on est transparents.

Sans autre forme de procès, il s’engagea d’un pas vif par le rebord du mur d’enceinte qu’il désignait plus tôt. Traversant alors  le terrain découvert attenant à un rythme honorable de petites foulées, il scruta alentours. Sous ce soleil de plomb et dans un air immobile qui accentuait encore l’effet de chaleur, hommes, elfes et animaux somnolaient ou se cachaient au frais, même la végétation semblait faire la sieste. Au loin à l’Ouest, la cime noirâtre de nuages distants annonçaient une soirée orageuse.

Quarante-cinq secondes plus tard, il était déjà à l’abri, tant des rayons de l’astre de Magnus que des yeux indiscrets, des rochers qui surplombait un sentier creux. C’était sa route préférée pour la côte sud. On y longeait la rivière Odaï sur quelques milles, puis, on obliquait légèrement vers le sud-ouest pour éviter le foyada Mamaca et ses braillards omniprésents, pour longer les derniers contreforts de la Côte de la Mélancolie. Quelques milles plus bas était Seyda Nihin, bourg dans lequel il allait livrer des messages quasiment deux fois par mois. Et c’était sa route pour Vivec, pas la plus courte depuis Balmora, mais à son goût la plus sympathique et la plus plate, celle qu’il prenait lorsqu’il s’offrait quelques jours de détente à la capitale. Pour l’instant, cette partie de l’itinéraire était donc un chemin de deux pieds de large, en terre batture, bordé à gauche par un surplomb rocheux d’une vingtaine de pieds de haut parsemés d’arbrisseaux épineux et à droite par des rochers arrondis et plantés en bordure droite du sentier comme une rangée de dents de géants, grises et droites. Depuis fort longtemps, c’était un itinéraire second emprunté par tous ceux qui souhaitaient arriver ou partir discrètement De Balmora sans passer par la route principale plus à l’ouest.

- Bien, à partir de maintenant, c’est tout droit en suivant le sentier sur un bon quart d’heure. Je vais régulièrement pousser un peu en avant pour voir s’il n’ ya pas trop de méchancetés sur le chemin, mais en général, c’est calme. Je reste à portée de voix quand je pars en avant, alors vous tendrez l’oreille aux moments où vous ne me voyez pas. Et vous pareil, en cas de souci, hurlez le rassemblement. Marie, si vous voulez faire votre machin de détection, c’est le moment, l’optimum serait que vous puissiez faire ça en cheminant, qu’on perde pas trop de temps. Soler, surveillez nos arrières, je vous prie, vous devez être rompu à ce genre d’exercices, non ?

Il se leva et désigna, un peu plus bas sur le chemin :

- Allez, première manœuvre de reconnaissance. Attendez-moi dans une minute là ou le sentier disparait à gauche entre les rochers et la paroi. Je vais prendre un peu de hauteur et je vous y retrouve.''

Felvan jeta un coup d’œil par-dessus les rochers à sa droite, puis d’un bond, s’accrocha à une prise rocheuse sur la paroi ; progressant sans hésitation à la verticale, de gradin rocheux et racines d’arbustes, il fut bientôt en haut du surplomb et disparut à la vue de ses compagnons de route.

#540 Arakis

Arakis

Posté 20 novembre 2017 - 18:03

Il n’aimait pas se sentir petit, cela lui rappelait bien trop souvent les regards noirs braqués sur sa nuque des dunmers dans la rue. Et à chaque fois qu’il en sentait un il ne pouvait s’empêcher de se demander si le poignard, la flèche ou le collier d’esclave n’allait pas suivre. La même foutue sensation qui le faisait parfois tisser un sort de surveillance devant chaque possible ouverture de sa chambre après avoir pris un carré entier de sucre de lune. Souvent du très mauvais d’ailleurs, les produits de bonne qualité ne lui faisaient pas cet effet de paranoïa. Cela dit c’est en regardant Sotilde qu’il se rendit compte qu’elle devait bien être une des rares personnes avec qui cet écart de taille ne posait pas un souci, sans doute du fait de son sens de l’humour et de son caractère bienveillant à son égard.

« Sotilde tu me brises le cœur. D’une part je ne suis pas costumé : je suis habillé élégamment comme tout homme – ou saurien – élégant se doit de l’être. Et d’autre part nos amis de la Cammona Tong sont des gens raffinés qui aiment les belles choses. Et c’est pourquoi ils m’écorcheraient d’abord pour conserver mon magnifique derme à quelques fins bottières ou gantées avant de crucifier ma carcasse dans une sublime démonstration de tolérance et de coopération intra-espèce. Vous les nordiques n’y connaissez vraiment rien aux bonnes manières. »

Tout ce blabla n’avait qu’un but : offrir une façade honnête à un possible observateur extérieur, il avait capté ses signes de main propres à la guilde signifiant « conversation d’affaires » et il la suivit dans son alcôve. Tout en s’asseyant il posa le livre de magie qu’il avait étudié la veille sur la table et l’ouvrit à une page au hasard. Alors qu’il parlait avec Sotilde il se mit à désigner diverses choses sur les pages, un petit peu au hasard, le but était de donner l’illusion qu’ils discutaient ensemble du contenu du volume.

« Figure toi que j’y suis invité à ce fameux Cercle. J’ai été contacté hier par missive, via un coursier avec qui j’ai déjà opéré pour le compte de la maison. Le coup de la Fierté de l’Odaï c’était lui et moi. J’ai vu les gros bras tout à l’heure, ça fait beaucoup de monde pour juste un club local. Et c’est encore plus bizarre que le truc reste à flot s’ils n’y laissent entrer personne pour remplir la caisse avec leurs consommations. Et en plus du trafic ? Je trouvais déjà que ça puait mais là … La mention du nom de la cheffe locale le fit s’arrêter en plein mouvement alors qu’il soulignait de la pointe du doigt la courbe d’un dodécagone servant, de ce qu’il en avait compris, à ancrer le sort dans la réalité … à moins que ce soit justement autre chose que la réalité ? Il faudrait qu’il relise ça plus tard. Mais la cheffe … Un mois plus tôt cette dernière lui avait fait une sérieuse leçon après une histoire de marchandises volées à la mauvaise personne. Il avait monté le coup seul, un vol d’antiquités dwemers sous couvert d’une vente clandestine, il en était ressorti avec trois épées en très bonne état et un vase gravé. Tout fier il était arrivé devant Habassi … pour apprendre qu’une semaine plus tard était censé arriver un autre chargement chez ce même acheteur et qu’il avait ruiné une bien plus grosse affaire. Il s’en était fallu de peu pour que la khajit ne lui envoie pas une volée de shurikens de colère. « Tu es sûre pour Habassi ? La dernière fois elle était … de mauvais poil vis-à-vis de moi. Tu crois que ça peut être mon rachat ? Non pas que j’ai vraiment commis une faute, vu que mon affaire était rondement menée et très propre et que les autorités ne nous ont jamais inquiétés là-dessus mais tu sais comment elle est …  Je peux t’avoir comme garante si rencontre il y a ?»

Juste par prudence il reprit la toile de ses sorts qu’il avait tissé plus tôt dans la matinée. Au bout d’une dizaine de secondes il eut celui de bouclier sur le bout des doigts, ne serait-ce que par prudence si Habassi prenait à nouveau la mouche.

Modifié par Arakis, 22 novembre 2017 - 11:33.


#541 matix

matix

Posté 05 décembre 2017 - 14:47

Alors que Felvan avait pris de la hauteur pour avoir une vision de qui ou quoi les attendrais sur le chemin, le mage se dit qu'en effet, le moment était plutôt bien choisit pour réaliser un sort qui empêcherait toute détection magique sur ces compagnons et lui même.

"Bon aller, lancer un sort de ce genre ne requiert aucun palabre particulier mais comme j'ai bien une ou deux minutes avant que notre amis acrobate ne redescende de son perchoir."

C'est ainsi que le mage se mit à faire de grands et lents mouvements de bras, des sortes de huit devant lui.
Et comme si cela n'était pas suffisant il se mit également à prononcer une incantation... farfelue et totalement inutile, c'était juste pour la forme et son bon plaisir.

"La terre, l'eau, l'air et le feux.
J'invoque la force des quatre éléments de notre terre.

Par la terre, l'eau, l'air et le feux.
J'invoque l'énergie qui se trouve en toute chose sur cette terre.

Protège nous du regard de nos ennemis.
Protège nous de toutes magie."

Puis il "relâcha" le sort qui fit alors une légère onde presque invisible sur une zone de plusieurs mètres, dont le centre se situer au pieds de Salomon.

"Mince, j'ai déjà trouvé de meilleurs texte que ça pour rendre mes sorts plus impressionnant...
Il vas falloir que je travaille tout ça."

Puis il se tourna vers Soler.

"Mon cher, nous sommes maintenant indétectable pour toute forme de magie, si nos possible poursuivant qui vous effraient tant possède des mages avec des sorts de détection, cela ne leurs sert plus à rien.

Par contre il vous faudra rester relativement proche de moi pour que cela fonctionne, il s'agit d'une aura dont je suis le centre.
Vous avez environ 7-8 mètres de marge dans toute les directions, même en hauteur, je pense par exemple à notre amis sur son perchoir en disant cela."

#542 Svartalfar

Svartalfar

    Moddeur d'or


Posté 05 décembre 2017 - 19:31

Soler acquiesça silencieusement de la tête, ce qui pouvait passer (pour les esprits les plus positifs) pour un remerciement. Il n'était pas familier avec la façon dont on pratiquait la magie dans l'ouest, et toutes ces salamalecs le perturbait. Il n'en comprenait pas l'intérêt sur le plan militaire, mais ne pouvait s'empêcher d'éprouver une pointe de fascination face à l'apparente concentration de Salomon.
Mais il ne se laissa pas ralentir. Prenant en compte la distance indiquée par le mage, il avisa le meilleur endroit pour se soustraire aux regards tout en continuant à observer les alentours et s'y glissa. Il reprit son observation des alentours, à la recherche d'un éventuel espion. Salomon n'avait pas précisé si son sort fonctionnerait s'il se mettait à bouger aussi, Soler comptait bien profiter de ce possible bref répit pour repérer (et au besoin neutraliser) quiconque semblait les suivre. Cela serait sans doute inutile, vu la courte absence de Felvan, mais il comptait mettre à profit la moindre occasion.

Modifié par Svartalfar, 07 décembre 2017 - 00:22.


#543 nood

nood

Posté 06 décembre 2017 - 22:26

Perché avec les pieds ballants dans le vide, Felvan passa quelques dizaines de secondes à épier les mouvements alentours. Même constat que juste aussitôt, en contrebas ; leur petite escapade méridienne était passée, à ce qu’il semblait, totalement inaperçue. Pas l’ombre d’une âme qui vivait aussi loin que son regard porta – et il portait loin en ces conditions météorologiques avantageuses. Il nota d’ailleurs que l’Ouest se chargeait, au loin, en nuages menaçants qui ne manqueraient pas de rafraichir la soirée par une belle et bienvenue ondée orageuse.

Laissant vagabonder son regard sur les rochers chauffés à blanc qui ceinturaient la rivière Odaï, il écarquilla les yeux sur un pont, certes chétif et pas complètement construit en dur, mais qui était bien plus proche que ce qu’il ne le pensait. Puis il se souvint qu’effectivement, des éclaireurs avaient parlé trois semaines plus tôt de la construction d’un éventuel pont de fortune pour raccourcir certains temps de parcours pour les voyageurs à pieds et permettre de s’exposer bien moins aux contrebandiers venant de la Côte de la Mélancolie ou aux bestioles du foyada Mamaca, selon que l’on redoutait les uns ou les autres. Cette voie de traverse par-dessus la rivière nouvellement construite lui était sortie de la tête (il ne l’avait jamais vue ni empruntée), mais aujourd’hui, elle lui ferait gagner quelques deux milliers de pas de marche. Sans tarder, il se laissa descendre discrètement sur la falaise et fut rapidement au niveau du sentier.

‘’Bonne nouvelle, chers compagnons : le chemin vient de raccourcir de moitié et plus besoin de crapahuter sur des pentes. Y a un pont qui enjambe la rivière bien plus en amont que ce que je me souvenais, et pas un chat à l’horizon. Notre petite randonnée est tronquée de moitié et devient rigoureusement plate. Pressons un peu le pas, on sera quand même plus discrets une fois revenus en ville.’’

Il joignit les actes à la parole en arpentant sans hésitation ni palabres inutiles la suite du sentier. Rapidement, ils traversèrent alors sur le fameux pont, tout fait de cordages et de planches, mais solide et de bonne facture. Sur la rive droite, il mena ses convives sans ralentir jusqu’à obliquer soudainement sur l’ouest et s’enfoncer dans un petit passage qui montait entre deux collines arrondies et broussailleuse.

Les renseignements qui lui avaient été données s’avérèrent exacts : un petit campement de fortune les attendaient là.

[HRP] La suite dans le topic de la Faille de l’Ouest [HRP]

***


Sottilde éclata de rire.

‘’Ah ! Tu ne changeras jamais… Si être trop prudent était mortel, tu serais raide depuis longtemps, mon cher. Tu sais, la patronne a peut-être mauvais caractère et la rancune tenace, t’es plus une petite bleusaille non plus, elle ne se risquerait pas à te renter dans le cuir frontalement. Pas de soucis pour tu soutenir, on peut y aller quand tu veux… Si tu veux vraiment l’attendrir et la mettre dans de bonnes dispositions, apporte un peu de sucreries… même si les infos que tu ramènes devraient la mettre de bonne humeur.’’

La nordique conclut sa proposition par une gorgée dans le verre qu’elle s’était servi en écoutant Reeh Jah, non sans un sourire mi-moqueur mi-attendri.

Modifié par nood, 06 décembre 2017 - 22:28.


#544 Arakis

Arakis

Posté 15 décembre 2017 - 22:22

Ok donc la cheffe n’était pas si furax que ça. Bon à savoir, sa jeunesse de gosse des rues lui avait imprimé dans le crâne qu’une personne une fois en colère contre vous était plus ou moins définitivement un ennemi au pire, une menace au mieux. Fou comment, même en grandissant, son enfance lui avait laissé des traces. Des traces qui, selon lui, lui avait permis de rester en vie et pas mauvais au métier qu’il exerçait, mais seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. A l’avenir il essayerait de mieux se mettre dans la peau des autres. En tout cas ça ne s’annonçait pas trop mal si la nordique était là pour l’appuyer : en présence d’une tiers personne, et ce même si elle était de grade inférieure, les gens avaient tendances à plus se restreindre. Une façon comme une autre de protéger sa peau écailleuse d’un coup de sang de la patronne. Ou en tout cas d’un coup de sang trop extrême, après tout on pouvait aussi faire très mal à quelqu’un avec des mots, il en savait quelque chose.

« Ma foi, voilà qui est excellent. J’ai à grignoter dans ma chambre à l’étage. Je passe prendre ça et je te rejoins pour qu’on y aille. Je tiens à le dire Sotilde, tu es une perle rare. Et si tu n’avais pas cette horrible peau douce je t’aurais volontiers proposé de porter mes œufs »

Il appuya cette dernière remarque d’un clin d’œil (en général un geste risqué, la plupart des mens et des mers trouvaient le mouvement de la paupière membraneuse se refermant sur l’œil saurien extrêmement perturbant. Ou alors ils n’y voyaient rien d’extraordinaire, ces gens-là étaient une minorité) et se leva en empochant son bouquin. Il fallait qu’il note au passage sa découverte sur papier. Ce qu’il fit avec un morceau de charbon à même le mur de sa chambre en quelques traits rapides qui ne voulaient pas dire grand-chose pour quiconque n’aurait pas eu accès à son cerveau. Une fois ceci fait il monta sur le lit et appuya sur le plafond. La fausse dalle se souleva, révélant une de ses multiples caches que la guilde avait installé sur place. Il tâtonna un peu avant de trouver ce qu’il cherchait : une petite bourse de la taille d’une balle de golf, sa réserve de sucre de lune, encore concentré en un superbe caillou qu’il gardait pour le râper le jour où il fêterait un coup à plus de dix milles septims. Cela lui faisait de la peine de devoir revenir sur cette promesse faite à lui-même mais dans le travail il fallait toujours prendre le meilleur matériel possible pour les circonstances. Et si l’employeur de Felvan payait grassement il s’en rachèterait un encore plus beau, plus gros et plus pur. Drogue en poche il s’essuya les paumes sur sa tunique pour en chasser la nervosité (plus par reflexe que par réelle présence de transpiration) et redescendit voir la nordique.

«Ma foi, en route et advienne que pourra. Si jamais la cheffe devient dingue, je veux qu’on se souvienne de moi comme un bon camarade. Y’a Basil qui doit avoir un exemplaire de mon testament d’ailleurs »

Le pire étant que c’était vrai, il s’était amusé à le rédiger un soir qu’ils montaient un coup pour arnaquer une caisse de crédit Hlaalu en faisant des prêts sur gage à partir du lègue en question. Le but étant de ponctionner le maximum d’argent en hypothéquant tous les supposés lieux détenus par le mort, de même que tous les objets mentionnés qui étaient censés arriver dans les jours à venir pour ensuite disparaitre dans la nature. Une bonne affaire qui était morte dans l’œuf, le responsable de la caisse était passé sous les roues d’un chariot Telvanni (comme par hasard) et l’arnaque leur était subitement parue de mauvais gout étant donné les circonstances. Leur justification avait été, face à leurs collègues, que si l’honneur chez les voleurs restait une question ouverte, la décence se devait d’être universelle.

Modifié par Arakis, 16 décembre 2017 - 22:15.


#545 nood

nood

Posté 19 décembre 2017 - 10:31

[Hrp : suite de cette discussion dans le bon topic, à savoir ici]

Modifié par nood, 19 décembre 2017 - 10:34.


#546 Kilfronia

Kilfronia

Posté 07 janvier 2018 - 00:24

"Qu'est ce que ça pue le cuir de netch..." pensa Tarnasus.

Après 11 ans d'activité de marchand pour le compte des Hlaalus, il avait transporté et commercé de très nombreuses denrées dont beaucoup empestaient, mais il ne s'était jamais fait à l'odeur de tous ces produits autochtones : les peaux de guar, la viande de chien de Nix, de nombreuses gelées tous plus écoeurantes que les autres... Il ne serait jamais un véritable Dunmer, et préférerait consommer des produits impériaux importés, après tout pourquoi s'en cacher, sa Maison était l'alliée de l'Empire, non ?

" Le compte est bon, dix caisses de cuir de netch. Voici votre or, mon ami et remerciez bien votre patron, c'est de la bonne qualité, bon retour dans les îles ascadiennes, en cette saison ! " lança Tarnasus au marchand itinérant hlaalu qui lui avait ramené ce stock de peaux de netch qui partit après un bref signe de tête. Ses employés suivirent le marchand et s’éclipsèrent également pour récupérer leurs guars et repartir vers le sud.

Il préférait ne pas se poser de questions par rapport à la façon dont ces peaux de netchs avaient été obtenus, il y avait tellement d'esclaves dans ce pays... Mais on ne le payait pas pour l'éthique mais pour les affaires qu'il faisait pour la Maison. Bon, il ne lui restait plus qu'à fournir les différents forgerons de la ville qu'ils soient indépendants ou affiliés à la Maison, cela risquait de prendre du temps mais selon ce que lui avaient dit ses supérieurs, d'autres affaires plus pressentes requéraient son attention.

Il laissa donc les rênes de ce boulot à un subalterne de la Maison Hlaalu en lui disant que la parente Niléno Dorvayn l'avait convoqué vers la 16ème heure du jour. Il s'empressa donc de quitter l'entrepôt hlaalu où il travaillait quand de nouvelles cargaisons arrivaient pour la maison à Balmora et se retrouva dans le quartier sud de la ville juste à côté de l'échassier des marais et de la porte sud. L'entrepôt était idéalement placé pour que les caravanes d'échassiers des marais et de guars déposent leur charge de manière rapide, le transit c'était la force de Balmora.

Balmora. Ville grouillante de commerce, son chez lui. Il n'avait jamais vraiment été chez lui à Vvardenfell sauf à Balmora. On pouvait tout trouver et tout vendre dans cette ville, c'est ce qui lui plaisait. Chaque auberge avait son style différent, toutes les races de l'Empire étaient représentées. C'était normal, le fleuron des Hlaalu attirait de très nombreux étrangers dans cette ville et la colonisation impériale encourageait de nombreux sujets de l'empire à venir s'installer sur l'île. Les villes impériales de l'île étaient beaucoup moins attractives que la florissante capitale hlaalu, c'est à Balmora qu'on faisait des affaires.

Il avait réussi à faire son trou dans cette ville et les Hlaalu l'avaient bien soutenu : on avait interdit aux larbins de la Cammona Tong de lui chercher des noises car n'wah vu le pognon qu'il engageait pour le compte de la Maison. On lui avait aussi trouvé une maison pas trop moche dans un coin huppé de la ville pas trop loin des manoirs.

Et au fil de ses pérégrinations, il avait travaillé avec Dorvayn, la Mer de confiance de tous les conseillers hlaalu pour gérer les affaires de la capitale de la Maison. Tarnasus appréciait la Dunmer, elle était pragmatique, sans foi ni loi et surtout très ambitieuse, ce qui pouvait aider l'Impérial dans ses projets. Elle avait aussi des liens avec le petit monde de la pègre de la ville et c'est sûrement pour ça que la Maison avait protégé aussi efficacement l'Impérial de la souricière qu'était cette ville.

Tarnasus se rappelait le contenu de la lettre codée envoyée par Dorvayn : " Présence requise aujourd'hui à la seizième heure au palais du conseil, venez seul et rejoignez moi dans l'atrium."  

Il n'en savait pas plus. Cela arrivait quelque fois qu'elle fasse appel à ses dons de commerçant et de magouilleur pour régler certaines choses mais cela semblait être une affaire qui requérait plus d'importance qu'aller détruire des stocks de marchandises de marchands indépendants trop entreprenants dans la Faille de l'ouest. Quand ce ton était employé, il fallait s'attendre à avoir affaire à des factions assez importantes d'après son expérience. La guerre des Maisons peut-être ? Ou l'Empire trop interventionniste avec sa foutue Compagnie de l'Empire Oriental ? Ou pire encore, il allait peut-être devoir négocier avec ces cul-bénits du Temple parce qu'il y a encore eu trop de morts et de conflits commerciaux liés à la guerre des Maisons. La Maison Hlaalu n'était pas tendre avec les Balais dans le cul Rédoran et les Telvanni lunatiques et le Temple n'aimait pas trop que les Dunmers se tuent entre eux (sauf bien sûr quand c'est pour des défendre l'honneur des Tribuns). La tuile. Ce qu'il y a de bien avec les Hlaalu c'est qu'on se fait vite de l'argent. Le point négatif c'est que toutes les autres factions de Vvardenfell vous détestent. Tarnasus compte bien un jour essayer de ne pas mourir poignardé par la Morag Tong ou pire encore...

Perdu dans ses pensées, il marcha dans les rues grouillantes dans la ville et suivit le chemin du quartier des manoirs et franchit le seuil de la porte du manoir du conseil hlaalu. Comme d'habitude, ça grouillait de gens venus demander l'arbitrage de la Maison, de commerçants cherchant à faire des affaires dans Balmora, le tout surveillé par des gardes de la Maison peu commodes et silencieux. Il aperçut Dorvayn discutant de manière animée avec un de ses larbins. Tarnasus s'avança et s'adressa à elle :

" Sera Dorvayn, j'ai conscience que je vous interromps dans vos affaires, mais vous m'avez dit de venir pour une affaire urgente et j'ai laissé gérer par le nouveau les affaires de cuir de netch de ce fait. Que se passe-t-il ? Les Rédoran ont encore essayé vainement de faire du commerce en secret sur l'île ? Les Telvanni ont inventé une nouvelle manière de grignoter notre territoire ? Ou (il baissa la voix), c'est encore le Sera Oran qui vous met dans des bâtons dans les roues ? Je suis à votre disposition dans tous les cas."

hrp: la suite de ce post est ici :

Modifié par Kilfronia, 18 février 2018 - 00:03.


#547 Beron

Beron

Posté 08 janvier 2018 - 12:45

[Suite du Verrou de la Chance]

Une fois sorti du Verrou de la Chance, Edingoth jeta un coup d’œil au ciel. Immense. Dégagé. Ensoleillé. Instinctivement, le Bosmer rabattit son capuchon sur son crane. Les habitants de Val-Boisé n'appréciaient pas les grands espaces ouverts. Edingoth s'était certes battu loin du couvert des arbres dans la guerre et avait voyagé sans rien au-dessus de sa tête dans les Grandes Pâtures, mais son instinct le poussait toujours à mettre son capuchon dès qu'il sortait d'un lieu abrité.

Il regarda aux alentours. La rue n'était pas bien animée. A cette heure-ci, les passants déjeunaient ou bien faisaient déjà la sieste, dans la fraîcheur des bâtiments, à l'abri de la chaleur du soleil. Edingoth se rendit compte que lui-même avait faim. Toute cette agitation au Verrou de la Chance lui avait fait oublier de prendre son repas du midi. Il s'avança donc vers l'intérieur de Balmora, trouva une grande place, sur laquelle donnaient les halls locaux de la Guilde des Mages et de la Guilde des Guerriers, et chercha un petit restaurant-bar. Le Plateau du Chef, un établissement relativement discret et aux prix corrects, lui convint. Le restaurant-bar proposait principalement des produits locaux, mais également quelques mets à base d’ingrédients importés. Edingoth commanda un petit pain de riz de sel, fourré au coutil, avec une salade d'ignames et une friandise au miel. Bien sûr, cela ne valait pas les plats carnés de son pays natal, mais l'Elfe des Bois aurait menti en affirmant que c'était mauvais. Pour accompagner le tout, on lui servit une spécialité de la maison : un mélange peu alcoolisé d'eau et de mazte, infusé de fleur de saule, le tout servi frais grâce à des tonneaux enchantés avec un sort de froid. Aux heures chaudes de la saison, c'était la boisson idéale. Edingoth savoura, paya la serveuse (une Dunmer demeuré belle malgré un certain âge), puis quitta l'établissement, rabattant bien sûr son capuchon.

Il était à présent temps de se préparer pour la réunion du soir. D'après la lettre, d'autres mercenaires que lui avaient reçu une invitation similaire. Ils se seraient sans doute préparés également, et la tension devrait être assez élevé. Edingoth ne voulait pas vraiment s'impliquer dans l'affaire (sauf pour récupérer le maximum d'argent avec le minimum d'effort), mais il fallait prévoir une porte de sortie au cas où les choses tourneraient mal pour ses fesses. Il exerçait en Morrowind depuis suffisamment longtemps pour savoir que les sorts d'évasion les plus fréquemment utilisés ici étaient Marque et Rappel, Intervention divine et Intervention d'ALMSIVI. Mais n'étant pas un magicien, Edingoth ne les avait jamais utilisé, juste vu des sorciers Telvanni les utiliser. Et les profanes dans le domaine de la magie n'en avaient guère eu l'utilité lorsqu'il assurait leur sécurité dans les terres sauvages. Mais aujourd'hui, un parchemin d'un sort de ce type pourrait lui sauver la vie. Après tout, il était dans une ville inconnue : clairement pas son terrain favori. Marque et Rappel étaient des sorts assez complexes à utiliser et demandaient une préparation soignée. L'Elfe des Bois n'avait ni le temps ni l'envie de se préoccuper de cela. Il irait donc requérir l'aide des dieux. Et s'il pouvait l'éviter, il n'approcherait pas trop des Humains puants de la Légion qui entouraient fréquemment les prêtres du Culte impérial. Il irait donc voir les serviteurs des étranges dieux païens des Dunmer.

Grâce aux indications des passants qu'il interpellait poliment dans la rue, Edingoth sut rapidement la localisation du Temple des Tribuns de Balmora. Ainsi, il quitta le quartier marchand pour la ville haute. Le Temple se trouvait à l'extrémité nord de la cité et le Bosmer mit un certain temps à l'atteindre. Enfin, il entra dans le bâtiment. Dès qu'il fut dans le hall, il ressentit toute la solennité et la religiosité de l'endroit. Il n'était jamais entré dans un Temple dunmer dans les terres de l'Est : les Telvanni n'accordaient pas beaucoup d'importance aux lieux de culte. En voyant des acolytes en prière devant les images des saints, Edingoth eut immédiatement un grand respect pour ces hommes et ces femmes qui accordaient tant de valeur au sacré. Le Bosmer demanda tout de suite pardon à Auri-El pour cela, n'étant pas sûr de l'opinion qu'aurait le Dragon du Temps vis-à-vis de cette religion. Puis, il s'avança un peu ne sachant trop à qui s'adresser ou même de quelle manière, espérant que l'on remarque l'étranger perdu qu'il était et que l'on lui vienne en aide.
Quelques histoires pour les amateurs de fantasy : http://legends-of-beron.overblog.com/

#548 nood

nood

Posté 10 janvier 2018 - 21:41

Llathyno Hlaalu, prêtresse du Temple des Tribuns gérant le temple de Balmora, n’était pas habituée à voir des Bosmers déambuler dans le Temple l’air hagard. Rares étaient les étrangers qui passaient le porche : la plupart allaient d’un pas décidé vers les échoppes dans des alcôves attenantes et s’esquivaient rapidement une fois leurs emplettes terminées. Celui-là semblant s’imprégner plus avant de l’atmosphère il était vrai spéciale du temple, elle s’en approcha au bout de quelques instants.

‘’Bienvenue au temple de Balmora, étranger. Si vous êtes venus  par curiosité, grand bien vous fasse. Assurez-vous uniquement de ne pas troubler la tranquillité des lieux. Vous ignorez peut-être que ce Temple, comme tous les temple des Tribuns – Grâce leur soit rendue – est tout à la fois lieu de culte, de prière, mausolée et espace propice à la spiritualité.’’

#549 Beron

Beron

Posté 22 janvier 2018 - 16:06

En entendant ces mots, Edingoth fut satisfait de constater que les Dunmer accueillaient tout à fait correctement les étrangers dans leurs temples. Il retira son capuchon et s'inclina légèrement devant la prêtresse venue à sa rencontre.

- Bonjour, Madame. Je me nomme Edingoth et je suis un simple aventurier, venu requérir l'aide des dieux-rois de Morrowind. Je ne désire pas troubler la sérénité de ce sanctuaire, mais seulement acheter plusieurs parchemins, enchantés du sort Intervention d'ALMSIVI. Puis-je savoir à qui dois-je m'adresser pour cela, et s'il y a une manière propre à ce pays de procéder à ce genre d'achat dans un temple ?
Quelques histoires pour les amateurs de fantasy : http://legends-of-beron.overblog.com/

#550 nood

nood

Posté 23 janvier 2018 - 22:01

- Les services de ce genre sont rendus par des prêtres, alchimistes et autres artisans du temple dans l’aile sud, derrière moi, répondit la Dunmer. En tant qu’étranger, les tarifs seront légèrement plus élevés que pour nos fidèles…

Lesdits services amenaient un manne non négligeable au temple, ce qui, bien entendu, avait une influence sur la manière dont les non-croyants étaient accueillis dans ces quartiers du temple. Quelques années plus tôt, un n’wah entrant dans un temple était sûr d’avoir des ennuis, mais l’époque et le lieu n’étaient plus les mêmes.

- Je vais également vous conseiller une petite offrande aux autels des Saints du temple, à l’étage inférieur. Les Tribuns, Grâce leur soit rendue, écoutent toutes les prières, même celle des incroyants tant qu’ils sont de bonne foi et respectueux de notre peuple. Évitez en revanche l’étage encore en dessous, car les restes des gens du cru y sont conservés et en général, les étrangers n’y sont pas bien vus.




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