LE PREMIER LIVRE
Cette histoire se déroule en Morrowind, sur l'île de Vvardenfell, quelques dizaines d'années avant le début du jeu
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Chapitre I
CLAMEMON
L'affaire fit grand bruit. On en parla jusqu'à Gnisis. C'est par l'intermédiaire de rumeurs, qui arrivèrent bien avant le courrier officiel, que Clamemon Daele prit connaissance du meurtre de sa femme bien aimée. Il était sur la place du haut-quartier de Balmora, errant en pensant à toutes les affaires de sa Maison, lorsqu'il entendit sans le vouloir les discussions animées d'une rougegarde nommée Solis et d'une argonienne, de réputation nommée la Magicienne de l'Information, mais dont le véritable nom était Brisesous. Les deux personnes ne tardèrent pas à se raconter des rumeurs à propos de Vivec. Après qu'elles eurent parlées de la défaite de Luus Ma à l'Arène, elles en vinrent à l'assasinat d'Alama. Cela avait brisé le coeur de la plus grande partie de la population, même les non-hlaalus, étant donné que cette femme était très aimée du peuple et avait longtemps plaidé pour la cause des petites gens. On racontait que l'assasin était un mercenaire qui, payé par les telvanis, avait reçu une liste sur laquelle étaient marqués tout les noms des hlaalus influents. Après un lancer de dé-hasard, il avait commencé par Alama.
"Quand le Lord Clamemon apprendra la nouvelle..."fut le dernier mot de Brisesous, tandis que Solis hochait la tête.
Clamemon se calma et réfléchit. Brisesous était bien connue pour ses rumeurs intriguantes mais souvent fausses. Il rentra chez lui lorsque l'un de ses serviteurs tint à lui parler. Et il lui parla du meurtre de sa femme. Cette fois ci Clamemon ne put retenir ses larmes. Avec Brisesous, il y avait eu encore quelque marge d'erreur. Mais avec son garde personnel, Ludus Heripranë, il n'y avait aucun doute à se faire. S'abandonnant à la colère, à la tristesse et à toutes ces émotions qui sont communes pour les hommes apprenant la mort de l'être le plus aimé, Clamemon se jura de retrouver le meurtrier et celui qui le commandait. Bon sang, dit-il le lendemain en recevant le courrier officiel, apporté avec une lettre qui permettait à Clamemon de savoir que "les conseillers hlaalus partageaient sa tristesse'"; mais qu'as-elle fait pour mériter cela? Je comprend pourquoi moi j'aurais pu mourrir, mais elle, ma femme?
Simplement parce qu'elle appartenait à la Maison Hlaalu, elle était morte. Sans doute le meurtrier avait une grosse somme au bout de son travail de tuerie, parce qu'il devait savoir qu'il tuerait la personne la plus attachée au peuple qui soit, la personne la moins importante sur le plan politique mais la plus sur d'autres plans... Un jour, se souvint l'elfe noir, sa femme avait même créé une loi qui réhaussait un peu la loi impériale des compasations après vols et crimes. Cet assasin avait sans doute profité de cette dernière, et voilà qu'il tuait la créatrice de ce décret qui l'avait peut être sauvé d'années de prison...
Clamemon avait un grand pouvoir parmis les hlaalus, étant un membre influent, riche et puissant. Ainsi il eut vite fait d'engager cinq espions avant même d'aller sur les lieux du meurtre et de rendre hommage à sa femme qui maintenant ne serait plus jamais avec lui. Il n'eut pas le courage de voir le cadavre, voulant conserver la dernière vision qu'il avait eu d'elle: celle d'une belle dunmer souriante qui faisait le signe d'au revoir à son mari qui partait en échassier des marais vers Balmora.
Une grande cérémonie eut lieu, et l'on eut dit que tout Vivec assistait à celle-ci. Enfin, après les rituels, Clamemon dut signer de nouveaux papiers, reprendre le fief de Daele sur son compte, et réformer les plantations. Il organisa aussi dans celles ci une enquête. D'après l'hypothèse que le meurtrier aurait pu être aidé par un habitué, ce qui était très propable, Clamemon fit rechercher tout espion rédoran, telvani, impérial... dans les logements des travailleurs et des serviteurs.
Une semaine passa. Les enqueteurs ne trouvèrent rien, et les espions recherchaient encore activement, lorsque par un même matin où il avait entendu la rumeur de Brisesous ( ciel morne, nuages gris, la pluie allant tomber d'une minute à l'autre ), il fut réveillé en sursaut. Devant lui se tenait un individu masqué, dont l'armure semblait impénétrable. La première chose que fit Clamemon, ce fut d'esquiver le coup qui lui aurait été fatal, la seconde d'apeller à lui les forces magiques pour le protéger. En effet, le seigneur hlaalu avait une profonde connaissance de la magie, car il avait étudié les arts magiques longtemps auparavent, quand il habitait encore près de Longsanglot...
Le meurtrier, peut-être le même qui avait tué sa femme, revint rapidement à l'attaque du mage, qui venait à peine de reprendre entièrement sa force ( il faut dire qu'il ne s'attendait pas à être reveillé par une dague, et avait profité de la nuit précédente pour se rapeller tout les moments qu'il avait passé avec sa femme ). Mais Clamemon s'était entouré d'un bouclier que le chasseur de primes ne tarda pas à détecter. Mais il comprit aussi que ce n'était qu'une diversion, un bouclier magique de rien du tout, que le magicien avait constitué pour avoir le temps de lancer un sort consistant. Malheuresement pour Clamemon, son ennemi avait autant de force que d'intelligence, et faillit blesser gravement... Mais son coup atterit dans le vide. La cible semblait avoir disparu! Ce fut assez de temps pour Clamemon qui, grâce à un sort qui ne durait pas très longtemps, avait inversé la gravité sur son corps ( il marchait donc sur le plafond... ) Le mage se jeta sur l'autre qui n'eut le temps de se débattre que quand six gardes furent à côté de lui, ayant répondu à un appel magique de leur maître. Mais ceux-ci furent consternés de découvrir que le tueur, à défaut de remplir sa mission, s'était suicidé.
Vidé de force, Clamemon s'allongea sur son lit tandis qu'un serviteur lui appliquait des onguents médicinaux sur ses blessures qui, bien qu'elles fussent superficielles, avaient dues être accompagnées de quelque malin poison. Une heure plus tard cependant Clamemon était de nouveau sur pied. Il est inutile de préciser dans quel état moral il était quand il convoqua une réunion dans la maison du conseil...
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Igaer Shilisiis, traité de magie préventive, essai sur les légendes ertelines
Interlude I
Depuis son antre, le vieux guar pouvait voir une grande partie des environs de Caldera. Par ce beau coucher de soleil, après une journée passée à pourchasser des rats inexistants et à manger quelques petites choses par ci par là, le guar contemplait le paysage. Il avait cette habitude, avant la tombée de la nuit, de se reposer ainsi. Bien sûr, il n'était pas assez intelligent pour s'émerveiller et décrire ce paysage à d'autres animaux, mais il avait quand même assez de sentiments pour voir que c'était beau.
Il ne remarqua pas la sorte d'ombre qui venait de s'infiltrer dans sa caverne, suivie de douze autres. Lentement, le soleil se coucha, et disparut enfin et glorieusement derrière les maisons et la mer lointaine...
La vieille bête sentit un souffle d'air frais et rentra dans sa caverne. Presque invisible, cette dernière était son fief depuis une éternité, enfin c'était ce qu'il lui semblait.
Soudain, alors qu'il allait entrer dans une gallerie auxilliaire qui le ménerai à sa niche de peau de rats, le guar stoppa son chemin. Il lui semblait avoir entendu un bruit. Mais l'intérieur était silencieux, si ce n'était par moments le son monotone d'une goutte tombant dans le petit réservoir naturel qui permettait à la créature de s'abbreuver à loisir.
Il continua quelques secondes son chemin. Tout à coup il tomba en avant, et ses deux minuscules pattes avant ne lui permirent pas de se relever en si peu de temps. Ne comprenant pas ce qui lui arrivait, il remarqua néainmoins le fil tendu entre les deux parois, ce même obstacle qui l'avait fait chutter.
Alors qu'il allait se redresser enfin, il sentit un très douloureux coup à l'arrière de sa tête. Il s'effondra, assomé, le sang dégoulinant d'une grosse plaie béante. Et, alors que sa vie se consummait, il voyait que ce n'étaient pas des chasseurs qui lui avaient tendus le piège, mais bien d'étranges silhouettes casquées et vêtues d'armures...
Il poussa un dernier soupir. Il ne sentit plus rien. Finalement, tout disparut, sauf sa conscience qui errait dans le noir... Et qui finit par s'absoudre d'elle même.
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Almer Endri, traité de philosophie d'anticipation
Chapitre II
ELENA
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Elena regarda en contrebas. Elle avait toujours eu le vertige. Il faut aussi dire que les cités monumentales possèdent des bâtiments toujours plus grands, toujours plus hauts...
Bien que Vivec soit une ville qu'elle appréciat grandement, elle ne pouvait pas s'arrêter de penser à Hermis. La fière capitale d'Ertelin lui manquait, et venir à Vivec, soeur d'Hermis, n'allait pas de sitôt lui faire tout oublier...
Elle suivait ses parents. La guerre les obligeait à s'en aller. Elle, elle disait plutôt à fuir. La moitié de leur fortune était tombée dans l'oubli, ainsi qu'une dizaine de petites propriétés hermiséennes... Mais le pire résidait dans le fait qu'elle ne reverrait sans doute jamais ses anciens amis et amies: Kalaz de Hautecrompt, un bréton ayant vu la Capitale de Tamriel, ainsi que Lia Derma, dunmer qui comme elle avait toujours adorée Hérilune...
Elle soupira. Les magasins viveciens n'étaient pas aussi vastes qu'elle aurait cru. Jetant un coup d'oeil à la carte qu'elle venait d'acheter, elle se dirigea vers le Grand Temple et les Ministères qui s'élevaient dans le lointain. Ce qu'elle aimait, à Vivec, c'était le nombre incalculable de ponts et de chutes d'eau... Hermis possédait bien d'autres atoûts, mais elle aurait aimée voir sa ville natale autant aquatique.
Elle passa sous Baar-Dau et faillit éclater en larmes. Cette lune avait été jeté par un daedra maléfique vers Vivec mais avait été retenue par le pouvoir de ce dieu des Tribuns. Elle lui rapellait une autre Lune, celle d'Hérilune, la Lune de Sirolphi et de Luné, qui était beaucoup plus belle et immense, s'élevant sur quelques kilomètres au dessus de l'Hérilune de l'Ouest... Elle décida d'entrer dans le lieu sacré et de prier aux Dieux Vivants: Ulfer, Vivec, Sirolphi, Almalexia, Luné, Sotha Sil... Même si le culte des dieux ertelins avait été aboli depuis le début de la guerre.
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Une fois ressorti du bâtiment qui, par rapport au Temple d'Hermis, lui semblait une cabane, elle se rapella que contrairement à l'autre cité celle ci n'était pas la capitale d'un grand et très riche royaume, mais seulement une cité provinciale impériale.
Elle voulait retourner voir Tatia et Uelmë, ses parents, lorsqu'elle fut renversée par un messager qui courrait à en perdre haleine entre le canton de St Olms et le Grand Temple.
"Vous pourriez vous excuser! rugit-elle, se relevant en observant ses égratinures d'où perlait déjà un peu de sang. Mais l'autre avait déjà disparu au delà du temple, vers le palais de Vivec.
Elle se souvint tout à coup qu'un évènement semblable lui était arrivé à Hermis, lorsqu'elle était toute petite. Elle avait failli être écrasée par un énorme humain... Sa nourrice, Malfa, lui avait raconté une bien étrange histoire à ce sujet. Elle avait saignée, mais elle n'avait pas eu mal. Dès qu'elle avait relevé la fillette dunmer et avait voulu arrêter le coulement de son sang, celui ci avait disparu.
Quand elle regarda à nouveau son bras, la dunmer faillit crier de surprise, ce qui n'aurait pas manqué à la rendre un peu folle. Les égratinures avaient laissé place à une étrange écriture, une marque, sur laquelle était écrite:
Je m'excuse, c'était la seule façon cependant. Rejoignez moi ce soir même, dans les égoûts du Quartier Etranger. N'oubliez pas: il ne faut pas que vous soyez vue. Et faites attention; il n'y a pas que des rats dans les soutterains de la cité de Vivec...
Bien sûr le message n'était pas écrit ainsi: c'est seulement ce qu'elle devait comprendre par la suite lorsque, chez elle et ses parents, s'appliquant à maitriser un pan de la magie pour ses cours... Elle releva la main quand elle retrouva cette marque, et décida d'y croire et de la déchiffrer. En y songeant, elle se rapella beaucoup de choses étranges qui étaient arrivées à son sujet... Dont certaines n'étaient pas d'un niveau magique, mais supérieur...
Il fallait qu'elle y aille. Curieusement, elle s'était laissé allé à prophétiser avec sa magie, à essayer de voir le futur. Une image lui était resté après sa transe: d'abord elle se voyait avec ses parents, en train de parler; puis, elle s'apperçut dans les égoûts, devant une silhouette...
Elle se décida à suivre sa prémonition et alla parler à ses parents. Elle dit à Tatia qu'elle avait envie de prendre l'air. Sa mère lui demanda de ne pas rester dehors trop longtemps, avec les temps qui courraient...
"Oui, je sais, j'ai entendu parler du meurtre de la hlaalu qui défendait la cause du peuple, ainsi que l'arrêt de la guerre avec Ertelin, mère. Mais ne crois-tu pas que je suis devenue un peu trop grande pour être surveillée tout le temps?"
La mère retourna à la cuisine sans rien dire et la dunmer rebelle sortit. Elle entra dans les salles internes du quartier, descendit vers le fond du bâtiment. Mais la partie risquait d'être dure, vu qu'un ordonnateur la vit essayer d'ouvrir la plaque d'égoûts...
"Que faites-vous là, mademoiselle!
- J'ai perdu quelque chose de précieux! Sans faire exprès j'ai trébuché et le collier Atrard de ma famille est tombé...
- Si vous voulez savoir, je ne vous crois pas du tout. Et je vais user de mon autorité! Soit vous partez de suite, soit je vous interroge longuement pour tout savoir! Et si vous faites partie d'un clan de voleurs des égoûts, ma chère, je crains fort que vous vous attarderez longuement dans la Lune Baar Dau!
Il sortit son épée comme pour la menacer, mais au lieu de cela la lança vers la seule torche qui éclairait les caneaux. Il l'attrapa rapidement, ouvrit les égoûts, et ils y descendirent. Totalement interloquée, Elena ne pouvait rien faire. Ils furent éclairés un instant par la lueur verte avant de se retrouver dans les égoûts.
"Vous savez bien mentir, madame. J'ai tout de suite compris que c'était vous. Vous pourrez le retrouver pas très loin. Mais il faut que je tienne mon poste, enfin faire semblant de... Vous m'avez compris? Quand vous en aurez finis, tapppez sept fois sur la trappe, j'ouvrirais, si ce n'est point moi, vous n'aurez qu'à sortir par les sorties des déchets. Faites vite!"
Elena comprit que cet ordonnateur était de mèche avec celui qui l'avait renversé et appelé. Lentement, sous la faible lueur des eaux stagnantes, et se bouchant le nez, elle plongea dans les entrailles de la cité...
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