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[H] Fëalóciel, L’Élue D’Akatosh

Fëalóciel Élue Akatosh Récit RP Skyrim Background Personnage

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28 réponses à ce sujet

#26 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 23 janvier 2012 - 19:30

Chapitre V : La Justicière de Kynareth

Portée par les vents de Kynareth, la Prophétesse d’Akatosh parachèvera son apprentissage dans la seigneurie de Balgruuf le Grand. Parcourant d’incroyables distances grâce au souffle de la Déesse de l’Air, elle traquera sans relâche les hors-la-loi. D’un cheval elle en sera récompensée. Sa réputation rayonnera à travers Blancherive.

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  Morndas 24 Vifazur, 201ème année de la 4ème Ère

  La revanche du Thalmor

J’eus du mal à dormir. Toutes les paroles d’Akatosh me troublaient… Surtout celle me disant que j’étais le frère d’Alduin… Je me remémorais le miracle d’Helgen.
  – Alduin ?
ALDUIN

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  Le Dragon m’avait épargnée et ses pensées me furent dévoilées à ce moment précis.
  … Connais le Mot et tu contrôleras la chose ! entendis-je dans mon rêve. Cette phrase résonnait en moi. Aurais-je formulé le Vrai Nom du Dragon pour l’avoir perturbé à ce point ?
  – Grâce au lien de sang qui t’unie à eux, tu en as le pouvoir. Le prononcer brisera les barrières mentales entre la créature et toi, ce qui le rendra vulnérable.


  Lorsque l’aube pointa, je remerciai Hod et Gerdur pour leur hospitalité. Estimant qu’il ne valait mieux pas déranger Faendal pour le moment, je décidai de préparer un voyage pour Blancherive.
  Après m’être lavée dans l’eau glaciale de la Rivière Blanche et pris un bon petit déjeuner à l’Auberge du Géant Endormi, ma longue course vers la Cité-État débuta. Quinze lieues à parcourir déplorais-je… J’aurais bien aimé jouir encore du Souffle de Kynareth.

  Trois heures plus tard, je croisai le chemin de trois Thalmors escortant un prisonnier Sombrage. Ça sent le roussi… pensais-je.

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  Ajustant ma capuche pour ne pas me faire reconnaitre, je les dépassais promptement… Cependant, le prisonnier me supplia lorsqu’il me vit :
  – Pitié, aidez-moi !
  – Tais-toi chien de Sombrage et avance !
  Le Justiciar le frappa et le molesta. Cela me révolta :
  – Pourquoi faites-vous cela ?
  – Notre mission est de nous assurer que l’Empereur ne mentait pas à ses Maîtres elfiques lorsqu’il a accepté de signer le Traité de l’Or Blanc. Sur ordre de l’Ambassade du Thalmor, nous veillons scrupuleusement à son application. Merci de ne pas interférer dans nos affaires officielles.
  Malgré son injonction, je ne cédai point :
  – La maltraitance de cet homme est-elle justifiée ?
  – Ce prisonnier est accusé d’honorer les faux dieux et d’avoir des croyances infondées. Par conséquent, nous allons le rééduquer. Il doit abandonner son culte, car notre sang est plus noble que l’homme qu’il révère.
  – Est-ce que tous les Thalmors ont une aussi haute opinion d’eux ?
  Le second Haut-Elfe, légèrement agacé tout comme moi, me l’affirma :
  – Notre supériorité aux hommes est un fait établi ! Quant à cette croyance en Talos, le soi-disant neuvième Divin… sachez qu’il ne fut qu’un misérable humain ! Par conséquent, il est immoral et interdit de l’honorer ! Mais vous êtes une Haute-Elfe, non ? Vous devriez savoir tout ceci.
  Je perdis mon sang-froid.
  – En quoi vous donnez-vous le droit d’imposer vos croyances aux autres peuples ?
  – Honorez-vous Talos, traître à votre race ?
  – Attendez… soupçonna le troisième Thalmor tout en scrutant mon visage. Vous êtes l’Hérétique Draconique ! Saisissez-vous d’elle !
  – Caivo Angaina !
  – Caivo Nornova !
  – Íta Narsaina !
Que votre sang coule !

  L’explosion de feu me brûla sérieusement. Ils étaient trop forts !
  – Estónë !
  Parallèlement, je voulus aider le prisonnier en tentant de lui passer une arme, mais il ne savait guère se battre. Presque aussitôt, une épée Thalmor lui transperça la poitrine.
  – Saleté de prisonnier ! Il n’a eu que le sort qu’il méritait ! clama un Justiciar. Maintenant, tu es à nous Hérétique Draconique !
  – Nous allons écourter ta misérable existence !

  Sans Faendal, je craignais pour ma vie : le premier combat contre eux avait été trop éprouvant pour moi ! Courant aussi vite que le vent, je fuis en direction de Blancherive. Si je réussis à atteindre les Deux Ponts, la Garde pourra m’aider !

  Une boule de feu fusa à ma droite.
  – Il est temps que tu m’aides… Airellë Melvëava !
  Un loup fantomatique apparut à mes côtés. Il chargea les trois Thalmors, mais mes ennemis le renvoyèrent dans l’au-delà au bout de trois coups.
  – Tout chien a besoin d’un maître ! jura l’un de mes ennemis tout en achevant mon Familier.
  Un autre Justiciar lança sa contre-attaque :
  – Airellë Animova Uruva !
  Un Atronach de Feu surgit de l’Oblivion.
  – Poursuis cette fuyarde mon allié !
  Grâce à sa légèreté ardente, le Daedra me rattrapa bien vite.
  – Íta Narsaina !
  Je sentis de nouveau le roussi…
  – Airellë Melvëava !
  Pourvu que ce Familier ait plus de chance que le premier…

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  – Íta Narsaina ! Brûle Hérétique ! Tu es à notre merci !

  Il m’enflamma. Gravement blessée, je n’eus plus le choix. Inspirant un bon coup, je plongeai dans la Rivière Blanche juste à côté ! L’eau me préservera du feu et m’aidera à mieux y résister.

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  – Malédiction ! Elle s’est cachée dans les eaux !
  – Ne la perdez pas de vue imbéciles ! Cherchez-la ! Elle va forcément descendre la rivière.

  De mon côté, je me laissai emporter par le courant tout en me soignant. Me faire happer par les rapides était dangereux, mais ce fut le seul moyen de leur échapper.

  Cinq minutes plus tard, je repris pied sur la terre ferme. Je pensai les avoir semés. Il n’en fut rien.
  – Te voilà traitresse à ton sang !
  Les Thalmors me talonnèrent et continuèrent de faire couler mon sang. Cependant, je réussis à atteindre les Deux Ponts. Tant bien que mal, je réclamai assistance aux forces de l’ordre :
  – Gardes ! On m’attaque !

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  – Une autre boule de feu me frôla.
  – Par tous les dieux ! constata un Garde de Blancherive ! Des criminels agressent cette femme !
  Les trois guerriers présents s’apprêtèrent à faire les sommations aux Justiciars, non sans une certaine appréhension.
  – Faut-il les arrêter ? Ce sont des Thalmors !
  – Bien que nos chances soient faibles, il en est de notre devoir de faire respecter la loi, répondit un autre Garde, résigné.
  – Je suis Fëalóciel, et je vous aiderez à les arrêter, leur glissai-je.
  L’évocation de mon nom donna du courage aux trois guerriers.
  – Merci madame. Puisse les Dieux nous protéger.

  Le chef des Gardes s’interposa entre moi et les trois Thalmors.
  – Halte !
  – Hé, pousse-toi de là sale vermine Nordique ! Nous avons une hérétique à abattre !
  Impassible, le Garde poursuivit :
  – Au nom du Jarl, nous vous arrêtons pour Agression et Outrage à la Garde. Payez une amende de cinquante septims chacun ou vous aurez le droit à un séjour à Fort-Dragon. Les biens que vous avez volés seront appréhendés.
  Tiens, eux aussi font une fixation sur les objets volés ? pensais-je avec amusement… Il faut croire que c’est la mode lors des arrestations en Tamriel, même lorsque le crime dont on est accusé n’a aucun rapport avec le vol.

  Le Justiciar en capuche finit par cracher :
  – Nous sommes des agents du Thalmor, et vous nous devez obéissance au nom de l’Empereur. Rendez-nous l’Hérétique ou votre Jarl regrettera son insubordination !
  – Alors vous le paierez de votre sang !
  – Tremblez devant les Thalmors !

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  Les épées furent brandies et le feu dansa. Attirés par le bruit du combat, deux Gardes non loin d’ici se jetèrent dans la mêlée.
  – Voilà que la Garde de Blancherive s’en mêle ! Nous avons six ennemis contre nous ! jura le Chef Thalmor.
  – Non, sept ! répliquai-je. Airellë Melvëava !

  La chance tournait ! Pour mon plus grand bien, l’Atronach de Feu et les trois Hauts-Elfes furent distraits par la Garde et mon invocation.
  – Rrrraaaaarrggghhhh ! hurla un guerrier de Blancherive. Il avait tué le premier Thalmor : celui que j’avais le plus affaibli.

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  Cependant, le répit fut de courte durée : le second Thalmor en armure me prit en chasse !
  – Ma lame veut se rassasier de ton sang…
  – Viens m’affronter en combat singulier si tu es si hautain que tu le prétends !
  – Íta Narsaina !
  – Estónë !

  Je me précipitais sous le pont pour esquiver le sort tout en me soignant. S’il voulait me brûler, il faudra qu’il se mouille.
  Le Thalmor hésita… À l’affût derrière un des piliers, j’attendis qu’il commette l’erreur.
  – Íta Narsaina !
  – Tinwi !

  – Aggghh !
  D’une pierre trois coups : non seulement l’eau affaiblissait ses sorts de Feu, mais en plus le rendrait vulnérable à la Foudre ! Enfin, ses réserves de Mana furent détruites. Je fus fière de ma stratégie.
  – Tuormë !
  N’offrant guère la moindre résistance à mon sort, le Haut-Elfe fit demi-tour et partit cogner tout le monde au-dessus des ponts.
  – Estónë !

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  Ce répit salutaire me permit de maîtriser la Régénération et ainsi d’accroître ma puissance de Guérison.
  Une fois soignée, je me replongeai au cœur de la mêlée. Toujours sous l’effet de la Furie, le second Thalmor ne survécut guère longtemps aux assauts des cinq Gardes. Quant au Justiciar encapuchonné, il finit par rendre l’âme avec son Atronach de Feu malgré sa résistance héroïque.

  – Est-ce que tout va bien ? demanda un Garde à ses collègues.
  – Moi, ça va. J’ai juste quelques bleus.
  – J’ai des brûlures et des lésions. Je ne pourrai plus combattre dans cet état.

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  Le Capitaine fit le constat. Deux de ses hommes avaient besoin de soins. Heureusement qu’il n’y avait aucun mort.
  Après avoir examiné leurs blessures, il me demanda :
  – J’ai vu que vous savez vous restaurer. Pouvez-vous guérir mes hommes ?
  – Malheureusement, je n’ai pas encore assez d’expérience pour soigner les autres.
  – Il faut donc les envoyer au Temple de Kynareth. Pouvez-vous les accompagner là-bas avec l’un de mes hommes ? Danica Pure-Source ira guérir leurs blessures.
  – D’accord.
  – Ce fut un plaisir d’avoir combattu à vos côtés dame Fëalóciel. Si ces Thalmors avaient survécu, ils auraient entraîné des fâcheuses répercussions politiques en nous dénonçant à leur Ambassade. Que tout ceci reste entre les murs de Blancherive. Nous allons cacher ces corps. Vous pouvez les dépouiller si vous le souhaitez.
  – Merci.
  Je me réjouissais d’avoir enfin trouvé une armure digne de ma race… Cependant, mon bonheur fut de courte durée : aucune d’entre elles ne m’allaient. Toutes étaient conçues pour des hommes et non pour des femmes. Malgré tout, je pris l’équipement elfe : cela pourra être revendu à bon prix.

  M’apprêtant à partir avec les blessés, le Capitaine des Gardes me glissa :
  – Personnellement, je déteste le Thalmor. La Châtellerie de Blancherive n’a pas de compte à leur rendre.

Modifié par Amras Anarion, 27 janvier 2012 - 22:15.


#27 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 27 janvier 2012 - 22:08

  La Grâce de la Déesse de l’Air

  Le transport des blessés dura deux heures. Lorsque les portes du Temple de Kynareth s’ouvrirent, l’intérieur m’émerveilla. La Nature respirait et les décorations puisaient allègrement leur inspiration de l’art elfique. Une atmosphère de paix et d’apaisement y régnait. Pourquoi n’étais-je pas rentrée plus tôt dans ce lieu saint ?

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  – Bienvenue dans la demeure de Kynareth. Je m’appelle Danica et je suis la guérisseuse de ce temple.
  – Dame Danica, nous vous apportons deux blessés, signala le Garde qui m’accompagnait.
  – Je vais m’en occuper. Estónë Herwa !
  Les plaies des deux guerriers furent instantanément guéries. Béate d’admiration, j’enviais sa prouesse magique. Les soldats louèrent ses dons.
  – Votre talent est sans égal. Que ferions-nous sans vous ?
  – Ceci est un présent de Kynareth. Allez répandre sa bonne parole à travers les vents.
  Les Gardes s’inclinèrent devant elle puis se tournèrent vers moi :
  – Je pense que nous allons rejoindre nos postes. Merci de nous avoir accompagnés Fëalóciel.

  Libérée de mes obligations envers les soldats, j’en profitai pour me diriger vers l’autel et faire mes révérences à la Déesse.
  – Que ma Grâce t’aide à voyager aussi léger que le vent et que les distances ne soient plus un fardeau pour toi. Va noble Fille d’Akatosh. Je t’accorde à nouveau mes bienfaits ! Plus diffuse que le Souffle offert par le Dieu Dragon, ma bénédiction te baignera plus longtemps.

  Ma respiration devint plus fluide. Pas autant que sur la Gorge du Monde certes, mais je savais que mon endurance était renforcée.
  – Excusez-moi. Vous êtes Dame Fëalóciel ?
  – Euh… oh, oui, bien sûr ! répondis-je, surprise.
  – Kynareth vous accorde ses faveurs et vous protège. Je le sens dans votre aura…
  – Il se trouve que j’ai un lien privilégié avec les Divins.
  – Je n’en doute pas. Votre nom commence à être connu à travers Blancherive. Les Gardes m’ont dit que vous savez vous guérir.
  – Malheureusement, je suis loin de vous égaler… J’aimerai tout comme vous soigner les blessés et guérir les maladies.
  – Je vous apprendrai mon art si vous m’aidez.
  Je réfléchis…
  – Laissez-moi deviner. Serait-ce à propos du Vermidor ?
  – C’est exact. L’Arbre Sacré de Kynareth se dessèche de plus en plus chaque année et cela décourage les pèlerins. Même moi, je ne peux le guérir avec ma magie.
  – Existe-il un moyen de le restaurer ?
  – Une seule chose peut le soigner : la sève du Primarbor, l’Arbre Originel créé par Kynareth elle-même. On dit que cette merveille est l’être le plus vieux de tout Tamriel. Le liquide divin qui parcourt son écorce possède le pouvoir de guérir toutes les plantes. Étant donné que le Vermidor est un descendant direct du Primarbor, je suis convaincue qu’il est toujours vivant et ne fait qu’hiberner. Irez-vous quérir la sève sacrée pour restaurer l’honneur du Temple ?
  – Si c’est pour la gloire des divins...  Mais où se trouve l’Arbre Originel ?
  – Il se situe dans Sanctuaire du Primarbor. C’est à trois cents kilomètres à l’Est de Blancherive à vol d’oiseau. Cependant, seule une arme permettra de l’inciser tellement sa puissance est grande. Il s’agit d’une dague daedrique portant le nom de Fléortie. Elle fut forgée par les Harfreuses, des Harpies maléfiques qui détestent la Nature. L’arme se trouve au Rocher Orphelin, au Sud de la Gorge du Monde. Vous sentez-vous prête pour arracher cette dague des mains de ces horreurs et la rapporter au Temple ?
  – En remerciement de la grâce que m’accordent les Divins, je le ferai.
  – Magnifique. Je savais que Kynareth vous avait choisie pour cette mission. Laissez-moi vous indiquez où se situe l’endroit sur votre carte…

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  Après que Danica eût couché sa plume sur ma carte, je découvris que le Rocher Orphelin se situait juste à proximité du Camp des Sombrages d’Épervine. Par contre, le Sanctuaire du Primarbor était deux fois plus éloigné de Blancherive… Par conséquent, je décidai de remettre cette quête à plus tard.


  Prenant congé de Danica, je pris la direction de Fort-Dragon. Vu qu’il était midi, toute la Cour se réunissait autour de la table. Le Jarl m’y invita lorsqu’il me vit arriver.
  – Bien le bonjour Fëalóciel. Asseyez-vous à côté de mon Chambellan je vous prie.
  Je m’exécutai. Visiblement, Balgruuf avait très envie de me parler.
  – D’après ce que les Gardes m’ont rapporté, vous avez été attaquée par le Thalmor, puis mes hommes sont venus à votre secours…
  – Les rumeurs vont vite à Blancherive, répondis-je.
  – En tant que Jarl, tous les évènements importants de ma Châtellerie me sont rapportés. Vu que vous ne passez pas inaperçue, il me sera difficile de cacher l’escarmouche de ce matin à l’Ambassade… J’espère que je ne subirai pas les désagréments d’une visite de courtoisie de leur part…
  – Si cela peut vous rassurer Sire, je ne pense pas qu’ils viendront vous déranger… Leur raison d’agir est secrète.
  – En y pensant… il y a aussi un différend dont j’ai eu vent avec les deux Thanes de Blancherive – la Noblesse de la ville si vous préférez. Olfrid Guerrier-Né accuse vous et les Grisetoisons de lui avoir volé un rapport secret. Il a porté l’affaire devant moi. Vu que la Garde n’a trouvé aucune preuve de ceci chez les Grisetoisons, j’ai décrété que vous étiez tous innocents. Par la même occasion, le contenu de ce rapport m’a été partiellement dévoilé. Je confirme vos dires à propos du Thalmor. Pour quelles raisons veulent-ils votre mort tout comme ce pauvre Thorald ?
  – C’est une très longue histoire… répondit-je, gênée. Aurait-il compris que je soutenais les Sombrages ? En tout cas, je fus rassurée que les Grisetoisons n’aient guère subi de représailles suite à mon intrusion maladroite.

  Face à mon silence, le Jarl poursuivit sa réflexion :
  – Laissez-moi deviner… L’Hérétique Draconique ? C’est comme ça qu’ils vous ont appelée durant le combat ?

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  Honteuse, je baissai la tête. J’en voulais un peu aux Gardes de lui avoir tout raconté. Finalement, je prétextai :
  – Le Thalmor sait que j’ai un lien avec les Dragons, et ils me craignent pour cela. Selon eux, je mettrai en péril leur suprématie.
  – C’est la raison pour laquelle je vous protégerai du Thalmor. Leur attaque m’a définitivement convaincu que vous seule êtes capable de résoudre l’énigme draconique. Quant à votre loyauté envers Talos, n’ayez crainte. Le Thalmor n’a jamais été la bienvenue dans ma ville. Sinon, ça ferait longtemps que la statue d’Ysmir aurait disparu du Quartier des Nuées.
  – Merci Seigneur, répondis-je avec soulagement.
  – Je tiens aussi à vous féliciter pour avoir débarrassé le Camp de la Lune Silencieuse de leurs bandits. Proventus, peux-tu donner la prime à notre héroïne ?
  – Bien entendu Sire… Tenez Dame Fëalóciel. En remerciement pour vos services à Blancherive.
  Avenicci me donna cent septims. Par la suite, le Jarl m’invita à faire la chasse aux bandits dans sa Châtellerie. Il me confia que si ma réputation venait à s’élever suffisamment, il fera de moi un Thane.

  Vint le moment où les plats furent servis. Tandis que nous commençâmes à remplir nos panses, le Chambellan me conta les origines de Fort-Dragon et sa reconstruction par Olaf le Borgne. Ce grand héros Nordique avait vaincu en duel le célèbre Dragon Numinex, faisant de ce château sa prison. J’admirai ses exploits. Enfin, ce fut au tour des trois quartiers de la ville ainsi que de Jorrvaskr d’être décrits par mon convive durant le dessert.

  Je remerciai Balgruuf de ce somptueux repas. Rassasiée, je partis rejoindre Farengar pour lui faire part de mes ambitions magiques : j’étais très tentée de m’initier à l’Enchantement, mais je manquais de matières premières. Vu ma situation, le Mage me conseilla d’apprendre le sort de Capture d’Âme. Il valait mieux que je remplisse moi-même des Gemmes Spirituelles vides plutôt que de les acheter pleines et au prix fort. Ceci dit, son sort ne fut pas donné : deux cents soixante-dix-sept septims !

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  – Malbalë Fëo ! lançai-je suis un mannequin d’entraînement.
  – Bien, je vois que vous maitrisez facilement votre nouveau sort…
  – Quel est le potentiel magique des Âmes ?
  – Les créatures les plus puissantes offrent les plus belles âmes, mais elles sont très rares. Plus une Âme est grande et plus l’enchantement sera fabuleux. Ceci dit, n’hésitez pas à cumuler les Âmes Insignifiantes : elles sont excellentes pour qu’une Novice comme vous s’initie à l’art d’ensorceler les objets.
  – J’ai bien l’intention d’acquérir des Âmes Sublimes.
  – Ho, ho, ho, doucement ! répondit le Sorcier avec un sourire sadique. Il ne faut pas brûler les étapes. De telles Âmes sont quasiment introuvables, sauf si on capture celles des Humains avec la Nécromancie, chose que je ne concevrai jamais…
  – Avez-vous des Âmes Sublimes ? demandai-je avec insistance.
  – Euh… disons que oui… il se trouve que j’en ai… Mais ça serait un vrai gâchis si vous faites usage de telles merveilles… De plus, je doute que vous ayez assez d’or, car je les vends mille cinq cents septims pièce.


  En ayant assez de me faire rabaisser par Farengar, je pris congé de lui. Ne sachant pas quoi faire, je flânai au Quartier des Plaines. C’est alors que je croisai Amren.
  – Bonjour Fëalóciel. Des nouvelles de mon épée ?
  – Malheureusement, non.

  À la place, je lui conseillais de m’offrir son entraînement au maniement des armes à une main. S’il voulait augmenter ses chances de revoir son épée familiale, il ferait mieux de me partager son savoir.
  – Tu as raison. Allons dans la cour de Jorrvaskr. Il y a d’excellents mannequins pour s’entraîner.

  Trois heures plus tard, nous fûmes exténués de notre entraînement. Un bon bain rapide dans les ruisseaux de Blancherive s’imposait. Bien entendu, tout ceci fut entièrement gratuit grâce au Pouvoir Temporel d’Akatosh.

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  – Fëalóciel, te voilà presque Compagnonne en Lame ! Maintenant, jure-moi de me ramener mon épée. Tu as désormais toutes les cartes en mains pour venir à bout des bandits qui ont déshonoré ma famille !
  – Je suis une femme de parole !

  L’heure de retourner à Rivebois sonna. Mais avant de partir, j’eus une ultime chose à faire : vendre toute ma ferraille inutile à savoir : la Masse Lunaire – vide de Mana –  ainsi que tout ce qui appartenait au Thalmor… sauf un exemplaire de l’armure elfique que je destinais à Faendal. Je ne pus m’en empêcher…
  Malheureusement, je n’avais guère de maison. Je fus donc contrainte de cacher l’armure dans un tonneau. Le destin tranchera : si quelqu’un la trouve avant que je puisse la récupérer, cela signifiait que l’Elfe des Bois n’en était pas digne.


  L’après-midi touchait à sa fin lorsque je pris la route. Deux heures plus tard, un Vieil Orque dépressif croisa mon chemin. Il venait de tuer deux Smilodons.

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  – Bonsoir madame. La mort approche… Pouvez-vous m’aider ?
  – Qu’est-ce qui vous arrive ?
  – Mon heure est venue. Je suis trop vieux. Trop vieux pour devenir chef ! Trop vieux pour prendre des épouses ! Alors il me faut mourir.
  – N’y a-t-il plus rien qui vous accroche à la vie.
  – Non, non, non, plus rien ! Alors je tente le diable. Ces deux créatures – il désigna les Smilodons – n’ont pas voulu me tuer. Même les monstres ont pitié de moi ! Alors qui le fera ? Madame, j’ai une dernière volonté : je voudrai mourir dignement lors d’un combat singulier selon les règles de l’art ! Acceptez-vous de m’affronter ? Tuez-moi, et j’aurai ainsi mon honneur sauf. Vous pourrez prendre tout ce que je possède ainsi que la fourrure de ces bêtes.
  – D’accord. Si tel est votre souhait. Cela m’entraînera.
  – Avec plaisir. Alors que la bataille commence ! Yhhaarrg !

  Il dégaina son épée et tenta de m’occire dès le début. Il ne fit pas de quartier. Pour un Orque dépressif, je ne m’attendais guère à cela.
  Le combat fut épique, mais non difficile. Durant les duels, je savais très bien m’en sortir. Et pour cause…
  – Airellë Melvëava !
  – Qu’est-ce que c’est que ça ? J’ai dit en combat singulier !
  – Ah, mais les Invocations sont autorisées lors des duels.

  Mon familier sauta à la gorge de l’Orque. Vu qu’il ne connaissait que le combat rapproché, il fut facile d’esquiver ses coups. Cela eut pour effet de l’énerver encore plus.
  – Vous êtes une lâche ! Vous n’osez pas vous frotter à moi !
  – En tant que Mage et Archère, je tape et je cours. Me croyez-vous si insouciante pour risquer un corps-à-corps ? Velcar !
  – Ahhhhgggrrrr !

  Après l’avoir bien affaibli, je mis fin au spectacle en lui enfonçant mon épée impériale dans son ventre. Je sentis les bienfaits de l’entraînement d’Amren.
  De la dépouille de l’Orque, je ne pus en tirer qu’une petite somme d’argent ainsi qu’une épée de sa race. Berk. L’art orque me répugnait. La peau des deux Smilodons était plus intéressante à mon goût.

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  – Bon… La nuit tombe, et je ne suis qu’à la moitié du chemin… constatai-je.  En tant qu’Elfe, je vois très bien dans le noir. Mais je préfère ne pas m’attarder.


  J’atteignis Rivebois à onze heures du soir. Avec la Grâce de Kynareth, la fatigue ne m’effrayait guère malgré les soixante kilomètres que je venais de parcourir. Ceci dit, j’avais hâte de prendre part au souper de Hod et Gerdur avant de m’endormir dans leur lit bien douillet… Mes pensées défilèrent.
  – Demain, je partirai à la chasse aux Bandits et irai récupérer l’épée d’Amren ! Et puis Faendal… dois-je le prendre ? Quel choix cornélien ! Pfff ! Je verrai au dernier moment !

Modifié par Amras Anarion, 27 janvier 2012 - 22:49.


#28 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 03 février 2012 - 02:26

  Tirdas 25 Vifazur, 201ème année de la 4ème Ère

  Les Tours de Valtheim

  Mon sommeil fut troublé par Faendal. Est-ce que j’irai nettoyer les Tours de Valtheim avec lui ? S’était-il calmé ? Quoi qu’il en soit, j’avais besoin de me changer les idées. Ainsi, je partis couper du bois de bon matin.

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  Vers midi, l’Elfe des Bois croisa mon chemin, ce qui nous mit mutuellement mal à l’aise. J’avais oublié qu’il travaillait au même endroit que moi !
  Finalement, je fis le premier pas :
  – Salut Faendal. J’ai quelque chose d’important à te dire… Je tenais à m’excuser pour…
  – Non, non, c’est à moi de te demander pardon. Je ne m’étais pas rendu compte du don que les Dieux m’avaient offert. Accompagner une véritable Élue des Divins dans ses aventures et partager ses bénédictions… Jamais je n’aurai pensé vivre ça un jour ! Grâce à toi, j’ai même pu voir le Haut Hrothgar ! Tes aventures valent tout l’or du monde !
  Agréablement surprise par sa réponse, je ne pus m’empêcher de lui cacher ma joie :
  – Que les Divins te louent pour ta sagesse !
  – Maintenant, c’est décidé : je veux te suivre partout où tu iras !
  – Justement, je souhaite me rendre aux Tours de Valtheim à la frontière Est de la Châtellerie de Blancherive. Es-tu prêt à parcourir les quarante lieues qui nous séparent de cet endroit ? Je te rassure, il n’y aura pas de hautes altitudes à affronter, juste des bandits.
  – Ça serait un honneur pour moi !

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  Ainsi, nous partîmes sans plus tarder, galopant joyeusement sur la route de Blancherive. Mais Faendal se révéla vite être un fardeau : quatre bonnes heures furent nécessaires pour atteindre les Deux Ponts.
  À bout de souffle, l’Elfe Sylvain ne tarda pas à se plaindre :
  – Je suis fatigué ! J’ai besoin de faire une pause. Pourquoi faut-il toujours que tu coures ?
  – Parce que j’aime bien courir. Et puis je ne ressens jamais la fatigue de la course, sauf en sprintant… Ceci dit, il est vrai que tes bénédictions divines se sont dissipées depuis notre descente de la Gorge du Monde… Tu n’as point mon endurance.
  – Alors laisse-moi récupérer.

  Examinant la situation, j’estimai qu’il était urgent de lui offrir la Grâce de Kynareth… Ainsi, nous fîmes un rapide détour au Temple de la Déesse de l’Air, histoire qu’il ne soit plus un boulet lors de mes déplacements.

  Une fois là-bas, Danica fut heureuse que je lui ramène un nouveau disciple, mais je lui fis bien comprendre que nous n’étions que de passage.
  – Soit. Mais n’oubliez pas le Primarbor.

  J’invitai Faendal à prier Kynareth et implorai la Déesse de lui accorder ses faveurs. Elle exauça mon vœu et lui octroya la même endurance que moi.

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  – Merci ô Divine de l’Air, loua Faendal.
  – Je pense que dorénavant, tu pourras suivre mon rythme.

  Avant de quitter la Cité-État, nous prîmes un dîner rapide à La Jument Pavoisée. Lorsque vint le moment de reprendre la route, le crépuscule tomba. Nous coupâmes à travers champs et fermes afin de gagner du temps.
  Une fois les Deux Ponts atteints, Faendal semblait fier de pouvoir courir comme le vent : nous avions parcouru dix kilomètres en une demi-heure.
  – Les pouvoirs des Divins sont vraiment fabuleux.
  – Je suis heureux pour toi. Ce détour à Blancherive valait vraiment le coup. Mais il nous reste une longue distance à parcourir. Sais-tu ce qu’il y a au-delà de ces ponts ?
  – Ces terres me sont totalement inconnues… Ceci dit, je serai ravi de t’y accompagner.
  – Alors je suis autant enthousiasmée que toi à l’idée de découvrir de nouveaux lieux en Bordeciel. L’Est nous attend ! Allons-y !


  Une heure plus tard, nous tombâmes sur un Mage en Herbe. Poings brandis, il semblait vouloir se battre avec un cadavre de loup. Curieuse, je lui demandai ce qu’il faisait :
  – Oh… bonsoir. Je n’avais pas remarqué votre arrivée. Ma magie requérait toute ma concentration.
  – Que tentez-vous de faire avec ce loup mort ?

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  – J’essaye de le faire revivre. Vous savez, mon grand-père était mage. Mon père n’en parlait pas beaucoup, mais j’ai trouvé quelques une de ses affaires dans un grenier, dont ce bâton. Par la suite, j’ai pensé que j’en devenais un moi aussi, car des choses mortes se mettaient à revivre momentanément autour de moi.
  – Pourtant, vous n’arrivez pas à ranimer ce loup d’après ce que j’ai pu observer.
  Il me montra son bâton orné d’un cristal bleu enserré entre trois dents et répliqua :
  – Si, j’y arrive avec cette arme. Voyez, je vais ressusciter cette bête sous vos yeux ! Yaaahhh !
  Il frappa le loup avec la tête de son bâton. Il ne se passa rien.
   – Si je peux me le permettre, j’y arriverai sans votre bout de bois. Admirez-donc.
  Je pris ma concentration, allant lancer ce sort pour la première fois :
  – Meldalë Noirentëo !

  Le canidé se leva lentement et poussa un hurlement. Une minute plus tard, la magie ne fut plus et son corps tomba en poussière.
  – Comment avez-vous fait ?
  – Je constate que vous ne savez pas vous servir de ce bâton. Je vous conseille de me le passer avant qu’il ne vous arriver un accident.
  – Mais c’est un héritable familial !
  – Il ne vous sert à rien. Alors autant me le donner.
  – D’accord, d’accord madame ! Tenez. Sa magie doit être épuisée. Comme vous le dites, c’est un bout de bois inutile.

  Laissant le Mage en Herbe ruminer contre son incompétence, nous reprîmes notre route. Faendal me demanda pourquoi je tenais à prendre ce bâton inutile, surtout si je possédais déjà le sort qui lui correspondait.
  – Les objets magiques sont très prisés en Bordeciel. J’en pourrai en tirer un très bon prix auprès de Farengar, lui répondis-je avec un clin d’œil.

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  Secunda commençait à s’élever dans le ciel. À part un Ragnard, rien ne s’opposa à notre progression… Jusqu’à ce que nous rencontrâmes une butte surélevée.
  – On dirait qu’il y a une Pierre Dressée au-dessus de ce tertre.
  – Une Pierre Dressée ? Qu’est-ce donc ?
  – Un monolithe dédié aux constellations qui nous fortifie lorsqu’on le touche. La légende dit que ce sont les Brétons qui les ont élevés.

  Une fois là-haut, nous eûmes la surprise de tomber nez-à-nez avec une Nécromancienne !
  – Vous montrer aura été votre dernière erreur ! Caivo Ondova !
  – Caivo Nornova ! Faendal, sur cette butte ! Il ne faut pas la laisser in…
  – Caivië !

  Trop tard. La Mage Noire venait de ranimer le Squelette qui lui servait de cobaye. Armé d’une hache, il ne me fit aucune pitié. Une vive douleur se fit ressentir sur ma cuisse. Je trébuchai.
  – Airellë Melvëava ! criais-je avec désespoir.

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  Mon Familier apparut et bondit sur le dos du mort-vivant. Contraint de se retourner, le Squelette me délaissa. En dépit de mes blessures, je me relevai tant bien que mal et foudroyai sans ménagement la Nécromancienne qui était aux prises avec Faendal. Poussant un juron, elle s’en prit à moi.
  – Ringa Náca !
  – Attention Fëalóciel !
  Alors qu’elle était sur le point de m’achever, l’Elfe des Bois lui décocha une flèche en plein dans le genou, ce qui eut pour effet de la faire tituber.
  – Fuis et soigne-toi ! m’intima Akatosh.

  Malgré ma santé critique, je plongeai sous des rochers tandis que Faendal s’interposa entre moi et ma poursuivante. Dès que le danger fut écarté, j’ingurgitai sans plus tarder une potion de soin.
  Me replongeant au cœur de la bataille, je pris soin de faire griller le Mana de la Nécromancienne avec mes Étincelles. À court de Magicka, son Squelette tomba en poussière. Seule contre nous deux, elle ne tarda pas à s’avouer vaincue.

  – Merci Faendal pour ton aide précieuse. Ce fut un beau combat. Dommage que la Mage Noire n’avait rien d’intéressant sur elle.
  – Nous formons une belle équipe, hein ? Mais trouvons un endroit où dormir. Il se fait tard.
  – Peut-être qu’il y a un couchage en haut ? Allons voir.

  Une fois au sommet du monticule, je découvris quelques Gemmes Spirituelles. Quant à la Pierre Dressée, elle était sous le signe du Rituel.
  – Il n’y a rien pour dormir ici…
  Cependant, j’aperçus une lueur lointaine vers le Sud. Un village ?

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  Après un quart d’heure de marche, la source de lumière se révéla être celle d’un feu de camp, plus précisément celui des Sombrages de Blancherive. Il ne fut pas difficile de leur demander le gîte et le couvert : la nouvelle de mon accrochage avec le Thalmor leur était parvenue.
  – Les fidèles de Talos seront toujours la bienvenue dans nos campements.



  Middas 26 Vifazur, 201ème année de la 4ème Ère

  Un soleil timide se levait sur le campement. Avant de partir, Hjornskar Casse-Tête – le chef du bivouac – souhaita s’entretenir avec moi. Il m’invita à recruter des nouvelles recrues pour Ulfric tout en louant sa cause. Je ne pus m’empêcher de lui demander pourquoi.
  – Les Impériaux nous ont trahis ! Pour garder son trône, l’Empereur s’est prosterné devant le Thalmor et a imposé le reniement d’Ysmir à tous ses sujets. Torygg aurait pu défendre notre cause, mais en tant que bon vassal, il a accepté d’appliquer intégralement le Traité de l’Or Blanc sur notre pays bien-aimé. Quel déshonneur ! Tout Nordique qui se respecte se doit de libérer Bordeciel du joug elfico-impérial ! Notre Jarl a montré l’exemple en tuant Torygg, et nous le louons pour cela.
  – Que prévoyez-vous de faire ?
  – Nous nous taillerons un chemin à travers la Légion pour débarrasser Bordeciel de ces satanés Elfes et Impériaux, sans oublier tous ces Jarls corrompus qui ont déshonoré leur sang de Nordique.
  – Pourquoi on vous a donné le nom de Sombrage ?
  – Les Impériaux ont qualifié Ulfric de « Sombre Orage » pour le rabaisser. Par solidarité envers le vrai Haut-Roi de Bordeciel, nous avons tous décidé de nous appeler « Sombrage ». Désormais, c’est un honneur de porter ce titre.
  Je le remerciai pour ses réponses, puis invitai Faendal à lever les voiles. Cinq heures de route nous attendaient !

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  Sur le chemin, le seul contretemps que nous eûmes fut une attaque de meute de loup… et la cueillette des ingrédients alchimiques ! En effet, je ne pouvais m’empêcher de récolter toute plante intéressante : lys des montagnes, coton sauvage…
  – Combien il t’en faut ? Ne me dit pas qu’il t’en faut encore plus ?
  – Ces fleurs me permettent de faire de délicieux bonbons. C’est une recette originaire d’Elsweyr. Le jour où tu goûteras, tu m’en diras des nouvelles.

  Lorsque le soleil atteignit son zénith, les Tours de Valtheim furent enfin en vue. J’étais soulagée… mais pas pour longtemps : Faendal sentit tout de suite le danger.
  – J’ai vu des bandits ! Sois prudente.

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  Il dégaina son arc et m’invita à en faire autant.
  Une Hors-la-loi s’approcha de nous. Elle s’apprêta à nous demander un droit de péage, mais se ravisa vite lorsqu’elle vit nos armes brandies.
  – Alerte ! On vient nous attaquer !

  Faendal décocha sa flèche en plein dans le genou, ce qui la fit chanceler. Sans perdre une seconde, je lui plantai mon épée dans son dos, ce qui lui valut un aller-simple pour Sovngarde. Malheureusement, ses compères ne tardèrent pas à venger sa mort en nous arrosant des flèches.
  Je comprenais pourquoi ces bandits avaient mis leur camp ici : à cause des montagnes qui s’élevaient de part et d’autre, ce chemin était le seul passage entre les deux Châtelleries. De plus, ce pont et ses deux tours offraient une vue et une visée imprenables sur tous ceux qui l’empruntaient ou passaient le long de la route.
  – À couvert dans la tour ! Vite !
  Faendal eut moins de chance que moi et se prit un trait dans le genou.
  – On dirait qu’ils m’ont eu dent pour dent, œil pour œil.
  – Prends cette potion.
  – Merci.
  – C’est la mode les flèches dans le genou ou quoi ?
  – Ben… Les Gardes racontent souvent cette anecdote en prétextant que ça mis fin à leur vie d’aventurier. Du coup, les archers ont tendance à viser les genoux pour leur faire honneur. Ce qui est sûr, c’est que ça fait tituber la victime. Tout Expert en Archerie doit le savoir.
  – Malheureusement, nous n’avons pas le temps pour ce genre d’histoire. D’autres bandits arrivent, et nous avons une épée à récupérer quelque part dans ce Donjon. Et puis, je préfère une bonne flèche dans la tête, lui répondis-je avec un clin d’œil.
  – Tu as raison. Allons-y !

  À peine eûmes-nous mis un pied sur la première marche qu’un Bandit nous tomba dessus, marteau de guerre brandi. J’eus l’excellente idée de lui faire un croche-pied. Il s’éclata la tête contre le mur, ce qui lui permit de rejoindre son alliée à Sovngarde.
  – Pour des voyous, leur maladresse me fait bien rire. Dévaler les marches avec une arme lourde levée… Non mais…
  – Bah, c’est bien connu que les Elfes sont très agiles, surtout face à ces brutes-là.

  Nous gravîmes les marches de la tour Sud et découvrîmes en son sommet une archère aux aguets. Faendal l’arrosa de traits tandis que j’invoquai mon Familier pour l’épauler. Titubant, elle chuta de son poste d’observation et fit une belle chute de trente mètres. Aïe !
  – On dirait vraiment que ces bandits sont soûls.
  – En effet, ils ont dû abuser de l’hydromel.
  – Tant mieux pour nous. Fouillons les coffres d’ici et allons mettre une pâtée aux survivants de l’autre côté du donjon.

  Hormis des potions (et de l’alcool à foison), nous ne trouvâmes rien d’intéressant. N’ayant guère le choix que de s’engager sur le pont, nous déchantâmes vite en constatant que nous étions totalement à découvert. C’était encore pire qu’au pied de la tour Sud ! Lorsque j’avais jeté un coup d’œil prudent à l’extérieur, trois flèches avaient sifflé près de ma tête.
  – Il y a un Bandit au milieu du pont et deux autres près de la tour Nord. J’ai repéré une porte juste à l’étage du dessus de notre côté, ainsi qu’une arche au centre de la passerelle. Nous pourrons nous mettre à l’abri en nous réfugiant successivement dans ces deux endroits… Prêts... Maintenant !

  Nous gravîmes la volée de marches qui menaient à la porte faisant face au pont. Je me pris deux flèches et fut gravement blessée. Faendal – qui s’en sorti indemne – m’aida à me mettre à couvert.
  – Merci mon ami… Estónë !
  – Nous avons affaire à trois ennemis redoutables et bien placés. Il sera difficile de les déloger. Si nous mettons notre nez dehors, nous serons immédiatement pilonnés.
  En effet, les Bandits avaient pris une posture défensive et restaient sagement à couvert.

  – Je sais comment faire ! Airellë Melvëava !
  Mon Familier s’engagea dans le pont. Il eut le temps de mordre une fois le bandit posté sous l’arche avant de succomber.
  – Airellë Melvëava !
  Et je recommençais ainsi de suite, affaiblissant peu à peu le Bandit. Énervé, il commit l’erreur de quitter son poste malgré les mises en garde de ses alliés. Une fois dans notre cachette, nous le cueillîmes bien chaleureusement à coup de Flammes et de flèches à bout portant.
  – Caivo Nornova ! Le pont est libéré ! Allons-y !

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  Nous nous précipitâmes sous l’arche centrale au prix d’une flèche pour chacun. Seul un Bandit était en vue. Dégainant chacun nos arcs, un long échange de tirs s’engagea entre nous deux et lui. Mon Œil de Lynx me permit de lui asséner un trait en plein cœur. Agonisant, l’ennemi chuta dans la rivière.
  Il était temps. Le Chef des Bandits – équipé d’un marteau de guerre en acier ainsi que d’un casque à cornes – avait décidé de quitter son perchoir pour nous défier au corps-à-corps. J’eus une vision où je me voyais morte. Ce fut un avertissement d’Akatosh : tout coup de marteau me sera fatal, mais son Pouvoir Temporel veillera sur moi.

  Enfin un adversaire à ma taille après ces Bandits ivres, pensais-je. Alors qu’il allait m’asséner un coup de marteau, je l’esquivai, frôlant la chute dans le vide : la passerelle était trop étroite…
  Une idée me vint alors : justement, il fallait le faire chuter !
  – Faendal : fais-le chanceler !
  L’Elfe des Bois lui asséna son trait dans le genou, ce qui provoqua l’effet désiré. Sans hésiter, je me jetai sur ses jambes et le fis basculer… et chutai avec lui.
  – Fëalóciel, non !

  Le Chef des Bandits, alourdi par son équipement, se prit un plat et coula. Pour ma part, je fis un beau plongeon dans la Rivière Blanche. Sans perdre une seconde, je remontai à la surface et rejoignis la terre ferme.

  Faendal descendit des tours et fit heureux de me retrouver indemne.
  – Ouf, tu es vivante. Où est le Chef des Bandits ?
  – Là, de l’autre côté de la rivière !
  En effet, le Boss avait réussi à rejoindre la rive. Il nous nargua. Nous lui répondîmes par des flèches. Alors il entreprit de retraverser la rivière par le fond sans abandonner son arme.
  – Il est fou ! Il va se noyer !

  Contre toute attente, l’ennemi réussit sa traversée via un passage moins profond en amont. Il trouva même la force de brandir son marteau de guerre et de nous charger. Néanmoins, un tel effort l’avait épuisé, sans compter ses blessures suite à son plongeon raté.

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  Il ne fallait pas le laisser nous approcher ! Rengainant mon arc, je clamai :
  – Ringa Náca !
  Mouillé, je savais que mon ennemi était plus vulnérable au froid. De plus, cela le ralentit, ce qui permit à Faendal de gravement le blesser à coup de flèches. Finalement, le Chef des Bandits s’écroula juste devant moi, congelé.
  Je félicitai Faendal tout en lui faisant une tape amicale :
  – Beau combat. Allons fouiller le donjon maintenant.
  – C’est amusant d’occire du bandit, hein ?
  – Oui, surtout lorsqu’ils sont ivres.

  Nous fouillâmes nos ennemis ainsi que les deux tours. Sur celle du Nord, nous trouvâmes mille septims et un garde-manger bien garni, sans oublier la fameuse Épée d’Amren. Je ne pus m’empêcher de scruter cette arme finement ouvragée. Des runes étranges y étaient gravées.
  – Qu’est-ce donc Faendal ?
  – On dirait du Yoku. C’est la langue originelle des Rougegardes.
  – Impossible de déchiffrer. Je poserai la question à Amren. Si nous en profitons pour manger ?
  Il approuva avec joie.

  Une fois nos estomacs remplis de nourriture et nos sacs de butin (partagé à parts égales cette fois-ci, histoire d’éviter une nouvelle dispute), nous reprîmes la route en direction de l’Ouest. La nuit tomba lorsque nous atteignîmes le Camp des Sombrages pour y faire escale. Ce fut avec joie que les Nordiques nous offrirent une nouvelle nuit dans leurs tentes.
  – Bonne nuit Fëalóciel.
  J’avais hâte d’atteindre Blancherive pour raconter mon nouvel exploit…

Modifié par Amras Anarion, 07 février 2012 - 16:01.


#29 Amras Anarion

Amras Anarion

Posté 10 février 2012 - 01:38

  Turdas 27 Vifazur, 201ème année de la 4ème Ère

    Un Seigneur Daedra à la Fête de la Récolte

  – Faendal, debout ! Un nouveau jour se lève !
  – Aaaaahhhh… Hein ? Quoi… lâcha-t-il dans un bâillement.

  Je laissai Faendal s’étirer pendant que j’inventoriai mon butin… Il devait y en avoir pour un millier de pièces d’or. Insuffisant pour une seule pièce d’équipement elfique… Pourvu que l’armure du Thalmor soit toujours dans le tonneau.

  Le Bosmer finit par se lever.
  – Salut…
  Il s’arrêta en respirant l’odeur qui s’élevait du chaudron.
  – Hummm, que c’est bon. Qu’est-ce donc ?
  – Je t’ai préparé ces fameux bonbons d’Elsweyr ainsi qu’une bonne soupe de légumes. Ça donnera de la Vigueur aux Sombrages ainsi qu’à toi.
  – C’est une excellente cuisinière, commenta un soldat. Tu as de la chance de l’avoir comme compagnonne de route.
   Flattée, je ne pus m’empêcher de dire que tout ceci aurait été impossible sans les enseignements d’Arcadia à Blancherive. Alchimie et cuisine sont liées : je préparais mes plats comme si c’était des potions.

  Le Bosmer goûta ma friandise violette après avoir bu mon bon potage.
  – C’est délictueux, en effet.
  – Parfait… Alors allons-y !
  – Déjà ?
  – Oui. Ces bonbons t’octroieront plus de souffle. Tant que leur effet dure, autant en profiter.

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  Nous atteignîmes sans encombre les champs de Blancherive en début d’après-midi. Une effervescence inhabituelle baignait autour des greniers et des distilleries. De l’Hydromellerie d’Hydrhonning partait de grands chargements d’alcool à destination de la Cité-État.
  – Je me demande pourquoi ces fermiers sont si agités… En tout cas, j’ai hâte de pouvoir vendre tout notre butin.

  Une fois arrivés dans la Cité du Cheval, nous eûmes la désagréable surprise de voir toutes les boutiques fermées. Hélant un Blancherivois, je lui demandais la raison de tout ceci.
  – Vous ne le savez pas ? Aujourd’hui est le 27ème jour de Vifazur : la Fin de la Récolte ! Seuls les temples et les auberges ouvrent en ce jour férié.
  – Cela expliquerait l’agitation aux portes de la ville.
  – En effet. Cette fête commémore le long travail d’une année aux champs. Comme le veut la tradition, les auberges offrent des boissons gratuites à tous ceux qui le veulent avant de commencer la longue période d'hiver.
  – N’y a-t-il pas moyen de vendre mon butin à quelqu’un ?
  – Désolé, il vous faudra attendre demain. Profitez plutôt des festivités et joignez-vous aux paysans. Une grande kermesse est prévue ce soir à La Jument Pavoisée.

  Je le remerciais pour ses réponses.
  – Bon, qu’allons-nous faire en attendant ? demanda Faendal.
  – Allons rendre l’épée à Amren… Après quoi, nous improviserons.

  Nous trouvâmes le Rougegarde devant Le Chasseur Ivre en train de converser avec Olfrid.

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  – Salut Amren. J’ai une bonne nouvelle pour toi.
  – Tu as retrouvé mon épée ?
  – Non, nous l’avons retrouvée, répondis-je tout en offrant un regard amical à Faendal. Remercie aussi mon compagnon qui m’a bien aidé.
  – …Dire que ça faisait un mois qu’on me l’avait volée… Et vous avez vaincu tous ces bandits à vos deux ?
  L’Elfe des Bois rougit.
  – Non, l’honneur revient à Fëalóciel. Je n’ai fait que l’accompagner.
  – Pas de fausse modestie Faendal. Tu m’as été d’un grand secours sur ce chemin.
  – Peu importe lequel de vos deux a tué le plus de bandits, répondit le Rougegarde. Cette Fête des Moissons est un merveilleux jour pour moi ! En récompense, je vais vous apprendre une technique que mon père affectionnait particulièrement à l’épée et au bouclier. Vous l’enseigner honorera la mémoire de mon père.

  Nous fîmes alors une ultime séance d’entraînement dans la cour de Jorrvaskr, partageant mutuellement nos expériences de combat durant toute l’après-midi. Faendal en pris de la graine et se lia d’amitié avec le Rougegarde. Quant à moi…
  – Voilà Fëalóciel, je ne peux pas t’enseigner plus de théorie. Tu es désormais une Adepte de l’art de l’épée. Puisse la force des Ra-Gadas t’aider dans tes aventures.
  – Merci Amren…
  Je me tournai vers le Bosmer.
  – Faendal, peux-tu m’en apprendre plus sur l’arc ? Notamment ta technique de la flèche dans le genou ?
  – Tout comme dans le domaine d’Amren, je t’ai enseigné tout ce que je savais sur le mien. Tu es aussi une Compagnonne en Archerie. Si tu veux progresser, seule la pratique t’aidera. Quant à la flèche dans le genou… bah, vise-le pour provoquer l’effet escompté. Tu as vu le coup en action aux Tours de Valtheim…
  – S’il en est ainsi…
  – Amren, si nous faisons une pause ? Nous reprendrons après une petite bière, suggéra le Bosmer.
  – D’accord.

  Le Rougegarde nous invita au Chasseur Ivre qui faisait aussi office de petite auberge… et offrait donc des boisons gratuites.
  Une fois notre hydromel servi, je demandai :
  – Dis Amren… Qu’est ce qui est gravé sur ton épée ?
  – C’est du Yoku. Ce type de gravure est typique des Ra-Gadas.
  – Ra-Gadas ?
  – C’est le mot pour Rougegarde dans notre langue originelle. Tout comme notre sang, notre culture est originaire de Yokuda, un continent à l’Ouest de Tamriel. Ce que tu vois écrit là, c’est « Ansei », ce qui signifie « Saints de l'Epée ».
  – Pourquoi ce nom ?
  – En hommage aux plus grands guerriers Ra-Gadas capables par la seule force de leur esprit de matérialiser une épée entre leurs mains.

  Voyant que j’étais très intéressée par les coutumes de son peuple, Amren me raconta l’Histoire de Lenclume. Il ma parla notamment des deux principales branches de Rougegardes : les Aïeux et les Couronnes. Les premiers descendaient directement des Anseis et demeuraient loyaux envers l’Empire. À l’opposé, les seconds étaient issus de la Haute-Noblesse de Yokuda et soutenaient l’indépendance de leur pays.
  En dépit de nombreuses batailles fratricides entre les deux lignées, la Grande Guerre leur permit s’unir contre leur ennemi commun : le Thalmor. Cependant, le Traité de l’Or Blanc qui stipulait la cession de Lenclume en faveur des Elfes fut vécue par les Ra-Gadas comme une trahison de l’Empire. Les Rougegardes firent sécession et combattirent ensemble pour libérer définitivement leur pays de tout suzerain, il y a vingt-et-un ans de cela.

  – Il y a eu beaucoup de rebellions en Tamriel durant cette Ère… Merci pour cette histoire.
  – De rien. Ce fut un plaisir. N’hésite pas à venir rejoindre les Compagnons. Avec tout ce que je t’ai enseigné, tu n’auras aucun mal à y rentrer.
  – Je vais prendre l’air… Faendal, tu me suis ? J’ai quelque chose pour toi.

  Tandis qu’Amren restait dans l’échoppe, je conduisis l’Elfe des Bois devant un tonneau à côté de La Guerrière. Je n’osai y jeter un coup d’œil par peur du pire…
  – Bon, ben, voilà Faendal… Je te laisse découvrir le contenu de ce fût. Ce que tu y trouveras sera à toi.
  – Moi, fouiller ce tonneau ? Dans quel jeu me mènes-tu ? Ce sont souvent des objets sans valeurs qui sont entreposés dedans.
  – Si le destin est avec toi, tu y découvriras une belle surprise.

  Le Bosmer ouvrit le couvercle… Voyant son visage exprimer la stupeur avec un mélange d’admiration, je compris que l’armure était toujours là.
  – Waouh ! C’est… vraiment pour moi ?
  – Oui. Cadeau de la Fête de la Récolte. Sache que je n’ai jamais oublié ton plus grand souhait.
  Il s’empressa d’enfiler la protection elfique tout en rougissant.

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  – Tu as exaucé une partie de mon rêve… Il ne me manque plus que les armes en vif-argent ! Comment pourrai-je te remercier ?
  – Disons que de notre butin, tu ne garderas que cinq cents septims ainsi que ta part de vivres. Je me chargerai de vendre moi-même tout ce qui t’encombre.
  – D’accord… Mais j’y pense… On ne va pas se trimballer tous ces kilos d’armes et d’armures durant la kermesse quand même ?
  – On n’a qu’à déposer le tout dans ce tonneau. Si personne n’a trouvé cette armure en trois jours, ça sera encore le cas pour une nuit de plus.

  Il approuva mon idée. Promptement, nous nous délestâmes de notre fardeau.
  – Faendal… J’ai envie d’être seule pour le début de cette soirée… Tu n’as qu’à poursuivre mon entraînement avec Amren. Je te rejoindrais à La Jument Pavoisée au début de la nuit.
  – D’accord.


  Alors que les premières étoiles illuminaient le ciel, je quittai les enceintes de la cité pour profiter de l’air frais du crépuscule. Beaucoup de monde affluaient vers la ville. C’est alors que j’aperçus un camp au-devant de la grande porte extérieur. M’y approchant, j’y découvris un Khajiit vanter les bienfaits de ses produits exotiques.

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  – Bonsoir demoiselle elfique ! Venez découvrir nos articles en provenance d’Elsweyr. Seules nos caravanes peuvent vous offrir ces objets venus de très loin.
  – Vous êtes là pour les fêtes ?
  – Les affaires sont les affaires ! Rien de tel que la Fin de la Récolte pour faire du commerce. J’espère juste que ces rumeurs de Dragons sont fausses, car cette guerre civile nous a déjà fait perdre assez de clients.

  Je regrettai de m’être débarrassée de mon barda à l’intérieur de la ville : j’aurai déjà pu le lui vendre. Ainsi, je décidai de ne rien lui acheter… à part peut-être six doses de Sucrelune, une substance controversée que seuls les Khajiits proposaient à la vente. D’après Arcadia, on pouvait en faire une délicieuse fondue qui valait à elle seule la puissance de quatre potions.
  – Trois cent douze septims s’il vous plait.

  Une fois ma bourse allégée, j’entamai la conversation avec une autre Khajiit du nom de Khayla. Elle me proposa son enseignement en Furtivité pour un prix supérieur à dix bouteilles de Skooma. Exorbitant, comme d’habitude.
  – Je vous ai acheté du Sucrelune. Vous ne pouvez vraiment pas faire moins cher ?
  – Non. C’est cinq cents pièces d’or l’heure d’entraînement.
  – Akatosh…

  Trois heures plus tard, je devins Compagnonne en discrétion, le tout gratuitement grâce aux pouvoirs de mon Dieu protecteur. À l’issue de tout ceci, la femme-chatte constata qu’elle ne pouvait plus m’enseigner de théorie : j’en savais déjà autant qu’elle à ses yeux.

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  – Merci pour votre sagesse vénérable Khajiit.
  – Il n’y a pas de quoi. Grâce à vous, j’ai la bourse bien remplie. Puisse les sables chauds vous être favorables.

  Elle se coucha. Retournant son enseignement contre elle, je lui subtilisai tout l’or que je lui avais donné avec en prise une magnifique bague en or ornée d’un saphir… Si je pouvais la revendre… Peut-être l’acte de trop aux yeux d’Akatosh.
  – Fëalóciel, ça sera la dernière fois que tu profiteras aussi facilement des entraînements grâce à moi. Tu deviens trop forte beaucoup trop vite. C’est fini.
  – Cette Khajiit ne découvrira jamais la supercherie ?
  – Non. Je te protègerai des représailles comme je le l’ai toujours fait. Mais dorénavant, tu ne pourras faire qu’une seule session par jour, comme à l’époque du héros de Daggerfall. Tu as désormais la force de faire face ton destin, ma fille. Affronte-le avec gloire si tu veux qu’on se souvienne de ton nom.

  Le Dieu du Temps me laissa sur ces paroles énigmatiques. Mais la chose qui était claire pour moi, c’était que les entraînements à foison n’auront plus jamais lieu.
  – Il en est peut-être mieux ainsi. Bon… la soirée est bien avancée. Il faut que je rejoigne Faendal à l’auberge.


  Difficile de se frayer un chemin au milieu de tous ces gens venus festoyer à Blancherive. La foule devint particulièrement compacte une fois à l’intérieur de La Jument Pavoisée. J’aperçus Amren et Faendal soûls, une chope de bière à la main.
  – Vous avez fait bon entrainement ?
  – Oui…. Hic ! Hulda ! Un verre de plus s’il vous plaît ! Hic !

  Heureusement que j’étais avec les Khajiits. J’ai pu ainsi éviter cette beuverie digne des Nordiques, pensais-je.

  Un être étrange constata vite que j’étais la seule personne lucide dans cette auberge. Il s’approcha de moi.

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  – Bonjour. Je m’appelle Sam Guevennne. Regardez-moi tous ces fêtards ivres… Cela me fait bien rire… De vrais Nordiques ? Hein ? Ils ne tiennent même pas l’alcool !
  – C’est clair…
  – Qu’en est-il de vous ? Je vous propose un concours de beuverie. Si vous sirotez plus de chopes que moi, vous gagnerez mon bâton. Qu’en dites-vous ?
  – Je ne suis pas vraiment chaude pour ce genre de chose…
  – Oh, mais mon bâton est une arme légendaire… Et je sais que vous êtes une aventurière avide des anciennes reliques, Fëalóciel…
  Je sentis une grande aura émerger de ce personnage. Cela me troubla.
  – Comment le savez-vous ?
  – Je vois beaucoup de choses…
  Il me montra une bouteille spéciale. Plus que de l’alcool, je sentis de la Magicka en émaner.
  – Du Cognac Cyrodiilien, directement issu de mon domaine. Si vous buvez juste un seul verre de ce breuvage, vous aurez mon bâton !
  – Un seul verre ? Je vais y réfléchir…

  Ce personnage ne m’inspirant pas confiance, j’invoquai l’aide d’Akatosh. Sa réponse fut pour le moins surprenante.
  – Il s’agit de Sanghin, une divinité daedrique. Sous les traits d’un mortel, il souhaite t’embarquer dans une Quête qui te mènera à l’autre bout de Bordeciel. La récompense qu’il te propose est bien réelle, mais elle ne s’arrêtera pas à un seul verre.
  – Pourquoi s’intéresse-t-il à moi ?
  – Tu es une Élue de Nirn. Il est de notoriété que les Héros de ton rang ont toujours attiré la curiosité des Seigneurs Daedras. Tu dois refuser son offre pour le moment, car elle te fera rater ta destinée.
  – Aurais-je une chance de vivre sa Quête et ainsi d’avoir son bâton ?
  – Ne t’inquiète pas. Il t’attendra le temps qu’il faudra. Cependant, Sanghin a préparé un autre coup au cas où tu refuserais. Il tient à pimenter à sa manière la Fin de la Récolte, et je ne peux l’en empêcher…
  – Quoi donc ?
  – Je t’en fais la surprise. Dans tous les cas, sois rassurée : ni les Blancherivois, ni toi n’aurez à le craindre. Je veillerai personnellement à ce que la farce du Daedra soit Hors du Temps. Tu seras la seule mortelle à t’en souvenir.

  Sam Guevennne se doutait de quelque chose… Lorsque je lui révélai sa vraie identité, il ne fut pas surpris et se mit à me tutoyer :
  – Les barrières tombent… Ainsi Akatosh t’a dit qui je suis. Je ne suis pas le seul à tout savoir on dirait… Tu es vraiment une Élue des Aedras.
  Je lui répondis sur le même ton :
  – Cher Sanghin, j’accepterai de boire ton cognac spécial, mais pour un autre jour.
  – Je m’en doutais… Bon, vu les circonstances, je souhaite faire une farce à ces fêtards… Tu seras ma spectatrice. Cela te donnera un avant-goût de mes pouvoirs daedriques…

  Le Daedra se mit à invoquer tous les Jarls de Bordeciel au milieu des ivrognes et des chopes jonchant le sol. Soûls, ces Seigneurs ne se rendaient même pas compte de la situation.
  – Attention, chaud devant ! clama Sanghin.
  Focalisant d’immenses quantités de Mana, il prit une très longue concentration puis clama :
  – Ovostë !!!
  Une puissante aura rouge frappa tous les convives, sauf moi. Cela provoqua une bagarre générale dans l’auberge et ses abords immédiats. Les poings cognèrent, les chopes volèrent et les bouteilles d’alcool furent utilisées en guise de gourdin. Voir les Jarls se frapper entre eux fut particulièrement amusant, surtout pour le Dieu Daedra.

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  La Garde finit par accourir.
  – Qu’est-ce que c’est que ça ? Halte vous ! Je vous arrête pour Agressions Multiples. Payez une amende de huit cents septims…
  Le reste de ses paroles se noya dans la mêlée, un ivrogne l’ayant pris à parti. Arrêter une divinité : la Garde n’avait aucune chance.

   Conformément aux prédictions d’Akatosh, personne ne mourut et nul ne m’attaqua. Profitant de ce spectacle digne de l’Arène Impériale, la bataille d’ivrognes s’entendit sur une bonne dizaine de minutes.
  Lorsque Sanghin estima son divertissement terminé, il clama :
  – Sívelin !
  Cela mit immédiatement fin à la bagarre générale. Après quoi, le Daedra endormit tout le monde et renvoya les Jarls d’où ils venaient, non sans leur avoir effacé la mémoire de manière à ce qu’ils prennent tout ceci pour un cauchemar.
  – J’espère que tu as aimé cette manipulation de mortels chère Prophétesse d’Akatosh.
  – Ce fut… amusant…
  – On se retrouvera pour une petite beuverie, me dit-il avec un clin d’œil.
  – J’y compte bien. Ainsi, je te prouverai que je ne suis pas une mortelle comme les autres.
  – Parfait ! Alors bonne nuit.

  Il disparut subitement, ne me laissant d’autre choix que d’aller me coucher. Vu que le Seigneur daedrique avait endormi tout le monde, je pris possession d’un lit de l’auberge sans payer. Dans le cas le pire, je règlerai demain.

Modifié par Amras Anarion, 10 février 2012 - 17:13.






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