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[h] Une Marche Vers L'est


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16 réponses à ce sujet

#1 Tim

Tim

    Timinus


Posté 20 décembre 2004 - 17:10

Image IPB Cette histoire est la suite d'un autre recit intitulé "Le plumage du charognard





Prologue:


Teifner avançait d'un pas rapide mais léger dans les couloirs torturés et abîmés du bâtiment végétal, on le saluait mais il demeurait interdit, il annonçait une mauvaise nouvelle et ce ne serait pas du goût de la Cigogne.

_"Nirnathis! Il s'appel Nirnathis" se répétait l'espion, il était en effet de notoriété publique dans cette tour, que le grand mage n'eu jamais vraiment aimé ce sobriquet dont la plèbe l'avait pourvu.

Il prit encore une volée de marches, bousculant trois gobelins chargés de transporter une pile de livres à l'équilibre précaire, puis atteignit une grande porte entrouverte.
Il y jeta un oeil, L'homme l'aperçue aussitôt et lui pria d'entrer.

_"Teifner! Venez mon cher! Teifner Teifner ! Vous êtes mes yeux et mes oreilles, ne restez pas sur le seuil de cette porte."

Le mage espion, qui arborait une robe rouge sur une tunique délavée s'avança et fit milles courbettes à son interlocuteur occupé à regarder l'horizon à travers une maigre alcôve.

_"A voir vos pitreries vos nouvelles ne sont pas aussi bonnes que je l'espérais, quels sont les évènements au castel ?"
_"Je...Et bien....Le prince....Sera couronné dans l'heure !.....Je pense que, le Corbeau....." Il se tu, voyant le mage qui demeurait silencieux, l'espion n'était pas d'une nature peureuse, on disait même de lui qu'il avait le courage bien trempé, mais Ondres Nirnathis l'intimidait.

_"Néanmoins, j'ai quelques informations sur le Corbeau qui..."
_"Le Corbeau ?..." questionna il, sans lui adresser un regard.
Teifner sortis un parchemin de ses porte-documents, il s'agissait d'une lettre roulée, dont le cachet de cire avait sauté.

_"Il s'agit d'une correspondance entre deux généraux des casernes de Windelis, envoyés en mission de reconnaissance dans la plaine d'Elthis, en vérité, il devaient exterminer vos dernières troupes qui n'ont eu le bon sens de revenir dans le bois."
_"Les gobelins sont parfois d'une nature assez hésitante concernant leur salut…"
_"Quoi qu'il en soit, Havon Duntor, chef des troupe les plus avancées à fait part dans sa lettre d'une recrue assez particulière, un jeune homme aux cheveux noirs blessé et accompagné d'une petite créature qu'il à ramassé, et à fait soigner par les medecins qui l'accompagnaient... Pour ensuite l'enrôler de force comme il est de coutumes par temps de guerre...Ah! Voila la ligne que je cherchait!"

"Il ne mangeait pas, ne buvait pas, ne dormait pas, montrait un penchant pour l'insubordination et un réel désintérêt à l'anéantissement de la menace gobelin, nous avons donc décidé de l'envoyer en première ligne durant l'assaut. Ce jour, dans la plaine, je dénombre beaucoup de morts, je pense qu'il était de l'un deux, mais dites moi...blablabla...."

_"Mon espion est il aller voir et confirmer cette information ?"
_"Oui!"
_"Avez vous trouvé le corps ?"
_"Non! Justement..."

#2 Tim

Tim

    Timinus


Posté 28 décembre 2004 - 00:55

Chapitre I: La companie nomade




_"Et cette blessure dans sur sa gorge, c'est quoi? Déjà que celle sur sa poitrine  était vilaine, mais celle là..."
_"Ca fait comme une morsure, quand je chasse, il y à beaucoup d'animaux qui essayent d'attraper le cou...
_"Il s'en sortira!" La vielle naine terminait de panser le blessé lorsque Jada sauta sur son unique jambe pour s'en approcher
_"Rhoooo! Tans mieux! Oui! Tans mieux!" rétorquait le vieil infirme appuyé sur sa béquille "Il revient de loin, et il pourra nous raconter ce qui lui est arrivé Hi hi"
_"Tu es déjà lassé des récits de notre conteur d'aventures ?"

Il eu un rire bruyant qui s'élevait dans les airs d'une bouche édenté, Brecla se levait, malgré sa petite taille, le vieux fou ne la dépassait que d'une dizaine de centimètres, elle s'approcha alors du grand guerrier mal rasé, qui, assit au beau milieu des armes récoltés surveillait le diablotin endormis malgré les cahots de la charrette qui les menait.

L'homme massif, de cuir vêtu, leva les yeux pour voir l'horizon au loin, puis observer les cinq autres voitures qui formaient le cortège.

_"Quelle sera notre prochaine destination ?" demandait il à la petite femme
_"La paix pochtron! On arrivera bientôt en ville où tu pourra..."
_"Hoooo! Il s'est réveillé!"

Il lui semblait émerger d'un rêve qui eu duré une éternité, la lumière dans ses yeux lui faisait mal, et, à mesure qu'il quittait les brumes d'éther, la majeure partie de son corps lui paru douloureuse, il grimaça, puis, offrit le jour à son regard...Lentement…
La première chose qu'il vit ce matin là, fut un gros plan du visage du vieillard boiteux qui l'observait avec son petit rire d'esprit altéré.
Il se leva d'un coup, mais une main rude le força à rester allongé.
Brecla, sévère, apparut dans son champ de vision, en même temps que Iro, souriant et bondissant au cou de son maître.

_"Je suis...Où..."
L'elfe Issandia, qui n'avait toujours pas prit part à la conversation, se leva et s'approcha de Loch
_"La compagnie d'Huter! " Répondit elle avec un fin sourire " Mais tu n'a pas besoin d'en savoir plus pour le moment, détend toi et repose toi, en attendant, nous allons te présenter les membre de cette voiture..." Elle posa sa main sur sa gorge et commença par elle même "Si tu doit me nommer, ce sera Issandia, la guérisseuse qui s'est occupée de toi se nomme Brecla, Voici Jada, notre artificier, et Bowhen que tu voit la bas, est l'un de nos chasseurs, c'est lui qui t'a porté du champ de bataille jusqu'a nous"

"Champ de bataille..."Ooui! Voila qu'il se souvenait, il avait refusé de prendre part à un combat qui n'était plus le sien, mais avait tout de même été mené au coeur du conflit, les hommes étaient inexpérimentés, tout comme lui, le reste était assez brumeux, il ne se souvenait pas de ce qui l'avait fait perdre connaissance, qu'importe…
Il observa les quatre personnes autour de lui.

L'elfe portait une longue chevelure claire tombant sur ses épaules, s'accordant avec un diadème placé sur son front et sur une robe écarlate, bien qu'assez pauvre, elle semblait avoir posé un livre à moitié lut, la couverture de cuir portait difficilement un paquet de fines pages abîmées et craquelées, ce fut peut être la première fois qu'il rencontrait un membre de cette race, mais il n'en tenu compte.
La chose qui l'intriguait pour le moment fut que ses vêtements émettaient un faible cliquetis métallique à chacun de ses mouvements…

Son regard se posa sur la vieille femme au rude langage, des cheveux gris, noués en un chignon serré au sommet de son crâne, elle portait une tunique blanche aux manche légèrement tachées de sang, elle s'essuyait les mains sur un petit tablier qui tombait maintenant sur une longue jupe rose, enfin! "Longue" tout dépendait du contexte bien entendu...

Jada, clopin-clopant sur sa béquille et sa jambe de bois, était "l'artificier du groupe", il avait dit-on, perdu sa jambe par un mauvais dosage dans l'une de ses préparations, selon certain membre de la communauté, il avait appris cet art par une vie passé en compagnie de gobelins pyromanes, son esprit en conservait d'ailleurs quelques séquelles.

Quand à Bowhen, il demeurait assit sur un tas d'armes récupérées sur les cadavres du combat, ramassé par la compagnie, il servait de chasseur au groupe comme tant d'autre, amateur de bière et de charmante compagnie, il riait fort et empestait la vinasse.

_"Alors! Comment va t'il" Demandait un homme de blanc vêtu et portant une masse importante d'insigne religieux.
_"Mieux! Depuis que j'ai fait ton travail"
_"Tu à l'humeur bien maussade aujourd'hui, cela ne t'a pas empêché de bien accomplir ta tache à ce que je vois" Le prêtre terminait sa phrase en observant méticuleusement les blessures du jeune garçon.
Isandia intervint, présentant Jolt, l'un des prêtre du groupe qui oeuvrait en compagnie de Cadille "Que tu peut voir sur la voiture devant nous, à coté de Neyna" disait elle.
Loch fut autorisé à se lever, la dernière nommée lui tournait le dos tandis que la seconde femme portant l'uniforme religieux le salua en souriant de la même façon que le premier représentant du clerc.

Sullivan, un vieil homme emmitouflé dans son manteau et fumant sa pipe consciencieusement mangeait et parlait avec la jeune Neyna sans accorder de regard au blessé.
Ce dernier s'aperçut du nombre des membres de la petite communauté, presque tous avaient l'allure de guerriers farouches, portant eux aussi une multitude d'insignes divins sur leurs armures, épéistes ou archers, les trois charrette de tête tirée par paire de bovin transportaient cinq personnes, en plus d'un lourd matériel, nous sans compter le trio de cavaliers qui escortaient "Uther, notre chef que tu voit la bas..."

_"Vous êtes ?..."
_"Des voyageurs gamin! Rien que des voyageurs! Les autres dans leurs jolies armures sont envoyé du roi, paladin de Kheld, dirigés par Uther, le...Le...Jolt! Aide moi!"
_"Séraphin Brecla! Séraphin!..."
_"Ouaip! C'est ça" Elle ne lui laissa le temps de prendre compte de la situation "Et toi! Ton nom c'est quoi ?!"
_"...Loch"
_"Amusant! Et ton animal ?!"
_"...Ton familier ?"
_"Iro!" lançait le diablotin droit comme un "I" presque au garde-à-vous."

Il restait quelques temps, les laissait discuter entre eux, se perdre dans les brumes de son esprit, se rendre compte de la situation, il était dans un cortège de roulottes ou charrettes avançant lentement dans les plates collines qui bordaient le sud de la plaine, l'inclinaison du soleil lui indiqua la direction suivie: l'Est
Il se sentait loin du danger qui le menaçait jusqu'alors, le groupe bien qu'étrange lui donnait une singuliere impression de protection, il n'avait de cesse de se sentir faible, appartenir à un groupe lui offrait l'occasion de se renforcer.
Un sonore gargouillis le sorti de sa torpeur, Jolt, amusé hurlait aux deux personnes dans le véhicule précèdent la marche de leur jeter de quoi se restaurer.
Ce fut Neyna qui se leva, elle aussi en armure de cuir, qui pris une miche de pain dans un sac, et se retourna vers Loch.

Le temps semblait s'arrêter autour de lui, il regarda la jeune fille descendre de l'attelage, et rattraper lentement le sien, elle lui souria, et lui se sentit mourir sous son regard, il émanait de cette personne une aura bienveillante et chaleureuse, une chose indescriptible, et imperceptible, pourtant, cette vision le marqua, ce ne fut que lorsqu'elle lui tendit la nourriture que la chronologie reprit son cours normal.
Elle demeurait auprès des autres, tergiversant de chose et d'autre, Loch les remercia pour le soin qu'il lui portait.
Il demanda enfin "Où...Allez vous ?..."
_"Hi hi! L'Est mon petit! L'Est"
_"On traverse le continent" coupa la voix grave de Bowhen "La compagnie veut atteindre le grand port de Monhans"
_"...Pourquoi ?"
_"Pose pas trop d'questions gamin! Tu l'sauras bien assez tôt! Dis nous plutôt où toi tu va"
_"................................Je ne sais pas..."

La naine leva un sourcil
_"Je vois! Et je sens que tu va nous demander de..."
_"...rester !?... Un temps…." Finissait il.

Un rire bruyant se fit entendre derrière lui, Uther à cheval s'en était venu quérir des nouvelles du blessé et avait entendu le plus gros de la conversation dont la chute le mettait dans une grande hilarité.
Il enleva son heaume, découvrant et laissant tomber ses cheveux bruns sur le haut de son front, il se remit en place une barbe tordu par le retrait de la protection, et appela : "Neyna! Une arme s'il te plait!"
Le ton bien que sévère demeurait amical, la jeune fille piocha dans les lames récupéré et choisis une épée longue dont elle fit dont au chevalier.
Ce dernier l'agrippa par le pommeau, jugea de l'état du métal, et la planta dans les planches au coté du jeune garçon.

_"Guéris vite petit! Que l'on voit ce que tu vaut..."
Et il rejoignit la tête du groupe de véhicules.

C'est idiot…
Mais cette brève entrevue marqua toutes les relations futures entre les deux hommes, comme pour répondre au défi lancé, il guérit vite, en deux jours à peine il se dit "sur pied", et se présenta au personnage, tenant son épée avec ses deux mains.
La compagnie stoppa sa marche, on plaça les chars en cercle.
De ses hommes, Uther choisit le chevalier Rilican.

Dans l'arène temporaire, les deux concurrents prirent leur place...

#3 Tim

Tim

    Timinus


Posté 05 janvier 2005 - 15:46

Chapitre II: L'unité




Dans un grand bruissement d'air, il vit la lame le frapper de son plat au visage, et lui, ne se contentait que de reculer...
Encore...

Rilican était entraîné, bien plus que Loch, qui peinait à manier l'épée qui lui avait été attribuée.
Longue, son poids le forçait à la tenir à deux mains, sa garde en devenait totalement inexistante, il se redressait, essayait de frapper, son épaule droite gardait encore les séquelles de sa chute de la tour Illufrit, il sentait une douleur s'éveiller, ses articulations grincer.
Le large coup vertical qu'il tentait d'assener se planta dans la terre alors que la cible effectuait une retraite vers la droite et de lui répondre par un coup de pied dans les côtes.
Loch s'écroula a terre, et se relevait péniblement sous les yeux de la compagnie.

_"Je n'aime pas vos manières Uther! Je n'ai jamais aimé votre façon de faire..." lançait Issandia à l'adresse du chevalier qui se tenait à ses cotés.
_"La question n'est pas de savoir si vous les appréciez ou pas, mais de connaître les aptitudes de ce jeune coq…"

Le "coq" tentait d'autres frappes circulaires aussi bien que mal, on pouvait juger aux tremblements de ses membres qu'il s'interdisait de lâcher l'arme malgré son état, et continuait ses piètres assauts, encore!
Et encore!...

Sur l'une des voitures, sous son chapeau à large bord plus qu'élimé, Sullyvan le conteur sculptait un début de pipe dans un morceau de bois, tout en fumant la sienne.
Prés de lui, Jolt et Cadille occupés à la confection de pansements lui demandait la raison de cet ouvrage, étant donné que le fumoir du vieil homme demeurait éperdument intact.

_"Comment à t'il dit qu'il se nommait ?"
La prêtresse levait les yeux pour répondre et donner le nom du maître de Iro, tandis que ce dernier, inquiet assistait le travail médicinal.
_"Mes amis! Ce soir nous aurons une personne de plus pour partager notre tablé, Bien que je doute que nous ne festoyons gaiement, Loch partagera notre repas"

Pourtant le jeune homme faisait une piètre démonstration de ses capacités et venait encore une fois de mordre la poussière.

_"Halte!" Uther ordonna la trêve et Rilican tendit une main amicale à son adversaire qui la refusait et se levait avec difficulté.
Le chevalier s'avança, regardant le garçon comme le prédateur prêt à fondre.
Il le toisa un moment, demeurait aussi immobile que lui, puis, acquiesça à une question qui n'était pas posée par les voix de la parole.

_"Très bien! Nous verrons ce que je puis faire de toi!"
Alors que quelques paroles s'élevaient, Loch ne pus tenir sa langue
_"Ne suis je pas le perdant? Je ne veut pas de votre charité"

L'homme lui envoyait une maigre bourse remplie par quelques monnaies.
_"Nous arriverons dans le village Frilk au zénith du soleil, quelqu'un se chargera de t'accompagner dans les échoppes, et de te trouver un accoutrement moins singulier que tes atours militaires."

Et le chemin de la caravane repris comme si il n'eu s’agit que d'une simple halte, Et pourtant, il se passa des choses durant cette journée pour le jeune garçon.
Arrivée au village qui avait déjà une démographie conséquente, les roulottes se stoppèrent et chacun des hommes d'armes vaquèrent à leurs occupations.
Loch mit pied à terre, bientôt rejoint par son familier tandis que dans son dos, une naine, une elfe, et quelques humains le regardaient partir sans savoir où aller.
L'attitude qu’il leur renvoyait les fit tergiverser non sans méchanceté, mais plutôt par une inquiétude amusée.
Ce fut la jeune Neyna qui s'approcha de lui, lui indiqua la route des rues marchandes, et se contraint à l'accompagner jusque là.
Ils firent connaissance sur le chemin, puis, elle le laissa entrer chez un tailleur, attendant avec le diablotin son retour.

Lorsqu'il revint, ce fut habillé de simples vêtements, un pantalon d'un beige clair tout comme la tunique surmontée d'une large capuche...
_"Tu ressemble à un prêtre!" lui lançait elle en souriant, elle jugeât de la longueur de ses mèches et lui intima malicieusement l'ordre d'aller chez le barbier local afin de raccourcir et mettre un peu d'ordre dans sa chevelure.
Il se laissa faire sans objection, quelques peut perdu…
Peut être était-ce ça nouvelle condition que le faisait réagir comme cela … Ou simplement la présence de la jeune fille.

Les heures passèrent, il rejoignirent les véhicules de la compagnie, atteignant la voiture de queue, celle ou étaient entreposées les armes récupérées et non vendus.
Elle lui trouva de quoi ranger et accrocher sa longue lame à sa ceinture.
Iro rejoignit l'elfe qui quittait sa lecture pour les observer.

Neyna jugea de la maîtrise de l'épée du jeune homme.
_"Tu te bas piètrement."
Un peu essoufflé, il pris place à ses cotés alors que dans un long bruissement métallique la jeune fille lui présenta sa propre lame.
Courte, d'un argent étincelant, elle portait une garde simple en croix et sur le pommeau était incrusté une pierre sans valeur d'un bleu pâle, le fil était orné de symbole runiques verticaux mais non décoratif, pas d'enchantement, l'arme n'avait sans doute que sa valeur dans le métal d'ou elle fut forgée.

_"Les guerriers nomment toujours leurs armes, car elle se révèlent leurs meilleurs alliées, et bien souvent, leurs seules compagnes."
_"Co...Comment se nomme t'elle ?"
Elle posa les yeux sur lui et répondu dans un sourire: "Neyna"
Lui un peu surpris et troublé ne dit mot
_"Oui! Nous portons le même nom toute deux…Et comme je te l’ai dit, elle est ma plus fidèle alliée au combat…"
_"Combat.........Tu...tues...quel genre de personne ?"
Un esprit habitué au meurtre depuis l'aube de son existence n’aurait pus s'empêcher de poser de question similaire.
Elle posa ses yeux sur sa "compagne" et souria encore une fois.
_"Neyna ne verse pas le sang des honnêtes gens..."

Il demeurait assis, à réfléchir, lui même ne s'était vraiment jamais posé la question des conséquences du meurtre, quelques récent souvenir revinrent tout comme l'odeur et le goût ferreux du sang.
Il n'éprouvait pourtant aucune envie d'ôter la vie de sa camarade, elle le troublait au plus profond de son âme et se savait incapable d'une quelconque agressivité à son égard.
Son regard se porta sur le visage de la jeune fille occupée à mirer son arme.
_"E...Belle" pensait il naïvement à voix haute
Neyna tourna la tête, croyant qu'il s'agissait de sa jumelle de métal, et remercia le compliment.

Elle se leva, l'invita à en faire de même, et lui tendis son arbalète, lui expliquant le fonctionnement.
Tout deux s'approchèrent de la lisière du bois environnant.
_"Vise cet arbre là bas!"
Il épaula, et fit pression sur l'arme, le carreau manqua sa cible d'un bon mètre.
_"Hey!" lançait une voix grave mais féminine des profondeurs végétales.
Un peu inquiet ils allèrent voir le point d'impact, pour le trouver sur un champignon transpercé par le trait de bois, aux pieds de Brecla.
_"Bien! Vous l'avez tué il ne mordra plus personne, je pourrai le cuisiner" lançait elle dans une réprimande ironique."Alors? A qui appartient t'elle cette flèche ?"
_"...A moi"
La naine s'approcha et tout en se mettant sur la pointe des pieds tentait de fixer le regard de Loch
_"Et bien gamin ?!...Je sais comment tu vas te faire pardonner! J'ai la boustiffe à préparer Pour toute la bande, Tu vas m'aider un peu! Ca ne te fera pas de mal"
Il fut contraint d'obtempérer sans objection, il se laissa faire, et rejoignit une marmite dans laquelle reposaient quelques ustensiles de cuisine.
Neyna le saluât, reprenant le chemin de la ville, tandis qu'il accompagnait la vielle femme au puit pour y effectuer une rapide vaisselle.
Bowhen et deux autres hommes apportèrent de la viande non pas chassée mais achetée qui constituerait le repas.
Loch se trouva sur un établi, apprenant à éplucher une variété étonnante de légume, tubercules, et autre racines qui seraient ajoutée à la carne.

_"C'est une de mes recettes! Après avoir haché la viande, on la coupera en moitié et on y ajoutera une moitié de légume."
Le jeune homme l'écoutait tout en s'activant à la tache, elle continua."J'appelle ça le Hachis-Parmoitié…"

Le temps s'écoula rapidement, Brecla le pressait un peu dans son travail, quelques hommes revinrent, puis la totalité de la troupe.
Les assiettes furent servis, prises en main, et dégustées rapidement bien que très appréciées.
Le repas frénétique vu sa cause dans le cadeau offert par Uther à ses hommes, La compagnie ne reprendrait son chemin seulement à l'aube, ceux qui le désiraient pouvaient aller se saouler sans limites aux auberges locales.
Du moins, c’est comme cela qu’était perçu l’expression "Quartier libres."
Iro sautait sur l'épaule de son maître, se jugeant assez au perché et confortablement installé pour conserver cette place dans les années à venir.

L'auberge de "La barrique" était tenue par un jeune nain à la barbe rousse qui accueillait Bowhen avec le sourire d'un homme qui recevait un potentiel excellent client.
A ses dires, le guerrier qui avait commandé une quantité d'alcool conséquente, et l'amenait à la table, en avait déjà acquis pendant la journée.
_"Il est revenu tout à l'heure en faisant rouler deux tonneau de bière" soufflait Cadille qui, comme Jolt avait préféré un nectar sucré au plaisir de l'alcool.
Jada buvait goulûment, Brecla dégustait avec plus de lenteur que Neyna et Iro roulait sous la table après trois gorgés.
Hilare, le massif guerrier donna une frappe amicale dans le dos de Loch qui n'avait pas finit de goûter sa première bière et s'étouffait dans la chope après que le choc lui ai fait passé du liquide dans les narines.
L'elfe Issandia ne levait la tête de son grimoire qui pour écouter le conteur à qui il fut demandé une histoire.
Le conte était simple, cours, mais à la morale obscure, il commençait par "Ils arrivèrent tout trois avec un courage d'acier..." et finissait par "Ils repartirent sans se retourner."

Le genre de récit qui prêtait à réflexion, un moment jusqu'a ce que l'un des convives change de sujet.
On posa plusieurs questions au jeune garçon, ses origines, son parcours, la sources de ses blessures et plus particulièrement la cicatrice croisée qu'il portait sur son torse, il ne pus satisfaire son auditoire, répondant à demi-mot et détournant le fil de la conversation lorsque cela était possible.
Conciliant, Sullyvan sorti de son épais manteau le fumoir récemment sculpté, expliquant ses traditions qui voulait qu'il soit offert au nouvel arrivant d'une communauté.
Il l'essaya en toussant sous les regard amusé, puis la jeune fille jeta un coup d'oeil par une fenêtre, et sortie un peu paniquée en lançant un bref juron.

_"Hihi ! La lune est pleine!"
_"Notre sélénite aura sans doute oublié la date et ses prières"

Et le sujet divergeât sur les religions dominantes dans le coeur de chacun, Le Corbeau avait toujours contemplé  l'astre nocturne, et expliqua son allégeance à la divinité de la nuit.

Les discutions s'enchaînaient.
Ce soir là, Loch se mit à sourire autrement, une nouvelle joie l'animait, différente et moins froide que celles ressenties jusqu'alors.
Il estimait un rapide calcul tout en regardant ses compagnons.
Pour la première fois de sa vie, il ne ressentait aucune pulsion meurtrière envers ceux qui l’entouraient.

L'histoire de Loch pourrait s'arrêter là, Le destin après s'être assez amusé pouvait l'abandonner à une existence sereine et bienheureuse.
Hélas, alors qu'il quittait le débit de boisson avec son familier ivre mort dans les bras...


Une chouette effraie, d'un blanc immaculée le suivait des yeux, avant de s'envoler à l'Ouest.

#4 Tim

Tim

    Timinus


Posté 12 janvier 2005 - 16:39

Chapitre III: Une route boisée

_"Te voila ?"
Loch ne répondit pas, paniqué…
Il faisait trop noir autour de lui pour le voir…
Mais reconnaissait la voix qui fut portée à ses oreilles…
Non sans surprise, il vu un éclat blanc se former devant lui, froid et agressif comme la glace, prenant peu à peu une forme humaine qui se mouvait, et marchait lentement vers lui…
Le visage du personnage se précisa, ses traits s'affinèrent, devinrent sévère, un regard lourd de haine et de méchanceté le fixait intensément...


_"Ah!"
Loch ouvrit brusquement les yeux, le passage de la pénombre du rêve à la clarté du jour se fit en une fraction de seconde alors qu'il se redressait, et, s'asseyant en gardant son expression effrayée, il reprit son souffle…
Il se trouvait comme toujours dans la voiture de queue, seul Sullyvan partageait avec lui le véhicule, assit en face de lui, il fumait sa pipe, le visage caché par son immense chapeau à larges bords.

_"Tout va bien ?"
_"...Oui!" Répondit le jeune garçon qui mentait sans dissimulation.
_"Les mauvais songes...Sont le fruit du manque de sommeil…"
_"Je ne parviens pas à dormir la nuit"
_"Tu ne dors pas la nuit, tu ne dors pas le jour, si ce n'est à l'instant"
_"Combien de temps ais-je..."
_"Deux heures"

Loch se passa la main sur le visage et remis ses cheveux en place, les yeux un peu douloureux il observa les alentours, une plaine plate et verdoyante, surmonté d'un ciel d'azur dans lequel brillait le soleil de l'après midi.
Il se retourna, jugea de la route du cortège, et de la proximité de la forêt.
Le conteur intervint:
_"Oui! Nous quittons la plaine Elthis maintenant, et allons traverser la foret Tilintane."

Loch sauta sur la route et rattrapa la seconde voiture la plus avancée pour rejoindre son familier occupé a observé l'un des cours de base sur les arcanne magiques que l'elfe offrait à Bowhen...Et au maître de Iro.
Elle l'accueillit avec une brève réprimande mais aucun exercice ne pu être accomplit.
Uther alla quérir le guerrier, le joignant à l'un de ses hommes pour une récolte de bois.

_"Ici, Je vous interdit de briser la moindre branche, vous ramasserez mais jamais ne romprez." Son visage se tourna vers le jeune homme aux cheveux d'ébène. "Loch! Tu pars les aider..."

Le chevalier se retourna, et fit trotter sa monture jusqu'a la tête de la file de roulottes.
Les trois personnages obéirent et devancèrent la Compagnie pour entrer les premiers dans l'immense végétation.

Tilintane, à la différence d'Illufrit semblait à la fois plus chaleureuse, plus accueillante, mais tout aussi dangereuse.

_"Uther à bien le sens de l'humour très douteux, comment il veut trouver la moindre brindille morte sur les routes de cette forêt ?"
Loch examina le sentier, en effet, aucune branche ne gisait là.
_"Sortons du chemin." proposa Thibault un militaire au visage des plus balafrés.
_"Qui entretient cette forêt ?"

Bowhen fut un peu surpris, mais ne broncha pas.
_"Tu a raison! Je l'aurais pas vraiment dit comme ça mais c’est vrai, la foret est entretenue, enfin…Peut être seulement les grand axes, je suis étonné que tu ignore la réputation de Tilintane, c’est repère des druides sylvins.
_"Druide ?"
Le guerrier fut bien plus surpris par la deuxième question, ce fut le militaire qui pris le relais.

_"De vieux mages et shamans qui vouent leur culte aux esprits végétaux, qui se nourrissent de ce que la nature leurs offrent et se répugnent à la vue des adorateurs du dieu de la guerre..."
_"...Et de la chasse...C'est compréhensible je pense..."
_"Morrigan...Plus grand de tous les dieux..." bougonnait l'homme massif en ramassant un premier branchage…


Il revinrent sur la routes trois heures plus tard, le chasseur jugeât de la direction de prenaient les traces présentes sur la terre et invita ses deux compagnons à rattraper la compagnie qui les avait devancés.
Ils retrouvèrent les cinq voitures placées autour d'une clairière, les toiles tirées et les tentes montées.
Brecla assisté par la prêtresse distribuait un maigre repas, fruit d'une cueillette un peu timide.
La lumière du jour vint à décliner…
Sortant d'une méditation calme en compagnie du second apprenti magicien, il ne pu que constater le repos de la majeure partie de ses camarades.
Le ciel était clair, la lune des plus visible, il monta à mi hauteur d'un arbre, là où les branches sont solides et assez garnies pour protéger du vent, et se lança dans une contemplation de l'astre nocturne, il fut bientôt rejoint par Iro, qui avait quitté la douce chaleur du feu pour s'endormir en un instant dans les bras de son maître.

Loch lâcha un soupir, le croissant argenté éclairait l'immense foret d'une lueur blafarde, il demeura hypnotisé par cette vision, se remémorant d'autre contemplation similaires, juché sur le faîtage des maisons de Windelis, patrie des personnes qu'il accompagnait à présent…
Il regarda un moment le jeune diablotin qui dormait d'un profond sommeil, Puis se rappela de sa fuite de la tour, de la chose qui le terrifiait à présent plus que tout, le vieux mage blanc qu'il fuyait à présent…
Iro s'agitait, Loch se souvint de la réaction du petit diable lors de leur liaison, et décida de ne pas inquiéter ses songes avec ses propres pensées, il admira encore l'astre de nacre…
Il entendit un doux fredonnement, laissa le chant pour ses oreilles, avant de relever la tête et de trouver Neyna perchée une branche plus haut.
Trop concentré il ne l'avait pas sentit arriver, les yeux de la jeune fille se posèrent sur le petit animal qui s'emmitouflait inconsciemment dans les vêtements de Loch.

_"Il dort bien..." constatait elle.
_"Il y a des semaine qu'il n'a pas vraiment pris de temps pour dormir, laissons le à ses rêves."
_"Tu devrais dormir toi aussi..."
Il demeura interdit, elle connaissait la réponse qu'il allait lui donner, Neyna écarta une longue mèches blondes de son visage, releva la tête vers la demeure de Sélène et reprit son chant.
Ils restèrent un moment comme cela jusqu'a ce qu'une faible lumière verte vienne attirer leur attention.
Lentement, une créature à l'apparence dévêtue sautait gracieusement de branches en branches traversant les troncs et les écorce comme si il n'eut jamais existé, la vision continua son chemin sur quelques mètres dans les airs avant de disparaître.

_"Une dryade ! Une nymphe des bois, je pense que les druides viennent à notre rencontre !"

Elle descendit rapidement, suivie par Loch elle alla avertir Uther qui fumait et discutait en compagnie du conteur, du chasseur, et de quelques chevaliers.
Ce dernier réveilla ses hommes endormis et attendis la venue des hommes des bois…

L'attente fut longue mais l'un de ses représentant se montra au moment que choisis Bowhen pour vider sa vessie sur un arbre.
Un seul homme, extrêmement âgé, arborant plusieurs amulettes de feuilles autour de son cou et de ses membres, il portait une robe verte de soie usée qui traînait sur la main d'un immense arbre sylvin aux déplacements lents mais assurés.
Posant le vieil homme l'arbre se dressa, grinçant de tout son corps, et se placa derrière le mage qui s'approchait.
Bien que l'être de bois pus paraître étrange, l'homme n'en demeurait pas moins inquiétant, une capuche dissimulait son crâne chauve mais aussi plusieurs plantes qui avaient poussées sur sa peau, une barbe verticale traînait à ses pieds, avec une teinte grise et sale que portait deux sourcils très fournis, dissimulant une paire d'yeux aveugle.

Trois dryades émergèrent d'un trio de chênes sur le chemin, et, glissant le long de leurs arbres rejoignirent le druide.
Malgré sa cécité, il s'approcha directement vers le chef de la communauté, le saluant brièvement et froidement.

_"Je suis Uther Monthels Delapierre, commandant de la garde sud de Windelis, Chargé par le jeune roi d'une missi..."
_"Paix!...Uther Monthels Delapierre, garde séraphin de...La cité...Windelis...Les druides connaissent la raison de votre...traversée de la foret..."
_"Nous requerrons une audience avec votre peuple"
Le vieillard leva ses yeux blancs vers son interlocuteur.
_"Les druides...Ne t'accorderons...point d'audience...séraphin...Car...Se que les druides devaient te transmettre...Les druides ne l'ont plus..."
Le menton du paladin se leva brièvement observant l’homme avec inquiétude.
Son regard se perdit dans un coin de son champ de vision pour enfin s’éclaircir et donner une réponse
_"Retournez à votre peuple, La compagnie d'Uther rencontrera votre village comme il a été prévu…"

Il aquiesca, l'arbre bipède offrit une seconde fois de transporter l'homme pour le retour.
Les nymphes toujours visibles accompagnèrent la créature pendant la durée du trajet.
Quand elles eurent disparut, Uther brisa le silence, ordonnant un couvre feu et quelques tour de gardes…

Le soleil fut haut dans le ciel alors que la file de charrettes commençait à reprendre la route après un minimum de rangement, et le repas des chevaux et bovidés.
Le sentier semblait plus facilement praticable que la veille, les pierres qui faisaient à l'accoutumée, choquer les roues des véhicules avaient disparues, de même qu'un tapis herbeux semblait avoir recouvert la piste, rendant les cahots moins brusques.
Il arrivèrent bientôt à un embranchement, un cerf majestueux par sa présence leur indiqua la direction à suivre, et les mena à une large clairière, village des druides composé d'une quinzaine d'individus.

L'endroit était assez singulier, bien que les petites huttes de formes rondes ou cubiques furent simplement construite en pierre autour de la circonférence de la place, chacune se voyant offrir par la végétations un épais second toit de feuillage, comme si les arbres eurent poussés délibérément de manière à protéger ces hommes des intempéries.
Au centre de ce lieu trônait un cercle réalisé avec de nombreuses roches mégalithiques, devant l'une de ces structure, celle ci posée en arche, se tenait un lourd autel de granit sculpté.

Les druides sortaient de leurs huttes individuelles, invitant silencieusement la compagnie à s'approcher du monument rocheux.
Loch crut reconnaître l'aveugle rencontré la veille, et vis aussi deux créatures sylvenesque, plus petites, marcher entre les arbres.

Quinze mages de la nature se présentèrent à Uther, s'inclinant chacun à leur tour, Uther leur rendit leur salut…
A chacun…
L'un s'avança, d'une apparence plus jeune mais à l'age tout de même conséquent, il s'appuyait sur un long bâton de bois comme la plupart de ses confrères et marchait doucement.

_"Uther...A tout de même souhaité rencontrer l'assemblée des druides...Alors...Les druides l'ont rencontré...Mais...Ce que les druides devaient offrir à la compagnie d'Uther...Nous à été dérobé..."

Il leva les yeux, le visage du séraphin montrait celui d'un homme qui attendait bien plus qu'une simple excuse à peine donnée.

_"Urlima, Urlima des marais, nous a dérobé ce que vous cherchez! Uther Monthels Delapierre…"

Un homme d'une quarantaine d'année s'avançait vigoureusement au coté du vieil homme.
Loch, et la plupart des personnes présentes furent assez étonné par la jeunesse du personnage, contrastant avec le reste de son groupe.
Le chef du cortège, quand à lui, eu un regard plus suspicieux encore



_"Parlez! Qui est "Urlima"?
_"Une sorcière difforme, vivant dans les marais de Deltaris"
_"Et bien ?!...Que l'un de vous nous guide jusqu'au marais!"
L'homme baissa les yeux. "Aucun de nous ne le peut… Seulement ! Nous avons rendu captif un être créé des mains de la sorcière… Il n'est pas dangereux, mais saura vous conduire à elle si vous parvenez à vous faire entendre de lui… C'est le moindre des dédommagements que nous ne puissions vous offrir…"

La fin de cette phrase fut ponctuée par un bref couinement, encore vigoureux, un vieillard apportait la créature, plus petite que Iro, elle était très trapue et aussi large que haute, abjecte…
Il était sale et difforme, son visage affreux était surmonté d'une paire de longues oreilles atrophiées, dans un sourire sans dents, il saluait naïvement l'interlocuteur du "jeune" druide.

Ce dernier réfléchit, longuement, eu un soupir, lâcha un juron et se tourna vers ses hommes, leur criant de reprendre la route vers les marais dans une humeur plus que maussade…

#5 Tim

Tim

    Timinus


Posté 19 janvier 2005 - 20:59

Chapitre IV: Retour à Deltaris

Deltaris, terrain fangeux et pestilentiel, preuve de son allégeance avec le royaume de l'immonde par le contraste offert en comparaison de la verte foret qui l'abritait.

La falaise arquée et calcaire, face aux arbres protégeait étrangement du vent un épais brouillard nauséabond.
Loch eu un haut le coeur, supportant difficilement l'odeur et l'aspect glaiseux du sol qu'il foulait, son compagnon le précédant, n'ayant la force de maintenir son estomac clos manqua de rendre son repas sur les chausses du jeune homme avant de se détourner et faire son affaire dans une flaque à la profondeur inconnue.
Il venait de rabattre sa capuche par la requête de son familier qui se précipita à l'intérieur de l’abri de tissus pour tenter d'en filtrer l'air.
Ils étaient sept, mais Loch ne pouvait maintenant compter que deux personnes, devant et derrière lui.
Arthus frêle chevalier titubant dans la fange, et Issandia, aux mouvement toujours cliquetants, le poussant délicatement, l'empêchant à chaque pas de glisser dans la boue…
Sa main posée sur son dos de manière à ne pas le perdre de vue…
Neyna, qui armait son arbalète aussi silencieusement que possible se trouvait devant Orphel et Rilican assurant l'escorte d'Uther, qui, loch le savait, avait déployées ses ailes dans toute leur envergure.
Cela, sans doute par respect pour le lieu traversé, Deltaris, ancienne cité tombée, abandonnée de ses citoyens séraphins congénères du chef de la compagnie "Avec des grandes ailes, oui! Des grandes ailes toutes blanches! Hi hi !" comme le disait si bien le vieux Jada.
Sept personnes s’avançaient vers la falaise, alors que le reste du cortège cherchait une autre route, moins fangeuse
Loch oublia le danger des marais un moment, s'attardant sur la ceinture d'Arthus sur laquelle pendait une large épée, semblable à la sienne, porté du coté gauche de sa taille.
Le jeune homme baissa les yeux sur sa propre arme, lui… Il était gaucher …
Bien que ce détail n'expliqua pas ses médiocres prestations belliqueuses, elle lui procurait un petit rire par autodérision…
Il se ressaisit brusquement, un bouillonnement aquatique l'arrachant à ses pensées.
Un cri, un sifflement, un cliquetis, et le son d'une faible masse s'affalant dans la glaise.
_"Tout va bien!" lançait la voix reconnaissable d'Uther alors que le petit groupe reprenais son chemin.
Iro sortis un instant la tête de son "masque" pour observer son maître enjamber une créature filiforme, large d'une dizaine de centimètre, et à la longueur se perdant dans la brume du lieu.
Ils débouchèrent enfin sur un escalier, creusé dans la craie de la falaise, il n'en fut pas moins d'une solidité à toute épreuve malgré l'aspect qu'il démontrait par son manque d'entretien.
_"Prestige gâché" murmurait Uther qui gravissait les premières marches de l'édifice, fendu, parfois inexistante.
L’ascension se fit avec difficulté, et la plupart des membres du groupe se trouvèrent à quatre pattes, cherchant à se hisser sur le palier suivant.
L'air frais commençait à se faire sentir, et un balbutiement indiqua que leur horrible "guide" les avait attendu.
La petite créature d'aspect malsaine et récemment nommée "Grult" , seul mot qui sortit de sa bouche alors que l'on essayait vainement de lui demander son nom.
Allait accueillir Uther comme un enfant sautant dans les bras d'un parent, alors que ce dernier, dégoûté et peu enclin à de telle démonstration d'affection envers la chose l'envoya finir sa course en dévalant l'escalier.
Impassible, Grult se relevait, et dans une série de gazouillis grossiers chercha à suivre le séraphin.
Il marcha dans ses pas sur quelques mètres, mais s'arrêta net devant une alcôve donnant sur la cité interne de Deltaris, jugeant cette frontière comme terrifiante, il se retourna et s'enfuit à toutes jambes.
_"Nous voila enfin débarrassé de cette chose puante!" soupira Rilican.
Loch ne dit rien, il avait juste sentit la bête se cogner contre l'une de ses chevilles avant de continuer sa descente vers le marais.
Il leva la tête, le brouillard moins épais laissait entrevoir quelques morceaux de ciel, réconfort fugace avant d'entrer dans la cité troglodyte.
On lui donna une torche à allumer, à lui et à Orphel qui prenait la première position du groupe.
La chaude clarté fit fuir quelques insectes, et découvrir d'immense toile d'araignée recouvrant le plafond et les coins de murs comme un millier de rideaux mal posés.
Dans un bruissement métallique plusieurs lames furent tirées, Neyna retendait la corde de son arbalète déjà armée.
Ils avançaient, prenant la direction la plus nauséabonde à chaque croisements de couloirs.
_"Que s'est il passée ici ?!" demanda Neyna qui jugeait de la quantité de sang vieux et sec répandu sur les murs.
L'elfe érudite pris la parole.
_"Cette ancienne cité était un bastion de séraphin" elle jaugea l'humeur de son supérieur en prononçant son dernier mot, cherchant à savoir si l'homme apprécierait le récit. Il était toujours mal venu de provoquer la colère du chevalier." Il y a de cela plusieurs décennies, une attaque contre leur peuple fut lancée, les livres parlent de vampires" Uther cracha sur le sol "...Qui firent beaucoup de victimes, un nombre impressionnant, pourtant, les fils de lumières repoussèrent l'attaque, et survécurent un moment...Hélas! Affaiblis, ils ne résistèrent pas à l'attaque nephilienne qui leur fit rendre gorge. Abandonnée, Deltaris se mua peu à peu en la fange que nous venons de traverser."
_"Gâchis!" Lâcha la jeune fille qui venait de passer devant un bouclier accroché au mur, d'un cuivre poussiéreux, il arborait le blason de l'ancienne cité.
Le jeune homme aux cheveux sombre posa ses yeux dessus, se perdit une nouvelle fois dans ses pensée, mais non sans faire le rapprochement avec ses origines.
Orphel stoppa soudain, éteignant son flambeau il invita Loch à ne plus émettre la moindre clarté.
Le groupe était sur le point de pénétrer dans ce qui semblait être l'ancienne salle du trône de la monarchie séraphine.
Un chaos total régnait dans le nouvel ameublement de la pièce, plusieurs tables placées de façon éparses sur lesquelles reposait une grande quantité de bocaux aux contenus aussi douteux que dégoûtants.
Plusieurs fragments cadavérique de provenance animal, ou, semble t'il, humaine étaient répandus et pourrissaient sur un nombre conséquent de grimoires et livres qui recouvraient la majorité des surfaces horizontales.
Tout un peuple de créatures semblables à Glurt s'affairait ça et là, préparant certaines mixtures, avivant un feu sur lequel bouillonnait un chaudron noir de crasse.
Sidérées les sept personnes observèrent le spectacle lorsqu'un bruit de pas boitant se fit entendre dans leurs dos.
Ceux qui ne se glacèrent pas d'effrois sursautèrent tout de même.
Ullrima se tenait devant eux, difforme et voûtée, âgée et sévère, les observant en silence.
Une lumière rasant son visage et accentuant son aspect, Loch eux tout le loisir de juger de la monstruosité que dégageait la femme tandis que son diablotin, nécrophobe depuis sa visite des cryptes d'Ilufrit, et se trouvant une nouvelle frayeur dans cette vision, se cachait les yeux avec la capuche de son maître.
Voûtée au point que le haut de son corps paraisse horizontale, elle s'appuyait sur une cane pourrissante sa main vérolée ornée d'ongles longs et noir, Une masse énorme de tissus la recouvrait, mais se surmontait d'une tête à la chevelure rare, sale, et emmêlée, qui cachait la moitié d'un visage que des prêtres fanatique eurent jugé de démoniaque.
Les rides se muant peu à peu en plis profond, elle regardait le monde qui l'entourait d'un unique oeil amputée de paupières, le second, surmontant une excroissance faciale sur tout la partie droite de la tête était clos par une couture faite avec une absence total de soin.
Elle s'approcha de Neyna, attrapant vivement la jeune fille par le menton, et l'observant sous toutes les coutures, l'effrayant un peu plus à chaque rotations quelles donnait à son visage.
Serrant plus fort a chaque fois que son "sujet d'etude" tentais de se liberer de son étreinte.
"Assez!" Lâcha autoritairement une voix discrète, mais suffisant à attirer l'attention de la sorcière.
Ullrima sourit en levant simplement sa lèvre supérieure, et s'approcha du garçon aux yeux dorés dont le familier se terrait un peu plus.
La sorcière tenta de réitèrer le même manège avec lui, mais abandonna l'idée lorsque Loch recula vivement son visage.
Elle lui cracha entre les chausses avant d'entrer sans un mot dans la salle et de rejoindre ses travaux.
La salive grésilla sur le sol...
_"Vous..............................N'êtes pas malade, aucune varice ne vous gangrène héhé ! Mes clients habituels, viennent pour ce genre de chose oui… Mais vous ! Vous êtes ici... pour tout autre choses que mes services" lançait elle d'une voix grinçante. Elle piocha dans un bocal rempli d'yeux et en avala un sans ménagement, Arthus vida à terre une seconde fois son estomac.
Le chef du groupe s'avança d'un pas ferme.
"U...Utheeeer" criait elle comme si elle eu rencontrée joyeusement une vieille connaissance "Je ne t'ai reconnu! Borgne que je suis! Tu es venue ici! Cela est bon! Voici ce que tu cherche" elle joint le geste à la parole, présentant un "frère" de Glurt qui apportait un large morceau d'écorce. Seule Iro, détachant le plus possible son regard de la vieille et horrible femme vu les yeux d'Issandia briller de convoitise.
Dans un coin sombre de la pièce une ombre se mit en mouvements, et s'approchait lentement de la lumière aux teinte verdâtres, Un homme dans la force de l'age se présenta sans un mot, rejoignant la sorcière qui riait d'une voix chevrotante.
L'homme demeura silencieux mais ne se priva pas d'un sourire, le teint extrêmement pâle, il dévoilait dans son expression un duo de canines longues comme des crocs.
Dans la salle, toute activité cessa, le vampire souleva un mouvement de terreur parmi tout les créature qui commencèrent à se cacher si l'ordre de leur maîtresse ne les en empêcha.
_"Ne vous approchez pas de lui!" murmurait le séraphin "Si il venait à vous mordre, vous souffririez du même mal qui le ronge..."
_"C'est...C'est pour ce morceau d'écorce que nous somme venu ?" demanda naïvement Rilican, Uther acquiesce.
_"Ecorce d'Ent...Mais!...Loch!"
Le jeune garçon était maintenant au milieu de la salle, tirant sa longue lame qu'il confia à l'un de ses compagnons, il chargea le vampire, et bondissait sur un angle inattendu, modifiant la direction de son avancée, plongeant au dessus des mains de la sorcière, lui arracha la fine plaque de bois.
Elle se mit à siffler comme un serpent, son larcin acquis, Loch fut contraint de reculer, dos au mur tandis que les minuscules créatures l'approchaient comme une masse immonde.
L'un lui sauta au visage mais se trouva emporté par un carreau de la sélénite et cloué au mur.
_"Courrez!" hurlait il à ses compagnons voyant l'hémophage s'approcher d'eux.
Ullrima lui assena un violent coup de cane sur la tempe avant de basculer par son défaut d'appui, et le regarda tomber dans le petit peuple grouillant.
Une dizaine de morsures l'empêchèrent de sombrer dans l'inconscience.
Il se relevait et courait avec plusieurs créatures accrochées à son dos.
_"Attrape le!" vociférait elle à l'adresse de son compagnon vampirique.
Ce dernier se mit aux trousses de Loch qui frappait avec son larcin les "immondes" agrippés à ses vêtements.
Perdu dans le noir, il ne les voyait plus, se libérant de la dernière des créature pendue a sa tunique. Il couru longtemps, les mains contre les murs, les murs dans la pénombre…
Il se guida tans bien que mal vers les sources de clarté, l’assaillant derrière lui, calme et assuré…
Il le sentait…
_"Orphel!" s'écria t'il à l'adresse du chevalier qui l'attendait dans le couloir, armé, il lança sa torche sur son poursuivant dont les vêtements s'embrasèrent rapidement.
_"Cours petit! Cours!"
Derrière lui, il entendit le guerrier engager le combat, chargeant tans que possible la créature embrasée.
Loch déboucha sur une salle plus claire, le vent sifflait non loin, il étaient tous là…
Il alla confier l’écorce à Issandia, Uther se préparait à rejoindre son soldat, le heaume posé et fermé sur la tête, son armure de plaque d’acier cliquetait comme à l’accoutumé.
Rilican se tenait derrière lui, dans le même équipage, sans heaume, ses yeux hurlait l’inquiétude qu’il avait pour son compagnon.
Le silence était tombé depuis un moment, tué par le reniflement de Iro, le souffle des chevalier, et le grincement de l’acier. Des pas courrant se firent entendre, annonçant l’arrivée du paladin.
Orphel était là, quelques peu titubant, assurant d’avoir terrassé son ennemi.
_"Il t'a mordu!" Constata l'elfe après un rapide examen
Orphel opina du chef, pris un air sombre et posa un genoux à terre devant Uther, lui présentant son arme, il aquiesca.
_"Tuez moi!"
_"Te tuer ?" Questionna le séraphin tandis qu'Arthus hurlait toute sorte de négation dans une hystérie contrôlée par la seule poigne de Rilican.
_"Que les autres commencent à partir, je veut mourir avant que mon corps ne se mue en cette chose que je viens d'occire!...Oui! Je sais ce qui m'attend! Seigneur Uther....Puissiez vous accéder à ma requête..."
Uther releva le masque, présentant un visage tiraillé d’hésitations, les deux hommes se regardèrent longuement, sans un mot, jusqu'à ce qu’Orphel lui relance sa demande sur un ton plus suppliant. Assurant qu’il n’aurait plus d’honneur que de mourir de sa main.

_"Que les autres commencent à partir!" répondit il après quelques réflexions.
Tout se retournèrent, même Arthus lâchant un flot de sanglots, tout soldat qu'il était.
Un sifflement dans l'air, le bruit d'un corps qui s'affaisse, l'affaire était réglée en quelques secondes.
Le chef du groupe rejoignit rapidement ses subordonnés, abandonnant la lame à coté du corps qu'ils étaient contraints de laisser.
Ils se dirigèrent vers un autre couloir sombre, accélérant le pas à l'entente de cris poussés par la petite armée que constituaient les créations de la sorcière.
_"Il exécute sans état d'âme, le fils de lumière"
Un rire devant eux les fit une nouvelle fois stopper leur marche, le vampire, aussi vivant qu'il pu l'être se tenait face au groupe, restant dans le couloir autant que possible de manière à réduire l'effet de nombre de ses opposants.
Neyna s'avança d'un pas, posa son arbalète contre son épaule et libera le carreau qui alla se ficher dans la gorge du mort ambulant.
Celui ci, nullement affecté délogea le trait de sa trachée, et le brisa en plusieurs parties alors que la plaie se refermait déjà.
Le jeune chevalier qu'était Arthus s'élança, plantant sa lame dans le ventre de son opposant, ce dernier, bien qu'une expression de douleur fugace se dessina sur son visage se laissait embrocher, l'agrippant, il l'empoignait par le chef et approchait ses crocs de sa gorge dans une expression perverse avant qu'il ne fut contraint de relâcher sa proie, une étincelle le frappant au visage.
Sa peau grésillait alors qu'il jetait un regard furieux sur la magicienne elfe, puis sur les yeux teinté de haine que portait Loch, chargeant l'individu qui empoignait la lame du chevalier et para une première attaque médiocre, envoyant l'arme du jeune garçon taper contre l'une des parois du couloir, ébréchant légèrement le fer à la moitié de sa longueur, l’onde de choc se propagea dans le métal, puis dans sa poigne, lui brisait une phalange.
_"Piètre combattant! Piètre qualité" se laissa il constater alors qu'une seconde parade brisa l'épée en deux, ne laissant plus à Loch qu'un tronçon léger, et bien plus maniable.

Il se relevait avec force, bandant fortement ses muscles, il voyait en son adversaire tout ce qu'il eu répugné en lui même.
Toutes les raisons pour l'ex-charognard de se détester.
Il parvint à se glisser dans son dos, et l'envoyer basculer devant Uther.
_"C'est la fin pour toi! Maudis!" Cria le séraphin, abaissant son fer alors que le corbeau le pris de vitesse et effectua une décapitation avec son simple tronçon de lame.
Le corps tomba en poussière avant que la tête ne touche le sol.

#6 Tim

Tim

    Timinus


Posté 30 janvier 2005 - 12:27

Chapitre V: Perle de lune


_"H....H....h...h......Hhhhh....H...H...Hhh..."
_"Lumière! De par ta puissance accorde moi le pouvoir de sauver cette âme et de purger ce corps..."
_"...Par l'incandescence de ta substance, écarte les ténèbres de cette personne, délivre la de l'ombre qui la noie et du mal qui l'accable"
_"Plus vite! Bowhen!"
_"Je peut pas aller plus vite, c’est des boeufs, pas des chevaux, et ils traînent une charette"
_"Hhhhhhhhhhho Hhhhhhhh....Hhhhhh"
_"Oh non! Iro! Plus d'eau! Lumière toute puissante!"
_"Cadille! Le cheval!"

La prêtresse leva les yeux, dans la nuit grandissait un point clair et le son de sabots galopant, la monture battait le sol à tout rompre, martelant la terre comme un frénétique coursier, rejoignant la roulotte, son cavalier descendit d'un bond rendant l'équidé à son propriétaire, qui sur un signe de tête repartit dans la direction inverse.
Neyna enleva sa capuche de son chef, la rabattant sur ses épaules et affichant une mine des plus inquiètes et paniquées.

_"Comment va il ?"
_"Mal" répondit Jolt qui appliquait un tissu humide et sain sur l'une des plaies infectieuses.
La sélénite baissa les yeux, puis soutint le regard de la prêtresse, parsemé de doute, un visage qui parle sans son, un visage qui dit:
"Il ne passera pas la nuit si nous n’avons pas de solution rapidement"

Elle tombait à genoux, serrant la main du malade, transpirant, haletant, à la respiration sifflante, couché sur le dos il ne pouvait que voir ses compagnons le soigner par ses yeux injectés de sang.
Voir iro au bord des larmes.

_"J'ai donné les dernière nouvelle à Uther, mais je croit qu'il s'en moque."
_"Ses hommes n’était pas pourtant si mécontent de prêter cette voiture" intervint le guerrier en conduisant.

_"...écarte les ténèbres de cette personne..."

_"Uther est un homme vain, Neyna!"

_"...qui l'accable..."

_"Issandia et Brecla ont préparées cela, L'on m'a dit que ce sont Sullyvan et plusieurs chevalier qui les ont cueillis."
_"Belladone! Cela fera tomber la fièvre au moins jusqu'à Eslenon"

Loch grimaçait, il luttait de plus en plus, ses yeux tendaient sans arrêt à se retourner, ses paupières de se fermer.
Il sentait de petites mains griffues lui essuyer le visage, d'autres enserrer les parties de son corps les plus douloureuses, et d'autres, d'autres douces et gracieuses, chaleureuses et pourtant mélancoliques, ces mains il les serrait dans la sienne, l'accrochant à la vie, l'attachant à ce monde.

La route serpentait, les lumières d'Eslenon brillaient entre deux collines.
Un flash éclaira un instant l'unique véhicule qui suivait péniblement les routes, l'eau se mit à tomber des cieux dans un crépitement bruyant.
Le trajet leurs pris trois heures sous cette pluie battante, il gravirent une dernière pente et ne prirent aucun intérêt à l'admiration de la ville sellenite, le malade était prit de convulsions violentes depuis trop longtemps, il passèrent devant un puit orné de plaques et symboles métalliques dans lequel se reflétait la lune, un fond réfléchissant donnant l'illusion d'illuminer l'eau de milles feux argenté.

_"Place! Place!" Criait Bowhen aux badauds et passants, qui malgré l'heure tardive de la nuit déambulaient en masse dans les rues comme en plein jour.
Un jeune couple, vêtue de couleur sombre comme la majeure partie de la population s'avança dans le besoin de satisfaire leur curiosité.
L'état du malade leur fit changer rapidement d'état d'âme et indiquer la direction du temple, bien que cela ne fût nécessaire.

A l'extérieur, juché au sommé d'une falaise surplombant la ville, le temple de Sélène, haute tour cherchant à percer le ciel brillait d'une blanche incandescence, comme un bâtiment fait d'argent luminescent.
La voiture ne pus gravir le petit sentier y menant, tous descendirent alors que le guerrier portait à présent le malade.

Issandia claqua trois petit coup sec sur le heurtoir de la porte, des bruits de pas se firent entendre et d'une petite trappe aménagée dans la porte apparut un regard de vieille femme, jugeant de l'aspect des voyageurs plus inquiets que fatigués.

_"Que voulez vous ?" demanda elle mais sans attendre la réponse ferma la petite cavité et ouvrit la lourde porte.
En entrant, Neyna et l'elfe expliquèrent la situation.
L'intérieur de la tour était peut être encore plus étonnant que l'extérieur.
Le bâtiment se composait en étage, plus grand et vaste que l'on ne l'aurais imaginé en restant au dehors, Le hall prenait tout le rez-de-chaussée, n'apparaissait d'autre cloisons que les murs porteurs, cercle fermant un jardin entouré de piliers minces soutenant le reste de la voûte, quelque petites pièces et un nouveau puit suivait le tracé d'un escalier serpentant jusqu'au étages supérieurs.
Sur chaque marche traînait le long habit bleu de la "nonne" qui les conduisit plus haut, dans l'hôpital du temple.
Quelque prêtre et prêtresse de l'âge de Jolt et Cadille s'affairaient dans les couloirs convergeant presque tous dans la même pièce d'où sortait hurlements et grognements bestiaux.

_"Quel genre de créature soignez vous ?"
_"Ce gare-loup nous est arrivé il y a deux mois, dans l'espoir d'une hypothétique guérison"
Plusieurs yeux s'écarquillèrent et quelques têtes se tournèrent vers la porte laissée entrebâillée.
Hurlant parfois la douleur, parfois la rage, un homme allongé se tortillait en proie à de puissants spasmes. Autour de lui les prêtre sélénites priaient  et appliquait divers bandages et onguents, cherchant à le maintenir malgré sa force qui semblait prodigieuse

_"Il est enchaîné" lança une voix claire et forte, Une deuxième femme, tout aussi âgée mais droite et sévère tenait ouvert le passage vers une "chambre" semble il vide de patient.
Loch fut posé sur une table en bois semblable à un établit d'artisan, Mme Bathilde, doctoresse administratrice du temple ausculta petit à petit le corps du jeune garçon, observant une à une les plaies et morsures presque béantes sur sa peau.

_"Vous êtes venu par Deltaris"
Il aquièserent, elle observa les membre endoloris, tourna la tête et dévoilant une autre marque de morsure sur sa gorge mais sans tenir compte de celle ci, semble il cicatrisée depuis longtemps.

_"Beaucoup de voyageurs nous sont revenus, disant avoir été blessé par de petit êtres à l'aspect malsain, Je ne pense pas me tromper en affirmant que votre ami à reçut l'attaque de ces créatures...Cependant...C'est la fièvre la plus forte que je vois en découler, tout le monde s'en sort avec de simple infection, mais...Celui ci...La maladie envahi tout son corps et mettra un terme à sa vie si...Qu'est ce que ?!"

Tout les regards convergèrent sur la tunique du jeune homme, de nouvelles taches sanglante s'élargissant peu à peu, marquant un croisement perpendiculaire dans un tracé écarlate.
La guérisseuse sélénite leva précipitamment le tissu, dévoilant l'insigne et cicatrice qui saignait faiblement.

_"NON!" Dit elle sèchement.
_"Non? Comment ça non ?" intervint Issandia qui fut la première à détacher sa vue du diablotin qui essayait vainement de cacher la cicatrice.

_"Cet homme...Cet insigne... Est un symbole nécromantique, les arcanes sombre n'ont pas leur place dans ce temple, je vous demande de partir.
_"Vous ne pouvez pas!" criait vivement Neyna
_"Dehors!"
_"Il est un adepte des divinités nocturnes"
_"Prouvez le où sortez!"
_"Mais...Vous soignez les garous! Que tout le monde considèrent comme monstres"
_ "PARTEZ !"

Une épée fut tirée, la prêtresse reculât de plusieurs pas avant de rencontrer un meuble dans son dos, La jeune fille s'avançait larme à la main
_"A MOI!"
Neyna pris la garde et la plaçait de façon verticale, collant devant le visage de la vieille femme l'ornement du pommeau: une petite pierre bleu et transparente, incrustée d'une minuscule perle grise.
_"Je demande l'asile, et le soin pour cet homme"
La pierre brilla faiblement devant les yeux de la pretresse, la lame fut remise à la ceinture devant un acquiescement lent et paniqué.

Seul un sélénite eu pu comprendre l'incident, toujours est il que Neyna se retourna et l'on demanda l’assistance de plusieurs personne pour s’occuper du malade.


_"Neyna qu'as tu fait ?" Interrogea Cadille.
Elle prit un temps pour répondre caressant le pommeau de son épée.
_ "J’ai demandé l’asile… Je me suis portée garante de lui… »




_"M'entendez vous? La voix résonnait dans sa tête, perdu dans un tourbillon de fièvre et de douleur.
Il sentait son visage trempé de sueur, et son souffle faible, la lumière l’agressait.
Loch émergea d'un rêve noir pour se retrouver à son état fiévreux et troublé. Sa vue était floue et sa respiration suffocante, plusieurs formes bougeaient au dessus de lui, la lumière disparu, ses paupières se refermèrent pour s'ouvrir quelque heures plus tard, le jour apparaissait par l'unique fenêtre de la salle, toujours les même formes au dessus de lui mais en quantité moindre, il ressombra dans l’inconscience...
Il n'aurait pu dire combien de temps s'écoula jusqu'a son prochain éveil, sentant une douce chaleur curative et magique l'habiter peut à peu.
_"Sélene, toi qui habite l'astre nocturne, gardienne des ombres et bergère des étoiles..." Les voix résonnaient dans sa tête amplifiée à chaque syllabe, le son semblait rebondir sur chaque paroi de son crâne.
Il perdit de nouveau l’éveil lentement, entrevu des mains avancer un pendentif bleu vers son visage, une petite dague grossièrement sculptée dans un éclat de cristal bleu.






_"Une semaine ?"
_"Oui! C'est le temps que nous prîmes pour vous guérir"
Loch regarda la femme d'un air songeur, il faisait jour à présent, peut-être la mi-journée, Iro, rassuré et juché sur l'épaule de son maître se gavait de fruits et de baies chapardés nul ne sait où.
_Nous somme un temple, et nos guérisseur ont acquit un grand savoir au fil des ans...Nous savons par exemple que chaque corps est prédisposé à se défendre de lui même contre les maladies..."
_"Comme..."
_"Oui! Comme la votre, cela est appelé des sélénites et de tous les guérisseurs : "immunité", ou "système immunitaire", et...Cela est tout à fait capable de détruire la plupart des infections et fièvre." elle marqua un temps long
"Jeune homme..........Loch, la raison pour laquelle nous vous avons offert cette pierre de lune..."
Le jeune homme baissa son regard sur la petite dague pendant autour de son cou, ornée de rune et de perles elle emprisonnait une minuscule perle grise.
"...Non seulement vous nous avez assuré être sélénite, mais...vous êtes quelqu'un de particulier, quelqu'un qui serait maintenant porté en terre si vous n'aviez reçu de soins, votre immunité est totalement absente."

Loch leva les yeux, cette phrase il l'entendit, il y a longtemps, de la bouche de Nirnathis lui même.
_ "Que dois-je faire ? "
_ "Il n’appartient qu’a vous d’honorer la déesse du soir afin qu’elle vous maintienne en vie. Que se soit d’elle ou d’une autre divinité, vous êtes dépendant des dieux mon jeune ami… "









_"Tout va pour le mieux ?"
La compagnie était absente des rues comme il aurait pu le deviner, seul le vieux Sullyvan l'attendait, l'invitant à monter en croupe d'un cheval emprunté à l'un des chevaliers d'Uther.
_"Je ne pensais pas que vous sachiez monter à cheval"
Le conteur tira une longue bouffée sur sa pipe.
_"Cesse de dire n'importe quoi et monte, si nous nous dépêchons nous rattraperons les autres demain au couchant.

Ils quittèrent la ville, Sullyvan ménageait la monture tandis que le diablotin s'accrochant à la crinière inspectait l'animal avec des yeux d'enfant émerveillé.
_"Que t'on il dit ?"
_"..........Que cela pourrait se reproduire, et que je pourrais en mourir"
_"Et que fera tu ?"
_".....Ce que l'on m'a dit de faire....................Prier..."

*Sa seigneurie le prince du clan des bouffeurs de Yabon !
*Détenteur de la baffe d'or administrée par Gamall le 19/11/07

Epilost Graphisme et délires
PixelNoob Une Web-émission, sur les jeux video


#7 Tim

Tim

    Timinus


Posté 02 février 2005 - 18:15

Chapitre VI: Trois



Un an, un anniversaire discret que Loch lui même ne vit passer, bien que cela le concerne…
Cela faisait plus d'une année qu'il voyageait avec la compagnie d'Uther.
Un an à vivre pleinement, chasser et s’entraîner en compagnie de Bowhen et d'autres camarades, écouter les histoires de Sullyvan, goûter les mets de Brecla, survivre aux expériences de Jada, voir son coeur se serrer en la présence de Neyna, converser de chose et d'autre avec Jolt ou Cadille, sentir ses liens se renforcer avec son familier, écarter Glurt de son assiette.
Vivre au rythme de prières mensuelles adressées aux astres du soir, rituel curatif et préventif d'une certaine défaillance immunitaire.
Apprendre d'Issandia les arcanes magiques au prix de longues méditations, parvenir aux exercices de l'école d'invocation, et perdre le sourire à la vue de son premier résultat satisfaisant.

La formule prononcée, après qu'une étincelle dorée eu recouverte ses mains, un ruban noir se matérialisa sur les doigts du jeune garçon, sous les yeux de l'elfe et du diablotin il prit vie, grandissant se nouant, donnant naissance à d'autre bandes luisante et ténébreuses, s'enchevêtrant pour devenir plumes, ailes, serres et bec.
Le corbeau marcha un moment sur les paumes de loch, avant de s'envoler et de disparaître à quelques mètres du sol, de la même façon dont il était apparu.

Il préférait n'y voir qu'une coïncidence, pas de signes inquiétants, et se satisfaire de son invocation…

La caravane stoppa brusquement devant un gouffre à pic dans lequel coulait un torrent puissant.
Iro suivit son maître sur l'herbe grasse et rare du chemin, rejoignant le véhicule de tête et se frayant un passage parmi les chevaliers, il pu constater comme toute les personnes l'accompagnant, le fait que leur route leur fut coupée.
La rivière Duntwhorse, frontière entre deux pays aux allégeances différentes était connue pour ne porter qu'un seul pont.
Pont-levis qui dressé haut dans le ciel ne s'ouvrait que par un mécanisme présent dans le poste de douane, aménagé dans de profondes cavernes dont l'entrée semble il, se trouvait effondrées.
Le vent soufflait à tout rompre, sa force accentuée par les gorges, aucun oiseau ou séraphin fut il même des plus courageux n'aurait tenté la traversée en vol, sûr de se désarçonner par le souffle et de s'écraser sur les parois rocheuse de la falaise.

_"Guwent!" appela Uther alors que le chevalier en habit civil et chargé de plusieurs cartes était déjà à ses cotés.
_"Nous n'avions point prévu cela! Monseigneur!" lâcha il tout en déroulant un parchemin, et l'étalant le plus possible sur une pierre plate.
_"Le pays d'Austherk est en guerre, et rien n'est prévisible en temps belliqueux."
_"Je vous l'accorde monsieur, mais il nous faut tout de même passer ce gouffre."
_"N'y a t'il de passage au nord ? Ou au sud ? Là! Ce sentier!" dit il en pointant son doigt sur le vieil encre du plan"
_"Hélas! Ces routes ne sont point praticables pour nos attelages. Seulement un groupe à pieds..."
_"Et bien je prendrait l'une de ces piste, Le vieux Jada nous débloquera l'entrée des mine pour que nous abaissions ce pesteux pont."
_"Dans ce cas en descendant le long du fleuve, vers le nord, vous rejoindrez des eau plus calme, ou alors, remontrez son cours vers les chutes au sud, par dessus les "Arelins", les eaux tombantes vous trouverez une rivière agitée mais assez basse pour vous permettre de traverser sans dangers."
_"Et quel route devons nous emprunter ?" Demanda le séraphin alors que son interlocuteur rangeait déjà les cartes.
_"Quatre jours pour revenir en remontant, et six en descendant..."

Uther réfléchit un instant, l'idée ne lui plaisait guerre de laisser la compagnie entière au même point, "Et si nous rebroussons chemin et prenons un autre trajet ?", La réponse détermina son choix, plus d'une semaine.
Il fallait partir vers le Sud…

Jada qui n'avait perdu aucune miette de la conversation malgré la surdité dont il se disait souffrant lorsque cela l'arrangeait, rejoignit immédiatement le chevalier, clopinant sur sa béquille.
Ce dernier toisait un moment ses troupes, il lui faudrait une escorte plus conséquente, son regard se braqua sur Loch, il lui demanda d'approcher, et de l'accompagner, bien qu'il n'ai jamais cru en les capacités du jeune homme, cela malgré le fait d'avoir occis un vampire, de s’entraîner sans relâche dans de nombreux duels contre Rilican ou Bowhen, et d'avoir rectifier son arsenal par le port d'une lame courte…
Il lui fallait un archer, ne voulant piocher parmi ses chevaliers, désirant les ménager et leur offrir de quoi se reposer, il appela Neyna, bien qu'il eu longtemps hésité, encore une fois, Uther ne voulait croire qu'en ses instincts machistes.
Il appela enfin Jolt, voulant ainsi se parer à toutes éventualité.
Il soupira voyant la troupe qui l'accompagnait, répugnant lui même son choix, aucun des homme qu'il eu entraîné, à la place: un vieillard boiteux, et trois jeune gens dont les talents restait pour lui à vérifier…
Torturé entre le désir d'ajouter une personne de plus ou de prendre la route sans tarder, il laissa ses compagnons se préparer, appelant avec lui l'un de ses cavalier...


La route était sinueuse et difficile à suivre, Jolt soutenait Jada, le portant presque au dessus des roches abruptes, suivit par Loch et Iro qui ne voulu laisser son maître seul, tandis qu'Uther tenait une discussion avec Neyna qui devenait de plus en plus houleuse.
Loch regardait autour de lui, à sa gauche grondaient les eaux déchaînées du fleuve dissimulé au fond des gorges, tandis que sur sa droite trônaient de plates collines éparses et verdoyantes.
La fin du printemps annonçait un été brûlant, qui plus est, la compagnie était censé passer par les zones arides du continent, se détournant de sa route pour bifurquer au sud.
Juché sur son épaule, Iro chantait à tue-tête un hymne joyeux, dans lequel il était question d'arbre en fleures et de vertes prairies, masquant presque le pas tonnant de la jument blanche de Pharnos, un cavalier en armure, aux épaules carrés et à la barbe envahissant son visage.
_"Je reviens de reconnaissance Monseigneur" lança il coupant la jeune fille qui se vu obliger de se taire. "Je n'ai point vu d'ennemis, mais je viens de rencontrer une personne recluse dans un maisonnée isolée, elle nous offre le gîte et le couvert"
L'astre flamboyant déclinait de plus en plus, muant sa blanche lumière par une lueur rougeoyante.
Selon les indications de Pharnos, le groupe parvint à une chaumière de fermier.
Murs de glaise et toit de chaume.

Accueillant les voyageurs, l'homme à l'allure rurale invita ses "hôtes" à s'asseoir sans tarder, leur servant à chacun une portion de soupe.

_"Mangez! Mangez! Et n'vos inquétez pint! M’s’affaires vont bon train!" lança il en avalant bruyamment une cuillerée.

La nuit fut longue pour Loch, installé dans l'écurie il fut sans cesse réveillé par le bruit et les odeurs amères que dégageait le lieu.
Le chant du coq fut pour lui une libération, alors qu'il sortait, s'éveillant à l'extérieur en massant une épaule endolorie par une position inconfortable.
Apres un long remerciement à l’homme, les cinq personnes reprirent leur route
Cherchant sur la rive orientale la menace qui leur avait barré la route en tuant les guetteurs du pont.
Les kobolds, créatures voûtées, velues et puantes étaient menés par les troupes belligérantes, afin d'empêcher l'accès d'éventuels alliers et renfort.

_"Encore une fois, les guerres ravagent les royaumes…"
_"Occupons nous d'abord de la notre!" répondit Uther à Jolt qui pensait un peu trop bruyamment à son goût, invitant ses "suiveurs" à presser le pas.
Le chemin se mua en une pente bien plus raide que le jour précédant, se transformant en un traître escalier, au marches piégées et dangereuses, surmontées de roches aux arrêtes affûtées.
Bientôt la route ne devint qu'un simple serpentin de sentier, falaise au milieu du vide, portée par de larges mais verticaux piliers de pierre, érodé et naturellement sculptés.
La végétation se fit rare, et le vent mugit de plus belle, sifflant sourdement entre les pierres accompagnant les voyageurs par une mélodie grave et mélancolique.
L'obstacle se présenta à eux, barrant le sentier, une pierre taillé par la nature comme un cube aux parois lisses trônait devant eux, leur interdisant tout passage.
Loch fut contraint de descendre quelques mètres.
Communiquant à Pharnos les ordres du séraphin, "retourner auprès de la compagnie, les avertir de la situation et remettre le sac de matériel au jeune garçon."

Avec un rapide salut, le cavalier se retourna tans bien que mal, maudissant Uther d'avoir mené sa monture dans un endroit aussi dangereux pour l'équidé et s'en alla suivant les directives.

Le jeune garçon revint, Uther ouvrit le sac et en sorti triomphalement une longue et lourde corde.
Il jugea de la hauteur du roc, il s'écarta, passa le cordage en travers de son corps,
Puis, déploya ses ailes.

_"Non! Ne les ouvrez pas!" cria Neyna…
Trop tard, cherchant à prendre son envol, Uther fut soulevé de terre par la force du vent, et volait à reculon, emporté par le souffle puissant...
Il chercha à reprendre rapidement une position profitable, mais du faire face aux forts courants aériens, luttant fortement pour reprendre son avance et atterrir au sommet de l'obstacle.
L'entreprise prit quelque minutes et fatigua fortement le soldat qui dû recouvrer ses forces quelques instants avant d'envoyer la corde à ses compagnons.
Chacun escaladant péniblement la parois, ballotté et poussé par les interventions latérales de l'air.

Bienheureusement, le chemin en crête prit fin, et ils purent rejoindre un plateau faiblement boisé.
La route fut plate mais n'offrait toujours pas de passage à travers le fleuve demeurant au fond du gouffre.
La journée s'avança, et un campement fut établit pour la nuit.
Le repas fut maigre, deux lièvres pour cinq, et l'impression constante d'être espionné…
Uns à uns, ils sombrèrent dans un profond sommeil.
Uther était resté prêt du feu, veillant, et observant d’un air pensif le lourd médaillon aux reflets cuivré, toujours attaché à son cou.
La lune était haute, et le feu procurait pour Loch une douce chaleur. Face à lui, Neyna mirait les flammes d’un air absent, pensive, puis releva les yeux sur les siens. Un regard doux et fatigué, lentement, elle ferma les paupières.
Il resta un moment là, à la contempler…
Ses cheveux d’or étaient tombés sur son visage en une multitude de mèches longues parfois ornées de perle de bois et d’éclats brillants. Elle portait un crucifix autour de sa gorge, et une perle bleu, translucide, comme le pendentif qu’il portait, ou encore la gemme ornant l’épée d’argent.
Voila un moment déjà qu’il la fixait, ses paupières se fermèrent lentement, lui offrant le réconfort de doux songes…


_"Réveil toi!"
Loch ouvrit les yeux sur le regard paniqué de Jolt qui le secouait, tous étaient éveillés sauf Jada qui ronflait bruyamment.
Les lames étaient tirées et Iro affirma entendre plusieurs créatures venir à leur rencontre, se que le prêtre, dont c'était le tour de garde, confirma avant de prendre une flèche primitive sur l'omoplate, laissant par chance une plaie superficielle.
_"Ghwaaaaaaar! Les kobolds!" rugi Jada en brandissant sa béquille.
Loch soutint son compagnon tandis qu'il se pansait lui même, tenant sa lame dans sa main gauche, Iro incantait et offrit à tout le groupe une lumière se muant déjà dans les lueurs de l'aube.
Les bêtes étaient bien plus proches qu’il ne l’aurait espéré…
A découvert et dévoilées, elle sautèrent sur eux, Uther partant en avant trancha une tête, Neyna en abattit un qui courait dans le dos du vieillard occupé à assommer l'un de ses assaillant.
La jeune fille pris son épée et se jeta dans la mêlée, décrivant plusieurs cercles sur elle même et bondissant gracieusement, elle abattit trois des créatures, atterrissant sur le sol accroupit tandis que l'un deux, en retrait, plus grand et mieux équipé bondit sur elle, terminant son saut sur l'épée de Loch.
Embroché par une fente parfaite, tandis que deux survivants Kobolds battaient en retraite…

_"Tu peut continuer ?" demanda Uther faussement inquiet pour Jolt, n'attendant pas la réponse pour presser les autres de partir, craignant une nouvelle attaque plus armée…


La route repris, et dans les lueurs matinales les chutes s'offrirent à leurs yeux…
Immenses, une centaine de mètres sur lesquels tombaient vertigineusement les eaux du fleuve et torrent Duntwhorse.
L'ascension fut rude mais bien plus motivée, la traversée se faisait proche.
Le vent cessait à l’abri de la cascade, et les rapides s'étalèrent devant eux.
Tous ensemble, ils avancèrent dans le courant qui leur battait les chevilles.
La largeur du fleuve représentant plus d’une dizaine de mètres, ils prirent milles précautions à la réussite de leur entreprise.
Il furent à mit chemin lorsque une flèche tomba dans l'eau à quelques mètres de Jada.
Neyna tira une seconde fois son épée, tenant à deux mains la garde de l'arme, enserrant le pommeau ornée de sa pierre de lune.
Un, deux, Six Kobolds se présentèrent, Loch et Uther s'élancèrent à leur encontre, même le vieillard les accompagnait en beuglant à cloche-pied sur sa jambe valide.
Soudain, le reste de la bande apparu, une trentaine dont les arcs devinrent soudain meurtrier, Un carreau siffla dans l'air, abattant un unique ennemi…

_"Courez!" Hurla Uther déjà aux prises avec quatre assaillants.
La jeune fille, le diablotin et le prêtre ne demandèrent pas leur reste, tandis que le trio belliqueux prenait ses jambes à son cou, les rattrapant.

Une flèche claqua dans l'eau derrière Loch alors qu'il s'approchait des chutes, baissant le regard il vit les créatures le poursuivant, effectuant un brusque arrêt pour en réduire le nombre, coups de pieds et de lame en travers des corps…
Bientôt rejoint par Jada, il accompagna le vieillard au bord des chutes, Iro, Neyna et Jolt avaient disparu, ils se retournèrent sur le soldat qui leur criait de sauter.
Loch vit de haut ce qui l'attendait, la hauteur accentuée par la perspective du lieu.
"Ce n'est pas si terrible que de sauter des murailles de Windelis" s'efforça il de croire alors que le doute l'envahissait.
Le vieil homme, lui, fut plus vif à réfléchir, ou peut être ne l'avait il pas fait, dans un bond illustré d'un comique "Yha-Hou!" Il empoigna la chevelure noire de son jeune compagnon le faisant basculer avec lui…

Les roches et la brume au pied de la cascade s'approchait, tourbillonnant il fit face au ciel, voyant le chevalier plonger et déployer ses ailes sur toutes son envergure.
Sachant qu'il n'aurait le temps de les attraper tout deux il tendis la main.
Le séraphin expérimenté à de telles acrobaties tomba comme une pierre, débutant une descente en piqué il attrapa le vieillard par le deux mains, se détournant du jeune garçon, lui adressant un dernier regard.
Pendant une fraction de seconde, les yeux dans les yeux, Loch vit toute la haine que l'homme lui portait, et compris qu'il n'aurait plus rien à attendre de lui…
Sa stupeur se mua en colère, en chute libre, il se laissa tomber, ne voyant que faire et sa fin arriver.
Le séraphin battait de ses ailes blanches et regagnait les hauteurs, les brumes recouvrirent sa vision.
Loch ferma les paupière, attendant le choc avec l'eau, où la pierre.
Déjà le contact froid de l’écume l’assaillait, le bruit alentour était assourdissant…
Il sentit sa chute changer brusquement de direction alors que quelqu'un l'attrapait et le menait dans un envol plus horizontal.
Il quitta le contact froid et humide de l’eau, pour s'offrir à une étreinte d'une extrême douceur
Deux ailes blanches battaient gracieusement, il enserra la jeune fille qui le portait à présent sur la berge.

Neyna le laissa s'asseoir, tout tremblant, et heureux de sa survie, il faisait face à la séraphine qui ne jugea nécessaire pour le moment de rabattre ses ailes.
_"Je...Je vais bien!" lâcha il au prêtre souhaitant l'ausculter alors que son familier lui sautait au cou.
_"Nous avons tous vu!" dit elle d'une voix douce et assurée, ne prenant aucunement compte de la stupeur du jeune garçon.

Uther les rejoignit, posant Jada et se posant lui même, il commença une phrase mais stoppa ses paroles en soutenant le regard de ses compagnons, ainsi que les pupille dorée imprégnée de haine du jeune garçon qui se jeta sur lui.

_"FILS DE CHIEN! MANANT!! ENFANT DE CATIN!!!" hurlait il avant de se choquer au poing de l'homme et de tomber au terre, la mâchoire douloureuse.

Une série de grognement se fit entendre au loin, cachés par les arbres du lieu.

_"Partons!" conseilla le prêtre


_"Eeeeeeeeeet Bouuuum!"  Jada hurla en prélude à l'énorme détonation de la charge posée contre les roches qui volaient en éclat.
La traversée demanda cinq jours, le pont fut enfin abaissé et la compagnie pu reprendre son chemin alors que pointaient déjà les heures du soir.

_"Que t'arrive t'il gamin ?!" lança la naine cuisinière voyant que Loch ne daignais toucher à son assiette.
Un peu hâtive, la réponse ne convainc pas la femme habituée de cette attitude.
_"Rien…Rien!"
_"Rien!...Alors mange! Et tu me répondra ensuite!" lança elle en embarquant sa marmite et le laissait seul à ses pensés.
Il resta immobile, hypnotisé par les flammes du feu de camps, écoutant un brouhaha de discussions et de rôts reconnaissables de Bowhen qui venait de vider sa chope.
La lueur incandescente dansait sur son visage comme un masque rougeoyant, le brasier se reflétait dans ses yeux perdus, illuminant ses pupilles.
Sur sa gauche vint une présence, reconnaissable, il ne daigna pas tourner la tête, restant à son observation, un visage s'approcha de sa tempe.
Et dans un murmure, apportant la réponse à ses questions, Uther lui souffla dans un sourire grimaçant.

_"Je sais...Qui tu es...Fils d'Illufrit..."

#8 Tim

Tim

    Timinus


Posté 16 février 2005 - 18:15

Chapitre VII: L'anneau de Celadran

_"Femme elfe ne devrait parler de cette manière envers ceux qui lui sont supérieurs, supérieurs en nombre, et en force…"
_"Danëaled! Terraflyn…"

Issandia ne tenait plus, Ces immondes orcs apprendraient que l’on n’insulte pas impunément une magicienne du peuple Saun Daeden, d'un large geste, elle révéla l'origine du cliquetis de ses mouvements, une chaîne pendait lestement à son poignet, enroulée autour de son poing et son bras

_"Dame Issandia! Pas d'actes irréfléchis"
_"Les chevaliers d'Uther seraient ils tous aussi couards? "
_"Falbus n'a pas tort Issandia, parlementons! Je vous rappelle que nous ne sommes trois, et que nous avons quinze guerriers autour de nous…"
_"Cinq pour chacun Sullyvan! Cinq pour chacun…"

L'insultant orc fit quelques pas en avant, soutenant le regard hautain de l'elfe par ses deux immondes yeux.
_"Le vieillard ne se battra pas, et toi! Tu te rend sur le champs!"
Derrière lui, comme pour accentuer l'ordre de leur meneur, les guerriers hurlèrent et frappèrent à l'unissons sur leurs boucliers, il n'eurent pour réponse qu'un nouveau geste large et précis de l'elfe, lançant dans l'air sa chaîne qui par son lest s'enroula autour du cou de chef orc, et d'un autre fantassin placé trop en avant.
L'arme commençait déjà à étrangler l'abjecte créature, plusieurs orcs accoururent à l'aide de leur chef qui vomissait un flot d'insulte à la magicienne.
Celle ci ferma les yeux pour se lancer dans un long mais frénétique murmure audible que de ses longues oreilles.
_"Ohus theles !"
Ses cheveux flottèrent et se figèrent dans l'air, comme dressé par une force imperceptible, un grésillement se fit entendre et de la chaîne descendit un faible éclair bleu, à l'exception d'Issandia, chaque personnes ayant la peau sur le métal se dressaient soudain, les muscles du visage tirés, et les narines fumante pour ensuite tomber raides morts…

Elle tentait de répéter la même attaque, mais une flèche grossière manqua de peu son visage, lui obligeant un déplacement dont l’ennemi profita pour charger.

-"AHHHHHHHHHHHH!"
Un cri retenti dans leur dos, alors que la masse imposante de Bowhen ouvrait une brèche dans le cercle d'orcs, le brisant de l'extérieur...
_"Morrigan !" hurlait il de ouvrant sa large mâchoire balafrée, tenant épée et masse d'arme dans chacune de ses mains il écrasa un crâne, d'abord effrayés par cette vision, certains des ennemis reculèrent, mais la chaîne de l'elfe sifflait dans l'air derrière eux…
Se scindant en deux groupes, la troupe se lançât dans le combat.
Le fil de métal s'enroula autour de trois têtes, en prélude à l'inéluctable fin que la magicienne prévoyait pour ses "prisonniers"

Falbus trancha deux cous et continuait d'abattre son arme alors qu'une attaque portée à la jambe lui brisait le tibia tout en déformant son armure.
Une abjecte lame noire se trouvait maintenant plantée dans le flanc du guerrier, alors que d'un visage impassible il sépara en deux le corps de la créature qui venait de le blesser.
Il lança son large bras contre ses opposants, faisant valser deux orc et leurs assenant à chacun un choc fatal par la boule de métal de son arme.

_"Daelyn celeäden Dilus!"
_"Morrigan! Roi de guerre"
_"Pour Kheld!"

Les coups pleuvaient de plus belle, et l'armure du chevalier fut de nouveau déformée par un coup porté au torse, il ne resta bientôt plus qu'un seul orc sur pied, qui laissa tomber son équipement et s'enfuit a toute jambe.
Seule Issandia, valide, se lança à sa poursuite, mais la femme, plus entraînée à l'étude et au maniement des arcanes qu'a la course fut rapidement distancée.
Un cliquetis et un sifflement reconnaissable se firent entendre, l'immonde coureur tomba face contre terre.
_"Et pour Sélène..." acheva Neyna tout en baissant son arbalète.
Derrière elle, se tenaient une vingtaine de chevalier, ainsi que Cadille, Loch et Iro, à quelques mètres, encore en retrait le cortège avançait lentement sur la route.




_"Je ne vous savait point aussi douillet!" S'étonnait la prêtresse qui pansait la plaie du guerrier.
Jolt auscultait la jambe de Falbus en compagnie de Loch et du vieux conteur ainsi que Glurt plus agité que jamais.
_"Parle soldat!..."
Uther venait de faire une envahissante arrivée auprès des blessés s'inquiétant nullement de leur état.
_"Nous revenions de notre entretient, quittant le petit bosquet et cherchant à rejoindre la route, c'est dans un vallon que les orcs sont venus, Leurs pied n'ont pas foulés le territoire elfique mais ils sont parvenu à nous suivre discrètement, les nuages masquant le soleil et leur permettant une rapide avancée de jour, préparant notre défense le Sir Bowhen resta en retrait, caché parmi les arbres.
De notre contre attaque, aucun n'a réchappé."
Le capitaine leva les yeux voyant revenir ses hommes chargés de brûler les dépouilles des ennemis tombés, une fumée noire et épaisse s'élevait déjà…

_"Nous somme à présent à l'orée du bosquet, les elfes nous aut..."
_"Uther Monthels Delapierre est le bienvenue en notre territoire, ainsi que la troupe marchant sur ses pas. Telle ont été les paroles de Delaren, Tiönen, et Celadran, chefs du village dissimulé entre les arbres." Issandia se tenait droite sur la voiture de file, ombre presque transparente devant un ciel gris, couvert, et venteux.
Elle descendit du véhicule, et marcha lentement sur quelques mètres, s'arrêtant devant les arbres qu'elle contempla longuement.
Des chênes, peu de frênes, mais une grande quantité de pins dorés par la chaleur de l'été.

_"Dioleä dal cales" sa voix semblait s'élever plus haut que la normal, les sons de la langue elfique se changea en musique, s'échappant de sa bouche pour voler à travers les troncs.

Cinq archers sautèrent des branches, leurs vêtements portaient la teinte des aiguilles de pins, et leurs arcs étaient grands et droit, posé à terre certains atteignaient les épaules de leurs porteurs.
Leurs cheveux à la teinte brune mais éclairée étaient tirés et noué en arrière par de discrets diadèmes ou rubans solides.
Certain portaient des anneaux ou de petits ornements métalliques à leur oreilles tout comme, Bowhen, Neyna, Issandia, et quelques chevaliers.
Leurs vêtements étaient de cuirs et d’étoffes, protégeant tronc, épaules et jambes, sans pour autant entraver leurs mouvements…
Il avait le visage clair et les traits fins, leurs yeux en alerte passèrent sur tous les membres de la compagnie, les sondant d’un perçant regard. Ils avaient des allures de chasseur, de prédateurs…


L'un d'eux s'avança
_"Issandia delian cireal faladh"
_"Omeno Thish"
_"Yrch ?!"
_"Obeä yrch! Yrch Gelamen felen... Mellon ceärdes Thish..."

L'elfe auquel venait de s'adresser la magicienne affichait un profond sourire, et se tourna vers Uther

_"Pardonnez notre impolitesse Uther Monthels Delapierre, maître-séraphin, je suis Thish, envoyé de Tiönen a votre rencontre"
_"Guidez nous à votre village..."

Comme un seul corps, le cortège s'avança entre les arbres…





_"Il me semblais nager dans le sang, et au dessus de ma tête, je voyait chacun des coups portés me transpercer, je devenais chacune de vos victime et vous me sembliez mon..."
_"Dis le!"
_"...Non!"
_"Dis le!"
_"Mon...Monstrueux"
Loch posa sa main sur la tête de son familier
_"...Et encore maintenant je sens le lien d'argent plus fort que jamais... Je veux tirer un trait sur cela, tu m'as offert la vie si l'on puis dire, et pour cela, je ne pourrais jamais assez te remercier, mais en contrepartie, tu as vu des choses que tu n'aurais jamais du voir, et des cris que moi seul aurais dû entendre… Et dont je ne veut plus que tu te souviennes…"
Le diablotin laissa tomber ses oreilles sur les cotés de son crâne, Loch, lui, se plongea de plus belle dans ses pensée.

Pour Iro, l'épreuve était la plus difficile, et jamais leurs esprit n'auraient dû être liés, encore maintenant, les souvenirs ressurgissant du charognard tombait dans la mémoire de son familier, était-ce cela? Se lier? Voir la créature que l'on aime le plus au monde souffrir d'une douleur illégitime? Etait-ce le prix à payer pour qu'il eu goûté aux joies d'une vie sous le jour et le soleil ?
Loch se dégoûtait, où plutôt il détestait ce qu'il était, et celui qui en était responsable, le maître du mensonge, Nirnathis, mais bien qu'il en fût inconscient, seul les souvenirs du "Corbeau" lui laissaient un goût amer dans la bouche…

_"Nous arrivons"
Le jeune garçon eu un sourire en coin, malgré les épreuves, Iro était plus insouciant que jamais, et s'émerveillait à la vue du village elfe, surgissant entre deux larges troncs résineux.

Un regroupement de petites clairières, bordé d'arbres vieux et solides, dont les branches portaient plusieurs plates formes soutenant de petites huttes au lignes courbes, l'herbe était verte et douce au centre du village, et il fut demandé à ce que les voyageurs retirent leur chausses et que les attelages reste en dehors de la place.
Malgré les quelques aiguilles de pins tombées sur la périphérie de l'endroit, le sol était moelleux et son contact agréable.
Même Brecla, pourtant réticente à la visite du bosquet reconnue l'endroit magnifique, ils leur semblèrent que le ciel s'était découvert lors de leur courte traversée du bois ceinturant la commune, en effet, dans un ciel bleu d'azur brillait l'astre de Kheld, le dieu lumière.
Aux chants des oiseaux et animaux sauvages, il arrivèrent devant une grande battisse de bois posée sur la terre, trois elfes ainsi que leur escorte vinrent à leur rencontre alors qu'Issandia s'avança, devançant la compagnie.

Elle s'inclina face au trois personnages, Deux hommes et une femme…

Tiönen était grand, et paraissait le plus âgé, son visage montrait la fermeté et la sagesse qui sied d'habitude aux vieillards, il portait les cheveux courts, sur un habit blanc et ample et une fine couronne blanche autour du front, Delaren portait un habit vert, taillée pour le combat et le mouvement rapide, la femme était la cheftaine des archers, ce qui étonna plus d'un chevaliers, ses cheveux était noués en une longue tresse et son visage magnifique, bien qu'une cicatrice récente en traverse la partie droite accentuant son regard perçant, un faucon siégeait sur son épaule.
Celadran portait le même habit que son aîné, ainsi que plusieurs ornement, une croix pendait à son cou.

Issandia, inclinée en signe de respect salua
_"Deh fleäras omen mellon. Fheres Seraöphen Uther ish..."

Tiöden l'invita à se redresser avant de s'incliner lui même

_"Olfen Issandia"

La magicienne se tournait vers le capitaine
_"Il s'agit de Tiöden, le roi elfe de ce pays, soyez respectueux…"
Le séraphin s'avança, déployant lentement ses ailes, les rayons du soleil virent les frapper et elles s'illuminèrent sous leurs yeux, faisant afficher un large sourire sur le visage du monarque.

_"Uther, fils de lumière est salué de tout les elfe de Tiöden, fils de Telhen, l'asile lui est accordé en nos terre aussi longtemps qu'il le désire…"
_"Nous ne resterons que quelques jours, mes hommes ont besoin de repos, et deux d'entre de soin, blessé par les orcs que vous laissez passer devant vos yeux sans oppositions"

Plusieurs soupirs d'étonnement s'élevèrent parmi les chevaliers.
_"Imbécile" souffla Neyna pour elle même.

_"Ces yeux guideraient une flèche entre les votre pourvu que l'ordre m'en soit donné !" Delaren venait de faire un pas aux cotés de son roi.
_"Onhosh iëlha Delaren" dit le roi, calmant la jeune femme. "Uther voit sans doute dans notre village un avant poste de la guerre d'Austherk, Les orc sont les ennemis des elfes des bois, mais nous ne gâcherons de munitions sur leur abjecte peau si ils ne pénètrent point notre territoire, devant votre regard se trouve le voile de la guerre, car ce bosquet abrite bien plus que simple armée, les arbres sont hauts, ce sont les maisons de mon peuple."

Les têtes se levèrent, distinguant aux cimes autant de bâtiments qu’aux racines. Des murmures étonnés se firent entendre, les maisons semblait avoir surgit de nulle part, soudainement apparues d’entre les branches…

_"Uther demeurera en ces lieux autant que nécessaire, qu'il se repose, et viennent nous conter la raison de sa route au plus tôt..."




La pipe de Loch s'éteignait, Bowhen qui demeurait jusqu'alors à ses cotés, sur une roche jonchant le sol l'avait quitté pour dormir, déçu par le maigre repas elfique, ainsi que l'alcool servit, douce liqueur que le jeune homme portait à ses lèvres.
Loin devant lui, suivant le mur d'arbres, Neyna marchait lentement, les rayons d'une lune partielle virent la frapper, et loch crut voir en son dos les deux ailes immenses et blanches de la séraphine.
Il se leva et marcha un moment, se tourna vers la haute cité elfique brillant d'une lueur dorée.

Dans l'herbe il s'allongea pensif, l'astre d'argent le dominait ainsi qu'une myriade d'étoiles dans la voûte sombre du ciel.
Il se redressa pour boire de nouveau, Iro s'approchait et vint le rejoindre, ils restèrent un moment, là, sans un mot, une petite brise caressant leurs visages, et balayant les sombres mèches de Loch.
Les lampes des "appartements" de ses compagnons s'éteignaient peu à peu, lui, tentait de déchiffrer les brides de phrase qu'il entendit d'Uther alors qu'il tentait d'en apprendre d'avantages que les bruits courus dans la compagnie.
Seul deux nom furent parfaitement audibles, "Nirnathis", la cigogne, qui glaça un instant le coeur du jeune garçon, et "Loch"
"Qu'est ce que le séraphin avait pu conter sur lui ?" cette question le torturait un moment.
Iro s'était endormis...
Son maître s'allongea un moment, ne trouvant le sommeil...

Il leva une main vers le ciel, ouvrant la paume aux étoiles.
_"Cabeth eth ouda" souffla t'il…
Il sentit sur ses doigts les serres du corbeau invoqué, avant que l'oiseau ne s'envole en direction du village, il lui vint l'envie de le suivre…


Le corbeau se posa sur une branche surplombant l'un des escalier principaux du village, large et praticable, loch l'emprunta, étant maintenant lui même suivit par l'oiseau qui se posait sur la rampe extérieure de l'édifice, croassant quelques fois au passage de l'apprenti invocateur.

L'ascension était lente mais facile, il atteignit bientôt la cime de l'arbre qui le portait, large plate forme rejoignant l'autre par un pont de boit plat.
Loch l'emprunta, s'arrêtant à mi-chemin pour contempler une fois de plus la déesse Sélène, malgré l'altitude le vent ne soufflait pas, Loch regarda un moment l'horizon lointaine, avant de baisser le regard et juger du vide sous ses pieds.
La hauteur était vertigineuse, peut être autant que celle des Arelins, les chutes de Duntwhorse, Une impression de plénitude l'envahi, il joignit les pieds, et lentement, écarta les bras, il resta dans cette posture un moment, se laissant frapper par une agréable brise porteuse des sons nocturnes, et peu à peu...Se penchait en avant…

_"Crôâââ"
Le cri du corbeau l'arracha à ses songes.

_"Ce serait dommage..."

Derrière lui, abrité par le tronc, se tenait Celadran, Le regard de loch se fit sombre.

"Je suis accompagné de ton familier, Iro, qui peine en ce moment à gravir les derniers mètres"

Fatigué et voletant grâce à une paire d'ailes démonesques, semblable à une chauve-souris, il rejoignit son maître alors qu'elle disparaissaient dans ses omoplates à la manière des séraphins, Loch, habitué à voir voler son familier attendait d'autre parole de l'elfe.

Un hibou gris venait de se poser sur son bras, enserrant le tissu blanc de sa manche.
_"Je suis Celadran le troisième, le mage aux cinq familiers"
_"Etais-je censé le savoir ?"
_"Nullement, je m'en venait simplement quérir de l'état de ta liaison"
Les yeux du jeune garçon se relevèrent vivement, l'elfe sourit "Je ne me suis pas trompé" Le hiboux vint se blottir contre son visage, faisant tomber dans sa main un petit anneau.
Simple tresse de cuivre, d'or et d'argent.

_"Orena Shyl thuïs
Fellom ceähs thund, diles dilus morgosh
Omena mellon Ceähs diles

Maître et familier,
Tout deux liés, erreurs passées.
L'anneau brillera, la preuve de votre haut fait touchera..."

Il s'avança "Accepte mon présent, et laisse moi t'aider, quoi que tu soit"
Loch ne bougea pas, l'homme presenta l'anneau et le pria de lui tendre la main.
Il posa le bijou dans sa paume, l'effleurant légèrement.

Je tue!
La faux!
Le sang!
La nuit!
Je tue!
Je suis le corbeau!
Le monstre
Je tue!
Je déchire la chaire!
Je tue!

Tous ces messages parvinrent en une seconde dans l'esprit de l'elfe, qui dans une expression de stupeur recula de quelque pas.

Loch n'avait pas bougé, gardant l'anneau dans son poing qu'il ferma lentement.
Ces images, il les avait sentit se partager dans la vision de l'elfe.
Celadran venait de faire tinter le lien d'argent, il le savait, et contemplait sans un mot la réaction de l'elfe.
_"J'accepte votre présent, Celadran mage des cinq, je suis votre éternel débiteur…"

#9 Tim

Tim

    Timinus


Posté 16 mars 2005 - 17:39

Chapitre VIII: Sens le vent...


Sens le vent, Sylph, qui t'entoure, tourbillonne, fait voler tes vêtements, tes cheveux, qui porte les sons, qui apporte les humeurs du soir . Le vent léger, libre, vif et rapide qui fait tanguer la branche qui te soutient.

_"Moi je dit qu'il tiendra moins longtemps que Bowhen!..." Ghawen, chevalier fier venait de bafouiller sous sa barbe blonde.
_"Il à pourtant un meilleur équilibre, Je met cinquante qu'il tiendra au moins deux heures…"
_ "Pour sûr ahah ! Bowhen est tellement large que c’est un exploit d’avoir tenu si longtemps… "

Sens l'arbre, Drya, qui te porte, qui croie avec le temps, qui abrite la vie, qui est la vie, il est grand, droit et majestueux, il est sage comme un vieillard, et fort comme un colosse, son sang est sève…

_"Hihi! Badaboum Loch! Badaboum! Comme Bowhen!"  Jada, Glurt sur ses épaules, venait de placer deux petites bourses, l'une de monnaie, l'autre de poudre, ainsi qu'un trio de bâtons de dynamite

Sens la terre, Dhors, la terre d'où émerge la vie, la terre qui reprend les morts, la terre qui soutient l'arbre, la terre à l'opposée de Sylph. Elle est riche et pauvre, elle prend l'eau et rend le végétal.

_"Il tombera! Il faut être réaliste les gamins! Loch n'est pas un guerrier, et je ne connaît personne qui puisse tenir bien longtemps perché là haut" Brecla venait de poser quelques monnaie sur le tas, s'abritant sous le auvent d'une tente, observant le jeune garçon. "La magie que ça s'appelle! Se geler les miches en pleine nuit et sous la pluie, merci bien!"

Sens la pierre, Crog, la pierre inerte et solide, la fondation du monde, plus dure que l'acier, plus solide que le fer. La pierre sous la terre, la terre sous toi.

_"Je vous ai entendu Brecla!"
_"...Et les yeux bandés, en plus"

Sens le minéral, le métal, Dilén, l'enfant de la pierre, le fils de la roche, l'or, l'argent, le cuivre, l'étain, et le cuivre.
Sens son jumeau, Cilàn, sens le cristal, le diamant, le rubis, l'opale, le saphir, et l'émeraude

_"Il est à combien?"
_"Bientôt une heure!"
_"Non! Je parlais de la mise..."
_"10 contre un à peu près, gamine!"
Neyna leva le regard vers l'arbre, la silhouette du jeune garçon se dessinait derrière un quartier de lune comme une ombre noir traversant le disque blanc
_"J'en met deux cent" lâcha elle en laissant tomber une bourse remplie.
_"Tu met tout ton argent à ce que je vois… De quel coté ?"
_"Il tiendra!"
_"Libre à toi! Mais écoute une naine habituée à flairer les bonnes affaires, tu fais une grossière erreur"
Plusieurs rires s'élevèrent dans le campement.

Sens le feu, Frà , Le feu qui consume l'air, qui consume l'arbre, le feu immatériel, le feu éthéré, le feu qui prend la vie, le feu qui donne la vie, rouge et chaud, la flamme au sommet de la chandelle qui brûle ta main, la main qui la protége

_"Je met cinquante aussi"
_"Et de quel coté Sir Sullyvan?"
_"Le petit tiendra"
_"Encore un imbécile" répondit la naine, "Hey! Jolt! Cadille! Venez donc miser..."
_"…L'ordre nous l'interdit madame!" répondit brièvement le prêtre.

Sens l'eau , Naya, Libre comme le vent, elle cours les ruisseaux, elle coule sur ta peau, et tombe du ciel dans un crépitement agréable, L'eau forte et puissante, l'eau calme et douce, l'eau qui s'infiltre en terre, l'eau qui tue le feu, l'eau qui donne la vie.

_"Et vous dame Issandia? Vous ne pariez pas? Pour votre apprenti ?"
_"Les exercices de Loch et de Bowhen n'ont rien d'un jeu pour moi Ghawen…"
_"A votre guise....Et vous Seigneur Uther? Seigneur Uther..."

Sens la lumière, Arthrek, La clarté devant toi, la flamme, la lumière qui guide tes pas et mène le pèlerin à son foyer.
Sens les ténèbres, Ogrimar, Le sombre derrière toi, le chaos, le néant qui efface le sentier et détruit la vie.

_"C'est vraiment la totalité de ton argent que tu mise petite? Tu es sûr?
_"Je ne me fait pas d'inquiétude"
_"Et bien! Cela m'arrachera le coeur que de te ruiner gamine!"
_"Je ne vous croit pas Brecla! On dit que les nains n'ont point de scrupules lorsqu'il s'agit d'une affaire d'argent"
_"On dit aussi que les petites sottes devrait réfléchir avant de ne plus avoir de quoi payer sa présence en la compagnie"
_"Elle nous paiera avec ce qui lui reste!" Lâcha Freth, claquant les fesses de la jeune fille en riant grassement"
Elle n'eu pas à lui demander d'enlever sa main, le soldat s'était levé promptement dans une expression de stupeur
_"Ah! Voila qu'il tombe!"

Loch venait de se rattraper in extremis à son perchoir, serrant la chandelle entre ses dents

_"Il à perdu!" s'exclama Brecla
_"Non! Il perd si il pose le pied à terre ou si la chandelle s'éteint" précisa Iro amusé de la déception de la naine

L'apprenti magicien tourna sur lui même, le corps pendant dans le vide, dix mètres au dessus du sol, dans un effort, il avança jusqu'au tronc, et dans sa cécité palpât l'écorce et y trouva plusieurs prises et autres branchages.

Sens l'arbre, sens l'eau, sens le vent, sent le feu...

Sens la magie, Daelyn, déesse et maîtresse des arcanes, fille de Kheld, elle régit la force mystique, la pierre sous la terre, la terre sous l'arbre, l'arbre sous le feu, le feu sous l'eau...


Le cahot de la charrette, la lumière du ciel face à toi, les voix tout autour, tu t'éveil enfin, surprenant le vol d'un oiseau de proie haut dans le ciel, planant sur les vents chaud de l’été…

Près de toi Sullyvan, il te salue en tirant le bord de son grand chapeau et mordillant sa pipe, le tintement subtil des pièces qu'il compte devient une douce mélodie…

_"Maître! Maître!" Iro excité et le sourire jusqu’aux oreilles sautait sur le jeune garçon, lui tirant les vêtements de ses petites mains tentant de le faire se redresser. "Il faut que vous voyez ça!"
_"Quoi?"
_"Ca!" Criait il en montrant du doigt la direction que prenait le cortège.



Deux ou trois kilomètres de long, des naseaux grands comme une maison, et des crocs comme des arbres, un immense dragon pétrifié gisait au beau milieu de la plaine vallonnée d'Austherk, Sur son flanc, et constituée du même matériaux, s'étendait Vha' Leshu, capitale du royaume, séparée en deux partie par l'ombre d'une aile surplombant la cité.
Alors que le château, seule place forte de la ville trônait sur la tête du monstre comme une couronne sur la tête d'un roi...
Vha' Leshu n'avait pas de murs, mais trois portes symbolisée par trois arches de roches grises d'ou partait trois routes fréquentées.
Bien qu'elle fut moins étendue que Windelis, elle était la plus impressionnante, sans doute par l'atmosphère "plus vivant" quelle dégageait, mais aussi par le symbole qu'apportait l'imposante créature.

_"Et le jour où il se réveille?" demanda Neyna nullement impressionnée par la sidérante vision.
Plusieurs rires se firent entendre
_"Tu n'connait point Sierron petite ?"
_"Il est mort..." coupa l'érudite Issandia,"Sierron fut tué par Kheld alors qu'il se rebella contre le monde et la lumière, tentant d'y imposer un règne de destruction"
_"Sierron ?"
_"Haha! Laissez la donc, dame! Elle sera bien la seule à ne point connaître l'histoire..."
_"TAISEZ VOUS VOUS AUTRES! Voila notre comité d'accueil! Tachons de faire bonne figure!" Hurla soudain Uther, tuant du même coup toutes les conversations environnantes.

Cinq cavaliers s’approchaient, accompagnés d'un porte-étendard tenant son pavillon haut et droit comme le mat principal d'un navire, le tissus représentait un dragon brodé de fil d'argent, noyé par le tissus d'un jaune flamboyant.
Les montures était moins élancée que celles de la compagnie, mais plus fortes et robustes, taillés pour le combat et non pour la vitesse, chacun des cavaliers était pourvu de protections en mailles et chevauchait la tête nue, alors que seul leur capitaine arborait un casque d'acier sculpté, représentant une gueule de lézard ouverte enveloppant la totalité de son crâne, le visage était totalement nu.


_ "Vous pénétrez les environs de Vha’Leshu, votre situation dans ce pays nous appartient, quel est votre nom ? "
_ "Uther Monthels Delapierre est mon nom, envoyé du Dauphin Rophelus en mission pour Windelis, votre allié, nous demandons asile en votre ville afin de continuer notre voyage après quelques jours de repos"
L’officier posa un pied a terre, souriant et s’inclinant un instant.
_ "Veuillez me pardonner Sir, il est vrai que la rumeur de votre venue nous fut communiqué, mais comprenez qu’une troupe armée s’avançant vers la cité… Surtout en cette période de trouble… Kheld Gracias ! Vous n’êtes point envoyé de l’ennemi… "
_ "Paix ! Escortez nous plutôt et annoncez nous à votre suzerain "

Ainsi entra la compagnie d’Uther en la capital d’Austherk.
Les édifices haut de plusieurs mètres formaient d’étroits couloirs donnant sur des places bordées de bâtisses de moindre hauteur, siégeant autour d’une fontaine, ou de l’agora principale, lieu d’échange, de commerce, grand marché de la cité surplombé par une haute bâtisse, temple à la gloire d’Aurum, dieu des festivités et du commerce.
A la limite d’une ombre portée par l’aile rocheuse du dragon, couvrant quelques quartiers de moindre cachet, blotti au creux de l’ombre, et faiblement illuminée, trônait le siège des artisans, des badaux, des mendiants, voleurs, roublards, et autres gens de l’ombre.

_ "Le to… Tonnelet percé " Annonça Bowhen en lisant avec difficulté l’enseigne de l’auberge qui les accueillerait pour un temps.

Le propriétaire de l’établissement, un petit homme grassouillet, le visage rougis par un travail et une dégustation amoureuse de la bière écarquilla les yeux, une vingtaine de personnes venaient de prendre place dans la grande salle de son auberge, l’air farouche pour la plupart bien qu’ils fussent habillé de façon civile.

_ "Hola tavernier ! Met une chope de ce qui coule hors de tes tonneaux pour ma soif ! " Le guerrier venait de poser sa massive carrure sur le comptoir, ainsi que quelques larges piécettes face à l’homme qui roulèrent dans de petit bruits métallique.

_ "Mes hommes ont soif…Une chope pour chacun" annonça Uther répétant le même geste.
_ "…Ou…Oui…Oui oui oui ! Fort bien ! Oui ! Tout de suite messeigneurs ! " Répondit l’homme appelant à l’aide ses cinq employé, nains pour la plupart…

Quelques instants passèrent durant lesquels les soldats et chevalier d’Uther dégustèrent leur boisson dans un tumulte de conversations mélangées. Devant les fenêtres rendu presque opaque par la crasse qu’elles portaient, passaient un va et viens continuel de citadins de tout genre et de toutes races.
Le jour se fit brusquement dans la salle mal éclairée, alors qu’un chevalier resté dehors ouvrit la porte et alla dire quelque chose au chef des paladins.
Ce dernier resta pensif, puis congédia l’homme le priant de prendre place au coté de ses camarades.
_ "Allons vous autre ! Gheletav, le roi de ce pays souhaite ce soir rencontrer la compagnie, Je n’ai point besoin de vous le dire, mais soyez dignes des insignes que vous portez, vous représentez Windelis, aussi soyez droit et juste en cette ville jusqu'à votre retour ce soir, ici même, ou nous prendrons départ pour le chef de Sierron "

Quelques rires et acclamations se firent entendre sauf de la part de Bowhen trop occupé à conter ses faits de guerre à deux personnes passablement imbibés bien que l’heure ne soit point tardive.





Il y avait un puit sur la place Garos, un simple cercle de pierre, couvert par un toit de chaume, assis sur le bord de la construction, à coté du trou noir et béant, Loch s’occupait vainement, observant Iro qui goinfrait de sucreries ainsi que la bruyante populace qui s’affairait autour de lui.

Le peuple était joyeux, et pourtant le pays était face à la guerre, il se souvint de Windelis, rare étaient les sourires qu’il surprenait, avant qu’ils ne se muent en d’autre expression plus laide à son encontre.
On disait Windelis plus vivante la nuit que le jour, et pourtant la ville était bien morte, tout comme les terres alentours, la puissance du pays avaient elle décliné en peu de temps, ou la Cigogne l’avait elle fait mourir à petit feu ?
Là bas, c’était une guerre contre Nirnathis, et ici…

_ "Je vois que Iro profite de ta part "
Il sortit de ses pensés, et leva les yeux sur un autre sourire, celui de Neyna, l’expression se fit réciproque sur le visage du jeune homme.

_ "Je ne suis pas sûr de l’avoir gagné, je n’ai pas joué "
_ "Mais c’est grâce à toi que je pus doubler ma mise, pense simplement qu’il s’agit du juste paiement de tes services… "
_ "Si cela te convient… "
_ "Et ne reste pas à coté du puit, les trous d’eau hantés par les basilics sont légions par ici…"

Il se releva brusquement, un peu paniqué, avant de demander se qu’était un basilic, Neyna sourit de plus belle riant presque de sa farce.

_ "Une créature du diable, mais ce puit est utilisé jour et nuit, peut être en est il désert"» répondit elle en riant, voyant le regard de Loch qui venait de comprendre la plaisanterie.
Elle s’éloigna, l’invitant à le suivre, à travers un flux continu de passants et commerçants chargé de paquets.
Iro sur l’épaule, il la rattrapa enfin devant une échoppe quelconque, et tous trois reprirent leur chemin à travers les rues pavées de la ville.
Les chemins étaient pleins de monde et parcourir une dizaine de mètres prenait parfois plus d’une minute, l’effervescence était omniprésente, seul sur le chemin des gardes s’écartaient les passants, et même un chien chapardeur poursuivit par un boucher furibond.
L’équipement des gardes était relativement limité, de simples vêtements de cuir, recouvert par une cote de mailles frappée du blason de la cité, symbole qui se dévoilait aussi sur un ruban noué à la garde de leurs épées, longue et fine, ainsi que sur un étrange objet, fait de bois et de métal, long de plusieurs pieds et à l’aspect familier, Loch se souvint d’un homme porteur d’une arme semblable à Windelis, le soir de son acte de clémence envers le prince du pays.

Il passèrent par un tunnel bordé de sculpture sommaires et frises anciennes avant d’émerger dans les vieux quartiers, baignés d’ombres, éclairés par quelques braseros huileux, le brouhaha laissa place au silence, et à quelques voix lancée comme des suppliques à qui voulaient les entendre.
Les pavés disparurent pour des chemins de terre, la où s’asseyaient les mendiants, borgnes et édentés, alors que sans même les regarder passaient plusieurs personnes au faciès mauvais.
En quelques mètres l’ambiance s’était transformée au point que le changement les étonna tout trois.
Iro laissa même tomber de sa bouche un morceau de sucre qui roula à terre avant d’être saisit par une main crispé et noir de crasse, son propriétaire considérant son larcin comme un véritable trésor.

Loch ne su jamais si le reste de la bourse contenant les friandises fut rangée ou donnée mais une chose sûre, Iro venait de perdre son appétit.
Des bruits métalliques se firent entendre alors qu’ils avançaient dans les bas-fonds, une nouvelle place dévoilait le lieu de travail d’un forgeron et d’un cercleur de tonneaux.

_ "Albi ? " Le ton étonné de la voix de Brecla se fit entendre dans leur dos, se tournant ils purent la voir face à un autre nain, qui jusque là affichait une mine presque réjouie
_ "…Salut, Brecla… "
_ "Albi ! " Albi les mains gauches  "
_ "Moi aussi je suis content de te voir, Brecla, le temps fut longs n’est ce pas ? "
_ "AH CA ! Oui le temps fut long, et il ne m’a pas fait oublié ton méfait vil coquin !...ALBI ! ALBI REVIENS ICI ! TOUT DE SUITE ! "

_ "Elle est impitoyable…" lâcha Neyna voyant la vieille femme s’éloigner à la poursuite du fuyard disparaissant dans une rue sombre et serrée.

L’atelier du forgeron donnait sur une grande artère soudainement éclairée par le retrait d’un nuage masquant le soleil, ses rayons filtrant par l’une des multiples trous dans la « peau » de l’aile du dragon, venant frapper un bâtiment, l’illuminant intensément l’espace de quelques secondes.
Ni riche ni pauvre, ni discret ni imposant le temple Sélénite de Vha’leshu…

La journée passa vite, et bientôt vint le crépuscule et avec lui l’heure du rassemblement, quelque flambeaux allumées et sur une seule file la compagnie s’avança en serpentant dans les avenues maintenant désertes, en direction de la nuque de Sierron…

#10 Tim

Tim

    Timinus


Posté 10 avril 2005 - 15:01

Chapitre IX: Contes et nobles d'Austherk





_"Ô chant des ombrages, Ô puissant navire sur le rivage..."

Le ménestrel acheva sa complainte faisant tinter une dernière fois les cordes de son luth, ouvrant les yeux sur son suzerain, Gheletav droit et fier sur son trône à haut dossier, prenant bonne pitance du quartier de cerf qui constituait le plat de résistance du repas offert à ses hôtes.
Il se massa la tempe, le chant résonant encore dans ses oreilles, et réajusta le cercle doré sur sa tête ornée de cheveux d'or et grisonnants, il avait le visage carré, mâchoire prononcée par une barbe courte et blonde envahissant de façon ordonnée la moitié de sa face.

A sa droite, ses fils, Athetav et Ghetalan, les mêmes traits que leur père mais estompé par la jeunesse qui marquait les deux jumeaux en contraste avec leur géniteur, la ressemblance des deux frères était frappante de même que leur manière, il semblait aux convives que l'un conversait avec son propre reflet pendant des heures tandis que l'autre imitait les mêmes mouvement avec un court temps de décalage.

A gauche du monarque, la reine, un air hautin et un visage tiré par la fatigue, les cheveux en arrière par le poids d'une pourtant mince couronne laissant derrière son crâne une cascade de tissus soyeux.
Celle si observait avec intérêt les invités du soir, tout particulièrement Uther dont la rumeur voulait que le sang divins coula en ses veines
Les tables posées de telle façon à former un périmètre d'une trentaine de mètres au milieu d'une salle large et haute, éclairée par une myriade de chandelles et chauffée par un âtre puissant et immense, aux braises rougeoyantes et brûlantes...

Pas moins d'une cinquantaine de personnes étaient assises et se restauraient sans compter la bandes d’amuseur, jongleur et cracheurs de flammes qui s’activaient tous à la bonne humeur des convives , La totalité de la compagnie nomade, quelques nobles endimanchés multipliant de mièvres manières ainsi que quelques personnes de réputations diverses.
En offrant un morceau de viande au diablotin caché sous son siège, Loch remarqua Delaren la cheftaine elfe rencontrée quelque jours plus tôt au environs de la frontière, son regard toujours souligné de sa cicatrice soutenait celui d'Issandia qui elle même fixait sa compatriote, l'on eu dit que les deux femmes se parlaient par les yeux où la pensée, et échangeait ainsi un discours tout aussi profitable que des heures de tergiversations.
Non loin de l’archère elfe, un homme en armure mangeait rapidement, une simple moustache broussailleuse, et des cheveux coupés très court, le blason de la cité brillait sur son torse, Thibault Vranquel, capitaine de la garde laissait échapper ses inquiétudes à son souverains, quelques mots filtrèrent,  "front anéantit" "marche rapide", "piquiers et troupe au sol", "d’ici quelques jours".
Hormis le jeune garçon, il fut une autre personne qui prêta une oreille indiscrète au propos du soldat, Canithus Fhevux, archevêque de Vha’leshu dont le visage témoignait de maints années de sagesse et de loyaux services envers l’ordre qu’il dirigeait…

_ "Restaurez vous mes amis, il est un honneur pour Vah’Leshu d’accueillir la compagnie d’Uther"
L’intéressé leva son vers avec un sourire alors que l’un des notables questionna le ménestrel qui laissait déjà sa place à un trio d’artistes acrobates.
_ "Dites moi, jeune garçon, de quel chevalier parliez vous au milieu de votre complainte ? Si j’en cro… "
_ "Orglois Theratot dit "Le Pourfendeur" messire, Le héros d’Austherk celui qui entreprit maint voyages en les contrés les plus reculées et dangereuse de notre monde, Celui qui marcha sur le cadavre de mi… »
_ "Paix l’amuseur, l’homme dont tu parle est tombé, il y a de cela plus d’un ans"

Toute les tête se tournèrent vers l’homme qui venait de lâcher ces mots, Uther avait les mains jointes et le visage neutre de toute expressions, un silence de mort s’installa pendant lequel aucun mouvement ne fut entrepris, chacun scrutant le visage du séraphin cherchant à y trouver un indice indiquant une mauvaise plaisanterie.

_ "Sir Teratot fut adoubé de ma main, il est fort et vaillant, cet homme est l’ami de notre peuple, si comme vous le dites, Uther "Fils de lumière" le Hérault est tombé, je vous en demande le récit dans l’heure. "
_ "Sullyvan, s’acquittera de cette tache avec un meilleur maîtrise des mots que je ne saurais donner Sir… "

Lentement, le vieil homme se leva, tournant la tête  vers les deux convives face à face, il s’adressa au roi en ces mots…

_ "Que Monseigneur me pardonne et me le permette avant de faire le récit de tragiques évènements, il me vient le besoin de conter une autre légende de votre pays…
Cette histoire réchauffera sans doute les cœurs avant l’inventaire de périodes sombres propres à Windelis, de plus, il est certain de nos compagnons ignorant l’identité de la créature sur lequel votre maison repose, Monseigneur, je vous fait la requête de pouvoir ainsi combler leurs lacunes…"

Un léger sourire s’afficha sur le visage de Gelethav
_ "Soit ! J’accède à votre demande conteur, mais le chevalier Uther ne se dérobera pas, il prendra votre suite, car de sa bouche j’apprendrais les circonstances du trépas de notre Pourfendeur …"

_ "A l’aube de notre monde, alors que la lumière ne s’était propagée que sur l’attention des elfe et des nains, Kheld le dieu clarté se mit à la tache, créant celui qui dû guider et protéger les hautes gens et le peuple sous les monts…
Sierron…

Tout comme l’on façonne les hommes avec la glaise, les dieux entreprirent la sculpture d’une montagne, de granit et d’airain était Sierron, son cœur fût de joailleries diverses, saphirs et rubis.
Ces ongles, ses cornes et ses crocs furent fondus dans le fer et l’acier, tranchant comme le fil d’une lame.
Trois jours et trois nuits se succédèrent à la création du gigantesque dragon, à la fin desquels la bienveillante lumière y insuffla la vie. "

_ "Un instant conteur ! Erode, jeune ménestrel, reprenez votre place et accompagnez maître Sullyvan de votre luth. "

_ "Sierron se mû, et sous la carcasse de pierre se dévoila l’écaille, la chaire, l’os et le sang de l’animal, il regarda longuement celui qui se présenta comme son père, avant d’entrer dans une rage folle.

_ "Qui ose me donner une existence ? Me donner la vie. Qui se prétend plus haut que moi au point d’être mon créateur ? "

Khaludem, la sévère lance de Kheld transperça la tête du dragon, mettant fin à sa colère et à ses cris.
Le père des dieux ressuscita sa créature, la nommant et la maîtrisant de la voix.
De la colère de Sierron ne demeura que le souvenir de l’étincelant métal sur son chef, il se soumis…

Kheld ne pu se résoudre à laisser le jeune Sierron aux elfes, trop imprévisible la créature demeura auprès du panthéon divin, devenant un temps le gardien de l’abîme.

Et pendant un temps la rancœur du gardien s’estompa jusqu'à ne plus exister, Sierron observait chaque jour un cortège d’âme s’aventurant lentement vers le monde souterrain, fermant le passage à tout mortel et ombres perverses.
Et il vécut un temps, calmement et bienheureux…
Mais devenir le gardien des morts se résout à côtoyer la mort elle-même, Et l’Ankou, le faucheur de vie ne tarda pas à rendre visite au dragon.

_ "Me laissera tu entrer, Sierron ? Moi qui donne une raison à ton existence par les âme que je prend chaque jours… "

Sa première visite ne se fit pas sans violence, car l’animal n’offrit le passage au porteur de faux, mais patiemment, le fléau revint, encore et encore, à toutes heures du jour, car en ce temps là, la nuit n’existait pas et le repos n’était de ce fait pas permis pour le dragon.

Lassé, Sierron ouvrit les portes pour Ankou, ce dernier le remercia sous son capuchon, avant de s’aventurer dans le havre des morts. Ainsi plusieurs âmes furent reprises pour le compte de l’ombre, et certaines, les faibles et les innocentes détruites au passage de la divinité.
Kheld eu vent de la situation, et réprimanda sa créature, l’enchaînant au portes qu’il ne devait plus ouvrir, une nouvelle fois Sierron se tourna vers le père avec de mauvaises intention, avant de se voir condamner à l’exil.

Plusieurs temps passèrent durant lesquels la créature folle de rage chercha le responsable de ses offenses. Sur sa monture décharnée le dieu-mort se présenta à lui, en compagnie de
Jurolana, déesse de la perversion, le souffle ardent du colosse n’avait d’effet sur les os de son ennemi et pour une troisième fois, il se soumit.
Jurolana parla un temps avec l’animal, car sa force et sa taille intéressaient l’ombre originelle, Oratras antithèse de Lumière.
La mauvaise pensée  prit graine dans l’esprit de Sierron à mesure que les propos de la divinité lui venaient en tête comme un poison lent.
Sierron s’en retourna loin, tandis que les mauvaises pensées grandissaient en lui comme un arbre pervertit.

Oratras n’eu pas Sierron, car durant de longues années il ne laissa aucune trace de sa présence. Les saisons se succédèrent, et les nain virent le jour, ce avec la naissance de Sélène, le soir tomba, les elfes reçurent l’essence de magie, et les nains apprirent les secrets d’une force purent mise au service de leur peuple, les hommes apparurent, et une éternité passa, la guerre entre ombre et lumière faisait rage, l’un attaquant les créatures de l’autr.
Ce fut cet instant que choisis Sierron pour réapparaître.

De nombreux monstres ailées, puissants et solides comme le roc attaquèrent les paisibles contrées sous la domination de Kheld, sculptés grossièrement dans la pierres ils se nommaient "Gat’kazul" en langue naine, "Goshaf" en elfique, et tout simplement " Gargouilles" en langue commune, car elle était l’identique effigie gardiennes de temples…
La mort parut de plus belle sous les armées de Sierron, et la terre s’embrassa de son souffle.
Le panthéon fut encerclé par les flammes du monstre avant que le vrai maître se présenta.

Kheld rejoignit sa créature sur les plaines longue et plate d’une contrée vide, de leur combat s’élevèrent les montagnes et se creusèrent les vallées, puis enfin, la lumière purificatrice frappa le dragon le pétrifiant et le rendit à son état originel, depuis ce jour, Sierron gît sur le sol d’Austherk et son corps témoigne de sa folie.

C’est ainsi, que son armée de pierres se pétrifie au contact de la lumière, s’effaçant un peu plus dans l’oubli…"

Dans la salle le silence se fit alors que le musicien lançait ses dernières notes, Sullyvan fixa un moment le roi qui se targua lentement d’un sourire complice.

_ "Voila une bien belle façon de retranscrire les faits, maître conteur, je m’étonne que cette histoire demeure et perdure encore hors de nos frontières, les mythes ne parlent de Sierron qu’en rebelle, et les récits de sa mort on toujours été très vagues, mais il est maintenant une autre histoire que j’aimerais entendre, Seigneur Uther levez vous ! "

_ "Je n’ai pas l’art et la manière de maître Sullyvan, mais si tel est le souhait de Gelethav, fis d’Horton je me lancerait dans l’inventaire des informations que je possède. "
Il marqua une pause "Je suis Uther Montels Delapierre, Séraphin attaché au corps de garde de Windelis, et voila plus d’une année que je vis venir le héros Theratot dans les murs de la citée, à mes souvenirs l’homme eu bon accueil, sa réputation le précédait, il venait débarrasser la ville du deuxième fléau …"

Loch qui demeurait déjà attentifs au discutions de la tablée concentra toute sa pensée sur les propos d’Uther, sous lui, Iro lui-même avait cessé sa mastication dans l’espoir d’une meilleur écoute.

_ "Qu’est ce dont ? Ce que vous nommez le "fléau" ? " Demanda la souveraine
_ "Ce qui tua Theratot est une chose que nous appelions "Le corbeau" madame, la créature la plus meurtrière que créa la cigogne…
_ "Nirnathis ?"
_ "Nirnathis tiens depuis des années le siège, non pas de la ville, mais du pays entier, administrant ses opérations de la haute tour au centre du bois d’Illufrit qui lui fut offert alors qu’il servait encore de nobles idéaux, le nécromancien blanc tient toujours à sa botte de nombreux gobelins, plusieurs mages, espion, ainsi que les corps de guerriers enterrés dans une crypte sous la foret.
Mais cela n’était rien, attaquant le jour, le peuple ne vivait plus que la nuit, cela avant l’arrivée du Corbeau…
Sur le corbeau, les histoires diffèrent, les ivrognes parlent d’un monstre ailé, plumes d’ébènes, au bec d’acier et au serres dorée, tranchant la chaire de ses dents et buvant le sang de ses nombreuses victimes, le bruit couru qu’il fut un vampire, mais je peut vous dire, qu’il en est tout autrement.
La cigogne attaqua Windelis, alors que sa créature s’affairait à détruire petit à petit la lignée royale. "
_ "Lignée royale ? "
_ "Oui monseigneur, ne vit encore maintenant que le jeune roi Rophelus survivant de ses paires, il est le dernier héritier de la couronne encore présent dans le pays"
_ "Voila des heures bien sombres autour de nous"
_ "Oui mon roi, Mais je vous le dit, celui qui tua Orglois Theratot le soir de l’attaque n’était ni un monstre ni une chimère, mais l’ennemis de mon peuple, oui, Corbeau était du sang noir, du sang des néphilims, porteur d’une faux comme le dieu de la mort il trancha par trois fois le pourfendeur avant de s’en retourner à son maître…"

Un silence tomba lourdement, loch leva les yeux vers l’orateur qui le fixait du regard.

_ "Qu’est il advenu du corps ? " Demanda l’un des princes
_ "Il repose au cimetière de Windelis et ses armes ornent sa stèle."
_ "Voila une bien mauvaise chose, père dépêchez une troupe afin de reprendre Theratot, qu’il gise dans ses terres. "
Mais le roi ne répondit pas, il porta à ses lèvres une coupe d’or avant d’interroger de nouveau le chevalier
_ "Parlez moi de la Cigogne, il fut aussi l’allié d’Austherk avant la chute de sa raison…"
Les yeux d’Uther se plissèrent légèrement.
_ "Permettez que je donne la parole à une autre personne, quelqu’un qui réussi l’exploit de s’échapper des geôles de la tour Illufrit, un jeune garçon qui fut longtemps captif du nécromancien, Loch, lève toi mon garçon…"

Tous les regards se tournèrent vers lui, alors que se levant fébrilement il manqua de renverser l’argenterie devant lui.
_ "Parle jeune homme… "
Un temps qui lui parut infiniment long s’écoula durant lequel le cœur battant il chercha des yeux un échappatoire, car il le sentait, les regard sur lui se faisaient de plus en plus suspicieux, perçant sa peau et son corps pour y voir à travers, le regard inquiet de Neyna, Brecla, Issandia, Jolt et Cadille, le sourire d’Uther, et celui de Sullyvan, serrant sa pipe à long tuyaux.
Et le regard des autres, attendant une réponse de sa part…
_ "Ondres Nirnathis est le nom complet de celui que l’on nomme la Cigogne, et je passai quatre années dans les geôles de sa tour avant de m’échapper, quatre années durant lesquelles je pus l’apercevoir régulièrement, vieux et vigoureux, une longue et mince barbe blanche se fondant dans ses vêtements immaculés. Il est le maître du mensonge, et par milles artifices sait paraître plaisant à qui sera dupé, Je…"
_ "Loch ?… "
_ "…Monseigneur ? "
_ "Parle moi, Comment t’es tu échappé ?... "
_ " Par les cryptes…"
_ "Les cryptes ?..."
_ "Oui, alors que je…"

Il ne fini sa phrase, avec fracas une porte s’ouvrit, laissant place à un homme en armure.
_ "Monseigneur ? Roi Gelethav ?... I…Ils sont là… "

Thibault se leva et rejoignit une meurtrière.
_ "Comment on il pus s’avancer aussi vivement ? "

La réaction du roi ne se fit attendre, il se leva parlant d’une voix claire.

_ "AUX ARMES ! QUE L’ON METTE LES FEMMES ET LES ENFANT AUX ABRIS !... "

La panique fut pourtant soudaine, chacun se leva et sortit de la salle, de peur de se voir piétiné Iro sauta sur l’épaule de son maître.

_ "Seigneur Uther ? Activez votre compagnie, vous défendrez la citée…"
_ "… "
_ "Non je ne vous laisse pas le choix, ceci est mon ordre !... "







Loch était maintenant seul, descendant les marches d’un mince escalier en colimaçon, alors que ses compagnons rejoignait en hâte l’auberge du tonneau percé, une main lui agrippa l’épaule alors qu’il se trouva en présence de quelques un des chevalier d’Uther, le faisant se retourner, le visage du séraphin se présenta face à son regard.

_ "M’aidera tu ? Corbeau, à défendre cette ville et par la même à laver l’honneur qu’il te reste ? "
_ "Corbeau ? " Une voix interrogatrice s’éleva parmi les visages inquiet alentours.
_ "Mon honneur ne s’adapte pas à vos requêtes Uther…"
La poigne forte du paladin le souleva, le plaquant contre un mur.
_ "Ma patience à des limites… Ordure ! Et de nobles pensées me dictent de te laisser la vie, car tu peux m’être utile en temps voulu, mais je ne te cache pas… Que l’envie de laver le sang de tes victimes avec le tiens démange mon bras et ma lame"
Loch leva sa main, tentant de repousser le visage du paladin qui lui vomissait son monologue d’insulte, à la vu de ce geste il se recula vivement, le regard paniqué, laissant choir au sol le jeune garçon.

_ "Je vous fais peur, Uther ?... "

#11 Tim

Tim

    Timinus


Posté 01 mai 2005 - 22:25

Chapitre X: Rédemption





_ "Monsieur ?..."
Tout de noir vêtu, le premier des trois magiciens s’avança, s’agenouillant devant la Cigogne...
A sa suite vinrent ses accompagnateurs, répétant le même geste à ses cotés...

_ "Levez vous ! Et asseyez vous, nous avons à parler, tous ! "

Thibault Frons, au manteau sombre prit place à la droite de Nirnathis, posant sur le sol, un bâton de marche droit et luisant, orné d’une sculpture d’ivoire, une main squelettique, paume ouverte vers le ciel.
Il passa des doigts fébriles dans ses cheveux et devant son visage, jeunes mais maigres, preuve d’une carence alimentaire prolongée…

Face à lui, un homme de forte corpulence s’asseya dans un siège sculpté d’écorce, malgré ses vêtements simple, presque modeste, l’homme avait une prestance presque enviable pour le troisièmes hôte pourtant de race elfique, l’homme arborait de riches parures, ce, avec une cape d’un vert intense plongeant sur ses chevilles.

_ "Alors ? "
L’homme corpulent, Gujus Gatram prit la parole.
_ "Ne craignez rien monseigneur, les troupes m’ont rapportés d’excellentes nouvelles, Le cousin de Rophelus, est mort malgré son escorte, je doit dire que ses hommes n’ont guerre supportés le froid, ils sont pourtant venu du nord ! "
_ "Oui monsieur ! " confirma Frons riant de la plaisanterie " Malgré la saison, la glace est tombée sur les voyageurs…"

Nirnathis souriait.
_ "Fort bien ! Tans que possible, Windelis restera aux mains de l'enfant..."
_ "Il y à pourtant quelque chose d’inquiétant avec le roi Rophelus monsieur, c'est-à-dire, il est téméraire, et cela se transmet à ses troupes, l’armée se remet d’aplomb dans le castel »
_ "Frons ! Cessez d’inquiétez monseigneur, Rophelus, n’a pas…"
_ "Rophelus n’a pas l’age de gouverner … " coupa calmement la Cigogne "Il ne s’agit ni plus ni moins d’un enfant à peine pubère, inexpérimenté à la direction des hommes, non je ne me fait d'inquiétude pour le moment… »
_ "Il semble pourtant bien informé sur les positions de vos troupes, ses soldats prennent l’un après l’autres nos avant-postes dans le pays, c’est à croire..."
_ "Rophelus est informé, il ne fait aucun doute… " Le mage blanc se tourna vers la seule personne à demeurer encore silencieuse "Guiönen, mage des forêt, avez vous, comme je vous l’avais demandé découvert le nom du traître ?"

L’elfe leva les yeux vers son interlocuteur, commençant une phrase d’une voix peu assurée.
Nirnathis sourie "Non évidemment, bien que vous le connaissiez, il vous est impossible de me le donner…"
Guiönen eu un sursaut, il voulut parler mais aucun son ne sortit de sa bouche, dans sa vision, l’image de la Cigogne, se dédoubla, alors qu’un végétal poussait dans son orbite, perçant cartilages et os de son crâne, la plante grandit lentement, sortant de ses lèvres, ses yeux et creusant de petits trous sanglants sur son visage, puis elle se dégrada et tomba en poussière, avant que le corps entier de l’elfe ne bascula de son siège pour venir s’écraser sur le sol devant les visages inquiets mais résolus de Frons et Gatram.

_"Hum ! Vous vous êtes fait traître d’Illufrit et informateur de Windelis, l’on ne prend Nirnathis pour maraud impunément, et que l’on sache que pourtant, je me soit montré clément avec vous, elfe ! " Il leva la tête vers deux serviteur à la peau verdâtre "Nettoyez ! "

Les gobelins s’affairèrent, tandis que le mage blanc s’avança vers une fenêtre, fixant dans le bleu de la nuit, les lueurs du castel lointain.
_"Le corbeau pourrait nous débarrasser du prince monseigneur, pourvu que vous le récupériez prochainement " suggéra Frons, rejoignant l’homme suivit de son confrère
_"Ou est il maintenant ? Cela fait bien une année qu’il voyage avec la compagnie nomade, c’est une durée incroyablement longue d’ailleurs pour ce trajet."
Nirnathis confirma
_ "Oui c’est long, mais Montels prend milles détours afin de mener à bien sa mission, nord et sud, sa route serpente et coupe diverses frontière, et bien souvent, il fit demi tour..."
_"Où vont il ? "
_"Les ruines non loin du port de Monhans "
_"Les ruines ? Vous voulez dire que… "
_"Oui…c’est mon trépas que souhaite Montels… "
_"Ils ne sont pourtant plus très loin, ils touchent au but si je puis dire, pourquoi laisser stagner les choses ainsi ? " interrogea Gatram
_"Il n’atteindra jamais les ruines, ou si je le laisse, ce sera dans l’incapacité de mener à bien sa quête, quant à Loch j’ai déjà envoyé Teifner le devancer, mais je vais répondre à votre question première mon ami, le corbeau est à présent à Vha’leshu. "
_"Ah ah ! J’ai Ouïe dire que vous aviez apporté votre soutient aux troupes ennemies d’Austherk."
_"En effet, Avant que vous n'arriviez, la capitale se trouvait surprise par l'attaque soudaine des armées Sud, Gheletav, sans est tourné vers les maigres moyens dont il dispose pour défendre sa chère ville..."
_"Voila des informations bien précises, et récentes... Comment pouvez vous en être si certain ?"

La cigogne se détourna de sa fenêtre pour s'approcher d'un piédestal sur lequel reposait une vasque en terre cuite, nue de tout ornement si ce n'était un ruban de parchemin pâle noué et posée au dessus de son contenu.

_"De la poussière? demanda dubitatif l'opulent personnage, il n'eu de réponse, laissant couler la poudre noire hors de sa paume, la cigogne ôta le document, aussitôt les particules se soulevèrent et dansèrent autour du centre du récipient, s'agglutinant dans l'espace mais ne stoppant jamais de mouvement, bientôt la densité dessina quelque formes, simple, puis elle s'affinèrent petit a petit, jusqu'a représenter une image sommaire d'un homme debout sur un plan incliné...











_"Cabeth eth ouda" Dans une paire de détonations deux oiseaux noirs se matérialisèrent et voletèrent rapidement autour du jeune invocateur.
Loch se tenait perché sur un toit, surplombant la quasi-totalité de la citée.
Au loin, les lumières du combat scintillaient tandis que déjà, plusieurs sifflements vinrent précéder l'arrivée de groupes aériens.
Il ne pus les distinguer pour le moment, trop lointaine elle se regroupaient, au dessus de bâtiments et soldat de Vha'Leshu.
Du castel ne s'envolèrent que deux dragons minces, très jeune, leurs cavaliers portant armures et lances argentée, attachés aux membres caudaux des sauriens, l'étendard de la citée drapaient fièrement les vents.
Il n'était pas militaire, mais le jeune garçon compris que trop bien le fait que le roi eu préféré envoyer la totalité de son armée aux fronts sans prévoir de défense pour la cité.
L’on ne voyait que trop peu d'homme en armes dans les rues, la compagnie nomade, plusieurs porteurs de lances ou d'arquebuses, assistant la milice occupée à pousser de lourdes catapultes sur le plateau amont de la ville.
Le roi était il si désespéré au point de sacrifier des pans entiers de la capitale dans l'espoir d'écraser l'ennemis?
Les arquebuses entamèrent leur chant, alors il se souvint de sons similaires, la nuit sombre dans laquelle il fut blessé par une pluie de métal, mais plus encore le souvenir de l'objet s'imprégna de celui d'un homme tué lors du siège de Windelis.
Il pu mettre un visage sur le nom de Theratot…

Encore une fois Loch se dégoûtait, où plutôt se dégoûtait il du Corbeau, et voila que ce soir, il endosserait une nouvelle fois ce rôle…
Il se laissa glisser, et chuter sur un toit inférieur, courrant sur le faîtage, et bondissant de tuiles en tuiles, le vent, le son rapide des pas lui revenaient comme deux choses familière, alors que croassant le duo d'oiseaux noirs le devançait et voletait à ses cotés.

_"Vous qui êtes mon être et mon ennemi, vous qui par votre plumage d'ébène ne m'évoquez que l'horreur de mon existence, Servez moi ce soir, et ne soyez plus ma chute mais mon honneur..."

Cours!
Une brise vint lui frapper le visage alors qu'il s'approchait de l'aile de surplomb de Sierron, et qu’au loin se dessinaient plus nettement les formes ennemies.
Il ajusta l'arbalète, sa seule arme, sur son épaule, courant dans une zone encore déserte de bataille.

_"Tu cours nephilien ?"
Il leva la tête, lumineux et puissant, Uther planait au dessus de lui l'observant avec insistance.
"Vole corbeau, de quoi as tu donc peur? La teinte de tes ailes ne serait que la preuve de tes méfaits n'est ce pas? Haha! Et ta déchéance à ces yeux? Le sentiment que tu as pour Neyna! Oui c'est par cela que je te tiens, je te tiens en laisse comme l'a fait Nirnathis!"

Il ne répondit pas, laissant le paladin rire pour lui même, et rejoindre son escorte volante composée des deux chevaucheurs de dragons, devant lui, l'ennemi se précisa, il y avait des hommes, des hommes et des orcs, monté sur des animaux au pelage brun, à la toison hirsute et aux ailes nues, une tête parsemée de crocs et de cornes.
En armures de cuirs et de mailles, les cavaliers chevauchaient et menaient leurs montures de façon aussi brutale qu'ordonnée.
Armée de poignards, lances, arcs, et cordes, ils survolèrent à présent les bâtiments épars construits sur l'aile pétrifiée de Sierron, enflammant au moyen de flèches et de torches les constructions les moins solides.

De grand bruit successif se firent entendrent, près du castel, les catapultes lançaient de lourds filets sur les assaillants aériens, alors que déjà, le séraphin Uther était aux prises avec plusieurs d'entre eux.

Il n'était plus qu’à quelques mètres de ses cibles, il s'agenouilla sur les tuiles d'un toit rouge, et arma aussi rapidement que possible l'arbalète avec ses mains inexpérimentées.

_"Gotesh shawa!" Hurlait un orc qui venait d'apercevoir la tunique clair du jeune garçon sur les couleurs sombres du haut bâtiment.
Un carreau entre les dents, Loch épaula l'arme et tira, le projectile manqua sa cible, alors que dans une synchronisation parfaite l’ennemi entreprenait un virage, tentant de le rejoindre.
Le tendeur eu un son grave alors qu'il fut armé, la pointe du carreau siffla brièvement, et alla se planter dans le torse d'un homme qui se désarçonna, s'écrasant sur le large membre du dragon.
Le jeune garçon ne pus se distraire bien longtemps de cette vision, relevant la tête, l'assaillant était déjà sur lui, il lança son bras en avant, et dans un cri, les deux corbeaux se jetèrent dans la masse planante.

"Tac" ce ne fut que parce que l'un des sombres oiseaux s'attaqua au yeux de l'orc que Loch fut épargné par la lance, il bondissait sur un toit en contrebas, jetant l'arme, ne gardant qu'une munition entre ses doigts agiles.
Il atterrit sur la monture d'un homme qui n'eu pour dernière vision que le fer blanc de la pointe qui alla se ficher dans son crâne.
La créature ailée continua sa course avec un cadavre pour cavalier.
Une fois sur un plan solide ou appuyer ses bottes, il repris sa course, escaladant avec le seul aide de ses jambes un coin de mur donnant sur un autre faîtage.
Une lance se présenta devant lui, esquivée par un bond elle sifflât dans les airs alors que sa cible remarqua le visage lacéré de son porteur.

Il prit son élan, et sauta, prenant prise sur la selle du monstre, y larcinant deux poignards, il chuta sur un sol plat entre deux bâtiments.
Devant lui se présentait une longue avancée donnant sur le vide avant le reste de la ville, derrière, une distance toute aussi longue avant des murs praticables.
Les bras écarté pour l'élan, il débuta une course rapide, tête baissée sur quelques mètres, avant qu'un choc ne vienne déloger une arme dans sa main, il plongea et roulant sur lui même se couchant, face vers le ciel, ou plutôt vers le l'abdomen de l'animal là où Loch planta la lame, grimaçant par l'effort et lâchant prise, elle resta fichée dans la plaie, les tripes et le sang se déversèrent sur lui, donnant à son clair vêtement une teinte écarlate.

Le jeune homme se releva aussitôt, contre la parois, la créature agonisait, se débattant, son maître, surpris ne vit arriver le poing qui s'écrasa dans son visage, encore, et encore...




_"Morrigaaaaaaaaaaan !"

Bowhen hurlait tandis qu’il écrasait un crâne de sa masse d’arme, tenant les ennemis a bonne distance.

_"Maître guerrier revenez!" hurlait Albi "les mains gauches" protégeant Brecla, son ex-épouse armé d'une pioche.
Devant ce dernier, la chaîne de l'elfe inscrivait un périmètre infranchissable dans la rue principale de la place Garos, jonchée de cadavres aussi bien civils qu'armés.

_"Tolen dä! Delaren! Tolen dä!"
La chasseresse la main baissée donna l'ordre à ses archers de décocher, après quoi les hommes d'Uther se ruèrent dans la mêlée.

_"Yiiiihah! Regarde! Regarde ami Glurt! La jolie poudre magique du vieux Jada! C'est la poudre du vieux Jada qui fait BOUM!"
Perché sur une cheminée, le vieux fou lança ses explosifs dans une masse ennemie qui vola en éclats.
Apres quoi l'instigateur du massacre alla se réfugier derrière les arquebusiers de Vah'Leshu.

Les cris indiquèrent qu'une nouvelle vague arrivait accompagnée d'une chose plus énorme encore…
Bien plus massive que les sauriens appartenant à la cité, une magnifique wyrne ombra un instant la zone de combat.
_"Le seigneur Toja!" Hurla Thibault Vranquel, l'épée levée, la joue tailladée.

Equipée de protections, de cornes et dards artificiels, l'énorme wyrne survola la ville, alors que l'escorte de Toja, un homme arborant fièrement une paire d'aile sombre, se rassemblait autour de lui.

_"Dix écus à celui qui m'apportera la tête du Séraphins!" cria il, élançant de plus belle sa monture, et rejoignant bientôt Uther, dont la lance dégoulinait de sang.

_"Haaaaaaa!"
_"AAAAAh"!
Hurlant, le paladin vola entre les trois voltigeurs, frappant de son arme l'un d'entre eux qui chuta pour s'écraser bien plus bas.
Dans son dos vint le second, qui eu pu le blesser sérieusement si une balle ne lui transperça la tête.
Il donna un rapide coup d'œil sur la terre ferme, Gheletav, tireur hors paire venait de lui sauver la vie, à cheval sur une jument blanche, alors que ses hommes remontaient déjà prêter main forte aux catapultes.
Une série de large filet fut lancés, enveloppant le gigantesque animal, qui brisa pourtant les liens par sa seule force.
Les lourdes mailles retombèrent sur les bâtiments de la ville.

La voix grinçante du nephilien émit un rire prolongé, alors qu'il poursuivait le paladin...



_"Chut! Ne bougez point messires"
La voix apaisante de Cadille calma le blessé alors que Jolt appliquait un pansement sommaire sur une plaie sous une côte de mailles frappée du blason d’Austherk.
_"Maître Sullyvan, plus d'eau s'il vous plait"
Le vieux conteur, bien que las par les années entreprit un chemin entre les blessés, jusqu'à la réserve.

Un sifflement se fit entendre, dont le volume sonore s’amplifia.
_"Par la lumière..." s'exclama tristement l'archevêque Canithus Fhevux, joignant ses mains près de son visage tandis que lourdement tombait l'un des deux précieux dragons de Vha'Leshu…


_"Ne faiblissez pas moribonds! Déplorables marauds! Que demain vous puissiez dire à votre femme et à vos enfants combien d'ennemis furent pris grâce à vous! Du nerf! Ho, hisse!"

Les lanceurs des catapultes réarmaient lorsqu'une voix féminine s'éleva entre les plaintes des estropiés.
_"Maître Sullyvan? Jolt? Cadille? Où est Loch ?"

Neyna avait le visage taché de rouge, l'épée tirée elle posa son arbalète au sol.
Essoufflée, elle venait de quitter prestement le champ de bataille pour venir en ce lieu.
Elle eu pour réponse le couinement du diablotin, qui, les ailes traînantes venait de lâcher un linge pour pointer du doigt la lointaine aile de Sierron, là ou une petite forme montrait des prouesse d'acrobatie, esquivant les assauts ennemis.

_"Il est fou à lier!" constata Jolt qui se leva pour mieux observer, reprenant rapidement son souffle, Neyna voulu entreprendre de nouveau sa course avant d'être saisie par les épaules par les mains soudainement vigoureuse du conteur.
Elle leva des yeux écarquillés par l'inquiétude sur le visage souriant du vieil homme.
_"Petite Neyna! Cours! Cours, cours pour lui aussi vite que tu le peut, car ce soir, pour sa rédemption, c'est de toi qu'il a besoin!..."
Il lâcha son emprise, laissa la jeune fille se ruer vers les machines de guerres, bousculant plusieurs personnes, elle attrapa l'une des armatures métalliques au moment où l'on lançait une nouvelle série de filet.

_ "Et elle aussi est folle !"

Elle fut projetée dans les airs, tourbillonnant, les mains en croix sur sa poitrine, le sol et le ciel semblaient entreprendre une danse fougueuse autour d'elle quand enfin, le plus naturellement du monde, des plumes jaillirent élégamment de son dos.
Lumineuses et effilées elles stabilisèrent la séraphine au dessus de la ville, et battant régulièrement et silencieusement elle entreprit un vol rapide vers le toit de la moitié "ombre" de la cité.

_"Deux?!" Lâcha précipitamment le nephilien Toja, voyant plus loin la lueur des ailes de la jeune fille, il se désintéressa du paladin, et avec force, tira sur la série de rennes qui dirigeait l'animal, ondulant, son corps se mouvait dans l'air avec grande facilité, et d'un battement d’aile, repoussa Uther plusieurs mètres en arrière.

C'est en entendant siffler une flèche près d'elle que Neyna repris son attention, tirant l'épée elle se retourna, et pu voir quel monstre s'apprêtait à l'occire.
Elle se laissa choir, gagnant en vitesse et redressant son vol dans de large et rapides courbes, rien d'insurmontable pour le maître de guerre sombre qui menait sa monture avec grande dextérité, en troisième position, et par un effort soutenu, Uther cherchait à stopper l'avancée de l'ennemi sur la jeune fille qui par une vrille élégante, passa entre deux bâtiments au niveau du sol.
L'argent de sa lame ne lui reflétait qu'une gueule ouverte et cuirassée prête à fermer ses mâchoires.
Le bruit derrière elle, puissant et régulier était assourdissant.
Elle survola la place Garos à l'instant ou elle crut entendre le long cri plaintif d'un rapace.

_"Tohëramen Ta'laäheeeeeeeees!"
La wyrne gronda quand les flèches, tirée simultanément vinrent attaquer sa peau écailleuse, suivies par une volée de balles de plomb qui s'échappèrent des arquebuses dans un crépitement long et bruyant.
Elle perdu de l'équilibre, et après un chant d'agonie allait s'écraser contre quelques bâtisses balayée par le poids de la créature.

_"Maudit!" Hurlait le nephilien, lâchant ses harnachements pour s'envoler contre Uther, poignard et lance à la main. "Déplorable bâtard!" lançait il, envoyant tout son poids contre le paladin, qui par un poing ganté se libera du danger imminent.
Toja reprit un assaut, et fut stoppé par la longue arme présentée au devant du risque, volant rapidement à la manière d'une charge.
Il eu pu se sauver de pareille attaque si des petit crocs pointus n'était en train de lui arracher l'oreille, tirant son chef en arrière, Iro offrait une occasion à ne pas manquer pour le séraphin qui empala l'homme aux ailes noires...







Une lance vint trancher une tête, alors que son porteur, atterrissant sur l'épaule après un saut, roulait et se remettait sur pied le plus rapidement possible, il tenait le lourd et long bâton de bois horizontalement, lequel se terminait par une lame plate et rouillée.
Subtilisée à l'un des leurs, les chevaucheurs ne purent qu'être tenu à distance par le seul opposant qui s'offrait a leurs yeux…
Bien qu'épuisé, ce dernier bondit une nouvelle fois, évitant de peu un coup d'estoc, et tranchant une jambe par une attaque réalisée à l'aveuglette.
Loch se laissa aller à une sauvagerie sans nom, impulsif au combat il ne pu que constater lui même à quel point il lui était aisé de se mouvoir sur ce plan escarpé.
Un autre volait près de lui, trop près, il stoppa net sa progression, pointant l'arme en sa direction, esquivant par une manoeuvre habile, l'homme s'éloigna et charge de nouveau, tandis que sur le toit, déterminé, Loch l'attendais de pied ferme, un mouvement de gorge faisant sauter la pierre de lune étincelante sur sa poitrine.
_"Takabesh!" Criait l’orc, renonçant à son assaut devant la lame.

Ils n'étaient que trois en vol, mais l'un d'eux fut pourtant assez habile pour serrer autour de lui un noeud coulant se fermant trop prestement pour que le jeune garçon ne pu s'en délivrer, les bras le long du corps, il tenta de faire céder cette emprise lorsque par le même mouvement, deux personnages au sol lui ôtèrent tout espoir, le ligotant à bonne distance...

Il fut soudain soulevé de terre, dans un long rire, l'orc qui l'avait attrapé et attaché à sa selle, le laissait pendre le long des vingt mètres de fil dont il disposait.
Il amorça une descente en piquée, ou plutôt une longue chute que Loch fut contraint de suivre, son gardien bientôt rejoint par ses compagnon qui dans une langue étrange se donnaient quelques directives semble t'il, hilarantes.
Le vent battait très fort sur ses tempes alors que, ligoté, on lui offrit une visite des cieux de la ville basse, sous l'aile de Sierron, de retour aux lueurs de Sélène, il compris leur intention quand le mur de façade d'un bâtiment fonçait sur lui à toute allure.
L'hilarité gagna les "chevaucheurs" alors que les blocs de granit s'approchaient de Loch.

"Tac", ses semelles claquèrent alors que par son élan il prenait appuis sur la parois verticale comme il l'eu fait cinq années auparavant, il ne voyait plus l'ennemi, seulement un ciel éclairé d'un myriade d'étoiles par l'astre nocturne, mais la corde le tirait expressément vers le haut.
Il tenta de se maintenir en position debout, courrant et se débattant, alors que la fin du mur approchait, l'inertie le fit bondir haut, très haut au dessus même de la tête de l'orc qui se retourna, appréciant le spectacle alors qu'il retombait, et dans une secousse tendait de nouveau le filin.

C'est alors qu'il l'a vit, blanche et gracieuse, rapide et agile, Neyna volait droit sur lui, son épée en main, ses yeux magnifiques portaient une aura blanchâtre... Rapidement, trop vite sûrement, elle le croisa, et par un coup circulaire trancha tout les liens qui le retenaient, lui laissant au bras gauche une légère estafilade.
La corde tomba dans le vide, Loch se retint sur le morceau pendant de la selle de la créature, maintenant sans cavalier, ce dernier étant allé rejoindre son matériel, au milieu d'une rue déjà jonchée de cadavre.
Au dessus de lui, la jeune fille se débattait vaillamment avec les assaillants restant, dessous les torches allumées prouvait que le combat durait toujours.

_"Neynaaaa!" il hurlait, le coeur battant, alors qu'elle tentait de reprendre les renne de la bête qui fonçait maintenant droit au dessus d'une tour.
La lame étincelante brillait, reflétant chaque rayon de lune autour de la combattante.
Non, l'ennemis était en surnombre, et la haute bâtisse s'approchait toujours, à quelque mètres seulement, il lâchât prise.
Et les bras devant le visage, traversa une fenêtre pour rouler parmi les débris de verres sur ce qui semblait être un plancher.
Il mit un temps à se redresser, de petits morceaux coupant sur lui, et parfois fiché dans sa peau.
Il se trouvait dans une large pièce, à l'opposé de sa position se trouvait une autre ouverture qui vola en éclats par le passage d'une chaise, puis le plongeon du jeune garçon qui, ayant vu la disposition du lieu, atterrit en glissant sur quelques faîtages inclinés.

A genou, loin devant lui, elle se tenait, attendant sûrement l'arrivée des assaillants voletant autour d'elle.
La rage le prit, il couru la rejoindre comme fou, encore une fois, la percussion rapide et régulière de ses pas sur les tuiles lui évoquait de bien néfastes souvenirs.
Le corbeau perdurait en son être, enfoui profondément que son âme, annihilée par l'innocence du diablotin, il ne demandait pourtant qu’à ressurgir.
Iro pouvait le sauver de ce sort, de même qu'elle, la jeune fille donc il collait le dos au sien, se soutenant mutuellement.
Tendue, elle l'enveloppait presque de ses douces ailes, lui laissant sentir le doux âtre du feu qui les consumait tout deux.

Sur la garde de l'épée brillait la pierre de lune, tandis que le pendentif du jeune garçon était atteint du même phénomène, tout deux répondirent à un assaut encerclé, bien que vif et rapide, Loch fut le seul à tuer en cet instant.
Le détail ne le choqua pas...

#12 Tim

Tim

    Timinus


Posté 17 mai 2005 - 10:13

Chapitre XI: Les pas dans le sable

Monseigneur.

J'escorte en ce moment même la compagnie d'Uther Montels Delapierre.
Tout comme vous l'aviez perdit, le corbeau a survécut et je pense que cette nouvelle vous sera heureuse étant donnée la valeur que vous attachiez ce jeune garçon.
Je suis à présent leur guide dans les terres arides de Salendis, leur montrant, à la demande du paladin, un chemin dans les gouffres escarpés en lisière du grand désert.
La nature du sang du corbeau ne fait aucun doute étant donné qu'il se trouve être l'une des trois seules personnes de la troupe à ne pas être affecté par les agressions solaires de ce pays. Les autres personnes étant Uther lui même ainsi qu'une jeune fille répondant au nom de Neyna...
Nous avons pris place dans un petit monastère abandonné, à l'abri de la lumière, là ou les troupes se reposeront avant que le paladin ne choisissent quelques hommes pour l'accompagner dans le désert jusqu'a la grande ville de Kargaretz.
Désireux d'y recueillir certaines informations et ressources, il ne peut toutefois laisser les attelage s'y aventurer, il semble que cette route n'eu pas été prévu dans son voyage comme en témoignent les roues de ses voitures qui jamais n'avancerons dans le sable.

J'ai peine à croire que Loch fut la chose qui emplit les légendes de Windelis, il n'est à mes yeux qu'un jeune garçon réservé, toujours accompagné de la créature qui juche son épaule.
A l'instant ou j'écris ces lignes, il fume du tabac contre l'autel, sous l'immense crucifix.
J'ai toutefois remarqué un pendentif qui me semble être une pierre de Lune et je crains que ce soit la jeune fille qui l'ait initiée au Dogme de Sélène, je crains que cela soit dangereux pour vos ambitions, de même que cette jeune fille dont il semble épris.
Il est aussi une elfe, la thaumaturge du groupe qui lui inculque les fondements des arcanes, semblant perdurer le travail qu'avait entrepris le diablotin.
Elle a préparé la décoction, Uther en a fait boire à tout membres de la compagnie, cela même à votre protégé.
Je vous conjure de stopper sa progression, hélas ce sont là les seules nouvelles que je puis vous communiquer, j'espère que votre messager à plume saura vous porter ce message.

Teifner Faran.




Le vent soufflant et sifflant s'engouffrait entre les pierre de la modeste battisse, juste assez grande pour les attelage et les homme bien que de l'espace fut prit pour y placer quelques matelas sur les larges pavé froids.
Loch expirais doucement la fumée de sa pipe, rêvant et pensant, les yeux fixés sur une tache de lumière entre une mince ouverture pratiquée dans un mur en guise de fenêtre.
Il faisait sombre, mais le soleil filtrait assez entre les vitraux et les trous de la porte de bois délabrée pour permettre à la compagnie un certain confort pour les yeux.

Uther tournait comme un lion en cage, alors qu'avec Guwent et leur nouveau guide, il réalisait la proximité de la frontière ennemie.
Sa troupe ne saurait demeurer invisible bien longtemps si il choisissait de sortir des canyons pour quelques plateaux plus praticables.
Et puis, si l'on venait à les attaquer...
Gelethav pouvait les avoir grassement récompensé en vivres et équipement, cela ne remplacerais jamais les hommes tombés sur les pavés de Vha'Leshu.
Des 25 qui prirent la route, il n'en restait maintenant qu'une quinzaine.
Voila que le sort portait un coup bas sur les épaule du paladin, qui jusqu'a maintenant s'était cru invincible.
Les chevaliers en vêtements civils vaquaient à leurs occupations, ne laissant transparaître aucune de leurs inquiétudes, certains, assis sur des caisses où cadavres de chaises jouaient aux dés aux cotés de ceux qui nettoyaient leurs armes.
Alors que les murmures de prières adressées à la lumière de quelques cierges emplissaient la salle…

_"Mangez Uther!" lui lança impérativement la naine en même temps qu'une assiette de viande crue. "Le bois se fera rare dans ces contrés, tans que possible économisons-le"

Neyna s'arrêta de lustrer sa lame pour observer la naine qui s'affairait pour nourrir la troupe.
Curieux caractère que celui de Brecla, elle qui avait récemment vu mourir Albi "les mains gauches" ne laissait transparaître aucune peine, au contraire, semblait bien plus solide qu'auparavant.
Elle tendit l'assiette de Loch à son destinataire.
_"Merci Brecla" dit il sortant de sa rêverie alors qu'Iro se jetait déjà sur la nourriture.
_"Pheu ! "Merci Brecla!" Mon petit idiot, il faudra un jour où l'autre que je t'arrache à tes songes et que je te cause de ce qui fait de toi un petit idiot..."

Puis elle se retourna sur le reste de la compagnie.
_"N'ai pas raison? Petite idiote ?" lâcha elle devant la jeune fille avant de s'asseoir à ses cotés attendant une réponse.
_"Que cherchez vous au bout de ce voyage Brecla ?" demanda Issandia
_"Je n'ai pas l'humeur à discutailler avec les hautes gens"
_"Le sujet m'intéresse aussi" relança la séraphine.
_"Et bien ma petite... Venir dans cette compagnie était pour moi l'occasion de parvenir jusqu'au grand port, à Monhans, et à partir de ce point, après avoir rassemblé un peu d'argent, prendre l'un de ces grands bateaux pour les terres du nord, là ou vivent les miens."
_"Haha! Vous vous moquez donc de la réussite de notre entreprise ?" demanda l'elfe
_"Mes intentions ne vous semblent pas louables ?" rétorqua elle vivement "Les vôtres le sont elles plus ? De même que celles de Bowhen où du vieux Jada ? Ou même celles de nos deux prêtres ? Qui vont avec Uther pour la simple et unique raison qu'on leur a dit de le faire..."
_"Brecla! Je ne vous permet pas!..."
_"Silence la monaille ! Quand l'ancêtre parle on l'écoute ! Vous courrez après quoi ? La chute de la Cigogne ?... Voila la belle affaire!... Non sans compter tout les moyens utilisés pour obtenir un résultat ressemblant, et parmi toutes ces méthodes, lesquels furent co..."
_"Burp !"
_"...Bowhen! Vous êtes un porc!" lui lança elle, grimaçante
Le guerrier posa les yeux sur elle
_"Brecla a t'elle fini? Ou faut peut être que je vais lui envoyer une note plus grave pour lui couper le sifflet ?"
_"Tiens! Voila le moins érudit de toute la bande qui sermonne à outrance..."
_"Suffit petite femme! Que Brecla réfléchisse aux paroles qu'elle à prononcée et puis tantôt qu'elle nous dise aussi lesquelles ont été réellement pensées. Et enfin baissera elle peut être la voix, c'est que la joie est rare dans cette compagnie depuis quelques temps... Alors qu'elle regarde l'faciès de tout ceux qui tiennent encore debout, et qu'elle n'y enlève pas le courage qu’il reste..."

La vielle femme demeura silencieuse, puis se mit à sourire et à s'excuser.
_"C'est qu'il est intelligent, voila qu'on le prend pour une grosse brute dégouttante sans cervelle et sans éducation et qu'il parvient à calmer les esprits par un simple rôt..."
Le rire éclata parmi eux, affichant rapidement des sourires complices sur les visages des chevaliers qui écoutaient bien malgré eux.

Les yeux de Sullyvan pétillèrent alors que de petites rides se formèrent près de ses tempes, il se tourna vers Loch qui mordillait le tuyau de sa pipe, affalé, la tête contre la pierre.
_"Loch, parmi tout les plaisirs que tu aura durant ta vie, je suis fier de t'avoir appris l'art de fumer l'herbe..."
_"Loch! Teifner! Arthus! Cadille! Johen ! Mahur! Bowhen! Dame Issandia!... Equipés et armés, soyez prêt dans l'instant nous partons pour Kargaretz. Les autres, que cette porte soit maintenue fermée et que personne ne quitte le bâtiment. Maître Teifner m'assure que nous serons rentré le lendemain, dans l'après midi, que mon retour ne se fasse pas sur une mare de sang ou j'achèverais moi même les survivants..."




Ainsi marcha l'escorte d'Uther "Fils de lumière", sous un soleil de plomb, chacun des trois chevaliers du paladin avait troqué son armure pour de légères étoffes amples achetées quelques temps plus tôt. Aussi clairs que possibles, chapeaux et turbans était rabattues sur les têtes et même Bowhen se décida à abandonner sur le sable une épaulière métallique rendue brûlante par les rayons du soleil.

Leur guide, Teifner assurait connaître l'endroit, ce qui fut vérifié lorsqu’ils rencontrèrent un mât fin sur lequel était attaché un tissu pourpre déchiré, à l'horizon, un signal similaire annonça une route.

Iro, dans la capuche de Loch, étourdit par la chaleur se balançait au grés des pas du jeune garçon, contraint par le paladin à marcher en tête avec le guide.
Les voix s’envolaient dans l'air sans vent du désert, se portant à ses oreilles.

_"Taisez vous!" disait sèchement la voix d'Uther
_"Mais monseigneur, si comme vous dites il est bien leeee... Est il prudent deeee..."
_"Ce que Johen veut dire, c'est que si il est bien le...Enfin... Est il bien prudent de l'avoir à nos cotés ?"
_"Suffit imbéciles, qu'aucun ne répande la rumeur pour les autres et fiez vous à moi, en attendant, économisez votre salive!"

Le regard de Loch s'assombrit, puis du fond de son esprit, ou plutôt d'un autre esprit lui revenait quelque images, le souvenir violent d'une mâchoire claquante de chien le fit tressaillir.
Au même moment, surgit une gourde devant lui.

_"Bois, mon jeune ami" Lui dit Teifner alors que le jeune homme aidait le diablotin à se désaltérer.
Les yeux du guide se plissèrent, contemplant les dunes, enfonçant ses pieds profondément dans le sable alors qu'il gravissait l'une d'elle.
Un rire se fit entendre dans leur dos alors qu'ils atteignirent le sommet...
Le guerrier, déjà bien chargé transportait la prêtresse Cadille assise sur son épaule qui souriante observait les regard amusés autour d'elle.

_"N'est tu pas incommodé par le soleil... Euuuh..."
_"Loch !"
_"Oui c'est cela, pardonne moi !"
_"Si je le suis, comme tous... Mais la chaleur et la marche me sont bien plus pénibles que le reste..."
Le guide souriait
_"Encore quelques heures" cria il au reste du groupe "et le soleil descendu trop bas ne nous agressera plus…"
_"Fort bien! Alors ne nous arrêtons pas!" répondit Uther...



La nuit fut froide, et il sembla que le vent choisi ces instant pour reprendre sa course.
A l'abri, près d'un roc immense, l'on établit un campement, l'on alluma un feu avec le bois sec trouvé sur le flanc de la paroi...
Les sacs portés n'étaient chargés que de couvertures, et de très peu d'aliments.
Cuite rapidement elle constitua un maigre repas.
Il fut ordonné à Mahur de prendre le premier tour de garde, bien que la route fut vraisemblablement vide de tout voyageurs mis à part le groupe.
La journée éprouvante eu rapidement raison de la ténacité de l'homme, ronflant, il laissa à Loch l'occasion d'escalader le rocher, et sur le sommet, de contempler l'horizon, et la mer de sable.

Dans son dos se présentait maintenant une fine bande sombre sous le ciel qui indiquait la position des canyons.
Il posa un genou à terre, balaya le sable et le porta au vent.

Il serra dans sa main le pendentif autour de sa gorge et baissa la tête face à l'astre blanc qui l'éclairait à présent.

_"Bergère des étoiles, gardienne des songes, maîtresse de la nuit...
Toi la déesse du soir, qui naît au crépuscule et meurt pour l'aube.
Le pêcheur invoque ta miséricorde et ta grâce.
Puisse tu me permettre de vivre, moi l'homme!
Puisse tu effacer mes pêchers de l'ombre, toi qui en fut si souvent la témoin.
Accorde moi le pardon! Que jamais l'engeance ne ressurgisse..."

Il continua ainsi de longues minutes, achevant par un hommage à l'astre...






A l'aube, l'on réveilla la petite troupe, le ciel offrait une couleur oscillant entre le blanc, le bleu pale, et le vert.
Leurs traces imprimaient un trajet droit entre les différents poteaux de signalisation, lesquel était orné d'étendards de plus en plus valides.
Le symbole imprimé était assez singulier, un enchevêtrement de trais et formes noirs en couvrait tout une surface dans une représentation des plus abstraites.
Ce, après quelques heures, alors que l'astre du jour reprenait toute sa force, que les mur de la grande ville se distinguèrent du reste du paysage.

_"Je m'attendait à de longs cortèges de caravanes marchande Teifner..."
_"Je ne vous cache pas que cela ne présage rien de bon! Peut être en saurons nous plus en ville"

D'abord réticent, Uther acquiesça d'un signe de tête, reprenant sa marche.
A une centaine de mètres de la grande porte, vint à leur rencontre un personnage étrange.
Entièrement recouvert de linges blancs, il se planta devant la porte, comme Sierron face aux enfers.

_"Holà le drôle!" Cria Uther "Ma compagnie souhaite entrer en Kargaretz!"

Le vent siffla un moment, avant que la voix grave de l'homme ne se porte à eux

_"Gardez vous bien de le faire monseigneur ! Je suis ici pour vous empêcher d'entrer…"
_"Parbleu! Le piètre gardien que voila!" lâcha il, avançant vivement et son épée à la main.
_"N'avancez pas chevalier !"
_"Uther! Il n'est pas armé !" cria l'elfe tout aussi étonné que le reste du groupe.
Le paladin s'arrêta, constatant cet état de fait.
_"La sagesse des elfes est une chose bénie, de même que leur yeux... Gardez vous de vous approcher de ma personne visiteurs! De moi même et de cette ville, profitez du vent du nord pour repartir d'ou vous venez. Car si la vie à quelques sens pour vous, je vous défend d'en pénétrer l'enceinte... Tout comme les habitants de Kargaretz je suis condamné, ladre, et c'est un mal dont vous pourriez souffrir. Pour la sécurité des voyageurs, la ville est fermée, ainsi repartez."
_"Tes maux ne me font pas peur, je suis là pour l'approvisionnement de ma compagnie et je..."
_"Entrer ici démontrera plus votre folie que votre courage, et vous ne trouverez rien de viable dans Kargaretz, l'eau, l'air, la nourriture, tout y est corrompue. Qu'elle que soit votre route chevalier, il vous faudra la reprendre sans approvisionnement..."

Uther resta un moment immobile, alors que la main du guide se posa sur son épaule.

_"Repartons Uther, cet homme dit vrai!"

#13 Tim

Tim

    Timinus


Posté 22 mai 2005 - 19:36

Chapitre XII: Sous le desert


_"Debout!"
Dans un râle de douleur, Loch émergea, le coup de pied dans les côtes que lui avait donné Mahur l'éveilla de la plus brutale des façons.
Il lui fallut un certain temps pour s'adapter à l'obscurité, bien que Iro, les mains jointes, éclairait l'endroit d'une minuscule boule luminescente.
Il se tourna sur le dos, vint en premier plan le visage du paladin qui lui adressa un glaviot s'écrasant près de sa tempe.

_"Aller! Lève toi gueux et rend nous la vie facile..."
_"Où somme nous ?" demanda il se redressant, et repérant son familier aux cotés du maître conteur adossé sur une paroi.
Le jeune garçon observa l'endroit, partout la pierre, le sable, et le roc.
Les murs craquelés n'étaient tapissés que de stalactites et stalagmites se joignant à mi-hauteur.
D’autres pointes rocheuses descendaient le long du plafond sauf aux abords d'une crevasse sombre d'où n'apparaissait aucun jour.

Le diablotin sauta sur son épaule...

_"Nous sommes tombés... Le sol se déroba sous nos pieds alors que nous nous éloignions de la compagnie, pour ensuite glisser dans cette salle…"
_"Cela je le sais..." répondit il sans sourire.
_"Vol néphilien! Il est temps de montrer tes ailes et de nous sortir de ce guêpier..."

Il se tourna vers le paladin.

_"Voila encore quelques temps, vous me nommiez par mon nom..."
_"Car notre bon Uther nous le demande, mais maintenant, c'est à mes ordres qu't'obéis... Je veux que tu voles, et que tu nous libère d'ici."

Il se désintéressa du chevalier pour se tourner vers le conteur.
_"Sullyvan qu'avez-vous ?"
L'homme qui depuis le début fixait le sol releva la tête pour reconnaître les traits de son compagnon.
_"Quelques os cassés, je crains que Mahur ne me soit tombé dessus" répondit il le plus naturellement du monde tout en s'appuyant péniblement sur sa cane.
Le reniflement sonore du soldat confirma les dires du vieillard…

Loch détacha de sa ceinture son épée, la posant au centre de la salle, dans le sable, il entreprit l'escalade de ses murs à la recherche d'une sortie plus vraisemblable que celle déjà proposée.

_"Iro! Eclaire ce coté !" conseilla Sullyvan dont les yeux avaient remarqués une tache sombre.
Un conduit, large d'un mètre et encadré par deux colonnes naturelles cheminait dans les entrailles de la terre.
Iro avançait en tête, dans plusieurs sens du terme, occupant avec son maître la première place de la file, mais aussi perché le plus haut possible pour éclairer le chemin au maximum.
Derrière venait Mahur qui soutenait Sullyvan se soutenant lui même avec sa cane.

_"Je sens du vent !" annonça le diablotin alors que les parois s’élargissaient...

Marchant tantôt sur le sable, tantôt sur une roche dure et inégale, leur progression se fit lentement, parfois débouchant sur quelques salles remplies de pilier rocheux...
Vint un moment où l'on distingua un reflet lointain, le familier s'étonnant lui même d'un tel retour sur sa source lumineuse.
Vint ensuite une note aiguë, un tintement bref suivit de plusieurs sonorité différentes et régulières.

_"Je crains que nous ne soyons pas seul!" annonça le jeune garçon en chuchotant.
Une main vint le plaquer brusquement sur un coté alors que le son reconnaissable d'une épée sortie de son fourreaux annonçait que le paladin venait de lâcher le conteur pour se placer devant, en position d'attaque.

_"Si il est ici un maroufle, qu'il se montre !" lança il.
Il n'eu pour réponse que les maugréments du vieil homme.
_"Triple benêt! Loch! Viens m'aider mon garçon, je préfère ton aide à celui de cet imbécile!"
_"Maître Sullyvan, je fait cela pour vous... Enfin... Votre protection, et je..."
_"Tu m'aura tué avant de me sauver, déplorable andouille! Part devant si cela te sied tant, mais que l'on ne t'entende plus!"

Il ne rétorqua rien, il semblait que la sagesse et les réprimandes du conteur maintenant boiteux avaient eu un effet des plus déstabilisant sur le personnage.

Il n'y eu rien d'alarmant dans la source de cette douce ode qui se fit de plus en plus mélodique, simplement l'émerveillement devant le spectacle qui s'offrait à eux...
Sortant du roc, de fines et plates lamelles cristallines se voyaient frappés régulièrement par une pluie venant de la voûte, donnant à chaque impacte un fragment de musique enchanteresse.

Il demeurèrent un moment dans cette salle, à la demande du diablotin qui les yeux fermés écoutait avec attention...


_"Nous sommes sans doute sous quelques cavernes remplie d'eau, même dans les contrées les plus chaudes et désertiques l'eau parviens!..."

Deux nouveaux conduits se trouvaient devant eux, l'on demanda à Mahur d'en choisir un.
Il s'avança vers le droit...
Ils prirent le gauche...

De plus en plus affaiblie, la musique s'évanouie, seul le diablotin avait encore l'ouïe assez fine pour la percevoir encore, et parfois, on regardait en souriant ses oreilles qui par réflexe vibraient par accoups regulier.
Quelque chose craqua sous le pied du vieillard, un os.
La découverte les inquiéta, car au fur à mesure de leur progression, le couloir se trouva tapissée de quelques ossements ou squelettes incomplet…

Iro se terra dans la capuche de son maître...

_"Par Le grand Kheld et ses trois enfant! N'est ce pas le corps d'un homme que celui-ci ?" demanda le paladin en prenant entre ses doigt un tibias de belle longueur.
_"Où ce qu'il en reste" répondit le jeune garçon.
_"Et cela! Regardez donc vous autres, un chien ? Un loup? Celui là serait le crâne d'une monture à ne point douter..."
_"L'origine de ces ossements n'est pas le plus inquiétant, mais plutôt ce qui les à mené ici..." lâchait Sullyvan.
_"Un animal sans doute..." répondit Loch
_"Un animal ?..."
_"Quelque chose de grande taille alors… "

Un silence pesant tomba parmi eux, observant les corps avec crainte et suspicion, cherchant a imaginer la carrure d’une bête capable d’habiter les lieux et de traîner ses proies aussi loin sous terre…
_"Allons! Ne traînons pas ici" lâcha enfin le vieillard




Progressivement, les os disparurent pour rendre un sol pierreux, les parois s'élargirent, ils pouvaient à présent marcher côte à côte, et même se déporter sur quelques mètres si ils le désiraient.
Une nouvelle salle s'ouvrit sur eux, naturellement creusée en fosse, quelques parois inclinées leur permirent une ascension facile.
Au niveau supérieur, une vaste caverne se présentait, Iro leva son bras autour duquel tournoyait la perle de magie.
En face, après une large bande de terre ferme, trônait une mare sombre et odorante.

_"De l'eau encore ?" se demanda Loch...
Le chevalier se pencha et y trempa les doigts, longuement il caressa la texture pour enfin en humer le parfum avec une grimace.

_"Voila une étrange chose, de l'huile noire... A ce qui me semble… Mais cette odeure…"

Ils observèrent longuement cette découverte, cherchant à en découvrir la nature non sans intérêt scientifique.
Ce jusqu'a ce que le cri de Iro toujours juché sur l'épaule de son maître ne les alerta.

_"Là!" couina il en pointant du doigt un espace sombre entre deux pilier, loin derrière le "lac noir"
On plissa les yeux, on força sur la vue, on brandit la lumière mais rien ne se présenta.
_"Qu'as tu vus ?" demanda Loch
Il hésita un moment comme un enfant craignant de dire une quelconque sottise à la question de son professeur.
_"Un... un regard..."
_"Un regard ?"
_"...Je ne suis pas sûr, mais il y avait là quelque chose, et puis, deux points brillant qui semblait nous observer..."

Le silence s'imposa, des regards inquiets furent échangés, et l'oreille tendue, enfin le paladin leurs somma d'avancer.

Ils firent quelques pas dans un nouveau conduit un peu moins large, quand brusquement, une série de son secs se firent entendre, les pétrifiants de peur.
Des grattements, parfois loin, parfois proche, bondissant su les murs par l’écho des cavernes…
Des pierres qui roulent, la poussière foulée du pied, et un grondement, grincement, comme une respiration sifflante à peine audible.

_"Par le tout puissant! Avancez!" ordonna le conteur soudain prit de panique.
Boitillant, il se trouva de nouvelles forces pour s'appuyer sur les murs et ouvrir la marche.
Le reste du groupe le suivit en toute hâte.
Mais plus un bruit ne vint à leurs oreilles, si ce n'est le craquement de nouveaux ossements sous leurs pieds.

Une brise fougueuse vint les frapper en mugissant parmi les piles de roches, cela leur redonna espoir, prouvant la proximité d'une sortie…
Le conduit sombre donna rapidement place à une haute caverne circulaire, dont le plafond percé en un point laissait filtrer les rayons du soleil.
Un sourire de soulagement se dessina sur leur visage.
Le souffle du vent se fit sentir de plus belle, sifflant et tourbillonnant dans la haute pièce.

Puis brusquement, un son sourd accompagna la chute d'une créature massive, obstruant l'issue de tout son corps.
Sur ses nombreuses pattes il se tenait, jouant de ses deux pinces, les faisant claquer avec défi.
Un tête de lion, recouverte de cuir dur, entouré de longs poils blancs, tapissant son échine et son crâne.
Deux pattes antérieures semblables à celle de félidés tandis que derrière elles, quatre appuis chitineux assuraient l'équilibre de l'animal.
Ce long corps se termina par une ossature redressée, achevée par un dard solide et brillant de venin.

_"Mahur! Si vous tenez à la… Non! Revenez Maur!"
Les cris de vieillard n'eurent d'impact sur l'esprit du paladin qui, l'épée à la main charge l'animal, lançant un coup oblique qui rebondit sur l'une des pinces.
Loch tira sa lame, mais les doigts de Sullyvan le retenaient.
_"Non mon garçon! C'est un manticore!..."

Cette révélation n'ébranla pas la volonté du jeune garçon, (qui de toute évidence ne semblait pas connaître les rumeurs concernant la bête), mais le cris du paladin dont le bras sectionné gisait sanguinolent devant son propriétaire hâta son choix.
Il soutint le conteur, et s'avança péniblement vers la sortie, au son des sifflements de la créature, et des hurlements du chevalier qui se turent soudainement.

Vomissant son sang, Mahur recula, ôtant de ce mouvement l'aiguille fichée dans sa poitrine, sous sa cote de maille.
Il tituba, s'avançant vers eux avec un sourire, alors que chaque parcelle de sa peau devenait de plus en plus sombre, se racornissant et muant ses traits, il tomba à genoux, avec ce visage tiraillé mais toujours impassible, puis un son précéda deux jet de sang… Coulant hors de ses oreilles…
Il s'écroula...

Le manticore observa longuement sa victime, avant de relever la tête et de bondir face au trio de fuyards.
D'un coup puissant avec le dos de sa pince il projeta le jeune garçon à l'opposé de la pièce, le séparant du groupe.
La bête s'avança vers lui, le fixant dans les yeux alors qu'il se relevait et tint fermement son épée. La démarche semblable a celle d’une araignée, la créature rugissait soudain, emplissant la pièce d’un fort grondement qui dura plusieurs secondes…

Seul leurs respiration furent entendu, comme deux prédateurs cherchant la domination de l'autre, il se soutenait mutuellement le regard, quand Loch, prit d'une soudaine crainte recula...
L'animal chargea, faisant claquer ses membres coupant devant lui, le jeune garçon se déporta sur la droite en sautant, et donna un coup dans le vide.

Stchack! Le dard se planta dans le sable, déchirant la manche qu'il avait traversée.
Un nouveau rugissement fut lancé, prélude à un coup de mâchoire qui ne mordit que le vide.
L'épée rebondit sur le front cuirassé de l'animal.

_"O'Thilés!"

La salle s'éclaira soudain d'une lumière orangée, suivant la course d'une boule de feu s'écrasant dans l'épaisse crinière.
Une odeur forte de crins brûlés se propagea, mais l'incandescence ne prit dans la chevelure de la bête.
Sa colère attisée, il fit claquer ses pinces, tentant de sectionner sa proie.
Loch plongea en arrière, le Manticore vint sur lui.

Stchack! Tac! Tchack! Roulant dans le sable, droite, gauche, droite, gauche, il esquivait le dard dressé au dessus de lui.

_"Trelaha Gales!"

Iro lança ses bras en avant, et une vague de sable fit basculer l'animal sur son arrière train, alors qu'une plaque pierreuse sortant obliquement de sol protégea le jeune homme d'un nouvel assaut.

Ce dernier profita de l'occasion, et portant un large coup, sectionna l'une des pattes chitineuse.
Un liquide brunâtre coula soudain de la plaie, alors que le hurlement de douleur se fit entendre.
Loch joignit les mains sur sa garde, en position défensive, reculant lentement alors que la créature s'avançait.

Le diablotin sauta sur son museau, une perle éthérée et luminescente dans chaque main, qu'il introduisit dans les yeux jaunes face à lui.
Immatérielle, l'essence magique traversa sans mal le globe oculaire pour inonder la rétine d'un feu blanc.

Hurlant, Le manticore se dressa, la gorge découverte que Loch perça de sa lame, fendu sous lui.
Le fer s'encra profondément dans le crâne de la bête, qui s'écroula.
Laissant son sang couler sur la main de son opposant...
Laissant son sang couler jusqu'à l'anneau.

Un son tinta...

Maître et familier furent pris d'une vision commune...

Orena Shyl thuïs

La voix lointaine de Celadran emplis leurs oreilles.

Fellom ceähs thund, diles dilus morgosh

Et devant leurs yeux, l'apparition de trois rouets se mettant soudain en rotation.
Entraînant trois câble, filins d'or, d'argent et de bronze, sonnant de trois notes aiguë et pincées à leurs points de tension.
Jusqu'a se relâcher.

Omena mellon Ceähs diles…

Loch et Iro se regardèrent, face à face assis sur le sable.
Un sourire s'afficha sur le visage du petit diable.
Loch le savait, Le rituel de leur liaison fut achevé...






_"Maitre Sullyvan?"
Avançant péniblement, appuyé sur le jeune garçon qui lui offrait son bras, le vieux conteur tendit l'oreille. "Il est une question qui depuis longtemps me préoccupe..."
_"..."
_"Que vous ai-je fais ?" Le vieil homme parcouru son visage du regard, courant sur ses traits…
_"... La question n'est pas de savoir ce que tu m’as fais ? Non ! Mais plutôt de savoir ce que le Corbeau as fait..." Loch leva les yeux "... Il y à de cela plusieurs années, le fléau de Windelis vint dans le port sud du pays, Nul ne sut de quelles intentions il fut animé...Mais par lui...L'ombre passa sur mon fils et ma fille..."
_"... Je... Je suis désolé"
_"Tais-toi petit sot ! Tu n'as rien à voir la dedans !"
_"Je...Sullyvan ! Je..."
_"Je ne sais par quel miracle, mais le Corbeau n'est plus, donnant place au garçon que je connaît, Loch ! Tu n'en est pas responsable !"
_"...Le pensez vous réellement ?..."
_"Ce que je pense ?... Je pense ma haine tournée vers le monstre, par vers toi..."
_"Puissiez vous effacez mes craintes..." répondit il d’un tons bas, non convaincu…

La lumière les frappas soudain, et au bout du conduit, plusieurs silhouettes se dessinèrent.

_"Loch? Iro ?"
_"Sullyvan ?"
_"Mahur ?"

Ils relevèrent la tête.

_"Neyna ?..."

#14 Tim

Tim

    Timinus


Posté 12 juin 2005 - 11:02

Chapitre XIII: Sumegin et la terre de cendres



_" AaaaaAAAAAAAAAAAH… "

Dans un ultime effort, Bowhen souleva la carriole…
Doucement les roues s’élevèrent au dessus du roc, des galets et de la vase…
De chaque cotés, Neyna et Loch en assuraient l’équilibre, resté alors qu’Uther les avaient rappelés sur la berge, eux et ses chevaliers, à l’entente du grondement des flots.

Non, Trop tard…En aval, le jeune garçon leva les yeux face à la montagne, derrière le visage calme mais horrifié de Neyna se déversaient, énorme, violent et déchiré, le torrent Sumegin…
Le regard de la jeune fille devint fixe, sentant dans son dos les eaux se déverser…
Le bruit devint assourdissant alors que, lâchant le véhicule, Bowhen courut la protéger de son immense carrure.

Il furent poussés contre la voiture qui elle-même se retourna sur Loch avant de partir, entraînée par l’écume au même titre que les trois compagnons et des bêtes de trait…






_ "Halte ! "
L’avancée de la compagnie stoppa, des têtes se dressèrent, et l’on se mit sur la pointe des pieds pour observer le lieu entre le bois naissant sur la route.
Un grondement commença à se faire entendre, loin en amont du lit d’une rivière semble il à sec.

_ "Serions nous face à la rivière de Sumegin ? " questionna Issandia au paladin
_ " Sumegin ? Qu’est ce donc ? " Demanda la voix de Jolt alors que devant le cortège se déversaient en un instant plusieurs centaines de mètres cube d’eau.

_ "Ooooooooooooooh oh oh oh oh " Jada était visiblement émerveillé par le phénomène
_"Sumegin... Teifner m’en a parlé" répondit Uther "Un flot discontinu, un torrent dont l’écoulement se fait de manière aléatoire... "
_ "Cette eau provient des sources de la Montagne Sumej, un sommet qui jamais ne fut atteint "
_ "Allons-nous traverser ?" Questionna Guwent.
Le séraphin opina lentement du chef
_ "Répartissez vous de manière équitable entre les différents attelages, nous les ferons passer un par un… "




Loch suffoqua, son corps tourbillonna au milieu des débris, entraîné vers le fond par l’incroyable force des eaux.
Porté par l’onde, il se trouva guidé, glissant avec une grande vitesse entre les rochers, frôlant quelques arrêtes saillantes.
Comme par réflexe, sa main se porta à l’une d’elles, s’accrochant au roc, le tenant fermement et résistant à l’immense poussée du torrent.
Soudainement, L’eau se retira, le rendant à l’air libre.


Reprenant son souffle avec difficulté, il resta un moment étendu sur les galets, face au soleil de l’hiver qui s’annonçait.

_ "Neyna ?! Bowhen ?...............Iro ?..."
Prit d’une crainte soudaine il se releva, descendant en courrant le lit de la rivière qui se dessinait maintenant au beau milieu d’une forêt de sombres sapins…

Il fit une centaine de mètres, bondissant sur les rochers, essoufflé et craignant d’entendre de nouveau le rugissement des flots, avant de distinguer le corps inconscient de la jeune fille coincée entre deux grosses pierres.

_ "Neyna !" Appela il en la prenant dans ses bras, elle ouvrit les paupière, puis toussant, cracha une grande quantité d’eau avant de sombrer de nouveau…

Il la porta rapidement sur la berge Est, la couchant sur un lit d’aiguilles de pins.

Il la contempla un moment, tandis que derrière lui coula une nouvelle fois l’écume, le ramenant à la réalité…

_ "Bowhen !?..........BOWHEEEEN ?........... " Il se leva et couru jusqu’au milieu du fleuve, espérant voir la forme du guerrier s’avancer vers lui, sain et sauf.
Il n’eu pour substitut que la présence de cinq créature humanoïde et féminines qui l’observaient , dansant autour de lui, leurs corps bleus et translucides coulant comme un liquide, se déformant et bondissant sur plusieurs grosses pierres.
Semblables aux créatures rencontrées dans la foret de Tilintane, loch comprit avoir vu des Naïades, Nymphes des eaux qui glissaient à présent loin en aval.
Leur corps semblant n’avoir aucune consistance, tant elle s’écrasait sur chacune des roches, comme des vagues prenant parfois leur forme originel, leur visage n’était pourvu que de deux grands yeux sombres encadré par une chevelure d’écume en cascade…
Le jeune garçon les suivit, d’abord avec la crainte de laisser seule Neyna, se promettant de revenir le plus rapidement possible.

Bien vite il trouva sur son chemin quelques effets du matériel resté dans la voiture :
Une gourde pleine, un sac de toile, et une unique couverture prise dans un buisson épineux.
L’eau passa une seconde fois, le contraignant à rejoindre le rivage…
C’est au beau milieu d’un attroupement de nymphe qu’il découvrit Bowhen.

Face contre le sol…

Il le retourna, basculant son épaule, Les yeux de son compagnon avaient roulés à l’intérieur de leurs orbites… La bouche ouverte, le visage de l’homme ne transmettait une expression vide, barrée en tout sens par les longs cheveux du guerrier

Le cœur lourd, il posa l’énorme main sur sa nuque, tentant de transporter son camarade hors de la fureur de Sumegin.

Arrivé sur une place tapissée de galets il tomba à genoux, croulant sous le poids du corps qu’il laissa chuter devant lui.
Un chemin de tache rouge marquait son trajet, aboutissant à la béante ouverture du crâne de Bowhen…

Loch se résigna, et sous le regard des créatures aquatiques, recouvrit son ami de pierres, l’enterrant avec ses armes, trouvées non loin et posées dans ses paumes.

La berge fut bientôt affublée d’un amas de roc que contemplait le jeune garçon.
Mais le temps manquait, coulait inexorablement, il ne pouvait perdurer plus longtemps au cotés des morts…
Péniblement, il remonta le fleuve qui gronda par deux fois sur son chemin.

_"Paix à ton âme, ami. Je n’ai de crainte quant à ton salut, tu fus fort et vaillant, tu donnas ta vie pour en sauver d’autre…
Et pour tout tes exploits, ton esprit aura sa place dans les rangs de Morrigan…"






Sur son lit végétal, Neyna était restée immobile, l’esprit perdu dans les brumes d’éther.
Après l’inventaire du matériel récupéré, Loch la veilla longtemps, sans un mot, ne pouvant chasser de sa pensée le visage sans vie du guerrier, craignant qu’une telle expression ne s’imprime sur les traits de la jeune fille.

Ce n’était pas la première fois qu’il avait du regret pour la mort de quelqu’un, ni la première fois qu’il s’inquiéta pour la santé d’autrui, mais la situation lui paru soudain désespérée.

Sur quelle distance avaient il étés emportés ? Où se trouvaient ils ? Quelle direction avait prise la compagnie, quelle décision ?
Il tenait du miracle que tout deux soit encore en vie.
On les pensait trépassés sans aucun doute…

Et iro ?...
Le petit diable devait être déchaîné, oscillant entre tristesse et colère.
Loch pensa à l’anneau, toujours à son doigt.
L’image des trois liens apparut subitement devant ses yeux…
Se concentrant il chercha à les tendre, A manier les roues immatérielles…
Cela dura un moment, il ouvrit les paupières aux premiers bruits nocturnes.

La lune débuta sa course dans la voûte orangée du crépuscule.
Il prit la jeune fille dans ses bras, et la portant, marcha vers ce qu’il pensait être l’Est, s’enfonçant dans les bois encore clairsemés.

Il marcha lentementt, rongeurs et volatiles s’écartant à son passage, se frayant un chemin sur le sol inégal et escarpé, entre les troncs d’arbres et les buissons.
Peu à peu il sentit le bras de Neyna se resserrer autour de son cou.
Elle s’éveilla face à son visage inquiet, face à ses grands yeux dorés et tristes…

Elle lui sourit, et se tourna pour se relever, palper le sol de ses pieds…
Elle bascula sur une cheville invalide tombant dans les bras du jeune homme qui resta immobile…

Elle releva la tête, se plongea encore une fois dans son regard, et l’embrassa…






Un chouette hulula à leur passage, toujours transportée, la joue contre le cœur de Loch, Neyna contempla le ciel bleu et sombre entres les cimes des arbres.

_ "Et Bowhen ?... "
Il demeura silencieux
_ "Mort…Sumegin a eu raison de lui…"
Elle ne prononça rien pendant un moment, serrant son point sur la tunique de son compagnon, lui jetant parfois quelques regards distraits, sur son visage ou sur l’attelle qu’il lui avait confectionné avec des branchages et lambeau de sa manche.

_ "Uther continuera sa marche… Sa mission passe avant tout pour lui…"
_ "J’y ai déjà pensé, nous sommes mort aux yeux de la compagnie"
_ "Il ne nous reste donc plus qu’à les rejoindre… Peut être ferons ils halte dans les villages sur leur route, nous pourrons réduire la distance…"
_ "Et connaître la date de leur passage…"
_ "Tu es fatigué… Arrête toi là et profitons de l’ombre pour nous abriter"
_"Non… Il faut encore avancer…"
_"Loch !... Arrête toi… Tu es trop fatigué."

Un campement sommaire fut érigé, Loch laissa l’unique couverture à Neyna, s’asseyant contre le tronc gris d’un arbre et écoutant les bruits du sous-bois.
La respiration de la jeune fille, les hiboux sur les branches, les grattement d’écureuils ou encore les pas d’une famille de cerfs.
Le sommeil le prit, et pour l’une des rare fois, la plénitude l’envahi, l’image de la cigogne ne vint pas troubler son repos.










Un branchage craqua sous sa chaussure, Tout deux n’avaient fait aucun repas depuis le matin, et malgré les protestations inutile de Neyna, Loch la transporta une nouvelle fois, la sachant incapable de marcher…
L’air était doux et le soleil hivernal perçait à travers les frondaisons.

Elle point le doigt en direction d’un arbuste recouvert de baies rouges et avec un sourire commun, firent leur premier repas de la journée.
Ils cueillirent les fruits un à un, assis sur le sol ou les grosses pierres, leurs deux épées posées devant eux.
Neyna découpa un petit carré de toile dans le tissu qu’ils possédaient, confectionnant de ses doigts agiles une petite bourse pour y placer quelques provisions.
Debout derrière elle, le jeune garçon observait le travail jusqu'à ce qu’une forme insolite n’attire son regard.

_ "Neyna !"
Devant le visage inquiet de son compagnon, elle se leva lentement, derrière l’arbuste et quelques larges troncs gris s’élevaient un bien étrange monument…

D’un métal sombre et rouillé, plantés dans le sol avec force sans aucun soin ou soucis esthétiques se dressaient, éparses, une série de croix renversée.
Le sourire de Neyna se décomposa.

_ "Nephilim !... "
_ "Quelle est cette marque ? "
_ "…Une borne !... Une délimitation du territoire des nephiliens…" Répondit elle tremblante "Celle ci ne marque pas une frontière… Nous sommes perdu au milieu de leur aire…"

Tout deux demeurèrent interdit, contemplant immobile le néfaste présage qui s’annonçait…
_ "Ne restons pas ici…"


Dans les heures qui suivirent, il leur sembla que leur pas devenait autant de coup de tambours, que chaque semelles posées au sol engendrait un bruit trop peu discret,
En dehors de ceux qu’ils provoquaient, plus un bruit ne leur parvenait, la forêt donnait l’impression de tendre l’oreille, aucun animal ne se présenta sur leur route, pas un oiseau dans le ciel, pas un rongeur sur le sol.

Loch pressait le pas, ne voulant demeurer trop longtemps au même endroit sous le jour.

_ "Qu’est ce cela ? Une reine ?" Lançait une voix enfantine, tout deux tressaillirent et stoppèrent leur marche.
_ "Peut être ! Une reine trop peureuse de marcher …"
_ "… Qui s’est trouvée un manant pour lui éviter le désagrément…"
_ "En tout cas ! Ça manque de prestance…"
_ "… Insolite !..."
_ "…Etrange attelage…"

Trois rires éclatèrent, alors que sortaient d’une touffe d’herbe trois créatures minuscules…


D’apparence humaine mais pas plus haute que le poing, ils se dévoilaient mimant les deux voyageurs.
Il avait une peau a la fois brune, verte et jaune, de petits yeux perçant et de long doigts agiles, habillés de plantes et d’écorce, l’un portait une veste de feuille pourrie, tandis que l’autre arborait un chapeau fait d’une minuscule fleure retournée.

Des deux mâles, le plus mince portait une femelle aux yeux sombre et malicieux, tandis que le plus grassouillet des trois ceinturait les épaules de son comparse, jouant le rôle du sac à dos…

Loch posa Neyna qui s’approcha des trois créatures.

_ "Qui z’êtes vous madame ? "
_ "Séraphine ne voit tu pas ?..."
_ "N’est ce pas vrai qu’il a raison madame ?"

Elle tourna la tête vers le jeune garçon avec un sourire amusé.

_ "Assurément petits êtres ! Et vous qui êtes vous ? "

Il mirent fin à leur manège, sautant sur le sol et saluant côte à côte, les femmes d’abord semble il, puis par ordre d’embonpoint croissant…

_ "Dyls !"
_ "Tuk !"
_ "Mota !"
_ "Lutins de ces bois… " Ajouta Tuk avec un salut exagéré.
_ "Petites gens ? Pouvez vous nous aider ? Nous sommes égarés dans ce bois depuis notre chute dans les eaux de Sumegin…"
_ "Sumegin ?! " Criait Mota se plantant sur ses jambes
_ "Et vous avez… " Tuk grimpa sur la tête de son comparse tandis que Dyl faisait de même sur la sienne
_ "…Survécu ? "

Neyna aquiesa.
_ "Hooooooooooooooooooooo !"
Une expression ébahie marqua un moment leur visage avant qu’un bond ne défasse le pilier qu’ils formaient.

_"Z’êtes pas dans un bois madame ! "
_"Mais dans une forêt ! "
_ "La forêt des pins cendrés"

_ "Nous souhaitons rejoindre la route au plus vite, qu’elle est la direction ? "

_"Pas de précipitation monsieur !"
_"Pour le renseignent… »
_"…Vous proposez quel paiement ?"

_ "Nous n’avons pas d’argent…" Lâcha le jeune homme.

_"Je vois là un beau colifichet bleu…"
_"…Autour de votre cou"
_"…Ou même un anneau…"
_"…Là…"
_"…à votre main…"

_"Ces objets me sont utiles, je ne puis m’en séparer"

_"Alors bon vent monsieur, que votre cupidité vous mène dans les embûches…"

_"Un instant !" Répondit Neyna, ôtant de sa chevelure un trio de perle. "Tenez, une pour chacun ! Cela ne vaut il le renseignement ?..."

De nouveau, trois sourires s’affichèrent devant elle

_ "Belle dame…"
_"Voila de beaux présents"

Bondissant et tournoyant, il se placèrent dos à dos.

_"Nous venons d’un village où vous seriez en sécurité."
_"Mais aucune grande gens n’y est autorisé, nous ne pouvons même vous en donner la direction."
_"Donc n’allez pas vers le sud…"

_"Hum !... "
_"… Le sud, n’y allez pas, même pour trouver notre village"
_"Il est de mauvaises personne qui rodent…"
_"Le genre de personne à qui il ne plait pas de rencontrer les gens de votre sang…"
_"Maintenant l’avare peut continuer vers l’est ! "
_"Il y trouvera la route, mais aussi les campements de ces êtres…"
_"Comme cela, la dame pourra aller vers le nord…"
_"…Elle y retrouvera la route, deux jours plus loin, au delà des pins…"
_"… Et par ailleurs, la zone est pour le moment vide d’ennemis."
_"Mais ne traînez pas !"
_"Qui sait quelle rencontre vous ferez…"
_"Dans la foret des pins cendrés …"

Ils saluèrent tous les trois, remercièrent, et furent remerciés des voyageurs et reprirent leur route.

_"Qu’en pense tu ?"
_"Il est toujours préférable d’avoir une direction que d’avancer à l’aveuglette, bien qu’il se peut que ce soit un mauvais tour…"
_"Alors marchons l’avare !" Lâcha elle en riant…



Il quittèrent ainsi les lutins, marchant vers le nord, assuré de ne pas y faire de mauvaise rencontre, et peut être de retrouver l’itinéraire de leurs compagnons.
Cette fois ci, la jeune fille marcha, boitillant légèrement elle maintenait le pas soutenu qu’ils s’était tout deux imposé.
Le soleil déclina, sous les frondaisons les ombres devinrent froides.
Ils parvinrent à chasser et à obtenir un jeune lapin qui pendait maintenant au bout d’une sangle du sac de toile.
L’air devenait de plus en plus glacial, dormir en pleine nature, en cette saison, avec pour seuls vêtements du tissu et quelques pièces d’armure de cuir était pure folie.
Ils s’arrêtèrent enfin.

_ "Nous risquerons nous à allumer un feu ? " Demanda Neyna
_ "Nous n’avons pas le choix je pense… Il nous faudra bien cuir notre viande, et je pense que la nuit s’annoncera froide…"

Ils ramassèrent quelques branchages, disposèrent un cercle de pierres pour y placer leur amas de bois.

_"Aller ! Allume le…"
_"Fryl Aeth…"

Presque à plat ventre, le visage devant le combustible, Loch expira doucement, au cœur du tas, une lueur orangée apparue, vacillant un instant jusqu'à s’intensifier et embraser brusquement tout ce qui pu l’être.

Ils firent bonne pitance, bien que la viande fût coupée grossièrement avec leurs armes, la lumière et la chaleur avait quelques air de refuge dans cette forêt maintenant bercée par les ombres nocturnes.

Neyna s’enveloppa dans un pan de la large couverture, fredonnant quelques chansons en admirant les astres.
Loch l’observa un moment, les lueurs du feu dansaient sur elle…
Elle était lumineuse…

_ "Je t’aime…" finit il par dire, le chant s’arrêta, elle tourna la tête avec un sourire, puis l’embrassa de nouveau.
_"Brecla avait raison… Nous sommes deux idiots… Je t’aime…Combien de temps auront nous attendu pour nous le dire ?"

Il demeura silencieux, frappé par sa propre sottise, elle colla sa tête sur son épaule, il colla sa tempe contre elle.
Puis s’enveloppèrent de la couverture.

Cette nuit là demeura importante pour le jeune garçon
Cette nuit là il s’éprit d’un amour encore plus intense à l’égard de la jeune fille
Car cette nuit là… A la lueur de ce feu… Elle s’offrit a lui… Corps et âme…




_ "Et cela ?... Qu’est ce ? "
Du feu, il ne restait plus que quelques braises rougeoyantes. La jeune fille pointait deux larges marques circulaires sur le flanc droit de Loch

_ "Les balles de Vah’Leshu…"
_ "Vah’Leshu ? Quelqu’un portant les armes de Vah’Leshu t’a tiré dessus ? "
Il aquiesca…
_ "Je n’aimerais pas savoir dans quel genre d’ennui tu t’es mit pour obtenir autant d’estafilades… Tu en moura un jour… Et cela ?... Qui t’a fait cela ?... " Elle pointait du doigt la croix aux insignes malsaines gravée sur son torse… Loch le savait, elle avait gardée l’insigne malsaine pour la fin, n’osant le questionner tout de suite à ce sujet.
_"… Mon maître…"
_ "Ton maître ? Que veut tu dire ? Répond moi…Qui était il ?... "
Il resta silencieux pendant un moment, sa respiration marquée du lourd fardeau qu’il portait. Il lâcha enfin la vérité…
_ "Ondrés Nirnathis… " Il sentit que la jeune fille eux un sursaut
_ "La cigogne ?..........................Tu es ?... "
_ "Oui !... "
Elle se recroquevilla contre lui
_ "Je le savais…"
_ "Tu…"
_"Oui… Et enfin tu le dis… Mon doute s’était changé en vérité au fils des jours… "
_"C’est pour cela que Uther…"
_"…Uther n’est rien… Uther ne peut rien… Uther te jouera ses tours à sa façons rien de plus…"

Pendant un instant seul le crépitement des braises s’éleva dans l’air, pas un mot ne fut prononcé.

_"Loch ?... Le sais tu ? "
_"…"
_"…Que tu es de ma race ? Que notre sang est béni ? "
_ "Je le sais… "
_ "Je n’ai jamais vu tes ailes… Quelle teinte portent elles ? "
_ "……………..Je ne les ai jamais vu non plus…mais elles porteront la teinte de mes erreurs et mes péchés. "
_"Je ne sais ce qu’il t’es arrivé, mais ta rédemption contribuera à leur éclaircissement, Porte un cœur pur et lave toi de tes méfait, tes péchés, ainsi la marque que tu portera sera de lumière, et … »


_ «Un cœur pur ?... »

#15 Tim

Tim

    Timinus


Posté 19 juin 2005 - 20:08

Chapitre XIV: La voleuse


Un faucon vola dans le ciel...
Son acuité visuelle lui permettait l'observation de son aire à des kilomètres à la ronde.
Vipères, couleuvres, écureuils, lapins... rien ne lui échappait.

Il replia ses ailes, inclinant son corps vers le sol, amorçant une descente en piqué.
Tshack! Le serpent ondula un moment dans ses serres, avant d'être maintenu par la poigne du rapace...

Boitillante, Neyna s'arrêta un instant, observant l'oiseau qui passait au dessus de leur têtes, virevoltant entre les troncs pour rejoindre de nouvelles hauteurs.

Elle se tourna vers le visage de Loch...
Son regard avait changé, toujours sombre et profond, plus inquiet que jamais concernant l'environnement qui les entourait, il naissait à l'intérieur de ses yeux une indescriptible lueur, peut être la présence de la jeune fille en était elle à l'origine, peut être le fait d'avoir pus ouvrir son coeur et partager ses secrets.

_"Loch ?!..." le jeune homme sorti de ses pensée pour se tourner vers sa compagne. "Au plus vite nous irons chercher Iro, puis j'aimerais que nous quittions la compagnie"
_".............Pourquoi cela ?..."
_"Il est un pays... Les terres où j'ai vu le jour, loin dans l'Ouest, où tu trouveras les réponses à tes questions... Une terre haute là ou fut créée notre race, et là où de nombreux séraphins vivent encore..." Le visage de Loch devint grave, Neyna eu un sourire.
_"Combien de temps pour ce voyage ?" demanda il brusquement…
_"Je ne sais pas! Abandonnons Uther à sa quête, je suis comme toi, et comme tous ceux qui ne portent pas le blason de Windelis sur leurs armures, libre de choisir ma route... Apres être venu chercher Iro, nous ferons nos adieux, nous leur donnerons l'emplacement du corps de Bowhen, et nous même irons lui porter un hommage.
Puis nous rejoindrons Vah'Leshu, et traverserons les terres antérieures.
Nous trouverons le port du pays, et prendront la mer pour contourner le fief de Rophelus, là où se trouve celui que tu crains... Puis nous reprendrons les chemins, jusqu'a..."

Un son sec vint à leurs oreilles, le jeune garçon lui plaqua sa main sur la bouche.
Un rire s'éleva, ils firent volt face.
Soudain loch se jeta sur elle, la flèche siffla et se planta dans le sol, à quelques mètres.

_"Nephilim!" lâcha elle "Il ne doit pas avertir les autres..."

En une fraction de seconde, il s'était déjà élancé à la poursuite de l'archer, Le métal de son épée crissa contre le fourreau alors qu'il bondissait entre les troncs et hautes racines.
Bientôt il l'aperçu, courant aisément dans la foret, le nephilien habillé d'une cuirasse légère et décorée de plumes noires fuyait, son arc à la main…
Loch accéléra le pas, il était déjà loin de Neyna, et l'homme riait toujours.
Il écartait les branchages, bondissait contre les rocs, les arbres...
Bientôt il fut sur lui, alors le nephilien pivota et lui envoya son pied dans le ventre avant de reprendre sa course.
Le jeune garçon se releva tans bien que mal, le souffle coupé.

Non! Quelque chose n'allait pas! Cette fuite était inutile, pourquoi ne volait il pas haut dans le ciel, à l'abris des éventuels assauts?
Il se contentait de courir, laissant une assez grande distance entre lui et Loch pour perdurer la poursuite, mais assez pour ne pas le semer.
L'éclaireur partait-il droit vers ses compagnons? Avertir les renforts?
Non! Ils étaient déjà au courant, le but du fuyard est de l'éloigner de...

Il s'arrêta, les petits cailloux roulèrent sous sa chaussure.
_"NeynaaaAAAAAAAAAAAh?!" La dernière syllabe, hurlée s'éleva bien haut dans le ciel, il fut prit de panique.




Ils étaient trois, trois face à elle, seule qui tenait son épée, tremblant de peur, appuyée sur une seule jambe...

Le premier, armé d'un arc long et sombre, une immense balafre couvrant son visage, attendait l'ordre de l'abattre, souriant en écartant l'une de ses mèches brunes.
Le second, était pourvu d'une lance, les ailes déployées, vigilent, attendait une hypothétique fuite vers les cieux, il irait la cueillir avec la plus grande facilitée.
Quand au troisième... Blond comme les blés, enveloppé dans ses ailes aux teintes d'érebe, lui souriait comme l'on sourit lors de retrouvailles heureuses.
Il tenait négligement une longue lame à la main, comme si l'idée de s'en servir ne lui était jamais venue...

Face à ce visage...
Neyna baissa les yeux, sentant toute volonté s'évanouir en elle.
Ce visage...
Lui tirait les larmes...

_"Combien d'années? Petite Neyna ?" Elle ne répondit rien, cette voix la faisait trembler, trop de souvenirs lui venaient en tête "Je n'aurais jamais cru... Te voila belle... Tu n'était qu'une enfant lorsque je m'en allais pour mes chemins, voila que je retrouve une femme à présent... Ah ah ! La chance habite ce vil coquin qui t'accompagnait jusqu'alors... Mais les flèches de Doran eurent raison de lui, comme le laisse penser le cri que nous venions d'entendre..."
_"Oragin ?! Tu connais cette fille ?" questionna l'homme haut perché
_"Ho! Oui! Cette lame et ce joli minois ne peuvent appartenir qu'à une seule personne, Neyna Faerlin..."

La tête basse, réprimant un sanglot, l'entente de son nom paniqua la jeune fille.
Doucement, et sans un bruit, ses ailes sortirent de son dos, laissant choir quelques plumes blanches sur le sol.
La clairière fut éclairée d'une faible lueur, une lumière triste et vacillante.

_"Je serais curieux de connaître ton parcours depuis lors, tu es loin de chez toi, que cherche tu donc ? En ces lieux ?" Il n'eu de réponse, que quelques larmes tombant au sol.
"Tu as toujours ton épée, Ah! L’épée d'argent que tu contemplais enfant, celle qui porte ton nom... Me laisserais tu l'examiner de plus prés ?"

L'homme fit un pas, elle recula, les yeux cachés par ses longues mèches, un grincement provenant du cuir de la garde démontrèrent qu'elle avait resserré sa main autour, sans pour autant empêcher le tremblement...
"Ho! Je vois, serait-ce de la peur? Où peut être une nouvelle détermination? Ho! De l'avarice? L'argent est un métal précieux, et cette arme fut sans doute pendant longtemps ta seule richesse..."

Sa main se posa sur la tête de la jeune fille empoignant sa chevelure il la força à lever la tête.

"Regarde moi Neyna !" Elle eu un cris de douleur, il la gifla, la lame tomba au sol, et elle même fut jetée à terre. "Dhors!?"
_"Oui Oragin ?"
_"Tue la!"

Un sourire s'afficha sur le visage de l'archer qui encocha une flèche, tirant la corde et la porta à son oeil.

_"Ah !"
Tshack

La flèche se ficha dans un arbre, alors que le nephilien porta ses mains à son visage, lacéré par l'oiseau noir qui maintenant se posa sur une branche.

_"Mal-bete ! Je m'en vais t'estriller !" Criait il en ramassant son arme. Une plaie rouge croisant son ancienne cicatrice.
_"Un instant Dhors" lança le nephilien encore innomé "Je ne vois pas de corbeau attaquer l'homme de son propre chef"
_"Ghéletran à raison Thors, celui ci est dressé, à ne point douter"
_"MONTRE TOI! LACHE!" hurlât il, accroupi sur sa branche.

Il tomba sur le sol, poussé par un violent coup d'épaule, s'étalant de tout son long alors que son assaillant roulait sur l'herbe, se releva et chargea Thors.
L’archer encocha et lança sa flèche rapidement, elle ne fit que tracer une maigre plaie sous l'oeil du jeune garçon.
Une épée fut tirée, et un large coup vint lui ouvrir la gorge.
Loch ne dévia pas sa charge, il bondit contre le nephilien roulant une nouvelle fois avec lui pour se relever avec son élan et faire volt face.

_"Aeth! Capel Gat'!" Cria il en lança une poignée de cailloux.
Ceux ci s'entrechoquèrent dans la terre avant de s'agglomérer et de former une petite créature rocheuse, haute d'une cinquantaine de centimètres.

_"Oragin! Thors! Ghéletran!" Hurla le fuyard surgissant à travers un immense buisson.
Trop tard, la créature le roua de coups avant qu'il ne puisse émettre de nouvelles paroles.

Une étincelle s'alluma alors que l'épée de Loch et la lance de Ghéletran s'entrechoquement.
Il pu lire dans les yeux du jeune homme une haine farouche à son encontre.
Forts et précis, les mouvements de Loch furent néanmoins parés par les bras puissant du nephilien.
Il tenta de l'embrocher sur son arme, il se déporta, et lui envoya son pied dans la mâchoire, l'épée se planta dans son ventre, il sentait le contact froid du métal avec ses entrailles, puis sa plaie s'élargissant, alors que la lame faisait un quart de tour...
Déchirant ses intestins...

Il prit une dague, accroché contre la cheville de l'homme, comme celle qu'il emportait autrefois, sur les toits de Windelis, et envoya l'arme contre celui qui l'avait éloigné de Neyna.

D'un large déplacement, ce dernier esquiva le projectile improvisé...
Loch se jeta sur lui, profitant de la diversion pour le décapiter.
Le coup ne fit que couper la gorge sur une dizaine de centimètres, broyant une vertèbre.

_"Viens!"
Le dernier de ses opposants, la lame tenue à bout de bras lui faisait signe d'approcher.
Loch chargea, son coup fut paré, l'estoc et une frappe circulaire n'atteignirent que le la lame adverse.

_"Loch! Arrête!" cria Neyna, à genoux sur le sol.

_"Aaaah!" Une éstafilade venait de se dessiner sur son bras droit, cette lame était tranchante comme un rasoir.
Un autre coup! Il s'alongea presque sur le sol, le fil de l'épée passa au dessus de son visage, il envoya sa jambe dans les chevilles d'Oragin avant de se relever, tentant un assaut qui fut bloqué par l'homme à terre.
Une contre attaque, l'épée courte du jeune garçon était plus rapide, il désarma son adversaire, lui donnant un coup de pied dans les genoux, s'apprêtant à lui porter le coup fatal.

_"Non!" Hurla elle, Ses mouvements se stoppèrent soudain, l'homme était pourtant à sa mercie, un sanglot couvera la voix de la jeune fille.
"Non! S'il te plait.......S'il te plait...laisse le..."

Il hésita un moment, jetant un regard furieux à l'homme qui lui souriait à présent, avant de recevoir son poing dans la joue.
Oragin, se releva, quelques peu paniqué, avant de déployer ses ailes et de prendre la fuite...





Il laissa tomber son arme, courant vers elle, qui pleurait, assise sur le sol, les épaules tremblantes, elle senti les bras de Loch l'étreindre.

_"Merci" lâcha elle...







Qui était il?
Il avait encore le coeur battant, cet abject personnage était pourtant à genoux devant lui...
Corbeau et golem de pierre s'évanouirent...
Et lui, sans relâcher son étreinte, reprenait difficilement son souffle...
Il avait eu beaucoup de chance, si il n'avait pas compris le manège de ses opposant, ou même lancé cet effet de surprise, ils seraient sans doute tout deux gisant à la place des trois cadavres.

_"Loch partons! Il ne faut pas qu'il nous trouvent..."





Les arbres disparurent brusquement de leur route, laissant place à un ciel chargé, sur un sol herbu et craquelé, jonché de pierres blanches et crayeuse.
_"La route!" annonça il avec un sourire, tout en pointant du doigt le large chemin sculpté par d'innombrables voyageurs.
Cette vision effaça toute fatigue en lui.
Ils s'avancèrent sur le sentier.
"Ou est le Nord ?" demanda il
Elle indiqua un point quelques part au loin
_"Par là"

Les heures passèrent, le soleil descendit peu à peu.
Ils étaient seuls à s'avancer sur le chemin.
Après concertation, il parut évident que la proximité du camp Nephilim constituait une menace pour les gens du voyage.
_"Aval-Sumeg! Trois miles!" Annonça Loch, lisant la pancarte qu'il avait ramassé, libérée d'une envahissante touffe d'herbe.
_"Si la compagnie nous à devancée, nous pourront le savoir une fois en ville..."




Dans une minuscule vallée, semble-il creusée par des mains autres que celle de Dame Nature, se nichait le village.
Construit et orienté autour d'une place pavée, une maigre effervescence marquait le bourg.
Quelques enfants chahutaient, courraient après un chien qui lui même courrait après un chat.
Un homme richement habillé était en une houleuse conversation avec le propriétaire d'un étalage de nourritures diverses.
En cette période hivernale, de nombreuses fumées s'élevaient des cheminées, la plus dense étant celle d’une forge en plein air, là où un massif et transpirant personnage battait un fer à cheval.





_"Il nous faut de l'argent" dit elle
_"Et bien... L'ennui c'est que nous ne possédons rien qui ne nous soit inutile. Nos lames à vendre peut être, quoi que, cet homme à la forge aura sans doute quelques menu travaux..."
_"Ho! Que nenni! Oublie cela tout de suite, pour rien au monde je ne me séparerait de mon épée" Dit elle presque amusée, il fut surpris de la voir si souriant, comme à l'accoutumé, elle qui avait versé ses larmes il y a quelques heures... "....Neyna! Est ma seule compagne" ajouta elle devant le regard étonné de Loch "...Cela fait plusieurs année que nous faisons route toute les deux..."

Elle lui tendis l'arme, l'argent avait un contact doux avec sa paume, elle étincelait, contrastant avec le fer du jeune garçon, qui, bien que nettoyée était encore maculé de taches écarlates.
_"Prend la, et va donc demander au forgeron de les affûter, je reviens avec le paiement..."
_"Tu reviens avec le... Comment vas tu t'y prendre ?"
_"Pense tu qu'Uther se serait encombré de ma personne si je me fut révélée inutile ?... Vois tu cet homme là bas? Combien de bourses son orgueil lui dicte-il d'attacher à sa ceinture ?..."
_"Tu ne vas quand même pas ?... Elle posa un doigt sur sa bouche
_"Il y a bien trop de ferveur en Aurum dans cet homme haha! Je ne peux l'approcher si je suis armé, les gens se méfient des lames... Allons! Va donc faire ce que je t'ai demandé..."

Un peu décontenancé, il s'avança vers la forge, Neyna marchait dans une démarche naturelle vers l'étalage du commerçant, toujours en dispute avec la cible de la voleuse.

_"Z'vous voulez monsieur ?"
Il se tourna, l'homme à la moustache proéminente attendait sa réponse, appuyé sur l'un des petit muret de son exploitation, essuyant de grosses gouttes avec un linge crasseux.
_"Ha! Heu... Combien pour l'affûtage de ces armes ?" répondit il en tendant les deux épées.
L'homme essuya une tache de sang avec son pouce avec un air songeur.
_"Vous avez tué monsieur ?"
_"Peu de questions s'il vous plait..."
_"Ho! Vous venez de la route Ouest! J'vous ai vu avec la p'tite dame... C'était peut être une prise de chasse héhéhé... Vous avez combattu des nephiliens ?!" demanda il brusquement, il fronça les sourcils lorsque Loch acquiesce "Bâtards! Engeances ceux là! J'espère que vous les avez tués, voila quelques semaines qu'ils se sont installés dans la forêt cendrée et le village voit de moins en moins de voyageurs..."
_"Combien pour l’affûtage ?"
_"Ho! Il y à deux lames, mais l'une est bien belle, de l'art elfique! Et même séraphin! J'm'y connais un peu en ces choses là! Bon! Et bien On va dire Cinquante! Vous m'êtes sympathique monsieur... ALLEZ LES MOUFLETS! V'NEZ VOIR COMMENT QU'LE GRAND TOGONAN I AFFUT' LES EPEES!"

A cet appel, les enfants environnants quittèrent leurs jeux pour aller s'agglutiner devant le muret, bousculant quelques peu le client dans l'espoir d'obtenir la place la plus proche du four dans lequel grandissait un feu activé par un énorme souffle.

Bien que le travail du forgeron pu avoir quelques chose d'hypnotisant, Loch s'en désintéressa rapidement.
Sa discussion l'avait complètement distrait, et il se demandait maintenant par quel moyen Neyna avait pus subtiliser l'une des bourses de l'imposant personnage.
Le plus naturellement du monde, elle choisissait maintenant quelques fruits pour le bonheur du commerçant qui se désintéressa de sa dispute.

_"Qui est cet homme ?"
Le forgeron, voûté sur son enclume se retourna lentement pour observer.
_"Tabus Adricolus... Le percepteur local... I s'amuse à parader avec ses beaux vêtements dans la ville pour s'attirer la convoitise..."
_"Voila un comportement ..."
_"...Idiot ?... Oui!"
_"A propos avez vous vu le passage d'un cortège dernièrement ? Je parle d'hommes en armes venant de l'Ouest..."
_"Ah non! J'n'ai pas vu... Mais il faut dire que j'était absent hier, dans l'bourg voisin monsieur! A vendre ma marchandise... Mais allez plutôt à l'auberge, si il y a un endroit où aller pour connaître les dernières rumeurs, c'est bien à l'auberge…

_"Alors nous y passerons après vous avoir payé!" Le forgeron souria ...
_"Cinquante! Ma p'tite dame! V'pouvez aller tranquille! J'enverrais un marmot vous chercher quand l'travail i s'ra finit!"

Elle plaça trois pommes dans le sac que portait Loch, avant qu'il ne se dirigent tout deux vers ce qui semblait être le lieu d'hospitalité tarifiée du village.

L'auberge était déserte, malgré la taille de la salle principal, le tavernier essuyait un verre de façon maniaque tandis qu'assise sur un tabouret, l'une des serveuse finissait un travail de broderie.

_"Ho! Des clients Fiona !" L'homme lâcha son torchon avant de se jeter vers les deux voyageurs, les menant à une table.
_"Nous prendrons à boire et à manger" annonça Neyna "Et quelques renseignement sur les dernières arrivée dans votre village."
_"Bière et soupe de Sumeg! Voila ce que je vous propose! Fiona ! Prépare leur un couvert." Il se rua ensuite en cuisine.

Ils patientèrent un moment, l'homme maigrelet revint avec deux bols fumant suivi par sa compagne qui se chargea des boissons.
La nourriture n'était pas fameuse, juste un bouillon dans lequel flottaient quelques légumes, cependant, ils mangèrent de bon coeur...

_"Alors! Dites moi! Que souhaitez vous savoir ? J'n'ai pas de client alors je peut bien vous consacrer de mon temps."
_"Nous cherchons à rejoindre une compagnie qui serait passée il y a peu dans votre bourg" répondit Loch, délaissant sa cuillère pour le moment.
_"Ah oui! Les caravanes et les boeufs! Tous ces hommes en armes qui sont arrivés, avec quelques vieillard et une petite bestiole qui hurlait des insanités à leur chef !"
_"Il hurlait des insanités ?"
_"Ho oui! Des mots pas jolis ! Hein Fiona ! C'était à propos de compagnons abandonnés à ce que j'ai comprit, enfin, il s'est quand même vite calmé, mais c'est reparti de plus belle à leur départ... C'était vous les compagnons ?"
_"Leur départ remonte à combien de temps ?"
_"Ho! Ca? Ils sont repartis à l'aube... Mais ils vont vite je pense, il vous devanceront si vous allez à pied et je crains que personne dans le bourg n'ai de monture pour vous... C'est que les bêtes sont devenues précieuses depuis un moment... Pas vrai Fiona ?...

#16 Tim

Tim

    Timinus


Posté 09 juillet 2005 - 14:01

Chapitre XV: La chute du charognard


_"Neyna ?..."
Loch se tourna vers elle, son visage souriant contre l'oreiller, elle répondit par les yeux.
_"Qu'y à t'il ?" demandait son regard
_"Pourquoi... Pourquoi Uther me nomme t'il "Nephilien" ?"

Elle se tourna, songeuse, posant une main sur le dos du jeune homme, assis sur le lit de l'auberge.
De la fenêtre, elle apercevait un maigre croissant de lune, elle le contempla un moment, cherchant une réponse à lui donner.

_"Pour la même raison... que je t'ai su de ma race, dés la première fois, c'est bien Uther qui à ressentit ta présence sur ce champ de bataille..." elle marqua une pause, se remémorant le visage du paladin, indiquant un corps lointain entre deux cadavres. "Les êtres d'ombres et lumière sont capables de s'apercevoir sans les yeux... Une sorte d'intuition..."
_"Je..."
_"Tu n'en a pas conscience, mais c'est quelque chose d'immuable, un don de naissance, on dit que les "ailées" savent prendre leur envol dés leurs premières plumes, on dit aussi qu'il sont capable de se ressentir lorsqu'il sont proches. Une chose que tu fais naturellement sans le savoir... La première fois que tu m'a vue..." Il releva brusquement la tête, surpris d'une nouvelle évidence, puis souriant à ce souvenir.

_"Et pour Uther ?"
_"Uther est un sot, Il aura vu le visage du Corbeau, son doute aura grandit vis à vis de ta personne, il ne pouvais t'imaginer oeuvrant pour la lumière... Il ne pouvait croire en ta rédemption ou ton pardon..."

Lentement, il s'allongea, observant un moment la chambre de l'auberge d'Aval-Sumeg...
Le visage de la jeune fille vint lui obstruer la vue, la maigre clarté extérieure faisant contre jour avec ses traits, L’entourant d’une aura blanche et lumineuse
Elle l'embrassa...

_"Dors maintenant..."



Il faisait noir, Iro était triste, mais des mains le tenaient, les mains rassurantes d'Issandia
_"Ils sont vivant!" répétait il
_"Je te crois Iro! Je te crois!"

Un son sourd tonna, comme un lourd battement de coeur.
Dans les brumes se formait une silhouette blanche, un long manteau immaculé, une barbe longue et droite, un tricorne sans teinte masquant un visage.
L'effroi le gagna, l'homme releva la tête, affichant son regard...
Accompagné d'un rictus...

Loch se releva brusquement, le souffle court, transpirant...
_"...H...Hh...Hhh...H...Iro.........
Les premières lueurs de l'aube l'éveillèrent doucement, alors qu'un grand vide à coté d'elle la ramenait à la réalité.

_"Loch ?!" Elle le vit, au fond de la pièce... enfilant une tunique dans des mouvements paniqués. "Loch!? Loch qui y a t'il ?!..."

_"Habilles toi! Il nous faut partir!"
_"Partir ?!"
_"Iro!... La compagnie... La compagnie est arrêtée..."
_"Arrêtée ?! Loch comment le sais tu ?" questionna elle vivement en se passant un vêtement.
_"Je le sais... Je le sens... Je..."
_"...Calme toi... s'il te plait! Calme toi..."

Neyna le prit dans ses bras, leurs cous se rejoignirent...
Il respira profondément, s'ennivrant de son odeur...
Son parfum...

_"Je dois aller le chercher!... J'ai été égoïste! Trop égoïste..."



La route repris, ils pressèrent le pas, la panique de Loch s'étant peu à peu dissipée, pour se muer en une vague de questions assaillant son esprit.
Neyna marchait derrière lui, sans un mot...
Le paysage défilait lentement. Quelques arbres épars se dressaient devant eux, au bord de la route, où au centre d'un carrefour.
Au loin, des chevaux sauvages galopaient à vive allure dans une plaine pourvue de hautes herbes, surmontée de la vigilante et colérique Sumeg.
La montagne se dressait, majestueuse et plus élevée que ses sœurs de roches, au dessus de la chaîne dans lequel coulait le Sumegin.

Le soleil avait dépassé son zénith depuis un moment, elle qui avait mangé du pain de route lui pria de s'arrêter.
_"Prend un temps pour manger, tu ne lui servira à rien si tu es à bout de forces."

Il stoppa sa marche, se tournant vers elle, pour enfin poser le sac et piocher dans les victuailles.
C'est en prenant un première bouchée qu'il s'aperçu de la faim qui le tenaillait brusquement.
_"Il ne sont plus très loin..."
_"Bien sur... Toi tu n’as pas lu les cartes de Guwent... Mais les ruines ne sont qu'à quelques milles, et le grand port... à quelques milles au delà des ruines. Approchant du but, Uther aura sans doute ménagé ses troupes, la compagnie aura sans doute passé la foret rapidement, pour ensuite ne manquer aucune nuit de sommeil..."

Il ferma les yeux...
Posa sa tête conte le pied de la pancarte...
Une forte brise vint lui frapper le visage, faisant virevolter ses mèches aux grés du vent.



Y avait il vraiment lieu de s'inquiéter de la sorte? Résidu de la liaison entre maître et familier ou simple songe?
Pourquoi cours tu Loch? Pour la sauvegarde de Iro! Oui cela est évident, mais n'y a t'il pas autre chose? Un sentiment au fond de toi qui...
La cigogne! Que faire? Que fera tu si tu le trouve face à toi?



Le ciel chargé commença à prendre une teinte orangée, dorée, prélude au crépuscule.
Iro, les oreilles tombantes porta son regard sur celui de Jolt, des larmes coulaient encore sur ses joues, alors qu'il serrait machinalement le diadème de la prêtresse.
Toujours en armure, Uther était assis sur une souche, le visage dans les mains.
Jada clopinait partout, ajustant une tombe sommaire, le regard bien bas.

Le diablotin se leva, il alla rejoindre le vieux conteur, en grande discutions avec la naine et les deux chevaliers restant, appuyés sur les débris d'une voiture, Sullyvan accueilli le familier sur son épaule.

_"Arthus ?! Rilican ? Quel sont ses ordres ?" demanda Sullivan
_"Nous ne savons rien monsieur, le Général Montels Delapierre ne nous a pas communiqué d'autres directives" répondit le plus jeune.
_"Attendons les gosses et la brute! Iro nous affirme qu'ils sont en vie"
_"A combien pensez vous que nous soyons du port? Ou même des ruines Acaject ?"
_"Et bien!... Pour les ruines où pour le port, nous pourrions couvrir la distance en quelques heures."
_"Alors, comme le dit dame Brecla, attendons les... Ils ne sauraient que faire en voyant la place."
_"Ne craignez vous pas? Maître Sullivan que...C'est à dire... Il pourrait revenir..."
_"... Si Arthus ! Si! Mais séant Nous camperons ici pour la nuit, si Loch , Bowhen et Neyna ne sont pas de retour, nous partirons pour le port de Monhans, là nous prendrons la mer et oublierons cette histoire, chacun sera libre d'aller où bon lui semble."

Des mains vigoureuses agrippèrent le manteau du vieillard
_"VOUS! VOUS!... Vous n'avez! PAS! Le commandement débris! VOUS N'AVEZ! N'AVEZ pas conscience!... Nous partons TOUS! TOUS! Immédiatement! Nous partons pour Windelis informer le JEUNE ROI de notre ECHEC."
Sullivan bascula sur le sol, alors qu'Uther l'empoignait par le col, entravé par ses propres paladins. "VOUS VOULEZ L'ATTENDRE! VOUS VOULEZ L'ATTENDRE! ILS NOUS TUERA TOUS! TOUS M'ENTENDEZ VOUS!... LACHEZ MOI! C'est lui! C'est lui! Loch! Le corbeau! Il à informé son maître il à..."
_"Pardonnez moi monsieur!..." Rilican lui donna un violent coup sur la tête, Uther cessa, s'écroulant à terre, lâchant son emprise sur le vieil homme.
Il se releva lentement, les poings serrés, pleurants...
Les pleurs d'un homme défait.

Une brindille craqua, leurs têtes se relevèrent, Iro galopa sur le sol, sautant au cou de son maître.
L'inquiétude se lut sur le visage de Neyna, couvant lentement du regard ce qui restait de la compagnie.
Loch lui, fixait immobile un grand arbre au centre de l'endroit, figé de crainte et de terreur.

_"Maître maître !" sanglota le petit diable "...Il est venu, trouvé, il nous a trouvé, il a commencé à poser des question sur vous, et puis il les à tous tué, tous! Tous les chevaliers d'Uther..."
_"Neyna! Loch!..." Le conteur avait fait quelques pas vers eux, soulagé " Loch... "Si il souhaite ma perte, aux ruines je l'attend"................C'est ce qu'il à dit... Avant de partir..."

Derrière l'assemblée, au centre du cimetière de fortune, se dressait un arbre solide, Un arbre imposant, le tronc totalement droit et vertical , le feuillage décrivant un arc de cercle, Le symbole d'une faux plantée au beau milieu des tombes...





_"Uther! UTHER! Je te souhaite bonne journée! Chien galeux! "
Calmement le chevalier ajustait son plastron, sans un regard pour le diablotin.
_"Issandia... Faites taire cette chose avant que je ne m'en charge."
_"Iro calme toi! Ce n'est pas de cette façon que tu obtiendra ce que tu veut"
_"Issandia...Dame Issandia... Moi qui pensais... Moi qui croyais que les chevalier et les paladins étaient emplis de bonté, servaient de nobles idées..."
_"Calme toi!..." coupa l'elfe, jetant un regard assassin à l'homme en arme.

_"Monseigneur!"
Uther leva la tête, des yeux interrogateurs vers son chevalier qui pointait le sentier.

Dans les lueurs d'une aube naissante, s'avança un vieil homme, recouvert d'un manteau sombre, il marchait lentement, voûté, appuyé sur un bâton comme accablé par le poids des années.
Revêtant l'apparence d'un voyageur, vagabond ou même pèlerin, il semblait suivre sa route sans se soucier de la foule sur son chemin.

Des murmures et rumeurs s'élevèrent parmi les soldats, quelques visages inquiets.
La voix du séraphin se fit entendre, claire et assurée.

_"Hola vieil homme! Présentez vous voyageur, car vous allez à la rencontre de la compagnie d'Uther..." L'homme s'arrêta soudain, posant ses deux mains sur le pommeau de sa canne. "Que voulez vous ?! Parlez!"

Un instant passa, durant lequel on n'entendit que sa respiration, les chants d'oiseaux, et le bruit des feuilles portées par le vent.
L'herbe ondulant sur le sol, et d'autre bruit lointain mais impossible à reconnaître.

_"Loch...Où est Loch."
Certain sursautèrent, Le croyant mort, Uther n'eu pas hésité à révéler ce qu'il savais.
Maintenant, pour tous, Loch était le charognard de Windelis, et celui qui le cherchait ne pouvait qu'être...
Uther ne montra rien de sa crainte, répondant de façon sèche et sans demi mesure.
_"Loch est mort! Retournez vous en d'où vous venez car vous ne le trouverez pas ici..."

L'homme ria doucement, seules paroles prononcées dans ce silence pesant.
Il se redressa, se tenait droit sans aucune difficulté, les années semblaient s'être brusquement effacées de son visage, relevant la tête, il écarta une longue chevelure blanche, fixant avec un rictus le paladin qui venait à sa rencontre, l'épée à la main...





_"Une racine est sortie de terre, et a assommé Uther, le frappant dans la tête, puis c'est l'elfe qui s'est levée..."
_"Dame Issandia avait réussi à passer sa chaîne autour de lui, puis elle a tenté la magie... Les éclairs" continua le prêtre.
_"Mais il a été plus rapide, oui gamin! Plus rapide! C'est elle qui reçu la décharge, je sais pas à quelle moment elle mourut, mais elle hurlait encore quand la foudre lui brûla la peau... On l'a enterrée la première, c'est... c'est parce que... Elle n'était plus belle à voir après ça, toute noire, et puis... Enfin...Ca sentait fort........" La naine marqua un temps d'arrêt, comme penaude de telles paroles. "Puis il y a eu des explosions autour de lui, le vieux Jada lui avait lancé ces artifices cachés derrière un rocher, je croit que l'on aurait dû tous faire de même, parce que... Il a tué tout les autres, des racines sont sortis du sol, et ont commencés à frapper et transpercer tous ceux qui portait l'armure de Windelis, il n'a laissé que nous... les vieux... Et Jolt aussi... enfin il l'a manqué..."

Le prêtre dans son vêtement blanc pencha la tête, serrant machinalement le diadème de sa camarade, Cadille.
Bercla lui prit le bras dans un geste consolateur.
Rilican reprit la parole.

_"Il s'est ensuite placé au centre de la clairière, puis un arbre à poussé autour de lui. "Si il veut ma perte, aux ruines je l'attend" C'est ce qu'il à dit avant que son visage ne disparaisse sous l'écorce............"
_"C'est pour toi... C'est pour toi Loch ?... Ce message, ce..."
Tenant son familier dans les mains, le jeune garçon acquiesça...
Ses yeux allèrent vers Neyna qui le regardait, emplie d'inquiétude et de tristesse.

_"Bowhen est mort..." fini il par dire d'une voix calme."Il gît sur la berge Est de Sumegin..." Autour de lui, des têtes se baissèrent. Les faibles lueurs de la nuit scintillèrent sur le pendentif bleuté pendu à son cou "Ou sont les ruines ?" questionna il.

_"Au sud-est gamin! Mais ne t'avise pas de..."
_"Non Loch!" cria Arthus, "ce serait courir à ta perte! Qu'irais tu faire là bas ?"
_"Je ne sais pas.................. Mais je ne peut rester ici, je vous met...en danger..."
_"Tu veut le tuer ?" Sullivan venait de prendre la parole pour la première fois depuis plusieurs minutes.
_"Oui..."

Le feu crépita un moment, des masques de lumière rouge flottèrent et dansèrent un moment sur leurs visages
_"Nous avons creusées les tombes! Hmmm... Creusées toute la journée..." lâcha finalement Jada qui s'approcha pour se chauffer les mains.

Loch resta immobile, les mains jointes, silencieux.
Il se leva brusquement, marchant sur quelques pas.

_"Non!" Neyna l'attrapait, l'enlaçait "Non! A quoi bon ?"
_"Un jour... Un jour tu me guidera dans tes terres, un jour je verrais d'autres séraphins, mais je ne serait pas digne de me présenter à eux si je ne porte pas le coeur pur, si je ne me lave pas de mes fautes... Si je porte encore la marque du Corbeau" Il posa ses mains sur les épaules de la jeune fille, puit, il l'embrassa...
Les lèvres puis le front... "Je pars aux ruines, et je t'interdis...Je t'interdis de me suivre..." Elle releva brusquement les yeux sur lui. "...S'il te plait..."

Une petite main tirait sur son pantalon, il s'accroupit, s'approchant du diablotin, il lui souria.
_"Je vais revenir, surveille la en attendant." Il posa sa main sur sa tête, seraphine et familier affichaient le même air.

Il passa devant Uther, assis sur le sol...
_"Et vous! Paladin de Windelis... Soldat Montels... M'accompagnerez vous? M'aiderez vous à venger vos hommes ?..."
Il n'eu rien d'autre, que la tête basse du soldat qui garda le silence.
Apres un temps à attendre une simple réponse, Loch s'éloigna sans un mot.

_"Cet "au revoir" à un goût d' "adieu"" se murmurait elle alors qu'il s'enfonçait, lentement dans les ombres.

Elle revint s'asseoir devant le feu.
_"Petit idiot! Petite idiote!... Ainsi vous avez fini par vous trouver ?"
Elle ne répondit rien, fixant les flammes, pendant de longues minutes, espérant à l'entente de ses pas, son retour, sentir ses bras l'enlacer, une impression la tenaillait, un doute horrible, la peur de le perdre...
Elle prit une inspiration, son souffle était chevrotant, saccadée, elle caressa de son pouce, le métal froid de son épée.

_"Madame Neyna ?" la voix du diablotin brisa le silence, elle le regarda, petite chose, tout deux n'avait jamais vraiment parlés l'un à l'autre... "Madame Neyna... Il m'a dit de rester avec vous, de... Enfin... Je... j'ai sacrement envie de lui désobéir "
Elle lui caressa longuement la tête, d'une main rassurante... Puis s'adressa aux autres.
_"Je ne peux pas... Non, je ne peux pas le laisser partir seul... Qui ?... Qui vient avec moi ?..."
Personne ne fit le moindre mouvement...
Elle ne prononça aucune parole...


_"Iro, reste avec eux..."
_"Mais!"
_"S'il te plait, écoute moi... Iro... Tu seras en sécurité"

Les oreilles du diablotin tombèrent derrière sa tête, elle se retourna...
Fit claquer sa lame dans son fourreau. Et marcha.

Elle s'arrêta devant Uther, comme Loch l'avait fait quelques instants plus tôt
Le paladin riait...
_"Petite catin! Tu t'es offerte à lui? Tu t'es abandonné à l'engeance! A l'ombre! Et maintenant! Et maintenant haha, tu vas mourir pour lui!"
_"Vous le haïssez ?"
_"Oui! Je le hais! Je le haïs pour tout ce qu'il a fait! TOUT! Je hais le corbeau!"
_"Et Loch ?! Lui aussi vous le détestez ?"
_"Hahahah ! Oui!" répondit il, toujours assis.

Elle le gifla...

_"Cessez de vous mentir! Méprisable!" Elle resta immobile, le contemplant durant de longues secondes "Uther... Vous n'êtes plus rien..."

La main de Sullivan se posa sur son épaule.
_"Si il n'est plus rien, ne t'acharne pas sur lui... si il n'est plus rien, ne lui porte pas d'attention..."
Elle se retourna...
Derrière le vieil homme, Jolt s'était levé, Puis Jada suivit de Brecla,...


_"Et les deux ? Hi ? Hihihi ? Les deux ? Les deux soldats? Il leur reste de l'honneur à revendre ? Hihi ? Venger leurs compagnons peut être ?..."




Les ruines...
Lui même ne su ce qu'Uther comptait y entreprendre, ce n'était plus qu'un amas de débris, une enceinte de pierres blanches tombées.
Des bâtiments effondrés, une ancienne cité détruite.

Il était debout, sur les toits, sa tunique blanche entravait sa dissimulation dans les ombres.
Il se sentait... Electrique... l'environnement lui était plus que familier...
Les coins de murs, les faîtages des maisons, les innombrables cachettes...
La cigogne n'avait pas mentit...
Il l'attendait...

Plusieurs troupes gobelines marchaient dans le dédale, aux armures cliquetantes et ricanements grinçants.
Des discutions s'élevèrent, marquant la crainte des créatures à son égards.

"Non!... Ne craignez rien..." pensa il, Ce soir, il n'y avait qu'une cible.

_"Gap Etza ! Le voila !"
Le gobelin fut seul à charger, bien qu'en surnombre évident, ses congénères avaient préférés prendre la fuite.
Sa face verte se glaça d'horreur lorsqu'il se trouva seul, face au jeune homme, abandonné, ne sachant plus que faire de l'arme dans ses mains.
Sa hache chut sur le sol, abandonnée par son fuyant propriétaire.

Loch se passa une main dans les cheveux, il faisait froid...
Un éclair déchira le ciel, suivit du lourd tonnerre.
Une pluie battante tomba sur ses épaules, il resta un moment...
Dans l'ombre...
Planté contre un mur...
A ressentir, a écouter...
Chaque gouttes d'eau autour de lui...
En peu de temps il les sentit couler du haut de son crâne jusqu'au bas de sa gorge, entraînant et collant ses mèches noires sur son visage.

Il posa ses mains sur la paroie, la pierre était froide.
De ses doigts agiles il tâtonna les prises saillante, débutant une ascension sur le mur.
Le vent soufflait, modelant à son gré le rideau aqueux qui s'abattait en ce lieu.
L'endroit semblait désert, si les gobelins avaient donné une quelconque alerte, ces créature avait fait preuve d'une extrême vélocité.

Où étaient les transports? Les transports aériens de Nirnathis? Aucun griffons ne rugissait, rien.
Un bon présage?
Peut importe le moyens utilisé pour le déplacement, en cette cité délabrée, peu de troupes purent être mobilisée.

Il chercha la lune, masqué par les sombres nuages, une colline escarpée se dessinait devant lui, en son sommet, le clocher et la nef.
Un temple dédié à la lumière.
Il contempla un moment l'édifice, accroupi sur son perchoir, le toit était troué en mains endroits, mais la bâtisse était debout, l'une des rares...






"Toi qui entre ici, reçois la grâce et avance sans crainte"
Loch demeura un moment sous cette alcôve, l'ascension sur ce terrain détrempé ne s'était pas fait sans fatigue.
Le temple n'était clos que par de lourdes portes de chênes encore intactes, il caressa le bois avant de les pousser du bout des doigts.
Elle était équilibrées avec grande précision, assez pour que l'on puisse les ouvrir sans efforts.
Les gonds grincèrent un moment, un éclair illumina l'endroit.

Une rangée de larges piliers, ordonnés suivant une ligne embrassant les contours de la nef.
Plusieurs bougeoirs et chandelier avaient chus, tout comme la plupart des statues, visages et corps fracassé sur le sol.
Le lieu était trop noir pour en apprécier les couleurs des vitraux, il pouvait cependant remarquer que la majorité étaient brisés.
Le sol de dalles inégales se trouvait maintenant sous une fine couche d'eau, le plafond troué de béantes brèches laissait entrevoir le grondement des éléments dans le ciel.
Un bénitier devant lui...
La représentation d'une femme, noyant ses longs cheveux dans une vasque remplie de pluie, son visage aux yeux clos laissant transparaître une profonde piétée.

Du bout des doigts, il toucha la surface de l'eau, déjà craquelé par l'impacte des gouttes percutantes.
Il passa le liquide sur sa main. "Le temple d'Arthrek" pensa il.
Il s'agenouilla, à quelques mètres de la porte, dans la direction d'un autel dégradé.
Vint un picotement dans sa nuque, il passa ses doigts sur son cou, effleurant les traces de morsures, petits points sur sa jugulaire droite.
Une autre douleur, à la poitrine cette fois.
L'odeur du sang...
La croix tachait son vêtement, marquant son coeur d'un "X" écarlate

_"Qu'est ce donc? Ce sentiment qui te pousse à saluer cette divinité."
Il ne bougea pas, pas le moindre geste.
_"Du respect..."
_"...Intéressant..."

Le bruit de ses pas sur l'eau...
Le son de son habit.
Sa respiration calme et régulière.
Blanc comme neige, Nirnathis s'avança dans la nef, émergeant de l'ombre d'un pilier.
Loch le contempla, toujours ce visage, confiant...
Ces traits, reflet de sagesse...
Il souriait, il semblait que le rideau de pluie s'écarta de son chemin à son approche.
_"Tu as peur ?"
_"...Oui!..."
_"Bienheureuses... Retrouvailles..."

_"KssRrrrhhhhhaaaAAAAAAAAAAAAA!"
Le fer fut tiré, il se jeta droit sur lui, trois pas, puis un bond, hurlant sa rage tandis que sa lame sifflait dans l'air à chaque attaques.
Oblique de droite à gauche, vertical vers le haut.
Il avançait, les racines émergeaient du sol, craquelant les dalles, protégeant le magicien qui reculait calmement, suivant ses pas.
Il jeta son épaule en avant, sautait...
Rien à faire...
Il glissa derrière sa cible, accroupi, le visage déformé par la rage, il couru encore, le végétal fut tailladé, protégeant la cigogne.
Ces plantes se tortillèrent un moment au pied de cette robe blanche, avant de se ralentir, et se laisser tomber, lentement...
_"VOUS LES AVEZ TUES! Tous tués!"

_"Je te félicite... Toujours aussi vif! Toujours... Mais il te manque quelque chose..."
_"...MENSONGES..." hurlait il comme une injure, reprenant sa respiration.
_"Reposes toi Loch... Pendant ton répit... Nous aurons tout le temps de parler..."
_"...Parler ?..."

Le mage écarta un pan de sa robe, dévoilant une orbe noir et lourde, tenu sur sa main droite...
Il la reconnue de suite, l'artefact dérobé au nephiliens du désert, il y à de cela des années...
Voila que ce soir, elle serait utilisée contre lui...
_"Oui... Parler... Je suis enclin à répondre à chacune de tes questions"
_"...Je vous reconnais bien là, maître menteur... Et quel sera le prix? Car avec vous... TOUT A UN PRIX!"
Il lança ses bras en avant, l'incandescence se sépara de ses mains, projetée.
Les flammes filèrent à tout vitesse.
_"Hum..."
En une fraction de seconde, l'eau s'immobilisa dans l'air, plus de crépitement, le feu mourut sur une paroi aqueuse.






_"La place est vide!"
_"Iro? Tu es sûr ?"
Le diablotin cessa de battre des ailes, amorçant une descente le long du mur pour se poser au sol. "La voie est libre" confirma il.

Armée d'une poèle la naine fit quelques pas à l'intérieur des ruines, de ses yeux méfiants elle couva l'endroit.
Rilican la dépassa, sa côte de maille tintait légèrement.
_"C'est trop facile!" lâcha Brecla.
_"Oui...Je partage votre doute..." Sullivan observa les nuages et la pluie battante, tirant un bord de son large chapeau.
Neyna écarta l'une de ses longues mèches collée sur son visage.
"Ou était il ?" l'inquiétude la gagnait de plus en plus.
Arthus et Jolt les rejoignirent...
La troupe s'avança...

Le dédale d'Acaject s'ouvrit à eux, de la terre battue émergeaient encore quelques pierres, sous les épaisses couches de lierre se lisait encore le dessin des façades.
_"Qu'est ce que la compagnie espérait en un tel endroit ?" demanda elle.
Ils avancèrent sur plusieurs mètres avant qu'une réponse ne soit formulée.
Rilican serra sa lourde épée.
_"Un cataclysme frappa cet endroit, cela bien avant la venue de la cigogne... Néanmoins, les érudits de Windelis affirment qu'ici se trouva la source de son pouvoir, le lieu de son baptême magique... Plusieurs années furent perdu à rechercher les rituels qu'il effectua, nous venions porteur d'élément capable d'annihiler cette source, peut être même de le tuer..."
_"Là aussi les ans passèrent à la récolte de ces ingrédients.


Il arrivèrent à un carrefour, dans l'ombre autour d'eux naissaient une myriade d'yeux jaunes.
Une foule de rires fut lachés comme une clameur.
_"Hahahahinhin! Temps gâché humain!"
_"Oui ahah! Vous mourrez! Mourrez mourez! Mourez et perdurera Illufrit!"

Verdâtres et armés, les gobelins s'avancèrent vers eux.
Nul doute qu'il s'agissait des troupes de guerre d'Illufrit:
Les mailles étincelaient, les armures de cuir grinçait, masse d'arme, fléau, coutelas...
Les cordes pourries d'arcs se tendirent devant des sourires carnassiers.

_"Allons allons ! Vous n'avez pas à vous en occuper..."
Le porteur de cette voix jeune émergea des trombes d'eau, poussant doucement les petits assaillant afin de se frayer un passage.
Il portait une longue tunique noire à manches longues, un pantalon aux couleurs d'érèbe.
Enveloppé d'une cape verte et délavée.

Son visage était livide, blanc, les traits tirés, les joues creuses.
La pluie avait aplatis ses cheveux sur son crâne.
Sa main décharnée tenait un long sceptre noir, surmonté d'un ornement d'ivoire, une paume et des doigts squelettiques tourné vers le ciel.

_"Cet homme sent la mort" lâcha Arthus en brandissant sa lame.
Un juron fut craché, et des rangs désordonnés un gobelin se détacha.
Son visage balafré au front et au nez affichait une expression de dédain concernant le nouvel arrivant.
_"Ah non! Ah non! Seigneur Frons 'pouvez pas! 'Suis chef de ce corps d'arme! Je..."
_"Chut!" coupa il calmement "cessez vos enfantillages Gatuw'kazid! Le maître repartira bientôt, et il reste encore beaucoup à faire... A moins que vous ne souhaitiez rester en ce lieu..."
Le gobelin allait parler mais il hésita un instant, derrière son regard se devinait le fonctionnement des rouages de son cerveau, habile à découvrir son meilleur intérêt.
Il eu un rire frénétique, puis leva le bras.
_"L'a raison! 'L'seigneur Frons à raison! Héhéhé! Bas les armes! Tous aux postes..."

Les troupes se dispersèrent, s'éloignant dans une hilarité étouffée.

_"Voila qui est plus pour me plaire" lâcha l'homme nommé Frons "Vos nom m'importent peu, mais ma bonne éducation m'oblige à me présenter... Peut être cela ne sera il pas nécessaire..."

_"Frons... Thibault Frons... Vous êtes un monstre! Un hérétique! Un profanateur!"
_"Allons allons jeune prêtre! Ne cherchez pas à me flatter"
_"Courrez!" hurla le vieux conteur.
Non! Ils ne purent avancer, se disperser, les mains sortaient du sol, le mouvement des squelettes ensevelis laboura la terre, les crânes grimaçant s'élevèrent...




_"Tu es Séraphin! Oui! C'est vrai! Cela je ne te l'avais jamais caché! Cependant! Ton sang n'a pas sus contrer le venin vampirique... Qui es tu Loch? Une aberration... Une erreur... Un produit imparfait..."

Il chargea, donna un coup, puis sauta sur la droite, prenait appui sur l'un des piliers et bondissait, poursuivit par les racines maintenant épineuses.
Il était en l'air, la tête en bas lorsqu'il inquanta...

_"CABETH! ETH! OUDA!"
Trois détonations, libérant un trio d'oiseau noir et croassant.
Nirnathis eu un sourire, les plantes fracassèrent les corpss des deux premiers, pourtant le dernier parvint à voler entre les nœuds végétaux, les serres en avant il s'apprêtait à frapper.
Le mage avança son bras...

L'animal disparu...

_"Hahahaha! Quel symbole appréciable que cet oiseau! Oui! Voila ce que j'ai fait de toi! Pauvre créature! Tu étais de la matière brute, cette faute de la nature, et j'ai t'ai poli! Façonné!
_"Je ne reviendrais jamais vers vous!"
_"Hahaha! Oui!... Je le sais..." Le jeune garçon marqua un temps d'arrêt, surpris. "Non! Je ne suis pas venu te chercher! Je suis venu te rendre quelque chose! Quelque chose oui! Quelque chose que tu t'es permit de perdre! Allons! Hait moi!
_"Vous haïr! CHIEN!"
_"Tu me parlais de respect! Voila que tu te permets des insultes? A moi? A moi ?! Je t'ai offert ce que tu desirais ! Conformément à notre accord! Je t'ai offert la vie! L'identité... Haha! C'est par moi! Par ma main que tu existes! A mes yeux tu ne fus pas seulement mon serviteur... Non tu était bien plus..."
_"JE N'AI ETE QU'UNE MARRIONETTE! UN PANTIN ENTRE VOS MAINS!"

La lame siffla prêt des yeux de l'homme, les plantes repoussèrent violements l'assaillant

_"Voila qui est mieux..."

Il se releva, ses yeux dorés brillèrent d'une rage farouche.

_"Omen !"

Loch planta sa lame verticalement entre ses pieds, Nirnathis eu un large sourire, tirant ses traits jusqu'à l'excès.
"Taben! Flyr! Trasha! Cabeth! Cabethan!"
_"Trop long!"

Les mains jointes, il murmura quelques mots, La salle s'illumina, Loch lança le sort de combustion.
La cigogne ouvrit les yeux.
Une langue de feu vint dévorer cette première incandescence, avant de filer droit vers le jeune garçon.






_"Kheld, dieu de l'ordre et de bienveillance, gardien de vie, dieu protecteur, nous en appelons à ta protection, nous tes serviteurs qui suivons ton enseignement, nous qui combattons la traîtrise du nécromant, nous qui rendons à la poussierre ce qui devais demeurer poussière..."

Grimaçant, les morts tournait autour du petit groupe, l'un deux s'avança, ses articulations cliquetèrent, il fit quelques pas, équilibrant son corps de son unique bras, il lui restait encore les lambeau d'une veste pourpre sur les cotes.
Il stoppa sa marche, ses orbites vides parurent stupéfaites, presque effrayée, il recula.
D'autre firent de même, pour se ravisser comme leur compères.

Une étincelle sur le sol, la détonation les fit voler en éclats.
Le vieil artificier ria un instant, avant que d'autres remplaçant ne sortent de terre.

_"Vous pensez que le petit tiendra encore longtemps ?" demanda la naine brandissant sa poèle déjà cabossée
_"Ne le déconcentrez pas!" Sullyvan posa les yeux sur le jeune prêtre, Jolt avait les paupières closes, la tête basse, et plamsodiait sa prière frénétiquement, la main vers le sol.

Un membre vola en direction de Rilican, les dents serré l'homme l'écarta avec sa lame. Il se jeta sur l'assaillant, brisant la plupart des os, de manière à le rendre incapable du moindre mouvement.
D’autres morts s'avançaient sur lui.

_"REVIENDS RILICAN" hurlait le jeune paladin, Iro accroché à ses vêtements terrifié par la scène qui se déroulait autour de lui "Si seulement nous savions ou il se trouve! Nous saurions où fuir"

_"Non nous ne pourrions fuir!" répondit le conteur, Arthus soutint le regard du nécromancien, l'homme se tenait derrière les rangs de ses "combattants" un livre sous le bras, il se contentait de donner ses ordres de la main, et d'afficher un sourire pour le moins assuré.
Rilican revint dans le périmètre de la prière.
_"Qu'attend il? Nous ne pouvons nous déplacer et nous sommes à porter du tir d'un archer! Qu’attend il ?"
_" C't'une sale bête que cet homme! Il prend son temps, il joue avec nous... Voila ce qu'il f.."

Brecla se retourna, tous levèrent la tête, amis ou ennemis, les ruines venaient de s'éclairer subitement d'une vive lueur rougeoyante, contrastant avec l'atmosphère pluvieuse du lieu.
En haut d'une colline, surplombant l'ancienne citée, le temple vomissait une traînée de flammes.

Le coeur de Neyna s'emballa.
La lumière se refléta un moment sur ces pupilles, avant de disparaître comme elle était venue.


Les plumes tourbillonnèrent autour d'elle, et l'endroit leur paru moins sombre.
Ses ailes, longues, belles, effilées grandirent dans son dos dans un violent claquement.
Elle fit un pas, mais la main du vieux conteur la retint, elle se tourna vers lui, son regard avait perdu de son assurance, il paraissait aussi inquiet qu'elle.
Il l'a relâcha
_"Vole! Vole!"

La poussière s'éleva, elle quitta terre dans un battement d'ailes.


Nirnathis ne bougea pas, il se contenta de fermer les yeux, il ne le voyait pas, mais l'entendait, caché derrière l'un des piliers.
Loch...
Il se tenait le bras, appuyé contre cette parois vertical, la pierre était froide trempée, il colla sa peau dessus.
Sa manche était brûlée, sa peau rougie, il s'en était tiré de justesse, sur son bras droit, seul l'anneau de Celadran n'avait subit aucun dommage.
Il avait du mal à plier les doigts.
Il déchira son autre manche, la plongea dans une flaque d'eau, et l'entoura autour des brûlures les plus douloureuses.

Peut-être était-ce sa chance, Issandia le lui avait dit:
En affaire de magie, rien n'est illimité, la Cigogne avait peut être consumées ses ressources dans cette riposte.
Non, cela n'avait rien d'un combat, cela n'avait rien d'une riposte.
Il se rendit à l'évidence, il n'y avait rien à faire, ces assauts étaient éprouvants, et pas une fois il ne s'était déplacé, la Cigogne avait la maîtrise parfaite de la situation.

Il passa sa main blessée sur son coeur, sous le tissus, derrière la croix, derrière cette cicatrice, il ressentie une douce chaleur.
Elle était ici!

Non! Pourquoi!? Il ne faut pas! Il ne faut pas qu'il la trouve.

Il serra la garde de sa lame, et se jeta à l'assaut.
Le mage était à l'affût, un mur d'eau s'éleva sur son chemin, le projetant quelques pieds au dessus du sol.
Il roula sur les dalles, se releva.

_"Je commençais à percevoir ce qu'il te manquait, mais cette attaque est imprégnée de peur !"

Il couru, bondissait énergiquement de droite à gauche.
Les racines couchées au sol s'animèrent soudain, et le rejetèrent toutes en arrière.
Sonné il s'effondra sur le sol à quelques mètres.

Le mage fit un pas, il était furieux.
_"Lève toi !"
Loch grimaça, il roula sur lui même tentant de s'appuyer sur son bras valide, du bout des doigts, il tenta de reprendre sa lame. "Lève toi !"

Les plantes se redressèrent, se tortillèrent, elles filèrent droit sur lui comme des poignards affûtées.

Des mains douces et gracieuse l'étreignirent.
Elle le serra contre elle, et sauta vers le haut donnant de l'impulsion à son envol.

Il y eu une secousse, elle lâcha prise, il s'effondra sur les dalles.
_"Ah!" Elle poussa un cri de douleur, emprisonnée, ceinturée.
Les racines s'enroulaient autour d'elle comme un immense serpent aux écailles sombres.
Ses bras étaient en croix, horizontaux, ses ailes écrasées par l'entrave.
Elle grimaçait, contenant la douleur tandis qu'elle se voyait transportée face à la cigogne.

_"Lâche la!" Sa voix était pleine de frayeur. "LAISSE LA !"
Ses ailes immaculés rétrécirent, disparurent, rien y fit, l'immonde végétal serra de plus belle, elle ne pu se libérer.
A quelques centimètres d'elle, Nirnathis la dévisagea.
Observant chacun de ses traits, son teints, sa bouche, sa gorge, ses yeux... D'un bleu profond...

_"Vous voila enfin! Voici donc "Neyna"... Jeune fille, j'ai presque de l'admiration pour vous... Et pour ce que vous avez su accomplir…"






_"Par la foi! Par l'âme! Par..."
_"Continu Jolt! Continu!"

Rilican tenait sa lourde épée à bout de bras, tandis que à ses pieds la naine martelait son opposant avec son ustensile de cuisine.
Un explosif enfoncé dans une orbite fit exploser un crâne et tomber un bras, tandis que le reste du corps continuait son avancée.
Les plaques de l'armure d'Arthus grincèrent, métal contre métal.
Il assena un coup vertical tranchant la créature décharnée devant lui.
Une mâchoire claqua frénétiquement, comme un signe de défi.
Le vieux conteur le releva et le remporta avec un large coup de son bâton.

La voix du prêtre se faisait de plus en plus faible, maintenant, la majorité des "ressuscités" se bousculaient, gagnant du terrain peu à peu.

Frons se leva
Il ouvrit le livre et le feuilleta d'une manière négligeante.
Puis sans un mot, leva sa main vers l'homme d'église, et l'ouvrit brusquement.
De ses doigts crispés sembla sortir une bourrasque de vent, lente et presque silencieuse.
Jolt ouvrit les yeux, la brise l'entourait, le traversait...
Il hurlait, tombant à genoux, la frontière venait de se rompre alors qu'il se recroquevilla sur le sol.
Une main sans chaire venait de frapper Rilican au visage, deux plaies se dessinèrent au milieu de son visage, en travers de l'arrête frontal.
Il tomba à la renverse, l'épée d'Arthus vint décapiter l'auteur de cette blessure avant qu'il ne soit lui même bousculé.
Les phalanges et ossement crissèrent sur son armure.

Brecla couru vers le jeune homme à terre.
Il était méconnaissable, outre la douleur qui déformait son visage, il paraissait extrêmement maigre, sa chevelure devenue fine et fragile.
Ses mains avaient perdu quatre ongles, tombés à terre, non retenus par une peau qui se détachait d'elle même.
L'iris de ses yeux devenait pâle, son regard perdait de son éveil.
_"Jolt! Jolt!" Hurlait la vieille femme.
Jada empoigna ses vêtements, et se mit en tête de le traîner hors du combat.

Deux corps tombèrent a terre sous le coup d'une charge.
Une main gantée d'acier s'écrasa dans le crâne d'un mort.

Frons relâcha son attention du prêtre pour se tourner sur le nouvel arrivant.
_"Montels ?!..." Son regard avant changé, quelque chose d'imprévu dans ce qu'il avait envisagé.
Le prêtre semblait déjà recouvrer ses forces et sa substance.

_"Arthus! Aidez les! Mettez le à l'abris! RILICAN! AVEC MOI!"

Pourquoi ne l'a t'il pas tué ? A quoi pense t'il ? Laisser le paladin en vie était dangereux pour le nécromancien.
_"Takala kalakeh ka kaleka!"

Les mâchoires s'ouvrirent, comme une dizaine de sourires affamés.
Les morts, amas de calcaire se jetterent sur lui, se bousculant, montant les un sur les autres comme contrôlé par une seule et même idée fixe.
Uther était invisible sous cette cage de bras et de griffes.
On l'entendit hurler! Un cri long de rage et d'effort.
Ses ailes se déployèrent, projetant ses ennemis aux alentours.

Il était couvert de plaies, il portait sa main à son visage, d'innombrables griffures parcouraient sa peau, son oreille gauche, arrachée, n'était plus qu'un lambeau de peau pendante.

Il planta sa lame sur le sol.
Et leva son bras devant lui.
Des cadavres, le plus proche s'effondra, tandis qu'une crainte nouvelle naissait au fond des orbites sombres.
Certains commencèrent même à creuser la terre frénétiquement, hurlant d'une voix sans son.

_"Takaleh! Takaleh!" Les ordres de Frons n'eurent aucun résultat.
Uther couru vers lui, portant tant bien que mal sa lourde épée.
Le nécromant se déporta, lui assenant un violent coup sur le chef.
_"Meurt Uther!" criait il, brandissant son arme de métal noir au dessus de l'homme écroulé dans une flaque d'eau.

Il y eu un crépitement, Frons baissa les yeux.
_"Trir!" lâcha il, alors que l'étincelle de la mèche se faufila à l'intérieur de la bourse de cuir.
L'explosion le souleva de terre, avant de le laisser choir, là ou une naine en colère armée d'un ustensile l'attendait.

Les morts tombèrent en poussière...


_"Monsieur!"
_"Monseigneur!"
Les deux chevaliers accoururent vers lui, il souriait, la pluie lavait la boue sur son visage.
_"Hnnng! Rilican! Aide moi à me lever!"
_"Tout de suite monsieur!"

Il lui otta son plastron tandis que Arthus lui soulevait les épaules.
_"Héhéhé! Par la sainte Lumière! Je ne tiens pas debout"

Il posa les yeux sur le corps du nécromant, son manteau noir enveloppa son visage.
Il lui manqua une main, une jambe.
Arrachées par l'explosion
Allongé face à l'orage, il gémissait et hurlait sa douleur.
Sa face édentée criait à l'aide.

_"Loch! Ou est Loch!" demanda le paladin au conteur face à lui. Sullyvan soutenait Jolt avec l'aide du vieil artificier.
_"Dans l'église, le temple de kheld, Elle viens de voler à son secours"
_"Si lui aussi y est, je ne donne pas cher de la peau de ces deux là. Il n'y à pas une minute à perdre! Courrez les cherchez."
_"Non monseigneur pas sans vous!"
Arthus observa un instant le nécromant à terre.

_"J'ai passé ma haine sur lui! Ne me demande pas de le tuer gamin!" annonça la vieille femme
_"Alors j'abrégerais ses souffrances."

Une main se posa sur son épaule et le retint, Uther, le visage blessé et colérique secoua la tête.
_"Laisse le..."




Un éclair illumina la nef d'une pale lumière.
L'eau coula sur les bords du tricorne de Nirnathis face au jeune garçon, le visage et les vêtements trempé.
Presque accroupi, il tenait son épée courte de ses deux mains, brandit, la garde presque sur ses genoux.

_"C'est une charmante idylle dans laquelle tu t'abandonnas. Une situation intéressante.... Je pourrais vous laisser partir, tout deux, vivre votre passion comme vous l'entendez, en réalité cela ne me nuirait nullement. Mais sache que cela ne pourrai durer éternellement..."
Loch resserra ses mains sur sa garde "Ce que je t'ai rendu en dernier, fut cette défaillante immunitaire... Ce... "Problème" que tes prières effacent... Oui! A force de rituel, j'ai su défaire en toi toute trace de vampirisme... Suivant notre pacte."

Dans la mémoire de Loch, les souvenirs se bousculaient et se chevauchaient.
Il se rappela le dernier rituel, cette main enfoncée entre ses cotes, ce coeur arraché, cette cicatrice, parsemée de symbole occultes et malsains.

_"Mensonge!"
Il courut, aussitôt le bouclier végétal repris sa danse folle.
Il parvint à entailler le bois jeune, avant qu'une écorce ne s'abatte sur lui, il fut contraint de reculer à nouveau.

_"Notre pacte est rompu Loch, Loin de moi... Loin de mes soins, combien de temps sera tu libre de ta soif de sang ?..." Il caressa un moment l'orbe, Neyna ne prononça aucune parole. "Viendra le temps ou ton sang reprendra son ancien attribut, tu aura les dents longues... Cela commencera par tes songes... Tu ne p... Ah !"

Il venait de sauter, et prendre appuis sur un pilier, comme à l'accoutumée les plantes protectrices s'élevèrent à sa rencontre.
Il posa le pied sur l'une d'elle et s'élança de nouveau, dirigeant sa chute entre un noeud, il tomba sur les dalles.
"Voila qui est mieux..." Ses pas claquèrent dans l'eau, il courrait ventre à terre, le bras droits comme mort, secoué par les impulsions de son corps.

Oui! Il serait assez proche!
Deux enjambées, il se fendit, lançant sa lame en avant droit dans le corps du mage.
Tout résonnait autour de lui, les sons sourds avaient remplacé le tonnerre, le crépitement de la pluie, les dalles qui explosaient derrière lui, traversées par les racines.
Il ferma les yeux.

_"Hnng!"

Il y eu un détonation, puis des paroles occultes, une infinité de mots prononcés en une fraction de secondes.
Un bruit de verre qui se brise...
L'orbe, il avait lâché l'orbe!
Oui! Il l'avait touché.
La vue dans les ténèbres, il devinait au bout de sa lame le corps traversé de Nirnathis.
S'en était fini...

Non!
Pas encore...

Toute sa haine passa dans un mouvement, avec un sourire prononcé, il tourna la lame dans la plaie.

_"HhhAh!"

Voila qui était fait.
Il commença à se réjouir, le sang coulait déjà de la garde sur sa main.
Le liquide rouge sur ses doigts.

Vint ce doute:

Cette voix, ce cri de douleur.
"Non"
Sa main tremblait, il avait peur d'ouvrir les yeux, peur de découvrir...
Le sang était chaud...
"C'était la voix de ..."

Il releva la tête, un éclair déchira le ciel, illuminant le visage de la jeune fille.
Il lâcha son arme, le fil du métal souillé, traversant son coeur.
Il tremblait de tous ses membres.
Sans pouvoir se détacher de cette vision, il devinait Nirnathis à ses cotés.
_"Non...non..." les racines relâchèrent leur entrave, il la prit dans ses bras, s'approchant de la porte.
Il fallait l'éloigner, il voulut crier à l'aide.
Il chancelât. L’épée tomba au sol.

Il la déposa délicatement.
"Non...non non...non..."
Elle toussa, son visage, sa bouche étaient tachés de rouge.
Elle lui souria, écartant d'une main faible l'une de ses mèches noires et trempée.

Il y eu des pas, des voix, puis un sursaut, il se vit, au centre de la nef, penché sur elle. La cigogne l'observait...
_"Oh Seigneur! Non!" La vieille femme venait de passer sa main sur sa bouche.


Elle toussa, quelques gouttes rouges sauterent sur le visage du jeune garçon.
Elle souffrait, et en pleurait.
Mais conservait le regard rivé sur lui, ce regard… Emprunt de bienveillance…
Neyna ferma les yeux...


Il voulut pleurer, deux larmes avaient même coulée le long de son nez, se mêlant à l'eau de pluie.
Il la tenait dans ses bras. Ses épaules tremblaient.

Il sentit derrière lui, la Cigogne s'approcher.

_"P...Pourquoi ?..."
_"Pourquoi ?!... Pourquoi... Mais parce que tu m’appartiens Loch!... Je suis ton maître et par conséquent, le seul juge de ton bonheur..."
_"Vous...Vous aviez dit..."

Il se tu...

Neyna
La pluie coulait sur son visage, sa peau était déjà froide, devenue terne.
Comme si plus aucune lumière ne se posait sur elle.
Il l'allongea sur le sol, posa ses mains sans vie sur la plaie béante de son coeur.
Doucement, il lui embrassa le front.

_"Loch"
Il releva la tête, ils étaient tous là, Tous...
Et en le voyant...
En voyant son visage...
Iro, Uther, Sullyvan, Bercla, Jada, Jolt, Arthus, Rilican...
Tous reculèrent...

Il prit l'épée, se relevant.
L'épée...
L'argent étincelait malgré les faibles lueurs du temple.

Il se tourna, il n'eu pas à le chercher...
Nirnathis était là, très près, bien qu'il eu fait quelques pas en arrière tout en souriant.

Ses yeux...
Le visage du corbeau était devenu inexpressif.
Mais ses yeux...
Les paupières écartées, et des pupilles rétrécies... A la fois fixes et vibrante
Un regard que ce visage ne portait plus depuis bien longtemps.
Un regard qui n'eu jamais autant d'intensité.
Un regard témoignant d'une profonde folie.

Le mage paru satisfait.
Le charognard marchait vers lui, L'échassier accompagnait ce mouvement, Maintenant la distance.

Les plantes l'entourèrent, une écorce le recouvrit, se formant et grandissant rapidement.
_"Voila enfin un regard qui me plait..." dit il alors que le bois recouvrait ses lèvres.


L'épée jumelle ne fit couler que de la sève... Pas de sang...
La pluie s'était arrêtée...













_"Portez la" souleva les épaules de la jeune fille. Arthus vint l'assister.

Les pas du jeune garçon claquèrent, lentement, s'approchant...
Iro alla à sa rencontre, hésitant, il se planta devant lui...
Le diablotin sauta sur son épaule, le bras qui tenait encore l'épée.
Il observa son maître, de ses yeux tristes.
Il paraissait fatigué, extenué, près à tomber.
Marchant lentement, il s'avançait vers elle.

Oui! Elle avait perdu toute vie...
"Il est un pays... Là ou je vit le jour..."


_"N'APPROCHE PAS!" Sullyvan se tenait devant lui, le bras en avant.
Les pas de Loch se stoperrent, il détacha son regard de la jeune fille pour se plonger dans celui du conteur.
"Loch... Nous allons l'emmener... Et tu ne peux pas nous suivre..... Nous... Nous la porterons en terre..." Il avala difficilement "Il est revenu... Et...Et si tu approches... Nous serons contraint de nous défendre... Tu comprends ?..."

Ses épaules tombèrent, il marcha, lentement.
Tous le suivaient du regard.
L’eau s’écoulait entre les dalles.
Arrivé à quelques pas du cadavre, il marqua un temps d'arret, sont visage était triste
Il voulut encore s'approcher

_"S'il te plait Loch! Non!"

Ses pas claquerent sur le sol
Il passa la porte.


Fin

#17 Tim

Tim

    Timinus


Posté 09 juillet 2005 - 14:02

Epilogue: Les larmes de l’oiseau noir.





L'air est frais
Me voici sous cette drôle de forêt, ces arbres étranges ont peu a peu peuplés ma route.
Ces larges feuilles vertes...

Le sentier est escarpé, en goulet entre deux collines à la fois hautes et arrondies.
Le chemin monte
Il tourne autour de ces monts.
L'ascension m'intéresse.

Je suis fatigué, il fait maintenant jour, voila plusieurs heure que j'ai pas dit un mot, et plusieurs heures que Iro garde le silence.
Pa..Parfois...
Je ressens ce qu'il pense...

Je me revois à travers ses yeux...
Penché sur elle...
Neyna...
Iro! Cesse de te torturer l'esprit...

Le vent souffle, froid et puissant.
Il file autour de moi, transportant mes bras, faisant flotter mes vêtements encore tachés.
Je sert ma tunique, chiffonne la tache croisée.

Je suis au sommet, mes mains sont sales.
Je vois au loin les montagnes.
Sumeg semble si petite...
Puis ces formes blanches, les ruines...
Les ruines

Que ce passe t'il?
Je tremble?

_"Maître ?!"

Iro vient de sauter à terre, je m'avance devant cette vision.
Oh Neyna!
C'est ton coeur que j'ai transpercé.

Mes jambes ne me portent plus
L'épée claque sur le sol.
L'épée...
Oui! Je l'ai toujours...
L'épée...

Elle était blanche et lumineuse
Comme l'argent de cette lame.

"Non! Neyna jamais ne blesse les mauvaises gens..."

Je ne suis pas quelqu'un de bien.
En réalité...
En réalité la Cigogne avait raison...

Je ne veux plus continuer...

Je prends cette arme à deux mains
Je sens l'arrête saillante contre ma peau, à travers le tissus...
Ma gorge semble nouée.

Non Non Non !
J'entends Iro qui hurle, paniqué...
Ou peut être ne dit il pas un mot...
Je... Je ne sais plus...
Je ne l'écoute plus...

Je regarde encore l'arme, tendant les bras
Cet ornement, ces runes
Cette pierre de lune incrustée dans le pommeau de la garde...

"Non! Non!...
Affronte! Bat toi!
Ne soit pas un lâche!"

L'épée me tombe des mains, sonnant d'un bruit lourd au contact du sol.

Une profonde inspiration.
Je cris!
Je hurle!
Je vide mes poumons...
Je sens l'air s'expulser comme un flot soutenu

Je respire de nouveau...
Ma voix s'échappe et part dans les airs
Le vent porte ma mélancolie...
Porte ma haine...

Puis viennent les pleurs.
Je ressens les larmes au creux de mes yeux.
Le chagrin déforme mon visage.
Je roule a terre, me couche sur le sol
Je vois le ciel.
Bleu...
Neyna!


Iro viens de s'approcher de moi
Depuis quand n'ai-je jamais vraiment pleuré?
C'est une autre douleur que celle ci...
Oui! Pour la première fois...
La peine m'envahissait...
Me rongeait à propos de cette mort.

Elle était belle...
Qu'ais-je fait ?...




Le temps passa
Les nuages flottèrent au dessus de lui ombrant quelques fois son corps couché au sol.
Il se releva, essuya son visage.
Il ramassa l'arme.
La contempla un moment.
Pour la replacer à son fourreau.

Il se retourna
Iro reprit sa place.
Une brise vint les frapper alors que loin devant eux, se tenait le port de Monhans.


Je suis Loch d'Illufrit
Et je vois l'océan...




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