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C'était une belle journée d'été, une journée comme les autres. Je suis née ici, je vais bientôt avoir 17 ans, mes parents sont morts quand j'avais 13 ans. Je me rappelle très bien de ce jour, je rentrais chez moi après une dure journée d'école. Sauf que ce jour là, j'ai retrouvée ma maison complètement saccagée, les meubles étaient renversés, il y'avait du sang partout, je suis montée dans la chambre de mes parents, le coeur serré, et j'ai retrouvé ma mère égorgée sur son lit, baignant dans son sang. Mon père avait disparu.
Je suis allée dans ma chambre qui curieusement, était intacte. Il y'avait juste une lettre sur le bureau qui disait :
Elendra,
Je suis désolée pour ce qui est arrivée à tes parents, mais nous n'avions pas le choix, ton père avait des dettes, des dettes énormes envers nous. Il a cru qu'il pourrait s'enfuir et nous oublier, mais on oublies pas la Confrérie Noire et elle ne vous oublie pas non plus; Saches qu'un jour Elendra, c'est toi qui devra rembourser ses dettes, mais ce jour là, nous te recontacterons, où que tu soit, nous avons des yeux et des oreilles partout. Ne fais pas la même bétise que ton père, où tu le regretteras.
La Confrérie Noire.
Je ne compris pas de quelles dettes ils parlaient, nous étions la famille la plus riche de Balmora, mon père ne pouvaient pas avoir de dettes d'argent... Et je ne savais même pas ce qu'était la Confrérie Noire, je ne savais pas quoi faire, j'étais complètement désemparée, donc j'ai pris mon sac d'école, je l'ai vidée et l'ai ensuite rempli de nourriture, quelques vètements et un peu d'argent, puis je suis partie. J'ai erré pendant deux jours sur les routes, je suivais la rivière Odai, jusqu'à Hla Oad, mais je ne savais pas du tout où jétais au début.Puis je suis entrée dans une taverne où j'ai trouvée un petit boulot de femme de ménage.
J'y suis restée pendant 4 ans, mais là, j'ai décidée de partir, de retourner à Balmora, revoir mon ancienne maison... Je n'aurais jamais dû y aller, mais ça je ne le savais pas encore...
Donc je suis revenue chez moi, et j'ai trouvée un femme en armure assise sur le petit escalier. Dés qu'elle me vit, elle se leva et tendit la main :
"- Bonjour, Elendra, je m'appelle Surani et...
- Que voulez-vous ? Répondis-je, méfiante.
- Est-ce-que tu te rappelles.... Du jour où tes parents sont morts ?
- Oui, je ne vois pas comment je pourrais l'oublier. Bon, si vous permettez, j'ai d'autres choses à faire que de parler avec vous.
Je voulus ouvrir la porte, mais elle me retint fermement par le bras et planta ses yeux dans les miens :
- La lettre, Elendra.
- Je... Je ne sais pas de quelle lettre vous parlez. Laissez moi.
- Oh si, tu le sais, donc sois gentille et suis moi.
- Non, je refuse.
Elle dégaina une dague et la plaça sous mon cou.
- Tu n'as pas le choix. Suis moi.
Elle me prit par le bras et m'entraîna dans un bar dont je ne connaissais pas le nom, et où les gens me regardaient bizarrement, comme si j'étais une créature venant d'une autre planète. Surani m'amena à une table où était assis un homme avec une capuche :
- Bonjour, Elendra. Me dit-il.
- ...
- Maintenant que tu as 17 ans tu vas enfin pouvoir rembourser les dettes de ton père et...
- Je ne sais pas de quelles dettes vous parlez, laissez moi tranquille.
- Pffff... Je croyais que tu avais compris, tu n'as pas le choix.
- ...
- Puisque tu ne réponds pas, je considère que tu es d'accord. Ce soir, tu feras ta première mission. Surani t'accompagneras, pour être sûr que tu ne feras pas de bétises qui pourraient bien te couter la vie.
-Quoi ?! Il fit un signe de tête à Surani qui m'empoigna sauvagement le bras et m'emmena dehors.
- Bonne chance ! Lanca t-il au moment où nous sortions.
La nuit était glacée, les rues étaient seulement éclairées par la lumière blafarde de la lune.
- Où va t-on ?Demandais-je à Surani.
Elle ne répondit pas. Elle s'arrêta devant une taverne et me conduisis sous un pont, puis nous attendîmes. Je ne pus m'empêcher d'admirer Surani ; Elle restait là, dans le froid sans même bouger un cil, alors que je ne pouvais m'empêcher de frissoner et de claquer des dents. Dix minutes plus tard (qui me parurent une éternité) un homme sortit de la taverne, complétement ivre, arrivant à peine à marcher, et tenant encore une bouteille à la main.
- Voilà notre homme, murmura Surani. Et en plus il est saoul, ça te facilitera la tâche...
- Qu'est-ce que...
- Ne pose pas de question, prends ça et tues le. Répondis t-elle sèchement en me donnant une dague.
- Mais je ne peux pas ! Et puis d'ailleurs, pourquoi le ferais-je ?
- Parce qu'il a torturé puis tué deux femmes. Dit-elle d'un ton glacial, qui me dissuada de continuer la conversation. Je pris la dague et m'avança vers l'homme qui s'était écroulé sur le sol et était en train de chanter. Une drôle de chanson d'ailleurs, que je ne connaissais pas. Je regardai Surani, qui hocha la tête. Elle était adossée contre un mur, toujours avec son air froid et indifférent, et me surveillais, prête à sortir son épée, au cas où je voudrais faire quelque chose de contraire à la "mission". Je levai la dague d'une main tremblante, mais je ne pouvais pas la baisser, ma main refusait d'obéir. Surani s'avança vers moi et murmura :
- Si tu veux un conseil, dépêches toi de le tuer où c'est toi qu'on tueras, il y'a des espions archer postés dans l'ombre tout autour de toi, ils n'attendent qu'un faux pas de ta part pour tirer. " Très encourageant" pensai- je.
- Montre que tu es forte. Ajouta t-elle, après quelques secondes de réflexion. Ensuite, je ne sais pas ce qui m'as pris, je me suis mise à frapper rageusement le pauvre homme, j'avais besoin d'évacuer toute la haine que j'avais pour ces gens sans scrupules. Je frappais de toutes mes forces, le sang giclait partout. Puis je posai la dague et je mis à pleurer, je n'arrivais plus à controler mes larmes.
- Allez, viens, on rentre. Dit Surani, avec une voix douce (c'était d'ailleurs la première fois que je l'entendais parler comme ça, je lui faisais sûrement pitié). Elle m'aida à me relever et me raccompagna jusqu'à la taverne. En chemin, je me rappellai ses paroles "montres que tu es forte", et je me rendis compte que je n'avais absolument pas été forte. J'avais été ridicule, complètement ridicule, et faible aussi, très faible. Je n'avais pas réussi à résister à Surani, toute mon assurance s'écroulait, et les larmes me re-montèrent aux yeux. Une fois arrivées à la taverne, Surani me conduisit jusqu'à ma chambre, et posa même sa main sur mon épaule, avec un nouveau regard que je ne lui connaissais pas, en me disant juste "Bonne nuit".
Ma chambre ne comportait qu'un simple lit ( pas très confortable d'ailleurs) et un seau d'eau, dans lequel je lavai mes mains tachées de sang, et quand je les regarda propres, je fus dégoutée. Ce n'étaient pas mes mains. Mes mains n'ont jamais tuées d'homme, elles n'ont jamais fait autre chose que de passer la serpillière et faire la vaisselle. Je me les relavai encore une fois, comme pour effacer ce souvenir, même si je savais que c'était impossible, ou du moins, pas pour l'instant. Je dus les relaver au moins 7 fois, et quand je décidai enfin d'aller me coucher, le sommeil ne vint pas, mais de toute façon quand il se décida à venir, il fut peuplé de cauchemars, avec toujours cette même scène, où j'enfoncais la dague dans le dos ce pauvre homme. Elle passait en boucle. C'était ma première nuit ici, et c'était aussi, à mon avis, la pire.
Le lendemain matin, quand je me réveillai, je décidai d'inspecter ma chambre. Je n'avais qu'une idée en tête : m'enfuir au plus vite, quitter cet endroit de fous sanguinaires. Je n'étais pas faite pour cette vie là. Mais je fus bien vite déçue, il n' y avait absolument rien, juste une pauvre lucarne qui s'ouvrait en grinçant affreusement, et je ne pouvais pas passer par là, elle était trop petite. Je descendis dans la taverne, les larmes aux yeux (ça m'arrive souvent quand je ne dors pas assez) et complètement découragée. Je vis Surani et le "chef" qui discutaient à voix basse, en jetant des regards furtifs. Dés qu'elle me vit, Surani m'ordonna de les rejoindre par un geste de la main, elle avait retrouvé ses yeux froids plein de haine. J'allai donc m'asseoir près d'eux. Le "chef" affichait un grand sourire qui sonnait quand même un peu faux et me dit :
- Bonjour Elendra, Surani vient de me conter tes exploits ; et je suis assez satisfait, mais tu as besoin d'un peu d'entraînement, et Surani s'est gentiment proposée, donc, elle t'entraînera jusqu'à ce qu'elle te juge prête à recevoir un nouveau contrat, un peu plus difficile, cette fois, bien entendu. Vous allez commencer dés maintenant, bonne chance.
- Mais... Je...
Surani se leva et m'entraîna dans une salle au sous-sol qui comportait deux mannequins, deux cibles et trois coffres. Il y'avait déjà un jeune nordique (qui devait avoir mon âge) qui s'entraînait sur un des mannequins. Un Rougegarde le supervisait. Dés qu'il nous vit, il fit signe au Nordique de s'arréter et s'approcha de nous :
- Bonjour, Surani, comment vas tu ? Dit-il d'une voix douce.
- Très bien, Silann. Répondis dit-elle d'une voix encore plus sèche que d'habitude. Qui est ton nouvel élève ?
- Je te présente Olfeig, il est arrivé avant hier. Et toi, qui est cette jolie jeune femme ?
- Elle s'appelle Elendra, et elle, est arrivée hier. Maintenant laisse nous, nous avons du travail.
Je dévorais littéralement Olfeig des yeux, il était assez séduisant, il avait des cheveux blonds mi-longs et de magnifiques yeux bleus. Voyant que je ne réagissais pas, Surani me tira par le bras et m'entraîna vers un coffre.
- Ne te laisse pas distraire et concentre toi un peu ! Leçon n°1 : crocheter une serrure simple, tiens prends ça... dit-elle en me tendant un crochet.
La leçon dura deux heures, au bout desquelles je ne savais toujours pas crocheter une serrure et j'avais cassé 6 crochets.
- Bon, on recommence ce soir, nous apprendrons les bases du combat, peut-être que tu y arriveras mieux que le crochetage...
Je quittai avec regret la salle d'entraînement en jetant un dernier regard à Olfeig, qui essayer de planter une flèche dans le centre d'une des cibles, sous le regard de Silann. J'aurais aimé l'avoir comme entraîneur, il avait l'air tellement plus gentil que Surani ! Une petite tape dans le dos, m'arracha à mes pensées. Je sursautai et je vis le "chef" qui se tenait derrière moi, il sourit et me dit d'un ton qui se voulait innocent :
"- Qu'est-ce-que tu regardes comme ça ?
- Moi ? Euh... Rien.
- Ah bon ? Alors retiens bien ça : Il faut toujours rester en alerte, où qu'on soit, il y'a des dangers partout. N'importe qui aurait pu se glisser dèrrière toi et te planter une dague dans le dos, sans même que tu t'en rendes compte... Sur ce à plus tard.
Et il repartit aussi discrètement qu'il était venu, comme ça, sans rien ajouter. Ces gens étaient étranges... Je haussai les épaules et remonta dans la taverne, jusqu'au bar, où je m'assis machinalement sur un tabouret, en pensant à ce que venait de me dire le "chef".
Je ne serais jamais comme eux, ils étaient tellement doués, tellement, agiles et ils avaient un sang-froid à toute épreuve. Moi qui m'émeut si facilement, comment pourrais-je résister à toutes les tensions que m'imposais ce nouveau euh... travail (en supposant qu'on puisse appeler ça comme ça) ? Puis, mes pensées dérivèrent vers Olfeig, je ne l'avais vu qu'une seconde et, je n'arrêtais pas de penser à lui, pourtant, je ne croyais pas aux coups de foudre, ils n'arrivaient que dans les contes de fées et...
- Qu'est-ce-que je vous sers ? je poussai un cri et je fis un bond d'au moins 1 mètre sur ma chaise, décidemment, il fallait vraiment que j'apprenne à faire attention.
- J'vous ai fait peur ?
- Non, non, ça va. Lui répondis-je en essayant tant bien que mal de me contrôler.
- Bon, qu'est-ce-que je vous sers ? répéta t-il.
- Je suis désolé, je n'ai pas d'argent.
- Mais c'est gratuit ici ! Depuis quand êtes vous là ? vous m'avez l'air complètement perdue... (ça il pouvait le dire)
- Je suis là depuis hier, je suis désolée... Je commencais à être horriblement génée, tous les regards étaient braqués sur moi, et certains clients se retenaient de rire, alors que d'autres me regardaient avec un air désapprobateur.
- Ah ! Une nouvelle venue ! Alors qui vous entraîne ?
- Su... Surani. Dis-je d'une voix tremblante.
- T'as pas de chance, il parait qu'elle est dure avec ses élèves, même si tous ceux qu'elle a entraînés sont devenus de véritables membres de la Confrérie Noire, les meilleurs en fait.
Puis il se tût. Un profond silence s'installa dans la salle.
- Tous sauf un, reprit-il après quelques secondes d'hésitation.
- Qui ça ?
- Il s'appellait... Attends, comment s'appellait t-il déjà ? Hod... Ah oui, Hodlin.
Mon coeur s'arrêta de battre; Hodlin, c'était le nom de mon père !!!
- C'était un incapable, il ne pouvait même pas tuer un rat sans fondre en larmes. La plupart du temps, il se cachait de Surani, elle avait 5 ans de moins que lui, mais elle avait déjà une certaine autorité, elle n'a pas beaucoup changée d'ailleurs... Bref, à chaque fois que Surani le retrouvait, elle le traînait dans la salle d'entraînement, et on entendait ses cris de là, et je peux vous dire que c'était pas joli-joli ce qu'elle disait. Puis un jour, il est parti, comme ça. Certains racontent qu'il est mort, d'autres disent qu'il a rencontré une femme et qu'ils sont partis sur Solstheim. Surani ne s'en est jamais remise, pendant une semaine, elle n'a pas arrété de répéter "Je l'aurais, et quand il reviendra, il le regrettera."
Le silence était maintenant remplacé par des murmures et des chuchotements.
- Il paraît même qu'il a eu une fille et qu'elle a été engagée ici, je ne l'ai encore jamais vu. Il me jeta un regard soupçonneux. Dis-donc, ce serait pas toi par hasard ?
- Non, je ne sais pas de qui vous parlez. Répondis-je en baissant la tête.
- De toute façon c'est pas grave, peut-être que sa fille pourra rattraper son échec. Finit-il en ricanant. Bon, qu'est-ce que vous prenez ?
- Rien, je ne bois pas.
- A plus tard alors.
Je me levai prestemment et monta dans ma chambre où je m'étendis sur le lit. Mon père ne pouvait pas être ce que l'aubergiste m'avait raconté ! Je comprends mieux maintenant pourquoi il n'a jamais voulu me dire quel travail il faisait, à chaque fois il changeait de sujet. Il était tout le temps en train de jeter des regards furtifs et ne pouvait pas sortir sans s'être assuré qu'il n y avait personne dans la rue, quelques fois il mettait des heures à mettre un pied dehors. Il fallait que j'en ai le coeur net, je descendis dans la salle d'entraînement, où je trouva Surani qui astiquait une épée. Elle leva les yeux et me dis d'un ton surpris :
- Qu'est-ce que tu fais là? Il te reste encore deux heures de repos.
- Est-ce-que c'est vrai que... que vous avez entraîné mon père ? Elle haussa un sourcil, difficile de dire si elle était surprise ou non, elle ne changait jamais d'expression.
- Comment sais tu ça ? Je lui répétai tout ce que l'aubergiste m'avait dit. Elle sourit.
- Tout ce qu'il a dit est vrai : Ton père etait un incapable, je n'ai jamais rien pu en tirer, c'est un peu pour ça que j'ai choisi de t'entraîner, je pensais que je pourrais peut-être rattrapper mon échec avec toi.
- Mais... Qu'est-ce que vous lui avait fait ????
- Dés que je l'ai retrouvé, je me suis vengée, ta mère n y était pour rien mais elle s'est interposée, je n'ai pas eu le choix. Elle avait dit tout ça d'un ton anodin, comme quand on dit : "hier, j'ai mangé du coutil et du riz de sel"
- Comment avez vous pu ? Elle planta ses yeux dans le miens, avec un regard plein de haine et de vengance, il faisait encore plus peur que d'habitude.
- Il m'a humilié, en quelques semaines, j'étais devenue la risée de la Confrérie Noire, malgré tout les bons élèves que j'avais entraînés. Tout le monde pouffait sur mon passage, et même le chef ne me faisait plus confiance, il m'avait proposé de partir à Lonsanglot, juste après avoir entraîné ton père. Lonsanglot, tu te rends compte ?! C'est LA ville de la Confrérie Noire, c'est là que se tient toutes les grandes réunions, il n'y a que les meilleurs qui peuvent aller là-bas.(Elle avait dit ça avec des étoiles dans les yeux.) Mais à cause de ton incapable de père, je n'y suis jamais allée, et j'ai du rester là, on m'a bien expliqué que tu étais ma dernière chance, alors ne me déçois pas. Maintenant remontes te reposer, et reviens dans deux heures."
Je lui obéis, un peu perturbée par tout ce qu'elle venait de dire, je ne pensais pas que mon père avait pu être aussi... Aussi... Je ne sais pas, je l'ai toujours admiré, et je n'ai jamais soupçonné une seule seconde tout ce qu'on venait de me raconter. Je décidai de rattrapper cet échec et de m'entraîner le plus possible, pour faire un peu honneur à notre famille et rembourser ses dettes (dont je ne savais toujours rien) le plus vite possible, et pour espérer retrouver une vie normale un jour... Si cela était bien sûr possible, avec tous les morts que j'aurais sur la conscience. Pendant que je remontais dans ma chambre, la tête basse, je percutai de plein fouet Olfeig qui descendait, et j'eus le malheur de croiser ses magnifiques yeux bleus...
- Salut, me dit-il.
- Excuse moi, je suis désolée, je ne voulais pas te bousculer, j'ai été en train de penser à quelque chose et...
- C'est pas grave, ça arrive à tout le monde, répondit-il en souriant (là, c'est sûr, il a dû penser que j'étais folle), comment t'appelles tu déjà ?
- Elendra.
- C'est un joli nom. Où vas tu ?
- Dans ma chambre, Surani m'a dit d'aller me reposer avant l'entraînement ce soir.
- Bonne chance. Il regarda furtivement autour de lui et repris:
- Tu veux venir ce soir à la taverne des huits plats ? De temps en temps, on organise une petite fête, alors si ça t'intèresse...
- Je vais voir.
- OK, peut-être à ce soir alors.
Evidemment, je mourrais d'envie d'aller à cette fête mais après la nuit que j'avais passée, je n'étais pas sûre de tenir le coup
Enfin bref, je suis remontée dans ma chambre, jusqu'à 8 heures, puisque Surani n'avait absolument pas précisé quand je devais venir. Je descendis dans la salle d'entraînement où Surani me jeta un regard plein de mépris et de dégoût.
- Tu n'aurais pas pu mettre un pantalon ? A moins, bien sûr que ce mot ne fasse pas parti de ton vocabulaire...
- Excusez moi ?! Rétorquai-je d'un ton un peu insolent, je l'admets. Quands aurais-je pu acheter des vètements ? Je suis à peine arrivée que vous me sautez dessus avec vos dettes, vos meurtres, vos entraînements et j'en passe !!Et vous voulez que j'achète des vètements ???!!!
Elle me regarda d'un air moqueur.
- Madame a du caractère, souat, puisque c'est ainsi, reste en robe. Prends ça. Puisque la leçon 1 n'a pas bien marcher, voyons si tu comprends mieux la leçon 2, les bases du combat, avec une simple dague pour l'instant, puisque tu n'auras pas pas besoin d'une arme plus puissante pendant tes premiers contrats. Elle me lança l'arme que j'attrappa avec peine, étant donnée la puissance du geste.
- En garde ! Abboya t-elle. Et la leçon se poursuivit jusqu'à au moins 11h30. J'étais complètement épuisée, mais Surani était, visiblement en pleine forme, toujours avec cette agilité, cette prestance,... J'en étais presque jalouse.
- Bon, allez, vas te coucher, je viendrais te réveiller demain. Déclara t-elle.
- A quelle heure ?
- A l'heure qu'il faudra. Sur ce, à demain.
J'arrivais à peine à tenir debout, mais je décidai d'aller quand même à la fête d'Olfeig. Je m'assurai que Surani était bien partie, puis je sortis le plus discrètement possible, pour rejoindre la taverne des huit plats. J'eus un pincement au coeur en la revoyant, c'était là qu'on se réunnissaient, avec mes amies, quand on devaient avoir 12 ans. Les larmes me remontèrent aux yeux, mais je les chassai d'un revers de manche. Il fallait que j'oublies tout ça, je ne devais pas y penser. je redressai la tête et poussai fermement la porte, la taverne était comme dans mon souvenir, elle n'avait absolument pas changée, les musiciens étaient toujours là et les tables toujours un peu trop sérrées... Sauf que là, elles avaient étés poussées pour mettre en place une mini-piste de danse. Olfeig était en train de bavarder gaiement avec un fille au cheveux d'un roux éclatant que je ne connaissais pas, puis il me vit et me fit signe de les rejoindre.
- Haema, je te présente Elendra, elle est arrivée hier. Elendra, voici Haema, ma petite-amie.
Je sentis que je rougissais, Olfeig avait une petite amie !!!!
- Salut. Lancai-je en essayant vainement de cacher mon trouble.
- Salut, me répondit-elle en me regardant d'un air méfiant.
Je ne restai qu'une demi-heure, par politesse, mais ce n'était vraiment pas mon genre de fête. Haema et Olfeig passèrent la soirée à danser et à s'embrasser, et juste à coté de moi il y'avait une bande de garçons qui buvaient du Sujamma et qui racontaient des blagues de plus en plus vulgaires au fur et à mesure que leurs verres se vidaient. Bref, je retourna me coucher un peu déçue (et surtout très fatiguée) et je tombai dans un profond sommeil sans rêves, qui fut violemment interrompu par une série de coups frappés à ma porte.
- Elendra, réveilles toi !!! Il est 4h00 du matin, c'est l'heure !! Je t'ai même acheté des vètements un peu plus adaptés à l'entraînement, car aujourd'hui, le vrai travail commence !
- Mais il n'est que 4h00 du matin ! Soupirai-je.
- Et alors, il n'y a personne en ville, c'est le meilleur moment pour courir. Et aujourd'hui, tu ne manges pas, il faut que tu apprennes à résister à la faim. Je te donnes une minute pour t'habiller, et je t'attends en bas.
Je me levai difficilement et m'habillai le plus vite que j'ai pu. Une fois en bas, Surani m'entraîna dehors où il faisait encore très froid.
- Bon, je te donne le programme, lança t-elle.
4h00-4h30 = Athlétisme, on travaille l'endurance, et je veux que tu coures comme si tu avais un ogrim affamé à tes trousses, on fera 6 fois le tour de Balmora
4h30-5h00 = Natation dans l'Odai, 30 Longueurs.
5h00-5h05 = pause
5h05-8h00 = gymnatisque, et on travaillera la discrétion en même temps.
8h00-11h00 = Escrime
11h00-13h00 = tir à l'arc
13h00-14h00 = pause
14h00-16h00 = on travaille le crochetage et la désactivation des pièges.
16h00-19h00 = musculation, parce que tu es tellement maigre que les squelettes pourraient te prendre pour l'une des leurs.
19h00-19h10 = pause
19h10-20h30 = magie
20h30-21h00 = Là tu feras tes devoirs, pas grand-chose, juste les 30 sorts à apprendre par coeur, les recettes des potions et les propriétés de tous les ingrédients. (Au fur et à mesure que la liste grandissait, mes yeux grossissaient, et à la fin, ils devaient bien faire le diamètre de deux billes réunis chacuns. Cette femme était folle.)
21h00 = tu pourras aller te coucher. Je ferais tout avec toi, sauf la natation.
- Pourquoi ?
- Parce que. Ca ne te regarde pas. Allez en route, on a du travail.
Nous fîmes donc les 6 tours de Balmora (je ne savais pas que c'etait si grand !!) où Surani ne cessa de me répéter que j'étais aussi lente qu'un insecte, alors qu'elle, elle faisait tous ça sans s'éssoufler, je suis sûre qu'elle aurait pu faire le tour de Vardenfell sans même s'arrêter.
Bref, la matinée se passa péniblement, et à 13 heures, je décidai d'aller questionner l'aubergiste:
- bonjour ! Lui dis-je, est-ce que je peux vous poser une question ?
- Bien sûr.
- Depuis quand Surani fait-elle partie de la Confrerie Noire ???
- Depuis toujours. Elle est née ici, je la connais depuis qu'elle est haute comme trois pommes.
- Ses parents étaient là avant ?
- Oui, sa mère est morte, Surani ne l'a jamais connue, c'est son père qui l'a élevée. Il était très dur, à six ans, elle passait déjà des nuits dehors. Je ne les comptais plus, à force, et je la receuillais quand je pouvais, c'était ses "punitions", mais la pauvre n'avait jamais rien fait, son père faisait ça par pur plaisir. Quand il était saoul, il la battait, elle avait des bleus énormes, c'est aussi moi qui la soignais, elle a toujours des cicatrices sur le corps, elle ne se baigne plus à cause de ça. ( haha ! Ca expliquait tout) Elle était craintive, les autres enfants ne l'aimaient pas. Elle trainait dans les rues toute la journée, puis, quand elle eut à peu près 12 ans, elle décida de s'entraîner seule. C'est comme ça qu'elle est devenue la femme qu'elle est aujourd'hui, elle ne pensait qu'à une chose : devenir encore et toujours plus forte.
- Et son père, qu'est-ce qu'il est devenu ?
- Quand elle avait 15 ans, son père est rentré saoul, comme d'habitude, sauf que là Surani l'attendait dèrrière la porte avec son épée. Elle l'a tué, c'était son premier meurtre, et la Confrérie, intéréssée, a décidé de vraiment l'engager.
- Elle a tué son propre père ?!
- Oui, mais je pense qu'il le méritait, certains jours, elle venait chez moi le visage, le corps en sang et affamée. Elle n'a pas eu une enfance facile. C'est peut-être d'ailleurs ça, son point faible, les enfants maltraités ou abandonnés, surtout les filles, les autres, elle ne les aiment pas.
- ah bon ?
- Je me rappelle d'un jour, continua l'aubergiste en souriant, où elle m'avait demandé un sac de 10 pains entiers. Je lui ai répondu qu'il faudrait quand même payer, parce que ça revenait un peu cher, et elle m'a dit qu'elle avait déjà dépensé son salaire, alors je lui ai donné, puis je l'ai suivi, pour voir ce qu'elle en faisait, et j'ai découvert qu'elle avait utilisé tout son argent pour acheter des vètements qu'elle distribuaient aux enfants des rues en même temps que mon pain. Elle était souriante, ça lui arrivait tellement rarement... Elle est généreuse, mais juste avec ceux qui en ont vraiment besoin .
-Merci beaucoup monsieur, je vais devoir y aller.
- Ne lui racontes pas tout ce que je t'ai dit, elle n'aime pas quand je parle d'elle.
- D'accord.
Modifié par Zakuro, 12 mai 2008 - 18:24.