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[h] Elendra


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4 réponses à ce sujet

#1 Zakuro

Zakuro

    La Pitchounette


Posté 10 août 2007 - 23:22

Adossée contre un mur, une jeune femme blonde regardait le soleil se coucher, elle était là depuis le début de la matinée.

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C'était une belle journée d'été, une journée comme les autres. Je suis née ici, je vais bientôt avoir 17 ans, mes parents sont morts quand j'avais 13 ans. Je me rappelle très bien de ce jour, je rentrais chez moi après une dure journée d'école. Sauf que ce jour là, j'ai retrouvée ma maison complètement saccagée, les meubles étaient renversés, il y'avait du sang partout, je suis montée dans la chambre de mes parents, le coeur serré, et j'ai retrouvé ma mère égorgée sur son lit, baignant dans son sang. Mon père avait disparu.

Je suis allée dans ma chambre qui curieusement, était intacte. Il y'avait juste une lettre sur le bureau qui disait :

Elendra,

Je suis désolée pour ce qui est arrivée à tes parents, mais nous n'avions pas le choix, ton père avait des dettes, des dettes énormes envers nous. Il a cru qu'il pourrait s'enfuir et nous oublier, mais on oublies pas la Confrérie Noire et elle ne vous oublie pas non plus; Saches qu'un jour Elendra, c'est toi qui devra rembourser ses dettes, mais ce jour là, nous te recontacterons, où que tu soit, nous avons des yeux et des oreilles partout. Ne fais pas la même bétise que ton père, où tu le regretteras.

La Confrérie Noire.

Je ne compris pas de quelles dettes ils parlaient, nous étions la famille la plus riche de Balmora, mon père ne pouvaient pas avoir de dettes d'argent... Et je ne savais même pas ce qu'était la Confrérie Noire, je ne savais pas quoi faire, j'étais complètement désemparée, donc j'ai pris mon sac d'école, je l'ai vidée et l'ai ensuite rempli de nourriture, quelques vètements et un peu d'argent, puis je suis partie. J'ai erré pendant deux jours sur les routes, je suivais la rivière Odai, jusqu'à Hla Oad, mais je ne savais pas du tout où jétais au début.Puis je suis entrée dans une taverne où j'ai trouvée un petit boulot de femme de ménage.

J'y suis restée pendant 4 ans, mais là, j'ai décidée de partir, de retourner à Balmora, revoir mon ancienne maison... Je n'aurais jamais dû y aller, mais ça je ne le savais pas encore...
Donc je suis revenue chez moi, et j'ai trouvée un femme en armure assise sur le petit escalier. Dés qu'elle me vit, elle se leva et tendit la main :

"- Bonjour, Elendra, je m'appelle Surani et...

- Que voulez-vous ? Répondis-je, méfiante.

- Est-ce-que tu te rappelles.... Du jour où tes parents sont morts ?

- Oui, je ne vois pas comment je pourrais l'oublier. Bon, si vous permettez, j'ai d'autres choses à faire que de parler avec vous.
Je voulus ouvrir la porte, mais elle me retint fermement par le bras et planta ses yeux dans les miens :

- La lettre, Elendra.

- Je... Je ne sais pas de quelle lettre vous parlez. Laissez moi.

- Oh si, tu le sais, donc sois gentille et suis moi.

- Non, je refuse.
Elle dégaina une dague et la plaça sous mon cou.

- Tu n'as pas le choix. Suis moi.
Elle me prit par le bras et m'entraîna dans un bar dont je ne connaissais pas le nom, et où les gens me regardaient bizarrement, comme si j'étais une créature venant d'une autre planète. Surani m'amena à une table où était assis un homme avec une capuche :

- Bonjour, Elendra. Me dit-il.
- ...
- Maintenant que tu as 17 ans tu vas enfin pouvoir rembourser les dettes de ton père et...
- Je ne sais pas de quelles dettes vous parlez, laissez moi tranquille.
- Pffff... Je croyais que tu avais compris, tu n'as pas le choix.
- ...
- Puisque tu ne réponds pas, je considère que tu es d'accord. Ce soir, tu feras ta première mission. Surani t'accompagneras, pour être sûr que tu ne feras pas de bétises qui pourraient bien te couter la vie.

-Quoi ?! Il fit un signe de tête à Surani qui m'empoigna sauvagement le bras et m'emmena dehors.

- Bonne chance ! Lanca t-il au moment où nous sortions.

La nuit était glacée, les rues étaient seulement éclairées par la lumière blafarde de la lune.

- Où va t-on ?Demandais-je à Surani.
Elle ne répondit pas. Elle s'arrêta devant une taverne et me conduisis sous un pont, puis nous attendîmes. Je ne pus m'empêcher d'admirer Surani ; Elle restait là, dans le froid sans même bouger un cil, alors que je ne pouvais m'empêcher de frissoner et de claquer des dents. Dix minutes plus tard (qui me parurent une éternité) un homme sortit de la taverne, complétement ivre, arrivant à peine à marcher, et tenant encore une bouteille à la main.

- Voilà notre homme, murmura Surani. Et en plus il est saoul, ça te facilitera la tâche...

- Qu'est-ce que...

- Ne pose pas de question, prends ça et tues le. Répondis t-elle sèchement en me donnant une dague.

- Mais je ne peux pas ! Et puis d'ailleurs, pourquoi le ferais-je ?

- Parce qu'il a torturé puis tué deux femmes. Dit-elle d'un ton glacial, qui me dissuada de continuer la conversation. Je pris la dague et m'avança vers l'homme qui s'était écroulé sur le sol et était en train de chanter. Une drôle de chanson d'ailleurs, que je ne connaissais pas. Je regardai Surani, qui hocha la tête. Elle était adossée contre un mur, toujours avec son air froid et indifférent, et me surveillais, prête à sortir son épée, au cas où je voudrais faire quelque chose de contraire à la "mission". Je levai la dague d'une main tremblante, mais je ne pouvais pas la baisser, ma main refusait d'obéir. Surani s'avança vers moi et murmura :

- Si tu veux un conseil, dépêches toi de le tuer où c'est toi qu'on tueras, il y'a des espions archer postés dans l'ombre tout autour de toi, ils n'attendent qu'un faux pas de ta part pour tirer. " Très encourageant" pensai- je.

- Montre que tu es forte. Ajouta t-elle, après quelques secondes de réflexion. Ensuite, je ne sais pas ce qui m'as pris, je me suis mise à frapper rageusement le pauvre homme, j'avais besoin d'évacuer toute la haine que j'avais pour ces gens sans scrupules. Je frappais de toutes mes forces, le sang giclait partout. Puis je posai la dague et je mis à pleurer, je n'arrivais plus à controler mes larmes.

- Allez, viens, on rentre. Dit Surani, avec une voix douce (c'était d'ailleurs la première fois que je l'entendais parler comme ça, je lui faisais sûrement pitié). Elle m'aida à me relever et me raccompagna jusqu'à la taverne. En chemin, je me rappellai ses paroles "montres que tu es forte", et je me rendis compte que je n'avais absolument pas été forte. J'avais été ridicule, complètement ridicule, et faible aussi, très faible. Je n'avais pas réussi à résister à Surani, toute mon assurance s'écroulait, et les larmes me re-montèrent aux yeux. Une fois arrivées à la taverne, Surani me conduisit jusqu'à ma chambre, et posa même sa main sur mon épaule, avec un nouveau regard que je ne lui connaissais pas, en me disant juste "Bonne nuit".
Ma chambre ne comportait qu'un simple lit ( pas très confortable d'ailleurs) et un seau d'eau, dans lequel je lavai mes mains tachées de sang, et quand je les regarda propres, je fus dégoutée. Ce n'étaient pas mes mains. Mes mains n'ont jamais tuées d'homme, elles n'ont jamais fait autre chose que de passer la serpillière et faire la vaisselle. Je me les relavai encore une fois, comme pour effacer ce souvenir, même si je savais que c'était impossible, ou du moins, pas pour l'instant. Je dus les relaver au moins 7 fois, et quand je décidai enfin d'aller me coucher, le sommeil ne vint pas, mais de toute façon quand il se décida à venir, il fut peuplé de cauchemars, avec toujours cette même scène, où j'enfoncais la dague dans le dos ce pauvre homme. Elle passait en boucle. C'était ma première nuit ici, et c'était aussi, à mon avis, la pire.

Le lendemain matin, quand je me réveillai, je décidai d'inspecter ma chambre. Je n'avais qu'une idée en tête : m'enfuir au plus vite, quitter cet endroit de fous sanguinaires. Je n'étais pas faite pour cette vie là. Mais je fus bien vite déçue, il n' y avait absolument rien, juste une pauvre lucarne qui s'ouvrait en grinçant affreusement, et je ne pouvais pas passer par là, elle était trop petite. Je descendis dans la taverne, les larmes aux yeux (ça m'arrive souvent quand je ne dors pas assez) et complètement découragée. Je vis Surani et le "chef" qui discutaient à voix basse, en jetant des regards furtifs. Dés qu'elle me vit, Surani m'ordonna de les rejoindre par un geste de la main, elle avait retrouvé ses yeux froids plein de haine. J'allai donc m'asseoir près d'eux. Le "chef" affichait un grand sourire qui sonnait quand même un peu faux et me dit :
- Bonjour Elendra, Surani vient de me conter tes exploits ; et je suis assez satisfait, mais tu as besoin d'un peu d'entraînement, et Surani s'est gentiment proposée, donc, elle t'entraînera jusqu'à ce qu'elle te juge prête à recevoir un nouveau contrat, un peu plus difficile, cette fois, bien entendu. Vous allez commencer dés maintenant, bonne chance.
- Mais... Je...
Surani se leva et m'entraîna dans une salle au sous-sol qui comportait deux mannequins, deux cibles et trois coffres. Il y'avait déjà un jeune nordique (qui devait avoir mon âge) qui s'entraînait sur un des mannequins. Un Rougegarde le supervisait. Dés qu'il nous vit, il fit signe au Nordique de s'arréter et s'approcha de nous :
- Bonjour, Surani, comment vas tu ? Dit-il d'une voix douce.
- Très bien, Silann. Répondis dit-elle d'une voix encore plus sèche que d'habitude. Qui est ton nouvel élève ?
- Je te présente Olfeig, il est arrivé avant hier. Et toi, qui est cette jolie jeune femme ?
- Elle s'appelle Elendra, et elle, est arrivée hier. Maintenant laisse nous, nous avons du travail.
Je dévorais littéralement Olfeig des yeux, il était assez séduisant, il avait des cheveux blonds mi-longs et de magnifiques yeux bleus. Voyant que je ne réagissais pas, Surani me tira par le bras et m'entraîna vers un coffre.
- Ne te laisse pas distraire et concentre toi un peu ! Leçon n°1 : crocheter une serrure simple, tiens prends ça... dit-elle en me tendant un crochet.
La leçon dura deux heures, au bout desquelles je ne savais toujours pas crocheter une serrure et j'avais cassé 6 crochets.
- Bon, on recommence ce soir, nous apprendrons les bases du combat, peut-être que tu y arriveras mieux que le crochetage...
Je quittai avec regret la salle d'entraînement en jetant un dernier regard à Olfeig, qui essayer de planter une flèche dans le centre d'une des cibles, sous le regard de Silann. J'aurais aimé l'avoir comme entraîneur, il avait l'air tellement plus gentil que Surani ! Une petite tape dans le dos, m'arracha à mes pensées. Je sursautai et je vis le "chef" qui se tenait derrière moi, il sourit et me dit d'un ton qui se voulait innocent :

"- Qu'est-ce-que tu regardes comme ça ?

- Moi ? Euh... Rien.

- Ah bon ? Alors retiens bien ça : Il faut toujours rester en alerte, où qu'on soit, il y'a des dangers partout. N'importe qui aurait pu se glisser dèrrière toi et te planter une dague dans le dos, sans même que tu t'en rendes compte... Sur ce à plus tard.
Et il repartit aussi discrètement qu'il était venu, comme ça, sans rien ajouter. Ces gens étaient étranges... Je haussai les épaules et remonta dans la taverne, jusqu'au bar, où je m'assis machinalement sur un tabouret, en pensant à ce que venait de me dire le "chef".

Je ne serais jamais comme eux, ils étaient tellement doués, tellement, agiles et ils avaient un sang-froid à toute épreuve. Moi qui m'émeut si facilement, comment pourrais-je résister à toutes les tensions que m'imposais ce nouveau euh... travail (en supposant qu'on puisse appeler ça comme ça) ? Puis, mes pensées dérivèrent vers Olfeig, je ne l'avais vu qu'une seconde et, je n'arrêtais pas de penser à lui, pourtant, je ne croyais pas aux coups de foudre, ils n'arrivaient que dans les contes de fées et...

- Qu'est-ce-que je vous sers ? je poussai un cri et je fis un bond d'au moins 1 mètre sur ma chaise, décidemment, il fallait vraiment que j'apprenne à faire attention.

- J'vous ai fait peur ?

- Non, non, ça va. Lui répondis-je en essayant tant bien que mal de me contrôler.

- Bon, qu'est-ce-que je vous sers ? répéta t-il.

- Je suis désolé, je n'ai pas d'argent.

- Mais c'est gratuit ici ! Depuis quand êtes vous là ? vous m'avez l'air complètement perdue... (ça il pouvait le dire)

- Je suis là depuis hier, je suis désolée... Je commencais à être horriblement génée, tous les regards étaient braqués sur moi, et certains clients se retenaient de rire, alors que d'autres me regardaient avec un air désapprobateur.

- Ah ! Une nouvelle venue ! Alors qui vous entraîne ?

- Su... Surani. Dis-je d'une voix tremblante.

- T'as pas de chance, il parait qu'elle est dure avec ses élèves, même si tous ceux qu'elle a entraînés sont devenus de véritables membres de la Confrérie Noire, les meilleurs en fait.
Puis il se tût. Un profond silence s'installa dans la salle.
- Tous sauf un, reprit-il après quelques secondes d'hésitation.

- Qui ça ?

- Il s'appellait... Attends, comment s'appellait t-il déjà ? Hod... Ah oui, Hodlin.
Mon coeur s'arrêta de battre; Hodlin, c'était le nom de mon père !!!

- C'était un incapable, il ne pouvait même pas tuer un rat sans fondre en larmes. La plupart du temps, il se cachait de Surani, elle avait 5 ans de moins que lui, mais elle avait déjà une certaine autorité, elle n'a pas beaucoup changée d'ailleurs... Bref, à chaque fois que Surani le retrouvait, elle le traînait dans la salle d'entraînement, et on entendait ses cris de là, et je peux vous dire que c'était pas joli-joli ce qu'elle disait. Puis un jour, il est parti, comme ça. Certains racontent qu'il est mort, d'autres disent qu'il a rencontré une femme et qu'ils sont partis sur Solstheim. Surani ne s'en est jamais remise, pendant une semaine, elle n'a pas arrété de répéter "Je l'aurais, et quand il reviendra, il le regrettera."

Le silence était maintenant remplacé par des murmures et des chuchotements.

- Il paraît même qu'il a eu une fille et qu'elle a été engagée ici, je ne l'ai encore jamais vu. Il me jeta un regard soupçonneux. Dis-donc, ce serait pas toi par hasard ?

- Non, je ne sais pas de qui vous parlez. Répondis-je en baissant la tête.

- De toute façon c'est pas grave, peut-être que sa fille pourra rattraper son échec. Finit-il en ricanant. Bon, qu'est-ce que vous prenez ?

- Rien, je ne bois pas.

- A plus tard alors.
Je me levai prestemment et monta dans ma chambre où je m'étendis sur le lit. Mon père ne pouvait pas être ce que l'aubergiste m'avait raconté ! Je comprends mieux maintenant pourquoi il n'a jamais voulu me dire quel travail il faisait, à chaque fois il changeait de sujet. Il était tout le temps en train de jeter des regards furtifs et ne pouvait pas sortir sans s'être assuré qu'il n y avait personne dans la rue, quelques fois il mettait des heures à mettre un pied dehors. Il fallait que j'en ai le coeur net, je descendis dans la salle d'entraînement, où je trouva Surani qui astiquait une épée. Elle leva les yeux et me dis d'un ton surpris :

- Qu'est-ce que tu fais là? Il te reste encore deux heures de repos.

- Est-ce-que c'est vrai que... que vous avez entraîné mon père ? Elle haussa un sourcil, difficile de dire si elle était surprise ou non, elle ne changait jamais d'expression.

- Comment sais tu ça ? Je lui répétai tout ce que l'aubergiste m'avait dit. Elle sourit.

- Tout ce qu'il a dit est vrai : Ton père etait un incapable, je n'ai jamais rien pu en tirer, c'est un peu pour ça que j'ai choisi de t'entraîner, je pensais que je pourrais peut-être rattrapper mon échec avec toi.

- Mais... Qu'est-ce que vous lui avait fait ????

- Dés que je l'ai retrouvé, je me suis vengée, ta mère n y était pour rien mais elle s'est interposée, je n'ai pas eu le choix. Elle avait dit tout ça d'un ton anodin, comme quand on dit : "hier, j'ai mangé du coutil et du riz de sel"

- Comment avez vous pu ? Elle planta ses yeux dans le miens, avec un regard plein de haine et de vengance, il faisait encore plus peur que d'habitude.

- Il m'a humilié, en quelques semaines, j'étais devenue la risée de la Confrérie Noire, malgré tout les bons élèves que j'avais entraînés. Tout le monde pouffait sur mon passage, et même le chef ne me faisait plus confiance, il m'avait proposé de partir à Lonsanglot, juste après avoir entraîné ton père. Lonsanglot, tu te rends compte ?! C'est LA ville de la Confrérie Noire, c'est là que se tient toutes les grandes réunions, il n'y a que les meilleurs qui peuvent aller là-bas.(Elle avait dit ça avec des étoiles dans les yeux.) Mais à cause de ton incapable de père, je n'y suis jamais allée, et j'ai du rester là, on m'a bien expliqué que tu étais ma dernière chance, alors ne me déçois pas. Maintenant remontes te reposer, et reviens dans deux heures."
Je lui obéis, un peu perturbée par tout ce qu'elle venait de dire, je ne pensais pas que mon père avait pu être aussi... Aussi... Je ne sais pas, je l'ai toujours admiré, et je n'ai jamais soupçonné une seule seconde tout ce qu'on venait de me raconter. Je décidai de rattrapper cet échec et de m'entraîner le plus possible, pour faire un peu honneur à notre famille et rembourser ses dettes (dont je ne savais toujours rien) le plus vite possible, et pour espérer retrouver une vie normale un jour... Si cela était bien sûr possible, avec tous les morts que j'aurais sur la conscience. Pendant que je remontais dans ma chambre, la tête basse, je percutai de plein fouet Olfeig qui descendait, et j'eus le malheur de croiser ses magnifiques yeux bleus...

- Salut, me dit-il.

- Excuse moi, je suis désolée, je ne voulais pas te bousculer, j'ai été en train de penser à quelque chose et...

- C'est pas grave, ça arrive à tout le monde, répondit-il en souriant (là, c'est sûr, il a dû penser que j'étais folle), comment t'appelles tu déjà ?

- Elendra.

- C'est un joli nom. Où vas tu ?

- Dans ma chambre, Surani m'a dit d'aller me reposer avant l'entraînement ce soir.

- Bonne chance. Il regarda furtivement autour de lui et repris:

- Tu veux venir ce soir à la taverne des huits plats ? De temps en temps, on organise une petite fête, alors si ça t'intèresse...

- Je vais voir.

- OK, peut-être à ce soir alors.
Evidemment, je mourrais d'envie d'aller à cette fête mais après la nuit que j'avais passée, je n'étais pas sûre de tenir le coup
Enfin bref, je suis remontée dans ma chambre, jusqu'à 8 heures, puisque Surani n'avait absolument pas précisé quand je devais venir. Je descendis dans la salle d'entraînement où Surani me jeta un regard plein de mépris et de dégoût.

- Tu n'aurais pas pu mettre un pantalon ? A moins, bien sûr que ce mot ne fasse pas parti de ton vocabulaire...

- Excusez moi ?! Rétorquai-je d'un ton un peu insolent, je l'admets. Quands aurais-je pu acheter des vètements ? Je suis à peine arrivée que vous me sautez dessus avec vos dettes, vos meurtres, vos entraînements et j'en passe !!Et vous voulez que j'achète des vètements ???!!!
Elle me regarda d'un air moqueur.

- Madame a du caractère, souat, puisque c'est ainsi, reste en robe. Prends ça. Puisque la leçon 1 n'a pas bien marcher, voyons si tu comprends mieux la leçon 2, les bases du combat, avec une simple dague pour l'instant, puisque tu n'auras pas pas besoin d'une arme plus puissante pendant tes premiers contrats. Elle me lança l'arme que j'attrappa avec peine, étant donnée la puissance du geste.

- En garde ! Abboya t-elle. Et la leçon se poursuivit jusqu'à au moins 11h30. J'étais complètement épuisée, mais Surani était, visiblement en pleine forme, toujours avec cette agilité, cette prestance,... J'en étais presque jalouse.

- Bon, allez, vas te coucher, je viendrais te réveiller demain. Déclara t-elle.

- A quelle heure ?

- A l'heure qu'il faudra. Sur ce, à demain.
J'arrivais à peine à tenir debout, mais je décidai d'aller quand même à la fête d'Olfeig. Je m'assurai que Surani était bien partie, puis je sortis le plus discrètement possible, pour rejoindre la taverne des huit plats. J'eus un pincement au coeur en la revoyant, c'était là qu'on se réunnissaient, avec mes amies, quand on devaient avoir 12 ans. Les larmes me remontèrent aux yeux, mais je les chassai d'un revers de manche. Il fallait que j'oublies tout ça, je ne devais pas y penser. je redressai la tête et poussai fermement la porte, la taverne était comme dans mon souvenir, elle n'avait absolument pas changée, les musiciens étaient toujours là et les tables toujours un peu trop sérrées... Sauf que là, elles avaient étés poussées pour mettre en place une mini-piste de danse. Olfeig était en train de bavarder gaiement avec un fille au cheveux d'un roux éclatant que je ne connaissais pas, puis il me vit et me fit signe de les rejoindre.

- Haema, je te présente Elendra, elle est arrivée hier. Elendra, voici Haema, ma petite-amie.
Je sentis que je rougissais, Olfeig avait une petite amie !!!!

- Salut. Lancai-je en essayant vainement de cacher mon trouble.

- Salut, me répondit-elle en me regardant d'un air méfiant.
Je ne restai qu'une demi-heure, par politesse, mais ce n'était vraiment pas mon genre de fête. Haema et Olfeig passèrent la soirée à danser et à s'embrasser, et juste à coté de moi il y'avait une bande de garçons qui buvaient du Sujamma et qui racontaient des blagues de plus en plus vulgaires au fur et à mesure que leurs verres se vidaient. Bref, je retourna me coucher un peu déçue (et surtout très fatiguée) et je tombai dans un profond sommeil sans rêves, qui fut violemment interrompu par une série de coups frappés à ma porte.

- Elendra, réveilles toi !!! Il est 4h00 du matin, c'est l'heure !! Je t'ai même acheté des vètements un peu plus adaptés à l'entraînement, car aujourd'hui, le vrai travail commence !

- Mais il n'est que 4h00 du matin ! Soupirai-je.

- Et alors, il n'y a personne en ville, c'est le meilleur moment pour courir. Et aujourd'hui, tu ne manges pas, il faut que tu apprennes à résister à la faim. Je te donnes une minute pour t'habiller, et je t'attends en bas.
Je me levai difficilement et m'habillai le plus vite que j'ai pu. Une fois en bas, Surani m'entraîna dehors où il faisait encore très froid.

- Bon, je te donne le programme, lança t-elle.

4h00-4h30 = Athlétisme, on travaille l'endurance, et je veux que tu coures comme si tu avais un ogrim affamé à tes trousses, on fera 6 fois le tour de Balmora

4h30-5h00 = Natation dans l'Odai, 30 Longueurs.

5h00-5h05 = pause

5h05-8h00 = gymnatisque, et on travaillera la discrétion en même temps.

8h00-11h00 = Escrime

11h00-13h00 = tir à l'arc

13h00-14h00 = pause

14h00-16h00 = on travaille le crochetage et la désactivation des pièges.

16h00-19h00 = musculation, parce que tu es tellement maigre que les squelettes pourraient te prendre pour l'une des leurs.

19h00-19h10 = pause

19h10-20h30 = magie

20h30-21h00 = Là tu feras tes devoirs, pas grand-chose, juste les 30 sorts à apprendre par coeur, les recettes des potions et les propriétés de tous les ingrédients. (Au fur et à mesure que la liste grandissait, mes yeux grossissaient, et à la fin, ils devaient bien faire le diamètre de deux billes réunis chacuns. Cette femme était folle.)

21h00 = tu pourras aller te coucher. Je ferais tout avec toi, sauf la natation.

- Pourquoi ?

- Parce que. Ca ne te regarde pas. Allez en route, on a du travail.
Nous fîmes donc les 6 tours de Balmora (je ne savais pas que c'etait si grand !!) où Surani ne cessa de me répéter que j'étais aussi lente qu'un insecte, alors qu'elle, elle faisait tous ça sans s'éssoufler, je suis sûre qu'elle aurait pu faire le tour de Vardenfell sans même s'arrêter.
Bref, la matinée se passa péniblement, et à 13 heures, je décidai d'aller questionner l'aubergiste:

- bonjour ! Lui dis-je, est-ce que je peux vous poser une question ?

- Bien sûr.

- Depuis quand Surani fait-elle partie de la Confrerie Noire ???

- Depuis toujours. Elle est née ici, je la connais depuis qu'elle est haute comme trois pommes.

- Ses parents étaient là avant ?

- Oui, sa mère est morte, Surani ne l'a jamais connue, c'est son père qui l'a élevée. Il était très dur, à six ans, elle passait déjà des nuits dehors. Je ne les comptais plus, à force, et je la receuillais quand je pouvais, c'était ses "punitions", mais la pauvre n'avait jamais rien fait, son père faisait ça par pur plaisir. Quand il était saoul, il la battait, elle avait des bleus énormes, c'est aussi moi qui la soignais, elle a toujours des cicatrices sur le corps, elle ne se baigne plus à cause de ça. ( haha ! Ca expliquait tout) Elle était craintive, les autres enfants ne l'aimaient pas. Elle trainait dans les rues toute la journée, puis, quand elle eut à peu près 12 ans, elle décida de s'entraîner seule. C'est comme ça qu'elle est devenue la femme qu'elle est aujourd'hui, elle ne pensait qu'à une chose : devenir encore et toujours plus forte.

- Et son père, qu'est-ce qu'il est devenu ?

- Quand elle avait 15 ans, son père est rentré saoul, comme d'habitude, sauf que là Surani l'attendait dèrrière la porte avec son épée. Elle l'a tué, c'était son premier meurtre, et la Confrérie, intéréssée, a décidé de vraiment l'engager.

- Elle a tué son propre père ?!

- Oui, mais je pense qu'il le méritait, certains jours, elle venait chez moi le visage, le corps en sang et affamée. Elle n'a pas eu une enfance facile. C'est peut-être d'ailleurs ça, son point faible, les enfants maltraités ou abandonnés, surtout les filles, les autres, elle ne les aiment pas.

- ah bon ?

- Je me rappelle d'un jour, continua l'aubergiste en souriant, où elle m'avait demandé un sac de 10 pains entiers. Je lui ai répondu qu'il faudrait quand même payer, parce que ça revenait un peu cher, et elle m'a dit qu'elle avait déjà dépensé son salaire, alors je lui ai donné, puis je l'ai suivi, pour voir ce qu'elle en faisait, et j'ai découvert qu'elle avait utilisé tout son argent pour acheter des vètements qu'elle distribuaient aux enfants des rues en même temps que mon pain. Elle était souriante, ça lui arrivait tellement rarement... Elle est généreuse, mais juste avec ceux qui en ont vraiment besoin .

-Merci beaucoup monsieur, je vais devoir y aller.

- Ne lui racontes pas tout ce que je t'ai dit, elle n'aime pas quand je parle d'elle.

- D'accord.

Modifié par Zakuro, 12 mai 2008 - 18:24.


#2 Zakuro

Zakuro

    La Pitchounette


Posté 25 septembre 2007 - 19:14

Je remontai dans ma chambre, soucieuse, jusqu'à 14 heures, où Surani vint me chercher pour le cours suivant.

je passai un mois horrible, Surani était impitoyable, plus le temps passait, plus elle devenait méchante, elle n'était jamais satisfaite. Le matin, nous ne faisions plus six tours, mais dix ; nous étions passée à 50 longueurs dans l'eau glacée, en gymnastique, elle me faisait faire des figures de plus en plus incroyables, et tous les soirs elle s'énervait car je n'avais même plus assez d'énergie pour lancer une boule de feu. De plus, Olfeig s'entraînait avec nous ( au début, je m'entraînais seule avec Surani, puis au bout de deux semaines, Olfeig et son entraîneur sont venus avec nous (enfin, juste pour le combat et le tir à l'arc, il ne faisait rien d'autre)). Bref, au bout d'un mois, Surani me jugea prête à recevoir un nouveau contrat.

Ce matin là, elle ne me réveilla pas, je pus donc profiter d'une grasse matinée (bien méritée, je pense).

Quand je descendis prendre mon petit-déjeuner, un peu intriguée quand même (Surani n'était JAMAIS en retard), je la vis avec le "chef" à une table, ils m'invitèrent à m'asseoir aussi, puis le "chef" me dit:

- Bonjour Elendra, Surani m'a dit beaucoup de bien de toi (j'ai trouvé cette phrase assez bizarre, elle passait ces journées à me critiquer, et voilà qu'on m'annoncait qu'elle disait du bien de moi, je n'y comprenais plus rien) et elle m'a annoncé que tu étais enfin prête à recevoir un vrai contrat. Continua t-il.

- Euh...

- Ce soir, tu iras à Caldéra, un peu plus loin, au nord, tu trouveras un repère de contrebandiers qui mérite d'être nettoyé. Nous avons besoin de leur grotte.

- Pourquoi ?

- Pour entreposer nos trésors, nous n'avons plus de place. Prends tout ce que tu pourras et ramène le nous, et pour prouver que tu as bien tué tout le monde, ramène leurs épées, ils sont assez riches, elles doivent avoir beaucoup de valeur, et n'oublies pas qu'on te surveille.

- Tiens, prends ça, dit surani en me tendant une lame longue en argent, tu as fini ton entraînement, elle est tout à toi, fais en bon usage.

- Merci, balbutiai-je, mais je ne pense pas que...

- Tsssss.... Va te préparer, n'oublies pas que tu dois être à Caldéra ce soir, coupa le "chef", et j'allais oublier, prends ça, c'est pour ton armure, choisis celle que tu préfères, légère ou lourde, c'est toi qui voit. Lanca t-il en me donnant une bourse. Et maintenant dépêches toi.

Je me dépêchai de sortir, j'étais enfin libre !!! je ne verrais plus Surani, je pourrais me lever à l'heure que je voudrais, et je n'aurais plus besoin de faire les 10 tours quotidiens de Balmora !!!! Je décidai de chercher l'armurier, car je ne savais absolument pas où il se trouvait, mais je finirai bien par trouver. En chemin, j'aperçus Olfeig qui se baladait, et je décidai d'aller lui demander, il passait son temps à se promener, il devait bien savoir où se trouvait l'armurier:

- Olfeig ! L'appellai-je. Sais-tu où es l'armurier ?

- Bonjour Elendra, tu as l'air contente aujourd'hui, qu'est-ce-qui se passe ?

- Hum... Je ne serais plus entraînée par surani, elle m'a jugée prête à recevoir un contrat, mais ce n'est pas important, je voudrais savoir où est l'armurier.

- oh, on ne s'entraînera plus ensemble alors... Répondit-il avec un air un peu triste (il s'était séparée de Haema il n'y a pas longtemps, et depuis il s'intéresse beaucoup plus à moi).

- Non.

- L'armurier est par là, dit-il en m'indiquant une grande tour, tu tournes à droite et c'est juste devant la guilde des mages.

- Merci. Au revoir !

Je repartis souriante, c'est vrai qu'avec l'entraînement, je n'avais plus trop le temps de penser à Olfeig, je n'avais qu'une idée en tête maintenant : partir loin de la Confrérie noire et de tout ce qui pourrait m'y faire penser, même si je savais que ça ne risquait pas d'arriver maintenant.
Bref, je me rendis chez l'armurier où j'optai pour une armure légère, beaucoup plus pratique pour la discrétion. Puis je partis pour Caldéra (qui était plus loin que je le pensais), je mis environ trois heures (j'ai même réussi à me perdre, pourtant, j'étais sure d'avoir pris le bon chemin ! Je ne sais même pas lire un panneau correctement...) Une fois arivée en ville, je pris une chambre à l'auberge, puis j'attendis patiemment le soir. A 18 heures, je n'en pouvais plus et je décidai de me mettre en route tout de suite.

Je trouvai assez facilement le nord, mais pour la grotte, ce fût autre chose... Bref, après avoir perdu une bonne heure à chercher cette maudite caverne, je la trouvai enfin. Elle était dissimulée dèrrière un buisson, la porte était en bois.
J'entrai et je vis un homme qui montai la garde. Je sortis mon épée, je m'apprétai à aller le tuer, mais brusquement, les images de mon premier meurtre, me revinrent en mémoire et je fus prise d'une horrible envie de vomir et d'un sentiment de dégoût. Je faillis renoncer et sortir mais mon pied heurta une pierre ce qui alerta le garde, qui me vit (il faut dire aussi que je n'étais pas très bien cachée) et me fonca carrément dessus. Mes hésitations disparurent d'un coup; là, c'était lui ou moi. Donc après un combat dificile, je vins enfin à bout de lui. Mais je n'avais plus aucune énergie, et il m'avait bléssée à la hanche, je ne pouvais plus marcher. Je me lancai un sort de guérison en utilisant les dernières forces qu'il me restait, et je m'évanouis. Quand je me réveillai (environ 1 heure plus tard), rien n'avait bougé, heureusement pour moi il n'y avait qu'un garde. Je me remis péniblement en route en éspérant qu'il n'y aurai pas trop de bandits, et en prenant l'épée du garde en preuve.

Un peu plus tard, je croisai une bonne dizaine de contrebandiers, et comme je savais que je ne pourrais pas tous les battre à l'épée, je lancai, par réflexe, une boule de feu dans le tas (j'étais meilleure en magie qu'en combat, même si lancer des sorts me fatiguait énormémént) ; elle en grilla quelques-uns mais pas tous, donc je dus en relancer une. Au bout de trois boules de feu et une boule de glace, ils étaient tous morts, et moi sérieusement bléssée. Le sort de guérison que je connaissais ne me guérissais pas suffisamment et dans ma précipitation, j'avais oubliée de prendre des potions de soins, ce matin. J'étais couverte de sable et de sang, mais je continuai quand même, chaque pas était une horible souffrance. mais heureusement il n'y avait plus aucun bandit, je m'affalai donc sur le premier matelas venu et je tombai dans un profond sommmeil.
Une fois réveillée, je ramassai avec hâte tous les objets que je pus trouver comme me l'avais demandé le "chef", il n'y avait pas grand-chose, même si ils étaient censés être riches, j'ai surtout trouvé des parchemins, des potions et des objets magiques, j'ai hésité à en prendre quelques-uns, puis je décidai de prendre juste une amulette d'invocation de fantôme ancestral, peut-être qu'elle pourrait me servir plus tard...

Quand je retournai dans la salle où j'avais tué tout le monde, je me rendis compte de ce que j'avais fait, c'était vraiment horrible... Je fus reprise par cette horrible envie de vomir, et je courus aussi vite que je le pouvais vers la sortie, et je me rendis compte que je ne savais plus par où j'étais passée. Quelle idiote !! Je m'engageai sur ce qui avait l'air d'être un chemin en pestant contre moi-même et cette horrible Confrérie Noire. J'errai ainsi pendant une heure, à chaque fois, je croyais reconnaître un chemin, et à chaque fois il ne menait nulle part, j'étais complètement perdue... Puis, je me décidai enfin à lancer "lévitation" que j'avais eu tant de mal à apprendre avec Surani (je n'y arrivais toujours pas d'ailleurs), il n y avait pas de brouillard, le temps était parfait.

Je me concentrai et le lançai une fois, rien, une deuxième fois, toujours rien, une troisième fois, rien non plus... Un peu énervée, je lancai la formule une quatrième fois, et là, miracle, je sentis que je volais, j'avais enfin réussi !!! Dommage que Surani n'était pas là, peut-être qu'elle aurait arrété de me critiquer si elle m'avait vu... J'entrepris de trouver Caldéra, et après quelques minutes, je la trouvai enfin, mais je m'étais beaucoup éloignée, je n'aurais jamais la force de voler jusqu'à là bas... "peu importe" pensai-je, il fallait que j'y arrive, il fallait que je lui montre... Je me mis en route, et je réussis à voler pendant... 10 minutes. Je n'avais absolument rien fait, et je n'avais plus la force de marcher, je décidai de faire une petite sieste, de 1 heure. Cela ne pouvait pas me faire de mal après tout...

Sauf que quand je me réveillai, il faisait nuit noire. j'avais dormi tout l'après-midi, je me mis à courir, un peu éffrayée, avec le sort "lumière" que je maîtrisai parfaitement, il y'avait des ombres partout et je croyais tout le temps entendre des bruits, un vrai calvaire... Mais je réussis quand même à atteindre Caldéra, soulagée. J'avais réussi. Je retournai à l'auberge et le lendemain matin, j'étais prête et de bonne humeur. Le trajet du retour se passa sans encombre, et j'entrai, triomphante, dans l'auberge, le "chef" était dans son bureau. Dés qu'il me vit entrer, il leva la tête et me dit :

- Alors, Elendra ? Tu as réussi ?

- Oui, tenez, voici tout ce que j'ai pu emporter.

- Merci, je vais regarder ça, tiens, voilà ton argent. Je te rappellerai plus tard pour un prochain contrat. La perspective de nouveaux meutres me fit tréssaillir, mais heureusement, le "chef" ne le remarqua pas.

- Très bien. Mais je me demandais, combien devrais-je faire de contrats avant d'être libre ? Il sourit.

- Pourquoi ? tu n'es pas bien ici, avec nous ?

- Ce n'est pas ça, mais... enfin, je n'aime pas trop tuer des gens pour rien, vous comprenez... M'embrouillai-je.

- Tu resteras là jusqu'à ce que nous n'ayons plus besoin de toi, nous manquons de nouvelles recrues en ce moment.

- vous m'aviez dit que...

- Oublies ce qu'on t'as dit. Maintenant vas-t'en, j'ai du travail. Je sortis donc, un peu énervée, et je m'appretai à partir quand je réalisai que de toute façon je n'avais nulle part où aller, et qu'ils finiront par me rattraper un jour où l'autre... Il valait mieux que je reste là pour l'instant.

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Une semaine plus tard

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Alors que je m'entraînais tranquillement à lancer de sorts de foudre sur un mannequin de la salle d'entraînement, Olfeig entra et me dit que le "chef" voulait nous parler, il ne savait pas pourquoi... Je le suivis, un peu inquiète, en me demandant quelles personnes j'allais devoir tuer, et surtout où il m'enverrai les tuer... Quand nous entrâmes, il nous dit:

- Bonjour Olfeig, bonjour Elendra. Je vous ai appellés pour un nouveau contrat, vous vous vous en doutez, mais il y'aura plus de personnes, il sera un peu plus dangereux et surtout beaucoup plus long, je vous propose d'y aller tout les deux, vous vous connaissez certainement, je n'ai pas besoin de vous présenter.

Nous échangâmes un regard en coin, nous nous étions rapprochés depuis que Surani avait arrété de m'entraîner, il m'avait fait visité la ville, et nous nous étions entraîné quelquefois ensemble ( quelques combats pas toujours serieux d'ailleurs)...

- Bref, reprit le "chef", cette fois je vous demande de partir pour la côte d'Azura, et de tuer tous les gens que vous trouverez sur cette liste, dit-il en montrant un papier rempli de noms. En général, ils sont dans des petites tentes, comme dans le camp Zainab par exemple à moins qu'il ne soit partis dans des ruines dwemers ou daedriques, ils bougent beaucoup...Mais préparez vous bien avant, il n y a aucune ville là-bas, vous ne trouverez pas de nourriture, donc vous devrez chasser.

- Mais comment feras t-on pour trouver les persones à tuer ? Lanca Olfeig.

- Il y'a un plan fourni avec la liste, si ils n'ont pas changer de place, vous les trouverez facilement. Je vous souhaite bonne chance ! Ils nous tendit la liste et nous fit signe de partir.
Je sortis de son bureau complètement découragée, il nous envoyait dans une mission qui allait prendre sûrement plusieurs mois, et sur la Côte d'Azura, alors que je n'avais même pas était capable d'arriver à Caldéra sans me perdre... Heureusement,cette fois, nous étions deux, peut-être qu'Olfeig se débrouillerait mieux que moi... Lui en revanche, n' avait pas du tout l'air inquiet, il était même très enthousiaste, il se demandait déjà qui on allait tuer en premier... :

"- Tu es d'accord pour celui-là ? Lanca t-il.

- Mmmh... Quoi ? celui-là ? Oui, il sera parfait...

- Tout va bien ?

- Oui, pourquoi ?

- Tu n'as pas écouté un mot de ce que je t'ai dit...

- Si, tu as dit qu'on devait tuer cet homme là... répondis-je en pointant un nom au hasard sur la liste.

- J'ai dit celui-là... L'autre est beaucoup trop loin !

- Euh, oui, tu as raison. Il me regarda d'un air soupçonneux puis continua :

- Il faudra qu'on prenne l'échassier jusqu'à Vivec, ensuite jusqu'à Molag Mar, puis on devra continuer à pied... Pour le retour, soit on devra marcher jusqu'à Vos, ou alors, retourner à Molag Mar.

- C'est lequel le plus court ?

- Je dirais retourner à Molag Mar, mais...

- Eh bien on prendra celui-là !

- L'ennui, c'est qu'il y a beaucoup de montagnes à escalader...

- Tant pis, on les escaladera...

- Bon, je te laisse te préparer, on se retrouve plus tard...

- A tout à l'heure !
Nous partîmes chacun de notre coté, lui chez le forgeron, moi, chez l'alchimiste, pour des potions de regain de santé et de regain de magie, pour ne pas faire la même erreur que la dèrnière fois... Le soir, je retrouvai Olfeig pour acheter de la nourriture, et le lendemain, nous étions prêts à partir... Enfin, prêts physiquement, mais pas vraiment mentalement (pour moi en tout cas). Nous décidâmes (enfin il décida) de partir sans plus attendre.

Le trajet en échassier jusqu'à Molag Mar se passa sans encombres, mais nous eûmes un peu de mal à trouver la première victime (qui était censée être près de l'échassier des marais, ce qui prouve qu'Olfeig a finalement un aussi mauvais sens de l'orientation que moi. Surani aurait dut m'apprendre à développer ça, peut-être que ça m'aurait été plus utile que de faire 6 fois le tour de Balmora), après 2 heures de recherche, nous finîmes par trouver une petite tente sur la plage, juste à coté des ruines daedriques.

- La voilà ; la première tente ! Je t'avais bien dit qu'elle était près de l'échassier des marais...

- Peut-être que si nous étions partis à droite au lieu d'aller à gauche, nous aurions mit moins de temps pour la trouver... Rétorquai-je d'un ton sarcastique.
Je jetai un bref coup d'oeil aux alentours, puis je repris :

- C'est étrange, il n y a personne... Surani me disait tout le temps que les Cendrais étaient toujours au moins trois; deux devant la tente et un à l'intèrieur...
Olfeig haussa les épaules.

- Peut-être qu'ils sont rentrés, il va bientôt faire nuit, après tout. Mais si il n y a vraiment personne, nous pourrons toujours dormir dans leur tente.

- Allons-y, alors... Passe devant.
Olfeig s'avanca discrètement vers la porte de la tente et l'ouvrit d'un geste brusque. Mes soupçons se confirmèrent, il n y avait personne. La tente était vide, le feu éteint. Nous fouillèrent les coffres et les tonneaux, mais ils étaient vides aussi.

- Ils sont partis. Lancai-je d'un air triste.

- Oui, mais ils nous restent un espoir : les ruines daedriques.

- Possible...

- Il faudrait peut-être mieux y aller maintenant, avant que le nuit tombe complètement. je soupirai, puis je répondis d'un ton las :

- D'accord, allons-y... Il me sourit puis s'engagea dans le petit chemin qui menait aux ruines daedriques, heureusement toutes les créatures étaient déjà mortes (ouf !), et il ne nous restait plus que l'intèrieur à visiter, mais la porte était sous l'eau, et je n'avais aucune potion de respiration aquatique ; Olfeig n'en avait qu'une, je fis mine d'être horriblement désolée en disant :

- Comme c'est dommage, on ne va pas pouvoir y aller... Il me regarda avec un air étonné puis répondis :

- Qu'est-ce-que tu racontes ? On va y aller quand même ! Peut-être que les ruines ne sont pas innondées. Je répondis d'une voix qui se voulait enthousiaste :

- Oui, tu as raison, avec un peu de chance, l'intèrieur sera sec ! Il bût un peu de la potion, me la donna et plongea. Je bus l'autre moitié et plongea à mon tour. L'intèrieur était, comme je le disais, complètement innondé, il n y avait aucun endroit où respirer et il faisait très sombre. Je ne voyais plus du tout Olfeig. Je commencai à paniquer, il fallait absolument que je trouve un peu d'air si je ne voulais pas mourir noyée... Je continuai au hasard, mais je ne voyais toujours rien, et je sentais déjà les effets de la potion diminuer. Je continuai à nager, je ne savais absolument pas où j'allais. Je commencais à manquer d'air mais je n'en trouvais pas, juste de l'eau et encore de l'eau, le couloir s'enfoncait à l'infini, je n'en pouvais plus, j'étais en train de me noyer, il me fallait de l'air ! je commencai à perdre espoir, quand soudain, je vis de la lumière. Je redoublai d'effort pour l'atteindre, plus que quelques mètres... j'y étais presque... Et enfin, après quelques secondes interminables, je pus enfin respirer. Je me traînai difficelement sur un petit escalier en pierre, en toussant et en crachotant. Quand j'eus repris mes esprits, je regardai autour de moi, l'escalier conduisait à une plate forme en pierre où brillait la lumière d'un feu de camp. Puis je pensai à Olfeig ; Où était-il ? Etait il au moins toujours vivant ? Il fallait que je le retrouve... Je m'apprêtai à plonger, quand soudain, quelqu'un m'apostropha :

- Hé vous là-bas ! Qui êtes vous ?

- Je suis...

- Vous êtes de la Confrérie noire, c'est ça ? C'est toujours pareil, ils ne nous laisseront jamais tranquilles...

- Attaquez là ! Fit une deuxième voix. Une deuxième silhouette apparut dans l'escalier, et les deux hommmes m'attaquèrent. A ce moment là, je me rappellai du sort de paralysie que j'avais appris trois jours plus tôt et que je n'avais pas pu tester puisqu'Olfeig avait refusé de me servir de cible, et je me dis que c'étais maintenant ou jamais. Je le lancai et j'achevai mes deux adversaires avec une dague, toujours avec une moue de dégoût, même si l'envie de vomir se dissipait. Puis je vis le troisième personnage descendre, furieux et étonné. Je lui réservai le même sort, mais,bizarement, je ne fus pas dégoutée, ce qui m'étonnai. Peut-être l'adrénaline... Je décidai de ne pas m'attarder, il fallait que je retrouve Olfeig. En fouillant leurs affaires, je trouvai des potions de respiration aquatique de choix, plus quelques autres sorts que je pris également. Puis, je replongeai avec empressement dans l'eau glacée en éspérant que je n'arriverais pas trop tard...



Modifié par Zakuro, 12 mai 2008 - 18:47.


#3 Zakuro

Zakuro

    La Pitchounette


Posté 28 octobre 2007 - 18:09

Je cherchai pendant au moins 1/2 heure, le temps d'utiliser toutes les potions de respiration aquatique, mais je ne trouvai rien... En plus, on ne voyait absolument rien dans ces couloirs (quelle idée, aussi, de s'installer dans des ruines daedriques !) Malgré tout je trouvai quand même quelque petites choses intéréssantes dans les rares endroits secs que je visitais (surtout des sorts, quelques potions et quelques armes sans grande valeur), puis, alors que j'allais renoncer, je vis encore un peu de lumière au dessus de l'eau, peut-être un endroit que je n'avais pas visité... Je décidai donc d'aller voir... C'était un sanctuaire, avec une grande statue et des offrandes juste en dessous ; il y avait deux émeraudes et un diamant, ainsi qu'une magnifique épée daedrique. Je m'approchai et tendis la main vers elle pour la prendre quand je me rappellai de ce que m'avais dit Surani à propos des ruine daedriques : "Ne jamais prendre une offrande, sinon, un drémora apparaît, et il est très difficile pour un guerrier non éxpérimenté de le tuer..." (elle avait aussi ajouté "Toi par exemple, tu serais incapable de t'en sortir vivante, il te tuerait en un coup d'épée... " mais j'essaye d'oublier toutes les phrases vexantes qu'elle m'a dit). Je réfléchis quelques secondes... Puis je me dis que je pourrais sûrement rapporter les diamants à Surani, pour lui montrer que j'étais capable de tuer un drémora...

Je pris courageusement l'épée, puis entendis un bruit sourd dèrriere moi, je me retournai et j'eus tout juste le temps de lever l'épée pour esquiver le coup du drémora. Je reculai, il était beaucoup trop puissant pour moi... Clang ! Il m'attaqua encore une fois, et j'eus beauoup plus de mal à esquiver cette fois, ce qui le fit rire... J'essayai vainement de l'attaquer, mais d'un mouvement de bras, il envoya mon épée trois mètres plus loin. Elle était beaucoup trop grosse, je n'arrivais pas à m'en servir. Je mis à courir, je n'avais plus aucune chance. Si je plongeais, peut-être qu'il n'arriverait pas à me retrouver. De toute façon, je n'avais pas vraiment le choix...

Heureusement, je courais beaucoup plus vite que lui, je n'eus pas trop de mal à le distancer. Je me dépêchai de retrouver la sortie, et je me retrouvait dehors, à bout de souffle, mais soulagée (quoiqu'un peu honteuse, si Surani apprenait que je m'étais enfuie, j'aurais droit à ses moqueries jusqu'à la fin de ma vie...). Je m'apprétai à repartir, quand soudain, je vis la porte au fond de l'eau s'ouvrir, et à ma plus grande surprise, le drémora en sortir. J'étais térrorisée, incapable de bouger, et lui s'avancait, majestueusement, en riant toujours. Je sortis enfin de ma torpeur et me mit à courir aussi vite que je le pouvais (finalement, les 6 tours de Balmora n'était peut-être pas si inutiles que ça...), puis je me cachai dèrrière un mur en cherchant fébrilement quelque chose qui pourrait m'aider. Je trouvai enfin une potion d'invisibilité et une potion de force. Je bus les deux potions et me faufilai discrètement dèrrière le drémora, puis je le frappai dans le dos de toutes mes forces, mais à mon plus grand déséspoir, il ne mourut pas, il se contenta de se retourner, un peu surpris au début, puis il me fixa avec un sourire narquois, je profitai du moment où il était surpris pour l'attaquer de nouveau, mais il eut à peine une égratignure, son armure absorbait tout. Je m'apprétai à m'enfuir de nouveau, quand soudain, il tomba raide mort, avec un hoquet de surprise. Il avait une épée plantée dans le dos, jusqu'à la garde. Je levai la tête, curieuse de voir à qui elle pouvait bien appartenir, et je froncai les sourcils ; C'était Olfeig. Il avait l'air heureux de me voir, ce qui n'était pas vraiment mon cas :

- je suis content de te revoir, Elendra, je pensais que tu étais morte.

- Où étais tu passé ? Sifflai-je, un peu en colère.

- Hum... Eh bien, je n'avais plus du tout d'air, alors j'ai rebroussé chemin et je suis sorti. Mais je me suis inquiété pour toi, tu sais... Il avait dit ça avec un air qui paraissait sincère, je fus presque touchée pendant une seconde, puis je me dis que j'avais aussi faillis mourir noyée. Mon regard se durcit.

- Et alors ? Moi aussi, j'ai failli mourir ! Trois fois en plus ! Et je comptais sur toi pour m'aider à tuer les deux dunmers !

- Je t'ai quand même aider à tuer le drémora...

- Je m'en fiche !!!! Explosai-je. On devait tuer ces dunmers à deux, si tu te défiles à chaque fois que la mission commence à devenir un peu compliquée, on peut rentrer tout de suite ! En plus c'est toi qui a dit qu'on devait aller dans les ruines même si elles étaient innondées ! Il ne répondit pas. Silence lourd.

- Bon, ça va... Laisse tomber. Dis-je en soupirant, après quelques minutes. Au moins, ils sont morts... On devrait aller dormir un peu. Il esquissa un sourire.

- Tu as raison...
Nous retournâmes en silence dans la tente, et le lendemain nous repartîmes pour de nouveaux meurtres. Les provisions s'épuisaient, nous étions souvent obligés de chasser, l'eau était rare, les adversaires assez coriaces, et difficiles à trouver. Je n'étais plus dégoûtée quand je tuais quelqu'un, je faisais preuve d'un sang froid à toute épreuve, que je n'avais pas avant. Mon regard s'était durci, je ne voulais pas me l'admettre, mais je devenais comme Surani, bien que je m'étais juré de ne jamais lui ressembler. J'étais lasse, tout m'ennuyais, même Olfeig, pour qui je ressentais une très forte attirance, je commencais à le détester. Il n'avait absolument pas l'air découragé, il continuait à tuer, encore et toujours, (je le laissais faire d'ailleurs) comme si cela lui plaisait énormément. Avant, je pensait que les jours seraient différents, qu'on ne ferait jamais la même chose, mais je m'étais lourdement trompée ; on arrivait à la tente et oh... Comme c'est étrange, ils nous attaquent. On les tuent, on se soigne et on repart, c'était comme ça tous les jours. Je fus soulagée quand nous rentrâmes à Balmora, après 3 mois de missions... La paye était ridicule, mais au moins nous étions rentrés.
Le "chef" me laissa environ un mois de repos, que je passai à m'entraîner, encore et toujours plus, puis il me rappella. J'entrai donc dans son bureau, en me demandant pendant combien de temps je devrais continuer ces meurtres idiots et sans interêt. Dés qu'il me vit, il sourit et me dit :


- Bonjour Elendra.

- Bonjour. Répondis-je sèchement.

- J'ai encore besoin de tes services, un peu meurtre sans grande difficulté, il faudra juste que tu sois très discrète...

- ...

- Ce sera un des meurtres les plus importants que nous ayons jamais commis et...

- Pourquoi m'avez vous choisi alors ? Coupai-je d'un ton las.

- Il me fallait quelqu'un et tu es de loin la meilleure de ma liste... Je faillis éclater de rire.

- Je n'en crois pas un mot...

- Je ne plaisante pas Elendra, tu es sûrement un de nos meilleurs élements, j'ai bien fait de demander à Surani de t'entraîner...

- Que dois-je faire ? Coupai-je.

- Tu vas devoir aller jusqu'à Vivec, et trouver un noble du nom de Seguri Maraenius, il habite dans le quartier Haalu, mais sa maison doit être bien gardée, c'est pour ça qu'il va falloir que tu sois très discrète, personne ne doit te voir.

- Très bien.
Je me levai brusquement et sortis. J'hésitai à partir tout de suite, la discrétion n'était pas vraiment mon point fort, de plus, il y'aurait sûrement des portes à crocheter. Je décidai d'aller m'entraîner encore un peu, après tout, ce noble pourrait bien attendre un peu... Après deux heures d'entraînement à m'arracher les cheveux devant les coffres et à (re)lire les livres de Surani qui expliquent comment fonctionnent une serrure, je fus enfin prête. Je partis acheter des crochets à la guilde des voleurs, puis je me dirigeai résolument vers l'échassier des marais qui m'emmena à Vivec. C'était la première fois que je venais ici, la ville ressemblait exactement à ce que j'avais lu à l'école, de grands batiments à plusieurs étages, sur l'eau, reliés par des ponts.


Le soleil se couchait. J'étais arrivée à l'heure. Je demandai à un passant si il savait où se trouvait le quartier Haalu. Pour toute réponse il grommela une phrase incompréhensible, puis repartit d'un pas préssé. "Bon, tant pis" pensai-je. Je continuai au hasard, en interrogeant les passants, et je finis enfin par le trouver. La nuit était tombée. J'eus beaucoup moins de mal à trouver la maison de Seguri Mareanius. Elle ne semblait pas si bien gardé que ça... Je décidai de me promener innocemment dans les alentours pour surveiller les allées et venues... Vers 22 heures, j'apercus le dénomé Seguri Mareanius, qui rentrait chez lui, il était seul... C'était une bonne chose.

Quelques minutes plus tard, une autre personne entra à son tour, il portait une armure ainsi qu'une belle épée. Quant il passa, il me regarda d'un air suspicieux, je lui répondis en faisant mon plus beau sourire. J'attendis que tous les gens retournent chez eux, et vers minuit il n y avait plus personne, à part quelques ordonnateurs. J'entendis une clé tourner dans la serrure, puis des bruits de pas qui s'éloignaient. Je sortis mon crochet, puis entreprit de crocheter la serrure, j'y arrivai enfin après 10 essais infructueux. J'entrai doucement, il n y avait personne. Je me détendis un peu et lancai un sort de vision nocturne. J'avancai vers la première porte en éspérant que je tomberais sur sa chambre, quand soudain, une main se plaqua contre ma bouche, puis quelqu'un chuchota :

- Je me disais bien que tu cherchais quelque chose, tu n'étais pas vraiment discrète, si tu veux mon avis... Je tentai de me débattre, en vain.

- Ca ne sert à rien de se débattre, reprit-il, je vais te dénoncer aux gardes tout de suite.... Tu n'es pas la première a essayer de tuer mon maître, et les autres ont tous finis, en prison, comme toi dans quelques instants. Je crois que tu étais une des pires de tous ceux que j'ai vu, tu as peine réussi à passer la porte. Il se mit à rire. Bon assez parlé, je t'emmènes chez les ordonnateurs.

Il m'empoigna violement et me fis avancer en riant toujours. J'étais perdue, j'aurais du me douter de quelque chose, quand le "chef" m'a donné cette mission, mais je n'ai rien vu venir. J'étais dans une colère noire. Ils allaient tous me le payer, et ce soi-disant chef en premier. Il m'emmena devant un ordonnateur, et ils n'eurent même pas besoin d'échanger un mot, le garde m'empoigna (aussi sèchement que l'homme) et m'emmena dans une prison, puis me jeta sans ménagement dans une cellule.
Puis, il partit en fermant la porte à clé. J'examinai brièvement ma cellule; un matelas posé par terre et un seau. Rien de plus. Soudain j'entendis des gémissements dans la cellule d'à coté ; Il y'avait sûrement quelqu'un de malade ou bléssé... Je regardai à travers les
bareaux de la porte, il n y avait personne, ce qui me semblai étrange... Normalement, il
y'avait toujours quelqu'un pour surveiller, non ? La porte s'ouvrit brusquement. J'avais
pensé trop vite... Le garde qui m'avait emmené ici revenait, accompagné d'un autre
ordonnateur. Ils échangèrent quelque mots en me regardant, puis le premier garde repartit.
Le deuxième s'installa sur une chaise et regarda fixement la porte de ma cellule. Puis, il prit
une bouteille de Flin posé à coté de lui et en bût une gorgée.
Je ne pouvais rien faire tant qu'il serait là... De plus, il ne me restait que deux crochets
de compagnon, et avec ça, je ne pourrais pas faire grand-chose. Je regrettais
amèrement de ne pas avoir été plus prévoyante, j'aurais au moins dû emmener un crochet
de maître ! Il me restait toujours le sort de Brise-gonds d'Ondusi (que j'avais appris dans l'espoir de ne plus avoir à crocheter des portes), mais il fallait quand même que je trouve un moyenpour distraire le garde... Soudain je me rappellai d'un des parchemin d'absorption de fatigue que j'avais trouvé dans la ruine daedrique, il pourrait sûrement m'être utile...
Je lancai discrètement le sort, en éspérant que le garde ne verrait rien, et à ma plus grande surprise, il s'endormit aussitôt. Je ne pensais pas que le sort serait aussi efficace !
J'essayai donc de me rappeller du sort de Brise-Gonds d'Ondusi, et après quelques minutes
de réfléxion, je le lancai sur la porte, qui s'entoura d'une lumière violette, mais qui, malheureusement, ne s'ouvrit pas... Il n y avait plus aucun espoir... Je m'assis sur le matelas et sortit les parchemins que j'avais trouvés dans la ruine daedrique, en éspérant que je pourrais trouver quelque chosed'intéréssant... Il y'avait : un parchemin de lévitation, un parchemin de respiration aquatique, un de réduction de force, et... Un parchemin de Brise Serrure d'Ekash !!
J'étais sauvée ! Je me retins de pousser un grand cri de joie à cause du garde qui dormait.Je pris fébrilement le papier et lanca le sort sur la porte, qui s'entoura à nouveau d'une lumière violette, et la poussai en éspérant que le sort avait marché, et elle s'ouvrit...
J'étais soulagée et m'apprétais à partir quand je me rappella de mon "voisin" de cellule et de ses gémissements.
Je jetai un oeil à travers les barreaux de la porte et mes soupçons se confirmèrent,
l'homme qui était là était malade, sûrement de la fièvre jaune. Il tourna la tête vers moi et melanca un regard suppliant. Je pris une potion de guérison de maladie commune que j'avais emportée et la lui tendit. Il la but goulument et me remercia. Nous échangeâmes quelques motset j'appris que les ordonnateurs l'avait condamné pour un vol. Il appartenait à la guilde des voleurset promit de m'aider si un jour j'avais besoin d'aide (et accessoirement, si il arrivait à sortir de prison).
La discussion s'arrêta là, car l'ordonnateur commencait à se réveillait, il fallait à tout prixque j'arrive à sortir. Je me retrouvai donc dans le couloir, qui était désert. Heureusement pourmoi, il était faiblement éclairé, je pouvais donc mieux me cacher. Je repassai par le chemin que j'avais pris pour venir, en essayant d'être la plus discrète possible, et je me retrouvai enfin à l'air libre.


Je quittai Vivec et allai me reposer sous un champignon (ce n'était pas très confortable,
mais au moins, j'étais protégé de la pluie.) jusqu'au matin. Mais, je n'allais pas revenir à Balmora pour autant. Il fallait que je termine la mission. Je retournai donc dans le quartier étranger,en essayant de ne pas me faire remarquer puisque les gardes me recherchaient.
Je me postai à quelques mètres du manoir du noble (bien cachée cette fois) et j'attendis. Vers 8 heures, j'aperçus le "garde" qui sortait, accompagné de son maître. Il vérifia furtivement autourde lui et laissa le noble passer. Ils sortaient du quartier Haalu. Je les suivis (toujours aussi discrètement) et attendit qu'ils soient sortis de Vivec (ils allaient apparemment jusqu'à l'échassier des marais), puis je sortis mon arc, et le pointai sur la nuque du "garde" (heureusement, il ne portait pas de casque). Je ne devais absolument pas rater ma cible... Je lachai la corde et la flèche alla se planter directement dans la cible. Le "garde" s'effondra, et Seguri Mareanius se retourna et dégaina, d'un geste mal assuré, une dague en fer. Je le tuai à son tour. Sans aucun remords.
Ma froideur m'étonnait moi-même. Quel monstre allais-je devenir si tout cela ne cessait pas bientôt ?
Je restai désemparée pendant quelques secondes, puis je me ressaisi et alla chercher une preuve surle corps de Seguri Mareanius (je choisis finalement de prendre son amulette). Puis, je m'empressaide prendre l'échassier des marais pour Balmora.
A mon arrivée, j'allai directement dans le bureau du "chef" où j'ouvris sauvagement la porte, un peu énervée.
Il me regarda tout d'abord d'un air très surpris (comme s'il ne s'attendait pas à me revoir), puis me sourit et m'invita à m'asseoir :
- Je ne pensais pas vous revoir aussi vite, Elendra.
- J'ai réussi, il est mort.
- Dîtes moi, comment avez vous fait pour vous échapper de prison ?
- Comment savez vous que...
- Les nouvelles se répandent vite. Figurez vous que vous êtes recherchée dans tout Vardenfell, la primes'élève à 1000 pièces d'or.
- Je suis désolée, monsieur, j'avais sous-éstimé l'adversaire. Répondis-je, génée.
- Je ne suis pas particuièrement satisfait Elendra. J'aurais voulu que la Confrérie noire ne se fasse pas remarquer, du moins ailleurs que dans Balmora.
- Je suis désolée, monsieur, ça ne se reproduira plus.
- Je l'éspères. Vous feriez bien d'aller à la guilde des voleurs pour qu'ils essayent de supprimer la prime,
enfin, si ils acceptent.
- Entendu.

Modifié par Zakuro, 12 mai 2008 - 19:06.


#4 Zakuro

Zakuro

    La Pitchounette


Posté 24 décembre 2007 - 15:40

Je sortis donc de son bureau et me dirigeai vers ma chambre, pour trouver une tenue qui pourrait me dissimuler pendant la traversée de la ville. Je choisis une vieux casque que j'avais trouvé dans une grotte lors d'une de mes missions, qui conviendrait parfaitemment... Je décidai de garder mon armure et sortis de l'auberge. La rue était déserte. C'était parfait. Je me dirigeai silencieusement vers le pont, en éspérant que personne ne me verrait, et apparemment, la chance était avec moi, puisqu'il n y avait aucun garde, juste des passants occupés à regarder le paysage, comme d'habitude. Je pris un peu plus d'assurance et traversai le pont d'un pas préssé. De l'autre coté, tout était calme aussi. Je froncai les sourcils. Tout cela était très étrange; d'ordinaire, il y'avait toujours des gardes... Mais je n'avais pas le temps de réfléchir, ils pouvaient arriver d'un moment à l'autre. Je courus jusqu'au Cercle du mur du Sud et entrai en claquant la porte. Une femme blonde me regarda d'un air surpris, puis lança d'une voix douce :
- Que puis je pour vous, Elendra ?
- Comment... Comment connaissez vous mon nom ? Elle rit.
- Tout le monde vous connait à la guilde des voleurs, le bosmer que vous avez soigné a raconté à tout le monde ce que vous avez fait pour lui.
- Oh...
J'étais un peu décontenancée par ce qu'elle venait de m'apprendre, le bosmer avait déjà eu le temps de se libérer et de dire que je l'avais soigné ! Cela me parut irréalisable, mais...
- Alors, Elendra, qui pouvons nous faire pour vous ? Reprit-elle.
- Eh bien, je suis recherchée par les gardes, et on m'a dit que vous pouviez supprimer les primes, alors...
- Vous êtes venue nous voir ? J'éspères que vous savez quand même que ce n'est pas gratuit... Dit-elle en souriant étrangement.
- Oui, bien sur, mais...
- Très bien, suivez moi.
Elle se dirigea vers une femme que je ne connaissais pas et échangèrent quelques mots en me regardant. Les autres personnes aussi me fixaient intensément, sans aucune discrètion, ce qui me genai, et j'éspérai ardemment que cette histoire se termine au plus vite. Au bout de quelques minutes, la femme me fit signe de les rejoindre.
Je m'approchai donc. L'autre jeune femme me détailla de la tête aux pieds, puis lanca d'une voix moqueuse :
- c'est vous Elendra ? c'est étrange, je vous imaginais autrement...
-...
- Alors comme ça, on veut supprimer sa prime ? Très bien, cela vous fera 700 pièces d'or. J'ettoufai un grognement, et lui tendis une bourse. Cette somme était tout ce que je touchai par contrat ! Elle la saisit d'un air satisfait et m'expliqua, que dans environ une heure, la prime serait oubliée et que personne ne s'en souviendrait, puis, elle me proposa de rester en attendant. Après quelques minutes de silence, elle me demanda si je serai intéréssée par un entrainement en crochetage. Je ne réfléchis même pas et acceptai tout de suite. Je passai donc deux heures à m'entrainer avec elle, et il s'avéra finalement qu'elle expliquait bien mieux que Surani. Je lui tendit à nouveau une bourse en la remerciant et je lui promis de revenir plus tard. Je retournai à la taverne et constait avec soulagement que la femme avait dit vrai, les gardes ne faisait plus attention à moi. J'entrai dans le bureau du "chef" d'un air satisfait :
- Re-bonjour Elendra, avez vous supprimé la prime ?
- Oui, monsieur.
- Très bien, je n'ai rien d'autre à vous proposer pour le moment, revenez me voir dans quelques jours. Vous pouvez disposer.
- bien, monsieur.

-----------------
7 mois plus tard
-----------------
Plusieurs mois avaient passés depuis la suppression de la prime. Je ne les comptai même plus, ils passaient tellement vite... Le "chef" m'envoyait accomplir des contrats (souvent longs, pour quelque chose d'assez futile) aux quatres coins de Vardenfell, je n'étais pratiquement plus à Balmora. Je pouvais à peine continuer à m'entraîner.
Presque 10 mois avaient passés depuis que Surani était venue me chercher, et je continuai à tuer des gens (rarement importants, des gens qui avaient des dettes, pour la plupart), sans aucun scrupules ni aucun remords. Je les tuai, c'est tout. Je voulais en finir, retrouver une vie normale. Mais j'avais la douloureuse impression que justement, ça ne se finirait jamais, qu'ils m'avaient mentis.
Surani était enfin partie à Lonsanglot. J'étais quand même contente pour elle, c'était ce qu'elle voulait, après tout... Personne ne l'avait vu partir, et on prétend qu'elle s'est en allée en pleine nuit, ce qui ne m'étonnerait pas d'elle....

Bref, une fois de plus, le "chef" m'appella. J'entrai dans son bureau sans frapper (j'avais pris cette habitude là, puisque de toute façon, il ne frappait jamais quand il venait me voir) et j'eus la surprise de voir une rougegarde d'à peine 16 ans assise sur la chaise devant son bureau, la tête basse. Dés qu'il me vit, il sourit, comme à son habitude.
- Bonjour Elendra, je te présente Lairah, ta nouvelle élève. Je restai bouche bée; Je n'arrivai même pas à m'entrainer correctement, et il fallait en plus que je m'occupes d'une élève !!!!
- Je... Je suis obligée d'accepter ?
- C'est dans votre contrat...
- Oh, et bien, dans ce cas...
- Elle ne va pas vous manger Elendra... Je vous laisse autant de temps que vous le souhaiter pour l'entrainer... Venez me prévenir dés que vous la jugerez prête...
- Très bien, monsieur. Je fis signe à Lairah de me suivre et l'emmena jusqu'à l'aubergiste :
- Excusez moi, où est la chambre de cette fille ? Lui demandai-je.
- Son nom ?
- Lairah.
Il consulta ses registres et répondit :
- Chambre 44.
- Merci beaucoup. Je l'entrainai à l'étage et commencai à chercher la chambre 44. Lairah ne disait rien, et gardait la tête baissée. Dés que je l'eus trouvée, je lui dis :
- Voilà ta chambre. Demain, nous commencerons l'entraînement, en attendant, reposes toi.
Je regagnai ma chambre à mon tour, (j'avais d'ailleurs réussi à en obtenir une beaucoup plus grande et confortable) complètement désemparée. Je m'étais doutée que ce jour arriverait, mas je pensais qu'on m'aurait laissé plus de temps ! Car, je dois bien l'avouer, j'étais tout, sauf un bon assassin, et d'ailleurs, je me demandai toujours pourquoi ils me gardaient encore ici... si je n'avais pas autant de chance lors de mes missions, je serais surement déjà morte.

Bref, il fallait que je trouves des méthodes d'apprentissage, et vite. Je réfléchis quelques minutes et essayai de me rappeller l'entrainement que m'avais imposé Surani. Bien sûr, je n'allais pas complètement le reprendre (je n'allais pas lui faire subir ça, la pauvre), peut-être juste quelques parties... Je lui inventai donc rapidemment un emploi du temps qui me semblait acceptable, et descendis jusqu'au bar pour me changer les idées. Je commandai un verre de flin et le but lentement, à petites gorgées, perdue dans mes pensées.
Olfeig (que je n'avais pas revu depuis longtemps, car il avait été chargé d'une mission importante) s'asseya silencieusement à coté de moi. Nous nous saluâmes, puis il demanda, d'un ton un géné :
- Alors, que s'est-il passé pendant mon absence ?
- Pas grand-chose. répondis-je sèchement. Il y'eut un long silence, seulement troublé par quelques rires venant de la table voisine.
- Tu as eu de nouveaux ordres ?
- Non, on m'a juste demandé d'entraîner une jeune fille qui vient d'arriver.
- Vraiment ? Dit-il, surpris, comme si il ne pensait pas qu'on pouvait me confier ça un jour.
- Oui, et j'avoues que je ne sais pas trop comment m'y prendre...
- Si jamais tu as besoin d'aide, demandes moi... Peut-être qu'à deux nous pourrions y arriver. Je remarquai alors qu'il s'était dangereusement approché. Je m'écartai vivement, et répliqua d'un ton sec :
- Je n'ai pas besoin de toi. Je me débrouillerai très bien toute seule.
Il prit un air surpris et déçu à la fois, puis répondit :
- Très bien. Mais si tu as quand même besoin de moi...
- ...
- A plus tard.
Sur ce, il partit.

Le lendemain matin, à 9 heures, j'allai réveiller mon élève. Je frappai une fois à la porte. Pas de réponse. Je frappai une deuxième fois, et comme il n y'avait aucun bruit, j'ouvris brusquement la porte... et trouvai une chambre vide. Elle était partie.
J'essayai de ne pas m'affoler et regardai si elle avait laissé quelque chose. J'ouvris alors l'armoire (je ne me rappellai pas avoir eu d'armoire, moi ! ) et constatai avec soulagement qu'elle avait laissé des vètements. Elle ne s'était donc pas enfuie. Je poussai un soupir et sortis de la taverne.

L'air était frais, le soleil brillait. Les rues de Balmora étaient désertes, comme d'habitude. Je trouvai Lairah assise au bord de la rivière Odaï, perdue dans ses pensées.
Je m'approchai discrètement et lancai :
- Que fais tu ? Elle ne répondit pas.
- Ecoutes, je n'ai pas demandé à t'entrainer, et si tu veux savoir, j'aurais largement préférer ne pas être ici. Dis-je d'un ton las. Elle tourna la tête vers moi; visiblement intéréssée.
- Alors, pourquoi ne vous êtes vous pas enfuie ? demanda t-elle d'un ton méprisant.
- Parce que je n'ai pas le choix. Tout comme toi. Et de toute façon, je ne vois pas où j'irais.
- Ca, c'est votre problème. Moi, je n'ai pas l'intention de rester ici.
- Aors, pars, je ne te retiens pas. Elle soupira.
- Si seulement c'était aussi simple ! Je ne peux pas rentrer chez moi non plus.
Elle donna un coup de pied dans un caillou et repris :
- J'habites trop loin pour rentrer à pied, et je n'ai pas d'argent, et...
- Je suis là pour t'entraîner, pas pour discuter. Coupai-je. Suis moi, on va commencer par une séance de tir à l'arc, puis nous enchainerons par le crochetage d'une serrure. Elle m'obéis sans broncher.

L'entraînement se passa plutot bien, elle comprenait vite, (malgré mes expliquations confuses) et était attentive.

Une semaine se passa. Elle progressait rapidemment, et apprenait vite. Elle était d'ailleurs une bien meilleure élève que je ne l'avais été. Plus les jours passaient, et plus elle me parlait ; de son enfance, en général... Et quelquefois, elle concoctait un plan pour s'enfuir, tous aussi saugrenus les uns que les autres. Cependant, je redoutai le moment d'annoncer au "chef" qu'elle était prête. Je ne voulais pas qu'elle devienne à son tour, une meurtrière, même si elle le serait forcément. Mais heureusement, elle n'avais pas eu à tuer dés son arrivée, contrairement à moi, ce qui me semblai étrange au début. Puis, je n'y fis plus attention.

Mais malheureusement, le grand jour arrriva. Cela faisait plus de trois mois que je l'entrainais, et le "chef" avait apparemment décrété qu'elle était prête, puisque le premier matin du quatrième mois, il était venu la chercher. Il était 9h30 du matin, nous venions de commencer l'entrainement. Il est entré brusquement, sans même frapper, puis il m'a dit d'un ton doucereux:
- Je pense que vous avez assez entraînée cette jeune fille, elle va pouvoir éxécuter son premier contrat.
Ensuite, il a brutalement empoigné Lairah par le bras, et est parti sans même que je puisse protester. Je ne l'ai pas revue de la journée. Je dois avouer que je m'inquiétais quand même un peu... Elle était si jeune, l'avoir engagée dans la Confrérie à cet âge n'était que folie... Je me demandai même pourquoi est-ce qu'elle était là, comment était-elle arrrivée; après tout, personne ne rentrait dans la Confrérie Noire par hasard... Mais elle refusait d'en parler, à chaque fois que je lui demandais, elle restait vague, ou changeait de sujet.
Bref, je passai le reste de la matinée seule, puis l'après midi avec Olfeig (qui, soi-disant, voulait m'aider à m'améliorer).
Le lendemain matin, elle revint enfin.
J'étais dans l'auberge avec Olfeig, (qui me parlait de son dernier contrat, à moins que ce ne soit de son élève, je ne sais plus), quand la porte s'ouvrit brusquement. Lairah entra, les mains tachées de sang, (qu'elle essayait vainement de cacher dèrrière son dos) les cheveux en bataille, le teint pâle, et le regard vide. Elle monta directement dans sa chambre, sans même me voir. Je poussa un soupir de soulagement, au moins, elle avait l'air d'aller bien...

Quelques minutes plus tard, elle redescendit. Elle avait retrouvé son air jovial, comme si rien ne s'était passé. Elle se dirigea vers notre table, et s'assit, sans rien dire.
- Alors, que s'est-il passé ? Demandai-je, en m'efforcant de ne pas avoir l'air inquiète.
- Pas grand-chose... Ils m'ont juste fait passer des "tests", puis ce fameux premier meurtre. Nous étions 5, en tout, mais nous avons passés la majorité de la journée à attendre, à cause du premier meurtre, c'était souvent long...
Je haussai un sourcil. Elle ne paraissait nullement choquée, ou même simplement dégoutée. Non. Elle était souriante.
- Et... c'est tout ? Comment s'est passé ton premier meurtre ? Et de quels tests parles tu ? M'informai-je, un peu décontenancée.
- Eh bien... Ils m'ont emmenée dans une grande maison, et il y'avait un vieil homme assis par terre, il m'ont dit de le tuer, sans rien expliquer, et comme j'en avais asssez d'attendre, eh bien je l'ai fait. Pour les tests, c'était juste pour vérifier que l'on avait une bonne endurance, etc... Et pour finir, ils m'ont dit que j'étais prête à recevoir un contrat, et que je devrais aller voir le chef demain.
-Eh bien, dans ce cas, je te souhaite bonne chance, alors... Maintenant, vas te reposer, tu dois être fatiguée...
Elle me fit un sourire, puis remonta dans sa chambre.

Bon... Il fallait voir le bon coté des choses; au moins, elle ferait une bien meilleure membre de la Confrérie que moi... Cependant, sa froideur m'étonnait, d'ordinaire, elle était plutôt sensible...
Bref, quelques minutes plus tard, une femme vint me dire que le "Chef" voulait me voir, surement pour une mission. Je me levai et me dirigeai vers son bureau d'un pas nonchalant. Il m'accueillit comme d'habitude, avec un sourire, et m'invita à m'asseoir. Puis, il me dit :
- Alors, maintenant que vous avez accompli votre premier entrainement, vous êtes de nouveau apte à recevoir un contrat.
- Il m'en reste encore combien avant de pouvoir partir ? demandai-je d'un ton las.
Il prit un air surpris, comme si il n'avait jamais été question que je partes.
- Vous n'êtes pas bien ici ?
- Non. Vous m'aviez promis qu'une fois ma dette remboursée, vous me laisseriez tranquille. Il prit un air encore plus étonné. Ses sourcils étaient si hauts sur son front que je faillis éclater de rire. Cependant, la perspective qu'il m'ait menti depuis le début fit rapidement disparaitre ce sourire. Il se ressaisit et déclara d'un ton mieilleux.
- Allons, allons, rien ne presse, ma chère, comme je vous l'avais dit, nous avons peu de nouvelles recrues volontaires, nous devons donc engager les jeunes gens de force. Mais, voyez vous, on ne peut pas quitter la confrérie noire comme ça, les membres, même ceux qui ne sont pas volontaires, ne doivent pas nous dénoncer, et le meilleur moyen pour cela, c'est qu'ils ne partent pas, où qu'ils meurent...
Il se tut un instant, puis reprit:
-Et cela vaut aussi pour ceux en qui nous avons une confiance aveugle, on ne peut jamais être sûrs, après tout... Dit-il avec un sourire sournois. Bref, revenons donc à nos affaires. Cette fois, je vais vous demander de vous infiltrer dans un grand manoir Telvanni à Sadrith Mora, et de tuer un noble, mais prenez votre temps, ce n'est pas préssé. Je vous épargne les détails, j'ai tout noté sur cette fiche. Déclara t-il en me tendant un bout de papier froissé.
- Très bien, monsieur. Dis-je d'un ton doucereux. Vous pouvez compter sur moi...
J'avais cependant une bien meilleure idée en tête...

Modifié par Zakuro, 12 mai 2008 - 19:12.


#5 Zakuro

Zakuro

    La Pitchounette


Posté 24 avril 2008 - 18:05

Je sortis de son bureau et je restai enfermée dans ma chambre jusqu'au soir, vers 21 heure. A ce moment là, je descendis dans l'auberge, pour parler à Lairah, que je trouvai assise à une table, le regard perdu au loin, et buvant distraitement un verre de Sujamma. Je m'assis doucement à coté d'elle, sans dire un mot. Elle tourna la tête vers moi, et dit d'un air triste :
- Salut. Qu'est-ce qu'il y'a ?
- Je venais te dire au revoir. Je n'ai pas ma place ici.
Elle me regarda d'un air surpris.
- Où vas tu ? Elle sembla comprendre et balbutia sans même me laisser le temps de répondre.
- Je croyais..., je croyais qu'on ne pouvait pas s'enfuir comme ça... Et que... Ils finissaient toujours par nous rattrapper...
- Peu importe. Je m'en vais. Je voulais juste que tu le saches.
Je voulus me lever, mais elle m'attrappa fermement par le bras.
- Je ne te laisserai pas toute seule, je viens avec toi.
- C'est de la folie, et tu le sais très bien. Tu restes ici, que cela te plaise ou non, répondis-je d'un ton sec.
- Mais moi aussi, je ne suis pas faite pour cette vie là !  
- Tu y es certainement plus que moi. Si je m'en vais seule, je pourrais plus facilement m'enfuir, mais si deux personnes disparaissent en même temps, ils vont s'en apercevoir plus tôt.
- Et alors ? Répliqua t-elle sèchement. Ils vont aussi s'en apercevoir si tu pars toute seule.
- Ce n'est pas prudent. Lachai-je en secouant la tête.
- Mais...
- Il n'y a pas de mais ! Tu ne viendras pas, c'est tout.
Je repartis sans un mot, avec le coeur plus léger; au moins, je l'avais prévenue. J'hésitai aussi à prévenir Olfeig, mais ce n'était pas prudent non plus, àprès tout, plus je prévenais de personnes, et plus il y'avait de risques qu'on me dénonce. J'aurais tout de même aimé lui dire au revoir...

Je restai dans ma chambre jusqu'à minuit. A ce moment là, je sortis discrètement dans le couloir, en jetant un rapide coup d'oeil aux alentours. Il n y'avait personne. Je passai une dernière fois devant la chambre de Lairah, il n y avait aucun bruit. Au moins, elle dormait.
Je ne croisai personne non plus jusqu'à la sortie, à parts quelques personnes complètement ivres, (et visiblement perdues) qui tentait de regagner leur chambres.
Dehors, la nuit était calme, il y'avait juste un peu de brouillard. Les rues étaient vides, éxcépté quelques gardes, que j'essayai d'éviter, en empruntant les ruelles.
Je réussis sans grande peine à sortir de la ville, et décidai de faire une pause dans une grotte vers Caldéra.
Pendant les deux jours qui suivirent, je continuai à marcher vers le Nord, en vérifiant sans cesse que je n'étais pas suivie. Tout se passa bien, ce n'est qu'au troisième jour que cela se dégrada : J'avais déjà dépassé Ald'Rhun depuis un bon moment (en fait, j'étais complètement perdue, et je n'avais pas pensé à prendre une carte.), quand j'entendis un bruit de pas dèrrière moi. Je me retournai vivement et dégaina mon épéé. Il n y avait personne, juste un netch. Je continuai à avancer en accélérant, sachant pertinement que si quelqu'un m'attaquait ici, personne ne viendrait à mon secours. Mais apparemment, mon imagination m'avait joué des tours, et il ne se passa rien d'autre durant l'après midi. Mais le soir quand je voulus chercher un endroit pour dormir, j'entendis à nouveau ces bruits de pas, quelqu'un ou quelque chose me suivait me suivait, j'en étais persuadée, bien qu'il n y ait personnne...
La perspective de dormir dehors me fit frissonner. Et si je me faisais attaquer ? Je jetai un coup d'oeil rapide aux alentours. Il n y avait aucune grotte, et la nuit n'allait pas tarder à tomber. Je n'avais pas d'autres choix, j'allais devoir dormir dehors.

Je ramassai nerveusement quelques branches et j'allumai un feu, puis je fis griller une côte de rat. Je la mangeai sans grand apétit, occupée à vérifier qu'il n y avait personne, le moindre bruit de branche écrasée, le moindre souffle de vent me faisait tréssaillir. Et de plus, il y'avait un brouillard épais, je ne pouvais absolument rien distinguer.
Il devait être 2h00 du matin quand je réussis enfin à m'endormir, d'un sommeil tellement lourd que je n'entendis rien venir. Vers 3h00, je fus violemment révéillée par un coup de pied à l'épaule. Je distinguai deux yeux penchés sur moi et je poussai un grand cri en reculant vivemment. Je heurtai alors ce qui me semblait être deux jambes, vétues d'une armure légère. Je ne pouvais absolument rien voir, j'étais prise au piège, entourée de  grandes ombres ricanantes.
- Où croyais tu aller comme ça ? Sussura l'un d'entre elles. Nous t'avons vu vers Ald'Rhun, ce n'est pourtant pas le chemin de Sadrith Mora...
J'avais pourtant essayer de passer discrètement vers Ald'Rhun, mais il faut croire que la discrétion n'était vraiment pas mon fort...
- Personne ne t'as dit qu'on ne pouvait pas quitter la Confrérie Noire ?
Continua une deuxième.
- Si tu te remets en route vers Sadrith Mora, nous ne dirons rien à personne et nous t'épargnerons. Dans le cas contraire...
Toutes les ombres se mirent à ricaner. Je ne savais pas quoi répondre, j'étais complètement désorientée, et je savais que je ne pourrais pas les tuer (je n'en avais ni l'envie, ni les possibilités. Je n'avais pas beaucoup dormi, ces derniers temps). Ils devaient être... 2... ou peut-être 3... Peut-être même plus... Impossible de les compter...  
Si j'acceptais d'aller sagement à Sadrith Mora, je devrais continuer cette vie d'assassin, et je n'en pouvais plus, c'était au dessus de mes forces. Mais j'étais encore jeune, et j'avais bien le temps de penser à la mort...
Puis je réalisai que, de toutes façons, il me garderait surement toute ma vie. Ou du moins, jusqu'à ce que je sois vraiment trop vieille pour continuer. Sauf si je ne fais pas assassiner avant.
- Je préfères mourir, plutôt que de continuer à servir votre horrible guilde... Crachai-je.
Ils ricanèrent encore plus fort.
- Très bien, tu l'auras voulu. Relèves toi, et bats-toi ! Enfin, essaye...
Je jouai le jeu. Jusqu'à la fin. Heureusement, celle-ci ne tarda pas à arriver.
Au début, amusés, ils m'avaient laissée essayer de de les toucher, esquivant tout mes coups. Puis ils se sont lassés, et voyant que je n'abandonnais pas, ils m'ont tuée, d'un seul coup d'épée. Un immense sentiment de soulagement m'avait envahie. Tout était fini. J'ai juste eu le temps de les voir partir...
Tout était fini...
    
                                               FIN




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