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[rp] Cité Impériale


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284 réponses à ce sujet

#1 Trias

Trias

Posté 11 mai 2008 - 20:38

HrpVoyageurs de toutes races et origines, la visite de ce haut lieu vous est destinée. Les sombres développements qui vous seront ensuite contés s'inféodent aux inquiétants secrets des Disciples de Sh'éam, antérieurement démasqués à Bravil, le long de la Niben...



http://img231.imageshack.us/img231/9492/cimn7.jpg



Partie I — Cité Impériale

Spoiler



Partie II — Pouvoirs Anciens

Spoiler

&#1078Récits narrés grâce aux villanelles du ménestrel Daimyo Tai Shi, secondé par Trias le conteur.

Modifié par Trias, 16 août 2008 - 07:30.


#2 ß√ªKªRR0

ß√ªKªRR0

Posté 29 juin 2008 - 10:18

[HRP] Venant de la place Talos [/HRP]
Hishisaki connaissait bien la Cité Impériale, il y était né. Il y a vécu jusqu'à l'âge de 12 ans environ, alors, quand il fallait trouver de quoi manger, il se rendait assez tôt sur l'immense quartier du marché de la Cité.

-Toujours autant de monde, même à cette heure là...pensa-t-il

Il décida de faire un tour, tout d'abord, chez les marchands ambulants, qui vendaient leurs marchandise en étalage, à l'exterieur. Il remarqua quelques babioles pour décorer son habitat, inutiles, il passa à l'autre marchand.
Après quelques étalages de vus et passés, il trouva un marchand de fruits, il lui demanda avec un sourire :


-Bonjour! Je vois que vous vous vendez de bons fruits, enfin, cela en a l'air...tout en parlant, il vola une pomme et la mit dans sa sacoche

-Holà! Bien sûr que ce sont des bons fruits! Ils ont été fraichement cueuillis, venant de tout Cyrodiil, et demain j'ai une livraison d'autres contrées monsieur, je vends de TRES bons fruits, des EXCELLENTS fruits même! s'exclama le vendeur

-Dans ce cas, à combien sont les pommes?

-Oh...ces pommes, hum...d'excellente qualitée, monsieur! J'avais fixer un prix, mais comme je vous aime bien, je dirais...10 septims?

-Visiblement il s'y connaît en affaires, mais il ne va pas m'avoir, et de toute façon j'ai déjà une pomme *haha*...pensa-t-il

Désolé, c'est trop cher pour moi si je veux refaire mon stock de flêches...mais ça aurait été volontiers un autre jour! mentit l'assassin

-Bien, c'est comme vous voulez... grommela le vendeur, qui avait changer de ton, d'un coup.

Hishisaki continua à marcher, puis près d'un restaurant qu'il n'avait jamais vu, il s'installa et mangea sa pomme, tout en regardant les passants et les vendeurs.

-C'est vrai qu'elle est bonne cette pomme... murmura-t-il

Part là, il y'avait un jeune garçon qui discutait avec ses deux amis tout en montrant du doigt un étalage de confiserie, ils allaient sûrement en voler quelques unes... Part ici, il y'avait un vendeur qui proposait des étoffes à moitié prix, il arnaquait bien sûr, la plupart des riches personnes achetant des etoffes se faisaient remarquer, et il n'avait pas fixer un prit de départ, elles venaient donc demander le prix d'une des nombreuses étoffes, et le vendeur, malin, leur demandait trois fois le montant de sa valeur réelle. Pour leur image, elles l'achetait donc quand même, en ronchonnant.
Hishisaki ayant finit sa pomme et comme cela ne lui suffisait pas, il décida d'entrer dans ce soit-disant restaurant, qui lui était inconnu jusqu'à présent.
Lorsqu'il entra, il enleva sa capuche, sachant que part ici, les préjugés étaient nombreux, à croire que l'on fixait une étiquette avec marqué "Assassin" ou "Voleur" sur tous les gens encapuchonnés... Ensuite, il observa la pièce, sept ou huit tables au maximum. Il s'assit à l'une d'elle et continua d'observer la salle en attendant que quelqu'un vienne lui demander ce qu'il veut bien manger...

Modifié par ß√ªKªRR0, 30 juin 2008 - 11:18.


#3 Moudjafi

Moudjafi

Posté 29 juin 2008 - 14:11

Marcus enchaînait les plats, les commandes, certaines farfelues, d'autres moins, marmonnant certaines formules et pointant l'une de ses mains vers un plats afin de changer le sens du mélange. La cuisine sentait les mélanges de sauces de sanglier aux oignons... mais aussi du sanglier au vin, de l'ours au cognac cyrodilien... Dès que le dernier client entra, il lança deux derniers sorts afin que sa cuisine ne s'enflamme pas pendant ce temps là. Les clients purent voir le bedonnant impérial se diriger vers Hishisaki. Il l'interpella alors:

- Bien le bonjour monsieur, bienvenue dans mon humble restaurant, que voudriez-vous manger ? Je propose non pas de tout mais d'énormément de choses consommables...

Il fit une courte pause et ajouta à voix basse:

- Mais au vu de votre allure plus guerrière, peut-être auriez-vous besoin d'un poison ou bien alors d'un antidote... Je sais faire un certain nombre de chose...

Il aperçut alors le beau soleil qui cuisait le quartier marchand, et pointa sa main vers la cuisine d'où vinrent 7 cruches d'eau fraiche qui se posèrent sur leurs tables respectives sans ne laisser aucunes gouttes d'eau déborder. Il se retourna ensuite vers Hishisaki afin d'entendre sa réponse...

#4 ß√ªKªRR0

ß√ªKªRR0

Posté 29 juin 2008 - 15:19

Tout d'abord, Hishisaki fût surpris par le l'homme qui l'interpela, il avait été trop longtemps pensif, et le retour sur terre lui avait été égal à une cruche d'eau froide jetée en pleine figure... Malgrès tout, il s'adapta en conséquence :

-Bonjour. Tout d'abord je prendrais ce que vous avez de meilleur, et de plus consistant, j'ai une faim de loup, sur cette phrase il laissa paraître un petit sourire en coin, comme en son habitude et non, je ne viens pas pour chercher un poison, ni un antidote.

Il fixa de nouveau le restaurateur, puis remarquant son allure bedonnée, ria silencieusement et regarda autours de lui, l'habilité des employés était grande et il n'avait jamais été dans un grand restaurant, il esperait que sa bourse allait tenir le coup, ou il aurait des ennuis à se tirer de cette affaire...De plus la clientèle semblait être richement habillée, et habituée à cet endroit. Après cette courte réflexion, il soupira et replonga dans ses pensées, après avoir jeté, une nouvelle fois, un rapide coup d'oeil sur son hôte.

Modifié par ß√ªKªRR0, 30 juin 2008 - 11:14.


#5 Moudjafi

Moudjafi

Posté 30 juin 2008 - 08:15

Cet homme là avait une faim de loup, vraiment ? Tanak, le cuisinier bedonnant répondit alors avec un sourire tout aussi malicieux que celui de son client, un sourire qui fit ressortir la profondeur du vert de ses yeux:

- Bien! Faîtes attention à votre bourse si vous voulez mon avis, parce qu'à la fin de votre repas elle risque de se retrouver horriblement allégée...

Il jeta un dernier regard, un dernier sourire à Hishisaki avant de se diriger vers les cuisine dans lesquelles il commença la confection d'un plat particulier.... De la viande d'ours, beaucoup de viande d'ours, arrosé d'une sauce de solanacée un poison relativement violent si celle-ci est mal cuisinée. Or, Tanak savait cuisiner la solanacée à sa manière de sorte qu'elle ne donne qu'un goût assez épicée à la viande, il ajouta à ce plat principal une entrée, de la salade plutôt imbibé d'une vinaigrette à la fois douce, acide et sucrée, un vin de Tamika de 415, un excellent cru, un cru très cher, enfin, il ajouta un dessert très étonnant, puisqu'à base de viande de rat et de cèpe des pierres et d'une mixture de sa composition qui avait la consistance d'une crème légère mais très sucrée...
C'est alors qu'il revint dans la salle avec son entrée, son vin et son plat de résistance qu'il posa délicatement sur la table en susurrant ces mots tout en admirant ses "oeuvres":


- Vous m'en direz des nouvelles...

#6 ß√ªKªRR0

ß√ªKªRR0

Posté 30 juin 2008 - 09:26

Les doutes du jeune homme fûrent confirmés lorsque le cuisinier lui dit que sa bourse allait être terriblement allégée...
Il le regarda alors se diriger vers la cuisine...quelques instants après il senti une odeur de viande...il n'arrivait pas à distinguer de quel animal elle provenait car toutes les saveurs qui étaient présentes dans ce restaurant se mélangaient. On aurait pu croire que ceci donnerait dans la pièce, une mauvaise odeur, vu la diversité des plats présents. Mais au contraire, les mélanges étaient si subtiles que cela en était tout autrement...Trop subtile, il y avait une dose de magie dans tout cela. Ce restaurant n'est pas ordinaire, sans doute pour cela qu'il y avait aut...Ses pensées s'arrêterent net lorsqu'il sentit la solanacée, que pouvait donc-t-il vouloir faire avec cette fleur? Il n'allait pas l'empoisonner tout de même? Quoique...il a tout de suite remarquer qu'il n'était pas quelqu'un d'ordinaire...

-
Vous m'en direz des nouvelles...

Ses doutes se confirmaient peu à peu...il regarda le plat, hésita à le goûter, hésita longtemps...Finalement il se dit que cet homme devait en voir passer beaucoup des personnes plus ou moins étrange, et qu'il n'allait pas tous les tuer simplement parce qu'ils les trouvaient suspectes. Finalement il mangea un morceau et fût positivement étonné par le goût. Cela était...Il ne savait plus, c'était subtile, très subtile, ce cuisinier connaissait bien son métier, et sa dose de magie rajoutait du goût...Il décida de manger, manger si bien qu'on aurait cru que l'assiette eût été lavée. Il avait faim, et il n'avait pas manger quelque chose d'aussi bon depuis...il ne saurait le dire, cela faisait si longtemps...
Ensuite, il décida de goûter le vin...hum, quel vin! C'était le meilleur vin qu'il avait goûter, et pourtant, il en avait bu, des vins! Il décida de passer au dessert, il se demandait même si il aurait assez de place pour le finir sans que son estomac en prenne un coup...Le dessert était très sucré, comme il les aimait. Il avait demandé un plat consistant, voeu exaucé!
Tout d'un coup, il réatterit...Il regarda l'étiquette où était inscrit le nom du fameux cru si délicieux...

-
Tamika, 415...

Un des vins les plus chers de tout Cyrodiil...il fouilla sa bourse, il comptait ce qu'il lui restait...

-
10, 20, 30, 40, 42, 43, 45, 46...46 septims...

Il soupira. Selon lui il n'avait pas de quoi payer le quart de la valeur du plat...Il fallait qu'il trouve un moyen, une solution pour payer...mais laquelle? Trouver le triple de sa monnaie en très peu de temps relevait de l'impossible, surtout si on était "surveillés"...

#7 Moudjafi

Moudjafi

Posté 30 juin 2008 - 14:27

Marcus avait aperçut l'assassin compter ses sous après avoir dégusté son repas. Il s'approcha alors de lui après s'être assuré d'avoir lancé les sorts qui convenaient sur chaques autres plats qui mijotaient doucement ou bien alors qui bouillaient de bulles bien inhabituelles, puisqu'elles étaient grosses comme de petites balles et n'éclataient pas... elles se solidifiaient et prenaient des couleurs d'arc-en-ciel....
Lorsque Marcus se fut suffisemment approché de son client, il s'asseya à sa table et lui chuchota:


- Je vous avais prévenu que votre bourse s'allègerai.... horriblement pour vous... et somptueusement pour moi mais je ne vais pas être radin... donnez-moi la moitié de ce que vous avez là... Pour le reste....

Il fit une courte pause... le temps de laisser le stress monter chez son interlocuteur peut-être... Il dit enfin après ces quelques secondes de pause... après ces longues secondes de pause.... si longues qu'on les aurait compté:

- Comme je vous le disait tout à l'heure, vous ne m'avez pas l'air d'un pacifique marchand...

Il eut un léger sourire et il enchaîna:

- Non, plutôt l'air d'un guerrier... Non pas d'un orc barbare suicidaire... mais... comment dire ?... plus... subtil ! oui ! c'est le mot qui convient. Peut-être que je me trompe... ce qui est tout à fait possible... Néammoins, j'accepterais d'éponger votre dette envers moi... si... si vous régliez une petite affaire pour moi... Depuis peu... mon approvisionneur de la guilde des mages en ingrédients plus alchimiques a rompu tous contacts avec moi... or, il se trouve que j'ai bien besoin de ses plantes... Je me demandais donc si vous ne seriez pas l'homme de la situation... Je veux dire par là que vous pourriez peut-être faire comprendre à cette pacotille de mage que j'ai besoin de ses services et de ses ingrédients... Sinon,  vous pouvez toujours me trouver un autre fournisseur... Alors ? qu'en dîtes-vous ?

#8 ß√ªKªRR0

ß√ªKªRR0

Posté 30 juin 2008 - 15:47

Hishisaki fût, de nouveau surpris par son hôte, c'était une habitude en ce moment...Il s'assit à sa table, ce qui l'étonna, mais il sentit qu'il savait à peu près qui il était, et dans quel embarras il était confronté...Il lui dit alors :

- Je vous avais prévenu que votre bourse  s'allègerai.... horriblement pour vous... et somptueusement pour moi  mais je ne vais pas être radin... donnez-moi la moitié de ce que vous  avez là... Pour le reste....

Hishisaki fût surpris par cette phrase, de nouveau. Cet homme n'était pas comme la plupart des marchands qu'il avait rencontrer jusque là, non, il ne songeait pas qu'à son or...Quoique, avec le silence qui s'installa ensuite, il se doutait qu'il allait lui demander quelque chose en contrepartie...

- Comme je vous le disait tout à l'heure, vous ne m'avez pas l'air d'un pacifique marchand...
-Perspicace...

Il sourit, son interlocuteur fit de même, et enchaîna :

- Non, plutôt l'air d'un guerrier... Non pas  d'un orc barbare suicidaire... mais... comment dire ?... plus... subtil  ! oui ! c'est le mot qui convient. Peut-être que je me trompe... ce qui  est tout à fait possible... Néammoins, j'accepterais d'éponger votre  dette envers moi... si... si vous régliez une petite affaire pour  moi... Depuis peu... mon approvisionneur de la guilde des mages en  ingrédients plus alchimiques a rompu tous contacts avec moi... or, il  se trouve que j'ai bien besoin de ses plantes... Je me demandais donc  si vous ne seriez pas l'homme de la situation... Je veux dire par là  que vous pourriez peut-être faire comprendre à cette pacotille de mage  que j'ai besoin de ses services et de ses ingrédients... Sinon, vous  pouvez toujours me trouver un autre fournisseur... Alors ? qu'en  dîtes-vous ?

Hishisaki écoûta attentivement la moindre phrase, le moindre mot et leurs tournures respectives, pour, tout d'abord comprendre leurs sens, et ensuite, savoir si cela n'était pas une plaisanterie, ou pire, un piège. L'assassin était de nature méfiante, et même si l'homme en face de lui avait l'air "sympathique" il avait toujours un "plan de rechange" au cas où...De toute façon, si il savait qui il était, cela ne servirait à rien de se cacher, il répondit alors :

-Si j'ai bien compris, vous ne songez pas à le tuer, ce qui m'arrange un peu, je ne travaille qu'avec des gens auxquels je fais à peu près confiance. De toute façon, si vous vouliez le tuer vous n'auriez plus d'ingrédients d'alchimies...ce qui serait un gros inconvéniant. Je dois juste lui faire peur, le forcer à vous recontacter, c'est cela? Dans ce cas je devrais moi-même mener mon enquête comme vous semblez ne pas savoir du tout où il se trouve? Sur ce dernier point, je pense me tromper, c'est fort probable...

Sur ces phrases, Hishisaki a tout de suite prit un ton froid, voir glacial, comme il en était lorsqu'il travaillait. Puis, il regarda droit dans les yeux sont interlocuteur, attendant sa réponse.

Modifié par ß√ªKªRR0, 30 juin 2008 - 15:49.


#9 Thalès

Thalès

Posté 09 août 2008 - 22:40

  Le port de la cité Impérale est plutôt calme en ce début de journée, les rayons du soleil ne parviennent pas encore à éclairer le port laissant aisément deviner que la fier cités des Septim n'est pas encore éveillée. Quelques navires occupent le port et plusieurs marins sont déjà attelés à leurs tâches respectives. Bien sur, les réputés gardes impériaux quand à eux sont également présent et en nombres, après tout rien d'étonnant, le port reste un point important à sécuriser pour le bien des citoyens de la cité. Une petite troupe de gardes se déplace et vient se poster sur l'un des quais du port, le soleil quand à lui fait enfin son apparition à l'horizon et au loin on apperçoit un navire qui se dirige en direction du port. A en croire sa taille, l'équipage devrait se composer d'une vengtaine de membres au grand maximum et les gardes, eux attendent ce nouveau navire désirant accoster au port. Jusque là rien de plus banal, chaque navire qui accoste au port de la cité Impériale est acceuillit par ses proctecteurs et généralement s'ensuit un controle de routine.
Ca y est, le navire se retrouve près du quai et les membres de son équipage s'attèlent à le stabiliser le plus vite possible afin d'amarrer rapidement. Au bout de quelques minutes, le navire se retrouve le long du quai et une longue planche de bois est rapidement mise en place permettant ainsi à deux hommes de mettre le pied sur la terre ferme, le reste de l'équipage se trouvait sur le navire attendant confirmation avant de débarquer. Le premier des deux hommes est vêtu d'un habit de haute coutûre aux couleurs rouge et doré, le deuxième homme, différent en tout point du premier par sa sombre armure de cuir, ses longs cheuveux blond en bataille se nomme Thalès, il semble accompagner l'homme le précèdant.
A peine le pied poser sur la terre ferme, les deux hommes ne tardèrent pas à reçevoir l'acceuil de la garde.


#10 Trias

Trias

Posté 11 août 2008 - 21:38

Douane




Le corsaire blond n’avait pas fait deux pas qu’un fonctionnaire bedonnant au crâne dégarni et à la lèvre lipue s’avançait vers lui, un carnet de cuir brun à la main. Inhabituellement, il était accompagné de quatre gardes, et alors qu’ils marchaient vers lui, Thalès remarqua qu’ils semblaient nerveux.

Le bonhomme gras, après quelques pas, stoppa devant eux et les toisa un instant, mais ce fut finalement sans trop d’hésitations qu’il s’adressa au capitaine :

« Bienvenue au port lacustre de la cité impériale, déclara-t’il d'une voix atone de discours quotidiennement répété. Je me nomme Ravnar Kvinchal, officier portuaire, et ces policiers sont affectés aux douanes. Notre port peut assurer lamanage, avitaillement et sûreté pour votre navire, tandis que notre entrepôt gère le stockage, la manutention et le gardiennage de vos marchandises jusqu’à livraison. Tous ces services pour un coût étudié et maîtrisé grâce à Kvinchal & Cie. Si vous voulez bien identifier navire, cargaison et équipage… » conclut-il en saisissant une plume et en ouvrant son cahier, imperturbablement.



HrpEn provenance de Bravil

Couvre-Feu




Perché du haut d’une branche d’altitude rassurante, scrutant anxieusement la terre mousseuse et humide de ses yeux inquiets, un écureuil observait l’orée de la forêt. A la fraîcheur matinale des bois se mêlait le lent clapotis d'un lac, tout proche. La timide boule de poils, après quelques longues hésitations, les oreilles aux abois, osa dévaler les quelques pouces d’écorce la séparant du sol, et s’approcha de la cible convoitée. Là, à portée de pattes, une graine splendide trônait.

Mais, alors qu’il touchait au but, le grondement régulier d’une cavalcade l'interrompit.

Un groupe de sept cavaliers fit irruption, faisant voltiger un ouragan de feuilles sur leur passage, et effrayant notre sauvage ami. Parmi eux, un Cyrodiil, probablement un mage à en juger à son éternelle robe bleue, ouvrait la marche : il s’agissait de Raminus Polus, maître sorcier à guilde de la cité. Il fit un geste de la main, et le groupe s’arrêta.

Maelicia, qui chevauchait juste derrière lui, immobilisa immédiatement son cheval et se raidit : le souvenir des cadavres en armure, couverts de mouches, rejaillit instantanément. Non seulement la vision des corps (désassemblés en viscères divers éparpillés au pied d’arbres coupés) lui avait fait vomir tripes et boyaux, mais en plus la crainte d’être eux aussi cible d’une attaque l’avait prise aux ventre, ôtant tout caractère plaisant au sylvestre périple.

— Ca va faire cinq… souffla l’acolyte du maître mage, Fulergoth, en arrêtant sa jument à hauteur de l’alezan tacheté de l’étudiante.
—Coupons à travers les bois, coupons à travers les bois, plus jamais j’couperai à travers une forêt moi ! bougonna l’intéressée, mêlant sa peur, son agacement et son dégoût en une seule phrase.

Mais lorsque Raminus se retourna, ce fut d’un air serein :
« Messieurs, n’ayez crainte ! Nous sommes parvenus à destination. Il y a simplement un épais cordon de gardes au niveau du pont et des portes de la cité, probablement en rapport avec le… le…
— Le trucidage de leurs copains, compléta Maelicia, tout en jetant toujours d’inquiets coups d’œil aux arbres, comme s’ils dissimulaient d’invraisemblables monstres, tapis sous leurs racines.
— … avec la perte de leurs patrouilles, corrigea le mage. Quoiqu’il en soit regroupons nous en rang par deux et avançons lentement, la garde doit être aux aguets conseilla-t’il, en parcourant du regard les autres voyageurs : Aewin, Jeraselm, Sylph et Aradon. Nous irons ensuite directement à l'université.

La consigne fut appliquée, et ce fut sous la lourde et soupçonneuse surveillance de la garde impériale que les compagnons traversèrent le pont. Parvenus aux portes de la cité, ils furent étroitement contrôlés par des officiers inhabituellement gradés, mais passèrent finalement sans encombre.

Maelicia, tête basse, passa l’épaisse arche de pierre sans s’en rendre compte, méditant de bien sombres pensées sur  les liens possibles entre les cadavres des forêts et l’agitation des gardes. Mais Shiyo broncha, et  lorsqu’elle leva les yeux, elle fut subjuguée : sous ses yeux ébahis se dressait un dragon d’obsidienne, et derrière lui encore, la blancheur de la tour impériale.

— Messieurs aventuriers, voici le quartier de Talos de la cité impériale ! déclara Raminus, un brin solennel. Mais pressons, l’université Arcanes nous attends : les membres du conseil souhaitent vous rencontrer…

Modifié par Trias, 12 août 2008 - 19:27.


#11 Thalès

Thalès

Posté 12 août 2008 - 21:27

Le capitaine du navire scruta rapidement l'homme au crâne dégarni avant d'entamer les formalités.

"Elendal Whynn, humble marchand et capitaine du Corbeau du Vent. Mon équipage et moi même revenons de l'île de Vvanderfell, de Vivec plus précisément. " Annonça le capitaine pendant que Thalès, le regard perdu vers l'horizon, attendait patiamment. "Le but de notre traversé en mer n'était que purement marchande et croyez le ou non, nous avons épuisé les trois quart de nos marchandises. Et ce n'est pas peu dire quand on connait l'hospitalité des citoyens de la ville, sans parler des ordonnateurs. " Elendal frissonna un instant en repensant aux aux elfes noirs aux armures dorés, puis il lâcha un petit sourire avant de reprendre.

Les affaires se portaient au mieux pour ce capitaine déteneur d'un navire marchand et il ne manquer pas de s'en vanter à chaque occasion, le dernier voyage fut long mais sans encombres. Pour des raisons de sécurité, Elendal avait proposer à Thalès de faire le voyage avec l'équipage dans l'optique d'un éventuel problème.

Après quelques minutes, toutes les formalités avaient été prise en compte par l'officier portuaire, une certaine somme lui avait été remise par le capitaine en échange du stockage des quelques marchandises restantes et de lamanage de son navire. Alors que l'ensemble de l'équipage se dispersait dans la cité, Thalès et Elendal étaient toujours sur le quai, ce dernier se tourna vers Thalès tout en lui tendant une petite bourse en cuir.

"Voila pour vous mon ami. Bien que vos services n'aient pas été mis à l'épreuve, vous avez assurer une certaine sérénité durant le voyage par votre présence et tout travail mérite salaire. " Thalès récupéra le bourse et d'un léger signe de la tête, il remercia le capitaine qui ne manqua pas de faire de même et c'est sur ces derniers mots que les deux hommes se quittèrent.

Le corsaire contempla la cité dans son ensemble avant de se mettre en route pour l'étape suivante.

#12 Trias

Trias

Posté 21 août 2008 - 19:10

La Tour des Arcanes



— Stupéfiant n'est-ce pas ? souffla Raminus.

Dominés par de sombres blocs de pegmatite polie, écrasés par les dimensions de la Tour des Arcanes,  les six compagnons demeuraient cois, debout à l'entrée du hall de la guilde des mages. La base de l'imposant bâtiment, tout de roche magmatique, atteignait les soixante pieds de diamètre, rivalisant presque avec les autres vestiges ayléïdes de la cité impériale. Sous leurs pieds, d'étranges mosaïques de cristaux, rejouant de leurs arabesques les péripéties de quelque grand enchanteur, semblaient comme habités par quelque lumière intérieure.

L'antique édifice n'avait en effet pas de fenêtres, si bien que ses colossales paroi de pierre ne devaient leurs froides teintes colorées qu'aux cristaux du sol qui les illuminaient. De multiples individus en robe s'y affairaient avec indifférence, accourant à quelque cours ou conférence, une ribambelle de parchemins sous le bras. Selon la partie de la fresque sur laquelle ils marchaient, il se paraient de reflets verts, jaunes ou violets, comme alternavitement revêtus d'améthyste de quartz et d'émeraude.

Maelicia, bouche bée, était fascinée.

— Veuillez m'attendre ici un moment je vous prie, je n'en ai que pour que pour un instant, leur déclara le maître mage, visiblement satisfait de l'effet produit par le lieu.

Il s'éloigna d'un pas assuré et refléta à son tour les couleurs mystiques de la mosaïque, laissant les six aventuriers isolés, comme étrangers dans un tableau qui n'était pas le leur.

Il se dirigea vers un bureau de la même roche anthracite que le reste de la construction, tenu par une sorte de vieil homme rabougri gratifié d'une longue barbe blanche. Il lui adressa quelques mots qui furent trop lointains pour que ses hôtes les saisissent, et le vénérable portier parut s'accaparer à quelque tâche, disparaissant derrière le meuble massif.

Quelques longues minutes s'égrenèrent, et Fulergoth le rejoignit. La bretonne, elle, commençait à revenir de son émerveillement. Elle jeta un coup d'oeil furtif aux autres, derrière son dos : Jeraselm arborait l'air méfiant de l'animal pris au piège, et Aewin était dissimulée par Aradon si bien qu'elle ne vit pas son visage, et guère plus celui de Sylph.




ж ж ж
Le Conseil





— Alors c'est vous les petits nouveaux ? Enchanté !

Maelicia se retourna en sursaut : le bonhomme rabougri du hall avait quitté se bureau, et s'adressait à eux d'un sourire que magnifiaient d'innombrables rides. Sa main, constellée de taches de vieillesse, se soutenait sur une sorte de canne de bois artistement taillée.

— Je me nomme Nestor Bargenpion, mais vous pouvez m'appeler Nestor, continua-t'il. C'est moi qui m'occupe de l'accueil des étudiants ici, donc certains d'entre vous seront amenés à me revoir fréquemment. Mais tout d'abord mes petits amis, bienvenue à tous autant que vous êtes !

Il trottina vers eux et leur serra joyeusement la main, un à un, avec la chaleur propre aux personnes âgées. La bretonne fut ravie d'un tel accueil et éprouva instantanément de l'affection pour le vieillard.

Il leur expliqua ensuite que ce niveau de la tour ne faisait pas réellement partie de la zone l'universitaire de la guilde, qui était d'accès restreint aux seuls membres confirmés. Radotant sans doute un peu, il se laissa aller quelques minutes à décrire la mosaïque du sol (qui représentait en fait Vanus Galérion et son parcours depuis les psijiques jusqu'à son combat contre Mannimarco).

Les invitant ensuite à le suivre, il se dirigea vers l'un des nombreux piédestaux semés d'hiéroglyphes que contait l'antichambre et se volatilisa aussi sec. Hésitant quelques secondes, l'étudiante l'imita : elle eût soudain l'impression de tomber dans un abîme, mais un moins de temps qu'il ne fallait pour le dire elle se retrouva dans un couloir de roche et de cristaux polis, une porte vers une autre pièce gisant grande ouverte.

Sur l'invitation de Nestor, elle y entra, et s'arrêta sur le seuil. Lui faisaient  face une grande table circulaire taillée dans du marbre, ainsi qu'une nuée de chaises de pierre trônant tout autour du meuble. Sur la trentaine que la bretonne parvenait à dénombrer, cinq étaient occupés : la plus au fond de la salle était dédiée à un Cyrodiil aux cheveux blancs et à la robe d'un bleu royal. Ses yeux d'un brun insondable brillaient d'un éclat assuré et bienveillant, et elle devina qu'il devait s'agir de l'archimage. A ses côtés siégeaient une haut-elfe à l'air froid, un impérial chauve affectant une mine dubitative... et Raminus Polus, qui leur adressa un salut de la tête.

— Excusez moi, pimprenelle, mais il y a trop de ma personne pour que je me risque à forcer l'entrée, fit une voix aux accents méridionaux particulièrement prononcés.

Faisant volte face l'intéressée s'aperçut qu'elle obstruait le passage et s'écarta, confuse. Un homme aux cheveux de neige, à la moustache et au bouc taillés court entra, lui dédiant une mimique moqueuse de ses yeux rieurs cachés derrière ses lunettes rondes. Il portait une tunique d'étoffe bleue, épaisse et robuste, sur laquelle la jeune fille crut distinguer un nuage.

— Maître Aragir, votre présence nous ravit toujours autant, déclara l'archimage d'une voix grave, calme et profonde, faisant remarquer avec tact et mesure son retard au dernier venu.

Celui-ci lui dédia un sourire éclatant.
— L'art de se faire désirer est une science qui se cultive, cher Hannibal.
— Et dont vous êtes un adepte consommé, retorqua Raminus, une expression mi-figue mi-raisin sur son sévère visage.

Le retardataire lui dédia un salut de la main, en signe de reddition, et gagna le fond de la salle pour s'y assoir lui aussi.

— Messieurs aventuriers, veuillez prendre place je vous prie, déclara alors Raminus, indiquant aux nouveaux-venus des places à l'opposé.

Ceux-ci s'exécutèrent, et un profond silence s'installa.

Relevant discrètement les yeux, Maelicia jeta un coup d'oeil en direction des mages et eut la surprise de constater que ceux-ci les observaient sans même chercher à le dissimuler. L'aldmer froide fixait alternativement Aewin et Jeraselm, d'un regard à la fois interrogateur et surpris. Raminus regardait Sylph et Aradon, tandis que l'impérial dubitatif toisait également Aewin d'un air rien moins qu'amène. Traven dévisageait également la traqueuse, mais sans se départir de l'impression apaisante qu'il inspirait. Ce ne fut que lorsque son regard dévia vers le mage barbu que Maelicia s'aperçut qu'il l'observait, elle, un grand sourire accroché au visage.

Elle le vit mettre le doigt devant sa bouche, l'incitant au silence, puis sourire à nouveau. Malgré un âge que Maelicia estimait entre cinquante et soixante ans, il semblait très gamin, et inspirait une sympathie joviale.

Suivant son conseil, l'étudiante resta muette, et attendit qu'un de ses compagnons se décide à troubler le silence.

Modifié par Trias, 22 août 2008 - 06:38.


#13 Ygonaar

Ygonaar

Posté 21 septembre 2008 - 22:41

D’une ancienne histoire



Tout en égrenant sa lancinante balade, les yeux  mis-clos,  il écoutait  attentivement les rumeurs de la salle. La  plupart des conversations se faisaient à voix feutrée, l'assistance se  laissant malgré elle gagner par la mélancolie de la chanson. L'interprète était  satisfait, captiver sans en avoir l'air, tel était son credo. Il plaqua les  derniers monotones accords sur son kitar puis se leva pour saluer la salle.        Quelques septims dans son assiette, un peu plus  d'applaudissements polis, il avait déjà connu pire. Un habitué l'apostropha « Hé ! Danse-Mot, tu ne pourrais pas nous chanter un événement récent plutôt que tes vieilleries sur la conquête des Marais Noirs ? ». L'Argonien  acquiesça mais se dirigea au comptoir pour commander un pichet d'ale fraîche. Sa  situation commençait à s'améliorer au « Parterres de  Val-Boisé »,  Findulain, le  tenancier de cette petite taverne, lui offrait maintenant nourriture et boisson  à discrétion pendant ses représentations.

        Le barde porta un toast à la guilde des mages qui permettait  d'avoir des glacières remplies à faible coût tout le long de l'année, chose  fort rare en Argonie, et se mit à réfléchir à sa prochaine composition. Un évènement récent… Il pourrait peut-être enjoliver cette curieuse histoire qu'il avait entendue tantôt sur les quais… Sa décision prise, il replaça son  tabouret sur la table qui lui servait d'estrade, pinça son kitar et se mit à  improviser :

        

    

Ecoutez cette histoire des Tueurs de Chorrol

Qui eux aiment bien boire du sang plus qu'des paroles

    

Poussés par leur cœur noir dans les courses les plus folles

    

De l'aube jusqu'au soir tuant monstres et drôles.

    

    

La chef de ce clan, une sorcière redoutée

    

Malicia Ch'veux de Sang, qui'a les seins amputés

    

Ecrabouille tout le temps contre pierres et rochers

    

Le moindre opposant qui ose lui résister.

    

    

Son terrible second, Brise-Radius le Mage-Lame,

    

Son grand estramaçon passe la roche comme une âme

    

Tunnels, colimaçons,   rien n'peut stopper sa lame,

    

Déniaise les garçons quand il ne trouve de femme.

    

    

Le troisième acolyte, Dunmer cabaliste

    

mi-mage et mi-hoplite, Sylve le fantaisiste

    

La vêture insolite, aux senteurs de ciste,

    C'est pas un néophyte en…                


Modifié par Ygonaar, 17 décembre 2008 - 10:28.


#14 Trias

Trias

Posté 24 septembre 2008 - 08:00

Pourvu qu'il y ait l'ivresse



  Rires gras et sifflets vulgaires répondaient au barde, comme issus d'une troupe populaire, spontanément rythmés par les applaudissements des badauds et des soulards, habitués des bombances. Tapant du pied, frappant des mains, l'assemblée faisait vibrer à l'unisson tables et sols sous l'effet de sa joie simple. Liesse commune ou plaisir plèbéien, Findulain n'en avait que faire tant qu'il s'en suivait recette.

  Observant d'un oeil peu amène l'argonien s'emparer de pichets et breuvages, le tenancier supportait bon an mal an le pillage de sa cave, réconforté par l'afflux de client que lui prodiguaient des troubadours de passage. Mais Findulain, bosmer petit quoique rondelet, n'appréciait qu'à moitié les succès de Danse-mots.

  Non pas qu'il soit raciste naturellement, se vantant d'ailleurs d'avoir d'excellents amis khajitts dans ses relations, aussi souterraines et embarrassantes fussent-elles. Simplement, aimait-il à s'en excuser, « y'a suffisament d'place pour ces pondeurs d'oeuf dans les marais, j'vous en fiche mon billet ! ». Aussi subissait-il les mélopées du barde d'un air mi-figue mi-raisin, présage futur d'un changement de statut de son hôte.

— Une pinte, Findulain, et pas qu'à moitié pleine ou j'me tire aussi sec ! fit une voix rèche et rocailleuse à son comptoir.
— Bien l'bonjour, sergent, comment s'porte vot'genou ? répondit l'aubergiste, sans sourciller, tout en soutirant au fût une lampée de bière brassée, le tout dans un geste fluide témoin d'une habileté consommée.
— Ah ça ! C'est pas c'foutu matin qu'ça m'lâchera cette fout....

  Les lourds gonds de métal de la porte de l'établissement grincèrent soudainement, dévoilant les plates polies de la cuirasse d'un officier. Deux gardes le suivaient, encadrant la sortie. L'ambiance joyeuse et irrévérencieuse s'éteignit presque aussitôt. Rares étaient les clients qui n'avaient pas une ou deux affaires interlopes en cours, mais plus rares encore étaient les contrôles de l'ordre à ce sujet. D'inhabituels évènements étaient en cours, probablement en rapport avec les secousses convulsives qui semblaient s'être emparées des quartiers Nord-Est de la cité, la nuit précédente.

  Toutefois et de manière inattendue, les hommes casqués ne firent que tourner dans le vaste séjour de bois, s'arrêtant simplement devant quelques revendeurs crapuleux, au mépris de toutes autres petites frappes pourtant évidentes pour une police de métier.

Petit à petit, comprenants qu'ils n'étaient pas menaçés, les citoyens ordinaires reprirent leurs conversations et l'ambiance se dota d'atours plus habituels.

Modifié par Trias, 24 septembre 2008 - 20:57.


#15 Ygonaar

Ygonaar

Posté 25 septembre 2008 - 01:23

Faire bonne impression



C'est pas un néophyte en…                                                            

    
  

Ces mers ! Ils oublient tout le temps que les Argoniens ont un champ de vision périphérique bien plus large que les primates. Et le regard que lui avait brièvement  lancé Findulain était sans équivoque, même pour un natif des Marais Noirs. La chose l’embêtait sérieusement car cette taverne était une de celles qui l’intéressaient le plus.  Il devrait peut-être ne pas trop assaisonner la petite Bosmer… Peut-être même se mettre à impressionner plus tôt qu’il ne l’avait prévu… Pris par ses pensées, Danse-Mot se trouva à court de rime. Il eut un blanc de deux secondes avant qu’il enchaîne au petit bonheur-la-chance.

                                                                   …matière de baliste?


  

Un groupe n’est pas complet sans aucun porte-torche,

  

Un paysan simplet, bercé trop près d’un porche,

  

Au surnom de Kim-Laid, peu de chance qu’on n’l’écorche,

  

Il est si adapté qu’au p’tit lait il se torche !

  

Eclat de rire dans la salle. Ces fiers ivrognes lèvent leur choppe, afin de souligner tout leur mépris envers les buveurs de lait. Tiens ! Notre vaillant sergent est à nouveau venu boire sa solde, pensa le troubadour en voyant entrer le boitillant représentant de l’ordre.

  

Mais le plus important, la perle des Bosmers

  

Dont le rire et les chants font pleurer même les pierres

  

Une beauté hors du temps, de Dibella la mère,

  

Le fléau des méchants, la plus vive des rapières.

  

Danse-Mot prenait appui sur certains mots, la musique, les intonations de sa voix pour impressionner, suscitant chez le tavernier un discret tumulte d’images et d’émotions successives, fierté raciale, nostalgie, désir, admiration, … Très concentré afin que sa manœuvre soit trop subtile pour que le propriétaire des lieux puisse s’en apercevoir, notre interprète n’écoutait plus vraiment les réactions de l’assistance. Il eut donc un mouvement de surprise et chercha instinctivement une issue lorsqu’il aperçut les gardes impériaux. Il cessa immédiatement d’impressionner et baissa quelque peu le ton, se laissant même aller à d'honteuses répétitions.

  

Cet unique phénomène dont je viens de parler

  

C’est Sogna Lune-Amène, à la denture perlée

  

Âme des énergumènes précédemment cités

  

Dans mines maudites ou règnent terreur et cécité.

    

Les policiers ne semblaient pas s’intéresser à quelqu’un de particulier mais leur présence et leurs attitudes étaient des plus inhabituelles, et l’Argonien ne croyait pas beaucoup aux coïncidences. En plus, leur présence allait l’obliger à modifier considérablement l’histoire. La rumeur prétendait en effet que les aventuriers auraient massacrés des brigands au nez et à la barbe de la milice de Chorrol, à l’intérieur des propres cachots du comte. De plus, ils seraient revenus indemnes d’une lutte titanesque contre mille gobelins dans une mine, alors qu’un détachement de cinquante soldats se serait fait entièrement massacrer. Une provocation malvenue devant les représentants de l’empereur, se disait l’interprète maintenant très attentif à leurs moindres réactions.


Modifié par Ygonaar, 27 novembre 2009 - 09:43.


#16 Arkan Lord

Arkan Lord

Posté 28 septembre 2008 - 12:47

Assis à coté de Sylph, Aradon se caressait la moustache. Il repensait à ce mystérieux sceau de téléportation et imaginait tout ce qu'il pourrait voler avec un pouvoir comme celui-ci.
  
  Revenant à lui, il remarqua le silence qui planait dans la salle. Cela ne faisait que quelques minutes mais pour une boule de poils hyperactive c'était interminablement long. Ne pouvant rester inactif, il commença un rythme sur la table avec ses ongles. Il s'imaginait une musique accompagnant ses percussions, ses moustaches devenues guitare. En levant la tête il aperçut Raminus qui le fixait du regard et cessa immédiatement son orchestre silencieux.
  
  Il soupira. Apparemment personne n'avait l'intention de parler. Et lui, toujours très bavard, avait très envie de parler. Surtout qu'il avait d'autres choses à faire dans la cité. Personne n'avait émis d'objection quand il était entré dans la Tour des Arcanes. Il avait suivi le groupe, fasciné par l'idée d'être en présence de héros. Aussi il se sentait un peu mal-à-l'aise à l'idée d'être entouré de personnes si importante, lui, simple bandit. Il savait à quel point ce serait déplacé d'ouvrir la parole pendant une réunion avec les plus grands mages de cyrodiil. Mais bon, il était comme ça...

  "Nous avons gagné la bataille, mais pas la guerre. La menace est toujours présente ailleur." dit le khajiit d'un air faussement assuré.

  Aradon venait de raconter n'importe quoi et ne savait bien sûr pas de quoi il parlait. Surtout en employant "nous" alors qu'il n'a rien à voir avec cette histoire. Il s'était imaginé qu'il pourrait y avoir d'autres liches et avait utilisé une phrase vielle comme le monde pour forcer l'assemblée à réagir. Il commençait à prendre conscience qu'il avait peut-être dit quelque chose de complètement hors sujet et craignait la réaction des mages silencieux.

Modifié par Arkan Lord, 28 septembre 2008 - 13:06.


#17 Daimyo Tai Shi

Daimyo Tai Shi

Posté 04 octobre 2008 - 14:14

Aewin, murée dans un silence sépulcral, contemplait la grande voûte qui les surplombait, soutenue par de hautes colonnades richement décorées. L'université Arcanes n'avait cessé de l'impressionner de par ses dimensions et de l'émerveiller de par son âme et sa beauté depuis son arrivée.

Elle posa les deux coudes sur la table ronde de marbre et croisa les mains. Jetant un regard circulaire à l'assemblée, elle s'aperçut que plusieurs des maîtres-mages, l'archimage compris, l'observaient. Conservant son calme, elle soutint le regard azur de ce dernier, qui lui lança un sourire mystérieux et tourna les yeux vers Maelicia.

Aewin s'intéressa un moment au silence de plomb qui l'entourait et tendit quelque peu l'oreille. Il y avait quelque chose de musical, quelque chose d'artistique, de magique en fait, dans ce calme. Les torches disposées tout autour de la pièce circulaire crépitaient en un rythme régulier, tandis que les sorts lancés dans des salles plus ou moins éloignées et les incantations chantées par certains mages dans l'enceinte de l'université constituaient une mélodie des plus douces. Les méditations auxquelles se livrait un groupe à l'extérieur lui parvenaient en une sorte de chant grégorien. Le tout lui sonnait comme une symphonie fantastique, mystique.

Personne ne brisa ce silence, jusqu'à ce que le khajiit rencontré à Bravil ne lance un "Nous avons gagné la bataille, mais pas la guerre. La menace est toujours présente ailleurs" des plus déplacés. Jeraselm, pour toute réponse, lui dédia un regard menaçant. La jeune magicienne brétonne, quant à elle, ferma les yeux et soupira en hochant la tête d'un air de totale désapprobation devant tant d'insouciance.

A la surprise générale, l'archimage éclata d'un rire jovial et franc, ceci malgré l'atmosphère tendue qui régnait dans la salle où avait lieu cette étrange et fantasque réunion avec les mages les plus puissants et les plus influents de tout Cyrodiil.

Tandis que Traven partait dans les aigus, Jeraselm se raidit encore davantage sur sa chaise, et le coupa sèchement dans ses vocalises, avec toute la diplomatie dont il était capable :
"Sauf votre respect, archimage Traven, pourquoi nous avoir fait venir ici et maintenant ? Les évènements qui nous intéressent tous agitent tout Cyrodiil, et nous devrions plutôt nous accorder et nous organiser en vue de ce qui nous attend, au lieu de nous enfermer au sein de votre tour et de nous étudier les uns les autres comme des bêtes de foire."

Faisant mine de se lever, il conclut :
"Si vous n'avez rien de mieux à faire, je préfère me retirer, avec votre permission. A moins que vous n'ayez finalement décidé de parler ?"

Aewin, assise à ses côtés, lui posa silencieusement la main sur le bras pour lui faire signe de rester attablé, en lui lançant un regard appuyé. Le blond traqueur la dévisagea un moment puis se rassit lentement. Puis, regardant Traven droit dans les yeux, il hocha la tête sèchement.

Modifié par Daimyo Tai Shi, 04 octobre 2008 - 14:15.


#18 Trias

Trias

Posté 04 octobre 2008 - 15:07

La tête du client




Tandis que le barde poursuivait ses villanelles, les assaisonnant aux tournures de son cru et à la chaleur de l'ambiance, les limiers de l'empereur poursuivaient leur tournée dans l'établissement. Ronde sélective s'il en est, car, ignorant le commun des citoyens pourtant redevables de bien des contrôles, ils concentraient leurs efforts sur les colporteurs, margoulins et autres revendeurs officieux.

S'arrêtant face aux malheureux concernés, ils s'acquittaient d'un laconique « Contrôle au nom de l'Empereur. Papiers, sacs et sacoches s'il vous plaît. » et fouillaient ceux-ci de fond en combles, qu'il lui plaise ou non. Divers bibelots et pendeloques se voyaient alors exposés au grand jour, du cadeau souvenir en forme de palais impérial aux fioles de skouma flambant neuf atterries là par on ne sait quel hasard mystérieux et compromettant.

Cependant, pour chaque receleur vidé, pour chaque revendeur interrogé, les policiers adressaient une dénégation de la tête à leur capitaine, posté à l'entrée, puis passaient au trafiquant suivant les policiers passaient leur chemin. Bien évidement, Findulain ne percevait rien de cet embarrassant manège, absorbé qu'il était dans un nettoyage urgent et vigoureux de son comptoir.

Au bout d'une petite demi-heure, le « public » avait été passé au peigne fin. Leur inquisition achevée, les gardes allaient rebrousser chemin lorsque Danse-mots asséna une rime particulièrement salace sur un aventurier quelconque, ce qui attira l'attention de l'officier. Nombre de petites frappes avaient une propension à se produire, et il se pouvait que le barde soit « plein » lui aussi, du fruit de quelque revente aveugle ou cambriolage involontaire.

Il fit signe à ses subordonnés de faire halte, et se dirigea posément vers l'argonien. Une fois devant lui, il lui intima la suspension temporaire de sa rimaille et l'invita d'un geste à se ranger près du mur latéral de l'estrade sur lequel il animait.

— Contrôle impérial, citoyen. Veuillez nous soumettre toute marchandise en votre possession, qu'elle soit mise en vente, achetée récemment ou en votre possession de longue date : ustenciles, denrées, cannes de marche... bâtons et autres, je vous prie. Déclara-t'il d'une voix lasse, mais accompagnée d'un regard qui ne cille pas. Ah, et vos papiers s'il vous plaît... ajouta-t'il finalement.

Modifié par Trias, 10 octobre 2008 - 12:14.


#19 Ygonaar

Ygonaar

Posté 05 octobre 2008 - 00:55

Quiproquo embarrassant    




    

Il y en a pour une  heure, déclara le naïf

    

Entrant de bonne  humeur, se dirigeant au pif

    

Droit vers tous  ses malheurs, des gob'lins agressifs

    

Qui regroupaient  les leurs pour un assaut massif

        Si les Argoniens restent en général d'une impassibilité de  gargouille, ils n'en ressentent pas moins, comme beaucoup de reptile, le stress  sous la forme de maux d'estomac. Et ce que voyait Danse-Mot n'était pas fait  pour arranger son ulcère. Les factionnaires du guet ne semblaient pas vouloir  serrer un client particulier, mais contrôlaient tous les recéleurs de  l'assistance, visiblement à la recherche de quelque chose. Ne finiraient-ils pas par s'intéresser à lui ? Et ce damné capitaine qui bloquait la  porte ! Il aurait toujours la possibilité de passer à travers la fenêtre,  opportunément située au  niveau de la  table lui servant d'estrade, mais il fallait encore qu'il n'y ait pas de soldat  à l'attendre de l'autre côté, et devoir disparaître pendant quelques mois l'ennuyait.




        

…Il chargea en  hurlant et d'un grand moulinet

    

Enfonça trois  empans d'acier fort acéré

    

Dans les yeux de  merlan, et malgré l'bassinet,

    

Du gob s'agrippant  à la robe lacérée…

         Utilisant son kitar comme quelque espadon, l'Argonien  mimait joyeusement les prouesses supposées de Briséadus, partant du principe  que plus on est voyant, moins on nous remarque. Avec l'habileté consommée du  prestidigitateur ayant longuement répété ses mouvements, le barde profitait de  ses imitations scéniques pour faire transiter quelques minces sachets de coton de  sa gibecière aux crevées de ses manches.

    

    

…Se retrouvant cul  nu, la bosmer effrontée

    

L'exposa à la vue  du monstre qui commandait

    

Qui en lâcha  l'écu, le héros indompté,

    

Une grossière  bévue, mais c'est dire s'il bandait !

        Ce damné impérial avançait vers lui, le fixant d'un regard  sans ambiguïté, alors que ses comparses observaient la scène d'un air curieux. Nous  y voilà donc, se dit le trouvère en soupirant intérieurement. Il n'en  continua pas moins à chanter en battant vigoureusement la mesure avec sa queue.

        

Il reçut une pierre  de la taille d'un panier

    

En plein dans les  viscères précédemment cités

    

Lui taillant des  croupières dans sa…

         Arrêtez vous— Contrôle impérial, citoyen. Veuillez nous  soumettre toute marchandise en votre possession, qu'elle soit mise en vente,  achetée récemment ou en votre possession de longue date : ustensiles, denrées,  cannes de marche... bâtons et autres, je vous prie, récita le policier. Ah,  et vos papiers s'il vous plaît...

        Danse-Mot dégrafa son ceinturon sans dire un mot et le posa  sur la table, à côté du kitar puis vida le contenu de sa petite  gibecière : une bourse devant contenir une trentaine de drakes, deux  cordes de luth de rechange, une pelote de ficelle,  un grand lacet de cuir, trois chapeaux d'Amanite Tue-mouche  fraîchement cueillis, deux fioles de grès cachetées à la cire, une flasque  d'alcool fort et une petite boîte à cirage contenant une pâte rouge et collante. Il  héla ensuite l'aubergiste pour qu'il lui apporte son manteau et sa rapière.

         Il montra alors ses dents à l'Impérial (les Humains aiment  bien qu'on leur montre les dents, il n'avait jamais vraiment réussi à  comprendre comment ils pouvaient trouver sympathique cet universel symbole  d'agressivité) et déclara d'un ton triomphant en levant les bras :

        Et voilà, officier, Je n'ai plus rien sur moi,  maintenant !

                Danse-Mot espérait  que ses paroles et son attitude avaient été suffisamment impressionnés  pour que le garde omette de sentir les dagues et les sachets de coton cachés  dans ses crevées en cas de fouille au corps. En revanche, la gêne dans sa voix  n'était nullement feinte lorsqu'il poursuivit :

Quant à mon papier… C'est que… Je viens des Marais Noirs  voyez-vous ? Nous utilisons plutôt des feuilles là-bas… Il en existe de  très douces et très résistantes vous savez ? Parfaites pour cet  usage ! Mais je n'en ai plus, j'ai utilisé les dernières pendant ma pause…  

Modifié par Ygonaar, 27 novembre 2009 - 09:47.

A ceux qui nous accusent de flood intempestif,

Sysops à l’âme obtuse et béotiens rétifs,
Je réponds qu’ils abusent dans leurs jug’ments hâtifs
Et qu’il n’y a meilleure muse qu’un RP bien actif !

Image IPB


#20 Ryukan

Ryukan

Posté 11 octobre 2008 - 14:06

Sylph, bien que comme toujours imperturbable, était tout de même impressionné.
Ils se trouvaient, ses compagnons et lui, en présence de personnes très influentes, les mages les plus puissants de Tamriel !
Et l'université arcanne, Ah ! Merveille architecturale, mélange de savoir faire artisanal, et magique en même temps !
Des bâtiments si immenses, des voutes tellement larges, c'était surement un des spectacles les plus impressionnant offert a l'elfe durant toute sa vie !

Lui qui n'avait jamais souhaité rejoindre la guilde des mages, il avait toujours refusé les propositions qu'on lui avait faite, c'était un voyageur, un guérisseur itinérant qui soignait pour son propre plaisir et contre aucune rémunération, a part le gîte quand on le lui proposait .
Il n'appréciait pas particulièrement cette guilde, il trouvait que c'était en quelque sorte se donner en spectacle, que les mages de la guilde se vantait trop, qu'ils étaient vaniteux .
Il n'émit cependant pas sa pensée, car même s'il ne les aimait pas, ils étaient tout de même considéré comme tout-puissant.
Et l'université était évidemment très impressionnante, l'elfe n'aurait pu dire le contraire .

Alors, il se tût, et attendit que quelqu'un eut pris la parole, seulement, personne n'ouvrit la bouche, tous le monde se regardait mais il régnait un silence de cathédrale, même le temple de Vivec, en Morrowind, devait être plus animé, affirma t'il, bien que le guérisseur n'y soit jamais allé .

L'elfe noir commençait à perdre patience, ce qui prouvait que l'attente était devenue interminable, car Sylph possédait en effet une patience à toute épreuve .
De plus, il était déjà très fatigué par le voyage, il était désormais obligé de voir des ancêtres pas très frais se regarder silencieusement tels des benêts .

Sylph se surprit même à se demander ce qui serrait le plus ennuyeux :
Etre dans la situation présente sans oser prononcer un mot et attendre qu'un des ces vieux mages daigne parler, ou bien assister à une réunion animée par des discours aussi ennuyeux qu'interminables  et de devoir veiller à ne surtout pas s'endormir ?

Soudain, loué soient les Neufs, et bien que Sylph n'était pas croyant, Aradon ouvrit la bouche et enfin, quelqu'un parla, bien qu'il annonça une phrase inutile et hors de propos, ces sons provoqués par les paroles du Khajit prouvaient au moins à l'elfe que le monde n'avait pas cesser de tourner et le temps de passer .

Enfin, Jeraselm exprima haut et fort ce que Sylph pensait depuis très, trèèèèès longtemps (tellement longtemps qu'en en avait perdu la notion du temps), en faisant mine de partir et finalement de se rassoir .

Finalement l'elfe noir annonça à son tour, avec un air encore plus ennuyé que d'habitude :

"Je pense aussi qu'il nous serait favorable, à tous et à toutes, d'entamer une discussion, au lieu de nous fixer sans raison jusqu'à la prochaine moisson, ou bien, dans le cas ou vous ne désiriez plus nous parler, nous concerter pour entamer des projets contres les disciples ."

Modifié par Ryukan, 12 octobre 2008 - 14:44.


#21 Trias

Trias

Posté 12 octobre 2008 - 16:11

Frontières de politesse




« Nous avons gagné la bataille, mais pas la guerre. La menace est toujours présente ailleurs... »

Les échos des paroles du khajitt, rauques et mal assurés, résonnèrent pendant ce qui sembla durer une éternité dans le concile de pierre. Les tessitures de sa voix se teintèrent de réverbérations étranges et singulières, sans doute dues aux propriétés des fondations de pegmatite, Maelicia n'aurait su l'affirmer. Toujours est-il que le croassement d'Aradon déclencha d'imperceptibles mouvements parmi les mages : le magicien moustachu sourit et dédia un véloce coup d'oeil à l'aldmer, qui arborait un air rien moins qu'amène. Elle lui rendit une oeillade incisive, sinon aggressive, tout en souriant, si bien qu'il dévia son regard pour se plonger dans l'observation de quelque bas relief du mur opposé. L'impérial chauve pianota brièvement sur l'immense table de marbre, comme par impatience. Manifestement, l'entame formulée n'était pas celle qu'ils souhaitaient, ou qu'ils calculaient.

Cependant, alors que les différents confédérés de l'assemblée rivalisaient d'observation diplomatique, il se produisit un évènement d'un naturel inattendu : franc et joyeux, réjouissant et cordial, les quintes d'une vraie hilarité résonnèrent dans l'antique galerie. L'archimage riait.

De fait, l'entrée en matière de l'homme-bête, dépourvue de préambules autant que de fondations, était cocasse. Cependant, malgré son caractère comique, ce sympathique éclat augmenta la tension interne des participants les plus nerveux de l'assistance. Jeraselm, vivant reflet de fierté outragée, s'écria sèchement :

« Sauf votre respect, archimage Traven, pourquoi nous avoir fait venir ici et maintenant ? Les évènements qui nous intéressent tous agitent tout Cyrodiil, et nous devrions plutôt nous accorder et nous organiser en vue de ce qui nous attend, au lieu de nous enfermer au sein de votre tour et de nous étudier les uns les autres comme des bêtes de foire.
Et, repoussant son siège, il acheva : Si vous n'avez rien de mieux à faire, je préfère me retirer, avec votre permission. A moins que vous n'ayez finalement décidé de parler ? »

Maelicia, bien qu'elle n'osa pas réagir aussi violemment, était à l'unisson de l'avis du traqueur : où donc les menait ce jeu de rois du silence ? Etais-ce un test ou une énigme, ou bien un mode d'évaluation particulièrement étrange ? Où tout cela les menait-il, après tant d'épreuves ?

Sylph, comme encouragé par quelque déclencheur, éclata à son tour :
—  Je pense aussi qu'il nous serait favorable, à tous et à toutes, d'entamer une discussion, au lieu de nous fixer sans raison jusqu'à la prochaine moisson, ou bien, dans le cas ou vous ne désiriez plus nous parler, nous concerter pour entamer des projets contres les disciples.



ж ж ж
Engagement




Il y eut un nouveau silence, bref cette fois. Jeraselm, presque dressé devant son siège, semblait un étourneau perdu défiant quelque terrible assemblée. La voix du mage au bouc, toujours fleurie aux accents du midi, vînt toutefois lui prêter secours :

— Mes amis, je crains qu'hormis quelques révolutionnaires informations sur les effets des hormones viriles, ce petit préambule ne nous apprenne rien de nouveau. Il accompagna sa déclaration d'un sourire désabusé, ainsi que d'un geste apaisant mais discret envers Jeraselm, l'invitant à se rassoir.

Raminus Polus se redressa alors également et affecta un bref accès de toux, probablement plus incitatif qu'autre chose : il semblait du même avis. Très diplomatiquement, le mage à sa droite n'avait pas nommé la personne à l'origine du test. Nonobstant, ce fut bien la haute-elfe qui, après un soupir résigné, ses yeux sombres étincelant d'un éclat coléreux à l'attention du fourvoyeur, acheva de briser le silence :

« Messieurs nos hôtes, veuillez pardonner notre impolitesse, mais nous ne sommes guère présentés, » sussura-t'elle, cassante, comme si cela constituait une explication évidente. Sa voix cependant, était étonnement posée, mélodieuse et hynotique, et teintait le langage commun de reliefs étranges et gutturaux, quoique curieusements hautains, probables vestiges de l'Archipel de l'Automne.

Elle pointa un doigt ganté de velours vers sa propre gorge :

Vous pourrez vous adresser à moi en tant que  "Maîtresse-mage Caranya", mage aux affaires internes. Quant aux autres présents céans, à ma gauche maître Jarol, dirigeant du secteur recherches ; à ma droite notre éminent archimage, maître Traven ; en poursuivant plus loin, maître Raminus, administrateur du secteur des enseignements universitaires ; et enfin, dernier arrivé, le professeur Aragir, qui n'est qu'enseignant mais souhaitait vous rencontrer.

Tendant une main délibérée vers les aventuriers, la voix de la femme, toujours suave, se fit doucereuse :
Et... vous êtes ?

Coopérative, pleine de bonne volonté et désireuse d'éviter que de futurs rapports avec sa hierarchie ne s'enveniment, Maelicia s'empressa de répondre :

— Je m'appelle Marsoric, je viens de hauteroche et je suis associée de la guilde depuis quelques mois, déclara-t'elle, oubliant qu'elle était apprentie depuis l'avant-veille. A ma gauche y'a monsieur Bloohooff, qui est expert en armes et en magie divine. A côté de lui, le Khajitt c'est Aradon, qui fait... euh... dans l'utilitaire, esquiva-t'elle ; plus loin se tient mademoiselle Melleandra, qui va devenir magicienne ; et au bout de la table monsieur Jonas, lui aussi dans les arts magiques.

Elle reprit son souffle, sentant son coeur battre dans sa poitrine : sa longue déclaration devant un parterre aussi élevé l'avait épuisée. Le rouge aux joues, elle s'était absorbée dans la contemplation de ses compagnons durant sa présentation, mais avait conscience qu'elle avait été minutieusement observée, analysée, voire classifiée elle aussi.

Ainsi allait-il avec les mages.

— Notre joie est profonde de faire enfin connaissance avec les âmes qui se sont opposés aux Sh'éamites, rétorqua enfin la voix profonde, calme et franche de l'archimage. Il croisa puis décroisa ses mains sur la table, s'accordant un instant de réfléxion. Nous demandons votre indulgence pour vous avoir prodigué... un accueil aussi cavalier... néanmoins, nous allons évoquer avec vous le sujet des disciples, mais souhaiterions que vous soyez les premiers à partager vos connaissances sur le sujet, en tant que gage de votre sincérité. Nous ferons de même par la suite.

Il caressa un instant le pommeau de son bâton, logé dans un emplacement prévu sur le côté de sa chaise.

— Nous n'obligeons personne, et Nestor raccompagnera ceux qui veulent quitter les lieux dès à présent s'ils le souhaitent.



ж ж ж
Engagement




Quant à mon papier… C'est que… Je viens des Marais Noirs voyez-vous ? Nous utilisons plutôt des feuilles là-bas… Il en existe de très douces et très résistantes vous savez ? Parfaites pour cet usage ! Mais je n'en ai plus, j'ai utilisé les dernières pendant ma pause…

L'officier, qui, sourcil levé, s'était absorbé dans l'examen de l'attirail bariolé et divers de l'argonien, s'interrompit un instant, perplexe. Un bruit nasillard, à mi chemin entre la bronchée équestre et le spasme chatouilleux leur taquina les ouïes. Derrière eux, un vieux khajitt doté d'une canne se tordait sur celle-ci, plié en deux sous l'effet d'un fou rire irrésistible.

— HihiHihi Hi... haha ... Ra'jiskar n'avait pas... Ohohoh... entendu proposer depuis longtemps des feuilles à... haHaha...Hihi, à latrines hiHihi...

Devant la porte, les gardes, qui retenaient difficilement leur hilarité, furent instantanément calmés par une oeillade furieuse de leur supérieur. Celui-ci groupa de ses bras les bibelots de Danse-mots, se fendit d'un austère « Tout est en ordre. Circulez. », puis repartit vers la sortie d'un pas préssé mais digne. Lui et ses suivants sortirent de la taverne.

Accaparé par son observation, il avait fait une cible parfaite pour le sortilège d'impression du troubadour : il avait négligé de fouiller ses vêtements. Danse-mots redevenait libre de ses mouvements, étant passé au travers de l'étrange perquisition.

Modifié par Trias, 12 octobre 2008 - 16:15.


#22 Ygonaar

Ygonaar

Posté 13 octobre 2008 - 23:00

Demande spontanée pour stage en administration

        
L'estomac de l'Argonien se décontracta après le départ des  gardes. Ce n'est pas qu'il trouvait absolument dramatique l'idée de visiter la  prison impériale, depuis le temps qu'il en entendait parler, ça piquait presque  sa curiosité, mais lorsqu'on est Argonien, il y a toujours un risque non  négligeable que des geôliers, voire même d'autres prisonniers, veuillent  « jouer un peu avec vous ». D'autant plus lorsqu'on est interpelé  dans le cadre d'une mission spéciale, comme c'était apparement le cas de  nos pandores. Et ce qui est embêtant, dans ces cas-là, c'est que l'on ne sait  jamais trop quand on en ressort, surtout si le contenu de ses manches avait  fini par être découvert. Il serait fort contrariant de croupir trop longtemps  dans un cul-de basse-fosse à cent pas du lac Rumare lorsqu'on adore nager…

         Pendant que le barde débattait avec lui-même de la  pertinence de ne pas se faire incarcérer, l'ambiance dans la salle commune des  Parterres de Val-boisé avait tendance à fraichir. Moult clients aux affaires  incertaines estimaient que se sortir indemne d'une perquisition, surtout  lorsqu'on transporte quelques articles de provenance peu déterminée, est  suffisamment rare pour ne pas retenter leur chance le soir même. D'estimables  collègues de nos limiers pourraient être avertis et se montrer moins regardant  sur leurs proies, et abréger séance tenante leur beuverie paraissait être une  option avantageuse.

            La soirée est fichue, se dit Danse-Mot. Guère  de piécettes à espérer dorénavant, probable que Findulain se montre hostile à  l'idée de l'entretenir à l'œil et surtout, surtout, plus de ces palpitants  ragots et sombres secrets qui étaient la principale motivation du troubadour.  Autant donc essayer de résoudre ce curieux mystère. Première étape, récupérer  le reste de son ale…

    

Me permettez vous,  ô fierté d'Elsweyr,

    

De me joindre à  vous ? Vous offrir une bière ?

    

Et causer un bout  de toutes ces chimères

    

Qui ne sont  taboues ici, aux Parterres ?

        Déclama l'homme-lézard en s'asseyant à la table de Ra'jiskar  sans attendre sa réponse… Mais en plaçant devant le khajiit son pichet à demi  vide de bière maintenant chambrée.

« J'ai cru avoir l'insigne honneur de vous permettre  d'épancher une salutaire hilarité, mais serait-il inconvenant de vous demander  de m'en expliquer tous les tenants ?  »

Modifié par Ygonaar, 27 novembre 2009 - 09:56.

A ceux qui nous accusent de flood intempestif,

Sysops à l’âme obtuse et béotiens rétifs,
Je réponds qu’ils abusent dans leurs jug’ments hâtifs
Et qu’il n’y a meilleure muse qu’un RP bien actif !

Image IPB


#23 Trias

Trias

Posté 19 octobre 2008 - 14:50

En Cyrodiil, rien n'est gratuit




Le Khajitt accompagna d'un regard désabusé et cependant vaguement amusé le trouvère, l'observant sans bouger s'installer jusqu'à sa table et déclamer quelques rimes de son cru qu'il ne saisit que partiellement. Danse-mots put de même dévisager son nouvel hôte : revêtu d'habits simples de rôturier, mêlant la robustesse d'un ensemble de toile noire aux touffes cuivrées de sa crinière, sa mise évoquait celle d'un mendiant. L'individu lui même était de taille moyenne et passablement efflanqué, mais il ressortait une certaine malice de ses yeux dorés et de ses moustaches blanches, souillées de bière Cyrodiillienne. Il s'agissait fort probablement d'un habitué des tavernes... mais celui ne semblait pas avoir les yeux dans ses poches.

Déjà, l'extraverti argonien reprenait une parole qu'il n'avait pourtant point échangée :  

« J'ai cru avoir l'insigne honneur de vous permettre d'épancher une salutaire hilarité, mais serait-il inconvenant de vous demander de m'en expliquer tous les tenants ? »

Les prunelles éffilées de l'homme chat brillèrent un instant d'un éclat vif, puis s'éteignirent. Le lion bipède quitta sa position lascive pour s'accouder plus commodèment sur la table.

— Ra'Jiskar ne comprend pas tout ce que l'écaillé lui chante, mais si l'ecaille sombre parle toujours de latrines, il peut l'éclairer. Un petit sourire malicieux découvrit ses crocs. Ra'jiskar sait que les capitaines des peaux-douces aiment à regarder des feuilles de manufacture, rédigées et signées, mais qui se perdent et s'échangent. Et Ra'jiskar sait que ces feuilles ont de la valeur pour qui cherche à faire voyager hommes et marchandises.

Puis il broncha, se carra tristement dans son banc, adossé au mur, et se pourlècha ostensiblement les babines.

— Ra'jiskar aimerait continuer à parler avec l'écaillé, mais la chope de Ra'jiskar est vide. L'écaillé est comme un chaton dans une nouvelle litière, et Ra'jiskar aimerait continuer à converser... si sa chope était pleine.

Il produisit une griffe couleur de geais d'un de ses doigts, et lui fit parcourir le tour de son gobelet.

Modifié par Trias, 19 octobre 2008 - 15:00.


#24 Daimyo Tai Shi

Daimyo Tai Shi

Posté 19 octobre 2008 - 15:00

Quiproquo diplomatique



"Notre joie est profonde de faire enfin connaissance avec les âmes qui se sont opposés aux Sh'éamites", déclara l'archimage.

Après un instant de réflexion, il ajouta :
"Nous demandons votre indulgence pour vous avoir prodigué... un accueil aussi cavalier... néanmoins, nous allons évoquer avec vous le sujet des disciples, mais souhaiterions que vous soyez les premiers à partager vos connaissances sur le sujet, en tant que gage de votre sincérité. Nous ferons de même par la suite."

Le maître de l'Université Arcanes marqua une courte pause, triturant un instant son bâton, puis poursuivit finalement, de sa voix grave et profonde :
"Nous n'obligeons personne, et Nestor raccompagnera ceux qui veulent quitter les lieux dès à présent s'ils le souhaitent."

Aewin soupira en regardant Jeraselm en coin. Ce dernier ne bougeant pas de sa place, elle prit finalement la parole :
"Je ne suis peut-être pas la mieux placée du groupe pour relater nos rencontres avec les Disciples, maître mage, mais je pense être qualifiée pour introduire le propos qui nous intéresse tous à cette table. Mes compagnons ici présents, qui pour certains ont davantage d'ancienneté dans notre groupe que moi-même, pourront compléter mes dires et vous parler des évènements précédent mon arrivée."

La jeune magicienne articulait de façon un peu trop excessive, et Jeraselm réprima un sourire. Etait-ce dû à son éducation de noble, ou bien voulait-elle faire bonne figure face au gratin des magiciens de Cyrodiil, le traqueur n'eût su le dire. Il se mordit la lèvre pour calmer son amusement, et l'écouta poursuivre son monologue pompeux.

"Nous avons rencontré les Disciples à plusieurs reprises. Leur puissance est sans égal, mais fort heureusement pour nous, nous étions supérieurs numériquement et nos compétences se sont révélées complémentaires. Depuis que je me suis joint au groupe, nous avons ainsi pu vaincre deux d'entre eux à Bravil."

La jeune femme marqua une pause, puis l'air triste, la gorge serrée, elle poursuivit :
"Mon défunt maître, mage puissant parmi les puissants, Terdewen, a affronté et vaincu l'un d'eux au château de Bravil. Pour notre plus grand malheur à tous, il l'a payé de sa vie... Puis, nous avons rencontré un second Disciple dans les souterrains de la cité et l'avons affronté et défait, au prix de lourds dommages. Nous avons ainsi pu chasser le mal de la cité portuaire nibénéenne..."

Jeraselm haussa un sourcil. Il lui était étrange de constater, pour la première fois, que sa maîtresse était peut-être, finalement, encore plus arrogante que lui-même. Elle n'avait même pas participé au combat contre les morts-vivants dans les égouts bravillois, et la voici qui se permettait de s'inclure dans le groupe ayant vaincu le Passeur, Disciple et Nécromancien caché au plus profond de l'obscurité bravilloise...
La jeune magicienne bien sous tous abords, qui jamais n'avait un mot plus haut que l'autre, se pavanait devant le conseil des Mages de la plus grande organisation magique de tout Tamriel... Le traqueur eut cette fois-ci vraiment beaucoup de difficulté à dissimuler son amusement, mais y parvint tout de même, au prix de lourds efforts et d'une muqueuse labiale entamée.

Le jeune homme croisa les bras, attendant maintenant la suite avec impatience.

"Mes compagnons peuvent vous en dire davantage, si vous le désirez, ajouta la brétonne, notamment en ce qui concerne certaines reliques (Aewin s'imaginait déjà le regard noir que devait lui lancer certains de ses compagnons à ces mots...). Cependant, il est certain que les Disciples ne vont pas s'arrêter sur un échec. Nous devons donc nous presser afin de nous préparer. Vous devez nous aider à défendre ce qu'il reste de Tamriel... Vous nous seriez relativement utiles dans ce combat..."

C'en était trop pour Jeraselm. 'Vous devez nous aider', 'Vous nous seriez relativement utiles'... Le Conseil des Mages était ainsi réduit à l'état de simple outil, d'un instrument adjuvant permettant à Aewin et à 'son groupe' de réussir leur mission... Si Jeraselm était assez d'accord avec le fait que l'assemblée magique qui lui faisait face n'était qu'un groupe de personnages tous plus imbus de leur personne les uns que les autres, jouant avec des esprits et parfois même des vies à un étrange jeu d'échecs, se livrant plus que de raison à des manoeuvres politiciennes, et créateur de mystères fictifs - en bref inutiles à souhait - jamais il n'eut pu s'imaginer que sa supérieure puisse leur annoncer cet état de fait en les regardant droit dans les yeux.

Jamais Jeraselm n'avait assisté à une bourde diplomatique aussi énorme... Le traqueur éclata d'un rire franc, sous le regard médusé de la puissante dame Caranya, qui avait apparemment elle aussi saisi l'instrumentalisation du Conseil, en lisant entre les lignes...

Modifié par Daimyo Tai Shi, 19 octobre 2008 - 20:36.


#25 Ygonaar

Ygonaar

Posté 20 octobre 2008 - 13:58

Ca coûte même  parfois très cher

         Danse-Mot soupira bruyamment et son expression vira  certainement au tragique (puisque ses paupières se fermèrent légèrement) en  regardant la poignée de Drakes qu'il avait gagné dans la soirée. Ce n'était pas qu'il tenait vraiment à cette menue monnaie, mais un barde itinérant, à la mise  plutôt râpée, se devait d'être radin pour être crédible. Les Lois Fondamentales  de la Civilisation exigeaient que ce soient les trouvères qui se fassent payer  à boire, et non l'inverse ! Conscient du sacrilège infâme qu'il  commettait, l'Argonien n'en leva pas moins le bras en hélant  l'aubergiste :

    « Hé Findulain ! Un tonnelet de ta Cuvée  Spéciale. » Dit-il en accentuant suffisamment les majuscules pour que  le Khajiit ne puisse pas les louper.

        En attendant la venue de l'obligeant commerçant, le reptile  observa le félin. Un individu à l'esprit vif et à la morale souple, se  dit-il, et vêtu de noir malgré sa mise des plus modestes. Or l'Argonien  savait bien que cette couleur nécessite d'être entretenue à long terme, si on  voulait éviter qu'elle ne devienne le brun-grisâtre indéfini du vrai mendiant  de rue. Peut-être la personne qu'il cherchait ? Il s'attarda sur les mains  de son interlocuteur, sa musculature, ses cals, l'usure des coussinets et de la  fourrure, avant d'étudier son équipement apparent et surtout, postuler d'un œil  expert sur celui qui pourrait être dissimulé.

        Le tenancier posa un coquet tonnelet sur la table et annonça  son prix encore plus… coquet. N'arrivant pas à blêmir pour cause d'écaille  couleur ébène, le troubadour paya son écot d'une main tremblante. Les pièces ne  semblaient le quitter qu'à grand regret, sa voix se fit chevrotante.

        

Est-ce mon sang  qui s'écoule, qu'arrive t-il à mon cœur ?

    

Le monde entier  s'écroule en une immense douleur,

    

Que vite nous  soyons saouls pour oublier l'horreur

    

D'avoir payé cette  ghoule des fruits de mon labeur.

        Une scène à fendre le cœur d'un Fermier Général,  estima-t-il. Puis, jugeant qu'il avait suffisamment versé dans le  mélodramatique, il remplit deux généreuses pintes, dont une glissa vers son convive.  Il lui montra alors largement les dents, n'ayant pas encore réussi à déterminer si le Khajiit souriait par nature ou pour faire plaisir aux humains, en lui  demandant d'un ton grave et doux :

        « Enseignez-moi tout sur ces feuilles qu'affectionnent tant les Peaux-Molles, mon cher Ra'jiskar, mais commencez par me dire ce que  signifie votre nom ?»

Modifié par Ygonaar, 27 novembre 2009 - 10:01.

A ceux qui nous accusent de flood intempestif,

Sysops à l’âme obtuse et béotiens rétifs,
Je réponds qu’ils abusent dans leurs jug’ments hâtifs
Et qu’il n’y a meilleure muse qu’un RP bien actif !

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