Bon, allez, je me lance...
Je crains, que ça ne sois pas aussi inspiré que Nerevar42 avec son Bardane, ni franchement dans le thème "tronche pas possible".
Mais il a une trogne qui me plait, et c'est un personnage qui me plait...
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Rapport de Tattiyon, moine Wiwilandais, envoyé spécial de la GBT en Bordeciel.
La plupart des information sur le dénommé Tazgul ont été obtenues auprès de sa camarade Emma Indoril, qui raconte :
Tazgul. Un Orque. Massif, musclé, méchant. Un Orque, quoi…
Je l’ai connu à la Légion. On était dans le même régiment « spécial ».
En gros, c’était un régiment ou l’on balançait les fortes têtes dans notre genre, à qui on assignait des missions… disons, pas très propres. Avec l’espoir qu’on ne revienne pas.
Ben si on revenait et que la mission était accomplie, c’était bien. Mais que si on revenait pas, du tout. Bah c’était bien aussi.
Et on est souvent revenus. Grace à Tazgul.
Mais commençons par le début.
Tazgul est né dans une forteresse Orque, quelque part en Bordeciel.
Son père c’était le chef. Et si j’ai bien compris, il n’y a que le chef qui a le droit de niquer, donc, tout les autres marmots, c’était heu ses demi-frères et sœur ? Et ses oncles ? Pareil ?
Bon, bref, il n’a pas de trop bon souvenir de cette période-là. Il a été élevé « à la dure » comme tous les autres enfants Orques. Et il a survécu à son enfance. Oui, c’est comme ça qu’il le dit.
Il a tué son premier homme à douze… treize ans… C’est un peu tard vis-à-vis de la tradition Orque, mais comme c’était un adulte, et un cousin, ou un oncle, et qu’il tentait de renverser le chef, alors c’est passé, et ça a compté comme rite de passage à l’age adulte.
Ouais, là-dessus, il était un peu en retard le Tazgul, et pas seulement là, avec les femmes aussi. Mais il s’est bien rattrapé depuis. Hein ? Oui dans les deux domaines.
C’est que Tazgul, il a un défaut, un gros défaut, un très gros défaut même, quand on est un guerrier Orque élevé dans une forteresse : il est intelligent !
Je veux dire : vraiment intelligent ! Il pige souvent les choses du premier coup, sans qu’on ait besoin de lui expliquer deux fois. Parfois, il pige sans qu’on lui explique…
Bon, c’est toujours un Orque hein… Si on vous le présente, mettez-lui une mandale.
Ah il ripostera, c’est sur. Mais il vous trouvera sympathique. Si vous survivez.
J’en étais ou ? Ah oui.
Par chance, la Chamane de sa tribu avait repéré que le petit Tazgul était carrément moins con que la moyenne, et elle a entrepris de… en gros, lui donner des cours en douce.
Pas question de lui donner une formation de Chamane, de lui révéler ses secrets… tout ça, c’est réservé aux filles.
Mais bon, elle lui a permis de faire fonctionner sa caboche tout autant que ses poings. Toujours utile de savoir faire les deux. Et puis peut-être elle avait l’intention d’en faire le prochain chef. C’est du moins à cette conclusion que Tazgul est parvenu… Et ça ne lui plaisait pas, du tout.
D’une part, devenir le chef, ça impliquait de devoir tuer le chef actuel (son père, donc.). Mais bon, passe encore. Mais ensuite, il lui faudrait aussi tuer un paquet d’oncles et de cousins, sans compter les éventuels prétendants de dernière minutes. Et ça commençait à faire beaucoup de monde…
(Oui les frais de succession chez les Orques, c’est hors de prix…)
Et puis tout ça pour avoir le privilège de se servir le premier à table, et de violer les cousines, les tantes, voire les sœurs, pour avoir une descendance qui lui plantera un couteau dans le dos à la première occasion. Ah non, merci !
Alors, qu’est-ce qu’il a fait une fois qu’il a compris tout ça ? Ben il a fait la seule chose logique : il est parti ! Mais parti, parti :
Il a fourré ses petites affaires dans un sac, et bonjour chez vous !
Il est parti droit devant lui, sans se retourner.
(En fait je parie qu’il s’est retourné plein de fois… c’est un sensible !)
Alors là, il est arrivé chez nous.
Enfin, je veux dire : chez les Humains.
Oui, les Elfes aussi.
Et les Khajits ! Et les Argoniens ! Voila, content ?
Commencez pas à me les râper !
De cette période, je sais pas grand-chose, il en dit rien. Je crois que ça ne s’est pas toujours bien passé… Faut dire qu’un vagabond Orque, ça n’attire pas les foules.
Ce que je sais, c’est qu’un jour, il s’est pointé à la cour d’un Jarl, avec un chevreuil vivant et entravé sur les épaules. Il l’a jeté aux pieds du Jarl et lui a offert ses services !
J’aurais aimé être là, pour voir la gueule de la cour ! C’est vachement Nordique ! Même pour un Nordique !
Évidemment, avec une entrée pareille, le Jarl l’a pris à son service. Et pendant une période, Tazgul a été son pisteur et rabatteur en chef. Et même s’il n’était pas très correctement traité, il m’a dit que c’était quand même mieux qu’en forteresse…
Et puis la situation s’est dégradée.
Tazgul est intelligent, vous savez. Mais il est aussi très droit.
Alors quand le Jarl lui a fait traquer la famille d’un type pour la donner à bouffer à ses clebs. Tazgul a un peu grincé des dents…
Chez un Orque, c’est particulièrement effrayant…
Mais bon, il a fait le boulot, même s’il aimait pas ça. Parcqu’il avait prêté allégeance et que chez lui, on rigole pas avec les serments.
Cela étant, il a commencé à se dire qu’il avait probablement frappé à la mauvaise porte.
Il a commencé à douter. Et le doute, mon pote, c’est comme un caillou dans la godasse : tu peux faire comme s’il n’était pas là, tu marcheras dessus quand même à chaque pas.
Et c’est ce qui s’est passé :
Il a marché dessus une fois de trop. Alors il a ôté sa godasse et enlevé le caillou. Il a repris ses affaires et il est parti.
Je sais pas tout le détail. Par contre, il répète souvent que quand il est parti, il a repris son cerf – ou l’équivalent – et il en a laissé très exactement la moitié au Jarl.
Et ça, je suis sûre que c’est vrai. Je l’ai déjà vu faire des trucs comme ça.
Après ? Après c’est plus simple : Il est entré à la Légion.
Quand tu as une forte opinion de toi, et que tu cherches à Servir, et dans l’Honneur. Il te reste la Légion Impériale…
Et on peut dire, qu’il s’est bien gouré, cette fois encore…
Je le sens mal. Je sais pas pourquoi, mais je le sens mal.
Vu de dehors, la Légion Impériale, c’est comme l’Empire : Pas de différence entre les gens, les mêmes droits (et les mêmes devoirs) pour tous.
Qu’on soit simple troufion ou gradé, on patauge pareil, on bouffe pareil et on porte soi-même son barda. Et quand on va à la baston, tout le monde y va, mêmes les cantinières.
C’est comme ça que ça se passait chez moi : Le Vieux marchait avec nous, dormait avec nous et il pelait même les patates avec nous ! Tu parles si on le respectait !
Qui c’était mon Vieux ? Ben, Tazgul pardi !
Mais avant ça, il s’en est passé des choses…
Au début, il a fait ses classes, comme tout le monde. Courir, sauter, patauger, marcher, bastonner et recommencer.
Pour lui, c’était les vacances !
Pas bête comme toujours, il avait bien remarqué que l’histoire de l’égalité, c’était un peu du fifre, et qu’il y en avait certains qui manœuvraient pour en avoir plus. Mais il a décidé de l’accepter pour cette fois. Je sais pas pourquoi…
Bref. Au début, on l’a collé dans un régiment de bleus, tout mixte, pour le « décrassage » comme on dit.
Le « décrassage » ? Ça veut dire qu’on envoie tout le monde à la baston, et qu’on récupère ce qui revient… Ouais…
Il y avait là des gens de partout : des Nordiques, des Rougegardes, d’autres Orques, des Bretons, mêmes des Argoniens, des Khajits et des Elfes, de toutes les couleurs, les Elfes…
Mine de rien, de voir des gens différents, ça ouvre les horizons.
Et puis, en haut lieu, il y a eu un génie qui s’est dit que ça serait bien de mettre tous les Orques ensemble, dans un même régiment, et de les envoyer tous ensemble sur des positions pas tenables. Un genre de décrassage, en plus sélectif.
Il faut dire aussi que trois rangs d’Orques en armure lourde en première ligne, c’est un peu comme un mur de brique, en moins friable.
Évidemment, c’était une idée de con !
En fait l’idée d’un régiment Orque c’était l’idée d’un connard raciste, qui a voulu se débarrasser de tout les Orques d’un coup. Et nul doute que si on avait laissé faire, on aurait eu des régiments Argo, Khajits et tout le tremblement…
Mais bon, ça s’est pas passé tout à fait comme le gars espérait que ça se passe :
Les Orques ont fait le boulot, ils sont même presque tous revenus !
Alors il est passé à la vitesse au-dessus :
Le régiment a reçu à protéger une position qu’on savait qu’elle serait assiégée.
Et évidemment elle a été assiégée.
Le gars avait promis des renforts, mais – évidemment encore – c’était du vent, et les Orques se sont fait tailler en pièces ! Sauf que… Tazgul !
Il a vite compris le rôle qu’on leur faisait jouer là, et ce qui les attendait.
Alors, il a réuni un petit groupe. Du genre comme lui.
Et une nuit, ils se sont introduit dans le camp des assiégeants, et y ont foutu un bordel monstre. Foutant le feu à plusieurs endroits à la fois, pour faire des diversions multiple, tuant au passage tout ce qui pouvait être tué sans trop éveiller l’attention, et en capturant le commandant ennemi.
Fortiche les gars !
Et au beau milieu du bordel, les Orques assiégés qui profitent que l’assiégeant a le pantalon baissé sur les chevilles pour faire une sortie et attaquer en force, à la manière Orque, avec tambours, peintures et cris de guerre ! Le grand ménage !
Un coup pareil, ça réveille l’état-major ! Et il s’en est trouvé pour se dire que ce serait bien d’avoir un régiment capable de faire d’autres coups dans le genre.
Donc ils ont créé de toutes pièces, un régiment « alternatif », spécialisé dans… disons, les coups de pute…
Et c’est là ou je rencontre Tazgul !
Quoi le gars ? Quel gars ? Ah, le génie raciste ?
Ben rien.
Sauf qu’un jour, ses domestiques l’ont retrouvé pendu au plafond par les pieds, la gorge ouverte et pas une goutte de sang par terre.
L’état-major n’a rien dit. L’affaire a été étouffée – ou épongée, ha ha ! –.
Mais pour qui connaît les Orques, c’était signé : On lui a fait payer le prix du sang.
Avec les intérêts.
Après ça, on a plus entendu parler de régiment composé exclusivement d’une seule race.
Non, pas de preuves que Tazgul soit impliqué.
Quant à moi, j’étais dans le régiment « coups de pute », parque… C’était aussi un moyen de se débarrasser des grandes gueules en faisant en sorte qu’elles soient un peu utiles quand même…
Oui, et donc, Tazgul était mon Vieux. Et sous son commandement, on en a fait des choses, et pas toujours très belles, crois-moi.
L’avantage de ce régiment, c’est que le temps passé dedans, comptait double.
Vu que les chances de dépasser les deux ans étaient minces, autant bien payer les survivants, pour éviter les emmerdes…
On a fait cinq ans.
Au bout de cinq ans, plus les autres cinq années passée dans des régiments plus réguliers dirions-nous, on pouvait partir, avec une somme pas dégueulasse.
En plus de ce qu’on avait… de ce qu’on… enfin, les trucs…
Bon…
Le pillage n’est pas autorisé par la Légion. C’est mal. Et pas bien.
Mais, si tu ramasses un truc par terre, et que personne ne te le réclame, on peut dire que c’est à toi.
Voila.
Non, Tazgul n’a pas « ramassé » beaucoup de choses par terre. – Et moi non plus ! –.
Au bout de cinq ans de… d’économies, on est parti. Un peu dégoûtés de nous-mêmes, il faut le dire.
Tazgul avait une idée, un « projet » comme il dit.
Et au bout de cinq ans, il est parti avec son fric sous un bras, et une cantinière Orque sous l’autre. Othikha qu’elle s’appelait…
Les deux là, ils se « fréquentaient » depuis un bon bout de temps, et ça faisait marrer tout le monde, parcqu’ils se cachaient, comme des gamins.
Bon.
Tazgul et Othikha, sont partis, bras dessus, bras dessous.
L’idée c’était d’acheter un bout de terrain à Orkland, enfin, Orsinium.
D’y planter une ferme, de cultiver des salades et d’y vivre le plus vieux et le plus heureux possible, entre Orques. Loin des conneries des Humains et des Mers.
Inutile de te dire que ça n’est s’est pas bien passé comme prévu…
D’abord, Othikha est morte, presque tout de suite. Une fièvre à la con, qui t’en fait baver, puis qui te fait croire que t’en est sorti, puis qui t’en refait baver et ainsi de suite, jusque a ce que le corps dit que ça suffit, et tire le rideau.
Exit Othikha. Tazgul reste tout seul à cultiver ses patates ou ses salades, et à ruminer…
Et puis là. La société d’Orsinium, qui commence à tousser…
Un couple de vieux qui s’installe, c’est mignon, même chez les Orques.
Par contre, un veuf qui rumine son chagrin en cultivant son lopin. Ça gène.
Toute cette terre qui pourrait être utile à d’autres…
Tazgul a bien compris. (J’ai précisé qu’il n’était pas con ?).
Il n’a pas attendu qu’on lui montre le chemin de la mer (Orsinium, c’est en montagne).
Il a mis ses affaires en tas, pris ce qu’il l’intéressait, mit le feu à ce qu’il restait et qui n’était pas utile. Et il est reparti sur les routes. Espérant mourir en chemin.
Arrivé en Bordeciel, et toujours vivant. Il s’est présenté à la plus proche garnison, a déroulé ses états de service, et a demandé à rempiler. Avec une promo. Pas fou non plus !
Il a fallu un peu de temps, qu’on lui trouve de la place, et puis voila.
Actuellement, il commande la garnison d’un trou perdu au fin fond de Bordeciel.
C’est là qu’on s’est retrouvé.
Le hasard…
Helgen, c’est un coin paumé. Il se passe jamais rien là-bas.
Ça va en faire de la paperasse... Et en plus mes fringues sont en dessous...
Modifié par Emma Indoril, 22 août 2020 - 20:42.
"Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience."
René Char
"Ça ne veux plus rien dire non plus, mais cela a quand même plus de sens."