Si vous n'avez pas peur, vous êtes le bienvenu. Prenez une chaise, un vin des frères Surillie, et écoutez. -
Le Marcheur du Temps.
I.Introduction.
Bordeciel, Épervine, 4E 201.
Tel que vous me voyez actuellement, vous aurez du mal à me donner un âge, ma propre histoire me fait parfois douter de mon propre âge, et de ma propre raison de vivre.
Toutes ces années, passées sous différents noms, j'ai vu des choses qu'aucun mortel n'à vu auparavant, découvert des secrets que j'ai conservé enfouis, marché avec des légendes, posé mon doigt invisible sur certains des plus petits interrupteurs des plus grands événements de l'Histoire de Tamriel, et pourtant, je ne suis rien.
Je suis né le 26 de Sombreciel, la 403ème Année de la 3ème ère, et pourtant... J'ai aujourd'hui 4238 ans.
Je suis Eurybus Korda, est ceci est l'histoire... mon histoire.
Un livre ne suffirait pas pour en raconter tous les détails, deux non, et quand bien même je prendrais la peine de l'écrire, vous n'auriez pas assez d'une vie pour le lire. Je ris aux efforts que pourrait déployer ce bon vieux Mora pour que je lui fournisse une copie, il aimerait certainement l'avoir dans une de ses étagères....
Non, la seule manière de vous raconter mon histoire, puisque vous m'avez trouvé, c'est de le faire, ici et maintenant. Mais pressons, je crains que on me recherche, et je n'aimerais pas que on retrouve mes traces trop facilement. Alors, nous allons faire bref. Nous allons remonter, à mes origines, là où tout commença.
En 3E 403!
Fin de l'Introducion
II. L'Enfance.
Ah, mon enfance, un temps bien lointain. Il est dit que le temps efface tout. Vous avez sûrement déjà vu des ruines? A travers Tamriel? On en trouve partout, des vestiges des guerres passées, des Ruines Ayléides aux forts Impériaux Oubliés en passant par les antiques tombeaux Nordiques, voir la simple ruine d'un village disparu.... Ils tombent tous en ruine, un jour, ils n'existeront plus. Si un jour vous passez près de l'un d'entre eux, n'hésitez pas à empoigner une torche et votre épée et à y entrer, vous n'aurez peut être plus jamais l'occasion de les visiter, et qui sait quels secrets interdits elles renferment, jusqu'à ce que l'érosion, la force du vent, ou le poids de l'âge ne les fasse disparaître. Oui, tout finit par mourir, et le temps efface tout. Et celà vaut aussi sur les esprits, et ma mémoire, mais je vais tenter de me remémorer mes origines.
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai longtemps vécu dans la ville de Northpoint, en Hauteroche, patrie de ce qui fut autrefois mon peuple. Cette ville ne diffère pas tellement des autres de la province: entourée de massifs, un climat assez froid... un véritable perchoir, isolé des problèmes et troubles de Tamriel.
Je n'ai jamais connu ma mère, morte quelques jours après ma naissance soi disant à cause de la Guerre de Brétonie. C'est donc mon père qui m'a élevé.
C'était un homme honorable, qui m'a transmit beaucoup de valeurs que je n'ai compris que bien plus tard. Il m'à également appris beaucoup de choses, reconnaître les gens à éviter, savoir quand se taire, quelques bases de combat et de magie, comme tous les Brétons, ce fus assez facile d'apprendre à jeter des sorts à un très jeune âge.
Une leçon que m'a appris mon père, et de loin la plus importante, est que toute idéologie, ou valeur morale que l'on tentera de m'inculquer n'a aucune autre valeur que celle que je lui donne, et celle que les gens disent tout haut. Une vérité silencieuse vaut plus que tous mensonges criés hauts et forts.
Vous avez du mal à suivre? Hum, il n'y à rien d'étonnant à cela. Avec l'âge, si vous avez de la chance, vous comprendrez ce que je voulais dire, mais il suffit de regarder autour et derrière vous pour le comprendre.
Bref, mon père était un homme honorable, du moins, c'est ce que les autres disaient de lui. Nous étions assez pauvres, nous contentant du minimum, mais nous ne manquions de rien, et encore moins d'argent.
Je me suis un jour rendu compte que finallement, j'en savais assez peu sur lui, et que il était très réservé sur son passé.
Je n'ai jamais eu l'occasion de lui en demander davantage.
J'avais environ 14 ans quand c'est arrivé. L’événement qui secoua tout Tamriel, appelé "Le Voile de l'Ouest", dévasta le continent, mais ses effets furent terribles dans la province de Hauteroche. C'était... anarchique, le jour et la nuit eux mêmes s'étaient de concert cachés devant une telle chose. C'était comme si des ombres évoluaient auprès de nous, sans être réellement présentes. Nous avions l'impression de voir des personnes partir un matin, et de les revoir quelques heures plus tard comme si des jours entiers avaient passés. Les discussions elles mêmes perdaient leurs sens, nous avions cessé de tenir des calendriers.
Pour fuir ce flot d’événement incompréhensible, mon père décida que nous devions partir, quitter la province, et en rejoindre une autre, ne sachant quelle sorcellerie était à l'oeuvre sur nos terres.
Nous partîmes vers le Sud, à notre étonnement, nous sommes arrivés à la frontière avec ce que l'on appelle aujourd'hui Lenclume plus tôt que prévu, le voyage fut très court. C'est alors que nous nous sommes retrouvés en plein milieu d'une tempête, de sable, de feu, de vent, d'eau et de glace, comme si tous les éléments s'étaient donnés rendez vous pour une terrible bataille.
Mon père tenta de me protéger, d'autant que des ombres en armure semblaient se battre dans la tempête, j'ignore si c'était réel, ou une hallucination de mon esprit. Puis tout s'est arrêté. Soudainement. Je me retrouvais en pleine nature. Le paysage était dévasté. Aussi rapidement que la tempête était apparue, elle avait disparue. Je ne saurais dire combien de temps elle à duré, des minutes? Des heures? La seule constatation était moi, seul, dans ce paysage dévasté, et le corps de mon père, brûlé et méconnaissable à mes pieds.
Un passé difficile à rappeler.
Je ne savais pas ce qui venait de se passer, mais si mon père avait été encore en vie, il m'aurait dit de ne pas traîner dans ce lieu maudit, et de ne pas le pleurer, car tout à une fin. Et que la fin d'une chose signifie le début d'une autre. Après m'être assuré de brûler ce qui restait de lui avec l'aide des objets les plus inutiles des bagages qu'il me restait, je repris ma route, avec la tristesse et la solitude comme seules compagnons.
Je ne savais pas dans quelle direction je partais, ni ce que j'allais faire, mais une chose était sûre: le chemin d'une nouvelle vie s'étendait à mes pieds, et ne demandait que à être parcouru.
III. Un nouveau Départ
Je poursuivis ma route, sans réellement savoir vers où j'allais. Je laissais le hasard, ou le destin, les deux vont souvent de pair, me porter. Je marchais, tout en réfléchissant sur ce que j'allais faire, et quel sens donner à ma vie, du vivant de mon père, je ne me suis jamais posé cette question, et je me trouvais d'un seul coup confronté à la réalité, avec rien d'autre que ce que j'avais dans mon barda pour me débrouiller.
A mesure que je marchais, le décor changea, de sables et de pierres, le sol devient d'une terre, et les hauteurs bien plus harmonieuses favorisaient une végétation bien plus dense et épaisse que ce que j'avais pu voir jusqu’à présent. Je pense également que je descendais, d'une sorte de montagne géante, car mes oreilles sifflaient comme jamais, je devais subir l'effet d'une altitude plus basse que celle sous laquelle j'étais habitué à vivre jusqu'à présent.
Perdu dans mes pensées, je me retrouvais soudain en face d'une ruine, visiblement de construction impériale, visiblement, une tour, possédant une légère muraille autour. Certainement les restes d'un poste frontière laissé à l'abandon depuis que l'Empire les avait agrandit, datant donc probablement de la seconde ère, quand le général Talos unifia Tamriel.
J'avais beau être d'origine modeste, j'ai toujours su tendre l'oreille, et ai toujours été passionné par l'histoire de Tamriel, j'adorais les nombreux contes du "vieux", un Bréton très âgé qui nous racontait, à moi et aux autres enfants, des histoires passionnantes, de héros de guerres, d'Elfes meurtriers, de Nordiques sauvages vivant comme des bêtes, de géants mangeurs d'hommes, de taureaux volants, et bien d'autres choses... tout n'était peut être pas vrai, mais passionnant.
Je décidai donc d'observer les ruines de ce fort, témoins silencieux d'un passé révolu.
Je ne le vis pas venir.
J'entendis une voix assez faible, se voulant autoritaire, venir de derrière mon dos, ainsi que le bruit d'une épée qui sort de son fourreau.
"Ne te retournes pas, et lances doucement ton sac dans ma direction! Au moindre geste brusque, je te transperce!" entendis-je.
Hésitant sur la conduite à adopter, autant que sur la nature de mon agresseur, je décidais par prudence de m'exécuter, tandis que j'enlevais mon sac, je préparais mentalement un sort simple, qui n'allais pas me coûter trop d'énergie.
Je penses que je n'ai pas dù être assez concentré, car l'agresseur émit un cri de surprise en voyant certainement une lumière s'allumer dans ma main libre, qui fut suivi d'un bruit de pas en avant et d'un mouvement d'air dans mon dos.
Instinctivement, je fis un pas en avant tout en effectuant une rotation et en me baissant. Pas assez rapide, à cette époque, car je sentis du métal froid déchirer ma veste et glisser sur mon dos.
A peine m’étaije retourné pour faire face à mon agresseur que je lançais mon sort -une simple lumière éclairante- vers l'endroit où devais se trouver sa tête.
Par chance, je visa juste, et il porta sa main libre à ses yeux en se prenant mon sort dedans. Aveuglé et désorienté, j'eus le loisir de l’observer.
C'était un homme-chat, un khajiit, j'ignorais encore leur nom à l'époque, d'une allure assez pathétique, aux vêtements déchirés et complétés de fourrures a peine taillées. Lui même n'avais pas meilleure mine, victime d'une blessure infecté à la jambe, et très maigre, je doutais qu'il ait pu me porter un coup. C'était surement un bandit de grand chemin, dont le séjour en forêt loin de tous soins à dû finir par prélever son tribut.
Je me relevais avec prudence, sentant un peu de sang couler dans mon dos, mais ne ressentant pas de douleur musculaire, la lame n'à dû que m'effleurer. Lui, enleva enfin sa main de ses yeux, et semblait tenter de s'habituer à la luminosité. Il se remit en position de combat, et je vis ses yeux bouger de manière étrange, tel un chat, il devait essayer de voir si sa vision nocturne lui permettait de mieux voir. J'avais peu de temps, et j'ai du aviser. Je lui ai lancé le seul sort offensif que je connaissais. Des flammes.
C'était un jeu d'enfant, dès 8 ans, n'importe quel Bréton peut parvenir, avec de l'entraînement, à lancer ce sort. Néanmoins, j'ignorais si mon énergie suffirait.
Par chance, ses fourrures (autant vestimentaires que corporelles) semblaient conserver les flammes qu'il reçut.
Lâchant son arme et tentant désespérément de se déshabiller, il courut dans toutes les directions en hurlant, avant de percuter violemment une colonne, dont une partie s'effondra sous le choc, lui tombant dessus et l’assommant.
Je prenais mon temps pour réaliser ce qui venait de se passer et me calmer tandis que les flammes finissaient de consumer son corps.
Je me souviendrais toujours de ce moment, car c'est le jour où j'ai tué mon premier "homme" (façon de parler), et reçu ma première blessure.
C'était lui ou moi, j'ai fais ce que je devais faire, il m'aurait tué sinon.
Je ramassais mon sac, et prit au passage son épée, et certaines de ses affaires: quelques septims, une cape, et une boussole.
Je constatais, en ayant repris mes repères, que je me dirigeais vers l'Est. Je lançais un dernier regard au corps qui finissait de se brûler, dégageant une odeur de viande cuite. Puis repris ma route.
C'est alors que je la vis.
Après avoir écarté quelques buissons, je vis une immense vallée qui me fit face. Et en son centre, la célèbre Tour d'Or Blanc, siège du pouvoir Impérial.
J'avais ma destination.
Une invitation à l'aventure, une nouvelle vie.
Modifié par Maitre Korda, 07 juin 2014 - 20:59.