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les écrits (qui au passage étaient très rares du fait du prix d'un livre avant l'invention de l'imprimante (euu imprimeuse peut-être...) )
Le problème de ce parallèle, c'est que l'imprimerie existe dans l'univers ES, et depuis longtemps - au moins depuis Tiber Septim.
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il faut se rappeler que l'on se situe dans une époque qui se rapproche des moeurs du moyen-âge
L'univers ES n'est pas un univers médié. Il emprunte des bouts de toutes les époques, mais aussi à la fantasy moderne, à la mythologie classique, à certaines littératures anglo-saxonnes, aux univers de rpg pnp, etc. Et beaucoup à notre façon de penser, purement contemporaine. Comme traits modernes, on peut voir que certaines architectures sont de style Renaissance, l'imprimerie existe, l'esclavage a été aboli, les dwemers ont inventé la vapeur, les maisons sont souvent des maisons individuelles avec une structure familiale directement héritée de la famille occidentale moderne, et ainsi de suite.
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Donc nous sommes à peu près d'accord sur le fait que de nos jours, Bethesda semble plus nous livrer une vision de la sexualité qui se conformerait à un puritanisme américano-occidental dans la forme,
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mais jamais d'histoire de viol, de torture
Permettez-moi une auto-quote éhontée :
Oblivion, bien que souvent gore, donnait un univers dépourvu de passions et de caractère en général, dont la sexualité était singulièrement absente. Skyrim conserve ce côté "gore pour le lulz", mais n'a pas ce côté "univers émasculé" : il y a des passions, pures ou malsaines (Muiri...), des romances, qui peuvent bien ou mal se terminer, des drames et des injustices (...), et ne fait pas de blocage prude. Mais la sexualité, quand elle est évoquée, est souvent présentée défavorablement (Haelga nous est donnée comme une traînée qui, en plus de chienne, a un caractère de chien), et en général Bethesda passe rapidement du convenu au malpropre (...); ce n'est pas la sexualité en elle-même qui intéresse Bethesda mais la violence sexuelle : le viol et le harcèlement, notamment avec les histoires d'Astrid et de Sapphire mais aussi Mikael à Whiterun, voire les pratiques déviantes : la chambre et la lettre adressée à Haelga, la quête de Sanguine... Et Bethesda est singulièrement complaisant avec la torture et le meurtre par pur sadisme. Dans Shivering Isles, la torture était un passage normal d'une branche de la quête principale (par deux fois), et là, on voit apparaître des actes de torture un peu partout, souvent gratuits, et les quêtes daedriques sont remplies d'actes de cruauté.
Hors de la violence, on sent que Bethesda ose beaucoup moins : les prêtresses de Dibella à Markarth, quelle belle occasion manquée tout de même
La peinture de la société nordique dans Skyrim est réellement complètement traversée par nos habitudes de pensée, ce qui est dommage, car la société viking n'était pas du tout organisée selon le schéma occidental moderne. C'était une société très peu hiérarchisée, loin de la féodalité classique, avec des habitations collectives très grandes pouvant fonctionner quasiment en autonomie; la polygamie y était autorisée, mais les hommes, étant souvent en voyage, confiaient la gestion des maisons aux femmes, qui étaient complètement maîtresses chez elle. Enfin l'homosexualité masculine y était absolument honnie et une simple accusation la plus grave des insultes qui se réglait ordinairement dans le sang.
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Explicite... pas trop quand même, je trouve que ça reste extrêmement soft, que ce soit dans la littérature ou même à Suran, elles étaient habillées (en sous vêtements)... ça aurait pu être plus... bref. C'était franchement loin d'être choquant.
Dans ce jeux, pas de mot cru, que des allusions (et souvent sur un ton empreint d'humour et de légèreté). Je trouve même qu'ils auraient pu aller plus loin, placer la barre plus haut (mais toujours avec leur habituelle subtilité), il y avait de la matière, pour ça, dans Morrowind. Et certains moddeurs ont été plutôt inspirés...
De la crudité pure, en général non; mais lorsqu'on met tous les éléments bout à bout, cela commence à faire un petit nombre tout de même.
En effet, nous avons Tonton Crassius et ses comédies proprement atroces, et les Plaisirs Terrestres de Désèle, mais aussi :
- le chasseur d'esclave qui a hâte de capturer sa proie pour aller au plus vite claquer toute sa solde au bordel du coin
- les liches nues de Mai'q
- Divath Fyr qui a créé des femmes à partir de sa propre chair et nous explique qu'elles lui sont "un doux réconfort pour ses vieux jours, hahaha"
- notre mentor est apparemment un vieux drogué qui se promène à moitié nu dans sa chambre
- le drémora de Maar Gan a quelques mots gentils lorsqu'on le nargue...
- l'histoire de Nalvilie Saren qui est un peu le contraire de celle d'Haelga. Elle était jeune, jolie, entreprenante, très peu farouche, et tout Vivec a pu profiter de ses charmes. Après que sa jeunesse fut passée, plus personne ne la connaissait, à commencer par sa famille, et elle habitait une pièce misérable des quartiers pauvres de Vivec. Comme tout ceci souligne l'hypocrisie des dunmers bien plus que les moeurs dépravées de la jeune Saren, nous ne sommes pas en présence d'une quête imprégnée de morale puritaine. Et Navilie Saren n'était pas dénuée de toute morale puisqu'elle avait gardé suffisamment de dignité pour refuser, deux fois, l'offre de Ramoran.
Et puis il y a des tas de situations pas très claires. La quête de la Main Egarée de Tribunal n'a rien d'explicite, mais on peut parfaitement l'interpréter ainsi : Almalexia nous envoie trucider son ancien amant après s'être servi de lui et l'avoir jeté.
Dans la littérature, Ted Peterson et MK ne se sont pas gênés non plus :
- divers sermons de Vivec offrent une vision pour le moins exotique de la sexualité, dont le Banquet des Grenades, mais aussi le bizarre Sermon 22, ainsi que divers passages équivoques, notamment concernant Almalexia.
- la mélodie du Poison, où il est question d'une relation incestueuse.
- la Reine-Louve contient des morceaux de choix, notamment avec l'empereur débauché Antiochus. Le discours de Potéma au Conseil des Anciens peint l'impératrice Gysilla sous une lumière, uh, peu favorable, dans des termes, heu, éloquents.
- Real Barenziah, et pas seulement l'épisode du khajiit.