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[Rp] Tombeau Ancestral De La Famille Thelas


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#1 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 21 août 2012 - 10:20

[Hrp]Venu de Seyda Neen[/HRP]

Pour ménager son épaule blessée, Gnaeus finit par s'assoir à l'abri d'un palétuvier où il prit quelques minutes pour envelopper son bras dans une attelle. Le sol de la Côte de la Mélancolie était traître, et il avait plus d'une fois manqué de basculer dans une mare saumâtre. Le vétéran comprit dès lors qu'il ne pourrait guère se fier aux expériences accumulée lors de missions dans le Sud de la Province: bien que d'un abord plus anodin que le Shipal-Shin, cette mangrove avait ses propres pièges.

Il finit toutefois par atteindre l'extrémité d'une presque-île. Là devait se trouver le second tombeau ancestral qu'il avait localisé sur sa carte. Après être passé devant à deux reprises, il finit par apercevoir l'entrée qu'il recherchait, dissimulée derrière de hautes fougères et un entrelacs de racines. Un examen attentif des lieux lui permit de constater que ce sanctuaire n'avait pas été visité depuis de nombreuses semaines, contrairement au premier auquel il s'était intéressé. Celui-ci avait manifestement échappé à la battue menée par le Chevalier Gravius et, malgré ce que proclamaient les inscriptions rituelles, les descendants des Thelas ne devaient pas manifester un zèle débordant pour leurs ancêtres.

La porte résista un peu lorsqu'il la poussa, mais finit par céder et Gnaeus se retrouva au sommet d'une volée de marches. Il saisit une des torches commodément placées à la droite de l'entrée quelques décennies auparavant et l'alluma. Puis, après avoir empli une dernière fois ses poumons du parfum de la Côte (mélange de végétaux en putréfaction et d'air salin), il referma sur lui la porte du tombeau.

Une mince langue de feu crépitait devant l'Impérial alors qu'il descendait dans les profondeurs. L'air offrait ici un tel contraste avec la touffeur extérieure qu'il se sentait desséché jusqu'à l'os. Il essaya de s'humecter les lèvres en longeant une enfilade d'urnes, mais sans grand résultat.

Plus écrasant encore que l'atmosphère parcheminée: le silence. Il avait régné ici en maître absolu et n'entendait pas céder sans combattre pouce par pouce. Les murs mêmes semblaient s'offusquer du boucan que faisait l'intrus. Le moindre pas, le moindre mouvement de torche paraissait résonner jusque dans les tréfonds de ce columbarium. Puis, à la moindre pause, le silence rugissait son mécontentement tout autour du maigre cercle de lumière.

Il pénétrait dans une première salle lorsqu'il rencontra le premier d'entre eux.

Sans s'être jamais vraiment intéressé aux détails, Gnaeus savait que les Dunmer avaient avec leurs morts une relation ambiguë. Alors que les uns étaient révérés et honorés par des sacrifices et des rituels comparables aux marques d'affection qu'on pouvait observer sur les tombes de Cyrodiil, ils utilisaient par ailleurs la nécromancie pour rappeler certains d'entre eux à la non-vie et en faire les gardiens de leurs tombeaux. Comment les uns et les autres étaient-ils choisis? Cela dépassait l'entendement de l'Impérial pour qui la nécromancie était toujours une abomination. Même lorsque l'étoffe avait révélé le visage de Kaeso, ce soir-là, et qu'il s'était cru frappé de folie, il n'avait pas envisagé, fût-ce pour un instant, recourir aux arts noirs.

« Qui étais-tu? Un oncle acariâtre? Une épouse dépensière? » lança-t-il à l'amas de chair qui s'avançait en titubant, tout hérissé d'ossements. La créature marqua un temps d'arrêt, inclina la tête sur le côté, puis exhala un souffle putride pour toute réponse. Le cadavre ambulant n'avait plus de langue, mais ses intentions étaient transparentes. L'intrus devait mourir. Le bruit et la lumière devaient être étouffés.

#2 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 23 août 2012 - 13:50

Avec une attelle soutenant son bras gauche, le vétéran avait dû choisir entre tenir une épée et s'éclairer, mais il ne comptait pas se battre s'il pouvait l'éviter. N'en déplaise à Aëana, les jours à venir lui réserveraient certainement suffisamment d'occasions de compromettre sa convalescence.

Alors que le cadavre ambulant, auquel s'était joint à présent un collègue continuait à avancer dans sa direction, la main gauche de Gnaeus remonta lentement vers le défaut de sa cuirasse et y récupéra l'amulette que Gnaeus avait placé sous son aisselle droite, en prévision d'une telle rencontre. Tirant d'un coup sec sur la cordelette qui l'y retenait, il prononça les Mots de pouvoir au moment où il la brandissait devant lui, dans les limites autorisées par son attelle.

« Reculez, au nom d'Arkay ! » intima-t-il aux morts vivants. « Retournez vous tapir dans les ténèbres auxquelles vos descendants vous ont condamnés. Je ne serai pas long en ces lieux et ne profanerai pas les urnes de vos proches mieux lotis que vous, mais je n'accepterai pas qu'on me barre le passage. »

Si certains objets retrouvés dans le sac du vieux voleurs étaient pour le moins fantaisistes, Gnaeus eut rapidement la confirmation que cette amulette-ci remplissait son office. Les gardiens du tombeau reculaient devant lui. De mauvaise grâce, certes, mais ils reculaient.

Avec vigilance, pour ne pas se laisser surprendre par un troisième larron, le vétéran poursuivit sa progression jusqu'à une dernière salle. Oblongue, elle s'achevait sur une dépression circulaire emplie de cendres au cours des siècles par les Thelas. Des esprits tournoyèrent autour de Gnaeus, impuissants et furieux, tandis qu'il les repoussait dans le couloir. Cela fait, le vétéran referma la porte sur eux. Ce geste, bien que symbolique en ce qui concernait les fantômes ancestraux, servirait du moins à tenir à distance les cadavres ambulants. Une fois que les torchères entourant la pièce furent regarnies et donnèrent suffisamment de lumière, il se risqua à rattacher l'amulette à son bras droit.

La Sphère de Négation acquise dans la Péninsule de Quin'rawl pouvait fonctionner une dizaine de fois avant que son énergie magique ne s'épuisât. En allait-il de même pour cette amulette-ci? Il n'en savait rien, n'étant qu'un utilisateur très occasionnel d'objets enchantés. Parvenir jusqu'ici lui avait demandé de réactiver l'enchantement à trois reprises et s'il voulait en bénéficier pour sortir sans encombre, il était plus prudent d'économiser ses ressources.

A la lumière des torches, Gnaeus localisa sur un autel un parchemin d'Intervention Divine. Après l'avoir glissé dans sa ceinture, il étudia quelques instants sa carte de la région, prit quelques mesures en se servant des deux premières phalanges de son index comme d'un compas rudimentaire. D'ici, le parchemin le conduirait vraisemblablement à Pelagiad. C'était bon à savoir.

Après un coup d'œil aux murs et à la porte pour s'assurer que les esprits des Thelas gardaient leurs distances, il dégagea son bras gauche de l'attelle, avant de s'agenouiller sur le sol. Cependant qu'il effleurait de la paume droite le parchemin de Marque posé à même les dalles glacées, il tenait, enroulés l'un sur l'autre dans sa main gauche, ceux de Rappel.

Associer plusieurs parchemins de Rappel à une seule Marque était une pratique peu connue, mais courante dans la Légion, lorsque l'intendance devait économiser les ressources. Les enchanteurs de la Guilde des Mages prétendaient que cela rendait le sortilège moins fiable, mais Gnaeus les suspectait de défendre des intérêts bassement mercantiles, d'autant qu'il n'était pas nécessaire d'être particulièrement doué pour effectuer la manœuvre. Il suffisait de rester concentré, voilà tout.

Moins d'un quart d'heure plus tard, Gnaeus sortit du tombeau, les deux parchemins glissés sous sa cuirasse. Il s'efforça de dissimuler tant bien que mal les traces de son récent passage et se prépara à traverser dans l'autre sens la mangrove jusqu'à Seyda Neen. Avec un peu de chance, il pourrait dormir deux petites heures avant le lever du soleil.

[Hrp]Suite à Seyda Neen.[/hrp]




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