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[Rp] Fortdhiver


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73 réponses à ce sujet

#26 Will.

Will.

Posté 16 avril 2012 - 21:20

- D'accord. Je vais peut-être pouvoir oublier cette altercation si vous m'y amenez.  J'ai une question à vous poser : êtes vous en service ou non ? Car cela serait inquiétant que vos chefs vous laissent consommer en service. Je me demande cela car vous portez encore votre armure réglementaire... D'ailleurs qui dirige la garde de Fordhiver ? J'aurais bien un mot à lui dire...

D'un bras, Lennar poussa violemment Dilf, et se campa devant le Rouge. Il devait être deux fois plus grand lui, et il se sentait plein d'une rage fiévreuse envers cette tapette elfique. Pas le temps de tergiverser, aurait dit Dilf.

- Dis donc, nabot, faudrait pas pousser plus loin ta chance. T'es tout seul ici. 'nous suffirait de t'assommer et de t'déshabiller pour que tu survives pas deux minutes. D'jà, 'fait plutôt frisquet; et puis on est Loredas, et n'importe qui que tu croises dans la rue peut être un Pique-Assiette. Les Piques-Assiettes, ils aiment pas trop les gars de ton engeance; et on dit qu'ils mangent les longues-oreilles en ragoût. Je crois pas que t'aie envie de finir dans une marmite, hein ? Tu t'ramènes, t'fais peur à Boeuf, on s'excuse d'la méprise, et maintenant tu joues au coq nain ? Tu devrais...

- Il suffit.

Les trois gardes, malgré leurs différents degrés de biture, se raidirent instantanément au son de la voix froide habituée au commandement. L'homme qui avait parlé était un Nordique blond, avec des traits coupés à la serpe. Il portait une coupe en brosse, et était rasé, ce qui était surprenant pour un natif de Bordeciel. Habillé de blanc et ceint d'une épée, il regardait alternativement les quatre hommes, de ses yeux d'iceberg. Dilf nota qu'il se mettait à neiger. Mauvais présage, se dit-il, fébrile. Il avait déjà oublié l'elfe.

- On m'a prévenu que trois imbéciles armés jusqu'aux dents se baladaient dans le quartier, mais je n'aurais pas cru que c'étaient mes propres hommes.

Il s'approcha du petit groupe. Boeuf se mit à pleurnicher, Dilf a faire des ronds de jambes. Lennar a eu la sagesse de rester tétanisé, car il avait aperçu une dizaine de gardes derrière le nouveau venu.

- Je suis Alrik du clan des Fier-Neige, capitaine de la garde de la ville de Fortdhiver, fit le géant blond à l'adresse de Tharbonel, toujours glacial comme la Gorge du Monde. Il me semble que vous avez des explications à fournir, tous les trois, désignant de l'index les ivrognes tour à tour. Mais avant d'entendre de pathétiques suppliques venant de soûlards, j'aimerai vous entendre, questeur, ajouta-t-il en détaillant de nouveau le Bosmer. Comment avez-vous reçu l'équivalent d'un coup de marteau de forgeron sur l'enclume de votre visage ?

Modifié par Will., 16 avril 2012 - 21:23.


#27 Kilfronia

Kilfronia

Posté 16 avril 2012 - 22:43

La pique que Tharbonel avait lancé aux trois gardes éméchés sembla irriter véritablement le troisième homme qui jusque là était resté en retrait. Celui-ci menaça le Bosmer. Il était vrai qu'il était deux fois plus grand que lui et bien plus jeune, mais il avait du combattre des plus grosses brutes que cela. Il porta discrètement sa main à l'épée quand il évoqua l'éventualité de finir dans une marmite. Il se prépara mentalement au combat à l'issue indécise en regrettant que le Légat Rikke l'ait transféré dans cette ville pourrie jusqu'à la moelle.  Cependant il n'y eut pas de combat. Une voix aussi glaciale que Bordeciel arrêta l'altercation. Tharbonel se retourna alors pour apercevoir homme blond aux cheveux ras. Il menaça implicitement ses hommes en prononçant cette phrase :

- On m'a prévenu que trois imbéciles armés jusqu'aux dents se baladaient dans le quartier, mais je n'aurais pas cru que c'étaient mes propres hommes.

L'effet fut immédiat. Les trois gardes perdirent tous leurs moyens. Il se présenta. Il se nommait Alrik Fier-Neige, le nom de son clan était significatif de sa personnalité. C'était lui le capitaine de la garde de Fordhiver. Il demanda  ensuite des explications  à ses hommes sans changer de ton. Ce bonhomme n'était pas pour déplaire à Tharbonel, il avait un sens du commandement assez naturel et diriger une bande de bras cassés comme eux devait demander beaucoup de patience et de courage. Il se tourna vers Tharbonel pour lui demander la raison du saignement excessif de son nez.

- Votre subordonné m'a agressé quand je lui ai demandé où se trouvait la caserne impériale, capitaine, enfin après avoir vu que je ne suis qu'un "nabot" elfique. Je ne me suis pas présenté : je suis le questeur Tharbonel. Le Légat Rikke m'a envoyé ici afin de recevoir ma nouvelle affectation auprès du Légat Terrentius. Sans vouloir vous vexer, capitaine, vu l'ambiance de votre ville, je ne vous suprendrais pas si je vous avoue que Solitude (ou Haafingar comme vous dites) commence déjà à me manquer.

Modifié par Kilfronia, 16 avril 2012 - 23:03.


#28 Sifraël

Sifraël

    Mk II


Posté 17 avril 2012 - 09:06

- J'aimerai surtout que tu m'accompagnes... et de me rattraper si je trébuche... j'ai jamais eu aussi mal de ma vie...

Athyn fut étonné de la réaction du petit bonhomme : refusant de rester plus longtemps dans les rue de Fortdhiver, même pour se faire soigner, il lui proposa de le suivre jusqu'à un refuge. Athyn ne pouvait s’empêcher d'admirer le courage que l'on pouvait trouver chez certains être, surtout aussi simple de corps et d'esprit que celui-là.

L'Elfe noir, cependant, n'en menait pas large, et sa peur en fut d'autant plus exacerbée quand le Bréton lui dit qu'on était justement le jour de  chasse des Piques-Assiettes. Il essaya de répondre que la protection des Tribuns étaient sur lui, mais il ne produit qu'un murmure incompréhensible. Athyn croyait voir des ombres menaçantes à chaque coin de rue, mais Vincent l’amena finalement à son but sans qu'ils ne rencontrent âme qui vive.

Une prêtresse (d'après sa tenue sur laquelle Athyn reconnut les symboles du culte de Dibella) les accueilli dans une maison intacte (étonnant dans cette ville de barbares), et surtout avec un feu !Elles se présenta comme Glithandrë, une Elfe des Bois, et alors que le Bréton lui demandait de le soigner, elle lui fit aussitôt des avances obscènes.

"Typique des Bosmers, se dit Athyn, et des servantes de Dibella. Je suis sûr qu'une grande partie de son sang est d'origine Humaine, plus encore que les autres de sa race."

Elle n'allait sûrement pas faire plus qu'appliquer quelques remèdes primitifs, voir un peu de magie de Guérison. Il remarqua alors qu'il n'avait pas arrêté d'observer la Bosmer depuis qu'il était arrivé, et reporta son attentions sur Vincent.

"Celui-là, lorsqu'il verra les miracles que peuvent faire les Tribuns à travers mes mains, alors que cette prêtresse lui met un peu d'onguent sur la tête, je suis sûr qu'il se convertira. Je pensais devoir commencer à chercher les fidèles parmi les Dunmers, et voilà que les fidèles viennent à moi."

Il se mit à essayer de se remémorer les paroles sacrées qui lui permettraient de recevoir les stigmates de Vincent.

- Et vous mon... enfant (elle sembla remarquer à ce moment-là la tenue d'Athyn)... quelle est votre nom et le but de votre visite ?

Lorsque la prêtresse l'interrompit, il se rendit compte que son regard était involontairement revenu vers ses formes durant sa méditation.

- Je ne suis pas votre...enfant. Mon nom est Athyn Indaram, prêtre itinérant pour la plus grande gloire du Tribunal. Alors que je cherchais un endroit sûr où me reposer, durant ma...visite de Fortdhiver, j'ai pris ce pauvre homme pour un Pique-Assiette et l'ai blessé. J'ai accepté de l'accompagner jusqu'ici,  pour qu'il se fasse soigner. D'une manière rudimentaire, dois-je avouer. Heureusement, ALMSIVI m'a accordé une partie de son pouvoir.

Il aurait du mal à faire tourner la prêtresse vers les Tribuns. Après tout, tant qu'il survivait jusqu'au matin et pouvait retrouver son chemin jusqu'au Braillard, ce n'était pas trop grave. mais faire un nouvel adepte du culte était une bonne idée, et un atout de poids.

Ne prêtant plus attention à ce que les deux autres faisaient (tant que Vincent restait assis, et calme, cela lui allait), il sortit d'une poche une petite fiole contenant un liquide rouge. Un Nordique lui avait vendu un mois auparavant des "fleurs du mont écarlate", et il en avait extrait cette teinture. Il y trempa le bout de  l'index, du majeur, de l’annulaire, et du pouce, et dessina sur son front la main du Tribunal. Maintenant les paroles sacrées.

-Almalexia, accorde ta compassion à cet être qui souffre. Donne lui le courage de résister à la douleur.
Vivec, partage avec moi ta maîtrise. Que je commande à mon corps d'accepter ces blessures.
Sotha Sil, étend entre nous ton mystère. Que sa souffrance travers l'Aetherius, et retombe sur moi.

Athyn sentant le pouvoir prêt en lui, posa ses doigts sur le front du Bréton, et tout en y traçant aussi le symbole du Tribunal, il récita d'une voix monocorde :

- Les mots s'arrêtent à ALMSIVI. Merci, Oh Vivec, pour tout ce que m'accordes.

Le visage de Vincent se mit à changer, retrouvant sa forme normale, et ne laissant aucune trace de ce qui lui était arrivé, d'une bien meilleure manière que ce qu'aurait pu faire un sort de guérison. Les ecchymoses commencèrent simultanément à apparaître sur celui d'Athyn.

#29 Will.

Will.

Posté 17 avril 2012 - 17:29

Quand Athyn eut fini de se peinturlurer sur la figure, le petit homme était toujours sous le choc de la vision. A côté de lui, Glithandrë marmonnait des imprécations en fixant la main rouge. Commerce menacé par un concurrent ? se dit-il distraitement.

Et voilà qu'il invoquait les Tribuns. Pas de doute, le Dunmer était complètement timbré.
Tout à coup, Vincent sentit comme une chape de glace qui descendait le long de son nez... et vit que le visage du prêtre itinérant prenait des teintes violettes et noires... ses blessures ? Mais oui !

- C'est génial ce truc ! Comment tu as fait ?!

Mais Vincent n'écouta qu'à moitié les explications mystico-religieux. Ce type était une crapule de génie ! Un peu de magie de Guérison, et paf, le grouillot du coin se prosternait ! Ou alors, ici, le brûlerait, connaissant la faune de ce trou. Ah, mais s'il pouvait le persuader de devenir son associé ! Il se sentit du coup plus proche de lui qu'il ne l'avait été avec son propre mère. Bon, 'fallait pas pousser, qu'avec sa frère. Pendant ce temps, la prêtresse de Dibella était à genoux, rangeant son matériel de soins.

- Et donc Allemessivi, c'est le nom de ton dieu ? demanda Lemovice, jouant la carte de la bêtise totale. Et l'autre tomba dans le panneau, bien qu'il soit légèrement agacé en détaillant sa précédente explication.

- Il a été statué par les Grandes Maisons de Morrowind elles-mêmes que les Anticipations avaient été des imposteurs, fit doucement la Bosmer en se relevant, qu'on n'entendait plus depuis le début du prêche d'Athyn. Celui-ci se tut aussitôt, stupéfait.
Elle lui releva la tête gentiment avec son index sous son menton, car elle était légèrement plus grande que lui, et plongea un regard malicieux dans ses yeux.

- Etes-vous vous-même un imposteur ? ajouta-t-elle en souriant.

Voyant les yeux rouges du Dunmer luire dangereusement derrière son nez nouvellement explosé, Lemovice lui prit subitement le bras et le traîna presque vers la sortie en essayant de faire grandir un bras récalcitrant pour étouffer les jurons.

- Je vous remercie pour les soins, Gligli ! cria-t-il en essayant de couvrir la voix d'Athyn.

Il claqua la porte derrière lui.
Dehors, au milieu de la rue, l'Elfe noir se détendit légèrement, mais continuait intensément à regarder la maison, comme s'il pouvait transpercer les murs de son regard pour observer Glithandrë. Il devait être tombé un peu amoureux d'elle, comme la plupart des mâles l'ayant déjà vu. Beaucoup de Nordiques aussi, même s'ils s'en défendaient. Et également des femmes.

- Que dirais-tu de venir avec moi manger un morceau, Athyn ? proposa généreusement Vincent, alors qu'il mettait subitement à neiger. Je connais une bonne auberge, tenue par une de tes compatriotes; çà te tente ?

Athyn grommela quelque chose avec un pâle sourire, puis baissa la tête en suivant Vincent sautillant partout, heureux comme un fou. Ils traversèrent une cour, puis coupèrent par un manoir en cendre, dont il ne restait que la charpente. Il avait l'air pensif, le bougre d'Elfe.
Il a voulu l'impressionner avec son tour, mais elle l'a bien remis à sa place.
Vincent trébucha contre une racine dans une allée. Satanée obscurité. Il continua. Une racine, dans une ruelle ? Il se retourna machinalement.
Athyn était penché au-dessus d'une masse noire sur un tapis de neige. Ce n'était pas une racine.
C'était le cadavre d'une femme.

Modifié par Will., 17 avril 2012 - 21:21.


#30 MangaShojo

MangaShojo

Posté 17 avril 2012 - 19:03

Dans le genre ville de pouilleux au lustre passé, Fortdhiver était un exemple en puissance. Même Epervine aurait fait moins pitié, si la neige n'y était pas inexistante...
C'était qu'Ingrid aimait le froid, le blizzard, l'odeur humide, le blanc qui faisait plisser les yeux et gercer les lèvres les plus douces... Elle n'aurait pu vivre sans cela, maintenant qu'elle l'avait goûté tout là-haut, au sommet du monde. Et l'avantage de la neige, c'était qu'elle rendait les êtres vivants comme eux, engoncés dans leurs vêtements colorés, plus aisément reconnaissables... Et donc tuables. Une des raisons qui faisaient qu'elle portait une cape fourrée en peau d'ours polaire et renard des neiges, capuche rabattue sur ses mèches auburn.
Affrontant le froid de la soirée, la brave capitaine mit pied à terre dans un grognement, imitée par son second, le lieutenant Basilius Victum, tandis que leurs hommes, à l'arrière, avaient un soupir de soulagement d'enfin arriver à destination. Une petite vingtaine d'hommes en tout, principalement des impériaux habitués à la discipline de fer de l'ordonnée légion, mais aussi deux nordiques, dont un qui refusait aussi le casque réglementaire et portait ses cheveux blonds longs. Autant Basilius, très à cheval sur le règlement, avait voulu émettre un avis sur la question, autant Ingrid avait envoyé poliment paître ce dernier, décrétant que tant qu'on lui obéissait et qu'ils étaient étaient efficaces, ses soldats pouvaient faire globalement ce qu'ils voulaient.

-Repos, tout le monde ! Beugla t-elle en mettant les poings sur les hanches, autoritaire. A partir d'maintenant, ce bout de terre est votre nouveau foyer ! Vous allez me défendre ça comme si c'était vot' vieille mère agonisante aux prises avec je ne sais quelle divinité d' la mort ! Me suis-je bien fais comprendre ?!

Un cri concert d'affirmation lui répondit, tandis que Basilius donnait ses derniers ordres à quelques uns de ses hommes de confiance. L'impérial au fort accent colovien se tourna vers sa supérieure pour qu'ils échangent une poignée de main.

-Bonne chance à vous, capitaine, lui souhaita le lieutenant Victum, conscient qu'ils se voyaient sans doute pour la dernière fois à cause de cet ordre de dispersion de leur unité une fois arrivés à Fortdhiver. Puisse les Huit veiller sur vous en cette contrée inhospitalière...
-Vous feriez mieux de souhaiter ma mort, lieutenant, vous ne vous débarrasserez pas de moi aussi facilement... Et Solitude encore moins...

Elle retira brusquement sa main, laissant le lieutenant avoir un sourire amusé de sa remarque, avant de remonter sur sa monture, de lui adresser un dernier signe d'adieu pour quitter Bordeciel et son enragée de supérieure définitivement.
Putain de métier... Si on lui avait dit un jour qu'elle s'attacherait à ce basané du sud et à ses manières de bourge, elle ne l'aurait pas cru... Et maintenant qu'il partait en faction pour la frontière, tandis que toute son unité se trouvait livrée aux généraux de cette saleté de bourgade... Elle se sentait orpheline, en fin de compte...
Elle soupira, posa sa main gantée de cuir à sa ceinture pour sentir la rondeur du parchemin cacheté qu'elle devait livrer à destination. Elle l'avait évidemment ouverte, fidèle à son légendaire respect de la hiérarchie, histoire de voir si on faisait d'elle un portrait désengageant. Bon, elle n'avait rien vu de compromettant, juste les habituels avertissements concernant ses habitudes étranges. Apparemment, elle était affectée en renfort ici, à cause du manque d'officiers, mais pas que. Il se trouvait que sa connaissance des coutumes nordiques pouvaient être utiles au légat en faction, qu'elle se ferait une joie, évidemment, de servir...

-Putain de métier, grogna t-elle tout haut, cette fois.

Elle rejeta en arrière sa capuche pour laisser les flocons embrasser ses cheveux, avant de s'avancer vers la ville, tirant son « satané canasson » avec quelques jurons bien sentis, histoire que l'équidé qu'il était soit plus coopératif. Après avoir tiré son épée et piqué son flanc, l'animal se trouva vite plus conciliant et accepta de la laisser le guider jusqu'à un vieillard qui faisait la manche, un peu plus loin, soit la seule âme qui vivait du coin.

-Hep, le vieux, le héla t-elle sans considération, où se trouve la caserne, dis moi ? Dépèche, j'ai à faire...

#31 Will.

Will.

Posté 17 avril 2012 - 20:11

Quel extase ! Le skooma coulait en lui comme du feu, lui faisait voir des couleurs insoupçonnées dans les flambeaux. Un mouton violet passa à côté de lui. La pulsation s'accéléra, lui faisant voir un dragon en haut d'une montagne.
Edenté était aux anges. Il avait réussi à avoir sa dose aujourd'hui. Une félicitée sans nom s'était répandu dans son esprit. Il sauta en l'air, frappant des mains pour attraper ce sacré mouton. Hé, hé. Plein de moutons dans le ciel, mais pas violets, bien blancs. Chaud comme une gelure. Edenté secoua son flacon, bien sûr déjà vide. On s'en préoccupera. Mais plus tard. Il pouvait, pendant quelques heures, résolument s'en foutre de tout. La garde, l'Empire, les Elfes... surtout les Elfes. Surtout certains d'entre eux.
... Thalmor.
Le mot résonna en lui.
Thalmor. Thalmor.
Il avait tâché d'oublier, de l'ensevelir, de rechercher le trip ultime.
C'était de plus en plus fort.
Thalmor !
Il se mit à frissonner, même s'il n'avait plus froid physiquement depuis longtemps. Il ne pouvait plus s'en défaire, du froid qu'il avait ressenti lors de la Bataille de l'Anneau Rouge, malgré les boules de feu qui volaient en tout sens.
THALMOR.
Il se mit à pleurer, puis à rire en pensant à l'idée qu'il en avait réchappé. Sans s'en rendre compte, Edenté pleura de nouveau en s'endormant, serrant contre lui sa pauvre couverture qu'il traînait partout... le bonheur avait duré tellement peu.
Thalmor...

Le lendemain soir, il se retrouva de nouveau à faire la manche. Ce qu'il faisait depuis que son fils l'avait viré de chez lui, il y a dix ans. Revenu de la Grande Guerre, il avait été de plus en plus incapable de travailler. Son épouse avait essayé de l'aider, l'avait aider même. Mais elle était morte. Et depuis, dès qu'il se retrouvait seul avec son esprit, Th... non ! le mot, le mot donc, revenait sans cesse. Il avait commencé à biberonner, mais au fil des années, il restait prostré, vagissant, appelant ses frères d'armes depuis longtemps morts. Il comprenait son fils. Tout le monde avait sa limite, après tout.
Lui, il l'avait dépassé, repassé, trépassé.
Le... le mot ! le poursuivait. Alors, il arpentait la foule, cherchant frénétiquement un contact humain, en même temps, quémandant la moindre monnaie ou miette de nourriture. Il avait arraché et vendu ses dents, ne gardant que deux canines, deux incisives et trois molaires. Ses anciennes dents devait orner la bouche d'un noble du Sud, désormais. Cela datait de cette époque, sa dépendance au skooma. Béni sois-tu, celui qui l'avait anesthésié !


-Hep, le vieux, fit une voix féminine mais ferme, où se trouve la caserne, dis moi ? Dépèche, j'ai à faire...


Edenté se tournait vers la source. Resplendissante. Elle ressemblait à son ancienne chef d'escouade. Peut-être pouvait-elle l'aider ? Mais avant, obéis aux ordres, soldat !


- 'eu 'ais t'euder ! 'uis-moi !


Et de trotter, en passant devant elle. On avait besoin de lui. Enfin.

Modifié par Will., 17 avril 2012 - 20:12.


#32 MangaShojo

MangaShojo

Posté 17 avril 2012 - 20:53

Avec l'obscurité, Ingrid n'avait pas trop eu l'occasion d'observer le visage du vieillard. Il se trouvait qu'elle manquait rien. Ce qui brillait dans sa bouche, c'était l’inexistence de ses dents et l'odeur qui l'embaumait, cette ignoble odeur écœurante, Ingrid la connaissait que trop bien après avoir tenté d'aider en vain un soldat quand elle n'était que jeune militaire. Un vétéran qui avait succombé à une overdose, comme une pauvre loque, plutôt que noblement, au combat, arme en main...
Une saloperie que cette connerie de drogue des chats du sud... Et pourtant, elle se trouvait face à un vieux qui aurait pu être son père et qui s'y adonnait... Monde de merde...
Il bredouilla. Sans ses dents, avec sa langue empâtée par la drogue, son baragouin était incompréhensible, mais au vu de sa mine à priori radieuse et de son entrain à se lever, le bonhomme devait être prêt à l'aider... Bonne chose, ça...
Elle le laissa aller devant et commença à le suivre, tirant sur sa monture tout en lui plaçant un bon coup de pied dans la patte quand elle le sentit rechigner. Elle avait trouvé quelqu'un pour l'aider, elle n'allait pas faire l'impasse dessus à cause d'une rosse, de toute évidence, croisée avec une mule ! Elle retint les quelques injures qui lui brûlaient les lèvres pour emboîter le pas du vieux, tout en détaillant les masures qui bordaient la rue. Vraiment, la ville était pitoyable... Et c'était ça que voulait à tout prix garder l'Empire ? Si elle avait su, elle se serait faite mercenaire tiens... Au moins, elle aurait eu l'oseille à la fin du mois pour lui redonner le sourire...

-C'est encore loin, le vieux ? Demanda t-elle âprement au bout d'un moment. C'est pas que je me les caille, mais pas mal quand même...

#33 Will.

Will.

Posté 17 avril 2012 - 21:18

- I'i ! 'ega'de !

La caserne, plutôt petite, était bien entretenue, mais silencieuse et pas du tout éclairée de l'extérieur, pour garantir une meilleure vision nocturne à ses guetteurs. Elle tenait plus de la villa fortifiée à trois étages que d'un véritable camp. Aucun bâtiment ne la bordait, laissant un espace dégagé pour les archers, excepté une minuscule écurie. Chaque étage était deux fois plus petit que le précédent, donnant la forme d'une pyramide à degrés. Il y avait donc deux chemins de ronde, avec des sacs de sable en guise de créneaux. Une puissante porte en bois devant Ingrid, au sud, et une ancienne porte de service donnant vers l'est. A l'ouest trônait le Collège de magie, connu sur tout Tamriel. L'aspect était rudimentaire, mais donner une impression de solidité. En haut du dernier étage sur un petit mât, flottait le dragon impérial des Mede. Un légionnaire avait déjà depuis belle lurette remarqué l'étrange couple, et avait appelé son supérieur, tout en temps en encochant une flèche. Cela pouvait être une diversion, les deux autres gardaient obstinément les yeux fixés dans des directions opposées.

- 'is, j'pou'ais ent'er 'vec 'oi ? fit Edenté de son haleine fétide à son... épouse ? non, sa chef d'escouade. 'ai pas do'mi 'ans une v'ai mai'on 'e'uis 'ongtemps. P'end'ais pas t'op d't'p'ace, p'omis.


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- Votre subordonné m'a agressé quand je lui ai demandé où se trouvait la caserne impériale, capitaine, enfin après avoir vu que je ne suis qu'un "nabot" elfique. Je ne me suis pas présenté : je suis le questeur Tharbonel. Le Légat Rikke m'a envoyé ici afin de recevoir ma nouvelle affectation auprès du Légat Terrentius. Sans vouloir vous vexer, capitaine, vu l'ambiance de votre ville, je ne vous surprendrais pas si je vous avoue que Solitude (ou Haafingar comme vous dites) commence déjà à me manquer.

- Je peux le comprendre. Ma ville n'est même pas l'ombre de la capitale de Bordeciel d'il y a à peine un siècle. Je dois vous avouer, questeur, que je suis peu familier avec l'idée qu'un légionnaire, un Mer de surcroît, s'intéresse d'aussi près à notre langue antique, très peu usitée de nos jours. Hélas, les traditions se perdent, nous disent les vieillards. Mais je leur rétorque que le cyrodiilic moderne est plus pratique.

Alrik, après avoir signifié à ses subordonnés son désir de guider Tharbonel, leur ordonna "d'escorter" Lennar, Dilf et Boeuf. Ceux-ci s'en allèrent entre leurs camarades, la mine déconfite et honteuse. Le toujours austère capitaine fit signe à Tharbonel de le suivre :

- Je sais que votre camp a un très bon guérisseur, et j'imagine que vous ne voulez pas moisir ici. Je vous promet que ces trois idiots vont être puni deux fois. Une fois par le capitaine, une autre par le Fier-Neige. Je ne supporte pas la bêtise chez des gens qui ont une parcelle de pouvoir, et qui en abusent au détriment des autres. J'essaye de prévenir les maux, mais à chaque fois que j'arrive, le mal est fait. Ils ont houspillé une jeune demoiselle brétonne d'après ce qu'un de leur collègue bien moins benêt a pu entendre. Mais le Jarl et son chambellan avaient sûrement de très bonnes raisons de les engager... Sinon, que pensez-vous de notre pays ? Vous vous habituez à l'altitude et à la température, comparées à Val-Boisé ? Et pouvez-vous me parler des endroits que vous avez vu ? Désolé de mon avalanche de questions, mais vous êtes le premier Mer en uniforme impérial que je vois, vous avez dû en voir, du pays...

Modifié par Will., 17 avril 2012 - 21:42.


#34 nood

nood

Posté 18 avril 2012 - 09:19

La jeune fille s'exécuta, cheminant avec précaution de par les rochers gelés vers le corps. Puis, après une fouille rapide, incinéra sur qu'il restait de ce pauvre hère, récupéra comme convenu les cendres et les quelques affaires sus-citées, et s'en revint. Le tout avait duré quelques dizaines de minutes, pendant lesquelles Drem avait récité mentalement des prières à sa Dame pour qu'elle accompagne l'esprit du malheureux. L'elfe prit ensuite en main l'urne funéraire improvisée et la bourse qu'Emelia lui tendit, en même temps qu'elle lui lança :

- Vous avez intérêt à me payer un sacré verre pour faire passer ce macchabée là l’ancien, sinon ça risque de vous retomber dessus.

- C'est là la prochaine chose que j'avais à faire, jeune fille, répondit-il. Il ne nous reste qu'une ou deux petites heures de marche – allons-y sans traîner. Il soupesa la bourse de feu Methel, puis ajouta : Il avait une bonne cinquantaine de pièces d'or cachées sur lui, et son équipement t'en procurera autant à la revente, si tu te débrouilles bien. C'est lui qui va nous payer un sacré verre.

Alors qu'il se retournait, Drem sentit une boule de neige lui éclater dans le dos. Ce n'était qu'une maigre vengeance de la part de cette jeune fille qui venait d'être obligée de brûler un cadavre vieux de plusieurs semaines, aussi préféra-t-il en sourire. Ils reprirent finalement la route escarpée, progressant lentement mais sûrement vers Fortdhiver désormais toute proche. Si le vieux Dunmer n'était plus un athlète confirmé, les longues marches ne lui faisaient pas peur. Il avait coutume de dire que le simple fait de marcher lui était douloureux, alors quitte à marcher, autant que ce soit pour aller loin... Un des avantages d'avoir une vieille carcasse décharnée comme la sienne était qu'elle était tant desséchée que la fatigue et les rudesses du climat ne faisaient que très peu empirer son état. Le vieux Drem était un être qui avançait maintenant à son propre rythme de vie, tranquille et prévisible, mais qui était une des clés de sa robustesse.

Progressant à leur allure lente, le binôme arriva en vue des portes de la ville. Ce fut les odeurs de fumée et d'ordures qui les accueillirent, puis vinrent les regards accusateurs des gardes du jarl en faction.

- Ma chère, fit Drem avec ce ton faussement sérieux qu'il affectionnait tant, je ne sais pas si tu connais Fortdhiver, mais si non, sache que ce n'est pas réellement une destination de choix pour les nouvelles têtes. On ne sera peut-être pas les bienvenus, même si je suis déjà passé plusieurs fois dans la région. Il vaudrait mieux me laisser parler, au moins pour passer les portes.

Arrivant à quelques pas du garde qui s'était posté fièrement en travers du chemin pour les intercepter, l'elfe leva sa main gauche mutilée en signe d'apaisement et prit doucement la parole :

- Bonjour à vous, mon brave, je suis …

- On sait qui tu es, vieillard, fit le garde. On t'a reconnu à ta démarche d'éclopé depuis vingt bonnes minutes. On avait pas trop envie de laisser un elfe de plus rentrer en ville, mais le chef a insisté pour qu'on te laisse passer sans faire d'histoires.

Il dévisagea Emelia, puis ajouta :

- Dis à ta nièce de ne pas trainer les rues après la tombée de la nuit, vieillard. Y a rarement eu autant de crimes qu'en ces temps-ci, et les gonzesses comme elle ont tout intérêt à ne pas sortir seules, dit-il en la déshabillant du regard. Et toi non plus, ne fait pas trop de vagues. J'ai quelques hommes qui ne cracheraient pas sur le fait de te botter les fesses.

- C'est entendu, répondit Drem d'une voix apaisante, merci pour vos conseils avisés. Que votre journée soit douce.

- C'est ça, ouais… fit le garde en retournant vaquer à ses occupations.

Ils passèrent la porte sans un mot. Le ton était donné. Ils remontèrent la rue principale de Fortdhiver, traversant les quartiers de maisons en bois sombres recouvertes d'une épaisse gangue de glace. Miteuse et décrépie étaient les épithètes qui convenaient le mieux à cette ville mourante, assaillie sans cesse par le froid polaire, la pauvreté, la délinquance et l'esprit de clocher envers les étrangers. La silhouette menaçante du Collège des mages et les regards accusateurs des locaux parachevaient cette impression de mettre les pieds dans un véritable merdier. Drem finit par rompre le silence gêné qui régnait entre Emelia et lui depuis le passage de la porte :

- Le chef des gardes de la porte principale est un parfait enfoiré, corruptible, raciste et infidèle envers sa femme. Mais il y a quelques années, je l'ai guéri – discrètement – d'une gênante maladie tout ce qu'il y a de plus vénérienne. Depuis, je rentre à Fortdhiver sans autres problèmes que la traditionnelle démonstration de force puérile des gardes en faction. Comme quoi, être un peu compatissant avec ce genre de personnes a des avantages, à long terme…

***


Sans s'attarder dans le climat froid (au sens propre comme au figuré) qui régnait Dans la ville, ils pressèrent le pas en direction du Braillard Silencieux, établissement dans lequel Drem avait déjà séjourné, qu'ils atteignirent dans le milieu de l’après-midi. Le contenu de la bourse trouvée plus tôt dans la journée fut largement suffisant pour leur offrir une modeste chambre à chacun, un repas chaud et un verre d'hydromel bienvenu ; mais tous ces réconforts ne furent que peu de choses à côté du bain fumant qu'ils prirent, tour à tour ; un délice après avoir passé une semaine sans rentrer dans une maison.

Nu comme un ver, immergé jusqu'en haut du torse dans une large bassine d'eau fumante et savonneuse, Drem détendit complètement ses articulations fatiguées, bercé par la douce musique qu'une barde lançait doucement dans la pièce à côté. Il repensa à sa vision du matin, jouant avec les volutes de fumée qu'il produisait avec sa pipe, planifiant les actions à venir. Emelia aurait sans doute des compétences qui seraient largement mises à contribution une fois l'enceinte du collège passée, lorsqu'il devrait largement outrepasser les droits de circulation dont il avait l'habitude de disposer lors de ses précédentes visites dans cet établissement. Cela attendrait le lendemain, finit-il par penser lorsqu'il sombra dans une tranquille somnolence, rattrapé par la fatigue accumulée la semaine précédente.

L'heure bénie du crépuscule arriva lorsqu'il regagna sa chambre, non sans avoir signifié à sa jeune assistante qu'il l'attendrait demain à la première heure après l'aube pour se rendre au collège de Fortdhiver – ainsi que pour lui remettre sa paye hebdomadaire. Il profita de l'instant d'intimité offert par la solitude de cette petite pièce pour réciter mentalement une dernière oraison funèbre pour Methel Harendas, tenant la petite fiole qui contenait les cendres du malheureux. Un Dunmer, un elfe à la peau de cendres, le voilà qui était redevenu cendres sous la bénédiction d'Azura. Son âme pourrait reposer en paix, et rejoindre l'Ætherius sans entraves. Après en avoir scellé le bouchon à la cire, il déposa l'urne sur une des petites étagères de la chambre, la laissant ici comme totem rappelant à la Dame que cette demeure, tenue par l'une des siennes, devait également être sous sa vigilance.

Le reste de la soirée fut occupé par des courtes méditations silencieuses, un peu de magie d'Altération, quelques gorgées d'une mauvaise eau-de-vie de baies sauvages et plusieurs doses de tabac dans la pénombre des bougies et le calme feutré de la pièce. Cela faisait plusieurs semaines qu'il n'avait pas eu simultanément le ventre plein, les pieds au chaud et l'esprit si reposé, aussi le sommeil finit-il par le prendre dans sa douce torpeur, sans interruption jusqu'au lendemain.

***


Ce fut sans tarder, alors que la matinée était encore peu avancée, que Drem et Emelia se rejoignirent et traversèrent les dernières centaines de mètres de ville avant d'arriver à l'entrée du collège. Dans un soleil semi-voilé par la brume gelée qui remontait de la mer en contrebas, Ils remontèrent – lentement, selon la démarche qu'ils avaient eu l'habitude de prendre – le petit chemin gelé qui approchait de l'irréel bâtiment par le sud. Les dernières clameurs de la ville semblèrent s'éteindre pour laisser place au bruit des bourrasques de vents lorsque le Collège les accueillit de son austère façade de pierres sombres. L'elfe ne put se retenir, comme à chacune de ses précédentes visites, d'être saisi par la vision de cette forteresse fichée là, comme déposée par un quelconque géant sur une énorme colonnade de pierres à quelques centaines de pieds de la mer en contrebas, reliée à la terre par un étroit et chétif pont rocheux.

Au niveau de la première arche qui marquait le début du territoire de ces mages tant détestés dans le reste de la ville, le Dunmer, accroché au bras de son impériale d'assistante, s'arrêta et déclara :

- N'avançons pas plus, ma chère. Les mages de cette institution ont des protocoles de sécurité assez stricts, notamment en ce qui concerne l'intrusion de personnes non autorisées dans leur périmètre intérieur. Mieux vaut attendre qu'on nous invite à avancer plus loin ; j'ai déjà vu des imbéciles de nordiques entêtés prendre feu spontanément pour avoir voulu forcer ce point de contrôle.

Il fouilla dans sa poche, en retirant une petite enveloppe bien remplie qu'il tendit à sa compagne, puis ajouta :

- Au fait, j'ai failli oublier. Voilà ton salaire de la semaine. Ce fut une excellente onzième semaine passée en ta compagnie.

Modifié par nood, 18 avril 2012 - 09:35.


#35 Sifraël

Sifraël

    Mk II


Posté 18 avril 2012 - 10:15

Athyn perdit le fil des événements précipités qui se déroulèrent autour de lui, et ne reprit réellement conscience de la réalité lorsqu'il se trouva subitement dehors, dans un froid glacial. Commençant déjà à être frigorifié, il essaya tant bien que mal de se réchauffer ses mains en soufflant dessus, prenant conscience que le débile avait visiblement pris son parti et était dehors avec lui.

Il regarda la neige, qui tombait encore et toujours dans les sombres rues de Fortdhiver. Une ville totalement dépravé, où tant d'immondices était laissés dehors, et embaumaient l’atmosphère.
Le nain lui proposant de venir avec lui, Athyn se rendit compte que il n'avait pas d'autre choix et le suivit. Alors qu'il était mené dans le dédale de ruelle - et que la rancœur d'Athyn contre la prêtresse était remplacée par le rappel progressif de l'existence des Piques-Assiettes - il vit Vincent trébucher sur une forme sombre. Un cadavre.

Sa première pensée fut que c'était un de ses compatriotes Dunmers, massacré par un barbare. Sachant qu'il n'y avait rien d'autre à faire, il s'approcha du corps, et observa le visage. Ce n'étaient pas les Piques-Assiettes : la morte (c'était une femme) était Nordique : ALMSIVI ne pouvait rien pour elle.

Mais dans quel pétrin s'était-il fourré ?

Si un habitant voyait un Dunmer penché sur un cadavre, il le considérerait immédiatement comme le tueur.  Et il ne pouvait pas rester ici, car si quelqu'un arrivait... Il ne semblait y avoir personne, mais les recoins sombres proliféraient.
Il remarqua que Vincent l'observait

- Un cadavre. Une Nordique, sans doute Femme de Sanguine d'après sa tenue. On ne peut rien pour elle.

Avant que le Bréton n'aie le temps de manifester son opposition à laisser un cadavre ainsi (Ah, ce genre de personne était  tellement attaché aux traditions), Athyn reprit :

- Je crains que je ne puisse pas en parler à la garde, ils me prendraient pour l'assassin ; mais voilà ce que nous allons faire : tu m’amène en lieu sûr, puis tu vas prévenir les autorités. Et, si tu le souhaite, le prêtre.

Il eut une pensée pour la femme, espérant que quand elle reviendrait, ce serait sous l'égide du Tribunal. Il remarqua alors un amulette, similaire à celles qu'il avait entrevus sur Vincent.

- Attends ! Sais-tu ce qu'est cet ornement qu'elle a autour du cou ?

#36 MangaShojo

MangaShojo

Posté 18 avril 2012 - 10:37

Le mendiant édenté se tourna vers Ingrid, mâchonna ses mots pour recracher un baragouinage immonde, composé de très peu de syllabes qu'elle ne se donna même pas la peine de comprendre. Elle se contenta d'observer ce que désignait le bonhomme, un bâtiment, au loin. Une sorte de minuscule forteresse, construite avec des matériaux sommaires. Un ensemble solide, si l'on convenait que l'art de la prise de places fortes n'incluait pas des torches et des flèches enflammées... Comparé à Mornefort, l'ensemble donnait piètre impression et Ingrid se demanda une fois encore ce qu'était cette cité de pouilleux...
Elle sentit le vieux avoir un peu de mouvement et s'exprimer dans quelques phrases toujours aussi... Mâchées, et une fois de plus, elle ne se donna pas la peine de comprendre. Elle se contenta de porter la main à sa ceinture pour tirer quelques pièces de sa bourse et les déposer dans la vieille main du vieillard.

-Écoute moi bien, soldat... Hurm, l'ancêtre, se rattrapa t-elle après ce lapsus rappelant des années de commandement, pour finalement songer que ça n'avait aucune importance, le vieux était peut-être un vétéran au vu de sa posture face à elle, qui lui rappelait un peu ses hommes. Tu vas utiliser ce que je t'ai donné, non pas pour te mettre en l'air, mais pour te reconstruire, mon vieux. Je veux que t'aille à un temple des N... Huit... Hum... Attend, je vais bien te trouver... Ah.

Elle tira de son paquetage un carnet de parchemins liés ainsi qu'un charbon de bois sur lequel elle écrivit de son écriture droite et ferme qu'elle leur confiait cet ancien vétéran qui n'aspirait qu'à revenir sur le chemin éclairé par la lumière des Huit, bla bla bla et bla, le baratin habituel, quoi... Elle signa vite fait le bout de papier, l'arracha, le roula, et défit sa cape de sa broche orné de l'insigne du dragon impérial pour donner le tout au vieux.

-Donne ça et fous l'camp, soldat. J'ai à faire, comme j'te l'disais... Et si j'te retrouve à boire cette saloperie de skooma, ton cul en entendra parler, c'est moi qui te l'dis...

Elle jeta sa cape sur son cheval, avant de le tirer vers le fort sans plus faire attention au mendiant. Elle remarqua distinctement la flèche encochée vers elle, un peu plus haut, ce qui la fit froncer les sourcils.

-Repose ça, soldat ! Rugit-elle. Ou je te la ferais reposer moi même en te l'enfonçant dans l'gosier ! Et appelle ton supérieur ! Je suis mandatée par Solitude pour être affectée dans cette garnison, sous les ordres du Légat Terrentus !

Alias le Légat Moustache, mais ça, elle évitait de le préciser durant son premier jour, ça faisait pas bien auprès des généraux... Elle sortit de sa ceinture le parchemin qu'elle avait décacheté durant le voyage pour le montrer au soldat, frottant dans son mouvement son bras, qui, bien que couvert, gelait un peu sur place sans sa cape bien chaude.

-Dépêche soldat, il pèle dans le coin et j'ai pas que ça à faire que de me geler les miches !

Modifié par MangaShojo, 18 avril 2012 - 10:42.


#37 Kilfronia

Kilfronia

Posté 18 avril 2012 - 13:28

- Je peux le comprendre. Ma ville n'est même pas l'ombre de la capitale de Bordeciel d'il y a à peine un siècle. Je dois vous avouer, questeur, que je suis peu familier avec l'idée qu'un légionnaire, un Mer de surcroît, s'intéresse d'aussi près à notre langue antique, très peu usitée de nos jours. Hélas, les traditions se perdent, nous disent les vieillards. Mais je leur rétorque que le cyrodiilic moderne est plus pratique.

Ce jeune Alrik lui plaisait décidemment. Il semblait avoir moins de préjugés envers les Elfes que ses compatriotes. Ses trois hommes éméchés s'en furent avec les gardes qui avait accompagné Alrik.

Je sais que votre camp a un très bon guérisseur, et j'imagine que vous ne voulez pas moisir ici. Je vous promet que ces trois idiots vont être puni deux fois. Une fois par le capitaine, une autre par le Fier-Neige. Je ne supporte pas la bêtise chez des gens qui ont une parcelle de pouvoir, et qui en abusent au détriment des autres. J'essaye de prévenir les maux, mais à chaque fois que j'arrive, le mal est fait. Ils ont houspillé une jeune demoiselle brétonne d'après ce qu'un de leur collègue bien moins benêt a pu entendre. Mais le Jarl et son chambellan avaient sûrement de très bonnes raisons de les engager... Sinon, que pensez-vous de notre pays ? Vous vous habituez à l'altitude et à la température, comparées à Val-Boisé ? Et pouvez-vous me parler des endroits que vous avez vu ? Désolé de mon avalanche de questions, mais vous êtes le premier Mer en uniforme impérial que je vois, vous avez dû en voir, du pays...

La seule pensée qui vint à l'esprit de Tharbonel quand le capitaine lui énonça les futures sanctions fut : bien fait pour eux.  Alrik semblait être un homme d'honneur peu préoccupé par la race de son interlocuteur, ce qui était peu fréquent chez les Nordiques. Tharbonel s'en méfia cependant, les hommes haineux sont moins dangereux que les hommes sympathiques, il fallait faire attention au capitaine de la garde qui incarnait la volonté du jarl. Or le légat Rikke l'avait averti à propos de la réticence du jarl pour aider le Légat Terrentius. Il était cependant très honoré que Alrik lui parle de son acclimatation à Bordeciel. Et c'est avec amabilité que Tharbonel répondit :

Vous ne me croirez peut-être pas, mais je n'ai jamais connu le Val-Boisé, bien que mon apparence soit elfique, mon origine est cyrodiléenne, j'ai vécu une bonne partie de ma vie à Anvil.  Pour répondre à votre question, j'ai connu beaucoup de choses et de monde. J'ai participé à la guerre contre ces foutus Thalmors qui avaient conquis la patrie de mon père. Et j'ai connu plusieurs Nordiques courageux pendant cette guerre. Votre pays ne m'est pas inconnu, j'y étais déjà venu quelques fois pour affaires avant de m'engager dans la légion, notamment à Solitude et Faillaise. Le froid me dérange mais j'ai déjà été affecté pendant quelques temps à Bruma et on finit par s'y habituer. J'apprécie beaucoup votre capitale, j'y vis depuis quelques années mais je ne vais pas vous mentir, Cyrodiil me manque... Quant à mon appartenance à l'armée impériale, vous seriez surpris, la Légion bien qu'essentiellement humaine comporte un nombre non négligeable de Mer (en particulier les Dunmer). Mais je suppose que pour ne pas choquer votre peuple, ils sont plutôt affectés à la protection de Hauteroche et de Cyrodiil. Sommes-nous encore loin des baraquements impériaux, capitaine ? Il se fait tard et le voyage en provenance de Solitude fut assez éprouvant...

Modifié par Kilfronia, 18 avril 2012 - 13:28.


#38 Will.

Will.

Posté 18 avril 2012 - 18:43

- Ainsi, le camp de fouilles de Saarthal aurait été attaqué ?

Savis Aren se leva prestement de son lit, bousculant à moitié le jeune mage. L'Archimage n'avait pas le temps de se prélasser.
Tolfdir, dans son coin, lisait le parchemin contenant la liste des mages et des quelques terrassiers sur place. Des dix manoeuvres et trois mages, quatre hommes et un seul confrère auraient survécu. Puis il leva la tête :

- Archimage, a-t-on une idée de qui aurait pu attaquer ?

- Que sais-je ? Fortdhiver toute entière est notre ennemie, mais cela pourrait très bien être des bandits, le Thalmor, ou même les Sloads.

- Cela ressemblerait bien à Korir de vouloir s'immiscer dans nos affaires en provoquant un tel incident sur les ruines de la première cité humaine...

- Ou alors les Fier-Neige pour nous jeter à la rue, ou bien les Piques-Assiettes pour voler nos découvertes.

- Et les Loup-Noiraud ?

- Pas impossible, mais peu probable, déclara Aren en s'habillant. Les Loup-Noiraud sont obsédés par l'argent, mais plus encore par leur survie. Ils n'ont aucun profit à faire sur des poteries et de la caillasse. Non, il faut partir du principe que le Collège est attaqué par un ennemi inconnu. Agissons en conséquence.

Majestueux, déterminé, le Dunmer s'élança, les deux autres à sa suite, en disant :

- Triplez le guet. Rassemblez le reste des mages dans la Salle aux Elements. J'ai à leur parler. Le Collège est en état d'alerte.



*********************************************************************************************************************************************************



Vincent avait peur. Très peur. La fille au sol, il la reconnaissait. Il l'avait connu, mais de manière assez brève et intime. Il lui avait donné une de ses amulettes qu'il fabriquait dès qu'il trouvait une gemme spirituelle remplie. Ses enchantements étaient souvent aléatoires et désastreux, mais celui-ci tenait la route. Il se mit à trembler pour sa vie. Il regardait alternativement la morte et le vivant. Il murmura précipitamment :

- Faut filer d'ici avant que...

Trop tard, déjà une personne apparaissait de l'autre côté de l'allée, un poivrot sans doute. Lemovice repris le bras de Athyn, et marcha de façon rapide vers le type qui gueulait à tue-tête. Il paraît pas avoir remarqué la putain dézinguée, pensa le gnome. Il murmura une formule d'un sort, qui atteint l'ivrogne. Celui-ci lâcha sa bouteille, qui éclata dans un bris de verre assourdissant, et se mit à vomir frénétiquement sur ses chaussures et le précieux breuvage qui se répandait.
Ainsi, il ne verrait peut-être pas la tête des deux zigotos. Un peu plus loin, Vincent libéra le bras son compagnon, et leva les yeux vers lui en lâchant :

- C'est râpé pour Melsa Drora; la fille logeait là-bas, au Braillard silencieux. Et on ne peut pas rester ici, 'faut se cacher. En revanche je connais une planque pour nous deux. Un truc à l'abri du froid, avec... disons, une certaine compagnie. Du genre celle qui ne peux pas parler. Tu me suis ou tu te dégonfles ?



*********************************************************************************************************************************************************


Un corbeau attentif, perché sur un toit. Quelle scène étrange. Deux couples atypiques s'étaient retrouvés au même endroit, à chaque extrémité de la petite place. D'un côté un Nordique et un Bosmer (crôa crôa encore un elfe ici ?) et deux autres Nordiques (le coup de foudre crôa) à l'autre bout, bien que plus beaucoup proches de leur destination. La Nordique parlait très fort, le vieux semblait regarder celle-ci d'un airahuri, les deux derniers en pleine conversation ne les avaient pas remarqué. Crôa !


- Il n'y avait pas à s'inquiéter, questeur, déclara Alrik, en souriant pour la première fois. Voilà votre camp. Désolé, je ne moque pas, c'est que... bref, une idée bizarre. Je prends congé, et vous souhaite une bonne nuit.

Réajustant sa cape blanche et relevant son col, il repartit de là où il était venu. Il y avait trois gars dans son bureau qu'il fallait questionner et punir.


La chef semblait exaspérée, Edenté fit le dos rond. On le chassait encore ! Les larmes aux yeux, il prit la fuite, sans qu'elle s'aperçoive de quoi que ce soit, occupée à rugir en direction du soldat. Ce n'est que bien plus tard qu'il remarqua qu'il avait perdu le papier en route.


Il ne s'affolait pas. La sécurité avant tout. Il avait perçu le geste discret de son compagnon : un deuxième larron, un peu plus loin de son côté plus petit que l'imposante dame, semblait regarder dans leur direction. Puis survint le légat, alarmé par les vociférations. Comme à son habitude, il était sans armes. Il jeta un coup d'oeil derrière les sacs de sable.

- Je vais descendre les accueillir. On va ouvrir la porte principale, mais prudence.

- Pas de problèmes, légat, fit le troisième légionnaire, je file chercher quelques gars, on va se poster à l'entrée avec vous.

- Avec plaisir.

Terrentus était fatigué. Il s'était escrimé toute la journée pour obtenir l'appui des Loup-Noiraud pour qu'une vraie campagne de recrutement se fasse. En vain. Et voilà que cette mégère apparaissait. Il descendit les escaliers, puis s'arrêta devant l'entrée. Une demi-douzaine de légionnaires s'étaient positionnés derrière la porte, tendus comme des arcs. La lumière était vive, de part le feu central. Filio se concentra. Préparation physique et mentale d'un sort de paralysie, au cas où... puis il marmonna un autre sort, plus subtil celui-ci. Il fit signe de déverrouiller la porte.

Le froid entra d'un coup, se faisant s'envoler la cape de Terrentus. Un vrai blizzard arrivait, semblait-il. Mais il ne prit pas le temps de rester sur place pour réprimer son frisson. Il s'avança, les soldats se plaçant tranquillement de part et autre de lui.

- Eh bien, qu'avons-nous là ? Un soldat ou un mammouth blanc ? fit Filio d'une voix charmeuse, propre à séduire n'importe qui, pour casser toute velléité de comportement agressif  (... vive l'Illusion). Et vous-même, que venez-vous faire ici ?  ajouta-t-il en incluant délibérément la personne un peu plus loin.

Modifié par Will., 18 avril 2012 - 18:44.


#39 MangaShojo

MangaShojo

Posté 18 avril 2012 - 19:48

Ses cris ne semblaient pas déstabiliser le soldat pour un sou... Ou presque finalement. Il semblait un peu désemparé quand même et son deuxième compagnon montrait du doigt la silhouette claudicante du mendiant qui s'enfuyait. Elle n'y avait presque plus fais attention, à celui-là... Enfin, elle espérait qu'il s'en sortirait pas trop mal pour la suite... Elle regrettait déjà de lui avoir donné sa broche, tant sa cape blanche la narguait sur son cheval... Décidément, elle avait vraiment une vie de...
Elle arrêta ses marmonnements intérieurs pour observer que la grande porte s'ouvrait enfin sur un homme en belle armure complète des généraux de la Légion et arborant surtout une splendide moustache. Le Légat M... Hum, Filio Terrentus. Accompagné du comité d'accueil habituel, soit une bonne petite troupe de légionnaires. Ah, la bonne odeur de l'acier rouillé de l'armée des Mede... Ça faisait presque chaud au cœur.
Ingrid tapota du bout des doigts son rouleau de parchemin, attrapa la bride de sa monture pour avancer d'un bon pas, accueillit qu'elle était par les paroles mielleuses du général. Avec le froid qui lui transperçait les os, elle ressentit à peine la magie d'illusion et se contenta de jeter un regard en arrière à l'évocation dissimulée du vieux.

-Lui ? Il me montrait le chemin de votre fort... Si on peut appeler ça un fort... Enfin, j'suis pas là pour juger...

Elle s'avança tranquillement jusqu'au légat pour placer enfin le rouleau de parchemin dans sa main, et reprendre pour se présenter :

-Capitaine Ingrid, anciennement de la onzième compagnie de Mornefort. Un ordre de dispersion a été donné à notre arrivée et mes anciens hommes sont actuellement en repos. Ils devraient rejoindre le fort d'ici demain. Quant à moi, je suis à vos ordres, Légat, et j'ai pris la liberté de regarder en quoi je devrais vous être utile ici.

Elle désigna d'un doigt ganté son ordre puis croisa les bras d'une attitude désinvolte, observant avec satisfaction qu'elle faisait bien une demi tête de plus que Terrentus. Ah ces impériaux...

#40 Kilfronia

Kilfronia

Posté 18 avril 2012 - 23:17

Le capitaine de la garde avait laissé Tharbonel devant ce qui devait être la caserne impériale.  Il soupira en observant la bâtisse impériale. La petite caserne était en bois et ressemblait plus à un bordel de Faillaise qu'à un fort impérial. Passer des baraquements impériaux de Solitude et de Mornefort à ce taudis entraîna chez lui un bouffée d'indignation. Il allait terminer sa carrière d'officier impérial dans ça ? Quelle poisse. Tharbonel s'arracha à ses contemplations et aperçut un vieil homme détaler après avoir discuté avec une grande Nordique à cheval. Il l'entendit mugir vers un un archer impérial posté en faction. Quelque temps plus tard, un homme sans armes habillé d'une armure de général de la Légion accompagné dune escorte commença à lui parler.

Et vous-même, que venez-vous faire ici ?

Tharbonel regarda derrière lui. A part la Nordique et les soldats impériaux, il n'y avait personne d'autre, visiblement l'officier lui parlait. Il allait répondre quand la Nordique répondit à l'officier qui devrait être Terrentius et lui tendit un papier. Tharbonel s'approcha rapidement et apprit que la Nordique était capitaine dans la Légion et venait de Mornefort. Elle s'appelait Ingrid.  Le grade de capitaine était subalterne à celui de questeur, il pouvait donc se permettre d'interrompre la Nordique. Il s'approcha du Légat et déclara :

Désolé de vous interrompre, capitaine mais il se trouve que je dois aussi parler au Légat. Questeur Tharbonel de la 5ème cohorte de  Solitude au rapport, monsieur, dit alors Tharbonel en se mettant au garde à vous. Le Légat Rikke m'a ordonné de recevoir ma nouvelle affectation auprès de vous, monsieur. Affectation qui sera en rapport avec les activités de recrutement de la caserne de Fordhiver.

Il essaya de paraître digne avec la blessure qu'il avait reçu quelques temps plus tôt. Il observa alors le visage de la capitaine. Si elle avait servi à Solitude, peut-être pourrait-il la reconnaître. Il chercha dans sa mémoire et essaya de se rémémorer son nom mais n'y parvint, il y avait un grand nombre d'officiers à Solitude et Tharbonel ne les connaissait pas tous.

Modifié par Kilfronia, 18 avril 2012 - 23:18.


#41 MangaShojo

MangaShojo

Posté 19 avril 2012 - 09:04

Ingrid avait à peine remit son ordre qu'elle entendait des pas dans la neige. Un assaillant qui la prenait par derrière ? Elle fit volte face, tirant son épée dans ce mouvement pour apercevoir une silhouette engoncée dans son armure... Et deux oreilles pointues. Elle se retint à temps dans son geste habituel, qui consistait à projeter son épée vers cette tête aux traits aquilins pour écourter durablement son espérance de vie... Et sa taille, par-dessus le marché
Le... Mer commençait en effet à se présenter d'une voix qui donnait mal au crâne à la nordique... A moins que ce ne soit ses paroles... Questeur... Tharbonel... Solitude... Affectation... Questeur. Son expression vira rapidement en une attitude passablement perturbée, sa bouche se muant en une moue grimaçante. Elle remarqua à peine le regard que l'elfe s'était tourné vers elle jusqu'à ce qu'elle s'en rende compte.
Par Shor, ce nabot aux oreilles pointues était un questeur. Ce nabot du satané domaine aldmeri était son supérieur ! Monde de m...

-Depuis quand Mornefort recrute des elfes, si j'peux m'permettre cette question, questeur ? Demanda t-elle en mâchant ses mots pour retenir les piques haineuses qui lui venaient à la bouche et auraient pu lui valoir une mise à pied immédiate. Je n'pense pas vous avoir vu à Solitude, bien que j'doive avouer avoir passé plus de temps dans les terres qu'à la capitale... Capitaine Ingrid Souffle-Tempête, à... A vos ordres...

Ça lui coûtait de dire ces derniers mots et elle ne se permit même pas un quelconque salut militaire, préférant regarder ailleurs tout en serrant les dents, histoire que ça passe mieux.

#42 Sifraël

Sifraël

    Mk II


Posté 19 avril 2012 - 09:31

- Attends ! Sais-tu ce qu'est cet ornement qu'elle a autour du cou ?

Vincent éluda sa question, l'attirant avec lui loin de la scène de crime. Ils passèrent près d'un ivrogne, et Athyn détourna vivement la tête pour ne pas être vu, inconscient que ce geste attirait plus l'attention qu'il ne le protégeait. Heureusement, le soulard en était incapable car il se mit à vomir.

Cette amulette magique... l'idiot l'avait sans doute offert à la fille, pour qu'elle soit protégée des rigueurs de Fortdhiver, dans un geste de compassion. En tous cas je suis très mal ; à la moindre anicroche, il risque de m'abandonner, ou même de me dénoncer.

- C'est râpé pour Melsa Drora; la fille logeait là-bas, au Braillard silencieux. Et on ne peut pas rester ici, 'faut se cacher. En revanche je connais une planque pour nous deux. Un truc à l'abri du froid, avec... disons, une certaine compagnie. Du genre celle qui ne peux pas parler. Tu me suis ou tu te dégonfles ?

Comment avait-il pu douter de cette bonne âme ? Voilà qu'il lui proposait encore une fois de l'aider à survivre dans cette ville hostile. Il aurait bien aimé se rendre au Braillard dès maintenant, mais c'était semble-t-il impossible. Et le nabot lui proposait un refuge.

Je suis heureux que tu sois encore prêt à tous risquer pour moi. Sache que je te suis profondément reconnaissant. Et comme l'ont ordonné les Tribuns : "Ne refuse ni frère ni fantôme".  Allons à ta ... planque

Modifié par Sifraël, 19 avril 2012 - 09:53.


#43 Kilfronia

Kilfronia

Posté 19 avril 2012 - 11:01

Tharbonel jeta un regard plein de mépris envers la Nordique. Malgré son ton relativement neutre, la Nordique ne cachait pas sa haine des elfes. C'était son jour de chance, en moins d'une heure il avait du croiser quatre Nordiques racistes dont une faisant partie de l'armée impériale censée être plutôt cosmopolite. Il lâcha d'une voix glaciale :

Mornefort ne recrute pas des elfes, Mornefort recrute des bons soldats. Je peux vous faire un petit cours d'histoire, capitaine. Il y a trente ans, vu que vous n'étiez sûrement pas née, je vous rappelle qu'a eu lieu une guerre entre le Thalmor et l'Empire. J'ai obtenu mes galons en luttant contre ces oreilles pointues que vous détestez. Ma mère est morte tuée par le Thalmor, mon père a du fuir sa province natale pour ne pas subir leur joug. J'ai trente et une années de légion derrière moi, soldat, alors j'en ai plus qu'assez de me justifier devant des Nordiques comme vous. Je ne critique pas votre race, capitaine, j'en ai vu de nombreux représentants mourir au combat devant moi.  Je viens déjà de me faire agresser par les troufions de la garde de Fordhiver, je ne vais pas non plus me laisser insulter par une subalterne de la Légion impériale.

Il en avait assez de ce racisme chronique. A Solitude, les gens semblaient plus tolérants, enfin peut-être que c'était par peur de représailles de la Légion que les gens feignaient de le respecter...

Modifié par Kilfronia, 19 avril 2012 - 11:09.


#44 Will.

Will.

Posté 19 avril 2012 - 15:44

Le bruit de verre brisé réveilla un souffleur de verre, habitant juste à côté. La hantise d'un cambrioleur renversant son travail l'avait tiré de son subconscient. Il descendit l'escalier branlant. Tout était normal.
Il entendit un gargouillement dehors; il alla voir, malgré le froid, si le pauvre vieux allait bien. D'ailleurs, celui-ci vomissait pour la seconde fois à proximité d'un objet sombre. Levant sa lanterne, le souffleur fut horrifié de constater le corps.

- Au meurtre !

Une douzaine de personnes, en très grande majorité des hommes, se réunirent ainsi autour du cadavre sous les flocons de neige, et certains la reconnurent, vu qu'elle gisait sur le dos. Alwine, une putain bien connue, pour ses bas prix. Elle avait été ouverte à l'abdomen,. Le souffleur était parti chercher le guet. Ceux-ci finirent par arriver, et embarquèrent et la morte et l'ivrogne. Pas d'éclaboussures de sang sur lui, donc ce n'était pas le tueur...


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Filio soupira. Il était las, très las. Et à peine arrivés, tout juste présentés, voilà que les deux étaient déjà à couteaux tirés. En oubliant leur supérieur hiérarchique, ce qui était inacceptable. Il prit une profonde inspiration, puis tonna :

- Il suffit, vous deux ! Vous faites partie de la Légion impériale, des officiers qui plus est, que je sache. J'ai déjà assez peu de soldats de valeur et trop de soucis avec Fortdhiver en entier pour vous donner la fessée (il eut une idée subite). Vous allez rejoindre le fortin, et on montrera vos quartiers. Que vous allez vous partager. Et je ne veux aucune réclamation, j'ai à faire. Demain, vous vous présenterez ensemble dans mon bureau.

Il disparut à l'intérieur en souriant par-devant lui. Si ces deux semblaient être d'incurables enquiquineurs, autant les lâcher le plus vite possible dans Fortdhiver !

Un des légionnaires sortit de son mutisme :

- Si vous voulez bien me suivre...

Les autres fermèrent la porte pendant que lui et leurs nouveaux officiers s'avançaient dans la pièce principale, puis ils prirent un étroit couloir adjacent. Ils arrivèrent bientôt devant une petite pièce aux murs nus, blanchis à la chaux et contenait pour tout mobilier deux paillasses, deux petits coffres, deux tabourets et une table basse. Un deuxième soldat survint, portant un pichet d'eau, deux verres et deux assiettes de ragoût de viande.

- C'est seulement de la viande, dit-il. Vous respectez bien le Pacte Vert, n'est-ce pas ? ajouta-t-il pour le Bosmer. Avez-vous besoin d'autre chose, questeur, capitaine ?


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Vincent voulut réaliser le chemin le plus long, pour couvrir leur présence dans les environs, mais le cri d'un vieux schnoque le fit détaler encore plus vite, Athyn à ses basques. Ils arrivèrent rapidement devant une chapelle. Le petit homme essaya de se calmer l'esprit en soufflant dans mains pour les réchauffer, puis il sortit d'une poche un crochet, s'agenouilla devant la porte et entreprit de la déverrouiller. Ce ne fut guère long, et ils entrèrent tous les deux dans le lieu saint.
Ils passèrent rapidement devant l'autel, et Vincent fit signe qu'il fallait qu'ils descendent les escaliers devant lui... dans les catacombes.

- J'espère que tu n'as pas peur des morts, Athyn, murmura-t-il.


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On en est sûrs et certains. Ne demandez pas comment. Un Elfe ou une Elfe a tué cette catin.

Pas de vague, se dit le Jarl Korir. Il était en plein festin quand il avait remarqué le mot près de son gobelet. Quand il l'avait déchiffré, il avait été instantanément dégriser. Qui l'avait envoyé ? Pas de signature, pas la moindre indice de la provenance.
Il convoqua Alrik Fier-Neige, qui confirma l'assassinat. Le Jarl demanda de plus nombreuses patrouilles. Il fallait ménager les deux clans, qui lui avaient payé ce repas, cette couronne, cette maison entre autres choses. Et éloigner les Piques-Assiettes des rues cette nuit. Ils seraient tous au courant dans les heures qui viennent, mais cela lui laissait le temps jusqu'à demain matin pour trouver un plan : l'évitement d'un massacre de Mers dans les prochains jours.


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Tolfdir s'échinait à préparer le sceau de téléportation dans un coin de la Salle aux Elements quand il leva les yeux. Les premiers mages arrivaient enfin, les yeux bouffis de sommeil.

Modifié par Will., 19 avril 2012 - 15:44.


#45 Styx

Styx

Posté 19 avril 2012 - 18:31

Alors qu'elle avançait dans les couloirs de pierre sombre du Collège, Elise se frottait les yeux en tentant du mieux qu'elle le pouvait de se débarrasser des dernières traces de sommeil. Ce qui était passablement plus compliqué qu'elle ne l'aurait voulu, n'ayant eu que peu de temps pour dormir.

Elle avait été réveillée par une autre étudiante, une jeune Dunmer plutôt jolie, qui faisait le tour des "appartements" pour vérifier que tout le monde était bien éveillé. La sortie de sa torpeur avait été lente, le cerveau d'Elise embrouillé par le sommeil, puis assez brutale une fois qu'elle s'était rendu compte que... Hum... Exposer ses attributs n'était pas vraiment ce qu'une de ses futures collègues s'attendait à voir en venant la tirer de son sommeil.

Les joues de la Bretonne s'empourprèrent à cette pensée, jetant un coup d'oeil à la jeune Dunmer en question, qui marchait à pas vifs en direction du Hall des Eléments. En d'autres circonstances, elle aurait bien tenter d'en rire, se contentant d'être effroyablement embarrassée, mais il semblait que l'heure était grave (en plus d'être effroyablement lointaine de l'aube et de tout bon déjeuner décent).

Elle s'était rapidement habillée en bafouillant quelques excuses, ce à quoi la Dunmer avait répondu de ne pas s'en faire. Elle lui avait brièvement expliqué que le Collège était en état d'alerte et que tous les mages présents devaient se rendre dans le Hall des Eléments au plus vite. Pourquoi, cela, elle ne le savait pas. Aussi Elise avait-elle attrapé son sac, une miche de pain à partager en chemin avec sa "collègue", et l'avait-elle suivie.

Elles arrivèrent enfin dans le fameux Hall, Elise se stoppant un moment pour observer l’impressionnante architecture de la pièce, prenant vite place à côté de sa nouvelle connaissance.

Modifié par Styx, 21 avril 2012 - 00:55.


#46 Sifraël

Sifraël

    Mk II


Posté 19 avril 2012 - 18:38

Athyn fut plutôt surprit de la vitesse à laquelle Vincent crocheta la porte. Bah, la vie est dur ici, les gens doivent en venir à toutes les extrémités pour survivre.

il le suivit donc à l'intérieur, et descendit vers les catacombes..

- J'espère que tu n'as pas peur des morts, Athyn

Peur des morts ! L'Elfe se retint de rire. Après la disparition du rempart intangible et la chute de Baar Dau, l'utilisation de tombeau ancestraux avait fortement augmenté. Il avait assisté à plusieurs cérémonies, et accompagné quelques fois des Dunmers rendant visite à leur famille. Si ça se trouve, il se rappelait même de quelques passages de formules de Nécromancie.

- Ne t'inquiète pas.Je suis un Dunmer de Morrowind, prêtre qui plus est. Il est dans nos traditions de...garder nos morts (il ne fallait pas le choquer, même si la Nécromancie Dunmer était une sainte chose, cela dégoutait souvent la populace du reste du continent.). Je craindrais plus que le serviteur d'Arkay amène le corps de la jeune femme ici, pour lui administrer les sacrements. Mais allons-y quand même : si Vivec est avec nous, qui peut s'opposer à nous ?

Modifié par Sifraël, 19 avril 2012 - 18:38.


#47 Will.

Will.

Posté 19 avril 2012 - 20:16

Quand Savis Aren se montra, toutes les têtes se tournèrent dans un seul mouvement. La foule s'écarta sur son passage. La mine grave, l'Archimage ruminait de sombres pensées. Arrivé au milieu d'eux, il regarda en tournant lentement sur lui-même... mages, novices, confirmés, jeunes, vieux, humains, elfes, khajits. A part ceux en faction en hauts des remparts, tous étaient venu.

- Mes chers confrères, de tout horizon. Vous avez parcouru pour la plupart un long chemin pour parvenir ici. Certains fuyaient les persécutions; d'autres recherchaient le savoir. Le Collège était là, et proposait un abri. Un abri pour vos esprits, vos corps, vos savoirs. Et grandir en tout cela. Mais cette nuit, cet abri, ce foyer, a été attaqué. Le site de fouilles de Saarthal a été volé, on a tué vos frères ! Cela mérite une justice, que seul le Collège peut accomplir. Nous lavons le linge sale en famille...
Car c'est la guerre. Nous ignorons qui peut être l'ennemi, c'est pourquoi je demande des volontaires pour partir à Saarthal par téléportation. Ils seront guidés par Tolfdir, qui connaît bien les lieux, et Faralda, notre plus grand experte en Destruction. Là-bas, vous avez libre interprétation de la situation et des moyens pour y répondre.

De l'autre, je dirigerai personnellement une chevauchée en direction de Saarthal. Si les spadassins viennent à Fortdhiver, ils penseront que nous ne ferons qu'utiliser la téléportation, préférant rester derrière nos haut murs ! Là, encore, j'ai besoin de volontaires.

Il grimpa sur la petite estrade du puits central. Maintenant, ils étaient tous devant lui.

- A ma droite, Saarthal. A ma gauche, la chevauchée. Ceux qui restent devront garder la forteresse, avec interdiction d'en sortir. Que décidez-vous ?


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Sombres étaient les galeries. L'air était humide et il faisait étonnamment chaud. Il arrivait qu'un courant d'air survienne, manquant d'éteindre la torche. Ici, même le vent ne pouvait sortir.
Ils sursautaient au moindre bruit, jusqu'à qu'ils se rendent compte que c'étaient eux qui l'avait produit, tellement les tunnels suintantes donnaient l'idée d'être éternellement silencieux. Lemovice était plein de terreur religieuse.
De ci, de là, Vincent voyait des formes blanchâtres : des cadavres momifiés. Il avait trouvé une torche dans la salle de préparation des corps. Il connaissait une toute petite partie des catacombes, celles des plus riches. Il y avait toujours des fêlés qui embarquaient de l'argent avec eux dans la mort, comme s'ils croyaient que çà allait leur être utile.
Il marchaient à ce qui leur semblaient depuis des heures. Pour tromper son angoisse, et celle de son nouveau poteau, le nabot raconta :

- La première fois, j'tais v'nu chaparder des objets funéraires, mais j'me suis perdu. J'suis remonté trois jours plus tard. Être obligé de lécher les murs pour étancher sa soif, c'est pas top. J'ai failli me faire attraper la seconde fois par le vieux, et je me suis ca...

Un grognement sourd retentit derrière eux, dans le noir. Vincent regarda Athyn.

- T'as entendu (marmonnement du prêtre) ? Silence, çà recommence, c'est peut-être la garde ! On éteint la torche !

Ils se retrouvèrent dans le noir complet. A part le bruit des gouttes qui tombaient, et la respiration du Dunmer, le gnome n'entendait rien.
Boum boum.
Ah si, il y avait son coeur, en pleine débandade. Comme le moral des deux visiteurs dans ce cimetière souterrain. Enfin, pour Athyn, cela pouvait être depuis quelque temps déjà.

- J'ai cru entendre un truc, je te jure ! siffla piteusement le camelot pour se justifier.

Bon, rien à l'oreille, décidément. Lemovice se voyait se faire tuer sur place par le Dunmer, qui avait le droit d'être exaspéré par la tournure que prenait sa vie.

Shhhhtttttt.

Un raclement soudain, comme si on traînait une... lame sur une pierre. Il pouvait venir de loin, comme de près. Vincent se permit de s'affoler.

- C'tait quoi, c'truc ? C'vraiment pas ma veine aujourd'hui...

Il fit une étincelle avec son silex, et ralluma la torche. Une forme apparut bientôt devant lui. Le Bréton regarda.

Un cauchemar sur deux pattes. Chauve, couleur chair livide après une trempette de plusieurs jours. Cela avait été une femme à l'origine, vu sa poitrine nue. Mais elle était déformée, son corps faisant des angles bizarres; les bras s'étaient déboîtés et avaient maintenant l'air de faux; des crocs gigantesques en travers de la bouche entrouverte. Le plus terrifiant était les yeux : vide de toute expression.
Vincent hurla, tétanisé de trouille; il s'était pissé dessus. Comme obéissant à un ordre, la créature se jeta sur eux, fouettant l'air de ses bras-faux.

Modifié par Will., 19 avril 2012 - 20:25.


#48 Sifraël

Sifraël

    Mk II


Posté 20 avril 2012 - 08:53

Un cadavre ambulant !  Athyn cria en même temps que Vincent, et lorsqu'ils se mirent à courir comme des dératés, le monstre fit de même. Heureusement la crypte était grande, et au bout de quelques temps, le zombie n'était plus en vue.  Ils s'étaient enfoncés dans les cryptes, et avaient peu de chances de retrouver la sortie.. surtout avec la chose qui y était en liberté.
Tout en traçant un triangle grossier à terre avec sa couleur rouge, Athyn chuchota

-Je vais essayer de nous faire sortir d'ici. Quand je serais à "Les mots", soit à l'intérieur du triangle. Et si le zombie arrive, essaie de le maintenir à distance avec ta torche : ils n'aiment pas le feu.

Laissant le nain avec ces conseils pour le moins succins afin se défendre contre un monstre mort-vivant, Athyn commença à méditer.

La téléportation personnelle était interdite depuis plus de 200 ans à cause de la propension à être capté par des portails de téléportation, qui s'étaient fait de plus en plus fréquents. Quasiment tous le monde, sauf quelques rares érudits en Mysticisme, avait oublié comment s'en servir.

N'ayant pas placé de marque, et n'ayant pas non plus le temps de spécifier son arrivée, il devrait s'en remettre à la chance : si l'incantation fonctionnait il arriverait sûrement en plein milieu de l'Académie, ou dans la cave d'un mage indépendant. Peut-être que la foi d'un éventuel fidèle d'ALMSIVI suffirait aussi à les arrêter.

Sinon, ils n'aurait plus qu'à attendre qu'un seigneur daedrique les accueille dans son plan... Et ce pouvait être n'importe lequel, car il n'aurait pas le temps de réciter les protections contre la Maison de Troubles.

Qui plus est, il devait transporter deux personnes (Vincent était le premier non Dunmer qu'il avait l'occasion de convertir, et il devait bien admettre qu'il s'était attaché à lui). Il pourrait s'estimer heureux s'il ne faisait que s’évanouir de fatigue, car il avait de grande chances de tomber dans le coma : il sauterait de nombreux passages et temps de méditations.


Il débuta l'incantation en criant :

- Saint Llo...Llothis, f...fais que ma foi puisse dis...distordre les lois de ce monde.
  (Non, il devait rester calme, ne pas bégayer !)
  Saint Vé...Véloth, Prépare mon corps au pèlerinage à travers le temps et l'espace

  (pas le temps pour le reste des saints : ces deux là devraient suffire. Il entendait déjà le cadavre arriver, et le nabot semblait chercher une issue autour de lui)

  Oh, Almalexia, ai pitié de moi et affermis mon corps et mon esprit
  Oh Vivec, fais moi profiter de ta maîtrise sur ce qui m'entoure.

  (le zombie était déjà là, mais semblait hésiter devant la torche brandie)

  Oh, Sotha Sil, déploies  ton mystère, pour que je puisse m'élever.

  (Cela ne marchait pas ! le monstre avait commencé à donner de grands coup de bras et tentait de déchiqueter Vincent avec ses griffes et ses crocs inhumains. Il n'aimait pas ça mais allait devoir rajouter le paragraphe des Anticipations)

  Par Boéthia, Anticipation d'Almalexia, prends en pitié ton enfant Dunmer.
  Par Méphala, Anticipation de Vivec, prends moi en compte dans ta toile de secrets.
  Par Azura (à quoi cela servait-il, la reine des garces ne lui serait d'aucun secours !), Anticipation de Sotha Sil, fait que ma forme se floute puis disparaisse vers l'Aetherius, comme à ton heure du crépuscule.

(Étonnamment, il sentait désormais le pouvoir en lui : ça allait sans doute marcher !)

  Les mots...

C'était bon : Vincent était dans le triangle. il semblait être légèrement blessé, mais tenait encore fermement la torche à la main. Athyn leva son bâton et lui en asséna un grand coup sur la tête : s'il voulait qu'il vienne avec lui, il fallait qu'il ne résiste pas du tout au sort, et soit donc inconscient. Il le rattrapa, au moment où le zombie leur sautait dessus.

- ...s’arrêtent à ALMSIVI !

Modifié par Sifraël, 20 avril 2012 - 09:53.


#49 MangaShojo

MangaShojo

Posté 20 avril 2012 - 13:03

A peine avait-elle finit de parler qu'elle remarquait le regard noir que lui décocha le bosmer et qu'il commençait une longue tirade d'une voix glaciale, teinte de mépris envers sa haine contre les elfes. Elle ne dit rien, restant de marbre devant ses sifflements. Elle avait déjà vu un thalmor agir de même une fois, face à un de ses hommes qui s'était montré un peu trop insultant. Un long bavardage sur ce qu'il avait fait pour l'Empire, pour la Légion, pour les Nordiques... Avant de faire venir deux de ses hommes qui l'avait battu à mort. C'était elle qui l'avait enterré à la manière nordique et honoré. Après ça, dès qu'elle avait vu un elfe ouvrir la bouche à son encontre, elle ne lui avait pas laissé le temps de finir sa phrase. C'était chronique, elle ne voulais pas que ces salauds puissent se vanter de leurs bienfaits alors qu'ils finissaient toujours par commettre des meurtres et asservir les hommes.
Que leur révélaient les leçons du passé ? Que les mers n'étaient pas fais pour s'entendre avec les men...
Les ressentiments furent interrompus par la voix forte du Légat, qui lui infligeait avec ça l'obligation de partager la même chambre que le questeur elfe. Comme si ce n'était pas assez humiliant comme ça d'être sous ses ordres... Vivement qu'on lui attribue ses hommes et son nouveau lieutenant, en espérant que celui-ci en vaille autant la peine que Victum...
Elle suivit sans mot dire le soldat qui les menait à leurs nouveaux quartiers et se contenta de lui décocher un regard noir quand il demanda s'ils ne voulaient rien. Si, elle avait besoin de quelque chose : de solitude. Elle attendit qu'il s'en soit allé pour enlever son armure réglementaire pour ne garder que ses braies et sa tunique d'en dessous, puis alla s'agenouiller devant son lit, prit son amulette de Talos entre ses doigts, et entreprit d'adresser quelques prières à ses dieux. A l'habitude, elle priait toujours avant de manger ou le combat, si bien qu'elle prenait toujours ses repas seule, histoire de se recueillir. La nourriture était ce qui la faisait vivre et l'éloignait du Sovngarde. Les batailles l'en rapprochait, et elle convenait de fait que d'honorer les dieux en ces instants était la moindre des choses.

-Shor, garde mon âme loin de la lâcheté, que mon bras ne faiblisse jamais, que mon cœur soit toujours vaillant et que tu m'ouvres les portes de Sovngarde au crépuscule de ma vie... Kyne, que ton souffle soit mon souffle, que mon cri terrasse mes ennemis, que ma lame fende l'air et soit plus vive que le vent...

Elle inspira profondément, gardant les doigts toujours fermées sur son amulette, avant de reprendre, bien plus bas, mais toujours assurée de ses paroles :

-Talos, dragon du nord, donne moi courage et force pour me dresser face à mes adversaires. Que ma voix les fasse trembler. Que ma langue, toujours, reste aguerrie. Guide moi à travers la neige et la fureur des batailles. Béni mon repas qui me garde en vie, et fais que ma mort ne s'accomplisse qu'au combat...

Elle termina sa prière pour prendre son épée entre ses mains et souffler dessus, offrant métaphoriquement son souffle, sa vie et son arme à ses trois dieux protecteurs. Ce faisant, elle pu attraper son assiette de ragout et commencer à manger, sans prêter attention aucune à son supérieur.
Elle ne pouvait se retirer pour prier en paix ? Très bien. Elle violait sans vergogne le Traité de l'Or Blanc, mais elle n'en avait cure. Talos était son dieu comme pouvaient l'être Shor ou Kyne, comme pouvaient l'être tout ces dieux étrangers ou ces daedras pour les autres. Qui empêcherait un homme libre de prier comme il l'entend ? Qui pouvait se réserver ce droit ? Des elfes, évidemment...
Maudits mers...

Modifié par MangaShojo, 21 avril 2012 - 07:55.


#50 Kilfronia

Kilfronia

Posté 21 avril 2012 - 00:48

Le Légat avait tranché en accusant les deux officiers impériaux de se lancer des piques sans faire attention à leur officier supérieur. Tharbonel se sentit honteux d'avoir cédé à la tentation de rabattre le caquet de cette Nordique arrogante. Terrentius les obligea ainsi à cohabiter dans les mêmes quartiers pour faire abstraction de leurs différends. Cela ne dérangea pas Tharbonel, du moment qu'elle ne lui parlerait pas, il se moquerait d'avoir à cotoyer une Nordique bornée... Un des légionnaires pria Tharbonel de le suivre, il le suivit donc dans ce qui devait être ses quartiers ainsi que ceux de la Nordique. Un soldat lui proposa de la viande en parlant du Pacte vert. Tharbonel sourit alors tristement.  Ces stéréotypes sont tout à mon honneur mais ils me collent à la peau, maugréa-t-il intérieurement. Son père n'avait jamais vraiment respecté le Pacte vert, ils avaient tous deux un point commun, on les avait élévés en Cyrodiil et les traditions bosmers leur échappaient plus ou moins. Tharbonel répondit alors :

Merci, soldat, mais j'ai été élévé en Cyrodiil. Je n'ai jamais vraiment respecté le Pacte vert, sinon je ne circulerais pas dans un bâtiment en bois sans crier à l'hérésie...

Le soldat s'en fut et Tharbonel remarqua que la Nordique était en train de prier certains dieux du panthéon nordique dont Shor, Kyne et reprit très bas une autre prière.

Encore une Nordique qui vénère Talos, pensa alors Tharbonel, ces Thalmors ont vraiment voulu diviser tout l'Empire avec l'interdiction de ce culte. Ils se foutent de la  religion, pourquoi ces tarés d'Altmers en auraient du jour au lendemain quelque chose à foutre de ces conneries mystiques ?

Il attendit qu'elle eût fini pour déclarer enfin :

Au risque de me faire virer de la Légion, je vous le dis franchement : je n'ai absolument rien contre Talos. Il a accompli de grandes choses de son vivant, et il mérite d'être vénéré. Je ne suis pas très croyant mais je n'ai rien contre le culte des Neuf... Grâce à cette interdiction, le Thalmor a réussi à faire passer l'ensemble des autres Mers pour des dégénérés fanatiques anti-humains... Mon père me parlait souvent de la troisième ère. Cette époque bien que troublée était relativement harmonieuse pour l'ensemble des races. Comment en est-on arrivé là ? Si je pouvais, je repartirais en guerre contre le Domaine Aldmeri pour rétablir la paix dans Tamriel... Vous pouvez continuer à me détester ainsi que mes frères de race mais dites-vous bien que vous n'êtes pas la seule à être désabusée par l'Empire et ses "nouveaux alliés". C'est d'ailleurs pour ma haine contre ces gens-là qu'on m'a affecté ici, pour me la fermer...

Modifié par Kilfronia, 21 avril 2012 - 00:51.





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