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[Rp] Fortdhiver


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73 réponses à ce sujet

#1 Will.

Will.

Posté 14 avril 2012 - 15:38

  Prologue



Certaines choses sont immortelles. L'amour, la vie, sont de celles-ci, mais ne sont rien comparé au vide rapidement comblé qu'on laisse lors de la mort. Le Vide est réllement immortel. Nous sommes aisément remplaçables par l'écheveau du destin. Ce sentiment en comparaison fugace qu'on a face à l'éternité nous noue le ventre; sentiment qu'on s'empresse d'oublier, continuer à se l'évoquer nous rapprocherait de la sphère d'influence du Prince Fou Shéogorath. En voilà une, de chose d'immortelle, lui et ses pairs... le désir de puissance et de contrôle sur tout concept.
Malgré tout, Alwine n'en avait cure. Il y avait autre chose de plus important que les Daedra dans sa vie. Le froid. Qui l'accompagnait partout depuis sa naissance. Si beaucoup faisaient tout pour fuir la soumission, la solitude, ou la pauvreté, ici, à Fortdhiver, la tradition voulait que ce soit le froid. La richesse d'une personne dans cette ville du nord de Bordeciel se mesurait à sa capacité à se protéger du vent et de la neige dans la vie de tous les jours, et les nuits également. Et Alwine était pauvre.


Sa pauvre robe, tenant plus du chiffon, pendait sur sa carcasse sous-alimentée de belle de nuit nordique de seize ans. Elle se traitait d'imbécile tous les jours, depuis qu'elle avait quitté Gulo l'Orque, son souteneur. Il savait se montrer accommodant la nuit venu, et si franchement, partager son lit était éprouvant, il avait été tendre parfois. Mais sur un coup de tête, enflammée par un discours de la prêtresse de Dibella sur la maîtrise de son destin, qui l'avait ausculté un soir, elle avait décidé de se mettre à son compte. Récupérant un petit pécule caché depuis qu'elle se prostituait, elle avait pu se payer une chambre pour plusieurs semaines au Braillard silencieux. Mais là où Gulo faisait montre de discernement quant au choix des clients de ses filles, elle devait aller avec n'importe qui. Elle ne pouvait pas chipoter.

Comme le dernier poivrot en date, pouilleux de naissance comme un renard en phase terminale de la rage, qui lui avait laissé un cadeau une de ses amulettes qu'il disait magiques. C'était une jolie babiole, mais Alwine ne croyait pas à sa nature mystique. Elle était bien allé voir S'Radjiir, qui avait des connaissances étranges pour un simple scribe, mais il était dans un mauvais jour. Le skouma ne lui faisait pas vraiment de bien.


D'ailleurs, Alwine aurait bien voulu avoir de ce skouma, il lui aurait permis de résister à ce froid mordant. Enfin, il l'était plus que d'habitude. Mais pas le temps d'attendre de geler sur place, il fallait se déplacer dans les rues enneigées. Bien qu'il fasse nuit, elle avait un avantage, connaître la ville à cette heure-ci comme sa poche, et ses habitudes de bête assoupie. Tout de suite, Dagur se mettait en tête de virer les soûlards de son auberge. Elle trouverait bien de quoi travailler là-bas...


Elle s'arrêta net dans une allée enténébrée. Quelle étourdie, pourquoi ne regardait-elle pas devant elle ? Un silhouette, encore plus sombre que le noir ambiant, se tenait au milieu de la ruelle à deux mètres d'elle. Elle sentait le regard inconnu parcourant son corps. Avec un frisson, Alwine se demandait si ce n'était pas un membre du gang des Pique-Assiettes, qui patrouillait des fois pour débusquer de l'elfe. Se sentant légèrement plus rassurée – çà ne pouvait qu'être un Pique-Assiette – elle demanda si un gentilhomme se trouvait ici pour la ramener à sa chambre, étant perdue. Une technique efficace, grâce à sa voix juvénile trahissant une fausse inquiétude. Beaucoup d'hommes aimaient les très jeunes filles. Il allait tombé dans le panneau, c'était sûr. Quand Alwine vit un sourire se reflétait à la lumière de Masser et flotter à l'endroit où devait être la bouche de la silhouette, elle se sentit victorieuse et s'approcha de son compagnon. Victorieuse de gagner encore cette manche contre le froid.


Elle sentit plus qu'elle ne vit un scintillement, pour subir dans l'instant d'après un froid beaucoup plus pénétrant qu'elle n'avait connu jusque là. Baissant les yeux, elle vit sa robe s'assombrir sur le devant. Elle se retrouva couchée à terre, comptant les flocons de neige dans le ciel, qui arrivait à se détacher bien blancs dans le ciel noir. Le sourire revint, plus éclatant que jamais en se penchant vers elle. Alwine se sentit réchauffée, aimée, pour la première fois. Elle se laissa couler dans cette chaleur bienvenue...


Une Nordique morte dans la nuit. Un corps sombre sur un tapis blanc. Les étoiles frémirent à cette idée, Masser et Secunda se couvrant pudiquement de nuages. Que cela débute, se dit le sourire, toujours aussi brillant dans la pénombre de plus en plus épaisse. L'Oblivion allait se déchaîner sur cette partie de Nirn. Noir sur blanc, blanc sur noir... c'est le secret d'une vie bien remplie.










Acte 1 – Un enfer monochrome



Le légat Filio Terrentus se lissait les moustaches. Il observait la pile de rapport plus qu'il ne la lisait. A sa décharge, il la connaissait presque par coeur. Agressions. Meurtres. Corruption. Vols. Transport de marchandises illicites. Le quotidien de Fortdhiver.

Depuis le Grand Ravage en 4E122, la ville se mourrait à petit feu. Ou plutôt à petit froid, avec cette satanée glace perpétuelle. Le jarl et les survivants des clans avaient refusé l'aide de l'Empire. Mais le Mede n'aurait pas pu faire grand-chose en terme logistique, la mer étant gelée 7 mois par an, et la route du sud dégagée quand il faisait soleil pendant plus d'une semaine...
Les habitants accusaient les mages de l'Académie de la catastrophe, qui en retour accusaient le Mont Ecarlate. Une bonne partie des Nordiques, plus disposés à soupçonner Morrowind de tout méfait, accusèrent alors les Dunmers du coin, parce qu'il étaient elfes, donc magiciens. Situation complètement folle, selon l'avis de Terrentus. L'animal blessé se mord au flanc, parce qu'il ne sait pas pourquoi il a mal.
Les mages n'avaient pas arrangé leur image à l 'époque; l'archimage, un imbécile selon ses propres subordonnés, avait refusé toute aide à la population, sous prétexte d'étude sismomagique du phénomène, qui accaparaient tout le monde. Il s'était enfermé dans sa forteresse avec ses potes de peur de se faire lyncher par les survivants, avait tendance à croire l'Impérial en jetant un coup d'oeil à sa fenêtre, où la forme immense de l'Académie se découpait nettement.

Le Jarl d'autrefois, qui tolérait d'un mauvais oeil la présence d'autant de sorciers, s'était radicalisé après le Ravage. Opinion, teintée de xénophobie avec le temps, qui s'était répandue parmi ses descendants, dont le Jarl actuel, Korir. Sa garde, commandé par Alrik du clan des Fière-Neiges partageait cette opinion, et mettait dans le même sac les Elfes, surtout les Noirs bien entendu. L'autre clan, les Loup-Noiraud, avait une politique bien différente. Lors du Ravage, deux soeurs, mariés à deux clans différents, s'était retrouvé chez la sage-femme en même temps... pour accoucher de jumeaux garçons pour l'une et d'une fille pour l'autre. Les clans avaient succombé, leurs maisons construites sur le front de mer s'étant écroulé avec leur occupants et la majeure partie de la ville. Les deux soeurs avaient donc fusionnés leurs deux noms pour donner naissance à un tout nouveau clan. Le tollé parmi les Fière-Neige fut immense, mais le Jarl de l'époque avait besoin de toutes les ressources disponibles pour faire survivre Fortdhiver. Y compris politiques. Depuis, les Loup-Noiraud observaient, attentifs et attentistes, engrangeant des richesses grâce à leur commerce, pensant à leur instinct de conservation avant toute action.

Mais Fortdhiver était devenu autre chose avec les presque 80 ans. La population était passée de 20000 habitants à 12000 après le Ravage, d'un coup. Tout le monde y avait perdu des proches, des amis. Beaucoup y avait perdu leurs maisons ancestrales, leurs commerces, leurs fabriques. 1500 personnes moururent dans les semaines qui suivirent, de faim, de maladies, de froid surtout. Désormais, une partie non négligeable des habitants s'entassaient dans des taudis, quand ils pouvaient se payer une chambre. Il y avait là un mélange détonnant de métiers plus ou moins honnêtes, rapines, prostitutions, meurtres étaient monnaie courante. Les gangs gouvernaient des rues entières, et s'affrontaient pour grappiller le territoire des autres. Dans ce Fortdhiver-ci, une vie avait souvent moins de valeur qu'une nuit à l'abri du froid ou même qu'un bol de soupe chaude. La garde ne descendait qu'en force dans certaines parties de la ville, et avaient ordre de tuer toute personne passant à moins de deux mètres d'elle.

Terrentus se prit la tête entre les mains. Il avait essayer d'aider, mais Korir refusait toute ingérence de la Légion, selon lui il avait « tout contrôle sur la populace »Et ce n'était pas avec vingt soldats, tous des bleus ou des vieillards, qu'il allait passer outre le Jarl et instaurer une dictature martiale pour éradiquer le mal de Fortdhiver. . Le vieux prêtre d'Arkay, Raldor, était le seul allié réel qu'il comptait dans toute la ville sauf que le vieux père s'approchait du siècle d'existence. Les renforts n'étaient plus attendus, l'Empire préférant garnir ses frontières pour s'opposer au Domaine Aldmeri en cas de conflit. Il semblait seul.


Modifié par Will., 14 avril 2012 - 15:46.


#2 Styx

Styx

Posté 15 avril 2012 - 16:24

Le soir tombait sur Fortdhiver lorsque la petite silhouette d'une jeune Bretonne se profila à proximité des premiers bâtiments de la ville. Les maisons étaient ici encore plutôt bien conservées, ce qui fut autrefois la périphérie véreuse d'une capitale constituant maintenant l'une des zones les plus "agréables" où vivre dans cette ville moribonde. Un peu plus loin on pouvait apercevoir les ruines de ce qui fut les murs de la cité proprement dite, et déjà les signes de sa décadence se faisaient sentir, les Jarls ayant très certainement eu d'autres soucis que leur entretien. Plus loin, devant le ciel déjà parsemé des premières étoiles, se détachaient quelques bâtiments plus hauts que la moyenne, et notamment le Collège de Fortdhiver, imposant colosse sombre et fascinant.

Les yeux de la jeune femme s'arrêtèrent sur cette masse, difficilement visible à cette distance, la neige compliquant le tout. Deux mois. Cela faisait maintenant presque deux mois qu'elle avait traversé Skyrim du Sud vers le Nord, profitant de caravanes et de transports, voyageant à pied le cas échéant.

Elise soupira en remontant légèrement sa capuche sur sa tête. Elle avait certes profité du voyage pour visiter certains lieux, et rallongé son périple, mais il y avait une sorte de profond soulagement à se savoir enfin arrivée à destination. Et pourtant, quelque chose teintait son enthousiasme. Il s'agissait de son but, d'une opportunité de pouvoir enfin étudier la magie d'une façon différente, mais la ville qui s'étalait devant elle, telle une gangue de boue autour d'une gemme, semblait gâcher le spectacle. Ce que l'on disait de Fortdhiver semblait bel et bien fondé.

Tentant de chasser de son esprit ces pensées peu ravissantes, Elise réajusta son sac à dos, changea sa sacoche de côté, et se remit à marcher, espérant que le mouvement serait suffisant pour la protéger du froid un peu plus longtemps. Elle avait autant hâte d'intégrer le Collège que de pouvoir profiter d'un bon feu.

Si les maisons de la périphérie n'étaient pas trop rapprochées les unes des autres, une fois le mur d'enceinte passé les ombres s'étendaient largement sur le sol et dans les fines ruelles formées par les bâtiments. Il fallait reconnaitre que le ciel de Skyrim était magnifique, mais les nuits devaient être aussi froides qu'inquiétantes aussi loin au Nord, et la jeune mage n'osait pas imaginer ce à quoi devaient ressembler les nuits de Solstheim. Mais il était également vrai que Fortdhiver avait beaucoup souffert depuis que la mer l'avait littéralement déchirée, et la sensation de voir cette ville mourir était loin d'être plaisant. Cela se voyait dans les pierres, dans les débris, les rues et les détritus, mais aussi – et surtout – les gens.

Elise croisa quelques personnes sur son chemin, des Nordiques principalement, qui la regardèrent pour la plupart passer d'un œil mauvais. S'emmitouflant un peu plus dans sa cape de voyage, elle jeta un regard à ses propres vêtements. Il fallait dire qu'avec sa petite taille et son attirail, elle n'avait rien d'une Nordique. Cela devait sauter aux yeux qu'elle était mage. Ou du moins une "illuminée" comme certains l'avaient déjà appelé.

Les Nordiques avaient tendance à se méfier de la magie, cela elle le savait, mais elle comprenait également que les gens de Fortdhiver puissent être encore plus soupçonneux et vigilants. Sans compter que, sans être une elfe, elle avait déjà eu affaire à quelques remarques purement racistes. Cela la rendait à la fois triste, furieuse, et perplexe. Il était dommage de voir des personnes aussi fermées d'esprit. Mais bientôt, oui, sans doute même dès ce soir, elle serait entourée de personnes la comprenant. Et cette pensée était suffisante pour faire naître un petit sourire au coin de ses lèvres.

Elle aperçut, à sa gauche, alors qu'elle marchait dans la rue principale, un bâtiment de bois plus haut que les autres, dont les boiseries étaient sculptées et décorées avec soin, bien qu'ayant souffert du passage du temps. Sans doute la maison du Jarl. Elle regarda autour d'elle et, ne sachant pas vraiment par où aller pour se diriger vers l'entrée du Collège, se décida à approcher l'un des gardes de faction devant les portes du bâtiment.

"Excusez-moi?" Fit-elle doucement, légèrement intimidée. Ces casques avaient quelque chose d'inhumain, selon elle, et la carrure du fier Nordique, bien qu'assez attrayante, restait impressionnante. "Pourriez-vous m'indiquez le chemin vers le Collège de Fortdhiver? Ou tout du moins une auberge où me tenir chaud?"

Modifié par Styx, 15 avril 2012 - 16:34.


#3 Will.

Will.

Posté 15 avril 2012 - 16:49

Le garde la détailla de pied en cap, et eut un sourire égrillard en disant :

- Ben ma jolie, pourquoi t'veux aller chez les sorciers ? Cela ne t'dirait pas de rester un poil 'vec nous ? On t'ferait goûter les spécialités locales...

Les autres, entendant leur collègue, éclatèrent de rire. Elise se sentit rougir.

- Pas sûr qu'elle survivrait à t'forme de magie, renchérit une carcasse énorme secoué par son hilarité.
- Bah, elle est à moitié elfe, r'garde sa trogne; et çà couche 'vec n'importe quoi, les longues oreilles.
- Justement, fit un grand maigre, t'as toutes tes chances avec elle !
- Pour qu'elle m'refile sa dernière chaude-pisse ? maugréa le premier garde. Puis il se tourna de nouveau vers Elise, la mine désormais renfrogné.
- Pas question que t'viennes polluer nos lits, la blondasse elfe. Tu suis les flambeaux (il désigna une rue en zig-zag entre des maisons qui semblaient tenir plus debout grâce à la neige qu'au bois). Et t'arrêtes pas en ch'min, y en a pas beaucoup qu'ont notre é-du-ca-tion.

Modifié par Will., 15 avril 2012 - 16:53.


#4 Styx

Styx

Posté 15 avril 2012 - 17:40

Elise sentit ses joues, déjà rougies par le froid, s'empourprer encore plus à ces mots, fronçant les sourcils. Elle ne s'attendait certes pas à une réponse chaleureuse et accueillante, mais ces rustres étaient ouvertement grossiers. Elle serra un peu plus sa cape autour de son corps, engonçant le bas de son visage dans la doublure de fourrure.

"Magnifique accueil, vraiment ce dont cette ville à besoin. Vos mères doivent être fières de vous." Marmonna-t-elle avant de se diriger dans la direction indiquée, prenant soin de ne pas regarder en arrière. Elle avait maintenant une meilleure idée de ce qui était venu doucher son enthousiasme à son arrivée.

#5 Will.

Will.

Posté 15 avril 2012 - 18:03

Jilina était frigorifiée. La Rougegarde se demandait toujours pourquoi c'était elle qui devait s'occuper de l'entrée du pont la nuit tombée. Comme s'il n'y avait pas d'autres personnes à l'Académie plus aptes à lutter contre le froid nocturne. Ses supérieurs étaient tellement intelligent qu'ils en avaient déduit qu'une native du désert de l'Alik'r pouvait tout aussi bien être de permanence la nuit qu'un Nordique.
Sauf qu'elle avait vécu à Refuge, pas dans le Désert Profond ! Tant de pédanterie venant des mages la laissait parfois pantoise. Une erreur, avait dit sa mère quand elle avait appris qu'elle partait en Bordeciel. Bien que celle-ci aurait bien voulu voir sa fille se marier au vieil homme d'Hégathe.
Quand à Fortdhiver, Jilina s'en fichait, ou plutôt faisait tout pour ne pas y penser. Elle ne sortait pas de l'Académie, préférant oublier la ville aux remugles vénéneux derrière les hauts murs des mages... mais Cyrodiil et son Synode la tentait de plus en plus.

Elle vit au loin une petite forme se diriger d'elle vivement, en trébuchant. Elle tournait la tête de tous les côtés, fouillant du regard les recoins sombres.
Jilina leva les yeux vers le ciel noir. Voilà une nouvelle victime, se dit-elle. Mais la procédure avant tout. Ramenant ses yeux vers la jeune femme qui s'avançait (une Brétonne certainement, vu sa taille), Jilina se prépara mentalement à lancer une boule de feu. Elle voulut crier, mais ne put que bredouiller de froid :

- R... restez... là où vous... vous êtes. Dé... Déclinez votre nom et... et vos affaires si elles concernent l'Académie.

#6 Styx

Styx

Posté 15 avril 2012 - 18:47

Alors qu'Elise progressait, se frayant parfois un chemin dans des tas de neige que personne ne prenait plus la peine de dégager du passage, elle ne put s'empêcher de regarder autour d'elle, observant les rues, les échoppes, les quelques rares passants. Fortdhiver avait dû être une ville grandiose par le passé, du moins dans le style nordique, et bien que les rues semblaient chaotiques, étroites, elles avaient sans doute dû être pleines de vie.

Mais maintenant, il n'y avait guère plus que la neige et les détritus, des bouts de bois et des pierres, vestiges de maisons laissées à l'abandon.  La puanteur par endroit était saisissante, et bien que toutes les rues ne soient pas aussi lamentables et désolées, il y avait de quoi comprendre les personnes fuyant la ville.

Elle finit par arriver en vue de l'imposant pont reliant le Collège à la ville, l'incroyable édifice se tenant fièrement sur un pic rocheux, semblant presque défier la mer, le vide et le ciel nocturne. Elle prit un moment pour admirer la vue, et c'est à ce moment qu'une voix de femme résonna dans la froidure de l'air ambiant.

- R... restez... là où vous... vous êtes. Dé... Déclinez votre nom et... et vos affaires si elles concernent l'Académie.

Elise tourna son regard vers la Rougegarde qui avait émergé de l'ombre, légèrement surprise, mais répondit rapidement, d'une voix claire, faisant quelques pas vers le portail.

"Je me nomme Elise Brelle, de Menevia! Je viens de Cyrodiil pour joindre le Collège, car j'en ai entendu beaucoup de bien. Et je dois dire qu'un bon feu serait également la bienvenue"

#7 Will.

Will.

Posté 15 avril 2012 - 19:31

Jilina, couvant toujours de son regard Elise, chercha à tâtons la chaîne de cloche cachée dans un renfoncement de mur, et la fit tinté deux fois. Code qui signifiait qu'on avait besoin d'un collègue pour escorter la nouvelle venue jusque dans l'enceinte. Elle garda la chaînette à la main; si jamais le Brétonne faisait un mouvement suspect, un autre coup de cloche suffirait à la carboniser sur place : bien qu'un mage, qu'elle que soit sa spécialisation était toujours à l'entrée du pont, c'était pour cacher le fait qu'un autre, adepte en Destruction, soit en haut d'une des tours. Et le soir, c'étaient toujours deux Destructeurs qui étaient de garde.

Le temps passa, interminable. Puis un vieux sorcier chenu arriva enfin, serein comme un pape. Malgré ses fines robes, il ne tremblait pas. Grâce à sa magie.

- Eh bien, Jilina, qu'avons-nous ce soir ? dit-il en souriant tour à tour aux deux femmes.
- Maître Tolfdir, voici Elise Brelle, venant de Cyrodiil. Elle souhaiterait intégrer notre institution.
- Ah, très bien ! Bonsoir, mademoiselle. Nous sommes honorés qu'une si jeune personne ait pu venir d'aussi loin pour l'Académie. Si vous voulez bien me suivre...
Jilina les suivit des yeux, secouant la tête. Me parler de feu alors que je dois rester encore quatre heures. Elle verra si un feu brûle là-bas !

- Attention sur le pont, mon enfant, prévint Tolfdir en s'engageant sur le pont, qui tombé en ruine. Le vent est traître, et le passage pas bien entretenu, j'en ai peur... nous pourrions penser qu'avec tous les mages ici, il serait aisé de réparer; mais il faut dire que ce pont est notre deuxième ligne de défense physique. Et puis, cela entraîne les jeunes esprits à ne pas s'éparpiller partout, à rester concentrer sur l'instant présent.

Le fils de Kynareth, enfin libre de toute entrave, hurlait aux oreilles d'Elise et de Tolfdir. Il était très facile de perdre l'équilibre. Un peu moins de survivre à une chute vertigineuse dans la Mer aux Fantômes. Et l'Académie semblait un monstre noir, guettant le moindre faux pas sans lui-même bouger.

Arrivé à destination, le silence arriva d'un coup. Tolfdir murmura une formule tout en époussetant sa tenue des quelques flocons tombés dessus. Les grilles s'ouvrirent en même temps.
- Simple sortilège d'ouverture de serrure, fit-il en se tournant vers Elise. En revanche, je suis trop fatigué pour nous éclairer. Peut-être que vous pourriez y remédier ? ajouta-t-il avec malice.

Modifié par Will., 15 avril 2012 - 19:59.


#8 Styx

Styx

Posté 15 avril 2012 - 20:14

Elise sourit à Jilina alors qu'elle passa à côté d'elle, suivant le vénérable Tolfdir. Elle sentit son coeur battre alors qu'elle avançait sur le pont, non de peur de tomber, mais à cause de l'excitation qu'elle ressentait. Le Collège était encore plus impressionnant qu'elle ne l'aurait pensé, et tout l'endroit semblait résonner en elle, promettant savoirs et recherches, peut-être enfin ce qu'elle attendait des études magiques.

Une fois arrivés face aux larges grilles de métal restreignant l'accès, Tolfdir ouvrit la porte d'une formule magique, avant de subtilement lui demander d'éclairer son chemin. L'un des premiers tests, sans aucun doute, et Elise se sentit sourire face à une demande si simple mais parfois délicate.

"Bien sûr, avec plaisir." Fit-elle en hochant la tête. Elle se concentra un moment, avant de marmonner un sort, gardant la paume de sa main droite tournée vers le ciel. La seconde suivante, une boule de lumière vive, légèrement dorée, vint flotter au-dessus de sa tête. Elle sourit à Tolfdir d'un air un peu embarrassé.

"J'utilise principalement des sortilèges de lanterne. Lorsqu'il s'agit de voir sur des longues distances, j'utilise l'illusion, mais.... Vous ne verriez rien... J'espère que c'est suffisant."

#9 Will.

Will.

Posté 15 avril 2012 - 20:38

- La simplicité est souvent gage de qualité, mon enfant. Quand il s'agit de parcourir une grande distance, on ne se met pas à galoper comme des dératés, ou à vouloir apprivoiser un braillard des falaises, çà, non.

Tolfdir fit un petit signe de la main pour l'inciter à continuer avec lui. La cour était gigantesque, et l'on pouvait sentir que l'air était sensiblement plus chaud à l'intérieur. Le vent était même absent de l'endroit. Le mage écarta les bras, comme s'il voulait embrasser la forteresse.

- Voici l'Académie, ou Collège, de Magie de Fortdhiver. Cette institution existe depuis des siècles. Et ce bâtiment a connu bien nombre d'heures sombres et d'âges d'or. Ici, vous trouverez connaissance, sécurité et travail.
Le vieil homme se tourna brusquement vers elle, trahissant du même coup une bien meilleure condition physique qu'il ne la laissait montrer auparavant.
- Nous avons toujours vécu en symbiose avec la ville, ma chère. Et pourtant, celle-ci agonise. Nous passons beaucoup trop de temps à penser à notre sécurité avant même d'apprendre. Ne parlons pas des expériences. Bien des jeunes gens, comme vous, se sont laissés corrompre par leur pouvoir, ou par les turpitudes de cette ville. Beaucoup de mages pensent qu'elle est devenue un parasite, une bête malade, qu'on devrait abattre. Qu'en pensez-vous ?

#10 Kilfronia

Kilfronia

Posté 15 avril 2012 - 22:46

- Bonne continuation, chef. Espérons que ce tas de ruines ne vous découragera pas, lança le légionnaire Talnius à l'adresse de Tharbonel.
- Merci à vous, soldat. Ce fut un honneur de vous commander. Allez-y, ne loupez pas votre journée de permission pour rester avec un vieux Mer tel que moi.

D'un oeil mélancolique, Tharbonel regarda ses trois anciens soldats partir à la recherche d'une taverne.

Braves types, pensa Tharbonel, ça me fait mal au coeur de plus les avoir sous mon commandement.

Tharbonel regretta Solitude. Il n'avait jamais aimé Bordeciel mais la capitale lui manqua à l'instant même où il découvrit Fordhiver. La ville (si on pouvait appeler ça une ville) n'était qu'un amas de vagabonds, de criminels et des pauvres. Le Ravage avait transformé cette grande cité en un bourbier.

On a voulu se débarasser de moi dans cette parodie de ville, un vieux soldat comme moi est encombrant, se dit le Bosmer. Les ingrats ! J'ai donné ma vie pour la Légion ! Trente et un ans de bons et loyaux services et me voilà réduit à ça !

La hiérarchie impériale avait muté le questeur Tharbonel à Fordhiver. Il se demanda si cette mutation était dûe à sa vieillesse, ou à cause de sa haine envers le Thalmor qu'il ne cachait pas. Peut-être avaient-ils vraiment besoin d'un bon instructeur, un vétéran chevronné ? Le Légat Rikke lui avait assuré que c'était un honneur de devenir instructeur, qu'il marquerait ainsi des centaines de soldats. Il pouvait prendre sa retraite quand il voulait mais il n'avait plus que la Légion dans sa vie. Son père était mort il y a cinq ans à Anvil. De vieillesse. Même si Tharbonel avait du mal avec la vie tranquille que Kilfronia menait, il avait toujours aimé son père à sa façon. La troupe qu'il commandait allait aussi lui manquer, trois de ses hommes avaient insisté pour lui servir d'escorte jusqu'à Fordhiver car ils devraient rejoindre une unité dans la châtellerie. Beaucoup de soldats le respectaient, ils connaissaient les faits d'armes qu'il avait accompli pendant la guerre contre le Thalmor. Il avait été un bon soldat et un redoutable guerrier mais les 170 années passées sur Nirn le rattrapaient, il avait de plus en de mal à combattre mais il savait toujours se défendre si on lui cherchait des noises. Tharbonel se demanda alors où trouver la caserne impériale ? Il remarqua l'Académie au loin.

Sont forts ces mages quand même, marmonna-t-il. Ca doit être le seul bâtiment potable de cette ville...

Tharbonel aperçut un garde de la ville. Il se demanda s'il lui répondrait bien, les Nordiques avaient toujours du mal avec les elfes... Pensant que son armure impériale amènerait le garde à être plus affable, il s'adressa à lui :

Bonsoir. J'aimerais trouver la caserne impériale, sauriez-vous où est-elle ?

Modifié par Kilfronia, 18 avril 2012 - 13:30.


#11 nood

nood

Posté 15 avril 2012 - 23:22

Quelques heures plus tôt, dans la matinée.

C'était l'heure froide qui précède l'aube. Froide est un bien faible mot pour parler du gel mordant que transportait l'air ce jour-là. Drem frissonna une énième fois, resserra son écharpe en toile et jeta un rapide coup d'œil vers sa partenaire de route. Elle avait fini par s'endormir, enroulée dans une couverture sale et à l'abri du vent dans l'anfractuosité de la paroi rocheuse où ils avaient établi leur petit campement. L'elfe, lui, n'avait pas fermé l'œil, pas plus qu'il n'avait bougé un pouce depuis le crépuscule précédent. Et cela faisait sept jours que cela durait : le petit rocher sur lequel le vieux Drem avait posé son séant décharné en était presque tiède. Le petit brasier situé à sa gauche était mort depuis le début de la longue nuit, mais Drem s'en remettait plus à ses discrets sortilèges de résistance au froid pour encaisser les attaques de la bise glaciale.

Une meute de loups lança un chœur de hurlement plaintif, à l'ouest. A l'est, le ciel dégagé rosissait à vue d'œil. Il y eu un subtil changement dans le fond de l'air, annonciateur que ce que le Dunmer attendait depuis une semaine était en train de se produire. Une fois passé deux jours de jeûne et de sevrage de tabac, l'esprit du vieux Drem devenait plus à même de ressentir ce genre de sentiment diffus. A quelques centaines de mètres, devant lui, au nord, le sanctuaire d'Azura et son imposante statue étaient de plus en plus délicatement éclairés alors que l'heure magique de l'aube approchait. Puis ce fut la vision.

Drem frissonna à nouveau, mais ce fut de plaisir, quand son esprit se connecta furtivement à l'Oblivion et qu'il en perçut cette fugace sensation d'éternité qui émane des plans daedriques. Il ferma les yeux quelques secondes. La douce voix de la Dame de l'Aube et du Crépuscule, cette voix qu'il entendait souvent en rêve lui lança quelques phrases avec le ton délicieux et apaisant qu'elle utilisait sans cesse. Un nom. Une ville. Un îlot rocheux suspendu dans les airs et entouré par une étendue d'eau gelée. Un but. Drem rouvrit les yeux, qu'il pointa vers la statue de sa déesse.

- Ce sera fait, finit-il par dire en hochant doucement la tête. Ce sera fait.

Il se releva péniblement, fit jouer ses poignets ankylosés, grimaça quand il étira sa jambe droite, se saisit de sa canne et boitilla doucement vers la jeune Emelia encore endormie. Il s'assit silencieusement à côté d'elle, raviva la flamme du brasier d'un claquement de doigt et fit fondre de la neige fraiche dans une casserole métallique, à laquelle il ajouta vite quelques feuilles de thé. Puis il se prépara lentement une pipe qu'il fuma, avec la délectation du fumeur privé de tabac depuis plusieurs jours, tout en réfléchissant à la nouvelle mission qu'Azura lui avait confié. La demoiselle sans nez finit par s'éveiller, transie de froid. Il lui tendit rapidement un thé bien chaud et lui adressa la parole pour la première fois depuis l'avant-veille :

- Bonne nouvelle, jeune fille. Ce soir, on prendra un bain chaud et on va manger un repas tout aussi chaud en étant assis à une vraie table. Mais avant ça, on a un dernier bout de chemin à faire. C'est que de la descente, ça devrait aller vite. Et j'ai un petit détour à te faire faire, aussi.

Voyant la jeune fille frissonner dans l'air glacial du matin, il posa tendrement la main sur son épaule et lui imprima un chaleureux sort de résistance au froid.

Modifié par nood, 16 avril 2012 - 09:16.


#12 Will.

Will.

Posté 15 avril 2012 - 23:50

La nuit, on rigole bien. Dilf avait raison, il y a rien de mieux. Surtout quand il s'agit de taper de l'elfe, comme tout à l'heure. Des saletés de grisâtres qui traînaient du côté de la chapelle d'Arkay. Ils avaient vite détalé quand Lennar avait fait volé l'un d'entre eux qui le retenait, parce qu'il allait continuer à éclater la tête du plus vieux, insolent comme tous ceux de sa race. Il avait même récolté un sourire de Gunva, la fille du potier. Lennar était content. C'était une action digne du Boeuf, avait dit Dilf après avoir payé la tournée d'hydromel. Qui d'ailleurs rigolait encore à cette heure de la scène.

Dilf disait qu'il devrait être obligatoire pour les gardes de les frapper, ces longues-oreilles. Peut-être qu'au bout d'un moment ils partiraient, ces satanés envahisseurs. Tous des espions du Thalmor, et l'Empire les laissait s'installer. La terre sacrée des hommes, donné aux ennemis des hommes ! C'en était trop ! Boeuf était sorti de son hébétude habituel pour déclarer que Talos était avec eux, c'était le capitaine qui le disait. Et quand il faudra se lever de nouveau pour tous les tuer, Talos les protégera de leur sorcellerie impie.

Lennar était d'accord, mais d'abord, il fallait brûler l'Académie et ses illuminés. Encore un, une fillette en plus, qui était arrivé ce soir ! Ils étaient nombreux, ils étaient dangereux. Fallait s'en occuper, avant qu'il n'y ait des tapettes en armure dorée qui débarquent. Car le Grand Ravage pouvait revenir, sous une autre forme. Fallait qu'il en parle à Dilf. Il en toucherait peut-être deux mots au capitaine Alrik. Grâce à Talos, le rejeton des Fier-Neige était un vrais Nordique, lui !

Boeuf, malgré sa masse énorme, ne tenait pas l'alcool. Maman ne serait pas content, pensa-t-il confusément. Et il ne pourrait pas aller dans son lit cette nuit s'il revenait comme çà. Mais pour l'instant, il s'en fichait. Il avait cassé la jambe d'un Dunmer, il était heureux. Et son ami Lennar avait fait preuve d'une force prodigieuse tout à l'heure ! Il se rappelait encore de la tête d'ahuri quand celui-ci avait remarqué Gunva le regardait. Que c'était drôle !

Il sursauta quand on lui parla d'en bas.

- Bonjour. J'aimerais trouver la caserne impériale, sauriez-vous où est-elle ?

Il baissa la tête, et découvrit un légionnaire. Le Rouge semblait un peu anxieux. Boeuf tourna la tête à droite et à gauche, pour se rappeler où il était.

- Euh, 'tendez voir... là, c'est le forgeron Leif... donc f'drait que v'tourniez à droite...

Il essaya de regarder son interlocuteur de ses yeux vagues....stupeur. Le Rouge était en fait un... un Elfe ! Ils commencent à attaquer, ils se déguisent pour passer inaperçus ! Même les Rouges ne méritent pas ce déshonneur !

- INVASION !! beugla Boeuf à ses copains, marchant un peu plus loin.

Et derechef il envoya son poing droit dans le visage du pauvre Tharbonel.

#13 Styx

Styx

Posté 16 avril 2012 - 00:10

Elise ressentit un frisson de plaisir en entrant dans la cour. C'était grandiose. Bien sûr les pierres étaient un peu ternies et abimées ici et là, mais grandiose collait parfaitement à l'architecture, qui reflétait bien l'esprit des mages. La statue non loin du mur "opposé", un mage enveloppé d'une large robe faisant face au vent, tendant les mains de façon glorieuse au-dessus d'un brasier de mana brillant vivement d'une lumière bleutée, accrocha directement son regard. La très relative chaleur de ces lieux semblant être une douce caresse après son périple à pied dans le froid et la neige de Skyrim.

Quel contraste! Quel poignante différence avec sa première impression dans la ville au-dessous d'eux.

Alors qu'elle était perdue dans ses réflexions, elle sursauta légèrement alors que Tolfdir se tournait brusquement vers elle.

Plaçant une mais sur son cœur avec un petit rire nerveux, elle se rendit compte à quel point cet homme semblait vif et affable à la fois, une lumière d'intelligence mais aussi de sagesse dans les yeux. Perplexe, elle attendit qu'il finisse de parler, retirant sa capuche et se passant une main dans les cheveux.

"Oh non, commença-t-elle d'un ton quelque peu hésitant et indigné, non, ce serait... C'est une exagération totale. Il est vrai que... Hum, et bien, les restes de cette ville font peine à voir, et elle n'est pas très plaisante. Je viens d'arriver, il est vrai, et ce n'est pas exactement un endroit qui me plairait, je pense. Cependant..."

Elle regarda Tolfdir dans les yeux, bombant légèrement le torse, et continua d'un ton calme mais assuré.

"Cette ville est là et il faut faire avec. Je dois même avouer n'avoir jamais bien compris pourquoi la ville ne s'était pas reconstruite, quitte à centrer son intérêt sur le Collège. La rancune et les accusations envers le Collège je suppose." Elle soupira légèrement. "Il n'y a aucune raison de vouloir la fin de cette ville. Je ne sais pas pas si elle se relèvera, mais je trouve surtout dommage que cette catastrophe soit arrivée."

Elle jeta un coup d'oeil à Tolfdir, curieuse. "Cela dit... Je suppose que vous partagez cette opinion, mais pourquoi me demandez-vous ça? Critiquer vos collègues de cette manière est peut-être un peu dur, ne trouvez-vous pas?"

Ensuite de quoi elle sentit ses joues rosirent et elle gloussa très légèrement. "Ah, excusez-moi ce n'est pas très... Poli de demander cela."

#14 Will.

Will.

Posté 16 avril 2012 - 00:42

Tolfdir sourit de nouveau. Une jeune femme intéressante, cette Brelle, se dit-il.

- L'épreuve n'était pas de prendre en pitié la ville. L'épreuve n'était pas de répondre noblement, mais d'une manière de mage du Collège.

Tolfdir montra du doigt la statue grandiose du mage.

- Regardez cette sculpture. On voit tout de suite la majesté du Savoir qui transparaît. Mais un homme dont le jugement est un peu douteux pourrait penser qu'il lâche un vent tellement magistral que ses robes s'envolent...

Le vieux mage se tourna vers Elise.

- Non, ne soyez pas choquée... c'est une manière comique, scientifique, de voir la chose. Je ne critique pas mes collègues, ni les moyens, bonnes ou mauvaises, pour arranger les choses. Car toute opinion est bonne à prendre. Même faisant preuve de cynisme. Mais penser avec moralité n'est pas digne d'un mage. Il n'en a cure. Il fait, ou il ne fait pas. Seul compte le savoir... Le Collège a survécu à beaucoup de choses, et à beaucoup de malveillance. Nous devons donc nous accommoder des gens de l'extérieur. C'est l'idée même du Collège, et de sa raison d'être, qu'il faut sauvegarder. Ils s'entre-tuent dehors, nous regardent avec un oeil mauvais. Si nous sortions les aider, ils voudraient plus, nous jalouseraient, au lieu de nous redouter et nous laisser en paix. Voici mon opinion.

La voix de Tolfdir s'adoucit.

- Rien ne vous empêche néanmoins de passer outre. Ce n'est qu'une opinion... mais sérieusement, pesez le pour et le contre quand vous êtes à l'extérieur. Nirn est l'Arène, n'oubliez pas. Une action a un reflet, et lui-même aura un reflet. Le Collège est une enclave, un refuge. Nous le prétendons, et nous espérons le garantir encore longtemps. Nous nous isolons sciemment; mais les autres aussi, mais inconsciemment. Suivez-moi maintenant, vous devez être exténuée par votre voyage. Je vous laisserai une petite heure histoire vous rafraîchir. Nous verrons demain vos souhaits d'affectation, et votre travail que vous devrez fournir en retour. Et bienvenue parmi nous.

Tolfdir la mena dans une tour. Propre, éclairée par un puit de magicka, bien que peu chauffée. Il lui montra sans mot dire une chambre sans porte au deuxième étage, avec plusieurs meubles, un petit laboratoire d'alchimie, et un lit aux draps épais. En partant, il fit :

- Surtout, n'hésitez pas à parler aux autres pensionnaires. Ils sont là pour répondre à vos questions, d'ordre magique ou pas, que comme vous, pour étudier. Certains sont déjà complètement fous, je le crains, mais ne sont pas dangereux.

Modifié par Will., 16 avril 2012 - 01:01.


#15 Kilfronia

Kilfronia

Posté 16 avril 2012 - 01:36

Le sourire qu'afficha Tharbonel s'effaça quand il reçut le poing dans le visage. Visiblement le garde était ivre. Il avait tenté d'abord de répondre à Tharbonel et quand il avait vu que c'était un elfe, il s'était proprement énervé. Et il avait appelé ses petits copains.

Quel pays de dégénérés ! J'aurais jamais du quitter Cyrodiil ! Quelle bande de tarés ces Nordiques ! pensa Tharbonel en sentant son nez saigner.

Le coup l'avait proprement sonné et il balbutia avec peine ces quelques mots :

'venez d'frapper un 'fficier de la Légion. Z'allez devoir rendre compte devant le Légat Terrentius en personne. Non mais qu'est ce que c'est cette ville où on frappe des soldats de la légion ? Oui, je suis un Bosmer et alors ! Ces salopards de Thalmor, je les déteste autant que vous, je les ai même combattus pendant la Grande Guerre pendant que vous tétiez encore le sein de votre mère ! Alors maintenant, vous allez m'indiquer où est cette foutue caserne avant de vomir votre hydromel dans le caniveau !

Furibond, Tharbonel se retint quand même de frapper le garde, ses collègues réagiraient plutôt mal et il ne faisait pas le poids face à de nombreux Nordiques enragés. Ca commençait bien cette histoire. L'ambiance serait fabuleuse, si les gardes tapent sur les légionnaires, comment recruter ?

#16 Arakis

Arakis

Posté 16 avril 2012 - 09:55

Emelia rêvait, elle rêvait d'arbres gigantesques, de racines tordues et couvertes de tellement de mousses qu'on leur aurait crus poilues. Toutes ces étranges plantes dansaient une curieuse gigue en scandant son nom, elle se voyait de dos en train de balancer parmi les végétaux divers petits animaux piaulant de tout leur souffle et s'égosillant de leurs petits poumons en vain. Chaque fois que la forêt en attrapait elle le dépeçait avec efficacité, rendant les racines encore plus velues. Comme si elle saisissait que ceci n'avait aucun sens elle secoua la tête et se força à ouvrir ses yeux qu'elle savait ouvert en rêve ce qui eu pour effet de la tirer difficilement en dehors du sommeil avec un grognement.

Elle se réveilla dans la position où elle s'était endormie, recroquevillé en position fœtale et emmitouflé autant que c'était possible dans une vieille couverture, l'écharpe remonté jusqu'au front, le manteau fermé jusqu'au dernier bouton et les mains glissées dans les manches. Elle se dégagea en gigotant lentement, manquant de gémir à chaque fois qu'elle sentait que le froid lui volait un degré de chaleur durement gardée. Baissant du bout du doigt son écharpe elle vit que le dunmer avait quitté son caillou et se tenait à coté d'un feu. Elle se leva doucement tout en gardant la couverture sur ses épaules et s'étira doucement de façon à passer un peu l'engourdissement nocturne et alla s'assoir prêt du feu. C’était chaud et agréable, et cerise sur le gâteau Drem lui tendit une tasse de thé vraisemblablement brûlant (elle sentait la chaleur de la tasse traverser ses gants, c’est dire).

Elle baissa son écharpe au niveau de la gorge (au vu du nombre de cicatrices que le vieux Drem avait il n’allait sûrement pas faire la fine bouche pour un nez en moins) et commença à boire son thé du bout des lèvres (il était en effet brûlant) quand Drem prit la parole. Bonne nouvelle ils retournaient enfin à la vie civilisée, elle n’avait rien contre le grand air mais la tendance du dunmer a resté planté sur des vieux cailloux pour se geler le croupton c’était un peu trop pour elle. Mais bon, il payait à la semaine d’emploi et non au résultat, donc à la limite, de l’argent facilement gagné, pourquoi pas … Elle se senti le besoin de répondre d’une petite plaisanterie

« Comment ça « on va prendre un bain chaud » ? Monsieur Drem, je crois que vous avez passé l’âge de courir les jeunettes, et quand bien même j’aimerais les hommes mûres vous êtes plus dans le stade fruit abandonné sous l’arbre que mûre, donc navré mais je resterais seul dans mon baquet d’eau chaude. » Histoire d’appuyer la plaisanterie elle lui fit un clin d’œil appuyé d’un sourire des plus exagérés.

Alors qu’elle finissait sa phrase elle le vit tendre la main vers elle, croyant à un retour de sa plaisanterie elle fit un petit mouvement de recul avant de voir l’onde bleue dans sa paume. Quand celle-ci la toucha elle se senti étonnamment bien, comme si elle n’avait plus froid. En fait non, elle sentait toujours le froid alentour, mais c’est comme si celui-ci avait perdu toute possibilité de lui nuire, pour un peu elle serait allé pécher pied nus le saumon dans la rivière en contrebas. Elle remercia Drem d’un signe approbateur de la tête et but son thé tout en grignotant quelques gâteaux secs tiré de son paquetage. Se relevant elle s’éloigna un peu et prit une poignée de neige qu’elle se passa sur la figure histoire de se débarbouiller de la nuit qu’elle venait de passer puis s’essuya le visage avec sa manche. La matinée s’annonçait bonne si elle évitait de mettre le pied dans une congère ou une flaque gelée cachée sous la neige.

Ils se mirent doucement en route, elle tenant doucement mais avec poigne le bras de Drem de façon à éviter qu’il dérape dans la pente, avec sa jambe une chute ne pardonnerait sûrement pas. Alors qu’ils coupaient à travers un pierrier à moitié gelé, quelque chose lui revint en tête.

« Au fait, vous avez parlé d’un détour que je devais faire, j’ai le droit d’en savoir plus ? »

#17 Sifraël

Sifraël

    Mk II


Posté 16 avril 2012 - 14:09

Athyn tremblait en entrant dans l'obscure et glaciale ville de Fortdhiver.

Il était parti de Refuge quelques mois auparavant, passant de village en village, s'arrêtant parfois à une ferme. Il était resté relativement au Sud, puis avait saisi sa chance lorsqu'à Blancherive un paysan qui habitait près de Vendheaume lui avait proposé de le prendre dans sa charrette. Ensuite, plus il avait voyagé vers le Nord, moins il avait rencontré d'habitations isolées. Il était tombé par chance quelques jours auparavant sur un elfe noir (qui s'appelait quelque chose comme Bendu), qui l'avait hébergé alors qu'il frôlait l'hypothermie. Athyn s'était vu donner du Greef, et des vêtements chauds pour supporter le froid, mais aussi quelques conseils.

Bendu, qui ne s'était pas rendu à Fortdhiver depuis longtemps, lui avait parlé de la terreur que répandaient les Piques-Assietes parmi les Dunmers, et lui avait conseillé, avant même de visiter la bibliothèque de l'Académie, de trouver un logement sûr. Et il lui avait conseillé "l'établissement" d'une amie, le "Braillard silencieux", qui serait ravie d'aider un autre Dunmer, et lui offrirait sans doute le gite et le couvert pour quelques sous, alors que la plupart des aubergistes Humains de la ville l'aurait refusé. Qui plus est, elle avait une petite réserve de Flin dans sa cave, ce qui était des plus dur à trouver en Bordeciel. Bendu n'avait d'ailleurs pu lui donner qu'un peu de Greef pour la route.

Bien entendu, Athyn n'avait pas écouté le second conseil : entrer à Fortdhiver de jour. Bien que le froid soit plus gênant la nuit, que les portes de la ville ne soient généralement pas fermées, et que les gardes cuvent leur vins, c'était lorsqu'il faisait noir que les Piques-Assiettes attaquaient.
Athyn était arrivé après que le soleil se soit couché, et s'était récité la Grâce de la Fierté telle que la lui avait apprise son père (La grâce de la fierté : Merci de la fierté que vous me donnez, seigneur Vivec. Je ne douterai pas de moi-même, ni des miens ou de mes dieux, et j'insisterai pour que mes droits soient respectés. Car c'est notre fierté qui nous distingue de ces crétins d'humains, des autres Efes dépravés, et des Bêtes qui nous obéissent). Il avait ensuite prit un peu de greef pour moins sentir le froid, et était entrée dans la ville, fier de suivre les enseignements de Vivec.

Après avoir jeté un coup d’œil sur un groupe de gardes et de soldats qui, il en était heureux, ne lui avaient pas prête attention, il avait fait son possible pour trouver son chemin.
"Suivre les flambeaux, prendre la troisième rue à gauche après la longère du Jarl, l'établissement était sur la petite place qui venait après."
Lorsqu'il entra dans la ruelle, il se mit à frissonner (et but donc un peu de Greef) et à serrer plus fort son bâton de marche. c'était dans ce genre d'endroit qu'il risquait de faire une mauvaise rencontre. Bien qu'il n'ait presque pas d'argent sur lui, et que son apparence soit des plus misérables, il semblait que les Nordiques tiennent les Dunmers pour responsables de tous les malheurs qui leur tombaient dessus. Athyn s’imaginait déjà poursuivi dans cette ville fantôme par ces barbares criant VENGEANCE ! Et ensuite décapité à l'aide d'une de ces haches de près de deux mètre qui étaient tellement affectionnées ici. Quel était la chanson où il avait entendu cela déjà ? Ah, oui, la Troisième porte.

Soudain, Athyn s’arrêta. Perdu dans ses pensées, il avait dû trop marcher, et dépasser la place où il trouverait le "Braillard silencieux". Il revint sur ses pas, mais se révéla très tôt incapable de savoir dans quelle direction aller lorsqu'il rencontra une bifurcation. Il regarda par terre, essayant de voir ses traces dans la neige, mais en vain. Sentant le froid le tenailler, il prit sa gourde et avala les dernières gouttes de Greef. Recommençant à observer la neige au sol, il se mit à réfléchir : Par ALMSIVI (Grâce leur soit rendu), je suis perdu. Soit je tente d'aller par un côté, au risque de me perdre encore plus, soit j'essaie de demander la direction du Braillard à quelqu'un. C'est le genre d'établissement qui doit être bien connu dans ce coin là.

Un bruit retint son attention. Furieux, Athyn se rendit compte qu'il s'était encore perdu dans ses pensées, et qu'une personne s'était approché de lui. il n'y avait aucune lumière, et les lunes étant en grande partie cachées par les nuages, il n'arrivait pas à bien distinguer l'individu. Par chance, celui-ci n'avait pas d'arme à la main, alors qu'Athyn avait son bâton. Peu de gens savaient à quel point un simple bâton de bois bien solide pouvait se révéler dangereux dans des mains expérimentées ; et même si l'époque où Athyn aurait pu se considérer comme expérimenté était loin derrière lui, cela le rassura un peu.
Mais il était encore fort anxieux et lorsque l'autre bougea la main et commença à parler, Athyn ne put s’empêcher de lui mettre un grand coup dans la figure.

Modifié par Sifraël, 16 avril 2012 - 15:15.


#18 nood

nood

Posté 16 avril 2012 - 14:32

- Comment ça "on va prendre un bain chaud" ? Monsieur Drem, je crois que vous avez passé l’âge de courir les jeunettes, et quand bien même j’aimerais les hommes mûres vous êtes plus dans le stade fruit abandonné sous l’arbre que mûre, donc navré mais je resterais seul dans mon baquet d’eau chaude.

Et de conclure par un clin d'œil appuyé.

- J'allais te demander de venir me gratter le dos, mais je pense que je vais m'abstenir, répondit l'elfe après une courte réflexion.

Drem se contenta de sourire. Cette petite avait du cran et de l'esprit, à défaut d'avoir un nez. Ils formaient une belle paire d'éclopés. Ceci le fit sourire alors qu'ils rassemblèrent leurs quelques affaires et levèrent le camp.  

- Au fait, vous avez parlé d’un détour que je devais faire, j’ai le droit d’en savoir plus ?

L'adolescente se cramponnait au bras de l'elfe dans la pente verglacée, mais on n'aurait su dire lequel soutenait l'autre.

- Laisse-moi te raconter une histoire, reprit Drem. C'est une histoire un peu triste. Il y a un peu plus de trois mois, un coursier rapportait un colis important de Vendeaume à Fortdhiver. Il s'est fait intercepter par des petites frappes de la ville, d'une part parce que c'était un dunmer, et aussi parce qu'il transportait une forte somme d'argent.

Alors qu'il parlait, ils amorcèrent la dernière partie de la descente ; sur leur droite, les falaises s'écartaient progressivement pour laisser place à un point de vue imprenable sur la côté de la Mer des Fantômes gelée. L'imposant bâtiment du Collège de Fortdhiver se tenait là, dans l'air froid du matin, écrasant de sa présence le reste de la ville du même nom. Ville était aussi un bien grand mot pour désigner ce qu'était devenu Fortdhiver : un ramassis de maisons pour la plupart délabrées, à peine capables de soutenir le poids le neige sur leurs toits. Drem s'arrêta, contempla les habitations de loin et fit jouer son regard sur les pierres escarpées en contrebas de leur position.

- Ce jeune Elfe – Methel Harendas, de son nom – était là où nous nous trouvons quand il s'est fait prendre violemment à parti, passer à tabac, délester de son colis et jeter en bas de ce chemin.

Il pointa du doigt une indécise forme grise à peine visible entre les rochers.

- La dame Azura n'aime pas trop voir les cadavres de dunmers pourrir ou rester congelés au bord d'un chemin, loin de leur terre natale. J'ai reçu l'ordre de ne pas laisser ses os être déshonorés par une meute de loup ou d'autres créatures du même genre.

Il marque une courte pause, scrutant la réaction de la jeune fille.

- Tu vas descendre vers le corps, lui verser le contenu de la fiole d'huile dessus, l'allumer et laisser ses chairs se consumer. Quand il aura fini de brûler, réunis le plus gros de ses cendres et mets-en autant que tu peux dans la fiole d'huile, puis rapporte-la-moi.

Il lui tendit un briquet d'amadou et une petite flasque en terre cuite à la jeune impériale.

- Mais avant ça, fais lui les poches. Il a une bourse cachée dans une poche secrète dans le dos de son manteau, une dague usée, mais en argent, et quelques anneaux aux oreilles. Ramène-moi la bourse et garde tout le reste, c'est un petit extra pour le dérangement d'avoir eu à manipuler un cadavre. Ensuite on ira boire un verre de vin chaud à la taverne, aux frais et à la mémoire de Methel Harendas.

#19 Arakis

Arakis

Posté 16 avril 2012 - 15:22

Alors qu’elle écoutait le dunmer attentivement tout en essayant en même temps d’assurer son équilibre et de tenir le vieil elfe dont la canne s’enfonçait dans les plaques de neige et ne lui assurant pas un assez bon appui. Pauvre type fut la seule pensée qui lui vint quand Drem évoqua le sort du coursier. Elle l’avait remarqué, l’arrivée des Thalmors et les tracas qui allaient avec n’avait pas franchement aidé à l’acceptation des elfes, lesquels n’étaient déjà pas nécessairement bienvenu à la base. Navrant de connerie selon elle …  

La demande du dunmer lui tira une grimace, manipuler un cadavre, lui faire les poches et l’incinérer … Et pour ne rien gâcher le quidam était mort depuis trois mois. Comble du malheur on était en Bordeciel, avec le froid environnant le cadavre devait avoir suffisamment faisandé pour ne pas donner faim mais pas assez pour être totalement desséché, en plus au fond d’une gorge pas nécessairement des plus facile à atteindre.

« Je vous le facturerais ce coup là, soyez en sur » grommela t’elle.

Lâchant le bras du dunmer elle jeta un œil en contrebas, la gorge où gisait le cadavre était trois mètres plus bas qu’eux environ, donc pas question de s’y laisser tomber d’un bond, d’autant que ce qu’il y avait en dessous n’était pas forcément visible, pas question de risquer de se fouler une cheville et de devoir attendre dans la crevasse avec un cadavre pourri que le vieil éclopé aille chercher du secours. Autrement dit autant y aller à la grimpette, rien alentour ne pouvait supporter une corde avec laquelle elle aurait descendu et elle doutait que Drem ait la force de supporter son poids à la descente et encore moins à la montée. Lâchant un juron typique de la faune des rues de Faillaise, elle se pencha et scruta la paroi à la recherche de prises. La chance sembla lui sourire la paroi semblait faite de petites margelles aux angles nettes, séparés entre chaque « étage ». Elle commença à descendre, tâtant du bout de la botte les prises, celle-ci semblaient fiable. Doucement elle entama la descente qui se déroula sans accroc.

Arrivée en bas elle vit la dépouille, ses craintes étaient justifiées, la peau était sèche et collait sur les os comme un vieux papier mouillé que l’on aurait jeté sur un bloc de pierre, deux trois bouts de viande manquaient de-ci de-là, visiblement les loups n’avaient pas encore fait bondance par ici. En grimaçant elle se pencha sur le corps et histoire de faire les choses vite coupa le manteau en deux d’un coup de couteau plutôt que d’avoir à manipuler le corps, la poche était là où Drem lui avait indiquée, elle la prit et la glissa dans une poche de son manteau. Jetant un œil par terre elle vit deux espèces de morceaux de matière ressemblant vaguement à du cuir prêt de la tête, vraisemblablement ce qu’il restait des oreilles. Sans se gêner (et pour éviter le plus possible de manipuler le cadavre) elle tira un coup sec sur les anneaux qu’elle voyait histoire de les arracher vite fait bien fait. Elle trouva la dague un petit peu à coté du corps et la passa à sa ceinture.

Le plus désagréable était fait, maintenant la combustion, elle sorti la fiole et se rendit compte d’une chose, ce damné dunmer l’avait scellé avec un bouchon en liège, elle dut se résoudre à enlever ses gants pour arriver à le desceller. Elle arrosa copieusement la dépouille avant d’y bouter le feu. L’odeur de brûlé qui monta lui donna presque envie de rendre son maigre petit-déjeuner, on aurait dit vaguement l’odeur de viande trop grillée combiné à celle de graisse d’un abattoir, le tout avec la violence olfactive d’un quartier de tanneur. A cet instant elle regretta de ne pouvoir se pincer le nez pour échapper à cette infection. A défaut de mieux elle remonta son écharpe et tira sur le nœud à l’arrière de son cou, s’en faisant un voile de fortune.

La carcasse prit bien une dizaine de minutes à se consumer entièrement, une fois les cendres relativement chaudes elle en ramassa les plus grosses poignées qu’elle pouvait et les glissa dans la fiole. Après six ou sept poignées noirâtres et suffocantes la fiole fut à peu prêt pleine. Elle rangea celle-ci après l’avoir rebouché et remonta comme elle pouvait l’escarpement de roche, ses mains pleines de cendres accrochant les cailloux que ses pieds avaient laissés à l’allée. Une fois arrivée en haut elle tendit sans mot mais avec un regard à la fois noir et exaspéré à Drem sa fiole attrapant une poignée de neige histoire de nettoyer ses mains noires.

« Vous avez intérêt à me payer un sacré verre pour faire passer ce macchabée là l’ancien, sinon ça risque de vous retomber dessus »

Dés qu’il eut la tête tournée elle en profita pour rouler une boule de neige, c’était certes une gaminerie de première mais lui envoyer ça ferait du bien à ses nerfs secoués par ces funérailles improvisées.

Modifié par Arakis, 17 avril 2012 - 09:19.


#20 Will.

Will.

Posté 16 avril 2012 - 15:58

- Une amulette ! Qui veut une de mes amulettes ?! Garanti 100% magique ! Acheter l'une d'entre elles fait revenir l'être aimé ! Fait repousser les cheveux ! Protège contre la lycantropie, le vampirisme et le rhume des foins ! Votre voisine tombera amoureuse de vous!

Le minuscule camelot semblait déçu. Il frotta sa jambe à travers sa robe bleue crasseuse et élimée. Il n'avait rien vendu aujourd'hui. Pourtant, il faisait le coup tous les jours depuis au moins trois mois. Quelques gogos étaient bien tombés dans le panneau, dont un garde aussi massif qu'une montagne et à peu près aussi intelligent. Il allait falloir trouver autre chose... Le jeu ? Tout le monde savait qu'il trichait aux cartes et aux dés, grâce à sa magie. Le skooma en indépendant ? Si c'était pour se faire attraper par un gang, voire pire, les Piques-Assiettes, autant se jeter de la falaise.

Vincent Lemovice ramassa sa marchandise étalée sur une couverture miteuse, puis celle-ci. Il mit ses amulettes autour du cou, en compagnie un stock bringuebalant et cliquetant de colifichets déjà important. Il continuait à méditer sur son futur gagne-pain. Il pouvait toujours retenter la prêtrise... mais il faudra être discret cette fois, le dernier coup il avait laissé un souvenir impérissable à trois jeunes filles, puis à leurs parents quand ils l'avaient appris. L'Académie ? Manquerait plus qu'ils remontent jusqu'à ses antécédents au Synode, où il avait à moitié brûlé la chambre du doyen.

Un jour, un associé (un commerce illégal de livres porno' à destination d'Alinor) lui avait demandé pourquoi il essayait d'arnaquer tout le monde. Vincent en avait été sur le cul. Et bien incapable de répondre. Il avait toujours essayer d'entourlouper les gens, aussi loin qu'il s'en souvienne. Sa première vraie réussite fut avec sa cousine à treize ans...

La nuit tombait. Il fallait qu'il se dépêche de retrouver son tonneau et le litron de vin qu'il laissait dedans, avant qu'un péquenot ne trouve sa cachette pour dormir. Rajustant son informe chapeau en cuir, il marcha en direction du Braillard silencieux, ses pendentifs voltigeant autour de lui où il comptait subtiliser un peu de ragoût tout en tarabustant cette chère Melsa Drora.

Quand il prit l'avant-dernier tournant, il faillit bousculer un pauvre type, complètement hagard un instant auparavant, désormais presque en position de combat. Sûrement un moine au vu de sa dégaine.

- Je v... fait Vincent Lemovice en levant la main. Pour sentir une explosion de douleur dans le visage. L'autre lui avait explosé le nez !
Sans réfléchir, il invoqua son familier spectral, un énorme ragnard, qui aussitôt sauta en direction de l'Elfe Noir... qui se défendit comme il peut avec son bâton.

Quand il eut un peu de lucidité, Vincent ramena d'un mot d'entre ses mains son familier près de lui, puis regardant le Dunmer difficilement (les coquards apparaissaient déjà), marmonna séchement :

- Par Pereyite ! Pourquoi tu m'as attaqué, merde ? T'es givré ?

Modifié par Will., 16 avril 2012 - 16:03.


#21 Styx

Styx

Posté 16 avril 2012 - 16:04

Elise remercia Tolfdir d'une très légère courbette alors que le vieil homme la laissait à ses quartiers, et se retourna pour examiner son nouveau "chez soi". C'était modeste, oui. On aurait presque pu qualifier la pièce d'austère. Mais c'était tout ce dont elle avait besoin pour l'instant. Un tapis et quelques modestes décorations permettaient au moins de rendre l'endroit plus "sympathique", et elle comptait bien y remédier de toute façon.

Elle posa ses sacs sur son lit avec un soupir d'aise, et commença à ranger ses vêtements consciencieusement dans les armoires, songeant aux paroles de Tolfdir et à ses premières impressions. Elle avait froncé les sourcils lorsqu'il avait révélé la nature du "test". Non pas qu'il y avait du mal à vouloir assurer sa sécurité et à être prudent, loin de là. Elle était même d'accord sur ce point. Mais il y avait une différence entre ça et s'isoler complètement, refuser son aide à des personnes dans le besoin.

Elle haussa les épaules sans vraiment s'en rendre compte alors qu'elle accrochait quelques robes. Elle venait à peine d'arriver, il était un peu tôt pour juger des opinions des mages du Collège. Sans doute avaient-ils de bonnes raisons de penser ainsi, et vu l'accueil des gardes de la ville (pas même des poivrots, des gardes), elle n'avait pas trop de mal à en imaginer. Inutile donc de commencer un débat avec le maître mage, d'autant plus qu'elle n'en avait plus vraiment l'énergie. Ce soir, tout ce qu'elle voulait, c'était de prendre un peu de repos au chaud, et le lit semblait lui faire des avances alors qu'elle finissait de ranger d'autres affaires dans les commodes et guéridons.

Enfin, elle jeta son sac désormais vide dans une coin de la pièce, et posa sa sacoche au pied du lit, enlevant sa cape de voyage et ses botes. Le contact de ses pieds nus sur le sol, même en restant sur le tapis, la fit frissonner, mais il était libérateur de pouvoir enfin aérer ses orteils. Elle jeta un coup d'oeil vers la porte, ou plutôt l'absence de porte, afin de vérifier si personne n'arrivait dans le couloir, et se hâta s'enlever sa robe de voyage, rendue humide par la neige, avant de rentrer précipitamment en-dessous des couvertures.

Soupirant une fois de plus, un sourire aux lèvre, la Bretonne attendit le sommeil, songeant à toutes les opportunités qui l'attendaient.

#22 Will.

Will.

Posté 16 avril 2012 - 16:48

- 'venez d'frapper un 'fficier de la Légion. Z'allez devoir rendre compte devant le Légat Terrentius en personne. Non mais qu'est ce que c'est cette ville où on frappe des soldats de la légion ? Oui, je suis un Bosmer et alors ! Ces salopards de Thalmor, je les déteste autant que vous, je les ai même combattus pendant la Grande Guerre pendant que vous tétiez encore le sein de votre mère ! Alors maintenant, vous allez m'indiquer où est cette foutue caserne avant de vomir votre hydromel dans le caniveau !

Dilf prit peur. Il avait encore ses oreilles qui bourdonnaient après le beuglement de Boeuf. Et voilà que celui-ci avait frappé un questeur, au vu du discret insigne de celui-ci ! Vite, trouvez quelque chose. Dilf leva les mains, aux côtés d'un Boeuf redevenu amorphe.

- 'xcusez-nous, m'sieur l'officier, n'sommes à la r'cherche d'un type qui vend du skooma fringué en légionnaire. S'agirait d'un Bos-mer (il articula ces voyelles comme s'il n'en avait pas l'habitude). Toutes nos excuses encore, m'sieur l'officier.

Un peu en arrière, Lennar dansait sur un pied, puis sur l'autre. L'aurait mieux valu que Boeuf le bute ! On va 'voir des ennuis ! Il commença à dégainer sa dague... mais Dilf, se retournant soudain comme par télépathie, secoua la tête discrètement. L'Elfe avait remarqué le mouvement. La situation était plus que bloquée.

- 'voulez aller chez les Rouges, dit soudain Boeuf d'un ton monocorde.

- Quoi ? sursauta Dilf.
- Lui. Boeuf désigna Tharbonel. Chez les Rouges.
- Prends-moi encore pour un abruti, Boeuf, et je l'dirai à ta vieille.
- Non, pas maman !

Boeuf définitivement hors-jeu, Dilf prit une voix rampante en se tournant vers le questeur.

- M'sieur l'officier, si vous voulez bien nous suivre jusqu'au QG de l'Légion...




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Au même moment, dans une pièce très chichement éclairée par une demi-douzaine de boules de cristal, le mage responsable des communications du Collège reçut un appel de l'une d'entre elles. C'était (enfin) Saarthal. Mais le soulagement se transforma vite en stupeur, puis en angoisse. L'homme sortit en trombe en quête de l'archimage à la seconde où son interlocuteur quitta la conversation.


Modifié par Will., 16 avril 2012 - 20:41.


#23 Sifraël

Sifraël

    Mk II


Posté 16 avril 2012 - 16:53

Athyn regretta tout de suite son geste.

Non seulement parce que c'était indigne d'un Prêtre du Temple, mais surtout car l'instant d'après il fut attaqué par un monstrueux ragnard vaguement fantomatique.
L'usage de familiers était devenus de plus en plus courant chez les personnes maitrisant un minimum l'invocation, mais Athyn ne s'était jamais entraîné à les combattre. Il était vrai qu'il n'avait pas eu non plus à se battre contre quoi que ce soit depuis longtemps, et bien que ses anciens réflexes des combats au bâton de sa prime jeunesse lui revinrent promptement, il en arriva vite à ne pouvoir rien faire d'autre que maintenir la bête (pouvait-on appeler cela une bête ?) à distance.

il ne put réprimer un soupir de soulagement lorsque l'invocation fut rappelé par son maître, qui prit la parole :

- Par Pereyite ! Pourquoi tu m'as attaqué, merde ? T'es givré ?

Athyn se sentait d'autant plus gêné qu'il ne se trouvait nullement face à un géant Nordique, mais devant un petit homme, dont l'allure misérable témoignait sans nulle doute d'une vie consacrée à un dur labeur.
Cet individu, qui semblait connaitre un peu de magie, avait dû beaucoup travailler pour survivre tout en s'instruisant. il fit se remémorer à Athyn la grâce de la générosité ; la charité et la bienveillance faisaient partie des devoir des serviteurs des Tribuns.

-Veuillez accepter toutes mes excuses ; je suis un Dunmer, et en tant que tel, je craignais pour ma vie dans les rues de Fortdhiver. Mon acte fut un mauvais réflexe, veuillez me pardonner. Je n'ai par contre rien a voir avec le seigneur de la Pestilence, étant un prêtre d'ALMSIVI (Grâce leur soit rendue).
Mais il est vrai que mon sang est en train de givrer à cause de ce froid, et à vrai dire, je serais fort heureux si vous pouviez me dire...

un rayon de lune éclaira fugacement le visage de Vincent Lemovice, ce qui permit à Athyn de voir les dommages qu'avaient causé son coup.

-Oh, excusez moi ! je suis en train de faillir à tous mes devoirs de prêtre. Vous savez, le Temple apporte assistance à tous, y compris à ceux qui ne font pas partie des fidèles. (En effet, la courtoisie est une vertu qui fait partie du docte). Si vous me permettez de prier pour vous, peut-être que les Tribuns (Grâce leur soit rendue) pourront faire quelque chose.

Modifié par Sifraël, 16 avril 2012 - 17:28.


#24 Will.

Will.

Posté 16 avril 2012 - 18:07

-Veuillez accepter toutes mes excuses ; je suis un Dunmer, et en tant que tel, je craignais pour ma vie dans les rues de Fortdhiver. Mon acte fut un mauvais réflexe, veuillez me pardonner. Je n'ai par contre rien a voir avec le seigneur de la Pestilence, étant un prêtre d'ALMSIVI (Grâce leur soit rendue).
Mais il est vrai que mon sang est en train de givrer à cause de ce froid, et à vrai dire, je serais fort heureux si vous pouviez me dire...

Etrange bonhomme. L'instant d'avant, il était prêt à se battre jusqu'à la mort. Maintenant, c'était limite s'il ne roulait pas par terre. Quand il entendit le titre de Pereyite dans la bouche du moinillon, le Bréton s'admonesta. Si son culte était juste une énorme blague pour Vincent, il aurait dû faire plus attention. C'était manifestement un fanatique. Il avait eu la preuve de sa dangerosité... Aïe ! Et ce nez..!

-Oh, excusez moi ! je suis en train de faillir à tous mes devoirs de prêtre. Vous savez, le Temple apporte assistance à tous, y compris à ceux qui ne font pas partie des fidèles. (En effet, la courtoisie est une vertu qui fait partie du docte). Si vous me permettez de prier pour vous, peut-être que les Tribuns (Grâce leur soit rendue) pourront faire quelque chose pour vous.

- J'aimerai surtout que tu m'accompagnes... et de me rattraper si je trébuche... j'ai jamais eu aussi mal de ma vie...

Une ébauche de plan commençait à se former dans la tête de Vincent. Ce zigoto pouvait devenir le client ultime !

Vincent emmena son nouveau jouet à travers les rues sales et très peu éclairées. Le Fortdhiver qui ne voulait pas de problèmes se couchait tôt, car une autre faune prenait sa place la nuit... Au vu des réactions du Dunmer, celui-ci commençait à saisir la portée de l'heure. Lemovice jubilait, car son compagnon devait se raccrocher à lui pour simplement ne pas se perdre, et surtout survivre. Lui faire confiance. C'était Loredas aujourd'hui, et Loredas était la nuit de chasse des Piques-Assiettes. Il en fit la remarque à l'Elfe noir, qui gargouilla quelque chose en retour.

Ils arrivèrent tous deux devant une étrange petite chaumière, qui semblait très éclairée à l'intérieur au vu du rai de lumière sous le paillasson. Etrange car très bien entretenue, ce qui jurait avec le reste de la ville. Le petit s'avança, et toqua. Il s'engouffra dans la maison quand la porte s'ouvrit.

Le Dunmer, qui l'avait suivi, semblait totalement déconnecté. Le fait de se retrouver dans une maison aussi confortable et bien chauffée dans le quartier pauvre devait plus que le surprendre. Comme prévu, sa bouche tomba un peu plus, si c'était possible, devant la femme qui se trouvait devant lui. Elle était sculpturale, moulée dans sa robe de prêtresse.

- Je suis Glithandrë, servante de Dibella. Asseyez-vous, je vous en prie.
Le Bréton sauta sur un tabouret.
- Gligli ! J'ai besoin de soins !
La Bosmer tourna sa tête vers Lémovice en un intense (et naturel) mouvement de cheveux noirs de jais.
- Je suis Glithandrë, fit-elle sévèrement, même si son regard ambre et rieur prétendait le contraire. Ou Mère Glithandrë.
- Plus tard ! Mon nouveau copain m'a fait tombé, je saigne, dit Vincent d'une voix surexcitée.
- Le prêtre d'Arkay est infiniment plus compétent que moi, petit homme. Si vous êtes là pour... ce que vous cherchez toujours à ma personne, ce sera encore non. Je vous répète que ce doit être une inspiration de la Déesse elle-même. Je ne suis pas une prostituée, s'indigna délicatement Glithandrë, tout en préparant sa trousse de soin et commença à soigner le nabot.
Quand elle eut fini (après avoir fait bondir au plafond le gnome quand elle s'attaqua à son nez), elle posa son regard sur le Dunmer silencieux. Quel bel homme, se dit-elle. A haute voix, avec un léger sourire :
- Et vous mon... enfant (elle sembla remarquer à ce moment-là la tenue d'Athyn)... quelle est votre nom et le but de votre visite ?

Modifié par Will., 16 avril 2012 - 19:14.


#25 Kilfronia

Kilfronia

Posté 16 avril 2012 - 20:15

Un des collègues de la brute qui avait frappé Tharbonel sembla alors se rendre compte de la gravité du geste de son acolyte. Il prétexta la recherche d'un criminel "Booosmeer" habillé en soldat impérial.

Une excuse pareille ne peut sortir que de la bouche d'un idiot ou d'un homme ivre,  se dit Tharbonel.. Ou les deux... C'est donc cela l'état de la garde de Fordhiver ? Des pochtrons, des ignares et des racistes ?

Tharbonel vit la brute sortir une dague. Il posa sa main d'instinct sur son épée. Une discussion animée s'ensuivit ensuite entre la brute et l'homme qui lui avait servi cette excuse. Visiblement, la brute était dans un sale état et son hébétude naturelle semblait renforcée par l'état d'ivresse dans lequel il se trouvait. Il y avait également un troisième larron titubant derrière sans mot dire. La brute semblait s'être calmée et son compère mythomane intima d'une voix piteuse de les suivre jusqu'au QG de la Légion. Il espéra qu'il n'y avait plus de coup fourré caché. Son nez saignait encore...

D'accord. Je vais peut-être pouvoir oublier cette altercation si vous m'y amenez.  J'ai une question à vous poser : êtes vous en service ou non ? Car cela serait inquiétant que vos chefs vous laissent consommer en service. Je me demande cela car vous portez encore votre armure réglementaire... D'ailleurs qui dirige la garde de Fordhiver ? J'aurais bien un mot à lui dire...

Il était peut-être peu judicieux de demander cela à un troufion éméché et ignorant, mais il devait se faire une idée de l'opinion de la garde et de son fonctionnement comme il resterait un certain temps dans cette ville...

Modifié par Kilfronia, 16 avril 2012 - 20:15.





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