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[H] Efismaro, Pélerin Dunmer


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#1 Ketham Bodds

Ketham Bodds

Posté 26 mars 2010 - 14:56

Tuls Valen, le dirigeant du temple dunmer d'Ald'Ruhn, m'a sermonné de façon directe quand à mes mauvaises actions. Après m'avoir rappelé les Quatre Règles, j'ai pu réintégrer les rangs de l'Ordre.

Personnellement, ce système me dépasse. Tout ce que je veux, c'est comprendre ces maudits rêves. Tuls m'a assuré que je pourrais prendre conseil après des plus éminents guérisseurs de Vivec, peut-être même le seigneur Vivec en personne ! De plus, j'ai une bonne raison de plus pour travailler avec l'Ordre. Si Mehra Milo dit
vrai et que les recherches « déviantes » sur le Nérévarine sont confisquées, alors quel meilleur moyen d'y accéder que de faire partie de ceux qui gardent les écrits ?


Tuls m'envoie à Suran. Grand bien me fasse, le vrai soleil et l'air frais de la région du Sud me manquent ! Un certain Elvil Vidron prétend être le Nérévarine, et par ses proclamations et ses discours hérétiques, s'est attiré les foudres de l'Ordre. Ma mission consiste à le rencontrer et lui faire entendre raison. Sinon je dois lui prouver sa folie en le tuant (le Nérévarine est supposé être protégé par les prophéties et par conséquent, immortel). Tuls dit que c'est une « fervente discipline » ; j'appelle ça un assassinat.


**

« Afin de faire la preuve de votre foi, vous devez affronter les périples accompagnant les voyageurs et pèlerins sur la route de Maar Gan » J'ai parfois l'impression que Tuls veut tout simplement se débarrasser de moi. Bah, ce vieil homme ne paie rien pour attendre : ce voyage ne m'arrêtera pas !
Quel voyage c'eût été à Suran ! Suran, la ville du skouma, des plaisirs terrestres et du petit larcin. La corruption y est tellement routinière là-bas ; cela ne m'aurait pas étonné de voir un receleur glisser quelques pièces dans la main d'un garde l'ayant pris au fait en lui disant « c'est l'usage ». Moi qui pensais me détendre un peu sur la côte, j'ai été pour mes frais. J'ai fait ce pour quoi j'étais venu puis suis reparti aussi sec.

Ce pauvre Elvil avait bien pauvre mine. Je l'ai trouvé sur la place centrale, vêtu de guenilles, à crier à l'apocalypse et au désastre imminent. Il proclamait la renaissance de la Sixième Maison ainsi que la résurrection de Dagoth Ur et ses hordes de vampires. Il est vrai que Suran n'est que trop éloignée de la région centrale pour comprendre la gravité de la situation, les habitants de la ville préférant se noyer dans le skouma et le sucre de lune, plutôt que de faire face à la vérité. J'ai assisté à un « légumage de prophète » comme on en voit souvent dans les grandes villes.
Elvil, non content d'avoir rencontré une indifférence de pierre auprès de son auditoire, s'est retrouvé assailli par une pluie de cailloux, de fruits et de légumes pourris. Admiratif devant la détermination et le stoïcisme dont il faisait preuve, je lui ai payé à manger et à boire dans une auberge. A voir la vitesse à laquelle il mangeait, j'aurais dit qu'il jeûnait depuis une bonne semaine. Elvil m'a ensuite raconté ses rêves troublants (troublants d'autant plus qu'ils ressemblaient un peu trop aux miens) et les visions du Mont Ecarlate qu'il avait eues pendant son sommeil.
Il y avait une lueur dans ses yeux qui pourrait aisément être confondue avec de la folie. L'écoutant attentivement, je l'ai invité à accomplir un pèlerinage, en lui racontant mes propres expériences, comment le simple fait de voyager et tenter de résoudre les énigmes cachées dans chaque lieu m'a transformé au-delà d'une simple piété envers l'Ordre. Lui ayant offert le livre de « La Voie du Pèlerin » et une centaine de drakes, je l'ai laissé avec la certitude qu'il ne prophétiserait plus dans la rue.

Je reviens de chez le prêteur d'Ald'ruhn, où j'ai pu récupérer ma combinaison de chitine ; la meilleure protection quand on s'attend à une longue marche à pied dans les régions centrales. Ceci dit, je pense que la marche deviendra rapidement une course. Mon expérience des voyages m'a poussé à établir une théorie ; les voyageurs et les pèlerins de Morrowind se divisent en deux types : les rapides, qui courent assez vite, et ceux qui servent à épicer la nourriture pourrie et infestée de vers des plus jeunes braillards des falaises. Je ne pourrais pas rouvrir ce journal pour la durée de mon voyage, et si les Neuf existent vraiment, j'aurais une chance de le rouvrir un jour.

*

Maar Gan, enfin ! Il ne fait pas bon de voyager seul ces temps-ci. Etant un peu dans le besoin, j'ai décidé de m'épargner un voyage en échassier. Une fois mon équipement revérifié et réajusté, je quittai Ald'Ruhn à pied quand la lune fût à son point culminant. D'après ma carte, Maar Gan se trouvait exactement au Nord de mon point de départ, à un peu moins de cinquante lieues. Pour arriver le plus rapidement, je décidai donc de couper à travers les montagnes, longer le Rempart Intangible, et descendre la vallée vers mon objectif. Le soleil se levait à peine quand j'atteignis enfin la chaîne montagneuse qui délimitait la région de la Faille de l'Ouest des alentours du Mont Ecarlate. C'était la deuxième fois que je voyais le Rempart Intangible, mais un tel édifice force toujours l'admiration. Puis le ciel commença à rougeoyer, et l'air à devenir plus électrique. En toute hâte, j'enfilais mon masque facial en chitine, resserrais la sangle d'accroche, et couvris les derniers bouts de peau exposés.



Ici, dans les régions centrales, on assiste souvent à des phénomènes dignes des pires récits d'apocalypse. Le ciel devient rouge et brumeux, des éclairs fusent à travers les nuages, et une tempête de sable souffle assez fort pour lacérer tout bout de chair exposé ou pièce d'équipement non protégée. Pour se protéger, il est nécessaire, si ce n'est vital, d'avoir une combinaison en chitine, ou, pour les plus démunis, une en cuir de netch bouilli. Le cuir de netch résiste très bien, mais est moins confortable que la chitine, et a tendance à être plus lourd. La chitine est plus onéreuse, car elle demande une grande quantité de carapaces de shalk du désert, carapaces ensuite traitées pour être souples et résistantes à la fois. Ces armures s'adaptent ensuite facilement au corps qui le revêt.


Alors que les premiers souffles m'atteignaient de plein fouet, ces premiers souffles qui annonçaient une tempête furieuse, je me souvenais d'un Nordique à Balmora qui se moquait des Exaltés dans leur armure en chitine, et les comparait à des scarabées. Nombreux sont les soldats de la Légion qui raillent les nécessités de la chitine, mais il serait amusant de les voir pris dans de telles tempêtes, encastrés dans leurs armures d'acier. Tout comme la fourrure est le vêtement des neiges, tout comme les écailles sont le revêtement des eaux, la chitine est la protection du désert. Après plusieurs heures de marche en plus, mon ventre commença à crier famine. Je me suis alors abrité derrière un monticule de rochers assez haut et creux pour faire office de paravent. Avec précaution, je commençais à déballer un grand morceau de pain de mon sac. A peine ai-je eu le temps de mordre avidement dedans qu'un guar un peu allumé me prit pour cible. Alors qu'il se ruait vers moi, je vis une solution : n'écoutant que mon courage, je lançais mon pain au guar avant de me jeter sur mes affaires, resserrer la sangle de mon masque à la hâte et me lancer vers la direction opposée. Les grognements féroces de la bête eurent tôt fait d'attirer une nuée de braillards des falaises, qui piquèrent aussitôt vers... moi. Me défendant comme un forcené, j'ai tout de même réussi à embrocher les trois plus menaçants, le reste de la nuée ayant compris que je n'étais pas une proie facile. La tempête ne se calma pas avant que Maar Gan ne soit en vue. A la lueur des flammes de l'avant-poste, je pus gagner la ville avant la tombée de la nuit. C'est exténué et grièvement blessé que j'écris ce récit. Demain, après mon pèlerinage au sanctuaire, et rien ne me fera changer d'avis : je prends l'échassier des marais !





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