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[h] La Meute


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1 réponse à ce sujet

#1 Tim

Tim

    Timinus


Posté 28 octobre 2008 - 19:29

Important: Avant toute lecture, et surtout si vous connaissez les premières parties de l'histoire, je vous demande de commencer votre lecture par le premier post des commentaires:

:arrow: http://forum.wiwilan...showtopic=45100

Merci



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PROLOGUE:


Les bruissements des feuilles se mêlaient aux cris faibles des animaux de la nuit. Au cœur de la forêt les lueurs illuminaient la clairière d'ordinaire méconnue et déserte.
L'homme, le bûcheron, ligoté contre la pierre, avait tout le loisir de voir les spectateurs heureux et solennels de sa prochaine mise à mort, et son bourreau, qui après s'être ouvert une veine, maculait une large feuille de sang écarlate.
Sa peur grandissait lorsque le vieillard fredonnait des mots inconnus, priant et bénissant chacun des êtres entourant l'endroit, animaux des bois, pourceaux, nymphes sylvestres et autres druides.
Le sang coula sur une pierre, s'infiltrant dans les runes gravée, elle fut portée au front du malheureux, maculant sa peau d'une large tache rouge.
Une clameur naquit comme une onde effacée, le vieillard empoigna une masse, la brandit au dessus de sa victime alors que résonnaient les hurlements sauvages.
Le fracas de l'os, et les ténèbres d'une vie qui s'en va...



Les herbes folles oscillaient légèrement sous le bon vouloir du vent, tout comme les quelques fleures bordant la route sud des Montagnes de Windelis.
Émergeant de la pente, les hommes et les chevaux apparurent au grand galop, précédés de leur étendards carmins aux taureaux chargeant entre les lignes du tissu.
Martelant la piste de pierre, la troupe filait à bride abattue à travers la grande plaine Elthis, entre les quelques bosquets épars.
Cinq cavaliers, et deux chars tirés par de robustes boeufs abattant leur sabots avec force et fracas dans l'herbe et la roche.
Sept hommes en armures dont l'une aux couleurs cuivrées laissait voir sur le heaume ciselé un cercle de métal crénelé, la couronne du Roi de Windel.
Les deux cavaliers en tête levèrent leur bras...
Chevauchant chacun une créature chimérique perdue entre le sanglier et l'ours, les guerriers d'Illufrit encadrèrent soudain l'escorte royale.
Les flèches filèrent et abattirent les gobelins, orcs gris, et même un elfe bardé de tatouages sombre au visage. Le jeune roi lui même décocha un trait qui alla se ficher dans un crâne et désarçonner l'être qui s'écrasa mollement dans l'herbe.
Enfin, et tandis que la riposte s’engageait, deux nouveau groupe sortir des bosquets, rejoignant l'escorte en grand renfort, décapitant les belligérant et mettant a bas leur monture...


La pluie tombait drue sur cette petite route perdue sous les arbres, sous les éclairs aveuglant et le tonnerre assourdissant, le voyageur, emmitouflé sous sa capuche avançait mollement sous les trombes, dégoulinant de pluie et pénétrant le petit village aux lueurs vacillantes. La nuit était sombre et opaque, et le voyageur visitait brièvement la place sous les nuages épais se vidant et inondant la terre.
Sa main se posa sur la poignée d'une porte massive, celle du seul bâtiment illuminé en cette nuit noir. La seule bâtisse d'où émanait encore un semblant de chaleur

Einown respirait enfin, finissant les quelques accords sur son luth, puis se leva et pris congé du public sous les applaudissement. D'autres bardes prirent son relais, et il laissa à sa sœur Hermine, le soin de captiver l'audience à sa façon. Las, mais conscient que la soirée ne faisait que commencer, il alla demander une pinte durement gagnée au comptoir de l'auberge, aux cotés de Frère Gregory, qui, il le savait, prenait grand soin de se détourner lorsque la belle dansait pour le bon plaisir des badauds.
_"C'était beau" lâcha le jeune moine par un pur souci de politesse, alors que le jeune garçon prenait une grande lampée de bière.
_"Ça le serait encore plus avec un peu de rythme, j'ai toujours quelques tambours dans les bagages..."
_"Ça ira, je ne sais pas jouer..."
_"Tu n'as pas essayé"

Gregory ne dit rien, et se contenta de finir son propre pichet. Nul doute, à en croire son embonpoint, que la bière coulait dans ses veines bien plus souvent que le sang clair d'un homme de foi. Le jeune homme rondouillard traînait sa carcasse sous une bure décrépie, sa tonsure laissait deviner les vestiges d'une tignasse brune tout comme les sourcils épais barrant le visage porcin d’une multitude de mimiques expressives.
Einown lui, avait une allure des plus dégingandée, il semblait que le personnage n'était complet que lorsqu'il tenait un instrument dans ses mains, qu'il en joue ou non. C'était un jeune homme assez grand, dont les yeux en amande étaient soulignés d'un amas parsemé de tache de rousseur. De sa tignasse rousse voletait parfois quelques mèches courtes et droites montant au dessus de sa tête comme autant de pics qui sied d'ordinaire aux bouffons.
En plus d'être bon musicien, Einown était un "personnage" et il ne s'en cachait pas. Au contraire, il en jouait, et entretenait cet état par une palette de posture et d'expression de saltimbanque sans cesse renouvelées.
_"Tu joue pas, tu ne travail pas, tu bois, tu dors et tu manges, mais il va bien falloir que tu nous rapporte de l'argent Greg'..."
_"Frère Gregory"
_"Si tu veux, mais nous avons un problème tout les deux, je veux bien croire que tu ai été chassé de ton cloître, si tu veut, c'est très moche ce qu'il t'arrive, et tu ne veux pas me dire pourquoi, très bien, seulement, si tu veux que l'on continue à te traîner avec nous, il te faudra te rendre utile."
_"Surveille ta sœur mon ami, elle semble avoir assez de cœur à l'ouvrage pour rembourser sans fois ma dette envers vous"
Le Barde jeta un rapide coup d'œil à Hermine, le brune danseuse avait ôtés ses chaussure et se trémoussait sur une table dans un spectacle qui loin de ressembler à celui d'une maison de passe, avait pour effet d'amuser une grande partie du public.
La sombre chevelure ondulant comme sa longue robe noir et bleu, elle sautait d'un pied sur l'autre entre les assiettes alors que les hommes tapaient en rythme dans leurs mains et que les musiciens accéléraient sans cesse le tempo, la mettant continuellement au défi de les suivre.
Cambrée au dessus des verres, elle croisa le regard de son frère, lui tirant la langue dans un sourire complice.
Einown leva les yeux au ciel, nul doute que pour un esprit aussi coincé et étriqué que celui du moine Gregory, toutes jeunes filles dansant étaient automatiquement assimilées à une catin ou ribaude de bas étage.
Il rit intérieurement, reprenant une gorgée de bière et entonna pour lui même les premières mesure de "Belle qui tiens ma vie" chant millénaire et mille fois connu qu'il aimait tout particulièrement.
La porte s'ouvrit soudain, faisant glisser entre les tables un courant d'air humide et glacial.
Les fausses notes sautèrent avec la surprise et la jeune fille stoppa sa danse, observant avec le public le voyageur encapuchonné qui entrait lentement dans l'auberge.
Le sombre personnage avait une aura toute particulière, bien que de petite taille il semblait des plus imposant, sombre, et la pluie, tombant en gouttelettes de son manteau imbibé n'arrangeait rien à la chose.
Impression qui disparut pourtant, alors que, toujours en silence, le nouveau venu rabattu sa capuche et laisse découvrir les traits jeunes mais usés d'un voyageur fatigué et tout aussi surpris de voir tout ces gens le dévisager avec insistance.
Ses grands yeux tristes s'arrêtèrent sur chacun des visages tournés face à lui, et enfin, levant une main pour joindre geste et paroles, il lâcha un bref
_"Euh... Continuez."
Les sons reprirent alors qu'il se dirigeait vers une table encore vide et isolée, jouxtant une fenêtre.
Se débarrassant de son manteau, il laissa descendre le long de son bras une petite créature au pelage pale et aux longues oreilles. Les badauds de l'auberge, habitué à voir passer moult animaux exotiques ne s'inquiétèrent pas de la présence du diablotin qui alla instinctivement mirer l'extérieur au travers de la fenêtre.
Enfin, le voyageur ébouriffa ses propres cheveux et posa sur la table un lourd bagage emplie de livres et manuscrits.
Il se retourna, et manqua de plonger le visage dans la poitrine d'une serveuse particulièrement bien pourvue qui attendait sa commande avec impatience.
_"Qu'est ce qu'il prend l'voyageur ?..."
_"Rien merci, je ne suis ici  que pour m'abriter de la pluie."
_"Si tu veux profiter du feu et du toit, tu doit aussi goûter les produit, c'est la règle biquet, alors qu'est ce que tu prends ?"
Son visage trahissait l'agacement, il désigna un massif joueur de carte qui engloutissait la liqueur d'une haute chope au contenu sombre"
_"Qu'est ce qu'il bois celui là ?"
_"De l'ambroisie mélangé à toute sorte d'alcool, je te préviens biquet, c'est pas pour les petites filles"
_"Ce sera très bien..."
_"Et le petit singe ? Il lui faut des graines ?"
Il jeta un coup d'œil au diablotin qui lui même reluquait la chope du parieur.
_"Un lait de chèvre sera très bien..."
Einown observa un instant le voyageur se plonger dans la lecture de l'un de ses livres, la main courant sur un parchemin pour y tracer des notes à la pointe d'une plume.


"Mon roi ! Mon roi ! Kheld soit loué vous êtes sauf !"
Le vieil homme se penchait au dessus de la rambarde de bois pour mieux observer l'arrivée de la troupe chevauchant la butte et trottant, épuisée, à l'avant poste, non loin du village d'Oriklas, lui même à l'orée de la foret Tilintane.
"Hourra pour le roi !" criait encore l'homme alors qu'il descendait les marches bousculant les gardes en faction et venait à la rencontre de son souverain.
Rophelus, que l'armure entravait ne quitta pas tout de suite sa monture, il se contenta simplement d'ôter son heaume découvrant sa jeune figure et longue chevelure châtain qui, enfin libérée alla courir dans les vents.
En outre, cette position lui permettait de dominer ses interlocuteurs ce qui représentait une occasion trop rare de ne pas avoir à relever les yeux devant ses hommes.
_"Oui Lothar, non sans mal..."
Le vieux conseiller dans sa robe bleu jeta un rapide coup d'oeil aux chevaliers blessés qui purent néanmoins poursuivre la chevauchée.
_"Seulement, vous êtes en vie mon roi, j'eus crains que vous n'ayez pu quitter la cité."
_"Où m'emmenez vous Lothar ? Maintenant que Windelis est tombée, que la grande place forte est en ruine, ou trouver refuge ?"
_"Je pensais, mon bon seigneur, que vous pourriez sans doute, demander l'aide de votre allier le roi Gheletav', ou même du pays mort des elfes, les bois de ce peuple pourrait vous cacher efficacement."
_"Et pourquoi pas Logakwain ? L'ancienne Feres Brom ?"
_"Parce que les insurrections ne sont pas terminée au Ghebcor et qu'il nous est impossible de prévoir..."
_"Et qu'en sera il de la lignée ?"
A cette question, le conseiller Lothar montra quelques gènes...
_"Vous devez comprendre, que tant que le roi Rophelus le jeune n'aura d'héritier, il lui sera impératif de protéger sa vie, il est le dernier représentant du sang Newindis et sa vie est plus précieuse que nulle autre dans ses royaumes."
_"Et qu'en sera il si je quitte mes terres Lothar ? Mon sang..." Il stoppa sa phrase un instant, un mouvement du village attira son attention. "... Mon sang sera il toujours en mesure d'agir sur le pacte ?"
_"Hélas je crains que non monseigneur, mais ne perdons pas espoir de reprendre vos terres un jours..."
_"Oui ne perdons pas espoir comme vous dites, en attendant, je demande à ce que mon exil soit rendu public, et que chacun de mes sujets me suive, qu'ils vident ce pays et soient à l'abri."
_"C'est tout à votre honneur de penser au bien être de vos sujet mon roi, mais songez que l'exode massif de la population pourrait assurément dévoiler votre position..."
_"Sans sa tête, le royaume périra, avec ou sans moi, je veux que le peuple trouve refuge. Il ne s'agit que d'une question de temps avant que les troupe de la Cigogne ne les déciment tous."
Lothar, quelque peu décontenancé cherchait ses mots en vain, il semblait s'être fourvoyé au sujet de ce jeune garçon de dix sept ans dont il fut autrefois l'instructeur. Lui qui voyait un enfant peureux et particulièrement reclus comprenait soudain l'aplomb avec lequel gouvernerait le roi Rophelus si les dieux le jugeaient digne de survivre.
Le roi s'intéressa une nouvelle fois au village et à la forêt au loin.
_"Monseigneur, il vous faudra pourtant prendre du repos et choisir d'une direction à suivre très rapidement"
Rophelus ne détacha pas les yeux de l'horizon
_"Gheletav' ne nous accueillera pas, Austherk héberge déjà un peuple déchu et je ne tiens pas à lui rendre de compte, lui qui à toujours jugé mon père comme un faible, je ne tiens pas à assumer ma défaite devant lui, nous partirons dans quelques heures pour les terre des elfes et je... QU'EST CE QUE CECI ?!"
Chacun des guerriers observèrent la direction pointée par le roi, le village d'où commençait à s'élever une haute fumée noire.
_"Des gobelins monseigneur."
Rophelus se tourna vers un homme lorgnant au travers d'une longue vue.
_"DES QUOI ?"
_"Ils... Ils..."
Le roi empoigna l'outil et observa lui même.
Le cercle de visée balaya l'herbe avant de s'arrêter sur la scène d'une troupe de créature verte mettant à feu et à sang chacune des bâtisse rencontrée.
_"Ils tuent les villageois !" s'exclama il alors que sa voix déraillait
_"Par tout les dieux..."
_"Soldat ! Allez leur prêter main forte !" tonna le roi.
_"Non !" Le chef de l'escadron interdit aux chevaliers de monter à l'assaut, approuvé par l'intendant de l'avant poste.
_"Quoi ?!"
_"Monseigneur ! Sauf votre respect, nous devons assurer votre sécurité"
_"Ils tuent ! Farodrel ! Femmes et enfants !..."
_"Je sais... Et croyez que cela me..."
_"Vous ne pouvez laissez faire cela. Lothar faites quelques chose..."
Le conseiller ferma les yeux, ne pouvant supporter le regard paniqué du jeune homme
_"Monseigneur, non ne pouvons vous laisser, notre tache et de vous protéger."
_"Alors je me battrais avec vous !"
_"Non !" tonna Farodrel "Non, nous ne pouvons vous mettre au devant du danger.
_"Alors vous voudriez que je me cache ici sans rien faire ?!"
_"Monseigneur, la leçon est dur, mais vous devez comprendre que vous êtes irremplaçable, chacun de vos sujet donnerais sa vie pour la votre..."
_"Je ne resterais pas ici à attendre alors que l'on tue mes sujet sous mes yeux"
_"Seigneur gardez votre calme !"
Rophelus ne répondit rien, mais son visage trahissait la colère qui l'animait, en plus d'une énorme panique.
_"Mon roi, vous devez pour le bien de Windel vous protéger..."
_"Et accepter ce sacrifice..."
_"Parfaitement" repris Lothar "restez en vie aujourd'hui pour mieux les sauvez demain..."
Il se passa quelques secondes durant lesquelles Rophelus sonda chacun des visages graves et fixés devant lui... Enfin, il rendit la longue vue à son chevalier...
_"Bien... Suivez moi tous, et venez vous mettre à l'abri dans le..."
Un chevalier hurla soudain alors qu'il s'écartait du passage du cheval prenant soudain son galop.
_"Attention !"
_"Non !" Hurla Lothar
_"Mon roi !"
_"Non revenez ! Rophelus !"
_"Le con !"
_"Monthels !"
Lothar venait d'hurler ce nom, le visage rivé vers le chemin de ronde de l'avant poste.
Alors que le roi s'éloignait a grande vitesse, poursuivit tans bien que mal par ses propres chevaliers, un homme accouru, lance en main sur le plancher branlant de l'édifice, ôtant son plastron et se jetant du haut de l'étage.
Les plumes semblèrent exploser alors qu'il déployait ses ailes et survolait les lieux, tentant de rattraper le jeune roi qui filait droit sur le village.
L'épée royale s'abattit lourdement et démembra l'une des créatures, les pieux firent se cabrer la monture et désarçonnèrent l'adolescent alors que les gobelins, la peau verte suintante de sang et de sueurs l'encerclaient...
Il se jeta sur l'un d'eux, au hasard, le tuant d'un coup chanceux, et tenta de s'échapper de la ronde, malgré son armure bien trop lourde.
Il parvint à esquiver une faux et bloqua un coup d'épée, tombant en arrière, et s'apprêtant à se faire transpercer, dos contre le sol.
Le cri d'Uther Monthels Delapierre, résonna alors que le séraphin s'abattait comme une masse sur un orcs bien trop frêle.
Jouant de son arme il blessa mortellement l'un de ses opposant et en désarma un autre, coinçant la lance ennemie sous son épaule.
_"FUYEZ !" Tonnait il alors que le jeune roi reprenait sa lame et parvint lui aussi à occire l'une des chimères.
Repris par un semblant de courage, les villageois tentèrent eux aussi de riposter avec ce qu’ils trouvèrent autour d'eux, pierre, seau, poings, et parfois débris de maisons.
Les cavaliers parvinrent à entrer dans la bataille et chacune des troupes belligérantes redoubla d'ardeur dans un immense fracas de métal et de chaire.
Un poignard se glissa dans les interstices de l'armure du jeune roi, le blessant à la hanche alors que Uther embrochait l'auteur du coup.
Soudain, alors que Rophelus se recroquevillait, grimaçant dans l'herbe, la main appuyée sur le métal maculé de sang.
Un grondement se fit entendre en direction de la forêt, faisant fuir les oiseaux spectateurs du conflit.
Les coups s'arrêtèrent un instant, le temps de voir deux troncs s'écarter sous la force d'une immense créature végétale.
Quelques cinq mètres de haut, et jurant avec son allure pataude, le sylvain enjamba les bâtisses, accourant au centre du village et écrasant les chimères de ses pieds tortueux.
Du plat de sa main il envoya gifler bon nombre de guerrier vert et leur monture, faisant fuir les derniers par une longue plainte perdue entre le rugissement et le barrissement.


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Le calme retomba au cœur d'Oriklas, au fracas du combat succéda les pleurs et les cris, et la joie de se trouver néanmoins, toujours en vie.
Une main gantée fut tendue devant le visage du jeune roi.
_"Vous êtes... Monthels Delapierre ?"
_"Uther Monthels Delapierre pour vous servir mon roi"
Rophelus se releva, aidé par le séraphin, qui, voyant le sang couler de son armure appela un médecin.
Le conseiller Lothar accouru, blasphémant et louant tout les dieux en même temps pour la chance insolente dont ils avaient pourvus le jeune roi.
_"Ho Par Kheld, tout puissant, Rophelus, mon petit ! Vous n'avez rien ! Par ma foi mon roi, vous me ferez mourir, priez les dieux chaque soir de vous avoir laissez la vie, et je vous en conjure, écoutez nous à l'avenir, ne vous mettez pas inutilement en danger... Ho mon Dieu vous êtes blessé, un médecin ! UN MEDECIN VITE !"
Ainsi, et sous les acclamations reconnaissantes des villageois, l'immense créature se tourna vers le jeune souverain, lui présentant sa paume d'écorce et l'invitant à le suivre au travers de Tilintane.


Voila plusieurs heures que la situation n'avais pas bougé, Gregory n'en était pas à sa première bière, et Einown sentait la fatigue courir dans ses doigts et l'essoufflement gagner sa voix. Hermine elle même avait pris place aux cotés du moine et baillait sans distinctions aucune dans cette soirée déjà bien avancée.
Le voyageur était toujours plongé dans ses ouvrages, et rien ne semblait le perturber, pas même la créature cherchant à se distraires de mille façon, notamment en buvant le contenu de sa chope à laquelle son maître n'avait pas touché...
Il jetait parfois un regard à l'extérieur et se replongeait aussitôt dans sa lecture, n'entendant ni la musique, ni les conversations, ni les rires, ni l'animal déglutissant la boisson quelque part dans la salle.
La seul chose qui le fit sortir de sa concentration, fut l'homme massif, le joueur de carte qui lui servit de modèle pour sa commande, qui l'empoigna vivement par le col de sa tunique, renversant table et grimoires et parvenant même à le maintenir pendu au dessus du sol.
Tout sembla s'arrêter dans l'établissement, même le temps paru se suspendre et Einown lâcha une mauvaise note ce qui avait pour habitude de le mettre de fort méchante humeur.
_"HEY !" Tonna l'homme, soufflant son haleine au nez du voyageur.
Ce dernier semblait ne pas saisir la situation comme il l'aurait du, ne perdant rien de son flegme, il se contenta de fixer le colosse d'un air tout à fait désintéressé.
_"Plait il ?..."
_"HEY L'ERUDIT ! Y A TA BÊTE LA ! QU'ELLE A VOMIS SUR MES CHAUSSES !"
Le silence tomba encore, tout juste brisé par un "Détruit le ! Cédric !" lancé à la cantonade.
Le jeune garçon lui, dévisagea son agresseur, ses bottes, la chope vide à terre et le diablotin qui rendit une nouvelle fois le contenu de son estomac dans un coin de la pièce.
_"Et vous comptez faire de même sur les miennes ?"
Une gifle tomba contre la joue de l'insolent, lui faisant détourner la tête sous la force du coup.
Il lâcha un faible râle de douleur et reprit doucement ses esprits, empoignant la main qui lui tenait toujours le col avec dans les yeux une rage toute nouvelle.
Le dit Cédric se mis soudain à hurler alors qu'un grésillement se faisait entendre sous la paume du voyageur, enfin lâché et laissant la peau du colosse rongée de cloque.
L'homme recula, manqua de perdre l'équilibre tandis que le jeune homme montait soudain contre lui comme si il eu été un simple muret, la garde d'argent d'une épée rapidement dégainée s'écrasa contre un nez qui laissa un sympathique bruit de brisure.
L'homme s'écroula en arrière, sur une table, tenant a la fois son visage ensanglanté et sa main à la peau bleuie de gelures.
Alors qu'il comprenait enfin que le spectacle, en plus de ne pas plaire particulièrement avait jeté toute l'attention sur lui, il lâcha un juron et empoigna le diablotin ivre par les oreilles, remplissant rapidement son sac et s'habillant prestement en rassemblant ses effets.
Avant de sortit toutefois, sous la pluie battante, il laissa une poignée de pièces sur le comptoir.
_"Vous ferez le ménage..."

#2 Tim

Tim

    Timinus


Posté 12 novembre 2008 - 01:19

Chapitre 1: Rencontre en Tarenne

La mule henni brusquement, les deux sabots immergés, elle rechignait soudain à passer le ruisseau.
_"Einown ?!" Appela Gregory "Einown ! Paquette refuse d'avancer !"
Le jeune barde qui s'était avancé pour vérifier le passage à guet se retourna, voyant le moine lourdaud tentant de tirer la bête à l'aide d'une corde.
Hermine, assise en amazone sur le dos de l'animal tentait de la raisonner en lui tapant doucement sur les flancs et lui parlant à l'oreille.
_"Mine ! Descends !" Demanda le rouquin en rebroussant chemin, laissant le torrent courir autour de ses chevilles.
_"Pas question !"
_"Descends !" répéta son frère en prenant un ton bien plus excédé
_"Non je vais me tremper !"
_"Tu n'a qu'a tenir tes vêtements hors de l'eau..."
_"Ah ça non ! Une jeune fille bien élevée ne dévoile pas ses cheville, encore moins ses jambes."
_"Et depuis quand es tu bien élevée ? Et puis je les connais tes chevilles..."
_"C'est pas toi le problème ! C'est la moinaille ! Pas d'affront Gus'..."
Le moine à la bure déjà imbibée d'eau devins soudain rouge pivoine, il bredouillait la corde en main et perdu au milieu du bosquet, perdu au milieu du ruisseau.
_"Mais je ! Mine ! Je ne me permettrais pas ! Enfin, je ne peux pas ! Jamais je n'aurais l'idée de..."
_"Te fatigue pas Gregory, on sais... Bon ! La sœurette, va bien falloir que tu soulage Paquette, elle a déjà tout les bagages la pauvre..."
_"Elle avancera pas Hermine" appuya le jeune moine.
_"Et puis tu te mouillera un peu la robe, qu'est ce que ça à de grave ?"
La jeune fille se pencha en sur le coté, appuyant ses mains sur les épaules de l'animal qui ne bronchait pas.
_"Si je me mouille va falloir me sécher, on perdra du temps, je devrais me changer et alors ça sera pareil que pour les chevilles."
_"Mais j'ai dit que..."
_"Te fatigue pas Gregory, c'est typique de ses caprices... Bon Mine ! Tu arrêtes un peu non ? C'est toi qui nous fait perdre du temps maintenant !"
_"Je veux pas me mouiller Einown !"
_"Mais c'est pas possible, on sera jamais arrivé si tu nous fait des caprices comme ça ?"
_"Des caprices ?"
_"Oui parfaitement ! Des caprices !"
Hermine alla se rassoir confortablement, appuyant sa position et s'assurant qu'elle ne pourrais jamais y tomber par mégarde.
_"Je suis pas une petite fille frangin, Je doit pas toucher l'eau c'est tout..."
_"Pourquoi ?"
_"Mais c'est écrit dans le livre !"
_"Le livre ? Le grimoire ? Je t'ai dit de le jeter, si on nous prends avec ça, nous sommes bon pour le bucher..."
_"Parfaitement" assura le moine qui venait de reprendre de l'aplomb.
_"Tous les trois..." Continua Einown, ce qui eu pour effet de faire pousser un petit gémissement au frère Gregory
_"Ça frangin, tu ne me fera jamais jeter le livre..."
_"Mais tu ne sais même pas lire !"
_"Si !"
_"Non !"
_"Si !"
_"NON !"
_"Je sais en lire quelques passages..."
_"Et c'est pas avec ça que tu nous ouvrira les volcans."
_"Je sais maitriser les flammes !" affirma t'elle soudain, en posant les mains sur ses hanches
_"Tu fait grossir le feu sur les chandelles..."
_"Et bien ?"
_"Ça n'est pas très impressionnant..."
_"Et je sais les éteindre aussi..."
_Je suis pas encore sur que tu ne souffle pas dessus..."
_"Bon ! Et maintenant ?" demanda Gregory "Non pas que je soit très heureux de vous entendre parler des arts du malin devant moi, mais j'ai froid au pieds..."
_"T'as raison... Hermine descends !"
_"Nooon !"
_"Mais pourquoi ?" Einown prenait un ton presque suppliant.
_"Je ne toucherais pas l'eau... Ca diminue mes pouvoirs..."
_"Mais tu n'as pas de pouvoir !"
_"Parce que tu me fait toujours traverser les rivières à pieds, on marche dans les flaque et la boue..."
_"Mais il pleuvait des cordes hier ! Et tu n'as rien dit !"
_"PARCE QU'ON POUVAIT RIEN Y FAIRE !"
_"Tu pouvais pas ?... Ho et puis non... Qu'est ce que tu propose ?"
_"Bah... Je sais pas..."
_"Tu sais pas ?" Einwon fit un tour sur lui même, affaissant ses épaules et tournant le visage au ciel.
_"Faut que tu me porte."
_"Faut que je te porte ? Non mais j'y crois pas, tu m'aura tout fait frangine !"
Il s'approcha de la mule, caressant l'animal brièvement et tendis les bras à sa sœur.
_"J'vais glisser !"
_"Gregory ! Aide moi !"
Le moine, qui avait des bras et des épaules bien plus large que le jeune musicien accouru, lâchant la corde et attrapa la jeune fille, non sans rougir lorsque les boucles noirs lui caressèrent les joues.
Einown guida l'animal qui consentit à avancer petit à petit, alors que le moine, précautionneux, gagnait du terrain, quelques pieds en avance.
Quelques mettre dans l'eau fraiche, il ne vis le trou formée par une absence de rocher, et bascula.
_"Hi ! Noooooon !" Hermine se crispa soudain, ce qui accru le mouvement, elle tomba la tête la première alors que son porteur la suivit et l'écrasa de son ventre rebondit, la maintenant sous l'eau.
_"Mais lève toi ! Foutredieu !"
Einown releva son compagnon, alors que la belle émergeait en reprenant une profonde respiration, les cheveux collés sur son visage.
Elle s'essuya d'un geste, et se mis à tousser.
_"J'SUIS SUR QUE TU L'AS FAIT EXPRÈS !"
_"Mais non ! Je..."
_"SIIIII !" Telle une furie, elle se jeta sur le lourdaud, le frappant sans méchanceté, mais l'empoignant quand même et lui plongeant le nez sous la surface. "Ahhh T'aimes l'eau hein ?"
_"Non ! Non Mine ! Arrêtes"
Il envoya de grandes envolées liquides du plat de ses mains, alors qu'elle ripostait de la même manière.
Einown les observait, feignant l'ennui, prenant un air désabusé... Qui se mua soudain en effroi lorsque les deux trempés se tournèrent vers lui pour lui faire gouter de l'eau du torrent.
La seule qui resta plus ou moins sèche dans cette histoire, fut Paquette, la mule taciturne qui se plaisait à n'être que simple spectatrice.
Tous quittèrent le cours d'eau et firent halte dans une clairière, à quelques mettre de là...
La petite troupe était parvenu à allumer un feu...
Einown rageait de devoir utiliser son briquet de si bon matin, mais l'automne touchait à sa fin, et les pneumonies n'étaient jamais de bonnes choses à prendre.
Les bagages furent ouvert, on donna à Gregory un grand drap déjà taché afin qu'il puisse s'envelopper en attendant que leurs frusques ne sèche. Hermine alla se changer derrière des arbres touffus, et le barde, lui, se réchauffa devant les flammes, acceptant la requête de Gregory de manger un morceau de pain qui commençait à rassir.
Lorsque la jeune fille réapparu, elle portait une jupe alliant rouge et noir, tandis qu'un manteau pourpre finissait de lui tenir chaud.
L'un et l'autre se restauraient, songeant qu'ils avait quitté l'auberge sans prendre de repas, et avait suivit la route aux aurores, souhaitant passer le moins de temps possible dans ces bois.
_"On aura peut être un jour et demi si on se dépêche..." Annonça le barde tout en mâchonnant, après on doit faire plusieurs lieux, je sais plus trop... Vers le sud... Vous verrez c'est sur la côte..."
_Mais comment tu te souviens de tout ça ?" Demanda Hermine, visiblement sidérée.
_"Je m'en souviens c'est tout..."
Il eu un haussement de sourcil, sombrant dans ses pensées et arrachant un nouveau morceau à la miche de pain.
Il y eu plusieurs minute de silence, avant que son regard ne soit attiré par la route, il leva soudain la main, ce qui surpris ses deux compagnons.
_"HEY ! HEY ! Voyageur !"
Hermine et Gregory se retournèrent, il y avait un homme sur la route, solitaire, un sac sur la hanche et plusieurs livres sous le bras. Malgré l'éloignement, son visage restait tout à fait reconnaissable, il s'agissait du voyageur qui avait tans fait de grabuge à l'auberge, la veille.
_"Einown ! Tu es fou ?" Souffla Hermine "C'est l'autre malade d'hier soir !"
Le barde fit un geste du bras, invitant l'homme à s'approcher. Gregory paniquait.
_"Mais arrêtes !... L'appelles pas... Après il va venir..."
Mais le voyageur déjà venait à leur rencontre. A mesure qu'il s'approchait, un bruit long et régulier se faisait entendre, comme sorti de nul part.
Moine et danseuse ne cachait pas leur inquiétude, seul le barde souriait.
L'homme ne fut enfin qu'a quelques mètre d'eux, le visage parsemé des ombres brisées d'un éclat de soleil au travers des feuillages.
_"Que voulez vous ?" Demanda il.
_"Asseyez vous, et profitez du feu..." Hermine torturait ses lèvres pour faire comprendre sans voix : "TU-ES-MA-LA-DE...", le barde, lui renchérit. "On a du pain... Vous en voulez ?
L'inconnu montrait des signe de méfiance. Maintenant qu'il n'était qu'a quelques pas, le son était bien plus flagrant, pourtant il ne semblait pas s'en soucier. Il s'assit en silence, face à son hôte, entre les deux personnes qui auraient prié ciel et terre pour qu'il s'en aille.
Il s'observèrent longuement. Il était vêtu d'un manteau brun et rapiécé, une capuche large et déformée pendant dans son dos. Ouvrant un peu son col, il laissait deviner une tunique surmontée d'une veste de cuir, ainsi que le lacet abimé d'un pendentif. Il avait l'air harassé, sans doute pour avoir passé la nuit dehors. Son visage trahissait milles fatigues, il avait les yeux perdu entre l'or et le vert, et ses cheveux noir ne parvenait pas à cacher une boucle à son oreille.
Hermine posa un œil sur les livres qu'il venait de poser devant lui, outre un cahier de note, il s'y trouvait quelques ouvrage parsemé de signes cabalistiques. Elle étouffa un cris de surprise. Gregory, lui, se tenait droit et immobile, le regard vissé sur le bout d'un fourreau dépassant du manteau.
Einown se contenta d'arracher un morceau a la miche qui diminuait de plus en plus, et de le lui envoyer, le lançant au dessus du feu.
_"Alors ?! Qui êtes vous ?"
La question eu pour effet de stopper net les mouvements du jeune homme, lui qui avait posé son sac devant lui et s'apprêtait à l'ouvrir fixait le barde sans savoir si oui ou non il allait lui répondre.
_"Je suis Einown... Et voici ma sœur Hermine. Et lui, C'est..."
_"C'est Gregory." Compléta l'intéressé en reprenant de l'aplomb.
Le voyageur ne répondit pas tout de suite, mais un rictus amicale prouvait que la glace était rompu. Il ouvrir pour le moment le sac, et tous compris à la fois pourquoi il voyageait ainsi avec ses bagages sous le bras, et aussi d'où provenait le bruit singulier qui gagnait en volume sonore.
Précautionneusement, du plat de la main, il redressa le buste du petit animal, lequel ronflait bruyamment, tout en lui mordillant le doigts sans se réveiller.
_"Iro... Iro..."
Les oreilles d'Iro battaient à chaque appel, enfin, alors que son maître le secouait doucement, il fronça les sourcils, grimaçant et grognant. Il ouvrit enfin les yeux, se tournant vers la lumière et les regards tournés vers lui, luttant pour maintenir les paupières ouverte et discerner ce qui l'entourait.
_"Hmmrrrrrr" Lâcha il en grimaçant une nouvelle fois.
Son maitre approcha un morceau de la miche.
_"Iro... C'est du pain..."
Il avait une expression perdu entre la fatigue extrême et celle d'un grand malade. Il commença par ouvrir la machoire, dévoilant de petit crocs en aiguilles et semblant gouter l'air avec une haleine pâteuse. Enfin, et après d'autre soupirs, il attrapa, après plusieurs tentative, le morceau de pain, et le mâchonna sans le gouter, tentant de conserver une vision net sans pour autant avoir à loucher.
_"J'ai mal au crâne." Le trio lâcha une exclamation, la jeune fille, elle, semblait littéralement fondre devant le comportement du chétif animal.
_"Ça t'apprendra..."
_"Quoi ?"
_"A te servir dans mes chopes. Si je ne veux pas, c'est qu'il y a une raison non ?"
Le crâne du diablotin dessinait de légers cercles dans l'air.
_"Mais vous n'y touchiez pas..."
_"Et je te défend d'y toucher à nouveau..." Iro se renfrogna et alla se blottir de nouveau au fond du sac. Enfin, l'homme avala ce qu'il restait de pain et se tourna vers le musicien. "Que voulez vous ?"
Einown eu un mouvement avec les yeux, balayant la scène de gauche a droite.
_"Et bien... Votre nom..." répondit il enfin non sans un sourire et en ouvrant les bras.
_"Mon nom ne vous servirais a rien... Et je ne gagne pas à être connu..."
_"Hey... On vous a donné les nôtres..."
_"Et on connait déjà celui de la chose qui parle..." appuya le moine bedonnant.
L'homme eu un soupir.
_"Loch... Je m'appelle Loch."
_"Loch ? Loch c'est tout ? Loch comment ?"
_"Faerlen..."
_"Et bien Loch Faerlen, Ravis de te connaître. Nous sommes une compagnie en partance pour le fief d'Erdraque, et nous aurions besoins de quelqu'un pour nous guider..."
_"Je ne suis pas guide... Je ne connais pas la région"
_"Ho non non non..." Le musicien agitait ses mains devant lui, comme si il eu voulut effacer une inscription perdue dans l'air. "Vous n'avez pas compris... Je sais, moi, où aller... Et si nos routes convergent... D'ailleurs, où allez vous ?"
Loch resta muet, Einown insista. "Ho aller... Vous allez bien quelques part..."
_"Je vais vers l'Est..."
_"L'Est ?"
_"Toujours..."
_"Et c'est tout ?... L'Est c'est vague... Vous faîtes quoi de particulier dans la région ?"
_"Je chasse un animal..."
_"Vous êtes chasseur ?"
_"Non..."
_"Vous chassez quel genre de bestiaux..."
_"... Genre du gros bestiaux..."
_"Ah oui, du grand gibier... Et il se trouve où l'animal ?"
_"Sur la côte probablement..."
Einown se redressa soudain.
_"Très bien !... Écoutez... On vous accompagne sur la côte, même qu'on peu vous aider à traquer la bête..."
_"Trois saltimbanques ?"
_"Écoutez ! Écoutez ! Écoutez... Vous tuez votre bête, et vous continuez avec nous vers l'est, et là, sur les falaise, vous avez le château d'Erdraque... Vous voyez ?"
_"Peut être... A quoi cela vous avancera il ?"
Tous se tournèrent vers Einown... Il est vrai que la question planait dans l'air depuis un moment...
_"Et bien... L'idée... C'est que vous serez notre garde du corps..."
_"Plait il ?"
_"Oui... On doit récupérer des affaires... Enfin, moi et ma sœur... C'est à Erdraque qu'on est nés vous voyez ? Et nos parents sont..."
_"Dépêchez vous..."
_"Oui oui oui... Écoutez, on entend de drôles de choses sur ce qu'il y à autour d'Erdraque... Et c'est pour ça qu'on veux juste prendre nos affaires et partir..."
_"Je m'en vais..." Loch venait de se relever, bringuebalant le sac dans lequel dormait le diablotin pour remettre la sangle à son épaule.
_"Attendez, attendez, attendez !" Glapit le musicien en lui attrapant un morceau d'étoffe. "On parle de drôles de choses là bas... Voyez ? Il s'agit de bêtes, de mal-bêtes..."
_"Mal-bêtes..."
_"Oui... On dit que les gare-loups attaquent le château... Et que la vie y est devenue dangereuse..."
_"Einown ! C'est quoi ce que tu racontes là ?" Gregory semblait soudain en proie à une crise de panique.
_"Ce ne sont pas mes affaires... Je ne vais pas à Erdraque..."
_"Mais on vous paiera... On sais qu'on a pas grand chose... Mais on trouvera... Vous serez nourri... Et vous pourrez utiliser notre matériel."
Loch se renfrogna encore plus, tirant à lui la pan de son manteau resté dans les mains du rouquin.
_"Je ne suis pas un mercenaire..." Einown se releva, comprenant soudain qu'il le dominait de quelques centimètres.
_"Ça c'est pas ce que je crois... Avec tes exploits d'hier soir..."
_"Et alors ?"
_"Et alors tu sais te battre... On a besoin de ça..."
_"Non..."
_"Et pour quelqu'un qui ne gagne pas à être connu, tu ne joue pas la discrétion..."
_"C'est à dire ?"
_"C'est à dire que les sales sorciers comme toi, ils les font bruler dans ce pays, et que je sais pas comment t'a fait, mais le gros Cedric, il avait des cloques plein la gueule... Et des gelures..."
Le voyageur ne trouvait rien à dire, fixant les yeux de son interlocuteur. "Il neigeait un peu dans tes mains non ?"
_"Je m'en vais..."
Il tourna les talons, poursuivit par le musicien qui usait de tout les moyens de persuasion pour le convaincre. Il fut à cours d'idée, au bout de son monologue frenetique ils étaient tout deux revenu sur le sentier. "Et bah tans pis le clodo... T'aurais pus te faire de l'argent et tu... Et tu passe à coté d'une affaire en or..." Loch s'éloignait sans se retourner. "HEY ! ET T'AS BOUFFé MON PAIN."
Un écu sonna et descendit le long du chemin en guise de réponse, Einown se jeta dessus. "T'AS RAISON ! TIRE TOI ! DU VENT ! DE L'AIR ! SORCIER ! ON VEUT PAS D'TOI ICI ! J'VAIS ALLER VOIR LES SOLDATS ! ET J'DIRAIS OU QU'TU ES ! RACLURE ! MONSTRE !

Il revint enfin, l'air à la fois penaud et bredouille devant ses compagnon qui défaisaient le camp. Hermine eu une moue gênée.
_"Un coup dans l'eau frangin... Tans pis..."
Einown alla harnacher la mule, alors que le moine s'approchait à grand pas, les bras chargé de paquets.
_"Einown... Einown... C'est vrai ce que t'as raconté ? Je veux dire, les mal-bêtes, les loups et tout ça ? C'est vrai ?"
_"C'est c'qu'on dit..."
_"Mais c'est vrai ou pas ?"
_"Je sais pas moi... Peut être..."
_"C'est assez vrai pour que tu cherche un guerrier je crois... C'est pas rien..."
_"On file..." Le rouquin envoya une claque sur le flanc de la mule qui avança sans rechigner... Il montèrent le chemin à leur tour, suivant le sentier qui courrait entre les arbres
_"Peut être qu'avec de la chance, on le rattrapera..." énonça le moine...
Et il fut le seul. La journée passant, au rythme de leur marche dans la foret, Gregory fut le seul à espérer revoir ce si mal aimable voyageur.
Bien que leur conversation bifurquait presque constamment à son endroit, ce n'était jamais pour tenir des propos flatteur ou le louer.
Vers midi, Einwon monta au sommet d'un rocher armé d'un bâton et assura qu'il saurait tenir les loups l'écart.
Il était vrai qu'il ne se débrouillait pas trop mal avec ce type d'objet entre les mains, mais il s'agissait surtout de sauts et de danses censés accompagner sa sœur.
En milieu d'après midi, il énonça l'idée de frapper et d'étrangler un monstre à l'aide d'une guitare. Mais ce ne fut que lorsque la nuit fut tombée, et qu'il furent obligé d'user une torche pour avancer, que leurs paroles prenait un nouvel élan quant aux adjectifs qualifiant le dénommé Loch.
_"N'empêche, que Iro il était vraiment amusant à voir..." Coupa Hermine.
_"Je sais pas... Ça me semble bizarre un animal qui parle comme ça... Bien des truc de sorcier"
_"Einown ?"
_"Hm..."
_"Fermes la..."
Il se renfrogna un moment, levant la torche bien haut et tentant de voir au travers des ténèbres qui s'épaississait derrière les arbres. Le chemin avait pris un dénivelé plat, et s'était élargit. Partout il entendait reniflement et froissement de feuille et la lune, elle, n'était que partiellement visible entre les branches qui déjà se dénudaient. Le climat ne rassurait pas Gregory qui serrait de plus belle la corde guidant Paquette.
_"N'empêche... Que ce... Ce... Ce foutriquet... Il à du culot je trouve..."
_"C'est a dire ?"
_"Et v'la que je refuse, et vla que je gagne pas à être connu...Et tout ça..."
_"Et attention, je chasse du gros gibier..." Hermine renchérit sans se retenir de rire.
_"Ah ça... Je suis chasseur moa... Voyez vous mes chers amis... Je ne tiens pas à effrayer le cerf alors que je vous trainerais derrière moi, tambourins aux pattes et flutes au bec."
La jeune fille gloussa des pitrerie de son frère. "Tout à fait..." elle se tue quelques instants... "N'empêche... Il avait l'air de s'y connaître..."
_"De quoi ?"
_"En magie ?"
_"VOUS ALLEZ VOUS TAIRE ?!" grogna le moine en queue de file "C'est interdit..."
_"Ho arrête un peu Greg'... Einown ?"
_"Quoi ?"
_"Si on le revoit..."
_"Vaut mieux pas..."
_"Non mais si on le revois... Tu pourra me laisser lui parler ?..."
_"Pour ? Il te donnera rien tu sais ?! Quoi que j'aurais peut être du commencer par là..."
_"Quoi ?"
_"Hop ! J'envoi sœurette discuter affaire avec monsieur, le buste en avant  et la jupe bien plissée..."
_"T'ES ODIEUX !"
_"Bah quoi ? Je suis sûr que c'est le genre..."
_"Peut être mais..."
_"Bien sûr que c'est l'genre... Bien ce genre de type..."
_"Peut être mais les affaire, c'est toi qui les négocie, je tiens pas à ce que tu m'envoie un jour négocier tarifs avec... Avec des... Des gros bras."
_"Tu danse déjà pour eux..." Gregory venait de penser à voix haute... D'une voix... Justement bien trop clair. Il lâcha un cris et la corde lorsque la jeune fille lui envoya son pied dans le tibia.
Libérée, la mule pris soudain ses jambes à son coup, moine et danseuse ne purent la stopper et Einown abandonna se torche, plongeant sur la corde pour retenir l'animal qui le traînait dans le terre et les flaque de boue.
Il lâcha prise et ne pus voir que le postérieur de l'animal disparaitre dans les ténèbres.
_"ET CHIER !" Il se releva, épousseta son visage et couru en arrière pour rejoindre ses compagnons.
"Mais merde ! Qu'est ce que vous avez foutu ?! Pas possible ! On fait comment maintenant !"
_"Mais calme toi !" cria sa sœur sur le même ton.
_"Mais noooon" il crispait ses mains devant son visage, signe que la perte d'un bien matériel avait pris le contrôle de ses émotions. "Il faut la retrouver et vite..."
_"Mais il fait tout noir..."
_"Et elle va se faire bouffer... On en a besoin tu comprends ?!..."
Gregory tenait la torche bien haute, plus inquiet de savoir ce qui avait fait fuir la mule plutôt que de savoir comment la retrouver
_"Einown..."
_"...faut se dépêcher, avec toute les bêtes qui rodent..."
_"Einown..."
_"...On peut pas porter les bagages, pas jusqu'à Erdraque."
_"Einown !"
_"QUOI !"
Le moine pointa un doigt tremblant en direction du chemin, il lâcha soudain la torche et alla se cacher derrière ses deux compagnons.
Petits, voutés et armés, La machoire prognathe et le poil dru. une dizaine de personnages les entouraient, sortant des fourrés et de la noirceurs, apparaissant d'un coté et l'autre du chemin.
_"Einown" souffla Hermine en attrapant le bras de son frère... C'est des..."
_"Des Kobolds je crois..."
Il se resserraient les uns contre les autres alors que la petite troupe avançait vers eux, lentement, attentive, pointant vers le trio leurs lances d'ossements.
_"On fait quoi ?" demanda le moine tout bas.
_"On fait surtout aucuns gestes brusques..."
Le moine réagit automatique, ramassant une pierre à ses pieds et visant l'une des créature encore éloignée.
Celle ci esquiva le projectile et cracha en le menaçant.
_"MAIS T'es malade ?! Arrêtes ça !"
Gregory n'écoutait plus, il ramassait la torche et l'agitait autour de lui. Le feu souffrait et grésillait avec les frottement d'air, et, bien que encore loin, les Kobold semblait plus réticent à avancer.
La flamme tripla soudain de volume ce qui effraya Gregory de plus belle qui  à nouveau laissa tomber le brandons incandescent.
_"Ahh"
Einonw attrapa sa sœur par les épaules, la secouant sous le coup de la panique.
_"Ouais Mine... Va y... Fait le... Montre ce que tu sais faire..."
_"Mais je..."
_"Aller !" Il la retourna et la poussa devant la flamme, la jeune fille paru hésiter. "Aller..."
_"Euh... Je peux essayer de lancer le feu sur eux..."
_"Oui vas y..."
_"C'était écrit dans le livre et je..."
_"On l'a pas le livre..."
_C'est Paquette qui l'a précisa le moine."
_"Aller !"
Elle se tourna vers la lumière, et ouvrit les mains au dessus du petit brasier.
Elle fredonnait, ou bredouillait... Cela ne semblait pas faire de différence pour ses deux compères qui ne surent jamais faire la différence tans il manquaient de tact lorsqu'il lui demandait des exemples d'incantations.
La flamme pourtant semblait reprendre du volume et léchait presque la jupe de la petite sorcière au niveau des genoux.
Pourtant, les monstres continuaient d'avancer, et gagnaient du terrain, plus que quelques mètre, prudent, avant qu'ils ne les écorchent vifs.
_"Continue Mine... On y croit !"
_"Menteur !" Le chemin s'obscurcit presque aussitôt.
_"CONCENTRES TOI !"
Elle repris ses murmures mais rien n'y fit, la flamme ne repris aucune ampleur, et n'était projetée sur personne visiblement.
Elle mourrait petit à petit, semblait s'éteindre.
Les ténèbres les recouvrirent, il n'y eu plus que des petites braises essoufflée par le sortilège.
Le rire des kobolds était la seul chose à percevoir dans ce noir presque total.
Il y eu un éclair orangé, doré, et la jeune fille tomba à terre.
Une colonne de feu naquit des cendres, s'élevant bien haut et explosant quelques petites branches qui retombèrent sur le trio en même temps que le magicien sautant d'un arbre.
Les Kobold détallèrent en hurlant, tandis que le prodige disparaissait lui aussi, ne laissant pour vestige qu'un nouveau brasier sur le bois mort autour d'eux, et que les plus téméraires des créatures tentaient vainement de se jeter sur eux.
Loch en écarte un, l'envoyant voler d'un coup de pied, et en décapita un autre de sa lame d'argent, alors que le tête grimaçante allait rouler contre le flanc de la jeune fille déjà à terre.
Les deux hommes se défendirent avec le dernier, aidé du diablotin qui avait repris ses esprits dans la journée et aveuglait l'ultime opposant alors que Gregory frappait dedans à grands coups de sandales.
Le silence tomba, seul subsistait le crépitement des nouvelles flammes qui finissait de se consumer.
Le trio pris du temps à considérer la situation, fixant Loch qui reprenait son calme et essuyait son épée dans un linge avant de la remettre à son fourreau et de rabattre son manteau élimé.
Lorsque la jeune fille eu compris, elle tomba à genoux, de fatigue et de panique. Chamboulée et harassée...
Les trois hommes coururent la soutenir mais ce fut sur Loch qu'elle fondit en larme.
Ce dernier, surpris, se laissa faire, jetant tout de même un œil au chef de la troupe qui ne semblait pas apprécier que sa sœur se jette ainsi dans les bras d'un étranger.
_"Faut pas s'en aller..."
_"Comment" demanda Loch qui ne vit arriver le point qui s'abattit contre son visage.
La furie lui martelait le torse en hurlant et pleurant  la fois, En colère, agressive, grognant presque entre ses sanglots, articulant chaque mot d'une voix chargée de crainte et de larmes.
_"FAUT PAS... NOUS... LAISSER ! VOUS ÊTES... UN... UN POURRI... UN POURRI... VOUS ÊTES UN MONSTRE DE NOUS LAISSER COMME ÇA... POURQUOI VOUS AVEZ FAUT ÇA ?... POURQUOI... FAUT PAS NOUS LAISSER..."
Retenant le dernier coup, il l'aida à se relever, peu fier, et se tournant à nouveau vers Einown dont le regard se perdait entre l'embarra et le sarcasme.
_"Jusque Ertraque... Pas plus loin..."
Einwon eu un haussement de sourcil...
_"C'est déjà ça..."
Hermine s'écarta en lançant un nouveau coup, fit quelques pas en arrière et se laissa rattraper par son frère, visiblement furieuse. Iro lui, sauta sur le bras que lui tendais son maître et alla retrouver sa place sur son épaule.
Seule Gregory affichait un sourire dans l'assemblée, il envoya son coude contre celui du musicien.
_"Hey... On l'as le garde du corps..."
_"Pour sûr qu'il faut que je la laisse parler au gens..."

*Sa seigneurie le prince du clan des bouffeurs de Yabon !
*Détenteur de la baffe d'or administrée par Gamall le 19/11/07

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