Aller au contenu


[h] Quêtes Cyrodiiliques Revisitées


  • Veuillez vous connecter pour répondre
9 réponses à ce sujet

#1 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 24 août 2008 - 20:41

Ombre sur Coupeterre


Mes heures sont comptées, je le sais. Je suis chez moi, à Skingrad, derrières les hauts murs et les hautes tours protecteurs de la ville, au beau milieu des sombres ruelles étriquées et labyrinthiques, j'ai demandé à Sulinus de ne pas indiquer ma maison si quelqu'un me chercherait. Mais je le sais, elle ou un autre me trouvera.

Comment croire que tout cela se serait passer ? Sendavictorius venait de me téléporter à Chorrol pour que j'obtienne une recommandation de la part de Teekeeus, c'est là que je l'ai rencontrée: Dar-Ma, mignonne, gentille, simplette.
Elle voulait papoter, serviable comme à mon habitude j'acceptais. L'argonienne parlait de tout: de la fraicheur de l'air, de la forme des nuages, du papillon qu'elle venait d'apercevoir et surtout de sa maman, Seed-Neeus, elle lui vouait un véritable culte, pauvre idiote.

Quelques jours plus tard au détour d'une conversation, j'appris que Seed-Neeus était inquiète au sujet de sa fille qui aurait disparue. Il faut le dire, j'avais besoin de me changer les idées, ma recommandation piétinait, je trouvais la fille sympathique...et j'avais besoin d'un peu d'argent. Alors je suis allée voir cette mère tant vénérée par sa fille, grand mal m'en prit.
Une femme charmante elle aussi, mais son visage était miné par l'inquiétude: elle m'expliqua que sa fille était partie faire des livraisons à Coupeterre. Normalement c'est a elle d'y aller, mais cette fois-ci elle eu un empêchement et dû envoyer sa fille faire ce travail.
Coupeterre se trouvait au sud de la ville, c'est tout ce que j'ai pus savoir de la part de la mère, alors j'ai sillonné la ville à la recherche de quelqu'un en sachant plus: Hontidar, un altmer qui passe son temps à chasser, celui-ci m'expliqua que la ville avait été prospère fut un temps, il s'y trouve en effet une mine d'or tenue par la famille des Marsh, mais il y a une trentaine d'années de cela la légion fut envoyée dans la ville, beaucoup de gens sont mort et elle fut réduite en cendre pour partie. Ses rares habitants sont décrits comme des personnes peu fréquentables, anormales même, seule la famille des Waite sort de la ville pour se rendre à la guilde des mages de Chorrol, tout d'abord le père dont le nom m'échappe, et maintenant qu'il est malade, sa fille, Asenath a reprit le flambeau et reste toute la semaine à la guilde pour ne rentrer que le week-end.
Je me souvenais en effet d'une fille plutôt jolie à la guilde, mais quelque chose dérangeait en elle, mais nous étions Loredas et donc elle était chez elle. Expliquant ma situation, Hontidar eu la gentillesse de m'accompagner jusqu'à la ville au vu de ma carrure.


Contrairement à ce que les gardes de la légion racontent, sortir des grandes routes n'est pas si dangereux que cela, nous n'avons eu aucun problème sur le chemin. Lorsque nous surplombâmes la ville il me dit qu'il n'irait pas plus loin et me souhaita bonne chance et bon courage.
Le travail de la légion avait été efficace, mis à part quelques grandes maisons bourgeoises, l'entrée de la mine, une église et quelques maisons, tout était encore en ruine, si il n'y avait pas les deux ou trois points de-ci de-là on aurait crut à une ville fantôme. Peu encouragée par ce premier constat, je pris mon courage à deux mains et je me dirigeais vers la ville.
Le premier passant que j'ai croisé était affreux, il avait l'air vieux mais sa voix était mure pourtant, il avait de larges yeux bleu prenant presque la moiter de son visage, j'ai beau être blanche, lui était totalement livide, je voyais sans peine les veines sous la peau, il était chauve, le visage plat, petit et gras et puis l'odeur...immonde.
Son humeur était de paire à son apparence, au milieu des insultes et menaces il me dit que je devais me rendre à la place centrale, seul endroit pour les étrangers mais me conseilla de partir sur le champ de la ville.

La place était -comme le reste de la ville- déserte, au milieu trônait un puits branlant, le pavé était défoncé et les bâtisses autour étaient carbonisées, seuls une boutique, un hôtel et l'église et une maison étaient ''intactes'' et surtout rongées par des plantes grimpantes, c'était le début de soirée, le résultat était plus que lugubre.
Un homme à l'autre bout de la place me regardait, il était en retrait, je m'approchais mais il s'enfuit. Déconcertée je me suis dirigée vers la boutique, l'intérieur était en bazar, une couche épaisse de poussière se trouvait sur le sol et les meubles au point qu'il n'y avait même plus de toiles d'araignée tellement que c'était sale, de la suie coulait des murs, et au milieu de ce trou se trouvait une femme, elle aussi difforme et puante. Alors que je l'interrogeais au sujet de Dar-Ma, elle m'envoya paître ailleurs en me disant qu'elle aurait bien voulu la voir pour recevoir ses marchandises, elle insista pour avoir des compensation de la part de Seed-Neeus. Puis comme elle devait se rendre au rassemblement à «l'église des Profonds» , elle me jeta dehors et me dit de me tenir à distance. La nuit venait de tomber, cependant que toutes les gens de la ville se dirigeait vers l'église en me jetant des regard noirs je me dirigeais vers l'hôtel.
La porte était fermée, bien entendu celui qui s'occupait de l'hôtel devait être au rassemblement lui-aussi, je m'assis sur les marches pour l'attendre.
Il faisait froid, noir, et des bruits étranges provenaient du haut de la seule maison, des sortes de grognement liquide. Pour me rassurer j'activais la vision nocturne. Le temps passa mais à un moment, un hennissement me fit sursauter, je suis alors allée voir d'où provenait le bruit pour découvrir un cheval dans la ruine d'une maison dernière la boutique, je flattais l'encolure du cheval et c'est alors que je pus lire son nom sur le devant de la selle « Blossom » c'était le nom du cheval de Dar-Na d'après sa mère, ainsi elle était bien ici.

Lorsque j'interrogeai l'hôtelier au sujet de la disparue, il me répondit sèchement qu'il n'en savait rien, alors, fatiguée, je prit une chambre, trente Drakes pour un trou comme celui-ci, une véritable arnaque. Oui un trou, l'hôtel était lui aussi vide, plein de suie avec sa couche de poussière. Je ne vous parle pas de la chambre, enfin ce fut d'abord un hall totalement vide, au fond à droite et à gauche se trouvait deux chambres, celle de droite était sans dessus dessous, mais surtout, il y régnait une forte lumière bleu, lugubre, et surnaturelle, elle semblait ne provenir de nul part. Tout de suite j'optais pour la chambre de gauche qui elle était misérable mais correcte au moins.
Avant de me coucher, j'ai fermer la porte à clé peu rassurée, puis j'ai trainé une commode de la chambre de droite pour la caler sur la porte, comme si quelqu'un essayerait de rentrer pendant mon sommeil, ensuite je n'enlevais ni ma robe, ni mes chaussures pour dormir, j'avais vraiment la trouille, planquée sous les couvertures je mis plusieurs heures à m'endormir, guettant le moindre bruit suspect.


Quelque chose me sortit de ma torpeur mais je sombrais aussitôt.
Un grondement, voilà ce qui me réveilla, j'ouvris les yeux pour découvrir Dar-Ma, elle était nue, moi aussi, toutes deux dans une même cage. Éperdue, je contemplais ce qui se trouvait autour de nous, nous étions dans une caverne faiblement éclairée par des torches, tout autour de nous grouillait...non, c'est trop horrible, de la graisse avec deux jambes, deux bras, des yeux et une bouche, du moins c'est tout ce que je pus voir à la lueur des torches. Brusquement ils se jetèrent sur la cage, ouvrirent la porte, se saisirent de l'argonienne qui hurlait à mort avant de refermer la porte. Ils la conduisirent sur une sorte d'autel, un tas de gras se plaça sur un surplond et commença de psalmodier une incantation. Les monstres se jetèrent alors sur Dar-Ma, elle hurlait, j'entendais de la chair s'arracher ils...ils la dévoraient vivante.
Un tas de gras présentât le cœur de la malheureuse à celui qui dirigeait la cérémonie, celui-ci lança un sort sur le cœur qui explosa dans un éclat sanglant. La caverne trembla, d'autres tas de gras apparurent alors par magie, mais ils étaient différents des premiers, ils étaient plus innommables encore (sont-ce eux, les profonds ?), ce furent eux qui se dirigèrent vers la cage, j'allai subir le même sort que la pauvre Dar-Ma.
Lorsqu'ils ouvrirent la porte, en désespoir de cause j'ai lancé des flammes sur eux, tous les monstres détalèrent comme ils pouvaient, sautillant à la moitié, la lumière vive semblait les faire tous fuir, alors j'ai lancé un sort de lumière au centre de la pièce, ce fut le chaos, les monstres s'enfuirent en tout sens en glapissant des cris aigües.
Il était pour moi aussi l'heure de m'enfuir, par chance il y avait une échelle. Celle-ci me mena dans une des maisons de la ville, et par le plus grand des hasards, dans la pièce principale, je n'eus qu'a défoncer la porte avec un sort de télékinésie pour déboucher à l'air frais de la nuit. J'évoluais dans les rues sombre de la ville, mais je n'étais pas seule, au détours de certaines rue je croisais un groupe mi-humain, mi-gros tas, à ma recherche à n'en pas douter. Au bout d'un temps interminable je débouchais sur la place centrale, des voix s'élevèrent, comme une folle je me dirigea vers le cheval, je pus l'atteindre et le monter avant que les monstre n'arrivent, et à bride abattue je me suis enfuie de cette ville maudite.


J'arrivais à Chorrol au petit matin, la garde dû me descendre de cheval de force, trop paniquée, je ne pouvais joindre deux mots correctement, me prenant pour une folle les soldats me trainèrent jusqu'à la chapelle, Là, un prêtre pus me calmer par magie, je leur ai dit alors qu'il y avait des monstres à Coupeterre, qu'il fallait y envoyer la légion comme autrefois pour détruire l'innommable. Ils me dirent que tout allait bien et me firent avaler un somnifère.
A mon réveil, les prêtres m'ont donné des vêtements, Josie était là pour me ramener à la maison. Une fois dans les appartement de la guide des guildes, je l'ai vue, elle, Asenath, avec son visage plat et ses gros yeux bleu, elle me héla et se dirigeant vers moi cependant que je disparaissais pour Skingrad. Tout de suite je cherchais Sullinus, le seul qui sache où j'habite et lui dit d'en informer personne et je partie en toute hâte chez moi, fermer la porte, la barricader.

Je m'appelle Léopoldinne Delacroix, je vis ici à Skingrad dans cette maison toujours barricadée, cela fait deux jours que je trouve pas le sommeil, tourmentée que je suis par des cauchemars affreux remplit d'êtres innommables, qui me dévorent, qui me font subir milles immondices.
Quelqu'un frappe à la porte, je n'ose pas répondre, une voix m'appelle, c'est elle ! Asenath, c'est sa voix, j'en suis certaine...Meridia, donnez-moi la force ! La porte viens de voler en éclat, quelqu'un marche en bas, monte les escaliers, je


[Ces dernières lignes, par l'écriture brouillée sont presque illisibles, la note est tachée d'une multitude de point de sang.]

Modifié par Shadow she-wolf, 24 août 2008 - 20:54.


#2 Cotin

Cotin

Posté 30 août 2008 - 11:23

Corruption et Conscience

  

    Je suis né le douze Semailles 3e399,  dernier-né et seul mâle d'une famille de petite noblesse, à la Cité  Impériale. Ma famille avait été l'une des dernières à partir, et  regretta amèrement sa décision de fuir à cette période précise, mais  cela ne me regardait en rien, nourisson dont la seule préoccupation  était de pouvoir s'allaiter et de coucher au chaud.Nous fuîmes la  dévastation de Cyrodiil, mon vieux père, ma mère et mes soeurs, vers  Bordeciel, patrie de ma grand-mère, persuadés qu'elle nous ferait bon  accueil.Nous fûmes brusquement arrachés à nos rêves d'un monde meilleur  à destination : la vieille Nordique avait succombé, et ses rares amis  restant avaient trop à faire à s'occuper d'eux-même pour nous accorder  une quelconque charité.La dure vie de misère que nous partagions avec  nombre de mendiants nous attendait, et nous la vécûmes avec difficulté,  mais gardions la tête haute devant une telle adversité, bien que mes  sœurs montraient souvent signe de leur faiblesse.Ma mère n'eut pas  cette chance, elle succomba aux privations et au froid, trop habituée à  sa Colovie natale.Oh, bien sûr, l'imposteur fut vaincu, quelques  semaines, ou quelques mois, qu'en savions-nous?, après notre fuite,  l'ironie du sort en ayant voulu ainsi, mais laissant un continent  dévasté.Bien que la Province Impériale ait bien plus souffert que le  reste de Tamriel, nul lieu n'était épargné par le désastre du  Simulacrum, seul l'Archipel de l'Automne avait relativement réussi à se  préserver de la destruction. Mais les froides contrées de Bordeciel  encore moins que les autres, et la rudesse de la vie là-bas nous  affectèrent à un point que nul lecteur, s'il s'en trouve un pour lire  ceci, ne pourrait imaginer.Mais cette vie dure, associée à l'éducation  paternelle, fit de moi un homme, solide et résistant, peut-être pas  autant que les Nordiques, mais bien plus qu'un Impérial moyen.

      Hélas, mon cher géniteur, à mes  quize ans, soit en 3e414, rendit l'âme, autant accablé par l'âge que  par la pauvreté.Ce décès malheureux fit peser sur moi une nouvelle  responsabilité : la charge de mes sœurs, que je devais nourrir et  protéger.

  
  

  Je me suis donc engagé dans la  Légion Impériale, qui veillait au rétablissement  de la stabilité.

  A  cette époque, Cyrodiil était déjà en bon état, le reconstruction à peu  près terminée, mais, bien que je m'en doutais, je l'ignorais.

  Je  servis vaillament près de vingt ans, m'illustrant par de hauts faits  d'armes en Lenclume et aux frontières de Cyrodiil, et ai un jour, vers  3e432, alors que je faisais une patrouille près de la frontière de  Morrowind, par un Dunmer, Andel Indarys.

  Je  n'aimais pas beaucoup les Dunmers, toutefois, il m'a fait montre d'un  grand respect, me flattant et m'offrant exactement ce que je cherchais,  conduite qui m'a conquit, bien que, comme je l'appris plus tard,  c'était le propre des tous les Hlaalus de Morrowind.

  Toujours est-il qu'il m'arracha la  promesse de revenir lui rendre visite, ce que je fis, début  3e433.

  Il  me fit une belle offre : un travail simple, capitaine des gardes de la  ville, et une partie de ce que je faisais rentrer dans les caisses du  compté iraient à mes sœurs, sur lesquels il me semblait bien renseigné,  en échange d'un service actif et efficace.

  J'acceptai,  bien entendu, demandant à mes supérieurs ma mutation, appuyé par une  lettre du compte, et pris mes fonctions en cette année 3e433.

  
  

  Je  fus un excellent capitaine, bien sûr, j'arrêtais régulièrement les  fauteurs de troubles, les mécontents et autres criminels, me basant sur  le code strict de mon éducation, et l'appliquant à tous ces mollassons  de citadins et de bourgeois, qui ne connaissaient qu'une vie agréable,  tiède, dorée, à l'abri des soucis de la réalité.

  Tout de même, qu'il y ait une  Justice!

  « Si les Dieux refusent  d'appliquer à tous le même traitement, me suis-je dit,  je le ferai pour eux ».

  Et je le fis : j'ai appliqué à  Cheydinhal une discipline quasi militaire, une loi sévère,  mais juste, sans favoritisme.

  Je pensais être aimé de  tous, excepté des habituels mécontents qui ne se  satisfont de rien.

  Je  me rendais bien compte que mon ambitieux second, Garrus, complotait à  ma perte, mais en l'absence de preuve, je ne pouvais rien faire.

  Cependant,  je vécus cette période comme un rêve, en peu de temps, très peu de  temps, non seulement Cheydinhal était devenue une ville où il fait bon  vivre grâce aux règles que j'avais instaurées, mais en plus, le montant  des amendes fit que mes sœurs purent vivre dans la prospérité, et nous  en étions à un projet dont jamais nous n'avions rêvé : une grande  demeure, rien qu'à nous.

    Grisées par mes succès,  et par les bénéfices, elles se prirent à rêver  de donjons et châteaux, d'une vie de noble.

  Cela étant, elles exigeaient à  chaque lettre encore plus, et je dus me mettre à augmenter  subtilement le montant des amendes.

  Le  compte, dont l'esprit était visiblement occupé par autre chose que par  les basses affaires du peuple, que je gérais de toute façon suffisement  efficacement pour qu'il n'ait aucun souci à se faire.

  
  

    Mais  hélas, tout bonheur a une fin : le vil Garrus a engagé un mercenaire,  qui a mis à mal mes quartiers, et trouvé l'une de mes lettres.

    Maudit  mille fois soit ce compte Andel Indarys : en niant l'offre qu'il  m'avait faite, et acceptant les explications de Garrus sur ma prétendue  malhonnêteté, il m'a envoyé à la Prison Impériale, moi, qui ait  discipliné Cheydihnal, qui y ai fait régner l'ordre, me voilà victime  de ma propre bonne volonté.

  Et,  outre cette injustice et le dépit que j'éprouve en voyant le fourbe  Garrus accéder à mon poste, et sans doute empocher pour son profit  personnel le montant des amendes, je connais le désespoir : mes soeurs,  incapables de rembourser la dette contractée pour l'achat de la future  demeure, en sont retourné à leur vie de misère, ce que l'un n'a pas  supporté.

  
  

  Aujourd'hui,  je porte le deuil d'une sœur que je n'ai su protéger, je porte la haine  d'un compté qui m'a trompé, je porte la honte d'être en prison alors  que je me suis battu pour l'ordre, je porte le désespoir d'une vie  fichue.

      Dans  ma quête de justice, j'écris ces quelques mots, car bientôt, le poison  que j'ai réussi à me faire introduire dans la cellule fera son effet...

    Je n'y ai jamais cru, et pourtant en  cet instant je l'espère de tout mon être...

    
  

    Je vais rejoindre Sovngarde!

Modifié par Cotin, 03 novembre 2008 - 17:27.

Membre  des Fervents Partisants de l'Immuabilité Avatarienne (et gratuitement)
VGM !

#3 Zakuro

Zakuro

    La Pitchounette


Posté 30 octobre 2008 - 00:35

Qui est-ce qui a fait ça ?
Journal de Dovesi Dran




Sundas 13, Soufflegivre, 19h30

Eh bien, me voilà enfin arrivée à Skingrad, au manoir de Cimebrume. J'avoue ne pas savoir vraiment pourquoi je suis ici... J'ai juste reçu cette drôle de lettre, il y'a environ une semaine :

Chère Dovesi,

J'ai entendu parler de tes problèmes d'argent, et sache que je suis prêt à t'aider. Je suis un vieil ami, dont tu ne te rappelle certainement plus. Tu étais si jeune... Toujours est-il que je connaissais tes parents, et qu'ils m'ont rendu de grands services. J'ai donc décider de t'aider à mon tour, puisque je ne peux plus les aider eux, et j'ai décidé d'organiser une grande chasse aux trésor, en compagnie de 5 autres invités. Elle se déroulera au manoir de Cimebrume, à Skingrad. Si tu trouve le trésor, tout l'or qu'il contient sera à toi, et rien qu'à toi. Pour entrer, il te suffira juste de montrer cette lettre au portier. J'éspère que tu trouveras cette chasse amusante, et surtout que tu la gagneras. Bonne chance !

Cordialement,


Un vieil ami



Mais je ne sais rien de plus. Toujours est-il qu'il manque quelqu'un, et qu'on ne peut pas commencer sans lui. J'espère qu'il arrivera vite... Ce manoir, même s'il est magnifique, me donne déjà la chair de poule.

Sundas 13, Soufflegivre, 22h00

J'ai eu le temps de parler un peu aux autres invités. Nous ne sommes pour l'instant que cinq : Une Bretonne prénommée Mathilde Petit (qui ne semble d'ailleurs pas beaucoup m'aprécier...), un Rougegarde : Neville, qui est un militaire à la retraite; Nels l'Ordure, un Nordique, et enfin Primo Antonius, un noble Impérial très... Séduisant... Et il semble gentil... Nous partageons en plus la même chambre ! Je doute néanmoins que quelqu'un d'aussi riche que lui puisse s'intéresser à une pauvre fille comme moi, mais qui sait...
Il ne reste plus que le dernier invité. C'est étrange qu'il ne soit pas encore arrivé... Peut-être qu'il vient de loin et que les routes étaient mauvaises...

Morndas 14, Soufflegivre, 13h00

Enfin ! La dernière invitée est arrivée ! Elle s'appelle Samia, et c'est une jeune Bosmer qui doit avoir à peu près mon âge. Je pense que l'on va bien s'entendre, mais je ne préfère rien affirmer trop tôt. La chasse au trésor va enfin pouvoir commencer ! Je ne sais pas pourquoi, mais dés qu'elle est arrivée, la Bretonne a tout de suite été lui parler. J'ai peur qu'elle veuille la liguer contre quelqu'un, ou quelque chose du genre... J'ignore pourquoi, mais je me méfie d'elle... Elle me jette sans cesse des regards méprisants en coin, et s'arrête de parler dés que j'entre dans la même pièce qu'elle !! Je ne sais pas comment le prendre. Primo Antonius m'a fait comprendre ce matin que c'était à cause de ma race, mais comment peut-on juger quelqu'un uniquement sur ce critère ?? Enfin, elle n'est pas la seule à avoir un comportement étrange ici, Nels me jette sans cesse des regards en coin, lui aussi... Je me demande pourquoi... Peut-être qu'il a le béguin pour moi...

Morndas 14, Soufflegivre, 21h30

Je ne m'étais pas trompée, cette Bosmer, Samia, est vraiment sympathique. Elle m'a racontée qu'elle n'était pas noble, donc que sa famille n'était pas très riche, et que c'est la raison pour laquelle elle est venue ici, comme moi !!
J'ai d'ailleurs cherché ce fameux trésor toute la journée, sans succés. Pourtant, la maison n'est pas très grande.
Je me demande si il y'a des passages secrets...

Tirdas 15, soufflegivre, 10h00

Je n'ai toujours rien trouvé. J'ai pourtant cherché partout, dans la cave, dans la salle à manger, dans ma chambre et celles des autres... Il n y a absolument rien.
Mathilde a un comportement de plus en plus étrange, je l'ai entendue chuchoter tout à l'heure avec Samia ; Je n'ai pas tout compris, mais il me semble qu'elle a dit :" Personnellement, je la trouve un peu pouffiasse. Elle court après Primo Antonius, et sûrement après sa fortune." Comment peut-elle penser ça ??? Je... j'aime bien Primo, c'est tout, il est tellement différent des autres garçons que j'ai connus... Il a... De la classe, et paraît plutôt gentil... Mais ce n'est pas pour sa fortune !
Je ne sais plus quoi penser...

Middas 16, Soufflegivre, 10h15

Il s'est passé une chose atroce : Primo a été tué cette nuit !! Neville l'a trouvé ce matin, étendu, la gorge tranchée, dans la salle à manger ! C'est horrible !!
Primo semble s'être débattu, il y'avait des traces de sang dans toute la pièce, et sous ses doigts. Cela voudrait donc dire que l'un de nous devrait avoir des égratinures, ou des griffures... Mais je n'ai rien remarqué. Ce qui m'étonne, c'est que l'on ait retrouvé l'une des dagues de Neville à coté du corps... Serait-ce possible que ce soit lui le coupable ? Il a affirmé que l'une de ses dagues avait déjà disparue hier, mais qu'il avait préféré ne rien dire pour ne pas alarmer tout le monde. Mais il aurait peut-être du... Maintenant, il est le premier suspect. Enfin, j'ai du mal à croire que ce soit lui. Après tout, il est tellement facile d'entrer dans une chambre ici, et d'y prendre quelque chose ! Elles ne ferment pas à clé, donc tout le monde peut aller et venir à sa guise... Et pourquoi l'aurait-il tué ? Non, vraiment, ça n'a pas de sens.
Je me demande d'ailleurs ce que Primo faisait dans la salle à manger cette nuit... Peut-être voulait-il être seul pour chercher le trésor... Mais c'est absurde, il n y'a rien d'autre à faire ici, pendant la journée, alors pourquoi vouloir le chercher la nuit ? Pour avoir plus de chances ?
Ou peut-être qu'il n'arrivait pas à dormir, tout simplement.
Cela dit, je m'interroge aussi sur les raisons de sa présence ici... Après tout, il était riche (peut-être même bien plus riche que nous tous réunis !), et selon lui, son père possédait une propriété plus grande que l'Empire Oriental ! Qu'est-ce qu'un coffre d'or pouvait bien représenter pour lui ? Oh, j'aurais tellement voulu le connaître davantage, devenir son amie, et peut-être plus... Il avait l'air si merveilleux ! Je n'arrive pas à croire qu'il soit parti... Mais qui a bien pu faire une chose pareille ?

Turdas 17, Soufflegivre, 13h30

Je ne la supporte plus !! Comment peut-elle penser que je suis l'assassin ?!
Samia m'a affirmé tout-à-l'heure que Mathilde était persuadée que j'avais tué Primo, comme si j'avais pu faire une chose pareille !! Elle a même osé insulter mon peuple !! J'avais pourtant espéré la faire changer d'avis, mais il faut croire qu'elle est têtue... Je me demande à quoi elle joue... Peut-être qu'elle veut juste brouiller les pistes... C'est peut-être elle l'assassin après tout !! Mais pourquoi aurait-elle tué Primo ? Elle semblait l'apprécier elle aussi... Non, ça n'a pas de sens...
Enfin, nous ne sommes apparemment pas les seules à ne pas nous entendre ici, j'ai remarqué que Nels fuyait sans cesse Neville, et se renfrognait dés que celui-ci apparaissait. L'ancien militaire semble d'ailleurs partager ce sentiment, mais eux ont au moins un comportement d'adulte...

Turdas 17, Soufflegivre, 20h30

Nous avons décidé cet après-midi de laisser le corps de Primo dans la cave. L'odeur était devenue insoutenable, et sa vision nous rendait nerveux. Nous n'avons cependant pas réussi à nettoyer complètement la grande tache de sang sur le tapis, malgré tout les efforts de Samia et de Mathilde. Nels a bien essayé de prévenir le portier, pour qu'il nous laisse au moins sortir le corps, mais il n y avait rien à faire. Nous sommes enfermés ici, et personne ne nous entend, ou ne veut nous entendre. Je n'ai d'ailleurs plus le coeur à chercher ce fameux trésor, et j'en viens même à douter de son existence. Plus personne d'autre ne le cherche de toute façon...

Fredas 18, Soufflegivre, 9h30

Ma main tremble tant que j'ai du mal à écrire. Il y'a eu un nouveau meurtre ! Neville a été retrouvé, il y'a à peine dix minutes, étendu sur son lit. La réaction de Samia m'a semblé pour le moins étrange... Elle n'a paru nullement choquée, ou même triste, elle a simplement dit : "Peut-être une crise cardiaque...". Mais personnellement je doute que ce soit le cas. Quelqu'un l'a assassiné, j'en suis sûre.
Nous ne savons pas vraiment depuis quand il est mort. Nels a affirmé être monté se coucher tard, et ne rien avoir remarqué de particulier. Il n'a cependant pas allumé de chandelle, pour ne pas réveiller l'ancien militaire, ce qui signife que l'assassin aurait très bien pu frapper avant... Cette hypothèse m'a semblée être la plus probable, car après tout, même si Nels était remonté complètement ivre, il aurait sûrement entendu des bruits de lutte, ou des cris... A moins qu'il ne s'en souvienne plus.
Samia, quant à elle, est persuadée que c'est Nels qui l'a tué. Je dois bien reconnaître qu'elle n'a pas tort sur tout. Après tout, ils étaient dans la même chambre, et ils ne s'entendaient pas bien. Mais est-ce vraiment une raison pour tuer quelqu'un ? Je veux dire, je n'apprécie pas beaucoup Mathilde, mais je n'irai pas l'assassiner dans son sommeil pour autant...
Enfin, pour ma part, la mort de Neville ne m'affecte pas trop, je ne l'aimais pas beaucoup... Mais pas au point de vouloir sa mort. C'est à cause de la Légion Impériale que les Dunmers ont étés persécutés, et ils nous ont volé nos terres. Enfin, je sais bien que Neville n'a peut-être rien à voir là-dedans, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'y penser quand je le voyais. Je me demande qui pouvait lui vouloir tant de mal... Après tout, c'était un homme respectable, il ne demandait rien à personne, et ne cherchait pas d'ennuis. Une chose est sûre, ce ne peut pas être Mathilde, elle lui tournait sans cesse autour, et a semblée très touchée par sa mort, ce matin. Mais peut-être qu'elle cache bien son jeu... Peut-être qu'elle l'a fait justement pour qu'on l'élimine de la liste des suspects... Mais pourquoi vouloir tuer tout le monde ? Pour le trésor ? Cela me paraît un peu léger comme mobile... Je veux bien comprendre qu'elle ait besoin d'argent, mais au point de prendre des vies ! Enfin, les gens sont tellement étranges, quelquefois... Il ne reste plus que Samia et Nels. Je pencherai plutôt pour Nels, même si j'ai du mal à croire qu'il puisse tuer quelqu'un bien qu'il ne s'entendait pas avec Neville. Quoique je ne pense pas qu'il le détestait au point de le tuer... Et pourquoi aurait-il tué Primo ? Non, cela n'a aucun sens. Je ne peux cependant pas imaginer non plus Samia comme une meurtrière, elle est tellement gentille... C'est la seule personne avec qui je m'entends bien ici, elle m'écoute, elle me parle, elle est toujours volontaire pour aider les autres... Non vraiment, je ne peux pas le concevoir.
C'est sûrement Mathilde ou Nels. Il va falloir que je fasse attention; il serait logique que je sois la prochaine.

Fredas 18, Souffegivre, 15h30

Le corps de Neville a maintenant été rejoindre celui de Primo. Nels a une nouvelle fois essayer de demander de l'aide, mais sans réponse. Je commence sérieusement à m'inquiéter. La nuit approche à grands pas, et nous ne savons toujours rien. Et comble de malchance, les portes de nos chambres ne ferment pas à clé. Et si j'étais vraiment la prochaine?? J'avoues ne pas pouvoir m'empêcher de m'inquiéter. Je me suis même discrètement emparée d'une des dagues de Neville ce matin, on ne sait jamais...

Fredas 18,, Soufflegivre, 21h30

Mathilde n'est pas resté bouleversée très longtemps. Après avoir passé la journée murée dans un silence profond, la première chose qu'elle a trouvé à faire ce soir est de m'accuser une fois de plus. Je l'ai entendue parler à Nels, tout à l'heure : Ça ne vous paraît pas évident ? Deux d'entre nous ont été assassinés de sang froid et cette traînée n'a pas bougé un cil. Vous verrez bien, a t-elle dit. Ses critiques ne m'atteignent même plus, j'ai autre chose à penser, et elle est si bornée qu'il serait idiot de perdre mon temps à vouloir la faire changer d'avis... J'espère juste que les autres ne prêtent pas attention à ses médisances...
J'ai peur d'aller me coucher, ce soir. Et si elle essayait de me tuer ?

Loredas 19, Soufflegivre, 15h30

Le manoir est étrangemment calme, maintenant. L'ennui commence à nous gagner. Nous avons tous compris qu'il n y avait pas de trésor, et les espoirs de sortie s'apauvrissent à chaque heure qui passe. Nous tentons de passer le temps en lisant, mais il n y aura bientôt plus de livres nouveaux... La nourriture commence à manquer aussi, personne n'est venu nous en apporter d'autre. C'est comme si l'on nous avait oublié...

Sundas 20, Soufflegivre, 17h30

Cela fait maintenant une semaine que nous sommes coincés ici. Le tueur ne s'est pour l'instant pas encore remanifesté, mais je suis sûre qu'il attend son heure, tapi dans l'ombre... Nels a de nouveau essayé d'ouvrir la porte ce matin, toujours sans succés. Il a même essayé de l'enfoncer, mais rien à faire, elle est solide. Nous avons aussi inspecté les fenêtres, mais elles ont des barreaux, et même en cassant les vitres, nous ne pourrions pas sortir. Nous sommes tous complètement découragés. Samia est la seule ici qui ne semble pas si affectée que ça. J'ai du mal à l'avouer, mais plus les heures passent, et plus je me dis maintenant que c'est elle la tueuse, et que je me suis peut-être trompée sur Mathilde et Nels. Malgré sa gentillesse, on ne sait quasiment rien d'elle, et elle reste très énigmatique.
J'ai aussi l'impression qu'elle s'emmêle quelquefois dans ce qu'elle me dit, hier par exemple, elle m'a dit avoir passé son enfance à Cheydinhal, alors qu'avant-hier, elle me disait avoir passé toute sa vie à Skingrad ! Je trouve ça suspect...

Morndas 21, Soufflegivre, 10h30

Quel ennui... J'ai fini la plupart des livres de la bibliothèque, et les autres ne m'intéressent pas. Samia est plongée dans un ouvrage sur la Religion en Tamriel, Mathilde est dans sa chambre, et Nels fait les cent pas dans la pièce. Je

Morndas 21, Soufflegivre, 11h00

Je n'arrive pas à le croire... Pendant que j'écrivais, Samia est montée dans sa chambre, et a poussé un cri perçant. Nous sommes tout de suite montés voir ce qui se passait, et nous avons trouvé Mathilde, morte sur son lit, étendue sur le ventre. Samia s'est approchée, a prit son pouls, puis s'est retournée vers nous, l'air abbatu, et a déclaré : Elle est morte... Crise cardiaque... Il faut qu'on la descende à la cave. Elle s'est ensuite emparée du corps, l'a soulevée comme si ce n'était qu'un vulgaire sac de pommes de terre, et s'est dirigée vers la porte.
"Attends, je vais t'aider", a alors proposé Nels. Et là, il s'est passé une chose... Curieuse... Samia s'est tournée vers lui, lui a jeté un regard haineux, et a déclaré d'un ton sec : Ne la touche pas. Je m'en occupe. Et elle est descendue. Comme ça, sans rien ajouter. Je la trouve de plus en plus inquiétante, mais je n'ai pas osé la suivre, le regard qu'elle a jeté à Nels faisait froid dans le dos. Quant à lui, il a haussé les épaules, puis est redescendu à son tour.
Cette affaire est devenue bien trop étrange pour moi. Je suis certaine que Mathilde a été assassinée elle aussi, mais il reste encore à prouver comment. Et surtout par qui. Et maintenant qu'elle est morte à son tour, je ne peux plus l'accuser. Je ne pense pas que ce soit Nels, il ne l'appréciait peut-être pas vraiment, mais pas au point de la tuer. Ni elle ni les autres. Il ne reste que Samia.. Mais je ne la vois pas tuer quelqu'un non plus. Elle s'entend avec tout le monde, et tout le monde l'aime bien ici. Mais je dois bien avouer qu'elle a un comportement pour le moins curieux... Il faudrait peut-être que je descende à la cave... Mais j'ai peur de ce que je pourrais y découvrir...

Tirdas 22, Soufflegivre, 12h00

Samia a trouvé des pommes ce matin, au sous-sol. Elles étaient apparemment dans un tonneau caché derrière des caisses, et dans un coin sombre... Je me demande pourquoi on ne les avait pas vu avant... Nous avions pourtant retourné toute le manoir, le moindre soupçon de nourriture étant le bienvenu durant ces derniers jours, mais nous n'avions rien trouvé... Enfin, on ne va pas se plaindre, c'est tout de même une bonne nouvelle (la seule que nous ayons eu depuis bien longtemps)...

Tirdas 22, Soufflegivre, 13h30

Par les Neufs... Samia est l'assassin... Elle nous mène en bateau depuis le début ! Quand je pense qu'elle avait l'air si gentille... Quel monstre !! Je ne sais pas dans combien de temps elle va se rendre compte que Nels est mort, mais les minutes qu'il me reste à vivre sont comptées. Je me suis cachée dans la cave, derrière un tonneau. Peut-être qu'un jour, quelqu'un retrouvera ce journal, et saura ce qui nous est arrivé... C'est la seule raison qui me motive à écrire.
Nels a mangé une de ses maudites pommes empoisonnées, c'est à cause d'elles qu'il est mort. Le poison devait être puissant, il s'est effondré seulement quelques instants après avoir croqué dans la pomme. J'avoue ne pas comprendre les intentions de la Bosmer... Elle ne nous connaissait pas, ne savait rien de nous, et à part Primo, elle n'avait aucun intérêt à nous tuer ! Mais maintenant que j'y pense, on ne sait pas non plus qui nous a invité à cette fameuse chasse au trésor... La lettre que j'ai reçue n'était pas signée... Mais je ne connais personne qui m'en veuille à ce point !!

Oh ! La voilà !!

Tirdas 22, Soufflegivre, 16h30

Je suis actuellement dans une auberge non loin de Skingrad...Mais j'ai oublié son nom... J'ai tellement peur qu'il revienne... Non. Il faut que je me calme. Il faut que je respire. Il faut que j'oublie...
Mais si il me retrouvait ??

Turdas 23, Soufflegivre, 3h00

Impossible de dormir... Je me suis assurée 10 fois que la porte était bien fermée, mais je n'arrive pas à trouver le sommeil (Je ne suis pas vraiment convaincue qu'une simple serrure puisse résister à un assassin...).
Peut-être que raconter ce qui s'est passé me calmera.
Samia est donc descendue dans le cave, une épée courte à la main, puis s'est mise à me chercher en disant avec un petit rire sadique "Montre toi Dovesi, et peut-être que j'abrégerai tes souffrances...". Je ne pouvais plus faire un geste. Une petite voix m'ordonnait de sortir et de lui planter la dague de Neville dans le dos pendant qu'elle me cherchait, mais mes muscles refusaient d'obéir. Puis, comme si elle avait lu dans mes pensées, elle s'est retournée, puis s'est dirigée vers moi avec une expression cruelle. "Te voilà..." a t-elle dit.
" -Samia... Pourquoi ?" Lui ai-je demandé, en larmes.
"-Sithis a besoin de toi...Je ne fais qu'exécuter ses ordres..."
Sithis... Elle faisait donc partie de la Confrérie Noire... Je pensais pourtant qu'elle était interdite en Cyrodiil !
"-Mais Qu'avons nous fait pour mériter un tel sort ?
- Je ne sais pas, et je m'en fiche, a t-elle répondu en haussant les épaules. Il ne reste plus que toi, puis je pourrai enfin sortir d'ici et toucher ma prime, alors ne me fais pas perdre mon temps.
- Mais... Comment as tu fait pour tuer Neville et Mathilde ?
- Rien de très compliqué. Pour Mathilde, j'ai versé un puissant poison de paralysie dans le verre de vin posé sur sa table de chevet, et j'ai fini de la tuer ici, dans cette cave. Quant à Neville... Je l'ai étouffé avec un oreiller, et Nels avait tellement bu qu'il n'a rien entendu... Pour Primo, il y'a eu un petit imprévu... Il s'est montré plus résistant que je ne le pensais... Mais ce n'est pas grave... A t-elle répondue, avec un petit rire.
- Tu es un monstre...
Et là, alors qu'elle continuait de s'approcher, j'ai brusquement sorti ma dague, guidée par une impulsion subite, et la lui ai plantée dans le ventre. Puis, je l'ai fouillée et j'ai trouvé la clé du manoir dans sa poche (enfin, j'ai supposé que c'était celle-là, puisqu'aucune autre porte ne fermait à clé). Inutile de préciser que je suis remontée sans demander mon reste, et que je me suis précipitée vers la porte... Malheureusement, le portier était là lui aussi. Ce même portier qui avait ignoré nos supplications durant tout ce temps, ce même portier qui nous a fait entrer alors qu'il savait ce qui nous attendait, ce même portier qui faisait lui aussi, partie de la Confrérie Noire !!
Nous avons d'abord échangé un regard surpris, il ne s'attendait visiblement pas à me voir et réciproquemment, puis quand il s'est rendu compte que je n'étais pas Samia, il a essayé de m'attrapper, mais trop tard, j'ai réussi à m'enfuir jusqu'à un garde. Il ne m'a pas poursuivie. Mais je suis sûre qu'ils feront tout pour me retrouver. Il faut que je m'enfuie, que je retourne en Morrowind... Peut-être n'oseront-ils pas me poursuivre jusque là... En tout cas je l'éspère...





FIN



#4 Cogite Stibon

Cogite Stibon

    Théoriquement moddeur


Posté 30 décembre 2008 - 15:19

Livrer l’amulette des rois




Pli à porter de toute urgence à frère Jauffre, prieuré de Weynon, Chorrol, sous le sceau du Diamant Rouge
De Baurus, Frère Chevalier de l’Ordre des Lames, à l’honorable Jauffre, Grand Maître de l’Ordre des Lames


Honorable maître,
Comme vous avez du l’apprendre, j’ai failli à ma mission. Sa Majesté l’Empereur a péri sous les dagues des assassins, sans que je puisse l’en empêcher. J’ai déshonoré mon rang et mon ordre, et je remets mon épée et ma tête entre vos mains. Vous disposerez de moi à votre guise.
Il reste de mon devoir, sans que cela n’atténue en rien mes fautes, de vous transmettre des informations vitales à la sécurité de l’empire. Avant de périr, Sa Majesté l’Empereur a été illuminé par une révélation divine. Il a reconnu un allié en la personne d’un des prisonniers, et lui a confié une mission : Vous porter l’Amulette des Rois.
Je n’ai aucune confiance en ce prisonnier, mais le dernier respect que je puisse témoigner à Sa Majesté est de suivre son jugement. J’ai donc laissé partir le prisonnier en lui indiquant où vous trouver. J’espère ne pas avoir failli à l’Empire une fois de plus.

Votre très humble serviteur,
Baurus




De Serenia Piner, Cité Impériale, au novice Piner, Prieuré de Weynon, Chorrol

Mon fils, je t’en supplie, viens au secours de ta pauvre mère ! Nous vivons des horreurs ici, je ne sais plus quoi faire. On a retrouvé les trois princes baignant dans leur sang, et le corps de sa majesté jeté dans les égouts. Quelle époque vivons nous ? J’ai peur, je n’ose plus sortir de chez moi. Viens vite me chercher avant que je ne soit égorgée à mon tour.

Ta maman qui a toujours pris soin de toi.




D’Astav Wirich au Seigneur Camoran


Victoire ! Nu Mantia ! Liberté !
La défaite des Talosites est à portée de main. Le tyran et sa géniture maudite sont morts ! Nombreux sont nos frères qui se sont sacrifiés dans ce combat, mais grâce soit rendue au seigneur Dagon, j’ai survécu pour vous apporter mon témoignage. Ae Altadoon Dagon ! Nu Mantia ! Liberté !
Toutefois, Chim El Adabal n’est pas entre nos mains. Le tyran l’a confié à un prisonnier, en lui demandant de la porter à Weynon. Je n’ai pu le poursuivre, car le passage était bloqué par les lames survivants. Mes frères étant tous mort, j’aurais à coup sûr péri dans l’assaut. J’ai jugé préférable de me dissimuler pour pouvoir vous faire ce rapport. Je continue à surveiller ces lames.

Nu Mantia ! Liberté ! Gloire au seigneur Dagon.




Minutes du glisserève : Le chancelier Ocato de Primeterre au Conseil des Anciens


Que sont ces rumeurs, ces alarmes, ces cris ? Êtes vous des enfants privés de leur père, ou les sages anciens de Tamriel ? Et croyez-vous que l’empereur était éternel ? Et qu’il n’aurait pas prévu sa succession ?
Non, ne me parlez plus de Geldall, Enman et Ebel. Avez-vous oublié les émeutes d’il y a six ans ? Comment auraient-il pu régner, si le peuple était convaincu qu’ils étaient des doppelganger de Jagar Tharn ? Hé bien, ce problème là est définitivement réglé !
Comment ? Qui a parlé du sang des Septim ? Cette légende, c’est nous qui l’avons créée, pour servir l’Empire, et elle nous servira encore.
Les Dieux avaient accordé leur clairvoyance à l'Empereur. Il avait prévu cette crise et le moyen d'en sortir. Occupez vous de ramener le calme dans vos provinces, je me charge de suivre ses instructions pour restaurer l'Empire.

Ocato de Primeterre, régent de Tamriel.



De Bongond, écuries du pays du nord, Chorrol, au prieur Maborel, prieuré de Weynon

Monsieur,
J’ai pris bonne note de votre insatisfaction concernant le caractère ombrageux de votre dernière acquisition. Toutefois, je me permet de vous rappeler les termes de votre contrat de cession chevaline : « Toute vente est définitive et ne donnera lieu à aucun échange, reprise ou remboursement ».
Je me vois donc obligé de décliner votre demande de remboursement. Nous ne couvrons pas non plus les dommages liés aux chutes de cheval. Nous offrons, par contre, un forfait comprenant dix leçons d’équitation et un cravache, à un tarif très avantageux.
Les écuries du pays du nord portent une attention toute particulière à la satisfaction de leurs clients, et espèrent pouvoir vous compter très prochainement parmi leurs élèves.

Bongond



Message codé de Caius Cosades, maître espion à la retraite, à Jauffre, irréprochable Grand Maître de l’Ordre des Lames

Vas-tu enfin m’écouter, maintenant que le désastre que je t’annonçais s’est produit ? Tu as beau répéter à qui veut l’entendre que j’ai la cervelle grillée par le skouma, il me reste encore mon flair. Assez de flair pour renifler la puanteur des sales manigances politiciennes, en tout cas. Et n’espère plus garder tes belles mains propres maintenant que le vieux est tombé dans son propre piège, avec ta complicité.
Inutile de protester, Jauffre. J’ai encore des yeux et des oreilles un peu partout, et cela fait longtemps que j’ai compris ce que vous mijotiez. Une branche mineure d’un culte décadent qui prend soudainement une telle importance ? Son chef qui redécouvre « par hasard » ses ascendances royales ? Les princes héritiers, hier honnis par le peuple, devenus des héros menacés par des forces démoniaques ? Et tout cela, juste au moment où tu envoies un agent infiltrer cette secte… Je ne suis pas naïf, et je t’avais assez prévenu de mes doutes sur la loyauté de cet agent.
Ne crains rien, je ne dévoilerais pas ton sale secret. Je ne te demande qu’une chose : Laisse moi reprendre du service, tête de mule ! Je ne t’aime pas plus que tu ne m’aimes, mais nous avons besoin l’un de l’autre pour sortir Tamriel du chaos où tu l’as plongé.

Caius Cosades




D’Eugal Belette, Chorrol, au seigneur Camoran

Mon seigneur et maître.
Je surveille le prieuré de Weynon comme vous me l’avez ordonné. Aujourd’hui, un inconnu est arrivé au prieuré en demandant après le frère Jauffre, c’est entretenu avec lui, et est reparti sur un des chevaux du prieuré. Nul doute qu’il s’agisse de la personne que vous recherchez. Les frères n’attendent plus que votre ordre pour attaquer le prieuré.

Gloire au seigneur Dagon. Nu-Mantia ! Liberté !




De l’empereur Uriel Septim à Jauffre
Instructions secrètes à n’ouvrir qu’après ma mort.


Mon fidèle Jauffre.
Je sais que le fardeau que je fais peser sur vos épaules est bien lourd, mais ce n’est rien en comparaison du mien. Les Dieux nous sont témoins que nous n’agissons que pour le bien de Tamriel, mais savoir qu’ils n’auraient de toute façon pas pu survivre n’est qu’une maigre consolation pour l’homme contraint de sacrifier ses propres enfants. Ma clairvoyance est ma malédiction.
Quand vous lirez ces lignes, je ne serais plus.  Ne pleurez pas ma mort, car j’ai perdu le goût de vivre. J’ai pris ce sentier de mon plein gré, les yeux grands ouverts sur les dangers qu’il comportait. J’en ai accepté  les risques et les peines, car telle est la charge d’un empereur. Non, ne me pleurez pas. Priez plutôt les Dieux, qu’ils nous accordent leur pardon.
Le sort de l’empire est désormais entre vos mains et celles d’Ocato. Je prévois que je trouverais un moyen de vous faire parvenir l’Amulette des Rois, même si le messager pourra vous sembler étrange. Mais l’Amulette doit être portée par un Roi, et ni vous, ni Ocato ne pourraient remplir ce rôle. Le mythe du sang des Septim est trop ancré dans les esprits, et il doit être maintenu pour la cohésion de l’Empire.
J’ai choisi mon successeur. C’est un jeune prêtre, qui a toutes les qualités morales requises. Il est né de père inconnu, et me ressemble suffisamment pour passer pour mon fils. Vous témoignerez qu’il s’agit de mon enfant illégitime, et, avec Ocato, vous le conseillerez dans les lourdes tâches qui l’attendent.
Puisse ma bénédiction vous soutenir par delà la mort.
Votre Empereur et votre ami,
Uriel Septim.

Tout droit vers le non-linéaire !
It's not the engine, it's the writing.
HERMA MORA ALTADOON AE


#5 Marty

Marty

Posté 16 février 2009 - 17:02

        

Concurrence  Hostile


  

Journal  d'Agarmir, 5 Vifazur


         Non je ne suis pas seul ! Ce que les gens  peuvent m'agacer parfois, surtout ma mère; je crois que jamais  de son vivant elle ne pourra comprendre son propre fils ! Je suis  peut être différent, les gens de ce monde n'acceptent  certainement pas mes pratiques et croyances, mais qu'ils me laissent  tranquilles ! Serait-ce trop leur demander ?
Oui je passe mes  journées à arpenter les cimetières, c'est le  seul endroit où je peux me sentir en confiance, car là  bas, les morts ne me jugent pas ni ne me méprisent, mais  m'écoutent.
J'ai même pu trouver un travail, illégal  bien sûr, mais rentable pour rester toujours un peu plus avec  mes amis. Bien sûr que ce sont mes amis ! Je le sens. Quand je  suis avec eux, un contact s'établit, une relation sereine et  véritable, sans faux discours ni hypocrisie.

Je ne sais pas  si je pourrai continuer une telle vie indéfiniment, Thoronir,  le petit niais dont que je t'ai parlé l'autre jour, est de  plus en plus stressé par cette maudite société.  Ils prétendent assurer un équilibre économique,  mon œil, encore une ruse de vivants pour se donner une soi disante  vie sociale. Comment construire des  rapports en ayant comme seul objectif la « stabilité  économique » ?
Je m'écarte, il va peut  être falloir que je cherche un autre client, ou que je trouve  un moyen de me mettre thoronir dans la poche une bonne fois pour  toute ! Mais comment ?
Le soleil se couche, je te quitte, je dois  rejoindre mes amis !

Lettre de Jensine, à Norbert  Lelles, Anvil 5 Vifazur


Mon cher Norbert,

Je te  remercie grandement pour les queqlue drake que tu as eu la  gentillesse de m'offrir, ton aide me donne du courage pour lutter  contre ce maudit Thoronir !
Nous continuons de nous battre,  Rohssan lui met la pression chaque soir à l'auberge de Velus  Hosidius, il finira bien par céder ! D'ailleurs, je crois  qu'il faiblit ! Il n'ose même plus nous répondre de peur  de déclencher notre colère, notre politique de  destruction de son image publique commence à faire ses effets  et il a déjà perdu quelque clients du fait de sa  mauvaise réputation !
Si il n'y avait pas tous ces  égoïstes qui préfèrent penser à leur  bourse plutôt qu'à l'équilibre d'un marché,  nous nous serions débarrassé de ce parasite depuis bien  longtemps !

  

Demain c'est  mon jour de fermeture, j'irai dans la rue distribuer des tracts aux  passants, voir même en accrocher aux portes ! Oui ! Très  bonne idée ça !

  

Je te laisse  mon ami, je dois mettre en oeuvre mon nouveau plan

    

Cordialement,

  

ton amie  Jensine


      

Lettre de  Rosshan, à Jensine

  

7 Vifazur

    

Jensine,

    

J'ai peur pour  toi. Je crois que Thoronir est en train de te rendre folle !

  

Que font toutes  ces affiches dans la rue ? Ce matin encore un client est venu se  plaindre de tes excès dans ma propre boutique, à cette  allure là tu vas bientôt ruiner la réputation de  notre société !

  

J'ai un plan  pour régler notre problème.   

  

Nous devons  trouver un aventurier, nouveau dans le quartier, intelligent, à  l'allure fiable et attiré par le gain. Nous lui demanderons  d'enquêter sur notre concurrent, et de déceler son  secret. Ainsi, nous nous écartons de tout risque avec la  justice, et l'argent que nous mettons dans notre propagande ira dans  les poches de notre serviteur, ni vu ni connu.

  

J'en ai déjà  parlé aux autres membres, tous sont d'accord, alors nous t'en  conjurons, redescend sur terre et prend quelque jours de repos !

    

Amicalement,

  

Rohssan qui te  veut du bien

  


  

  

Journal  d'Agarmir, 11 Vifazur

  


  

  

Victoire !  Succès !

  

Quelle naïveté,  quelle maladresse, ce Thoronir est vraiment le nain le plus crédule  que je n'ai jamais rencontré !

  

Il m'a tout  avoué, ses sentiments envers Jensine d'abord, les magouilles  les plus sombres par lesquelles il a réussi à se  procurer de l'argent pour l'achat de son magasin ! J'ai maintenant de  quoi faire chanter mon pantin, sans que je ne le force ni quoi que ce soit d'autre ! La  nouvelle cargaison de vêtements de la tombe Rotona, une robe  rouge et quelques anneaux je crois, ne devrait donc avoir aucun  problème à passer !

  

La mauvaise  nouvelle est malheureusement à la hauteur de la bonne.  Quelqu'un est sur nos traces ! Un jeune homme, aldmer certainement,  du moins, un grand jaune ! Il a été engagé par  cette Jensine j'en suis sur, je vais devoir le surveiller de près.  L'autre jour je l'ai vu tourner autour du magasin de Thoronir !

  

Si mon idiot de  nain commet la moindre imprudence, je risque d'être soupçonné  ! Il faut que je le rencontre au plus vite.

  

Peut être  faudrait-il que j'envisage d'éliminer ce gêneur ?

    


  

  

Lettre de  Jensine, à Norbert Lelles, Anvil

  

13 Vifazur

  


  

  

Mon ami,

    

Les affaires  avancent à la cité impériale !

  

Magootan, notre  inspecteur chargé d'espionner Thoronir a découvert son  receleur.

  

Apparemment cet  homme habiterait dans le quartier de la place de Talos, et serait la  source de toutes ces marchandises à prix cassés !

  

Si nous  pouvions découvrir qui lui procure tous ces biens, nous  pourrions certainement en profiter nous aussi, voire même le  traduire en justice si jamais ils sont de provenance douteuses ! Ce  dont nous sommes pratiquement sûrs !

  

Je voulais te  dire aussi que je suis vraiment heureuse d'avoir un ami comme toi !  Depuis le début de cette affaire tu me soutiens, m'aides  financièrement, ton sens de la justice et de l'honneur font de  toi un exemple pour tous les marchands de Tamriel !

  

La prochaine  fois que tu viens à la cité impériale, n'hésite  pas à m'envoyer un courrier, c'est avec grand plaisir que je  t'inviterai à manger à la Musette, Delos Fandas propose  des repas excellents en ce moment !

    

Amicalement,

  

Jensine

    

Journal  d'Agarmir, 14 Vifazur

  


  

  

Réducteur  : 355 drakes

  

Payé et  non remboursable

  

Revenez au plus  vite chez Rasheda à « Feu et Acier »,  Chorrol

  


  

  

Lettre de  Maurice P, chef des mercenaires de la P.N., à Agarmir, Cité Impériale

  

.. Vifazur

  


  

  

Monsieur,

    

Nous acceptons  votre offre.

  

Un de nos plus  compétent mercenaire, ancien soldat de la légion  impériale, entraîné au port de l'armure lourde et  expert en maniement des lames, se rendra au lieu indiqué sur  votre plan le .. Vifazur.

  

Votre avance a  bien été reçue, et la totalité de la  somme devra être payé au plus tard vingt quatre heures  après le service rendu.

  

Pour des  raisons de confidentialité, et en raison du non respect des  lois impériales au cours de cette mission, nous tenons caché  le nom du mercenaire, de l'expéditeur, ainsi que toute  description physique : veuillez compter sur notre professionnalisme.

    

Au Revoir

  


  

  

Journal  d'Agarmir, 18 Vifazur

  


  

  

Les hommes sont  aisément manipulables tu sais.

  

Comme prévu,  mon manifeste macabre a été volé durant la nuit  par l'aldmer, j'y ai soigneusement écrit le lieu et la date de  la prochaine « profanation » de tombeau.

  

Thoronir a tout  avoué par lui même, et s'est totalement livré à  la société des marchands qui désormais a droit  de vie ou de mort sur lui. Son argent est parti au temple afin de  prouver sa bonne foi, quel imbécile !

  

Heureusement,  Norbert Lelles, propriétaire d'un magasin à Anvil, que  j'ai contacté il y a quelque jours, s'est montré prêt  à travailler avec moi. Je crois avoir trouvé là  un nouveau client fiable, et de surcroît, un peu plus malin que  ce bon à rien de Thoronir.

  

Avant cela, je  dois régler un petit détail, l'elfe jaunâtre.

  

Je te laisse,  je vais parler un moment à mes amis, et je me rendrai au lieu  de l'embuscade, avec toi, pour que tu sois témoin de  l'ingéniosité de ton rédacteur

  

  

  

    La page   suivante est déchirée..

  

Je l'ai  retrouvée à la fin du combat, tâchée de  sang, dans le pantalon d'Agarmir.   

  

On pouvait y  lire :

  


  

  

" Qu'ai-je  fait ? Pourquoi tout doit se terminer dans le sang d'un innocent ?

  

Il m'a fallu  trop de temps pour me rendre compte que ma place n'est pas ici.

  

Je crois [une  partie de la lettre est illisible] ... me jeter sur son épée  [...] déstabiliser le mer..naire [...] enfin rejoindre mes  am[...] merci .. "

  


Modifié par Marty, 16 février 2009 - 17:24.


#6 Phant

Phant

    Plus pro, plus propre !


Posté 17 février 2009 - 11:21

Un complot devoilé



Journal de J'skar, 5 Artefeu

Depuis qu'elle a découvert notre dernière farce Jeanne deviens de plus en plus pénible elle ne
cesse de donner des ordre et de me dire que je suis un incapable, mais Volnaro a une idée je
vais une nouvelle fois me rendre invisible et lui faire peur cette nuit, elle ne dormira pas de la
nuit après ça, et nous ne l'aurons plus sur notre dos.

Journal de Jeanne Frasoric, 6 Artefeu

Quelqu'un est rentrée dans ma chambre cette nuit et m'a reveillée, de peur j'ai lancée un sort de dissipation très puissant, C'était J'skar il sera puni dans peu de temps ces farce idiotes ne peuvent
plus durer. Mais je n'ai rien contre Volnaro je ne pourrais donc pas le renvoyer, Raminus Polus et les autre mage ne comprendrais pas.


Journal de J'skar, 6 Artefeu

Jeanne a dissipée mon invisibilité et m'a reconnu, cette fois elle a des preuves je sens que je vais bientôt quitter la guilde des mages, Jeanne me le payera un jour ou l'autre, car malgré mes farce
j'ai toujours été un bon mage.Je devrais être renvoyé d'ici demain matin,je donc faire mes adieux
a Volnaro.

Journal de Volnaro, 6 Artefeu

Je n'ai pas l'habitude d'écrire dans un journal, mais mon ami J'skar a été démasqué et Jeanne va le renvoyer, depuis lomgtemps la guilde des mages me répugne mais renvoyer quelqu'un pour quelque farce cela jamais je ne l'admettrai, j'ai quelques amis il se feront un joie de regler sont compte a Jeanne et aux autre seul J'skar sera épargné.....et moi bien sur.


Journal de J'skar, Grand jour, 7 Artefeu

le soir tombe moi J'skar je vais bientôt m'en aller, j'écris ses quelques lignes pour évitez de pleurer tant d'années a servir l'Université Arcane et la guilde des mages de Bruma pour finir a la rue, même si je le savais Jeanne ma confirmé mon exclusion de la guilde des mages. Mais mon irrésistible envie de faire un dernière farce a Jeanne me ronge l'esprit, de plus je ne risque plus rien.

Journal de Jeanne, 7 Artefeu

Même si cela m'attriste J'skar était allé trop loin, mais j'ai longuement méditée et ma colère s'est dissipée, il était avant tout un bon mage mais une décision est une décision, si je l'intègre a nouveau je ne serais plus jamais prise au serieux.

Lettre du roi des vers à Volnaro, 7 Artefeu

J'ai bien compris mon ami, cette Jeanne a renvoyée ton ami pour quelques farces, il sera vengé en ton nom et en celui de la nécromancie.Je vais me rendre moi même sur place avec mes hommes il ne restera rien de cette guilde seul toi et J'skar, mais ne lui dit rien il refusera surement, quant a toi fais en sorte d'être le plus loin possible.

Journal de J'skar, 8 Artefeu

Je rassemble mes dernière affaire j'y ai glissé tout les livre de la bibliothèque de Jeanne, elle comprendra mes représaille......J'entend un bruit suspect au premier étage....des cris, que se passe t'il donc ? J'ai peur d'aller voir.....des voix......des voix que je ne connais pas, quelqu'un monte en courant......c'est Jeanne....elle est morte devant moi, je suis maintenant sous sont lit, mon sort d'invisibilité devrait suffire a ne pas être repérer tout en continuant a écrire ses ligne mon coeur bat un sorte d'esprit réincarné vol au dessus du lit, les hommes sont en robes des robes de .........nécromanciens l'un d'eux est plus grand et il semble diriger les autre.....ils viennent de mettre le feu a la guilde je dois fuir mais comment ? Si je fuis je suis mort et même si je les sème, sans la guilde des mages je ne suis rien......il faut que je détruise la Lettre de renvoi que Jeanne n'a pas eu le temps d'envoyer.

Journal de J'skar, 9 Artefeu

Le groupe de nécromanciens est enfin partis mon coeur bat lentement les esprit de plus en plus nombreux èrent dans la guilde enflammée. J'ai détruit le motif de renvoi, je suis officiellement encore membre de la guilde, la guilde n'est pas encore tout a fait en flamme,Je vais devoir sortir d'ici avant de finir en cendre, c'est décider je sors.


Journal de J'skar, 9 Artefeu

Me voila a l'université où pour mon courage j'ai été accepté comme étudiant, Tout mes amis même Jeanne ont péri, et Volnaro a disparu.Pour tout vous raconter mon cher journal, j'ai lancé divers sort sur les spectre mais il revenait toujours plus nombreux, j'ai couru dans tout le batiment, les flamme dévorait la guilde,seul le sous-sol de la guilde n'était pas encore tout a fait enflammée,j'ai parcouru suivi des plusieurs spectrele couloir en cherchant le passage qui me ferais sortir de cet enfer, j'ai monté les escalier et je me suis retrouvé devant un énorme spectre, j'ai alors lancé un sort d'invocation, mon invocation a occupée les spectre le temps que je puisse sortir.

journal de J'skar, 10 Artefeu

J'ai appris que Volnaro avait été capturer et interrogé, il a avoué avoir écrit au roi des vers pour demander la destruction de la guilde des mages de Bruma pour un motif qu'il a refusé d'avouer, mais je sais que c'était pour moi qu'il a fait cela.

Journal de J'skar, ..................[la date est éffacée]

Aujourd'hui j'ai avoué ce qui c'était passé ce soir la J'ai tout de même gardé mon grade d'apprenti car malgré ce passage noir de ma vie j'ai été depuis mon arrivée a l'université l'un des meilleurs apprentis.

Rapport de Raminus Polus, 5 soufflegivre

J'skar a avoué se qui c'était passé a la guilde des mages de Bruma, pour j'ai tout de même accepté de la laisser continuer ses étude a l'université, car il ne le voulait pas que cela arrive, et il a avoué se qui me fit très plaisir. La lutte contre la nécromancie me parraissait des plus facile a combattre, mais maintenant que se complot est mis a découvert je commence a douter de la puissance de la guilde des mages contre la nécromancie. La magie n'a jamais été faite pour combattre la magie.

FIN


Modifié par l-phant, 17 février 2009 - 11:28.


#7 Raven Dumron

Raven Dumron

Posté 11 mai 2010 - 07:59

Kvatch
(Briser le Siège de Kvatch & La Bataille pour le Château de Kvatch)



[Extrait du journal de Savlian Matius]




16 Semailles 4E19, dans la nuit.

Encore une fois, je suis incapable de dormir. Je reste allongé sur mon lit, et tout d’un coup je sens l’odeur de la fumée, je vois les lueurs des brasiers, et j’entends les cris... J’ai le pressentiment que ces vieux souvenirs ne m’abandonneront jamais. Quelle malédiction ! À mon âge, ne pas pouvoir profiter des quelques années qu’il me reste sans revivre les tourments de ma carrière de soldat...

C’est encore tout frais dans ma mémoire... J’étais dans la force de l’âge, alors, bien que je me croyais déjà trop rouillé pour faire un bon soldat. Je dormais paisiblement - la belle époque ! -, profitant d’une nuit de congé. Mais les soldats n’ont jamais droit au repos.
Je crois que c’est ma femme qui m’a réveillé. Isabelle... Elle avait enfilé une chemise de nuit, et n’arrêtait pas de crier mon nom. Evidement, j’étais encore à moitié endormis, et, gêné par une étrange clameur qui venait d’au-dehors, je mis un certain temps pour réaliser à quel point elle avait l’air terrorisée. D’ailleurs, c’est à peu près à ce moment-là qu’un de mes hommes se mit à frapper violemment à la porte de notre chambre - lui aussi n’arrêtait pas d’appeler mon nom. Isabelle n’osait rien faire, et se tenait collée contre le mur, encore plus effrayé. Je me suis donc levé, décidé à ouvrir cette fichue porte. J’étais sacrément énervé ; pourquoi donc s’évertuait-on à m’empêcher de dormir ?
Pourtant, je n’eus même pas le temps de m’approcher. J’entendis crier, puis la porte céda soudain ; une créature monstrueuse, recouverte d’écailles et munie d’une paire de mâchoires gigantesque, se tenait dans l'entrebâillement. J’en fus tellement horrifié que je reculai instantanément, et ensuite seulement pensai à chercher mon épée. Je réalisai trop tard qu’elle n’était pas dans ma chambre ; le monstre avait déjà franchi la moitié de la pièce, et jetai son regard affreux sur Isabelle. Comprenant quelles étaient ses intentions, je me jetai aussitôt sur lui, bien que désarmé, et lui flanquai un coup d’épaule dans le flanc. Il siffla furieusement, et me balaya d’un revers de sa patte. Je fus projeté à travers la pièce, pour atterrir rudement contre l’armoire. Je me souviens encore de la douleur qui me traversait de parts en parts. Et c’est à ce moment-là que, lâchement, sans qu’Isabelle ne puisse faire quoi que ce soit, l’abomination la saisit entre ses mâchoires. La dernière chose que j’entendis jamais ma bien-aimée prononcer fut un cri de terreur. Puis il y eut cet horrible craquement, et elle devint inerte.

J’étais fou de rage. Je me souviens avoir cherché autour de moi quelque chose, n’importe quoi, pour blesser et tuer ce gros lézard. Ce fut finalement sur une fourchette que je portai mon dévolu. Je me suis alors relevé comme si toutes mes blessures s’en étaient allées, et, avant qu’il n’ait le temps de croquer à nouveau dans le corps de ma bien-aimée, je lui plantai mon arme de fortune dans l’oeil. Le monstre siffla encore plus férocement, et lâcha Isabelle ; je profitai de l’occasion pour saisir le poignard sur la table de chevet, et le lui plantai dans la gorge. Il s’effondra d’un bloc, comme une grosse poupée difforme.
J’allais m’occuper du corps d’Isabelle, quand tout à coup je réalisai que la clameur que j’entendais depuis mon réveil était due à des combats. Le coeur lourd, je la laissai là et quittai ma chambre, prenant soin d'enjamber le corps du soldat qui avait frappé à la porte - le pauvre s’était fait déchiqueter par le daedroth alors qu’il attendait que je vienne lui ouvrir !

Jamais de ma vie je n’avais enfilé mon armure aussi vite ; au-dehors, c’était la panique. Le ciel était rouge et orageux, et des daedras semblaient s’être infiltrés dans la ville, abattant tous ceux qu’ils trouvaient sur leur chemin.
Et soudain, ce fut l’apocalypse. Il y eut un grondement, puis un choc terrible, et la terre se mit à trembler. Encore une fois, un choc ; une troisième et dernière fois, puis il y eut une explosion colossale, et les remparts volèrent en éclat. Sonné, je tombai à terre, incapable de comprendre quelle sorcellerie les dieux étaient en train d’utiliser contre nous. Des dizaines et des dizaines de daedras se déversaient en flot ininterrompu de la brèche. Sachant pertinemment que je mourrais si je restais là, je me suis relevé, et, l’épée à la main, j’ai reprit mon rôle de capitaine de la garde.
Nous nous sommes battus rudement. Très vite, il s’avéra que la ville était indéfendable ; les fils et filles d’Oblivion étaient trop nombreux. Mais nous persistions, pourtant.  Nous avions l’avantage du terrain : nous connaissions les rues, les grandes artères, les coupes gorges. Cependant, un élément imprévu coupa net cet avantage - le feu. Impossible de dire d’où est parti l’incendie - bien que je ne soupçonne que ce soit à cause des projectiles de leur monstrueuse machine de guerre - mais peu à peu, toute la ville s’est embrasée. Ma propre maison a été réduite en cendre sous mes yeux, si bien que je n’ai pas pu aller récupérer le corps d’Isabelle.
Ca et là, des civils couraient, espérant sans doute échapper à l’horreur du massacre. Pauvres fous. Ils n’en étaient que des cibles plus faciles.
C’est là toute l’horreur des batailles ; quoi qu’en disent les chants qui lui succèdent, la guerre n’a rien de glorieux. Ce n’est pas tant une affaire de héros que de boucher. Il faut tuer, sans arrêt, parfois sans raison ; tuer pour progresser, tuer pour vaincre, tuer pour survivre.  Et cette bataille-là fut peut-être la pire de toute la Crise. Nous n’étions nullement préparés. Personne ne nous avait avertis. Nous étions trop peu nombreux, trop désorganisés. La bataille pour la défense de la ville, personne ne la chanta jamais - car il n’y avait rien à chanter. Ce ne fut q’un massacre systématique.

Je sonnais la retraite aux premières lueurs de l’aube - et c’est ainsi que nous, les défenseurs de Kvatch, nous sommes retrouvés à la porte de notre propre ville, tandis que les assaillants pillaient dans son enceinte ! Heureusement, nous parvînmes à emmener des civils avec nous, et pour les protéger, nous décidâmes de tenir la route de Kvatch contre ces démons. Car bien que la plupart des portes d’Oblivion d’où étaient sortis les daedras s’étaient refermées, une était toujours ouverte, vomissant régulièrement ces créatures abjectes. Peu à peu, profitant de nos brefs répits, nous installâmes des barricades. Notre nombre avait dramatiquement chuté ; de la centaine de défenseurs que nous étions tout d’abord, il ne restait plus qu’une dizaine de soldats effrayés. Certains étaient partis à l’intérieur de ce portail démoniaque dans l’espoir de trouver le moyen de le fermer, et n’étaient pas revenus - nombres étaient tout simplement mort en tentant de défendre la cité.
Aux alentours de midi, un cavalier arriva. Quand il vit Kvatch, un air atterré se dessina sur son visage. Je ne le savais pas encore, mais c’était le futur champion de Cyrodiil - et moi, je le pris pour un crétin hagard ! En même temps, il faut avouer que sa requête n’était pas vraiment de circonstances : il voulait savoir où se trouvait Martin ! Le prêtre Martin ! Comme si j’étais en position de lui répondre ! Inutile de préciser que je l’ai envoyé baladé. Ce fou s’est donc rendu dans la ville à sa recherche. Et la meilleure est qu’il en est ressorti vivant ! Selon lui, Martin se barricadait dans la chapelle d’Akatosh avec un groupe de survivants ; mais comme celui-ci refusait de partir sans les autres, il m’a proposé de m’aider à détruire la porte d’Oblivion. Autant dire que ça m’a troublé ; d’un côté, mon instinct de garde me donnait envie de lui dire de nous laisser faire notre travail ; de l’autre, je devais admettre qu’il avait réussi à traverser une ville infestée de daedras, seul, et à en revenir vivant. J’ai donc fini par lui dire qu’il pouvait toujours tenter sa chance, et essayer de franchir le portail vers Oblivion. Et il l’a fait...

Il s’en est passé, du temps, avant qu’il ne revienne ; du temps à se battre pour ne pas céder un pouce de terrain à ces bâtards de rejetons d’Oblivion. Nous étions en train de périr à petit feu ; d’abord un, puis deux, puis trois... Les daedras n’étaient pas très nombreux pourtant ; apparemment, le plus gros était rentré dans la ville, et seul un petit nombre continuait à sortir à rythme régulier par la porte.

Enfin, cependant, sous mes yeux incrédules, ce fichu portail explosa. Nous le vîmes tous s’effondrer, puis une grande colonne de magie apparaitre, et le Champion qui se tenait là, hagard. Ah, quelle fête nous lui fîmes ! Il avait véritablement ranimé la flamme de l’espoir dans nos coeurs. Aussitôt, je su qu’il fallait profiter de l’occasion pour lancer la contre-attaque, et espérer sauver les civils de la chapelle ; car si les daedras s'apercevaient qu’ils n’avaient plus de soutiens, nul doute qu’ils deviendraient encore plus féroces.
A ma grande joie, le Champion accepta de nous aider ; nous n’étions plus que huit, alors autant dire que l’aide de quelqu’un d’aussi expérimenté que lui n’était pas de refus. Aussitôt celle-ci accordée, nous nous ruâmes dans la ville. Nous fîmes très attention, cependant ; les daedras étaient nombreux, et nous n’étions pas du tout en mesure de les affronter de front. Nous prîmes donc soin d’emprunter les petites ruelles. Heureusement, une forte pluie se déclara alors, couvrant le bruit de nos déplacement et nous cachant partiellement à la vue de nos ennemis.
Nous dûmes rebrousser chemin, arrivés devant la chapelle ; celle-ci était assiégée par un nombre considérable de daedras, et nous n’aurions en aucun cas pu les défaire. Le Champion nous dévoila alors par quel moyen il avait réussi à y accéder en les évitant : la crypte. Il y avait une entrée annexe qui débouchait directement dans la nef. C’est donc saint et saufs que nous arrivâmes jusqu’aux civils. Malheureusement, c’est aussi alors que nous réalisâmes que nous étions coincés ; faire sortir tous ces pauvres gens par la crypte serait trop long et trop risqué. Nous étions donc piégés dans la demeure d’Akatosh - si l’on pouvait encore appeler demeure la demi-ruine qui nous servait de bastion.

Nous étions en train d’essayer d’élaborer un plan désespéré, avec le Champion et Martin, quand nous entendîmes des bruits de combats violents, au-dehors. N’osant trop y croire, j’envoyai un éclaireur par la crypte, pour savoir ce qu’il était en train de se passer. Quand celui-ci revient, heureux comme il ne l’avait jamais été, il nous annonça que la légion était là.
La légion ! C’était bien la première fois que ce nom sonnait aussi bien dans mon esprit. Je remerciai Akatosh de cette aide inespérée, puis ordonnai de lever les barricades - nous allions nous battre. Moi-même, j’aidai à soulever les lourdes poutres qui bloquait les portes ; et dès que celles-ci s’ouvrirent, je me ruais au combat, l’épée en main.

La pluie battait toujours. Les soldats criaient, les daedras vociféraient. Ma première victime fut une sorte de géant bleu - un Xivilai, si je ne m’abuse. Il se tenait non loin de la porte, lorsque nous sortîmes ; avant même qu’il n’ait compris ce qui était en train de se passer, le lui enfonçait mon épée jusqu’à la garde dans la poitrine. Il eut un râle, puis s’effondra. La suite ne fut plus qu’un bourdonnement ininterrompu mêlant le fracas des armes et les hurlements des combattants. De la fumée, du sang, et de la cendre.

Grâce à l’aide de la légion, nous l’emportâmes très largement. J’ordonnais aussitôt aux civils de partir ; seul le Champion resta, à ma demande. Il nous fallait encore reconquérir le château. Le comte s’y trouvait, et nous étions sans nouvelles depuis l’attaque de la nuit. Nous nous y dirigeâmes donc, épées en mains. Le chef des légionnaires m’expliqua en chemin qu’ils avaient été prévenus par les civils qui s’étaient échappés avec nous au petit matin ; aussitôt, toute la garnison la plus proche avait été dépêchée, tandis qu’une autre s’était mise en route. Heureusement, ces gars étaient des bons bougres, et, reconnaissant que j’avais une meilleure expérience de l’ennemi et du terrain, ils me laissèrent diriger les opérations.
Nous arrivâmes donc à la place devant le château, et y trouvâmes plusieurs dizaines de daedras. Ceux-ci étant en infériorité numérique, ils furent rapidement défaits, et nous aurions continué ainsi notre progression, si seulement cette fichue herse n’avait pas été abaissée. Le seul moyen d’aller l’ouvrir était un passage détourné qui empruntait les souterrains de la garde. Nous attendîmes donc là, pendant que le Champion et quelques hommes essayaient d’atteindre le mécanisme.
Par chance, il se trouva que le chemin était mal gardé ; aussi, au bout d’une demi-heure passée ainsi à observer les fortifications, hors de porté des flèches et des sorts de nos ennemis, nous vîmes brusquement la grille remonter. Nous nous ruâmes à l’intérieur comme un seul homme, ivres du sang des daedras. Evidement, une fois dans la cours, l’issue du combat ne faisait plus guère de doute ; le château était fait pour être défendu contre une attaque venant de l’extérieur, pas de l’intérieur. Il ne nous restait plus donc qu’à retrouver le comte - en espérant qu’il était encore en vie !

Nous pénétrâmes dans le château bien plus prudemment que nous ne l’avions fait pour son enceinte. Les couloirs étaient étroits, et risquaient de compenser le sous-nombre de ces abominations.
Et elles savaient se défendre ! Nous payâmes chèrement l’accès à la grande salle. De là, j’établis un poste de commandement, et le Champion se porta volontaire pour partir à la recherche du comte. J’aurais bien voulu refuser, au vu de tout ce qu’il avait déjà fait pour nous, mais je devais bien avouer qu’il savait vraiment bien se défendre. Si quelqu’un était capable de survivre et de ramener le comte, c’était lui.
J’attendis donc un moment, impatient. Mon sang bouillonnait, mais je devais défendre ce hall ; c’était le seul moyen d’entrer et de sortir du château, et il était donc primordial que nous en conservions le contrôle.

Enfin, le Champion revint. A mon grand désespoir, seul. Le comte était déjà mort quand il l’avait trouvé. Bien tristement, je pris le sceau Colovien qu’il avait récupéré sur son corps, et lui remit en échange mon armure, et mon épée. C’en était décidé, je quittai la garde - pour toujours.
Aujourd’hui encore, je ne regrette pas cette décision. A vrai dire, s’il y a bien une décision que je regrette, c’est bien celle d’avoir décidé de m’y engager, un jour. La soif d’aventures de la jeunesse !

...

Mais il se fait terriblement tard - ou devrais-je dire tôt ? -, et il est temps pour moi d’essayer de trouver le sommeil une dernière fois. Si j’échoue, ma foi, il me faudra affronter une nouvelle journée sans avoir dormis. Jusqu’à la prochaine nuit ; les prochains cris, et la bataille, qui, inlassablement, m’attirera à nouveau dans ses bras. Jusqu’à ce que je m’y endorme...

Modifié par Raven Dumron, 11 mai 2010 - 08:05.


#8 Arakis

Arakis

Posté 13 mars 2011 - 17:06

Mauvaise Orientation



La pièce empestait la pisse, le vieux rhum, la paille en train de moisir à cause de l'humidité ambiante, le torchis mal foutu et les excréments (lesquels, dans un seau au coin de la pièce, répandaient leur parfum). Ils étaient deux dans la pièce, assis par terre sur deux petits tas de pailles qu'ils avaient aménagés eux mêmes, un rougegarde habillé de vêtements abîmés  et emmitouflé dans une couverture de cheval. Son interlocuteur était une kahjit habillé de façon déjà plus correcte, une pelisse en mouton sur les épaules  

« Ca peut plus durer, encore une semaine comme celle-là et on finit à fond de calle. Grognait le rougegarde. Et j'en peux plus de rester à me les geler dans une cave cradoque pour échapper à ce con de Lex.
-Armand, tu dois comprendre S'Krivva, elle ne veux qu'aider Armand. Mais si Armand met le nez dehors Lex le pincera, et nous serons vraiment coulé.
-Je sais, je sais, je sais, maugréa t'il. Mais comment on peut faire virer c't'espéce de tête de bois de Lex ?
-Le Chef a dit à S'Krivva comment faire. Nous allons bientôt reprendre les quais.
-Le Chef, t'veux dire que …
-Oui, Armand a parfaitement compris ce que S'Krivva voulait dire.
-C'est quoi le plan ?
-Quatre cambriolages, en même temps et avec moqueries.
-Qui sur le coup ?
-Des nôtres peut être, ou des indépendants fiables, S'Krivva ne sait pas encore.
-Quand ça ?
-Après demain. »



ж ж ж

Premier cambriolage



Reik bougea dans l'ombre, l'enveloppe lui était parvenue deux jours plus tôt, il avait donc eu l'occasion de repérer les lieux au préalable. Rien d'infranchissable pour ce bon Reik Virith, et de toute façon même si la chose avait été pratiquement impossible il l'aurait tenté, c'était trop drôle de se rire des gardes qui faisaient leur rondes et des sorts de protection qui entouraient les lieux. Entrer au temple de l'Unique et y voler le diamant qui ornait l'autel. Ledit diamant ayant la taille d'un poing et un éclat sans précédent. Accessoirement il était enchâssé dans une plaque de marbre épaisse, le temple était fermé de nuit, une section de garde était spécialement alloué à sa surveillance et des charmes magiques avaient été tissés autour de l'autel. Pour un petit voleur minable c'était impossible mais pour lui … Il jeta un œil alentour, une parfaite nuit de pleine lune avec quelques nuages, l'idéal … Pas de mendiants dans le quartier du temple, la garde se faisait un plaisir de les bouter dehors pour la nuit malgré les préceptes d'hospitalité. Les rondes de garde étaient régulières comme une horloge, autrement dit faillible car routinière.

Il prit une grande inspiration, fit quelques échauffements discrets histoire de ne pas avoir un quelconque problème du à un muscle froid (chose que néglige pas mal de voleurs) fit craquer ses doigts et ses poignets et releva le bandeau en cuir qu'il portait sur l'œil droit, au lieu d'un orbite vide se trouvait en dessous une pierre bleue glace. C'était là un des atouts de Reik, cet œil magique avait remplacé celui qu'il avait perdu étant jeune, arraché par un père mendiant qui pensait qu'un enfant borgne rapportait plus de pièces. Ce fameux œil avait l'aptitude de voir à travers la plupart des matériaux et de lui signaler les faisceaux magiques. Activant celui-ci il regarda à travers le mur en face de lui, il vit alors l'intérieur du temple, pas de garde. Il insista encore et son regard traversa le mur opposé et il vit la patrouille en train de s'occuper d'un homme à terre, visiblement un mendiant qu'ils passaient à tabac. Parfait, ça les occuperait un certain temps. Il sortit de la ruelle et traversa la rue en courant, ses semelles enveloppées de chiffons étouffant le bruit de sa course sur les pavés. En quatre grandes foulés il gagna le mur du temple. Se plaquant dans une zone d'ombre il était quasiment invisible, ses vêtements noirs se fondant avec le mur derrière lui et l'ombre qui l'entourait. A présent entrer dans le temple, glissant une main à sa ceinture il tira une tête de grappin, y fixa promptement une corde et serra fermement le nœud. Levant la tête il repéra le vitrail brisé qu'il avait vu précédemment, il fit tourner le grappin doucement et le lança, priant pour qu'il ne cogne pas contre le mur. La tête métallique tinta contre le rebord de la fenêtre mais se raccrocha à la margelle. Il souffla, soulagé que les choses se passent bien jusque là.

Maintenant, entrer dans le temple. Il compta jusqu'à dix, conformément à ses estimations la patrouille passa devant lui, tapant des pieds et bavardant pour se réchauffer, Reik frissonna, par un souci de légèreté il n'avait prit qu'un manteau léger prêt du corps qui ne parvenait qu'à grand peine à lui tenir chaud. L'hiver était bien là. Il bougea ses doigts engourdis par le froid pour s'assurer qu'ils ne le trahiraient pas. Puis il attaqua l'ascension de la corde, priant pour que le vent ne la fasse pas claquer contre le mur, pour qu'elle tienne bon sous son poids, que le grappin soit d'une bonne qualité et tant d'autres choses. Arrivé au sommet il s'agrippa au rebord, donna une traction de ses bras et glissa une jambe. Le vitrail manquant était haut d'une cinquantaine de centimètres et large d'un mètre environ. Juste pour passer sa carcasse mais suffisant, après tout le vrai voleur c'est celui qui se sacrifie pour l'amour de son art. En l'occurrence Reik sacrifia plus la peau de ses coudes  qu'autre chose à l'art de la cambriole. Une fois passé de l'autre coté il se suspendit de ses deux bras et à l'aide de ses dents tira la corde du grappin de l'autre coté, de manière à ce que personne ne soupçonne une intrusion. Une fois celle-ci passé il y descendit et à un mètre du sol lâcha pour atterrir sans bruit sur le sol dallé. Une nouvelle fois il activa son œil, sous ses yeux s'esquissèrent des rubans dorés qui voguaient et tourbillonnaient en l'air. Ils sont gentils, juste des sortilèges de paralysie, rien de létal, avec sans doute une alarme. Ils formaient des cercles concentriques autour de l'autel, là où était le but de la venue de Reik. Il devait l'avouer, pour un voleur non averti c'était quasiment impossible d'accéder sans déclencher l'une des alarmes magique mais pour lui … Calmement il commença à avancer, se baissant ou faisant un grand pas pour éviter les différents charmes. Arrivé au milieu il grimpa sur l'autel, le diamant était là, tel qu'on lui avait décrit. Un instant il fut tenté de le garder après l'avoir subtilisé mais il chassa vite l'idée de son crâne, il avait déjà de la chance en tant qu'indépendant que la guilde fasse appel à lui au lieu de le faire tabasser dans un recoin obscur par quatre nordiques bardés de muscles.

Montant sur l'autel, l'impérial s'approcha du diamant, une vraie merveille il n'y avait pas à dire. Se penchant il sortit un poinçon de sa botte et un burin de l'autre, quitte à voler autant ne pas s'ennuyer en subtilité. S'agenouillant il se mit à la tache, cassant le marbre autour de la pierre de façon à pouvoir l'enlever ensuite. Alors que le marbre partait en morceau il remarqua quelque chose, en dessous de la couche de marbre qui recouvrait l'autel, putains de radins, même pas foutu de se payer le bloc complet, ne put il s'empêcher de penser. Il vit une sorte de mécanisme à ressort, se grattant le menton il se mit à réfléchir à toute vitesse sur l'utilité d'un tel dispositif, il en vint rapidement à l'évidence, la pierre était posé sur un système de balance, l'enlever déclancherait sûrement une alarme, un sort ou quelque chose du même genre. Il se maudit intérieurement, pourquoi, lorsqu'il était venu inspecter les lieux, n'avait-il pas pensé à ce genre de détail. Il se mit à cogiter à toute vitesse, il lui fallait mettre quelque chose à la place, quelque chose qui pèserait un poids similaire et d'à peu prêt la même forme. Il s'assit et farfouilla ses poches à la recherche de quelque chose qui ferait l'affaire, malheureusement il était parti le plus léger possible, pas un de ses faux sceaux, bâtonnets de cire et autres fausses pièces de monnaie en plomb plaqué or. Ramassant les restes de l'autel qu'il venait de casser il en fit une petite pille avant d'enlever sa botte, il retira sa chaussette et la rempli de tous les morceaux qui traînaient. Au final il obtint une sorte de sphère de tissu avec à peu prêt le même diamètre que le diamant et, il l'espérait, le même poids.

Soudain quelque chose le frappa au niveau du nez, comme si on lui avait prit l'arrête pour la broyer dans un casse-noix, rapidement cette sensation gagna sa gorge. Non pas ça, pas maintenant. Néanmoins ses prières ne changèrent rien, la sensation se mit à descendre dans sa gorge, emprisonnant ses poumons et crispant ses épaules. Pitié, tout mais pas ça, pas maintenant. Parfois, même dans un temple les prières ne sont pas toujours exaucées, ses épaules se détendirent subitement et un éternuent qui lui parut assourdissant lui échappa, résonant dans tous le temple comme un coup de canon. Foutu hiver à la con qui enrhume les voleurs pensa il. Substituant rapidement sa chaussette au diamant il fourra celui-ci dans une petit bourse spécialement prévue pour ça en jetant des regards à travers les murs, craignant voir la patrouille rappliquer, attiré par sa performance nasale. Curieusement personne ne venait, croyant pour une fois à sa bonne étoile il posa le papier qu'on lui avait confié sur l'autel, retraversa le temple, esquivant à nouveau les charmes et grimpa à la corde. Passant de l'autre coté du mur en s'écorchant les coudes il ne prit même pas la peine de faire passer la corde de l'autre coté, il glissa le grappin à sa ceinture et se laissa tomber pour se réceptionner genoux fléchis plus bas. Il remballa le grappin et la corde en vitesse avant de prendre la poudre d'escampette. Alors qu'il traversait une ruelle au pas de course il s'arrêta en voyant une enseigne, ladite enseigne affichait « Chez Alrus, vêtements et fourrure », frictionnant ses doigts il soupira avant de sortir son crochet avec un sourire en coin. Je doute que la guilde m'en veuille si je fais des heures supps.




ж ж ж

Deuxième cambriolage



Nan mais franchement, y'en a qu'ont vraiment des idées à la con, voler l'Université Arcane, pourquoi pas voler Nocturne pendant que t'y es ? Barann rumina cette pensée pour la énième fois avant de shooter dans un caillou par terre. Pis pourquoi m'avoir choisi moi ? Suis pas le seul bosmer que je sache, font chier ces voleurs et leurs contrats, tout ça parce que j'ai passé trois ans chez un magicien et que je sais faire une étincelle magique et un ou deux tours de passe-passe, font chier ces voleurs. Et pis merde, il se décida enfin à passer le portail de l'Université, comme on lui avait dit il n'y avait quasiment aucun garde, juste deux mages de guerre assis sous un porche en train de jouer aux dés. Au moins il met du cœur à l'ouvrage le Lex, peut être même un peu trop. Il réajusta sa robe de mage, par souci de parfaire sa couverture il avait prit la plus fantaisiste possible, et de ce coté là il n'était pas déçu. Ladite robe était violette, liserés de spirales d'argent aux manches, de broderies dorées sur la poitrine, lesquelles représentant un arbre plongeant ses racines dans la terre, le reste n'était pas non plus épargné et constellé de symboles cabalistiques. Une chose était sure on ne le prendrait pas pour un banal apprenti …Il traversa la cour d'un pas qu'il essayait de faire le plus détendu possible, essayant de passer (relativement) inaperçu pour se diriger vers la tour principale. Redoutant à tout moment qu'un apprenti vienne le voir pour lui demander un conseil sur tel ou tel sort ou pire qu'un mage de guerre l'interroge sur son statut dans la guilde. Et quand on parle du loup … Il vit l'un des mages de guerre s'approcher de lui. Pitié ne t'approche pas de moi, vas voir ailleurs si j'y suis, pitié, pitié, pitié. Il semblerait que ce fut une soirée peu propice aux prières de voleurs, le mage continua de marcher dans sa direction.

« Je vous avais jamais vu, je peux savoir qui vous êtes ?
La seule réponse que le bosmer lui offrit fut un magnifique silence.
-Vous ne parlez pas le cyrodil ?
Nouveau silence du bosmer qui était figé sur place.
Le garde répéta sa question en nord.
Toujours silence de la part du bosmer.
-Vous êtes sourd ?
Silence
-Muet ?
Silence
-Vous z'êtes cons ?
Là ce fut trop pour le système nerveux de Barann, prenant la voix la plus hautaine qu'il possédait dans son répertoire il se mit à rugir
-Infâme cancrelââât, je suis le grand Truvanastanor, mage de haut rang venu de Val-Boisé, un plébéien répugnant, veule et ignorant tel que vous ne devrait pas avoir le droit de m'adresser la parole à moi qui ait tant apporté à la connaissance magique !! Déguerpissez sur le champ et je ne ferais pas de vous un cancrelat répugnant comme vous devriez l'être !! »

Curieusement cette tirade qui aurait eu sa place dans un vaudeville eut un effet des plus efficaces sur le mage de guerre qui prit la tangente sans demander son reste. Galvanisé par ce succès il se remit en marche et passa la porte de la tour. S'asseyant dans un coin il attendit en fixant le sablier magique fixé au mur du fond. Malgré sa robe bariolée personne ne faisait attention à lui. Une fois minuit passé il se leva, le portail trônait dans un coin de la pièce. Ca va être le moment de te souvenir de ce que Itertil t'a appris. Il prit une inspiration et s'avança vers le portail, l'odeur de magie était forte, très forte, presque écoeurante. Il déposa un orteil sur le portail et ressentit comme un fourmillement dans le pied, en regardant il vit que le bout de celui-ci avait disparu. Il ferma les yeux et se lança d'un bond. Traverser le portail lui fit l'effet de passer à travers une cascade glacée qui lui aurait gratté partout sur le corps. Ses pieds heurtèrent le sol et il manqua de se casser la figure, il ouvrit timidement les yeux, contrairement à ce qu'il croyait point d'Oblivion, de deadras sanguinaire et autres pauvres âmes les tripes à l'air, juste une pièce ronde avec une table de même forme, des bibliothèques. Et sur un siège un vieux type en robe de mage blanche. Lequel se levait d'ailleurs et marchait vers lui.

« Je peux faire quelque chose pour vo… »

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Barann lui allongeait un uppercut en pleine figure qui le mit K.O. Désolé vieux, mais parfois faut savoir évacuer le stress sur quelque chose. A partir de là il s'agissait d'être un peu plus discret, il retira la robe beaucoup trop voyante et la plia avant de la passer à sa ceinture. Il portait en dessous des habits un peu usés mais fonctionnel, suffisant pour le faire passer pour un domestique mais pas gênant pour faire son premier boulot, à savoir voler. Il se dirigea vers le deuxième portail, quitte ou double, peut être qu'il était piégé, qu'il allait finir désintégré, envoyé en Oblivion ou changé en têtard. Et pis zut, fallait bien mourir un jour même si c'était de façon humiliante, il entra doucement dans le portail. Une fois de plus il ressentit cette sensation curieuse, comme si on lui tirait tous les morceaux du corps pour les mettre à coté tous ensembles. Il s'attendait à une pièce chargée de décoration, des pierreries partout, de la soie et pourquoi pas quelques jeunes esclaves nues, enchaînées et disposée à assouvir n'importe quelle demande. Il fut déçu, c'était juste une grande chambre, avec un lit, deux commodes, un tapis un peu abîmé, deux bibliothèques et juste à coté du lit le fameux bâton qu'il était venu chercher. Soudain quelque chose le frappa, il avait complètement oublié de se chercher une porte de sortie, si la garde le voyait partir avec un bâton qu'il n'avait pas en entrant elle se douterait de quelque chose, et il y avait fort à parier que les gens de la garde savaient à quoi ressemblait le bâton de glace de Hrormir. Il gratta sa tignasse rousse à la recherche de quelque chose qui tienne la route. Il eu soudain un éclat de génie, sortant la robe de sa ceinture il passa le bâton dedans et serra le tissu autant qu'il pouvait autour, puis le posa sur le tapis et le roula autour. Le tout formait un paquet convenable, histoire de parfaire l'illusion, il grimpa sur une étagère, comme il s'y attendait, personne n'y avait la poussière, tapant un coup dedans il répandit celle-ci sur ses vêtements et ses cheveux.

Avec le tapis chargé sur l'épaule il aurait l'air d'un parfait larbin que l'on chargeait des basses besognes. Il repassa le portail après avoir laissé la note qu'on lui avait confié, tout en jetant un regard condescendant à l'archimage qui ronflait paresseusement sur son lit. Irresponsable va. Le mage qu'il avait assommé était toujours là, nul doute que lui et le mage de guerre ferait le lien entre le mage colérique et l'assommeur bariolé, mais à ce moment là il serait loin. Sortant de la tour il eut la mauvaise surprise de recroiser le même garde. Celui-ci ne jeta qu'un œil distrait au bosmer qui avait l'air de trimer à porter un tapis qui faisait sa taille, l'effort lui tirant visiblement une grimace fort proéminente. Barann trop content de sa chance passa aussi vite qu'il le pouvait, se retenant de rire comme un bossu. Une fois sorti de l'Université il s'épousseta, descendit la pente en contrebas et s'engouffra dans une bouche d'égout. Une petite jonque l'attendait, il y chargea le tapis et se mit à pagayer doucement, il ne lui restait plus qu'à livrer la chose et à lui la grosse récompense, avec ça il s'offrirait un repas chaud, peut être une nouvelle paire de bottes et un nouvelle fronde. Nan plutôt une nouvelle garde-robe, je ressemble à un pouilleux, autant s'habiller avec classe … Nan c'est trop superficiel, mieux vaut bien manger qu'être bien habillé. Ho pis merde je verrais bien.



ж ж ж

Troisième cambriolage



Fère Montalbanus détestait les nobles, il détestait leur caractère superficiel, leurs dépenses inutiles, leur stupidité, leur aveuglement, leurs manières pudibondes, leur goût culinaire, leur raffinement excessif et inutile, leur propension au gaspillage … La liste de reproches était longue et il aurait pu y passer toute la soirée, néanmoins ce n'était pas ce qui lui était demandé. On l'avait envoyé dans ce bal de riches au sein même du palais impérial pour voler quelque chose et non pour commenter les us et coutumes des nantis. Et il n'y avait pas à dire la guilde s'était appliqué, il était habillé comme un riche prêtre gras (ce qu'il était en partie, à la différence que sous la bedaine se cachait une couche impressionnante de muscles et une rapidité que peu soupçonnait) officiellement il était le confesseur d'un riche noble qu'il n'avait pu approcher pour l'instant (Montalbanus aurait parié sa tonsure que c'était en fait un autre membre de la guilde que l'on avait costumé pour l'occasion).

Il avança jusqu'au buffet, curieux de voir quelle abomination raffinée l'organisateur avait préparé, pour une fois il fut agréablement surpris, point de testicules de dreughs, de langue de guar, de cervelle de kagouti ou une autre infamie du même genre. Juste des amuse-gueules assez classiques, gâteaux à la cannelle, petites lamelles de viande séchées, brochettes de fruits. Mais c'est que pour une fois y'en a un qui a du goût. Il fut tenter de s'enfiler une poignée du buffet avant de se rappeler le rôle qu'il jouait, il était sensé être austère et à la limite du fanatisme (comment peut-on s'imaginer un fanatique avec une bedaine franchement ? se demanda t-il) il aurait mal convenu pour sa couverture de s'empiffrer comme un glouton. Se retenant à grand peine il grignota du bout des dents un gâteau à la cannelle (sans doute l'un des meilleurs qu'il ait mangé) et jeta un œil alentour. Tous ces bijoux, ces soieries, ces armes décorées et gravées (et complètement inutile dans un vrai combat). Tout l'argent que cela avait du coûter lui donna envie de vomir, avec ça il aurait largement de quoi pu offrir un abri aux pauvres de sa paroisse et rebâtir son église qui se faisait vieille, du gâchis …

Alors qu'il flânait et appréciait la nourriture autant que son rôle lui permettait, quelqu'un lui mit une petite bourrade et glissa quelque chose dans sa poche. C'était le signal, il commença à bouger imperceptiblement en direction de sa cible, une riche baronne que tout le monde savait la coqueluche de la cour et qui se vantait haut et fort de posséder une parure antique qu'elle avait achetée une fortune à un antiquaire de Hauteroche et la guilde allait se faire un plaisir de lui emprunter pour une durée indéterminée. Montalbanus glissa à son majeur la bague qu'on venait de lui donner, à partir de ce moment on se mit à le regarder avec plus d'intérêts, plus de regards moqueurs sur son ventre, sa tonsure faite à la dague. Au contraire on saluait la force de sa silhouette, la piété qui semblait se dégager de lui, la santé de ses traits et sa démarche impressionnante. Un anneau de charme, bien pensé, très bien pensé. En dépit de ses affiliations cléricales Montalbanus était depuis longtemps un fervent défenseur de la magie, ses trois ans de prêtrises lui avaient d'ailleurs appris à utiliser certaines bénédictions et c'était un art qu'il appréciait et admirait. S'approchant de la baronne, il lui fit un large sourire qu'elle lui rendit.


« Puis-je vous offrir un verre madame ?
-Mais avec grand plaisir, sire … ?
-Je ne suis point noble madame, je ne suis que le confesseur de Messire de Lancius.
-Je n'ai point le plaisir de le connaître, est-ce un brave homme ? Les yeux de la baronne clignaient comme des papillons effrayés, il aurait pu lui casser les genoux à coups de pieds qu'elle serait restée à le contempler, pour un peu elle en aurait presque redemandé.
-Ho que oui, je dirais même qu'il l'est beaucoup trop.
-Beaucoup trop ?
-Mon enfant, il est si vertueux que je suis obligé de le faire moi-même fauter si je veux qu'il vienne me confesser quoi que ce soit.
A sa plaisanterie les deux éclatèrent de rires, il profita de son hilarité pour prendre deux coupes sur le plateau d'un serveur passant non loin, alors qu'il s'apprêtait à le remercier il s'aperçu que le serveur lui était familier, la tignasse rouge vif et les yeux rouges qu'il avait hérité de son dunmer de père ne trompait pas, Garret le Rouquin, celui-ci lui adressa un clin d'œil, lui désigna une coupe d'un doigt et fit un signe de tête en direction de la baronne. Histoire d'être sur, on en remet une couche.

-Votre verre ma dame.
-Merci bien, mais vous ne m'avez toujours pas dis votre nom sire nordique.
-Je vous demande pardon ?
-Vous n'êtes pas nordique ?
-Non, malgré ma carrure et mon physique je suis impérial, il est possible que j'aie certains ancêtres nordiques mais je suis impérial. C'était tout ce qu'il y a de plus faux, Montalbanus était un nordique pur jus mais pour une raison qu'il ignorait il aimait bien se dire impérial, sans doute parce que pour lui cela collait mieux à l'idée qu'on se faisait d'un prêtre des Neufs.
-Je vous prie de m'excuser, je ne voulais pas …
-Allons, allons, ce n'est rien, juste une petite erreur. Mais pour répondre à votre question je suis le père Antonius.
-Ravi de faire votre connaissance, je suis la baronne de Metletis.
-N'est-ce pas vous dont on vante la beauté de la parure ?
-Si en effet.
-Je suis honoré que vous daignez m'adresser la parole, à moi un simple ecclésiastique. Serait-ce possible de la voir ?
-En temps normal je ne devrais pas … mais vous avez un je ne sais quoi …
-Je suis un serviteur des Neufs ma chère baronne, peut me chaux les possessions matérielles.
-Oui vous avez sans doute raison, suivez moi mon père. »


Dieu qu'elle est irritante, mais au moins quand il faut y aller, elle y va. Ils s'éloignèrent doucement de la foule des convives puis gagnèrent les couloirs, Montalbanus frissonna, la grande salle était chauffée par de nombreuses cheminées et par la présence des invités, là où les couloirs nus n'étaient que vaguement chauffé par les lampes qui pendaient aux appliques. Lorsqu'ils croisaient des gardes Montalbanus égrainait son chapelet ornées de verroteries suffisamment convaincante pour que l'on croit qu'il s'agissait de rubis tout en récitant d'une voix douce une suite de prière adressée aux Neufs. D'après les plans qu'il avait étudié ils se dirigeaient vers le quartier des appartements, s'éloignant de plus en plus de la salle de bal, ce qui impliquait moins de gardes mais aussi des couloirs étroits sans beaucoup de place pour cacher un grand et épais gaillard comme lui. Soudain la marquise s'arrêta subitement, cherchant la raison il regarda alentour et vit qu'il était dans une large chambre qui faisait à peu prêt la taille de sa salle de prières. Foutu riche, pas foutu d'avoir un peu de mesure. Gardant pour lui ses réflexions anti-capitaliste avant l'heure il s'avança doucement, se sentant intrus au milieu de tous les soierie, des bois rares et des parfumes raffinés qui parsemaient la pièce. Voyant ses regards scrutateurs la baronne sembla gênée.


« Tout va bien mon père ?
-Tout est parfait mon enfant. Je suis juste impressionné par vos quartiers.
-Ho ce n'est que fort peu de choses. Je tiens ça de mon premier, et défunt, mari.
-Votre premier ?
-J'en ai eu 4, aucun ne m'a survécu, les Neufs aient leurs âmes. Depuis le dernier, nul homme n'a su toucher mon cœur, du moins jusqu'à maintenant …
-Pardon ?
-Vous m'avez bien compris.
-Je crois que justement je n'ai point compris ce que vous vouliez dire.
-Ho je comprends … Vos vœux de célibat et tout ce qui va avec. Mais ne craignez rien, rien ne passera ces murs.
-Mais je …
-Chut mon père, asseyez vous et attendez moi. »

Ne voulant pas compliquer la situation outre mesure il s'assit sur un large fauteuil en acajou et la regarda se glisser derrière un paravent. Par les Neufs, non, pas ça, je vous en prie, pas ça, implora t'il silencieusement. Et décidément la soirée était peu clémente vis-à-vis des prières de voleurs et ce qu'il redoutait arriva. La baronne réapparut de l'autre coté du paravent, sa parure autour du cou et sa lourde robe de bal en moins, elle ne portait plus qu'un corsage léger en soie noire (à la limite de la transparence) qui ne tenait visiblement qu'à quelques fils  et un mince jupon couleur crème. Montalbanus aurait sans doute profité de cette opportunité si la baronne avait une dizaine d'années en moins, visiblement l'âge commençait à la dégrader méchamment et les quatre enfants qu'elle avait eu ne l'arrangeait pas tout fait au niveau de la silhouette … Elle lui fit signe du doigt et tapota sur le couvre-lit derrière pour l'inviter. Montalbanus se leva, essayant de paraître enthousiaste à cette idée (ce qui lui semblait une tâche impossible à accomplir) et la prit doucement dans ses bras, alors qu'elle se mettait sur la pointe des pieds pour l'embrasser il lui décrocha un magistral coup de boule. L'effet fut instantané et elle s'écroula sur le lit. Ces baronnes, toutes à vouloir que ça se finisse au lit, cette pensée lui échappa et il se retint de rire à gorges déployées. Rapidement il défit les fermoirs du bijou, s'assura que c'était bien celui qu'il cherchait et non une copie. Une fois qu'il en eu le cœur net il retroussa le bas de son robe cléricale jusqu'à ses genoux et fourra la parure dans une poche cousue à l'intérieur du vêtement. Jusque là tout allait bien, il allait enfin pouvoir filer sans encom …

« Mais qu'est-ce que vous faites là mon père ?? »

Et merde, fallait qu'il y ait un truc qui foire. Jetant un œil derrière lui il vit deux soldats qui le regardait l'air interloqué. Il est vrai que la situation vue d'un œil extérieur était curieuse, la baronne allongée sur le lit, en tenue plutôt légère (son corsage n'ayant pas résisté à sa chute sur le matelas) et le prêtre, la robe remontée jusqu'aux genoux et visiblement tripotant quelque chose en dessous … L'équivoque était permise et même fortement incitée … Face à l'adversité il faut improviser, c'était l'un des maître mots de Montalbanus, tirant encore plus sur sa robe il révéla le battoir à linge accroché à sa cuisse. Long d'une vingtaine de centimètres, percés de trous gros de cinq centimètres et épais comme une paluche de saoulard nordique. Ce n'était certes pas une arme conventionnelle mais elle suffit largement à notre infortuné prêtre pour mettre hors d'état de nuire les deux gêneurs d'un bon coup sur l'occiput. Maintenant faire une bonne distraction, histoire d'échapper. Il prit une longue inspiration, s'éclaircit la gorge et se mit à hurler « A l'hérétique !!! Au viol !!! ». Porté par une acoustique extrêmement bonne, ses cris atteignirent la salle de bal. D'un mouvement tous les convives se précipitèrent dans sa direction, il se laissa absorber par la foule, la parure entre ses mollets et la lettre du Renard Gris sur la boite à bijoux de la baronne.


« Béni soit les Neufs et que les riches aillent en Oblivion pour leur vanité. » Murmura t'il en sortant du palais.



ж ж ж

Quatrième cambriolage


La nuit était vraiment magnifique, quelques menus nuages mais rien qui vienne perturber ce magnifique clair de lune. C'était tout du moins l'opinion de Devan, agrippé qu'il était aux moellons de la tour de garde principale. On lui avait confié le dernier cambriolage et symboliquement le plus important, à savoir voler la peluche de Hieronimus Lex. Quand on lui avait expliqué le travail il avait crut à une plaisanterie, Lex, le capitaine de la garde, dormir avec une peluche ? Son contact était formel, plusieurs informateurs grassement arrosés avaient mentionnés ce détail, à défaut d'en avoir la preuve par soit même, c'était un argument convaincant. Ceci dit comment dérober un truc pareil ? Il avait envisagé diverses façons mais aucune ne tenait la route. Il ne pouvait pas se faire passer un garde du fait de sa naissance dunmer. Déclencher un incendie pour faire sortir tout le monde était trop risqué, d'un parce qu'il faudrait qu'il arrive à le déclencher sans se faire voir, ce qui était quasiment impossible et de deux parce qu'il ne pourrait pas contrôler les flammes une fois que celles-ci se seraient déclarées. Il avait caressé l'idée de se faire passer pour un inspecteur de l'hygiène mais c'était le genre de types qu'on aimait guère voire et encore moins dans les quartiers du commandant. A force de se torturer les méninges il en était venu à une conclusion simple, autant y aller à pied et sans détours.

Et il était là, cramponné au mur de la tour, cherchant une prise de sa main gauche tandis qu'il crispait le bras droit en redoutant une crampe qui le ferait lâcher prise, à cette hauteur là c'était la mort assuré. Et pour ne rien arranger le froid combiné à la pluie de la veille avait parsemé la façade de plaque de givres qui ne demandait qu'à faire glisser ses doigts pour qu'il aille rejoindre les pavés en contrebas. Devan était depuis peu converti à une vision théologique originale. En effet il considérait les dieux, Neufs, Tribuns ou Deadra, comme une bande de vieux séniles perchés là haut. Êtres millénaires à la barbe et la chevelure blanche, la bouche édentée, incontinents, gâteux, radoteurs et dotés d'une sénilité à l'épreuve des siècles. Etant donné leur âge avancé et leur impossibilité de faire autre chose ils occupaient leur vieux jours en s'amusant comme ils pouvaient, le meilleur jeu qu'ils aient trouvés, lequel consistait à jouer des tours pendables aux mortels qui gigotaient sous leur pieds. Visiblement ils s'étaient penchés sur son cas ce soir, non seulement le vent lui fouettait le visage, le gel menaçait de le faire tomber mais le bout de ses doigts commençait également à s'engourdir. Vous êtes vraiment des vaches là haut. Arrêtant la métaphysique il se consacra à sa tâche première, empoignant une petite saillie il se hissa, ses pieds le poussant. Il lâcha sa prise de la main droite de façon à pouvoir détendre ses muscles et bouger ses doigts engourdis par le froid. Tendant le bras il sentir comme une corniche au dessus de lui. Se tractant des deux bras il monta dessus et jeta un œil alentour. Visiblement la tour avait été battit par couche, chacune moins large que celle en dessous. Il en profita pour s'asseoir et souffler un petit peu. Etirant chacun de ses muscles et bougeant ses doigts. Il frictionna également son visage et son unique oreille. Encore un étage et une chambre à cambrioler avant de pouvoir enfin en finir. Prenant son courage et les prises du mur à deux mains il entama l'ascension. Les plaques de glaces étaient de plus en plus présentes et à mesure qu'il montait les potentielles prises causées par des dégâts sur la façade étaient moindres, en même temps qui aurait eu l'idée de balancer une pierre sur le troisième étage d'une tour ? Peut être un type qui aurait réussi à le voir malgré ses vêtements couleur pierre (spécialement choisir pour se fondre dans le décor) mais à part ça … Peut être un tir de baliste ou de catapulte …

Histoire d'être sur que les vieux séniles ne piochent pas cette idée dans son esprit et ne fasse déclarer une guerre dans la minute qui suit il se mit à penser à autre chose. A mesure qu'il montait le froid était de plus en plus mordant et la cicatrice que lui avait laissé sa pendaison ratée à la gorge le lançait de même que son unique oreille. Il serra les dents et prenant de courtes respirations il se hissa vers le sommet. La chambre de Lex était située au quatrième étage de la tour et lui-même était au milieu du troisième. Galvanisé par cette perspective il remit un peu d'ardeur à la tache et après quelques dures minutes monta sur la corniche du troisième étage ; Levant les yeux il vit la fenêtre convoitée au dessus de lui, une seconde il se prit à rêver d'en voir sortir une pulpeuse et jeune princesse. Espoir bien entendu vain, la seule chose qui vivait à cette hauteur était une vieille corneille qui croassa quand il s'approcha d'elle avant de s'envoler visiblement mécontente. Arrivé à la fenêtre il sortit sa dague et la glissa dans la fente entre le volet et le cadre de pierre de la tour. Soulevant le loquet d'un petit coup de poignet, il ouvrit le volet doucement de façon à éviter un grincement qui aurait pu le compromettre. Il jeta un œil à l'intérieur, pas de lumière, personne dans le lit apparemment. Parfait. Il s'introduisit doucement dans la pièce, avança jusqu'au lit en se maudissant de ne pas avoir pensé à un quelconque charme, objet ou potion de vision nocturne. Après deux minutes à palper chaque coin du lit il trouva enfin ce qu'il cherchait. Une espèce de bonhomme en taille rembourré de paille, plutôt pas mal fait d'ailleurs. Satisfait de sa trouvaille il la glissa sous sa chemise et rentra celle-ci avec application dans son pantalon de façon à être sur qu'elle ne glisse pas.

Satisfait il déposa la note que son contact lui avait remis et s'apprêtait quand il entendit une espèce de grognement. Bon ça va, c'est juste mon ventre, je viens de monter quatre étages à la main et j'ai la dalle. L'auto persuasion n'y changea rien, le grognement s'amplifia, suivit d'un couinement caractéristique des gonds mal graissés. Ho non, Saint Vivec, ne me fais pas un coup pareil. Mais décidément que les voleurs prient les Neufs, Vivec, Akatosh seul ou une quelconque divinité ce n'était pas une bonne soirée pour les prières. La trappe menant à l'étage inférieur commençait à se soulever et souvent cela signifiait qu'il y avait quelqu'un en dessous. Paniqué Devan chercha une cache dans la pièce, il n'avait pas le temps de repasser par la fenêtre, il fallait qu'il se cache vite dans la pièce. N'ayant pas spécialement le choix il bondit sous le lit et fut accueilli par un tas de moutons de poussières et quelques choses étranges dont il ne préférait pas savoir l'origine. Plaquant une main devant sa bouche il s'efforça de respirer longuement et discrètement. Bougeant aussi discrètement qu'il le pouvait il regarda en direction de la trappe, le bois de lit étriquant son champ de vision il ne voyait que des bottes, assez sales d'ailleurs, pas de très bonnes qualités. Lex étant connu pour sa maniaquerie qui cela pouvait il être ? L'homme fredonnait vaguement une chansonnette pour enfant d'une voix avachie. Son pas était traînant, mais qu'est-ce qu'il peut bien foutre ici ? S'interrogea le dunmer sous le lit. Il ne tarda pas à avoir sa réponse, l'homme s'accroupit sous le placard de Lex et se mit à farfouiller en dessous. Devan se crispa, en faisant ça leurs visages étaient presque à la même hauteur. Soudain l'homme sembla trouver ce qu'il cherchait et un large sourire éclaira son visage, révélant au passage quelques chicots mal entretenus et qui auraient mérités un arrachage à la tenaille.

Alors qu'il extirpait son bras de sous le meuble, Devan vit qu'il tenait une bouteille, sûrement un alcool fort au vu de la mine réjouie du soudard. Débouchant celle-ci avec les dents il en engloutit la moitié d'un trait avant de lâcher le goulot en hurlant, visiblement c'était fort. Chose qui surprit Devan, en dépit de l'heure tardive personne ne sembla protester contre son tintamarre, autrement dit que soit ils dormaient tous comme de bûches (ce dont il doutait au vu du confort plus que spartiate des couchettes de la légion Impériale) ou alors qu'il n'y avait quasiment personne dans la tour. Ce qui au vu des derniers événements était déjà beaucoup plus plausible. Pestant intérieurement contre lui-même de ne pas avoir pensé à ça il se coula de dessous le lit et discrètement approcha l'homme par derrière, comme il le supposait c'était un légionnaire imbibé. Dégainant sa dague de chasse il le frappa du pommeau à la tempe. La force du coup combiné à la forte dose d'alcool que l'homme venait d'ingurgiter vinrent à bout de sa résistance physique et il s'écroula par terre. Il eut un sourire, visiblement la tour était vide, pas besoin de repasser par la façade pour sortir. Alors qu'il se diriger vers la trappe quelque chose coupa court à son plaisir. Un bruit de bottes métalliques, de boucliers entrechoqués et de propos de légionnaire. Merde, l'alternance de nuit, pourquoi y'a fallu que ça tombe sur moi ? Passant par la fenêtre il entreprit de redescendre le plus furtivement possible ce qui lui semblait une tache difficile, les hommes de garde se poussant, certains fumant leurs pipes prêt des fenêtres. Et comme si ça ne suffisait pas le gel déjà gênant à la montée était encore pire pour la descente, plusieurs fois il crut que ses doigts allaient lâcher et qu'il allait embrasser le vide. Chaque corniche entre étage était un moment de soulagement intense quoique regarder en bas le terrorisait encore plus sur le chemin qu'il lui restait.

Comble de l'ironie ce qui fit glisser ses doigts ne fut pas le gel mais un pot de chambre balancé d'une fenêtre par un garde sûrement inspiré secrètement par les vieux séniles. Le liquide fétide se répandit sur son visage et ses yeux. Lâchant la parois de sa main gauche pour se nettoyer vaguement le visage il sentit soudain sa prise droite qui lui glissait des doigts, ses pieds semblèrent soudain lui faire défaut. Le vent devint étrangement caressant et il comprit soudain qu'il tombait dans le vide. De rage il ne trouva qu'une chose à hurler alors qu'il s'abîmait dans le vide « Putains de séniles !!! ». Il atterrit soudain dans un énorme splatch. Ce bruit lui sembla curieux, il avait déjà vu des hommes mourir de chute, et ça n'avait jamais fait un bruit pareil. Ouvrant les yeux il regarda autour de lui, son corps étant présent, aucun membre disloqué, pas de cotes saillantes de son thorax. Il reposait dans une sorte de lit brun et coulant à l'odeur plus qu'abominable. Au dessus de lui se tenait un voile blanc tendu, dans celui-ci se découpait une silhouette humaine, à travers celle-ci il pouvait voir le ciel étoilé. Etait-ce là un quelconque paradis ou un enfer ? Auquel cas il était fort étrange, mou, sentant la merde et avec le ciel en forme d'humain, très curieux … Tâtant alentour du bout de ses doigts il réalisa que le «lit » était un tas de fumier. Putains de séniles, me faire passer l'éternité dans un tas de fumier, c'est franchement une idée de dieu ça. Soudain il entendit les voix, des vois masculines, des voix qui parlaient bruyamment, qui parlaient de prostituées, de ruffians sur les quais et même de … Hieronimus Lex !!?? S'extrayant de sa gangue de fumier il sortie de sous la toile. C'est curieux, cet enfer ressemblait à la Cité Impériale, au dessus de lui il y avait même la tour qui lui avait coûté la vie, fourrant une main sous sa chemise il y trouva la peluche volée. Franchement curieux cet enfer, en se retournant il vit une charrette couverte de toile qui sentait … le fumier. Ce fut une révélation alors, il n'était pas mort ! Juste tombé de six mètres dans un gros tas de fumier qui lui avait sauvé la vie (et accessoirement avait détruit toute chance de pouvoir remettre un jour les vêtements qu'il portait. Enfin quand on est vivant faut pas trop faire la fine bouche.

S'éloignant le plus discrétement possible (malgré son odeur ignoble et ses vêtements couvert de fumier) dés qu'il eut fait une trentaine de mètres, il tournât brutalement et se mit à courir de façon à semer tout éventuel poursuivant. Prenant un virage en dérapage contrôlé il avisa une bouche d'égout à moitié ouverture, écarta la plaque d'un coup de pied et se glissa dedans. A partir de maintenant il était dans son territoire, il n'avait plus qu'à cheminer tranquillement vers la maison de Dynari Amnis, les autres étant également en chemin. Une affaire rondement menée pour une fois.



ж ж ж
Après cambriolage


Ils étaient tous les quatre assis dans la cave, à attendre Methredel, chacun s'occupant comme il le pouvait. Montalbanus était plongé dans la lecture d'un petit livre de prière, Barann lançait son kukri dans une cible à l'autre bout de la pièce, allait le chercher, le lançait à nouveau, allait le re-chercher et ainsi de suite. Devan essayait tant bien que mal de nettoyer sa tunique dans un baquet d'eau que Dynari lui avait gracieusement fourni, le nez révulsé par son odeur, Reik lui restait dans son coin et ne disait rien à personne. Tous attendaient Methredel et leur prime, Montalbanus pensait à ses rénovations, Barann ne savait quoi s'offrir, Reik pensait à ses investissement et Devan à des vêtements propres. Methredel arriva après un temps qui leur parut infiniment long (en gros une demi heure).

« Messieurs, je suis fière de vous, tous les cambriolages ont été couronnés de succès, et bien qu'il y ait eu quelques dégâts à droite à gauche vous vous en êtes très bien tirés.
-C'est pas tout ça mais je voudrais mon fric, lança Reik de son coin de pièce.
-J'allais y venir, rétorqua Methredel, que l'attitude de l'impérial énervait.
-Et bah tant mieux.
-Je disais donc : Vous aurez vos primes demain matin, la doyenne S'Krivva vous adresse ses félicitations Frère Montalbanus ainsi qu'à vous camarade Devan.
-Ho mais je ne fais que servir les Neufs, c'est une bien humble tâche pour dire vrai.
Devan se contenta d'un signe de tête et d'un claquement de langue.
-Maintenant si vous voulez bien me donner le fruit de vos expéditions.
Les quatre voleurs sortirent chacun leur larcin et les alignèrent sur une table, posé à plat sur le tapis volé.
-Parfait, parfait, chacun d'entre vous va recevoir un pli sur la manière dont il recevra sa prime, je vous félicite, que vous soyez membres de la guilde ou élément indépendant. En disant ces derniers mots son regard insista sur Barann et Reik qui se tenaient légèrement en retrait. Montalbanus vous aurez encore un service à rendre à la guilde si vous le voulez bien, vous de même Barann.
-Bien entendu ma fille, je reste à la disposition de la doyenne.
-Mais pourquoi moi ? Pourquoi ? J'ai fais quoi ? On m'en veut parce que j'ai cogné un vieux ? Le bosmer semblait à la limite de la paranoïa.
-Juste pour un travail accessoire, nous n'avons aucun grief contre vous. En entendant le petit voleur laissa échapper un long soupir de soulagement. Ma foi nous n'avons plus rien à nous dire, je vous souhaite bonne continuation messieurs, et puisse l'ombre vous garder. »



Montalbanus remonte le col de sa bure, le froid était tenace et les quêtes pour les miséreux dans les docks n'étaient jamais simples, surtout quand il était sensé en même temps surveiller Lex, ce dernier arpentait vigoureusement les docks, pestant sur Armand Christophe qui ne se montrait pas, le temps qui était mauvais, les pouilleux qui refusaient de coopérer, l'odeur pestilentielle des logis, des embarcations de pêcheurs qui n'étaient pas conformes aux lois en vigueur, de la taille un peu trop grande des lames que certains portaient à la taille pour que ce soit simplement des couteaux de tables et bien d'autres choses. Logiquement les missives ne tarderaient pas à affluer et le retrait des troupes ne se ferait pas attendre bien longtemps. Achevant de panser les pieds d'un pauvre bougre Montalbanus se leva, soudain retentit comme un coup de tonnerre, intrigué il leva les yeux vers le ciel, le ciel était un peu gris mais en aucun cas orageux. C'est en les baissant qu'il vit la raison de ce bruit, un dremora se tenait au milieu de la rue, l'air visiblement contrarié d'être là et une missive à la main. Ces mages, aucun sens de la mesure, un deadra pour livrer des missives … Visiblement Lex était du même avis que lui, grommelant il balança la missive une fois qu'il eut finit de la lire et cria aux troupes de plier bagage et de rentrer aux casernes. Dieux que ce que cet homme pourrait être utile s'il se consacrait à autre chose que la traque du Renard Gris. Pas mécontent que tout cela soit fini Montalbanus se frotta les mains en pensant au repas pantagruélique qu'il allait s'offrir avec sa somme, le reste passerait dans le toit de la chapelle sans doute, s'il restait quelque chose.



Barann lui était moins enchanté, premièrement parce qu'il n'aimait pas trop l'idée que la guilde puisse l'utiliser à loisir sous le prétexte qu'en tant qu'indépendant il devait s'estimer heureux qu'on fasse appel à lui, et deuxièmement parce que la tache qu'on lui avait confié impliquait qu'il s'était emmerdé pour rien dans cette foutue tour de l'Université. Rendre ce bâton, par Auri-Elf,  Y'ffre, Baan Dar et Arkay pourquoi s'emmerder à ça ? Pourquoi ne pas simplement le garder ? Mais bon, les espèces sonnantes et trébuchantes viennent à bout de la plupart de ses réticences et notamment celles qui l'encombraient dans le cas présent. Il avait donc emballé le bâton dans une large toile cirée qu'il portait attaché dans son dos, personne ne faisait attention à lui et ce qui attirait le plus le regard chez lui était plus sa tignasse rousse que ce qu'il baladait en bandoulière. Jetant un œil à la note qu'on lui avait confié il s'arrêta devant la maison indiquée, contrairement aux bicoques du quartier celle-ci était fait de briques de bonnes qualités, les volets de bonne qualités, en gros rien à voir avec l'environnement ambiant.

Contournant la maison il inspecta chaque angles de la maison, cherchant le moyen le plus discret d'entrée. Pour au final entrer par le soupirail qu'il ouvrit d'un simple coup de pied, le loquet qui le maintenait fermé était à moitié rouillé et le battant n'était guère vaillant. Ayant été élève chez un mage il s'attendait à trouver à peu prêt la même fantaisie dans la maison du vieux Ontus, mal lui en prit. C'était juste la maison d'un vieil homme, plutôt bien rangée. Il ne sentait aucune odeur de magie, il détacha le bâton de son dos et s'interrogea sur l'endroit où le déposer, avisant une étagère il le posa dessus et s'appréta à s'en aller quand il tomba nez à nez avec une espèce de vieux bonhomme, le crâne dégarnie, un visage chaleureux et une expression de surprise placardée sur la figure. Il avait la bouche ouverte comme s'il allait hurler mais aucun son ne sortait de sa bouche. Soudain il s'écroula, ses mains agrippant sa poitrine. Merde il va quand même pas oser me faire le vioque. Et pourtant si, visiblement son vieux cœur n'avait pas supporté la surprise de voir un bosmer roux placer des bâtons magiques dans sa maison. Barann paniqua, merde, qu'est-ce que je peux faire ? Je vais quand même pas le laisser mourir là, un coup à devoir payer le prix du sang … Merde, merde, merde qu'est-ce que je peux faire ?

L'heure était à l'improvisation, empoignant un morceau de tissu non loin il y découpa trois trous et se le mit sur la tête. L'idée de devoir faire ça le répugnait mais laisser crever un vieux sur le sol d'une maison du quartier commerçant ne l'enchantait guère non plus. Attachant vite fait le linge sur son visage, il s'accroupit à coté du vieux, pinça le nez du vieux et lui tira la tête en arrière et commença à lui souffler dans la bouche. Ce type avait du bouffer un oignon avant d'avoir des problèmes cardiaques, le peu d'haleine qui lui restait empestait. Malgré son déplaisir profond ses souffrances furent récompensées, le mage bougea enfin, il sentit alors l'odeur de magie, la main gauche du mage brillait d'électricité, bondissant en arrière il comprit que le sort ne lui était pas désigné, le mage l'appliqua à sa poitrine. Visiblement pour redonner de l'énergie à son cœur. Sans demander son reste il prit ses jambes à son coup arrachant en courant son masque. Franchement j'aurais pas du accepter cette mission de merde, pas assez payé pour faire du bouche à bouche aux mages gâteux moi. C'était décidé il prenait le prochain bateaux pour Morrowind, au moins là bas les voleurs avaient les pieds sur terre, pas comme ici.

Modifié par Arakis, 13 mars 2011 - 17:08.


#9 Toofi

Toofi

Posté 23 mai 2011 - 16:13

Un couteau dans le noir


Chapitre I : Premières négociations

Cité impériale, Quartier des Jardins elfiques, 23 Vifazur 3E433, 3h00.



Une ombre encapuchonnée blottie dans un coin des jardins du sud guette un impérial qui se promène au clair de lune. Avec de vrais faux airs d'innocence, le front perlé de sueur.
Aussi bon acteur que le conseil en pleine crise... Mais au moins il est ponctuel lui... pense l'ombre.
L'impérial se dirige vers le centre des jardins du sud, se poste sous l'arbre, regarde aux alentours et imite la chouette.
Aussitôt l'homme encapuchonné de noir, s'avance hors de l'ombre et avec son doigt sur sa bouche fait signe à l'impérial de se taire.
« Vous avez la marchandise ? » demande l'impérial.
« Vous avez l'argent ? » répond l'ombre
L'impérial sort de sous sa chemise une bourse.
« Voilà, cinq cents pièces d'or comme convenu... »
« Bien, et voici votre commande. » L'homme encapuchonné alla chercher dans un coin un grand sac de toile et le donna à l'impérial. Celui-ci l'ouvrit, vérifia son contenu et le mit sur son épaule.
« Tout est en ordre. Merci pour votre coopération. Bonne chance pour vos futures affaires. » et l'impérial commença à s'éloigner.
« Attendez, vous ne voulez pas savoir comment l'animer ? » demanda l'homme en noir.
« Non. Je ne veux pas l'animer... »
« Ah... Bon... Eh bien, ce fut un plaisir de faire affaire avec vous Monsieur Arcadia. »
« Le plaisir fut partagé Monsieur Jalbert. Au revoir... »
L'impérial fit quelques pas puis se retourna.
« Monsieur Jalbert ? Sauriez-vous par le plus grand des hasards où je pourrais me procurer un cœur et de la peau ? Humains s'entend... »
Un sourire illumina la face du Rougegarde encapuchonné. Les affaires reprennent...


Comté de Bravil, 25 Vifazur 3E433, 10h23

Mille pièces d'or ? Mille pièces d'or pour un malheureux cœur et quelques lambeaux de peaux ! Ce Rougegarde veut me sucer l'os jusqu'à la moelle ! Saleté de Nécromancien ! Il profite de la situation pour me... RAAAH ! … Mais c'est la décision que j'ai prise, quelqu'en soit le prix, quitte à finir ruiner je me vengerais ! Tu peux fuir, tu peux te cacher, quand la Confrérie Noire te trouvera, s'en sera fini de toi, immonde pervers ! Et alors tout sera achevé, ma petite Aggripina pourra enfin trouver le repos...
Aggripina... Mais peut-être devrait-il hypothéquer sa maison du quartier de la Place Talos avant cela...


Claudius sortit de son tourbillon de pensées. Il venait de trouver ce qu'il cherchait depuis trois heures. Un plant de Solanacée. Il en cueillit les fleurs et les mit dans sa besace.

Enfin ! Je les ai tous ! Il ne me manque plus qu'à réaliser le rituel dans un lieu sûr. Je vais faire ça dans ma cave. Ce soir, enfin ! Ce soir !



Chapitre II : Pourparlers

Cité impériale, Quartier de la Place Talos, Maison de Claudius Arcadia, cave, 26 Vifazur 3E433, 0h00.

« Chère Mère, chère Mère, envoie-moi ton enfant, car les péchés des indignes doivent être baptisés dans le sang et la peur... »
Claudius frappa cinq fois l'effigie qu'il avait réalisée avec une dague en argent imprégnée des pétales de Solanacée. Un coup pour chaque enfant de la Mère de la Nuit comme indiqué dans le livre qu'il avait acheté deux semaines plus tôt. Il avait dû se rendre en Elsweyr, à Corinthe pour le trouver. C'est chez un libraire du quartier du Palais qu'il l'avait trouvé. Aux livres rares de Jobasha – et en effet il était rare ce livre – Sacrement noir – d'où le fait qu'il lui est coûté une petite fortune. Cinq cents pièces d'or. Mais la vengeance n'a pas de prix. Si la garde ne voulait pas l'aider, tant pis, il se ferais justice tout seul.
Il fit rapidement le compte. Un voyage en Elsweyr jusqu'à Corinthe : cent trente pièces d'or. Sacrement noir : cinq cents pièces d'or. Un squelette humain, un cœur et des lambeaux de peau : mille cinq cents pièces d'or. Plus les mille pièces exigées par l'assassin.
Se venger de ce salaud sans nom... Trois mille cent trente pièce d'or. Tout de même.
Qu'importe. Au moins il n'avait pas eu besoin d'acheter la dague. C'était celle que sa fille avait utilisée pour se suicider.

C'est déjà ça d'économisé...

Il éclata de rire.
« Hahahaha ! Et quelle économie ! »
La fatigue, les nerfs et le désespoir eurent raison de lui, et il s'effondra en riant et pleurant la face contre terre, au milieu de son rituel. Il pleurait sa fille, sa femme qui l'avait quitté, son destin, et c'est en pleurant qu'il sombra dans un sommeil peuplé d'ombres et de couteaux...



Cité impériale, Quartier du Marché, 26 Vifazur 3E433, 11h17


Claudius s'était réveillé ce matin au milieu de sa cave. Rien n'avait changé. Sa fille était toujours morte.
Il était frais et dispos. Hier soir il avait scellé le destin d'un humain mais pour l'heure rien n'avait changé.
Il partit faire son marché comme tous les Sundas. Ce soir on frapperait à sa porte. Un individu vêtu de noir allait prendre contact avec lui. Et contre mille pièces d'or accepterait de tuer un autre homme. Mille pièces d'or. Ni plus ni moins. Le poids de la vie pour un assassin. Claudius, lui, demanderait dix fois plus s'il était à leur place. Mais il ne l'était pas. Pour l'instant il était devant la boutique de Jensine, sa maraîchère. Et il entra. Il se choisit quelques tomates fraîches, une salade et quelques avocats, importés directement d'Elsweyr. Elsweyr...


Je sens qu'il me faut des vacances de très longues vacances, comme je vous l'ai déjà dit. Des vacances permanentes, sans doute : je ne pense pas que je reviendrais. En fait ce n'est pas dans mes intentions...

Où avait-il lu cela ? Sûrement chez ce libraire, ce Jobasha. Quoiqu'il en soit sa décision était prise. Sitôt l'assassin rencontré, il vendrait sa maison, dont il comptait tiré une grosse somme étant donné sa situation, et partirait aussitôt en Elsweyr, dans le sud, près des plages et de la jungle, loin des tracas de la cité impériale et de son ancienne vie.
Il sortit sa bourse pour payé ses achats, quand son sourire se figea. Jensine le regardait fixement, un brin effrayé.
« Vous allez bien Monsieur Arcadia ? »
« Eh ma foi oui pourquoi ? »
« Eh bien je vous trouve le teint plutôt pâle, et euh... Votre chemise est tâchée de sang... »

MA CHEMISE ! Comment ? Quoi !  Oh j'ai dû la tremper dans le sang hier soir quand je me suis évanoui. RAAAH ! Vite trouve quelque chose, n'importe quoi !

« Oui, euh... Justement ! Merci de m'y faire penser ! Euh... Hier soir, j'ai bu plus que de raison et euh... en montant les escaliers j'ai dû euh... je suis tombé et euh... je me suis éraflé le torse et euh j'ai dormi blessé, c'est pour cela que ma chemise... Et euh, comme je n'ai pas fait de lessive depuis longtemps et bien c'était la seule qui me restait... Et euh... Je suis justement venu chez vous pour en acheter une mais... L'habitude et euh... les avocats m'ont parfaitement fait oublier tout ça... Voilà ! Mais merci de m'y faire penser ! Hop, rajoutez-moi une chemise brune s'il vous plaît ! »
« ...Bien. Voilà, bonne journée Monsieur Arcadia, au plaisir ! »
Il sortit, sous le regard inquisiteur de Jensine.

Hahhahaha ! Elle a tout gobé ! Ahhhhh... Vraiment, je crois que je vais devenir comédien et faire fortune ! Enfin ! Changeons-nous et passons au bureau du commerce impérial, mettre la maison en vente...


Chapitre III : Promesse de contrat


Cité impériale, Quartier de la Place Talos, 27 Vifazur 3E433, 0h00


Claudius fut réveillé par une sensation de froid qui lui remonta le long de l'échine... Il ouvrit les yeux. Sa chambre était plongée dans le noir. Rien ne bougeait. Il se redressa sur son lit et... là ! Au pied de son lit, une ombre plus sombre que les autres ! Il ouvrit sa table de chevet, y chercha son briquet et son amadous, mais avant qu'il n'ait pu saisir la bougie, celle-ci s'alluma, comme par magie. Et c'était effectivement par magie.
« Vous... Vous êtes ? »
Un homme se tenait devant lui, en robe noire, une capuche rabattue sur son visage. Même avec la lueur de la bougie on distinguait à peine sa bouche.
« Je suis un Annonceur de la Confrérie Noire, et Vous, Vous voulez solliciter nos services... »
« Ou... Oui je veux qu'il meure ! Je veux que vous le tuez, que vous lui arrachiez son cœur et repeignez sa chambre avec ses tripes ! Je veux qu'il... »
« Chaque chose en son temps, mon enfant chaque chose en son temps... D'abord, avez-vous l'or ? »
Claudius acquiesça et sortit une bourse de sa table de chevet qu'il tendit à l'Annonceur.
« Bien... Maintenant dites-moi tout... »
« Comme je vous l'ai dit, je veux que vous le fassiez souffrir, qu'il regrette le jour où il est né. Faites-vous plaisir, c'est un monstre, ce type un monstre ! Vous savez ce qu'il a fait ce vieux salaud ? Il... Il a violé ma fille ! Oui Monsieur l'assassin, c'est comme je vous dis ! Il l'a violée ! Elle était servante dans un bar, où elle était mal payée, mais elle, elle rechignait jamais, elle mettait toujours du cœur à l'ouvrage elle servait les gens avec le sourire ma fille ! Et ce monstre il... Alors elle a sombré dans le désespoir, et elle... elle s'est suicidé... Ma fille, ma petite fille ma pauvre petite fille... »
« Son nom ? »
« Aggripina, Monsieur l'assassin, elle s'appelait Aggripina... »
« Pas votre fille, son violeur. »
« Euh oui, euh pardon... Rufio, son nom est Rufio... Un nom méprisable pour un homme méprisable... Vous allez le tuer, hein dites ? Vous allez me venger ? »
« Nous ne savons pas encore où il se trouve mais ne vous inquiétez pas, nous finissons toujours le travail pour lequel on nous paie... »
Et l'Annonceur souffla sur la bougie. Quand Claudius la ralluma, sa chambre était vide.
Il se rallongea dans son lit mais ne put fermer l’œil... Il était trop excité. Une heure sonna puis deux heures puis trois heures. Claudius ne dormait toujours pas. Dans sa tête il voyait Rufio mourir de toutes les façons possibles.

Enfin ! Enfin ! Mon cher Rufio, tu peux compter tes jours sur tes doigts ! Enfin, je vais être vengé !

Comme il n'arrivait toujours pas à dormir, Claudius entreprit de commencer à ranger ses affaires et à faire ses valises. Quatre heures sonnèrent. Ses valises étaient faites. Il allait commencer à faire ses cartons quand...

La cave ! Bougre d'imbécile la cave ! Et tu voudrais faire visiter ta maison avec un squelette dans ta cave ! Idiot !

Claudius dévala les escaliers. Il traversait son salon quand il entendit des coups à la porte.

Déjà ? Haha, la Confrérie Noire ne chôme pas !

Claudius ouvrit la porte. Dans l'encadrement se dessinait les silhouettes de cinq gardes impériaux et d'un capitaine.

« Claudius Arcadia ? Itius Hayn, capitaine de la garde impériale. Nous avons un mandat de perquisition pour fouiller votre maison. »

Jensine...



Chapitre IV : Ratification et signature

Route verte, Auberge du mauvais présage, 28 vifazur 3E433, 22h04


« Sympa comme auberge, le nom est un peu glauque mais c'est sympa !» dit l'elfe noir.
« Oui, je sais, c'est affreux comme nom pour une auberge, mais je n'arrive pas à me résoudre à le changer... Et puis j'aime bien l'enseigne... » répondit le patron
« Boh, j'aime bien les corbeaux vous savez... Je dois dire que c'est même pour ça que je me suis arrêté ici ! »
« Pour une fois qu'elle me rapporte des clients alors ! C'est décidé je la garde ! Haha ! Tenez, prenez ce verre d'hydromel, c'est la maison qui offre ! »
« Vraiment ? Merci beaucoup !  Mais quand même vous rigolez, les affaires ne sont pas si catastrophiques ! »
« Oh si ! Vous voulez savoir ? En ce moment je n'ai que vous, la rougegarde du 1er étage qui dirons-nous... me paye en nature et le vieux Rufio, dans les appartements, en bas. Tout ce que je peux espérer c'est qu'avec la mort de l'Empereur, beaucoup de dignitaires d'Elsweyr et du sud passent par mon auberge pour son enterrement! Oh j'avais oublié, des fois il y a ce forestier qui vient manger à midi et le soir quand il n'attrape rien avec ses pièges. Et comme il assure notre protection, je n'ai pas le cœur de lui faire payer son repas... »
« Patron, vous êtes vraiment un pigeon... »
« Quoi ? » et il s'effondra sur le comptoir dans un gargouillis immonde.



Cheydinhal, Sanctuaire de la Confrérie Noire, 29 Vifazur 3E433, 4h37.

Ocheeva faisait les cents pas devant la porte. Ce n'était pas la première fois.

Bien il ne devrait plus tarder... Reprenons... Sithis se rendit auprès de la Mère de la nuit et elle engendra cinq fils, le premier Ecoutant et ses quatre frères Annonceurs... Mais que fait le Rasoir de Mehrunes entre ses mains ? POURQUOI ?

« Vous attendez le nouveau très chère sœur ? »
Ocheeva se retourna. Un vampire de plus de trois cents ans lui faisait face.
« Oui Vicente. Le nouveau membre de la famille doit arriver avant l'aube normalement. D'ailleurs je dois t'informer que tu seras son guide pour ses premières missions. »
« Ah... Vous savez je ne suis pas sûr d'avoir la patience pour former les débutants... Demandez plutôt à Teinaava... »
« Non, Teinaava ne veut plus entendre parler de formation depuis qu'il a eut Mathieu pour élève... Il ne comprend d'ailleurs toujours pas pourquoi Lucien l'a recommandé comme Silencieux. »
« Bah Mathieu est encore jeune, son impulsivité se calmera, avec le temps... »
« Oui... Toujours est-il que depuis que Blanchard a été assassiné, Lucien redouble de vigilance quant aux admissions au sein de notre famille, et il tient personnellement que vous preniez en charge ce nouveau membre... »
« Alors si les ordres viennent de Lucien lui-même, je crois qu'il est inutile de négocier... »
« Exactement. Et je pense que tu vas bien t'amuser avec celui-ci. C'est un elfe noir, natif de Necrom. Il était au service de la Morag Tong avant de s'en faire chasser pour non-respect du code d'honneur. Sorahn... C'est son nom. »
« Effectivement, je pense que l'on va bien s'amuser... »
« Oui. Par contre inutile de le briffer sur le nettoyage des témoins... »
« Ah ? »

Route verte, Auberge du mauvais présage


Le forestier ouvre la porte. Une odeur de sang l'assaille et lui fait tourner la tête. Il n'a rien mangé depuis hier midi et s'est refusé d'abuser de l'hospitalité de Manheim hier soir.
C'est donc un ventre affamé qui se vide sur place, lui irritant la gorge. La bile jaune et acide tombe par terre se mélangeant au sang rouge vif.
Dans la lumière du jour naissant, le forestier distingue alors le cadavre de Manheim, affalé sur le comptoir, probablement égorgé si on croit l'écoulement du sang. Dans l'escalier, un bras, probablement celui de la rougegarde, dépasse des marches. Le sang tombe goutte à goutte de ses doigts fins.
Et à ses pieds, le cadavre d'un vieil homme, dans la soixantaine. Celui-la même qui il y a deux semaines a aménagé dans les appartements du bas. Sur celui-la on s'est acharné.
Le tueur l'a poignardé à plusieurs reprises, le dernier coup, porté à l'épaule, est d'une telle violence que la plaie déchire le buste jusqu'à la poitrine.

Le premier rayon de soleil touche le cadavre du vieux Rufio. Le forestier remarque un éclat dans la plaie de l'épaule. Le coup a été porté dans une furie si grande que le meurtrier y a laissé la moitié de sa lame...



Cheydinhal, Sanctuaire de la Confrérie Noire


« De quelle couleur est la nuit ? »
« Sanguine, mon frère... »
La porte noire s'ouvrit et un elfe noir apparut. Il fit quelques pas et jeta au pied d'Ocheeva une dague dont la lame était cassée à la moitié. Une dague de Malheur.  La dague de bienvenue, cadeau de l'Annonceur qui vous recrute.
« Vous direz à M. Lachance que je ne veux pas de sa camelote... »

Ocheeva sourit.Oh oui Vicente, tu vas bien t'amuser, crois moi...

Modifié par Toofi, 24 mai 2011 - 14:55.

But where are now our cities?
Burried under the seas!

#10 Volesprit

Volesprit

Posté 30 juin 2011 - 17:12

Paranoïa


Qui n'a pas contemplé cette fière cité,

Sous l'azur éclatant de cieux ensoleillés,
Qui n'a pas son doux vin si renommé tété,
À l'ombre des coteaux découvert un foyer,

Qui n'a pas parcouru ses rues pleines de charmes,
Apaisant tour à tour et son cœur et son âme,
Qui n'a pas au départ versé de tristes larmes,
Regrettant ce séjour comme on pleure une femme,

Moi qui crus tout savoir, je proclame vaincu :
Qui n'a pas vu Skingrad n'a pas vraiment vécu.


Voilà les mots par lesquels les poètes décrivent Skingrad, merveilleuse ville sise au beau milieu de la Route d'Or, un peu au nord de Valboisé, connue principalement pour l'agriculture viticole qui s'y est développée ; c'est la vue de ce texte qui me fît dire, alors que les affres du désœuvrement s'emparaient de ma pauvre personne : « Tiens, pourquoi ne pas aller en Colovie ? ».

Permettez-moi de rectifier un peu le tableau par le présent récit.

Quand au terme de plusieurs jours de voyage j'atteignis enfin la fière cité en question, il pleuvait. Attention, pas la pluie drue, l'orage grondeur, le coup de sang des Dieux qui passe en coup de vent tonnant et rugissant pour finalement nous délaisser presque aussitôt, un peu plus trempés qu'avant : non, non, je parle de l'espèce de bruime immonde qui durait des jours et des jours accompagnée de nuages grisâtres justes bons à vous détruire le moral, qui s'insinuait dans les vêtements et vous laissait pantelant, glacé et prêt à vous damner pour un bon feu et un lit. Je n'eus donc guère le loisir de m'ébahir sur l'azur du ciel alors que je pressai mon cheval vers le petit village au pied des murailles. Je le traversai sans encombre et, navré de n'y apercevoir aucune auberge, résolus de continuer vers la grande porte de la ville. Deux gardes y étaient postés en faction, arborant haut l'emblème de la ville : Masser et Secunda sur fond noir. Pourquoi pas, après tout ? J'avais déjà vu blason plus abscons, et il devait sûrement se trouver derrière ces armes une vieille histoire fondatrice, un conte étiologique oublié de tous depuis des lustres. J'abordai donc les braves argousins avec autant d'aménité que me le permettaient les derniers jours passés à me morfondre sous la pluie pour leur demander les dernières nouvelles et, accessoirement, la permission d'entrer, la lourde porte étant visiblement close.
Malheureusement toute l'aménité dont j'étais capable ne semblait pas être valeur suffisante, car on me dévisagea comme si je venais de leur faire part de mon intention de piller et massacrer l'intégralité des habitants de la cité.
« T'es qui toi ?
- Brandr Namilius, pour vous servir.
- C'est quoi ce nom, Brandr ? Jamais entendu.
- C'est Nordique.
- Namilius, c'est pas Nordique du tout ça. Et t'as une tête d'Impérial, essaie pas de nous gruger ! Et puis t'as un accent bizarre. »
Je soupirai. Au vu de la position de la ville, le garde avait déjà dû entendre une bonne centaine d'accents différents. Pourquoi fallait-il qu'il s'ennuie justement le jour où moi je passais ? Je faillis lui répondre que son parler était loin des standards cyrodiiléens en vigueur à la Cité Impériale, de façon plus fleurie et concise, mais je me retins : chercher des noises à l'autorité dès mon arrivée ne pourrait rien me rapporter de bon.
« Il se trouve que je suis né à Solitude, d'où le nom et l'accent.
- Mouais. Tu viens pas de Kvatch au moins ?
- Pourquoi diable viendrais-je de Kvatch en arrivant de l'est ? Et d'abord, pourquoi de Kvatch précisément ? »
Bizarrement, le garde sembla gêné. Il échangea un coup d'œil rapide avec son collègue qui n'avait pas encore ouvert la bouche, sembla vouloir parler, se retint... Ce fût finalement l'autre qui reprit, de manière plus polie.
« Depuis combien de temps êtes-vous sur les routes, citoyen ?
- Depuis trois semaines environ.
- Et vous ne vous êtes pas arrêté dans une auberge ?
- J'étais pressé d'arriver », maugréai-je. Je n'ajoutai pas que vu l'accueil chaleureux que Skingrad me réservait, je serais sans doute bientôt pressé de partir.
« Alors vous ne pouvez-pas savoir. Il y a une dizaine de jours, Kvatch a été rasée par une armée sortie tout droit de l'Oblivion. »

La surprise me figea sur place. Le grand Brandr Namilius, bretteur fut un temps réputé dans tous les bouges de Solitude pour son impassibilité, resta une dizaine de seconde hébété, à digérer l'information. Puis, calmement, je remis mes esprits en place, me réarmais de mon esprit vif (enfin j'incline à le croire) et de mon cynisme, et voulus en savoir plus.
« Dîtes, quand vous parlez d'armée sortie tout droit de l'Oblivion, c'est une figure de style non ?
- Pardon ?
- Je veux dire, nous ne parlons pas réellement de hordes de démons jaillissant de je ne sais quel portail magique pour semer terreur et destruction, mais d'êtres comme vous et moi, peut-être pas moins animés de mauvais desseins, toutefois quand même un peu plus... tangibles, vous comprenez ? »
Son expression clamait qu'il ne comprenait absolument rien du tout de ce que je lui racontais. Le bougre semblait sincère. Je décidai que je tirerai tout ça au clair une fois au sec : cette conversation m'aurait presque fait oublier que j'étais transi de froid et grelottant.
« Enfin bref, reprit l'homme, on se méfie de tout ce qui vient de ce coin maintenant, ordre du comte. Et les réfugiés sont pas autorisés à entrer en ville.
- Pour quelle raison ?
- Bah ceux qu'ont de la famille à l'intérieur, ils peuvent, et ceux qui peuvent payer une auberge aussi – je vous préviens d'ailleurs, elles sont pleines à craquer- mais les autres campent à l'entrée ouest de l'autre côté. Ça vaut mieux moi je dis, parce que dans le tas y en a plein qui sont pas des enfants de cœur, aussi vrai que mon nom c'est Lectius ! On a déjà assez de mendigots comme ça. Y a les gars du Culte qui vont leur rendre visite une fois par jour pour les soigner, tout ça... C'est bien suffisant.
- Ainsi les bonnes gens de Skingrad n'ont pas à se voir infliger la vision de leurs jolies rues remplies par la misère des autres et peuvent se soulager la conscience en versant quelques deniers au Culte ? »
Quelle ville formidable. Bon visiblement cette affaire de Kvatch semblait plus sérieuse que je ne le pensais, mais je ne pouvais toujours pas gober l'histoire du garde. On verra bien.
« Tout cela est fort intéressant, mais maintenant qu'il est prouvé que je ne suis ni un réfugié ni un brigand, pourriez-vous s'il vous plaît ouvrir une de ces portes ? »
Je fus sauvé d'un interminable palabre par l'arrivée d'un marchand escorté, qui avait lui aussi décidé de braver la pluie pour arriver au plus vite. Il était visiblement connu des ruffians qui patientaient devant leur saleté d'huis et celui-ci s'entrouvrît bien très rapidement. On ne tenta pas de m'arrêter quand je décidai d'emboîter le pas du commerçant, mais j'attendis d'être bien entré dans la ville pour décocher un regard noir aux deux gardes, lesquels s'en fichaient royalement étant donné qu'ils ne me regardaient même pas. Enfin bon, j'étais entré.

Je questionnai un peu le providentiel marchand sur la ville, et il m'indiqua une auberge où il aimait descendre : l'auberge du Weald Occidental. Je le remerciai et plongeai dans le dédale des ruelles un plan à la main.
Une heure plus tard, en face d'une statue du roi Rislav, il me fallut bien admettre que j'avais réussi à me perdre.
La guigne. Heureusement, malgré la pluie qui redoublait désormais, j'aperçus une silhouette qui marchait. Sans hésitation, je me dirigeai vers elle et la pris par l'épaule, tonnant un « Bonjour ! » d'une voix pleine de chaleur. Commença ce qui fut peut-être la conversation la plus atypique de mon existence.

«  Arrrrrggghh ! »
La silhouette se retourna dans un sursaut effrayé. Il était petit. Je le pris pour un adolescent de prime abord, mais les oreilles, l'allure et le visage me démentirent instantanément : c'était un elfe, un elfe des bois qui m'observait avec de la terreur dans les yeux.
« Vous m'avez trouvé hein ? Et bien soit ! Je vous montrerai comment meurt Glarthir ! »
Interloqué, je m'interrompis et répondit à l'étrange personnage.
« Je suppose que Glarthir meurt très mal, comme tout le monde, mais ce n'est pas ce qui m'amène. Figurez-vous que je viens d'arriver...
- Ne me mentez pas ! Vous ne pouvez rien me cacher ! Vous en êtes !
- Je suis de quoi ?
- Vous êtes avec eux !
- Avec qui ?
- Vous allez m'achever là, sous la pluie ! Vous allez m'éventrer comme un vulgaire animal parce que j'en sais trop !
- Et qu'est-ce que vous savez ?
- Ah ! Je ne vous dirai rien !
- Mais je ne vous demande rien !
- Si ! Vous voulez savoir, hein ? Mais je vous ai percé à jour, et vous allez me tuer pour ça ! Je vous hais tous autant que vous êtes !
- Écoutez... ÉCOUTEZ ! Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez, je viens d'arriver et je cherche une auberge pour me reposer. Et un boulot aussi, si vous avez un tuyau, mon escarcelle commence à être désespérément maigre.
- Vous... Vous venez d'arriver ? Oui, oui... C'est vrai, je ne vous ai jamais vu !
- Oui, donc pas la peine de hurler comme un goret que je vais vous étriper. Je ne suis pas sûr que la garde apprécie la plaisanterie.
- Mais c'est génial !
- Pardon ?
- Et vous chercher un travail ?
- Euh, oui.
- Oui, oui... Je pourrais avoir besoin de vous... Quelques centaines de pièces d'or, ça vous tente ?
- Un peu ! Mais pour le moment, une auberge ne serait pas de refus.
- Vous pouvez allez loger aux Deux-Sœurs, ce n'est pas loin et elles sont fiables, du moins je n'ai pas de preuves du contraire. Soyez prudent quand même. Venez me rejoindre derrière le temple... Seul ! Seul surtout ! Sinon, ce serait une catastrophe... Ils se douteraient de tout... Oui, oui, ce sont les dieux qui vous envoient... »
Je quittai là mon interlocuteur qui continua à soliloquer pour lui-même au milieu de la rue. Drôle de personnage. En tout cas, son conseil se révéla bon : je rejoignis sans peine l'auberge qu'il m'avait indiquée. L'endroit, tenu par une vieille rombière orque à l'œil sévère, semblait propre et bien tenu, ce qui était bien plus que je n'osais l'espérer. Il restait une chambre de libre ; je m'installai aussitôt et redescendis dans la grande salle pour dîner et écouter les rumeurs du coin.
Certaines évoquaient les réfugiés : visiblement les possesseurs de cépages étaient furieux de l'afflux de ces derniers dont la plupart n'hésitaient pas à venir se servir dans les vignes, et avaient engagé des gros bras pour surveiller leurs treilles tout en pressant le comte de régler ce problème au plus vite. Les autres parlaient de Kvatch en elle-même. Impossible de nier à présent : c'était bel et bien une cohorte de Dædras en furie qui avaient toqué à la porte de la ville pour passer leur hargne. Intriguant. Effrayant. Il était plus facile de comprendre le zèle renouvelé des gardes. Je m'enquis de ce que faisait la légion.
J'obtins un concert de grognements. La légion ne faisait rien. Deux ou trois patrouilles sur les routes, un maigre trompe-l'œil : la mort de l'Empereur semblait avoir complètement paralysé le bras armé de l'Empire. Mauvais ça. Le chancelier Ocato concentrait visiblement la colère des habitants : tout cela était de sa faute. Il devenait selon les récits un pleutre timoré trop lâche pour sortir de ses atermoiements, un traître acquis à la cause du Dominion Elfique agissant pour déstabiliser l'Empire, un administrateur froid près à sacrifier toutes les provinces du moment que le cœur de la puissance des feu Septims, la Cité Impériale, était protégé...
Mouais.
Tous ces contes ne me convainquirent pas, pour la raison simple que j'avais bossé, moi, pour le Chancelier Ocato, et que je pouvais me targuer de le connaître un peu : c'était un homme intelligent et dévoué au Conseil du haut de ses quelques siècles. Mais avant tout, subtil. Le genre à vous mettre à la porte avec assez de finesse pour que vous réussissiez à prendre ça pour un honneur. L'attitude ne ressemblait néanmoins pas à celui que je croyais discerner : il était capable de faire la part des choses et d'agir rapidement quand la situation l'imposait, et là la situation l'imposait clairement. Si même lui était dépassé, l'Empire fonçait droit dans le mur.
Ces pensées me replongèrent dans le passé et me firent songer au temps que j'avais passé au service du Chancelier, jusqu'à cette histoire tragique dans le quartier des marchands. Enfin bon, c'était du passé tout ça. J'avais moi-même livré Gillus à la légion après des mois d'une partie de cache-cache géante, et ce petit imbécile devait maintenant croupir dans les geôles impériales, où son bagout de truand de seconde zone ne lui servirait à rien. L'idée m'arracha un grand sourire quand une elfe noire vint s'asseoir à ma table.
« Bonjour monsieur, commença-t-elle.
- Bonjour ma Dame ! Que puis-je faire pour vous être agréable ? »
Elle déclara s'appeler Falanu Hlaalu. Hlaalu, Hlaalu... Ce n'est pas un nom ça, c'est une Grande Maison. Enfin bon, il devait bien exister une famille de Hlaalu chez les Hlaalu. Visiblement, l'originalité n'était pas leur fort.
La conversation se poursuivit, jusqu'au moment où Falanu, qui m'avait entre-temps appris qu'elle était alchimiste, se pencha et baissa la voix.
« Vous m'avez l'air sympathique. Est-ce que je peux vous poser une question... gênante ?
- Si fait, posez, je verrai si je peux vous répondre.
- Eh bien comme je vous l'ai dit, je suis nouvelle en Cyrodiil. Et en fait, je me demandais... Avez-vous une idée du montant de l'amende pour nécrophilie ? »
Je faillis avaler de travers, toussai et me recomposai immédiatement un visage.
« Je dois dire que je n'en ai... absolument aucune idée.
- Ah, dommage.
- Oui, dommage, comme vous dîtes. »
Elle ne tarda pas à s'excuser et sortit. Je la suivis des yeux tout du long puis vidai une choppe cul-sec.
Ville de tarés.

La journée suivante fut consacrée à la visite des beaux quartiers : je notai l'emplacement de la grande rue, siège de toutes les guildes et de la plupart des commerces. Je fis un détour par la boutique de Salmo le boulanger, dont on m'avait vanté les innombrables délices, et ne fut pas désappointé : au moins une bonne chose dans cette saleté de cité. Je bus quelques coups dans une quelconque taverne peu chère des bas-fonds de la ville, non loin de la route centrale très fréquentée qui la traversait de part en part mais non située sur les hauteurs. C'est donc ici, écoutant des chansons paillardes sous un pont majestueux visiblement plus ancien que mon arrière-grand-père, que je me souvins de mon rendez-vous avec l'elfe énigmatique.
Je m'arrachais à la chaleur de la salle pour sortir dans la nuit, pas forcément de gaieté de cœur : l'histoire de Glarthir avait intérêt à être intéressante, ou à défaut son or bien brillant.
En plus il arriva en retard au rendez-vous.
« Désolé, je craignais d'être suivi. J'ai donc fait un détour par la rue des Chaudronniers, mais...
- Bref. Quelle est donc cette affaire pour laquelle vous obligez un honnête homme à se tenir debout derrière un lieu saint à des heures indues ? »
Je ne craignais pas une embuscade. J'avais bien inspecté le coin en attendant l'elfe, et il y avait des dizaines d'échappatoires possibles sans compter l'aide des parchemins que je gardais précieusement dans mon sac ; si le malotru projetait de m'attaquer, il aurait une surprise désagréable.
Heureusement pour lui d'ailleurs, cette idée ne l'effleurait pas.
«  Oui, oui... C'était obligatoire. Personne ne doit nous voir. Je suis suivi.
- Par qui ?
- Je ne le sais pas. Les Marukhatis, la guilde des voleurs, peut-être ? Je ne sais pas, les possibilités sont nombreuses... »
Il semblait vraiment dérangé. Mais de l'or, c'était de l'or, d'où qu'il vienne.
« Que voulez-vous que je fasse ?
- Il faut... vérifier certaines choses. Oui, oui, vérifier. J'ai des doutes sur certaines personnes de mon entourage. Ils me guettent, me donnent de beaux sourires la journée pour mieux rêver de me poignarder la nuit ! Tous corrompus, tous coupables !
- Ne vous emballez pas... Vous disiez que vous aviez des doutes sur certains. Lesquels ?
- Pas d'emballement. Non, il serait trop bête de tout perdre par trop de précipitation. Oui. Il y a Bernadette Penelès. Elle habite en face de chez moi. Je la prenais pour une brave femme, mais l'autre jour je l'ai surprise en train de m'observer en biais, vous vous rendez compte ?
- Pas vraiment.
- Je veux que vous l'espionniez aujourd'hui. Je veux savoir si mon intuition est bonne, si elle est du complot. Je vous paierai pour cela, 150 drakes. »
J'acceptai.

Ce fut la journée la plus longue de ma vie.
Non mais sérieusement, comment peut-on avoir une existence aussi peu palpitante ?
Bernadette, si je peux l'appeler par son prénom, se leva tôt le matin pour aller prier. Puis elle alla travailler dans les vignes. Puis elle rentra chez elle le soir. Fin.
À la nuit tombante, j'avais la désagréable impression d'avoir perdu mon temps.
Glarthir parut heureux d'apprendre que la brave Bernadette ne trempait dans aucun terrifiant mystère chimérique, et me paya la somme due.
« Néanmoins...
- Oui ?
- D'autres personnes dans mon entourage sont fort suspectes également. Regardez par exemple, Toutius Sextius... »
Nous nous quittâmes donc de nouveau avec une promesse : rendez-vous dans cinq jours pour un rapport sur l'ami Sextius.
Je m'en retournais donc à ma taverne chantonnant gaiement devant la chance qui m'avait fourni une telle vache à lait, quand soudain un homme imposant apparut devant moi. Âgé, l'armure classique de la garde de Skingrad, mais un regard pétillant et un charisme certain.
« Citoyen Namilius ?
- Lui-même.
- Ravi de vous rencontrer. Mon nom est Dion, je suis le capitaine des gardes de Skingrad.
- L'honneur est pour moi, capitaine. Toutefois, si je puis me permettre... En quoi un pauvre hère tel que moi peut-il vous intéresser ?
- J'irai droit au but, ce n'est pas vous qui m'intéressez.
- Vous me peinez fortement. Je crois même que vous m'avez blessé dans mon amour-propre.
- Il s'en remettre très certainement, vous avez l'air d'être homme à vous aimer. »
Ça commençait fort ; ce Dion ne me revenait pas.
« Tiens, si vous ne m'aviez pas dit que vous étiez capitaine, j'aurais pu croire que vous venez vous moquer d'un pauvre citoyen alpagué dans la rue au hasard pour écouler votre morgue. Mais vous êtes un officier de notre bel empire, vous avez donc sans doute possible de justes et juridiques raisons pour venir tancer le citoyen que voici ?
- Ne jouez pas les malins, Brandr...
- Je préférais quand vous m'appeliez par mon nom. Là, je ne sais pas, c'est indécent rendez-vous compte, on pourrait croire que nous sommes amis ! »
Ma langue parlait parfois plus vite que ma pensée. Le capitaine se renfrogna et poursuivit sa phrase avec des intonations plus menaçantes et un tutoiement malvenu. Sans compter qu'il me plaqua contre un mur.
« Ne joue pas les malins, Brandr ! Des petites frappes comme toi qui adorent s'écouter parler, j'en ai connu plein, et j'ai découvert que le cachot est un bon moyen de soigner durablement cette affection. Si je viens discuter avec toi qui n'es même pas digne que je t'utilise comme paillasson, c'est parce qu'on m'a dit que tu t'intéressais beaucoup à Glarthir. Alors laisse-moi t'expliquer quelque chose : c'est un peu notre curiosité locale. Il ne faut certainement pas prendre ce qu'il dit au pied de la lettre, et encore moins faire quoi que ce soit tu m'entends, quoi que ce soit de répréhensible sur sa demande. As-tu fait quoi que ce soit de répréhensible, Brandr ?
- Sans vouloir vous offusquer capitaine, je crains que nous n'ayons pas gardé les cochons suffisamment longtemps pour que vous puissiez vous permettre de me tutoyer. »
J'attendis le coup. Il ne partit heureusement pas. Je faisais de gros efforts pour avoir l'air d'un rustre mal dégrossi et dégingandé, à peine capable de se servir de son épée, et j'étais assez content de voir que l'ami Dion s'y était laissé prendre ; je ne pense pas qu'il m'aurait traité avec autant de légèreté s'il avait eu connaissance de mes antécédents, mais je n'avais guère envie de le détromper pour l'instant. Aussi serait-il fâcheux de provoquer un combat où j'aurais certainement l'ascendant.
« T'as l'air d'être une tête de mule toi.
- Bon, si tu veux savoir, je n'ai RIEN fait pour votre attraction pittoresque qui puisse être... répréhensible, comme vous dîtes.
- À la bonne heure. Mais ce qui n'est pas encore fait... (Il rapprocha son visage du mien) Reste à ne pas le faire. Si jamais on te demande quelque chose, tu viens me trouver. Par contre, si tu décides de faire une grosse bêtise... Je m'occuperai personnellement de ton cas et tu pourras alors réviser tes pas de danse avec une mienne amie de Bruma qui brûle d'envie de faire ta connaissance. », dit-il en désignant son épée du coin de l'œil. « Compris ? »
Ne pas répondre inconsidérément. Ne pas répondre inconsidérément.
« Bien sûr, répondis-je, il est plaisant de s'étriper entre gens de bonne compagnie. »
J'eus droit à un dernier regard noir, et Dion quitta prestement la ruelle, tenant sans doute peu à ce qu'on le voie côtoyant si piètre personnage. Encore un coup porté à mon ego, le pauvre, il n'avait pas besoin de ça, ricanais-je intérieurement, sans cesser de penser à l'étrange entretien. Je devrai prendre mes précautions pour épier Sextius. J'avais tantôt décidé de prendre cinq jours de repos avant d'aller baratiner le fou, mais je me découvris une certaine versatilité, et la rogne du capitaine me poussait à m'atteler sérieusement à la tâche.
J'ignorais que le lendemain me réservait une belle surprise.

Tout avait pourtant bien commencé : journée pour une fois radieuse, une forme olympique, la joie de m'être constitué un pécule confortable sans grand effort... Évidemment, le destin n'aurait aucun intérêt à gâcher une journée pourrie.
La visite à la guilde des mages fut de plus très intéressante. Le bâtiment était grand, mais pas démesuré comme pouvaient l'être certains manoirs de la ville ; en fait, aucun signe extérieur ne venait montrer l'activité thaumaturgique intense qui se déployait à l'intérieur, si ce n'est l'enseigne bleue familière ornée d'un œil doré me regardant fixement. De l'extérieur, tout était de la même pierre que les maisons avoisinantes : sans l'inscription, c'eut tout autant put être une buanderie, je n'aurais pas su faire la différence. J'entrai donc.
Dès le premier regard porté dans la pièce que je découvris, je fus subjugué par l'écrasante banalité des lieux. Tout comme la façade, l'intérieur semblait ne vouloir donner aucune matière à discuter aux curieux, et seul un matériel d'alchimie disposé sur une table dans un recoin sombre égayait l'endroit d'une touche d'étrangeté.
Le pas preste d'une argonienne interrompit ces considérations esthétiques.
« Puis-je vous être utile monsieur ?
- Oui... Je recherche quelques potions.
- La guilde des mages a tout ce qu'il vous faut dans ce cas. Force, invisibilité, plume, poisons...
- Caméléon.
- Fort bien. Je suis sûr qu'il m'en reste quelques une en stock... Au pire, notre alchimiste pourra vous la fabriquer pour ce soir au plus tard.
- Je vous en saurais fort gré. »
La conversation s'éteignit tandis que la magicienne farfouillait dans une armoire remplie de philtres aux couleurs variées.
« Rah, j'avais dit à Erthor de les étiqueter et il ne l'a pas fait, l'andouille ! »
Elle déboucha l'un d'entre eux, vert pomme, et me le colla sous le nez.
« Vous trouvez que ça sent le radis, vous ?
- Euh... Pas vraiment.
- Non en effet. Tsss. Ça fait plusieurs jours qu'Erthor semble vouloir bouder dans son coin et qu'il ne vient plus à la guilde. Depuis la tempête de la semaine dernière, en fait.
- Ah, il y a eu une tempête ?, fis-je sur le ton de la conversation, pour patienter tandis que l'argonienne reniflait les flasques devant moi.
- Oh oui ! Des années qu'on n'avait pas vu ça !
- Et... les vignes n'ont pas trop souffert ?
- Non. Encore heureux ! Je l'aurais pris pour un échec personnel.
- Pourquoi ?
- C'est moi qui me suis collé à l'enchantement cette année, alors il est normal que les vignes n'ont rien.
- Je ne suis pas certain de vous suivre. »
Elle darda sur moi un regard reptilien.
« Vous n'êtes pas d'ici vous non ? J'aurais dû le deviner à votre accent. »
Bon, finalement, il faudrait peut-être que je fasse attention à ça.
Elle reprit : « Vous savez, le vin, c'est le sang de cette cité. »
Très poétique.
« La ville trouve une grande partie du revenu dans le commerce du vin. Dès lors, qu'il arrive malheur aux vignes d'un exploitant, et la catastrophe guette. Aussi, chaque année, les deux principaux producteurs nous achètent divers enchantement à placer sur leurs terrains pour les protéger des aléas de la nature : et cette année, c'est moi qui ai été chargée de tout organiser.
- Intéressant. Mais pourquoi changer tous les ans ?
- Aux vendanges, nous sommes obligés d'annuler le sortilège car il peut y avoir quelques effets indésirables si on cueille massivement le raisin quand il est encore actif. Mais tout le reste de l'année, les pieds de Skingrad sont protégés contre la maladie, les parasites, la grêle et les orages. Nous ne pouvons cependant rien contre la sécheresse ou le vandalisme.
- Pas contre les visiteurs inopportuns ?, demandai-je en repensant aux plaintes des viticulteurs à propos des réfugiés cherchant leur pitance dans leurs domaines.
- Trop compliqué. Si on veut entrer dans la finesse ce genre de sortilège devient vite absurdement complexe à incanter, et il faudrait inscrire à l'intérieur du charme des exceptions personnalisées pour chaque personne autorisée... Cela deviendrait vite un casse-tête, et quelques gorilles remplissent cette fonction à beaucoup moins de frais. Vous comprenez, pour des charmes de ce genre il faut importer des âmes de Sainte Dorée depuis Morrowind, et le prix s'en ressent fortement...
- J'imagine. »
J'avais combattu une Sainte Dorée une fois, à Necrom. J'en gardais toujours une belle cicatrice sur le côté droit et des souvenirs à raconter à mes hypothétiques petits-enfants.
«  Ah, voilà. Cela vous fera soixante septims monsieur...
- Callius. Umberto Callius.
- Merci. C'est pour le registre, vous comprenez...
- Je comprends très bien. » fis-je avec un sourire narquois. Je n'étais pas assez idiot pour laisser mon vrai nom sur un registre public, et personne ici ne me connaissait : je ne risquais strictement rien.
Les emplettes achevées, je pris la direction d'une des portes principales de la ville. J'avais dans l'idée de profiter du regain de beau temps pour faire une petite balade à l'extérieur, mais mes velléités bucoliques furent anéanties par un destin facétieux.
Alors que j'arrivais à proximité de l'entrée, un attroupement retint mon attention : habillé dans une livrée blanche frappée du grand loup de Kvatch, un jeune homme haranguait la foule alentour d'un air altier. Il n'avait pas pris la peine d'enlever son casque, et celui-ci m'empêchait de discerner ses traits. Il était accompagné d'un Impérial légèrement en retrait, la trentaine, un illustre inconnu que j'avais pourtant l'impression d'avoir déjà vu quelque part.
« ... car je me suis aventuré dans les tréfonds du monde, je suis allé défier les suppôts de Mérunès sur leur propre terrain, dans les Terres Mortes de l'Oblivion ! »
La foule autour de l'orateur semblait captivée. Un coupe-bourse était déjà à l'œuvre, mais nul ne le remarqua.
« ... fut rude, mais je réussis à arracher la pierre sigillaire qui scellait cet endroit de supplice et l'accolait à Nirn ! » Joignant le geste à la parole, il exhiba une sphère magique, empreinte d'un halo rougeoyant. On l'aurait cru ardente, mais l'homme réussissait à la tenir sans aucune peine. La foule l'accompagna d'un rugissement approbateur. De plus en plus de monde s'agglutinait autour de moi, mais je n'y prêtais pas attention. Je venais de réaliser que je connaissais cette voix.
« ... écrasant l'ennemi, nous nous frayâmes un chemin dans le château et, nous jetant à corps perdu dans la bataille anéantîmes les dernières poches de résistance ennemie ! ». Il baissa la voix. « Malheureusement, nous ne pûmes sauver le comte. Mais ce meurtre ne fut pas impuni ! Voici la tête du monstre qui crut pouvoir défier l'empire ! » Remettant la main dans son sac, il en sortit cette fois une chose hideuse : la tête coupée d'un démon cornu. J'identifiai immédiatement un drémora ; du joli travail. Il y eut un mouvement de recul parmi les premiers rangs, puis d'une même voix s'éleva un cri d'allégresse, hurlé tellement fort qu'on devait l'entendre à l'autre bout de la ville.
« LE HÉROS DE KVATCH ! »
« LE HÉROS DE KVATCH ! »
« LE HÉROS DE KVATCH ! »
Je goûtais très bien l'ironie de la situation. Vous peut-être pas encore, lecteur, mais ça viendra.
Je patientai. Longtemps. Jusqu'à ce que le dernier badaud se fut dissipé dans la nuit la plus noire pour aller fêter la nouvelle de la victoire. Jusqu'à ce que les deux hommes, harassés, se dirigèrent vers la taverne la plus proche, ironiquement l'auberge du Weald Occidental que l'ont m'avait conseillé quelques jours plus tôt.
Ils avaient pris la précaution de changer de vêtement avant de s'éclipser, ce qui leur permit d'échapper aux nombreux fêtards qui auraient été trop heureux de boire bruyamment un coup à la santé du nouveau héros et d'arriver sans encombre à destination. Je les suivis dans la salle.

Les tables étaient bondées, et les conversations tournaient toutes autour du providentiel héros qui venait redresser l'Empire et le sortir de la crise, chacun commençant déjà à récupérer et agrémenter à sa sauce le bruit des exploits qui courait. J'entendis mille rumeurs sur le jeune héros et j'en connaissais un qui devait bien se marrer, là-bas sur sa chaise.
Il me tournait le dos. Je m'assis dans un coin à une place libre, à la même table qu'une femme qui tenait un verre de cidre. Celle-ci voulut aussitôt se mettre à bavasser sur ce « superbe chevalier » venu quelques heures plus tôt annoncer la victoire. Certains réfugiés commençaient déjà à repartir pour reconstruire. Ah çà ! C'était pas pour lui déplaire. Z'auraient mieux fait de retourner se battre ouais. C'est de la faute des prêtres tout ça, s'ils allaient pas leur donner des soins et tout faudrait bien qu'ils apprennent à se débrouiller par eux-mêmes et pas vivre comme ça aux dépens de Skingrad.
J'écoutais sa logorrhée verbale d'une oreille distraite, jusqu'à ce qu'une question tombe : avais-je une idée de la provenance de ce preux beau gosse ?
Je crus pouvoir éluder la question par une rapide évocation des Dieux, de la destinée et tout le tralala. La franche hostilité qui émana de ma comparse ramena toute mon attention sur elle et démontra ma grave erreur.
« Vous y croyez vraiment vous, à toutes ces bondieuseries que les curés ânonnent à longueur de journée ? »
Face à une question aussi peu orientée, l'audace s'imposa d'elle-même.
« Mouais, je ne sais pas...
- Je hais les dieux. D'ailleurs c'est mon surnom, Hait-Dieu. Je le porte avec fierté car oui, je les déteste, eux et leurs ouailles gémissantes ! »
Pourquoi était-ce à moi d'écoper de toutes les timbrées de Skingrad ?
Elle continua ainsi à m'insulter de tous les noms heureusement sans trop hausser la voix et en voyant que je ne l'écoutais pas finit par cracher, se lever avec dégoût et quitter l'auberge furibonde. Certains la suivirent des yeux mais mes deux cibles, plongées dans une carte de Cyrodiil, ne remarquèrent rien. Il était temps d'entrer en scène.
Je m'approchai discrètement de l'homme retourné et, avant que son ami ne puisse l'avertir, lui soufflai à l'oreille :
« Alors, on sauve le monde maintenant ? »
L'effet fut immédiat.
Il sursauta avec tant de force qu'il faillit se vautrer par terre. Je le rattrapai rapidement et, sans attendre une autorisation quelconque, saisit une chaise et m'assit.
« Tu ne sais pas quoi dire, Gillus ? Ce serait bien la première fois. Même quand j'ai enfin réussi à te piéger, je me souviens que tu avais émis quelques commentaires sur ma pauvre vieille mère...
- B... Brandr ? C'est toi ? Tu es bien la dernière personne que je pensais rencontrer ici.
- Je pourrais en dire autant.
- Il y a un problème ?, intervint le troisième protagoniste de cette sinistre farce.
- Rien du tout, Martin, ne t'inquiète pas... Brandr est un ami à moi.
- Bon, eh bien je vais vous laisser à vos... retrouvailles dans ce cas. »
Le dénommé Martin se leva et alla au comptoir se chercher une bière.
« Tu n'as toujours pas répondu à ma question, Gillus. Qu'est-ce qu'un second couteau comme toi fait à se trimballer avec la tête d'un drémora en proclamant avoir sauvé tout un chacun ?
- Est-ce que tu es là pour m'arrêter ?
- Et si je l'étais ?
- Réponds, je te prie.
- Non, soupirais-je. Je t'ai déjà envoyé une fois au cachot, et on m'a payé au lance-pierre pour l'exploit. Et au bout de trois ans, ma colère a eu le temps de s'éteindre pour le coup tordu du quartier du marché. Bref, je réitère ma question.
- En fait, je devrais te remercier.
- De rien. Et sinon...
- C'est un peu grâce à toi que je suis là actuellement. Je suis en mission pour l'Empereur. »
Je le regardai fixement. Il osait se payer ma tête !
« L'Empereur est mort.
- J'ai pu lui parler avant son assassinat... C'est une histoire compliquée...
- Il est descendu dans ta cellule pour le plaisir de ta conversation ?
- Non, pour s'enfuir. Et j'ai changé, Brandr. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais dans cette prison... J'ai l'impression d'être un homme nouveau. Je suis investi d'une mission, maintenant, j'ai un but. Et des ennemis puissants. Ce sont les dieux qui me guident peut-être, comme Lui... »
À moitié fou. À quoi aurais-je pu m'attendre d'autre, dans cette satanée ville ?
« Des ennemis puissants ?
- Une secte. L'Aube Mythique. C'est elle qui a poignardé l'Empereur et ses fils. Ils ne doivent pas me retrouver.
- Voilà donc pourquoi tu t'exhibes sur une estrade en criant à qui veut l'entendre que tu es le héros de Kvatch ? C'est vrai d'ailleurs cette histoire ?
- Oui. Je sais, ça ne me ressemble pas, mais je te le dis, j'ai changé. Une autre volonté m'anime désormais et elle me permet des exploits dont je ne me serais pas cru capable jusqu'à présent.
- De ce que j'ai entendu, tu n'as pas perdu en éloquence par contre, souris-je.
- Non, c'est vrai. Au bon vieux temps d'avant tous nos ennuis ?
- Au bon vieux temps ! »
Nous heurtâmes nos choppes et bûmes une gorgée.
« Et tu comptes faire quoi après ? Je t'ai entendu dire que tu comptais remonter la Route d'Or jusqu'à la Cité Impériale.
- Oui (sa voix se fit murmure), j'espère bien que toute la salle l'a entendu.
- Oh. Intéressant. Toujours autant de rouerie.
- Je suis allé à bonne école (clin d'œil). Il faut bien ça pour survivre en Oblivion, crois-moi... J'aimerais pouvoir tout te raconter, mais Martin et moi devons repartir ce soir.
- C'est pour cela que tu as réservé une chambre.
- Bien entendu. » Le même sourire en coin. Il n'avait pas tant changé que ça.
« Et qui est donc ce Martin ?
- Tu ne veux pas le savoir.
- Vraiment ?
- Je t'assure. Bon, ça m'a fait plaisir de te revoir finalement. J'espère que d'ici quelques temps, nous pourrons discuter de cela dans une bonne taverne sans crainte de nous faire embrocher par quelque badaud. Je t'expliquerai comment je me suis évadé, c'est une histoire de fou !
- Je crois bien avoir mon content de ces dernières... J'accepte néanmoins l'invitation. Tant que ce n'est pas à l'auberge des Marchands.
- Humpf. Trop de mauvais souvenirs ? La même de mon côté. Ne t'inquiète pas pour ça. »
Il héla son compagnon et ils sortirent de la salle dans l'indifférence générale. J'attendis quelque minutes, mais personne ne sembla vouloir les suivre : je me détendis donc et réfléchis à l'improbable histoire qu'on venait de me conter. Des meurtres, des complots, des monstres et des héros : ça pourrait faire une bonne légende.
Je rentrai à ma chambre et dormis comme une pierre.

Je crains, à mon grand désarroi, que l'intérêt qui se dégagea de l'observation assidue de Toutius Sextius dans les jours qui suivirent fut à l'aune de celle de Bernadette : pas aussi ennuyeuse, mais tout aussi peu instructive.
Toutius Sextius était un homme arrogant, et il avait les moyens de l'être. Il était si richement vêtu que les gens du commun s'écartaient devant lui par simple intuition, et sa réputation de proche ami du comte qui le précédait partout où il allait était l'égide qui empêchait les petites frappes et les divers voleurs que comptait la ville de venir le délester de quelques piécettes. Il n'était pas idiot : cette réputation, il l'entretenait quotidiennement en allant travailler au château et ne quittait jamais les beaux quartiers. Du reste, pour ce que j'ai pu en voir, c'était un honnête comptable (si mon mauvais esprit devait prendre le dessus, je parlerais d'oxymore) qui aimait son travail et le faisait bien. L'après-midi il s'accordait parfois une petite promenade équestre, ce qui n'était pas pour me déplaire maintenant que le soleil était revenu ; il était effectivement agréable de déambuler dans les collines autour de la ville par beau temps.
Tout cela n'arrangeait néanmoins pas mes affaires.
Aussi, le cinquième jour, je mis à profit ma potion de caméléon et pénétrai chez lui par effraction.
L'intérieur de la maison ressemblait à son propriétaire : riche, très riche. De nombreux livres disposés çà et là sur les étagères donnait à l'ensemble une atmosphère d'érudition – les avait-il seulement lus ? – et les couverts, les assiettes et les verres étaient faits d'or ou d'argent : un voleur quelconque aurait sauté sur l'occasion, mais je n'étais pas là pour ça. Son bureau n'était pas loin, et je n'avais pas beaucoup de temps. Je m'y précipitai et commençait à fouiner dans les papiers. La plupart étaient couverts de chiffres et de calculs, mais je finis par dégotter une lettre étrange, visiblement codée. J'en tombai des nues : j'avais fini par être convaincu que Glarthir était définitivement fou, et cette petite excursion tenait plus de la conscience professionnelle qu'autre chose.
Mouais. Encore fallait-il que cette petite lettre ait un rapport avec l'elfe des bois, ce qui était plus que douteux. Après tout, s'il était vraiment dans les petits papiers de Janus Hassildor, il devait tremper dans pas mal d'affaires louches sous ses atours d'honnête homme. Ainsi va le pouvoir. Je ne pouvais pas emporter la lettre et n'aurais de toute façon pas été capable de la déchiffrer : chou blanc. Mon côté roublard reprit donc le dessus, bien décidé à être payé pour ces cinq jours.
Je n'avais rien de concret contre Sextius pour Glarthir, mais cela ne m'empêcha pas le soir même de lui servir une belle histoire dans laquelle ce fourbe et fétide félon ne ratait pas une occasion de l'observer du coin de l'œil ; je lui parlai des mystérieux personnages qu'il rencontrait lors de balades régulières et l'entretint des moult lettres hautement suspectes qu'il planquait soigneusement dans sa demeure.
Quelle ordure ce Sextius quand même, hein ? Oui, vous avez raison, on ne croirait pas à le voir comme ça, heureusement que vous avez réussi à voir clair dans son jeu et choisi d'envoyer votre serviteur pour le surveiller. Les Dieux savent ce qu'aurait pu vous baratiner un homme de moindre honneur pour un peu d'argent.

Je fus payé plus que prévu, et on me donna une nouvelle cible : un des frères Surilie. À ce rythme et avec un peu de chance, toute la ville y passerait bientôt...
Mine de rien, c'était un gros morceau qu'on m'offrait là. Les Surilie étaient avec Tamika les plus gros producteurs de vin de la ville, ce qui faisait d'eux les bourgeois les plus influents des environs. Une vieille famille viticole, à ce que j'avais compris de mes pérégrinations par-ci par-là. L'avouerai-je à mon éminent lecteur ? La paresse me prit cette fois-ci, et il n'y eut pas de capitaine de la garde remonté contre moi pour me faire changer d'avis : sans même chercher à me renseigner plus avant sur Davide Surilie, je passai plusieurs jours dans diverses tavernes, à dépenser l'argent durement acquis en frivolités alcoolisées. Je ne comptais pas m'attarder à Skingrad plus que raison, et j'avais décidé de me remettre en route dès mon affaire avec Glarthir terminée. Cette ville ne me plaisait décidément pas, et le manque d'action commençait à me peser sur les épaules : je restais un guerrier avant tout, et rien ne valait pour moi l'exaltation ressentie quand lame en main je me jouais des créatures et des hommes. Aucun travail de bretteur ne semblant vouloir s'offrir à moi, il me faudrait bien partir : cette invasion dædrique m'intriguait au plus haut point, et dans les mois qui viennent on aurait sans doute besoin de bons épéistes du côté de l'armée...
Aussi encore une fois, sans même avoir vu son visage, je décrivis à Glarthir l'effroyable manière dont Davide Surilie le fixait d'un œil torve quand leurs chemins se croisaient, les ricanements hystériques qu'il poussait quand il se croyait seul et diverses obsession que j'improvisai au fur et à mesure. J'en fis peut-être un peu trop, mais bon, je ne faisais rien de mauvais. Je voyais mal comment parler autrement à l'elfe : il ne m'aurait pas cru si j'avais dit la vérité, tellement enfoncé qu'il était dans sa paranoïa, et il aurait refusé de me payer : ne jamais contrarier un fou. Après tout, quel mal pouvait-il ressortir de lui affirmer ce dont il était persuadé depuis des années ? Aucun.
Non ?
« Oui, oui... Tout s'accorde, c'est exactement ce que je pensais ! Le complot ! Ils étaient bien après moi !
- C'est terrible hein. Sinon, mon argent...
- Tenez, vous l'avez mérité ! Ahaha ! Cela vous intéresserait-il de gagner... beaucoup plus ?
- C'est le genre de question qu'il n'est pas besoin de poser, quel que soit l'homme auquel elle est adressée.
- Parfait ! Tenez cette liste... Des traîtres... Des lâches... Je dois frapper le premier ou je ne passerai pas le mois. Vous allez tuer Sextius et Surilie. Ce sera un avertissement... Ils ne me menaceront plus quand ils verront de quoi je suis capable. Je vous paierai. Un millier de septims ! De l'argent à ne plus savoir qu'en faire ! Dès que vous aurez terminé, revenez me voir ici... Je sais ce dont vous êtes capable. »
Avant que j'aie pu dire un mot de plus, il s'évanouit dans la nuit.
J'avais un gros problème.
Je pourrais le faire, ça oui ! J'en avais largement les capacités. Mais, bien que je ne me targue pas d'une morale à toute épreuve dans certaines situations, je ne suis pas un assassin. J'ai déjà tué, oh oui, mais des combattants, des hommes et des femmes les yeux dans les yeux chacun se défendant pour sa vie ; pas de pauvres habitants uniquement inquiétés à cause de moi.
J'hésitai longuement. Une journée même, où je restai dans ma chambre à marcher en rond, n'arrivant pas à définir la conduite à tenir.
Finalement, j'allai voir Dion. Après tout, dans le répréhensible, ça se posait là.

La caserne de la ville était austère, toute de pierre sans ornement particuliers outre les armoiries de la ville disposées un peu partout. Le capitaine des gardes me reçut plus rapidement que ce que j'attendais, soit que mon cas l'intéresse particulièrement soit que ce fut la morte saison des crimes à Skingrad.
« Alors, on vient se livrer ? Qu'est-ce que tu veux, le reître ? »
Je faillis tourner les talons, mais me fis violence.
« Regarde ça, ça peut t'intéresser Dion. »
Il ne releva ni le tutoiement ni l'appellation par son nom, plongé qu'il était dans la liste de Glarthir.
Sans un mot, il releva la tête et fit un signe à un de ses larbins qui restait derrière moi. Celui-ci partit en trombe.
« Il a été trop loin. C'est triste à lire.
- Et euh, c'est tout ?
- Comment ça ?
- Je veux dire, je m'attendais à devoir vous prouver que c'était bien de lui ou je ne sais quoi. Là j'aurais parfaitement pu écrire ça moi-même et vous raconter des salades !
- C'est ce que tu as fait ?
- Non. Mais...
- Alors il n'y a nulle raison de s'inquiéter. Je sais reconnaître son écriture. »
L'argument ne me convint pas, mais je passai.
« Du coup, combien de temps va-t-il passer en prison avant d'être jugé ?
- Qui parle de jugement ?
- La loi, il me semble.
- La loi, je l'incarne. La loi, elle s'accommode fort bien de petits accrocs. N'essaie pas de me faire croire que tu n'en as pas déjà profité. »
Je n'insistai pas : il avait raison pour le coup, et plutôt deux fois qu'une.
«  Du coup, il va se retrouver directement en geôle ?
- Qui parle de prison ? Il devient trop dangereux. L'homme que je viens d'envoyer est chargé de le tuer. Il était prévenu que ça pourrait arriver. »
L'annonce me choqua.
« Mais comme ça ? Sur une simple lettre, alors qu'il n'a encore commis aucun des crimes qui y sont exposés ?
- C'est ce que j'ai décidé, et j'incarne la loi. Si tu n'as plus que des récriminations de ce genre, l'étranger, tu ferais mieux de dégager de mon bureau avant de sortir manu militari. »
Ville de tarés, vous disais-je. Et les plus atteints ne sont pas forcément ceux qu'on croit.

Je partis à l'aube sur la route du Nibben, en espérant bien ne plus jamais avoir à revenir de ce côté-ci de l'Empire.

S'il faut une morale à cette histoire, ne retenez que ceci : les poètes sont de fieffés menteurs.

Là où l'oreille du sage peut déceler l'élixir, l'oreille du singe ne recèle que de la cire !
Kyo Shin Zamurato

Partisan orthopuriste !
FPIA

VGM ! Morrowind vaincra !
We want YOU for Morrowind 3e433 !




0 utilisateur(s) li(sen)t ce sujet

0 membre(s), 0 invité(s), 0 utilisateur(s) anonyme(s)