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[h] Bienvenue Chez Les Telvannis.


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14 réponses à ce sujet

#1 Rubicante

Rubicante

Posté 11 avril 2008 - 14:31

Maitre Falzoth Salavu était rigide sur son siège, attendant l'arrivée de son nouvel apprenti avec impatience. Combien de mois s'étaient donc écoulés depuis l'envoi de sa requête auprès du conseil telvanni ? Cinq, six ? Quoiqu'il en soit, on avait prit le temps pour l'accepter.
Certes, déjà trois jeunes recrues étaient malencontreusement décédées durant leur apprentissage. Mais était-il responsable de leurs incompétences ?
Enfin, les deux premiers servirent au moins pour ses expériences dans la nécromancie. Ce ne fût pas possible avec le dernier en date. Il ne restait de lui qu'un bras, le reste ayant été dévoré par l'ogrim que le maitre avait invoqué mais échoué à contrôler.
Mais le passé est le passé, et Falzoth préféra se concentrer sur l'accueil de son future disciple. Il fit la relecture de la lettre qui annonçait son arrivée par bateau.


Citation

"Chère Maître Salavu,

Le conseil a bien reçu votre requête pour l'envoi d'un nouvel apprenti. Après mures réflexions, et en considération des apports de vos aïeuls à notre maison, il a été décidé de vous l'accorder.

Nous vous envoyons par navire le jeune nordique Sven, qui dispose de quelques acquis en magie de la destruction suite à un précédent apprentissage à la guilde des Mages dont il se fit renvoyer. Sa vigueur et son enthousiasme lui permettront de vous assister au mieux dans vos recherches. Et bien entendu, nous comptons sur vous Maître Salavu pour lui apprendre ce que signifie d'être un membre de notre maison.

Sachez cependant que les rumeurs circulant à Sadrith Mora nous as rendu bien difficile la tâche de vous trouver un disciple parmi nos nouveaux membres. Vous comprendrez donc qu'une nouvelle requête de votre part puisse cette fois ne plus recevoir satisfaction si jamais vous deviez encore perdre un apprenti..."

Falzoth leva les yeux de la lettre. Comment osaient-il le menacer de l'ignorer ? Il avait besoin d'être assisté dans ses études, et ce n'était pas les rares esclaves et gardes à son service qui pouvaient l'aider ! Heureusement, ce nouveau disciple paraissait convenir à ce qu'il prévoyait. Il se demanda tout de même la cause de son renvoi de la guilde des Mages, jusqu'à être interrompu dans ses pensées par quelqu'un frappant à la porte de son bureau d'études.


"Maître Salavu ! Votre nouveau disciple est arrivé !"

#2 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 13 avril 2008 - 17:19

Le nouvel apprenti entra. On ne pouvait se méprendre ni sur son origine, ni sur sa fonction. D’abord, il n’existe pas beaucoup de gaillards mesurant plus de sept pieds qui ne sont pas des Nordiques, avec ce regard vide terrifiant d’inintelligence. Et puis, celui-là avait en plus un air à faire s’animer des seaux et des balais dans tous les sens sur une musique endiablée sans savoir comment les arrêter au juste.

Il y avait tout de même des bons points. Prenez la foudre. Maître Falzoth Salavu adorait jouer avec la foudre. Quand il était encore tout gamin, sa mère lui interdisait de tripoter les piques métalliques en cas d’orage. Il aimait en transpercer l’Argonien de passage, puis l’exposer sur un talus près du chamignon de papa. Les contorsions du lézard étaient hilarantes. Le petit Falzoth avait été très fier de lui quand il était venu annoncer à ses parents que ses recherches lui avaient fait découvrir que les écailles attiraient la foudre.

A bien y repenser, cela lui avait valu une grosse fessée. Mais ce n’était pas grave : les Nordiques étaient naturellement résistants. Et cela lui donnait une idée...

« Bien le b’jour, mon bon maître, j’m’appelle Neuf-divins-r’v’là-Sven ! » se présenta le Nordique.

En temps normal, Maître Salavu aurait puni son nouvel apprenti suivant la bonne vieille façon telvannie pour oser présumer que le sorcier avait quelque chose à faire de son nom, mais celui-ci était assez intrigant et ne correspondant que peu à celui qu’on lui avait donné pour qu’il lâche :

« Ça n’est pas très courant...
– Ben, non, mon bon maître, mais c’est c’qu’tout l’monde dit en m’voyant arriver. Comme ma mère s’est enfuie avant ma naissance, personn’a jamais eu l’temps d’m’dire mon nom, alors j’suppos’qu’c’est c’lui qu’est le mien. »

Il y eut un silence gêné. Être confronté à la logique d’un Nordique peut produire pareil effet sur qui ne s’y attend pas et ne s’est pas convenablement préparé. C’est le cas d’hélas bien trop de monde, et un comité de surveillance vient de se former pour protéger nos lecteurs parmi les plus sensibles qui pourraient en être affectés, même à travers la protection offerte par leurs écrans. En ce cas, contactez...

...

...

...

Pardon, ce genre d’interruption ne se reproduira plus. Où en étions-nous ? Ah ! oui, je me souviens, maintenant.

Nous retrouvons donc nos deux joyeux lurons (du moins, un joyeux parce que stupide, l’autre plus sombre car très imbu de lui-même bien que tout aussi stupide et maladroit) dans le vestibule du champignon le plus torturé qui fut jamais contemplé de mémoire humaine. Il part un peu dans tous les sens avec le projet d’être tout à la fois le plus grand, le plus large et le plus haut, tout ça pour se vautrer lamentablement à deux mètres du sol au mieux, sur une bonne centaine de mètres de long et... deux de large, ce qui le transforme en une forme de vestibule agrandi.

Maître Salavu était en train d’expliquer à son disciple en quoi consistait sa prochaine expérience.

« Voyez-vous, les n’wah ont conscience de n’être que des larves à côté des Dunmers, déclarait-il avec fougue. Vous en avez bien conscience, Neuf-Divins-r’v’là-Sven !, j’espère ?
– Huh ?
– Exactement. Ils cherchent donc à foncer leur peau et à rougir leur yeux. Eh bien ! je suis d’avis que je peux aider les Nordiques à y arriver, et c’est grâce à vous que je le ferai.
– Ah ?
– Oui ! absolument. Et cela me rendra immensément riche. J’achèterai des disciples et des sujets d’expérience à la pelle, après ça. Je n’aurai plus du tout besoin de vous.
– Bon d’là ! »

Les réponses erratiques de l’homme déroutèrent encore un peu l’elfe, mais il se rassura en se disant qu’il ne fallait pas en attendre beaucoup plus d’un n’wah.

« Je me suis d’abord dit que je pouvais vous faire griller à la boule de feu : cela vous dorerait. Mais je me suis rendu compte que c’est un peu délicat : vous pourriez en mourir.
– Bah !
– Bah tout ce que vous voulez, mais vous ne seriez pas remplacé, et ça me gêne.
– Peuh.
– Eh oui, c’est malheureux mais même chez nous Telvannis, l’administration est tatillonne sur le remplacement des fournitures de laboratoire et les disciples. Le mieux, dans votre cas, est donc la foudre. Vous y êtes résistant de par votre nature : vous ne sentirez probablement pas autre chose qu’une grosse brûlure. Rien de grave : cela vous donnera juste envie de jaillir de votre peau en hurlant.
– Ah ? fit le Nordique, dont l’attention fut vaguement éveillée par ce détail.
– La peau se craquellera, des cloques se formeront en quelques endroits... Mais dans l’ensemble, elle noircira. Quant à vos yeux, les vaisseaux sanguins éclateront et ils se teinteront de rouge. Il y a faible chance que cela vous rende aveugle : trois sur quatre, environ. Je trouve que ça vaut le coup d’essayer pour m’apporter une richesse incomparable sans contrepartie pour vous.
– Ouais ! »

Satisfait de cette réponse, Maître Salavu ne se rendit pas compte que tous les mots monosyllabiques prononcés par son disciple tout juste intrônisé s’adressaient à la mouche qu’il venait de réussir à capturer après avoir renversé de ses grands battoirs quatre ou cinq alambics contenant des substances autrement plus dangereuses que celles qui se trouvaient dans les verres d’alcool à la grande époque de la Prohibition.

Modifié par redolegna, 13 avril 2008 - 17:25.


#3 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 13 avril 2008 - 19:22

Maître Salavu, emporté dans son grand discours avait tourné le dos au nordique, mais lorsqu'il se retourna vers ce dernier, sa mine se décomposa, cet imbécile de n'wah avait tout fait renversé, il fallait le punir! Et bien! Pour lui apprendre à se tenir correctement lorsque le maître parle!

« Espèce de... »

Mais le dunmer ne finit pas sa phrase car ses yeux s'étaient plissés sur le liquide éparse sur le sol. Il produisait de la fumée, plus exactement il rongeait le champignon qui lui, sous l'agression, produisait de la fumée.

Sven renifla, quelle était cette drôle d'odeur? Ce fut seulement lorsque de la fumée apparue dans son champ de vision qu'il daigna regarder le sol, le liquide rongeait le sol...et ses chaussures aussi! Ce fut ce moment opportun que choisit le maître pour lui hurler dessus:

« Mais par Bal! Foutu n'wah! Qu'est-ce que tu restes planté là? Arrête moi ça! »

La première réponse du nordique fut...qu'il cligna des yeux plusieurs fois, il n'avait rien comprit à ce charabia, un horrible bruit de stridulation ayant couvert les paroles, mais devant la colère du maître, il finit par réagir après quelques secondes, il recula apeuré, craignant le courroux.
Exaspéré et passablement incompétent devant la situation, Salavu montra du doigt avec un regard noir le liquide à son nouvel apprenti, celui-ci comprit enfin la deman...l'ordre de son maître, et d'un sourire crét...béa, ravit de pouvoir se racheter, il fit des gestes grossiers et psalmodia une formule inaudible avant de lancer un sort sur le liquide qui rongeait le sol, l'effet magique obtempéra et laissa le monde inchangé à quelques détails inintéressants près.
Par exemple le liquide, tout d'abord jaunâtre, vira dangereusement au vert radioactif, il entra aussi en ébullition, de même que la fumée décupla, embaumant le champignon d'une odeur pestilentielle, quand à la stridulation, elle se transforma en un chuintement épouvantable.
Un autre exemple: le sol du champignon quand à lui, devant tant d'effort et de travail fournit par le liquide se mit à penser qu'il était l'heure de commencer à craquer, ainsi que de s'affaisser.

#4 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 14 avril 2008 - 11:23

L’extrémité orientale du champignon, où se situait le bureau de Salavu, effectua une chute vertigineuse de deux mètres et atterrit si lourdement que de violents tremblements le secouèrent pendant plusieurs secondes. Ces vibrations monstrueuses alertèrent tous les résidents du champignon, tous, oui TOUS, des gardes aux esclaves en passant par les deux intrus qui libéraient les esclaves.

Hein ? Des intrus ? J’ai raté un épisode moi. Attendez que je fasse marcher mes pouvoirs de narrateur omniscient, je vais arranger ça.

Bon. On va reprendre l’histoire quelques jours plus tôt, à Vivec, dans les bâtiments de la Guilde des Mages.
Notre première intruse, un petite brétonne brune, oui, celle-là, en train d’écouter l’archimage, recevait alors des ordres au sujet de sa prochaine mission ultraconfidentielle.
« Nous avons fait appel à vous, Helviane, car vos talents d’illusionniste et votre discrétion peuvent nous être très utile. La tâche qui vous attend est de la plus haute importance. »
Il y eut quelques secondes de silence.
« Récemment, un nordique a été renvoyé de la Guilde. Nous savons aujourd’hui qu’il s’agissait d’un espion telvanni d’une intelligence remarquable. Cet être maléfique nous a dérobé un objet extrêmement précieux. Vous êtes bien placée pour savoir de quoi je parle, il me semble… »
Il y eut quelques secondes de silence (l’archimage aimant faire monter le suspens).
« D’après nos informateurs, le nordique apporte en ce moment même cet objet à un puissant mage telvanni du nom de Falzoth Salavu. Imaginez le désastre que ce serait s’il parvenait à s’en servir ! »
L’archimage étendit théâtralement ses bras grassouillets pour mimer l’ampleur du désastre.
« Vous devez récupérer l’objet avant qu’il puisse l’étudier. Si vous le pouvez, tuez l’espion. Il en sait beaucoup trop. Il est extrêmement dangereux. »
La brétonne hocha doucement la tête.
« Le guide de guilde va vous envoyer auprès de quelqu’un qui vous attend et qui vous aidera à vous infiltrer dans le domaine de Salavu le plus discrètement possible. »

Après la téléportation, Lielle se demanda si elle aurait dû dire à l’archimage qu’elle ne s’appelait pas Helviane. Et s’il l’avait confondue avec quelqu’un d’autre ? Par exemple avec la magicienne dont elle avait trouvé le cadavre sur une route et avec laquelle elle avait échangé ses habits ?
Non.
Après tout, s’introduire en cachette chez un puissant sorcier telvanni, tuer un espion maléfique et particulièrement malin, dérober un objet extrêmement précieux et le ramener à la Guilde des Mages ne devait pas être SI difficile.
« Ah, vous voilà ! »
Lielle fit volte-face et découvrit face à elle notre deuxième intrus, un argonien du nom de Libère-les-esclaves.

Voilà, nos deux intrus sont présentés. Reprenons. Vous vous souvenez, Salavu était en train de relire sa lettre. Au même moment, à l’autre extrémité du champignon, à l’extérieur, alors que le soleil achevait de se coucher, Libère-les-esclaves chuchotait à Lielle :
« Voilà la porte. Protégée magiquement, bien sûr. A vous de jouer. »
Lielle s’approcha et commença son incantation. Une multitude d’étoiles mauves apparurent et se mirent à voleter autour de la magicienne. Une aura clignotante l’entoura alors qu’une lumière violette sortie de nulle part s’emparait des alentours. Une musique magnifique s'éleva.
Et se termina aussitôt en un tonitruant « tchouvvv ».
Lielle recommença et rerecommença jusqu’à enfin réussir à lancer son sort d’ouverture. Libère-les-esclaves, exaspéré, écarta aussitôt la porte et se jeta à l’intérieur. Lielle trébucha, se releva, se cogna, se releva, et le suivit, pour découvrir… les cellules des esclaves.
« Mais, ne m’aviez-vous pas dit qu’on entrerait directement dans le bureau du telvanni ?
-Si. Mais Libère-les-esclaves s’en tape de vos histoires de mages. Libère-les-esclaves fait partie des Lanternes Jumelles, et Libère-les-esclaves libère les esclaves ! »


J’imagine votre surprise, chers lecteurs, devant un tel rebondissement.


Lielle resta donc plantée là sans savoir quoi faire tandis que l’argonien continuait d’ouvrir les cellules et que Salavu, plus loin, disputait son nouvel apprenti.
Elle reprit ses esprits en tombant par terre, quand le champignon se mit à vibrer.
L’objet ! C’était sûrement l’objet ! Ils avaient dû trouver comment s’en servir !

#5 Thalivor Naïlo

Thalivor Naïlo

    Fauteur sur gages


Posté 14 avril 2008 - 13:08

Alors que le sol tombait, Neuf-divin-r'v'la-Sven regardait bêtement... ses pieds... Plusieurs question trottait, ou plutôt marchait, voir même trainer... en tout cas, au moins deux questions lui tourner dans la tête à une vitesse proche de celle d'un escargot de compétition. Premièrement, il se demandait comment un tel miracle avait pu se produire. Il est vrai qu'un sol se volatilisant après que des lumières aient apparue, ce n'est pas chose courante... A tout les coup c'était une intervention des heu... Le front de Sven (NdR : nous l'appellerons désormais ainsi dans nos description, par soucis d'économiser de l'encre et du papier... nous aussi nous avons des préoccupations écologiste, vous voyez) se plissa sous l'effort. Un... deux... trois... heu... Beaucoup... Oui, ça devait être ça... C'était sûrement une intervention des Beaucoup de Divins. Ca sonnait bizarre, mais Sven ne voyait d'autre chiffre, puisqu'ils étaient plus que trois. Ca, il en était sûr. Il était fier de ce savoir.
La deuxième question était beaucoup plus complexe. Comment se faisait-il qu'il flottait à l'endroit où aurait du se trouver le plancher alors que son maître venait de faire un chute d'une dizaine de mètre ? Et quel était ce cercle violet sous ses pieds ? Ces questions se frayait lentement un chemin entre les méandre sinueux de ce qui lui servait de cerveau quand une petite voix, un peu comme celle d'une petite fille, retentit dans sa tête.

"Bonjour, disait-elle.
- ..., pensa Sven.
- Y-a-ti quelqu'un par ici, demanda la voix ?"

Quelques mots... heu... sons jaillir de la conscience torturé de Sven, engourdi par tant d'information :

"Gnéééé ?
- Bonjour, Gnéééé, je suis Ralgamaziel, les bottes que tu porte aux pieds, répondit la voix. C'est grâce à moi que tu ne tombe pas. Mais tu sais, j'ai beaucoup d'autre fonctionnalité, comme..."

Ca en faisant trop pour notre pauvre héros. Maintenant les bottes se mettaient à parler et permettaient de voler... Il savait qu'il n'aurait pas du accepter le présent de ce mage louche... Il se boucha les oreilles et se mit à courir, avant de se rappeler qu'on ne pouvait pas courir sur l'air. Pourtant il avait bien avancé... Il regarda à nouveau ses pieds. Ah bah, il était sur la terre ferme, donc c'était normal qu'il avance. Puis un détail s'imposa à lui. Etait-ce normal d'être sur un buisson et non dedans ? C'était trop pour le faible esprit de notre pauvre Sven. Il se mit à crier.
Une jeune femme brune très petite selon la norme Nordique arriva.

***


Mais utilisons de nouveau nos pouvoir surhumain de narrateur pour faire un bond dans le temps. Voyons ce qu'il s'est passé du côté d'Helviane... ou plutôt Lielle, de son vrai nom.
Dès que les secousses avait commencé, elle s'était dirigée vers l'origine de celles-ci. Dégondé par les vibrations, toutes les portes s'étaient écroulées, laissant les esclaves s'enfuirent, libres. Libère-les-esclaves s'étaient visiblement enfui avec eux. Mais cela n'importait peu. Il fallait qu'elle trouve l'objet avant que celui-ci ne détruise le bâtiment. Elle ne savait comment faire, mais elle trouverait sur place. Il devait bien y avoir un bouchon marche/arrêt sur ce bidule... Sinon, c'était qu'il était vraiment mal conçu... Elle tourna à un angle en un virage serré, dérapant un peu hors de l'histoire, puis revint dans le fil, slaloma entre les morceau de m... de champignons qui tombaient d'un peu partout, se demanda pourquoi elle n'était pas resté tranquillement hors de cette histoire, passe la porte du laboratoire du mage Telvanni et... arriva les deux pieds dans la région des Grandes Pâtures...(ndr : ah non, désolé, on se trompe de scénario, on reprend : ) et... arriva  au sommet du Mont Ecarlate (ndr : non mais c'est quoi ce monteur incompétent ? Trouvez m'en un autre... C'est bon, on reprend : ) et... arriva dehors (ndr : oh non, encore... Ah non, c'est bon en fait... heu... on reprend, on reprend). Là, dans un buisson se tenait un Nordique, criant, l'air complètement ahurie... Attendez, non, il était pas dans, mais SUR le buisson... Hum, pour le moins étrange... Ca sentait la magie à plein nez cette histoire... Et comme Lielle était capable d'additionner un et un (ben oui, ça fait trois, non ?), elle associa directement ce Nordique à l'espion de la Guilde des Mages infiltré chez les Telvannis... A moins que ça ne soit l'inverse... Enfin, toujours est-il qu'elle s'approche prudemment.

Modifié par Thalivor Naïlo, 14 avril 2008 - 16:20.


#6 Cogite Stibon

Cogite Stibon

    Théoriquement moddeur


Posté 14 avril 2008 - 15:48

Falzoth Salavu se releva des décombres. Des morceaux noirs et gluants de champignon corrodé tombaient tout autour de lui, et l’éclaboussaient d’un liquide pestilentiel. Ses vêtements tombèrent en lambeau pendant que des cloques, semblables à celles qu’il avait promis Neuf-divins-r’v’là-Sven, se formaient sur sa peau. Une gigantesque flaque noirâtre de bave champignonesque se répandit sur le sol. Il n’eu que le  temps de monter sur une table et de protéger sa fierté avec son chapeau, tenu à deux mains devant lui.  Ses gardes accoururent vers le lieu du désastre. Avec leur drôle de casque, ils ressemblaient à des calamars s’agitant autour de l’épave d’un pétrolier. Pour une fois, ils étaient contents de porter leur casque : vu la colère de leur maître, mieux valait qu’il ne voit pas le sourire hilare qui fendait leur visage.

" Qu’est-ce que vous attendez, espèces de larves Kwamas ! Sortez-moi de là ! Ce n’est pas un peu de liquide acide qui doit vous faire peur ! … Ah ! Au secours ! Ca ronge les pieds de la table ! Je vais mourir ! "

Les gardes hésitèrent un instant. Pas très difficile de deviner leurs pensées : « Si je l’aide, ce liquide va me bouffer mon armure, voire pire. Une fois sorti de là, il va passer ses nerfs sur quelqu’un, c’est sûr. Si personne ne l’aide, on aura bientôt un nouveau maître. Ca pourra pas être pire… D’un autre côté, si un fayot le sort de là et que je n’ai rien fait, c’est sûr que je suis le prochain cobaye sur la table d’opération. Mieux vaut être le premier à l’aider et faire retomber sa colère sur les autres »
Tous en même temps, les gardes se précipitèrent sur les débris de meubles épars, et les jetèrent par-dessus la mare bitumeuse et corrosive.

" Allez, dépêchez-vous, bandes de crétins, s’écria le mage
- crétins mais loyaux, il faut leur reconnaître cela, ajouta-t-il intérieurement. "

Il commença à s’avancer sur la passerelle de planches instables. Manquant de perdre l’équilibre, il n’évita la chute qu’en battant des deux bras, son chapeau dans la main gauche(*). Soudain, le Dunmer se figea, apercevant au loin ses esclaves en fuite et son ex-disciple perché sur un buisson.

" Arrête, maudit traître. Revient ici ! Prend ça ! "

Tendant le bras droit et agitant le gauche, il lança le premier sortilège qui lui passa par la tête, un sort de foudre. Son chapeau décrivit une élégante arabesque avant d’échapper à son maître et d’atterrir dans la mare d’acide. Dans le souci de protéger nos jeunes lecteurs, nous allons détourner pudiquement le regard et, puisque nous regardons maintenant de ce côté là, suivre la trajectoire de l’éclair.

Celui-ci se comportait plutôt bizarrement pour un éclair. Au lieu de se diriger tout droit vers les esclaves,  il s’infléchissait, comme attiré par un buisson. Ou plutôt par le Nordique à l’air absent qui se tenait dessus. Ou plus exactement par ses bottes. Le  jet de foudre parut s’écraser sur celles-ci, qui l’absorbèrent entièrement. Elles se mirent à briller d’une lueur étrange, et une voix aigue se fit entendre :

" Batterie nominale – pleine charge ... Batterie de secours – pleine charge … Risque de surcharge – veuillez consulter le manuel … Surcharge – danger ! Délestage du surplus d’énergie immédiat. "

Un nouvel éclair jaillit des bottes, fonçant droit vers la le pied de la Tour. Dans le souci d’épargner au narrateur un effort de description trop important, il est recommandé au lecteur de se renseigner sur les incendies de puits de pétrole. Il pourra ainsi se faire une idée de ce qu’il advint de la fière forteresse de Maître Falzoth Salavu(**).

Les esclaves se débandèrent sans demander leur reste. Helviane-qui-est-en-fait-Lielle, Libère-les-esclaves et Neuf-divin-r'v'la-Sven(***) restèrent un moment à contempler la campagne noircie par la suie et le ciel rougi par les flammes.

" C’que c’est-y beau, finit par dire le Nordique
- Beau ? Tu trouves que c’est beau ?
- Ben oui Mam’zelle. Pas si beau qu’la fois où mon cousin Athéondir a j’té des pétards dans la distill’rie, c’est sur. Mais c’est beau quand même.
- En tout cas, c’est une arme fabuleuse que tu as là. Avec toi, nous allons mettre fin au règne des ces maudits sorciers, dit Libère-les-esclaves en prenant le bras de Neuf-divin-r'v'la-Sven
- Non, il doit m’accompagner à la guilde des Mages, répliqua Helviane en tirant sur son autre bras.
- La guilde des mages ? J’peux point r’tourner la bas... Biiiiiip…."

Le Nordique se figea brutalement, tandis qu’un sifflement aigu sortait de sa bouche, sous le regard étonné de ses deux compagnons.

" Biiiipppp… Un deux. Un deux trois quatre. Essai micro… Biiiip. Je m’appelle Ralgamaziel et je prends provisoirement le contrôle de cette unité corporelle. "

----------------------------
(*) Heureusement pour l’avenir des gardes, les casques empêchaient toujours de voir leur expression.
(**) Dans le souci de rassurer les âmes sensibles, il est rappelé que les Dunmers sont naturellement immunisé contre le feu. Falzoth Salavu et ses gardes, bien qu’assommés, n’auront gardés de cette aventure que des cheveux roussis, des cloques superficielles, et, dans le cas de Falzoth, une allergie incurable aux champignons.
(***) Une commission envisage de réglementer l’usage abusif des tirets dans les noms propres. Affaire à suivre.


#7 Rojhann

Rojhann

    Pelleteuse daedrique : Le devoir ma pelle.


Posté 18 avril 2008 - 14:16

Les yeux de Neuf-divin-r'v'la-Sven parcoururent les alentours immédiats avant de se fixer sur ses pieds. Soudain, ses deux mains entrèrent dans son champ de vision et ses poignets décrivirent des moulinets à une vitesse telle que quiconque essayant de s'attarder sur leur trajectoire était subitement pris de nausée. Sauf Neuf-divin-r'v'la-Sven. Ce dernier se mit à sauter sur place en agitant frénétiquement la tête d'avant en arrière, tandis que ses bras s'écartaient de son corps, tendus, puis s'y collaient à nouveau, et ainsi de suite.


Brusquement, il stoppa. Une voix s'éleva alors de sa cavité buccale, semblable à un crissement de fer à cheval sur une route pavée:
-”Tests moteurs effectués. Biiiip. Tests cognitifs enclenchés.........biiip......biiip.....biiip.... Pas de réponse. Arrêt de la procédure. Tests cognitifs interrompus.”
-”Crrrr...crrr... A toutes les unités, le contrôle moteur sera opéré par nos soins; insuffisance des capacités neuronales, sans doute endommagées lors de l'explosion. A vous.”


Libère-les-esclaves et Lielle n'avaient pas remué d'un pouce durant les opérations de maintenances corporels, ou en tout cas ce qui leur semblait être une perte totale d'esprit de la part de leur nouveau compagnon. Subitement, le corps du nordique avança d'un pas vers eux et planta son regard successivement dans leurs orbites énuclées ou leurs yeux exorbités (ceci est laissé à l'appréciation du lecteur). Ce même crissement désagréable se fit entendre:

-”Crrr... Les communications vers l'extérieur fonctionnent parfaitement, à vous Ralgamaziel.”
-”Je m'en charge, roger.” répondit une voix de baryton, suave, mais avec une indéfinissable mélancolie dans la voix.
-”Crrr...Non, moi c'est le centre Ralbétaziel, coordination des opérations...Crrr...” crissa le crissement.
-”Ah... Il faudra revoir les stages d'informations sur l'organigramme.” répondit Ralgamaziel, puis s'adressant à Lielle et Libère-les-esclaves, il demanda: “Madame, Monsieur. Auriez-vous l'exquise obligeance de m'indiquer notre situation géographique?”.
-”Euh, c'est à dire que... Vous êtes vraiment les bottes? C'est vous l'arme absolue qui a détruit la tour?” hasarda Lielle.
-”Indubitablement. Enfin, je me dois de vous préciser que je ne suis qu'un membre de l'entreprise qui administre les bottes dans leur intégralité. Si l'on suit les procédures selon les codes préétablis, je suis censé, pour l'extérieur, me présenter comme entité-bottes. Mais les ingénieurs du son sont en grève, d'où la contingence d'entendre les communications internes à l'organisme; ce dont vous venez d'être des augustes témoins. Le conseil d'administration souhaiterait, en outre, savoir dans quelle localité nous nous trouvons, êtes-vous en mesure d'apporter la solution à ce questionnement primordial? Nos récepteurs satellites sont en panne, la surcharge énergétique leur a été fatale.” répondit Neuf-divin-r'v'la-Sven, ou en tout cas Ralgamaziel grâce aux cordes vocales de ce dernier.
-”Un... lieu renommé Tel Salavu... il y a peu de temps par... le maître que vous venez de combattre. C'est pas loin de Sadrith Mora. Allez-vous nous aider?” hésita Libère-les-esclaves, obsédé par sa lutte.

Le corps de Neuf-divin-r'v'la-Sven fit demi-tour, quelques pas, puis leva le tête vers le ciel, humant l'air environnant dans lequel se mélangeaient la fumée des débris, l'odeur fétide des anciennes salles d'expérience et le musc raffiné de l'ancienne salle de bain du maître.

-”Crr...Appareil olfactif opérationnel. Crr... C'est moi où il y a des parasites? Crr...Crr... Attendez je reçois des impulsions neuronales. Qu'est ce que c'est que ce bordel? Crr... On va être coupé!” grinça le grincement.

-”Ben Je c'bizarre crains c'qui que s'passe le, propriétaire j'pouvais ne pus soit baragouiner de ! retour.” dit une voix tantôt voluptueusement tantôt niaise, qui s'éleva en borborygme de la bouche de Neuf-divin-r'v'la-Sven.  

Lielle jeta un regard effrayé en direction de l'argonien, qui le lui rendit tel un miroir. La jambe droite du Nordique sembla vouloir bouger tandis que son homologue de gauche refusa de se mouvoir. Ses yeux se teintèrent d'une peur animale et un rictus apparût sur son visage, qui malgré cela restait d'apparence sereine.

-”Hééé.... euuuu...Il vaudrait mieux..uuuuuuh...que nous ne noyons pas nos interlocuteurs en nous exprimant simultanément, jeune Nordique.” articula la bouche de Neuf-divin-r'v'la-Sven, le son produit arborant toujours une effarante dualité.
-”Attendez, vous êtes deux dans le même corps là?” S'aventura Lielle, surmontant son étourdissement.
-”Un et demi plutôt, l'activité neuronale du propriétaire légitime étant à un niveau on ne peut plus bas. Mais je ne suis pas fâché de son retour. Si l'on fait abstraction des interférences occasionnées, sa présence empêche toute communication entre mes supérieurs et moi. Ce qui ne saurait me déplaire; la dernière restructuration nous a coûté, à nous autres syndicalistes, une grande partie de notre légitimité et de notre liberté d'action. Le code de conduite m'enjoint d'agir dans le bien de l'intégrité physique de notre corporation. Disons que vous m'ordonnez de vous suivre et que vous me menacez de mort si je n'obtempère pas. Où allons-nous?” déblatéra le voix doucereuse de Ralgamaziel.
-”Euh j'ai mal à la caboche!” s'exclama Neuf-divin-r'v'la-Sven.
-”Il faut aller à Sadrith Mora! Au marché, libérer les esclaves!” s'écria l'argonien des lanternes jumelles.  
-”Qui doit on écouter? Vous ou euh lui?” s'interposa Lielle.
-”Je crains qu'il ne nous faille coopérer.” répondit Ralgamaziel en levant l'œil gauche au ciel (l'autre étant complètement absorbé par la contemplation d'un insecte qui venait de se poser sur la main droite de Neuf-divin-r'v'la-Sven). “Neuf-divin-r'v'la-Sven nous suivrez vous?” se demanda-t-il presque à lui-même.
-”Il est jouli le bestiau! Euh... Oui!” lâcha une voix au paroxysme de son hébétude.
-”Très bien, donc pour le moment, direction Sadrith Mora. J'ai envie de visiter un peu le monde.” conclut Ralgamaziel.

#8 Finraïl

Finraïl

    Modèle de wiwilandais nanotechnologique


Posté 20 avril 2008 - 23:02

Tournant le dos aux débris de la tour, le petit groupe commença à se mettre en marche, lorsqu'un mur de glace se matérialisa devant eux.
_"OU QUE VOUS ALLIEZ, VOUS N'IREZ NULLE PART!" Se retourant, la troupe hétéroclite aperçut Falzoth Salavu, rugissant perché sur la tour défunte. "JE VOUS PROMET UNE CROIsIERE SUR LES FLOTS DE LA SOUFFRANCE!"
Pendant que Salavu se lançait dans une incantation conséquente, les gardes Telvannis se ruèrent sur le groupe acculé, suivis par le reste des Telvannis commerçants et habitants de la tour et des environs.
Libère-les-esclaves dégaina promptement ses couteaux de lancer, et en lança un premier sur un garde déjà à une dizaine de mètres. Celui-ci n'esquiva même pas, le projectile rebondissant en tintant sur la cuirasse bien entretenue. "Sssales dunmerrs..." fut son seul commentaire. Instinctivement, il se mit à contourner le mur de glace, rengainant ses couteaux et sortant deux poignards qui étincelèrent dans sa main. Le mur était plus long qu'il ne l'imaginait, il ne pu en faire le tour avant d'être cerné par les Telvannis. Non loin de lui, Lielle n'était pas mieux lottie, ayant mi plus de temps à réagir. Ses tentatives de lancement de sort élémentaires ne furent pas très concluantes, les seuls traits ayant fusés de ses doigts étant facilement contrés par les gardes, ceux-ci étant des mages accomplis. Heureusement pour eux, les gentils gagnants toujours, Neuf-divin-r'v'la-Sven les offrit une porte de sortie. Par une incompréhension entre le centre cognitif du Nordique et l'assistance en direct des bottes, celles-ci se mirent à marcher vers le haut, en mode lévitation. Les héros étant instinctivement attirés vers la liberté, Lielle, puis Libère-les-esclaves s'aggrippèrent aux bottes qui s'élevaient, se balançant en évitant les traits magiques telvannis fusant du sol.
Le visage impassible, Falzoth Salavu murmura pour lui même : "Il faut vraiment tout faire, ici..." De la boule d'energie blanche qui lui entourait les mains et les avants bras, des traits blancs filèrent vers les fuyards. Les atteignants tous, l'énergie magique sembla tisser un flux plus large revenant vers son lanceur, se chargé d'une energie violacée. Salavu maintint les flux plusieurs secondes, ses cloques se résorbèrent, ses cheveux retrouvant leur vigueur.
Helviane-qui-est-en-fait-Lielle, Libère-les-esclaves et Neuf-divin-r'v'la-Sven(*) tombèrent l'un après l'autre, la foule Telvannie prenant bien soin de ne pas rattraper les fuyards qui leur tombaient dessus.

...

Déchirant le voile noir qui embrumait son esprit, Neuf-divin-r'v'la-Sven s'éveilla sur le chapeau plat du champignon, jadis toit de Falzoth Salavu. Il était agenouillé, ses mains liées à ses chevilles nues. quatre gardes Telvannis l'entouraient, Falzoth se trouvait devant lui, ses bottes étaient déposées sur une table à moitié rongée non loin. Salavu prit alors la parole :"Hé bien, voilà une première journée à mon service peu banale. En une journée, vous avez détruit ma demeure, jeté à la rue une vingtaine d'inncents dunmers, et fait évadé tous mes esclaves grâce à vos complices. C'en est admirable. Je ne pensais pas que quelqu'un de votre nature puisse être capable de tant de destruction..." Le maître Telvanni se mit à arpenter son toit. "Toujours est-il que j'ai maintenant deux nouveaux esclaves, une jeune femme et un argonien peu docile. Croyez bien que vous allez devoir completer ce duo pour remplacer les quinze esclaves que vous avez fait évader."
_Mais...
_LA FERME! ... Vous allez aussi accomplir ce pour quoi vous êtes ici, à savoir m'assister dans mes expériences. Après ce jour, ne comptez pas sur une quelconque clémence de ma part."
Ayant terminé sa tirade, le Nordique tenta à nouveau de reprendre la parole :
_"Heu
_La FERME, J'AI DIT"
Un trait magique vert explosa du doigt noir de Salavu, plongeant Neuf-divin-r'v'la-Sven dans un mutisme temporaire.
Falzoth Salavu s'approcha du bord du chapeau, son regard plongeant dans les reflets solaire rougeoyants émanant du mur de glace en cours de fonte. Des gouttes continuaient à perler, et Falzoth ne pu s'empecher de les associer à la vie des n'wah en sa possession.

-----------------------------
(*) Une commission chargée de réglementer l’usage abusif des tirets dans les noms propres est heureuse de vous annoncer qu'un vote sur le sujet est en cours de dépouillement. Merci aux lecteurs de prendre leur mal en patience et de retenir leur souffle encore un peu.

#9 Elenwel

Elenwel

    Granny Smith Wiwi


Posté 21 avril 2008 - 15:19

Plus tard, bien plus tard dans la  nuit, maître Salavu étudiait. Bien sur, comme tout  Telvani ayant une  dignité à tenir, celui-ci ne pouvait ni dormir  ni étudier à la belle étoile. Il avait donc  été obligé pour l'occasion d'inventer le « Champignon Rapide de Salavu »  qui ferait un tabac chez les mages mycolophiles en déplacement. Or donc,  Falzoth Salavu étudiait l'entité magique indéterminée, celle-là même qui  trônait au milieu des Thaumatomètre à effet de champ tripolaire, des sondes  d'interface externe Magic+, de diverses gemmes, et du sinistre  Annuleur-de-Champ-retro-induit fraichement dessiné avec du sang d'argonien…
    Bref, il étudiait, et ces  découvertes l'emplissait de joie, l'artefact, très probablement d'origine  nanique, devait datés des Grandes Expériences de ce peuple, et d'après une  griffe qui ornait le talon droit, il avait appartenu au très célèbre Kagrénac !  Avec ces bottes, Falzoth serait invincible et pourrait montrer au monde son  génie, sans avoir à mendier du matériel de laboratoire au près du conseil !!!

    Laissons là  un instant le savant et son rire naissant, pour rejoindre un court instant nos  aventurier fort malmenés. Neuf_divin_r'v'la_Sven(*) dort du sommeil du juste,  insouciant de son avenir qui s'annonce bien sombre. Lielle se morfond dans sa  cellule, et répète un discourt vif, émouvant et court, qu'elle pourra ressortir  à l'archimage dans le but de l'attendrir avant de se faire expulser de la  guilde… Libère\les\esclave souffre quand à lui d'une sévère désincarnation post  mortem dut, en partie à l'ingestion de 20 kilo de champignon toxique dans une  veine tentative d'évasion, et pour beaucoup à un éclair malencontreux jailli  par inadvertance des doigts de maître Salavu…Il s'échine pour le moment dans  une tentative héroïque et inutile de libération de Lielle, en effet ni cette  dernière ni ses fers ne prêtent attention au spectre fraichement non-mort…

    De retour  devant le Langermannia Salavu Gigantae,  où le rire diabolique cesse de raisonné dans l'air pure, et où deux gardes  s'observent, fort gênés, l'observateur assidu pourra observer la sortie  triomphante de Salavu.

    « QU'ON  M'APPORTE MON MATÉRIEL DE LABORATOIRE ! »

    Silence abrutie parmi les gardes, observant un prudent  silence sur la tenue de leur Seigneur, à savoir un splendide peignoir rose  fuchsia, et les pantoufles pelucheuses assorties.

    « Mon  apprenti, bande de dégénérés, allez chercher mon apprenti ! TOUT DE  SUITE ! On a un champ EMI (**) rebelle à mâté »

        

***

    Plus tard, bien plus tard, au  sein du Langermannia Salavu Gigantae fraichement  agrandit et pourvue de gradin, le maitre et l'apprentie se retrouve face à face :

    « -Mon cher disciple, je  suis désolé de vous apprendre que vous ne pourrez prétendre au teint noiraud  que je vous promettait.

    -Oooooh !

    -Oui, je comprends votre frustration, mais un but plus noble  vous incombe. Les bottes que vous avez amené scélérat, possède un champ EMI. Il  nous faut le mâter !  C'est pour cela  que nous devons imposer une contrainte anisotropomorhique à l'aide d'une autopropulsion  intuitu-personé de…. »

    Laissons de côté les explications  techniques, et observons plutôt le regard vide de Neuf|divin|r'v'la|Sven, ces  yeux bovins se focalisent avec grâce et légèreté sur l'accoutrement de son  vénéré maitre, et futur bourreau. Las du peignoir, celui-ci a revêtu une tenue  plus habillé : une longue robe blanche à fanfreluche, assortie d'un  tablier en cuir de guar finement travaillé, de manière à présenter de  nombreuses scènes d'expériences macabres et des espadrilles de toile à rayures.  Neuf|divin|r'v'la|Sven était fasciné par une scénette mettant en scène un gros  lézard et un petit nuage, le gros lézard avait un paratonnerre planté dans le  crane et le nuage était…menaçant…

    « …bref il va me falloir vous tuer. Je sais c'est regrettable,  mais le conseil sera forcer de m'allouer un fond permanent en matériel d'étude  après cette expérience. »

    


    __________

         (*) Résulta du vote,  compilé par l'AWSTI :
    -72.3%  des  wiwilandais interrogés (sur un panel  représentatif et pondéré par la couleur du dit échantillon) on trouver le but  écologique et économique suffisant et bon pour l'image wiwilandaise. Ils se  sont prononcé contre les "-" intempestif.
    -21% des  wiwilandais interrogés (sur un panel  représentatif et pondéré par la couleur du dit échantillon) ont trouvé que  l'aspect esthétique primait  sur un  éventuel gain écologique.
    -7.7% des  wiwilandais interrogés (sur un panel représentatif et pondéré par la couleur du  dit échantillon)  ont cité de manière  spontanée Obiwan, Chuck Noris, ou Yoda .
                Sous cette  écrasante majorité, le comité des auteurs se voit obliger de plier, le  "-"  sera remplacé, le choix typographique est laissé à la  discrétion de l'auteur…

    (**) Ego Magique Induit

Modifié par Elenwel, 21 avril 2008 - 15:21.


#10 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 21 avril 2008 - 16:44

On a écrit beaucoup de bêtises sur les Dwemer. Il faut bien reconnaître que lorsqu'un mystère est vraiment insondable, le seul ressort de l'érudit face à la page blanche, aux collègues goguenards et surtout aux autorités qui le subventionnent est l'imagination. Après tout, savamment instillées, quelques gouttes de fantaisie peuvent faire d'un traité tristounet et poussif une étude révolutionnaire qui inspirera des générations de chercheurs et changera la face du monde.

Et puis il faut bien que les érudits s'amusent, les pauvres. Et quoi? Le premier traîne-épée venu pourrait prétendre être la réincarnation de Nerevar et avoir fraîchement occis Dagoth Ur, lequel, aux dernières nouvelles (sauf pour qui gobe les sornettes du Temple rédigées par -mais oui!- d'autres érudits), était passé de vie à trépas des siècles auparavant, mais un homme de lettres, lui, n'aurait pas le droit de gager: « Chiche qu'ils avalent ça! » ? Allons, quoi! ne soyez pas sectaires.


Les pieds de Neuf#Divins#R'v'là#Sven semblaient avoir profité de leur bref contact avec les bottes dwemeri enchantées, car, bien qu'entravés, ils s'étaient employés à écarter insensiblement leur propriétaire du fort déplaisant heptacle au centre duquel les gardes l'avaient projeté. Malheureusement, si l'avantage du déplacement insensible est sa discrétion, force est d'admettre que son défaut majeur est sa lenteur: lorsque la péroraison de Falzoth Salavu s'acheva, le Nordique se trouvait à quelques centimètres de son point d'origine, et les doigts crochus du Telvanni se tendaient déjà dans sa direction.

Lorsque la Première Stance fut prononcée, le sang de feu Libère#Les#Esclaves entreprit de se transformer en glace fumante dans un craquement sinistre. A la Seconde, les vapeurs tournoyèrent autour de l'ancien porteur et de l'artefact dwemeri. Lorsqu'à la Troisième Stance, Sven eut l'impression d'avoir été retourné comme une chaussette et qu'il tomba à genoux, souffle coupé, Maître Salavu s'interdit de ricaner sardoniquement. Il savait en effet qu'aucune erreur ne lui serait permise avant d'avoir psalmodiée la Soixante-Quatrième Stance, qui parachèverait le maléfice et sonnerait le glas de cet irritant EMI.

On a donc écrit beaucoup de bêtises sur les Dwemer, à dessein ou non. Tout le monde s'accorde par exemple pour croire qu'ils disposaient d'une technologie incroyable. Et pour chacun leur disparition est une évidence. Dans les milieux autorisés, certains se permettent même de dire qu'ils ont disparu précisément parce qu'ils possédaient une technologie incroyable. Et qu'ils en ont payé le prix. Il se pourrait qu'ils aient presque raison: mais pas dans le sens qu'ils croient.


Wouiiiiii! Wouiiiiii! Wouiiiiii! Wouiiiiii! Wouiiiiii!

« Ralbétaziel, bon sang! Que se passe-t-il?
- Rien de bon, Premier Artenaute! Tous nos signaux paniquent.
- Crr... ça va pas mcrrx ici, Precrrr Arcrraute! Les crrteurs de surfacrr décrrtent une Imccrtion de Force ccrit. Crr... Je récrre: Immixtion de Focrr Huit!
- Bon sang! Et Ralgamaziel?
- Il a perdu le Porteur, Premier Artenaute. Les interférences sont trop élevées pour lui permettre de l'activer à distance.
- Continuez d'analyser ses derniers rapports. Je veux un rapport complet des données collectées durant la Prise de Contrôle.
- Reçu, Premier Artenaute!
»

Wouiiwouiiwouiiwouiiwouiiwouiiwouii!

« Crrmier Artecrrte! Quoi crr ce soit, ça crrire! Le champ morcrrque ne tiendra pas longtcrrs!
- Passez sur le Service Auxiliaire pour inverser la Transduction: il faut stabiliser à tout prix vos capteurs, Mzenchiel! Si nous restons aveugles l'Artenaus est perdu!
- Recrr! Transducrrion crrversée dans quacrr, trois, crrux, un!
»

Wuiwuiwuiwuiwuiwuiwui!!! Pwoooooôoooon...

« Crr...
- Mzenchiel?
- crr...
- Mzenchiel!
»

Pschhh. Bzzbzzbzzbzzbzzbzz...

« Transduction inversée, Premier Artenaute.
- Rapport des dégâts?
- Trois transducteurs hors service, Premier Artenaute. Nous essayons de réparer. Nous envoyons nos données au Centre de Coordination.
- Premier Artenaute! Nous avons compris ce que ce... jeune Chimer essaie de faire! Il veut insuffler l'âme du Porteur dans l'Artenaus. Sortilège finalisé dans vingt... non! dix-neuf Stances!
- Kagrenac nous inspire! C'est pire que tout ce que j'avais imaginé.
»

Les Dwemer n'ont pas disparu parce qu' ils possédaient une technologie incroyable: ils ont disparu pour posséder une technologie incroyable.



#11 PoufLeCascadeur

PoufLeCascadeur

Posté 22 avril 2008 - 11:55

Observons la scène depuis l’extérieur du laboratoire, derrière la porte plus précisément, où deux soldats du maître mage se groupaient en essayant vainement de deviner à quelles activités occultes se livrait leur seigneur. Vainement donc, puisqu’il a été scientifiquement prouvé que porter un masque de poulpe sur la tête entrave sensiblement l’aptitude à écouter aux portes comme à celle de regarder par le trou d’une serrure.

« J’ai vu le maître avec un nouvel artefact. Un artefact Dwemer. Moi je dis qu’il ne l’a pas obtenu légalement, avoua le premier à son comparse.

- Bah on s’en fiche. De toute façon le maître adore les trucs dwemers. Une fois je l’ai accompagné dans les caves et j’ai vu qu’il en avait plein.

- Je sais, répondit le garde en sortant discrètement mais fièrement une flamboyante épée courte dwemer depuis l’intérieur de l’une de ses bottes où elle était dissimulée. Regarde, lui dis pas mais je me suis déjà servi une fois… »


La lame lui échappa brusquement et surnaturellement des mains et siffla dans les airs avant de se planter tendrement dans le bois de la porte du laboratoire. Ahuri, le soldat se tourna vers son collègue, collègue qui, de son côté, se tordait dans tous les sens en maugréant. Dans les instants suivants, d’autres objets dwemers sortirent de ses poches et se comportèrent comme la lame et ainsi, trois gobelets, deux chopes, six petites cuillères, quatre engrenages, une arbalète, deux casques et un lustre vinrent à leur tour s’agglutiner rageusement contre la porte.

Les deux hommes contemplèrent la scène avec quelque incompréhension avant d’être tirés de leurs raisonnements par la survenue d’une masse stridente d’objets métalliques aux reflets dorés et cuivrés en provenance du couloir.





Tic tic tic tic !
Wouii ! Zwach !

« Premier Artenaute, nous tenons bon ! Cinquante-troisième Stance, l’adversaire a été contraint de ralentir son attaque ! »

Wouii ! Zwach ! Bzzzz !
Bip bip bip biiiiip !

« Seconde balise de détresse activée ! Ca y est, on a un signal !

- Parfait, à ce rythme-là, je vous le dit, on va lui faire la peau à ce fripon de Chimer ! »

Wouii ! Bling bling bling !
Blang ! Zwach !

« Bon sang et si j’attrape le crétin qui s’amuse à jouer avec le simulateur acoustique...

- Premier Artenaute, l’assaillant redouble d’efforts, les capteurs détectent une variation significative de la densité du réceptacle Nordique. Nos estimations mettent en évidence l’importante probabilité d’une expansion volumique irréversible de son enveloppe corporelle.

- Il n’est pas notre priorité. L’Artenaus doit vaincre avant toute chose. Les renforts seront très prochainement venus à bout de l’obstacle en bois qui leur bloque le passage. Et nous verrons alors la couleur du sang du vil pourceau qui se croit capable de nous défier ! »

#12 Kira

Kira

    Top-modeleuse...


Posté 22 avril 2008 - 14:59

Utilisant un artifice bien connu des écrivains de romans feuilletons, nous allons laisser un instant les protagonistes débrouiller leurs histoires respectives, et nous interesser aux personnages que l'action avait quelque peu laissés de coté...Qu'advenait-il donc de Lielle, tandis que les événements se précipitaient à l'étage au-dessus?... Eh bien, il faut avouer que pour la malheureuse embastillée (ou plutot dans le cas présent enchampignonnée), les choses n'avaient que très peu changé, voire même pas du tout pour peu que l'on se montre pessimiste et lapidaire dans l'appréciation des faits... Enfermée depuis plusieurs heures à présent, elle n'avait réussi ni à ouvrir ses fers, ni à chasser les rats qui la guignaient avec l'air de la trouver fort comestible, ni même à trouver le début du commencement d'une excuse à présenter à l'archimage... Il faut admettre à sa décharge que ces deux premiers impératifs n'avaient laissé que peu de place à l'élaboration d'un chef-d'oeuvre oratoire...
Lielle, donc, était fort occupée à s'acharner en vain sur ses fers, découvrant par la même occasion qu'il est inutile de lancer un sort d'ouverture sur des menottes rivetées, quand un bruit de cliquetis se fit entendre vers la porte... Cette porte, d'ailleurs, ne tarda pas à s'ouvrir, produisant ce merveilleux et sinistre grincement qui est livré avec toutes les portes de cellule, même neuves...
Plissant les yeux, elle parvint à distinguer dans la pénombre une tête chauve et un corps courbé, tête chauve et corps coubé qu'elle identifia en fait très vite comme appartenant à Libère-les-esclaves, argonienne version du prince charmant libérant une héroïne en détresse...
Un fait génant la frappa assez vite, un détail qui pouvait quand même avoir une certaine importance: Libère-les-esclaves était mort sous ses yeux voilà tout juste quatre heures... L'examinant avec un peu plus de soin, elle discerna vite un ou deux indices attestant de la bizarrerie de la situation... Le premier étant le coté droit un peu roussi et cloqué de l'argonien, le deuxième mais non le moindre l'appareil dwemer, ce qu'on désignait habituellement par "détecteur d'ondes" profondément incrusté dans son torse...

«Crrr... Essai... Un deux, un deux, Crrr!...»

La voix de baryton s'élevant de la bouche de l'argonien la fit sursauter... La différence avec le ton habituellement chuintant de Libère-les-esclaves était si choquante que Lielle faillit sacrifier au cliché en défaillant sur place, Mais l'étrange voix s'éleva de nouveau dans la cellule...

«Salutations!... Ah, parfait, ça marche très bien, bravo les techniciens...
-De rien, c'est notre boulot... Serrer les boulons, trimer dur et faire avancer le bazar...
-Oui, bon... Vous êtes surs que c'est ici?...
-Affirmatif!... Cinq untés de KRN-8, juste ce qu'il nous faut...»

Un peu abasourdie par le déroulement des évenements, (Avouez que cela peut quand même paraitre un peu déconcertant de voir un argonien manifestement mort se parler à lui-même avec trois voix différentes) Lielle décida néanmoins de demander d'un ton dégagé:

«Du KRN-8?... Puis-je avoir l'audace de vous demander ce que vous entendez par là?...»

L'argonien mort-mais-pas-mort interrompit un instant une intense discussion avec lui même...

«Vous savez bien, allons... Du KRN-8... Seriez-vous disposée à nous en céder un peu?... Je dois vous avouer que nous en manquons cruellement...»

Lielle fit rapidement l'inventaire de ses possessions... Un bout de ficelle, deux morceaux de viande séchée, un peigne... Soudain, au milieu de l'espèce de petite comptine née du décompte de ses possessions, apparut la solution: Cinq pieces dwemers... Elle les présenta fierement à Libère-les-esclaves...

«Du KRN-8, bien sur... Est-ce cela que vous cherchez?...»

L'argonien tourna un oeil vers la main tendue vers lui...

«Merveilleux!... Monsieur Skantz, vous aviez raison... 5 unités de KRN-8, je vous félicite...
-Ben tiens!... Un détecteur, c'est fiable, ça se trompe pas...»

Tournant de nouveau son oeil vers Lielle, Libère-les-esclaves reprit:

«Et seriez-vous prête à nous en... Céder?...»

Lielle réfléchit rapidement...

«Faisons un échange de bons services, voulez-vous?... Si vous me libérez, je vous cède ce magnifique KRN-8...»

L'argonien entra en bref moment en auto-conciliabule...

«Libérer?... Pouvez-vous éclaircir votre propos?...»

La jeune bretonne montra ses poignets:

«Oter ces morceaux de métal qui me retiennent fixée au mur!...»

L'argonien examina les menottes...

«Allo, les machines?... Nous avons ici des patins d'ancrage défectueux qui empèchent un départ...
-Attendez, je scanne... Houla, qu'est-ce que c'est que ce matériel?... C'est du fer de basse qualité, et tout rouillé, en plus...
-Et à part l'avis d'un spécialiste, que pouvez-vous réaliser?...
-Ben, je peux les faire sauter, mais on risque d'endommager la structure du vaisseau retenu, ou alors, attendez... J'ai la solution...
-Merveilleux!... Procédez, je vous prie...
-On y va... Une bonne electrolyse, et la corrosion va tout descendre...»

Lielle sentit les menottes bourdonner, puis à sa grande surprise, les entraves devinrent noiratres et commencèrent à s'effriter autour des rivets...En une minutes et vingt-deux secondes, elles cédèrent, tombant à terre en un nuage de poussiere...

«Et voilà l'travail... Me remerciez pas, c'est mon boulot...»

Enfin libre, Lielle mit sa promesse à exécution en glissant les pieces dans la main glacée de l'argonien... A la grande surprise de la jeune femme, celui-ci les fit disparaitre dans sa bouche, la refermant aussitot avec un claquement sec...

«Parfait!... Nous pouvons désormais utiliser l'ensemble de nos transpondeurs et déflecteurs...
-Euh, navigateur, ça s'impatiente, la-haut, ils continuent à nous bipper, et se laissent même aller à quelques écarts de langage...
-Diantre!... Eh bien, en route, alors... Vous avez établi un cap?...
-On a le signal fort et clair... Distance établie, durée estimée de tansport par voie pedestre, cinquante-huit secondes...»

L'argonien, ou plutot comme avait finit par l'admettre Lielle, son corps, tourna les talons et se dirigea en hâte ves l'escalier... Restée seule, la jeune aventuriere considéra les faits: Soit retourner en hâte vers Vivec et expliquer à un archimage furieux que oui la mission était un fiasco mais que non ce n'était pas grave, ou prendre son courage à deux mains et aller là où tout le monde semblait converger, en espérant tout de même bénéficier d'un coup de chance permettant de récupérer l'objet qu'elle était venue chercher...
N'écoutant donc que la crainte que lui inspirait son maître de guilde, elle s'élança vers les étages de la tour...

Modifié par Kira, 22 avril 2008 - 15:37.


#13 MadW

MadW

Posté 23 avril 2008 - 20:18

Il faut avouer que, contrairement à ce que l'on pourrait penser, le "Champignon rapide de Salavu" n'est pas un procédé des plus stables. Les champignons traditionnels ont tendance à nécessiter plusieurs semaines pour être solides, et conformes aux goûts de leurs futurs locataires. Si je vous montre le manuel, vous verrez qu'il ne s'agit encore que d'un prototype, qui demande une attention assez forte de la part du propriétaire pour que le champignon puisse pousser rapidement et solidement. En effet, le champignon prends vite forme, mais l'aspect solidité de l'édifice n'est modifié qu'ensuite.
Généralement, il faut s'occuper de la moisissure mentalement et magiquement, pendant toute une semaine, pour avoir de très bon résultats structurels, mais n'égalant pas l'architecture des champignons traditionnels. Salavu, qui pourtant est le créateur de ce procédé, semble l'avoir oublié - tellement pris dans sa hâte de faire de nouvelles expérience avec son nouveau jouet. Hum pardon, son nouveau disciple (un peu de respect pour la condition humaine, même si Salavu n'en a cure).

Hors donc, les murs du-dit champignon, bien que non comestible - comme notre ami Libère|les[Esclaves a pu nous le montrer, ne sont pas encore bien solides, ni même bien... immobiles.


------------------------------------------------------------------------


Rejoignons donc nos deux amis Lielle et Libère/les\Esclaves - ou du moins ce qu'il en reste - dans les corridors neufs des sous-sols de la nouvelle tour Tel-Salavu.


"Hep, c'est bien gentil de courrir si vite, mais encore faut il savoir par où il faut passer" demanda indignement Lielle à son (ses ?) comparses.
"Euh... Ingénieur Cartographie, avez vous réussi à nous obtenir un plan pour pouvoir accéder à la salle principale de cet édifice étrange ?
- ccccrrrrrrrrrrrrr
- Ingénieur Cartographie ? Vous m'entendez ?
- ccccrrrrrrrrrrrrriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiichhuuiiiiiiiiiiiiiii
- Fichue grêve!!! Allo?! Allo?! Allo Houston, on a un problème ! (*)
- Oui ici Houston, j'entends. J'essaie justement de reprendre contact avec le Cartographe."

Témoin de cette conversation, Lielle ne pu se retenir de demander : "Houston? Quel drôle de nom !"
- Chut!!! Ne parlez pas si fort, il va vous entendre!!! C'est le rejeton du commandant, que ce dernier à eu avec une Chimer... Je sais, c'est un nom vraiment ridicule... Même sa mère trouvait que c'était ignoble... Et je ne vous parle pas de son langage peu châtié."
- Alkhasselzzer je vous entends!! (*)
- Hum pardon capitaine." une bonne dizaine de rires se firent entendre, sortant de la bouche de Libère-les+Esclaves.
- Mais vous êtes combien la dedans ?" demanda, ahurie, Lielle.
"Hey là-haut, au lieu de discuter à tout va, je vous rappelle que Ralbétazel est en train de subir une attaque !!! Et je n'oserai vous citer les mots doux qu'ils nous communiquent, donc dépechez vous!!"

Courrant à toutes jambes dans les couloirs de la tour, les deux (ou plus) protagonistes qui nous interessent tournent en rond, ne trouvant pas l'accès à l'étage. Quoique... ils réussirent à trouver une porte en bois massif, dissimulée dans l'ombre d'un coin. Au moment de s'en approcher, une excroissance haute de quelques pieds se mit à sortir du plafond juste derrière eux dans un chuitement étrange, comme une panse de guar que l'on gonflerait d'air. Prenant la forme d'un équidé de Cyrodiil, celle-ci se dégonfla rapidement et pris très lentement la silhouette d'une forme féminine.

"Qu'est ce que c'est que ça?!" hurla Lielle, apeurée.
"Pas le temps de s'en occuper, Ralbétazel nous signale que quelque chose d'étrange se passe là-haut, je n'arrive pas à comprendre leur message. Comment ouvrir cette fichue porte... Il n'y a pas de serrure... Alkhasselzzer, vous avez une idée là haut ?
- Servons nous de notre tête..." pensa tout haut Lielle.

Dans un bruit morbide, mélangeant craquement d'os à explosion de fruit pourri, la tête du défunt argonien frappa la porte avec une puissance effroyable, bougeant la porte... de un ou deux millimètre.

"Très drole Alkhasselzzer, continuez à abimer le support... Vous me ferez 4 jours dont 3 !"
"Euh.... bien mon capitaine..." prononça Alkhasselzzer "Je n'ai fait que ce que cette femme à conseiller de faire" bougonna t'il.

C'est alors qu'une explosion eu lieu, et la porte fut prise de violentes secousses, sortant de ses gonds puis s'affalant sur le sol.
"Oubliez ce que j'ai dit, Alkhasselzzer, ça à porté ses fruits !"
"Je crois que c'est dû à autre chose..."
"Pas le temps de réfléchir sur le sujet, nous avons Ralbétazel à sauver !"

Nos multiples et innombrables amis franchir le pas de la porte et s'enfoncèrent dans le corridor principal de la tour. Etrangement, les portes massives dansaient sur elles-mêmes, vibrant dans tous les sens, libèrant ainsi le passage. Lielle et l'équipe d'Alkhasselzzer se rapprochaient de la porte de la salle centrale, tandis que Libère.les*Esclaves restait silencieusement à leurs trousses, l'argonien n'ayant pas encore compris qu'il n'était plus locataire de son propre corps.

------------------------------------------------------------------------

"Hé, dis, tu crois que c'est fini ?
- Euh... attends.... Aïe, non! ça continue
- Mais c'est pas possible, le maître fait une collection d'ustensiles de cuisine??!!
- Je ne sais pas et je ne veux pas le savoir... je crois que le vieux à besoin d'aide, et si on y va pas, ça sera sur nous que ses experiences porteront!!"

Sortant de leur cachette de fortune faite à partir de tables plus ou moins entières, les deux gardes courrurent tant bien que mal, sous l'assault d'assiettes et de verres en étain, en direction de la salle centrale.

-------------------------------------------------------------------------

Revenons rapidement un poil en arrière, Salavu entamait sa ciquante-troisième stance. Le pauvre Neuf/divin{r'v'la#Sven se tordait dans tout les sens, mais ne semblait pas se rendre compte de ce qu'il lui arrivait. Au contraire, celui-ci chantonnait. Et de plus en plus fort.

Pensant que son maître était en train d'essayer de lui apprendre une nouvelle chanson, celui-ci se mit à chanter de vive voix "la belle Cunégonde", chanson paillarde bien connue dans les tavernes Nordiques. L'ennui est que cette chansonnette, entendu par Salavu, parasita la volonté du Telvanni à faire croître le champignon et à continuer son expérience. Ce qui le fit commettre quelques erreurs.
En effet, au plein milieu de sa formule, celui-ci se mit à répéter le refrain de la chansonnette, produisant les effets suivants :



(...)
Et même s'y el'trouve pas d'étalon     ///   une bonne dizaine d'excroissances naquirent dans toute la salle, sous la forme d'équidés
elle a pas l'estomac dans les talons.  ///les excroissances se dégonflent
La belle Cunégonde,                    ///puis prennent une apparence féminine
Prends garde que j'n'te dégonde ///pour ensuite éclater dans une vibration qui fit choir toutes les portes de la tour, tout en secouant dangereusement l'édifice
(...)


C'est dans la dizaine de seconde qui suivit que les gardes, Lielle et ses amis arrivèrent dans la salle, par leurs propres chemins.


**********************************************
(*) Toute ressemblance avec des noms connus serait totalement fortuite.... ou indépendant de notre volonté... enfin euh...

#14 Thaeris

Thaeris

Posté 30 avril 2008 - 17:46

Et ainsi, après s'être débarrassé des ses inopportuns hôtes,  notre mage Telvanni préféré, récemment reconverti dans la confection de  tours-champignons fantaisistes multicolores (Comment ?! Vous n'avez pas  encore la votre !?!) choisi de…

        Mais là, à voir l'œil inquiet, l'expression hagarde et déboussolée  du lecteur, il me semble que j'anticipe quelque peu…

     [Soupir…] Eh bien… Reprenons…

             ________________________________________________________________________________
___________________________________________________________


Or donc, en cette étrange journée placée sous le signe des  rencontres inattendues - on y retrouve Pluton, situé sur le signe de l'Astronach,  tandis que Jupiter et Neptune (astres bien aspectés qui vous  pousseront à la créativité et à l'originalité) renforcent les pouvoirs  séducteurs de la Dame, et ceux, désastreux, de l'Apprenti -, nos chers  protagonistes (tout droit sortis d'un des navets les plus excentriques de  Crassus Curio), bercés par les doux balancements du champignon s'avancent dans  la salle, découvrant avec horreur…

Maitre et disciple, chantant à tue-tête le troisième couplet  d'une chanson grivoise quelconque, et dont les chanteurs se retrouvent  généralement ivres morts, dans le boui-boui le plus délabré du village…

Tandis que Lielle achevait de ramasser sa mâchoire (celle-ci  ayant inopinément décidé de choir au sol), Libère-les-esclaves (alias Team Alkhasselzzer) se jeta en avant, porté par  tous les espoirs d'un peuple dont seuls survécurent animoncules, sèches-cheveux  ou autres machines à laver, et… Chut lamentablement, après s'être mangé de  plein fouet un champ de force d'origine magique -à teneur inconnue en  particules élémentaires- chargé positivement…

Maitre Salavu, dont l'attitude tenait à la fois bizarrement de la concentration arcanique et de l'entrain éthylique d'un poivrot à l'approche  du bar, ne s'aperçut même pas des pathétiques efforts de l'ex-argonien, tout à  sa chanson.

Quand à Neuf¤divin>r'v'la@Sven… Eh bien ma foi, je ne crois  pas qu'il se soit jamais rendu compte de grand-chose, le malheureux…

Les gardes, arrivés - à leur habitude - les derniers sur les  lieux, contemplèrent ébahis la scène Dantesque se déroulant sous leurs yeux…  Trébuchants de concert sur les déhanchements sataniques du champignon fou (qui  tachait tant bien que mal de suivre le rythme), ceux-ci décidèrent soudain que  la paye (une pièce de cuivre la journée), ne valait pas tant de séances de  psychanalyse, et partirent tenter leur chance en tant que brigands, au marais d'à  côté…

Et, comme si le chaos régnant sur scène n'était pas assez conséquent,  apparurent dans un nuage de fumée verte trois, non quatre… Trois… Euh…

« Laa%^$laaeurtaziel, si tu continue de t'amuser avec ce  téléporteur, tu es radié séance tenante du cercle des danseurs disparus ! »

Quatre ! Aha, quatre !!!!

Ahem… Nous disions, apparurent dans un nuage de fumée verte  quatre humanoïdes tenant à la fois de l'extranirmieste et du délire psychédélique  d'un Khajit planant depuis Tirdas dernier, équipés chacun d'armures dwemers  intégrales, peintes respectivement en violet, vert, jaune et rouges flashy (tous  coiffés d'une belle antenne scintillante !)*.

Ceux-ci finirent bien par attirer l'attention de Maitre  Falzoth, qui arrêta immédiatement son numéro de danse.

« …     …        … » s'exclamât-il, hors de lui.

« Nous vous saluons, jeune Chimer, permettez nous de  nous présenter : nous formons le cercle des Danseurs Disparus, 314ème  comité mandaté par le département de Théologie de Doumac, chargés de récupérer Ralgamaziel,  la paire de bottes magique que vous êtes en train de maltraiter… » déclamèrent  les nouveaux venus, peu impressionnés par ces vitupérations exubérantes.

« Ploumc »  fit la mâchoire de l'elfe en suivant le chemin emprunté par celle de Lielle,  peu de temps auparavant

« Je vois que vous vous interrogez sur nos motivations !  Eh bien ne cherchez plus, les grands chercheurs du Parti ont trouvés il y a  quelques siècles de cela que le seul moyen de réveiller notre seigneur Lorkhan  était d'organiser un spectacle de danse dwemer traditionnel, équipés des bottes  forgées par Kagrénac, au nombre de quatre paires. Ralgamaziel est désormais la seule  paire manquant à notre quatuor… Et nous vous prions de bien vouloir nous la  remettre sans résister, faute de quoi nous serions contraints de nous en  emparer par la force ! »

« Attention vous autres, ce Chimer dispose de pou… »  commença Alkhasselzzer (ou serait-ce Houston ?)…

Commença, car déjà le sorcier Telvanni ayant repris ses  esprits avait ouvert un portail planaire, par lequel disparurent tous les  protagonistes du mauvais côté du champ de force…

« Voila une bonne chose de faite, se félicita Falzoth. Puisse  Sheogarath les accueillir avec autant d'enthousiasme que je les lui ai envoyé ! »

Se tournant vers la table où trônaient encore les fameuses  bottes.

« Et maintenant, Allons au Canal… »**

Puis, après s'être emparé de La Fameuse Paire de Bottes ( !),  il disparut du champignon branlant, pour ne jamais y revenir, abandonnant Neuf\divin#<r'v'la"^µSven,  toujours chantant (et toujours attaché…)…

Et ainsi, après s'être débarrassé des ses inopportuns hôtes,  notre mage Telvanni préféré, récemment reconverti dans la confection de  tours-champignons fantaisistes multicolores (Comment ?! Vous n'avez pas  encore la votre !?!) choisi de…***

________________________________________________________________________________
___________________________________________________________

*Profitons-en par ailleurs pour rappeler que, contrairement  à ce que les contrebandiers prétendent, le sucre de lune nuit, tout comme le  skouma, gravement à la santé. Des études très sérieuses du département impérial  de la Santé Publique  le prouvent.

**Expression Telvanni relevant désormais du langage courant :  « Aller au Canal » est une pratique ancestrale des mages et  chercheurs Telvannis, de tout niveau, lorsqu'ils rencontrent des objets, êtres gênants  ou dangereux, dont ils ne savent que faire, et consistant à se saisir de cet  objet, avant d'aller le bazarder sous le palais de Vivec, dans le Canal des  Mystères…
D'où l'expression « Aller au Canal ».

*** La partie inférieure de la page, maculée de Flint, n'est  pas lisible…

Modifié par Thaeris, 03 mai 2008 - 22:09.


#15 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 02 juin 2008 - 22:01

Décider quoi, au juste ?

Là est la question.

Mettons qu’un sorcier telvanni de première force mais enclin à rater ses expériences au point d’en cramer à répétition ses assistants. Mettons qu’on l’interrompe en plein dans un sort qui a mobilisé son énergie, son attention, son intelligence. Mettons qu’il entreprenne un nouveau sort, tout à fait différent dans sa forme comme dans sa nature, sans préparation, sans concentration, sans réflexion. Quelles sont les chances qu’il y ait un pépin ?

Osons affirmer l’évidence : elles sont fortes.

Mais les Dwemers ont bel et bien disparus (encore). Du moins, sous leur avatar argonien que le sort leur a fait réintégrer. En fait, ils ne sont pas loin. La porte extraplanaire s’est ouverte sur l’esprit de Maître Falzoth Salavu qui, comme dit le vulgaire, évolue dans d’autres sphères que le commun des mortels. Bon, ce n’est peut-être pas le vulgaire qui dit ça, ou alors seulement après la monstrueuse capacité d’alcool qui donne la prescience lumineuse d’habitude associée au divin. Certains disent qu’ils mangent épicé, c’est un fieffé mensonge : ils sont bourrés comme des coings.

Un lézard se tenant sur ses pattes arrières, déclaré cliniquement mort, se trouve désormais – métaphoriquement – dans la boîte crânienne d’un Dunmer intolérant, raciste et telvanni. Dans cet ordre. Les occupant du lézard – la mise en abyme, coco, c’est la source d’un bon récit, alors n’hésite pas à abuser – viennent de se rendre compte qu’après une brève lutte dont il ne s’est même pas rendu compte, Maître Falzoth Salavu vient de perdre tout libre-arbitre. Il s’immobilise brutalement et s’écroule, parce que les muscles de ses jambes ne reçoivent même plus l’ordre de se contracter ou de se relâcher.

Que font alors les Dwemers, forcés de prendre des décisions sur la conduite à tenir ? C’est très simple : ils se réunissent en comité. Ce sont des scientifiques, aussi commencent-ils par se prouver l’un à l’autre où ils sont, pourquoi et tout le bataclan. Cela inclut des équations très compliquées, très longues, que ces lignes ne relateront pas in extenso et même pas du tout.

Ils finissent par tomber d’accord sur un compromis raisonnable (ce sont des scientifiques, après tout). Ils vont ramasser les bottes. Ils actionnent un muscle et... et là, c’est le drame. Le sort les a bel et bien piégés, les a bel et bien mis en charge d’actionner le corps de Maître Falzoth Salavu... mais le temps qu’ils ont mis à s’y mettre (Environ six minutes, quarante-cinq secondes et trois centièmes. Loin du record établi trois siècles plus tôt sur des calculs similaires mais diablement rapide tout de même. On parle des Dwemers, là.), le cœur a lâché. Nous avons donc des présumés morts dans un certifié mort dans un mort pas encore déclaré – la mise en abyme, coco, moi j’te dis.

Grâce à quelques chocs par sorts de foudre, ce qui est d’une belle ironie quand on repense au passe-temps favori du sorcier, les Dwemers réussissent bien vite à empêcher que les tissus de la gorge restent inactifs et se nécrosent. Les cordes vocales d’un nouvel hôte vont encore leur servir.

« Houhou, quelqu’un nous entend ? »

Cette phrase fut classée soixante-cinquième plus idiote jamais prononcée dans le contexte. Ex æquo.

« Mouhiiiiiiiiiiihaaaaaa ?
– C’est le saucissonné, diagnostiqua Alkhasselzzer. Il a fini son interprétation hideuse de sa chanson.
– Croyez-vous qu’il soit réceptible à nos ordres ? s’interrogea bêtement Houston.
– Je veux sortiiiiiir ! couina Lielle, qui avait trouvé jusque-là l’amusant moyen de tomber en catatonie purement spirituelle.
– Brouuuuuuuuhouuuuuu ?
– C’est bien lui, crut bon de repréciser un Dwemer, Quandlescochonsaurontdeselles, qui se plaignait régulièrement qu’un gratte-papier de l’état-civil aurait dû écrire “ailes” et non pas “elles” selon la coutume, ce qui menait à de déplorables plaisanteries sur son compte. Il pontifiait en conséquence souvent pour empêcher les autres d’en placer une.
– Attirons-le ! proposa bêtement Houston.
– Il est attaché, » y opposa Helvianedés... pardon, Cestbonaussileschanterelles.

Après à peu près huit secondes d’intenses recherches, les Dwemers conclurent qu’ils pouvaient y remédier.

« Bon, le simplet, veuillez rouler sur vous-même dans notre direction. »

Ça n’eut pas l’air de marcher. Lielle fit alors preuve d’une rare présence d’esprit.

« Au pied ! »

Neuf-Divins-r’v’là-Sven arriva sur place en moins de temps qu’il n’en faut à un ingénieur Dwemer de second rang pour trouver la théorie de la relativité à l’aide d’un compas et d’une règle non graduée*.

« Bon garçon ! »

Houston tenta bêtement un vague “Euh, mademoiselle...” mais trois regards courroucés autant que désincarnés le dissuadèrent de poursuivre.

« On roule ! sur la pierre aux arêtes tranchantes ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Pour une valeur donnée d’aussitôt. Mais les liens n’étaient pas si solides qu’on ne puisse les trancher avec un peu d’effort. Ce qui fut fabuleusement difficile pour Neuf-Divins-r’v’là-Sven, mais passons.

«  Et maintenant, on prend sur son épaule le maî-maître ! C’est ça ! et on marche d’un bon pas.
– Soufflez-lui d’aller vers Nchuleft, il y a encore quelques appareils fonctionnels.
– Bon choix. Pas trop loin, pas d’étendue à franchir, repontifia Quandlescochonsaurontdeselles.
– On se tourne ! Vers la gauche. L’autre gauche ! L’autre autre gauche ! »

Et, bon an mal an, le groupe de sept personnes contenu dans deux corps s’achemina vers sa destination. Puis revint sur ses pas pour fourrer les pieds de Salavu dans les bottes, avec quelques directives précises, parce qu’on les avait oubliées là et que c’était difficile de les transporter autrement.

Laissons nos protagonistes marcher quelques heures. Neuf-Divins-r’v’là-Sven fatigue, mais il tient bon. Il croit malheureusement utile de se remettre à chanter. Les braillards s’envolent, les scribs hurlent à la mort... Le jeune Nordique est une catastrophe écologique ambulante. Pendant tout ce temps, Houston a dragué bêtement Lielle.

« Vous habitez chez vos parents ? »

La gifle qu’il a reçue était sans doute plus motivée par le trouble spatial qu’éprouve à ce moment la Brétonne plutôt que par le côté minable de la tentative.

Mais laissons là ces considérations oiseuses. Nchuleft est en vue. Deux centurions tiennent les portes grandes ouvertes, les autres tiennent la position. Ils déchargent Neuf-Divins-r’v’là-Sven de son fardeau et lui administrent un bon coup de poing métallique dans le ventre pour faire bonne mesure. A croire que certains réflexes de gardes se manifestent naturellement chez ceux qui en ont la fonction, même s’ils ne sont pas programmés pour les avoir.

Neuf-Divins-r’v’là-Sven reste donc à contempler le ciel et nul doute qu’il aurait en tête de beaux et bons concepts philosophiques qui déboucheraient sur de sagaces sentences, sur les services à rendre aux autres par exemple, s’il n’était aussi désespérément, obstinément demeuré.

Houston, Alkhasselzzer, Quandlescochonsaurontdeselles, Cestbonaussileschanterelles s’engouffrent comme un seul homme, ou comme un seul Dunmer ou Argonien, ou Dwemer, si vous voulez, pas lâchés d’une semelle par Lielle qui ne le pourrait d’ailleurs pas si l’envie lui prenait de ne pas céder à sa curiosité**.

Bien entendu, les centurions, ravis autant que des machines le peuvent (disons que leurs circuits fourmillent et que leur vapeur produit des bruits intéressants qui ne sont pas sans rappeler l’Hymne à la Joie), s’empressèrent d’accéder aux volontés – télépathiques à dose homéopathique ce qui n’est pas très pratique mais c’est un service payant indexé sur le nombre de mots, ce qui rend les conversations mentales des Dwemers et de leurs serviteurs mécaniques dignes des plus experts de l’utilisation du fil télégraphique – de leurs concepteurs ou du moins des descendants desdits concepteurs****.

Bientôt, la ruine des Nains – elfes des profondeurs, pardon... – est à nouveau pleinement opérationnelle et bourdonne comme une ruche dont la reine serait revenue au bercail après une absence sans préavis.

Hum. Mauvais exemple, surtout avec les grévistes dwemers qui s’agitent dans le fond.

Disons, pour faire simple, que la ruine reprend vie – mécanique –***** comme un paradis de créateur steampunk réanimant soudain les fruits de son imagination après une longue absence. Voilà qui convient mieux.

Un portail s’ouvre.

Oui, bon, un portail, une porte, quoi ! A quoi vous vous attendiez, sincèrement, à un passage vers un plan extra-dimensionnel où des gens avec la connaissance absolue et de stature petite habitent ? Quoique...

Le centurion et son chargement passent l’ouverture dans un concert de grincements, dont on n’identifie pas clairement s’ils sont causés par les gonds, le centurion ou le frottement de celui-ci contre ceux-là.

« Mademoiselle, si vous vouliez bien maintenant laisser les professionnels donner les ordres, se rengorge bêtement Houston.
– Parfaitement, fait Alkhasselzzer. Fermez-la deux minutes, Houston, vous voulez bien ? Centurion, veuillez appuyer sur le cadran selon la séquence suivante : 1-1-2-3-5-8. »

Allons bon, je ne vous avais pas parlé du cadran ? Je suis distrait, moi.

« Dites donc, Alkha...
– Quand vous en aurez fini, vous vous appuierez contre la paroi ouest jusqu’à ce que la paroi sud coulisse. A ce moment-là, vous tendrez le pied droit dans cette direction, pointerez de la main gauche la paroi sud et vous vous plierez en deux au niveau du bassin. Cela devrait offrir l’angle de pénétration idéal dans la paroi nord. »

Effectivement, il faut bien franchir un plan. Mais un plan de consciences et non de dimensions. Le meilleur moyen que les Dwemers aient trouvé pour ce faire, c’est de ne plus penser, même si cela ne dure qu’un court instant. Dans leur état, le processus est compliqué et les ajustements ont résisté trois bonnes minutes.

Le tout est d’étourdir leurs sens en leur faisant perdre tout repère. Donc de mener une charge monumentale contre un mur. Et de se laisser happer par le néant cognitif avant d’émerger dans le bon plan, avec les bottes aux pieds du mort.

Preuve qu’on peut être très intelligent et très rétrograde à la fois, personne n’a seulement pensé à en avertir Lielle. Qui n’est pas assez intelligente pour s’imaginer ne plus penser à la suite d’une collision physique avec un mur alors qu’elle n’est plus que pur esprit.

La conséquence est simple : Lielle reste derrière quand les événements se produisent. Dans le corps de l’Argonien. Dans le corps de Maître Falzoth Salavu. Avec les bottes aux pieds. Que le choc a bousillées.

Toutes les histoires ne finissent pas bien. Voyez plutôt : un peuple entier est à jamais frustré d’un de ses rêves les plus chers. Une femme est à jamais bloquée dans deux enveloppes de corps morts. En somme, un vrai désastre.

Mais les centurions sont heureux. Ou zonzonnent mieux que d’habitude. Les Telvannis sont heureux d’être débarrassé d’un anti-esclavagiste et d’un membre bien dangereux. Les Mages sont heureux, parce que les bottes ne sont plus utilisables à des fins inavouables et sûrement condamnables par Salavu.

En somme tout le monde est content. Sauf nos protagonistes. Qui étaient, souvenons-nous-en, des meurtriers ou des fous, souvent les deux à la fois. Vous auriez mauvaise conscience de réclamer qu’ils aient droit à des vies idylliques !

Ah ! si. Neuf-Divins-r’v’là-Sven est enchanté de compter les fleurs. Dans son cas, ça donne :

« U...ne, euh..., deux, tr... Beau papillon ! combien déjà ? U...ne... »

Et que notre Nordique s’en soit tiré presque sans séquelles, n’est-ce pas tout le malheur qu’on pouvait lui souhaiter ?



* Trois heures et demie.

** Qui n’a jamais tué un chat, mais des chiens, dans son cas. Elle voulait savoir si son cabot adoré était capable de retomber sur ses pattes s’il chutait d’une hauteur, en l’occurrence la falaise près de chez elle. Il est regrettable que ses parents l’aient laissée mener cette quête de connaissance à trois reprises avant de se mettre à chasser à coups de pierres les jappants quadrupèdes que leur fille ramenait à la maison. Cela explique peut-être quelques-unes de ses particularités***.

*** Diantre, que cette digression fut oiseuse.

**** Ça dure, hein ? Respirez, respirez. L’absence de virgule à partir d’un certain point était tout à fait volontaire et sadique. Quant à la nécessité de porter votre attention du haut vers le bas à répétition, n’en parlons pas.

***** L’auteur tient à assurer qu’il n’a pas reçu de pots-de-vin de la Guilde de l’utilisation plus fréquente des tirets et des astérisques parce qu’ils sont dans la casse et qu’il faut les utiliser eux aussi.




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