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[rp] Le Passage


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140 réponses à ce sujet

#51 Salizar d'Ombrelune

Salizar d'Ombrelune

    Quincaillerie Royale


Posté 05 novembre 2007 - 03:54

Le groupe progressait dans les couloirs depuis un certain temps déja. Ces tunnels étaient exigus et on y avançait courbé, ayant régulièrement l'occasion de se lever lors de passage dans des petites salles doté de deux lits superposés servant à réguler le passage.

-Quelque chose cloche...murmura Smeira. Il devrait y avoir des gens ici. Or, les sas de garde sont vides. Il y a des habits par terre, des assiettes renversées, mais pas de corps, de sang, ni même de traces de pas...


Ils n'avaient pas eu besoin d'allumer leur torche, baigné d'une lueur naturelle venant de l'entrée de la grotte et de fissures a fleur de roche, mais les soldats gardaient leurs silex prêt à servir, ce qu'ils firent lorsque toute les lueurs s'éteignirent soudainement et que tout le monde se retrouva dans le noir. Un soldat en queue de cohorte tenta d'ouvrir la dernière porte pour effectuer un repli stratégique, mais il s'aperçut qu'elle était fermée et en fit la remarque en chuchotant. Un étrange bruit de râclement se fit entendre à une trentaine de mètre...

#52 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 05 novembre 2007 - 16:49

Les autres légionnaires reportèrent leur regard sur le petit Impérial qui se passa furieusement la langue sur les lèvres. Quelque chose dans l'amabilité du Breton le tracassait. "Méfie-toi des mains des magiciennes et du sourire des joueurs!" aimait à répéter son paternel, proverbe qu'il avait toujours trouvé d'une parfaite imbécilité.

Hah! Le coup était classique. Le type qui enseigne un jeu à des novices, et qui fait exprès de perdre quelques coups au début pour les mettre en confiance, avant de les plumer en beauté après quelques tours de jeu. Mais il ne serait pas dit que lui, Servius, se laisserait prendre au petit jeu de ce ménestrel qui les prenait vraiment pour des demeurés.

« Ca m'a l'air correct finit-il par dire. Faut savoir prendre des risques, moi je dis... »

Les autres légionnaires firent chorus.

« Mais vu qu'on débute, qu'on connaît moins bien les combinaisons et tout, y faudrait qu'on prenne moins de risques, non? Après tout, cinq septims contre une lichette, c'est pas terrible, quand pour ce prix on peut avoir une chope de bière. »

Les autres légionnaires, derechef, firent chorus et, enhardi, l'Impérial conclut avec un sourire:

« Du coup, je propose qu'on parie cinq septims contre tout ton pinard. »

Et puis on fera Tiber Septim. T'auras l'air malin après pour te refaire, si on accepte pas de rejouer!

***


Avant que tout ne soit subitement plongé dans les ténèbres, Gnaeus avait été surpris de constater que les souterrains traversés n'avaient absolument rien d'une mine... encore qu'il n'eût jamais porté les pieds dans ce que les habitants de Vvardenfell appelaient une mine d'oeufs. Un coup d'oeil à son voisin de gauche l'assura de ce que lui-même était surpris de ce qu'il découvrait: l'endroit avait tout d'une forteresse fraîchement abandonnée, forteresse qui devait être inconnue aux autorités de Seyda Neen, sans quoi le Chevalier Gravius aurait probablement envoyé directement des troupes sur place pour vérifier que les bandits n'y avaient pas trouvé refuge.

Le râclement qui suivit la soudaine obscurité fit apparemment un sacré effet aux légionnaires. On entendit choir un briquet d'amadou, son silex rebondissant sur le sol dallé en jetant une pluie d'étincelles. Quelques légionnaires parvinrent toutefois à allumer leurs briquets tandis que Caïus Vulpes ordonnait, d'une voix qu'il espérait ferme:

« Légionnaires! boucliers! Serrez les rangs! Que quelqu'un allume une foutue torche! »

#53 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 05 novembre 2007 - 17:07

Le skald se mordit les joues pour ne pas rire. Il avait presque vu les veines du légionnaire s'enfler sous son front tout le long de l'accouchement de son raisonnement. Il serait presque venu à son aide, s'il n'avait pas commencé à éprouver un certain plaisir à rouler davantage dans la farine ce lot de malfaiteurs drapés, si l'on pouvait dire, dans l'ordre et la justice. Dolvane goûtait fortement l'idée d'être en quelque sorte l'exécuteur d'une justice venant de bien plus haut... Mais ses talents d'acteur demandaient une nouvelle fois d'être mis à contribution, aussi ne s'en priva-t-il pas et ajouta-t-il avec un soupçon d'agacement et d'inquiétude feints :

"Vous me demandez beaucoup, hommes de la légion. Ce n'est pas un simple vin que je vous propose. mais j'ai dit que vous m'étiez sympathiques et si je peux avoir une occasion de faire la nique à votre sergent, je ne vais pas bouder mon plaisir : ça vaut largement mon flacon."

Il hocha vigoureusement la tête pour signifier un peu plus son accord. D'une main preste, il ramassa les cartes dispersées, les remélangea et en distribua cinq à chaque partie, avec un luxe de précaution pour montrer qu'il ne truquait rien. Il posa le flacon de vin bien en évidence sur le tissu. Dolvane faisait des efforts pour ne pas rire à gorge déployée : si Aëana ne s'était pas trompée de produit, ce qui était après tout possible, les soldats allaient être pour leur frais du petit tour qu'ils pensaient lui jouer.

Le barde regarda ses cartes : sa maladresse habituelle ne l'empêchait pas de savoir correctement mélanger. Il n'avait aucun jeu.

#54 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 10 novembre 2007 - 10:40

De leur côté, les légionnaires avaient déposé chacun un septim sur le tapis de jeu improvisé, à l'exception de Servius qui, les yeux plissés, n'avait pas même risqué un battement de paupière tant que les cartes ne seraient pas distribuées. Une fois que ce fut fait, il tira de sa bourse son septim et le joignit aux autres.

Malgré toute son attention, il n'avait pas vu le Breton tricher. Excellent. Il ne put retenir un sourire goguenard. Si ce type était un tricheur si expérimenté qu'il ait pu fausser les cartes malgré toute sa vigilance, ils ne pouvaient que gagner: la première main était toujours au pigeon, c'était une loi universelle. Il regarda avec avidité les cartes dont ses collègues n'avaient pas encore osé s'emparer, de crainte de commettre une erreur.

Ses yeux s'étrécirent.

Ils avaient deux neuf. Celui d'Epée et celui de Coupe. Comme prévu, une combinaison dès la première main; il aurait parié la province que le Breton n'avait rien.

Il abattit ses cartes d'un geste triomphant.

#55 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 10 novembre 2007 - 11:19

Le visage du skald se décomposa et il ne prit même pas la peine de montrer ses cartes avant de les jeter, face retournée sur le tapis improvisé. Un instant, l'idée de protester sembla le traverser, mais il se ravisa et déboucha le flacon, l'air furieux contre lui-même.

"Eh bien, je repartirai d'ici encore plus pauvre que je n'y suis arrivé", déclara-t-il d'une voix sourde. "Bah ! vous avez bien mérité votre vin, après tout, légionnaires. Tendez-moi vos casques, que j'y verse votre part."

Dolvane répétait dans sa tête un vieux refrain presque oublié pour se forcer à se concentrer et à ne pas regarder avec insistance un soldat ou un autre. Sa petite comédie avait l'air de fonctionner parfaitement... Il ne s'agissait pas de tout gâcher au dernier moment.

#56 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 10 novembre 2007 - 16:31

L’alchimiste sursauta lorsque les lumières s’éteignirent. Les battements de son cœur se firent plus rapides tandis que ses yeux se posaient en vain sur la toile de l’obscurité.
Elle tendit l’oreille. Il lui semblait avoir entendu un raclement…
Les soldats peinaient à allumer leurs torches… Et elle n’en avait même pas !
Il fallait qu’elle fasse quelque chose…
Elle se plaqua contre la paroi de la grotte pour être sûre d’avoir un peu d’espace et déplia ses bras dans le vide. Ignorant les frissons qui la parcouraient, elle prononça une incantation à toute vitesse et tendit ses mains en coupe. Une lumière verdâtre vint bientôt les baigner, pour se mettre à croître lentement, écartant peu à peu les ténèbres.
Il fallait qu’elle se concentre. Et surtout, ne pas penser à ce dont il pouvait s’agir. Non seulement pour repousser la peur, mais aussi pour maintenir son sort.

#57 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 10 novembre 2007 - 17:20

Avidement, Servius saisit le flacon sur le tapis de jeu et se tourna vers ses collègues en le levant au-dessus de sa tête comme un trophée.

« Inutile de compter sur notre ivresse pour te refaire, Breton: on s'arrête là! clama-t-il.
- Mais... on a gagné! protesta l'un de ces acolytes.
- Justement. Vous avez pas encore pigé que ce gus est un joueur professionnel? Si vous voulez paumer votre fric, je vous retiens pas. Moi, je me contenterai de me rincer la dalle en le regardant vous faire les poches. Sur ce... »

Il adressa un signe de tête supérieur à Dolvane Philor et fit mine de s'écarter avec le flacon et sa mise.

« Attends voir, Servius. intervint un troisième garde. Où tu crois filer comme ça avec notre bibine?
- Ouais! On l'a gagnée ensemble que je sache.
»

Le petit Impérial eut un sourire d'excuse:

« Ben quoi? Ca valait le coup d'essayer!
- T'es vraiment une saleté, tu sais ça?
- Sans moi vous seriez déjà à poil et ce type se serait barré avec vos affaires, alors... un ton plus bas, hein!
»

Les légionnaires se disputaient, leur soif momentanément oubliée.

***


La lumière s'élevant des mains d'Aëana projeta autour d'elle les ombres de ses compagnons contre les murs. Elle éclairait le dos des quatre légionnaires qui s'étaient avancés pour former une ligne de boucliers incurvée dont Caïus Vulpes occupait le centre. Le point le plus faible de ce rempart humain était manifestement Gnaeus Suetius Nefans, dont le bouclier circulaire ne se prêtait pas à l'exercice aussi bien que les longs scuta de la légion.

Le guérisseur dunmer était resté légèrement en retrait, ainsi que Beau Gosse qui ne quittait pas d'une sandale les Bretonnes et fixait d'un air féroce, glaive au clair, le couloir où s'avançait progressivement la lumière du sort d'Aëana. Quant à Petit et Barbu, ils étaient restés là où l'obscurité les avaient surpris et s'escrimaient encore désespérément sur leurs torches.

#58 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 10 novembre 2007 - 19:23

"Oh, soldats ! lança Dolvane d'une voix plaintive. Vous me dépouillez de ma boisson, vous m'insultez, vous mettez mon honnêteté en doute... Et vous vous disputez au risque de casser mon flacon ? Si vous n'êtes pas capables d'apprécier du vin pareil, rendez-le moi et je vous trouverai bien une piquette en échange."

Et Dolvane tendit la main vers Servius, l'air presque suppliant.

"Je me faisais presque une joie que vous gagniez cette bouteille, si seulement vous aviez sifflé ça à la déveine de votre sergent, mais vous vous contentez de vous battre. J'aurais vraiment pas dû me lever ce matin, soldats, moi je vous le dis : j'aurais cent fois mieux fait de rester allongé et de boire la bouteille dès mon réveil. Pauvre, pauvre de moi."

#59 Salizar d'Ombrelune

Salizar d'Ombrelune

    Quincaillerie Royale


Posté 12 novembre 2007 - 12:28

Au moment ou la lumière revint, un bruit sourd se fit entendre devant, puis un silence total se fit, à l'exception de la respiration du groupe et d'une légère brise qui se mit à souffler et siffler...

-Nous reprenons la marche, chuchota Smeira, soyez prêt à toute éventualité et restez en formation, tout cela ne me dit rien qui vaille...

#60 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 19 novembre 2007 - 15:35

« Tu vas pas récupérer ta bibine en pleurnichant, mon p'tit pote » répondit le plus long des légionnaires en arrachant le flacon des mains de Servius.

« D'ailleurs, les gars, m'est avis qu'on aurait meilleur à la siffler tout de suite, avant que certains nous la chourent.
- C'est ça, fait le malin, mon grand...
» grinça Servius, tout en fourageant dans son sac pour en retirer un verre cabossé, à l'image de ses collègues qui riaient.

En définitive, le contenu du flacon fut réparti entre les cinq soldats, non sans nouvelles chamailleries d'ailleurs, avant d'être avalé d'une lampée.

« Eurf! T'appelles ça du vin, drôle? grimaça l'un des légionnaires.
- Même la pisse a meilleur goût! » renchérit le grand Impérial.

Servius, le nez plissé, se passait et se repassait la langue sur les lèvres, comme pour mieux cerner le goût.

« C'est amer cette saleté! Y a un goût de marais, non?
- Y a pas de raisins là-dedans en tout cas, Servius.
- Ca, ça m'étonnerait. D'la boue, plutôt. Tu nous a fait avaler quoi pour... pour une cochonnerie?
»

Le cinquième légionnaire, resté silencieux, était un peu en retrait. Il était le seul à ne pas arborer l'air dégoûté de ses collègues; pour tout dire, il contemplait le fond de son gobelet avec regret.

« C'est goûtu, hein! Ca a du r't... » annonça-t-il avant de se chiffonner tout doucement dans l'herbe.

« Allons b... bon. V'là aut'... autre chose! grommela Servius en papillonnant des paupières. Qu'est-ce qui nous... nous fait l'autre and... douille?
- T'sais... t'sais bien qu'il a ja... jamais tenu l'vin
bailla son acolyte dégingandé.
- Sauf que c'est... c'est pas du v... vin, a... abruti. »

Et sur ce constat, Servius s'abattit à son tour sur le sol.

Le long légionnaire était le dernier debout. Les jambes flageollantes, il dut s'appuyer à un arbre. Sa main molle tripotait la garde de son épée sans parvenir à la tirer du fourreau.

« C'était... houavvv! C'était pas du... du poison, hein? demanda-t-il les yeux mi-clos. T'aurais... t'aurais pas f... fait ça à d'braves gars comme... nous, hein? P... pas à des gars... comme n... »

Il se mit à ronfler.

***


Caïus Vulpes et ses hommes observaient le couloir vide avec suspicion. Dans la lueur verdâtre du sort d'Aëana, il n'avait rien de bien engageant, surtout compte tenu des bruits entendus peu avant... et de l'odeur de putréfaction qui s'en dégageait.

Pas vraiment pressé de se remettre en route, Barbu glissa à son supérieur:

« Et pour la porte, chef? Celle qu'est fermée? »

Le sergent-instructeur grimaça. Les portes ne se fermaient pas toute seules.

« Y avait pourtant qu'un chemin pour progresser jusqu'ici, releva-t-il, et on a des hommes à l'entrée... »

Gnaeus Suetius Nefans acquiesça. La dépouille de Laniel Encelle lui revint en mémoire. Il n'avait pas très envie de s'avancer là où l'on voulait si manifestement que la cohorte s'avançât. Pas avec cette odeur de charogne, là-devant. Pas avec en mémoire les trois gredins de la porte d'entrée, gorge tranchée avant d'avoir pu tenter quoi que ce soit. Et s'il n'y avait pas un assassin, mais plusieurs? Et s'il s'agissait non d'un tueur habile, mais d'un mage redoutable les attendant de pied ferme?

« ...passé devant des portes secrètes, sergent-instructeur?
- C'est pas impossible, Beau Gosse, pas impossible. Ou alors la porte s'est fermée par magie, depuis l'couloir. Qu'est-ce t'en dit, Noireau?
»

Le Dunmer haussa les épaules. Il était guérisseur, pas magicien.

« Magi... Aëana, intervint Gnaeus qui n'avait pas détaché ses yeux du couloir d'où soufflait toujours cet improbable et méphitique courant d'air, qu'en pensez-vous? Ne faut-il pas prononcer une formule pour lancer un sortilège? Vous seriez-vous rendue compte de quelque chose si un sort avait été jeté de là-bas? »

#61 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 19 novembre 2007 - 19:51

« Allumez toutes les torches... » pria l'alchimiste.
Elle ne comptait pas lancer ce sort une nouvelle fois. Inutile de gaspiller sa magie en éclairage.

Tendue, elle écouta la question de Gnaeus sans cesser de scruter les alentours. Malgré sa nervosité, elle apprecia l'effort de l'impérial qui l'avait appelée par son nom.
« Je ne sais pas... Un mage suffisamment puissant et entraîné peut probablement parvenir à lancer des sorts sans incantation... Cependant je ne vois pas trop quel intérêt un tel mage aurait à fermer une porte de cette façon... En revanche il peut aussi s'agir d'un sort de silence ou... »
Un frisson la parcourut et son regard explora les environs avec encore plus d'intensité.
« ou d'invisibilité... »
Même s'il aurait été difficile à un homme invisible de se mouvoir dans cet espace réduit et bondé, elle était maintenant encore moins rassurée.

#62 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 19 novembre 2007 - 20:44

Dolvane n'envisagea pas plus d'une minute de bourrer les corps allongés des légionnaires de coups de pied. Non qu'il se sentit d'humeur charitable envers des ruffians pareils, mais il ignorait si ce genre d'action ne risquait pas de les réveiller. Aêana lui avait donné un somnifère. Elle n'avait pas précisé la durée de l'action de son produit. A regret, Dolvane ramassa son paquetage, le contempla un ou deux instants et le reposa sur le sol.

Il vida ceux des cinq soldats dans le feu qui partit de plus belle. Il l'attisa avec une branche tombée au sol, un grand sourire sur son visage. Le skald avait la curieuse impression d'appliquer un peu de justice à la situation. Et après tout, ces hommes-là ne méritaient-ils pas leur sort ? Personne ne les aurait même regrettés s'il lui était venu l'envie de planter à chacun d'entre eux quelques bons pouces d'acier dans la poitrine, se surprit-il à penser.

Ayant repris ses affaires, il noua les deux sacs ensemble et les passa derrière sa nuque, reposant sur ses épaules. De sa main gauche, il s'empara à nouveau de la branche et l'utilisa comme torche avec un luxe de précautions pour ne pas mettre accidentellement le feu à ses instruments de musique et à ses autres trésors. Il rouvrit la porte qui donnait sur le mystérieux passage. L'odeur abominable à laquelle il s'était peu à peu habitué le reprit à la gorge. S'étant aventuré au-delà du seuil, il constata bien vite qu'il émanait des parois une lueur étrange. Dolvane résolut toutefois de ne pas éteindre sa torche : si cette source de lumière disparaissait au bout d'un moment, il ne pourrait rallumer son brandon improvisé, puisqu'il n'avait pas de briquet, et n'aurait d'autre choix que de rebrousser chemin vers un petit groupe sûrement très en colère.

Le jeune homme, la tête légèrement penchée pour ne pas racler le bas plafond, continua sa progression. C'est seulement après avoir perdu de vue l'ouverture par laquelle il s'était introduit qu'il se demanda ce qu'il faisait là, au fond. Vulpes avait eu raison sur un point : Dolvane ne savait pas se battre. Oh, il connaissait quelques mouvements élémentaires pour se défendre, mais ne possédait de toute manière pas d'armes et était considérablement encombré par ses bagages. Il ne serait qu'une gêne pour les autres.

Cependant, il préférait de très loin être dans cette caverne aménagée qu'en compagnie des brutes qu'il avait laissées dehors. La seule idée de se rapprocher d'Aëana lui plaisait. Une fille qui n'avait pas froid aux yeux, derrière ses airs timides ! Elle n'hésitait pas à lui rendre plusieurs services, à tenir tête à ce malappris d'Ombrelune et à le remettre proprement à sa place ! Elle était également une bonne magicienne et une alchimiste désireuse plus que tout d'aider les gens, s'il avait bien saisi les rares explications qu'on lui avait prodiguées. Et elle était belle, ce qui ne gâtait rien.

Dolvane tombait amoureux trois à quinze fois par semaines, selon le nombre de jeunes femmes qu'il rencontrait. Ces amours restaient le plus souvent très chastes, davantage par faute de leur rapidité à s'estomper qu'à une quelconque moralité du skald. Cependant, bien peu desdits amours lui donnaient l'envie de défendre leur objet envers et contre tout. Etait-ce d'ailleurs vraiment de l'amour, concernant Aëana ? se demanda-t-il.

"Voyons, murmura-t-il en comptant sur ses doigts. La rencontre fortuite et improbable y est. La singulière beauté de la demoiselle, oui, oui, oui. Son aide spontanée, disons presque spontanée, à l'inconnu en grand péril. Le vieux père s'opposant à la passion naissante : le lancier Suetius fait l'affaire. La tragique séparation : je lui ai dit "Adieu !" Le ton y était, c'était tragique, nul ne peut le nier. Moins de "N", Dolvane, moins de "N"... Les joyeuses retrouvailles : elles n'ont guère tardé... Peste écarlate !"

En commençant à compter sur sa deuxième main, Dolvane avait tout simplement oublié qu'il tenait une torche et elle était tombée sur le sol, s'éteignant au passage. La pièce où il se trouvait s'obscurcit brutalement. Il restait tout de même encore assez de lumière pour y voir, mais pas à plus de cinq pas.

"Marche droit, Bréton, s'encouragea le skald sans trop y croire. Il ferait beau que le chevalier servant arrive tremblant de peur devant sa dame !"

Il s'avança résolument dans la noirceur environnante qui s'épaississait à chaque instant. Toute visibilité fut bientôt perdue pour Dolvane. C'est à peu près à ce moment-là qu'il se cogna violemment à un obstacle, que l'expérience lui désigna comme une porte : on lui en avait claqué au nez un certain nombre...

#63 Salizar d'Ombrelune

Salizar d'Ombrelune

    Quincaillerie Royale


Posté 20 novembre 2007 - 11:19

L'écho lointain d'un choc sourd se fit entendre derrière la compagnie et la moitié arrière des légionnaires se retourna, prêts au combat. Les légionnaires scrutèrent la porte pendant quelques secondes jusqu'à ce que Salizar, sans se retourner, chuchota :

-On dirait que nous ne sommes pas seul. Si c'est vos légionnaires qui viennent nous signaler quelque chose, c'est regrettable, si c'est un assassin qui arrive, j'espère que cette porte restera bien fermée...




                                                            ***

A une cinquantaine de mètre d'ici, Dolvane aperçut avec stupéfaction la porte devant lui s'ouvrir brusquement, dévoilant une petite pièce fonctionelle occupée par deux lit superposés et une table, sur laquelle était posée deux assiettes vides. Quelques vêtements jonchaient le sol, et les traces de pas de la cohorte pouvaient être distingué à la faible lumière du jour par un observateur avisé.

Modifié par Salizar d'Ombrelune, 20 novembre 2007 - 23:14.


#64 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 26 décembre 2007 - 12:07

Les paroles du Dunmer parurent produire le plus vif effet sur Caïus Vulpes et ses hommes.

« Heu... chef... vaudrait p'têt' mieux pas rester là, non? Si on s'fait prendre en t'nailles... » suggéra Grande-Esgourdes.

A ces côtés, Beau Gosse brandissait son épée en tout sens pour pourfendre un éventuel adversaire invisible, et avait manqué de l'amputer d'une bonne partie de son surnom.

« Heu... ouais. Tu dois avoir raison. Filons dans le couloir. Et pis on y aura au moins pas d'risque de s'faire attaquer de flanc. Barbu! Petit! Formez les boucliers sur la dernière ligne, au cas où. En cas de pépin, gueulez. »

Les deux légionnaires échangèrent un regard moins que rassuré, tandis que le sergent-instructeur, que le son de sa propre voix semblait rassurer poursuivait:

« Z'aurez les Jumeaux comme ligne de soutien. Au milieu, ces demoiselles avec Beau Gosse et Noiraud. »

Il se tourna vers les deux Dunmer.

« Nous on reprend comme avant. Filez d'vant: on vous suit. »

La petite troupe s'ébranla et s'engagea dans le couloir à la lueur des torches.

#65 Salizar d'Ombrelune

Salizar d'Ombrelune

    Quincaillerie Royale


Posté 28 décembre 2007 - 21:53

La petite troupe avança à pas de loup dans le couloir. Après quelques minutes qui leur parurent interminable, ils débouchèrent dans ce qui leur semblait être une salle à manger commune. La pièce était baignée d'une étrange lueur écarlate. Comme dans les chambres précédentes, elle donnait l'impression que ceux qui l'occupaient étaient encore là quelques minutes plus tôt, les assiettes étaient encore remplies, seules quelques traces de sang au sol et une table brisée attestait d'une anomalie. On pouvait entendre à une vingtaine de mètres devant à l'autre bout de la pièce, dans l'obscurité du couloir qui la quittait le bruit d'une grande quantité d'eau qui coulait.

#66 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 28 décembre 2007 - 22:25

La fausse alerte de la salle précédente semblait rappelé quelques rudiment de discipline aux hommes qui se tinrent un instant sur le seuil de la pièce, sans rompre la formation. Combinée à la lueur surnaturelle qui baignait la pièce, la lumière des torches que les hommes portaient de la main gauche, embarrassée par leur lourd scutum, faisait danser une sarabande d'ombres inquiétantes devant eux.

« Qu'est-ce qu'on fait, chef?
- On poursuit, les gars. En ouvrant l'oeil, et l'bon.
»

En laissant Noiraud et les Bretonnes au centre, les légionnaires s'avancèrent à pas lents dans la pièce, en s'efforçant de maintenir un carré de boucliers autour des guérisseurs et de la jeune Lame Noire. En raison de leur faible nombre, ils se sentaient bien plus exposés dans une pièce que dans un couloir dont l'étroitesse leur éviterait d'être attaqué de toute part.

Mais nulle forme, nul éclair n'étaient encore jaillis des ténèbres qu'ils scrutaient fiévreusement.

« On s'est battu ici, chef. fit remarquer Barbu en indiquant de sa lame le sang tachetant les dalles.
- Mais toujours pas d'corps, hein? J'aime pas ça. Au moins, dehors, avec les macchab' bien en évidence, on savait à quoi s'en tenir. Mais là, rien. C'est pire, en un sens. »

Sur ces mots, Caïus Vulpes indiqua du menton le couloir devant eux.

« Et qu'est-ce qu'on entend couler comme ça là-devant? Vous z'y voyez rien, Dame Illya? »

#67 Salizar d'Ombrelune

Salizar d'Ombrelune

    Quincaillerie Royale


Posté 28 décembre 2007 - 22:37

Shhhht, répondit l'interressée en levant la main d'exaspération.

Elle fit une petite tape sur l'épaule de Salizar qui se mit instantanément en position après avoir sorti sa seconde arme de son fourreau combat et ils commencèrent à avancer silencieusement.
Smeira passa  son épée à travers l'ouverture, balaya les angles morts de sa lame, pendant que Salizar faisait de même de l'autre coté de la porte. Elle risqua enfin sa tête dans la pièce avant de chuchoter.

Une mare souterraine, rien d'autre à signaler, la zone est dégagée.

#68 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 28 décembre 2007 - 23:12

Le soulagement fut palpable parmi les hommes d'arme. Caïus Vulpes plaça deux hommes à chacune des entrées de la pièce et ordonna aux autres de la fouiller rapidement, à la recherche d'un indice sur ce qui s'était passé. Gnaeus s'intéressa aux traces de sang, s'efforçant de déterminer si la direction dans laquelle les blessés s'en étaient allés... ou avaient été entraînés.

Pendant qu'il examinait le sol, il posa à Salizar la question qui lui brûlait les lèvres depuis un moment:

« Dites-moi, Monsieur d'Ombrelune, puisque vous nous avez guidé jusqu'à cette improbable forteresse, vous devez être familier de ses dédales, non? A quoi le chemin après le réservoir d'eau ressemble-t-il? Quel en serait selon vous le meilleur endroit pour nous tendre une embuscade? »

#69 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 31 décembre 2007 - 13:45

La terrible impression de manque d'air qui s'était emparé d'Aëana se dissipa légèrement. Elle préférait la relative vulnérabilité des larges salles à l'étouffement des tunnels étroits. Elle saisit à nouveau son arc et s'approcha distraitement de Gnaeus.
"Une forteresse, dites-vous ? Me voilà rassurée, je pensais qu'il s'agissait d'un tombeau. Salizar, si nous sortons vivants d'ici, je te tue."

#70 Salizar d'Ombrelune

Salizar d'Ombrelune

    Quincaillerie Royale


Posté 20 janvier 2008 - 17:59

-Et si vous ne le faîtes pas, je m'en chargerai, rajouta Smeira entre ses dents.

-Elles me disent toute ça...Smeira, tu ne sens pas quelque chose de bizarre dans cette mare ? En tout cas je ne vous conseille pas d'y remplir nos gourdes. Bref...si mes souvenirs sont bon, il y a un passage dissimulé dans cette pièce pour se rendre dans ce qui fut mon petit coin secret, s'ils ne l'ont pas trouvé nous trouverons du matériel plus adéquat pour combattre la ou les choses qui traînent ici.

S'ils l'ont trouvés, il est possible que quelqu'un s'y soit réfugié en attendant que ça se calme. Il est possible aussi que la chose l'aie trouvé...
Après la mare se trouve une salle d'arme, reliée à deux greniers improvisés contenant du grain et de la viande fumée...Allons voir ce qui est advenu de mes coffres...

Salizar commença à s'approcher du fond de la pièce lorsqu'une voix éraillée se fit entendre

-N'APPROCHEZ PAS SERPENT ! LAISSEZ MOI TRANQUILLE, LAISSEZ MOI !




#71 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 20 janvier 2008 - 18:56

Ce cri parvint jusqu'à la salle commune où était restée l'escouade pendant que les deux Dunmer s'avançaient en éclaireurs. Entendre enfin une voix, et qui paraissait les redouter, qui plus est, sembla rendre du coeur au ventre aux légionnaires. Sur un signe de Caïus Vulpes, Pieds-Plats et Grandes-Esgourdes s'avancèrent et franchirent le seuil.

Les murs taillés dans la roche s'écartaient brusquement en une grotte souterraine, large, mais au plafond peu élevé. Leurs torches se reflétaient à la surface calme d'un réservoir naturel, sur leur droite. Les cris semblaient descendre du plafond, le long du mur nord, là où s'était arrêté Salizar d'Ombrelune, que Smeira avait rejoint lorsque les gardes étaient parvenus à sa hauteur.

Le sol n'était plus dallé sous leurs pieds et la pierre descendait en pente douce pour se perdre dans la mare qui occupait presque toute la surface devant eux, à l'exception d'un mince passage vers l'est, très étroit à en juger par la lueur des torches. A en croire Salizar, c'était de ce côté que se trouvaient la salle d'armes et les greniers.

Les deux légionnaires ne s'aventurèrent pas trop près du réservoir d'eau, dont les abords leur paraissaient glissants. Il se contentèrent de garder leurs armes au clair et d'observer la suite des événements, à quelques pas du mur sud seulement.

Grandes-Esgourdes avait rejeté son bouclier sur son dos pour pouvoir manier plus aisément sa torche de la main gauche. Il l'éleva au maximum pour fournir davantage de lumière aux elfes noirs.

#72 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 22 janvier 2008 - 15:50

Dolvane secoua la tête de droite et de gauche en se massant doucement le front. Il ne s'habituerait décidément jamais à la douleur. Il récupéra les sacs qu'il avait laissés choir et les repassa derrière ses épaules, non sans avoir vérifié au préalable que rien de précieux n'avait été abimé. Par chance, ses instruments étaient intacts et la tranche du cahier de partitions n'avait pas été touchée. Le skald s'autorisa un soupir de soulagement un peu emphatique. Le public n'était pas assez proche pour qu'il puisse se permettre de ménager ses effets.

Le barde entama ensuite une procédure qu'il savait être la plus normale dans les situations comme celle où il se retrouvait. Dédaignant la porte ouverte avec un retroussement hautain de la lèvre supérieure. Il inspecta minutieusement les parois à la faible lueur qui baignait l'endroit. Pas une ligne, pas une fente ! Les murs étaient lisses. L'examen par le toucher n'apporta aucune nouveauté.

"Dans quel genre d'endroit suis-je tombé ? se plaignit Dolvane à voix haute. Aucun ressort narratif, aucune conscience littéraire. Celui qui a aménagé cela mériterait d'être fouetté pour son absence de la plus élémentaire imagination ! Il n'y a pas de passage secret, pas d'issue cachée, pas de trappe dissimulée ! En voilà une façon d'accueillir les gens !"

Modifié par redolegna, 25 janvier 2008 - 16:04.


#73 Salizar d'Ombrelune

Salizar d'Ombrelune

    Quincaillerie Royale


Posté 22 janvier 2008 - 17:14

Salizar s'approcha doucement du fond de la salle et s'adressa à la voix qui résonnait au dessus d'eux.

Voyons, camarade, est-ce là une manière d'accueillir vos sauveurs ?
-Il n'y a pas de sauveur qui tiennent ! Vous êtes comme...comme  les autres, COMME LES AUTRES ! Vous venez me voler !
-Qui a tué vos camarades ?
-C'est la Bête ! Elle viendra pour vous comme elle est venue pour les autres ! ELLE VIENDRA VOUS PUNIR ! Elle vous empêchera de prendre ce qui Nous appartiens !
-Une bête ?
-Elle est noire comme la nuit, ses crocs sont aussi tranchants qu'une arme daédrique, elle pèse le poid de dix hommes et amène la terreur avec...
-De grâce, épargnez moi les platitudes d'usage, marmonna Salizar dans sa barbe pendant que la voix éraillée continuait sa description hallucinée...

Smeira chuchota au groupe
Bien, que proposez vous ? Quelqu'un  d'autre veut tenter de raisonner ce crétin ou est-ce qu'on lui saute dessus ?

#74 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 27 janvier 2008 - 19:17

Jusqu'à là, Malicia ne s'était contentée que de suivre le groupe bien protégée derrière la cohorte de légionnaires, mais maintenant qu'ils s'étaient dispersés, elle se sentait moins en sûreté, regardant dégouttée les tâches de sangs.
La présence découverte de l'inconnu apeuré ne fit qu'empirer le malaise de la jeune fille, heureusement, Smeira lui tendit une perche pour qu'elle puisse changer le cours de ses pensées qui dérivaient vers des plus sinistres augures.

-Je peux m'en charger.

La brétonne s'approcha doucement de l'homme et s'accroupit à son chevet -au passage, elle envoya un regard inquisiteur à Salizar pour le convaincre de la laisser faire...et pour d'autres choses...-
Malgré cette précaution, l'homme continuait de s'agiter en débitant des inepties de moins en moins encourageantes, cela était gênant, il lui fallait une prise quelconque sur lui, et il avait trop de force pour quelle puisse se saisir suffisamment longtemps de lui, résignée, elle mit en pratique un des cours des Lames quelle détestait tant, la torture: D'un geste vif et sec elle brisa le poignet du pauvre homme qui hurla à l'agonie, mais maintenant qu'il gigotait beaucoup moins, elle se saisit et caressant avec beaucoup plus de douceur son visage, comme si elle était son amante et elle lui chuchota:
-Chut, calmez vous, tout va bien, du calme...

L'homme se détendit peu à peu, non, ce n'était ni les paroles ni les caresses qui lui firent cet effet mais bel et bien la lueur verte que dégageait la main de Malicia, un sort d'apaisement.

#75 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 30 janvier 2008 - 19:35

Aëana, mal à l'aise, s'était approchée pour observer la scène. Elle ne put s'empêcher de laisser échapper un léger cri lorsque Malicia brisa le poignet de l'inconnu. Jamais elle n'aurait imaginé une telle horreur de sa part. Le souffle coupé, les yeux écarquillés, elle recula de quelques pas.
"Comment ai-je pu me retrouver ici ?" se demanda-t-elle, au bord des larmes.




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