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[rp] Le Passage


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140 réponses à ce sujet

#26 Salizar d'Ombrelune

Salizar d'Ombrelune

    Quincaillerie Royale


Posté 17 octobre 2007 - 23:19

Le sergent leva la tête et sourit au barde.

Si on va démêler ce bazar ? Bien sûr qu'on va le démeler, fiston. Et j'vais te dire pourquoi ! Plus vite on reglera cette affaire, plus vite on s'éloignera des trois choses que je déteste le plus au monde : Les moustiques, les marécages et...

Il regarda Salizar et sourit.

...Les Dunmer qu'ont trop de chance aux dés. Je te dois encore combien de septim, sacripan ?
-Monsieur le goupil, faîtes nous traverser ce trou et on est quitte.

Puis il remarqua Smeira qui s'était avancée sur le rebord et son sourire disparut. Il enleva son casque en vitesse et fit une discrète révérence, puis s'adressa à Gnaeus :

Dîtes moi légionnaire, vous voyagez en compagnie de dame Illya et pourtant vous avez besoin de l'aide de dix pauvres hommes comme nous ? Y'a quequ' chose de vraiment dangereux dans cette grotte ou bien ? J'veux dire, si y'a des Daedra...


Modifié par Salizar d'Ombrelune, 17 octobre 2007 - 23:24.


#27 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 17 octobre 2007 - 23:30

Les yeux du vieil Impérial se durcirent en apercevant Smeira aux côtés de Salizar. Quand diantre la Dunmer était-elle arrivée... et comment se faisait-il qu'il ne l'eût pas aperçue? Qui plus est, le sergent-instructeur semblait bien connaître les deux elfes noirs... voire même les tenir en haute estime!

Avec un haussement de sourcil, Gnaeus Suetius Nefans s'enquit auprès de Caïus Vulpes:

« Dame Illya? »

#28 Salizar d'Ombrelune

Salizar d'Ombrelune

    Quincaillerie Royale


Posté 17 octobre 2007 - 23:51

Le sergent répondit à voix basse

-Smeira Illya. Elle est d'la Morag, et assez bien placée. Elle et le d'Ombrelune ont rendu pas mal de "service discrets rémunérés" à la légion impériale, si vous voyez c'que je veux dire .
Elle sait se battre pour sûr, mais c'est pas dans ça qu'elle est la plus forte. Je me souviens qu'un gusse du club du conseil (un poton de la Cammoma tong, quoi) l'avait houspillée, on l'a pas vu pendant une semaine, puis on l'a retrouvé, barricadé dans sa maison, ce béjaune avait complètement perdu la boule et voyait des assassinns partout, même chez les Telvannis j'avais jamais rien vu d'tel ! Aussi j'évite de m'en faire une ennemie, voyez...

Il éclata d'un rire vite interrompu par une quinte de toux.

Quand à l'autre Dunmer, j'ai cru comprendre qu'ils se sont connus alors qu'elle essayait de lui faire manger les kanet dorées par la racine, et bizarrement ils sont inséparables depuis une vingtaine d'année, me demandez pas pourquoi, les dunmers sont bizarres de toute façon.

#29 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 18 octobre 2007 - 07:31

Aëana s'était attendue à voir débarquer deux types de personnes. Des brigands, ou de fiers légionnaires à l'armure étincelante. Aussi, quand elle vit arriver ce groupe dépenaillé pensa-t-elle qu'il s'agissait des brigands.
Quand Gnaeus sortit de sa cachette pour se présenter, elle regarda plus sérieusement et comprit qu'ils étaient en fait des légionnaires, mais dépenaillés.
Elle suivit le début de la conversation. Quand le dénommé Caïus s'adressa à Salizar, une pensée lui traversa l'esprit :
"Et s'il s'agissait de brigands déguisés ? Après tout, je vois mal un sergent instructeur jouer au dés avec Salizar..."
L'arc toujours entre les mains, elle continua à tendre l'oreille, mais celle-ci n'était pas assez fine pour entendre la conversation à voix basse qui avait débuté.
Etait-elle en train de devenir encore plus paranoïaque que Gnaeus ?...

#30 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 18 octobre 2007 - 10:46

« Je n'aime pas trop ce genre de méthodes, pour ma part, sergent-instructeur, rétorqua le vétéran sur le même ton. A fortiori si elles impliquent de se fier à deux meurtriers dunmeri. Croyez-moi: j'ai eu l'occasion de voir le sieur d'Ombrelune en action et il n'est pas du genre à hésiter avant de trancher une gorge dont le propriétaire ne lui revient pas. Vous semblez bien vous entendre avec lui, mais je vous conseille de faire preuve de la même prudence à son égard que celle dont vous faites montre envers cette Illya. »

Il leva la tête et demanda à Smeira:

« Puisque vous êtes sortie je ne sais quand, j'imagine que vous en avez profité pour nettoyer la Piste, Dunmer... A combien d'autres brigands avez-vous tranché la gorge, là-dedans? »

#31 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 18 octobre 2007 - 11:06

Si un défaut de Dolvane avait été souvent relevé par des bardes jaloux, c'était bien celui d'être trop bavard. Et de boire comme un trou. Et de tromper son monde à longueur de journée. Et de se montrer parfois d'un égoïsme touchant à l'insensibilité. Mais c'était surtout sa tendance à toujours ouvrir la bouche qui portait sur les nerfs de ceux qui avaient eu à le fréquenter ne serait-ce qu'une heure, tendance qui ne lui faisait plus défaut maintenant qu'il reprenait entièrement confiance en lui.

"Smeira Illya... Smeira Illya... Vous n'auriez pas une demi-sœur sur le continent ? Joli brin de fille, un peu délurée, avec son propre commerce de comestibles ? Elle faisait des offres très intéressantes sur sa marchandise, une bouchée de fruit pour une bouchée de pain et parfois moins, voyez-vous. Enfin, je confonds peut-être. Elle aimait la musique, toujours bien, et un jour elle a mis quelques bardes et moi-même au défi de jouer toute la nuit de notre instrument. Evidemment, ces imbéciles ont interprété des morceaux alors que j'ai, ah ah, préféré interpréter ses paroles et..."

Dolvane s'interrompit. La lucidité inhabituelle dont il avait fait preuve en certaines affaires ce matin-là se rappela une dernière fois à lui pour l'empêcher de développer trop avant. Smeira n'avait pas l'air de goûter beaucoup son humour. Le skald se pencha encore une fois vers le sol et apostropha Suetius.

"Enfin, homme de la Légion, n'avez vous pas honte ? Je peux m'accorder le bénéfice du doute au sujet de cette dame parce que je n'avais pas eu le privilège de faire sa rencontre, mais vous qui la connaissez un peu, comment osez-vous la soupçonner d'actions dont elle se défend d'être l'auteur ?"

#32 Salizar d'Ombrelune

Salizar d'Ombrelune

    Quincaillerie Royale


Posté 18 octobre 2007 - 11:23

Smeira darda son regard sur Gnaeus

Mettriez vous ma parole en doute, impérial ? Je viens d'arriver. Une affaire de la plus haute importance m'a retenue cette nuit, aussi ai-je pris un peu de retard.

Quant à vous, oiseau de malheur, dit-elle en regardant Dolvane, je vous conseille de surveiller votre langue si vous vous voulez m'en faire profiter longtemps.

Malgré ces paroles peu amène, elle lui adressa un clin d'oeil quasi imperceptible.

Modifié par Salizar d'Ombrelune, 18 octobre 2007 - 11:29.


#33 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 18 octobre 2007 - 11:48

A en juger par les propos du ménestrel breton et de la tueuse à gage, il avait du se tenir au sommet de leur arbre une petite conférence à laquelle on lui reprochait contre tout bon sens de ne pas avoir assisté.

« Pour pouvoir mettre votre parole en doute, il faudrait déjà qu'elle me soit parvenue grinça-t-il. Peut-être les elfes et les Bretons sont-ils capables d'entendre ce qui se passe à plusieurs lieues à la ronde, mais je crains que ce ne soit pas le cas des Impériaux, surtout lorsqu'ils atteignent mon âge. »

Et pour ce qui est de vous faire foi, songea-t-il en se remémorant leur rencontre de la veille, il faudrait déjà que vous n'ayiez pas le meurtre dans les yeux et dans le sang et que Sithis ou je ne sais quelle saleté de Prince daedra ne serve pas d'excuse à votre bras lorsque l'envie de tuer vous prend.

« Je ne sais pas vraiment à quoi vous avez employé le restant de votre nuit et toute la matinée après avoir joué à terroriser les prisonniers du Bureau des Taxes et du Recensement et, pour peu que vos armes soient restées au fourreau, je dois dire que je m'en moque. Après tout, si vous êtes trop occupée à vaquer à vos sinistres et mystérieuses occupations, il ne fallait pas vous sentir tenue de venir. »

Tout en parlant, Gnaeus avait fait quelques pas en arrière pour mieux la voir et sa main s'était imperceptiblement rapprochée de la garde de son épée. Il ne quittait pas des yeux les épaules de la Dunmer, prêt à dégainer ou à esquiver s'il lui prenait la fantaisie de bondir de la plateforme ou de lui lancer quelque projectile.

#34 Salizar d'Ombrelune

Salizar d'Ombrelune

    Quincaillerie Royale


Posté 18 octobre 2007 - 16:39

Je vous accompagne parce que cette histoire m'intrigue tout autant que vous. J'ai passé la nuit à déleguer toute mes tâches à mes associés afin de me libérer pour pouvoir vous aider du mieux que je peux.

Elle soupira doucement.

Je sais parfaitement que vous n'êtes pas enchanté de ma présence, et c'est un piètre euphémisme. Mais nos ennemis non plus. Ici nous sommes sur Vvardenfell, et comme on dit chez vous, "Faisons à Cyrodiil comme les Cyrodiiliens" . C'est un monde à part, ici, qui obéit à d'autres lois . J'en ai écrites quelques unes et je connais les autres. Le hasard a fait que vous rencontriez Salizar, et celui ci vous a évité beaucoup d'ennuis même s'il a agit sans vous le faire savoir.

-Mais j'ai bien l'intention de vous en apporter des dizaines pour me faire pardonner, l'interrompit Salizar en riant. Smeira lui intima le silence d'un signe de tête.

Croyez le ou non, sans nous, vos chances de réussite sont beaucoup plus faible. Vous souhaitez sûrement autant que nous accomplir cette mission et connaître le fin mot de l'histoire, et je ne vois aucun inconvénient à ce que nos relations restent strictement professionnelle et que nous disparaissions comme nous sommes arrivés une fois cette affaire reglée.

Elle sortit ses dagues de leurs fourreaux en un éclair, et Gnaeus crispa brièvement sa main sur la garde de son épée.

Trève de palabres, je vous propose de continuer cette discussion à l'intérieur.


#35 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 18 octobre 2007 - 18:19

"Et pourquoi Salizar et vous, qui êtes des combattants si remarquables, n'iriez-vous pas nettoyer ce passage avant que nous autres, qui ne raffolons pas des massacres, n'entrions ?" demanda l'alchimiste.
Elle gardait un ton neutre et une voix calme, même si tout en Smeira la repoussait. Peu importe que son aide leur soit utile, Aëana se languissait déjà qu'elle disparaisse.

#36 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 18 octobre 2007 - 21:06

A ces mots, Caïus Vulpes intervint, sans laisser aux Dunmer le temps de répondre à la jeune femme:

« Ah ben... la p'tite dame a peut-être pas tout à fait tort, à c'propos. J'veux dire... mes gars sont pas d'mauvais bougres, hein, mais ils sont loins d'être aussi efficaces que vous deux... Et puis, poursuivit-il avec un regard appuyé à l'attention de Salizar, comme on a eu des p'tits problèmes côté intendance... Y pourront pas être aussi efficaces qu'ils le voudraient, hein? Comme ça on pourrait... ahem! protéger les civils, voyez. »

Les propos du sergent-instructeur écoeuraient manifestement Gnaeus Suetius Nefans. Et quoi? C'était là toute l'aide que la Légion Impériale pouvait offrir? Parmi l'escouade, plus d'un levaient vers le sieur d'Ombrelune et sa collègue un visage mêlé d'espoir et de soulagement. Pourvu qu'ils s'en chargent! semblaient-ils clamer. Pourquoi risquer nos peaux, après tout, hein? Autant attendre ici peinards que tout soit réglé, non? Les yeux du vétéran s'étrécirent.

Pourquoi croyaient-ils qu'ils s'étaient engagés? Pour impressionner les serveuses de taverne en se donnant l'air féroce? Pour toucher une solde en passant leurs journées appuyées contre un mur? Il se remémora l'atmosphère étouffante des marais dres, le goût de fer blanc que laissait l'air saturé de magicka, les vapeurs de sucre de lune auxquel les renégats Khajiits mettaient le feu pour briser les esprits des assaillants. C'était pour en arriver là que tant de légionnaires et d'officiers s'étaient battus, avaient souffert, étaient morts? Pour que d'autres pliassent l'échine comme des chiens devant des assassins et leur délèguent l'exercice de l'ordre et de la justice?

« Ne vous inquiétez pas pour cela, lâcha alors l'Impérial d'une voix glaciale. Si vous souhaitez protéger les civils, vous allez en avoir l'occasion, puisque nous allons entrer dans la mine avec vous. Après tout, il est plus prudent de ne pas se séparer, n'est-ce pas? »

#37 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 18 octobre 2007 - 22:04

La voix de Dolvane tomba du haut de l'arbre en réponse à l'Impérial.

"Mais bien sûr ! Suivant l'ordre que nous aurions défini tout à l'heure, si nous y avions pensé ! Les combattants devant et ceux qui n'aiment pas se mêler de ce qui est sanglant à la fin de la marche !"

Le Bréton dégringola de la plateforme en s'aidant à peine de la corde et balaya un épi qui lui était tombé devant les yeux. Il inspira profondément et commença à chanter a cappella de sa voix de ténor.

"C'était une p'tite Légion,
L'avait pas de 'pitaine,
L'avait même pas d'Fort,
C'était une p'tite Légion"

Le skald adressa un clin d'œil appuyé à Vulpes. Il s'amusait comme un petit fou. Ce n'était pas souvent qu'il avait un public captif de ce genre. Lorsqu'il était invité par un intendant qui l'avait repéré dans une taverne pour se produire dans le mess des officiers d'une quelconque garnison, il se cantonnait prudemment aux chansons grivoises qui plaisaient aux soldats éméchés. Il avait goûté une fois ou deux des cellules rien moins qu'hospitalières de la Légion et ne souhaitait pas en refaire l'expérience. mais cette fois, Seyda Nihyn était tout près et on l'y appréciait suffisamment ce jour-là pour lui passer à peu près n'importe quoi. Et puis, ça n'était rien qu'une chanson.

"L'sergent, un vieux rouquin
Se croyait un malin.
L'était même, certains jours,
L'sergent, c'vieux rouquin."

Dolvane ferma les yeux, résolu de na pas gâcher sa performance par l'observation des réactions. Il aimait ces moments où il n voyait rien et se laissait bercer seulement par son ouïe qui lui renvoyait les échos de sa voix. Des petits moments de bonheur chapardés, parfaits juste une seconde, juste assez pour continuer. Peut-être que Suetius ne connaissait plus de ces brèves épiphanies et que c'était cela qui lui ôtait l'envie de vivre et de se pardonner ?

"Ses soldats, fiers à bras,
Soupirent, soulagés, quand
C'est qu'un lièvre, un rat.
Ses soldats, fiers à bras."

Dolvane se mit à esquisser quelques pas de danse bouffons, passant d'un pied sur l'autre, passant ses sacs d'une main à l'autre, toujours les yeux clos. Sa maladresse s'effaçait dès qu'il se plongeait dans sa musique. Le monde se pliait à ses règles et lui n'avait plus à obéir à celles édictées par les semblables de Smeira, non qu'il s'en souciât outre mesure en temps normal de toute manière.

"Là, une grotte, sergent !
Où donc ? Vous délirez !
Me ferez quatre jours !
Là, une grotte sergent !

Ah ! ça ! pas de grotte !
L'premier pas d'accord
Je l'y envoie la fouiller.
Ah ! ça ! pas de grotte

Merveilleux, des voyageurs !
Venez, bonnes gens,
Une grotte à explorer.
Merveilleux, des voyageurs !

Nous vous protégeons,
Ayez donc pas peur
C'est rien, passez devant,
Nous vous protégeons !"

Dolvane se plia brutalement en deux pour saluer et lança très haut le sac contenant ses affaires de tous les jours. Il le rattrapa et ouvrit les yeux, un immense sourire accroché sur la figure.

#38 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 18 octobre 2007 - 22:24

Cependant que quelqu'un faisait redescendre son paquetage, l'Impérial dut assister, bien malgré lui, à la prestation de Dolvane. Ces quelques vers de mirliton ne surent apaiser la rage qui brûlait ses entrailles, mais il se contenta pour l'instant de charger sur ses épaules son havresac en serrant les sangles de manières à ce qu'il restât stable sans meurtrir son épaule blessée, tout en offrant la plus grande protection possible à sa nuque. Lorsque Dolvane eut récupéré son sac, il referma sa main droite sur son bras et le traîna jusque devant le feu où, d'une légère torsion, il contraignit le skald à se pencher quelque peu au-dessus des cadavres.

« Avant d'entrer, monsieur le chantre, prenez donc le temps de jeter un coup d'oeil à ces trois gorges tranchées. Si elle peuvent vous rendre sensible aux vertus que présente le silence dans des corridors où erre un tueur et une troupe de brigands, ces canailles auront trouvé quelque utilité posthume. »

#39 Salizar d'Ombrelune

Salizar d'Ombrelune

    Quincaillerie Royale


Posté 18 octobre 2007 - 23:06

Le sergent leva un sourcil.

Bravo fiston, je crois que certains bandits a l'autre bout du tunnel ne savaient pas qu'on arrivait et j'avais songé à leur jouer un air de trompette ou à bouter le feu à un morceau de forêt pour les prévenir, mais j'vois que t'as pas perdu le nord. On va donc profiter qu't'aies envie de te rendre utile, et que tu aies de l'énergie à revendre.

Avant que le barde ne puisse réagir, il se retrouva avec un sac de provision dans les bras.

A partir de maintenant tu t'appelles Légionnaire...Dolvane c'est ça ? J'ai entendu ton nom ce matin à l'auberge. Tu marcheras en milieu de cohorte avec les deux demoiselles bretonnes et tu t'assureras que personne les embête. Si un brigand s'approche d'elle, tu lui fous un coup de luth ou tu lui chantes une berceuse !

Il fit un signe et les soldats se mirent au garde à vous. Ils ressemblaient enfin à de vrais légionnaire. Bien qu'il ne voulut pas l'admettre, le sergent instructeur était blessé et voulait montrer à ces jeunots qu'il avait mérité sa place.

Y'a de la place pour deux personnes dans ces tunnels, alors je vais vous expliquer comment ça va se passer. Les deux dunmers, vous irez devant, c'est vous qui y voyez le mieux la nuit et qui avez le pas le plus léger. Les pièges seront pour vous, surveillez vos gambettes ! J'serai derrière vous avec le légionnaire Gnaeus, si y'a du grabuge vous vous placez derrière nous.

Il désigna un Nordique et un bosmer.

Pied-Plat et Grandes Esgourdes, vous serez derrière nous.

Puis deux Impériaux solidement bâti et aux traits similaire

Suivront les Jumeaux. Derrière eux, les deux demoiselles. Et derrière, not' combattant luthier. Avec le Noireau. (Il désigna un légionnaire Dunmer a l'air vif) C'est un guérisseur , il prendra soin de vos petites fesses.

Barbu et le Petit fermeront la marche .
(Un khajit assez mal à l'aise et un impérial court sur patte à l'air vaguement vicieux.)

Quand au reste, restez ici, reposez vous un peu et montez la garde, personne ne doit entrer ou sortir de cette grotte à part nous, compris ?

Il frappa dans ses mains et dit d'une voix forte :

Alors ? Qu'est-ce que vous faîtes tous à me regarder comme un khajit à qui on a volé sa pelote ? Mettez vous en position et préparez vous à botter les fesses de quelques brigands !

Il sourit à Dolvane, finalement galvanisé par cette chansonnette qui sonnait à ses oreilles comme un défi (Bien que ça n'aie probablement pas été l'effet recherché)

Vous allez voir si on est des trouillards à la légion ! On est ptêtre pas les plus intelligents ni aussi cultu...rés qu'vous, mais on est pas des bons à rien ! Haut les coeurs, avançons dans cette grotte et attendez que je vous le dise avant d'allumer vos torches !

Salizar éclata de rire.

J'avoue avoir cru retrouver un couard, Vulpes, mais j'ai bien devant les yeux le légionnaire avec qui j'ai repoussé les pirates sur le port d'Anvil ! Me volà rassuré, cela sera un plaisir de servir sous vos ordre, camarade renardeau !

En passant à coté de Dolvane, il lui glissa à l'oreille

Jolie chansonnette, j'espère que vous nous en offrirez d'autre !




#40 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 18 octobre 2007 - 23:46

Dolvane n'avait guère apprécié de se faire malmener par Suetius, mais c'était bien assez peu pour lui faire perdre sa gaieté. En revanche, son enrôlement de force eut l'effet d'un seau d'eau froide sur le skald. Il cilla, comme s'il ne comprenait pas et se tint coi pendant tout l'exposé stratégique, mais le commentaire d'Ombrelune éveilla en lui une rage froide comme il n'en avait jamais connu.

"Sergent !" appela-t-il.

Vulpes se retourna vers sa nouvelle recrue et, la bouche en cœur, articula un "Ouais, p'tit gars ? Content de ton affectation ?"

"Je ne prête pas serment," répondit Dolvane. "Je refuse de servir dans une compagnie de trouillards qui fait faire son sale boulot par des indépendants alors que la Légion est la seule avec les gardes des Grandes Maisons à devoir assurer l'ordre et la loi impériaux. Je refuse de servir sous un chef tellement stupide qu'il laisse ses hommes baisser leurs armes près d'une grotte peut-être remplie d'ennemis. Je refuse de servir dans une troupe si mal armée qu'on la croirait de théâtre. Je refuse de servir des soldats qui n'ont même pas montré leurs plaques d'identification et qui se prétendent membres d'une garnison éloignée."

Avant que quiconque ait pu l'empêcher de bouger, Dolvane attrapa l'épaule d'Ombrelune et le força à lui faire face.

"Il n'y a plus de pirates à Anvil depuis un siècle et demi et le premier comte Umbranox, elfe. Cherchez un mensonge plus convaincant."

Le skald revint vers Vulpes et le dévisagea d'un air dégoûté.

"Vous avez l'apparence d'un légionnaire, sergent, mais vous êtes un de ces hommes qui profitent du petit pouvoir dont il dispose pour faire le plus de mal possible à ceux qui les entourent. J'aurais cru que la Légion ne comptait que des soldats de la trempe du lancier Suetius ou approchant de lui..."

Dolvane se racla la gorge et cracha entre les pieds du militaire.

#41 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 26 octobre 2007 - 19:19

Les hommes qui s'étaient précipités pour se mettre en colonne contemplaient d'un air médusé le Breton furieux qui venait d'agonir d'injures leur supérieur.

Vulpes devint cramoisi. Il approcha sa main de la garde de son épée dans l'intention de châtier ce Breton qui osait lui tenir tête devant ses hommes. Son arme était déjà tirée à demi et Smeira ouvrait la bouche pour dire quelque chose lorsqu'une voix s'éleva dans les rangs derrière elle, la prenant de vitesse:

« Tenez-vous vraiment à lui donner raison et à offrir un tel exemple à vos hommes, sergent-instructeur Vulpes? »

Il s'agissait du vieil Impérial qui s'était présenté comme un membre de la Septième et qui s'était docilement placé sur la droite du second rang.

« Que... de quoi? s'étouffa Caïus en se retournant vers le vétéran.
- Et bien, sauf votre respect, sergent-instructeur, je ne crois pas que tirer l'épée contre lui soit un bon moyen de démontrer à ce civil désarmé que vous n'êtes pas ce qu'il vous accuse d'être: un mauvais sous-officier aimant abuser de son autorité doublé d'un couard. »

Le sergent instructeur blêmit.

« Même si le comportement de Monsieur Philor est inqualifiable, nous ne pouvons nous laisser aller à la colère, n'est-ce pas? poursuivit Gnaeus Suetius Nefans sans se démonter. Son accès de rage a quelques excuses. Cet homme est un civil et, qui plus est, un ménestrel et non un combattant. A la perspective de risquer sa vie plutôt qu'une fausse note, il est bien naturel qu'il ait peur... et la peur, comme la colère, est mauvaise conseillère.

Vous connaissez comme moi la raison pour laquelle la Légion ne peut ni ne doit engager contre leur gré des civils comme auxiliaires
rappela le vétéran d'un ton apaisant. Il suffit d'un seul homme paniqué pour semer le trouble dans une unité, a fortiori dans un espace aussi restreint qu'un couloir souterrain. Il vaudrait donc probablement mieux que vous accédiez à sa demande de rester en dehors de cela, puisqu'il vous reste suffisamment de légionnaires pour assurer sa protection pendant que nous serons à l'intérieur si d'autres brigands devaient survenir. »

Après un instant de réflexion, Caïus Vulpes grimaça un sourire.

« Ouais. C'est vrai que s'il a les chocottes, il servira pas à grand-chose là-dedans. C'est bon, p'tit gars: tu peux rester là. Beau Gosse prendra ta place, poursuivit-il en désignant celui qui était sans doute le plus jeune soldat de l'unité. T'es un bleu, mais au moins t'es pas un lâche, hein?
- Non, sergent-instructeur! Prêt à en découdre! clama le jeunot avec conviction.
- Tu seras au milieu avec Noireau. Tu d'vras t'veiller à c'qu'il arrive rien à ces d'moiselles alors inutile de jouer les héros, d'accord?
- Oui, sergent-instructeur.
»

Sa poitrine gonflée de fierté, le jeune Impérial quitta le groupe des légionnaires de la clairière et prit place dans la colonne.

« Bon. reprit Caïus Vulpes qui commençait à attraper le coup, Si quelqu'un d'autre veut se débiner, c'est le moment ou jamais. Mesm'zelles, vous êtes sûres d'en être? » demanda-t-il en arrivant à leur hauteur.

#42 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 27 octobre 2007 - 13:42

Aëana, vexée, se retint de lui agiter son arc sous le nez. D’accord, elle n’était pas une combattante. De là à être traînée comme un boulet…
S’il s’agissait de galanterie, Vulpes aurait mieux fait de se passer du « mesm’zelles » peu gracieux.
Et puis la question était stupide, il avait été convenu qu’ils ne se sépareraient pas. Elle n’allait quand même pas retourner à Seyda Nihyn, pour y vieillir, au milieu des mares de fange puante, jusqu’à sa mort.
« Ca ira, merci. »

#43 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 27 octobre 2007 - 14:30

L'idée de ne pas répondre à une question si évidente traversa l'esprit de Malicia, mais comme après avoir reçu une réponse d'Aëana, Vulpes semblait attendre aussi la réponse de la brétonne, elle s'y contraint:
-J'ai connu bien pire situation, je puis vous l'assurer.

Et en effet, être entourée d'une cohorte de légionnaires contre des bandits quelconques était bien plus rassurant qu'être entourée d'une bande de fanatiques aliénés et exhibitionnistes qui n'ont autre but que de vous tuer.

#44 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 27 octobre 2007 - 16:04

« Et j'salue vot' courage, Mesm'zelles! répondit Caïus Vulpes avec un regard appuyé à l'adresse de Dolvane. Si tous les Bretons étaient d'vot' trempe... »

Laissant sa phrase en suspens, il fit volte-face et prit place à côté du vieil Impérial.

#45 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 27 octobre 2007 - 16:29

Pendant que le sergent, imbu de sa propre importance, demandait à Malicia si elle serait de la partie, Dolvane se rapprocha d'Aëana et, sans prévenir, lui planta un baiser sur chaque joue.

"Si c'est possible, laissez une fiole qui aide à dormir juste à côté de l'entrée de la grotte", murmura-t-il, sans donner d'explications.

Il se redressa et dit, de manière à être entendu par tous :

"Soyez très prudente là-dessous, damoiselle d'Althée. Les fiers-à-bras font de mauvais chefs. Et quand ils prennent la peine de prévenir des brigands de leur présence par le tintamarre de leurs armures, ceux-ci se tiennent en éveil, si l'odeur d'une forte fumée n'était déjà pas suffisante pour attirer leur attention."

Sans un mot de plus, Dolvane s'assit en tailleur et farfouilla dans son "débarras".

#46 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 27 octobre 2007 - 18:30

« Bon, reprit le sergent-instructeur qui n'avait apparemment pas remarqué le petit aparté du skald et avait choisi d'ignorer délibérement d'autres provocations de sa part. V' savez tous c'que vous avez à faire. Faites gaffe à vous et protégez vos voisins si ça d'vait barder! Dame Illya, d'Ombrelune, on vous suit. »

Sur ces paroles, la colonne passa la porte moisie pour s'engouffrer à l'intérieur de la mine désaffectée.

#47 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 28 octobre 2007 - 11:55

Aëana, surprise, réfléchit à toute vitesse. Elle avait bien avec elle un anesthésiant magique : le philtre qu'elle avait légèrement entamé en guérissant Gnaeus. Il était de très bonne qualité, elle l'avait elle-même concocté avant son départ. Et elle n'en possédait qu'une fiole...
Tout en marchant vers l'entrée de la grotte, elle ouvrit son sac et fit mine d'y fouiller. Elle trébucha soudain sur une pierre qu'elle avait parfaitement repérée et s'étala de tout son long sur le sol. Quelques fioles tombèrent de sa sacoche ouverte. L'alchimiste s'accroupit et entreprit de les ramasser en toute hâte. Elle en profita pour glisser le plus discrètement possible la flasque d'anesthésiant sous un rocher, puis se releva, les joues rouges. Déjà qu'elle passait pour une cruche...
Elle espérait que personne n'avait vu la manoeuvre. La ruse était si grossière...
Dolvane avait intérêt à avoir une bonne raison de lui demander une potion si précieuse...

#48 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 29 octobre 2007 - 07:11

Le skald attendit précautionneusement que les derniers membres de la colonne, Petit et Barbu, se soient enfoncés sous terre avant d'aller récupérer la petite bouteille qu'Aëana avait eu la bienveillance de lui laisser. Il s'accroupit près de l'entrée et, utilisant ses deux sacs pour dissimuler ses gestes, il ramassa prestement la fiole, et la glissa avec soin dans le "débarras". Il aurait été trop imprudent d'espérer qu'elle ne serait pas visible dans ses braies ou sous sa tunique.

Dolvane revint vers les cinq légionnaires restants. L'un d'eux dispersait à coups de pied les braises et les cendres encore fumantes du foyer. Les quatre autres inspectaient méticuleusement les cadavres des bandits. Pas pour trouver des indices sur la façon dont ils avaient été tués au juste, simplement pour les dépouiller. Le cœur du skald manqua se retourner. Il était familier avec les actes de pillage. Après tout, il n'était pas naïf et avait vu sa part d'escarmouches et de petites batailles sordides sur le continent. Mais les détrousseurs étaient souvent des soldats payés en retard ou bien jamais, dont la survie dépendait de leurs prises sur les corps de leurs ennemis. Les légionnaires, eux, étaient assurés d'être convenablement nourris, de disposer de baraquements solides et sains, et de recevoir une solde assez confortable à échéance régulière. Mais ces ruffians, sans aucun égard pour les victimes, se servaient comme si c'était leur droit le plus naturel, même si de telles pratiques étaient punies de la peine capitale quand elles étaient surprises.

Dolvane fit de son mieux pour ignorer le côté révoltant de la situation et s'assit à nouveau en tailleur. Il posa un large morceau de tissu à terre, puis sortit un petit paquet du "débarras" et dénoua la ficelle qui le maintenait. Les légionnaires, intrigués, firent cercle autour de lui, interrompant leurs sinistres activités.

"Qu'est-ce que c'est que ça ? finit par demander l'un des soldats. Ça ne ressemble à rien de ce que je connais."

Dolvane s'abstint de lui lancer la réplique qui lui brûlait les lèvres et répondit d'un ton courtois, comme si les légionnaires ne lui avaient causé aucun tort dans les dix minutes précédentes.

"Des cartes."

"Faut pas nous prendre pour plus bêtes qu'on est, remarqua un autre. Sur des cartes, il y a des villes, des montagnes..."

"Des cartes à jouer, corrigea Dolvane. C'est une invention qui est apparue il n'y a pas si longtemps et c'est assez difficile d'en trouver dans la province. Leur fabrication est longue et coûteuse, mais on en a pour son argent. On peut se distraire seul ou à plusieurs en les utilisant : il suffit de suivre des règles déjà établies ou d'en inventer de nouvelles. Que diriez-vous que je vous en apprenne ? Il faut de la stratégie, bien sûr, plus qu'aux dés, mais ça ne devrait pas poser de problèmes à des légionnaires, n'est-ce pas ?"

#49 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 02 novembre 2007 - 21:52

Les quatre légionnaires qui entouraient le Breton se consultèrent du regard.

« Ben... commença l'un.
- Y peuvent en avoir pour un moment là-d'dans, c'est sûr... » fit observer le second en reportant les yeux vers la porte vermoulue où avait disparu son supérieur. Le groupe observa un instant l'entrée de la mine avant de fixer à nouveau les cartes colorées que Dolvane faisait négligemment jouer entre ses doigts.

« Et pis si c'est d'la stratégie, c'est pas vraiment comme les dés. Après tout, c'est pour ainsi dire du boulot. »

A cette observation d'un Impérial de petite taille qui avait la manie de se passer la langue sur les lèvres, ses collègues opinèrent vivement du chef.

« Si le Vulpes l'apprend, on va s'prendre une brossée... » souligna le cinquième légionnaire qui s'était occupé du feu en s'approchant à son tour et en s'asseyant autour de la table de jeu improvisée.

« Ben comme Beau Gosse est avec lui, j'vois pas trop qui pourrait aller cafter, non? » objecta son voisin de droite avec bon sens. « Explique-nous tes cartes, là, ménestrel. Qu'on voie si ça vaut les dés. »

#50 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 03 novembre 2007 - 19:56

Dolvane mélangea sans y prêter attention les cartes puis coupa. D'une voix plus lente que d'habitude, il entreprit d'expliquer les règles les plus simples du jeu des réclames.

"L'avantage, commença-t-il, c'est qu'on peut jouer avec presque autant de joueurs qu'on veut. Il suffit d'avoir assez de cartes. C'est très simple, vraiment. On entame en pariant, sans savoir quelle main on aura. Le but, par la suite, est d'augmenter la mise, en espérant rafler celle des autres, bien sûr. Ceux qui ne pensent pas avoir une assez bonne main peuvent sortir du jeu à tout moment et y rentrer à la main suivante... Pour gagner, il faut présenter une meilleure combinaison de cartes que les joeurs restants."

Tout en expliquant lesdites combinaisons, ill n'avait cessé de battre les cartes et en aligna soudain cinq, face visible sur le tapis improvisé. Il les pointa du doigt aux légionnaires qui se démanchèrent le cou pour mieux voir. Dolvane s'en réjouit. Il connaissait bien le genre de ces soldats - excepté en ce qui concernait leurs pulsions déprédatrices, bien sûr. Ils étaient la lie des garnisons, occupés à faire du cachot pour avoir provoqué une bagarre en ville ou chargés de tenir les gardes les plus longues au milieu de la nuit. La vie militaire était pour eux confortable mais incroyablement pesante et ennuyeuse. N'importe quoi leur aurait servi de distraction. Pas étonnant alors qu'ils se laissent appâter plus facilement qu'un passant par un chaland, un jour de marché ! Son boniment avait pris, et ils accepteraient n'importe quelle règle. Il jeta cinq autres cartes sur le tissu, et encore cinq autres. Les légionnaires firent mine de les examiner, mais la plupart s'avouèrent incapables de déterminer quelle était la meilleure main. Celui à la langue tirée fit un bel effort.

"La première n'a rien, la deuxième a deux cartes pareilles, c'est mieux, non ? et la dernière a deux fois deux cartes pareilles."

Il rayonnait. Dolvane se sentit presque coupable de devoir le détromper. Il jeta un coup d'oeil aux cadavres dépouillés de tout sauf de leurs vêtements et sentit toute trace de pitié disparaître.

"Pas tout à fait, pointa-t-il. La première main a cinq cartes de bâton. C'est plus fort que les deux autres."

"Oh, fit le légionnaire. C'est vrai..."

"Ecoutez, dit Dolvane, d'un ton plus bas, comme s'il s'agissait d'un secret. Je ne le fais pas souvent, mais pour ceux qui ont failli être mes frères d'armes, je vais quand même essayer. Qu'est-ce que vous diriez que je distribue deux mains, une pour moi, une pour vous tous. Comme ça, vous pourrez vous conseiller et apprendre plus facilement les ficelles. Ca vient en jouant."

Il fouilla de nouveau dans son débarras et en sortit la fiole d'Aëana. Le liquide qu'elle contenait avait une riche couleur ambrée, ressemblant à s'y méprendre à du vin. Si le goût était à l'avenant, songea le skald, tout serait parfait.

"Et comme je n'ai pas d'argent, mais que vous me plaisez, je vais parier avec vous à cinq septims contre une gorgée de ce nectar, ajouta-t-il en claquant de la langue. Je n'en ai pas bu depuis une éternité et, si je perds, je risque de ne pas le sentir couler entre mes lèvres avant une autre éternité, mais je suis beau joueur et je prends le risque. Qu'en dites-vous ?"

Modifié par redolegna, 04 novembre 2007 - 11:37.





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