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[rp] Songes De Sága


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30 réponses à ce sujet

#1 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 18 mai 2007 - 22:29

Au commencement, il y avait le grondement de l'eau, Sága, petite Sága, t'en souviens-tu? Tout commençait toujours par le grondement de l'eau qui roulait, glacée, des hauteurs des Montagnes Wrothgarian pour sinuer à travers les terres du Convent et se répandre dans les plaines, chargée des plaintes, des larmes et du sang versé en l'honneur de la Princesse Daedra.

Te souviens-tu de tes jeux au fil de ce souffle glacé, Sága, petite Sága, lorsque, encore enfant, tu échappais à la surveillance de tes Soeurs? N'a tu pas rassemblé plusieurs fois entre tes mains des pierres -ce devait être des pierres, de beaux galets tout blancs, ronds et lisses- et la boue arrachée au lit du torrent et aux alentours -ce devait-être de la boue, il faisait nuit et ce devait, ce devait être de la boue et pas autre chose de plus chaud- pour dresser de tes mains, de tes mains d'enfant un barrage?

L'eau toujours s'insinue entre tes mains, entre la boue, entre les pierres -entre le reste-. Ne le savais-tu pas, Sága, petite Sága?


#2 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 19 mai 2007 - 09:46

De l'eau, de l'eau, arrêter le fil du cours d'eau, galets, boue, arrêter eau, il le fallait.

Mais l'eau s'insinuait partout, rongeait le barrage, il fallait toujours combler les brèches, chaque fissure était comme un coup de poignard dans le cœur de la petite fille, les yeux de plus en plus humides, rageusement, piteusement, elle s'essayait à stopper l'eau…

De l'eau, de l'eau, arrêter le fil du cours d'eau, galets, boue, arrêter eau, il le fallait.

Des galets par là, de la boue par-ci, combler les brèches.
-Aaaahhhh !
Le barrage venait de se rompre sous ses appuis, elle était avachie, dans l'eau, eau glacée, trempée jusqu'aux os, trempée par se froid, la gamine se releva, il fallait reconstruire le barrage. Des galets par là, de la boue par-ci, combler les brèches.

De l'eau, de l'eau, arrêter le fil du cours d'eau, galets, boue, arrêter eau, il le fallait.

#3 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 22 mai 2007 - 13:18

Inlassablement, sous tes yeux, Sága, jeune Sága, la petite fille que tu avais été s'acharne, opposant vainement sa volonté et ses maigres forces à l'implacable course des eaux. La fatigue la gagne déjà, le froid raidit ses doigts, et les pierres ou peut-être, peut-être d'autre choses, se font de plus en plus lourdes pour ses petites mains.

Que faudrait-il faire? La prévenir? Lui murmurer que ces efforts sont insignifiants?

Te souviens-tu, Sága, jeune Sága, ce que tu as répondu, enfant, à la servante affolée qui t'avait demandé ce que tu faisais? Te souviens-tu de sa réponse?


« Mais, jeune maîtresse, nul n'arrête le cours des choses. »

Te souviens-tu de la colère, de la terrible colère que tu avais ressenti alors? De t'être débattue de toutes tes forces alors qu'elle te ramenait dans l'enceinte du Convent, sans avoir plus de succès contre elle que contre les eaux?

Rien n'a changé, Sága, jeune Sága.

Nul, en ce monde, n'arrête le cours des choses.

Regarde tes mains, marquées par les cérémonies, les sortilèges et les vies prises. Regarde la brûlure laissée sur ton annulaire par le pitoyable, l'inutile barrage que tu avais dressé, Sága, jeune Sága.

Sens la volonté de Celle qui préside à ta destinée, aux destinées des Soeurs que tu as reniées te recouvrir comme les eaux glacées de ton enfance, te renverser, te noyer à demi et t'emporter.






Le torrent nocturne et l'ombre du Convent de Wroth s'effacent petit à petit. Les bruits, les odeurs s'atténuent puis s'évanouissent. Le froid lui-même finit par se faire oublier.


Ne subsiste que l'obscurité, Sága, jeune Sága. L'obscurité et mes pensées. Et tes pensées.


#4 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 22 mai 2007 - 19:53

L’obscurité et Ses pensées. Et mes pensées…mes pensées…la peur.

La peur, peur de la présence de Vaernima, de se retrouver toute seule avec la démone, sans interface, sans rien, ni même de corps, du vide à l’infinie, mais comblé de la Vile Présence.

Malgré l’absence de corps, malgré l’absence de pouvoir magique, malgré la peur, Sága lutait contre la Vile Présence, obstinément.

Rien n'a changé, Sága, jeune Sága.

Nul, en ce monde, n'arrête le cours des choses.


« C’est faux ! Laisse-moi ! »

« Laisse-moi ! »

« Laisse-moi ! »

« Laisse-moi ! »

« Laisse-moi ! »



#5 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 27 mai 2007 - 18:24

Ces cris, ces pleurs, sais-tu ce qu'ils sont? Sais-tu vraiment ce que tu demandes, Sága, folle Sága?

Un voeu pieux. Rien de plus.

As-tu jamais vécu sans Elle? Y a-t-il seulement vie sans Elle? Que tu La serves ou que tu La combattes, Elle a toujours été au centre de ton existence insignifiante, source de ton souffle insignifiant, rythme des battements de ton coeur insignifiant.

Ne crois pas, Sága, folle Sága, ne crois pas que tu puisses te défaire de Ses bénédictions, si ingrate sois-tu. Elles sont inscrites, gravées en toi, au plus profond de ton esprit, de tes os et de ta chair. De tes Rêves.

Pourrais-tu seulement penser sans Elle? Pourrais-tu seulement voir sans Elle? Pourrais-tu seulement entendre, toucher, sentir, goûter sans Elle?

Que réclames-tu si ardemment? Le Non-Sens de la Veille? Pour t'y enfouir, y jeter ta nature, l'enterrer sous la cendre, sous la boue, sous le vent de ce pitoyable reflet? Combien de temps vivrais-tu ainsi, Sága, folle Sága, sans revenir gratter de tes ongles ta cachette, gratter jusqu'au sang la cendre, la boue, le vent pour briser le reflet, rechercher ta nature perdue et La supplier de t'accorder Son hospitalité à nouveau?

Non.

Comment aurait-Elle la Cruauté de t'abandonner toi, Sága, folle Sága, sa pauvre petite chimère insensée?



« C'est vrai: Elle ne te laissera pas! »

« Elle ne te laissera pas! »

« Elle ne te laissera pas! »

« Elle ne te laissera pas! »

« Elle ne te laissera pas! »

...


Progressivement, l'obscurité se décline en plusieurs teintes, couleurs et odeurs et le corps de Sága t'apparais, prostré aux pieds du Fidèle. Quelle petite chose que cette méprisable enveloppe d'une âme insignifiante! Quelle grande chose que Son intérêt envers toi, Sága, folle Sága! N'aie crainte: elle ne te laissera pas! N'aie crainte: elle t'aidera à voir sans te laisser distraire! N'aie crainte: tôt ou tard, les Songes balaient les absurdités de la Veille!

Ne sens-tu pas, Sága, folle Sága, rouler sur ton visage d'immatérielles larmes? Des larmes... et autre chose?


[HRP] Réveil aux Montagnes de Jerall [/HRP]

#6 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 02 août 2007 - 21:15

[HRP] Suite des Montagnes de Jerall [/HRP]

L'impression de sentir ton crâne exploser, l'horrible sensation d'avoir les orbites emplis de charbons ardents, pénétrant toujours plus profondément dans tes chairs douloureuses... Les mots ne peuvent pas rendre vraiment raison de la douleur, n'est-ce pas Sága, pauvre Sága? Quoi qu'il prétende, l'esprit ne peut se saisir de la souffrance lorsqu'elle se déchaîne; elle ne se laisse pas enfermer par la pensée. Au contraire, elle l'écrase, elle l'annihile, plus rien n'existe sinon elle, sinon par elle...

Et pourtant...

...Sága, pauvre Sága, tu sais que la douleur peut s'évanouir comme le souvenir des simulacres de la Veille, pour peu qu'Elle le souhaite... Tu sais bien, Fille de Wroth, que malgré tes infidélités, tu n'as qu'un mot à prononcer, un seul, pour mettre un terme immédiat à tes tourments... et soulager ton esprit égaré des ténèbres mordantes qui l'ont envahi...


#7 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 03 août 2007 - 08:17

Au fur et à mesure des paroles de la démone, la vive douleur dans le crâne de la sorcière s'amplifia, s'amplifia, s'amplifia...elle s'insinua dans le moindre de ses petits nerfs de la tête puis s'amplifia, s'amplifia, s'amplifia...

Sága se saisit se tête qui devenait de plus en plus lourde à mesure que la douleur s'amplifiait, elle avait l'impression que cette tête allait exploser, à vrai dire, elle ne sentait plus que sa tête, le reste du corps étant occulté par la douleur croissante. Puis elle hurla, sans interruption, sa situation onirique semblant lui permettre de ne pas respirer, et elle agita cette boule de douleur par de grands mouvements vifs pour évacuer cette torture de son sein, se tordant un peu plus à chaque fois, à chaque mouvement.
Finalement, ses genoux touchèrent terre, et elle se recroquevilla, l'hurlement laissant place à des sortes de sanglots, les mouvement laissant place à des tremblements, par contre, elle ne lâcha pas sa tête, sa maudite tête.

Un moment, ou un espace? L'un des deux s'écoula, et un petit son, une plainte coula de la bouche de la gamine:

-Non...

Un autre espace mourut, et la petite fille refit l'étrange même chose, cette vibration saignant douloureusement de part l'orifice:

-Non...

-...Non!

La sorcière se leva d'un bond et hurla à l'encontre du monstre:

-Où es-tu?

Trois pas chancelants:

-Montre-toi!

Douleur:

-Meurs...

Trois pas chancelants:

-...de mes propres mains...

Douleur:

-...pour que je sois libre...

Douleur et trois pas chancelants...

Modifié par Shadow she-wolf, 03 août 2007 - 08:58.


#8 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 03 août 2007 - 11:35

Un rire haut perché résonne à ton oreille, Sága, ingrate Sága, l'entends-tu qui s'élève en contrepointe à tes piaillements de rage et de haine, musical, exhubérant, libéré, libérateur?

« Admirable et terrible chose que l'obstination! »

Applaudissements gourmands de l'Altmer qui reprend, charmé:

« Sait-elle seulement où elle avance, cette petite Bretonne aux yeux fermés? Ses pas la conduiront-ils là où elle croit le souhaiter... Ou ouvrira-t-elle au dernier instant un abîme de douleur où se jeter? »

Le fidèle Itertilar a raison, Sága, ingrate Sága, lui qui a appris à distinguer l'absurde Veille de l'oppulence du Songe. Pourquoi bouder le présent qu'Elle t'a généreusement accordé? Pourquoi cultiver obstinément cette douloureuse errance, ces pitoyables et vaines pensées de révolte?

#9 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 03 août 2007 - 14:52

Un mot enragé, non, un grognement:
-L'autre.

Sága tourna la tête dans plusieurs directions, comme si elle essayait de regarder, puis elle se dirigea, chancelante, vers l'endroit où elle pensait trouver l'altmer, c'est alors que les rires reprirent, ça résonne! ça fait mal!
Quelques pas à droites, puis d'autre à gauche, puis à gauche de la gauche, des rires, de partout, qui résonnent, elle s'écroula.
C'était sans espoir, elle ne pouvait pas le voir, elle ne pouvait rien lui faire, puis la douleur...mal...
Elle sentit la pierre froide sous ses mains.
"Mais..."

La douleur s'évanouit.

-Mais...

Elle fut éblouit, qu'elle idiote faisait-elle..mais...mais ce sol lui était familier...c'était celui du...couvent. Levant les yeux, la sorcière découvrit la statue de Vaernima, elle recula de surprise, la surprise passa, et c'est alors qu'elle vit l'étrange chose, sur les mur, il y avait des représentation verte d'un homme avec un cercle autour de la tête...ce...ce n'était pas le couvent...pourtant, il avait la même forme, même taille, la statue, les piliers, l'autre!

Il était là, adossé tranquillement à un mur, avec un sourire suffisant, moqueur, il allait le payer!
La rage se leva, elle fit de même, la rage veut le tuer, elle s'exécuta, accélérant le pas, elle s'approchait, de plus en plus rapidement.
Au moment de le saisir pour l'étriper, il s'évanouit comme de la fumé tout en riant, elle rencontra le mur dans un bruit sourd.

#10 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 03 août 2007 - 19:52

Quel effet cela fait-il d'étreindre ces pierres auxquelles tu as voulu tourner le dos à tout jamais, Sága, petite Sága? Leur vision n'est-elle pas préférable à la douloureuse cécité que ton orgueil t'imposait? N'est-il pas préférable de tisser le Songe plutôt que de le subir? N'es-tu pas...

« N'es-tu pas née pour cela, tout comme moi? » demande l'Altmer en parcourant les arcades du monastère dédié à Stendarr, avant de s'arrêter vers la fontaine occupant le centre de cloître.

Ses doigts courent avidement le long du bassin, et une brise légère fait onduler la surface des eaux ainsi que sa chevelure dorée. Ce fidèle qui clot les yeux de manière extatique a l'air si bien, si décontracté, Sága, petite Sága. Nullement incommodé par ton agressivité, il savoure simplement à tes côtés le Songe qui lui est offert, par Celle qui préside à vos destinées.

Alors, Sága, petite Sága, ne suivras-tu pas son exemple au lieu de t'entêter dans cette révolte puérile?


#11 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 04 août 2007 - 10:14

Sága éclata d'un rire mauvais, le même qu'elle réservait au vieux magicien, puis elle se tourna vers le plafond noir du couvent, comme pour parler à la voix.

-C'est de ma faute c'est ça? C'est toi qui entre dans mes rêves! C'est toi qui m'a envoyé ma soeur et maintenant l'homme! C'est toi qui m'a forcée à me mutiler! Et tu oses dire que c'est de ma faute? Et puis, si je suis si misérable, pourquoi t'obstines-tu à t'acharner sur moi?

#12 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 04 août 2007 - 13:36

« Bravo! Bravo! applaudit à nouveau l'Altmer, saisi de ravissement. C'en est presque trop délicieux! » glousse-t-il sans pouvoir détacher les yeux de tes poings fermés par la colère.

Il fait quelques pas théâtraux en direction d'une statue ébauchant Celle en l'honneur de qui le mortier de Wroth avait été mêlé de sang, il caresse avec amour la surface granuleuse de la robe de pierre, et relève les yeux vers la figure empreinte de compassion, vers ces traits d'homme adoptés insensiblement. D'un bond, il s'installe avec irrévérence sur les genoux de Stendarr et arrache la coupe à demi renversée de la dextre du Divin.

Sa langue jaillit, gourmande, et il fait mine de laper le contenu de la coupe.


« Des promesses, toujours des promesses! » conclut-il avec une moue dédaigneuse.

Il glisse en avant comme un enfant indiscipliné fuyant le giron maternel et, après quelque pas sur le gazon, jette l'objet par dessus son épaule. Celui-ci se fracasse sur le front de la statue qui se fissure. Les crevasses croissent, brouillent les traits de son visage et gagnent le cou, puis le torse, qui basculent sur le côté. De la poussière de marbre s'élève sous les arcades, puis retombent, me révélant, Sága, curieuse Sága.


« La voici, petite Bretonne, celle que tu as accuse de tous tes maux. »

Me voici, en effet.

« Elle s'avance vers toi, sagesse dans ta folie. »

Je m'avance, et ma robe caresse les chardons souillés du Convent où nous avons grandi, où j'ai appris ce que tu as, Sága, curieuse Sága, voulu désapprendre.

« Le Songe n'est-il pas un endroit merveilleux, lui qui sait préserver malgré nous nos plus folles et plus secrètes espérances? »

Et bien, Sága, curieuse Sága, relève le visage vers ta tortionnaire, et lève la main si tu le crois utile. Lève la main sur Sága, qui te fais face, sur son visage aux yeux crevés, sur sa bouche qui souffle sur tes rêves, sur mes rêves, sur nos rêves.

Frappe.

Ou comprends.

Comprends pourquoi je ne souhaite laisser gâcher ton insignifiante petite vie, alors qu'elle pourrait réaliser de grandes choses au nom de Celle qui tisse le Songe. Comprends donc que la seule intrusion présente dans tes rêves est celle du doute que tu y as toi-même amené. Comprends que ces yeux crevés que tu déplores sont ta chance de te détacher des chimères de la Veille pour voir ce qui seul importe vraiment.


#13 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 05 août 2007 - 08:04

Apeurée, la sorcière recula:
-Non...non...ce n'est pas possible...tu...tu n'es pas moi!
"Ca ne pouvait être vrai."

Sága se saisit violemment de son double, puis elle la secoua comme un prunier tout en lui hurlant:
-Tu n'es pas moi! Tu n'es pas moi! Tu n'es qu'un monstre! Un monstre! Et je vais te tuer!

Le regard assassin, elle leva la main, et l'abattit, de-nouveau elle leva la main, et l'abattit...

Modifié par Shadow she-wolf, 05 août 2007 - 08:04.


#14 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 05 août 2007 - 15:30

Chaque coup, Sága, furieuse Sága s'abat sur mes joues, martèle mon visage aveugle. Pourquoi parais-tu si surprise de ressentir chacun des coups que tu me portes, que tu nous portes? Pourquoi cet air étonné, petite furie, lorsque tu sens notre sang couler de ta bouche meurtrie?

Que vas tu faire, Sága, furieuse Sága? Redoubler de coups? Arracher la chair de nos joues cuisantes de douleur?


« Et bien, et bien! Quelle rage, chère petite! Et tout cela par tes propres moyens! »

L'Altmer nous regarde avec fascination, confortablement étendu sur le gazon du monastère, la tête légèrement inclinée.

« Je n'ai que rarement vu quelqu'un d'aussi acharné, d'aussi perdu que toi, que ce soit en Songe ou dans la poisseuse Veille. Nul doute, conclut-il avec un sourire enjôleur, qu'Elle a dû disputer ferme avec le Seigneur Sheogorath, au-dessus de ton berceau, avant de finalement obtenir ta tutelle! »

#15 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 06 août 2007 - 10:52

Sága stoppa net ses coups, comme ayant reçu une illumination:
-Sheogorath...

Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt, pourquoi ne pas aller recueillir la protection du dieu fou? Au moins, contrairement à l'Autre, il la laisserait tranquille, où on la laisserait tranquille, c'était là le refuge, c'était là le salut qu'elle cherchait tant. Après tout, chaque adepte de Sheogorath vit dans son propre monde, tout comme elle.
Sága, l'autre, elle la regarda attentivement, puis un rictus de dégout apparu sur le visage de la sorcière, elle n'était pas elle, et la repoussa, comme dégoutée.
"Sortir d'ici..."

"Sortir d'ici..."

Il fallait qu'elle sorte de là! Mais rien n'y faisait, elle était bien plus forte qu'elle à ce petit jeu là, voici pourquoi la brétonne n'eut d'autre choix que de hurler sur elle:
-Laisse-moi partir, sinon, elle désigna l'altmer, c'est lui que je vais étriper!

#16 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 06 août 2007 - 14:08

Toujours étendu sur le frais gazon, le regard du Fidèle repose sur nous. Il sourit toujours, mais ce sourire est à présent dépourvu de toute trace d'amusement.

« M'étriper? Je crains qu'Elle n'ait d'autres plans en ce qui nous concerne, insensée petite Bretonne. »

Derrière lui, sous les arcades, des moines s'approchent. Leurs lèvres bougent mais seul Itertilar semble les entendre. Le petit Altmer se relève paisiblement alors qu'ils accourent vers lui, la mine inquiète...

Les premiers moines considèrent avec horreur les motifs qu'arbore à présent le gazon, couché tout autour des pieds nus de l'enfant. L'un d'eux le saisit aux épaules, le visage empli de colère et secoue son corps gracile comme un prunier, mais les yeux du Fidèle restent fixé sur toi, Sága, prétentieuse Sága.


« Bien que je le regrette, nous allons regagner la Veille. déclare-t-il, insensible aux simulacres de son propre passé. Et dans cette terne copie, nous nous efforcerons chacun d'accomplir Sa volonté. »

La lumière du cloître de Zénithar disparaît progressivement avec la silhouette du Fidèle, Sága, prétentieuse Sága, pour faire place aux pierres sombres du Convent où tu as grandi et où j'ai appris. Sens-tu la neige wrothgorienne mordre nos épaules et notre visage? La sens-tu nous accueillir avidement alors que nous basculons en arrière?

Alors que nous choyons sur le sol, une?


[HRP]Suite dans les Montagnes de Jerall.[/HRP]

#17 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 04 avril 2008 - 10:41

[HRP]Venu de Bruma.[/HRP]

Dégoût. Répulsion.

Dégoût de les sentir grouiller partout autour de nous. Avec leurs mains affairées, leurs odeurs répugnantes, leurs ventres satisfaits, leurs bouches inutiles, leurs yeux aveugles, leurs oreilles sourdes, et leurs esprits stériles.

Répulsion partagée pour leurs piaillements. Pour leur vaine agitation de basse-cour. Pour leur conviction d'être si importants.

Ils nous approchent, nous touchent, nous attachent, nous soulèvent.

Insignifiantes, mais écœurantes créatures. Ombres massées autour de toi, autour de nous. Piaillant, grimaçant leurs borborygmes, encrassés dans la Veille, encore insoucieux du Songe.

Ne regrettes-tu pas de ne plus sentir sous tes pieds la terre battue du Convent de Wroth, Sága, Sága égarée? Ne pleures-tu pas l'absence d'un esprit qui ne soit pas embryon hébété ou balbutiement stupide?


#18 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 04 avril 2008 - 11:27

Quel était ce noir autour d'elle? Si sombre, semble-il infini, bien plus que celui de Veille, que représente-il? L'errance vide? Son inconscient?
C'est oppressant, la Veille a été vidée de toute sa couleur, il semblerait que cela soit pire dans le Songe...non, ça ne peut qu'être de Sa faute, comme toujours, ses malheurs viennent d'Elle, et d'ailleurs, voila qu'Ellle commençait à parler, cette succube.

Sága tenta de se boucher les oreilles, pour ne pas L'entendre, il ne fallait pas L'écouter, malgré cela, Sa voix la pénétrait, froide, glaciale même, et comme pour accompagner Ses propos, des échos immondes de ces bêtes résonnèrent autour d'elle, leur mains, éthérées, la touchèrent, la tripotèrent, elle les sentaient!
Ne pouvant supporter cela, la sorcière hurla pour cacher les échos, et donna des coups pour se débarrasser de ces mains, mais les échos résonnèrent en elle, les mains quand à elles ne réagirent en aucun cas.

Etant recroquevillée sur elle même, la brétonne se releva et se mit à courir, criant, hurlant des "Laissez-moi!" et autres "A l'aide!". Mais elle chuta sur ses genoux, et se prit alors la tête dans les mains, pleurant.
Puis une certitude vint à elle: Qui est sa mère? Qui est là pour la protéger? L'aider? La soutenir? Lui donner le courage, la force? Personne, personne, non personne...

#19 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 04 avril 2008 - 14:15

Devant tes larmes, Sága, malheureuse Sága, devant ces pensées désespérées, cet appel, les mains semblent hésiter, puis refluer. La ténèbre dans laquelle tu persiste à t'envelopper semble reculer également devant une nouvelle présence. Je m'incline avec déférence. Et toi, Sága, stupide petite Sága, ne t'inclineras-tu pas devant notre Mère?

La foule stupide massée autour de ton escorte s'est arrêtée, et la rue entière est comme figée, alors que la Mère de Wroth, Vyctyssa, descend les marches de l'autel pour s'avancer vers nous. Sa canne résonne sur les dalles de la crypte. Entends-tu comme l'écho de ses coups semble résonner tout autour de nous, réel, infiniment plus réel que l'écœurante puanteur de la foule.

La canne de Mère Vyctyssa emplit l'univers, pas après pas. Puis, dans un froissement de robes, elle se laisse glisser à genoux. Sa vieille main ridée saisit ton menton en une caresse et t'invite à plonger tes yeux aveugles dans les siens.


« Dans quels tourments t'es-tu enfoncée, Fille de Wroth? » reproche-t-elle avec une écrasante douceur, « Pourquoi ces larmes, ce désespoir? Pourquoi avoir peur de ces épais Nordiques? Ne marche-t-Elle pas avec toi, malgré ta fugue? »

Ce dernier mot est ponctué d'une brève étreinte du bout de ses doigts rêches, d'une pression infime qui pourtant semble te brûler jusqu'à l'os, et m'arrache un sursaut.

Ses yeux laiteux se posent sur ton visage, sur notre visage, avec cet air de pénétration qui t'a toujours mise mal à l'aise quand tu la rencontrais au détour d'un couloir, t'en souviens-tu, Sága, petite Sága?


#20 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 06 avril 2008 - 16:21

Souviens-toi...

...

La vielle, elle qui était toujours là, elle semblait être partout et toujours tout savoir.
Elle, à vie de femme, elle a toujours été pareille, même selon les elfes les plus âgées, quand aux vampires, elles se gardaient bien d'en parler, et ce n'était pas une vampire, personne ne sait ce qu'elle est, cette vielle.

La vielle, elle qui était toujours là, elle semblait être partout et toujours tout savoir.
Elle, qui de sa mine impassible, et de ses yeux laiteux, donnait l'impression qu'elle sondait votre esprit, jusqu'aux tréfonds de celui-ci, personne ne supportait cela, cette vielle.

La vielle, elle qui était toujours là, elle semblait être partout et toujours tout savoir.
Elle, avec sa canne, cette canne, avec son tintement, qui résonne à l'infini, à l'intérieur, et à proximité du couvent, personne n'échappait à se tintement, il était comme une horloge, décomptant le temps, cette vielle.

...

Souviens-toi...

Et elle s'en souvenait, Sága, le souvenir était trop fort, le regard trop profond, elle ne pouvait le supporter, alors elle tenta de reculer à quatre pattes, pour le fuir,ce regard, mais la poigne, aussi insignifiante paraissait-elle, l'empêchait de reculer, alors, comme pour l'oublier, la vielle, elle détourna les yeux, et chantonna une musique, elle l'avait déjà entendue quelque part, mais ne savait où.
Se faisant, elle tenta de laisser son esprit vagabonder, quitter le Songe, pas pour aller dans la Veille, mais plus profondément dans son inconscient, enfin, elle s'y essayait.

#21 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 07 avril 2008 - 19:56

Les yeux de la mère de Wroth se sont étrécis alors que tu plonges plus profondément en toi, tout entière concentrée sur quelques notes, un accord décousu qui résonne étrangement dans l'air en quittant tes lèvres.

Les ongles de la vieille femme se referment pour retenir ton menton effronté, mais ne parviennent pas à en saisir les volutes.

Que fais-tu, que fais-tu, Sága, folle Sága? A qui ou à quoi crois-tu prêter l'oreille?


« Fille de Wroth! » te tance Mère Vyctyssa alors que la crypte s'évanouit progressivement autour d'elle. « Je t'adjure de revenir! C'est à ta perte... »

à notre perte

« ...que tu cours! Fille de Wroth tu ES, fille de Wroth tu te dois »

nous nous devons

« de RESTER! »

Insolente, désobéissante, tu plonges de plus en plus profondément en toi, m'abandonnant, glacée, aux côté de notre Mère. Je sens sa déception, alors qu'ici aussi ta seule réponse est la fuite en avant.

Tes bras refermés sur toi, choyant dans l'abîme, tu reprends sans cesse ta bancale ritournelle. Te voilà seule, seule avec ton absurde talisman.

De ta peur, de ton dégoût, tu avais été précipitée ici, à l'abri du Convent de Wroth.


Mehtekem

Tu as crié pour que ta mère te rejoigne, et elle a écouté ton plainte.

Mehtekem, mehtekem

Tu as ignoré ses caresses et ses paroles consolatrices, pour lui tourner le dos encore, encore et sans cesse.

Mehtekem, mehtekem nehtayem

Quand cesseras-tu de fuir l'amour des tiens, Sága, ingrate petite Sága?

Mehtekem, mehtekem nehtayem, Oht!
Mehtekem, mehtekem nehtayem, Oht!
Mehtekem, mehtekem nehtayem, Oht!
Mehtekem, mehtekem nehtayem, Oht!
Mehtekem, mehtekem nehtayem, Oht!
Mehtekem, mehtekem nehtayem, Oht!
Mehtekem, mehtekem nehtayem, Oht!

Lorsque tu te seras irrémédiablement détruite?

Aux insidieuses impiétés que tu répètes sans cesse répond à présent une mélopée, comme une sombre promesse. Les lèvres de Mère Vyctyssa ne t'ont pas, ne nous ont pas abandonnées, Sága, ingrate petite Sága, parce comme Celle qui nous Borde, elle aime celles qui lui ont été confiées.


#22 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 07 avril 2008 - 20:49

La mélodie se tue.
Elle fut remplacée par un petit rire doucereux, une pointe de démence dans le ton, puis lui aussi se tue.

Se contrôlant suffisamment, elle fit fi de la vieille, Sága s'adressant non pas à elle, mais à l'autre, l'autre moi:
-Que crois-tu? Que ressortir cette vieille croulante affreuse va t'aider à me convaincre? Elle ne m'inspire que de la peur, je n'ai jamais prêté quelque serment que se soit, ce fut toi, et toi seule qui le fit, moi, j'étais ailleurs, toujours...
Mon âme ne Lui appartient pas, mais tu Lui appartient, tu es Son esclave, et moi, je suis libre, libre d'Elle, Elle qui n'est que poison, dont tu es la manifestation.

Modifié par Shadow she-wolf, 07 avril 2008 - 21:00.


#23 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 13 avril 2008 - 19:28

Que?! Comment oses-tu prétendre...? Sale petite traînée! Menteuse!!

Tu mens! Tu n'es que mensonge!! Tu... tu... tu n'es rien, tu m'entends, Sága?

Tu n'es rien!!! Rien!!!! RIEEEEEEEEEEEEEN!!!!!


#24 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 22 avril 2008 - 21:12

La voix de plus en plus perçante et stridente de la mégère se tut pour laisse place au silence.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.


Tout aussi étrange que cela puisse paraître, et lui paraître, Sága sentait un grand contentement monter en elle, une plénitude certaine, à observer ce silence, observer ces ténèbres sans fin et pourtant...chaleureuses, reposantes.
Elle-même se surprit de cela, ce n'était pas dans ses habitudes que d'aimer ce...néant perpétuel.


Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Mais, quelque chose la happe! L'attire! Et les ténèbres laissèrent place aux ténèbres...
Et pendant le voyage vers la Veille, la sorcière perçut un écho "Vous savez ce qui serait un bon signe ? "Des beignets gratuits !" Tout le monde adorerait ça !"

[HRP]Retour à la Veille[/HRP]

Modifié par Shadow she-wolf, 22 avril 2008 - 21:12.


#25 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 18 avril 2009 - 10:12

[HRP]Venu de Bruma[/HRP]

L'odeur légèrement piquante de la paille, son bruissement lorsque tu te débats en proie au cauchemar de la Veille, le contact un peu rêche et poisseux du drap buvant le sang de tes nombreuses plaies.

Te revoilà, Sága, pauvre Sága. Ma main caresse ta joue crevassée et remonte vers notre front. Les déliés et les pleins du tatouage, terriblement froids tout d'abord, s'apaisent à mon contact rassurant. Je te murmure des mots sans suite, les mélopées que nous ânonnions sans en comprendre le sens, pour faire comme nos grandes soeurs. L'ombre d'un sourire glisse sur nos lèvres.

Tout va bien, Sága, Sága apeurée. Ici, tu n'es plus au pouvoir de cet homme nuisible. Ici, il ne peut t'atteindre.

D'autres s'affairent autour de nous, mais cette fois leur présence ne t'est pas un poids, Sága, Sága meurtrie... Sens tes chairs se reformer au passage de leur main, de leur pensée. Entends une petite balayer les tessons retirés de tes membres endoloris.

Où t'a mené ta fugue, Sága, misérable Sága? Si la Veille est si douce, si ses promesses réalisées sont si suaves, pourquoi es-tu revenue de ton plein gré au Convent?

Pendant que tes Soeurs pansent ton corps osseux, je me tiens à tes côtés, ma folie, mon orgueil. C'est volontiers que je donnerais un autre sens pour guérir les plaies de ton esprit.





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