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[h] Avoir 17 Ans Un Samedi Soir À Dagon Fel


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14 réponses à ce sujet

#1 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 17 mai 2007 - 09:21

Il y a des jours comme ça, où on ne peut rien pour vous, tout Nordique que vous soyez. Les jours de fièvre. Pas la fièvre joyeuse et rigolote du combat qu’éprouve votre charmant neveu berserk, non. Pas celle dont on se souvient avec émotion des années plus tard quand son fils posthume (et, même de la façon dont les Nordiques comptent, sûrement pas légitime) fait sa première dent sur le bouclier familial et qui est cause d’une petite poussière dans les yeux de toute l’assemblée présente. Définitivement pas ce genre de fièvre.

Une fièvre maligne, et quand on dit maligne, ce n’est pas tant pour sa subtilité que parce qu’elle a trouvé un interstice sous votre carapace et s’y est insinuée. Elle campe maintenant fièrement dans la place et on s’agenouille devant elle (comme elle est en vous, on s’agenouille tout court, n’importe où). Pas pour se rendre, plutôt pour rendre, si vous voyez ce que je veux dire.

Observons l’agenouillé. Un Nordique ivre croirait qu’il prie. Il y a sans doute un fond de vrai. L’observé est sans doute très occupé à prier Shor qu’il le délivre de ce tourment. Un détail amusant et connu sur l’observation, c’est que ça modifie autant l’observé que l’observateur. L’observé, je ne sais pas, mais l’observateur, c’est nous, et on se sent un peu mal rien qu’à le voir se vider tripes et boyaux. Disons-le franchement, c’est sale.

L’observé, donc. Il est grand, mais ça ne se voit pas beaucoup, parce qu’il est à genoux pour le moment. Il a des cheveux blonds, ce qui n’est pas surprenant chez un Nordique. Il les porte relâchés et ils lui tombent normalement jusqu’aux épaules. Aujourd’hui, c’est devant son visage et ça n’améliore pas sa situation. Pour ajouter à la précision du portrait, jetons en vrac quelques informations que la garde impériale finira un jour par collecter, le délit de faciès ne valant pas que pour les Rougegardes : nez bleu, yeux droits, menton haut et front carré. Ou l’inverse, mais les mots corrects y sont, en tout cas.

L’observé a, précision supplémentaire, dix-sept ans. Au vu du titre, c’est notre héros. Au vu de sa posture, il a encore bien du chemin à parcourir pour en devenir réellement un. Les sagas ne sont pas faites de vomissures, ce qui est aussi bien d’ailleurs : une saga, c’est long et descriptif. Je ne sais pas qui pourrait supporter cinq soirées d’hiver de suite où le barde décrirait un pauvre homme dans cet état.

Or, cet état, c’est plus ou moins l’âge de notre personnage qui en est responsable. A Dagon Fel, l’île au large du Vvardenfell, dix-sept ans, c’est l’âge où on prend sa première vraie cuite. Généralement, les adolescents nordiques réclament qu’on abaisse cet âge, c’est parce que ce sont de jeunes idiots qui n’ont jamais eu mal aux cheveux le matin. Il y a trois heures, notre héros faisait partie de cette catégorie de personnes. A ce propos, quelqu’un a un jour affirmé qu’on n’était pas sérieux à dix-sept ans.

Ce monsieur n’a visiblement jamais eu dix-sept ans chez les Nordiques. Se pinter n’est pas une partie de rigolade. C’est un rituel mortellement important. Malheur à celui qui ne parvient pas à engloutir tout un baril de bière en une soirée. Généralement, la honte est si forte qu’il doit quitter le village. Les Dunmers qui vivent pas loin diraient que ce n’est pas un bien grand mal, mais les Dunmers n’ont jamais été capables de faire un compliment aux Nordiques. C’est là que se joue tout le problème, en réalité.

La coutume spécifie que la bière utilisée pour la cuite ne doit pas être expulsée du corps avant la minuit. Revenons à notre héros. Ce joyeux imbécile a commis une erreur classique : il a commencé trop tôt, vers quatre heures de l’après-midi. Il reste trois heures avant le moment libérateur. En d’autres termes, il a échoué.

Revenons de nouveau à notre héros, le lendemain. C’est Sundas. Le soleil brille. Son crâne lui fait mal. Pas au soleil, au jeune homme. Il s’appelle Athéondir, au fait. Son père lui a clairement fait comprendre qu’il n’avait plus rien à faire dans sa maison, sa hutte plutôt. Relevons un gros travers d’Athéondir : il ne sait pas nager. Il n’a pas non plus d’argent pour qu’un pêcheur l’emmène sur le Vvardenfell. En d’autres termes, il est coincé sur l’île qui ne compte qu’un village, le sien, dont il doit partir immédiatement, sans grand espoir de retour.

« J’m’d’mande tout d’mêm’si j’ai pas eu tort d’l’foutr’à la port’, c’grand escogriff’, marmonne son père presque d’une traite en le voyant s’éloigner. Tel qu’j’l’connais, y f’ra pas deux cent tois’s avant qu’y lui arriv’des chos’s pas commun’s. Pour sûr ! »

Ah ! sagesse des anciens ! Puits de bon sens où ces bons à rien de fainéants de jeunes ne viennent jamais remplir leur seau ! Hum. Pardon. Mais ça n’empêche pas que le père d’Athéondir a raison. Retrouvons sa progéniture. Aux prises avec les ennuis.

« Et maintenant, chers confrères nécromanciens qui m’avez fait l’honneur d’accepter mon invitation, commençons ce colloque, déclare une voix à l’accent si raffiné qu’on jurerait qu’elle vient de sortir de chez la manucure. Nous avons ici le sujet d’étude proprement dit, un Nordique venu toquer à ma porte. Une fois attaché sur cette table, nous entamons de légères incisions, ici et là… Ne criez pas, mon jeune ami, c’est pénible pour tout le monde. Un joli sourire, voilà… »

Celui qui parle, c’est Skorvild le Corbeau. Il est le seul homme de la région à préférer que ce soit un jeune homme bien portant à une jeune fille bien en chair qui se présente devant chez lui. Il faut dire qu’il est fou en plus d’être nécromancien, ce qui ne va pas forcément de pair. En général, la seule chose qui différencie un nécromancien d’un homme normal, c’est sa connaissance de l’anatomie. Un nécromancien, c’est un genre de chirurgien après coup. Et, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il ne torture pas Athéondir. Il dort. Il rêve. Ce qui n’empêche pas notre héros d’être dans les ennuis.

D’abord, parce que ce qui cause ce genre de rêves, c’est un masque à cornes que porte Skorvild, artefact qu’un lapereau aveugle serait capable de reconnaître comme exsudant le mal par tous les pores métalliques de sa surface, un sacré exploit soit dit en passant, parce qu’un métal est rarement poreux. Ensuite, parce notre héros a la ferme intention de se l’approprier. Ce qui montre bien quelle gelée il doit avoir entre les oreilles, parce qu’il ne mesure absolument pas que : petit a, c’est intrinsèquement dangereux, même s’il ne connaît pas le mot ; petit b, rien ne dit ce que Skorvild, délivré de l’influence du masque, compte lui faire.

#2 Kyuketsuki

Kyuketsuki

Posté 20 mai 2007 - 22:49

Athéondir se réveille en sursaut. Son sens de l'équilibre bascule lentement jusqu'a ce qu'il se rende compte qu'il est a la verticale accroché a une planche.
Alors qu'il essaye de bouger il pousse un cri déchirant. Plusieurs parties de son corps sont clouées a la planches telles que la peau de ses oriculaires, et meme d'autres plus douloureuses.... (comme les oreilles, par exemple.)
Athéondir est donc dans l'incapacité la plus totale de faire le moindre mouvement. Le cri déchirant alerte un zombie, l'une des créatures que Skorvild a ramené a la vie.
Athéondir souhaiterais lui demander pourquoi il se trouve dans cette posture plus d'inconvenante mais alors qu'il bouge la machoire, a nouveau ses oreilles sont tirées et il lui est impossible de prononcer un seul mot.

Le mort vivant, sur ce, sort ce qu'on aurait put appeler une matraque dwemer (donc loin d'être souple), et assome d'un coup ferme le jeune nordique, en risquant de se déboiter l'épaule. (C'est qu'on est plus bien solide à l'état de zombie.)...(Du moins à l'état de zombie de Skorvild).

Athéondir lui aussi rêve. Il ne rêve pas de torture. Il rêve... du Masque... DU MASQUE! Du masque de Skorvild le Corbeau. Il le veut, il le désire de tout son être. Qui sait quels pouvoirs ils pourrait acquerir en sa possession...

Il désire telement le masque qu'a son reveil, le masque est devant lui... Il peut l'atteindre, il tend la main et s'empare du masque oui! Enfin!

C'est alors qu'il se Reveille pour de bon, et le masque est là! Il veut l'attraper mais le moindre mouvement lui rapelle qu'il est bien dans la réalité. Il est encore cloué a cette planche, et maintenant la tête en bas.

Skorvild le regarde en face, tordu dans une position plutot inhumaine. Athéondir peut voir ses yeux, sentir son soufle, filtré par le masque. Un souffle glacial. Les yeux de Skorvild sont exorbités et injectés de sang. Le regard du dément dira-ton.

Le nécromancien retrouve une position imaginable dans un craquement d'os. Il est vétu d'une longue robe verte foncée, surmonté du masque. Il s'éloigne vers une table sur laquelle sont disposés divers outils, et s'adonne a quelque préparation.

Athéondir prends le temps d'observer la salle dans laquelle il se trouve. Une salle ronde, aux diverses issues disposées a équidistances les unes des autres, des issues qui sont en fait de grandes arcades qu'un rideau rouge recouvre. On suppose que ces acces menent a d'autres salles de la tour de Skorvild. Quelques sieges, une table de préparation, des cercles dessinés sur le sol, et au beau milieu de ce qui est en fait une salle d'études, Athéondir est accroché a une planche, accroc dont on a énuméré les details précédement.

Skorvild souhaite réaliser son rêve. Ils aiguise, astique, désinfecte, ce qui montre qu'il ne tient pas a perdre son sujet a la premiere étude. Ses préparatifs terminés, il prononce des paroles incompréhensibles par Athéondir et tirant les rideaux, arrivent par chaque acces un nécromancien, Dunmers, Altmers et autres. Les nécromanciens sont maintenant six au total en comptant Skorvild.

Ce dernier prend la parole.

« Et maintenant, chers confrères nécromanciens qui m’avez fait l’honneur d’accepter mon invitation, commençons ce colloque»

Athéondir ne peut s'y tromper, ce n'est pas un rêve.

#3 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 27 mai 2007 - 18:12

"Dépêchez-vous donc," lance une dunmer sèche, tordue et ridée du nom d'Adrusu Iveru. "Je n'ai pas que ça à faire."
C'est la doyenne de l'assemblée, et on dit qu'elle vit depuis plus d'un millénaire. En fait, personne ne connait vraiment son âge, car ceux qui lui ont posé la question ne sont plus en état de répandre l’information. En effet, les rhumatismes l’ont rendue quelque peu grognonne.

"Oh oui ! Oui oui oui ! Oui !" ajoute en applaudissant avec enthousiasme un second dunmer nécromancien, Duldrammu Assamarsi.
Celui-ci, depuis qu'il a reçu une armure orque sur le crâne en essayant de décrocher un pendu d'un arbre, n'a plus vraiment toute sa tête. En revanche, on peut désormais observer chez lui une gaieté permanente et un strabisme divergent assez prononcé.

"Faites taire cet imbécile," fait Adrusu en levant les yeux au ciel.

Un troisième dunmer, grand, musclé, avec des tatouages, des cicatrices, une dizaine d'armes à la ceinture, une armure noire avec des piquants, une vingtaine d'armes en-dessous de l'armure, un casque au fond duquel deux yeux rouges luisent, et tout un tas d'autres détails forts effrayants, donne un grand coup de poing dans le ventre de Duldrammu. Celui-ci, le souffle coupé, tombe à terre et décide qu'il est l'heure de sa sieste.

Ce troisième dunmer, donc, s'appelle Bradas Baro, et il a soixante-quatre ans de méfaits derrière lui. Il adore attirer les enfants chez lui pour leur faire peur un coup, puis les donne à ses parents, nécromanciens, eux aussi. En fait, il n'aime pas beaucoup jouer avec les cadavres.

Mais que fait-il ici, alors ?

En réalité, il est amoureux d'Erissare, ici présente. Mais c'est une altmer. Et papa et maman voudraient qu'il se marie avec une dunmer de bonne famille, qui sait faire la cuisine et dépecer les morts bien comme il faut.
"Papa et maman il sont méchants," pense Bradas. "Je me marie avec qui je veux d'abord."

Erissare ne voit pas la situation de cette façon. Elle ne veut pas de cet attardé de Bradas. En fait, elle ne veut pas se marier du tout. Pourtant avec son physique de déesse, ses cheveux soyeux, ses grands yeux, sa poitrine euh... Bref, pourtant, elle pourrait avoir tous les hommes à ses pieds. Non, son seul but, sa seule envie, c'est le savoir, et le pouvoir. Mais elle n'est pas comme tous ces sorciers cinglés voulant diriger le monde. Non. La folie des grandeurs les a tous conduits à leur perte.

Vvardenfell lui suffira parfaitement.

Le dernier invité, quant à lui, ne dit pas un mot. On ne voit pas un seul millimètre de sa peau, entièrement masquée par une ample robe noire à capuche. Il est nouveau dans la région. On ne connaît ni son nom, ni sa race, ni son sexe, bref, on ne sait rien à part qu’il s’agit d’un nécromancien.

Vous vous dites qu’il a forcément un surnom. Et bien oui. Les habitants du coin ont voulu l’appeler « le nécromancien noir », mais c’était déjà pris. Alors ils ont essayé « le mage noir », « le nécromancien à capuche », « l’ombre », « le sorcier maléfique », et beaucoup d’autres choses encore, mais toutes étaient sous copyright. Donc finalement, on le surnomme « le-nouveau-nécromancien-dans-la-région-dont-on-ne-connaît-ni-le-nom-ni-la-race-ni-le-sexe ».

Mais comme c’est un peu long, dans le cadre de cette histoire, nous allons l’appeler Monsieur X.

Revenons maintenant à notre scène de torture. Skorvild, tentant de capter à nouveau l'attention de ses invités, continue :
"Nous avons ici le sujet d’étude proprement dit, un Nordique venu toquer à ma..."

Mais voici que Duldrammu se réveille et, fort amusé par les molets ridés d'Adrusu qui se présentent à lui, se met à tripoter les chevilles de la vieille en riant. Recevant en réponse un coup de bâton sur le front, il se rendort. Adrusu, plus exaspérée que jamais, siffle :
"Oui bon, épargnez-nous l'introduction. Passons tout de suite au vif du sujet. Je ne vais pas passer la journée à supporter cet idiot."

#4 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 27 mai 2007 - 23:32

Le scalpel de Skorvild le Corbeau marque un temps, à quelques pouces du thorax d'Atheondir. Un observateur attentif se rendrait compte qu'il tremble légèrement.

Un lecteur moraliste pourrait s'imaginer que c'est parce que, considérant la jeunesse de notre héros et son expression parfaitement terrifiée, le nécromancien a un soudain accès de remord. Les lecteurs moralistes ne sont pas nécessairement toujours suffisamment attentifs.

Le nécromant relève la tête et fixe la vénérable Dunmer un instant. Il est heureux que le visage métallique ne dévoile pas l'expression de son porteur, sans quoi le Trente-Septième Colloque des Nécromanciens Vvardenfellois aurait pu tourner au carnage.

Il faut savoir que depuis tout petit, Skorvild le Corbeau supporte mal la condescendance et le mépris à son égard. Ce qui est au demeurant assez étonnant, si l'on considère son sobriquet.

Et pourtant. Les corbeaux sont des oiseaux très intelligents. Davantage que les faucons, qui portent mal leur nom, ou les aigles qui friment beaucoup mais ne sont pas particulièrement malins. C'est du moins ce qu'a prétendu durant des années la maman de Skorvild lorsqu'il rentrait en larmes de l'école, après avoir essuyé les quolibets de ses petits camarades.

« Corbeau! Corbeau! » aimaient-ils à crier en lui lançant des pierres pendant qu'il retournait à la tour dwemer familiale.

Les enfants sont notoirement cruels et les mamans, sans être pour autant des ornithologues accomplies, font ce qu'elles peuvent avec ce qu'elles ont.

Au fil du temps, Skorvild en est certes venu à apprécier son surnom et à gagner le respect de ses anciens camarades de classe (dans ce monde ou dans l'antichambre poisseuse du suivant), mais il est resté particulièrement chatouilleux quant au respect qu'il estime lui être dû.

Et dans la triple mesure où les Dunmer ne sont pas par nature particulièrement sympathiques, où la nécromancie n'incite pas non plus à l'urbanité et où Adrisa Iveru a bénéficié d'un temps considérable pour élever la suffisance au rang des beaux-arts, sa remarque était aussi blessante que l'instrument que Skorvild tient dans sa main droite.


Mais le Masque ne perd pas le Nord et s'emploie à murmurer aux oreilles de son possesseur l'équivalent mental d'un massage akavirois de la nuque. Apaisé (voire légèrement cotonneux), Skorvild ravale la malédiction qui lui était montée à la bouche et ne relève pas la provocation de son aînée.

La suite de la réunion se déroule sans accroc. Atheondir ne peut profiter pleinement, il est vrai, de la suite de l'expérience  parce qu'il met à profit son déroulement pour mourir, mais force est à l'assistance d'admettre que la trouvaille de Skorvild permettrait de dépoussiérer les trois tomes de la Préparation des Cadavres. En effet, l'idée d'implanter en recourant à une forme rituelle de scarification des runes de commandement dans un sujet que l'on va transformer en zombie ouvre de nombreuses perspectives des plus intéressantes. Pour tout dire, c'est un grand titubement en avant dans les Arts Noirs, même si Duldrammu Assamarsi est trop bête pour se rendre compte des implications théoriques et pratiques d'une telle découverte et qu'Adrusu Iveru, lèvres pincées, rechigne à partager l'enthousiasme de ses collègues.

Le Maître demande bientôt à Atheondir d'aller chercher des verres et une bouteille de vieux cognac pour fêter dûement l'événement et celui-ci s'incline et titube en direction de la cave.

#5 Uncle Ben

Uncle Ben

Posté 05 juin 2007 - 02:18

Mais revenons-en à Atheondir, notre héros. C'est encore l'une de ces journées... une journée où l'on peut rien pour lui, une journée de fièvre. Le beau blond est maintenant accoudé sur un comptoir de taverne. Bien qu'"accoudé" ne soit pas le meilleur terme que l'on puisse employer. Oui, disons-le clairement, il est  complètement affalé dessus. Tellement affalé qu'un nordique ivre passant dans le coin croirait qu’il cherche quelque chose derrière le bar. La veille, il a bien bu. Mais ne cherchez pas à savoir tout de suite qu'est ce qu'il fabrique là, vous l'apprendrez naturellement en lisant la suite.

Alors pour l'instant, il dort. Un sommeil étrange, dont il n'aura heureusement aucun souvenir. Quoi qu'il en soit, dans sa tête, ça tourne. Et vite en plus. Un tourbillon obscur, qui empêche toute pensée lucide de faire son entrée dans le cerveau, nordique ou pas nordique. Remarquez, ce n'est qu'à ce genre de moments que l'on comprend que la logique est absurde et que l'absurde peut tout à fait être logique. Sagesse passagère diront certains...

Bref, comment voulez-vous qu'on puisse analyser une situation lorsque, même au réveil, tout tourne autour de soi? Certains y arrivent très bien, d'autres non, ce qui est malheureusement le cas d'Atheondir. Alors ne le brusquez surtout pas, car le foie est généralement un organe très instable lorsqu'il s'agit de lendemains difficiles. Ceci est, notre héros ouvre finalement ses yeux avec un mal de crâne phénoménal. Levant lentement la tête, écartant ses cheveux longs et graisseux, il observe les alentours tel une bête en quète de nourriture. L'endroit est singulier, il est seul.

A première vue, cela ressemble à une taverne tout à fait normale, avec son comptoir, ses tables et son tavernier ennuyeux qui fait partie du décor et n'est donc pas compté comme un être humain. Première surprise: les murs sont ornés de trophées de chasse étonnants. Il ne s'agit pas là de simples têtes de sanglier ou de cerf que l'on peut acheter à 2 senptims dans les rayons surgelés de Winterhold. Non, ceux-là sont uniques et n'importe quel nordique moyen rêverait de pouvoir en agrémenter sa cheminée, faute de moyens. Il s'agit de têtes de dragons, de hauts daedras, d'elfes, d' Udyrfryktes... mais il y en a tellement qu'il serait long et fastidieux de tous les énumérer ici.

Autre singularité, les fûts situés derrière le comptoir sont ouverts et versent en continu du breuvage. Plus étonnant: ils semblent inépuisables et leur liquide n'inonde pas la pièce. Atheondir y reconnaît les odeurs de la bière et de l'hydromel, ce qui lui provoque soudain une montée de nausée. Toujours en regardant autour de lui, le blondinet ressent une étrange sensation d'euphorie. A quoi est-elle due? Il ne le sait pas... Bizarrement, la taverne paraît chaleureuse et festive, même si elle est complètement vide.

Au début, lui non plus ne comprend pas ce qu’il fait dans un tel endroit ni comment il y est atterri. Il se retrouve dans la même posture que la nuit de ses dix-sept ans, est-il en train de revivre le passé? Mais n’est-il pas sensé être en pleine session de nécromancie, avec cinq encapuchonnés et un masque qui lui fouillaient le ventre ? Oui, mais cela lui apparaît comme un souvenir lointain maintenant, et il a l’impression qu’une bonne journée s’est écoulée depuis.

C’est à ce moment d’intense réflexion et de recherche sur le passé qu’entrent  dans la taverne deux jeunes femmes nordiques au visage d’or, déployant des formes plus qu’avantageuses et de magnifiques chevelures de couleur feu. Pour couronner le tout, elles ne sont vêtues que d’un simple pagne en fourrure d’animal qui cache ce qu’il faut où il faut et tiennent dans chacune de leurs mains une chope remplie à ras bord d’hydromel. Et pour son plus grand bonheur, les deux demoiselles invitent notre héros à venir boire avec elles. Mais vu l’état actuel des choses, notre nordique se voit contraint de refuser. Néanmoins, cette apparition divine ne fut pas complètement inutile, car elle permit de rallumer une petite étincelle de mémoire dans le crâne souffrant de votre humble narrateur... heu… notre héros.
Le déclic fut si brutal qu’il faillit tomber de l’endroit où il était assis.

« C’bon, maintnant j’me rapel. Ici, j’peu boir’ des bon coup’s à volonté et c’te gonzess sont là pour m’tenir bonn’e compagnie. Y’a d’la joie, y’a d’la fête et jamais d’ennui. C’te certitud’, j’chui bien arriv’ à Sovngarde, l’paradis des nordiq’s. »

Et oui, une partie de ses souvenirs lui revinrent et il se remémora la fantastique journée qu’il avait passée aux côtés de héros morts à la guerre tels que Wulfharth ou Ysgramor. Il n’avait pas arrêté de se battre avec les autres nordiques, car c’était bien là la seule activité à faire en ce lieu lorsqu’il ne s’agit pas de boire ou d’essuyer ses pieds sur des faces d’aldmers. Cependant, sa nuit à la taverne avait mal fini, et il se souvient maintenant qu’il avait dû la terminer à quatre pattes,  recrachant sur le sol des litres d’hydromel qu'il avait engloutis. Une scène hautement comique, plongeant dans les plus profondes abîmes du pitoyable, selon les témoins. C’est pas souvent que ça arrive, c’te genre d’histoir’... Normalement, les cuites n’existent pas à Sovngarde, les nordiques peuvent y ingurgiter des litres de boisson  sans se soucier des contrecoups négatifs, car ceux-ci n’existent pas. Enfin, vous l’avez sûrement compris, Atheondir n’est pas fait pour être nordique. Il n’aurait jamais dû l’être d’ailleurs.

Quoi qu’il en soit, notre nordique pense à autre chose. Quelque chose qui le tracasse. S’il est au paradis des nordiques, cela veut dire qu’il est mort après avoir combattu en héros, et que son action due être monumentale pour pouvoir ensuite être accepté à Sovngarde. Cependant, il n’arrive pas à s’en souvenir, sa gueule de bois est trop violente. Mais petit à petit, la scène avec les nécromanciens lui revient en tête. Ils lui avaient demandé d’aller chercher du vieux cognac, tout en pensant qu’il était sous leur emprise. Que s’était-il passé ensuite, quel haut fait lui valu la mort puis Sovngarde ?

« J’te les ais tous’ zigouillé. » pensa-t il.

Modifié par Uncle Ben, 05 juin 2007 - 15:41.


#6 PoufLeCascadeur

PoufLeCascadeur

Posté 05 juin 2007 - 19:09

Athéondir ferme les yeux et se frotte le visage. Il arrive peu à peu à se remémorer l’histoire de sa mort. A vrai dire, un grand sceau d’eau glacée lancé amicalement sur son visage décomposé l’aurait sûrement tiré de sa torpeur mais dans les tavernes nordiques, qui plus est celles de Sovngarde, il n’y a pas d’eau, c’est interdit, que de l’hydromel, c’est marqué dans le règlement.
Le narrateur va devoir donc faire preuve d’une grande prouesse : celle de retranscrire les pensées désordonnées du Nordique d’une façon compréhensible.


Skorvild et ses collègues avaient réalisé quelques expériences sur ce brave Athéondir, faisant de lui un mort-vivant peu commun. Disons un un-peu-mort-mais-surtout-vivant ou bien un pseudo-mort-vivant. Des académiciens très sérieux travaillent actuellement pour trouver un nom convenable. Puis le nécromancien nordique avait ordonné à sa créature d’aller chercher des boissons et Athéondir avait obéi.

Il se souvient de cette étrange sensation : celle d’être un spectateur dans son propre corps, de sentir sa volonté se plier sous les ordres. Athéondir trouve une expression qui lui convient : le somnambule éveillé ; expression plutôt médiocre mais déjà pas mal si l'on se rappelle que son auteur a pour le moment la lucidité d’un crabe des vases congelé. Mais continuons.


Le jeune Nordique était donc revenu dans le laboratoire, les bras chargés de vieux cognac et de petits biscuits apéritifs. L’avantage de son état, c’était qu’il n’avait pas besoin de se concentrer sur sa route et il pouvait donc observer tous les détails de la pièce. Certes, toute personne correctement constituée n’a pas besoin de penser pour marcher, mais Athéondir si. Il y avait dans cette salle une atmosphère plutôt tendue. A son retour, un Dunmer hystérique s’était mis à danser et avait proposé en applaudissant qu’on déguise le jeune Nordique pour monter une troupe théâtrale. Ses compères ne semblaient pas aussi enthousiastes. Les plus sympathiques lui avaient lancé un regard noir, les autres avaient fait un geste du pouce, mimant de l’égorger. Skorvild avait observé la scène avec gène. Puis il avait été prit d’un éclair de lucidité. C’est là que tout avait déraillé.


Athéondir fait une pause dans son édifice de re-mémorisation. Il soupire. Quelques guerriers entrent dans la divine taverne et s’installent au comptoir en riant bruyamment. Des dizaines de chopes d’hydromel apparaissent et le groupe les engloutit avec joie. Notre héros les considère un moment avec admiration puis replonge dans son histoire.


« Héhéhé que dîtes-vous de ça ? » s’était exclamé le Corbeau en brandissant une paire de jambières métalliques dwemers. Le nécromancien semblait décidé de faire de son captif un pseudo-mort-vivant-semi-centurion-dwemer, décuplant ainsi la colère des académiciens.

Mais pour cette expérience risquée, Skorvild avait besoin de matériel spécial. En plus des scies, des clous, des scalpels, des pioches et des fers à souder, il lui fallait son couteau fétiche, une simple lame richement décorée sans aucune propriété magique mais qui avait une valeur sentimentale pour lui, pour peu bien sûr qu’un nécromancien ait des sentiments. Ce couteau, c’était son grand-père qui lui avait offert, le jour où papa nécromancien l’avait réanimé pour fêter les cinq ans du petit.


Le couteau avait disparu de la table sur laquelle il se trouvait quelques minutes auparavant. Cela fut suffisant pour faire exploser la situation. Malgré l’emprise qu’exerçait le masque sur lui, Skorvild jura et pointa un doigt accusateur sur ses invités. Evidemment, la réaction fut unanime : quand on est un nécromancien bien élevé, que l’on soit coupable ou non, on fait toujours tout pour être désagréable et violent. Une bataille générale éclata.

On pourrait croire que les sorciers se battent à l’aide de sorts chaotiques et destructeurs, reflets terrifiants des liens intenses qu’ils exercent sans retenue avec les forces du Mal. Cela est vrai en théorie. Mais quand ils sont entre eux, ils se battent comme des chiffonniers, tirant les cheveux, griffant les joues et mordant les mains. Sans doute Skorvild dut-il faire appel à toute sa concentration dans cette épique bataille. Quoi qu’il en soit Athéondir sentit progressivement le voile obscur se lever de son esprit.


Le jeune Nordique plisse les yeux. Cette sensation reste gravée dans sa mémoire malgré les litres d’alcool qui l’ont embourbée. La liberté recouvrée, ou du moins pour un temps.

Le laboratoire était complètement anéanti. Tous se battaient à terre en hurlant et en reversant le matériel. Seuls deux individus étaient debout et ne participaient pas à la lutte : Athéondir, libre depuis peu, et le mystérieux encapuchonné dont tout le monde ignorait tout. Ce dernier tenait discrètement sous sa manche le couteau décoré en question et observait avec amusement et satisfaction la pagaille qu’il avait manifestement déclenchée.


Athéondir renifle. L’encapuchonné. Il s’en souvient maintenant. Ce mystérieux bonhomme cachait bien son jeu depuis le début du colloque.

Modifié par PoufLeCascadeur, 05 juin 2007 - 19:16.


#7 X-Antares-X

X-Antares-X

Posté 08 juin 2007 - 11:03

Avant de nous consacrer à ce fameu Monsieur X et de découvrire quels sont ses noirs desseins, du moins si il en a, attardons nous un moment sur la magnifique bataille que se livrent nos cinq amis nécromanciens devant un Athéondir semi comateux et un Monsieur X heu... bonne question on voit pas son visage donc impossible de determiner son état d'espris.


Skorvild ayant connaissance des ambitions de Erissare est persuadé que c'est elle qui lui a dérobé son couteau préféré il commence  à lui tirer sa jolie tresse, Bradas, voyant une occassion de se faire bien voir de la belle Aldmer, mord sauvagement la jambe de cet oiseau de mauvaise augure. Skorvild pousse un hurlement très violent qui fait éclater de rire ce cher Duldrammu et s'evanouir cette jeune demoiselle.


Adrusu exaspérée par cet abruti et son rire d' une rare intelligence lui flanque un allez-retour de sac-à-main (oui on ne vous l'a pas precisé plus tot mais comme toutes les vielles biques elle se promène en permanance avec son petit sac-à-main).Duldramu titube, trébuche sur Skorvild (qui se tient sa jambe douloureuse), avant de s'écrouler sur un Bradas en train de peloter notre Erissare toujours dans les vapes. Bradas detestant par dessus tout qu'on le derange pendant qu'il est occupé lui assene un violent coup de poing sur le sommet de la tete.


ce coup a pour effet de faire retrouver son état normal au Dunmer... Enfin celui d'avant son accident avec le pendu et l'armur d'orc car peut on réélement considérer la nécromancie comme quelque chose de normal ? Et de plus il ne semble pas pour autant moins psychopathe maintenant que se qu'il parraisait avec son stabisme divergent.


Devant ce spectacle pathétique Athéondir, et aussi Monsieur X très probablement (ba oui  là aussi c'est dure a dire), sont complétement affligés.


Pour le moment, faisons un tour a Svongarde car le jeune Nordique s'arrete à cause d'un mal de crane terrible mais aussi d'un trou noir dans ses souvenirs (c'est assez troublant il faut dire). Ce souvenir de la bataille entre les necromants a-t-il un interet quelconque ? Est-ce-que le necromancien encapuchoné ou bien Duldrammu ont quelque chose a voir avec le pourquoi du comment il c'est retrouvé ici au paradis des fiers guerriers Nordiques ?  Pour ce changer les idées notre héros décide d'aller faire un tour hors de la taverne devenue très bruyante à causes de nombreux Nordiques un peu euphoriques qui avaient commencé a entonner une vielle chanson à boire en frappant avec leurs choppes sur les tables, ce qui n'arrangeai en rien l'incarceration encephalo-rectale (la tete dans le cul pour les gens qui parlent plus vulgairement) du jeune homme.


Pour se detendre quoi de mieux que d'aller fracasser la gueule d'un Aldmer après tout comme dirai l'autre : "ils sont là pour çà". Il se place dans la file d'attente, en effet dégomer de l'Aldmer c'est l'attraction principale a Svongrade, apres la taverne bien sur. Il arrive a hauteur d'une pancarte - à partit de ce panneau 2h30min d'attente- Donc finallement, surment a cause de l'impatience que l'on a à cet age, il decide d'aller voir ailleurs ce qui se passe. En marchand au hasard il tombe sur une brochure qui dit:
          *Le jour de votre mort vous étiez tellement bourré que vous ne vous en souvenez pas.
          *Vous souhaitez revivre votre mort, celle d'un compagnon d'arme, celle d'un ennemi que vous avez tué.

          Addressez-vous au Bureau des décès nous pouvons repondre à toutes les question consernant votre trépas.


"Qu'est c' qui m'empech' d'essayer" ce dit le jeune Athéondir et il se rend au bureau des décès, il arrive devant un guichet ou se tient une grosse et vielle bonne femme avec de grosse lunnettes carrées qui accentuent son air sévère.
"J'viens pour en savoir plus sur m'a mort" dit notre jeune héros
"M'en serai douté c'est pas le bureau des décès pour rien" lui repond la femme avec sa...heu... douce et melodieuse voix.
elle poursuit : "c'est quoi  le nom de votre walkyrie  ?"
"Le quoi de qui ?" s'etonne Athéondir qui n'a aucun souvenir de walkyrie, il ne sait d'ailleurs pas ce que s'est.
"Ok encore un qui lui a pas demandé vous nous aidez pas beaucoup. Bon dans ce cas le bonhomme il a deux possibilitées soit il remplit le dossier on fait les recherches  et on lui fixe un rendez vous , soit il  prend un ticket et il attend qu'on le reçoive pour voir ce qu'on peut faire pour lui."


Le plus simple étant de remplir le dossier, et de plus ça lui permet en plus de retourner à la taverne en attendant son rendez-vous il en prend un puis l'examine premiere case : NOM "alors A...T...E... heu...?"
se disant que si toutes les informations a fournir sont aussi compliquées que celle-ci prendre un ticket irai certainement plus vite. Il en prend un N° 47022. Une voix appelle " N°2753 ". L'attente allait etre longue mais il se souvient qu'il a toute l'eternité devant lui, il s'assoie, plonge sa tete dans ses mains une image lui apparait soudain Monsieur X portant ses mains à sa capuche...

#8 Rojhann

Rojhann

    Pelleteuse daedrique : Le devoir ma pelle.


Posté 22 juin 2007 - 13:03

Il riait. Enfin, on ne voyait pas les grandes dents blanches, écarlates, presque diaphanes d'années de propreté assidue; on ne voyait pas non plus de jovialité soudaine et inexorable s'inscrire dans ses pupilles, et on entendait encore moins le rire sybillin, rejetté il y a nombre d'années et qui plus jamais ne sortirait, emprisonnée machiavéliquement par des heures d'observations, scalpels en mains, de l'horreur la plus totale et la plus noire que le monde ai jamais porté.

Mais il riait bel et bien. Des lecteurs avisés soutiendront que ce rire était intellectuel, jouissant de la portée de ses actes manipulateurs; ces lecteurs sont très perspicaces, je les remercie de leur intervention. L'encapuchonné ne donnait aucun signe extérieur de joie, d'allégresse, de jubilation, de liesse, de réjouissance...etc... Mais le héros, encore sous le choc de ses péripéties, sentait. Il sentait que l'encapuchonné rayonnait. Il rayonnait d'une exultation morbide, avoir poussé ses camarades à des gestes létaux était un régal à ses yeux.

Quand le rixe arriva à son terme, c'est à dire à un savant arrangement spatial de chair, de sang et de ce qu'on aurait pu appeller "cadavres" si les nécromanciens ne l'appellaient pas "sujet d'étude plus ou moins interessant", la silhouette sombre s'avança et inspecta les cadavres. Beaucoup d'érudits lancent aux nécromanciens l'argument suivant : ils n'aimeraient pas se retrouver dans la position d'enchantés, cadavres ou quasi-morts dociles, alors pourquoi le font-ils subir aux autres?
Ce que ces érudits ne savent pas, c'est que les nécromanciens savent s'arranger pour ne pas se retrouver dans cette position. Aucun des corps qui gisait n'était un bon sujet d'étude, il manquait trop de chair, trop de muscles et autres parties du corps qui servent même aux cadavres réanimés.

Ensuite le trou noir, noir ébène, noir insondable. S'il pouvait se rappeller ne serait-ce qu'une infime partie d'une scène, peut-être que tout reviendrait à la normale. Soudain, il entendit un nombre dans le bièrophone (les autorités de Sovngard ont découvert récemment qu'un son, passant au travers de la bière ou de l'hydromel, devenait très agréable aux oreilles nordiques). Ce nombre lui rappella quelque chose. Il était sur la voie, il en était certain. Son voisin dans la salle d'attente se pencha sur lui et de sa voix rauque lui asséna un véritable coup de massue (qui a dit que les Nordiques n'étaient pas assomants?):
-"Gnmrfffff ! toi numéro appellé, toi devoir y aller !"
-"Euh qu'y a ?" Répliqua malicieusement (enfin de la malice d'un Nordique, tout est relatif) le héros
Il prit ensuite conscience du silence entourant la salle, et des yeux braqués sur lui. Il se leva prudemment, s'avança vers le guichet, et découvrit une femme d'une rare beauté, dont les yeux doux le cherchait du regard. Elle ouvrit sa bouche fine, doucement, sans mouvement exagérés:
-"He bien c'pas trop tôt espèce d'ogsvald !" (il est à noté que les ogsvalds sont les Nordiques interessés par la poésie, qui finissent généralement au fond d'un puit à excréments, un acte comportant en lui-même la seule et unique poésie Nordique acceptée)  "Bon à rien ces jeunes, si j'tais 'core vivante, t'verrais comment j'te les éduquerais moi. ALORS AU LIEN DE RIEN FAIRE, T'VEUX QUOI???" cria t-elle finalement de sa voix chaude et tropicale.
-"Ben en fait, j'viens pour savoir c'mment j'suis mort... Et j'sais pas remplir les formules d'airs..." articula t-il avec peine.
La femme parla ensuite longuement, mais Athéondir n'écoutait plus, rien de ce qui l'entourait n'avait d'effet sur lui, sauf une chose, une personne, aux longues jambes, portant une lance affutée, et une cuirasse dorée. Une walkyrie, sans aucun doute, cela ne pouvait être que cela.
Celle-ci se tourna vers lui et il aperçu le motif qui était sur le casque, il connaissait, il savait... Le tourbillon de sa mémoire l'enleva à son présent et le rejetta sur terre, dans un passé pas vraiment loingtain.

Il était blessé à mort, pourquoi ? Cela il ne le savait pas. Il tenant dans sa main droite (vu qu'il n'avait plus de main gauche) une épée courte en ébonite. Tâchée de sang, du sang, sans nul doute, des personnes qui gisaient derrière lui. Juste avant de tomber pour toujours, il aperçu une silouhette noire, à capuche, qui s'éloignait rapidement.
Soudain, il y eut un éclair éblouissant (bien qu'on est jamais vu d'éclairs différent de celui-là). La walkyrie apparu, entourée d'une lumière qui fit transpirer le coeur d'Athéondir.
-"Rah encore du boulot, on n'arrète pas ce soir... Z'êtes lourd à tous crever en même temps"
-"Mais euh" dit Athéondir, qui venait de se rendre compte qu'en fait l'apparition n'était pas aussi charmante qu'elle semblait l'être au départ.
-"Ah non, me dites pas que vous êtes de ceux qui croient que je suis là pour vous emporter dans un palais et vous faire goûter aux mille plaisirs de la chair, de l'estomac et de l'esprit dans une moindre mesure? Ce sont des rumeurs, moi je suis qu'un taxi, plus vite je vous envois là-haut, moins je vous vois, mieux je me porte. Maintenant, soit tu monte sur le cheval (et sans lui tirer la queue sinon tu te prendra des sabots dans la poitrine), soit tu reste là, mais fait vite." s'énerva la belle blonde.
Comme il ne bougeait pas, et que de toutes manières la walkyrie était payée pour les ramener, elle essaya de le convaincre.
-"Bon allez, faites pas de chichis, si je suis là, c'est par ce que vous êtes un héros, là-haut vous vous amuserez bien... Regardez, vous en avez tués douze, vous aurait droit à des faveurs !"
-"Mais... mais... je n'ai rien fait, j'ai pas pu les tuer tous" s'empressa de dire Athéondir
-"Mais oui mais oui, en plus modeste, c'est assez rare chez les héros; bon montez !" dit-elle
Athéondir, encore hébété par les évênements, grimpa avec précaution sur la croupe du cheval.

Ce dernier s'envola et, après quelques tours entre les étoiles, arriva sur une plateforme avec un "Ch" entouré écrit en gros. Athéondir regardait partout autour de lui, mais la walkyrie l'empoigna et le traîna vers l'entrée, une porte massive et lisse. Elle appuya sur un emblème en forme de pinte, qui émit un son aigu, et une voix répondit de nul part "Oui?"
-"J'ai un héros de niveau étoile six" dit la walkyrie
-"Etoile six? C'est très rare de nos jours ! Autorisation d'entrer !" répondit la voix

La grande porte s'ouvrit dans une lumière dorée, qui n'était vraiment pas surprenante (dès fois, le trop plein d'effets spéciaux gâche tout), mais qui sentait bon l'hydromel.

#9 Josse

Josse

    Fournisseur officiel de recette du gateau au chocolat chantilly


Posté 03 juillet 2007 - 10:16

Athéondir se décida a rentrer. Il vit plein de grands nordiques
- Hé jeune homme ! Qu’a tu fait de si grand cria l’un des nordique
- Euh … j’ai
- Il a tué 6 hommes a lui tout seul, pas mal pour 17 années
- HAHAHAHAHA, aller vient boire de l'hydromel.
- Ou somme nous ? répondit Athéondir
- A Sovngarde. ! La ou on ne s’ennuie pas HAHAHAHAHA
C’est vrai, impossible de s’ennuyer … La salle était faite pour s’amuser et non le contraire, resplendissant de moult activités plus grandioses les unes que les autres.
Ainsi une grande arène faisait place au milieu de la salle. Faite de bois, elle permettait aux nordique de sauter les barricade tandis que  les prisonnier, engloutis, dans l’arène  ne pouvais sortir. Une grande porte, sans doute pour amener quelques bestioles rayonnait (oui car elle était faite d’or !) sur le coté droit de l’arène. Cette dernière était disposée en forme de cercle. Certains lecteurs me diront pourquoi autant de chose ? Et bien tout simplement pour s’amuser. Puisque les prisonnier n’étaient fait que de grandes oreilles pointues, digne lignée d’elfe. Ceux ci pouvais être frappé du poings, ou recevoir des tomates (qui était gratuites) sans aucune rancunes ( les elfes, et contraire a certains nains, ne disposait pas de « livre de rancune ») de leur part.
Bien sur, des dizaines de filles (par tête barbue) étaient disponibles (encore gratuitement). Tous plus blonde les unes que les autres, leurs caractéristiques féminines étaient aussi très développées. Les hommes (les barbus) étaient souvent à la recherche de ces caractéristiques ainsi que des mystères des femmes (pourquoi n’ont elles pas de barbe ? Pourquoi ne peuvent elles par porter des haches etc. …). Evidemment, un escalier donnait sur une multitude de chambres qui disposées de grands lits. (la plupart était remplies).
Quand a ceux qui n’aimaient ni les femmes ni les elfes (ou plutôt le contraire dans notre langue, mais chez les nordique « aimer les elfes » veut en faite dire « aimer frapper les elfes »), ils étaient sur des grandes tables à manger et boire (de la boisson nationale : l'hydromel) voir à jouer aux cartes. D’autres encore concouraient pour le plus musclés (ou le plus ? chose) dans des petits stands.
C’est ainsi qu’est la grande Sovngarde, crée par Shor pour honorer les Nordiques ayant prouvé leur courage à la guerre.
- OUAHHHHHHHHH cria Athéondir.
Le bon lecteur avait déjà compris avant que l’écrivain ne le dise : Athéondir était déjà partit depuis longtemps dans la salle en direction des escaliers tout en prenant une cuisse de poulet dans la main droite.
- Profitions de la vie ! lança t’il

#10 Finraïl

Finraïl

    Modèle de wiwilandais nanotechnologique


Posté 05 août 2007 - 17:24

Une chambre. C'est bien évidemment là qu'Atheondir se dirige. Ou plutôt, qu'il est poussé. A cet instant, le jeune fils nordique ne réfléchis plus, il se laisse pousser par son instinct, et celui-ci est indomptable. Une chambre, donc. En voici la porte. Celle-ci ne résiste pas longtemps. Rien ne semble pouvoir résister au corps en furie d'Atheondir. L'instinct, comme s'il revenait en des terres longtemps désertées, retrouve ses ardeurs animales. Comme on l'avait indiqué au nordique, une dizaine de demoiselles blondes à la peau fraîche l'attend, et n'attend que de satisfaire ses désirs. Le jeune homme,  encore sur le seuil, se retrouve acculé contre le montant de la porte, telle une proie prête à se faire dévorer par la masse gloussante qui l'entoure. A cette vision, les sens d'Atheondir commencèrent à se réveiller, et celui-ci sent sa gorge se nouer, et s'assecher. Il sent son esprit craquer, son corps flancher.  Heureusement pour lui, tel un fauve, son instinct reprend le dessus, et assomme le reste des sens de notre héros à coups de marteau. C'est libéré de toute initiative qu'Atheondir assiste impuissant à la fureur de son instinct. Cet instinct qui perce la masse couinante et gloussante avec aisance, qui se joue des tentatives d'accrochage des multiples mains, déjoue les pièges malicieux des traîtres tapis, et vainc un oreiller rebelle, pour finalement atteindre son but : décrocher enfin le sésame vers le pays des songes.

Un trou noir. Un noir d'encre.

Une lueur, scintillante, accueillante. Le réveil, enfin. C'est la tête enfin fraîche et l'esprit éclairé que se réveille le jeune homme. Il ne s'était pas senti aussi bien depuis des jours, des mois même. Comme toujours dans de telles conditions, il se sent guilleret et alerte. C'est d'un pas vif qu'il procède à une évacuation des lieux, laissant ainsi choir ses compagnes d'un soir, qui l'ignorent d'un profond dédain. Atheondir n'en a cure. Peu lui importe en cet instant. La ferveur d'une exploration poussée de ce paradis qui l'a acueuilli le gagnant, il descend rapidement la dernière volée de marches. Evidemment, la porte ne lui résiste pas, et la lumière intrinsèque du paysage paradisiaque nordique lui caresse le visage... Ah, non.
"Y fé nuit?"
Levant son regard, notre héros (ben si, quand même) finit par comprendre que la lumière continuelle de Sovngarde est en fait obstruée par le corps imposant de sa charmante walkirie.
"Y fô que je t'emmenne encor."
"Hein?"
"Je dis : y fô que je t'emmenne encore."
"Comment ça? Où?"
"Pas le temps pour le moment. Grimpe!"
Imitant la jeune femme, Atheondir se hisse sur la bête convoyeuse, et s'accroche à son guide. Celui-ci lance alors le mouvement, et le cheval receptif commence sa cavalcade.
"Y parait que je t'ai amené ici par erreur."
"Hein?"
"Je dis : y parait que je t'ai amené ici par erreur. T'es complet'ment sourd mon gars!"
"Comment ça par erreur? K'esse vous me racontez?"
"Parait que t'était plus un nordique, et qu'un bureaucrate avait oublié de te retirer du listing. J'leur ai dit que vu qu't'avais tué des méchants, c'était pas bien grave que tu sois arrivé là, mais d'après une enquête, c'est pas le cas. C'est vrai ou pas?"
"Heuuu..."
"Bah, t'façons, tu verras bien là-bas..."
"Où ça, là bas?"
"Ben, dans le Hall du Jugement. T'y connais vraiment rien au Paradis, toi!"
"Où ça, là bas?"
"Ben, dans le Hall du Jugement. T'y connais vraiment rien au Paradis, toi!"
Et chemin faisant, l'equipage arrive à destination, à savoir une chaumière rapiécée.
"On y est mon gars."
"C'est ça le Hall du Jugement?"
"Ben ouais."
"Mais s't'une chaumière!"
"Ben ouais."
"J'vai quand même pas rentrer là d'dans?"
"Ben si. T'façon, soit tu rentr', soit tu r'pars direct "
"Bon..."
D'une allure molle et d'une mine peu entousiaste, Atheondir descend de selle, et rentre dans la chaumine du Jugement que le nom y fait peur.

Commun. C'est le premier adjectif qui vient à l'esprit d'Atheondir. Il est dans une chaumière d'aspect commun, banal. Apparement, celle-ci se décompose en deux pièces, dont la première ressemble à un bar, sans table et sans client. Juste un barman, et un comptoir. Pas de verre en vue. Il y a une porte, par contre, qui mène (et notons la célérité de l'esprit du héros sur ce point), dans la seconde pièce.
"Heeu... Bonjour."
"Salut. K'esse que j'peux faire pour vous?"
"Beenn... y parait que ch'uis convoqué ici."
"Laissez moi voir... vot' nom?"
"Atheondir."
"Ca s'ecrit?"
"Heu... A - T - H... heu..."
"Ah oui. En effet. Suivez-moi."
Le barman se dirigeant vers la seconde porte, Atheondir lui emboite le pas, et traverse ainsi le seuil de la seconde pièce. C'est dans cette seconde pièce somme toute modeste qu'il est invité à s'assoir sur une chaise libre, au centre d'un demi cercle de cinq vieux barbares, qui constituent l'unique décoration de la pièce délabrée. Le barman prend alors la parole :
"C'est Atheondir, A-T-H-E-O-N-D-I-R, k'es là pour l'affaire du 'gars k'a rien à faire là'. J'vous laisse le dossier. Si vous voulez ben m'excuser..."
Se retirant sans manière aucune, le barman laisse alors notre héros à son Jugement.

#11 Albi

Albi

Posté 13 octobre 2007 - 17:25

Le barbare qui puait le plus l'alcool prit la parole:
"Bien,nous sommes réunis ici même pour juger l'affaire d'un homme se nommant Atéondir..."

Notre héros:"Athéondir monsieur..."

Vieux barbu puant l'alcool:"Bon,passons...Nous sommes ici tous réunis pour juger At.....cette personne sur son cas...Alors vous êtes accusé d'entrée sans autorisation à Sovngarde,le lieu où résident les plus grands héros nordiques,repaire des meilleurs,..."

Notre héros:"C'te pas ma faute que j'chuis ici,c'est un "truc" qui m'a ammené ici..."

Vieux barbu puant l'alcool:"TA GUEULE!!!!"

Les autres vieux barbus puant un peu moins l'alcool commençèrent à regarder successivement leur confrère qui parlait et At....Notre héros......Jamais personne n'avait mis en colère leur confrère de la sorte,eux qui pensaient pouvoir retourner boire un coup très vite...cet evenement ne présageait rien de bon...

Vieux barbu puant l'alcool:"Bon....alors vous ne pouvez rester ici vous n'êtes plus un nordique,on va vous envoyer au paradis "desgensquinesontplusnordique" et vous y resterez...

Notre héros:"S'cusez moi mais pourquoi je ne suis plus nordique?"

Un des seuls instants de lucidité qu'a eu notre héros et qu'il n'aura jamais se passa à ce momenbt là....Il se rappela son reget du village...Il se senti mal et se dit que c'était pour ça qu'il n'avait pas beaucoup de moments de lucidité vu qu'ils fesaient si mal....

Vieux barbu puant l'alcool:"Je vois que vous vous en rappelez....C'est une honte pour un nordique de ne pas pouvoir passer ce test!Vous n'êtes plus un nordique c'est tout....

Vieux barbu puant moins l'alcool:"Excusez moi cher confrère mais il a quand même prouvé d'être un nordique non?Il a tué à lui tout seul 6 necromanciens et a réussi à se soustraire de leur emprise avant de mourir...

Vieux barbu puant le plus l'alcool:"Moui.....Mais avez-vous des preuves de tout ça?......

Mais notre héros n'écoutait déjà plus,il était en train de se rappeler cet instant encore......


#12 Cogite Stibon

Cogite Stibon

    Théoriquement moddeur


Posté 23 octobre 2007 - 12:53

Prenons le temps d'observer notre héros. De toutes façons, il nous faut bien passer le temps pendant que les juges se chamaillent. De l'extérieur, il n'a pas beaucoup changé : sa grande carcasse a certes un peu souffert des rituels nécromantiques, mais sa démarche apathique et son expression vide sont toujours là. En apparence, c'est toujours le grand idiot mou qui fait le désespoir de son père... En apparence. Usons cependant de nos prérogatives de narrateur, et allons  contempler l'intérieur de son crâne. Surprise : il y règne une agitation intense, agitation d'autant plus chère qu'elle est rare, c'est dire son prix. Il ne se contente plus de revoir les souvenirs de ces derniers instants, il s'efforce maintenant de leur donner un sens. On verrait presque les idées se mettre en place les unes après les autres. Le rire triomphant du capuchon noir. Le découpage des corps sans vie des nécromanciens. L'assemblage d'une nouvelle horreur à partir des rares organes utilisables sur chacune d'eux. Le sifflement atroce des incantations du capuchon noir, qui font se redresser la créature. La porte de la tour qui s'ouvre, le zombie qui titube vers la lumière, le passant inconscient qui s'approche.... Ce passant, il le connaît... "Papa !"

"Papa ? Jamais entendu une plaidoirie aussi mauvaise" se dit le plus aviné des barbares, pendant que le silence s'abat sur l'assemblée. Depuis mille ans qu'il traque les resquilleurs de Sovngarde, il a tout vu passer. Les menteurs, les violents, les sournois, les vantards, les corrupteurs. Sa plus grande fierté, après son débit alcoolique de premier ordre, est de d'avoir toujours su les démasquer. Mais la nullité crasse de notre héros le laisse sans voix. Pas trop longtemps tout de même, c'est un Nordique.
"Mes chers confrères, la cause est entendue ! Quelque soit la chance qu'il a pu avoir au combat, ceci ne mérite pas le titre de Nordique".
Les quatre autres juges acquiescent d'un air grave. Le vieux nordique s'efforce de prendre l'air le plus officiel possible.
"Aonthedir, vous avez été reconnu non Nordique par l'assemblée des héros. Par conséquent, nous vous chass..."
"Objection votre honneur ! Le prévenu a fait appel à un témoin, il a le droit être entendu"
Toutes les têtes se tournent vers le plus sobre des juges.

Même chez Nordiques, on trouve ce genre de personnages. Il se nourissent de réunions et de débats sans fin, qu'ils parasitent à loisir. Et c'est toujours à la fin, quand tout le monde s'est enfin mis d'accord et que l'on croit pouvoir bientôt aller soulager sa vessie, qu'ils exhument un obscur point de réglements et relancent une discussion de deux heures. Le président essaye, sans trop d'espoir, de contrer l'attaque
"Seuls les Nordiques ayant rejoint Sovngarde peuvent témoigner ici. Et arréter de m'appeler Votre Honneur, je ne suis pas un Cyrodillien"
"Justement, Votre Honneur. Si vous aviez pris le temps de consulter vos dossiers - mais je sais que vous êtes débordé avec toutes vos grandes responsabilités, ce n'est pas facile, à votre age - vous n'auriez pas manqué de remarquer que le père de notre cas ici présent a été vaincu au combat par une créature nécromantique. Il se trouve actuellement dans la grande salle de ripaille."

On se presse d'aller chercher le père d'Aethondir. Celui-ci a été reçu avec tous les honneurs dûs au père d'un héros niveau étoile six, deux Walkyries lui soutiennent un tonneau de bière. Le lecteur pointilleux pourrait s'étonner qu'on lui réserve un tel accueil, alors que le sort de son fils est encore en jugement. Je rappelle au lecteur pointilleux que les Nordiques n'aiment pas gacher les occasions de boire, et j'espère ne jamais me retrouver dans une réunion avec lui. Il faut six hommes pour détacher le père d'Atheondir du tonneau de bière et le ramener dans la chaumière du jugement.

"Mon fils !" s'écrit-il en serrant ce dernier dans ces bras. Un sentiment nouveau et inconnu l'envahit, celui de la fierté paternelle. "Tu les as tous vaincu sauf un. Tu es un véritable héros ! J'avais tort de te renier, tu es un vrai nordique. D'ailleurs, quand je t'ai renié, ça ne comptait pas : j'étais à jeun ! Quel dommage que tu soit mort, tu m'aurais vengé, moi et le village." Il serre si fort son fils dans ses bras que ce dernier sans une de ses côtes qui craque. Quel bonheur ! Pendant toute son enfance, ses amis comparaient fiérement leurs ecchymoses, marques de la fierté parternelle : "regarde, mon père m'a appris la lutte, tu as vu mon oeil poché", ou "il me manque une dent, je suis tombé en jouant au foot-tête-d'elfe avec mon père", ou encore "mon père était si content quand j'ai tué mon premier ours qu'il m'a déboité l'épaule en me tapant dans le dos". Mais lui n'avait jamais rien à leur montrer, jamais il n'avait su comment satisfaire son père.

Pendant que nos deux compères pleurent dans les bras l'un de l'autre, les juges se livrent à une discussion animée. Animée comme une discussion de nordique, ils parlent beaucoup avec les mains. Dans ce langage, un point d'exclamation se dit en repliant les doigt, et en tendant le bras vers la figure de son interlocuteur. Il y a beaucoups de points d'exclamations qui ponctuent le débat. Finalement, l'objecteur professionnel est évacué sur un brancard par la porte de derrière, et le doyen des juges reprend la parole.

"Aethondir, votre cas est litigieux. Nous avons décidé de vous donner une seconde chance de prouver que vous êtes digne d'être un nordique. Nous allons vous renvoyer dans votre corps, et vous devrez offrir à votre valeureux père la vengeance qu'il mérite. Notre décision prend effet maintenant !"

Un trou noir. Un noir d'encre. Les ténèbres insondables. Aethondir rouvre les yeux. Il git à terre, dans la tour du nécromancien.

#13 Laëreth

Laëreth

Posté 14 novembre 2007 - 21:36

Après la douce chaleur, les serveuses accortes et leurs doux nectars côtoyé à Svongarde, le retour chez Skorvild parut à notre héros assez désagréable. Il faut dire que le chien de nix de ce même skorvild était présentement en train de lui manger la jambe gauche. Athéondir peut porté sur le respect des animaux saisit une dague en ébonite qui passait par la, et décapitât son nouvel ami.

Oubliant sa jambe déchiquetée, il jeta un oeil observateur sur les environs et reconnut la salle ou on l’avait tué puis torturé. Mais il eut plus de mal à identifier les cadavres alentour, probablement dut au fait qu’il n’en restait plus que les vêtements bien pliés en petit tas. Toujours perplexe Athéondir se leva sans remarquer sa jambe sans égratignure et tenant toujours sa dague en main il s’élança dehors.

Mus par un solide instinct forgé par des générations de nordiques vivant dans des conditions dure et implacable créant un esprit pénétrant et supérieur. Notre héros donc dans un sublime élan d’intelligence se dirigeât vers le village, persuadé que là il trouverait un élément essentiel à sa quête  … En effet, il avait faim. Ce n’est qu’après avoir dévalisé la boulangerie du coin, que notre héros remarquât qu’ici aussi il ne restait plus que de petits tas de vêtements. Et Athéondir eut beau crier à tue tête, visiter toutes les plages naturistes ou fouiller tous les saunas de l’île. Il ne put trouver la moindre trace des occupants des vêtements. Désespéré, il retournât lentement au village et s’y promena espérant que la solution arriverait d’elle-même. Heureusement pour notre héros (ou pas) son auteur commençait à en avoir marre de ce boulet et décidât d’accélérer les choses.

- Tiens on en a oublié un.
- Encore la faute de cet incapable de Duldrammu. persifla Adrusu
- Copaing ? fit Duldrammu
- Ce ne serait pas votre expérience Skorvild ? demandât Erissare
- Si si approuvât Bradas
- C’est possible admit Skorvild
- Il serait donc revenu à la mort ? demandât Bradas
- Quel sens de l’observation. dit Adrusu
- Il semblerait. admit Skorvild
- Qu’est ce qu’on en fait ? demandât Duldrammu
- On l’étripe dit Adrusu
- On le torture dit Bradas
- On le découpe dit Erissare
- On l’étudie dit Skorvild
- Il va falloir se mettre d’accord ajoutât-il
- Suffit de faire les quatre, répondit Adrusu comme si c’était une évidence
- He… excusez moi fit Athéondir, mais…vous êtes quoi ?

Nos lecteurs auront sans doute remarqué l’étrangeté de la question d’Athéondir, mais c’est parce que nos lecteurs ne voient pas ce qu’Athéondir voit. Devant notre héros se dressait en effet la plus hideuse créature qui ait jamais existé, après Fargoth bien sur. Cette créature ressemblait à un assemblage disparate de différents bouts de corps assemblé par un Frankenstein amateur. Le monstre ainsi créé disposait de cinq jambes dont deux en métal dwemers ; d’un large torse bardé d’armes, de trou et de plaque de fer ; de sept bras dont deux armés d’épées et un d’un sac à main ; et au sommet de cet assemblage sanguinolent trônaient les cinq têtes de nos infortunés nécromanciens.

- Nous sommes les Grands Supers Méchants s’écrièrent-ils tous d’une même voix.
- Ce c’est vous qui avez tué tous les villageois ?
- Non seulement les ¾ répondit Skorvild
- Dans ce cas préparez-vous à mourir s’écria courageusement ou débilement notre héros en pointant son épée droit devant lui.

Créant un fou rire irrépressible chez son / ses adversaires, sauf Duldrammu qui n’avait pas compris Bradas saisit l’épée dans une de ses mains et la tordit pour un faire une vulgaire boule, sous le regard horrifié d’Athéondir qui retrouvât son peu d’esprit et se mit à fuir à toute vitesse. Mais les lois de la physique sont cruelle et les deux pauvres jambes d’Athéondir ne purent lutter contre les cinq jambes hypertrophié des Grand Super Méchants. Et ce qui devait arriver arriva, Athéondir se retrouvât coincé au fond d’une ruelle, faisant alors preuve d’un brillant esprit d’à propos, il s’écriât : He……

- Comme tu dis. Répondit Bradas en coupant en deux notre héros clairement pas consentent.
- Et comment on prélève les organes maintenant gros malin. S’emporta Erissare
- He…. Fit Bradas en une parfaite imitation d’Athéondir

Mais tandis que nos aimables nécromanciens se querellait à nouveaux. Athéondir, nullement affecté par le fait que même coupé en deux il continuait à vivre, imaginait milles tortures contre de prétendus scaldes qui faisaient rien qu’à l’embêter. Et occupé par ces charmantes pensées, il ne sentit pas les deux parties de son corps se rapprocher petit à petit, puis se recoller. Et c’est comme si de rien n’était qu’il se relevât et se souvint qu’il avait devant lui le GSM (Grand Super Méchant pour ceux qui n’avaient pas suivit)

- Cool il est reviendut dit Duldrammu dans un grand éclat de rire.
- Ha oui j’ai peut-être oublié de préciser que ma nouvelle technique les rend insensible aux armes blanches. dit candidement Skorvild.
- Mais mon épée est noire. remarquât Baras à la consternation générale.
- J’ai appelé cela le phénomène Skorvild. continua hautainement.. Skorvild (vous l’aviez pas deviné hein !)
- Vous voulez parler de la stupidité de votre cobaye ? demandât Adrusu
- Madame je ne vous permets pas de critiquer mon œuvre qui certainement vous dépasse.
- En stupidité certainement admit Adrusu avec une visible mauvais foi
- Mais il n’a plus l’air d’être un zombie, il se déplace comme un vivant désormais remarquât Erissare
- C’est vrai. Abonda Bradas
Aussitôt de trois têtes sortirent trois phrases énoncées doctement
- Ce doit être dut au palyndrome bulbeux de Shorst dit Skorvild
- C’est un cas d’avunculisme Doemlingien dit Adrusu
- C’est sans conteste une preuve de patenpsychose parasygmatique dit Erissare

Duldrammu eut juste le temps de placer un petit rire avant que nos trois nécromanciens ne développent avec force coup de sac à main leurs théories, incompréhensibles pour la plupart des mortels, et clairement hors de niveau de notre pauvre héros qui décrochât rapidement et se contentât de les regarder se disputer.

Et rapidement ils en vinrent aux mains, des mots ténébreux et intraduisible étant entrecoupés d’arrachage de chaire, tôles, os, nerf, et autres joyeusetés. La conversation prenant un tour moins savant, revenons à l’écoute.

- je ne reste pas une minute de plus avec de pareils idiots s’écria Adrusu
- Moi non plus ajoutât Skorvild
- Je vous quitte en premier répliqua Erissare
- Mais chérie tentât Bradas
- HAHAHAHA fit Duldrammu.

Et dans un grand craquement le GSM se scinda en 5 entités, qui ne faisant plus attentions à Athéondir se dirigèrent vers le centre de l’île en sautillant gauchement. Il faut avouer que disposer d’un seul pied n’aide pas vraiment l’agilité.
Ne restèrent plus qu’Athéondir et Duldrammu qui cherchait désespérément une explication, avant de finir par suivre les autres en criants : Copaing ?   Copaing ?

Athéondir mit une bonne demi-heure avant de se dire qu’il serait peut-être utile de les suivre. Heureusement suivre cinq larges pistes sanglantes s’avéra parfaitement dans ses cordes, aussi s’engageât-il d’un pas tremblant vers le sud.
Il arrivât ainsi jusqu’à la forteresse de Rothéran. Il était déjà passé devant de nombreuse fois, mais curieusement il lui trouvait cette fois ci un air dangereux et mystérieux, voir carrément morbide, alors que rien n’y avait changé. Après avoir longuement réfléchit, il se dit que ce devait être les lettres rouge sang, dégoulinante, qui flottait dans l’air. On pouvait y lire :

Chez Dédé
Centre de Thanatothérapie


Notre héros n’avait aucune idée de ce que thanatothérapie voulait dire, mais il eut directement un a-priori négatif, aussi s’avançât-il prudemment vers la cour de Rothéran. Contre toute attente il y parvient sans embûches, et se dirigeât vers le dôme.
Il tira légèrement la porte, et se révélât à lui le plus étrange spectacle qu’il eut jamais vu. Sous le dôme se trouvait désormais un large hémicycle. Sur les huit gradins était assis des centaines de touristes akavirois. Tandis qu’au centre se tenait visiblement un commercial peu assuré, entièrement encapuchonné dans une grande robe rouge, tenant un discours un peu confus :

- Oui Messieurs dames, vous êtes ici dans le meilleur hôtel du monde, disposant d’un service mort et dévoué. Offrant toute les nouveautés : bain de sang, piscine d’acide, masque de souffre, cure d’amaigrissement instantané, découverte de nouvelles sensations, etc.….   Et notre produit exclusif, la vie éternelle.
Qui parmi vous désire vivre encore pour les millénaires à venir ?
S’écriât-il répandant autour de lui une aura envoûtante et persuasive. Mais la salle restât de marbre, et oui un discours n’a jamais changé la matière, par contre un des spectateurs se tenait maintenant debout et hurlait à pleins poumons « MOI !  MOI !  MOI ! MOI !  »
Et oui c’était Athéondir.

Ce n’est qu’en voyant s’approcher deux zombis qu’il comprit qu’il avait fait une erreur.

Modifié par Laëreth, 14 novembre 2007 - 21:41.


#14 Vabaz'

Vabaz'

Posté 05 janvier 2008 - 19:52

Il  y eut une seconde de silence – quelle seconde apaisante après les bavardages vains de Dédé ! – puis dans un bel ensemble, les centaines de têtes de touristes akavirois pivotèrent vers Athéondir. Des centaines d’yeux jaunes luisants le fixaient, et bien que notre héros ne sache pas lire la langue d’Akavir, ni même la sienne en vérité, il put très clairement déchiffrer dans leurs pupilles un mot qu’il comprenait : « Tuons ».

A ce stade, le lecteur est en droit de demander des explications. Pourquoi, alors que leur cœur devrait déborder de gratitude, d’amour et de reconnaissance pour ce nouveau venu qui les libère de trois heures de laborieux discours de négociant, avec prix  réduits, conditions de l’offre, assurances-vie, avantages, magnifique chambre avec vu sur les ruines d’un authentique village local (et avec une baignoire, oui, bien sûr monsieur, toutes nos chambres comportent une baignoire !), excellent air soufré pour dégager les branchies de ces dames, et j’en passe, pourquoi donc ces intentions belliqueuses envers leur libérateur ?
La réponse tient en un seul mot, de trois lettres à peine, puisque c’est Athéondir qui l’a prononcé. Au-delà, cela dépasserait assurément ses capacités. « Moi ». Pourquoi « moi » ? vous demandez-vous. « Pourquoi moi ? » se demande notre héros, paniqué, à la vue de la foule écailleuse qui se lève lentement.
Pourquoi toujours lui, en effet ? Depuis tout petit, lorsque il s’arrangeait pour mettre en rage le plus d’adultes possibles, comme tout jeune Nordique désoeuvré en a coutume,  pourquoi était-ce toujours lui qui prenait ? Qui trébuchait ? Qui prenait la fuite puis les culs-de-sac ? Avec romantisme, on pourrait répondre que c’était la fatalité, ou le destin. Plus pragmatiquement, c’était sa stupidité.
Et avec le peu d’à-propos qui le suit depuis sa naissance, il avait fallut qu’il hurle « moi » à quatre reprises. Ou plus exactement, avec l’accent, « Môhaa » - vous pouvez ici vous apercevoir de l’articulation distinguée du héros. Par malchance, ce mot est une grave, très grave insulte akaviroise, plus ou moins abrégée en « des montagnes de ton village natal à la mer de tes champs inondés au sang de tes veines inutiles à ta descendance stérile à tes ancêtres inconscients tout est souillé par ton ennemi triomphant ». Rajoutez en moyennes cinq adjectif insultant par mot et vous obtenez la traduction exacte. Pour un Akavirois, il y avait forcément là de quoi s’énerver, même avec sang-froid.

Des zombis derrière, des touristes devant, Athéondir paniqua. Il se sentait comme l’elfe du conte, celui dont les enfants riaient tant, qui se retrouvait dans un tonneau d’hydromel au milieu d’une assemblée de Nordique à l’alcool violent. Très mal parti, donc. Il tentait désespérément de trouver une solution à cette situation désespérée. En désespoir de cause. On entendait presque sa cervelle cliqueter avec un bruit de centurion Dwemer en surchauffe. Si seulement il était un fin stratège, un génie du combat, ou un surdoué de l’esquive ! Mais il n’était rien, plus même un Nordique.
Ce fut ce qui le sauva.

Une surpression dans son crâne, il détale, affolé, droit vers – il ne le savait pas encore – l’assemblée venue d’Orient ; dans la même seconde, son pied dérape, et il s’étale lamentablement aux  pieds des serviteurs cadavériques, dont les mains lépreuses se referment à l’ancien emplacement de son cou avec un sprouitch désagréable. Le nez sur ce qui reste de leurs orteils, Athéondir perçoit une agréable bouffée d’odeur de chair tuméfiée et sanguinolente ; dans un sursaut de panique, il rampe, se tortille, et le voilà qui court, court comme il n’a jamais couru.
Dans les couloirs démoniaques, les bougies noires savamment disposées par Dédé se reflétaient avec goût dans la pierre sombre et polie des murs, et derrière, beaucoup moins polis et avec un peu moins de goût, courraient ses adversaires.
Il fonça dans le dédale, bifurqua, à gauche, à droite, encore à droite, et guidé par miracle par une force divine, ou plus exactement par son  instinct d’ivrogne, le voilà seul dans une salle immense.
Ne louez pas encore les exploits d’Athéondir au pied rapide. S’il courrait bien plus vite qu’un Nordique habituel, c’est qu’il avait, chose originale, de l’adrénaline et non de l’alcool dans le sang.
Cela va être rattrapé.
Dans cette salle, du sol au plafond, il y avait partout de gigantesques barriques. Partout aussi, une odeur d’alcool, odeurs de vieux vins classés mêlées de celles de piquette aigries, et même odeur d’hydromel du cru. De quoi faire boire des touristes tout au long de leur vie éternelle. L’estomac du jeune homme se souleva au souvenir de sa dernière soirée de Nordique pas encore renié, mais il se précipita dans une rangée, poursuivit par le son atypique de pas akavirois à sa poursuite. Par avidité, il souleva le couvercle d’un tonneau lui arrivant à la mâchoire. Et il se souvint du conte de l’elfe et du tonneau. Voilà une cachette idéale, sauf que cette barrique-là était pleine. Et il s’en dégageait une odeur que son estomac exécrait désormais. L’odeur de l’hydromel.
Sans autre choix désormais, il but. Ses jambes flageolaient, ses intestins se tordaient d’avance, mais il buvait toujours. Peu à peu, il eut le sentiment que tout son corps, des entrailles aux ongles de pieds, en passant évidemment par son crâne vide, étaient remplies du liquide aimé et hait à la fois. Et de toutes ses forces, il empêchait tout ce liquide de s’évaporer ailleurs, pour ne laisser aucune trace.
La place y était. Il devait avoir ingurgité l’équivalent de son poids en hydromel, comme lui confirmait l’Ogrim nageant la brasse à l’intérieur de sa tête. Un bon allié, ce fichu Ogrim. Si seulement il pouvait s’arrêter de chanter « Dagoth Ur, nous voilà » à tue-tête… Sa tête allait mourir, pour sûr…
L’épreuve suivante, grimper dans le tonneau, lui paraissait insurmontable. Mais il n’avait plus le choix. Et puis faire un choix, c’était bien trop difficile. Ses bras se tendirent, saisir le rebord métallique. Il força ses genoux à terre à le remonter. Surtout ne pas vomir. Ses pieds, terrorisés, fuirent le sol, et s’élevèrent. Sa tête, elle, au contraire, n’en fit qu’à sa tête, penchant dangereusement vers le sol, voulant mourir, l’alcool d’accord, mais seulement au Sovngarde, par pitié... Heureusement, ses mains aidèrent. De toutes leurs forces, pour hisser cette outre pleine qu’était à présent le corps de notre héros. Voilà donc l’utilité de se trimbaler à longueur de journée un marteau de guerre en acier, même s’il ne sert qu’à frapper aux portes. On peut porter à mains nues deux cents kilos de chair et d’alcool mêlés.
Comme une éponge molle, il s’effondra dans le liquide, sans une éclaboussure.
Une dernière gorgée pour pouvoir respirer.
Et il referma le couvercle.

Le voilà comme dans le ventre de sa mère. Au chaud, dans un silence de bruits sourds. Bien. Avec autant d’alcool autour de son corps qu’en dedans. Moins bien. De dehors, on ne sait rien. S’est-il noyé, étouffé, saoûlé à mort ? Est-il mort ? Ah, il l’a déjà été ? Il mourut, fut découpé, autopsié, remonté, recousu, tué, ressuscité, cadavrambulantisé, envoyé au paradis, revivifié, revigoré, immortalisé, il était désormais, tel le chat de Schrödinger, mort et vivant à la fois, dans deux états superposés. Ce devait être une expérience intéressante. De quoi refaire un congrès de Nécromanciens. Ce Nordique était vraiment un sujet passionnant pour Mr X et les autres.

Dehors, soudainement, un boucan infernal. On dirait le cliquetis des fourchettes d’Orques affamés. Mais ce ne sont que les touristes akavirois qui tiraient leurs katanas et leurs kameras. Peut-être s’étaient-ils aperçus que pour laver leur honneur, un duel avec Athéondir était nécessaire, et qu’un seul d’entre eux pourrait tuer le Nordique.

Modifié par Vabaz', 05 janvier 2008 - 19:54.


#15 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 06 janvier 2008 - 15:08

Ces quatre-vingt-huit touristes – les rumeurs parlant de centaines d’Akavirois présents sont très largement exagérées, Dédé ne recule pas devant un peu de publicité mensongère concernant la fréquentation de son établissement – rendus cinglés par l’intervention malheureuse de notre cher Athéondir ont donc dégainés. Le vacarme a été suffisamment clair pour que le non-Nordique se doute que les problèmes l’attendent de pied ferme ou d’appendice caudal, nous attendons toujours des précisions sur l’anatomie des Akavirois de nos documentalistes, narrateur c’est un apostolat...

L’histoire nous apprend que lorsque Vivec s’aperçut que les congénères de ceux qui assiègent Athéondir dans son tonneau allaient envahir le Morrowind, il enseigna à son peuple comment respirer sous l’eau, juste avant de recouvrir tout le pays d’un liquide qu’aucune personne originaire de Bordeciel et majeure n’envisagerait d’approcher de ses lèvres. Ce qui va suivre est vaguement similaire, ce qui prouve qu’il n’est nul besoin d’être un dieu pour réaliser des miracles. Être incroyablement stupide et ce en groupe peut parfaitement suffire.

Les Akavirois n’ont pas pu s’entendre sur celui d’entre eux qui aurait le privilège d’accorder la mort éternelle à l’odieux personnage qui les a insultés. Plutôt que de se massacrer les uns les autres jusqu’à ce qu’un seul survive et gagne le droit d’affronter Athéondir, ils ont résolu de chacun frapper un tonneau de leurs katanas, sourds aux protestations frénétiques de Dédé. Ainsi, ils réussiront à se débarrasser à coup sûr du jeune homme sans provoquer de jalousie.

Aussitôt décidé, aussitôt fait. Avec un bel ensemble, les Akavirois taillent dans le bois. Un ou deux sifflotent une mélodie entraînante pour se donner du cœur à l’ouvrage. Athéondir n’est pas loin de finir en chansons. Heureusement pour lui, ses blessures ne lui font aucun mal grâce au curieux phénomène qui l’affecte et que des experts dans leur partie ont été incapables d’identifier. Même si c’était le cas, l’alcool qu’il a dans le corps et qui l’entoure désinfecterait les plaies et l’anesthésie convenablement pour le moment.

Les barriques se mettent à glouglouter, mais l’inconscience des Akavirois leur fait ignorer ce dernier avertissement. Quelques milliers de litres d’alcool et un Athéondir jaillissent à forte pression de leurs réservoirs. Il faut bien dire qu’il y avait davantage de piquette fermentée que de grands crus là-dedans. L’effet est dévastateur, surtout pour l’infortuné qui s’occupait du tonneau où se trouvait le jeune homme d’origine désormais incertaine.

Quatre-vingt-huit chiens d’Akavirois transformés en pulpe plus tard, Athéondir se relève sur des jambes mal assurées, carrément flageolantes, même. Toutes ces morts qui lui sont directement imputables devraient lui ouvrir un boulevard vers Sovngarde pour une réintégration en tant que héros, mais un juge pointilleux veille...

« Chers et honorés confrères, bien que conscient du fait que le sieur Athéondir regagne ainsi de plein droit son titre de champion de niveau six – eu égard à ses prouesses exceptionnelles, je mets aux voix la proposition de créer un niveau sept rien que pour lui –, il ne pourra reprendre sa place à nos côtés qu’en redevenant un Nordique. Et cela, ce n’est possible que s’il débusque les cinq sorciers nécromantiques restants (oui, chers confrères, le dénommé Duldrammu s’est noyé dans sa bave à l’heure où je vous parle) et les fait passer pour de bon de vie à trépas. »

Les juges, désespérés par la rhétorique navrante et insipide de leur tatillon collègue, approuvent du bonnet. Pressés d’en finir avec cette histoire qui s’éternise bien trop à leur goût, ce qui est bizarre car ils ont justement toute l’éternité pour en profiter, les Nordiques parviennent à faire admettre à celui qui les barbe encore plus que les poils qui leur poussent au menton qu’il serait judicieux de drainer l’organisme d’Athéondir de l’hydromel qu’il contient et de lui fournir un cheval.

Le volume du jeune homme est soudain divisé par deux lorsque l’alcool est éloigné de lui par un procédé magique dont personne n’a le secret, fort inutile d’ailleurs car il déclenche automatiquement une gueule de bois monumentale. C’est du moins ce qu’un observateur peu avisé pourrait conclure en voyant Athéondir chanceler hors de Rothéran, les mains sur les tempes pour tenter de calmer la douleur.

En réalité, l’observateur aurait tout faux si le narrateur l’avait laissé approcher. Athéondir a simplement reçu un cheval sur la tête.

Sa démarche erratique autant qu’hasardeuse se révèle fatidique pour quatre personnes qui sont vicieusement piétinées par notre héros. Ce qui tend à prouver que l’adjectif hasardeux est la contraction des mots heureux et hasard. Les quatre nécromants décèdent dans une indifférence générale. Il faut dire que Dédé s’étant suicidé pour éviter la ruine imminente, il ne reste que deux personnes vaguement vivantes sur l’île de Dagon Fel : Athéondir et Monsieur X.

Commence alors une épique course-poursuite, un immense jeu de cache-cache à tenir les lecteurs hors d’haleine. Pas les protagonistes car ils ne se donnent guère la peine de courir. Réfléchissons ensemble pour localiser ce dernier obstacle à l’apocoloquintose d’Athéondir qui a réuni toutes les conditions nécessaires : un décès ridicule, des événements dont il est la cause involontaire, un défigurement lorsqu’il était zombifié, et un bégaiement sévère après ingestion de spiritueux forts.

Ecartons en premier lieu l’hypothèse que monsieur X est revenu sur le lieu de son crime. D’abord, il serait plus exact de parler de ses crimes et ceux-ci ont été commis un peu partout : au village, à la tour... On pourrait penser qu’il s’est emparé de Rothéran mais l’endroit ne lui a jamais plu et empeste des relents de mauvaise liqueur. Eliminons les rares cavernes de l’île : monsieur X cache sa peau, pas sa personne. Il faut donc chercher un endroit bien en évidence. Et quel point l’est davantage que le centre de Dagon Fel, par définition ?

Suivons donc Athéondir qui s’y rend tout droit. Enfin... tout droit si l’on excepte les zigzags. Devez-vous, chers lecteurs, en conclure que le jeune homme raisonne plus vite que vous ? Que nenni, ce serait commettre la même erreur que l’hypothétique observateur de tout à l’heure. Ses juges, excédés, lui ont donné des coups de pouce, puis, devant son inertie, des coups de coude, et pour finir de grands coups de pied dans le train. Et le garçon s’est enfin rendu là où on espérait qu’il irait.

« Pas trop tôt, commente un des juges. J’ai l’impression d’attendre ça depuis des mois. »

Athéondir et monsieur X se font face. On aimerait pouvoir dire qu’ils se jaugent du regard pour bien souligner l’intensité dramatique du moment. Hélas ! trois fois hélas. Les yeux de monsieur X sont invisibles derrière sa capuche, et même s’ils étaient apparents, ceux du jeune homme sont bien incapables de se fixer sur un point précis. Le malheureux est toujours victime de sa migraine assortie de terribles vertiges.

« Mais quel empoté, ne peut s’empêcher de marmonner un Nordique un peu moins aviné que la moyenne qui contemple la scène depuis Sovngarde où le destin pour le moins atypique d’Athéondir a fini par atttiser un certain nombre de curiosités (encore un prodige à mettre au compte de ce dernier : quelques spectateurs ne lèvent même pas le coude). C’est pourtant pas compliqué, même un héros niveau un saurait faire !
– Ouais, renchérit un autre. Suffit de saisir son bouclir de le mordre une bonne fois et de foncer...
– J’ai jamais eu le coup pour ça, intervient un troisième. A chaque fois, je me retrouvais la bouche pleine d’échardes et je...
– C’est la procédure standard, tranche un juge en essayant d’empêcher l’attroupement sans cesse croissant de lui boucher la vue. Vous mordez, vous hurlez à la mort de douleur, mais c’est une ruse parce que l’ennemi croit que c’est de rage...
– Ensuite, on court comme un dératé, reprend le plus sobre, celui qui a parlé en premier. On s’agite dans tous les sens et généralement les autres fuient.
– Ouais. Facile. Tiens, je serais à sa place, au petit, je lui montrerais comment il faut faire. Ça me manque.
– Mais il a pas de bouclier, pointa un nouveau venu. Il peut pas le mordre.
– Ah.
– Pas faux.
– ‘xact.
– C’t’un fait. »

Les Nordiques eurent l’air un peu gêné qu’ils adoptent quand ils cherchent une explication et un moyen d’éviter de s’excuser. L’un d’eux résolut le problème en écrasant une chope sur la tête du fâcheux.

« Pourrait faire un effort et se trouver un bouclier, proposa quand même celui qui passait pour un intellectuel en raison de la vague lueur dans ses yeux qui était en fait un simple reflet des flammes.
– Ça, c’est sûr. On est pas un héros classe six si on a pas au moins quatre boucliers de rechange.
– En réalité, le port du bouclier est facultatif et soumis à plusieurs conditions dont le niveau d’héroïsme ne fait pas partie, corrigea le juge casse-pied, avant de s’effondrer, victime d’une bourrade délibérément malveillante.
– Il crie même pas.
– Là, il crie.
– Ouais, d’accord, mais t’as vu ce que l’autre vient de lui faire. J’veux dire, tout l’monde peut crier quand une boule de feu te crame les genoux. »

Athéondir se retrouvait en effet dans une situation qu’il aurait préféré éviter s’il avait été pleinement conscient. Ses jambes lui faisaient l’effet de plomb fondu. Ce qui était la sinistre réalité ou presque. Ses rotules venaient de se souder aux fémurs et aux tibias. La raideur naturelle du jeune homme en fut d’autant plus accentuée qu’il ne pouvait plus plier les jambes.

« Comment il s’appelle, ce gars ?
– Personne lui a trouvé un vrai surnom. Y sont tous pris.
– Ouais, mais bon, c’est un sale type qui aime le feu mais pas  assez sa figure pour oser la montrer.
– Qu’est-ce-vous pensez de Bandit Igniphile Laid ou Lépreux ? suggéra le barbare le plus cultivé de la bande, à qui il était arrivé de piller une bibliothèque un jour où il se sentait particulièrement en veine de défis.
– Peu importe, coupa une nouvelle fois un juge. Athéondir doit le tuer. Ensuite, on pourra boire tranquillement. »

Le cerveau embrumé du jeune homme commençait à percevoir la souffrance remontant de ses membres inférieurs. Il leva le pied gauche avec intérêt et observa. Le pied resta suspendu en l’air sans qu’il ait besoin de faire d’effort. Il le reposa et fit de même avec le droit. Petit à petit, il avança vers monsieur X qui, peu inquiété par son attitude étrange, se retourna quelques secondes pour ramasser son petit matériel à sortilèges.

Mal lui en prit : dans un bel effort, Athéondir lança les bras en avant et manqua complètement sa cible mais, alors qu’il s’étalait dans la boue, sa jambe accrocha un des pans de la cape de son adversaire, et la forte traction imprimée au tissu par la glissade consécutive à la chute de notre héros la fit glisser des épaules de monsieur X et rejoindre le sol où l’avait précédée le jeune homme qui ne trouva rien de mieux que de se retrouver emmêlé dedans (le narrateur tient à s’excuser auprès de ses lecteurs : il gagnait un pari).

Une légère parcelle de la peau de monsieur X se retrouva exposée à la lumière vive du soleil, quoique ce jour-là il soit tombé un peu de pluie, malgré la présence de l’anticyclone de l’archipel de Thras, bref le temps était nuageux mais tout de même pas brumeux. Un hurlement retentit. Non que monsieur X ait omis de se barbouiller d’une crème protectrice et ait l’épiderme très sensible, mais bien plutôt qu’une malédiction l’ayant affecté des années plus tôt trouve enfin l’occasion de se réaliser.

Quoi donc ? Vous voulez savoir, amis lecteurs ? Eh bien voilà, vous saurez :

« Quand soleil brillera
De marbre point ne seras
Mais vivace grandiras
Et peau brunira. »

Ça ne semble rien vouloir dire d’autre que : sors un peu te mettre au soleil, X, le bronzage te va et c’est bon pour ta croissance, une sorte d’incitation, comme pour la soupe à faire avaler aux enfants. Eh bien, ce coup-ci, lecteurs, c’est vous qui avez tout faux et non cet observateur dont on parlait il n’y a pas si longtemps, faites un petit effort de mémoire.

Le métabolisme de monsieur X était celui d’un végétal. Le geste d’Athéondir venait de lui faire prendre racine et il se mettait à pousser. Pour user d’une expression un peu vulgaire, disons qu’il avait beau être chêne, il avait sacrément l’air d’un gland.

Y a-t-il quelqu’un pour qui cette histoire a une fin heureuse, malgré tout ? Eh bien, oui : en essayant de se relever, Athéondir s’était encore plus empêtré dans la cape et s’était fracassé le crâne sur une pierre en contrebas.

Après bien des errances, notre brave benêt satisfaisait enfin aux exigences de Sovngarde : Nordique, héroïque et mort comme tout. Et pour ne rien gâcher, disposant désormais d’une vraie tolérance à l’alcool. Elle est pas belle, la mort ?




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