Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
Citation
1) et 2) A la relecture, il n'est pas évident que Lot et ses gens/sa famille soient des Juifs.
Pour le 1) Genèse13. 8)Abram dit à Lot: Qu'il n'y ait point, je te prie, de dispute entre moi et toi, ni entre mes bergers et tes bergers; car nous sommes frères. (dans G12.1-3 on dit même que Lot est le neveu d'Abram)
Ayant quitté l'Egypte ensemble Abram et Lot se séparent dans la plaine du Jourdain. Lot prenant la direction de Sodome, Abram celle du pays de Canaan (on en déduirait que les habitant de Sodome sont des phérésiens => G 13. 7) Il y eut querelle entre les bergers des troupeaux d'Abram et les bergers des troupeaux de Lot. Les Cananéens et les Phérésiens habitaient alors dans le pays.)
Donc Lot et ses gens sont bien juifs.
Je ne sais pas, Vae-Primat. Gn 12, 5 et Gn 13, 7 montrent que Abram et Lot sont apparentés, c'est vrai. Mais pas qu'ils sont juifs. En admettant l'équation Sodomite=Phérésiens; Abram, Lot et leurs maisons respectives=Cananéens, cela identifierait certes les gens d'Abram et de Lot, mais sans pour autant en faire des Juifs. Le problème vient de ce qu'à ma connaissance, nulle part dans la Bible on ne lit explicitement "Or la parentèle d'Abram était dès cet instant devenue le Peuple Elu, les Juifs." En revanche, comme je te le disais dans mon post précédent, Gn 17, postérieure à la séparation, pourrait bien être le récit de ce changement, tout particulièrement en raison du baptême que Yahvé donne à Abram->Abraham et sa parentèle (représentée ici par Saraï->Sara). C'est un bon indice, tu ne crois pas?
Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
Citation
Cela étant, remarquons également que contrairement à ton exemple d'Incassable, Yahvé ne tue pas des innocents, mais des méchants (le texte le signale clairement (Gn 13, 13)), qu'il vérifie avant de frapper s'il y a lieu de le faire (Gn 18, 20-21), et qu'il est prêt à faire grâce aux méchants plutôt que de punir avec eux les justes (voir le marchandage entre Abraham et Yavhé, (Gn 18, 22-32), qu'enfin, ces justes, il les préserve de sa colère (Gn 19, 9-22).
L'exemple démontre que Elijah Price
tue pour sélectionner la perle rare. Yavhé
ayant séléctionné la perle rare (l'ayant donc séparée de la mauvaise) détruit la ville de Sodome et sa voisine Gomorrhe mais épargne Tsoar où Lot s'est réfugié (les us et coutumes sont pourtant les mêmes dans la plaine) (des cinq villes de la plaine, une seule sera sauvée). Or la notion de méchanceté ne peut se concevoir que dans le cas où une règle est fixée et qu'elle n'est pas suivie. Dans le cas présent c'est la notion juive (celle de Yavhé) de bien et de mal qui est enfreinte et la notion de liberté culturelle (toujours de Yavhé avec le libre arbitre) qui est punie.
Deux remarques sur cette contre-objection, car elle me semble comporter deux mouvements distincts):
1. Tu reconnais (passage en gras) que Elijah Price et Yahvé agissent différemment:
Elijah Price tue sans discernement pour trouver perle rare.
Yahvé tue (après avoir discerné la perle rare du verre pilé) les mauvais (toujours selon Gn 13, 13). Tu n'évoques pas ici ses motivations (ce ne peut être pour trier le bon grain de l'ivraie puisque le tri n'a pas lieu dans le phénomène de la destruction comme dans Incassable, mais avant). Je les ai évoquées dans mon précédent post: il s'agit du châtiment des mauvais.
Dans le premier cas, il n'y a pas de discernement, ce qui n'est pas le cas dans le second (comme je me suis efforcé de le montrer).
2. Yahvé détruit Sodome et Ghomorre mais épargne Coar.
Y a-t-il véritablement inconséquence de la part de Yahvé? Si on se remémore le marchandage d'Abraham (Gn 18, 22-30), il est possible d'en douter. En effet, Coar "est bien peu de choses" (Gn 19, 20). Peut-être la présence de Lot et de ses filles suffit-elle à sauver Coar de la destruction, puisque Yahvé a pris le parti, pour cette occasion en tout cas, de ne pas châtier le juste avec le pécheur. La scène du marchandage suppose un genre de calcul utilitarisme: toutes choses égales par ailleurs, pour 10 justes, tout Sodome est épargné. Coar étant une petite bourgade, trois justes pourraient suffire à la faire épargner. On peut renforcer cet argument en soulignant le fait qu'à Sodome, tout le peuple, Lot, sa femme et ses filles exceptés, sont mauvais (Gn 19, 4).
Il y aurait donc respect constant de la règle: pour tant de justes, la ville est sauvée.
J'en viens à ce qui me semble la principale raison de notre désaccord: l'existence d'une qualité universelle du bien et du mal en parallèle de celle de la loi du Peuple Elu, thèse que tu rejettes.
Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
Citation
Donc de deux choses: soit nous admettons que tant qu'il n'y a pas de contrat, il n'y a pas faute, et partant les filles de Lot ne commettent pas de péché; soit nous admettons qu'il existe une qualité objective du bien et du mal face en fonction de laquelle on est tenu de se comporter. Cette idée est d'ailleurs confirmée par l'épisode de l'arbre de la connaissance du bien et du mal au Jardin d'Eden (Gn 3).
1) Soit nous admettons que s'il n'y a pas contrat, il n'y a pas de faute =>dans ce cas pourquoi avoir détruit la ville ? S'il n'y a pas de règles il n'y a pas non plus de barrière à franchir pour enfreindre une règle qui n'existe pas.
2) qu'il existe une qualité objective du bien et du mal =>pratique tendencieuse et fallacieuse lorsqu'il n'y a qu'un seul juge de cette qualité et surtout lorsque le juge est aussi le bourreau. =>pourquoi n'avoir pas puni l'inceste dans ce cas.
On voit clairement qu'il y a deux poids, deux mesures. C'est exactement ce que le mechant stéreotypé fait : ses actes sont bons parce que tel est son bon vouloir.
1) Nous sommes tout à fait d'accord. La destruction de la ville ferait de Yahvé un méchant si les habitants étaient innocents, c'est-à-dire s'ils ne violaient pas de règle préétablie.
Ce qui me pousserait à admettre la seconde hypothèse. Voyons ton objection:
2) Le problème est selon toi que Yahvé est juge et bourreau, qu'il détermine ce qu'est le bien et ce qu'est le mal selon son bon vouloir, et que partant, ces valeurs sont tronquées, n'est-ce pas?
Comme notre propos est de déterminer en nous fondant strictement sur la Bible si Yahvé est bon ou mauvais, le noeud du problème est que comme le statut moral de Yahvé est indéterminé, celui des règles qu'il édicte le sera nécessairement également. Il faut donc pour résoudre l'aporie que le bien et le mal aient un caractère objectif qui ne dépende pas de Yahvé.
Or le texte n'établit pas, me semble-t-il, que Yahvé choisisse ce qui est bien et ce qui est mal. Dans le récit de la Création du monde, il n'est pas écrit que Yahvé crée à un moment ou à un autre le Bien et le Mal. Ceux-ci ont une existence objective qui survient une fois l'action divine posée (voir tout particulièrement Gn 1). Dieu crée quelque chose, puis voit que cela est bon. Il ne décide pas que c'est bon, il constate que l'acte est bon.
Si cette objectivité du Bien et du Mal est accordée, tous les hommes en ont connaissance de manière intuitive depuis qu'Adam et Eve ont acquis la connaissance du bien et du mal. Il est donc possible de pécher sans avoir signé de contrat avec Yahvé.
Il y a bien deux poids deux mesures: on exige davantage du Peuple Elu, et on attend plus de lui car il connaît les commandements divins en plus de cet connaissance intuitive du bien et du mal. On en attend moins des incroyants, mais ils peuvent cependant être pécheurs, car ils ont une connaissance générale du bien et du mal. Yahvé n'entreprend cependant de les châtier que lorsqu'ils passent de manière considérable la mesure (Gn 18, 20-21): dans le cas de Sodome et Gomorrhe, il ne s'agit pas d'un péché ponctuel comme celui de l'inceste, mais du comportement de toute une ville, de toute un plaine.
Ce point accordé, la plupart des objections se résolvent d'elles-mêmes:
Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
Pour le 2)[...] On ne peut donc obliger les habitants de la vallée à se soumettre à une loi qu'il ne connaissent pas.
La loi générale leur est connue.
Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
Dans le cas présent c'est la notion juive (celle de Yavhé) de bien et de mal qui est enfreinte et la notion de liberté culturelle (toujours de Yavhé avec le libre arbitre) qui est punie.
Il ne s'agit pas de notion juive de bien et de mal, mais de notion objective, les commandements (notion juive) n'étant pas encore publiés à l'époque).
Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
qu'il existe une qualité objective du bien et du mal [...] =>pourquoi n'avoir pas puni l'inceste dans ce cas.
Voilà une objection qui reviendra à plusieurs reprises. En l'état actuel de la discussion, la réponse peut être la suivante: il s'agit d'une faute ponctuelle qui ne se reproduit pas.
Remarquons qu'elle n'est ni récompensée (la réduction que tu fait entre récompense/descendance nombreuse est à mon sens fautive: elle ne s'applique qu'à Abraham qui bien qu'avançant sur l'âge n'a pas d'enfant légitime) ni punie selon le texte.
Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
Ici on est dans le cas particulier qu'à part Yavhé, tout le monde est soumis à sa volonté. Il est le seul à ne pas subir sa colère lorsqu'il enfreint ses propres règles. C'est le propre du méchant que de fixer ses propres règles et de les enfreindre pour atteindre son but. Le gentil il est obligé de suivre des règles et, lorsqu'il les enfreint, il s'expose à l'opprobe alors qu'on considère normal que le méchant le fasse.
Compte tenu de la nature objective du bien et du mal, Yahvé est également soumis à "ces" règles qui ne sont pas à proprement parler "ses" règles dans la mesure où elle n'ont pas été forgées par son caprice. Le châtiment n'est pas une infraction à ces règles, mais une manière de lui accorder un poids.
Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
Gn 19:23- Au moment où le soleil se levait sur la terre et où Lot entrait à Çoar, =>il s'agit bien de l'aube
Gn 19:24- Yahvé fit pleuvoir sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu venant de Yahvé,
Gn 19:25- et il renversa ces villes et toute la Plaine, avec tous les habitants des villes et la végétation du sol.
Gn 19:26- Or la femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une colonne de sel.
Or
Gn 19:27- Levé de bon matin, Abraham vint à l'endroit où il s'était tenu devant Yahvé =>un berger se lève à l'aube, l'ancien se levant le premier par simple habitude
Gn 19:28- et il jeta son regard sur Sodome, sur Gomorrhe et sur toute la Plaine, et voici qu'il vit la fumée monter du pays comme la fumée d'une fournaise !
Doit-on en conclure qu'en plus Dieu est macho ou simplement qu'il épargne Abram pour pouvoir tenir sa promesse? Dans ce cas pourquoi ne pas avoir épargné la femme de Lot ce qui aurait évité l'inceste pour que sa promesse soit tenue?
C'est pour que Yavhé puisse tenir sa promesse que l'inceste est accepté c'est donc bien avec son accord. Et toujours dans la même suite d'idées, s'il accepte l'inceste pourquoi avoir détruit Sodome ?
La réponse: parce que c'est son bon plaisir. C'est bien une réaction de méchant.
Force m'est d'admettre que cet argument est particulièrement bien vu. Abraham et la femme de Lot contemplent le spectacle et pourtant seule la femme de Lot est transformée en statue de sel. Pas d'ellipse possible du genre: le lendemain Abraham, etc.
Voyons cependant s'il existe entre la femme de Lot et Abraham une différence autre que le sexe. J'en vois plusieurs, qui peuvent être plus ou moins pertinentes:
1. Abraham est juif et non la femme de Lot. Point que tu ne m'accorde pour l'instant pas, donc inutilisable pour l'instant. Remarquons qu'en l'état cet argument peut servir ma thèse tout comme fournir des arguments contre elle (deux poids, deux mesures).
2. La famille de Lot a reçu l'interdiction de se retourner, et pas Abraham. Abraham ne viole donc pas d'interdit. Cet argument pourrait être considéré comme une preuve que le bien et le mal dépendent de la bonne volonté de Yahvé (se retourner n'est mal que parce que ça a été interdit), mais on peut se demander pourquoi les messagers de Yahvé interdisent à la famille de Lot de se retourner. (D'où 3.)
3. La distance: Abraham, d'où il est, peut embrasser toute la plaine du regard. Lot et les siens sont encore sur la circonférence de la plaine (à Coar). Et si la statuellisation n'était pas un châtiment dû à la désobéissance, mais une conséquence naturelle du fait de contempler le spectacle de trop près? Le texte ne permet pas de l'affirmer. Il n'interdit pas non plus cette interprétation.
Remarque: la promesse de la nombreuse descendance n'est pas accordée à Lot, mais à Abraham (Gn 17, 4-
. L'inceste de Lot et ses filles n'est donc pas la condition de la réalisation des plans de Yahvé. La raison de sa tolérance a été évoquée
supra.
Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
1) La providence de l'adage fait clairement référence à Dieu
2) Que ses intentions soient obscures fait justement référence aux actions mauvaises que cette entité fait pour leur donner un but en bien (voir Job 1 1-12 / Job 42. 1-17) qui tendrait à excuser ses actes parce que ne voyant qu'une partie de sa volonté. La fin justifie les moyens : ne voyant pas la fin nous contestons les moyens. Dans Sodome et Gomorrhe nous connaissons la fin (une nombreuse postérité) et nous contestons les moyens (l'inceste après avoir détruit la ville pour dépravation) Souvent dans les films et romans, nous connaissons les faits (meurtre et autres joyeusetés) avant de connaître le motif de ces faits. C'est leur relation avec notre vue du bien et du mal qui place le héros d'un côté ou de l'autre. Dieu a cette particularité qu'il "joue"dans les deux camps.
3) Dragonnoir sortait du sujet en associant l'action de l'homme à la volonté divine (c'est donc clairement hors-sujet.)
1) Référence n'est pas identité. Par exemple, mon avatar et mon pseudonyme font référence à ma personne, mais ne sont pas identiques à elle. Il s'ensuit que toutes les propriétés du référent ne sont pas nécessairement propriétés du référé. En l'occurence, la Providence caractérise le fait que chaque événement concourt au dessein divin, considéré généralement comme le bien du monde ou de l'humanité. C'est une notion philosophique plus que théologique à son origine. Elle ne se trouve pas présente en tant que telle dans la Bible si je ne me trompe. Sa présence dans la discussion est, comme tu le remarque en 3, un reliquat du moment où elle n'était pas centrée sur l'analyse de la Bible en tant que roman. Je te propose donc de laisser tomber cette partie de la discussion, qui est HS.
2) La volonté divine n'est en effet pas toujours pleinement connue. Pour autant que je sache cependant, dans le livre de Job, ce n'est pas Yahvé qui nuit à Job, mais Satan. Il y a là certes matière à discussion, mais je te propose de nous attacher pour l'instant au passage qui nous intéresse (la destruction de Sodome et Gomorrhe et ses environs) avant de nous porter sur un autre passage de la Bible pour une analyse détaillée. Retenons de ce passage simplement ce qui éclaire le passage sur lequel nous travaillons: ce que j'ai retenu de ta remarque est que le motif de l'action divine n'est pas toujours connu et que l'un des arguments avancé pour supporter/justifier des maux présents est un bien à venir encore obscur aux yeux des hommes (la fin justifie les moyens). Etait-ce là ton point?
Le reste (la fin accordée de la postérité nombreuse) et le moyen (la destruction de la ville) forme un enchaînement fautif, dû à ce que tu considères la promesse de la descendance comme se rapportant à Lot alors qu'elle s'adresse à Abraham, comme montré
supra.
Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
Citation
J'imagine qu'il s'agit d'une manière détournée de dire: nous sommes d'accord, les intentions du gentil, tout comme celles du méchant, peuvent ne pas être transparentes, ce qui s'oppose à:
- "c'est aussi une des caractéristiques du méchant que d'avoir un but que lui seul comprend"
Nous sommes effectivement d'accord sur les intentions des deux antagonistes. Cependant cela ne s'oppose pas à ce que j'affirme puisque c'est
une des caractéristiques et non
la caractéristique.
Si c'est une caractéristique du méchant qui se retrouve chez le gentil, elle ne peut aider à la distinction. Les caractéristiques qui nous sont utiles pour définir le méchant sont celles qui leur sont propres. Voilà ce que je voulais souligner.
Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
Citation
Indépendamment du fait que tu puisses le trouves tiré par les cheveux, est-il décrit comme tel dans la Bible ou non? Car la discussion porte, comme tu l'a souligné, sur ce que dit le texte, et non sur un objet de foi ou de croyance, me semble-t-il.
Effectivement et c'est en cela qu'il est tiré par les cheveux.
Si Dieu établit des règles et qu'il utilise la carotte (la nombreuse descendance) et le bâton (déstruction de la ville pour dépravation) pourquoi récompenser l'inceste (nombreuse déscendance) alors que c'est clairement une dépravation? Cela se contredit par lui-même, c'est donc tiré par les cheveux
Comme je l'ai dit plus haut, cette réduction de la carotte à la nombreuse descendance est fautive appliquée à Lot: elle concerne Abraham. Partant, la nombreuse descendance accordée aux filles de Lot n'est pas une récompense pour une dépravation. Remarquons au passage que les Moabites et les Ammonites seront des adversaires des Juifs par la suite.
Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
1) C'est exact qu'il a tout crée, mais il a aussi tout offert à l'homme y compris son libre arbitre. C'est donc sa propre volonté qui est faite lorsque certains hommes choisissent d'adorer d'autres dieux (concurrence). La bible nous montre comment il se débarrasse de cette concurrence (Sodome ).
2) Comme tu l'as soulevé, l'alliance n'est pas encore conclue, donc les obligations ne sont connues que de lui seul ou de ceux qui vont à l'encontre de ces obligations. Il n'y a pas de concertation préalable juste un sondage arraché par le syndicat (dialogue avec Abram) pour continuer une discussion patron/syndicat et éviter les "licenciements abusifs"
3) L'inconstance vient de ses actes (vus de notre point de vue puisque le méchant, lui, a sa logique et que donc, de son point de vue, il est constant):
a) Pousse Abram à quitter une ville (Ur) considérée comme "dangereuse" pour la foi d'Abram =>pourquoi ne pas l'avoir détruite puisqu'elle corrompait sa famille et laisser Abram reconstruire, dans sa terre natale, sa nation? Il a pourtant la puissance de le faire ainsi que la "légitimité" =>"défend son territoire"
b) Lui accorde une terre habitée par d'autres hommes. Or ces hommes ont suivi ses directives à savoir : "Allez et multipliez-vous" (tour de Babel)
c) L'Homme est libre de suivre son libre arbitre =>On voit ce que cela donne (déluge,Sodome, exil )
d) L'homme doit suivre ses règles bien que celles-ci n'aient pas été édictées (mais accepte que celles-ci soient enfreintes lorsque cela l'arrange (les nombreux exemples d'infidélité de l'homme sont généralement récompensés (abraham et sa servante, David et ses concubines) alors que celle de la femme est sévérement punie (exemple de la femme infidèle qu'il est coutume de lapider =>évite de se "salir" les mains)
*HS on*
ce qui nous amène à:
e) L'homme et la femme tous deux crées par dieu n'ont pas, à ses yeux, la même valeur. mais doivent suivre la même loi. Loi qui ne leur accorde pas les mêmes privilèges (Agar la servante d'Abraham, Abram et la femme de Lot)
*HS off*
1) Le libre-arbitre consiste (entre autres) à accepter ou à refuser la volonté de Yahvé. Adorer d'autres dieux est certes accompli en usant du libre-arbitre, mais n'est pas conforme à la volonté divine. De plus, pour qu'il y ait un véritable choix, il faut que les conséquences de celui-ci s'appliquent. Par exemple à Morro, si on a le choix entre plusieurs répliques mais que toutes conduisent au même résultat, le choix n'est qu'apparent. Il n'est effectif que si on a des résultats différents.
Les autres dieux seraient une concurrence s'ils avaient une existence propre. Mais la Bible nie que ce soit le cas. A la rigueur, le seul concurrent envisageable dans la Bible est l'Adversaire (Satan).
2) Je ne suis pas certain d'avoir bien saisi le sens de cette phrase. Tu admets qu'il n'y a pas de concertation parce qu'elle n'était pas possible, mais que des ajustements ultérieurs sont possibles (grâce au syndicat) c'est cela?
3a) Je n'ai pas trouvé de référence au caractère dangereux de la ville d'Ur. Aurais-tu la référence exacte s'il te plaît. Gn 12, 1-3 dit simplement que Yahvé veut qu'Abram quitte sa parentèle pour recevoir un pays et une descendance nombreuse et entrer en relation étroite avec lui.
3b) Lorsqu'Abram arrive (Gn 12, 5-7), il y a certes d'autres hommes, mais Abram ne les spolie pas de leur bien: il y a apparemment de la place pour tous.
3d-e)Le texte de l'Ancien Testament manifeste un certain machisme, c'est exact.
Je n'irai pas jusqu'à dire cependant que les hommes sont récompensés pour ce qu'ils font lorsqu'ils vont gaiement copuler ailleurs. Il existe des cas de figure où le stupre est puni également chez l'homme (David, notamment)(2 S, 11, 26-27; 2 S, 12).
Vae-primat, le 10.04.2006 à 18:41, dit :
Citation
Cette concession que tu fais, passant du méchant ultime au parfait petit patron bourgeois, montre que tu ne défends pas coûte que coûte ta position. J'espère de mon côté ne pas me montrer borné, mais faire preuve du même souci d'interprétation adéquate du texte considéré.
Tout bon méchant à ses moments de "bonté"(Elijah aime bien David, Hannibal aime bien Clarice Starling, Magneto et Xavier, Batman et doubleface, Dark vador et Luke, etc) ce qui ne l'empêche pas de poursuivre sa route (mais qui marque souvent sa fin). Tu ne manqueras pas de faire remarquer que le gentil agit de même mais se qui rend la méchanceté des uns* (les méchants) c'est de ne pas suivre les règles des autres (les gentils) or ici le gentil (dieu) dicte les règles que le méchant (dieu) enfreint.
Pour cet infraction de Yahvé vis-à-vis de ces propres règles, il ne me semble pas en avoir vu pour l'instant, en dernière analyse. La question consiste ici à savoir si la bonté, qui semble être l'exception chez les méchants, est également exceptionnelle chez Yahvé, où si elle représente au contraire la règle.