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[h] L'ange Tourmenté


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19 réponses à ce sujet

#1 Tim

Tim

    Timinus


Posté 05 mars 2006 - 13:29

Image IPB Cette histoire est la suite d'un autre récit intitulé
Au fond du nid de pie
Qui est la suite de
Une marche vers l'est
Qui lui même est la suite de:
"Le plumage du charognard

Prologue:

Sylph sifflait et soufflait, emportant ce qu'il pouvait en bourrasques violentes...
Une feuille se décrocha sous sa force, élevée et ballottée dans les airs, elle volait tourbillonnante en une série répétée de soubresauts.
La ramure des arbres, chênes et hêtres chantaient autour de cette minuscule aile végétale, tombant petit à petit entre les frondaison, entre les branches et les troncs...
Enfin elle toucha terre, ou plutôt la longue et fine chevelure d'une jeune fille assoupie sur un tapis de mousse.
Ses cheveux, au couleurs brunes s'étalaient autour de sa tête en une auréole opaque et torturée, faites de spires emmêlées.
Sa peau blanche se trouvait encrassée de terre bleu et crayeuse, présentant quelques motifs effacés et tachés de boue.

Saeria ouvrit les yeux...
Ses yeux sombre et profonds, les yeux des kidneils, le peuple prisonnier des bois.
Elle couva la forêt et sa végétation, quelques écureuils se hâtèrent de se terrer dans le tronc le plus proche.
Elle se leva, ses vêtements de lin sale frottèrent, tandis que les multiples perles de bois, à son cou et ses poignets oscillèrent, accompagnant ses mouvements.

_"Qui est là ?" demanda elle sur le qui vive, un pas lourd et maladroit s'approchait, faisant craquer les brindilles sous ses pieds.
Elle s'apprêtait à fuir, sauter sur l'arbre le plus proche et se cacher dans les hauteurs, sur l'une des branches fortes du végétale.
Le chapeau aux larges bords apparu dans la clairière, face à elle.
L'homme voûté sur sa cane de fortune releva la tête.

_"Fenai Sullivan !" cria elle en courrant à sa rencontre.
Le vieux conteur la pris dans ses bras, souriant...
_"Tu est bien loin de ton village..."
_"Je sais... Je sais... Que faites vous ici ?... Avez vous réussi ? La quête ? La compagnie ?"

Le vieux conteur se passa une main sur le visage, massant ses traits fatigués.
Il plongea lentement sa main dans l'une des poches de son manteau, tirant un petit bracelet orné de runes et morceau de bois.
L'air sombre, il le tendit à la jeune Kidneil qui le laissa tomber dans ses paumes.
Saeria fixa le bijou d'un air sombre, refermant ses doigts dessus.
_"Que s'est il passé ?"
_"Nous avons échoué... De façon tragique..."
_"QUOI ?"
_"Je suis revenu pour te rendre cela... La compagnie n'existe plus Saeria..." Il laissa passer un silence, fouillant dans ses propres souvenirs, cherchant comment annoncer la nouvelle avec le plus de tact possible
_"Que s'est il passé ?" insista elle, serrant de plus en plus le bracelet.
_"Elle est morte... Beaucoup sont mort..."
_"Comment... Comment est-ce arrivé ?"
_"... Te souvient tu de... De ce jeune garçon... Qui..."
_"Loch ?!... Non... C'est impossible... Jamais... Jamais il ne lui aurait fait du mal..."
_"Jamais ?... Comment le sais tu..."

Elle se tue, relevant la tête, son expression trahissait l'effort fourni pour retenir ses pleures.

_"Je le sais... S'il vous plait... Vous qui contez les histoires... Faites le pour moi... Que c'est il passé ?"

Sullivan  la dévisagea longuement, ses yeux couraient sur les traits de la jeune fille.
Sur ses cheveux entortillés et sa peau maculée de terre bleu.
_"Elle est morte en lui souriant... Allons... Rentrons..."

#2 Tim

Tim

    Timinus


Posté 20 mars 2006 - 00:27

Chapitre I:Les frontieres franchies

Le regard d'une enfant,
Ses yeux bleu et immenses,
Perdu sur le reflet d'une lame d'argent...

_"Plus que quelques jour ma petite, plus que quelques jours... Et ton cousin revient..."
Le visage de la petite fille se tourna vers celui de son aïeul, un vieil homme souriant,
Sa peau parcheminée recouverte d'une épaisse barbe blanche.
_"Quand ?!" Demanda elle de sa voix fluette, écartant l'un de ses cheveux d'or égaré sur son visage.
_"Demain Neyna... Demain..."
_"Demain ?... Demain quand ?!..."
_"Le voyage fut long pour lui, il est jeune, mais a vu ce qu'était le pays..."
L'expression de la jeune Neyna devint boudeuse, elle porta encore ses yeux sur l'épée,
Une lame courte posée sur le rebord d'une cheminée ancienne et crasseuse.
Un bouillon cuisait sur les bûches, parfois remuée par une vielle femme au sourire tout aussi large que celui de son mari.

_"Grand père ?... Est ce qu'un jour... Est ce que nous pourrons retourner à Astriana"
Les poils de barbes remuèrent et s'inclinèrent tandis que les paupières ridées se plissaient.
_"Oui ma petite, oui... Mais la grande ville est loin elle aussi..."
_"Te souviens t’en Neyna ?" commença la vielle femme "Les drapeaux ? Les drapeaux tout en haut ?
Ils flottaient devant les nuages, le vent de la montagne les faisait remuer... Et puis les deux falaises...
Tu te souviens des falaises ? Les grandes collines et le palais blanc ? Et puis, et puis...
Les ponts... Les ponts au dessus de la faille, et tout le monde qui volaient dans les airs..."

La petite ne répondit rien, elle même tentait de rassembler ses souvenirs sous le regard bienveillant de ses grand parents.
Le feu crépitait, et l'odeur de nourriture s'élevait dans la chaumière.
Il y eu quelques pas claquant sur le palier de la porte, un soupir et un râle.
Le père apparu, une cognée à la main, portant un trio de lourdes bûches fraîchement débitées.

Dogars Faerlen vivait avec sa fille et les parents de sa défunte épouse, fauchée par l'hiver il y a sept années.
Depuis, la famille perdurait dans l'une des petites maisons au toit de chaume jonchant le village de Midfell.
Midfell, la commune nichée contre le flanc d'une colline profitait de la proximité de la frontière et des grandes routes se croisant alentours en un double carrefour propice au commerce.

Du moins, Midfell jouissait il du commerce avant l'exil du Ghebcor.
Voila quelques décennies que les séraphins sudans avaient fuit leur terre, la lignée du roi Anthonias Donfail s'était éteinte en Windel...
Depuis, nephiliens, et autres vermines allaient et venaient dans le pays que quelques hommes purent reprendre sans voir de résistance.

Parfois, quelques bandes hostiles tentaient des attaques et escarmouches sur les villes de la terre d'or, il se fracassaient alors sur l'armée postée à la frontière.
Les rares survivants errant étaient tués par les milices…

_"Père ? Qui est cet homme ?" Questionna la fille, les mains sur le rebord de la fenêtre.
_"Ne regarde pas !" La voix du père était ferme, portant son enfant et l'amenant  prés d'une assiette creuse remplie de soupe.
Un bref coup d'oeil à travers la vitre crasseuse, Dogars pouvait voir les séraphins, leurs ailes blanches et déployées, attacher au pilori un mercenaire nephilien.
Encore une occasion de se demander quelle était la vraie notion du bien et du mal en ce bas monde.
Il souffrirait pendant des heures et des heures, si l'un des habitant ne venait pas l'étriper au bout que quelques temps.

Celui là, il fit l'erreur de montrer ses plumes dés son arrivée, et de prendre en otage un enfant trop confiant et imprudent.
Son estomac se nouait à l'idée que Neyna ai pus se trouver dans cette situation si elle avait eu la malchance d’y être en cet instant.
Enserrée, entravée, la pointe d'une dague sur la gorge...
Les villageois étaient intervenu, l'avaient maîtrisé, roués de coups...
C'était bien un survivant nephiliens, un homme affamé qui ne s'était pas montré assez discret en volant du pain, et qui avait misé sa survie sur le plus cruel des échappatoires.

Dogars prit place devant son propre repas, face à la cheminée.
Face a ce qui y trônait...

Si il y avait une histoire qui revenait souvent, parmi les contes et légendes que demandait la petite et que racontait le grand père.
Ce fut celle de cette arme...

Une nuit, il y a dix ans de cela, la porte en chêne tonna du poing vif et affolé du père de famille
Ce ne fut pas un tas de bois qu'il soutenait alors mais un grand guerrier humain, blessé au torse et au visage.
L'homme avait la chevelure sombre et courte, maculée de son propre sang, diverses traces de morsures balafraient sa peau déjà porteuse de plusieurs cicatrices.
Lors de son entrée dans la maison, soutenu par Dogars, tout un arsenal tomba avec fracas sur le plancher.
Haches et masse d’arme tachés, arc aux flèches brisées, sans compter les pièces de son armures dont la fixation restait précaire.

Il ne pu donner son nom, ni même parler.
Lira Faerlin alors enceinte s'occupa du blessé avec l'aide de sa propre mère.
L'homme en armure et côte de mailles souffrait de l'attaque de quelques bêtes sauvages, prédateurs de la nuit qui avait battu en retraite après avoir laissé une large plaie sur le flanc de l'infortuné voyageur.
Il dormit, trois jours durant, la fièvre le gagna, et troubla ses songes.
Assoupi, il se débattait parfois, transpirant et parlant quelques langues occultes et étrangères.
Déterminée à le sauver, Lira eu raison du malaise et des blessures.
Les soins prodigués par la famille de séraphin, et l'aide de quelques villageois permirent à l'homme de se rétablir lentement, et de s'éveiller.
Sortit de son calvaire, il pu contempler le visage de ses sauveurs, considérant sa dette envers eux comme éternelle.
L'homme qui dit alors se nommer "Rewhen" paya les Faerlin par de menus travaux au sein du village, il se lia d'amitié avec Dogars qu'il assistait lors de chasses dans les bois ou de taches quotidiennes.
Jamais il ne fut une bouche inutile à nourrir, et il repoussait sans cesse le jour de son départ.
Rewhen était d'une aide immense, habile de ses mains.
Il eu alors l'occasion de protéger à son tour celui qui l'avait sauvé, tuant de sa hache un ours dont le territoire avait été violé par inadvertance.

Un mois passa avant qu'il ne donne brusquement ses adieux.
Les plaies avaient cicatrisées et les membres meurtris ne l'étaient plus.
Cependant, avant de sortir de la masure, il se tourna vers Dogars et tira de son sac un fourreau simple contenant une lame étincelante.
L'épée était courte, légère, sa garde lacée de lanière de cuir  présentait un pommeau à l'ornement manquant.
Entièrement faite d'argent, elle arborait quelques vielles runes effacées par endroit.
_"Elle se nomme "Neyna"... Du moins c'est ce que m'a dit son ancien porteur... Car je la tiens d'un ami qui lui même la tien d'un guerrier nain qui lui même la tien sans doute de quelqu'un d'autre…
Elle a été forgée il y à longtemps par votre peuple, au Ghebkor peut être, je ne sais... Je t'en fait don, Dogars, fait en ce que tu veut, elle a vu moult combats et saura protéger ta famille, aussi, l'argent dans lequel elle est faite pourrait vous garder des temps de disette…"

Rewhen fit ses adieux, posa l'épée sur la cheminée, et salua la jeune mère.
Quelques semaine plus tard, Lira mis au monde une fille.
Une enfant fort jolie dont les grands yeux gris observait le monde avec curiosité.
Neyna fut son nom, car sa mère la considéra comme un don, un don de la providence.

Les heures passèrent au village de Midfell, les enfants jouaient autour de la place du village.
Voyant sans le regarder l'homme affamé qui avait menacé la vie d'un des leurs.
Le soleil d'un nouveau jour s’était levé, des terrasses de leur hautes maison de bois et de paille, le peuple de la terre d'or rendait hommage à l'astre flamboyant.
La plaine se laissait caresser par les brises du printemps, la vie renaissait après un rude hiver, le piaillement des oiseaux vint masquer les sons du village.
Dans le tumulte du quotidien, une bande de voyageurs s'avança.
Ils avaient une allure fière mais épuisé, poussiéreuse, leurs armes pendaient lamentablement à leurs ceintures et leurs mines montraient un grand épuisement.
Ils étaient sept, sept sans compter le plus jeune de la bande.
Un garçon blond d'une vingtaine d'année qui s’aventura dans la place centrale de la commune.
_"Oragin !" criait joyeusement Neyna, enlaçant son cousin.

Oragin baissa les yeux sur elle, et lui souria.
_ "Bonjour petite Neyna ! " répondit il en posant sa main sur ses cheveux dorés
Il embrassa sa cousine avant qu'elle ne le mène aux grands parents qu’ils avaient en commun.
Les retrouvailles furent joyeuses après un an d'absence.
Dogars vint saluer son neveu.

_"Comment était ton voyage ?" le questionna il
_"Epuisant... Mais j'ai vu beaucoup de chose à travers les terres du sud…"
_"Des choses ?"
_"Les ruines du Ghebcor, les terres souillées les steppes, imagine mon oncle, un désert de roches, sans vie, tout y est mort, il ne reste que quelques insectes.
J'ai volé au dessus d'immenses pelotes d'écorce, et j'ai vu d'autres terres plus au sud, le pays des orcs, d'immenses jungles, j'ai vu l'océan, les mers intérieurs..."
_"Mais depuis quand es tu sur les terres d'or ?"
_"Voila quelques semaines que nous avions passé la frontière, j'enrageait avec mes compagnons de ne pouvoir rejoindre mon village." Il serra de nouveau ses aïeux dans ses bras.
_"Oragin qui sont ces gens ?" demanda alors Nefealas, ne voulant plus lâcher son petit fils.
_"Ce sont certains de mes compagnons, il sont épuisé eux aussi, et cherchent un endroit ou passer la nuit... Avant de repartir aux aurores..."
_"Qu'ils aillent à l'auberge Oragin, il auront toute la place nécessaire... Du moins je pense..."

Oragin leur indiqua l'immense battisse au fond du village, gardant tans que possible son équilibre, Neyna l'ayant agrippée au genoux.
Il bascula, se trouvant face au gibet.
L’homme mourrait lentement, surveillé par un immense crucifix de bois qui le surplombait de son écrasante hauteur.
Les autres voyageurs s’étaient eux aussi approchés de la scène, l'oeil mauvais.
_"Qu'est ce que ceci ? Mon oncle ?"
Dogars eu une moue de dégoût face à la scène qui lui était déjà devenu familière.
_"Un néphilims, il a tenté de voler et de tuer un enfant... Le village l'a mit là, en signe d'exemple..."

Parmi les compagnons d'Oragin, les murmures s'élevèrent, il avait tous l'air de féroces guerriers, mais aucun n'excédait les 40 ans.
Leurs cheveux étaient courts, presque militaires, et certains portaient de légères cicatrices sur le visage et les mains.
Un lourd paquetage affaissait leurs épaules, les armes, quand il y en avait de visible restaient au fourreau, ou plongé au coeur des bagages.
Devant le supplicié, plusieurs eurent une expression indignée, avant de repartir vers l'hostellerie.

_"On voit déjà tans d'horreur loin de chez soi... C'est navrant de retrouver les mêmes ici..."
_"Tu aurais préféré qu'il tue le petit Eon ?"
_"Non... Bien sûr que non..."
_"Allons Oragin, rentrons, ne pense plus à ce que tu vois ici"
_"... Gardes tu toujours de cette liqueur infâme mon oncle ?"
Dogars eu un sourire en coin.
_"Je la gardais pour de grandes occasions, comme ton retour"
_"Alors buvons mon oncle... Buvons, mais pardonne moi, je ne pourrait pas rester pour la nuit, permet moi de rejoindre l'auberge et de voir mes compagnon une dernière fois avant leur départ."
_"Non !" cria la petite fille accrochée aux vêtements de son cousin, "Non Oragin, j'ai trop attendu que tu reviennes"
Il s'accroupi à sa hauteur, lui faisant face avec un large sourire bienveillant, le même sourire que portait son grands père lorsqu'il voyait la petite.
_"Demain... Demain je serait là ne t'inquiète pas..."
_"Encore et toujours attendre..."

Ainsi l'on bu et on conta joyeusement les voyages d'Oragin durant le reste de la journée
Le soleil tourna et colora le ciel d'une forte lueur orangée.
Sur la terrasse de la masure, Dogars vint retrouver son voyageur de neveux, un pied callé sur   la rambarde, une pipe entre les dents.
_"Tu as vu beaucoup de chose Oragin, il était bon que tu parte... Tu pourra devenir quelqu'un de bien maintenant emplie de cette sagesse."
_"Je ne sais pas mon oncle, j'ai vu des choses, encore plus que tu ne le crois..."
_"Tu as vu les ennemis ? Les nephiliens ?"
_"Bien sûr ! Bien sûr !" Il marqua une pause, la fumée s'éleva en volute, dansant au milieu des étoiles. "Oui j'en ai vu... Ils grouillent partout dans le Ghebcor..."
_"Les anciennes lignées disparaissent..."
_"Et le pacte des Sept perd de sa valeur... Après toutes ces années, voila plus d’un millénaire, je ne crois pas que cela tiendra encore longtemps"
_"Voila un beau gâchis... Les rumeurs que tu me donnes sur les terres du sud montrent bien les troubles de notre monde... J'espère que les gens d'Astriana sauront faire ce qui est bon..."
_"Ce qui est bon ?"
_"Nous protéger, et peut être repousser l'ennemi, afin que soit préservé l'ordre et la vie, sous le regard du très saint Kheld..."
Il y eu un silence, les lumières de l'auberge scintillaient en compagnie des lueurs des autres habitations.
_"Il y à d'autres rumeurs plus au nord..." lâcha il enfin.
_"Oui... Les terres elfiques ont perdu leurs lignées elles aussi... Un magicien à pus contraindre le Saed Fil Sonad... Et on parle d'un pays elfique qui à été évacué lui aussi, le peuple à fuit, son roi s'est exilé prés du tombeau de Sierron et les terres se sont vu corrompue.
_"L'homme... La Cigogne... Voila plusieurs temps qu'il attaque les royaumes de Windel..."
_" Astriana pourrait elle faire quelque chose finalement ?"
_"Je ne sais Dogars... Je n'sais..."

Et il se leva, annonçant qu'il retournait auprès de ses anciens compagnons...





_"Neyna! NEYNA VITE!"
La petite n'eu pas le temps de se réveiller qu'elle se trouva déjà debout.
Sa grand-mère la couvra en toute hâte, la poussant vers l'extérieur.
Il faisait nuit, pourtant les lumières vives l'assaillaient.
Elle se cramponna à la vieille main qui la guidait à travers le village en flammes.
Les images défilaient devant ses yeux.
Le son d'un carnage, les rires gras, l'odeur des corps, l'odeur du sang.
La chaleur la faisait étouffer, partout devant elle, un tourbillon de plumes noirs et blanches voletait dans une danse guerrière.
_"Grand mère... " Appela elle, la voix emprunte de terreur.
Elle enjamba un cadavre, une femme, face contre terre, vêtements déchiré, entouré d'une terre tachée de son sang
"GRAND MERE !" appela elle une nouvelle fois, sanglotant.
Nefealas tenait si bien la petite qu'elle bascula sur elle lorsqu'un coup fut porté à la tête.
Elle se dégageât, ou plutôt, la vielle femme la repoussa vivement, la libérant de son poids.
Tout devint flou pour Neyna, le choc des lames semblait résonner dans tout son crâne, la peur l'envahi, elle voulu se coucher à terre, fermer les yeux et se boucher les oreilles.
_"COURT ! COURT NEYNA ! COU..."

La phrase fut tranchée en mène temps que la tête, Neyna porta sa main à sa bouche, une ombre noire marchait sur le cadavre de sa parente.
Les larmes lui venaient, elle se releva, terrifiée, hurlant, cherchant à fuir.
Au centre de la place, son grand père reculait, un nephilien venait lui aussi de tuer un séraphin, s'approchant maintenant vers le vieil homme.
_"Non ! Non... Arrière démon ! Arrière !"
Oragin arriva derrière lui, son visage était maculé de sang tout comme sa propre épée.
Il posa sa main sur l'épaule de Gejeth, le tirant hors d'atteinte.
"Oragin ! Merci ! Merci mon petit ! Non! Oragin! PRENDS GARDE, IL EST DERRIERE TOI!"
Mais l'homme laissa sa hache traîner sur le sol, Oragin baissa les yeux, son visage était décomposé par l'horreur.
"O...O... Oragin... T'es... T'es ailes..."
_"Désolé grand père..."
_"N... Non !"
Sa lame vint se planter dans les viscères du séraphin, tranchant son ventre, fouillant ses entrailles pour enfin sortir de l'autre coté.
De son bras jeune, il le maintint, l'aidant à se tenir debout malgré sa posture recroquevillée, la voix de Gejeth n'était plus qu'un raclement de gorge grinçant, avant qu'il ne s'affaisse sur le sol.
Doucement, le jeune homme l’aida à se poser sur le sol, caressant ses cheveux blancs.
_"Désolé... Mais j'ai mes raisons..."

Il tourna son regard sur celui qui l'avait mené pendant un an, sans fierté dans les yeux.
_"Bien... Tu l'as fait..."
_"Des villageois ont tentés de fuir par le nord, Hortam et Bupher leur donnent la ch..."
_"NOOOOOOOOOOOON !"

Tout deux tournèrent la tête devant l'enfant, sanglotante qui accourait vers eux.
La hache fut levée, mais le jeune homme retint le bras.
Neyna s'était jetée sur le deuxième cadavre de sa famille, un parmi tans d'autre au milieu de se charnier gigantesque.
Les yeux bleus et immenses…
Emplis de larme se reflétaient sur une lame, les flammes chaudes et meurtrières se tortillaient sur les murs derrière elle.
Le bras que retenait Oragin se retira vivement, son propriétaire porta sa main à une nouvelle plaie sanglante.
L'épée d'argent frappa une nouvelle fois, Oragin bloqua l'attaque de son oncle.
Dogars était en rage, il frappa encore et encore.
Son neveu parait à chaque assaut, la facilité de ces parades était comme insultante.
Le père, tendis un bras hésitant, tentant de rejoindre sa fille, de la protéger.
_ "Va t'en, fuit t'en !"
Il la poussait de sa main, tentant de tenir à distance ses deux assaillants.
_"Naoon!" criait elle, s'accrochant à ses vêtements, la paume de son père claqua sur sa joue.
_"Fuit Neyna !"

Dogars contenu un nouvelle assaut, manquant de s'effondrer sur sa fille qui prit cela comme un énième signale.
Oragin la regarda s'en aller en silence, laissant son supérieur fondre sur son oncle.
_"NON ! NON ! ORAGIN ! SALE P..."
Une main gantée le frappa au visage...
Entraînée l'épée décrivait un mouvement bien trop haut.
Le poing s'abattait une nouvelle fois, le sang coulait sur le visage de Dogars...
La petite était elle en sécurité ?
C'était tout ce qui comptait pour lui, rien d'autre.
Encore un coup au visage.
Dogars entailla une nouvelle vois le bras de son opposant.
_"Hey !"
Un pas en arrière, une retraite lente, assurée...
Dogars marchait à tâtons.
Au loin il voyait l'un des villageois, les ailes désarticuler tomber lourdement sur le sol, après une chute de plusieurs dizaine de mètres.
Oragin marchait lentement, son visage d'ange restait nimbé de flamme.
Tous semblaient se ralentir pour le séraphin, le bois calciné de sa maison craquait derrière lui.
Son pied butta sur un corps, il baissa les yeux dessus, et le relevant avec effroi devant son nerveux qui réduisait la distance entre eux.
Il ne pouvait plus reculer, plus de retraite, aller de l'avant.
Il portait avec lui l'épée de Rewhen, celle qui devait protéger sa famille.
Celle qui frappait maintenant, sifflant dans l'air.
La rapière d'Oragin la bloqua encore, le fort de la lame ne bougea que légèrement tans la riposte était sèche.
Un autre coup, le jeune homme parait encore, entraînant l'arme vers le sol, deux pas, un pivot, il transperça les ailes et le dos de son oncle.
Un bruit de succion se fit entendre alors qu'il enlevait la pointe pour la plonger a nouveau.
Dogars s'effondra lui aussi...


Au milieu des flammes, les huit nephiliens se rassemblèrent.
Oragin tenait dans ses mains l'épée d'argent, la tournant et retournant, elle était maintenant maculée de sang, de terre...
Il couva du regard la place de Midfell, s'attardant sur la direction qu'avait pris sa cousine pour s'enfuir, puis laissa tomber l'arme sur le corps du père de famille.
Les huit guerriers firent claquer leurs ailes, elles les transportèrent haut, bien haut.
Très vite le village n'était qu'une tache brillante d'ou s'élevait une épaisse fumée noire.

_"Tout va bien Oragin ?"

La voix de l'homme était masquée par le vent. Il aquiesca, l'air pensif mais haineux.
_"Nous sommes fier de toit, tu l'as fait..."
_"... Je l'ai fait..."
_"Ne pense plus à ta famille maintenant..."
_"Ce n'était plus ma famille... Mes ailes sont comme les votres, j'ai fait mon choix il y a longtemps, je suis maintenant ma propre voie..."






_"...Pa... Papa..."
Elle rampait...
Balayant la terre de ses vêtements, ses jambes n'avait plus de force pour la porter, elle marchait a quatre patte...
S'approchant de la dépouille de l'homme...
"Papa..."
Elle le fit basculer, ses yeux grands ouverts pointaient dans deux directions opposées, la mâchoire lâche restait ouverte.
Elle le secoua, doucement, puis avec frénésie...
Les sanglots lui venaient, l'étouffaient...
Tout comme la chaleur des flammes.
Elle tira l'épée jusqu'à elle...
S'agrippant au vêtement de son père et enserrant l'arme comme un membre de sa propre famille.
Elle se coucha là, contre ce cadavre, les plumes blanches la recouvraient partiellement...
Elle s'endormit...
Dans cette nuit noir et pourtant illuminée d'un brasier sanglant...
Elle s'endormit...

#3 Tim

Tim

    Timinus


Posté 21 avril 2006 - 17:56

Chapitre II:Les petits pas

Les brumes matinales vinrent caresser son visage,
Une odeur mêlée de sang et cendres emplit ses poumons.
Une toux légère l’arracha au royaume des songes

Elle battait des paupières, doucement, la lumière frappait ses yeux avec violence.
Devant son regard, les doigts de Dogars étaient comme les barreaux d’une cage protectrice.
Elle ôta délicatement la lourde main de son front, le membre tomba mollement sur la pierre, et la face du séraphin se pencha vers le sol.
Elle l’attrapa, par un geste malhabile, et le coucha sur le dos.
Caressant et triturant son visage sans vie, puis fondit en larme, empoignant avec tristesse la tunique de son père.
Ses petits doigts couraient sur le visage maculé de boue, fermant les paupières, cachant ce regard si grotesque, ce regard sans vie.

Elle resta là quelques instants, sanglotant, sans pouvoir s’arrêter.
Un son de métal claqua entre eux.
Neyna, l’épée tachée, souillée semblait l’observer en silence.
Elle détacha ses yeux de la terre brûlée pour les porter sur la lame...
Elle était courte, la garde lacée de cuir sombre ornait un pommeau rond, rond et vide...
Comme une brèche ne demandant qu'a être refermée.
Le reste de l'arme, hormis les décorations abstraites, était parcours par quelques dizaines de runes, humaine, naine, et séraphine.
Plusieurs accrocs sur le fil, plusieurs entailles sur la lame...

La petite fille se leva, autour d'elle, son père, son grand père, et bien plus loin sa grand mère...
Sa propre maison détruite, le balcon sur lequel elle avait prit l'habitude d'admirer la lune et les étoiles s'était fracassé, la charpente du bois ne le soutenait plus, lui et les mur calciné...
Il y avait pourtant un éclat brillant entre les roches...
Une minuscule chaîne brillante, fine et légère...
Un minuscule collier sur lequel pendait un minuscule bijou...
Crucifix de métal, quelle savait avoir appartenu à sa mère...
C'était d'elle qu'elle avait maintenant besoin, elle plus que quiconque...

Elle n'eu la force de déplacer les corps de ses parents, aussi les couvera elle d'un tissus rescapé du feu...
Empoignant son épée, sa jumelle... elle parcouru tristement les ruines de son village...
Le vent soulevait déjà la poussière, et avec elle, plumes blanches et noirs, semblant perdurer leur combat, tourbillonnant les unes autour des autres.
Partout les braises consumaient lentement ce qu'il restait de la petite commune, L'immense croix de bois était au sol, deux corps gisant sous les lourdes poutres.
Elle ne voulu s'approcher, croyant reconnaître sur l'un deux, les vêtement d'un de ses ancien compagnon de jeu...
Il y avait du mouvement, oui! Non loin...

La femme de l'aubergiste, robe déchirée et regard hagard parcourait l'amas de bois et caillasse qu'était devenu l'établissement de son mari.
Elle posa l'épée au sol, et couru a sa rencontre.
_"Madame ? Madame s'il vous plait !"

La femme releva ses longs cheveux noirs et crasseux, la contemplant un instant.
Neyna était en guenille, son visage maculé de boue témoignait l'ampleur de sa tristesse, les larmes sur son visage avaient laissé quelques traînées claires jusqu'a son menton...
_"Ho! Ho petite fille, ne reste pas là, ils ont renversés du verre, ça coupe !"
Elle la repoussa vivement en arrière, puis se mit à chercher quelque chose parmi les débris, portant une main à son menton.
"Je vais tout ramasser, mais il faut que je trouve mon balai..."
_"Madame s'il vous plait... Aidez moi..."

Ses yeux de exorbités se tournèrent vivement vers la petite fille qui recula d'un pas. Elle souria enfin comme on sourit a un enfant qui réclame des friandises.
_"Oui bien sûr... Mais tes parents te cherchent sûrement, hein ? Il te cherche, tu es la fille de Dogars toi, où est il ?"
_"... Il est... IL EST MORT MADAME ?..."
_"HO... Ce n'est rien, il reviendra te chercher tout a l'heure j'en suis sûr..."
_"Mais..."
_"Allons allons... Reste là tranquille, il faut que je trouve mon balai, et puis trouve moi mon mari si tu peut, Finéon, Je doit préparer les repas..."
_"Il est mort lui aussi, IL SONT TOUS MORT VOUS M'ENTENDEZ !?"
_"Calme toi ..."
_"NON !"
_"Allons allons..."
_"MORT ! MORT ! MORT ! MORT ! MORT ! MORT !"
_"TAIT TOI !"
_"MORT... MES PARENTS SONT MORT... TOUT LE VILLAGE EST..."
_"NE..." cette fois le visage de l'aubergiste pris une horrible expression, torturée entre l'incompréhension et le chagrin, elle se mit a frapper l'enfant devant elle, a la gifler, sur le visage, sur les bras, gémissant a chaque coup qu'elle lui donnait...
Neyna parvint a se libérer, et roula au bas des ruines du bâtiment, il y avait là un bars calciné...
Elle venait de retrouver Finéon, et craignait de voir son visage...
La femme lui paru aussi monstrueuse que les corps abandonnés par leurs meurtriers, elle voulu s'enfuir, reprenant son épée...
Elle voulu courir, malgré le poids de l'arme...
Elle ne pouvait pas rester dans Midfell, plus rien n'y vivait...
Elle ne pu retourner auprès de sa défunte famille, s'enfuyant tans qu'elle le pouvait vers la plaine.



Elle courait, courrait à en perdre haleine, ces guenilles ne la protégeaient que très peu du vent froid qui l'assaillait, l'épée d'argent grattait le sol, et claquait sur les pierres.
Elle suivit ce qu'elle pensait être une piste dans l'herbe, cherchant à rejoindre la grande route...
Le ciel s'était couvert, et Kheld n'éclairais que très peu sa fuite.
Elle adressait autant de prière à qui pouvait l'entendre, trébuchant sur la racine d'un arbuste, et s'étalant de tout son long dans la poussière.
Elle pleurait de nouveau, ses larmes tombaient sur le sol, s'infiltrant au plus profond de la terre.

Elle voulut rester encore, recroquevillée sur le sol, tandis qu'autour d'elle, les herbes ondulaient et fouettaient l'air avec vigueur.

Le soleil se coucha après plusieurs heures d'errance, et elle ne trouva qu'un amas de rocher pour s'abriter d'un orage furieux.
Cachée dans l'ombre, seul ses yeux perdus dans le vide, fixe et inquiets, restaient visible derrière le voile d’eau qui déferlait.
Elle avait conservée son épée, sans vraiment savoir pourquoi, elle était légère, mais encore bien trop lourde pour ses petites mains.
Une image la hantait encore, hormis les yeux sans âme de son père, le trou béant dans le dos de son grand père, et le crâne fracassé de sa grand-mère... Une image qui lui arrachait encore les pleurs et qui la tourmenterait tout au long de son existence...
Ce sourire, ce simple sourire que lui envoya Oragin avant quelle ne lâche ses jambes, l'image de son cousin, celui qui avait été comme un frère, et qui maintenant lui avait arraché tout ce qui pouvait compter pour elle...
Elle ne savait comment réagir face à cela, elle aimait toujours son cousin, mais avec une once de dégoût et de colère, mais aussi une peur la submergeant...
Faible, elle se savait trop faible... Incapable de soulever une arme pour se protéger, incapable de courir sans trébucher...
Quand à survivre sous les trombes d'eau...
Elle se recroquevilla encore contre la pierre, puis ferma les yeux, bercée par le claquement de la pluie, et le grondement d'un tonnerre lointain...



Cours !
Ses pas faisaient craquer les branches, faisait rouler les pierres à son passage...
Elle était bien loin de Midfell maintenant, les carrefours se trouvaient à des lieu derrière elle, sans quelle sache quelle direction elle suivaient...
Tout se quelle savait maintenant, c'est quelle courrait, portant l'arme dans ses bras au risque de se trancher la peau, sautant au dessus des touffes d'herbes et des racines traîtresse...
Voila deux jour qu’elle n'avait pas mangé, deux jours qu’elle avait quitté son village natal, allant là où ses pas la guidaient, sur la plaine, ou dans un quelconque bosquet, à la recherche de nourriture...
Elle haletait, criant et gémissant, ses mots et ses cris étaient pour la plupart couvert par les grognements d'une femelle ours surprise en pleine pèche...
Partout des arbres, des buissons et des pierres, il y avait là une falaise à pic, une mince corniche cachée par une paire d'arbustes touffus.
Pas le temps de freiner sa course, elle glisse sur la terre, ses ongles griffent la poussière...
Juste quelques mètres, assez pour lui faire perdre connaissance...
L'épée plantée dans le sol près d'elle, elle roule entre deux troncs minces...

Grognant et reniflant, l'animal ne jugea pas nécessaire de s'attaquer à ce corps inanimé, Neyna était en contrebas, les cheveux emmêlé dans un bouquet de chardons...


_"Chut... Porte la doucement..."
_"Fait attention..."
_"... Laisse moi voir sa tête... Non tout va bien... Je vais faire du feu, pose la ici..."

Elle ouvrit les yeux, murmurant, appelant son père, la petite croix dorée s'était perdue derrière sa nuque...
Une grosse main se posa sur son front.
_"Chhhhut..." lui dit une voix grave mais apaisante "Reste là... Ne bouge pas..." Ses paupière à demi close ne lui permirent que de distinguer une énorme forme noir à son chevet, elle sentait une lourde fourrure sur elle, le manteau la réchauffait, un feu crépitait à ses cotés "Palles ! Palles ! Elle est réveillée..."
Une autre forme apparue, plus grande que la première, elle voyait des ailes, des ailes qui rétrécissaient petit à petit, retournant dans le dos de leurs porteurs.
Une odeur forte et piquante agressa son nez, l'éveillant encore un peu plus...
La lourde main posée sur son front passa derrière sa tête, elle sentit un bandage autour de son crâne tandis qu'on l'aidait à se relever...
La vue lui revint petit à petit, lui faisant découvrir le visage craquelé et souriant d'un nain voyageur...
Il portait une tunique délavée et sale, une immense moustache cachait la moitié de sa face, seul ses yeux étaient visibles, souriant d'un regard rassuré... Et rassurant…
Devant elle, un homme aux cheveux bruns noués en arrière lui faisait face, un petit bol de bois dans les mains dans lequel masseraient plusieurs herbes...
Il avait les trais fins et les oreilles pointues du peuple elfique, mais aussi cette rudesse caractéristique aux séraphins sudans...

_"Et bien petite... Comment te sens tu ?"
Elle ne su que répondre, touchant du bout des doigts le pansement autour de sa tête...
"Oui... Ne touche pas, tu as fait une mauvaise chute... Nous t'enlèverons ça lorsque tu ira mieux..."
Elle couva l'endroit du regard, une petite clairière bien éclairée, l'après midi venait sans doute de débuter...
Plusieurs sac, quelques fourrures ça et là, une lourde hache, un arc, puis l'épée d'argent, gisant près d'elle, quelques bûches, du bois mort crépitant sur lequel était posé une casserole cabossé dans laquelle cuisait une tambouille odorante...

On lui donna un bol, puis lui servir à manger...
Un simple bouillon assez goûteux pour lui réchauffer le ventre...
Elle posa d'abord ses lèvres dessus, puis le but goulûment au risque de se brûler...
Les deux voyageurs la laissèrent manger, la resservant autant qu'elle le désirait...

_"Merci !" fini elle par dire une fois qu'elle fut totalement réveillée et rassasiée...
_"C'est normal... Nous n'allions pas te laisser mourir ici... Je suis Palles"
_"Et je suis Dardir..."
Elle s'allonge de nouveau, la tête lui tournait...
_"Dardir ?"
_"Oui... Je suis Dardir, Dardir le nain... Et toi petite ?"
Elle leur donna son nom, leur arrachant un nouveau sourire, Palles se leva, et rassembla leur affaire tandis que son compagnon restait au chevet de l’enfant...
_"Que ?..."
_"Nous t'avons trouvée là bas... Tu est tombée, bien six mètres, six mètres trente huit pour être précis, héhé, c'est que j'ai l'oeil tu sais ? C'est palles qui t'a trouvé, il à... Enfin ce truc que fait la volaille... Il à sentit que t'étais là... Enfin... Il aurait très bien pus ne pas te voir... Pas vrai Palles ?!"
_"Pas vrai quoi ?"
_"Pas vrai que tu ne savait pas où elle était hein ?"
L'homme reniflât sans répondre, devenu soudain boudeur...
_"Héhé, j'aime bien l'embêter, fait pas attention, il est encore plus facile à vexer que moi... C'est que..." Il s'approcha cachant une partie de sa bouche avec sa paume "Son père avait les oreilles longues héhé..."
_"Quoi ?"
_"Oui, ça mère venait du Ghebcor, mais son père, il venait du Saed Fil Sonad, c'était un elfe..."
Palles renifla dans un long soupir, considérant son compagnon avec lassitude…
"Bon, dit moi, comment ce fait il qu’une… Petite… Comme toi se trouve ici, seule au beau milieu de ce bois ?...

Ces yeux se brouillèrent un instant, puis roulèrent vers le bas, accompagnant son visage tournée maintenant vers le sol, Dardir et Palles durent faire d’immense effort de persévérance et d’indulgence pour arriver à lui faire raconter son histoire, du moins par brides, pour la plupart incohérentes…
Les deux hommes se regardèrent d’un air grave, se scrutant mutuellement espérant que l’autre trouverais une solution au problème qui venait de se poser a eux…
_ "Nous pourrions… Nous pourrions faire un détour. " Commença le métis, "Il restes peut être encore quelqu’un à Midfell, quelqu’un qui saurait s’occuper d’elle…"
_"Tu veux qu’elle retourne là bas ? "
L’enfant sanglota, criant un "Non" avant de les supplier du regard.
Ils se fixèrent de nouveau, soupirant…
_ "Altos’Mef ? " Proposa le nain
_"…Altos’Mef… Nous verrons là bas… Rangeons, et en route… "

Elle reniflât, puis releva la tête, Dardir lui tendis la main, l’aidant à se relever.
En quelques minutes l’endroit ne conservait plus aucune trace de leur passage, si ce n’était le bois calciné au centre de la clairière.
Le petit homme attrapa sa hache qu’il glissa entre quelques lanière sur son dos, Palles passa son arc autour de son épaule, puis il ramassa l’épée, caressant le métal avec intérêt, l’objet était beau, par le symbole qu’il portait et lui transmettait, il regarda Neyna devant lui, l’air perplexe, se demandant comment une enfant si jeune pouvait posséder une telle arme…
Sans un mot, il la glissa dans leur bagage, conduisant la troupe en silence…

Il marchèrent quelques instant, sans un mot, Palles écoutait avec attention les bruit environnant, tandis que Dardir restait avec l’enfant, l’aidant a passer les ornières et chausses trappes.
_ "Où allez vous ? " leur demanda elle enfin, brisant un silence trop lourd à son cœur…"
_ "Nous sommes voyageurs, explorateur, et un peu aventuriers à nos heures… Pas vrai Palles ?... Nous voulons entrer en terre sainte…"
_ "La terre sainte ? "
_ "Oui… Nous avons vu plusieurs choses tout les deux, cherchant un quelconque trésor à notre portée, ces terres… Beh… Elles sont riches… Pas riche comme le disent les jardiniers tu vois ? Mais riche au sens où un nain l’entend, au sens où je l’entends... "
_"Et qu’est ce que vous entendez ? "
_"Dans le Tirish Del… Ces terres sont pleines d’histoires…" reprit Palles, leur tournant toujours le dos "…Pas seulement depuis le pacte des sept, mais depuis la nuit des temps… L’endroit est gorgé de légendes, de guerres entre les peuples, et des trésors qui en ont résultés… Vois-tu nous partons pour la terre sainte car on y conte des faits extraordinaires… Il y aurait là, dans le berceau de Kheld, des paysages encore vierges, car cet endroit est resté sacré, trop longtemps, bien trop de tabou entourent son nom… Pour certain, y pénétrer tient du sacrilège… Mais on peut y trouver des choses qu’aucun autre n’a vu…
_"Des animaux, des paysages comme disait Palles… On dit qu’il y aurait de grande colonies de dragon…"
_"Des vestiges, le temple admet la présence de "Précurseur" nous ayant précédés, il y a quelques ruines et quelques grottes dans les océans… Imagine… Si nous trouvions des Ents…"
_"Des Ents ?... "
_"Peut être n’a tu jamais vu de druide, il y en a un peu partout sur Oskhelan pourtant… Bah… Euh… Les druides. Ils vénèrent pas la lumière, mais les arbres, les grands gardiens comme ils le disent, on en a vu qui en parlaient, hein Palles ? "
_"Les Ents ont disparus, il s’agissait de grande créatures, des arbres, des arbres capables de bouger, de penser et de parler…"
_"Du moins, c’est ce qu’ils disent…"
_"Les druides disent que les guerres les ont détruits, qu’il ont disparut à l’aube de ce monde, mais rien ne l’à encore prouvé… Il pourrait en rester quelques uns… Et puis surtout, il pourrait y avoir… le..."
_"Le cratère..."
_"Le cratère ?"
_"Oui, le vrai berceau de Kheld, c'est une relique, enfin si l'on peut appeler ça comme ça, le Tirish Del est un lieu qui... Selon les légende, à vu l'arrivée du dieu de lumière, on dit que c'est là qu'il est tombé, et que c'est là qu'il s'est présenté aux animaux de ce monde... On dit que toutes ces régions sont resté presque vierges depuis, cela fait plusieurs millénaire, aucun elfe n'est assez vieu pour en parler, seul le peuple de Salvhae pourrait le faire, mais le dieu du savoir lui même est plus jeune que la lumière..."
_"Et vous aller le trouver ?"
_"Nous l'espérons, on dit que d'immenses richess... On dit que la terre elle même offrira d'immense richesse à qui sera capable de le trouver, du minerais, or, argent, mithril... C'est aussi un lieu saint, d'ailleurs toute la terre sainte tiens lieu de pèlerinage, enfin, malgré le "sacrilège"... Oh !... Nous voila sortit..."

Devant eux s'étendait les montagnes éloignées du Ghebcor, une piste rejointe par milles sentiers courraient sur la plaine vallonnée qui s'offrait à leur pieds, Sélene était déjà présente dans le ciel, brillante, blanche et effacée, entourée des lueurs rouge du couchant... La journée s'était écoulée au rythme de quelques récits mythologiques, notamment la guerre de Anadaë, l'époque selon laquelle les dieux eux même prirent part au conflit de ce monde...
Pour le moment, Neyna restait là, assise, mirant la lune avec un air attentif...
Un feu fut allumé, on fit cuir quelques morceau de viandes conservée, puis la petite s'effondra de sommeil…

La nuit passa vite, le feu crépitait et brûlait toujours lorsque en pleine nuit, elle ouvrait les yeux et s’éveillait, pensant à ce qui lui arrivait, ce qui lui arriverait. Avant que le repos ne l’emporte de nouveau.
Un vol d’oiseau migrateur passa au dessus d’eux, cigognes, faisans et moineaux voletaient autour du bosquet tandis que de nouveau, les deux aventuriers rassemblaient leurs effets…
La marche repris, une journée, puis une autre…
Neyna qui n’avait jamais vraiment quitté son village commençait à découvrir le monde autour d’elle…
Il passèrent quelques rivières à guet, croisèrent des compagnies et caravanes à cheval…
Les peuples et les races défilaient les uns après les autres durant ces quelques jours…
Gnomes, orcs, elfes et nains, mais aussi d’autre séraphins, des humains et même des gobelins.
Il leur fut donné de voir un dragon solitaire au loin, sombre forme planant au dessus de l’horizon…
Palles se révéla être un excellent chasseur, et Dardir, un très bon cuisinier.
Les repas quotidiens remplissaient à la fois le ventre, et le cœur de Neyna, elle vint même à oublier parfois les horreurs perpétrées par les nephiliens sur Midfell, à oublier le regard d’Oragin…
Juste elle, Palles, Dardir, et le monde les environnants…

Ce soir là, des fées peu farouches s’étaient approchés du feu, émergeant d’un buisson scintillant par leur présence…
Une myriade d’étoile blanche, jaune et bleu filaient autour deux leur brasier chahutant avec les cheveux de la jeune enfant…
Elle voulut s’approcher du végétal, s’y prenant avec milles précautions…
Ses yeux émerveillée purent décelée toute la lumineuse colonie…
Sur chaque branche, chaque enchevêtrement, les petites créatures avaient roulées les feuilles de manière à se créer des abris, l’ornant de fleures, glands et cailloux polis, faisant preuve d’un art peu commun…
Une nouvelle nuit passa avant qu’ils ne parviennent à Altos’Mef…

Leur arrivée dans le bourg se fit au milieu de l’après midi, et se serait faite plus tôt si Dardir avait su lire sa carte correctement…
Semblable à Midfell, Altos’Mef avait la particularité d’enjamber une rivière calme et large, quelques moulins et champs préservaient la population de la disette, et quelques rempart la cachaient des agressions armées…

_ "Non ! "
_"Mais pourquoi ?... "
_ "Neyna, Dardir à raison… Tu ne peux rester avec nous…"
_"Mais… Pourquoi ?... Je veux rester !..."
Palles leva les yeux au ciel, tandis qu’ils entraient dans la ville et qu’elle courrait pour les rattraper…
"POURQUOI ? "
_"Parce que tu es une enfant…" conclut-il en s’agenouillant et lui posant les main sur les épaules…
_"… Vous… Vous pensez que je ne ferais que vous gêner ?… "
_"…Non… Bien sû…"
_"Oui… Oui! Tu va nous gêner, Neyna nous allons te confier à la première personne qui saura s’occuper de toi…"
Elle fixa Dardir avec une expression capricieuse et vexée…
_"Je ne veut pas ! "
_"Là n’est pas la question… Tu est une môme, et nous ne pouvons nous encombrer de toi…"
_"DARDIR ! "
_"En plus de cela, nous quitterons bientôt les routes tracée" continua-il sans tenir compte de son compagnon visiblement choqué. "Cela représente un trop grand risque pour toi, ce ne sera pas toujours une promenade à travers le monde, nous pourrions être tué demain, peut être que nous rencontrerons des choses à combattre, tu saurais le faire toi ? Combattre ? Des monstres, des bêtes sauvages, des hommes, des nephiliens même… Trop dangereux, et surtout trop idiot de t’embarquer avec nous… Tu restera où nous te disons d’être et pas d’histoires… "
Il acheva sa phrase en s’approchant d’elle, elle qui fixait le sol à présent. Dardir feignait la colère mais espérait que cela aurait de l’impact sur elle…
Elle reniflât, puis releva la tête…
_ "J’ai une épée ! "

Dardir soupira longuement, ses yeux roulèrent de droite à gauche, jusqu’au sac de Palles d’où dépassait la lame d’argent…
_"Palles donne moi ça…" lâcha il en prenant l’armée en main…
_"Que fait tu ? " Demanda il, se relevant tandis que son compagnon marchait à grand pas dans les rues du bourg…
_"Je règle la question !… "
Les gardes le voyant s’avancer ainsi, épée à la main eurent tôt fait de le repérer et de l’aborder.
Ils portaient des armures de cuir sous un uniforme brun, tous étaient armée de longues lames et encerclèrent bientôt le nain. Deux d’être eux s’approchèrent du reste du groupe, leur demandant de ne pas s’approcher…
"Je cherche le forgeron ! " cria enfin Dardir qui ne supportait pas d’être considéré comme suspect, Perplexes, les hommes d'armes le menèrent a une masure d'où provenaient plusieurs claquement de métal, sourds et réguliers...
Le nain entra, parla un moment avec l’artisan, présentant l'épée et s'engouffrant avec lui dans la remise.
Il en revint quelques minutes plus tard, l'air toujours aussi résolu...
L'arme venait de trouver un nouveau fourreau, une gaine de cuir noir fixée sur un acier blanc et poli...
Il alla la reposer dans le sac de son ami, et tout trois marchèrent lentement vers l'auberge locale...

L'endroit n'était pas des plus accueillant au premier abord il est vrai, mais s'imposait sur la place du village par sa taille et son architecture étonnante...
Toit de chaume sous lequel se mêlaient briques et rondins de bois, une multitude de fenêtre au verre semi opaque.
Une enseigne accrochée au mur par une lourde chaîne noire présentait l'image d'un cerf courrant entre deux arbres, chevauchant le nom de "Auberge du passage".

Tout trois y entrèrent, de manière plus ou moins déterminé et prirent un repas...
A la fin de sa troisième bière, Dardir se leva, et alla parler avec le tenancier, voyant que quelques gamins s'occupaient déjà du service de l'établissement...
Palles se leva à son tour, et alla négocier avec l'homme...
Il avait l'allure courbée, maigre malgré son emploi...
Pendant leur conversation, ses yeux roulaient sans cesse sur leur visage, celui de Neyna, le reste des clients et de son personnel...
Ecartant de manière nerveuse une large mèche de cheveux gras, il conclut un accord avec les deux voyageurs...

Palles et Dardir revinrent à coté d'elle l'air un peu gênés, lui assurant pourtant que c'était la meilleur des solutions pour elle...
Ils finirent leur repas en silence, tandis que la petite les fusillait du regard...
Le lendemain de cette journée, à l'aube, il reprirent la route, Palles lui avait laissé une lettre, quelques écus et un "Au revoir" sincère...
Dardir l'embrassa, assurant lui aussi qu'il tenterait de revenir...
Merlfes Vonnac, l'aubergiste posa une main rassurante sur l'épaule de l'enfant, la menant à l'intérieur de son établissement...

Neyna fut présentée au personnel, ce qui ne l'enchantait guerre, les enfant de son age qui déjà tenaient un balai ou portait une pile de vaisselle le fixèrent l'air incrédule, seul les adultes l'accueillerent avec enthousiasme, la menant à sa chambre, perchée au dessus de la ville, n'ayant pour mobilier qu'un tabouret et un lit...
Son seul bagage resta dans l'arrière boutique, l'épée fut accrochée au mur à l'intérieur de son fourreau dont la lanière de cuir pendait jusque sur la table de la cuisine.

Ainsi débuta sa nouvelle vie, petite serveuse dans une auberge, au milieu d'ivrognes et de badaud, se saoulant jusqu'a rouler sur le sol...
Il y avait tout de même quelques personnes d'un autre prestige, des voyageurs, des marchands, des soldats et aventuriers...
Elle s'arrêtaient quelques instant, à coté d'eux, tentant d'entendre les nouvelles du monde, avant que la voix nasillarde de "Monsieur Vonnac" ne la ramène à son balayage...
L'ambiance du lieu n'était pas la meilleure pour une enfant, mais elle s’en accommodait petit à petit, entre les soirées passées à trimer et les claques de Vonnac pour avoir renversée une soupière sur les pieds d'un client, laisser les bêtes d'un voyageur s'échapper et d’autres erreurs quasi-quotidiennes

#4 Tim

Tim

    Timinus


Posté 23 avril 2006 - 23:27

Chapitre III: La ville lanterne

Tout deux avaient passé le pont, las, harassés, après deux mois de route et de recherches infructueuse...
La voie du Tirish Del demeurait cachée à leurs yeux, mais cela n'en affecta pas leur volonté...
Une halte, juste quelques jours, le temps de reprendre des forces, et voila que le sentier serait de nouveau battu de leur pas.
Altos’Mef n'avait pas été choisis par hasard non, la pitié qu'il avait eux pour cette enfant étreignait toujours leurs coeurs, ils souhaitaient la revoir, la réconforter, du moins jusqu'a ce qu'ils reprennent la route...
L'auberge, toujours aussi imposante restait bondée comme le jour de leur première venue.
Partout le personnel s'affairait à servir les désirs de la clientèle en cette heure tardive, partout un vas et viens se faisait au rythme des rires et esclaffements de gueules édentée, tandis que les chopines frappaient les tables et que les dents rongeaient la viande...

Dardir huma profondément l'odeur que dégageait sa bière, se gargarisait de grandes déclarations à propos du flair des nains pour ces choses là...
Palles quant à lui demeura silencieux, le potage devant lui ne l'intéressait pas plus que cela, il tournait et retournait sa cuillère dans ses mains, caressant le bois d'un geste nerveux.
Son attention se porta enfin sur le fond de la salle, il adressa un haut signe à l'aubergiste qui sembla déguerpir dans les cuisines, Dardir qui s'était retourné en voyant son compagnon lui présenta une face tout à fait suspicieuse...
_"Que fait il ?"
_"Il nous à peut être pas vu..."
_"Avec ça ?!... Tu est presque monté sur la table, encore un peu et le bouillon aurait souillé tes chausses..." Il attrapa une serveuse par le bras, surprise, elle manqua de faire tomber l'écuelle qu'elle tenait. "Holà donzelle, amène moi celui qui t'emploie... Je veux le voir séant..."
_"Mais! Je..."
_"Et dépêches toi !"

La jeune femme disparut à son tour au fond de la salle, et Merlfes Vonnac se montra enfin, ses yeux globuleux toisaient la salle de cet éternel mouvement caressant, encadré par ses paumettes saillantes... Ses cheveux paraissait plus plats et gras que jamais, il s'approcha de leur table d'un pas mal assuré puis leur présenta son plus beau sourire, étirant ses lèvres de chaque cotés de sa face, creusant ses joues dans une grimace monstrueuse...
_"Messieurs ?..." Commença il, tenant ses paumes l'une dans l'autre, les visages contrariés devant lui eurent tôt fait de lui rafraîchir la mémoire, ou du moins, de jouer l'effarement à propos de leur retour.
_"Suffit... Où est l'enfant ?..."
_"... L'en... L'enfant ?.... Mais... Maimaimais... Quel enfant ?..."
_"Neyna... Nous voulons la voir..."

L'homme regarda à nouveau son auberge, puis lâcha ses mains, annonçant "Elle s'est enfuie..." tandis que ses épaules tombaient...
_"QUOI ?"
Le silence tomba dans la salle, avant de reprendre une seconde plus tard, Palles, bouillonnant tenta de calmer son ami, tout en allant chercher une chaise... Et de forcer Vonnac à s'assoire...
_"Répétez nous cela..."
_"E.... E... Elle s'est enfuie..."
_"Où ?..."
_"Mais je ne sais pas !..."
_"Quand ?..."
_"Il y a plus d'un mois..."
_"Plus d'un mois ?..."
_"Oui..."
Les deux compagnons se regardèrent, à la fois furieux et stupéfaits
_"Vous n'avez pas été foutu de la garder en vos murs !"
_"Et pourquoi s'est elle enfuie ?"
_"... Je ne sais pas" mentit l'aubergiste
_"Vous ne savez pas ? Une enfant s'enfuie de chez vous et vous ne savez pas pourquoi ?"
_"Non !"
_"NOUS !... Nous vous avions confié sa garde ! Vous avez eux de l'argent pour cela..."
_"...gre dédommagement..."
_"Quoi !?"
_"UN MAIGRE DEDOMAGEMENT... Oui l'voyageur, avez vous idée du travail qu'il à fallut fournir pour éduquer votre peste ? Hein ?!"
_"Eduquer notre ?..."
_"OUI... Oui tout fait, pas foutu de travailler, une bouche inutile à nourrir, maladroite et idiote... Savez vous combien de fois je l'ai trouvée à rêvasser aux fenêtres plutôt que de..."
Palles venait d'empoigner le col de l'aubergiste, collant son nez au sien.
_"Comment ?... Comment s'est elle enfuie ?"
_"Comment ? Tiens Regarde l'ami ! REGARDE !"
Il brandit sa main droite devant ses yeux, ôtant un bandage que les deux hommes n'avaient pas encore vu.
Le dos de cette main portait une profonde et longue entaille sur le coté, allant du centre jusqu'à la jointure de deux doigts, la plaie suintait et semblait encrassée comme jamais...
"En jouant du couteau qu'elle est partie Neyna... Et je la regrett'rais pas !"

Il fut jeté en arrière, et s'étala de tout son long, un homme transpirant la vinasse l'aida à se relever mais fut remercié par un coup de coude rageur...
_"Que l'on prépare une chambre et deux lits !... Nous passerons la semaine..."

Quelques écus tintèrent au pied de Vonnac, et les deux hommes sortir de l'auberge, portant leur barda sur l'épaule...
Il marchèrent tous deux dans le village, vagabondant dans les ruelles étroites aux luminaires affaiblit par le vent.
Le son de la rivière annonça leur arrivée sur le pont principale de la vile, les planches grinçaient et craquaient sous leur poids.
Alors que la lune se reflétait sur les vagues en un millier de taches lumineuses, les deux compères s'arrêtèrent face à l'eau, songeant à la nouvelle qu'ils venaient d'apprendre.
Leur conversation ne leur apporta rien de constructif, bien que Dardir ait plusieurs fois tapé du poing
Ils allaient reprendre la direction de l'auberge lorsqu'une vieille femme les aborda.

_"Suivez moi bougres d'idiots..."
Elle se tenait droite, et avait un beau visage, épargné par l'age... Ses vêtements n’étaient ni riches ni pauvre, elle semblait seulement vivre sans manquer.
_"Qui êtes vous ?" demanda Palles alors qu'elle les invitait déjà à la suivre.
_"Igerna... Et vous... Vous êtes Palles..." Elle baissa les yeux "Et vous Dardir... Suivez moi..."

Elle les mena dans les méandres du village, parmi les rues étroites et pentues, parfois mal éclairée.
Elle marchait vivement, ses pas claquaient bruyamment sur les pavés et elle se mettait parfois à boiter durant quelques secondes.
Enfin ils parvinrent sur les hauteurs de la ville, là ou quelques petites maisons fleuries émettaient une lumière d'or vacillante, produit de feu ou de chandelles.
Il y avait une petite place pour un jardin devant la maison d'Igerna, juste quelques fleures qui peinaient à survivre.
Le chemin surplombait le village, le pont, la place, le temple et la palissade, rien ne pouvait échapper aux regards de ces habitants...

La maison d'Igerna était chaleureuse bien que miteuse, une minuscule cheminée devant laquelle dormaient deux chats.
Il y avait un établi de joaillier dans un coin, là ou traînaient les fruits inachevés du travail de l'artisane
_"J'ai hébergé la petite durant quelques jour..." annonça elle, les invitant à s'assoire devant l'âtre.
Elle ouvrit une bouteille de liqueur et la servit dans trois verres bleutés, tandis que les voyageurs sentaient l'espoir remonter en eux...
_"Et ou est elle ?..."
_"Elle s'est enfuie..."
_"...C'est une mauvaise plaisanterie ?"
_"Non monsieur Dardir, Neyna est restée chez moi presque deux semaines... Un soir, elle m'a dit "Merci", et je  ne me doutait pas que ce mot était un adieu, pourtant, au petit matin, elle était partie..."
_"Qui êtes vous madame ?"
_"Je suis celle qui vend son travail au vendeur de bijoux... Rien de plus... Si vous aviez demandé cela à ce porc de Vonnac, il aurait tenu discours moins franc..." Elle bu son verre d'un trait, s'essuyant légèrement les lèvre.
_"Comment cela ?" questionna Dardir dont la colère réapparaissait...
_"Savez vous seulement à qui vous avez confié cette enfant messire nain ? Vous auriez pus la coller dans les pattes d'un pourceau que ce ne serait guerre différent... Vonnac porte à sa main ce qu'il a récolté après des avances interdites... Voyez ce que je veut dire ?"
Tout deux demeurèrent silencieux, l'un des chat sauta sur les genou de la femme tandis que l'autre se frotta aux jambes de Palles.
"Il ne fait pas que de taper sur les petits, et Neyna s'est finalement enfuie après lui avoir entaillé la main..." Elle posa son regard dans le feu... "Ce n'est pas la première enfant que j'accepte sous mon toit... Vonnac me connaît bien... Mais il n'est jamais venu la chercher... En plus de tout, cet homme est un pleutre..."
_"Comment pouvions nous le savoir ?"
_"Non !... Vous n'êtes pas responsable, je souris à l'idée que la petite lui ait marqué la main aussi profondément... Elle m'a conté beaucoup de chose pendant que je la gardais ici... A peine neuf ans et... Son village brûlé... Saviez vous que c'était son propre cousin qui à assassiné ses parents... Encore un imbécile qui a sombré du coté de l'ombre... Elle m'a aussi parlé de vous... Vous espérez entrer dans le Tirish Del ? Que Dieu vous garde... Toute les histoires à son propos se contredisent... Néanmoins, je vous souhaite bonne chance pour cela..."
_"Est ce pour vos encouragement que vous nous avez fait venir ici ?"
_"Non Dardir... Neyna est partie, je voulais juste que vous connaissiez la bonne version de l'histoire... Je sais par exemple... Hum... Cette petite, malgré sa peur, elle fut sacrement culotté... Je sais qu'elle possédait une épée... Elle est allée la reprendre le soir de son départ..."
_"Elle a... Elle a quoi ?"
_"Elle a repris son épée ?"
_"Et oui... Un vestige pour elle... Tout ce qui lui reste de Midfell... En cette heure la nouvelle de l'attaque s'est étendue jusqu'au alentour d'Astriana, et on ne parle d'aucun survivant... Je veux bien croire que cela soit bien plus qu'une arme pour elle... Quoi que j'eu préféré la voir porter autre chose qu'une lame... Un bijou par exemple..."
_"Où à elle bien pus aller ?..."
_"Pourquoi ? Jeune Palles, vous souhaitez la retrouver ?"
_"Si il le faut oui..."
_"Allons jeune homme... Deux semaines... Elle est partie depuis deux semaine, je ne suis pas du voyage, mais même un elfe ne saurait retrouver sa trace..."
_"Le Tirish Del !" Annonça le nain d'une voix si forte qu'il fit s'enfuir les chats devant lui.
_"Non messire nain... Elle vous en veut... Et je crois quelle ne souhaite plus vous voir..."
_"Elle ne..."
_"Elle ne suivra pas la direction du Tirish Del, Malgré toutes les histoire merveilleuses que vous aviez pus lui conter..."
_"Alors où est elle ?..."
_"Je vous ai dit tout ce que je pouvais... Et je n'en sais pas plus..."

Le silence tomba, lourd, oppressant... Igerna se resservit un verre.
Durant plusieurs minutes, les deux hommes sombrèrent dans leur pensée, avant de prendre congé de la vieille femme...
_"Adieux..."
_"Adieux Dardir... Adieu, jeune Palles... Je vois déjà ce que vous ferez, et je souhaite que votre lumière ne se perdent pour autant..."
_"Comment cela ?"
Igerna leur sourit, les priant maintenant de partir... Elle alla fermer la porte, puis les observa descendre sur le village.
_"Avant la fin de la semaine vous serez hors-la-loi... Et pourtant, ce ne sera que justice..."

Pendant une semaine... Dardir et Palles prirent leur repos dans l'auberge de Vonnac, ne la quittant que pour bénéficier des services des artisans et commerçants... Pas une fois ils n’eurent l'occasion de reparler à la vieille femme, bien qu’ils se croisèrent de loin, tandis qu'elle vendait discrètement le fruit de son travail...
Il s'averrait que la plupart des villageois la connaissaient, le forgerons lui même fondait parfois le minerai qu'elle lui apportait... Puis... Aux yeux de Palles... Il s'avérait que ses paroles n’étaient que vérité...
Comme elle l'eu prédit... A la fin de la semaine les deux compagnons quittèrent la ville, courrant autant qu’ils le purent... Pour Neyna et tout les autres enfant... Palles avait laissé Vonnac gisant sur le sol... Une entaille dans le ventre...



Jamais ils ne purent la revoir, Neyna voyageait à pieds, errant de villages en villages... Chapardant ce qui pouvait l'être et subsistant comme elle le pu...
Une chance insolente étreignait la jeune enfant, ainsi elle fut miraculeusement gardée du danger lorsque elle marchait, seule sur les routes.
Elle avait pris pour habitude et leçon de ne jamais quitter les pistes et les sentiers.
Parfois même, elle rencontrait d'autre voyageurs ou caravanes, profitant de leurs véhicules pour atteindre d'autre ville.
Elle ne pouvait rester longtemps en un bourg, rapidement, sa présence devenait que trop connue, et cela la dérangeait, surtout lorsqu'il s'agissait de subtiliser de quoi manger... De plus... elle refusait maintenant qu'on lui apporte une quelconque aide, si ce n'était une piécette offerte parfois en retour de la pitié qu'elle inspirait...
Elle passa la frontière sans le savoir, un jour où la nuit s'était faite trop sombre et qu'elle préférait contourner un carrefour jugé dangereux par les citadin locaux...
Un miracle... Ce fut par miracle qu'elle parvint, au bout de son errance, jusqu'à Feres-Brom.

Feres-Brom, seconde capitale du Ghebcor, lieu de retraite provisoire du Roi Anthonias Donfail, lors de sa fuite vers les royaumes de Windel, il y a quelques 50 années.
Une simple falaise, une colline tranchée il y a des millénaires, offrait une pente assez douce pour y ériger une ville, Assez haute pour la prévenir d’attaques ennemies.
Les séraphins sudans étaient ainsi, leurs cités construites avant tout pour la défense étaient élevées sur des lieux stratégiques...
Un lac coulait sous cette pointe de roche, simple étape du fleuve Hejibor qui se jetait dans l'océan intérieur, à quelques dizaines de lieu de cela.
La ville n'était pourtant plus que l'ombre d'elle même, désertée par les séraphins, elle abritait un mélange de racailles et hommes à l’honneur défait.

Nephiliens, vampires avaient établit leur repaire dans la capitale, bien qu'ils furent en sous nombre face aux humains qui tenaient maintenant la ville.
Les palissades étaient tombées, et dans les rues se maintenait une vie perdue entre les différentes classes.
Coupée en plusieurs quartiers, elle séparait la plèbe des bourgeois, sans compter le clergé et les hommes d'Oratras.

Au sommet de Feres-Brom brillait encore parfois les lueurs du phare Eanselen, temple construit en l'honneur de Kheld et de ses trois enfants.
On priait toujours les dieux de lumière en Feres-Brom, mais on cohabitait aussi avec les nephiliens et les vampires, et souvent, on leurs portaient des honneurs.
Les commerces et l'économie fonctionnaient  comme n'importe quelle autre ville, sur les berges du lac, bas quartier surplombé des maisons troglodytes s'étalait les ruelles sales et malodorantes, repaire de voleurs, mendiants et prostituées...
La où parfois les enfant des rues venaient quémander quelques pièces, parfois donnée de bon coeurs, parfois remplacée par des coups au visages...
Neyna était l'une d'entre eux...
Son arrivée en ville ne s'était pas remarquée, vite, très vite, elle avait enterrée sa lame jumelle près du lac... Au pied d'un arbre sombre et torturé, affaissé sur une cabane de pecheur...

Le vol à la tire, à l'étalage et à l'arraché lui permirent de manger, de se vêtir...
Dans une ville aussi grande, son visage était trop vite oublié des gardes.
Ses cheveux blond et crasseux, ses grands yeux bleus, et ses guenilles n’étaient connus que des autres enfants...
On ne pouvait pas parler d'amis, juste de quelques connaissances...
De jeunes elfes, des nains, des humains...
Parfois en bande, parfois solitaires...
Un jeune garçon de douze années nommée Falten l'avait aidée parfois dans ces activités malandrines, il y avait aussi Ifthen, une elfe dont la main avait déjà été coupée,  Hegimad une jeune fille de son age venue de l'océan disait elle... La peau noire comme la crasse quelle portait sur ses vêtements... elle rencontra aussi Gles, Judith, Kebhet, Abeth, tous humain...
Puis il y avait aussi Grüb-ashara, une orc de seizes années...
Sa gentillesse effaçait l'aspect terrifiant de son visage... Elle était pourtant belle... Et avait perdu sa dignité plusieurs fois en échange d'un repas, d'un toit et de quelques écus...
Elle prenait parfois les enfants sous son aile, assistant les plus faibles, les protégeant... Neyna eu parfois affaire à elle... De multiples cicatrices courraient sur son visage... Le premier homme qu'elle tua se changeât en poussière... Un vampire disait-elle, qui lui fit quelques avances forcées avant de lui lacérer la peau avec une fine lame... L'histoire voulue qu'elle lui arracha l'oreille et lui ouvrit le crâne avec une brique...
Certains, connaissant la vivacité des vampires doutaient quelque peut de cette histoire, mais personne n'osait, ni ne voulait contredire la jeune orc...

Une ville morte et vivante à la fois, Feres-Brom était devenue le nouveau lieu de vie de Neyna...
Nulle ne sait pourquoi elle échoua ici, pas même elle, dans ce repère de tueur, là où le simple fait d'être séraphine pouvait la faire tuer dans l'instant...
Sa vie n'était pas enviable, elle dormait sous les combles des maisons et parfois dans les cachettes de ces compagnons...
Et pourtant, il arrivait parfois qu'elle eu le sourire.
Elle feta son dixième anniversaire seule, puis le onzième, et le douzième...
Falten devint plus qu'un ami à ses yeux... Judith mourut d'une forte fièvre, et Kebhet fut retrouvé assassiné près d'une taverne...
Grüb-ashara, elle, tomba dans les griffes d'un proxènete et devint bien moins présente pour les autres enfants...
D’autres gamins faisaient leur apparition en ville, Neyna, suivant le model de l'orc les assista quelques temps, leur apprenant quelques tours,ainsi que les coins à éviter...
En quelques années elle gagna en confiance et habileté...
Dénouer la bourse d'un passant était parfois plus qu'aisé et ne prenait souvent que quelques secondes...
Un jour une compagnie entra à cheval dans la ville...
Elle l'observa de loin avec une pointe de tristesse... Au loin, portant une armure et chevauchant un sombre destrier, Oragin passait dans la ville avec quelques uns de ses camarades...
Toute la journée elle le suivit de loin... Le maudissant, et maudissant le jour de son retour dans Midfell...
Pourtant, La troupe armée ne fit qu'une breve halte , conversant avec quelques bourgeois, commerçant, et reprenant leur route...
Oragin semblait avoir réussi... Il était devenu ce qu'il voulait, et avait détruit la vie de Neyna pour cela...
Ce jour, elle repris son épée... Se jurant de l'occire... Un serment avec des airs de caprices...
L'épée demeurait lourde, mais déjà plus adaptée... Pourtant, elle restait une enfant et ne pouvait l'utiliser...
Elle la cacha encore une fois... Près de son "domicile", creusant encore la terre pour la dérober aux yeux de tous...

Le soleil se leva, lourd et écrasant en ce printemps...
La faim la tenaillait... Elle avait pris l'habitude de voler certain marchand, toujours les même, et d'user de monnaie chez les autres...
Il y avait un homme là...
Une haute stature, un long manteau bleu et sombre...
Juste une silhouette dans les lueurs du matin...
Elle voulu le suivre, entre les caisses et les murs effondrés...
S'approcher, doucement, tout doucement...
Elle tenait dans sa poche un petit eclat de verre, utile pour couper les liens trop serré, seulement si la victime n'était pas trop attentive...
Il fallait attendre qu'il s'occupe avec autre chose, un marchand par exemple, venant d'ouvrir son échoppe...
Juste avancer les doigts... Palper le petit sac de toile pourpre...

Une forte main enserra son poignet...
_"Lâche cela..."

#5 Tim

Tim

    Timinus


Posté 25 mai 2006 - 00:01

Chapitre IV: Les caves de Feres-Brom

Des doigts forts et agiles l'empoignaient, serré sur son bras et sa nuque...
L'homme la guidait tans bien que mal à travers les ruelles, elle se débattit un moment sans se libérer, elle voulut crier, hurler, mais il la fit taire presque aussitôt par un violent coup à la tête...
Résignée, elle marchait devant lui, les yeux plongés dans le noir.

Personne, personne ne la voyait, tous dormait ou s'affairaient aux préparatifs de la journée qui s'annonce...
Parfois les regards se posaient sur l'étrange duo, et faisait semblant de ne pas voir...
_"Avance !"
Elle trébucha, ses genoux s'égratignèrent sur les cailloux tandis que l'homme la traînait, et la relevait avec force et brutalité...
_"Ou vous m'emmener ?! Je veux pas ! Lâchez moi!"

L'homme resserra sa prise, elle lâcha un cri de douleur.
Il la mena sur le flanc de la falaise, parmi les cavités creusées en habitations troglodytes.
Il descendirent plusieurs niveau au pas de course, l'homme semblait connaître sa route et prendre beaucoup de plaisir à malmener l'enfant.
Soudain, il stoppa, porta son regard sur les alentours, et la fit entrer dans un commerce miteux.
Un homme portant de petites lunettes de cuivre était courbé sur une table, observant le comportement d'un rat face à un complice jouant de son couteau.
Les deux hommes se tournerrent vers eux, et allèrent à leur rencontre.

_"Déjà de retour Gimaeth ?"
_"J'ai un cadeau pour Lioranh..."
Le gardien aux lunettes baissa les yeux sur Neyna
_"Qu'en ferait il ?"
_"Peu m'importe, elle paiera de ses insultes envers moi... On ne chaparde pas Gimaeth !
_"De ses insultes ? "
_"Laisse moi décider de ce que j’en fait

Il y eu un silence, puis le premier des hommes mena l'autre au fond de la boutique désaffectée.
Entre les caisse vide et tonnelet percé, il découvrit un mur, écartant une tapisserie déchirée...
Posant ses mains sur les briques il les fit légèrement pivoter, poussant un pan entier vers l'intérieur...
Neyna fut poussée devant, s'étalant dans un couloir sombre et mal éclairé.
Les pierres se refermèrent et l'homme qui se nommait Gimaeth la releva à coup de pied...
Elle traîna ses guenilles sur des pavés froids et sales, menant à un large escalier de colimaçon.
Les torches dansaient et projetaient un halo orangé sur chacune des marches.
Les pas de son suiveur résonnaient dans sa tête, elle avançait devant lui, collant ses mains aux murs, cherchant ses repères, cherchant à comprendre quel était cet endroit...
Un coup d'oeil en arrière, la voila qui s'enfuyait à toute jambes, sans savoir si Gimaeth était ou non à sa poursuite, sans voir la longue cape bleu volant derrière elle...
L’escalier disparut, laissant place à une fin de corridor...
De la lumière, plus vive...
Des gens...
Assis, marchant, parlant...
Partout des faces balafrées se tournaient vers elles, n'affichant aucune surprise de la voir détaller ainsi dans une immense sale souterraine...
Colonnes et débris jonchaient l'endroit, quelques tables et bancs…
On mangeait, on buvait, et parfois on riait...
Il y avait là des gens habillés de façon sombre, ou avec des armures de cuir, des tuniques crasseuses et élimés...
Il y avait des regards hautains, haineux et borgnes, des sourires sans dents ou tranchés d'une cicatrice...
On jouait aux cartes, aux dés, on conspirait...
Elle courrait à en perdre le souffle, reculant et se retournant à chaque hommes ou femmes se présentant à elle...
Des mains se tendaient pour l'attraper, des gens l'encerclaient lentement...
Finalement, elle percuta un homme de grande stature, se cognant la tête sur son ventre.
Des bras puissant l'empoignèrent tandis qu'il lâchait un simple...
_"Hum... Hola !"
_"Qu'est ce que c'est Dagon ?"
_"Ahah ! Y a des rats dans nos sous sol m'est avis !"
_"J'en fait quoi ? "
_"Elle est entrée par ici, Larg et Malpes l'ont laissée passer alors ?"
_"Bravo Garrett, je ne te savais pas si … Perspicace !"
_"Eyh ! Qui s'amuse à... Ho Gimaeth déjà revenu ?"
_"Laisse ce couteau dents longues ! Et toi Dagon, rend moi cela..."
Dagon lâcha son emprise, libérant l'enfant qui fixait tout les visages autour d'elle.
Gimaeth arriva à sa hauteur et sans ralentir sa marche la poussa doucement vers un nouvel escalier.
Sous les yeux de tous il s'engouffrèrent dans un nouveau couloir, et grimpèrent à un niveau supérieur.

Encore quelques pas dans un dédale de corridors et il la mena face à une lourde porte de bois.
Une nouvelle salle, orné d'armes et de longues tables à manger.
Au fond sur une estrade trônait plusieurs personnes.
Il y avait deux hommes habillés de manteau sombres, à la manière de guerrier.
Un vieillard les fixait avec un regard de mépris, ou du moins Neyna pensait le percevoir ainsi.
Il portait une barbe et une chevelure courte, coupées comme les militaires. Ses atours avaient une certaine richesse et prestance, on pouvait voir dans ses yeux une grande noblesse d'esprit, mais aussi une grande colère intérieure.
Il portait lui aussi de petits lorgnons de cuivre, l'armature ronde et les verres corrigeaient si peu sa vision qu'il plissait perpétuellement les paupières pour distinguer le monde alentours.
A sa main, la petite fille remarqua un anneau large et doré, orné d'une pierre blanche et opaque.
_"Je demande que mes hommes restent en dehors de tout cela ! Nous ne sommes pas..."
_"...Pas des tueurs oui... Nous le savons maître Groidric..."
_"Comprenez sir, que la guilde des voleurs se doit d'être soudée..." commença un autre d'une voix faible et sifflante "Ces expéditions ne peuvent être lancée par les mêmes hommes..."
_"Car vous appelez ces massacres des expéditions ? Je..."
_"Hmmm taisez vous donc seigneur..." une femme venait d'apparaître par une porte dans l'ombre, elle avait un sourire figé aux lèvres, et couvait les trois hommes d'un regard doux et caressant. Elle passa entre les deux premiers, dans une démarche presque dansante et se colla contre le doyen qui resta de marbre.
"Vous parlez trop… Lioranh dit que les caisses de la guilde doivent être remplies, et moi, j'entend les pièces qui crient leur solitude... Et quoi de mieux que de leur apporter la compagnie des richesses... De... De ces porcs ?"
_"Si vos voleurs orcs vous entendaient ils vous tueraient sur le champ..."
_"Allons allons..." Elle riait faiblement "Mes orcs et tout mes hommes sont civilisés, ou du moins le clament ils... Mais tous ces sauvages, ces peaux vertes des marais... Il ne savent que faire de ce qu'il détiennent..."
_"Bien sûr... Tandis que vous, vous vous parez d'objet gagné dans le sang..."
Elle se recula, surprise mais élargissant son sourire...
Elle avait des cheveux roux, très courts, coupés à la garçonne, portaient des vêtements légers, flottants, et arboraient plusieurs parures brillantes...
Elle avait d'étranges manières, ses longues oreilles et son visage ressemblaient à ceux d'une jeune elfe mais tout le reste semblait vulgaire, malsain...
"Allons seigneur Groidric... Que sont une poignée de sauvages pour vous ?" demanda elle, se pendant à son cou.
_"Arrière démone... Engeance de la grande putain..." Groidric n'avait pas bougé, laissant la femme reculer et se tourner vers le seul personnage assis.
L'homme qui s'était négligemment affalé sur un haut siège de chêne l'accueilli en ouvrant les bras, elle s'assit en amazone sur ses genoux, reprenant de plus belle son manège qui semblait plaire grandement au maître voleur.
_"Lioranh, Groidric vient de me dire de vilaines choses..."
Il portait de riches vêtements, et tenait une coupe de vin de la main droite. Son visage était jeune et cachait son age, vingt-cinq ou trente ans, pas plus. Tout comme Groidric, il avait plusieurs bagues et chevalière à ses doigts.
_"Laisse le donc parler, belle Selith ! Il n'est qu'un vieux fou attaché à ses ancienne valeurs..."
_"Tue le s'il te plait..."
Lioranh éclata de rire... "Ah si seulement tout était si simple... Groidric Je crois que Selith te déteste..."
Le vieil homme se retourna, fixa le roi voleur froidement...
_"Peut m’importe compagnon, tout cela est réciproque…  Quand a toi, si tu ne prend grade… Tu mourra dans ses bras..."
Le couple le regarda, souriant, Selith se vautra un peu plus sur Lioranh, lui mordant l'oreille.

Un silence tomba, tout juste brisé par les rire de la jeune femme, enfin on remarqua les deux visiteurs.
_"Approche Gimaeth !" Cria le roi tentant de repousser Selith qui devenait un peu encombrante "Et que m'amène tu là ?"
Gimaeth s'avança dans la lumière, jetant Neyna au pied de l'estrade
_"Salutation à toi mon seigneur. Je sais que tu aimes ton arène... Je sais que tu aimes les enfants... Et je sais que tu aimes les enfant dans ton arène..."
_"...Voila qui est charmant... Nous avons un public toujours aussi exigent..."
_"Ils commençaient à se lasser de tout ces porcs verts..."
_"Il faut bien qu'il puissent servir... Ca et tout les traîtres de Feres-Brom... Approche mon enfant"

Elle marcha lentement, par petits pas, se plantant devant le maître voleur qui se penchait vers elle, soutenant sa concubine de son bras droit. Il caressa sa tête d'un geste amicale et rassurant.
_"Comment t'appelle tu petite fille ?"
_"... Ne... Neyna..." Elle frissonna en le regardant "... Vous êtes Lioranh ?"
_"En effet petite... Que t'a t'on dit de moi ?"
_"Vous êtes le maître des voleurs..."
Son rire se fit de nouveau entendre
_"Qu'en pense tu Groidric ?
Il la regarda, de façon intense, avec une pointe de pitié
_"Tu sais très bien ce que j'en pense..."
_"Et donc ?"
_"Tu souille la mémoire du roi avec tes..."
_"Ho! Non…"
_" Tes…"
_" J'ai cure de tes vieilles histoire!"
_"Tu va encore envoyer une enfant à la mort, voila ce que je pense, Je me rend compte qu'il y a toujours pire que ce que l'on croit en ce monde..."
_"Oui... Elle sera amusante..."
_"Gimaeth ! Pourquoi l'avoir menée ici ?"
_"On ne chaparde pas mes effets, seigneurs... Voila la simple raison..."
_"Une vengeance oui..." Il leva brusquement les yeux "Etait elle habile ?"
_"Je l'ai vu venir, mais elle avait de bonnes idée..."
_"Lioranh laisse la moi..."
_"Te la laisser ? Qu'en ferais tu ?"
_"Une voleuse... Une de mes disciples..."
_"…Pourquoi elle plus que les autres ?"
_"... Pourquoi les autres plus qu'elle ?"
L'homme souriait, se callant dans son trône de bois. Il respira longuement, les yeux fermés, un indescriptible rictus aux lèvres.
_"Ce n'est pas avec elle que tu me ferais du tord... Je puis te la laisser en effet... Qu'en dit tu Gimaeth ?"
_"... Mon seigneur peut faire comme bon lui semble..."
_"Ahah... On croirait parler mon vieil ami... Et vous deux ?... Toi Trislac... Que ferait tu d'une enfant comme elle ?"

Celui qui se nommait Trislac changea son expression en une horrible grimace avide, découvrant ses longues canines...
Il s'approcha d'elle, tournant autour plusieurs fois avant de s'accroupir et de poser sa tête sur ses petites épaules.
_"Moi seigneur ? Vous savez bien ce que j'en ferait..."
Elle gémit de peur, trembla et Lioranh s'esclaffa...
"Allons jeune fille... Laissez moi voir votre joli cou..."
Il tira son col tandis que ses doigts devenaient griffus, caressant sa nuque de ses ongles longs...
Il souleva la chaînette, intrigué, et la fit glisser sur sa peau, cherchant l'ornement qu'elle portait...
Dans sa main, brûlant et grésillant se présenta un minuscule crucifix.
Il poussa un cri de terreur, et bascula en arrière, sautant à la verticale, sur un pilier, l'insultant dans sa langue et rugissant de surprise...
Neyna qui était de nouveau à terre se releva vivement et détala...
Gimaeth n'eu qu'a tendre le bras pour la rattraper et la jeter au pied de son maître...
_"Et bien Trislac ?" Demanda le roi voleur "Quel est cette grosse peur que te fait ainsi bondir hors de tes chausses ? On te croirait  fol dingo…"
L'homme se releva, il marchait sur la parois comme il eu marché sur le sol... Seul ses vêtements amples pendaient vers le bas...
Aucun des voleurs ne sembla surpris par ce pouvoir, Neyna quant à elle resta figée...
_"E... Elle porte..." Ses lèvres se tordaient à la simple évocation de ce qu'il avait vu... Il cracha bruyamment... "...Une croix... Cette petite bâtarde porte son symbole !"
_"Est-ce vrai ?"
Selith se leva, et marcha jusqu'a elle... Accroupie, elle fouilla elle aussi la chaîne, observant avec quelques gènes le pendentif de l'enfant...
Elle se tourna vers son roi, un sourire a la fois sadique et moqueur sur les lèvres...
"C'est vrai..."
Lui, se massa un sourcil, finissant de boire et observant Groidric avec la même expression que la femme...
_"Non Groidric... Celle là elle ira ou bon me semble... "
Il jeta la coupe qui rebondit plusieurs fois sur l’une des tables au loin…
Debout, ajustant sa riche tunique sur ses épaules, il fit quelques tours sur lui-même, les bras vers le ciel…
_ "Ah ! Qu’il est plus simple de ne pas le voir ! Lui ! Le grand lumineux ! Avec ses enseignements, sa droiture, son amour, son honneur ! Depuis des millénaires les guerres prennent des vies, que l’on soit d’un bord ou de l’autre, ombre et lumière, prière et blasphème… Cette quête du bien et du mal, elle n’aura jamais de sens, et pourtant elle régit ce monde... Tout cela n’est que foutaise pour moi… Et me voila pourtant réduit à suivre les lois de ces "Tout-puissants " malgré moi… " Il soupira, comme l’on soupir devant une accumulation de problèmes… "Bien Trislac… Inutile de demander ce que tu veut n’est ce pas ?... "
Le vampire posa le pied sur le sol, fixant son maître puis l’enfant… Présentant ses crocs…
"Alors amène la aux cages, elle nous offrira le divertissement ce soir… Gimaeth ?… "
_ "Monseigneur ? "
_"Sache que je te remercie pour ce présent… Tu seras là aussi ce soir ? "
_ "En effet seigneur…"
_"Tu est le champion de cette arène… Ne déçoit pas ton publique… Groidric… Tu m’ennuie… Nous finirons cette conversation plus tard…"


Un nouveau dédale de couloir, de longues allées de pierres semblables à des rues souterraines…
Un bras derrière le dos, un coude maintenu, elle n’avait de choix que d’avancer selon les désirs du vampire.
Il semblait y avoir moins de monde dans cette partie de la montagne… Juste quelques bandes de fripouilles attendant leur heure ou cuvant leur litron d’alcool quotidien…
Elle vit passer des hommes, des femmes, des nains, des elfes, des gnomes et autres races et créatures…
Il y avait parfois des animaux gambadant ou se chamaillant… Des singes, des diablotins de toutes sortes…

Les lumières disparurent soudain…
Rien sinon des bruit de chaînes, des grognements et plaintes déchirantes…
Elle vit une série de porte, une série de grilles, une série de cage…
Des gens de toutes sortes, blanc, noir, fort faible…
Mais aussi des orcs, massif, verts, leur faciès grotesque laissait voir une profonde détresse…
Famélique, ils patientaient, enchaînés depuis plusieurs semaines, attendant le jour ou l’on ouvrirait leurs cages pour les montrer sur le sable de l’arène.
Un nain à la barbe négligée s’approcha de l’enfant… Il la dévisagea longuement et questionna le vampire…
Deux phrases, et la simple évocation du roi voleur, voila les grilles que l’on ouvre et Neyna que l’on jette au milieu des peau-verte…
Le métal claquait déjà alors qu’elle se ruait sur les barreau, hurlant, pleurant…
Trislac l’observa un moment, silencieux…
Puis il lui adressa un rictus, avant de s’en aller…
Alors qu’elle secouait les barres de fer rouillées…
Une grosse main se posa sur les sienne…
Un orc fort et jeune la fixait sans un mot… L’amenant à un banc ou elle pu finir de pleurer…

Il existe plusieurs déclinaisons dans la branche des orcs, la peau plus ou moins verte, les traits plus ou moins ravagés…
Les orcs du marais, au cœur d’une région appelée par tous "Val des palus" semblait avoir le visage figé en une expression de colère. Cela était le plus flagrant chez les mâles, leurs sourcils protubérants soulignaient leurs sombre regard, tandis que sur leur front fuyant poussait une chevelure drue…
Leur peau était un cuir vert et plié par leur moue perpétuelle, ils avaient parfois quelques verrues et furoncles, quelques anneaux aux oreilles ou dans le nez…
Et quelques fois sur la lèvre, encadrant alors les dents de leur mâchoire inférieure qui se dressait hors de leur gueule.
Hormis cela, ce qui marqua le plus la petite fille, ce fut l’odeur.
Transpiration, saleté… Tout chez ces orcs empestait.
Les habitant du palu, en plus d’y avoir créé leur culture et langue grondante, semblaient s’être imprégné de la pestilence de la vase.
Elle se coucha sur les planches, ne pensant plus à rien…
En l’espace de quelques heures sa vie se bouleversait a nouveau.
Elle frissonna encore en repensant au vampire, serrant ses guenilles et la chaînette autour de son cou…
"On verra si cela te servira en bas ? " lui répétait sans cesse Trislac.
Maintenant qu’il était parti, il lui semblait l’entendre encore dans sa tête…
Il y avait quelques ouvertures en haut des murs crasseux… Des puits de lumière à peine assez large pour passer un bras…
Le jour passait faiblement dans la cellule, découpant les silhouettes des orcs et autres prisonniers.
_"Petite fille… Hey ! Petite fille… "
Elle tourna la tête sur la grille séparant deux blocs de cellule…
Un homme à la peau sombre la regardait, les mains appuyées sur les barres de fer
"Que fait tu ici ? "
Il avait plusieurs tatouages sur le visage, encerclant ses yeux et ses oreilles, suivant ses traits en une multitude de motifs tribaux.
Neyna lui trouvait un aspect terrifiant, et hésita à répondre lorsque un grondement résonna dans la pièce…
Un rugissement de fureur qui fit taire la plupart des prisonniers
Elle se recroquevilla de plus belle sur son banc, ne voulant plus rien voir ni entendre…
_"Il y a des fauves là bas… " Acheva l’homme avant de la laisser…
Les heures passèrent…
Un gobelin enchaîné cracha sur le nain geôlier, ce qui lui valu un fougueux baiser avec le poing de ce dernier.
Ses cris retentirent pendant quelques minutes, jusqu'à ce que son nez ne dégouline plus de sang.
Quelques gardiens passaient et repassaient, faisant claquer leurs armes sur les grilles, des chaînes cliquetaient aux alentours, et les cris d’animaux se faisaient entendre de plus belle…
Claquement de fouet et rugissement résonnaient entre les murs…
La lumière déclina à l’extérieur. Annihilé par la clarté dorée des torches.
Elle était parvenue a s’endormir, rêvant de foret et prairies autour de Midfell, de sa vie tranquille dans la terre d’or…
Elle rêva des étendards d’Astriana, de ses compagnons dans les rues de Feres-Brom, elle rêva de Falten, de toutes les fantasmagories imaginées à propos du Tirish Del.

Lorsqu’elle se réveilla, se fut pour voir une main l’attraper…
Un homme massif l’empoignait par le col, la menottait, et l’envoya rejoindre une file d’orcs dans les couloirs…
Sa cellule et celle adjacente avaient été vidées de leurs occupants. Ces derniers, contraint à marcher sous la menace de lances, s’enfonçaient dans le dédale de la guilde des voleurs.

Une nouvelle salle, sans lumière, juste le regard amusé des geôliers…
On leur enleva leur entrave, et les enferma de nouveau…
Séparés en petit groupe, ils furent placés devant d’immenses et sombres portes…
Quelques rayons de clarté filtraient à travers le bois mal ajusté…
Quelques acclamations, et une explosion d’applaudissement se firent entendre pendant leur attente
_ "Grrâ ! Tabak dabuh ! "
_ "Inosh inosh ! Kabuh groshi ger kabam"
Deux orc avaient levé la tête, et parlaient aux autres avec un air déterminé…
Ils avaient le corps et le visage couvert de cicatrices et criant sur les uns et sur les autres…
Frappant du poing sur leur poitrine en hurlant dans leur langue, ce qui semblait être des ordres ou des mots d’encouragement…
Le spectacle était tout simplement terrifiant, chacun des mâles s’étaient levés et battaient la pierre de leur pieds.
Il y eu d’autre cri au loin, un claquement de métal, et la porte s’ouvrit l’entement.
Chacun des orc grondèrent, et s’élancèrent sur le sable.

L’arène avait une forme rectangulaire, cinquante mètres de large pour soixante-dix de long.
Les murs faisait chacun vingt-cinq mètres de haut, et étaient fermé par plusieurs grilles et filet.
Sur les tribunes, ou agglutinés aux parapets, plusieurs personnes hurlaient et acclamaient
Un mélange de sable et de terre tapissait le sol et formait des monticules d’où se dressaient quelques débris de pierre et de colonnes…
Une multitude de portes et de braseros entouraient la place, quelques un de ces accès s’ouvraient lentement et successivement, tiré par de lourds mécanismes, tandis que d’autre était sommairement condamné.
Il semblait que l’endroit eu servit a autre chose, un lieu d’entraînement sans doute, et que les voleurs l’avaient aménagé en coure de spectacle.

Suivant les peaux vertes, et souhaitant demeurer le plus possible auprès d’eux, Neyna se jeta elle aussi avec la horde, bientôt rejoint par les autres prisonniers qui formaient une petite foule au centre de l’arène.
En haut, près d’une tribune où elle reconnu Lioranh, Selith et Groidric, un homme agitait les bras à la foule, hurlant quelques ordres qui lancèrent le martèlement des tambours…

Alors d’autre portes s’ouvrirent, et de nouveaux hommes apparurent, ceux là étaient armé, et portaient casques et armures…
Il se placèrent en ligne devant le maître voleur, et le saluèrent brièvement avant de se retourner…
Le public, voleurs et citadins de Feres-Brom leur criait des encouragements…
Puis le nom du favori fut hurlé de façon répétée, marquant l’attente de la populace qui se souleva lorsqu’il apparut.
Gimaeth sortit, affublé d’un heaume qui masquait son visage, il avait sur lui, outre sa cuirasse qui recouvrait, torses ; cuisses ; bras et jambes, une épée courte et une lance.
Il leva le poing, et se montra à la foule avant que Lioranh ne se lève lui aussi et donna le départ du combat…
Les tambours grondèrent à nouveau, et les gladiateurs se tournèrent les prisonniers désarmés…
Ils chargèrent, armes au poing, ce à quoi quelques captifs répondirent…
Rugissant, ils se fonçaient dessus, à dix contre trente…
Neyna cru voir l’homme noir plonger au milieu des armes, tandis que les peaux vertes, se faisaient éventrer et mutiler…
Leur lourde main parvenait parfois à subtiliser les armes à leur agresseur, renversant la balance et augmentant la boucherie…
Le vacarme que faisait le publique était assourdissant, et montait proportionnellement avec la quantité de sang projetée…
Le sable se colorait de rouge, et les corps gisaient au milieu de cette large mare pourpre…
Gimaeth tranchait têtes, jambes et bras, tel un boucher colossal…
Il y avait un autre gladiateur, à ses cotés, faisant preuve de la même sauvagerie…
Toldramech, qui plongeait au milieu de ses victimes et leur arrachait de gros morceau de chaire avec sa mâchoire acérée…
Sur les quatre portes ouvertes, seule trois avaient déversés leurs contenant de "chaire à canon"…
En haut, penché sur les filets de l’arène, plusieurs hommes montrèrent la porte du doigt en vociférant et insultant quiconque pouvait les entendre…
Le maître des voleurs se leva de son siège, et fit de grands signes à quelques employés juchés sur un balcon comme beaucoup d’autre…
Au moyen d’échelles et de cordes, il descendirent rapidement et courraient actionner plusieurs mécanismes sur le mur…
Le sable se souleva, et s’écoula après qu’une dizaine de trappe se soit ouvertes…
Plusieurs créatures en surgirent… Il y avait là des félins de toutes tailles, arborant lourde crinières ou rayures sombre sur un pelage orange… Un étrange oiseau coureur au bec acéré, aussi grand qu’un homme… Il y avait un couple d’ours à la fourrure parcourue de cicatrices…
En dernier surgirent trois fancéklos … Hauts et vifs lézard, dont les longues griffes allèrent directement taillader les proie qu’on leur offraient…
Les autres animaux dispersèrent chaque personne présente sur le sol de l’arène.
Certain, tournaient et retournait autour de petits groupes apeurés, lorsque enfin… Leur "dresseur" ne leur lança des morceaux de viande sanglante, qui eurent l’effet immédiat d’attiser leur appétit…
Les menant ainsi, on les envoya devant la seule porte où résidait encore un groupe de prisonniers.
Ils mangèrent tranquillement leur morceau de chaire, jusqu'à ce qu’un fancéklos ne les devance et se jette dans l’ouverture sombre…
Les félins le suivirent avec rage, et bientôt la seule chose qui ne sortait de cet endroit fut les cris d’agonie…

Cependant, malgré les fauves, les gladiateurs, et le héros Gimaeth, les orcs maintenant épars bataillaient avec rage, portant dans leur main des débris d’armure tranchant ou armes dérobés…
Ceux qui avaient encore les mains nues, usaient de leurs points et de leurs dents pour défendre leur vie avec rage et hargne…
Le sable était maculé de sang, jonché de corps, et pourtant, cet étalage de chaire et de violence gratuite ne satisfaisait toujours pas la foule.

_ "SPYRGRIVE ! SPYRGRIVE ! SPYRGRIVE ! " Était maintenant l’acclamation et le souhait des spectateurs, réclamant un nouveau monstre à leur suzerain.
Lioranh, un indescriptible sourire au lèvres se leva une nouvelle fois…
Calmant son publique d’un air amusé… Et actionna lui-même un levier qui se trouvait a ses cotés…
Un système hydraulique fit monter une plate forme et tomber une grille…
Alors, la spygrive apparut pour la plus grande joie de l’audience…

Couché sur ses six pattes, d’une taille d’environ deux mètres cinquante…
La spygrive se campa, et hurla sa colère en une plainte mélodieuse…
Elle ressemblait à une immense fourmi, aux mandibules acérées, et  aux pattes griffues…
Une crinière délicate de poils sensitifs voletait au dessus d’elle.
Son corps entier était recouvert de cuir et de corne noir et luisants, formant crêtes et piques dressés sur son dos…
Elle ouvrit ses élytres, et émit un bourdonnement irrégulier, tentant de faire battre ses ailes arrachées…
Quelques hommes descendirent, et l’énervèrent au moyen de perches et de lances…
Apres quelques coups, l’énorme bête se retourna, se jetant sur l’un de ses dresseurs et le déchiquetant par les nombreuses lames qui jonchaient sa mâchoire.
L’événement souleva une nouvelle acclamation tandis que les dresseurs menaient la créature avec beaucoup moins de témérité…

Le prédateur insectoïde galopait au milieu des survivants et gladiateurs…
Tuant aveuglement ce qui passait a sa portée…
Gimaeth, acculé, parra ses coups de sa lance, alors qu’un amas de plumes sombres grandissaient dans son dos…
Les deux ailes noires le portèrent au ras des grilles, lui permettant d’échapper aux griffes du monstre…
Il atterrit en plongeant sa lance dans le corps d’un homme agonisant, et couru loin, trop loin pour la spygrive qui déjà faisait une nouvelle victime…
Neyna n’avait de cesse de courir, en quelques minutes elle avait fait plusieurs fois le tour de l’arène, échappant au fer et aux crocs…
Il y eu un bruit sourd, puis les pattes chitineuses l’encerclèrent…
Un cri, une chute, et elle sentit un claquement au dessus de sa tête…
Quelques uns de ses longs cheveux d’or s’envolèrent, tranché par les mandibules affûtées…
Elle roula, esquivant les dents de l’insecte, rampant sous son corps et fuyant à l’autre bout de l’arène…
La créature se retourna, et galopa à ses trousses, bousculant débris, homme et tigre…
Son corps chuta tandis que la bête trébuchait sur les obstacles à sa route…
Le visage ruisselant de larmes, Neyna attrapa une pointe de lance fichée dans le corps d’un peau verte…
Elle se retourna, brandissant l’arme de fortune au bout de ses bras faible, tentant de mettre le plus de distance possible entre la lame et le reste de son corps, entre l’arme et la créature…
Priant pour que ce faible arsenal puisse l’impressionner par un quelconque miracle.
Furieuse, la spygrive bourdonna, ses cris devinrent de plus en plus forts, de plus en plus aigus…
Elle cracha autour d’elle une mixture plâtreuse, et s’élança de nouveau vers sa proie…
A cours d’idée, Neyna lui lança sa pointe de lance, visant la tête, elle ricocha sur la cuirasse sans lui faire le moindre mal…
Labourant le sable, elle se ruait vers elle, lui offrant la vision de son trépas…

Son esprit s’éteignit, son cœur cessa de battre...
Tout autour d’elle s’emblait s’être ralentit…
Le sable arraché au sol volait avec légèreté, éjecté par les pattes du monstre, la clameur et les poings levés n’étaient plus qu’un vague bruit illustré d’un lent tournoiement de mains…
Elle voyageait comme dans un rêve, les sons, à la fois amplifiés et amoindris ne faisaient qu’engourdir son cerveau se qui mourrait lentement…
Elle ne voyait plus l’arène, tout était noir…
La peur la pris… Et elle se recroquevilla sur elle-même… Dans ce néant obscure…
Un bruit de goutte à goutte, l’impression de flotter sur une mer calme et placide…
Soudain, la lumière survint, comme venu d’un tunnel lointain… Et l’enveloppa, traversant sa peau, sa chaire et son corps…
Il lui semblait qu’un millier d’étoiles la frappaient et filaient autour d’elle.

Ses genoux touchèrent le sol, une exclamation se fit entendre parmi la foule…
Une secousse, à la fois violente et douce…
Elle posait la main sur la roche, reprenant ses esprits, tandis qu’une multitude de plumes blanches tourbillonnaient autour d’elle…
Son esprit s’éveilla de nouveau, et son cœur repris ses battements frénétiques…
"Vivre"
Elle bondit sur le coté, tandis que le monstre fondait sur elle, s’étalant une nouvelle fois et dérapant sur les débris épars…
Son esprit paniqué et effrayé ne pus déceler en l’instant son changement de poids, d’équilibre…
Tout ce qu’elle devinait jusqu'alors, c’est que les hauteurs la sauveraient…
Une simple volonté, un simple saut, et elle compris…
Elle compris, comment battre des ailes, comment voyager dans les airs, comment caresser l’atmosphère…
Elle filait à toute allure, planant en une fuite désespérée, les mâchoires tranchantes à ses trousses…
Puis elle vint s’écraser sur les filets et grilles, cherchant à rompre les liens qui  depuis des décennies retenaient le bestiaire de la guilde…
Elle lâchât prise, tandis que la clameur demandait sa mise a mort…
Le son des pas de la spygrive se faisait de nouveau entendre, elle ne se sentait plus la force de se relever, et se recroquevilla sur elle-même…
Présentant son dos nu et ailés au danger qui la menaçait…
Quelques mètres, tout au plus…

Une détonation, puis une forte chaleur…
Les pas de la créature s’étaient interrompus, elle levait ses yeux furieux vers le trou béant de la protection…
Là ou les cordes avait été réduite en cendre…
Un nouveau bruit, un bourdonnement, elle reculait…
Neyna sentit quelqu’un s’approcher d’elle, une main secourable et inattendu venue l’étreindre…
_ "Chut, ne dis rien… Calme toi maintenant… Respire… Respire doucement… "
Les paupière clauses, suivant ses conseils et ce réconfort inespéré, elle parvint a faire disparaître ses ailes, et enserra cette main qui vint ajuster du mieux possible ses guenilles en lambeau…
_ "A MORT ! A MORT ! GROIDRIC LE FELON…"
Elle ouvrit les yeux, et fit face aux pupilles noirs, la mirant à travers les lunettes du vieil homme…
Elle se cacha dans ses propres vêtement, juste après avoir aperçu d’autres plumes, blanche, vieilles et abîmées…
Il tendis son bras, et pointât sa pierre pale en direction du monstre qui recula encore, marchant sur les flaques de sang, les armes et les corps…
"A MORT L’ENFANT ! A MORT GROIDRIC ! "
Mais Groidric ne se laissa pas impressionner par la populace…
Il fit face à Lioranh, son égal, qui trônait devant et au dessus de lui…
_"Cela suffit Lioranh ! " Il ouvrit la bouche, comme pour débuter un long discours haineux et acide envers les voleurs, le publique et cette guilde, mais se retint, annonçant un simple "J’emmène l’enfant avec moi…"
Le roi voleur se calla un peut plus dans son siège, et sous son ordre, les corps commençaient déjà a être enlever, et le peuple a partir en maugréant…
"Fais comme tu l’entend…"

#6 Tim

Tim

    Timinus


Posté 03 juin 2006 - 20:15

Chapitre V: Les deux rois

_"Doucement Percedan, ne la brusque pas..."

Groidric invita son serviteur dans ses appartements, tenant dans ses bras l'enfant endormie, Percedan entra à pas feutrés.
De sa main ornée de sa chevalière blanche, le vieillard lui désigna une seconde porte...
Une chambre, doucement, l'homme posa Neyna sur le lit et referma la porte a demi.

Il retourna dans le bureau de son maître.
La pièce était austère, les murs de roches taillés étaient recouverts de tapisseries plus ou moins élimées.
Quelques fenêtres profondes laissaient passer un peu de fraîcheur lorsque leurs volets étaient ouverts.
Percedan foula du pied un tapis aux motifs étranges et enchevêtrés avant de s'assoire et faire face à son maître de l'autre coté du bureau.
Sur le meuble régnait un véritable capharnaüm qui semblait n'avoir pas vu de rangement depuis plusieurs années.
Des livres empilés vomissaient leurs pages arrachées, des bouteilles d'encre ouvertes n'avaient rien à offrir d'autre qu'une mixture pâteuse, altérée par les ans.
Partout s'étalaient quelques parchemins, coffrets, pierres précieuses et piles de pièces.
Groidric ôta un instant ses lunettes et se pinça l'arête du nez, manie qui surgissait dés que le vieil homme se trouvait fatigué, ou face à quelques problèmes épineux.
_"Tu as soif mon ami ?" finit il par demander, l'homme en face de lui aquiesca.
"Voila plus de cinquante années que j'administre cette guilde, Ah... Dieu que je suis las de tout cela..." lança il en servant deux coupes de vin.
_"Il nous faut réagir, ou Lioranh prendra une trop grande influence..."
_"Tu crois cela toi aussi ?"
_"Oui... Et ce n'est pas en engageant des enfants que nous mettrons fin à cette situation…"
_"Cette situation…"
Le verre du vieil homme claqua sur la table tandis qu'il détournait le regard sur le feu.
"Calmez vous..."
_"Non... Ne me dit pas de me calmer... Aujourd'hui, je n'ai réagit que trop tard... Lioranh et toutes ces... Ces... Ces… Tous ces massacres... Combien croit tu que j'aurais du en sauver ?! Moi qui suis aussi haut placé que lui, je devais l'empêcher... Et quand à elle... J'aurais du le savoir..."
_"Savoir ? Que vouliez vous savoir ?"
_"Son aura !... Lorsqu'elle s'est présentée, tremblante devant ce serpent... J'aurais dû le voir... Voir que parmi toutes ces ténèbres, toutes ces émanations de pestilence avait été amenée une enfant de lumière..." Il porta la coupe à ses lèvres "J'aurais du le savoir... Je ne suis qu'un vieux fou, aveuglé par ses espoirs..."
_"Ne parlez pas comme cela..."
Groidric eu un sourire en coin, avant de boire de nouveau.
Il appréciait particulièrement la compagnie de Percedan, ses manières n’étaient pas des plus distinguée, mais il avait un bon fond.
Bien qu'il fût en ce moment même, en train de se curer les ongles avec un crochet de serrurier nul doute qu'il réfléchissait à la situation présente.
Il était fort de visage, et avait un certain embonpoint masqué sous sa tunique et son armure de cuir.
Ses cheveux blonds coupés court se battaient sur sa tête, bouclant fortement autour de ses oreilles.
Il avait de petits yeux noirs et perçants, l'une de ses mains était orné d'un anneau de laiton, tandis que l'autre était amputée du majeur.

La porte vibra sous trois faibles coups, Groidric leva les yeux.
_"Qui est-ce ?"
_"Falten..."
_"Heleth"
_"Et Miraline
_"Alors entrez..."
Le panneau de bois pivota en grinçant, et le trio s'avança dans la pièce par ordre de taille.
En première vint Miraline, une jeune gnome aux grands yeux violets.
Elle mesurait cinquante centimètres de haut comme tout ceux de sa race, et trottinait légèrement.
Elle portait une jupe courte sur un pantalon de cuir que recouvrait une longue tunique verte.
Elle avait noué ses cheveux noirs en une large natte qui descendait jusqu'au bas de son dos.
A sa suite vint Falten, l'enfant était plus crasseux que jamais.
Il portait sur lui le résultat d'une journée passé à courir les rues sales de Feres-Brom.
Ses cheveux bruns et courts se relevaient légèrement sur l'avant de son crâne, tout le reste n'était qu'un amas chaotique sur sa tête.
Il portait des vêtements élimés, un pantalon de lin et une veste de cuir bouilli.
Ses mains comprimaient nerveusement une bourse pourpre tintant à chaque mouvement de ses doigts.
Enfin Heleth entrait et fermait la porte.
Un homme jeune et grand, plutôt bien bâtit et qui arborait une chevelure rousse mi-long.
Il avait un long manteau bordeaux à capuche qui dissimulait des vêtements civiles et irréprochables.
_"Je venais d'arriver... Et j'ai trouvé le p'tit en pleine panique" annonça il tandis que Falten se ruait sur le bureau, criant "OU EST NEYNA ?!"
Groidric le pria de se calmer, et se massa encore nerveusement le nez.
Il leur présenta un siége à chacun bien que la gnome préféra s'asseoir sur une pile de livre trônant sur le meuble.
_"Elle est ici Falten, calme toi... Et que t'es il arrivé ?"
Il venait seulement de remarquer que l'oeil du jeune garçon commençait à arborer une couleur violacée.
_"Je l'ai ramassé dans les tribunes de l'arène..." répondit Miraline "Kajekazil le gobelin m'a aidé à le relever..."
Percedan tourna la tête vers le jeune garçon.
_"Hey ?... C'est toi qui hurlait et qui criait tout à l'heure ? Je t'ai vu !"
_"Oui c'est moi..."
_"Tu t'es battu avec quelqu'un ?"
Falten baissa les yeux
_"Je sais plus qui... Fallait sortir Neyna de là..."
_"Et tu t'es pris une méchante torgnole" acheva la petite femme.
Groidric se calla dans son fauteuil, souriant et riant a la fois...
_"Comme tu semble la connaître, tu sera heureux de savoir qu'elle est en sécurité... Elle dort, Donc… Calme toi..."
Heleth tourna le regard vers la porte entrouverte ou il devinait le lit et l'enfant assoupie...
_"Il parait qu'elle s'est envolée ?"
_"C'est exact mon ami, Devant la spyrgrive Neyna est morte pour renaître... "
_"Ainsi les rumeurs était vraies ?... Et bien ! Il semble que nous ayons deux séraphins en ces murs maintenant... Vous ne craignez pas qu'avec tout ces sang noirs ?..."
_"Il attenteront sûrement à sa vie, comme ils ont longtemps attenté à la mienne, et même si Lioranh la protége elle ne pourra être tranquille..."
_"Et qu'allez vous en faire ?"
Groidric fixa Falten à travers ses lunettes de cuivres, plissant les yeux comme à son habitude.
_"Je crois... Qu'il n'y a pas d'autre choix... Elle aura droit au même apprentissage que Falten..."
_"Encore ?!" s'écria Miraline "Maître, vous ramasserez donc tout les enfants qui meurent à votre prote ?"
_"Cela te dérange il ?"
_"Maître... Ce sont des enfants, comprenez le..."
_"Remet tu en question leurs compétences ?" La plupart son plus grand que toi tu le sais ?"
Le vieil homme connaissait bien la jeune femme et prévoyait qu'elle ne se vexa au point de se taire.
_"Ce sont des enfants maître ! Des gosses que vous bercez de vos idéaux d'utopie et de ..."
_"Utopie ?!"
_"Oui maître, otu...Ut... Utopie, je suis adulte moi et je ne crois plus à tout vos contes de bonnes fées... N'allez pas recommencer..."
_"Peut-être te pourrait tu te plaire chez Lioranh alors..."
_"Peut-être oui..."
_"Pourquoi est tu ici Miraline ?... Sous mes ordres ?..."
_"Parce qu'il n'est qu'un seul vrai maître de la guilde des voleurs... Et que je me doit de le servir..."
Il y eu un silence, durant lequel gnome et séraphin se fixait mutuellement...
Alors Percedan pris la parole...
_"Il est une chose qui m'intrigue... Elle est séraphine, y'a aucun doute... Mais... On m'a toujours dit qu’ils avaient leurs ailes en devenant adulte... Vers dix-huit ou vingt ans..."
_"Cela est vrai, mais pour les séraphins sudans seulement, les gens du Ghebcor... Elle... Elle vient de la terre d'or..."
_"Elle viens du nord ?"
_"Oui... Pour eux, cela arrive bien plus tôt..."
_"Elle à quelle age ? Comme Falten... Douze... Treize ans... Si tôt ?"
_"C'est possible ?" demanda Heleth visiblement étonné.
_"Oui... Mais je pense que voir la spyrgrive en face ait pus déclencher l'apparition de ses ailes..."
_"Vous êtes donc sûr qu'elle vient de la terre d'or ?"
_"Oui... Là bas où vivent les érudits et les gens de magie... Je ne serais pas étonné... Que Neyna ne devienne un jour une grande magicienne..."

Le feu crépita encore un instant et les coupe furent remplie de nouveau avant que le porte entrebâillée ne s’ouvre complètement.
Tenant ses guenilles déchirées, Neyna s’avançait sans crainte dans la pièce au milieu de tous les regards.
Il fut un visage qu’elle reconnu de suite, ces yeux entouré de traces de boue ne pouvaient appartenir qu’a Falten et ce fut dans ces bras qu’elle se jeta en premier.
Un peu gêné le jeune garçon la repoussa maladroitement déclenchant des débuts de sourire parmi les occupants de la pièce.
_ "Comment te sent tu jeune fille ? " lui demanda le vieux séraphin.
L’enfant le dévisagea un instant, les souvenirs de l’arène lui revinrent en tête. Elle se surpris à chercher les ailes de l’homme dans son dos, puis dans un sursaut se retourna brusquement a la recherche des siennes.
_ "…Qui êtes vous ? "  Demanda elle après avoir fait plusieurs tour sur elle-même.
_"Je suis Groidric Delcavus Delacombe, Séraphins sudan, chevalier fidèle du roi Anthonias Donfail, chef de la guilde des voleurs de Feres-Brom et maître des aurores.
_"Les aurores ?... "
_ "Sir !..." Commença Percedan "Peut-être allez vous trop vite… Je suis Percedan, gamine, et tu es ici sous Feres-Brom dans les anciens appartements de la forteresse du roi Anthonias le pieu… Voici Heleth, Miraline… Et Falten que tu semble déjà connaître…"
_ "Sûr que je la connais" Objecta le jeune garçon. Il lui souria, la rassurant. "Je suis ici depuis deux mois, enfin je croit…"
_ "C’est…"
_"Oui… Tu me voyait moins souvent j’imagine héhé…"
_"Falten si tu le permet, Je vais reprendre mon explications… Je pense que ton amie à moult questions sur ce qui viens de lui arriver. "
Les yeux de Neyna se perdirent sur le sol, les souvenirs de l’arène lui revenaient en tête, la vision des mandibules tranchante la firent frissonner.
_"Pourquoi ?! Pourquoi vous l’avez laissé faire ?! POURQUOI ?! "
_"Hola petite volaille, il va falloir que tu te calme…"
_"Miraline ! "
_"Hum… Pardonnez moi sir…"
_"Pourquoi vous m’avez fait descendre la dedans ?... " acheva l’enfant d’une voix pleine de pleures. La main rassurante de Heleth se posa sur son épaule tandis que Percedan reprenais la parole…
_"Notre maître à parfois des obligations qu’il déteste… Sache qu’il a pris un énorme risque pour t’arracher a la spyrgrive… Peu de voleurs ici apprécient les séraphins…"
_"Qu’est ce que s’était ? "
Le malandrin tourna les yeux vers Heleth l’invitant a continuer…
_"On les trouve dans les steppes… Elles sont assez rares, et bien heureusement… Elle vivent en colonies et sont capable de vivre plus longtemps qu’un homme… Ce sont des animaux étranges, de grosses fourmis en fait… Elles vivent en groupe, et bâtissent de grosse pelotes de bois… Ca fait comme des boules où des nœuds dans le paysages… et je sais de quoi je parle… J’ai vu le jour ou on l’a attrapé… Il a fallut plus de dix hommes pour cela…"
_"Pourquoi ? "
_"Pourquoi on l’a attrapé ? Elle nous est tombée dessus par hasard… Nous étions trente… Et maître Lioranh en désirais une…"
_"Lioranh le roi des voleurs ? "
Groidric repris la parole, ajustant ses lunettes sur son nez.
_"Lioranh n’est pas plus roi que je ne le suis… Mais… oui… Commençons, par le commencement… Nous sommes en l’an de grâce 1567 après le pacte des sept...
Il y a bien longtemps, j’ai servit le roi Anthonias Donfail dit le pieu… J’étais l’un de ses chevaliers… Lorsque le mur d’Enlech est tombé et que les hordes du sud on attaquées la ville, le roi fut contraint de fuir pour protéger sa lignée… Nous étions en 1501 lorsque l’ancienne population de Feres-Brom pris refuge en Deltaris, une ville loin au nord-est… En ce temps là, je suis resté dans cette ville en ruine qui était autrefois la seconde capitale du Ghebcor … " Il s’assit dans son fauteuil, massant son menton et se perdant dans ses propres pensées. "J’ai caché ma condition, et me suis fondu parmi les gens de l’ombre… J’enrageais a l’idée que la ville lanterne se meurent de sa nouvelle populace… Et ai commencé à rallier quelques gens comme moi, dont les tendances penchaient contre nos ennemis… Je suis devenu un voleur, me suis fait respecter… Alors j’ai pus créer la guilde des voleurs, et nous nous établîmes ici, dans l’ancienne forteresse du roi... Je me souvient encore du temps, où l’arène était une cour pour l’entraînement des soldats, et que le trône était occupé par mon souverain…"
_"Que s’est il passé ensuite ? "
_"… Mon roi est mort… Mais je fis perdurer mon entreprise… Parfois, je nommais certains de mes voleurs "Aurores"... Ceux là m’étaient dévoués et accomplissait pour moi ma vengeance sur le monde des nephiliens… Vint pourtant le jour où la menace pesa sur moi… Beaucoup de mes voleurs était des gens de l’ombre malheureusement, il servaient la guilde, mais priait chaque soir que l’on me tue… Il me fallait un soutient, plusieurs des choses abominables que tu a vu ici furent créé de leur initiative… J’ai donc nommé Lioranh comme mon second… Et enfin comme mon égale… Nous avons partagé nos hommes équitablement, nous rendant des compte en cas de problème et faisions vivre la guilde et ces crapules… Tandis que moi… j’entretenais mes rêves de vieux fou… Hélas… Rien est éternel jeune Neyna… La force m’abandonne… Et Lioranh devint bien plus populaire que moi… Au point de gagner en influence chaque jour que dieu fait… Rha !... Voila mon enfant… Voila ce que je suis… Voila ce que je fais… Vois, Je suis Groidric, le maître de cette guilde…"
Le silence tomba dans la pièce, les regards gênés s'échangèrent, puis une voix de femme  résonna dans la pièce faisant sursauter la plupart des voleurs...
_"Ne perdez point votre espoir monseigneur..." Ils toisèrent la pièce, cherchant ou se trouvait la femme qui avait prononcé ces mots... "Beaucoup d'entre nous souhaitent vous voir réussir..."
Dans un recoins, une ombre se mit soudain à grandir et glisser sur le mur. "Moi même que vous devriez compter parmi vos ennemies..." la tache sombre passa derrière un pilier d'ou émergea soudain une femme au yeux flamboyant... "Je ne vis que pour vous servir..."
Le silence qui était déjà présent se fit encore plus profond.
Elle portait un manteau de voyage en toile, et une écharpe maculée de taches noires. Ses iris d'un bleu pale étaient rétrécis au point de faire presque disparaître ses iris. Elle avait le visage d'une femme d'environ trente ans si se n'était que ses lèvres se barraient de deux canines pointue. Ses cheveux bruns étaient tirés en arrière par un noeud sommaire.
Elle portait sur son pantalon une jupe courte dans laquelle étaient fichés plusieurs armes de lancer.
S'approchant du bureau, elle posa une lourde besace face à Groidric avant de se planter devant lui et d'attendre ses mots...
_"Velcana... Depuis quand est tu ici ?"
_"Quelques minutes, la guilde est en effervescence maître..." Elle se passa une main dans les cheveux et tourna les yeux vers le jeune fille. Neyna se sentis comme transpercée, se sentiment n'était pas désagréable, mais elle sentait comme une présence au fond de son coeur et de sa tête, voyant par ses propres yeux..."
_"Velcana !" Appela soudain le maître voleur, la femme sourit à l'enfant et détourna son visage.
_"Pardonnez mon insolence monseigneur..." Groidric ferma lentement les yeux en signe de pardon. Velcana s'approcha de lui, passant devant un miroir qui ne refléta qu'une faible silhouette sombre...
_"Fizokajil et Orglois sont morts maître, comme promis..." Elle posa dans sa main un pendentif en or pour appuyer ses dires...
_"Que m'apporte tu dans ce sac mon amie ?..."
_"La tête d'Orglois..."
_"Reprend la !" Groidric venait de coller sa main à sa bouche... Velcana eu l'air attristée et prit la besace dans ses bras.
_"Pardonnez moi..."
_"Non ne t'excuse pas... Tu a couru un grand risque pour moi..."
_"Orglois n'était pas bien vaillant... Seul le gobelin représentait un danger... Et son sang était dégoûtant..." ajouta elle en levant les yeux au ciel...
Groidric se leva et s'avança de nouveau vers le buffet, fouillant parmi les flacons qu'il possédait...
_"As tu besoin de te nourrir ?"
La femme parut quelques peu gênée et acquiesce d'un signe de la tête.
_"Il n'est pas frais..." annonça le maître voleur en lui présentant une coupe dans laquelle remuait un liquide rouge et noirâtre.
Elle le but en silence, avec une légère moue, et essuya ses lèvres tachées de sang.
"Que désire tu ?"
_"Comment seigneur ?"
_"Pour paiement ?"
Elle respira profondément en fermant les yeux...
_"J'irais me reposer tout à l'heure seigneur... Chevalier Delcavus Delacombe, Séraphin sudan, et fidèle du roi Donfail..."
Elle s'adossa à un pilier fixant tristement la scène devant elle... Et plus particulièrement l'enfant.
Elle semblait extrêmement fatiguée et fermait les paupières à plusieurs reprises.
Neyna remarqua sur son épaule gauche, un tatouage sombre, une main soutenant un oeil vigilent.
_"Neyna ?"
Elle sursauta tournant ses grands yeux vers le vieil homme...
"Je doit maintenant te poser une question... Comme je te l'ai dit, j'ai pris un grand risque en me dévoilant dans cet arène, la plupart des hommes de Lioranh ne connaissaient pas ma condition..."
Il serra ses mains sur son bureau, faisant inconsciemment jouer sa chevalière sur ses doigts.
"Dorénavant ma vie sera en danger, bien plus qu'elle ne l'était jusqu'alors... Petite... Nous sommes de la même race... En ce jour, tu es morte pour renaître... Tes ailes te sont apparues... Mais cela t'a condamnée..."
_"Comment ?"
_"Il te chercheront..." lui répondit Percedan
_"Qui ?"
_"Les hommes de Lioranh..."
_"Et les citadins aussi" ajouta la gnome toujours assise sur sa pile de livre.
_"Mais pourquoi ?"
_"Neyna..." reprit Groidric "Je puis te protéger... Ici tu sera en sécurité..."
_"Neyna, ce qu'il t'arrive n'est pas ta faute... Les dieux malins l'on voulut ainsi... Si tu quitte la guilde, Ankou dansera avec tes pas..."
_"Qu'est ce que je peut faire ?" demanda elle suppliante
_"Accepte que je t'enseigne Neyna... Comme ton ami Falten, rejoint nos rangs… "

Elle recula de quelques pas, nerveuse, hésitante. Tous les regards étaient tournés vers elles, inquiets...
_"Je ne sais pas..."
_"Je te le demande encore Neyna... Veut tu rejoindre nos rangs ?"
Ses yeux paniqués roulaient d'un coté à l'autre, affichant un visage torturé au vieil homme.
Soudain, la voix de Velcana résonna dans sa tête.
"Veut tu vivre ?"
Elle eu un sursaut
_"Oui !"
Le sourire de Groidric s'élargit.
_"Bienvenue mon enfant..."

#7 Tim

Tim

    Timinus


Posté 20 juin 2006 - 23:26

Chapitre VI: Promenade nocturne

Tout deux filaient dans les cieux, survolant les plaines arides du Ghebcor.
Sous eux défilaient les herbes sèches et terres scarifiées de milles conflits.
Tandis qu'au dessus de leur être brillaient les astres du soir sur leur sombre voûte.

Lui le vieil homme à l'oeil vigilant, veillait sur sa jeune protégée en ce retour vers la ville lanterne.
Elle, l'enfant, battait gracieusement de ses ailes immaculée, rêvant aux milles contes entendus à propos du monde environnant.
_"Neyna... Nous serons bientôt arrivés... Comme je te l'ai dit... Concentre toi..."
Elle ferma les yeux, et écarta ses bras, laissant ses plumes siffler légèrement dans l'air.
L’obscurité naquit autour d'elle, plus aucune clarté n'émanait de son corps, faisant disparaître sa présence aux yeux de tous.
Le vieux Groidric eu un début de sourire avant de faire de même, s'effaçant dans les ténèbres.
Fière de son succès, l'enfant exécuta une vrille presque parfaite dans l'air, s'amusant de son envole par plusieurs boucles gracieuses.
Enfin, porté par le vent fort, ils survolèrent une colline pentue, dévoilant à leur vision l'immense cité brillant de milles couleurs.
Neyna touché par le spectacle que lui offrait Feres-Brom battaient des ailes vigoureusement.
Cherchant sans doute à se percher sur les nuages pour mirer cette rivière de joyaux scintillants.
_"Magnifique..." lâcha elle de retour auprès de son maître.
_"... Oui... Elle est magnifique... Et même si les gens de Nephilim ont allumés ces lumières, je ne me lasserais jamais d'un tel spectacle..."
_"Comment était elle ? Avant..."
Groidric devint tout à coup pensif.
_"Feres-Brom était devenu cette immense cité par son commerce... En ce temps de grâce, elle fut la retraite du roi, loin d'Ishovas..."
_"Ishovas ?"
_"La capital officielle si l'on peu dire, bien plus à l'ouest, plus prés des frontières de la terre d'or... Le Port Ishovas et Feres-Brom sont les deux grandes cités du Ghebcor, toutes deux tombées il y a plus de cinquante années... En ce temps là... Hum... Du temps de ma jeunesse... Feres-Brom arborait les couleurs de l'ivoire, et non pas la crasse qui s'agglutine maintenant dans les rues... Non... Les oriflammes aux couleurs du ciel flottaient au dessus des trompettes annonçant la venue d'un grands seigneurs où le retour des chevaliers guerroyant... Le soleil emplissait les avenues et bénissait le peuple prospère... Ho... Ils sont là..."

Neyna baissa légèrement les yeux, apercevant à quelques centaines de mètres un duo de chevaux non loin d'un arbre solitaire.
"Bien Neyna... Prépare toi..."
Il attendit quelques secondes et, modifiant l'inclinaison de ses ailes amorça une douce descente vers le sol.
Un léger soubresaut, et le voila posant ses pieds à terre, effleurant quelques brins d'herbe.
Durant quelques pas ses vieilles ailes s'atrophièrent et disparurent dans son dos, laissant tomber son long manteau sur ses épaules.
Il desserra le fin lacet maintenant ses lorgnons et les ajusta sur son nez.
Levant la tête, il pu voir la jeune fille chutant librement pour se redresser gracieusement.
Quelques secondes plus tard, voila qu'elle atterrissait elle aussi, un genou a terre.

Elle courut rejoindre son maître, laissant glisser ses doigts sur l’encolure d’un cheval alezan.
Aussi vigoureusement qu’il lui fut possible, Groidric se hissa sur sa monture.
Une jument tachetée et docile, répondant au nom de "Jifel", la bête hennit de contentement, et se laissa guider par le chevalier.
Lui tendant le bras, il aida l’enfant à monter sur son propre cheval, lui tenant les brides quelques instant.
Neyna apprenait, et Groidric enseignait…
Que ce soit l’envol ou l’équitation, la serrurerie ou le larcin, la philosophie ou l’histoire…
Elle l’écoutait parler en ce temps et cette nuit où la lune brillait ronde au dessus du phare Eanselen.

_ "Quelle est cette lueur que je perçoit en haut du temple maître ? "
Groidric qui trottait à vive allure fixa la ville de ses yeux fatigués, scrutant le haut temple d’où rayonnait une faible lueur bleue.
_"Quelqu’un a allumé les anciens feux d’Eanselen… Comme à l’époque de jadis…"
_"On allume encore le phare ?… Oui plusieurs fois je l’ai vu briller. Mais qui fait ça ? Qui donc maître ? Et pourquoi ? "
_"Cela ne dure jamais très longtemps, mais lorsque Sélène est ronde dans le ciel, il arrive que quelqu’un allume encore ce vieu temple… Juste quelques instants… Nulle ne sait qui hante encore ce lieu souillé. "
_"Pourquoi les gens de nephilim ne l’ont il pas détruit ? "
_"Détruit le phare ?... C’est une question qui me torture depuis bien longtemps… As-tu déjà vu le temple de près ? "
_"Oui… Lorsque je n’étais  pas encore une heu… "
_"Une voleuse…"
_"Une voleuse… Il m’arrivait parfois d’approcher du temple… Parfois même j’y restais des heures, toute la nuit même… C’était lorsque…" Elle baissa soudainement d’un ton avant de faire silence…
_"Lorsque ? "
_"Rien maître… Ce que j’ai pus voir du temple… C’est qu’il est souillé comme vous l’avez dit…"
_"Peut être un jour me dira tu ce qui te tourmente ainsi… Mais pas tout de suite il me semble… Hum… alors ? Qu’as-tu vu ?... "
_"Ils ont plantés des croix… Mais renversée…"
_"C’est leur symbole… Un blasphème ironique à leurs yeux… Une insulte pour nous… Mais ce n’est pas pour cela qu’ils ont laissé le temple… Non peut être ont ils songés à le détruire, mais il n’ont pus le faire… Feres-Brom n’est plus aux mains des nephiliens… Mais des humains… Ils sont venus de l’orient… De l’océan… Une simple poignée et administrent maintenant la cité… Nous n’avons aucun pouvoir sur cette ville Lioranh et moi… Ou si peu…
Ainsi, Xavier de Falerbron est souverain ici. Rien ne se passe sans son accord. "
_"Xa… Xavier de Falerbron ? " Demanda elle, ajustant sa cape brune sur ses atours de voyageuse.
_"Lui et les siens tiennent conseil… Leur palais est fait de l’ancienne caserne de gardes, au milieu du quartier marchand. "
Ils s’avancèrent lentement vers les portes encore lointaine, une bourrasque porta les cheveux court de Neyna et ouvrit le manteau du chevalier.
_"Mais si vous n’avez aucun pouvoir… Comment pourriez vous ?... "
_"En effet, j’ai peut être exagéré ce point. Xavier nous connaît bien, et ces gardes nous traquent… Ou plutôt aime il nous le faire croire… Nous lui sommes très utile et commerçons souvent avec lui… C’est une situation assez ambiguë… Disons qu’il nous tolère. Pour le reste… Il a connaissance de la forteresse troglodyte mais, il y a bien longtemps que nous avons scellé nos souterrains…"
_ "Et l’arène ? N’y avait il que des voleurs comme public ? "
_"Non jeune fille, non… Mais la cour d’entraînement est loin de la guilde, près de la paroi de la falaise… C’est un lieu apprécié des citadins et Lioranh éprouve… De la satisfaction à se montrer ainsi à la populace…"
_"Comme un saltimbanque…" souffla Neyna, décrochant un éclat de rire chez son maître.
_ "Ahah oui… Oui c’est cela je n’aurait pas dit mieux… Mais cela fait parti du pouvoir de ce coq… Et puis… Tous ne sont pas voleur sous Feres-Brom…"
_"Il en ont tous l’air du moins…"
_"Nous avons nos brigands et nos larcineurs certes… Mais aussi nos chercheurs de trésor, ou nos pilleurs. Nos mercenaires… Nous avons, Lioranh et moi-même, nos guerrier qui forment notre soldatesque armée…"
_"Combien sont il ? "
Groidric laissa un silence durant lequel sa jument fit plusieurs fois claquer ses sabots sur la piste dur et poussiéreuse menant à la ville.
_"Une vingtaine au départ… Maintenant je ne saurais les compter… Plusieurs centaines selon moi… Sache que jadis, la forteresse du Roi Pieu pouvait offrir lit et pitance à plus d’un milliers de personnes… Ils vont et viennent au grés de leur voyages et de leur missions."
_"Et tout ces gens veulent votre mort maintenant… " Elle baissa la tête l’air penaude… "A cause de moi ? "
Groidric parut gêné, tentant de la rassurer comme il le pouvait.
_"Non petite Neyna… Non… Jamais je ne regretterais mon geste… Je voudrais donner ma vie cent fois si cela pouvait sauver cent autres enfants comme toi… Ma vie est en danger aujourd’hui, et elle l’était bien avant… De mon coté comme de l’autre des gens conspirent… Pour me tuer et te tuer… Mais à cela, nos amis veillent…"
_"Velcana ? "
_"Oui par exemple Velcana…" Il perdit soudain ses yeux dans le vide "Elle… Pauvre créature… Mais ne compte que sur toi-même. Bientôt, je demanderais à Velcana de t’apprendre l’art du combat… Si tu veux vivre… Il te faudra hélas te défendre peut être sera tu contrainte d’occire…"
_"Jamais je ne pourrais…"
_"Prendre la vie de quelqu’un ? Puisse tu te préserver de cela… Sache seulement… Que si je venais à mourir, ou si nos ennemis se dévoilaient aux yeux de tous et surtout… Aux yeux de nos alliers…"
Sa gorge se serra
"Fuit t’en… Sauve toi, car alors rien ne saurait te protéger…"

Il acheva sa phrase tandis que leur avancée fut barrée par l’immense porte de la cité.
La herse de  bronze et de fer leur semblait être un panneau sombre prêt à écraser les indésirables.
A cela Neyna frissonna, elle qui avait déjà vécu plusieurs années ici commençait à comprendre quel nid de danger était Feres-Brom. Voila quelle se sentait mieux à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Groidric qui ne pouvait se permettre de sonner sa corne en cette heure se contenta de descendre et frapper sur l’une des portes adjacentes.
Un homme en émerga une lanterne à la main…
Il était vêtu d’une simple armure légère, cloutée au torse et aux épaules… Ses yeux rageurs scrutèrent le visage des deux voyageurs avec suspicion et mépris…
_"Qui va là ? Les portes sont fermées pour la nuit…"
_"Nous souhaitons entrer… Je suis Groidric Delcavus Delacombe… Neyna Faerlen m’accompagne…"
_"C’est fermé seigneur !… Ordre du Duc Falerbron !… Passez votre chemin…
_"Je me permet d'insister..."
_"Cela n'y changera rien... A la nuit tombée Feres-Brom n'accepte plus d'entrées..."
_"Les portes toujours s'ouvrent pour le sir Delacombe..."
_"Monseigneur jouit de nombreux avantages..."
_"Le Duc m'en octroi tans que je lui reste utile..."
L'homme qui scrutait toujours les deux voyageurs semblait hésiter et réfléchir à sa propre position, tournant dans ses doigts une amulette affublée de plusieurs plumes noirs.
Goidric quant à lui avait soudain gagné en majesté et prestance. Lui, debout aux cotés de sa monture se présentait comme le chevalier qu'il était, droit et inflexible.
_"Je n'ouvre pas aux blafards... Passez votr..."
Goidric leva la main à mi hauteur, le faisant taire et posant de nouveau son ordre.
Un nouveau silence tomba, les yeux du garde balayaient l'endroit à plusieurs reprises lorsque enfin, l'air contrarié, il s'en retourna parmi les murs de pierres...
Quelques secondes d'attente et aux prix de lourds efforts la herse fut levée de moitiée.
Groidric remonta en selle et ouvrit de nouveau la marche.
_"Je ne tiendrais rigueur de ton insolence... Va en paix..."
Le duo s'éloigna lentement de la porte, s'enfonçant dans le dédale de la cité.
Les souvenirs de Neyna ressurgirent soudain face à cette atmosphère, cette lumière et ces bruits si familiers.
Les nuits à Feres-Brom avaient été son jour pendant bien longtemps.
Trop longtemps selon l'avis du vieu séraphin, mais elle s'en moquait à présent.
Elle avait un endroit ou dormir.

Les sabots claquaient sur les pavés mal alignés, longeant les remparts, ils chevauchaient avec autant de silence possible que leur permettaient leurs montures.
Ils descendaient vers le lac, non loin des bas quartiers.
Eanselen ne brillait plus et seul quelques torchères éclairaient leur route.
Ils posèrent enfin pied à terre devant l'une des plus grandes auberges de la ville...
Un édifice aux allures cubiques, portant de multiples enseignes mal assorties, le nom d'origine "Milles lieux" avait été effacé sans aucun soin, superposé avec le nouveau patronyme "Gouleyante vinasse".
Groidric la contourna, tenant les deux animaux par la bride, et les mena aux écuries...
Il conversa quelques instants avec le palefrenier, un jeune garçon aux taches de rousseur envahissante et au large bâillement, puis s'en retourna auprès de la jeune fille.
_"L'aubergiste est un voleur de Lioranh" expliqua il, enfin revenu "Le fond de sa cave abrite l'un des passages souterrains menant à la forteresse... Le plus long, le plus sombre, et le plus éloigné si ma mémoire est bonne."

Leur chemin reprit de plus belle, ils marchèrent sur leur pas, rejoignant la colline et les grandes artères de la ville.
Le quartier résidentiel, puis le quartier commerçant.
Les échoppes fermées et aveugles n'avaient pour lumière que celle des chandelles à l'étage.
Ils passèrent sous plusieurs encorbellements et face à quelques maisons de terre ou torchis.
Avant de pénétrer sur la place du marché, là ou jadis Neyna avait l'habitude de larciner quelques pommes ou écus.
Une simple cour devant l'immense caserne, veillant implacable et immobile sur la nouvelle populace de l'endroit.
Les pas de Groidric ralentirent soudain. Neyna le surpris plusieurs fois à jeter des coups d'oeil aux toits environnant l'air inquiet.
_"Que se passe t'il maître ?"
_"Rien... Continue ton chemin..."
Elle marcha quelques secondes, le regard bas, l'oreille aux aguets sans en distinguer le moindre son digne d'intérêt.
Enfin elle se tourna vivement vers son maître, lui posant de nouveau sa question de ses yeux inquiets.
"Heleth savait que nous rentrions durant le soir... Lui et mes compagnons devaient envoyer des gens pour nous retrouver..."
_"Où ?"
_"Ici... Notre escorte n'est pas là... Pire... L'endroit est désert..."
Elle couva la place par les yeux... Juste une chambre éclairée au dessus d'une échoppe, un chat errant poursuivi par un cabot furieux... Pas âme qui vive...

Suivant les indications du vieu chevalier, ils marchèrent à découvert, au milieu même de l'endroit, sans laisser transparaître leurs craintes.
Affublée de multiples drapeaux mêlant ocre et écarlate, couleurs de la nation, le palais du duc Falerbron trônait là, imposant et nu de sa garde.
_"C'est ici que je fut recruté... Et à Ishovas que je rencontrais... Hum... Voila que mes souvenirs veulent me perdre à nouveau..."
_"Maître ! Si le duc à tout les pouvoirs sur la ville... Ou sont donc les nephiliens qui..." Groidric posa un doigt sur sa bouche…
Il s'approchèrent du parvis puis Groidric repris la parole.
_"Au début de ce siècle... Les armées menées par trois généraux attaquèrent le pays... Deux étaient de nephilim... Le dernier mena un petit escadron à Deltaris quelques temps après avoir fait tomber Ishovas...
Pendant plusieurs années, ces deux hommes, dont j'ai préféré oublier le nom ont tenu Feres-Brom et les provinces environnantes, les terres centrales, le Miders, et la côte Est pour être précis... Puis ils laissèrent les terres sous la juridiction du duc... Falerbron à su les séduire...  Eux... Les nephiliens... S'en sont retournés aux terres du sud, dans les contrés inconnues, les steppes et le Val des palus. Je sais que certain siégent encore dans les avant-postes... Ils ont aménagées quelques antres de spyrgrives, ils y vivent... Combattent, S'entraînent... Les nephiliens sont de grands meneurs, guerriers, chefs et politiciens, mais ils ne vivent que pour détruire... Le pouvoir eut aisément les séduire, mais la guerre et le chaos sont leurs principale activités… Oratras a bien su discipliner ses soldats ! Le mur Enlech est tombé et avec lui le premier rempart contre les hordes... Et depuis ces contrées sont à l’agonie."
_"Le mur Enlech ?"
_"Oui… Le mur… Le plus bel édifice du Ghebcor, Il fut détruit par l'ennemi ... Mais reste encore debout... Long de plusieurs centaines de kilomètres, il barrait les accès au pays par le sud... Les sudans ont ainsi marqué leur frontière..."
_"Comment est il tombé ?"
_"Un lourd assaut sur la porte du Miders... Et après... La guerre... Pardonne moi... Mais il n'est de bataille en Ghebcor dont je souhaite parler... Sache juste que les terres sont rouge du sang de mes compagnons... Beaucoup gisent encore dans les herbes hautes... Aucun n'eu de réelle sépulture... Tout comme dans les royaumes de Windel."
_"Windel ?"
_"Windel et Ghebcor on une frontière commune, au Nord-Est de Feres-Brom. Le nouveau Roi Arthur Newindis offrit à mon souverain l'asile sur ses terres... Deltaris est en plein coeur des royaumes de Windel... En ces contrées aussi la guerre à fait maints massacres..."
_"Les nephiliens ?"
_"Non... On parle du nécromancien blanc... Je l'ai vu quelques fois... Ce Nirnathis, "La Cigogne" comme on l'appel, du temps de sa gloire il allait et venait librement sur le continent..."
_"Et maintenant ?… "
_"Maintenant il se charge d’affaiblir les lignées pour enfin les détruire. Le roi se meure par sa faute et son pouvoir grandit de jour en jour…"
Ils contemplèrent le palais du duc encore un moment, la façade  illuminée par l’astre de nacre voyait ses oriflammes voleter d’une légère et chaude brise.
Groidric posa sa main sur son épaule, elle esquissa un début de sourire.
Un bruit de métal, le bras fort du chevalier la jetant en arrière.
Son autre main perdue dans les pans de son manteau dévoila un large crucifix.
Brandit devant les yeux du vampire, le symbole lui fit emmètre un cris de terreur et coupa son assaut.
L’homme au visage déformé s’étala au sol, roulant sur les pavés, s’éloignant au possible du maître voleur.
Le séraphin le brandit de nouveau, faisant reculer sont assaillant de manière frénétique
D’autres bruits de pas, Neyna se recroquevilla sur elle-même, se traînant dans la poussière.
Groidric leva sa chevalière vers l’homme bondissant sur lui.
L’air s’échauffa, et une détonation assourdissante souffla l’assassin.
Il laissa choir la croix aux cotés de l’enfant, dégainant lors d’une retraite.
Des plumes noires, un hurlement, puis le choc des épées.
Les pas, le métal, encore et encore.
Pour elle, chaque son lui faisait l’effet d’un coup de masse sur le crâne.
Elle leva les yeux, juste une seconde.
Le dos du maître voleur comme une barrière protectrice face à trois hommes armés.
Lui portait "Phoeb" sa longue épée, eux maniaient sabre, dagues et poignard
_ "Maître ! "
Sur le toit, un archer ! Arbalète !
Trop tard, le carreau siffle déjà…
Juste un mouvement, et les ombres semblèrent soudain plus épaisses.
Le trait de bois et d’acier se planta dans la poitrine de Velcana. Elle s’écroula sur l’enfant fauchée par le choc…
Neyna se dégagea du cadavre, son sang coulant sur son propre visage.
"Maître ! " De nouveau elle appela, Groidric était resté campé sur sa position, faisant de large moulinet de part son épée.
Il posa sa main encore vigoureuse sur ses cheveux d’or, l’entraînant toujours dans son dos, esquivant les assauts répétés, parant et bloquant. Sa lame envoyait des étincelles au contact des armes.
Haut perché, l’archer se dévoila, engageant un nouveau trait.
Elle sentit une présence dans son dos, comme un corps qui se relève.
Une forte brise souleva ses vêtements tandis que Velcana tirait sa fine rapière, transperçant la gorge du tireur.
Elle écarta ses cheveux de son visage, prête à bondir de nouveau au secours de son maître.
L’homme à ses pieds lui agrippait la cheville, battant de ses ailes sombres comme pour prendre un dernier envol.
Il semblait appeler à l’aide, sa voix n’était plus qu’un gargouillis tandis qu’il se vidait peu a peu.
Elle se libera, courrant sur la façade, se ruant vers le sol et le trio d’assassins.
Groidric faiblissait, et un quatrième venait d’apparaître, courrant vers l’enfant.
Elle se jeta dans la mêlée, protégeant son maître tant que cela lui était donné…

Neyna recula de plus belle, se protégeant le visage avec les bras.
La confusion du combat, le fait d’avoir vu le corps de la vampiresse se relever…
La panique la pris soudain, elle se retourna, fuyant.
Dans la lumière de la lune, une silhouette se découpa, un homme massif prêt à frapper de sa masse.
Elle plongea, se traîna, et se releva en quelques secondes.
Son corps réagissait de lui-même, tandis que son esprit se perdait dans les brumes de la terreur.
L’homme surpris affichait un sourire amusé, marchant vers elle, brandissant l’arme de nouveau.
Courir ! Fuir !
Elle se jeta dans un amas de caisse et tonneau, s’engouffrant dans une ruelle.
L’homme frappait les débris avec hargne et rage comme une bête chassant un menu gibier.
Ses grognement n’avait rien d’humains, elle rampait maintenant, ses mains palpaient le sol a l’aveuglette. Juste une idée en tête, "Vivre", vivre à tout pris.
Elle s’éloigna de la place, des échoppes et du quartier.
Impossible de se cacher, ses pleures et sa respiration la trahissant.
Derrière elle son suiveur, prenait peu a peu goût a cette traque improvisée, décuplant la terreur que inspirait son avancée en donnant de large coups sur tout ce qui bloquait son passage.
La discrétion n’était plus de mise pour ce voleur, juste un objectif, la tuer.
La frapper, la briser, n’en faire plus que de la bouillie.
Le sol se déroba sous ses pieds, elle glissa sur la poussière de la colline, quelques mètres.
Les étoiles, le ciel ! Un terrain dégagé.
Ses idées ressurgirent.
"Vole"
Le dos de sa tunique se déchira, ses ailes, blanches, fines émergeant de son corps.
Non, l’ombre la couvra soudain, il était là.
Elle se tourna, lui faisant face, une main en avant que la masse frappe.
Il y eu un claquement, une vive douleur dans son bras, et un angle peu naturel.
Elle s’étala encore une fois, toussant, pleurant, tandis que les pieds de l’homme la contournaient, lui donnant un meilleur angle pour frapper.
Des bottes sombres et gainée de cuir, un pantalon de toile noir.
Un petit fourreau, une dague !
Elle tira l’arme par réflexe, par un ordre que dictait un instinct de survie encore vivace.
La lame glissa sur ses doigts, dans son poing.
Un mouvement vers la droite, s’aidant de son coude.
La masse fracassa le sol, soulevant une brume de sable fin.
"FRAPPE ! "
Le fer s’enfonça dans la chaire, dans le ventre.
Transperçant peau et intestin.
Un coup ! Et encore un ! Et encore un ! Frapper !
Le sang giclait, souillait son visage, ses ailes et ses mains.
Frapper !

L’homme s’affaissa soudain,… Tremblant… Le visage fixé sur elle…
Ses jambes ne le tenaient plus, il lâcha son arme, puis enfin… S’étala de toute sa masse…
Les yeux toujours rivé sur les siens, tandis que la vie le quittait.
Elle fut prise d’un frisson… Elle aussi tremblait… Elle aussi laissait tomber la dague.
Elle ne sentait plus la douleur de son bras… Rien sinon le sang poisseux qui avait coulé sur ses mains.
Elle se tenait face à un cadavre, Un homme qu’elle avait tué de ses mains…
Sa respiration se troubla brusquement, et les larmes montaient…
Elle hurla, hurla sa peur, hurla son horreur…


Groidric courrait tans que son âge le lui permettait.
Seul, l’épée à la main… Il avait tué deux hommes ce soir là et avait bien faillit se faire assassiner lui aussi.
Mais peu lui importait…
Non, il courrait au secours de sa jeune protégée…
Il la cherchait depuis quelques minutes déjà, son absence n’avait pour effet que de l’affecter, le faire douter… Faire naître ses craintes…
Des débris ça et là… Les traces d’un passage…
Une étroite ruelle, une pente poussiéreuse marquée de plusieurs longues traces…
Le ciel de Feres-Brom, Sélène brillant dans le ciel.
Le cadavre, Velcana au visage doux et affecté…
Elle était là…
Blottie dans un coin, au milieu d’un nuage de plumes blanches.
Le visage dans les genoux, le bras tombant, et les épaules tourmentés de milles sanglots.

_"Neyna ! " Appela il s’approchant…
Il la couvrit de son manteau, et l’étreignit…
Elle s’accrocha a lui, se laissant porter, relever…
"Viens… Nous rentrons…"

#8 Tim

Tim

    Timinus


Posté 02 juillet 2006 - 14:04

Chapitre VII: Au plus près des astres

Le soir même, Groidric et Lioranh étaient venus sur les lieux de la bataille accompagnés d'hommes dévoués...
Sur les cinq assassin, Lioranh en reconnu trois comme ses propres voleurs et s'en excusa auprès de son compagnon…
Deux avaient été tué par Phoeb, la lame du vieil homme, un autre encore avait perdu la moitié du visage sous les crocs de Velcana et Groidric remerciait le ciel que Neyna n'ai été là pour voir cela.
Heleth fit tomber l'archer du toit, lequel fut traîné avec les autres sur les pavés tachés de sang.
Sélene éclairait leurs faces d'une lueur blafarde, accentuant leur masque mortuaire.
Ce nephilien à la gorge tranchée se nommait Oniegan, Groidric se souvenait parfaitement l'avoir accepté dans ses rangs il y à quelques mois, et cela, en dépit de son alignement.
La vampiresse guida ensuite le groupe sur la corniche ou Neyna avait été retrouvée.
Quelques plumes voletaient encore ça et là, collées et tachées du sang de l'homme.
Legotha était son nom, il excellait dans l'art du crochetage et les discutions persuasives.
Lui aussi fut porté avec les autres et mené dans les profondeurs de la forteresse.
Enfin les deux maîtres voleurs allèrent quérir le duc, expliquant la situation à un homme qu’un réveil impromptue avait déjà rendu bien maussade.
Falerbron avait passé avec hâte ses vêtements de ville et demanda une escorte de garde pour retrouver ses hommes.
Ils avaient été entassés dans leur armure de sombre acier derrière la caserne, dans une remise du parc.
Poignardés, égorgés, les cadavres étaient au nombre de sept.
Lioranh se confondit en excuse, mais Groidric resta silencieux, ce n'était pas la première fois que le chevalier Delcavus subissait ce genre d'attaque, mais jamais encore les hommes du duc n'avaient été occis.
Ce dernier se contenta de reprendre les corps de ses soldats et s'en retourna mécontent et coléreux, assurant qu’il y aurait des retombées.

_"Voila qui ne va pas arranger nos affaires... Demain le duc nous fera savoir son amertume..."
Lioranh avait quitté l’enceinte du palais pour rejoindre Groidric qui marchait sur la grand-place, pensif.
_"Tu saura bien tourner la situation à notre faveur."
_"Il se méfie de nous... Il se peut même que nous devenions de vrais ennemis à ses yeux... Sept de ses gardes sont morts par nos hommes. Sept…"
_"Je crains... Que nous ne devions lui présenter des excuses "Matérielles", Falerbron est de ces hommes qui ne réfléchissent plus devant un tas d'or. Il est capable d’oublier la vie de ses soldat contre une compensation…"
_"Qu'avons nous à lui offrir ? Des richesses ? Des mission menées par nos mercenaires ?"
_"Nous verrons cela demain... Je suis las..."
_"Qu'as tu fait de... Ta protégée..."
Groidric eu un rictus tandis qu'il était rejoint de Heleth et des hommes de Lioranh
_"Ne me fait pas croire que tu te soucis de son sort."
_"Tu ne me fait plus confiance ?"
_"Elle est dans sa cellule... Enfermée, et en sécurité."
_"Bien... Dès notre retour je lancerais une enquête et je débusquerais les traîtres…  Si il y en as..."
_"Comme toujours cela ne nous mènera à rien... Plus le temps passe et plus je me dit que la guilde entière souhaite mon trépas..."
_"Sauf les aurores ?..."
_"Sauf mes aurores, oui... Ils ont toute ma confiance."
_"J'aimerais que... Des aurores pourraient nous assister dans l'enquête...
Le vieil homme arrêta sa marche, fixant le plus jeune au travers de ses lunettes de cuivre.
_"Mes aurores ? Pourquoi ?"
_"Parce que encore une fois certain de tes hommes ont attentés à ta vie, peut être auras-tu plus foi en mes moyens si les aurores nous assistent..."
_"Je préviendrais Percedan et Miraline... Dès demain tu pourra les mander."

La troupe s'avançait dans les rues, calme et silencieuse, cette fois ci, ils entrèrent dans un bâtiment qui permettait l'accès du publique à l'arène.
Ils empruntèrent un large escalier plongeant dans les ténèbres de la salle souterraine.
Un voleur les attendait là, munie d'une paire de lanternes.
Il en tendis une à Heleth et ouvrit la marche jusqu'à la grille séparant les citadins des membres de la guilde.
Tout en marchant, le vieux séraphin posa les yeux sur le sable de la fosse. Les armes et le sang encore présent laissaient les preuves d'un nouveau massacre perpétré par Lioranh.
Ils s'arrêtèrent face au mur, lequel présentait deux piliers aux chapiteaux ornés de figures grotesques.
L'homme à la lanterne inséra une clef dans l'oeil de l'une des effigies, laquelle émit un léger claquement.
Les briques reculèrent sur quelques centimètres et coulissèrent  dans la roche, permettant l'accès aux entrailles de Feres-Brom.
Ils pénétrèrent dans ce passage, les uns après les autres.
Groidric attendit que chacun ai ainsi disparut pour se tourner devant Velcana.
Adossé au mur, se tenant frileusement un bras, elle leva des yeux interrogateurs sur son maître.
Elle avait une écharpe d’hermine noire autour du coup, et avait passé une cape brune sur ses épaules.
_"Comment te sent tu ?"
Elle posa une main sur sa poitrine, cachant la plaie pratiquée par le carreau d'arbalète.
_"Je vais bien... J'ai froid. Simplement froid..."
_"Prend du repos... Nous passerons par mes appartement afin que tu puisse étancher ta soif..."
_"Maître... Il m’est difficile de vous demander une telle chose mais… J'aimerais chasser..."
Groidric ferma les yeux, étouffant un soupir, il porta sa main a sa bouche comme pour cacher sa gène devant cette requette.
_"J'aimerais que... Non... Je n'ai pas le droit de te l'interdire...
_"Maître, je ne..."
_"Non, je ne veux pas savoir..."
Penaude elle baissa la tête, cachant son visage par ses mèches bouclées et melées tombant en cascade.
Groidric la prit vivement par les épaules, la secouant légèrement.
"Non ! N'ai pas honte de ce que tu es... Toi qui ne l'a jamais voulu... Velcana, je maudit celui qui t'a fait cela et je prie les dieux que tu puisse un jour te libérer"
_"Il m'arrive parfois d'entendre sa voix lointaine... Dans ma tête..."
Le silence tomba, la jeune femme étouffa un sanglot et reprit soudain une attitude droite et déterminée.
"Je le tuerais."
Groidric la lâcha, pinçant l'arrête de son nez sous ses lunettes.
_"Vous vouliez me demander quelque chose ?"
_"... Oui... " Répondit il, surpris par ce brusque changement d’attitude. "…Neyna... Je ne pourrais bientôt plus lui accorder de mon temps... Et compte tenu des événements de ce soir... Je vais lui demander de t'autoriser à passer son seuil, je veux que tu lui trouve une arme et que tu lui enseigne les moyens de se défendre... J'aimerais aussi... Que tu ne soit plus mon ombre, mais la sienne... "
_"Quoi ?! "
_" Tans qu'elle ne sera pas capable de se protéger, il faut que tu le fasse à sa place..."
_"Pourquoi ?"
_"Ce n'est pas la première fois que je te demande ce genre de chose... Elle risque sa vie bien plus que moi ici... Il faut qu'elle puisse rapidement  faire face aux agressions..."
_"Je ne veut pas ! Non..."
_"Pourquoi ? S'il te plait... Il s'agit juste de..."
Elle détourna le regard, furieuse. Groidric garda le silence, fixant la jeune femme avec appréhension.
_"Je le ferais... " Lâcha elle comme un souffle. "Et vous avez tout intérêt à y survivre, car si vous vous faites tuer par mon absence... Alors je la saignerais moi même..."
Le chevalier baissa les yeux et s'éloigna en direction du passage dans le mur.
_"Soit !"

La nuit passa, et une nouvelle aube se leva pour Feres-Brom.
Au petit matin Groidric congédia l'homme chargé de surveiller la chambre de l'enfant.
Il voulut l'appeler à travers la porte mais n'obtint aucune réponse.
Il était las, fatigué, harassé, mais avait encore beaucoup à faire avant de pouvoir prendre du repos.
Ce jour il eu deux recrue, un nouvel enfant nommé Edries, un petit chapardeur dont on avait coupé la main dans les geôles de la cité. Un autre homme se présenta lui aussi, recommandé  par l'un de ses aurores.
Il se nommait Marius et excellait, selon lui, dans l'effraction et du cambriolage.
Groidric l'accepta dans ses rangs avec le sentiment de perdre comme toujours son objectif premier et de n'avoir plus à ses ordres qu'une infâme bande de crapule.
Reprendre le pouvoir... Il aurait mieux fait de lever une armée du temps de sa jeunesse... Il est maintenant trop vieux, trop fatigué et de plus, submergé par les problèmes.
Il amenant comme convenue, Miraline et Percedan à Lioranh.
On le trouva, comme toujours, dans l'ancienne salle du trône, Selith vautrée sur ses genoux n’avait de cesse de se frotter à son visage.
Il y avait déjà trois autres hommes que le jeune roi avait convoqué pour l'enquête, Groidric prit congé avec le sentiment que cela ne mènerait à rien, comme à l'accoutumée…
Les "assassins" agissaient en petits groupes indépendants, et ce de leur propre initiative…
Comme il l’avait prédit, le duc prit contact avec eux, coupant les actions commerciales et réduisant leur "liberté".
La journée passa enfin, juste quelques heures avant le coucher du soleil.
Velcana l’attendait devant ses appartements, surgissant devant lui et chutant du plafond.
_"Je ne peut entrer si elle ne me l’autorise pas…"
Décontenancé, le vieux séraphin demanda des explications, et couru à travers les couloirs jusqu’aux "chambres" des voleurs. Percedan se chargea de crocheter la serrure.
On pouvait se demander l’utilité d’une telle sécurité en ce lieu en effet. Mais le principe voulait que chacun respecte un semblant de "propriété".
Les doigts agiles du serrurier eurent tôt fait de lever les gorges, le panneau pivota laissant entrevoir le mobilier.
Il y avait un lit bancal, quelques vêtements. Un puit de lumière éclairait une table soutenant quelques fruit et morceau de vieux pain. Il y avait quatre livre que l’enfant avait l’habitude de déchiffrer, apprenant à lire. L’un deux gisait, ouvert et retourné sur le sol.
Le chevalier entra, silencieusement.
Il ramassa l’ouvrage et le montra à son compagnon qui l’avait suivit dans la pièce.
_"Entres ! "
La jeune femme qui attendait sur le seuil décroisa les bras et pénétra à son tour.
_"Qu’est ce que c’est ? " Demanda Percedan
_"Une carte du ciel… J’en ai bien l’impression…"
_"Il y a aussi un ouvrage traitant d’Astriana et de son histoire…"
Ils tournèrent un moment dans la salle qui pouvait à peine les contenir tout les trois avant de se rendre à l’évidence.
_"Où est elle ? " Lança le maître voleur avec une once de colère dans la voix.
Il n’eu pour réponse qu’un rire étouffé dans le couloir.
Selith se tenait là, au milieu de l’allée, un sourire au coin des lèvres.
Tout portait à croire que, chemin faisant, elle surpris leur conversation.
"Je ne goûte pas la plaisanterie…"
Percedan referma la porte tandis que la vampiresse repris place aux cotés de son maître.
_"Vous me faites rire seigneur…"
_"J’ai à faire… Permettez…"
Il la bouscula, invitant les autres voleurs à le suivre. Rencontrer Selith après avoir visité la cellule de l’enfant le faisait entrer dans une profonde fureur.
_"Elle n’est pas ici ! " Groidric se retourna soudain.
_"Quoi ? "
_"Hihi ! Je vous intéresse maintenant ? Seigneur ? "
_"Répondez… Que savez vous ?... "
_"Ce que je sais ? Comment vais-je monnayer cette information ?…"
_"Assez joué ! Où est Neyna ? Si vous…"
_"Je l’ai vue ce matin. Elle sortait de ce couloir…" Le nouveau silence élargit son sourire. Elle penchait sa tête d’un coté à l’autre roulant des yeux.
_"Ce matin ? Je crois savoir que vous n’étiez pas en nos murs ce matin…"
_"C’est vrai…"
_"Et vous l’avez vue ? "
_"C’est vrai…"
_ "Vous vous moquez de moi ? "
_"Seigneur Groidric. Je crois que votre protégée… A tout simplement voulut prendre l’air de la cité… Elle à quitté la forteresse à l’aube en empruntant le passage du boucher… Si vous la cherchez, vous n’avez qu’à vous rendre en ville parmi le bas quartier…"
Le chevalier perdu petit à petit son sentiment de colère, et ajusta ses lunettes sur son nez.
_"Merci. " Répondit il à contrecœur
_"Un service en vaut un autre…"

La journée entière… Elle avait passé la journée à errer dans les rues.
Revoir la caserne, s’arrêter sur la corniche, pensive, là où le cadavre gisait il y a encore quelques heures.
Le bras gauche replié dans une large bande blanche restait encore douloureux. Il y avait d’anciens prêtres parmi les voleurs mais tous préféraient laisser la nature agir et guérir d’elle-même. "Il n’est jamais bon de forcer les choses à se faire" disaient-ils, ou plutôt avaient ils renié leur ancienne vie et s’étaient adaptés.
Elle se restaura  de quelques marchandises achetées… Avec de l’or volé par la guilde…
Elle aussi commença à chaparder quelques bourses et objets de valeurs.
Elle ne ressentait plus de peur, juste une profonde amertume. Elle fit cela toute la journée, tentant la chance à chaque essai. Jouant un pari osé avec les gardes trop peu vigilants.
Elle jetait le fruit de ses larcins à chaque réussite. Les clochards et gamins des rues ne sen trouvaient que plus heureux après son passage.
Elle alla sur les bords du lac.
Se trempait les pieds, se lavant le visage, les mains…
Elles lui semblaient encore poisseuses de sang même après plusieurs immersions.
Elle entrevue Grüb-ashara aux portes d’un quelconque bordel, mais ne chercha pas à la rencontrer. De la même manière elle vu Gles et Ifthen. Tout deux fuyaient, miche sous le bras, un marchand à l’allure meurtrière.
Elle gravit les escaliers de la falaise, et monta sur le flanc de la colline, admirant le coucher de soleil.
La plaine de Ghebcor et le fleuve Hejibor se coloraient peu à peu des lueurs sanglantes du crépuscule.
Devant ses yeux l’eau et les hautes herbes ondulaient aux grés d’un vent fort et violent.
Elle vit au loin un troupeau de chevaux sauvages, traversant la grand-route devant un groupe de voyageurs, tandis qu’un groupe d’oies sauvages survolaient la capitale suivant une ligne droite dans le ciel doré.
Un bruit la fit sortir de ses rêveries… Falten s’approchait… Simple coïncidence, ou ordre du maître voleur ? Qu’importe... Elle ne voulait pas le voir. Elle ne voulait voir personne !
La nuit tomba, et les souvenirs de la veille revinrent la tourmenter. Elle ne cherchait pas à se cacher, à voir si un nouveau tueur l’épiait dans l’ombre prêt à l’égorger sur place.
Non… Cette nuit elle voulait rester en paix… Ne pas se poser de questions. Tans que cela lui était possible…
Elle atteignit bientôt le sommet, et colla son visage au grillage du temple.
Enserrant les barreaux, elle observait l’enceinte d’Eanselen.
Un jardin abandonné, parsemé de plantes envahissantes et de structure métalliques.
Jouant des pied et des mains elle parvint à escalader le mur, ou plutôt à enjamber une large fissure et pénétra le lieu saint.

Les croix de fer renversées et rouillées tenaient encore debout pour la plupart, servant de tuteur aux ronces, buissons épineux et massifs de roses.
Le bâtiment était immense, imposant, tout comme les portes qui en interdisait l’accès.
Barrées de poutres solides, elles gardaient l’intérieur comme deux vigies immobiles et endormit dont le tympan  communiquait le message.
Elle marcha quelques minutes dans ce jardin chaotique. Enserrant son bras blessé et douloureux.
L’un des vitraux était brisé, les éclats survivant présentaient encore la figure d’un homme massif et armé.
_"Pardon Morrigan… Je vais entrer…"
Elle sautilla sur les débris et bloc de pierre, faisant son entrée à l’intérieur du hall et de la nef.
Ses pas claquèrent et résonnèrent sur les dalles de marbres.
Elle effectua un rapide signe de crois de sa main valide et se promena doucement dans les allées.
Flânant entre les pilier et les bénitiers. Les figures d’anges et statues gisant au sol semblaient encore pleurer d’une lourde agonie.
Elle remit debout plusieurs sièges renversés, et s’avança devant l’autel.
La table de pierre fracassée soutenait encore une calice et un tissus blanc taché de sang et poussière.
La lourde croix de bronze avait été arrachée de son socle et restait là, immobile… Traversant une estrade que nul ne semblait avoir foulé depuis des années.

De chaque coté  demeuraient encore d’autre lieu de prière.
La statue d’une femme très belle et pourtant couverte de graffitis et textes blasphématoire.
Ses yeux  de pierre percée de pointes tordues et rouillées.
A l’opposé la moitié d’une plaque de bois laissait deviner les armes et les pieds du seigneur protecteur.
Le dieu guerrier avait vu l’une de ses rares représentations brûler durant l’assaut, et encore les cendres et la boue maculait son seuil tout comme les éclats de cristal avaient roulés devant Daelyn.

Un escalier se présenta a elle, montant en spires dans les hauteurs du phare, enserrant la paroi intérieure de la haute tour.
Une a une elle les gravit.
Tirant la rampe et sautant au dessus de pierre et déjections d’animaux.
Par plusieurs fenêtres elle eu l’occasion de contempler les nuages, la nuit et les étoiles. Son visage se teintait de lumière blanche alors que les vents venaient la rafraîchir.
Ses pieds résonnaient sur l’acier et la roche, suivant le type de marche.
Elle ne les comptait pas… Où plutôt ne les comptait plus. Mais au terme d’une ascension infinie, elle se surprit à trouver une nouvelle porte, un nouveau couloir.

L’air frais tourbillonna autour d’elle, et le mugissement souffla dans l’intérieur du temple.
Il faisait bon, doux. Et la magnifique Feres-Brom s’étalait devant elle.
Cette rivière de lumière scintillante, bordée d’enceinte, de mur et de tourelle.
Comme un bateau lumineux perdu dans une mer de ténèbres.
Elle alla s’asseoir devant cette vision. Les jambes pendant dans le vide, fredonnant un air de son enfance qu’elle croyait alors oubliée.
Elle entendait parfois les sons de la ville, des musiques, des claquement et voix indéchiffrable.
Le vent lui portait des odeurs de plaines, de plantes et de nourritures.
Plusieurs oiseaux se posaient ça et là.
Sur la rampe, le sol, a ses cotés ou plus haut.
Sur les quelques étages restant, la flèche ou devant les vitres de verre bleu.
Elle se coucha sur le dos, le nez vers le ciel et l’observa longuement. Tombant amoureuse de la nuit et de son univers.
Elle rêvait, cherchant par tous les moyens à oublier les événements de la veille.
Harassée, lasse. Elle finit par s’endormir.





Son éveil fut provoqué quelques heures plus tard, alors qu’une douce lueur baignait son visage tourné vers le phare.
Au dessus d’elle, entre les gargouilles fuyant le lieu divin, le ciel noir s’était coloré de ces faisceaux bleus et ondoyants.
Les feux venaient d’êtres allumés…
Elle marcha encore, sans un regard à son chemin, préférant les hauteurs et étages supérieurs, le niveau qu’enserraient une multitude de vitres transparentes et colorées.
Elle en fit plusieurs fois le tour, avant d’y trouver l’accès. Une porte, une ouverture, fermée au moyen d’un lourd loquet de fer et d’argent.
La lumière, amplifiée par un jeu de vitres épaisse lui agressait les yeux. Elle prit plusieurs minutes afin de s’habituer, avant de s’approcher de la source, les paupières à demi-fermées.
Au dessus d’une large vasque brûlait un véritable brasier fort odorant, mélange d’huile et de composant mystérieux.
Elle s’attarda un moment sur la pièce, alors qu’un son n’attira son attention sur un fragile escalier.
Une ombre minuscule sur les marches tressauta et s’en alla rapidement.
Elle porta sa main au cœur, surprise de sa découverte, et laissa le feu, ainsi la machinerie mouvante et gravit aussi discrètement que possible les marches métalliques.
Encore un étage le dernier avant la haute flèche.
Des cloisons fines, peu de pierre.
De la nourriture, des cierges, un lit, des livres, et un capharnaüm à rendre jaloux le pire des trolls.
Il y avait du mouvement tout autour d’elle, des bruits de pas frénétiques, des yeux brillants épiant dans le noir.
Sa gorge se serra, elle recula…
Un mètre, deux mètres…
Ses doigts touchèrent le mur, la pierre a laquelle elle colla son dos.
Tremblante elle empoigna une chandelle, tentant d’éclairer un recoin trop sombre à son goût.
Elle lâcha un cri.
La créature crachante et sifflante lui sauta au visage, mordillant sa joue de ses innombrables dents pointues.
Elle mesurait presque un pied de haut, sans conter ses deux longues oreilles et sa queue fine et droite.
Se relevant après avoir été envoyé au sol, la bête couru sur ses deux pattes et dissimula sa courte fourrure noire parmi les ombres.
Prise d’une peur panique elle s’enfuit plus loin dans le lieu, passant un couloir et débouchant sur une pièce aussi vaste que la précédente.
Un vitrail traversé par le clair de lune présenta une scène de bataille dans laquelle se mêlait divins et mortels en deux armées belligérantes.
Il y avait autant d’objet à terre que dans l’autre salle, à l’exception prête qu’un siège bas trônait au beau milieu, tourné vers l’immense fresque.
_ "Qui… Qui va la ? " Demanda une voix pleine de vieillesse et de fatigue. Neyna s’approcha lentement, peinant à cacher son souffle encore apeuré.
"Lyo ? Est-ce toi ? Lyo ?... Hira ?... Mafari ?... Z… Z…Zuno ? "
Elle se trouvait maintenant assez prêt pour distinguer une forme blanche et ramassée sur le fauteuil…
"H… Ou êtes vous ?... " Questionna l’homme avant d’annoncer "Je priais… Dites moi qui… Séant… Qui s’approche ainsi ?... Ne me faites pas de mal… Je…"
_"S’il vous plait ? " Sa voix résonna comme une supplique, faisant naître un silence pesant.
_"Qui êtes vous ? "
_"Neyna monsieur… Je me nomme Neyna… "
_"Neyna ?... Neyna ?... C’est un joli nom…"acheva il dans un souffle "Que faites tu ici ? "
_"Je suis montée il y à peu…" un nouveau silence naquit ponctué parfois de petits murmures venant de l’autre pièce.
_ "Quel age as tu Neyna ? "
_"Ma… Ma douzième année est bientôt achevée…"
_"Je… Je me nomme Kized Guif de Hamed… Viens Neyna… Assied toi ici… Prêt de moi…"
Elle s’exécuta, hésitante mais confiante envers le personnage, et se plaça aux cotés de son siège…
"Neyna ? Que voit tu ? "
La jeune fille laissa courir ses yeux sur l’œuvre que la lune éclairait derrière un rideau nuageux.
_"Je vois… Je vois d’innombrables guerrier, ils sortent d’une foret je crois… Des arcs sont dessinés sur le verre…"
_"Des elfes… Et des nains aussi… Combien sont il ? "
_"Je ne peux les compter… Ils courent guerroyer contre d’autres elfes… Et des animaux… Cette partie du tableau est plus sombre… Il y à des grands personnages… Des dieux ?…"
_"Oui… Qui peut tu voir mon enfant ? "
_"Je reconnaît Kheld… Il porte une lance et sa tête brille… Il est en face du malin… Je crois… Un homme sombre … On dirait un monstre… Il y à une femme  non loin, elle porte une robe verte et ses cheveux brillent aussi… Un serpent l’attaque… Qui est le serpent ?…"
_"Elle est la compagne du malin… La perversion… Que je ne nommerais pas ici. "
_"Il y a deux personnes aussi dans la foret… Je reconnais Aurum… Mais quel est l’autre…"
_"Sha… Salvhae…"
_"Il reste encore deux hommes… Mo… Morrigan… Il s’attaque à un personnage vêtu d’une toge…"
_"Oui… C’est Morrigan… Son adversaire est le faucheur d’âme, du temps de ses terribles moissons… Merci Neyna… J’aime que l’on regarde cette image… Bien sûr elle ne montre pas les plus belles choses qui soit… La guerre et la destruction… Mais mes compagnons et moi-même avons façonné chaque pièce… Et voila bientôt deux cent ans qu’elle trône là… Et soixante… Soixante dix années… Que je ne puis la voir…"
Elle se tourna enfin vers son visage…
C’était un vieux nain fatigué et mourrant, ses vêtements blanc et sales se mélangeaient avec une barbe grises, claire et envahissante… Sous ses sourcils fournis à l’exagération, un trou sombre et un globe blanc remplaçaient les yeux du prêtre.
_"Vous êtes aveugle ? "
Sa tête oscilla légèrement, puis il posa ses doigts sur le visage de l’enfant, tentant de se faire un portrait de la jeune séraphine.
"Il sont venu par légions… Légions entière…" Bougonnait le vieillard pour lui-même
"Zuno ?! Mafari ? Montrez vous mes petits… Venez m’aider… Venez m’aider aaah… J’ai soif… J’ai soif et notre invitée aussi… Et puis… Et puis elle à faim…"
A cette demande les pas se firent de nouveau entendre, annonçant l’arrivée de quatre créatures dont celle qui avait attaquée Neyna.
"Non… N’ai pas peur… Nous allons faire les présentations… Vois mes compagnons… Mes chers petits diables sans qui je ne serais plus rien. "
_"C’est elle j’vous dit… Petite sotte qui entre chez les gens l’air de rien…"
Le vieillard s’appuya sur un meuble présentant plusieurs pichet et fruits avant de se tourner en direction des voix.
_"Lyo… Soit poli avec les gens… Ce sont des diablotins… Lyo est le noir…"
_"Oui c’est moi Lyo ! Et avec Lyo tu t’tiens a carreaux sinon moi j’te fait bouffer tes yeux ! "
_"Lyo ! "
_"Heu ! T’es oreilles ! "
_"Soit gentil s‘il te plait"
_"Oui ! Et tais toi en plus de ça ! " Lança une voix plus fluette. Une femelle à la fourrure beige se précipita sur elle, escaladant ses vêtements sans difficulté et lui adressant un "Bonjour" Ainsi qu’une sourire amusé. "Hira est mon nom."
A sa suite se présenta, un male d’une même robe qui grimpa sur la table et avala tout rond l’un des petits fruits qui y traînaient.
_"Zuno…"
_Bien… Présentez un siège à cette jeune fille… Quelle puisse se restaurer…"
_"Attendez" cria Lyo "Il manque notre incarnation du courage… Mafari ! Montre toi où je viens te chercher…"
Un couinement se fit entendre, tandis qu’une paire d’oreilles blanche et laineuse apparaissait derrière un pilier.
Mafari se présenta timidement, l’air aussi apeuré et mal à l’aise que si il s’était trouvé devant le maître de l’univers en personne.
Il alla rapidement se terrer auprès de Kized Guif, qui s’en amusa.
Il avait de longs poils blancs comme neige qui masquaient presque ses yeux noirs et brillants.

Quelques peu décontenancée, la jeune fille pris place sur le siége qui lui était présenté, et mangea quelques met trônant sur la table. Hira et Zuno s'affairaient à laisser un semblant d'ordre dans le couvert, quand a Lyo, après quelques gentillesse prononcés à l'adresse de Mafari, il s'occupa d'allumer des chandelles supplémentaires, claquant des mains devant les mèches éteintes qui s'enflammaient subitement.
Le repas et l'ajout de lumière eurent tôt fait d'effacer les crainte de Neyna qui se mit à trouver l'endroit chaleureux et à accorder sa confiance au petit peuple et au vieux prêtre.
_"Monsieur ?" demanda elle timidement "De quoi parliez vous tout à l'heure ? Avant d'avoir appelé vos serviteurs."
_"Il ne sont pas plus serviteurs que je ne suis leur maître... Ils sont mes compagnons, mes amis... Ils m'apportent chaleur et gaieté pour mes vieux jours... Je me suis beaucoup affaiblit ces derniers temps... Je ne voit plus... Depuis que les légions sont tombé sur Feres-Brom... Il sont mes yeux, et mes mains..."
_"Ce sont les nephiliens qui lui on fait ça... On est venu dans ce temple bien après..." Zuno s'était de nouveau approché du récipient à fruit, et parlait tout en mâchonnant. "Un à la dague, l'autre à la torche..."
_"Il y à longtemps de cela oui... Tout ce que je regrette maintenant... C'est de ne pouvoir connaître le visage de mes quatre petit camarades."
_"A mort les nephiliens !" Hurla soudain le petit diable noir. "Que l'on me donne une arme a ma taille et je m'en irais les jeter a bas !"
_"Tu va leur mordre les joues comme tu à fait à mademoiselle ?" Demanda Hira que les cris dérangeait visiblement
_"Un par un je leur ferais rendre gorge ! Je percerais les yeux de chacun avant de leur ouvrir le ventre !"
Il accompagna sa parole de gestes larges et de petite cabrioles, jouant dangereusement du couteau.
Kized Guif le fit taire, lassé de ses vantardises, se tournant vers l'enfant qui demeurait soudain silencieuse.
_"Que t'arrive t'il petite Neyna ?"
_"Ce n'est pas si facile..."
_"Comment ?"
_"Ce n'est pas si facile. Ce qu'il dit... C'est une horreur..."
_"Oui... Et je voit que cela te tourmente... Parle petite Neyna... Conte moi tes mésaventures..."
_"Hier j'ai tué... Pour certain ça semble si simple... Ce sont tous des monstres..." Ses mains refermée l'une sur l'autre tremblèrent légèrement. "J'ai vu des gens mourir... Parfois tué par d'autre gens... Comment cela est il possible ? Il y prennent goût... Cela semble les satisfaire... Je ne veut plus que cela m'arrive! Se vanter d'aller tuer... C'est parler sans savoir... C'EST ÊTRE ENCORE PIRE QU'EUX!"
_"Tu as tué..."
_"Oui..."
_"Qui ?"
_"... Un homme... Je ne connaissait pas son nom."
_"Pourquoi a tu fait cela ?"
Elle resserra sa main sur son bras blessé, soudainement mal a l'aise pour une raison qui lui était inconnue
_"Il me voulait du mal..."
_"Je ne pourrait dire... "Qu'importe qu'il soit mort". Non... Tu a pris la vie d'un homme qui voulait prendre la tienne... Mais pense tu que cela soit un mal ? Que tu deviendra comme lui ?... Les gens vivent et meurent, et chacun détient sa chance, détient son existence... Moi même... j'ai vu de mon temps les conflit qui ravageaient cette terre... Ombre contre lumière, ou parfois entre eux... Souvent pour des futilités ou des illusions... Pour la recherche d'une vérité que nul ne peut atteindre... Certains on fait des milliers de mort et ont fauchés leurs âmes... Ne te compare pas à eux... Toi qui en a trop vu et qui survit malgré tout..."

_"Je doit retourner en bas... Dans le bas quartier..."
_"Pourquoi ?"
_"C'est ici que je vivait, dans la crasse et la faim... J'ai des compagnons qui m'attendent..."
_"Des amis ?... Oui... Va les rejoindre... Neyna... Avant que tu ne parte Prend cela avec toi..."
Il se leva péniblement, marchant a tâtons dans le fouillis de l'endroit.
Ses pas assuré par Hira visiblement inquiète le menèrent a une table ornés de cierge et de diverses cassette.
"J'avais l'habitude, il y a longtemps... De faire cela... Mes yeux ne peuvent voir ce qu'est devenus Feres-Brom et ses enfants... Lyo, Zuno... Hira... Accompagnez notre jeune amie... Et donnez cela à ses camarades..."
Il lui présenta une lourde cassette emplie d'écu, vestige du trésor du temple, ainsi que d'une pierre bleu et translucide.
Elle la pris entre ses doigts, interrogative, tandis
"Une dernière chose mon enfant..." elle se tourna vers lui, son visage encore perdu dans le vague. Il hésitait sur les mots puis lui adressa un sourire perdu. "Non... Va... Que Sélene éclaire tes pas lorsque tu marchera dans les ténèbres."

Sélene... Encore haute et ronde...
Elle observait encore la pierre de lune, assise sur un tonnelet d'une ruelle sombre.
Tandis que les trois diablotin distribuait les maigres richesse aux enfants rassemblés.
_"D'où sort tu tout cela ?"
Falten s'était approché d'elle, souriant de l'avoir retrouvée.
_"Qu'importe... Ca venait du temple..."
Elle serait sa main autour de la pierre de lune.
Sélene...
Elle se leva, plaçant l'objet dans sa poche, et présentant ses adieux aux trois créature visiblement amusées par la distribution. Même Lyo affichait un sourire sur son visage d'ordinaire si grincheux.
"Falten ?"
_"Oui ?"
_"Te souvient tu ? De l'ancienne maison de Jolton le pécheur ?"
_"Elle à un peu changé, mais je peut t'y conduire."

_"Qu'est ce que cela Velcana ?"
La femme se tourna vers son congénère qui l'avait rejoint
_"Deux enfants... Hardror..."
L'homme marcha a ses cotés, sur le faîtage et les tuiles de terre.
_"Un pour chacun... Ou même deux pour moi."
Velcana sauta sur le toit suivant, resserrant autour d'elle son manteau.
_"Ne t'en approche pas..." lança elle alors qu'il avançaient dans les rues jusqu'au abord du lac.
_"Pourquoi ?"
_"... Ce sont mes proies..."
_"Tu te moque de moi ? Toi qui te ne boit que du sang en fiole tu t'attaquerais a deux enfants ?... Allons Velcana... Laisse moi leur rendre le bonsoir..."
_"Tu veut combattre ?"
_"Pourquoi m'en empêche tu ?"
Elle sauta sur le sol, disparaissant dans les ombres
_"Ne t'en approche pas."

Ils s'était arrêté devant le masure partiellement reconstruite.
L'accès leurs en était interdit et les pilotis comblé de planches lourdes et inégales.
Il y avait encore une année elle dormait ici parfois, avec plusieurs de ses camarades. Blottis les un sur les autres autour de quelques braises mourantes.
_"S'il te plait... Essayes d'ouvrir ici..."
Le jeune garçon s'exécuta, posant un pied sur les piliers et tirants sur le bois mal ajusté.
Il ne pu en écarter beaucoup, mais assez pour qu'elle puisse s'y faufiler.
Elle chercha, a tâtons, dans le noir. Tandis que l'eau émettait de léger sons vibrants.
Elle n'avait pas d'outils, mais reconnu l'endroit, creusa, avec ses mains, ses ongles.
écarta la terre, encore et encore...
Découvrant bientôt un tissu blanc, enroulé sur une forme effilée.
La garde d'argent et la gaine de cuir...

#9 Tim

Tim

    Timinus


Posté 08 juillet 2006 - 13:11

Chapitre VIII: Rancune

Le temps passa, comme toujours il le fit.
Un automne, un hiver...
Un an.
Neyna ne venait plus, ou plutôt n'habitait elle plus dans la guilde.
La petite voleuse préférait renouer avec ses anciens compagnons, habitant avec eux dans les masures vétustes et abandonnées
Un ans, et puis deux...
Voila deux ans qu'elle avait repris son arme, et que Velcana lui apprit à se battre, seul moment durant lequel elle abandonnait son épée, préférant ne pas présenter l’argent à la vampiresse qu'elle se mit à aimer comme une soeur.
Souvent les deux amies allaient ensemble, admirant le ciel nocturne et la voûte étoilée. Les questions se posaient, les origines de la vampiresse, celle de la séraphine. En elle grandissait ses connaissances et sa capacité à pardonner, à vouloir comprendre, à faire fis des préjugés.
Deux ans à dormir dans les combles de Feres-Brom, à survivre…
A partager le fruit de son travail, de ses larcins, avec d'autres enfants.
Quelques cambriolages, quelques vols au nom de la guilde, quelques comptes à rendre à son maître, puis aussi à Lioranh, puis enfin gagner en indépendance.
Parfois elle se présentait devant le trône, droite et déterminée. Elle était une voleuse et celui qui bafouait l’espoir de son vieu maître n’était pas digne de ses considérations.
Hormis quelques principes étroits et solides, elle se montrait toujours d’un caractère doux et aimable, plus prompt au sourire qu’à la colère.
Neyna s'était aguerrie, elle devint capable de manier une lame, au grand soulagement de Groidric, mettant un point d'honneur à ne jamais porter la première attaque chaque fois qu’elle eu à s’en servir.
La jeune fille grandit et embellit, peu à peu, devenant femme.
Malgré ses vêtements masculin et ses cheveux courts, elle gagnait chaque jours en grâce et en beauté…
Durant ces deux années peu de choses changèrent pour Feres-Brom.
Les jeux de l'arène eurent autant de succès, et les victimes venaient de tout horizon. Humains, orcs, gobelins, il y eu encore quatre séraphins qui se firent dévorer par les fauves, alors que le chevalier s’était absenté… Puis des hommes à la peau noire, d'autres aux visages de chat qui combattirent vaillamment pour leur survie, déclenchant des cris de joie dans la foule amassée sur les grilles.
Gimaeth, le champion, remporta de nombreuses victoires, dont celle d'abattre la spygrive. La rumeur de l’exploit se propagea dans bien des régions environnantes, il en obtint une immense renommée parmi les brigands et les citadins, mais déclencha la colère douce et froide du roi voleur.
Groidric subit pas moins de quinze tentatives d'assassinat, mais aucune n'eu réellement d'ampleur.
Ce n'était tout juste que des attaques aboutissant dans un bain de sang.
Parfois Neyna était présente, bien contrainte de défendre chèrement sa vie.
Se prenant de mélancolie chaque fois que son épée perçait la chaire…
Elle-même était parfois la cible tandis qu’elle s’isolait et vaquait seule dans les rues.
La sentinelle Velcana veillait bien heureusement, et tua même l’un des siens, un homme nommé Hardror que la jeune fille avait déjà blessé de son épée…
Ses plaies fumantes tombèrent en poussière comme le reste de son corps lorsque la protectrice lui donna le coup de grâce…

Souvent, Neyna alla revoir Kized Guif, Lyo, Mafari, Zuno, et Hira. Leurs contant les nouvelles de la citée.
Les petits diables s’affairaient toujours autour du vieu prêtre qui hélas se mourrait lentement.
Jamais la jeune fille ne parla du secret d’Eanselen, mais elle craignait le jour où les feux du phare cesseraient de briller.
Toujours occupé de son coté, Falten devint de plus en plus distant, au point de s’absenter trop longtemps pour que l’amitié des deux enfants ne puisse durer.
Neyna elle, s’occupait à l’accomplissement de plusieurs missions, vols et cambriolages, ou même pillages et chasses au trésors. Le fait de côtoyer les aurores lui donna un statut semblable aux yeux de Groidric.
Elle en ressentit honneur et fierté.
Honneur ?
Un soir cette question sortit de la bouche du prêtre nain.
Qui était cet homme dont l’honneur était maintenant de pactiser avec l’ennemie ?
Ce chevalier déchu qui commettaient les pires crimes et larcin au nom d’une utopie ?
Neyna évita le sujet, mais la colère du vieil aveugle éclata soudain. Colère regrettée…
Son départ fut prompt ce soir là, sans même prendre l’or que le nain destinait aux enfants, elle quitta le phare.
Elle alla s’asseoir sur la corniche ou pour la première fois elle fit verser le sang.
La main sur la garde de son épée, caressant le métal doux et froid.
La perle de lune brillait, incrustée et fixée dans le pommeau.
Elle serra le crucifix autour de sa gorge, fixant l’arc de nacre perché sur les sombres voiles de la nuit.
"En ce monde, nul n’est de blanc, personne n’est de noir… Mais aucun ne peut se vanter de ne jamais avoir pêché. Même Sélène se recouvre de sombres manteaux et devient force du mal. "
Elle serrait de plus belle la petite croix. Ses pensées avaient ressurgir quelques souvenir douloureux. Son père, ses grands parents, cette mère qu’elle n’avait pas réellement connue. Son cousin qu’elle ne voulait renier…
Elle s’allongea sur l’herbe que quelques flocons blancs commençaient à couvrir. Il faisait froid ce soir là.
Elle les regarda tomber, ses grand yeux bleus fixaient le ciel, théâtre d’un étrange ballet entre neige et étoiles.
Un bruit.
Elle se releva, scruta les environs, méfiante, puis s’en alla d’elle-même, évitant toutes mauvaises rencontres.
Le froid commença à la mordre, ses frissons lui firent presser le pas. Sur sa route elle ramassa Sadriel, une jeune elfe blottie dans un coin. Son visage barré d’une fine plaie, contrastant avec le teint pâle de sa peau.
Ses yeux noirs fixaient la route et les pavée, tandis qu’elle tenait fermement la main de la petite voleuse.
Elles ne firent que quelques mètres avant que Grüb-Ashara ne chute devant elles, jetée hors d’un bâtiment aux lumières colorées.
Il y eu des cris, des rires, puis le son d’une porte qui claque.
L’orque maquillée à l’excès et bien trop peu vêtue s’occupait de retrouver son argent répandu à terre lorsqu’elle se vit tendre la main par celle qu’elle ne reconnue pas.
Les rôles s’échangeaient…
Une cave aménagée accueillit les trois jeunes femmes en plus des enfants déjà présents.
Falten venait juste de partir en compagnie de Iften et d’un jeune humain dont le nom lui importait guerre. Mais Neyna se souciait peu des allées et venues de son ancien camarade, préférant vider son esprit de pensées inutiles, et s’endormir, blottie dans les couvertures poussiéreuses.

Elle s’éveilla le lendemain lorsque de petites mains chapardeuse cherchait dans ses vêtements quelques menues monnaies.
Elle écarta les enfants autour d’elle, et se releva.
Le soleil était déjà bien haut dans le ciel et filtrait à travers quelques inégalités du mur.
Elle laissa un peu d’argent sur les marches autour d’elle, et eu une série de remerciements. Sadriel était partie, Grüb-Ashara aussi, qu’importe, elle quitta les lieux et s’affaira pour une nouvelle journée.
Vivre et survivre, encore et toujours.
Elle croisa quelques membres de la guilde, certain ne la connaissaient pas, d’autre en revanche lui adressaient quelques signes discret mais amicaux… Pour le reste, leurs regards haineux les dispensaient de paroles.
Elle croisa même Lioranh, l’homme n’affichait aucun sourire mais avait cette expression si particulière qui le prenait lorsque l’un de ses sombres plans étaient mis à exécution. Aujourd’hui, quelque chose le satisfaisait grandement…
Elle préféra oublier tout cela, et se concentra sur sa fuite.
La majorité des heures de la journée avait été consacrée à échapper aux gardes qu’elle trouvait maintenant patauds et lourdauds…
Ce ne fut que lorsque l’après-midi se trouva bien entamée qu’elle s’en retourna dans la forteresse.
Elle erra quelques temps, entre les couloirs, les salles d’entraînements, la taverne et les lieux de rassemblement.
Une nouvelle l’intéressa particulièrement, Gimaeth faisait sont retour après un mois d’absence, et se reposait dans ses appartements.
Une occasion longtemps attendue.
Lui rendre en quelques sortes la monnaie de sa pièce…
Neyna n’avait toujours pas encaissé le fait d’avoir été si souvent malmenée, insultée, et aussi jetée en pâture aux monstres de l’arène.

Elle lassa la gaine de son épée sur sa cuisse. Enserrant le cuir de son pantalon.
Elle resserra sa ceinture et y coinça plusieurs crochets d’acier sombre.
Le temps d’ajuster sa tunique, sa veste de toile, la voila qui traversait les lieux de la guilde, tentant de ne pas se faire remarquer de ses confrères.
Quelques guerrier faisait des rondes ça et là, maintenant un semblant d’ordre parmi les brigands, notement dans les anciens refuge aménagés en appartement.
Il lui fallut attendre plusieurs minutes, cachée dans un renfoncement des murs et des pierres pour trouver le, et les instants propices à sa petite vengeance.
Eclairée par les torchères dorées, elle crocheta silencieusement la serrure, disparaissant et abandonnant son exercice à la moindre alerte.
L’adrénaline parcourait son corps, ses mains moites parvinrent à soulever une première gorge, puis une seconde. Que ferait elle une fois entrée ? Qu’importe, prendre un quelconque objet de valeur et le revendre à bon prix. Un juste retour des choses selon elle.
Une goûte de sueur perla sur son front, le loquet pivota et la sonde avec…
Elle s’engouffra dans la pièce à pas feutrés.
Gimaeth revenait de l’ouest du pays, et à en croire les rumeurs, il était harassé au point de s’effondrer et dormir comme une souche.
Tans mieux… Tans qu’il ronflerait, elle pouvait à loisirs fouiller l’endroit.
Gimaeth était un incroyable maniaque, cela pour compenser son manque d’humilité…
Rien ici ne pouvait témoigner d’un penchant pour le désordre, tout était si propre que cela en devenait malsain.
Tout dans la pièce était agencé et décoré aux armes du nephilien. Quelques œuvres d’art primitives et parfois grotesques, des trophées divers, des morceaux et fragments de corps, des épées, des haches, des sabres et masses d’armes. Tout cela était réparti avec une précision diabolique, à la manière d’une galerie de musée dédiée à sa gloire, flattant son ego surdimensionné.
Les doigts de la jeune fille courraient sur quelques écu posé là, c’était toujours ça de prit.
Elle s’empara aussi d’une petite lame courbe et d’un pendentif d’ossement particulièrement hideux.
Puis cacha le fruit de son larcin dans une poche de sa veste.
Une nouvelle étape se présentait maintenant, quitter les lieux sans tomber sur la garde. Nécessitant un talent immense ou une chance insolente.
Elle posa ses doigts sur la poignée, et la fit pivoter lentement, respirant profondément et calmement.
Des bruit de pas, elle stoppa tout mouvements, les yeux clos et l’oreille aux aguets.
Assez pour entendre la voix et le rire clair d’une femme, étouffé par une autre porte fermée.
Elle resta là, quelques secondes, réfléchissant, et écoutant les pas s’éloigner, lâchant brusquement prise et se dirigeant vers l’autre pièce.
Sans un son, sans un bruit, elle fit légèrement pivoter le panneau de bois, juste pour y glisser un œil.
Elle retint un cri mêlé de surprise et d’horreur, tandis qu’au beau milieu de la chambre, Selith assise sur Gimaeth caressait l’homme aussi nu qu’elle.
De ses épaules se déployaient d’immenses ailes velues et crochues, sursautant et s’étendant lentement d’un mur à l’autre.
Ses pieds était devenues des serres griffues, tout comme ses mains dont les ongles écartaient les mèches rousses et s’enfonçaient dans la chaire du nephilien a l’endroit ou se trouvait jadis son visage et qui ne présentait maintenant qu’un amas d’os et de peau sanglante…
Les draps imbibés gouttaient peu à peu sur le sol, déversant une pluie rouge sur les dalles.
Selith s’appuya sur le torse de son amant, embrassant tendrement ce qui restait de sa bouche, puis ouvrit la chaire de plus belle, projetant le sang sur les murs.
Neyna recula, tremblante, elle ne respirait plus depuis plusieurs secondes…
Elle quitta les lieux sans plus attendre…


_"Entres Neyna, entres ma petite, je me languissais de te revoir. "
Elle esquissa un sourire peu crédible, et pénétra dans le bureau d’un pas peu assuré.
Groidric ferma un livre poussiéreux et plia quelques cartes, pinçant l’arrête de son nez comme toujours et soulevant la monture de ses petites lunettes.
_"Bonsoir maître…"
_ "Bonsoir… Oui… Le soleil se couche déjà… Je n’ai pas vu le temps passer…"
Elle ferma la porte et prit place dans un fauteuil tandis que le vieu chevalier lui servait à boire et lui présentait quelques fruits.
_"Prends... Prends les… J’ai horreur de tout cela…" annonça il, tendant la vasque devant sa protégée.
Elle croqua dans une pomme, puis desserra les liens autours de ses jambes, tirant sa veste et vidant ses poches.
_"J’aimerais trouver un receleur maître." Lança la jeune fille, présentant la dague et le pendentif.
Le vieil homme les observa un moment avec quelques étonnements mais se garda de lui demander où elle avait pus les obtenir.
Soudain il pris une respiration profonde, et posa les objets devant lui.
_"Et si tu me confiait ce qui te tourmente ? "
_ "Rien…"
_"Pas de menteries entre nous Neyna…"
Elle ferma les yeux, puis repris la parole.
_"Je me suis mise en colère contre quelqu’un hier…"
_"C’est tout tu es sûre ? "
_"Oui…"
_ "Hm… Contre qui ? "
_"Contre un ami. "
_ "Je vois… Et… A quel propos ? "
Cette fois ci son sourire était sincère.
_"A propos de vous…"
_"De moi ? "
_"Oui." Elle riait presque face à l’attitude surprise et flattée de Groidric
_"Et que dit-on de moi ? "
_"Rien ! Des inepties… Que vous pactisez avec l’ennemi… Que vous êtes passé du coté de l’ombre, Qu’Ankou aura votre âme… Des sottises…"
_"Mais cela te tourmente pourtant…"
_"Non… Rien n’a changé depuis que vous m’avez sauvé de l’arène… Vous êtes un blafard comme ils disent…"
_"Je ne ressasserait pas les vieilles histoires que tu m’a un jour contées… Mais tu as vu quelqu’un prendre réellement un chemin opposé du notre. Je suis pas en train de faire la même chose…" Il ôta ses lunettes, les nettoya puis les posa sur la table, croquant à son tour dans une pomme. "Je ne sais comment te l’expliquer… Je ne me l’explique pas à moi-même… Nous avons plusieurs théories à ce sujet… Oui… j’ai renié mon serment de chevalier pour devenir un brigand… Pour réunir la plèbe et combattre l’envahisseur... Oui j’ai volé… Et j’ai tué, non plus au nom de dieu, mais en mon propre nom… Et pourtant jamais je n’ai eu la moindre once de noirceur en mon âme. Je pense… Je pense que tout cela me semblait juste… J’ai vu beaucoup de séraphin devenir nephilien, et aussi des nephiliens se repentir et finalement rejoindre nos rangs. Mais tous étaient conscients de leur acte… Et tous souhaitaient ce changement… La traîtrise et la rédemption de chacun sont possibles. "
_"Maître… Qu’est ce qui peut pousser un séraphin à rejoindre…"
_"La quête du pouvoir… Oratras à plusieurs moyens de séduction… L’égoïsme et la convoitise… Voila ce qui mène à ce que nous appelons "Déchéance"…"
Il s’arrêta de parler, Neyna lui souriait de plus belle. Elle aimait se confier a lui, bien qu’elle ne puisse le voir aussi souvent qu’elle pu le désirer.
Une main se posa sur son épaule, la faisant sursauter…
Velcana venait d’arriver, sans un mot comme à son habitude.
Ses yeux d’ordinaire si emprunt de colère affichait une profonde joie mêlée de tristesse.
_"Monseigneur ! Je l’ai Trouvé ! Il est ici…"
Groidric baissa les yeux, ses doigts se resserraient sur eux même.
_"Neyna, s’il te plait, peut tu nous laisser seul un instant…"
_"Elle peut rester…"
_"S’il te plait Neyna…"
Elle se leva, son regard interrogateur se posa sur celui de la vampiresse qui ne donna pas d’explication.
Il n’y en avait pas besoin, elle avait déjà tout compris.
Elle sortit dans le couloir, et referma derrière elle.
Qu’importe.
Les oreilles sont faites pour se coller aux portes, et les yeux pour voir au travers des serrures…

_"Il est ici ? " Demanda le vieu séraphin qui n’avait de cesse de remuer ses mains l’une dans l’autre.
_"Arrivé dans la cité il y à trois jour, je le suit depuis lors…"
_"Tu l’as suivit ? "
_"Oui… Lui et cinq autres membres du clan Deanores se sont regroupés dans une crypte du cimetière nord…"
_"Sait-il que tu es si proche de lui ?…"
_"Oui…" Répondit elle dans un souffle "Je me suis montrée, il sait ce que je veut…"
_"Velcana ?... " Groidric se leva, marchant à sa hauteur et la prenant par les épaules. "Est-ce la dernière fois que nous nous voyons ? " Elle le fixa durant quelques secondes, ses pupilles vibraient sous le coup de la surprise et du doute.
_"Non maître… Je reviendrais très bientôt… Ayez foi en moi maître. Ayez foi…"
Il la serra dans ses bras, brièvement, et s’avança vers un meuble orné de petits tiroirs de bois.
Il remua quelques flacons, avant d’en choisir un, de l’envelopper et le lui tendre.
_"Prend garde, utilise cela en dernier recours, brise le fiole et ne cherche pas à l’ouvrir… Qu’il ne puisse s’en emparer surtout. "
Elle ouvrit partiellement le tissu, découvrant une petite quantité d’eau scellé par un bouchon de liége, lui-même orné d’une fine croix.
_"Merci…"
_"La fille du tailleur a bien changée…" Lança il avait un regard complice "J’ai souvenance de ces jours où…"
Elle le coupa, ajustant sur ses épaules une cape de toile bleu nuit.
_"Maître ! Je…" Elle se ravisa, et se mit à sourire "Je reviendrais, je vous le jure…"
Elle ouvrit la porte, et sortit vivement de la salle…

Neyna était là, appuyé contre le mur, son visage partielement éclairé par les torches.
Toute deux se fixèrent un instant, sans un mot.
_ "Tu t’en vas ? "
_"…Oui…"
Velcana s’approcha, Neyna la serra dans ses bras.
_"Reste dans la forteresse ce soir…"
Elle ne répondit rien.
_"Et prend garde… Qu’il ne t’arrive rien de fâcheux…"
_"Reviens…"
_ "Oui… Oui… Je ferais ce qui est nécessaire, ne t’inquiète pas."
_"Menteuse… Tu le crains… Tu m’en a déjà parlé… Et tu en a peur…"
_"Non…"
_"Est il fort ? "
Elle marqua un temps d’hésitation
_"…Oui…"
Elle posa sa main sur les cheveux blonds de la petite voleuse, quittant son étreinte et s’en alla sans se retourner…

#10 Tim

Tim

    Timinus


Posté 12 août 2006 - 01:59

Chapitre IX: Une affaire de famille

Silencieuse et immobile, Neyna demeurait quelques minutes encore dans le long corridor, la main pendue à la poignée de la porte de Groidric Delcavus.
L’ombre de Velcana s’était depuis longtemps effacée dans les ténèbres de la guilde, la laissant seule, au beau milieu de la voie que parcourait maintenant un trio de sentinelles en pleine ronde.
Ce fut lorsque les trois hommes arrivèrent à sa hauteur, quelle resserra les doigts sur le loquet et entra de nouveau dans les appartement de maître voleurs…
Un bruit de verre brisé se fit entendre alors qu’elle ouvrait la porte dans toute sa largeur, se précipitant avec les trois autres brigands sur Groidric agenouillé au milieu des débris.
_ "Je vais bien! Je vais bien… Laissez moi…" cria il, sortant de la mare de vin qui s’élargissait autour de lui. "Je ne suis pas un vieillard, je puis encore me relever seul… Partez ! Je vais bien ! "
Il posa sa main sur les taches pourpres du mur, là où s’était écrasée la bouteille qu’il venait de briser, et alla s’asseoir, congédiant les gardes, et dissimulant sa colère derrière le masque de l’homme harassé.
La jeune fille le regarda sans un mot, tandis qu’il glissait ses doigts dans ses cheveux d'argent, et se grattait encore une fois le nez.
Enfin son visage tomba vers le bureau, les yeux perdus dans ses pensées, immobile, fixant ses paumes posées devant lui.
_"Pardonne moi ma petite…" Lâcha il enfin, après une profonde inspiration. "Pardonne moi, oublie tout cela, oublie tout... As tu des question qui ne concerne pas ce que tu viens de voir ?... J’aimerais parler… Parler avec toi… Et oublier quelques instant ce qu'il viens de se passer..."  Il tenta d’afficher un sourire bienveillant, cacher encore son inquiétude "Il faut que je parle aux aurores, A Lioranh et Massim, et aussi, graver une nouvelle barrière..." souffla-il tandis qu’il pensait à voix haute. "Que personne ne sorte ce soir, et aussi, que personne n’entre…"
_"Maître..." tenta la jeune fille, offrant à Groidric un moyen d'échapper aux conséquence qu'entraînaient les événements. "Maître... Tout à l'heure... Je vous ai mentis..."
_"Comment cela Neyna... Quand as tu mentis ?"
_"Lorsque je vous ai dit que rien ne s'était passé... En réalité... En réalité je... Gimaeth est mort..."
Le visage du vieil homme devint tout à coup grave, reprenant l'expression qu'il affichait d'ordinaire.
_"Alors Lioranh l'a fait... Bien sûr... Il n'a pas perdu de temps..."
_"Vous le saviez ?" s'écria l'enfant
_"Oui... Bien sûr que je le savait... Gimaeth à déplu à Lioranh, il a tué sa précieuse Spyrgrive, sa... Cette chose qui lui offrait son spectacle sanglant et toute sa notoriété...  Oui, Lioranh n'avait plus d'autre souhait que de le faire disparaître... Dit moi seulement, comment sait tu que le gladiateur est mort ?"
Un frisson parcouru son dos, elle resserra ses mains l'une dans l'autre et se mit à fuir
Des milliers de regards imaginaires.
_"J'ai vu son corps... J'ai vu Gimaeth... Et puis..."
_"Son assassin ?" Groidric parlait de façon brusque à mesure que la terreur grandissait dans les yeux de sa protégée, Neyna tenta de parler mais le ton impératif de son maître lui fit perdre ses moyens.
"Neyna... Répond moi... Calme toi..."
_"Dame Selith... C'est elle qui l'a tué!..."
Groidric respira profondément, soupirant presque à cette annonce. Il se leva, pris un nouveau siége et s'approcha d'elle, tentant de la rassurer...
_"Bien... Je ne te demanderais pas plus de détails sur ce que tu as vus... Je connais que trop bien sa façon de procéder..."
Il restèrent ainsi, quelques instant, le temps semblait s'être figé, les chandelles oscillaient lentement au son des pas des sentinelles passant et repassant devant la porte.
_"Maître... Tout ce sang, ses ailes... Qu'elle genre de vampire est-ce ?"
_"Qui ? Je ne comprend pas..."
_"Dame Selith... Elle... Elle... Elle l'a étripé... Réellement..."
Il ferma les paupières, cherchant au fond de son esprit les mots à expliquer
_"Qu'il est regrettable que des enfants grandissent dans ce lieu d'horreur... Oui... Il est vrai qu'ils se ressemblent... Les vampires, Neyna... Les vampires sont... Morts. Ce sont des morts relevés, ils ont été avant d'être, comprend tu ?"
L'un des sourcils de Neyna se leva indépendamment de l'autre.
"Selith... N'a jamais été... Humaine... Et ne le sera jamais, il ne s'agit que d'une créature impie, déchue, Une démone..."
_"Démone ?!"
_"Oui... Nous savons peu de chose des démons, ils viennent... D'autre part, peut être loin après les mers interdites, il ne vivent que pour détruire, défaire, ils n'ont pour loi que de transgresser les interdits, de commettre crimes et pêchers... Selith, qui se vautre dans le lit de tous les hommes n'est autre qu’un succube... Dangereuse, avide de sang, et de chaire dans tout les sens du terme..."
_"Dame Selith n'est pas humaine ?"
_"Tu en doutais ?"
_"Depuis l'avoir vu... Je veux dire, avoir... Non... Elle ne peut pas être humaine... Mais pourquoi à t'elle tué Gimaeth ?"
Groidric eu un rire à l'entente de cette question, se callant un peu plus dans son fauteuil.
_"Je serais toujours stupéfait du mélange de courage et couardise dont fait preuve Lioranh... Nul doute qu'il connaisse la vrai nature de cette traînée, il est stupéfiant qu'il l'accepte dans son lit, du moins, si leur jeux vont jusque là... En revanche, jamais je ne l'ai vu combattre, Ho bien sûr, il faut faire preuve d'un grand courage dans certaines des décisions qui lui incombe... Mais si le besoin est de tuer... Alors la catin quitte ses draps pour jouer dans ceux d'un autre, et mettre un terme à son existence... Car Selith ne se contente pas du sexe et du meurtre crois moi..."
_"Que voulez vous dire..."
_"Jamais nous ne trouverons le corps de Gimaeth..."
_"Quoi !? Vous voulez dire que ?"
_"Selith est un animal, un prédateur... Elle chasse..."
Elle porta sa main à sa bouche, horrifié au point que Groidric jugea qu'il en avait trop dit, il se hâta de chercher une bouteille d'eau claire et de lui faire boire.
"Pardonne moi... Pardonne moi...  Je m'emporte lorsque je puis maudire cette femme... Viens avec moi, nous irons marcher..."

Tout deux se levèrent, Groidric attacha un long et riche manteau autour de ses épaules, posant une main sur l'un des livres saint laissé sur un meuble, et ouvrit la porte de ses appartements, invitant l'enfant à le suivre.
Il tourna une lourde clef dans la serrure, puis, apposant son seau sur la serrure prononça un mot comme un murmure.
Le cliquetis d'un second verrou claqua par deux fois, le temps pour les sentinelles de parvenir au maître voleur.
La nuit commençait à poindre, et la fatigue commençait à se lire sur leurs visages mais ils se tinrent devant la porte, selon les ordres reçus.
A mesure qu'elle s'éloignait, Neyna  les observa encore quelques instants...
Ils étaient droits, fiers, chacun portait l'arme ou l'armure qu'il désirait, l'un avait une panoplie de poignards coincée sous sa ceinture tandis que l'autre arborait un pourpoint aux brunes teintes.
Tous pourtant avaient pour signe commun que le port d'un court tabard ocre et foncé, frappé de l'oeil et la main, symboles des aurores.
Ils n'étaient pourtant que de simples voleurs, des mercenaires, des gardes, mais ces signes étaient et représentaient les armoiries de la famille Delcavus, ou plutôt son nouveau statut...
Un jour, l'enfant demanda à son maître ce que signifiait ces symboles. Il lui répondit alors, qu'à l'origine, et comme frappé sur sa chevalière, l'oeil ne surmontait pas une paume mais un aigle, avatar de la lignée sudane... Groidric Delcavus était le dernier de sa famille vivant dans la combe des deux vents, lors de la guerre, lorsqu'il perdit son fief, sa femme et sa vertu de chevalier, alors il cessa d'être ce qu'il était, la "vigilance" du roi.
La main alors, la main qui vole et qui prend orne désormais ses armoiries, tandis que l'oeil reste vigilent à la renaissance de Feres-Brom.

_"Maître... Où allons nous ?"
_"Je doit informer Massim, qui lui même servira d'intermédiaire à Lioranh..."
Elle baissa les yeux, et brûlait de lui poser les questions qui torturaient réellement son esprit, sans pouvoir s'y résigner... Elle passa une main dans ses cheveux et ajusta ses vêtements tandis qu’ils pénétraient dans l'une des rues principales...
Les rues sous les rues, sous le sol, sous la pierre, les égouts et Feres-Brom elle même...
_"Maître que sont les démons ?..."
_"Nul ne sais vraiment..." souffla il, passant entre les colonnes, les bancs, matelas, tonneaux, braseros et malandrins. "Et nul ne sait d'où ils proviennent... Cela date d'un temps antérieur au pacte des sept, antérieur à l'ère de l'oubli." Il jeta un oeil sur la jeune fille qui lui lançait un regard perplexe. "L'ère de l'oubli... Il s'agit  d'un nombre presque incalculable d'années, le temps avant notre propre ère, avant le pacte... En se temps là, les peuples n'était que tribus et clans éparses, et les grandes civilisations détruites par la guerre, et l'oeuvre des agents de l'ombre... Nephilims, ou démons... Nous n'avons que très peu d'écrit concernant cette période, elle prit pourtant fin lorsque les sept grands rassemblèrent leurs peuples, fondèrent leurs nations, et scellèrent ce pacte d'alliance... l'an 0... Il y a bientôt 1600 ans..." Il prit un instant pour rassembler ses pensée, l'entraînant toujours plus profondément dans la forteresse, son passage était ponctué de salutation et hochements de têtes. "Feres-Brom ne s'est pas toujours appelée comme cela... Avant, elle portait le nom de "Logakwain", et n'était qu'un immense campement nephilien, ce ne fut que deux cent ans avant le pacte que les séraphins ne la prirent et en firent ce qui ne vit plus maintenant que dans mes souvenirs... Il existait jadis une bibliothèque dont les ouvrages relatait cette époque, mais elle brûla entièrement lorsque les dragons attaquèrent la cité après la fuite des sudans... Maintenant, les seules vérité de cette époque ne sont retenu que par Astrianna, et les o'reïnis, les gens de la terre d'or... Mais croit moi... Voila plus d'un demi siècle qu'ils ne se montrent plus, et que l'armée blanche n'est réapparue hors de leurs terres... Astrianna conserve jalousement ses secrets. Et n'offre plus l'assistance qui faisait autrefois son existence...
Le premier rempart est tombé, et le second ne tentera pas de le redresser..."
_"Que voulez vous dire ?" demanda elle, reprenant brusquement le fil d’une conversation depuis longtemps perdue
_"Rien...  Laisse moi parler comme le vieux fou que je suis..."
Elle arrêta soudain sa marche, les yeux baissés vers le sol.
_"Maître, où allons nous ?"
Groidric qui s'était retourné s'approcha d'elle, le regard plein de questions.
_"Que veut tu dire toi aussi ? Tu m’as déjà demandé cela, et je t'ai répondu... Nous allons parler à Massim... Il est l'un des..."
_"L'un des cinq premier aurores je sais... Avec Kilikuzifik, avec Percedan, Horolin et Feaderil... Pourquoi allons nous le voir ?"
_"...Parce que j'ai des ordres à lui donner av..."
_"Pourquoi ?!..."
_"Parce que la situation à changée et que..."
_"Pourquoi ?!"
_"Parce que... Parce que Velcana nous a quittée..."
_"Pourquoi est-elle partie ? Quel... que... Pourquoi à elle besoin de se battre, de battre ce..."
_"Tait-toi... Calme toi..." Il prit une profonde inspiration, et alla s'asseoir sur le pied et le haut socle de l'une des colonnes. "C'est son droit, son choix..."
_"Je ne comprend pas..."
_"Ainsi elle pourra se libérer... Soulager ses peines et son chagrin... Doit-je te conter ce sombre passage de l'histoire ?"
Elle hésita un moment, elle ne souhaitais pas faire ressurgir des souvenir trop douloureux, mais aquiesca tout de même.
"Velcana... Hum, Velcana avait vingt-six ans lorsque la cité fut attaquée, elle était fille de tailleur, et je connaissais très bien son père... Mordrim Majaril... J'étais jeune moi aussi, presque aussi jeune qu'elle. En cette époque, j’avais ma terre, mon donjon, ma promise... Elle s'appelait Anna, et portait le nom de Delcavus depuis peu... Mais je dû la quitter pour défendre le royaume... C'est ainsi que je revenais à Fères-Brom, peu avant la guerre, j'ai bien connu Mordrim, ce n'était pas le meilleur tailleur de la cité, mais il était aimable et bon commerçant... Velcana elle exerçait le métier depuis peu, tandis que son frère, Allen qui avait six années de moins qu'elle se chargeait de trouver les matières premières..." Soudain le visage du séraphin eu une moue triste et gênée "Allen est mort lors de la première attaque... Durant le jour... Lorsque les nephilims ont frappés les remparts... En réalité... Nous étions trop peu de séraphins, les nôtres tombaient du ciel tandis que les autres restaient au sol... Je sais ensuite... Que les vampires se sont infiltrés dans les rues durant la nuit... Ils sont parfois sanglant, et massacrent violement, mais la plupart du temps, il opèrent calmement... Il aura fallut peu de temps pour qu'un "pauvre survivant" ne frappe à leur porte, ce soir là, les âmes charitables ne manquaient pas, et étaient prêtes à tout pour porter assistance aux moins chanceux... Mordrim et sa fille pleuraient la mort de Allen sous le regard de Seïnem."
_"Seïnem ?!" lança elle, reconnaissant un nom déjà entendu.
_"Il lui a donné l'éteinte, juste avant de tuer son père."
_"L'étreinte ?"
_"Il l'a tuée... La Velcana que j'ai connu est morte... Ho ! Ses souvenirs sont toujours restés, mais son esprit en fut grandement altéré, la jeune fille douce, timide et réservée est morte, pour laisser place à la goule que tu connais... Déjà lorsqu'elle s'est présentée à moi, il y a quelques années, je n'ai pus la reconnaître... Elle était méconnaissable... Pourtant elle demeure mon amie, je lui ai accordé ma confiance, et plusieurs fois elle me sauva la vie... Mais elle a maintenant ses propres but, ses propres raisons de... De "vivre... C'est pour cela qu'elle est partie ce soir..."
_"Que veut elle ?"
Il baissa la tête, presque honteux de ce qu'il allait dire
_"La vengeance... C'est encore la seule chose qui la fasse avancer... Elle ne s'est pas soumise à son créateur, et lui a fini par la renier... Elle va tenter de l'éliminer..."
_"Pourquoi maître... Je ne comprend toujours pas..."
_"Velcana pense... Elle pense pouvoir se libérer."
_"Dite moi de quoi ? De quoi souhaite elle se libérer ?"
_"Je ne sais pas... De son influence peut être, bien qu'il l’ait reniée... Ou peut être autre chose... Qui sait ce qui l'entrave désormais ?"
_"Il est fort ? Elle m'a dit que oui..."
_"Alors à moi elle a menti... Mais je le savais... Je ne te cacherais pas que Seïnem Horolus la surpasse en effet..."
_"Il... Quoi ?"
_"Velcana est déjà venu à sa rencontre... Il y à bien longtemps... Alors qu'elle était encore un jeune vampire... Je sais que... Qu'elle failli disparaître..."
_"Quoi ?"
_"Le soleil..."
_"MAÎTRE ! ENVOYEZ QUELQU'UN L'AIDER..."
_"Non Neyna... Non... Nous n'avons pas le droit d'interférer..."
_"Alors que pouvons nous faire ?... A t'elle une chance ?..."
La vieille main du chevalier se posa sur son épaule
_"Comme elle me l'a dit... Nous pouvons... Nous devons avoir foi..."


"Velcana est forte, elle ne se laisserait pas tuer si facilement, elle ne pourrait commettre les erreurs passées. En ce moment..."
En ce moment elle chasse, ombre noir parmi les flocons, dame enveloppée d'un sombre manteau, marchant  sur la neige, traversant rues et ruelle, ses yeux de folles fixant la fine pellicule de neige qui roulait presque sous ses pas. L'eau et le gel avait cristallisés quelques fine mèche devant son visage aussi pale que les graine de givre flottant dans l'air.
Le reste de sa coiffe avait été tressée, serrée en une natte oscillant sur ses omoplate, là où ondulait une longe cape sombre et déchirée.
Elle portait de longues manchettes, et de longues bottines de cuir et de soie, enserrant son corps d'un corset enlacé à un pantalon aux multiples poches. Son allure n'avait pour autre teinte que la noirceur que pouvait dégager ses craintes, sa colère, ou sa mélancolie.
Elle avançait lentement, préférant les sombres ruelles aux grands axes...
Tout y était noir, miséreux, détruit...
Les murs bordés de crasse, sang, ou graffitis blasphématoires la masquait aux yeux du peuple noctambule.
Elle marchait...
S'éloignant des grandes portes, des tavernes, de la chapelle rouge, gravissant peu à peu la pente menant au sommet de Feres-Brom, pointe escarpée que gardait Ensaelen, le phare sélénite.

Silencieuse, elle se tourna vers un lieu qu'elle ne connaissait que trop bien, et les souvenirs l'enveloppèrent doucement à mesure qu'elle s'approchait du lieu sordide qui fut son ancienne maison.
La vision hypnotique de sa jeunesse lui vola alors son esprit.
Elle se voyait, jeune, enfant, jouant avec son frère sur les marches baignées de soleil. Le rire des gamins, le chant des oiseaux et le ballet des nuages, dansant avec la lumière solaire...
Son sourire de gamine tandis qu'elle courrait avec d'autre gamin au milieux des passant chargé de marchandises fraîchement acquises.
Ses doigts se posèrent sur la porte, elle en caressa le bois, désormais ornée d'une croix gravée et renversée...
Autour d'elle tout lui semblait doré, vivant... Le son du tissu frotté entre les mains expertes de son père, le claquement métallique des ciseaux sur l'étoffe, les sons de sa jeunesse lui revenait peu à peu, comme une douce mélodie alors qu'elle revivait l'age de ses seize printemps...
Lorsque sa paume glissa sur la fenêtre froide, elle se retrouva, de l'autre coté, quelques temps avant sa mort, mirant, discrète et amoureuse, le chevalier Delcavus venu marchander le prix d'un costume avec le tailleur...
Elle se voyait devant elle même, se rappelant de son visage, son regard, son reflet, elle que les miroirs rejetteraient à jamais...
Elle resserra les doigts, fermant les yeux, comme elle l'avait fait près d'un siècle plus tôt, lorsqu'elle comprit que cet homme lui échapperait... Désormais c'était sa vie qui lui avait échappée... Envolée... Volée...
Elle recula, tout était redevenu noir, les nuages chargés de givre masquaient le ciel de la nuit...
Les ténèbres étaient son jour, et elles les arpentaient sans but, frissonnant...
Les vampires peuvent ils pleurer, où avoir peur ?...
Pour elle, plus rien n'avait le goût de ses émotions d'antan... Pas tans qu'elle ne se serait elle même affranchie...
Ses pas écrasèrent la neige, elle s'en retourna dans les rues, toujours vers le phare...
Des trois cimetières de la cité, elle avait choisis celui là... Encore par un caprice nostalgique...
Elle s'en allait retrouver un autre lieu aimé.
Traversant le champ de tombes ceinturant le haut bâtiment, elle s'approcha peu à peu du clocher délabré...
La façade du bâtiment aux briques effondrées n'avait de splendeur que la lourde cloche renversée qui ornait désormais son entrée...
Le bois des marches craqua faiblement sous son poids, et le vent de l'hiver l'étreignit à mesure que son ascension s'achevait...
Quatre piliers de granit blanc, entourant et portant le reste d'un toit et d'une flèche...
Encore une fois les souvenirs dorés vinrent s'emparer de son esprit...
Rêvant, elle alla s'asseoir, patientant, adossée à l'un des troncs de pierre encore debout.
Elle avait passé tans de temps ici même. A admirer la mer de lumière à ses pieds, ou la piste étoilée des fenêtres de la cité... Les douces mélodies de ce temps emplirent doucement ses oreilles, comme un murmure lancé par un jeune amant qu'elle croyait perdu dans l'oubli.

Elle se serait endormie si elle avait pu, mais rien de ce genre ne pouvait encore l'assoupir, d'autant plus qu'il l'attendait déjà, juché devant les portes d'une crypte profanée.
Elle se laissa tomber, ses vêtements flottèrent autour d'elle, puis retombèrent sur ses épaules alors qu'elle se relevait et marchait vers lui.
Elle s'arrêta à quelques mètres, tout au plus, alors il leva lui aussi les yeux vers elle, tandis qu'une nuée de chauve souris s'envolait vers le ciel...
_"Bonsoir Velcana..." lui lança il, écartant les pans de son manteau, découvrant ses habit civiles et son visage angélique, bien qu'envahit d'une effroyable pâleur...
Il semblait avoir trente ans, pas plus. Ses yeux renvoyaient des lueurs semblables à l'émeraude, contrastant avec ses cheveux et sa fine moustache brune.
"Je vois... Que ce n'est pas chez Delcavus que tu as appris la politesse... Peut-être que..."
_"J'y ai appris beaucoup de choses... Bonsoir..."
_"Ah..." Il tourna gracieusement ses paumes vers les cieux "Bonsoir Velcana..."
_"Où sont ils ?"
_"Qui donc ?"
_"Tes compagnons..."
Il éclata d'un rire clair et franc, l'invitant à le suivre à travers les allées funèbres...
_"Ce serait mal me connaître Velcana... Et de toute façon, je ne suis pas en mesure de les commander... Ho non... J'aime mon indépendance... Je ne suis ici que pour des intérêts personnels, et puis... Il serait malvenue de ma part de me présenter a toi tout en étant accompagné... Non... Comme tu peut le voir, j'ai suivi les volontés de ma fille..."
_"Je ne suis pas ta fille !" trancha elle brusquement alors qu'il s'approchait du mur d'enceinte et s'apprêtaient à le gravir.
_"Je me voit obligé de te contredire... Tu m'a renié comme créateur il est vrai, mais au yeux de notre peuple, et du clan des Deanores, je reste ton père..."
_"Je n'ai eu qu'un seul père !... Et ce n'est pas vous... Jamais je ne vous verrais comme tel..."
Il poussa un soupir tandis qu’ils descendaient le long de la façade, arrivant bientôt à la falaise et aux plaines du Ghebcor.
_"Aaaah... Lauria et Isabelle, ce sont heureusement montrées plus consentantes que toi... Je sais ce que tu veux Velcana... Comme cette nuit ou je t'ai corrigée... Je pensais que tu aurais retenu la leçon... Il y a si longtemps pourtant, cet enseignement a du se perdre dans l'oubli... Ou peut être est-ce de côtoyer ce coq blanc qui t'a fait perdre l'humilité..." Il leva sa main gantée devant son visage "J'ai commis une faute ce jour là, il est vrai... Ce bras garde encore les traces de cette maudite eau... Mais je ne commettrais plus cette erreur... Le temps a eu sur moi des effets plus que bénéfiques... Tu te traînera a terre lorsque VIENDRA L'AURORE !"

Son visage se changea brusquement, les muscles et les os se modifièrent, devinrent saillant, grimant ses traits en un masque terrifiant, ses crocs s'allongèrent et s'échappèrent de sa mâchoire alors qu'il se ruait sur elle.
Elle dégaina sa rapière, la poignée entrelacée se bloqua entre ses doigts, elle roula sur le sol et se releva rapidement.
Ses yeux n’étaient plus que deux iris bleu, renvoyant une faible aura lumineuse, elle siffla et cracha contre Seïnem alors que ses propres crocs s'allongèrent.
_"Tu n'aura pas besoin de ça !" lui lança il, frappant sa lame de ses mains griffue, sa voix s'était métamorphosée en un hurlement caverneux.
Une nouvelle fois, il chargea, frappa encore et encore, alors qu'elle parait tans qu'elle le pu, tans que le sol se trouvait sous ses pieds.
Ils tombèrent de la corniche, bondissant sur les roches escarpées que parcourait le fleuve, chutant en filet maigre et en cascade tout autour d'eux...
Une parade, une retraite, la lame se frottait aux griffes du vampire devenu hirsute. Ses mains sifflaient dans l'air, taillant le vide devant elle, Velcana reculait, parait, puis frappait, se fendant avec force, perçant son corps soudain devenu trop mou, vaporeux.
La brume qu'était devenu Seïnem se déplaça, et se recomposa, laissant apparaître son visage déformé à coté du sien.
Lâchant un grognement de contentement, il la gifla, d'un revers de la main, la projetant contre la falaise.
Sa vitesse accrue, il couru de roc en roc, prêt à frapper de nouveau...
Elle se roula, se releva, frappa d'estoc, la rapière lui perça le flanc, déchirant sa chaire.
Un sourire, son corps devenait de nouveau vaporeux, l'instinct lui dictait ses mouvements, elle le perça encore, et encore, chaque trou que laissait la pointe de fer saignait faiblement, se colorant de rouge, avant de s'effacer dans l'air.
Le fer et l'acier tournoyèrent soudain, et le corps du vampire repris aussitôt sa consistance, tandis qu'il était envoyé au sol, la tête roulant à quelques mètres de là.
Le sang gouttait sur la pierre, et elle, emprunt d'une rage indescriptible perdurait son attaque, frappant et trouant le torse mis à nu.
Elle ne pu le consteller d'avantage, une main vint bloquer la lame, l'arrachant et la brisant, jetant les éclat métallique dans le vide.
_"Je t'ai dit que tu n'aurais pas besoin de cela..."
Elle recula, désemparée, le fluide rouge se mit à léviter près du moignons de gorge "Quel vampire minable à tu pu défaire avec cela ?"  Il se releva, le sang glissa sur sa peau et son visage de nouveau en place. "Si tu veut me tuer... FAIT MOI HONNEUR..."
Trop rapide, il jouait avec elle, ses propres griffes s'allongèrent, et pour la seconde fois il apparut devant elle, et l'envoya s'écraser à quelques mettre de là, volant au dessus de l'eau, se fracassant sur les arrêtes tranchantes de la falaise.
Velcana siffla de nouveau, tel un félin acculé...
Elle senti ses mains se muer, devenir aussi affûtées que des poignards.
Un pas, deux pas, le rythme s'accéléra, le vent souleva ses vêtements, qui retombèrent brusquement...
Le fleuve... Il agissait comme une barrière, ce cours d'eau et cette cascade pourtant si simple la retenaient, lui interdisant tout franchissement, et tout attaque...
Le rire de Seïnem se fit entendre, ainsi que le cri d'une nuée de chauve-souris fondant sur elle...
Griffant, mordant, ouvrant sa peau et sa chaire...
Elle reculât, se débattant, hurlant tandis que les petites dents venaient picorer et la grignoter. Elle titubait, frappant en aveugle, déchirant quelques corps volants.
Les pas de son père vinrent fouler l'eau sans encombre... Les créatures la relâchèrent...
Pendant un instant, on pouvait voir les plaies de son visage se refermer et disparaître lentement, tandis qu'elle lui lançait un regard emprunt de rage.
Elle se retourna brusquement et couru au loin...
Seïnem s'élança à sa poursuite, ils débouchèrent sur les corniches marchandes, sautant de faîtes au gouttières, frappant dès qu'ils était à portés l’un de l’autre...
Un toit un coup, un toit un coup...
Leurs ongles vinrent gratter sur les tuiles, leurs pieds écrasèrent le chaume, et leurs corps se projetaient contre les murs...
Velcana glissa le long d'une façade, jusqu'au sol, au coeur du vieux quartier, attendant dans les recoins les plus sombres et pestilents...
Il la suivit peu après, amusé de la voir ainsi se camoufler, devenant sa proie et elle la chasseresse...
Il patienta en silence, le sourire au lèvres, et se livra lui même à la chasse sur un autre type de cibles, badauds, enfants ou passants, tout ou n'importe quoi, pourvus que cela puisse le nourrir...
_"VAMPIRE !" Hurla un nephiliens tandis qu'ils plantaient ses crocs dans la gorge d'une victime quelconque.
Elle surgit alors, sautant, plongeant sur lui…
Ils roulèrent sur le sol, devant les yeux des gardes, et disparurent dans les ombres...
Deux taches sombres et enlacées se poursuivirent sur le mur, pénétrant par la fenêtre d'une auberge tandis que l'alarme retentissait, et que les cloches réveillaient le peuples de Feres-Brom
Dans le bâtiment, les voyageurs sortirent à l’unisson de leurs chambres, alors que les deux ombres parcouraient le mur intérieurs, ondulant et dansant, se figeant parfois, et dessinant les silhouettes d'un homme et d'une femme en plein combat...
Une vitre explosa, et les deux créatures se jetèrent à nouveau sur les toits voisins.
Dans les rues, le peuple criait injures et encouragements, grognements ou cris d'excitations.
_"Ainsi tu danses parmi les ombres... Combien de sceaux as tu déjà ouvert ?"
_"Bas toi... Ne viens pas perdre ton temps en vaines paroles..."
_"Qui ?... Comment as tu pus..."
_"Ichronidas m'a enseigné..."
_"Tu es allé voir l'ancien ?"
_"J’ai fait ce qui était nécessaire… Cela semble te surprendre..."
Debout sur le faîtage, son visage qui avait repris son apparence laissait apparaître une moue perplexe. Le silence était retombé, malgré les projectiles jetés par la foule trop excitée...
_"TRAITRESSE !" hurla il, alors que sa voix et ses trais recouvraient  leurs attribut bestiaux...
Ses pas firent exploser les ardoises à son passage, il courrait et hurlait, chargeant le long du toit...
Quelques légers cliquetis, il glissa, passant ses bras devant sa tête alors que les flèches et carreaux le rasaient de près.
Les gardes avaient tirés, tentant de mettre fin au combat et aux soulèvements qu'il présageait pour la foule.
Malgré le public hurlant, ils plongèrent brusquement sur les autres bâtiments, suivant un ordre et une trajectoire tout a fait aléatoire, ils filaient, sur le sol, murs et façades.
Un sifflement, et l’un des poignards de Velcana se planta dans le dos de son créateur, ce dernier ralentit, et pris un brusque changement de direction pendant que deux autres lames venaient perforer sa chaire.
Il prit lui-même l’arme en main, l’ôtant de son corps, laissant couler un mince filet de sang, renvoyant la pointe qui alla se briser sur une cheminée, non loin de épaule de son infante.
De nouveau, les gardes tiraient vers eux, les obligeant à plonger au cœur des rues.
Seïnem avait des yeux de dément, l’éclat d’émeraude rivalisant avec les froides lueurs bleues, brillant au fond des pupilles de Velcana.
Un attroupement se forma autour d’eux, elle sentit son visage se déformer encore une fois, la beauté avait cédé la place à un infâme masque bestial, semblable à celui de son adversaire.
Leur combat n’était plus qu’une ronde, une danse, un ballet de griffes, et de crocs, un mélange de sauts, de charges, et de hurlements.
Le cliquetis des armures sombres se firent entendre, les gardes, ailés ou non, arrivaient et les contraignit à partir de nouveau.
Ils s’échappèrent de la foule, courrant sur les pavés, bousculant les badauds, tonneaux et obstacles à leur passage.
Les encorbellements disparurent soudain, cédant la place à l’un des quartiers résidentiels, une foule de bâtisses aux façades hautes et plates.
En un mouvement unique, chacun pris des directions opposées, gravissant les murs, se ruant vers les étoiles.
Un saut, l’un sur l’autre, se croisant, chacun bloquant l’autre, et atterrissant, inversant leur position, remontant de quelques pas, et bondissant de nouveau à la vitesse de l’éclair, Elle hurlait de rage et d’excitation, attaquant, blessant, ouvrant son visage, et touchant de nouveau le mur précédant.
Ainsi ils montèrent, volant presque au dessus de l’avenue sous les yeux des citadins, se croisant, et frappant, se blessant, leur sang dessinait de grands arcs dans le ciel avant de retomber sur les pierres blanches.
Bientôt leur piste allait céder la place au ciel, Seïnem brisa le rythme, attendant Velcana, déstabilisent ses mouvements, et frappa de toute sa fureur.
Les vêtements et la chaire furent pris dans ses griffes, alors que le cadavre volait et rebondissait contre les pierres de décoration.
Tenant encore le tissus noir et sanguinolant dans ses mains, il ne pu voir que son corps désarticuler chuter hors de sa vue…


Elle s’éveillait dans un lieu inconnu, alors que les rats courraient sur son visage et venait grignoter l’intérieur de son ventre vidé d’entrailles.
Froid et douleur… C’était là les seuls sensations qu’elle pu encore percevoir, allongée dans une ruelle sombre et quelconque…
Il y avait des cris lointains, les clameurs d’une foule, des sons de combats.
Sa conscience ressurgit, et elle se tordait soudain sur le sol, grimaçante, une main cherchant à palper le vide remplaçant ses organes.
Se conscience et sa volonté, perdurant pour une seule raison, un seul but, un seul souhait.
Vivre…
Elle qui était morte une première fois, s’était jurée de ne plus jamais disparaître.
Son sang bouillonna, elle toussait, s’affaiblissant à mesure que sa chaire repoussait, se reformait, comme tissée d’un fil rouge et poisseux.
Il fallut plusieurs minutes, un temps infini à se tordre sur le sol, à gémir dans la neige devenu écarlate.
Elle se releva enfin, après plusieurs minutes, titubante, perdant le sens de ses pensées, et courrant après les rats autours d’elle.
Le sang de ces rongeurs était infect, pire encore que tout autre animal sur cette terre.
La chaleur revint en son corps, tandis qu’elle suçait cette chaire velu et détestable, porteuse de parasites et toutes sortes de maladies.
_"Ma fille…" Elle se retourna, les lèvres imprégnées, fixant l’ombre qui se détachait dans une pluie de flocons blancs. "A quoi t’abaisse tu ? "
Elle se contenta de reculer, lâchant la dépouille qu’elle portait encore dans ses mains.
Leurs pas se suivaient, et Seïnem écrasa ses propres empreintes.
La sensation de mort ne l’avait pas tout à fait quittée, et son corps n’était encore que trop faible. Elle posa son dos sur le mur, trébuchant sur une porte de cave, il apparut brusquement à sa hauteur, et en un éclair enserrait sa gorge.
Sa poigne était celle d’un étau, écrasant son cou peu à peu alors qu’elle tentait vainement de se liberer et défaire la force de ses doigts.
Il s’approcha d’elle, la fixant encore une fois, observant son agonie, observant sa disparition.
Un soubresaut de son esprit lui fit chercher dans l’une des poches de ses vêtements, éclatant la fiole sur son visage.
Il la laissa choir au sol, alors qu’il tombait lui-même, hurlant, le visage fumant et rongé par l’eau.
Elle… Elle essuya vainement sa main grésillant dans un pan de sa cape, tandis que son instinct l’envoya gravir les murs de nouveau, fuir encore, loin, aux portes de la ville.
Ses pas n’étaient plus aussi assurés, et plusieurs fois elle s’écrasa contre les toits ou les façades.
Son bras droit était maintenant sec, mais sa main demeurait ouverte, a vif. Un enchevêtrement de plaie et de lésions se dessinait sur sa paume dont la peau était presque tombée
Les portes étaient, non loin, oui, et les gardes avec…
L’un des derniers lieux envisagés pour le combat…
Seïnem répondit à l’invitation, écumant de rage et de colère, il la frappa de nouveau, tailladant son dos, la faisant rouler vers lui, présentant sa face ravagée par l’eau sainte.
Vivement elle se remettait debout, frappant de ses poings, ses ongles, usant de ses dernières ressources.
Parant, esquivant ou bloquant chacun des coups envoyés.
Jamais elle n’arrêterait le combat, elle mourrait si cela devait se terminer ainsi.
Seïnem plongeait de toute sa masse, tentant de lui briser les os, de mettre fin à ses souffrances et d’apaiser sa propre colère, sa propre douleur.
Elle siffla, cria, hurla, et ses ongles se plantèrent dans la peau de son adversaire, elle le jeta a son tour, bondissant et accompagnant son envol au dessus du sol.
Le bousculant, le cognant de nouveau, et le projetant droit sur un oriflamme.
Le mat d’acier et le tissus lui traversèrent le cœur, et son cris retentis dans toute la citée.
Il tremblait, se tortillait, grimaçant, l’injuriant ainsi épinglé sur les remparts.
De ses mains crispées, il tira le pal, tentant de se soulever, malgré les quelques mètres de hauteurs.
Une main vint lui écraser le torse, le faisant redescendre, imprégnant encore l’acier noir d’une teinte rouge et sombre.
Velcana l’observait à son tour, aussi froide qu’il pu l’être, elle observait ses traits se muer encore, et sa voix caverneuse lui hurler des injures.
_"Velcana… Qu’est ce que… NON !"
Elle planta ses crocs dans son cou, le paralysant, buvant, aspirant aussi fort qu’elle le pu.
Elle sentait son cœur battre et la peur qu’il lui transmettait, cet instant de panique prélude a son décès.
Animal, le visage devenu rouge, elle le regarda une dernière fois, et fit craquer ses os, arrachant sa tête…
Le corps tomba en poussière, tachant et salissant la neige au pied du drapeau.
Ses genoux se replièrent sur la terre, et ses mains la soutenaient faiblement…
Elle riait, riait et pleurait, dans toute cette douleur, elle tremblait et s’effondra au sol.
Le tissu encore poisseux claquait et flottait entre flocons et étoiles.
Un milliers de couinements, les ombres s’emmêlèrent autour d’elle, et une nuée de chauve-souris s’envola vers la lune, effaçant son corps sans en laisser de trace…

#11 Tim

Tim

    Timinus


Posté 08 septembre 2006 - 20:43

Chapitre X: L’inépuisable sablier

Les bruits de la cité en éveil bourdonnaient faiblement à leur oreille, somme si le brouillard matinal avait emprisonné les sons tout alentour.
Percedan se cramponna, et souffla un moment, tandis que les trois autres silhouettes perduraient leur descente sur la falaise.
Il les regarda s'éloigner, faibles ombres effacées par les rideaux de brumes, et resserra son écharpe autour de son cou, toussant faiblement, les yeux perdus vers le ciel, fixant le point d'attache de sa corde oscillante.
La traversée du cimetière n'avait pas été des plus agréables, il craignait maintenant ce qu’ils allaient trouver dans la brume, il craignait que ses doutes ne soient confirmés.
Ce matin, il était nettoyeur, mais de sa propre initiative... Groidric Delcavus s'étant enfermé dans ses appartements dès qu'il eu quitté Lioranh, lequel était entré dans une vive colère, le genre de saut d'humeur qui n'apparaissait que très rarement chez cet homme d'ordinaire si calme.
Lioranh avait immédiatement envoyé ses hommes dans la cité, dès l'aube. Bien avant que ne soit ouverte l'enquête officiel.
Bien entendu, ce n'était pas la première rixe de vampire qui se déroulait sur les toits de Feres-Brom, mais on ne voyait que très rarement une telle démonstration de leur damnés pouvoirs, le peuple commençait a craindre leur présence, peur de devenir des proies… De plus, si le Duc souhaitait maintenir un semblant d'ordre, alors il se devait de trouver les responsables, et de faire appliquer ses lois.
La guilde avait assez de problème avec Falerbron comme cela, aussi les hommes du jeune roi voleur furent envoyés afin d'effacer les traces du combat, et les preuves de leur implications. Tout ce qui resterait ne serait que les témoignages de miséreux hagard et alcooliques éveillés au plus tard de la nuit.
_"Hey le gros ! On a trouvé quelques chose..."
Percedan émergea de ses pensées, et se laissa glisser sur les rochers.
Ses pieds craquèrent sur une fine couche de neige, mêlée de l'eau du fleuve tombant en cascade sur les arêtes de la falaise.
L'homme qui l'avait appelé se nommait Gil'dean, un elfe rustre au visage emmitouflé dans de sombres tissus, dissimulant à peine la crasse débordant sur ce masque improvisé. L'aurore le soutint de sa main, tandis qu'il remontait l'un de ses compagnons.
Celui là se nommait Doromil, et présenta un morceau d'étoffe déchiré, tache noir sur le sol blanc.
Percedan pris ce fragment dans ses mains, le faisant glisser sur ses doigts, et le plongea dans l'une de ses poches.
Le dernier voleur se nommait Cavain, un rude visage à la barbe et aux cicatrices éparses.
Ses yeux renvoyaient une certaine gêne lorsqu'il présenta le tronçon de rapière, lequel détenait encore la garde trop reconnaissable, filetée d'acier blanc...
Percedan ferma les yeux, cette découverte l'attristait et il ne pu le cacher
_"Je suis désolé..." lâcha l’homme en lui tendant l'objet. Tout deux se fixèrent, Cavain faisait preuve d'une réserve et d'une humilité surprenante, il semblait pourtant sincère dans ses condoléances...


_"Maître..."
Delcavus lui répondit par un mouvement de mâchoire anxieux, son visage et ses mains tremblaient tandis qu'il fixait son bureau devant lui
_"Je t'écoute Percedan..."
Il leva les yeux vers Neyna, appuyée contre un pilier, le regard perdu dans le vague.
_"Selon les dires... Hem... Le combat a pris fin vers la deuxième porte... Les hommes de Lioranh ont trouvé de la cendre au pied d’un oriflamme... Ils ont interrogés quelques gardes... A ce que l'on dit, le survivant... A disparu dans un vol de chauve-souris."
Les mains du vieux séraphin se resserrèrent, il semblait qu'une ombre venait de passer et d'envahir la pièce déjà si sombre.
"Maître... Est-ce que Velcana maîtrisait une compétence comme celle ci?"
Son visage se baissa encore un peu, il ferma les paupières, et oscilla la tête.
_"Non..."
L'un des sanglots de la jeune fille se fit entendre, tandis qu'il déposait les restes de l'arme de la vampiresse devant le chevalier.
_"Je suis désolé... Moi aussi... Si je peut faire quelque chose..."
_"Non Percedan, mon ami, va te reposer toi aussi... Merci de m'avoir apportés les nouvelles..."
Il recula pas à pas vers la porte, tandis que Neyna s'effondrait sur le sol.
Dans les yeux de Groidric, quelque chose venait de s'éteindre.

Pour Neyna, c'était un poids de trop sur des épaules déjà accablé. Elle réprima pourtant ses larmes, masquant son chagrin, Velcana n'était plus, et les pleurs n'y changeraient rien.
Comme toujours, il fallait vivre et survivre, caché de préférence.
Caché...
Et encore le temps perdurait son cours inexorable.
Caché...
Bien que Groidric parlait de changement de situation au sein de la guilde, le seul qui fut visible fut une frise de symboles religieux gravée dans l'embrasure de la porte de ses appartements.
Le reste n'apparaissait pas aux yeux des voleurs, du moins pas aux yeux de Neyna…
Elle… Elle mit une volonté inconsciente à dissimuler tout ce qui faisait d'elle une "blafarde", son aura, ses ailes, tout cela fut masqué et tendais à le rester dans les mois a venir.
En quelques sorte, elle se renia elle même, conséquence tragique qu'avait amené la disparition de la vampiresse, prendre conscience du danger de Feres-Brom, d'être un mouton perdu au milieu d'une meute de loup, et en prendre toute la terreur que cela devait inspirer.
Durant deux ans, elle eu peur.
La protection de Sélène et de l'ombre lui furent pourtant salutaire.
Elle perdura son existence d'enfant des rues, perdue dans les dédales de la ville.
Une vie de vols, larcins, et quelques cambriolages.
Sa volonté s'affirmait, alors que toujours, son visage embellissait.
Elle pris conscience d'être adulte peu avant ses seize ans, lorsque l'oeil et la main lui furent tatoués sur l'épaule gauche. Elle était une aurore, reconnue par Delcavus.
Ainsi débutaient quelques missions périlleuses, mais le moyen de remercier celui qui un jour avait tout risqué pour sauver la vie d'une enfant perdue.
Il y eu des voyages, des chasses aux trésors...
Pour Groidric en revanche, il passa ces deux ans plus ou moins cloîtré dans ses appartements, entretenant quelques mystérieuses correspondances et rencontrant divers personnages déjà membre de la guilde.
Il "manigançait" comme disait Lioranh à qui cela ne plaisait que très peu, mais qui ne l'empêchait pourtant pas de vaquer a ses propres occupations.
La guilde des voleurs détenait toujours plus de richesse, et tout cela lui permettait de vivre dans l'opulence si cher à ses yeux.
Si Groidric avait créé cette communauté, Lioranh lui avait su la rendre officiel, et officieuse...
Comme toujours les complots et dissimulation allaient bon train.
De façon apparente, le vieux chevalier perdit presque totalement son influence, devenant un personnage de second plan, il n'était plus qu'une cible pour quelques nephiliens désireux de s'offrir du sang blanc si ils pouvaient passer outre la garde des aurores.
Alors le Roi des voleurs ne se gêna pas pour attaquer de nouveau quelques colonies indigènes, dans l'espoir de leur soutirer quelques richesses, c'était ainsi qu'il opérait, à la grande satisfaction de Selith.
Les prisonniers incapables de se battre servaient comme toujours de "figurants" pour l'arène, et ainsi les fosses sanglantes firent de nouvelles victimes.
Il y eu des orcs des marais, d'autre créatures au visage de chats, d'autre encore si velu que leur faciès grotesques était presque mêlé de leur crinières brunes...
La foule s'excitait, et hurlait tout en secouant les grilles, illustrant ce qu'il pouvait y avoir de plus sauvage dans la nature humaine…


_"Priez mes frères... En cette nuit que les ombres ont pris à la lumière, sachez remercier votre seigneur et maître Oratras..."
Les voix s'élevèrent à l'unisson, comme sortant d'une seule et unique bouche
_"Gloire à l'ombre, gloire au sombre, que le seigneur des profondeurs soit loué, que son règne vienne, que les juste et les fidèles puissent s'élever au dessus de leurs ennemies, car tel est la volonté d'Oratras, le père de ceux qui savent et voient..."
_"Oui, priez ! Que le tout puissant entende votre appel, que le sang de vos ennemis coule dans la terre pour que le seigneur s'en abreuve, soyez ses mains et vous serez récompensé, ainsi parle les écrits."
_"Gloire à l'ombre, gloire au sombre, nous honorons la volonté d'Oratras..."

Les braseros renvoyaient des lueurs sur les murs et les tentures rouges. Les ombres et les silhouettes oscillaient au rythme des prières et des prosternations.
Au premier plan, une vingtaine de nephiliens aux ailes déployées brandissaient leurs insignes religieux devant les disciples tenebreux, leurs toges étaient sombres, tout comme l'atmosphère de la pièce.
L'un deux s'était élevé au dessus de la foule, à quelques pied au dessus du sol, proférant un semblant de sermons et d'encouragement à l'attention des fidèles d'Oratras.
Dans un coin, loin du regard et du dôme de la chapelle pourpre, une personne à la capuche profonde s'inclina longuement devant les cierges sombres.
L’étrange personnage pria longuement devant les milles flammes, renvoyant sur ses yeux bleus une myriade de reflet dorés
_"Neyna" lui souffla une voix peu assurée "Tu crois que c'est vraiment prudent tout ça ?"
La jeune fille dissimulée sous ce manteau poisseux tourna légèrement la tête vers le diablotin anxieux, se cramponnant à son épaule.
_"Et bien Zuno, je croyais que tu tenais absolument à m'accompagner..."
_"Oui... Parce que il me l'a demandé, il a fallut que tu lui dises que tu venais ici, tu es malade ! Neyna, écoute, il est vieux, faut pas lui faire des peurs comme ça, il s'inquiète..."
_"Qu'il se mêle de ce qui le regarde... Je suis prudente, et je..."
_"Oui, écoute, j'ai beau vivre avec un prêtre qui en ce moment passe son temps à prier pour toi, je peux pas croire que tout cela n'est pas de la folie, même Sélène ne te protégera pas, ce soir, Sélène, elle est parmi les dieux que tout ces hommes prient, ce soir, Sélène elle brille pas, elle protége pas plus les voleurs qu'elle ne protége les mendiants... Non mais franchement... Tu t'es regardée..."
_"Et bien... Mon déguisement ne te plait pas ?"
_"Ouais ouais, habillée en poisseuse, heureusement qu'on voit pas ton joli minois, la capuche, c'était une bonne idée je doit dire, mais tu pue ! Tu as traîné tes vêtements sous le cul d'un porc ?"
_"Il ne faut pas critiquer le parfum d'une dame, même Lyo l'a dit tout a l'heure..."
_"Lyo est un imbécile et..."
Elle lui donna un coup d'épaule, cherchant à le faire taire, un homme s'était approché du bougeoir, installant sa propre chandelle parmi les autres.
Un instant passa avant que Neyna ne brise le silence.
_"Une petite pièce pour une vieille femme messire ?" demanda elle d'une voix grinçante et déformée
L'homme reculât de plusieurs pas tout en lâchant un râle de dépit
_"Vas donc ailleurs femme. " Il porta une main a sa bouche "Tu empeste ma parole..."
_"Laissez moi lire votre main, je vois en vous une destiné guidé par les dieux..."
_"Arrière femme, prend cet écu et laisse moi en paix ! "
La pièce tomba dans la paume de la petite voleuse, recouverte de bandages et haillons, tandis qu'elle s'éloignait en boitillant.
_"Milles merci monseigneur, merci…"
Réprimant un rire, elle sortis du temple, voûté et ramassée.

La chaleur étouffante laissa place aux fraîches brises du printemps de l'an 1571 après le pacte.
Comme toujours, Feres-Brom brillait sous un ciel sombre et chargé de nuages orageux.
Neyna descendit une à une les marches de la chapelle, s'éloignant des effigies grotesques de divinités maléfiques pour entrer dans le dédale compact de rues et ruelles.
C'est caché derrière d'un amas de tonneaux oubliés, entre deux commerces qu'elle ôta sa toge poisseuse.
Zuno sauta sur le sol et se retourna tout de suite vers elle.
_"Idiote ! Tu avait vraiment besoin de faire ça ?"
Elle s'affala sur le sol et les pavés, faisant sauter la pièce dans ses mains
_"Oui... Tu vois que s'était efficace..."
_"J'en crois rien, et j'aime pas ce genre de farce stupide... Si tu veux mourir, libre à toi, mais d'une part tu ne l'annonce pas au vieux Kized Guif, et d'autre part, tu ne m'entraîne pas là dedans... Bon et maintenant explique moi ce que tu était parti faire dans cette église de coupeurs de gorges, le phare ne te plait plus ? Tu diverge ?"
_"Arrête d'être imbécile..."
_"Arrête de... Mais tu n’as pas à me dire ça ! C'est qui qui demande l'aumône aux nephiliens !? T'a pas oublier de penser des fois que là dedans, ils t'auraient tous étripée pour la simple raison que tu es ce que tu es ? Non mais, t'as pas écouté le sermon du grand mariole en haut de sa chair ? "A mort les séraphins", "que le blafard malandrin soit mis à bas", ils m'ont l'air très taquin la dedans...
_"Calme toi..."
_"Je veux pas me calmer, je veux que tu m'explique bon sang !"
Elle décrocha un baillement, puis se releva, elle portait une petite besace qu'elle ouvrit à la recherche de plusieurs objets.
Elle portait un pantalon de toile sombre, serré aux chevilles, surmontant une paire de chaussures souples et légères.
Elle resserra sa tunique et sa petite veste de cuir sombre, ôta les haillons de ses mains, et enfila quelques bracelets de tissus ainsi que des gants en peau souple. Elle entortilla ses cheveux déjà noués en une courte natte et les emprisonna dans un bandeau crasseux.
Enfin, et après avoir récupéré quelques sondes et crochets de serruriers, elle débouchonna un pot contenant une graisse noir et opaque dont elle se badigeonna une partie du visage.
_"Comment tu me trouve ?"
_"Horrible... Et ça ne répond toujours pas à ma question..."
_"Bien... Cet homme qui m'a donné cette pièce... C'est l'un des geôliers de la prison du duc..."
_"Et alors ?..."
_"Et alors..." Elle leva sa main droite, laissant un large trousseau pendre sur son index.
_"Ne me dit pas que !"
Le sourire de la jeune fille s'élargit, elle repris les lourdes clefs de fer sombre et les coinça a sa ceinture
"Comment tu as fait ?"
Elle ne lui répondit pas, revêtant de nouveau ses haillons et déambulant dans les rues sans se faire remarquer.


Falerbron leva sa coupe, les yeux pétillant d’un début d’ivresse.
Les autres convives se levèrent d’un même mouvement, les chaises frottèrent contre le sol tandis qu’ils se dressaient devant la table et les milles victuailles qui refroidissaient déjà depuis quelques instants.
_"Seigneur Lioranh…" annonça le duc en s’approchant de son invité, Lioranh lui renvoya son salut, pénétrant dans la pièce d’un air enjoué. "Je vois que vous savez vous entourer…" Selith arriva à sa suite, resplendissante. "Ma chère… Vous êtes délicieuse…"
Il esquissa une révérence et lui embrassa la main.
_"Il était de mon devoir de plaire à monseigneur, dont les mots savent plairent autant que monseigneur…"
Elle lui souria une dernière fois avant de rejoindre le jeune Voleur.
_"Ah ah ! Délicieuse… Seigneur Delcavus, je vois que vous nous avez fait l’honneur de votre présence. "
Le duc eu un salut encore plus bref que le séraphin, interrompu par l’arrivée de trois hommes dont la prestance laissait à désirer.
_"Salutations monseigneur… C’est moi-même qui ai l’honneur de répondre à votre invitation."
_"Maître Delcavus, que signifie ceci… Qui sont…"
_"Mes gardes du corps… Ils ne sauraient vous déranger…"
_"Maître Delcavus, croyez que je me sentirait presque insulté, j’espère avoir la protection suffisante pour la garantir a mes invités, ainsi qua ma personne…"
Groidric baissa brièvement la tête, jetant un œil à ses aurores.
Il les priât de s’écarter et d’attendre dans une antichambre toute proche.
Les gardes du duc les escortèrent, puis allèrent se replacer à leur poste, inconsciemment, le séraphin les compta, ils étaient six, chaque duo surveillant un accès.
Enfin, pressé par le duc, il s’approcha de la table, grande et large, posée au centre de la longue pièce. Il y avait peine à croire que cette demeure fut une ancienne caserne. Et Groidric ne pus reconnaître le lieu qui l’eu abrité autrefois ; Un millier de chandelles, lustres et candélabres illuminaient la pièce, éclairant de gigantesques tableaux, tentures et broderies fines. Si Lioranh savait vivre dans une certaine opulence, celle ci restait tout de même discrète face à la richesse du Duc. De simple voyageur et marchand, il su tirer profit de son influence sur la cité pour asseoir son poids politique et économique et gagner en pouvoir au fils des années.
_ "Messieurs, ma dame… Laissez moi vous présenter ma jeune nièce, Jillis de Falerbron…"
Les saluts furent échangés de nouveau, tandis qu’une jeune fille d’a peine vingt ans leur offrait une révérence mécanique. Elle avait des cheveux bouclés, blonds, coiffés d’un ornement de tissus.
Bien que la lassitude d’un long voyage modifiaient ses traits, on ne pus dire si elle demeurait belle, du moins avait elle le visage hautain portant hélas un regard peu expressif.
Le bref sourire qu’elle leur offrit faisait bien pâle figure face à ceux que Selith savait afficher de façon presque continuelle.
"Sa mère et ma sœur, Irvena de Falerbron…" Cette fois ci, la femme qui se présenta à eux ne pouvais plus masquer le poid des âges derrières tout les artifices qu’elle avait pus s’étaler sur le visage. Si bien qu’elle portait un voila semi transparant, masquant ses traits.
"Vous connaissez déjà Monsieur Berhorvé."
Un habitué de la table du duc s‘avanca, ainsi que deux autre, dont les noms suivirent.
"Fabien De Gordoja et Andarelo Vif’Quaes"
Le premier était un conte vieillissant, allié de Falerbron pour de simple raison financière et politique, le deuxième, haut et fin appartenait au peuple elfe, de ces peuples perdu dans les landes du Ghebcor. Tout chez eux marquait une profonde dignité et une richesse enviable.
Enfin, Falerbron se tourna, ouvrant les bras tandis qu’un valet annonçait.
_ "Dame Selith, Seigneur Lioranh Moritaco, et Seigneur Groidric Delcavus De Lacombe"
Tout trois allèrent s’assoire tandis que les plats étaient ouverts et présentés à eux.
Les linges furent ôtés de la viande et dévoilaient un festin de cailles, faisans, cerfs et sangliers.
Le bois de la table portait un tapis de fruits et accompagnement, de sauce et de vins a foison.
Le verre de Selith fut rempli, laquelle en huma l’arôme et goûta la précieuse boisson.
_"Je considère Aurum comme un dieu neutre " lâcha soudainement le Duc "Bien que je soit pourtant très loin des affaires et spéculations religieuse…" Falerbron but une gorgée avant de finir sa phrase. "Après tout, si il créa l’alcool pour les "saints", pourquoi tout le peuple de ce bas monde peut il s’en procurer et s’y perdre ? "
Selith goutta à nouveau sa coupe
_"Monseigneur oublie que le présent d’Aurum mène à l’ivresse, laquelle est un péché tout comme les dépravations vers lesquelles il conduit."
Le silence tomba sans que personne n’en tienne compte, l’hôte leva son verre
_"A nos péchés. " Et tous burent à l’unissons, même Groidric qui pourtant goutta longuement son verre avant d’accepter de l’avaler et qui croyait savoir mieux que quiconque ce qu’était un pécher.
Il se gratta la barbe et passa un doigt sur son nez, sur l’arrête endolorie…
_ "Seigneur Duc. Notre présence ici…"
_"Plus tard mon ami, veuillez manger, nous parlerons de nos affaire bien plus tard…"


Les oriflammes, drapeau et longues tentures claquaient à l’unisson. Les armoiries de Feres-Brom et de Falerbron voletaient dans l’air selon la force du vent.
Neyna se passa une main le son visage, effaçant partiellement son maquillage.
Elle ôta de nouveau sa toge devant les deux voleurs quelle venait de rejoindre.
_"Mon dieu ! " S’exclama Miraline "Je m’en allait te donner une piécette."
_"Bonsoir lui répondit la jeune fille, reprenant sa respiration. "
_"Tu les as ? "
_"Bien entendu. "
_"Il ne s’est aperçu de rien ? "
_"Pas sur l’instant"
_"Alors cela ne nous laissera que très peu de temps." Lança l’homme qui jeta un regard inquiet à la caserne.
_"Bonsoir Massim. "
L’homme lui répondit par un sourire, il portait lui-même des vêtements sombres, et un poignard fixé sur l’un de ses bras. Il revêtit bien vite une capuche masquant sa face, mais à visage découvert il semblait avoir quarante années, quelques balafre sur une joue et le menton, et un regard déterminé à mener a bien ses missions.
Ses cheveux était courts, bruns, coupés au couteau sans aucun soin particulier, mais lui donnait un air grave, affirmant son allure presque militaire.
_"Bien… Avant que le geôlier ne revienne trouver ses clefs, pensons qu’il ne faudra que quelques minutes si il en a déjà pris conscience. Miraline, tu as compté ? Combien entre les deux rondes ? "
_"Trente… Pas de temps pour fouiller les serrures… Comme nous l’avions prévu…"
_"Bien, pour le moment, approchons nous, je donnerais le départ, sachez vous montrer discrète, moi-même je ne veux pas vous voir. "
_"Comme pour des débutants…"
Neyna resta silencieuse, puis, sans prévenir le trio d’ombre s’élança dans les ruelles longeant la place, celle là même où Neyna fut attaquée quatre ans plus tôt. Ils contournèrent la caserne, arrivant par la face arrière.
_"Neyna ? "
_"Quoi ? " Soufflait elle excédée au diablotin
_"Qu’allez vous faire réellement ? "
_"Reprendre nos compagnon… Et toi je voudrais que tu me laisse maintenant. Tu m’encombres. "
_"…C’est un honneur, vraiment…"
_"Je n’ai pas besoin d’un chaperon, dit le à Kized Guif."
Zuno réprima une moue de colère.
_"Oui je vais retourner le voir… Je doit te laisser je le sais… Mais avant… Il voulait que je te pose une question ? "
_"Quoi ? "
Ils stoppèrent leur course, escaladant maintenant une maison au moyen d’une corde et d’un crochet bien fixé.
_"Il voulait savoir Neyna, et moi aussi… Depuis quand n’as tu pas volé ? "
Elle ferma les yeux, sachant pertinemment ce que cachait cette question.
_"Bientôt deux ans…"
_"Il veut savoir… Le peux tu encore ?... "
La main de Massim empoigna la sienne tandis que le diablotin soutenait le regard du voleur, le mettant au défi de le chasser.
_"Que veut tu dire ? "
_"Et bien… Saurait tu seulement déployer tes ailes ? "
Elle jeta un œil dans le vide, mirant la hauteur gravit, frémissant à l’idée de dévoiler son blanc plumage, réveillant sa crainte née de sa pudeur, agissant comme un frein à ses envie de rejoindre les cieux.
_"Non…"
_"Non ? "
_"Non. J’en suis incapable…"

#12 Tim

Tim

    Timinus


Posté 01 octobre 2006 - 21:54

Chapitre XI: La petite souris

Massim s'approcha du vide, ôtant de son épaule la lourde corde qu'il tenait déjà depuis plusieurs heures.
Miraline, lui passa un petit crochet d'acier noir, lequel fut noué solidement et tournoyait déjà sous les geste de l'homme.
Perdu dans la nuit noir, l'objet s'éleva et se cogna contre tuiles et créneaux, avant de se fixer sur un obstacle quelconque que présentait l'architecture de la caserne.
Il tira avec force, et fit une grimace, sentant que sa corde était bien fixée.
_"Espérons qu'elle ne traverse pas un chemin de ronde comme chez le vieu Deonios" lâcha Miraline qui prit la tête, s'agrippant sur le long filin oscillant.
La petite silhouette progressa au rythme des mains et des pieds, suspendue au dessus des rues sombres et désertes.
Elle monta bientôt sur l'un des créneaux, nouant solidement le bloc de pierre.
Au loin des torches fixes ou mouvantes indiquaient les déplacements des gardes en faction...
_"Tu l'as fait partir ? Je ne l'ai pas vu..."
Neyna acquiesçait en silence, ses yeux bleus, grand ouvert face au pont précaire.
Les marques sombres de son visage laissaient ressortir son regard fixe et déterminé, alors qu’elle prenait la corde à pleine main, et se hissa à son tour, progressant avec légèreté, sans un bruit.
Les deux jeunes femmes attendirent leur compagnon bien plus lourd et pataud, atteignant le rempart juste avant que l’une des vigies ne vienne à leur rencontre.
L’homme n’avait visiblement pas mieux à faire que de regarder le sol, sans distinguer les trois personnes évoluant maintenant sur les toits.
Il toussa, fredonna un air paillard, puis disparu, torche à la main dans l’une des tours angulaires.
Malgré les oriflammes, malgré les étendards et la cour muée en jardin boisé, la demeure de Falerbron n’aurait su cacher sa conception militaire.
Le bâtiment en "U" fermé d’un mince rempart entourait un lieu d’entraînement maintenant bordé d’arbres et de pelouses, les gardes patrouillaient dans les allées de gravier, éclairant les abords d’une fontaine endormie.
Massim pria aux jeunes femmes de patienter un moment, d’observer, de surveiller, de comprendre l’intervalle plus ou moins régulier entre chaque sentinelles.
_"Il y en a tant, ce n’est pas normal. "
_"Toi aussi tu as vu ça petite ? " Lui demanda l’homme, le regard fixé sur les lueurs des torches, "le Duc doit s’attendre à quelques chose, restez prudentes surtout."
Il lâcha une nouvelle fois la corde, et la laissa pendre dans le vide, la descendant petit à petit et étouffant le bruit de chute.
Puis il bascula sur la gouttière, se retenant à quelques solides briques, avant de se lâcher et d’attraper le cordon de lin.
_"Toi aussi soit prudent. "
Il répondit à la gnome par un clin d’œil, et tomba lentement sur le sol, à l’ombre des arbres.
Miraline attacha ses cheveux en un chignon serré, et descendit à son tour, disparaissant là ou aucune lumière ne régnait.
Neyna pris une inspiration, et laissa la corde couler lentement entre ses mains, glissant sur ses gants.
Il y eu un léger frottement lorsque ses pieds touchèrent le sol de pierre, mais rien qui ne puisse alarmer l’homme qui passait à ce moment, et patrouillait déjà depuis plusieurs heures…
Ils patientèrent encore un moment, sachant à quel point il était risqué et peu discret de se déplacer en groupe. Puis après avoir étudié une nouvelle fois les intervalles entre les gardes, ils s’avancèrent un à un, glissant comme le vent frais de la nuit.
_ "Bien, normalement, cette porte devait mener au sous sol, là où se tiens la prison du Duc. "
Neyna fixa un moment la tour noir qui se dressait à quelques mètres encore, avant de demander ce qui serait fait une fois entré. L’homme encapuchonné s’affaissa contre un mur, se collant à la parois, aux aguets.
_"Il y aura un escalier, puis un hall… Et ensuite nous nous séparerons, suivant les chemins à emprunter, nous cherchons Otamos, Jukeld, et Simon Bonne patte. "
_"Qui sont ils ? Je ne connaît que Simon Bonne patte, les autres…"
_"S’il te plait ne cris pas Miraline... Mais… Ce sont les hommes de Lioranh... "
_"Quoi ? "
_"Oui ! Oui ! Oui ! Oui… C’est comme ça ! Ceux que nous allons chercher ce soir sont les hommes de Lioranh et nous all…"
_"Il nous envoie les chercher ? Il a perdu la tête ? Et Lioranh ? Il ne peut pas demander à ses propres voleurs de les libérer ? "
_"Non…"
_"Massim, écoute moi ! On nous envois dans la prison… La grande prison de Feres-Brom, Je ne sais pas si tu comprends ce que c’est… J’ai croupie dans plusieurs geôles, mais je sais que je ne tiens pas à finir dans celle là. C’est un immense effort pour moi d’avoir accepté cette mission, et j’apprends que l’on va sauver les chapardeurs d’un autre ? Je…"
Cette fois ci, ce fut la gnome qui eu la parole coupée, tandis que le malandrin la plaquait sur le sol en même temps que la jeune fille, les sommant de se taire.
Il y eu quelques secondes de silence, avant qu’un pas lourds et régulier ne vienne se faire entendre à une poignée de mètres.
Ces quelques instants de discrétion forcé eurent pour effet de calmer la petite femme, laquelle ne pouvait s’empêcher d’afficher une grimace.
_ "Massim…" Commença la plus jeune du groupe "Avant de continuer, expliques nous ce que tu sais… S’il te plait. "
Massim se redressa petit à petit, puis lança un profond soupir.
_"Bien, Maître Groidric m’a confié cette mission avec la permission de me choisir des équipier, pourvu qu’elle réussisse et que je ne me retrouve pas moi-même dans une de leur jolie chambre. Miraline, tu as déjà fait tes preuves dans le cambriolage, tu es habitué aux missions nocturnes, les chasses aux trésors, tout cela est de ton ressort. Je pensais pouvoir crocheter leurs serrures, mais le temps aurait pus manquer entre les gardes, et puis… Ils ont installés de nouvelles portes, et donc, ils ont de nouvelles clefs, je n’ai pas eu le temps de les étudier encore… Alors j’ai fait appel à toi Neyna. "
_"Moi ? "
_"Oui… Il n’y avait pas de problème, je savais que tu aurais les clefs, tu es la plus doué que je connaisse pour faire les poches… "
_ "Euh... Merci. Mais alors pourquoi suis-je ici avec toi ? "
_"Parce que j’ai besoin de quelqu’un de plus, et que j’ai confiance…"
_"On a confiance…" Appuya Miraline remise de sa colère.
_"Euh… Mais comment… Je veux dire, pourquoi les aurores vont-ils secourir les…"
Il la fit taire une seconde fois, se camouflant de plus belle au passage d’un autre garde.
_"C’est maître Groidric qui a donné leurs mission à ces hommes, Heleth était avec eux, je ne connaît pas tout les détails, mais ils se sont fait prendre chez Berhorvé…"
_"Le comte ? "
_"Oui, ils ont été envoyés ici, sous la demeure du Duc… Notre compagnon à pus s’échapper hier, après deux jours passés en prison. Il est allé directement prévenir notre maître… Lioranh n’envoie pas ses propres hommes pour la bonne raison qu’il n’est au courant de rien…"
_"Comment cela ? "
_"Non, tout a été fait dans sont dos…"
Les deux femmes se mirent à sourire.
_"Je vois… Alors qui sont il ? "
_"Simon Bonne patte tu le connais, vous le connaissez toutes les deux, c’est ce poisseux qui parle aux rats, un peu dérangé d’ailleurs… Otamos est un nain, il ne s’est pas vraiment démarqué, il est borgne et porte une barbe assez fine, noire… C’est tout ce que je peux dire… Quand à Otamos, je préfère m’en occuper moi-même…"
_"Pourquoi ?... "
_"C’est un nephilien, je ne voudrais pas qu’il s’approche de Neyna par exemple…"
il se tourna vers l’intéressée qui semblait approuver d’un signe de tête
_"Un nephilim accepte le travail de maître Groidric ?! "
_"Ne t’avise pas de lui demander pourquoi surtout…"
_"Très bien… Et pourquoi Heleth n’est il pas avec nous ? Il saurait sans doute nous indiquer les lieux. "
_"Je l’ai demandé oui, mais il semble qu’il se repose, selon les dires de notre maître. "
_"Alors comment s’est il évadé ? "
_"Et bien… Selon sa propre histoire, il a pu reprendre les clefs de sa cellule, et est sortit directement par la porte…"
_"Juste comme ça ? "
_"Juste comme ça…"
Les trois voleurs fixèrent à nouveau la tour, laquelle était entourée de deux gardes attentifs et illuminés de plusieurs flammes brûlant autour d’eux.
_"C’est pas possible…" Affirma la gnome visiblement désabusée
_ "Ou alors, ils ont renforcés leur sécurité après son passage…"
Ils restèrent encore un moment, accroupis dans l’ombre, cherchant un moyen de passer cet accès sans commettre l’irréparable pour leur mission.
Plusieurs fois les vigies marchèrent devant le renfoncement où ils s’étaient terrés, se torturant l’esprit avec diligence, craignant le retour imminent du fervent geôlier qui s’était fait voler ses clefs par la jeune séraphine.
Enfin, ce fut Miraline qui se détacha du groupe, avec quelques idées en tête, galopant dans le noir sans que ses compagnons ne puissent la rattraper.
Un simple "Attendez ici, et soyez prêt" marqua son départ.
Il y eu quelques secondes de semi silence, pendant lequel ils dressèrent l’oreille. Puis, un grand fracas résonna dans la cour, alertant les veilleurs alentours.
Des planches, du bois et du métal, il semblait qu’un édifice fait de tous ces éléments se fut effondré.
Il y eu des cris, des râles, puis, sur l’ordre de quelques supérieurs zélés, les vigies de la prison furent levée de leur poste, invitées à courir sur le champ au secours de quelques compagnon soi-disant occupé à maintenir l’ordre dans le matériel écroulé…

Falerbron rendit encore son sourire à la jeune femme qui levait son verre pour la énième fois.
Il semblait, avec Selith, être le seul à ne pas s’ennuyer dans ce repas pourtant austère.
La jeune femme se révélait être d’une érudition sans pareil, intelligente et philosophe, elle entretenait avec le duc une conversation dérivant de la politique, à l’histoire du monde en passant par les différentes cultures qui le peuplaient.
_"J’ai reçu aujourd’hui, une visite des plus étranges…" annonça enfin l’hôte à ses invités.
Les yeux se levèrent, soudain piqués d’un nouvel intérêt.
_ "Quoi donc ? " demanda la duchesse à son frère.
_"Un gobelin… Oui nous n’en voyons que peu dans nos régions, ils sont rares dans ces parties du monde, J’ai entendu dire qu’ils venaient de contrés tel que le Konzed Kheg, ou les terres de l’horizon blanche. C’est exact ? "
_ "Oui Monseigneur" répondit la femme qui vidait encore une nouvelle coupe de vin. "Mais monseigneur oublie que l’on peut compter leur présence dans d’autre régions encore, Austherk, Les bois D’Ienfirs, Angorath, le Zuka Jess, ou encore, plus proches, le royaume de Windel. "
_"En effet mon amie, c’est précisément l’endroit duquel il venait, le royaume d’Arthur Newindis. Ou plutôt de son conseil, le roi étant, selon la rumeur, incapable de gouverner."
_"Et quel était l’objet de sa visite mon frère ? "
_"Et bien, il semble que ce… Arh, j’ai oublié son nom, qu’importe, il venait présenter ses hommages, si l’on peut dire ainsi, et ceux de son maître. Qui ne connaît pas la Cigogne en ces temps ? C’est un homme intéressant, personne ne sait ce qu’il désire réellement, voila qu’il a dévoilé son jeu il y a plus de quinze, et avait déjà annexés le Saed Fil Sonad, et les royaumes elfes non loin d’Austherk, c’était le…"
_"Le Don Sefel monseigneur…"
_"Merci, je disais donc, nul ne sais vraiment ce que fait cet homme, il s’attaque à ses anciens alliers, il tente de faire tomber la lignée Newindis sans aucun doute, dans quel but encore ? Je l’ignore, tous l’ignorent, à moins d’être l’un de ces disciples…"
_"Que voulez vous dire ? "
_"Ce que je veux dire, maître Delcavus. C’est qu’il est de mon devoir maintenant de faire un choix, le choix de m’allier ou de me tourner contre lui, et croyez moi Delcavus, que je ne tiens pas à soumettre ma ville à la menace de son armée de mages, ou encore de ses créatures et chimères, il a travaillé lentement, discrètement à la destruction du royaume elfe, mais il n’a plus à se cacher maintenant…"
_"On parle de gryphons, d’hybrides, d’une magie et de sortilège redoutable, et pourtant, sa situation stagne, l’avez-vous seulement vu en personne ? Comment être sur que cette Cigogne n’est pas le fruit des rumeurs et de l’imagination, serait-ce vraiment sous l’ordre d’un seul homme que les elfes sont tombés ? "
_"Le vin vous tourne la tête, Lioranh mon jeune ami… J’ai pris connaissance de l’histoire du royaume de Windel, on parle bien de cet homme, du "voyageur", du "Mage" ou "Nécromant blanc", d’Ondres Nirnathis, de l’allier d’Arthur Newindis. Il existe bel et bien, et ses subordonnés font, parait il, un admirable travail. On parle même d’une nouvelle créature…"
Lioranh releva la tête.
_"Le Corbeau ? " Demanda il brusquement faisant naître un sourire sur le visage de Falerbron.
_"Oui… Je vois que les même rumeurs nous sont parvenues. On parle d’un monstre, d’une créature du Diable, et pour les moins malins… Du dieu Ankou lui-même."
_"On m’a dit que ce serait un vampire."
_"Hum, je ne saurais le croire, ou alors un vampire des plus habiles, et l’un des plus bestiaux… Les gens ne peuvent déserter la cité avec la guerre faisant rage, et pourtant, Nirnathis n’attaque pas… Il préfère laisser sa créature agir. Lentement mais sûrement, entretenant la peur et les rumeurs à son sujet. C’est assez intéressant… La Cigogne est propre, patiente… Elle contrôle un Corbeau violent et brutal, laissant des morceau de corps en charpie, des femmes et des enfants mourrant dans des mares de sang, et des…"
_"S’il vous plait mon frère ! " Trancha brusquement la Duchesse visiblement peu à l’aise.
_"Bien sûr…"
_"Si je comprend bien Duc, vous irez vous allier à celui qui…"
_"… Delcavus, allons, voyez simplement Feres-Brom, voyez son armé, la cité n’est rien en comparaison de la force d’Illufrit, le Ghebcor est divisé, perdu, sans roi, avec pour seul maître, les peuples et les clans qui l’habitent… Il serait fou de refuser l’aide et la… Hum… Protection… L’aide et le soutient de celui qui a su mettre à mal deux remparts du pacte…"
Groidric ferma les yeux, silencieux et résigné.
_"Que voulez vous ? " Demanda il, les coudes sur la table et les mains devant la bouche, surmontées de son regard inflexible.
_"Je ne veux rien, mais lui... Lui désire… Des trésors, appelons cela comme vous le voudrez, des artefacts, le genre de chose que la guilde à l’habitude de…"
Il s’arrêta brusquement, un homme en armure venait d’arriver, un garde parmi tans d’autre. Il s’approcha de son maître, tête nue, et lui glissa quelques mots à l’oreille. Falerbron écouta attentivement, avant de le congédier, visiblement satisfait.
_"Je disais donc, que nous pourrions avoir de nouveau accord, vous et moi, la ville et votre… Guilde, il est évident que je saurais récompenser de tel efforts…"
_"Bien entendu…"lâcha Lioranh avec un sourire, passant sa main dans ses cheveux et joignant ses paumes, les frottant lentement et inconsciemment. "
_"Merci maître Moritaco, je savais bien entendu qu’une tel entreprise saurait vous intéresser… Maître Delcavus… Qu’en est il de votre… Intérêt ? "
Groidric releva lentement ses lunettes, puis bu une gorgée de vin
_"Pourrait-je seulement y penser ? Je ne sais pas encore quelle est ma décision… Laissez moi quelques temps. "
_"GROIDRIC ! " Un bruit de coupe renversée accompagna la voix du jeune voleur visiblement furieux.
_"Laissez moi du temps…" Insista le séraphin, fixant le Duc qui lui aussi fit joindre ses paumes.
_"Je suis vraiment désolé de ne pas avoir votre avis sur l’heure, peut être ceci saurait il vous donner matière à réfléchir. "
Les sourcils du chevalier se levèrent en signe d’incrédulité
"J’ai en ce moment dans mes geôles trois hommes, ici, sous nos pieds… Il s’avère que ma garde les à surpris chez mon ami, le comte de Berhorvé, dans l’une de ses seconde demeures Ces hommes effectuait un cambriolage, volant quelques cartes et parchemins, pourtant rien de lucratifs, rien qui puisse mener à quelques richesses, oui j’avoue que je suis assez surpris. Toujours est il que je suis disposé à libérer ces hommes demain à l’aube… Je ne vous demande rien en échange…"
_"C’est homme ne sont pas…"
_"Ho si chevalier ! Ils n’ont rien dit, admirable d’ailleurs, mais j’ai su… J’ai su comprendre… Sachez qu’il me tarde de pouvoir faire preuve de clémence et bonté à leur égard…"


L’escalier était des plus surprenant, scindé au niveau du sol, il montait en colimaçon dans les hauteur de la tour, pour enfin plonger, droit comme un "I" vers les sous sol, froid et mal éclairés.
La pénombre était une aubaine pour les deux voleurs rodant et suivant les murs de briques mal agencées.  Des soupiraux ouvert au niveau du plafond, aucune lueur ne filtrait dans cette nuit noire et sans lune. Juste un ciel nuageux et torturé, faiblement éclairée par la cité, et zébré des barreau de la prison.
Ils avançaient, tout deux, calmes et silencieux, sans respiration aucune, et concentrée sur leur lente marche. Lorsqu’il parvinrent au niveau du sol, ce fut pour se cacher derrieres quelques obstacles et caisses de matériel.
Massim ajusta sa capuche et son manteau, fixant Neyna, et lui parlant par signe discret et peu compréhensible, le tout à l’insu d’un garde occupé à mirer le fond d’un pichet.
Il lui fallut encore quelques secondes pour s’approcher de la lourde porte de métal, priant tout les dieux connus, officiel et païens pour que le veilleur soit assez imbibé pour ne pas déceler de mouvement inhabituel.
Le trousseau tinta légèrement dans sa main, il se figea, crispant son visage comme si il eu marché sur des braises ardentes. Puis, remit de ses émotions, caressa la serrure, et y planta l’une des clefs.
Neyna eu une moue anxieuse, mais rien ne bougea si ce n’est la sentinelle qui tapait maintenant la table avec son gobelet.
Elle articula quelques mots inaudibles, Massim resta concentré sur sa porte, mais pu lire sur ses lèvres un "Sélène soyez avec nous. " Le troisième essai fut concluant, la clef tourna légèrement, lentement, faisant grincer et claquer le loquet. "Dépêches toi ! Non de… ! " le pressa la jeune fille alors qu’il se glissait dans le cœur de la prison, quittant le hall et son garde pochtron.
D’autre couloir, quelques torches, et le rythme perpétuel des pas veillant a la bonne tenue des prisonniers.
Ils se faufilèrent avec quelques hâtes dans le dédale noir et humide qui faisait le toit de tout les criminel de Feres-Brom.
Ici, les voleurs de pommes dormaient non loin des tueurs sanguinaires ou des ivrognes bagarreurs.
Ici se côtoyaient violeurs et sadiques en tous genres, ennemis du duc, du peuple, ou ennemis tout cour.
Il tendirent l’oreille aux plaintes, aux discutions, sans pouvoir déceler d’indices.
Leurs pas semblaient pareils à des bruits de tambours, alors que ceux des gardes n’avaient rien à envier au marteau sur la pierre.
Plusieurs fois, les hommes en armes passèrent à quelques centimètres d’eux.
Les obligeant à se plaquer contre les murs, ou à se terrer comme toujours dans quelques renfoncement que la lumière jamais ne visitait.
Parfois, les veilleurs se retournaient, croyant sentir une légère brise, mais la chance voulait qu’il ne s’en inquiète pas plus.
Enfin, il se séparèrent, prenant chacun l’une des voix opposées d’un carrefour. Chacune menant à un bloc de cellules différentes et peut être, si ils avaient su discerner les indices, l’un ou l’autre de leur compagnon.
Ainsi, après quelques encouragement, conseil et directives, Massim prit son propre couloir, disparaissant et se noyant dans les ombres.
Elle se trouva seule…
Pressée par le son et la marche d’une autre sentinelle, elle s’élança avec grâce et silence dans le sentier pavé. Elle se perdit encore dans le dédale, tentant de mémoriser son chemin tout en restant alerte et concentrée sur l’environnement hostile du lieu.
Il y eu encore des plaintes, des rires, des cris de rage ou de colère, et des hurlements. Nul doute qu’elle s’approchait, petit a petits, pas a pas.
Elle commença pourtant à paniquer, à courir presque vers son but, dans la clarté, non dans l’ombre. Elle ne maintenait plus que son aura, se dissimulant aux yeux de ses pairs et de ses ennemis.
Elle avait peur. Prendre la nuit pour son jour, se renier, perdre ses attaches, ses compagnons, elle avait beau vouloir se montrer inflexible, pareil à ces adultes qui jamais ne montraient leurs sentiments, elle perdait souvent ses moyens. Quand la faim, la fatigue et la mélancolie l’emportaient sur sa raison.
_ "Neyna ! "
Elle eu un sursaut, cria presque tandis que la petite forme tentais vainement de la maintenir. Elle se débattait, haletait, et se laissa traîner derrière plusieurs meubles mal placés.
"C’est moi ! C’est moi ! Calme toi…"
Elle ouvrit enfin les yeux, faisant face aux iris violets de Miraline visiblement inquiète.
Le silence tomba, pourtant ponctué du pas d’un homme en patrouille.
Elle plongea son visage dans ses mains, respirant franchement et se remettant de ses émotions.
_"Désolée. "
_"Tu faisais n’importe quoi ! Lui qui vient de passer, je suis sur qu’il est né aveugle parce que moi je t’ai vu depuis longtemps déjà… Qu’est ce qui te prend soudain ? Expliques toi ? "
_"Désolée…"
La jeune gnome voulut répliquer mais s’abstenue, s’asseyant à ses cotés, cachées pour le moment.
_"Ca arrive…" Lâcha Miraline après s’être assurée que nul ne pouvait l’entendre.
_"Quoi ? "
_"Ca arrive, ce que tu viens de faire, ça nous est tous arrivé au moins une fois. L’envie de quitter le danger, de perdre sa prudence et sa patience… Mais dis toi que ce sont les plus chanceux qui pourraient t’en parler maintenant, les autres es sont fait prendre alors qu’il croyaient justement que personne les verraient… C’est la manière la plus radicale pour se faire attraper la main dans le sac… Ne recommences plus… Tu m’as bien comprise ? "
Elle essuya quelques larmes de fatigue et de culpabilité, puis oscilla de la tête, penaude.
_"Oui…"
_"Bien… Alors tu t’en remettras… Dit moi juste où tu allais comme ça ? Où est Massim ? "
_"… Partit chercher le nephilien… Moi je doit trouver le nain et l’homme au rat…"
_"Et bien… Deux pour le prix d’un si l’on peu dire…"
_"Et toi ? Comment est tu arrivée jusque ici ? "
_"Il y avait une autre entrée à l’opposée, mais elle était fermée, j’ai pu voir que le duc ne se laisse pas aller question décoration et sol carrelé… Mais il à un goût atroce ou alors il aime faire savoir qu’il à de l’argent. En tout cas, non loin il y avait un soupirail avec un barreau en moins, juste assez pour que je passe… La petitesse à parfois du bon faut croire…"
La jeune fille esquissa un sourire et oscilla la tête a nouveau.
_"Bien, continue, va chercher Bonne Patte, indique moi juste où aller pour trouver Otamos, le nain. "
Neyna lui indiqua un couloir sans plus de directives, elle patientèrent un moment, attendant qu’un garde ne fasse sa ronde, puis se séparèrent, allant chacune de leur coté.
Elle marcha encore quelques pas, quelques mètres, se maudissant elle-même pour cet instant de faiblesse, et remerciant Sélène que celle qui la vit a ce moment fut de ses allier plutôt que de ses ennemis.
La culpabilité l’envahie, prenant le pas sur la peur, mais aiguisant sa concentration.
La jeunesse avait cet effet d’affûter la fierté, d’apprendre de ses erreurs sans le reconnaître. Depuis quelques instants, elle excellait dans l’art de se fondre et de communier avec l’ombre. Elle se sentait telle une petite souris, vigilante et invisible, cherchant calmement plutôt que de fuir un danger dans lequel elle s’enfonçait peu a peu.
De nouveau les plaintes se firent entendre, elle passa un nouveau poste de garde et sa vigie plongée dans un livre.
Elle le reconnu de suite, c’était l’un des hommes que l’on avait désignés comme étant l’un des geôlier. Coïncidence anodine, mais reconnaître ce visage pourtant peu familier pu la distraire un moment, et par le même, lui alléger le cœur.
Elle se glissa contre les murs, comme on lui avait appris, pas à pas, les mains à mi-hauteur pour maintenir sont équilibre.
Jouer avec son centre de gravité plutôt que de marcher franchement et par à-coups.
Elle frissonna, son bras frottait contre les murs de pierre, la pierre dure et froide.
Elle sentait son contact malgré ses vêtements, et suivait inconsciemment l’axe du mur.
Les yeux rivé sur la nuque de l’imposant personnage.
Sa respiration s’était tue, elle dodelina de la tête, calculant chacun de ses mouvements, et progressa, lentement mais sûrement.
Elle sortit de la salle, et déboucha sur un couloir menant aux cellules à proprement parler.
Une nouvelle porte métallique lui barra l’accès, sans trop y croire elle poussa dessus sans réussir à la déplacer.
Il y avait des pas, des plaintes, mais tout cela s’élevait avec bien plus d‘intensité maintenant qu’elle touchait au but.
La serrure était semblable à la précédente, du moins en apparence.
Elle ouvrit une petite sacoche présente sur sa ceinture, et en tira une sonde et un crochet de serrurier.
Elle se savait pour le moment hors d’atteinte, à moins bien sur qu’une relève ne soit ordonnée.
Mais il fallait croire en sa bonne étoile, et Neyna croyait en Sélène, l’espiègle déesse qui aimait et protégeait ceux qui vivaient sous la nuit.
Elle pris une inspiration, et tâtonna la serrure, grattant et caressant la structure avec sa sonde, créant un plan mental du mécanisme.
Elle découvrit une gorge, et parvint à l’actionner, à la bloquer.
Elle sonda encore un bref instant, puis à l’aide de son crochet tenta l’ouverture…
Il y eu un léger à-coup, mais l’instrument se bloqua.
Elle ne le dégagea qu’avec un mouvement de vas et viens qu’elle jugea bien trop bruyant.
La gorge redescendue se trouva bien plus difficile à remettre en place, de même que la découverte et la recherche de la seconde.
Elle s’apprêtait à faire un deuxième essai lorsque des pas lui indiquèrent la présence trop proche d’un patrouilleur.
Elle en profita pour respirer, pour se calmer, et essuyer son front perlé de sueur.
La couleur sombre sur son visage s’effaça partiellement et macula le dos de sa main.
Elle inspira de nouveau, et tourna son instrument, le bloquant, le tordant…
Elle fit une grimace en l’extrayant, et tenta de lui redonner sa forme d’origine.
Elle pestait contre elle-même, elle n’était pas des plus habile dans l’art du crochetage, ses doigts pouvaient délier n’importe quel nœud, subtiliser n’importe quelle bourse ou objet de valeur, mais les serrures ne l’inspirait guerre.
Elle fit une nouvelle tentative, la première gorge était restée bloquée, la suivante se laissa docilement entraîner par la sonde. Il devait y en avoir plus, trois, quatre, ou même cinq. Apres tout, cette porte était bien épaisse.
Percedan lui avait dit un jour en riant qu’il avait sur s’évader avec une simple paire d’aiguille.
Pourquoi n’était il pas là celui la ? Il aurait été des plus utiles, surtout pour Massim.
Qu’avait il besoin de lui demander son aide à elle, alors que d’autre était bien plus compétent…
Elle enrageant, grimaçant et serrant les dents en actionnant la quatrième gorge.
Elle tâtonna encore un moment, puis fit un nouvel essai.
Ce fut l’apothéose de l’échec.
La serrure ne fit même pas un quart de tour, mais le mécanisme déclenché coinça l’instrument, l’enserrant comme une proie précieuse.
Son humeur fut massacrante…
Elle tira avec force, secouant et tordant le crochet qui finit alors par se briser et la jeter en arrière.
Les ressorts s’actionnèrent, replaçant les rouages dans leur position initiale.
Elle resta là, allongée sur le sol, mirant avec une moue de colère le moignon métallique qu’elle tenait encore entre ses doigts.
Il lui en restait bien un autre, mais à quoi bon, si c’était pour le briser lui aussi.
Elle se contenta d’extraire les fragments, puis retourna lentement sur ses pas.
Deux alternatives s’offraient à elle.
Retrouver Massim, ou Miraline, espérant qu’ils seraient en mesure de lui donner les clefs en leur possession. Ou alors tout parier sur le geôlier qui, logiquement devrait posséder celle qui serait capable d’ouvrir la porte.
Subtiliser sur quelqu’un, faire les poches, voila ce qu’elle savait faire…
Toujours aussi silencieuse, elle déboucha de nouveau dans la salle.
Empruntant le même chemin et se plaça dans un coin, à quelques mètres du gardien.
Elle plissa les yeux, cherchant en vain pour enfin s’apercevoir que l’homme jouait avec son trousseau, le faisant tournoyer sur son index droit.
Lasse, elle expira, et faillit emmètre un soupir.
Pourquoi rien ne se passait il comme prévu ce soir ? Le sort voulait il à se point l’empêcher de libérer son confrère ? Elle alla s’asseoir dans un coin, attendant que "Ce gros benêt ai finit de faire mumuse…"
Il se passa de longue minute, et le tournoiement de la main parvint presque à l’hypnotiser.
Nul doute qu’elle était la dernière encore dans ces couloirs, Massim et Miraline devait être au mieux en train de s’échapper, au pire en train de l’attendre bien à l’abri.
Elle s’occupa en nettoyant la crasse sur ses mains, la tête posée contre le mur, et baya à s’en décrocher la mâchoire.
L’homme enfin changea de mouvement, pour enserrer les clefs dans sa main, visiblement plongé dans sa lecture.
Elle leva les yeux au ciel, ou du moins au plafond.
Il n’y avait rien à faire, c’était parti pour durer des heures, et rien n’indiquait qu’il les lâcherait tôt ou tard.
Elle se leva, résolue, et s’approcha.
Elle empoigna son épée d’argent, tenant la garde d’une main, le fourreau de l’autre, et leva le tout au dessus de sa tête.
Elle pria pour que sa force soit bien dosée, puis assena le coup.
L’homme eu un cris de surprise, puis s’écroula sur la table, tandis qu’une bosse se formait sur son crâne.
Neyna fut satisfaite, et rangea son arme jumelle contre sa cuisse.
L’épée avait beau être légère, son pommeau n’en avait pas moins assommé le geôlier, et libéré le trousseau de sa poigne de fer.
_"Que Kheld bénisse celui qui l’offrit à mon père. " Chuchota elle au silence, avant de songer qu’il serait bon, un jour ou l’autre, de se procurer une vrai matraque.
Cela dit, et fort heureusement, les résultats étaient là, avec un peu de chance, elle passerait la barrière infranchissable qu’était cette porte.
Le destin lui rendit le sourire, et lui permit de reprendre espoir.
Le lourd panneau pivota, et elle se faufila dans les couloirs creusés à même la roche.
L’endroit était sale, il puait… Neyna ne voulut s’imaginer enfermée dans ces boyaux sombres, sachant parfaitement que cette condition lui serait insupportable…
Rien ne respirait, pas de fenêtre, pas d’air. L’atmosphère semblait vicié, emprunt des relents de mort, de pourriture et d’urine qui maculaient le sol et les murs.
Elle se sentait dans les entrailles de la terre, bien trop loin du ciel.
Le ciel…
On pouvait se renier, mais les souvenirs, la raison et les instincts restent, perdurent…
Elle détestait se trouver sous terre, enterrer un séraphin n’était qu’un acte égoïste de la part de ceux qui portaient leur hommage. Non, elle se souvenait de son village natal, sans cimetière, les corps étaient brûlés, et les cendres se laissaient porter par les vents, vivant à jamais dans le ciel.
Enfermé dans la terre… Quelle horreur…
Elle mit fin à ses réflexion morbides et se concentra sur l’homme en patrouille qui s’approchait d’elle l’obligeant à prendre un embranchement imprévu et suivre un chemin qui tendait à la perdre peu a peu.
Pourtant, elle s’approcha d’un bloc de cellule, et le parcouru, caché loin des lumières, avançant, invisible devant les grilles et les prisonniers.
Certain demeuraient couché au fond de leur "cages", d’autre se tenait aux barreaux, inconscient de sa présence, d’autre encore étaient occupés à quelques activités variées, telle que de maculer les murs de dessins et d’écrits, de marcher en rond, maugréant, et grognant. Certain se restauraient d’une pitance peu ragoûtante, puis, son cœur se souleva, un visage connu était occupé à jouer avec deux rats lequel se battaient en duel pour un morceau de pain.
_"Bonne pattes ?" demanda elle en chuchotant
L’homme leva les yeux, et écarta ses cheveux crasseux. Il la dévisagea un instant, et s’approcha des grilles.
_"Je voudrais… Pouvoir me faufiler entre ces barreaux, comme mes amis là… Tu es qui petite ? Je t’ai déjà vue toi…"
_"Je suis ici pour vous faire sortir… Attendez…" Elle attrapa de nouveau sa sonde et son crochet restant.
_"Tu t’appelle comment ? Pourquoi tu es ici ? "
_"Neyna… Je suis Neyna… Mon maître m’a chargé de vous faire sortir…"
_"Neyna ? Seigneur Lioranh sait il que…"
_"Non, Ton maître ne sait rien… Je suis envoyé par Groidric Delcavus…"
_"Tu es… Aaah… Oui… Tu es Neyna…"
Elle le dévisagea à son tour, il semblait sourire… Elle… Fronça les sourcils, perdant patience encore et toujours avec la serrure.
_"Attend…"
Il passa sa main à travers la grille, et empoigna la sonde… Il ne lui fallut que quelques seconde pour ouvrir sa cellule, il tomba à terre et respira l’air vicié comme si il fut lui-même un rats, grattant la terre de ses ongles griffus.
"Je veux sortir d’ici… Fait moi sortir petite… Je veux sortir !... "
Elle se pressa de le relever, puis l’accompagna le long des cellules…
Ils étaient bien moins discrets à deux, les têtes se levaient, des regards haineux, d’autres pleins d’espoirs…
Il y en avait tellement… Qu’importe leur crime… Elle aurait voulu tous les libérer si cela avait été possible.
Elle se résolut à ne plus observer les cages, mais à se concentrer sur les couloirs, le sol et la lumière.
Bonne Patte hormis son état de fatigue semblait des plus pressés, il voulait sortir et n’avait que cette idée en tête.
Cet empressement effrayait la jeune fille, saurait il rester prudent ? Discret et vigilent ? Allait il l’écouter ? La suivre ?
Tandis qu’elle marchait avec lui, un corps s’affala contre les barreaux d’une autre cellule.
_ "Ney… Neyna…"
Son cœur fit un bond, et l’émotion lui fit perdre la raison.
Elle se jeta contre la grille, empoignant l’acier à pleine main.
Elle était là, agenouillé dans la lumière, les bras enserrant le jeune prisonnier.
_"Falten…"
Sa voix était paniquée, inquiète, le jeune garçon passa ses doigts dans sa paume.
Des doigts rougit et tordus, les doigts d’une main ébouillantée à plusieurs reprises.
Il ne parlait pas, sans doute trop faible… Il y avait trop longtemps qu’elle ne l’avait pas vu dans les rues… Il avait fini par se faire prendre… Depuis quand durait son calvaire ?  Depuis quand se traînait il dans ces geôles ? Etait-ce là les châtiments de Feres-Brom ?… Et puis… Où était la protection garantie par Groidric ? Le grand Groidric… Maître voleurs et chevalier Groidric Delcavus Delacombe… Combien de temps Falten serait il resté si elle n’était pas venue ? L’aurait elle seulement su ? Qu’importe les belles paroles ! Qu’importe les beaux discours et les avertissements enrobés de fausse gentillesse… Ils étaient vulnérables ! Vulnérables comme au premier jour, comme lors de leur venue dans cette cité.
Sa colère se mua en pleurs, les larmes coulèrent sur sa joue, et sur le visage du jeune chapardeur aux mains détruites…
Elle l’embrassa…
Son visage angélique coincé entre l’acier…
Elle l’embrassa…
Elle qui croyait l’avoir oublié, elle qui croyait qu’il l’avait oubliée… Non…
_"Qu’est ce que tu fait ?! Je veux sortir ! Sortir !"
Simon Bonne Patte demeura interdit, immobile, il la vit se tourner vers lui, les yeux pleins de pleurs. Les larmes avaient nettoyées sa face, laissant apparaître quelques longues traînées propres et verticales, effaçant les marques sombres.
_ "S’il te plait…" Le supplia elle, tendant les crochets d’une main tremblante. "S’il te plait… Aide moi…"

Massim avait fait vite, par chance, le chemin qu’avait pris Neyna lui sembla des plus faciles, mais le temps manquait, il avait assommé trois gardes déjà, et le geôlier étendu sur son bureau avait été repéré depuis un moment.
L’alerte était sans doute déjà donnée, ils avaient déjà éveillés les soupçons avec l’intervention bruyante de Miraline.
Il empoigna le trousseau, et ouvrit la porte d’acier, se jetant presque dans les geôles.
Qu’importe si il était vu à présent. Cette mission était déjà un échec, enfin, si l’on puis dire… Il n’avait pas sur rester discret, et sortir serait d’autant plus difficile… Ce qui comptait à présent, était de retrouver la petite, et de l’aider à s’échapper, avec ou sans Bonne Patte.
Qu’importe son échec, il ne lui en voulait pas, elle était jeune, et c’était normal, mais l’important était que le plus de monde s’en tire sain et sauf.
Un visage hagards et crasseux se présenta à lui, par réflexe il empoigna sa dague et la brandit bien en vue.
_"Calme Massim…"
Il reconnu Simon Bonne Patte, lequel s’écarta de son chemin, le laissant observer la scène.
Neyna aidant le voleur à soutenir le jeune garçon.
L’aurore fut tout d’abord soulagé de les voir ainsi, mais pourtant, sans reconnaître Falten chercha à comprendre la situation.
_"Que ce passe il ici ? "
_"Tout doux Massim… Laisse Neyna… Laisse la petite emmener le petit…"
Il se passa plusieurs secondes durant lesquels il réfléchit, comprenant enfin la scène qui se déroulait sous ses yeux.
Il soupira, non d’ennui mais d’inquiétude.
_"Neyna… Laisse ton arme à Bonne Patte… Nous allons sortir…"

#13 Tim

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    Timinus


Posté 14 novembre 2006 - 17:26

Chapitre XII: "Je gage de 10"

_"Seigneur Delcavus... La mission est un échec... Hélas..." Massim se tenait dans l'embrasure de la porte, face au séraphin revenu de son entretien avec le Duc.
Il se tenait au milieu de ses appartements, en compagnie d'un duo de personnage affichant des airs hautains...
Tout deux étaient habillés de vêtements amples et clairs, pourtant tachés par un long voyage à travers les plaines sudanes.
Ils avaient le visage haut et fin, et une profonde inquiétude se lisait dans leurs yeux.
L'un d'eux, le plus jeune semble-il, n'avait de cesse de triturer un petit talisman qu'il avait entre les doigts.
Le nombre d'amulette et de chaîne à leurs cous pourraient les faire passer pour de riches voyageurs si il ne s'était agit de protections diverses contre la plèbe de Feres-Brom...
Groidric venait de couper cours à une conversation tendue avec les deux hommes, et porta toute son attention sur son serviteur.
_"Avez vous rencontré des difficultés ?"
_"Et bien... C'est à dire que... D'une certaine manière..."
_"Pardonne moi, le Duc me tendais un piège... Il à compris bien plus que Lioranh semble il..."
_"Et cela ne nous accommode guerre chevalier Delcavus..." Commença le plus âgé des deux voyageurs "Nous ne pouvons agir si nous ne jouissons pas d'une parfaite discrétion..."
Groidric ferma les yeux, résolu et fatigué...
_"Maître Ortronius, ce n'est qu'un contretemps, ou plutôt, il ne s'est rien passé de grave... Du moins... J'ose l'espérer... Massim, tu as bien pu libérer les..."
_"Nous sommes tous sortis... Par chance... Mais... Et c'est bien cela le problème..."
_"Quel est le problème ?... Qui était avec toi ?"
_"Moi même, Miraline... Et Neyna..."
_ "Neyna ? "
_"Oui... Elle nous a été d'une aide précieuse mais... Nous avons rencontré de la résistance... Et n'avons pas pu être des plus discret lors de notre fuite..."
Les hommes toujours debout se regardèrent avec une moue anxieuse, Groidric alla s'asseoir et invita ses hôtes à faire de même.
_"Ce n'est rien… Si tous ont pu revenir, alors vous avez réussi, Falerbron savait... Il savait que j'enverrais quelqu'un libérer ces trois voleur semble il... Enfin, qu'importe..."
_"Seigneur... Je dois vous avertir... Nous avons libéré quelqu'un de plus..."
Les yeux du séraphin se relevèrent au dessus de ses lunettes.
_"Comment cela ?"
_"Et bien... Un ami de Neyna semble il... Je ne me souvenais même plus de son nom... Neyna est comme folle... Miraline et Percedan sont en train de la raisonner..."
_"Son nom !"
_"Quoi ?"
_"Son nom Massim !... Je veux le nom de ce prisonnier."
_"Neyna l’a appelé Falten..."
_"Falten ?"
_"Oui... Elle est en rage. Elle vous accuse de beaucoup de chose..."
_"Ho! Kheld tout puissant... Que faisait il là ?"
_"Je ne sais pas maître..."
_"Depuis combien de temps ?"
_"Aucune idée, il ne nous a pas encore parlé... Il a été soigné, mais je doute que..."
_"Que lui est il arrivé ?"
_"Le châtiment pour les voleurs, maître... Il a eu les mains ébouillantées... Et cela à plusieurs reprises..."
Le vieu séraphin ferma les yeux, lâchant un soupir interminable...
_"Qui s'occupe de lui ?"
_"Et bien... Personne..."
_"Comment ça ? Va quérir Dolorès, qu'elle s'occupe de lui..."
_"C'est à dire... Il n’est plus dans la guilde… "
_"Expliques toi…"
_"Et bien, Neyna nous a quitté alors que nous revenions dans les murs de la forteresse… Nous avons pris le passage du forgeron… Elle était déjà là à notre arrivée… Elle nous attendait… Elle a dit qu’elle l’avait laissé en sécurité, et demandait à vous voir dans l’instant…"
_"Alors faites la venir. "
_ "Maître… Vous êtes sur que ? Je veux dire, je ne l’ai jamais vu dans cet état, elle hurle, elle jure…"
_"Vas la chercher !…" Trancha il, haussant légèrement la voix.
Massim marqua un temps d’hésitation, les deux voyageurs n’avaient pas quitté leur moue d’incompréhension. Il s’inclina légèrement et sortis de la pièce.
Ortronius s’approcha alors.
_"Chevalier, qui est cette Neyna ? "
_"Je vous en ai parlé, elle est une enfant de Kheld"
_"Celle qui s’est dévoilée dans l’arène ? " Demanda brusquement le plus jeune des deux.
_"Oui sir Guvayn, Il s’agit de l’enfant pour qui j’ai affronté maints problèmes…"
_"Mais elle n’est pas la seule enfant à avoir rejoint vos rang n’est-ce pas ? "
_"Non je…"
_"Combien avez-vous de voleurs de moins de vingt ans dans vos rang ? "
_"Ne vous méprenez pas, il sont pour la plupart de simple mercenaire, des guerriers. Nous ne somme pas une institutions de malandrins…"
_"Hum… C’est ce que vous et Moritaco aimez penser… Qu’importe, combien ?
_"Hm… Je dirais quinze pour cent. "
_"De moins de quine ans ? "
_"En ce cas, comptez beaucoup moins, peut être trois ou quatre, leurs aînés s’occupent d’eux."
_"Bien… Je craignais que… Non, c’est idiot bien entendu… Parmi la guilde, combien il y a il de voleur penchant en votre faveur ? "
_"Quarante pour cent… A peu près"
_"Vous avez confiance en tous ? "
_"Principalement mes aurores, mais dans ces cas là, pensez qu’il y a vingt-cinq ou trente pour cent de voleurs qui me suivraient dans notre opération…"
_"Bien !... " Repris Ortronius, callant ses paumes sur les bras de son fauteuil. "Il est vrai, qu’il manque beaucoup d’effectif… Je suis désolé d’avoir à vous le dire chevalier, mais il nous sera difficile de faire pénétrer un grand nombre d’o'reïnis au cœur de Logakwain…"
_"Feres-Brom ! "
Un silence tomba, Ortronius fronça les sourcils visiblement agacés
_"Oui, Oui, comme vous voudrez, ne nous faîtes pas jouer avec les mots… Bien…" Il reprit une attitude plus détendue "La majeur partie des effectif de Lioranh Moritaco son en grande parties des nephiliens, des vampires… Et des démons…"
_"Je ne suis sûr que pour un seul démon, le succube qui se fait appeler Selith…"
_"Nous le bannirons… C’est l’un de nos principaux objectif, mais il faut tout d’abord que votre… Plan fonctionne…"
_"Ce qui risque de prendre plusieurs années…"
_"Je saurais attendre le temps qu’il me faudra…" répondit calmement Groidric
_"Je n’en doute pas chevalier, mais nos ennemis n’ont pas cette patience. "
_"Je saurais survivre…"
_"Nous n’aimons guerre savoir que vous vous êtes acoquiné avec des vampires chevalier, même pour garantir votre sécurité… Mais depuis que cette… Velcana n’est plus, Qui vous protège ? "
_"Moi-même…"
_"Je veux dire… Qu’est ce qui nous garantie que personne animé de mauvaise intentions ne pourrait entrer ici ? "
_"Rien…"
_"Rien ?... "
_"Rien sinon mes hommes patrouillant devant mes appartements, la petite vingtaine d’aurores présent dans les murs de la forteresse, mon épée, leur indicible couardise, et aussi, les glyphes à ma porte…"
_"Oui… J’ai vu votre barrière. Qui la tracée ? Est elle sûre ? "
_"Sir Ortronius, mon père obtint son titre de chevalier après la grande chasse au vampire de l’an 1483, c’est moi-même qui ai tracé cette barrière… Elle saurait repousser Selith elle-même.  Il s’agit simplement, de reproduire l’un des interdit primaire des vampires…"
_"Aucun seuil ne franchiront sans y être invités... " Récita Guvayn "Mais il sont peu à y être contraints… Il suffit qu’ils gagnent en puissance et…"
_ "Paix Guvayn, paix, le chevalier estime que c’est sûrement une protection suffisante… Chevalier, je voudrais savoir encore… Combien compteriez vous de séraphin dans la cité, des séraphins qui ne soit pas de vos… Membres ?… "
Groidric releva les yeux, réfléchissant quelques instant…
_"Je n’en ai aucune idée, je ne pense pas que je soit le seul avec Neyna… Oui, il y a assurément des séraphins dans Feres-Brom, mais ils ont dû alors apprendre à se cacher, peut être se sont ils même renié, de peur d’être découvert… Je ne saurais dire leur nombre… Peu être dix… Dix pour toute la population de Feres-Brom…"
_"Bien… Bien bien bien… Chevalier, pourriez nous nous faire guider à Eanselen ? Nous aurions besoin de connaître l’état du phare… Par chance la chapelle rouge se trouve à…"

Il eu la parole coupée, provenant du couloir on entendait des cris, des bruits de ferraille, et une voix atteinte d’un débit frénétique de mots à l’intonation coléreuse.
La porte s’ouvrit brusquement et Neyna entra, furieuse
_"ALORS LA VOILA ?! LA VOILA LA BELLE PROTECTION QUE VOUS NOUS PROMETTIEZ ? "
Elle s’approcha à grand pas devant le bureau de son maître, sans tenir compte des deux voyageurs, elle frappa du poing sur la table, balayant d’un revers de la main les objets, feuilles et encriers posé sur le meuble.
Les trois gardes se présentèrent à la porte, suivit de Massim qui sans un mot essayait de faire comprendre qu’il était impossible de la retenir.
Groidric baissa les yeux en signe de compréhension, et la porte fut refermée.
Neyna n’avait pas changée de position, quelques larmes tombèrent sur le bois.
"C’EST TOUT ? C’EST TOUT CE QUE VOUS POUVIEZ FAIRE ? COMBIEN DE TEMPS SERAIT IL RESTE LA DEDANS SI JE N’Y ETAIT PAS ALLEE ? IL AURAIT PUS AUSSI BIEN MOURIR ET …"
_"Comment va il ? "
_"Ca vous est égale ! Oui ! Tout cela ! Tout vous est égale tant que l’on peut vous faire vivre, vous et vos vieilles rêveries. Vous auriez pus me laisser me faire dévorer par ce monstre, ça serait pareil pour vous, tout serait pareil… Tout ça pour que vous ayez bonne conscience après ! Comment il va ? Je vais vous le dire ! Il va comme tout les gamins que l’on voit dans les rues, lui, il pourra peut être plus se servir de ses mains, il pourra plus…"
_"Neyna, s’il te plait… Calme toi. "
_"NE ME DEMANDEZ PAS DE ME CALMER ! " Hurla elle, sa voix vira dans le suraiguë, mélangée à ses pleurs. "J’aurais jamais du vous écouter… J’aurais jamais dû… Malgré tout ce que vous aviez promis, on est toujours en danger, vous savez combien il en disparaît des enfant par semaine ? Vous le savez ? On les retrouve battus à mort, ou saigné comme des cochons, et vous vous dite le seul encore vertueux dans ces bas murs ? HYPPOCRITE ! Vous êtes hypocrite, vous l’êtes avec moi, avec les enfants, vous l’êtes avec vos hommes, et vous l’êtes avec vous-même ! Vous nous avez tous trompé, même Velcana, Velcana elle à cesser de croire à vos vertus, elle est morte libre, au moins libre de ça… Vous n’êtes qu’un lâche cloîtré dans votre petite prisons dorée, bercé des même illusions depuis trop longtemps…"
Elle s’arrêta, reprenant son souffle et réprimant de nouvelle larme, le visage déformé par la colère
_"Est-ce là… Est-ce vraiment ce que tu penses ? " Demanda Groidric, feignant de ne pas souffrir de ces paroles.
Neyna eu un cris de fureur, elle tourna les talons et disparue, bousculant encore une fois les gardes au passage…
Le silence retomba, les mains de Groidric tremblaient légèrement, faisant osciller sa chevalière dans la lumière.
_"Je vois… Si tout vos aurores sont dotés de cette fougue chevalier, je puis en effet me croire en sécurité"
Guvayn souria à la plaisanterie de son maître puis, tout deux se levèrent.
"Nous allons donc prendre congé, nous aussi… Faites nous savoir qui pourrais nous guider au phare… Et faites nous savoir lorsque les meilleures conditions possibles seront présentes pour l’application de votre plan… D’ici là nous ne nous reverrons peut être pas… Autre chose chevalier. Parmi les hommes de Lioranh Moritaco, combien vous suivraient…"
_"Je n’en ai aucune idée…"
_"Ceux que vous envoyâtes chercher les plans chez Berhorvé peut être ? "
_"Oui… Euh oui…"
_"Bien… Au revoir Groidric Delcavus, que Kheld vous bénisse et bénisse aussi notre entreprise. "


Le printemps se meurt, laissant place à un été nouveau né.
La chaleur des steppes remontant en vent doux ne manquait pas d’étouffer les rues de Feres-Brom sous un soleil de plomb.
L’été s’annonçait chaud, ou du moins, aride…
_"Rappelle moi ce qu’elle t’a dit ? Lorsque tu l’a vue ?"
Percedan jeta un œil sur la petite gnome à ses cotés, clopinant dans les rues, parfois bousculée par un chien ou d’autre créature errantes aux alentours.
_"Et bien rien de spécial, elle habite le bas quartier maintenant, enfin, de toute façon... Elle dit qu’elle y habite depuis un bon moment…"
_"Ouais et rien de plus ? " Miraline semblait des plus contrariée, elle sautilla au dessus d’une profonde brèche entre les pavés de la vieille rue et se tourna face au maître serrurier.
_"Et bien non, rien de plus, si ce n’est qu’il y a un peu plus de deux mois qu’elle n’a pas mit les pieds dans la forteresse. "
_"Elle a quand même répondu à l’appel de Massim il y a deux semaines non ? "
_"Oui, il lui a fournit du matériel, et ils sont allé ensemble cambrioler l’auberge des trois passeurs… Il y avait toute une troupe de nephilims qui y logeaient ce soir là…"
_"Riches ? "
_"Pas vraiment, mais ça a permis de la retrouver…"
_"Oui, enfin, nous, je doute que nous la trouvions si tout cela continue comme ça… Tu peux me répéter ce qu’elle t’a dit ? "
_"Une masure abandonnée, qui tombe en ruine, sur les berges du lac…"
_"Des bicoques en ruines, il y en a des dizaines autour du lac… Tu es sûr qu’elle ne s’est pas moquée de toi ? "
Percedan ne répondit rien de plus, il se contenta de scruter les environs sous ses sourcils froncés par le soleil.
Lui et Miraline s’approchaient inexorablement du large plan d’eau au pied de la cité, traversant les rues et faubourgs plus que mal famé en dépit de l’heure.
Plusieurs fois, Percedan alla se cacher en toute hâte dans un coin de rue à l’approche d’un garde, se trouvant un visage encore trop connu des forces de l’ordre pour le présenter à aucun de ses agent.
Cela ne manqua pas d’amuser la jeune femme qui le jugeait bien trop couard depuis quelques temps.
Les heures passèrent, le duo de voleurs dû faire le constat de leur piètre investigation.
C’est assise sur un tonneau que Miraline se laissait à pester et vociférer contre la tache qui lui avait été donné.
Son compagnon la laissa faire... S’en était toujours ainsi avec Miraline, gentille, pleine de bonne volonté, mais peu de persévérance et un caractère de cochon.
Enfin, il se gardait bien de le lui dire…
Il patientèrent là, quelques instants, instants que la jeune femme mit à profit pour ruminer durant de longues minutes lorsque enfin, de petites mains se cramponnèrent à ses vêtements, tirant doucement le tissus.
Le visage d’un enfant aux yeux dégoulinant d'amertume se présenta à elle, tendant de petits doigts suppliants.
Elle le chassa sans violence, puis fixa le regard de Percedan aussi gêné qu’elle.
_"Si je donne à celui là, il en viendra une vingtaine de ses compagnons, je n’ai pas de quoi donner à une ribambelle de marmots…"
_"Je sais…"
_"Je disais simplement…"
_"Je pense comme toi…"
Ils se turent, réfléchissant et surveillant du coin de l’œil le gamin qui demandait l’aumône à d’autres passants.
Comment trouver quelque chose avec des informations si vagues ?
Miraline commençait à s’entortiller les cheveux autour de son index, signe de grande réflexion, ou contrariété.
_"Nous pourrions rester ici encore longtemps, ça n'arrangerais pas les choses..."
_"Que veut tu dire ?"
_"Qu'on ne trouvera pas de solution, pour sûr, et pourtant, j'ai pas envie de revenir devant maître Groidric, et de lui rendre son... Son courrier."
Percedan eu un profond soupir.
_"Et allons y, remet donc cela sur le tapis, oui, vas y! Vas y! Qu'est ce qui te dérange tans que ça ? Tu peux pas lui rendre service ? Il nous à juste demandé de transmettre un message, il ne nous demande rien ces temps ci... Arrête avec cette histoire !"
Miraline se renfrogna
_"Pas messagère moi... Mieux à faire que de poster des messages..."
_"Il veut que ce soit nous, des gens de confiance..."
_"Mouais... En plus elle le lira pas !"
_"Comment ça ?"
_"Bah tiens ! Je la connais depuis quelques années la gamine, je sais comment elle marche... Je te gage qu'elle le brûlera ce message..."
_"Tenu, je parie 10 écus"
_"Tenu, si elle le brûle je gagne 10 en plus de la dernière fois..."
Percedan ne répondit rien, de nouveau l’enfant s'approchait d'eux, tendant des mains suppliantes.
Le jeune gnome fouilla dans sa bourse, présentant une petite pièce dorée.
"Et je gage celui là, que je sais comment trouver Neyna !..."

Devant la promesse de récolter ce maigre gain, l'enfant leur fournit toute les indications nécessaires concernant l'habitat de la petite voleuse, il alla même jusqu'à les guider à la dite masure au bord du lac, après tout "z'avez pas l'air de lui vouloir des ennuis." disait il en trottinant dans le dédale du vieu quartier.
Une ruine, oui, c'était une ruine, cette maison sans doute abandonnée depuis l'exile des séraphins abritait maintenant quelques miséreux, se partageant les locaux et les couvertures la nuit, abandonnant cet abris durant le jour pour hanter des faubourgs.
On y voyait quelques gamins jouant ou se chauffant au soleil, se partageant un maigre butin ou une miche de pain subtilisée au marché non loin.
Récupérant son salaire, l'enfant les laissa devant l'édifice, sans plus de preuve de la présence de Neyna.
Une petite pêche d'information confirma ses allées et venues quotidiennes, mais aussi son absence en ce jour.
Résigné, les deux voleurs allèrent s'asseoir sur quelques rochers près des berges, se gardant un point d'observation sur la rue étroite et fréquentée qui devait annoncer le retour de la séraphine.
Il fallut plusieurs heures avant que la jeune fille ne se montre, le soleil commençait déjà à se terrer derrière l'horizon, les apercevant, et se plantant juste devant eux.
_"Que faîtes vous ici ?" Demanda elle, posant un maigre bagage à ses pieds. Le sac avait une drôle de forme, Percedan cru apercevoir quelques flèches qui en émergeait tandis que Falten apparaissait lui aussi, les mains entourée de linge à la propreté hasardeuse.
_"Tout d’abord tu peux nous dire "Bonjour" non ?"
_"Ho ! Miraline, ne commence pas à rendre les choses difficiles..." trancha Percedan visiblement las de toute cette affaire. Il n'y eu que Falten qui affichait un sourire amical et les salua plusieurs fois tandis que les deux jeune femmes gardaient le silence.
_"Je vous le répète, qu'est ce que vous êtes venu faire ici ?
_"Te transmettre un message...
_"Ouais ! Et on a couru dans toute pour te trouver, tu pouvais pas donner des indications plus précises à Massim non ? Et puis t'étais où toute la journée ?"
Neyna tourna légèrement la tête, fronçant les sourcils.
_"Ca ne te regarde pas..."
_"Nous avons servit de guide à un groupe de chasseurs" répondit alors Falten avec une certaine fierté dans le sourire. "Un travail honnête" ajouta il en plaisantant.
_"Grassement payé ?" demanda Percedan avec un sourire aux lèvres.
_"Plus ou moins..." trancha Neyna
_"Plus ou moins ? De quoi manger pour la semaine, et je te rappel qu'on t'a offert quelques chose..."
_"Comment ça ?"
_"Un de ces porc m'a donné une arbalète rouillée, tout ça parce qu'il me mettait un peu trop la main à mon cul..."
Percedan se tourna vers Falten
_"Et tu laisse faire ?"
_"Je n'allais pas le cogner de toute façon..." répondit il, présentant ses mains.
Il y eu un petit silence...
_"Bon et ce message que vous teniez tans à me donner, qu'est ce que c'est ?"
Miraline fouilla dans ses poches, sortant une petite enveloppe cachetée et la tendis à la jeune fille.
_"Ce sont..."
_"Les armoiries de Delcavus oui..." acheva la gnome.
Neyna jeta le billet au sol, attrapa son sac et s'en retourna vers la masure.
_"Alors je n'en veux pas !..."
Les deux voleurs se regardèrent
_"C’était prévisible Miraline…"
_"Petite garce…"
Falten se baissa, attrapant l'enveloppe entre deux doigts émergeant de ses bandages.
_"Ne vous inquiétez pas, je vais lui parler... C'est important ? Vous savez de quoi il s'agit ?"
_"Oui nous savons, c'est assez important en effet..."
_"Très bien... Merci d'être venu l'apporter..."
Il allait rejoindre l'abri lui aussi lorsque Miraline l'appela.
_"Falten attend !"
_"Oui ?"
_"Je voulais savoir... Tu portes encore... Tu enserre encore tes mains dans ces bandes ?"
_"... Ca me fait moins mal comme ça..."


_"Tu aurais dû leur laisser une chance quand même..." Falten entra dans la pièce, la rejoignant non loin d'un tabouret et d’une table ornée d'une chandelle mourante.
Neyna s'était assise, rompant un morceau de pain et mâchant sans aucune élégance.
_"Pas envie... Il s'est joué de nous, qu'il aille au diable..."
_"Je déteste quand tu joue les têtes de mules..."
_"Ouais..."
_"Tu est insupportable quand..."
_"...Ouais..."
_"Ecoute moi…"
_"Non…"
Falten eu un soupir, il passa le dos de son bras sur une mèche crasseuse perdue sur son front.
Avec une infinie patience, il dénoua ses bandages, délivrant ses mains gonflée et crispée. Les plaies suintaient quelques peu.
Enfin, il entreprit d'ouvrir l'enveloppe sous le regard de la jeune fille qui prenait une moue d'exaspération.
Enfin déplié, le parchemin ne révéla aucun secret au jeune garçon qui le reposa devant lui.
_"Tu veut bien regarder ? Je ne sais pas lire ?"
Sans un soupir, ni d'expression hormis la mastication du pain rassis, Neyna pris le billet entre ses mains, l'approchant de la chandelle.
_"Lors... De... Lors de la nuit... De la nouvelle lune... L'arène acc... Acc... Acceu... Yeura... Accueillera un nouveau spectacle... Du moins... Si tout se passe... comme prévu... J'aimerais que tu sois... Présente... Place toi dans les... Tribunes au nombre impair... Tu seras en sécurité... Ton... Maître... Groidric..."
Falten s'était approchée d'elle, et enlaçait maintenant son cou tandis qu'elle lisait.
_"Ca veut dire quoi ?"
_"Je ne sais pas..."
_"Peut être qu'à lui aussi tu devrais lui laisser sa chance..."
Il l'embrassa et quitta la pièce, un sourire aux lèvres.
Mirant entre les volets, Miraline et Percedan observaient et espionnaient la scène.
_"J'ai gagné mon pari Miraline, je n'ai donc plus de dette..."
Miraline demeura silencieuse, tout comme Neyna qui relisait encore et encore le billet, caressant inconsciemment le tatouage a son épaule.
Enfin, et sans un mot elle l'approcha de la flamme, et le laissa s'embraser entre ses doigts.
_"Non, elle l'a brûlé... Je n'ai rien perdu... Toi non plus d’ailleurs..."
_"Non j'ai gagné ! Elle l'a lut !"
_"Moi aussi, elle l'a brûlé..."
Percedan se renfrogna, quittant la fenêtre et retournant lentement dans les rues de la cité plongée dans les lueurs mortes du crépuscule.
_"Mouais, Tu avais un moyen de te sauver… C'est pas vraiment honnête ça..."
_"C'est ton problème Percedan, tu est trop honnête..."

#14 Tim

Tim

    Timinus


Posté 19 novembre 2006 - 16:22

Chapitre XIII: "Je suis l'instigateur"

La porte des enfers…
Oui, c’était l’effet que cela ça lui faisait…
Une porte au enfer gardé par une armée de cerbère en arme et en armure, chacun arborant les insigne de Falerbron, Nephilienes, Ou de ce Lioranh Moritaco, roi de l’arène et administrateur des spectacles en tout genres…
Ballottée, bousculée, elle se laissait entraîner par la foule qui s’écoulait lentement entre les portes de l’arène souterraine, seule entrée officielle et officieuse de la guilde des voleurs.
Les braseros et torches fixées aux murs éclairaient la façade de pierre masquant le ciel noir et sans lune.
Les gens devenus fleuve se glissaient sous la herse et descendaient les escaliers, juste bercé par l’ordre monotone de quatre gardes interpellant chacun des passants.
_"Ici ! Ici Déposez vos armes… Ici déposez vos armes… Ou n’entrez pas…"
Neyna eu un sourire en coin… elle avait longuement hésité a prendre sa lame avec elle, mais se doutait bien qu’elle ne passerait pas le seuil de la forteresse avec…
Elle se sentait pourtant mal à l’aise au milieu de la plèbe de Feres-Brom, cherchant en vain une sécurité a laquelle accrocher ses craintes.
Et si il y avait une émeute ?
Si l’un d’eux refusaient de laisser ses armes ?
Ce n’était pas la petite dizaine de gardes prévue à l’entrée qui allait stopper tout ces gens si une rixe ou une panique éclatait…
Elle finit par descendre d’un étage, juste un palier avant les réelles fosses…
Elle n’était qua quelques mètres sous terre, et déjà elle étouffait…
Où peut être était-ce l’endroit…
Elle n’y avait pas mit les pieds depuis quelques temps déjà, et n’était jamais revenue vers l’arène…
Non, c’était vraiment un endroit qu’elle prenait soin d’éviter… Jamais, jamais Neyna ne s’était approché de ce point de la forteresse… Et Groidric lui demandait d’être présente ?...
Savait il vraiment ce qu’il lui demandait ?
Elle se réprima elle-même…
Ces derniers temps, toutes ces pensée semblait vouloir fouiller le personnage de Groidric pour y trouver toutes les choses qui sonnait le plus faux, ce qui n’avait pas sa place…
Tout cela était ridicule… Et après tout, elle était là de son plein gré… Même Falten n’avait pas su la convaincre… Mais elle avait pris sa décision seule… Annonçant bien entendu, qu’elle était sortie pour une toute autre affaire…
La longue file s’approchait…
Entre plusieurs badauds, elle aperçus quelques meubles et des sièges…
Ses épaules tombèrent en même temps qu’un soupir…
Les caisses…Les caisses de l’arène…
Elle n’avait pas pensé à ce détail… Et Groidric non plus…
Elle devrait faire quelques acrobaties encore, et tenter de se faufiler sans être vue…
Qu’est ce que ça voulait dire ? Ne pouvais il pas prévoir cela ? C‘était évident que…
Elle resta perplexe.
Les gens entraient tous sans payer…
L’accès était gratuit, voila qui ne ressemblait pas aux habitudes de Lioranh…
Mais après tout, ce soir était la fête du renouveau de Feres-Brom.
Ou du moins dans les traditions de ses habitants, louer ce jour était devenu une habitude…
Pour certain, cette nuit sans lune marquait le nouvel an, le jour où le soleil commencerait à décliner vers l’hiver… Pour d’autre il s’agissait juste d’une fête paysanne, rien de plus…
Ou plutôt, un petit rien transformé en rassemblement commercial selon les bon vouloir du Duc. Du pain et des jeux…  
Du pain…
Et des jeux…
Elle passa tranquillement les guichets symbolisés par une arcade de l’ancienne ville souterraine, et descendit alors un nouvel escalier.
Il était si sombre, juste quelques lanternes à l’huile pour l’éclairer…
Les flammes brûlaient contre le mur, noircissant les briques et les pierres, surveillant le flot continus de spectateur venu assister aux « festivités »
Elle posa son regard sur chacun d’eux, chacun de leurs visages…
Il y avait là des hommes, des femmes et des enfants, tous venu assister au bains de sang qu’offrait régulièrement le roi des voleurs…
Il venaient parfois de pays lointains, de contrés sauvages, ou de royaume où ces pratiques seraient plus que mal vues…
Ses yeux tombèrent sur les épaules d’un homme.
Ses vêtements riches était surmonté d’une discrète coiffe de plumes noire.
Deux entailles dans ça cape laissait indiquer son appartenance à la race sombre.
Ses mains se posaient sur des épaules plus petites, plus chétives…
Celles d’un enfant fixant et retournant son regard à la jeune fille…
Elle baissa la tête… Et se faufila entre plusieurs personnes tans et si bien qu’elle en doubla près d’une cinquantaine d’un seul coup…
Et pénétrait dans la salle de la grande fosse…
Un frisson la parcouru…
L’endroit avait changé, mais était resté le même.
Les mêmes dimension, le même sable, l’emplacement du trône de Lioranh, l’emplacement des mécanismes, les hautes portes sombres et les débris jonchant le terrain…
Les gens se posaient devant le vide, retenus par un petit parapet et une nouvelle grille de fer forgé…
Cela en plus des filets horizontaux… Il était impossible pour le public d’entrer dans la fosse depuis cet accès…
Elle leva la tête, mirant la multitude de voûte parcourant le plafond… Les alcôves et une série de herses levées divisaient les tribunes en une dizaine de compartiments, chacun ornée d’un chiffre sur une plaque scellée dans la pierre.
Elle avança au milieu de la corniche, dans la zone au chiffre "4", attendant patiemment la suite des événements.
Elle était des plus mal à l’aise, elle avait l’impression que tous ces gens tout autour d’elle n’avait qu’un ordre a donner pour qu’elle retourne en bas…
Juste là…
Les armes, le sang…
Le souvenir de la spyrgrives fondant sur elle la fit frissonner…
Elle posa ses mains sur le muret, caressant la pierre, et ferma les yeux…
Les mouvement derrieres elle allaient et venaient, comme un flux régulier…
Quelque chose courue sur ses doigts, elle lâcha un cri de surprise.
Le petit rat renifla l’air un moment, avant de sauter dans une paume tendue vers lui.
_"Bonne patte ? Simon Bonne patte ? "
L’homme gratta la gorge du rongeur, et lui adressa un sourire bienveillant… Bien qu’édenté…
_"Bonjour jeune fille. "
_"Alors toi aussi ? Toi aussi tu viens assister à tous ces massacres ? "
Bonne patte ne répondit pas tout de suite, ses gestes était vif, craintif, il reniflât lui aussi l’air, faisant vibrer quelques poils de sa moustache.
_ "Oui… Oui c’est arrivé qu’je vienne voir… Oui… Mais pas ce soir…"
Il marqua un silence, et avança son visage près d’elle.
"Tu as bien fait… Oui… C’est un bon emplacement…" Lâcha il tout en reculant dans la foule, découvrant un pan de sa veste ou trônait une petite dague.
_ "Qu’est ce que ? "
Elle voulu le rattraper, comprendre, mais un homme la retint, lui barrant le passage.
_"Ne va pas rater le début"…

Les trompettes retentirent, et une marche débuta.
Du fond de l’arène, Lioranh et Selith avançaient, paradaient et allèrent s’asseoir sur leurs trônes respectifs, salué et ovationné par la majeure partie du publique.
Enfin, un homme se leva, et descendit quelques marches plus bas, hurlant dans quelques gros tuyaux de cuivre un discours de bienvenue.
Sa voix amplifiée résonna dans toute la salle.
_"Peuple de Feres-Brom, Oyez… Oyez bon peuple, en cette nuit du renouveau, le Sir Lioranh Moritaco, Roi de l’arène a décidé de vous offrir une reconstitution fidèle de la grande bataille d’Otakwa… " Le silence tomba, et les lumières furent amplifiée, alors que des allumeurs courraient enflammer les torchère et braseros… La musique repris de plus belle, se muant en accompagnement pour le conteur grassouillet qui vint reprendre la parole.
"Il y a plus d’un siècle, venu du Moran Denan, les tribus barbares désireuses de conquérir l’océan perpétrèrent le plus sanglant massacre de l’histoire, sur l’île d’Otakwa ! Gentes dames et messieurs, damoiselles et damoiseaux, fraîchement débarqués de leurs embarcations… Les Barbares d’Eugydrel ! "
Il y eu plusieurs détonation, et l’une des portes s’ouvrit et tout un escadron se déversa hors de la noirceur de la forteresse… Les tambours battants en rythme accentuèrent l’aspect mécanique et terrifiant de leur marche. Ils portaient tous un heaume d’acier surmonté d’un panache rouge.
Ils avaient des lances, des coutelas, des arcs et même des chevaux.
Leur armures grises protégeaient leur torse et leur épaules par un enchevêtrement de plaque et cotte de maille…
La foule hurla, cria de joie, tandis que les gladiateurs saluaient le roi Lioranh.
« EUGYDREL ! EUGYDREL ! »
_ Bon Seigneurs et leurs dames… Revenu d’entre les morts, Le sanguinaire EUUUUGYDREL ! »
Un cheval sombre et robuste s’approcha des autres combattant…
Bien que la monture semblait craintive, en dépit de son allure aguerrie, le cavalier la menant avec une bien bonne dextérité.
L’homme salua Lioranh, puis ôta son casque et s’inclina trois fois, laissant couler ses longs cheveux blancs contre la crinière noire.
Bien que la plèbe hurlait déjà son nom, Neyna n’en eu pas besoin pour reconnaître Toldramech, le vampire affamé, sans doute devenu champion après la… Disparition de Gimaeth…
Les trompettes se turent soudain, on entendait, venu des profondeur de la forteresse, un rugissement qui fit frémir l’assistance, Lioranh visiblement anxieux pour son spectacle adressa un léger signe au conteur qui s’approcha encore un peu plus des canalisations amplifiant sa voix.
_"En dépit de l’annonce faites par les avant poste de l’île, les habitant d’Otakwa se laissaient surprendre a l’aube, alors que tous s’éveillait pour vivre leur dernière matinée…
OUI VREZ LES PORTES ! ET LAISSEZ APPARAÏTRE LES GUERRIERS D’OTAKWA !"
Il y eu un horrible grincement, et alors, poussé par d’autre gladiateur, une petite trentaine d’homme s’avança sur le sable. Ils avaient de bien maigres protections, et leurs armes semblaient avoir déjà servit plus d’une fois.
Ils posaient autour d’eux des regards inquiets, alors que leurs bourreaux courraient rejoindre leur propre escadron.
Les prisonniers se regroupèrent à l’autre bout, craintifs…
Dos à la dernière porte d’où était provenu l’horrible cri il y à un instant…
"Peuple de Feres-Brom, voici notre décors planté, et pourtant, afin de vous offrir un spectacle aussi proche de la réalité que possible, notre bon seigneur Lioranh de Moritaco a tenu à vous offrir un autre présent… Ses hommes, au courage sans pareil ont voyagés par monts et vallées, jusque dans le Moran Denan, et ont ramené l’un des terrifiants gardiens de ce pays… BON PEUPLE ! TREMBLEZ DE TERREURE FACE À TRODEMOS ! NOTRE MINOTAUUUURE ! "
L’homme avait levé les mains en direction du groupe de prisonnier et de la dernière porte… Celle là même que Neyna avait franchit quatre ans plus tôt…
Les gonds noirs coulissèrent, et les lourds panneaux de bois s’écartèrent lentement…
Les tambours battaient de plus belle, accueillant la venue du monstre. Les "Habitants d’Otakwa, eux, s’écartaient vivement…
Il y eu un bref tremblement, puis une masse sombre émergea de l’ombre.
Comme un homme haut de neuf mètre, une toison brune et drue, des jambes aussi grosses que des piliers, juste retenus par un moignon de chaîne en acier…
Des poings énorme, capable d’écraser une tête par la seule force de ses doigts…
Des poings balancés pour maintenir l’équilibre d’une démarche titubante…
Il y avait deux énormes cornes sur son crâne bovin, elles oscillaient, et tombaient inexorablement vers le sol…
Un filet de sang s’échappait de sa bouche et de ses multiples plaies, coulant sur la terre, le sable et ses sabots…
Lioranh s’était levé, et avait rejoint la tribune du conteur…
Sidéré, tandis que, meuglant une dernière fois, comme une longue plainte d’agonie, Trodemos le minotaure s’écroulait à terre, criblé d’entailles et de flèches…
_"Qu’est ce que ? "
Comme pour répondre au roi des voleurs, une horde de personnage en armures et combinaisons de cuir se jetèrent dans la fosse…
Ils portaient tout des armes, des arbalètes, et parfois en lançaient aux prisonniers qui pourtant avaient perdu tout espoir…
Les hommes se placèrent au bout de l’arène, et s’organisèrent en petit bataillons, parfois perché sur la dépouille du monstre qu’ils venaient tous d’occire…
Les herses des tribunes furent alors relâchées, séparant chacun des blocs, et les groupes de spectateurs.
Autour de Neyna, et dans toutes les gradins au chiffre paire, il y eu des grands bruit de métal, et le cliquetis d’arme à distance, émergeant des toges et manteau, et maintenant tourné vers les spectateurs, les contraignant au calme absolu…
Lioranh bouscula alors le conteur, et se mit à hurler dans la porte voix.
_"JE VOUS RECONNAIS ! JE VOUS RECONNAIS ! QUE VEUT DIRE TOUT CECI ? "
Il n’eu pour réponse quelques rires, et poing levé. Il interpella alors l’un des escadrons de gladiateurs désignant les hommes au bout de la fosse.
_"ATTAQUEZ ! "
Les chien de fosse, firent claquer leur armes, et, levant leurs boucliers, se jetèrent sur les opposant.
D’autres lames furent levées, et les arbalètes lâchèrent leurs carreaux.
Les pointes se plantèrent dans le sol, le bois des targes, ricochant sur l’acier des cuirasses ou blessant la chaire.
Quelques hommes furent tués, les moins téméraires (ou les plus réalistes) se laissèrent tomber au sol.
Neyna frissonnait…
Au dessus d’elle d’autres arbalètes cliquetait, prêtes à cracher contre les spectateurs, nephiliens et voleurs si ils ne se tenaient pas tranquille.
Ses mains tremblaient, et son cœur battait à tout rompre, jamais elle n’aurait imaginé voir cela…
Jamais elle n’aurait imaginé voir ce dernier homme, émergeant lui aussi de l’antichambre…
Il avait une riche armure blanche, de plaques et de mailles, et portait un tabard pâle…
Frappé des insignes des aurores…
Son heaume couvrait la totalité de son visage, il s’avançait, résolu, contournant l’immense dépouille, et vint se poster en première ligne…
Au point le plus exposés…
_"JE SUIS L’INSTIGATEUR…" Hurla il à l’adresse de Lioranh
_"Toldramech ! TOLDRAMECH ! TUE LE ! TUE CET HOMME ! "
Le cheval hennit, et tirant une longue et lourde lame, le vampire galopa brusquement, chargeant le guerrier blanc…
Les carreaux sifflèrent de nouveau, jetant le cheval au sol et projetant son cavalier qui, par quelques figures acrobatiques, retomba sur ses pieds, courrant de lui-même sans rien perdre de sa vitesse.
L’"instigateur" avança d’un pas, et jeta un flacon vers son agresseur.
La fiole se brisa sur le sol, répandant l’eau, absorbée par le sable…
Toldramech bondit alors, fondant sur sa proie.
Quatre hommes au visage encapuchonné accoururent auprès de leur maître, brandissant chacun un lourd crucifix d’argent massif…
Le geste repoussa la créature, tans et si bien que sa chute changea d’orientation, et le projeta quelques mètres en arrière.
_"IL N’Y AURA POINT DE MORT, SAUF PAR LA VOLONTE DU ROI DES VOLEURS…"
_"Qui est tu ? Qui est tu chien ? Misérable bâtard…"
L’homme écarta alors ses suivants, et planta son arme devant lui.
Ses mains gantées empoignèrent le heaume, et le firent lentement glisser vers le haut.
Puis, il dégagea sa tête de son haubert, laissant tomber son casque sur le sol, et dévoilant ses traits parcheminés.
Delcavus ajusta ses cheveux, puis leva les yeux vers Moritaco…
"Groidric ? Groidric ? " Lioranh semblait avoir affaire au diable lui-même, il se tourna brusquement vers Selith qui elle-même s’était levée, tout aussi surprise que son concubin.
"TU AURAIS DÛ PREVOIR ! TU AURAIS DU LE VOIR ! IDIOTE ! CATIN ! POURQUOI EST IL ICI ? JE PENSAIS QUE TU Y VEILLAIS ! "
Selith était furieuse, tout autant que l’homme qui montrait plusieurs signes de panique.
_"LIORANH ! JE SUIS VENU REPRENDRE CE QUE TU A SU ME VOLER…"
Toldramech s’était levé, et sifflait, se tortillant sur le sol, menaçant le chevalier.
"Arrière ! "
Le séraphin s’avançant, brandissant sa chevalier étincelante devant le vampire.
"Arrière… N’entrave pas ce que je suis en train de faire…"
Il se tourna vers le public, toujours tenu en joue par les voleurs de la guilde.
"JE SUIS GROIDRIC DELCAVUS DELACOMBE… MAÎTRE DES VOLEURS DE FERES-BROM… VENU REPRENDRE SES DROITS EN CETTE NUIT DU RENOUVEAU…"
Il y eu un silence, puis les murmures s’élevèrent petit a petit…
"JE SUIS VENU DEFIER LIORANH MORITACO… ENTENDEZ ! VOUS PEUPLE DE FERES-BROM  SOYEZ TEMOINS, DANS CET ARENE DE MA CHUTE, OU DE MA VICTOIRE ! SOYEZ TEMOINS DE MON DEFI ! "
Il se tourna vers le roi voleur, tremblant de tous ses membres, une épée fut apportée, et plantée devant Phoeb, la lame de Groidric.
Ce dernier ôta alors le reste de son armure, et confia sa chevalière à un homme grassouillet qui se révéla être Percedan.
"POINT DE MAGIE OU DE CHAUSSES TRAPPES ! LIORANH JE TE DEFI SUR MA VIE ET MON HONNEUR… COMBAT MOI POUR CONSERVER TES DROIT ? OÙ ABANDONNE DANS L’INSTANT… JE T’ATTEND…"
_"C’EST CA QUE TU VEUT ? UN COMBAT A MORT ! JE TE DETRUIRAIT GROIDRIC ? VIEILLARD IMPETUEUX ! TU TE TRAINERA DEVANT MOI COMME UN RAT. "
_"SI JE PERD, MAIS SUIS EN VIE, JE LAISSE MON DESTIN ENTRE TES MAINS LIORANH … SI JE PERDS, ALORS MES VOLEURS TE SUIVRONT AVEUGLEMENT, LES AUTRES PARTIRONS… EN CAS DE VICTOIRE, J’OFFRIRAIS LE MÊME CHOIX À TES HOMMES… ENTENDEZ MOI ! ENTENDEZ MOI TOUS ! JAMAIS JE N’ENTRAVERAIS VOTRE LIBRE ARBITRE…"
Ces paroles se voulaient réconfortante, et pourtant, les mines maussades s’affichaient…
Groidric le voyait, et le prévoyait… Mais ce soir, il se savait en position de force… Il était prêt à aller au bout de ses convictions… Au bout de ses intentions…
Qu’il gagne ou qu’il perde, tout changerait pour la guilde, et Lioranh perdait une grande partie de son influence et ça, il le savait…
Le silence était tombé, le jeune roi voleur était sortit de la tribune en compagnie de Selith et de son escorte.
Les discutions s’élevèrent encore et encore, patientant…
Pas de reconstitution de guerre sanglante, pas de monstre broyant ses proies, pas de massacre d’innocent arraché a leur lointain foyers…
Ce spectacle resterait pourtant dans les mémoires… Le défi, le combat du bienfaiteur Lioranh Moritaco, contre Le séraphin Delcavus…
Groidric se plantait au beau milieu de la fosse, fixant chacun de ses hommes, l’air résolu…
Espérant que le public ne ferais pas de vagues…
Il ne voulait pas être l’auteur d’une émeute, et il savait les gens de cette ville bien trop prompt à déclencher une rixe…
Lioranh se faisait attendre, Groidric tournait et retournait sans cesse autour des deux épées plantées dans la terre…
La clameur s’éleva, et comme à chaque fois que l’audience réclamait un monstre ou un champion, le nom de Moritaco était hurlé en rythme…
Les mains frappaient les grilles, les lampes oscillaient au rythme des voix…
Puis un homme entra dans la tribune, et glissa quelques mots à l’oreille du conteur…
Ce dernier afficha une expression de stupeur et de profond embarra, il interpella plusieurs fois le messager, lui demandant de confirmer encore et encore…
Puis, résolu et attristé, alla se planter devant les portes voix…
Il tordait, tournait ses mains sans cesse…
_"Je… Je… Bon peuple… Voila une terrible nouvelle… On m’informe que Lioranh Moritaco, maître de l’arène vient de quitter les lieux avec son escorte… Nous devons donc déclarer Delcavus vainqueur par forfait…"
Les cris explosèrent, des cris de joies, des cris de colères, des cris de refus…
Tout cela dura quelques secondes…
Il y avait des félicitations, des insultes… Tout atteignait Groidric, qui avait peine à réaliser…
Lioranh, et sa lâcheté lui avait de nouveau offert les pleins pouvoirs dans cette guilde qui maintenant redevenait sienne…
Une à une les grilles furent élevée…
Apres que la fosse fut vidée.
Les hommes du séraphin vinrent prêter main forte à leurs compagnons, garantissant la sécurité des citadins, et les laissèrent s’en aller…
Lorsque la herse du bloc quatre fut élevée…
Quelqu'un pourtant se rua sur la sortie, et, au moyen de plusieurs passages secrets, accouru devant les appartements de son maître…

*Sa seigneurie le prince du clan des bouffeurs de Yabon !
*Détenteur de la baffe d'or administrée par Gamall le 19/11/07

Epilost Graphisme et délires
PixelNoob Une Web-émission, sur les jeux video


#15 Tim

Tim

    Timinus


Posté 07 janvier 2007 - 02:05

Chapitre XIV: Dans le nid des plumes noires

Le craquement doux de la coque l’éveilla.
Tout autour d’elle brûlaient quelques chandelles offrant un peu de pénombre autour de son matelas, et celui de Miraline, ronflant dans un sommeil bien trop profond.
Neyna se redressa, assise sur le sol, elle s’étira dégagea une longue mèche de son visage, et bailla, repus d’un sommeil réparateur.
Il était encore tôt, et l’aube venait tout juste de poindre sur l’horizon plate et calme de l’océan intérieur.
Elle passa sa tunique sur ses épaules, harnachait ses ceintures et son fourreau, puis, entrepris d’enfiler un léger plastron de cuir.
Le vent soufflait d’une brise forte sur le pont du voilier.
Les deux grandes voiles se gonflaient sous le souffle de Sylph, tirant l’embarcation sur les flots.
Elle arpenta la place, croisant quelques matelots, et saluant Heleth, lequel lui adressa un geste amical et repris le nettoyage d’une dague.
En proue, elle retrouva Simon bonne patte.
Il avait toujours ces yeux fuyant, et ce petit nez retroussé qui palpitait de temps à autre, humant l’air de façon frénétique.
Ses mains aux ongles noir et griffues caressaient la tête d’un rat visiblement perturbé par le roulis du navire.
_ "Bonjour…" lança elle, s’approchant et posant ses propres mains sur le bastingage.
L’homme lui répondit par un sourire
_ "Bonjour ma jeune amie…"
Elle porta son regard sur un léger filet noir, dessinant au loin quelques cotes escarpées du Ghebcor, puis respira profondément l’air marin.
_"Qu’est ce que ceci ? " Demanda l’homme en pointant un bracelet forgé et orné de runes et de phrases occultes.
_"Maître Delcavus me l’a donné… Selon lui… Il sert à cacher ma nature aux yeux du peuple sombre… Il espère ainsi me faire passer pour une humaine lorsque nous serons dans le camp… Il l’a obtenu auprès de gens placé en Astriana… J’ai cru comprendre que depuis son… Sa reprise du pouvoir, la terre d’or s’intéressait de près à notre maître. "
Simon posa le rat sur son épaule, lequel alla se nicher dans sa capuche, tirant quelques peu le vêtement vers l’arrière.
_"Les blafards souhaitent reprendre le Ghebcor, ton peuple, petite volaille n’aime vraiment pas les défaites… Alors ils envoient leur gents converser avec ce chevalier dont il préférait ne pas soupçonner l’existence… Ils veulent que Delcavus leur donne Feres-Brom, ou qu’ils les aident à le faire… Et compte tenu des événements récents… Ton maître à su attiser leur intérêt. Je vais te dire, je ne souhaite pas voir cela…"
_"Et pourquoi donc ? "
_"Les blafards… Si ils peuvent reprendre leur ville, alors ils iront la nettoyer… Ils vont tuer beaucoup de gens, des nephiliens, des vampires aussi, et aussi des voleurs… La guilde n’existera plus, le duc fait mine d’imposer ses lois, mais les activités de Delcavus lui rapportent beaucoup d’argent… Même si il préfèrerait avoir affaire avec mon anciens maître… Alors que les blafard, eux, il iront tout enlever, et ton maître n’aura qu’a partir. Je reconnaît que Delcavus me plait, c’est pour ça que bon nombre d’entre les miens ont trahit maître Lioranh pour se tourner vers lui… C’était très risqué, mais pour moi… Je voulais assister au spectacle dans l’arène… Et j’espérais me trouver du bon coté… Enfin, celui qui me rapporterait le plus en cas de victoire… Pourtant, je souhaiterais moins voir de séraphins tourner autour du roi des voleurs. Feres-Brom est ma maison, j’en connaît tout les recoins, et tout les souterrains, et je peut te dire une chose, pour sûr c’est un paradis pour les fouineurs, voleurs et monte-en-l’air…"
_"Sait tu ce que c’est, que de ne pas avoir de toit en Feres-Brom ? D’être un enfant perdu dans cette meute de loup ? Il n’y a que très peu de gens qui se soucient de leur sort… Hier, je parlais avec quelques amis, l’un d’eux est un nain… Un vieil aveugle… Il a beaucoup souffert de la venue des nephilims… C’est peut-être l’un des seuls dans cette ville à se soucier de leur sort… Il a une vision très jolie de tout cela, je pense même qu’il rêve tout éveillé, qu’il s’embrume dans ses vieux souvenirs, et que tout ça ne sert rien… Et pourtant je préfère cent fois l’entendre parler de ses rêves, que de vivre la vie que je vie…"
Elle marqua un silence, Simon s’adossa au bastingage, posant devant lui un étalage complet de flacons et de poudres emballées.
_"Continue, je t’écoute…"
_"J’aurais préféré être autre chose, toi la vie de brigand te sied peut être, moi mon premier contact avec tout cela fut Gimaeth, l’arène et la spygrive, et depuis, je découvre plus d’horreur chaque jour… Tout cela est risqué, des aurores sont allé te libéré des geôles du duc, moi, je risquerais bien plus, peut être que ma tête se trouverait sur l’un des pieux de la chapelle rouge.
On y voit déjà tans d’autre tête bouffé par les oiseaux…"
_"Si Feres-Brom te fait tant de peur… Pourquoi y reste tu ? Si comme tu dit, c’est dans une meute de loup que tu te trouve, alors pourquoi reste tu au cœur du danger…"
Elle marqua un nouveau silence, avant de se renfrogner.
_"J’ai mes raisons…"
Le voleur eu un petit rictus, sachant pertinemment que ces dernière paroles n’était que mensonge.
Elle ne connaissait pas ses raisons, ou ne voulait pas les reconnaître.
Ses raisons…
Même Falten avait encore une fois disparu, parti pour ses propres escapades, sans se soucier de son sort à elle.
Même Falten n’était pas une raison valable à sa présence ici bas.
La ville était un refuge, quoi qu’elle puisse dire ou penser, la quitter reviendrait a revivre son exil de Midfell et avec, trop de souvenir qu’elle voulait occulter.

Il se passa plusieurs minutes.
Neyna continuait d’observer l’océan, bientôt rejointe par Heleth, puis Miraline qui bailla et leurs adressa des salutation plus ou moins endormies.
La gnome semblait ne pas supporter au mieux les transports maritimes, le roulis la faisait tanguer, quant au tangage, il lui colorait le visage d’une teinte perdue entre le vert et le bleu pâle.
Elle s’intéressa soudainement aux décoctions préparées par le dresseur de rat, préférant sans aucun doute se distraire du mouvement de l’embarcation.
"Bonne patte" présenta quelques uns de ses poisons aux voleurs déjà présents, les invitant à en enduire leurs armes quand le moment s’en fera sentir.
La côte se rapprochait, on attendait simplement Gherold, le retardataire.
Celui si ne tarda pas a se montrer. Il avançait d’un pas traînant, la voie de la mer lui plaisait sans doute autant qu’à Miraline.
Gherold était un jeune nain, une quarantaine d’année pas plus. Il portait sur le front un bandeau de tissus, plaquant ses cheveux noirs de jais contre son crâne. Sa barbe hirsute était taillé sans aucun soin, et masquait une grande partie de son torse.
Il avait une tunique de lin teinte et portait un de ses pantalons de travail, utilisés couramment par les forgerons. Son visage, n’avait que peut de ride et affichait un air jovial en dépit du cache masquant l’absence de son œil gauche.
Il ajusta sa ceinture, tout en les saluant, et alla directement enduire ses armes de poisons de sa propre fabrication.
Tout en mirant ses gestes, Neyna reconnu le blason des aurores au dos de sa main.
Elle connaissait assez bien Gherold. Elle l’avait rencontré le jour de son "adoubement", lorsque elle-même avait rejoint ce cercle fermé parmi les voleurs de Delcavus.
A la suite du nain, apparut le maître de la guilde accompagné d’un jeune garçon transportant un trio de manuscrit.
L’enfant se nommait Benoît, tout le monde l’appelais "le p’tiot", Il était âgé d’une dizaine d’année, et accompagnait parfois les voleurs depuis que Lioranh avait perdu son pouvoir sur la guilde.
Neyna esquissa un sourire de nostalgie en le voyant ainsi arriver. Tout comme elle, Benoît faisait parti de ces quelques enfants que Groidric avait pris sous sa protection…
Il avait les cheveux court, coupé au bol, virant entre le blond et l’orangé.
Son visage souriant était barré d’une longue estafilade tailladant sa joue.
Neyna ne se posa même plus la question de savoir où il pu avoir cette blessure… Elle avait maintenant pris l’habitude de voir ses jeunes compagnons aussi balafré que pourrait l’être le plus aguerri des soldats.
Elle leva les yeux sur son maître.
Il avait repris sa noble allure, ses yeux perçant derrière ses lunettes lui adressèrent un regard bienveillant tandis qu’elle écartait une mèche entraînée par le vent.
Il portait un manteau aussi riche que sombre, et ses cheveux blancs, coiffés et tirés vers l’arrière lui donnaient une attitude plus jeune, renforçant la détermination qui se lisait dans ses traits.
Il les saluas tous, mangea, et partagea un repas en leur compagnie avant de se lever, et d’observer à son tour les côtes s’approchant.
_"Falerbron n’est qu’un vieil avare…" lâcha il sans prêter attention à ses propres paroles. Il soupira, baya, puis pinça l’arrête de son nez endolorie.
_"Vous avez mal dormis ? " Demanda Heleth assis sur un tonnelet.
_"Plus ou moins, je rêve beaucoup en ce moment. Ce doit être à cause de la pleine lune…"
_"Et de quoi Sélène imprègne elle vos rêveries ? "
Cette fois ci, le maître voleur lui répondit sur le ton de la plaisanterie
_"De l’ancienne Feres-Brom, du temps du Ghebcor, et surtout de ma promise, ma défunte Anna... C’est étonnant… Voila plusieurs nuit que je rêve d’elle sans raisons."
Le jeune homme se tue, jeta un œil sur l’horizon, et resserra un bracelet de cuir à son poignet.
Il passa une main dans ses cheveux roux, presque carmin, et interpella de nouveau son maître.
_"Alors ? Si vous nous expliquiez plus en détail le but de notre escapade ? "
_"J’y venais… Nous allons bientôt aborder les plages de l’Estcor, bien plus au sud du Miders… Et vous devrez porter assistance à un groupe de nephilim…" Il ne tint pas compte des quelques têtes levées… "Nous avons besoin d’eux, ils ont besoin de nous et de ce fait, aucun ne vous fera de mal… Il s’agit d’un groupe militaire, en partance pour l’ouest… La plupart sont sur le départ, tandis qu’un petit groupe restera pour s’ajouter au votre… Ils devraient être six ou sept. "
_"Bien, mais comment se passera la répartition du butin ? " Demanda Miraline
_"Commençons tout d’abord par évoquer ce que vous ferez… Vous allez entrer dans la tombe d’Ordro Tolpavel, un illustre nain mort il y a plus de cinq siècles. Son tombeau, et celui de sa famille se trouvent non loin des cotes que nous aborderons… Nos commanditaires nephiliens avaient établis leur campement autour de l’entrée, nettoyant tout d’abord les souterrains de leurs anciens habitants… Mais je vous en parlerais en temps voulu… "Ils" recherchent les armes de Bereld, le premier chevalier de Tolpavel, et cela pour des raisons qui ne nous concernent guerre… De votre coté, vous entrerez dans l’une des chambres mortuaires principales, tout en prenant garde aux mécanismes piégés… Je vous conjure de prendre garde… Une fois entrée, vous devriez découvrir trois objets de grande valeur, qui, si Aurum le veux devrais s’y trouver. "
_"Y aura il de l’or ? " Demanda a nouveau la gnome
_"Sans aucun doute, ne vous gênez pas pour ça, mais de grâce, sachez jouer de demi mesure. Ne vous chargez pas inutilement. "
_"Comme si vous aviez affaire à des enfants…"
_"La petite femme a raison monseigneur" poursuivit le borgne, "Nous savons la tache qui nous incombe et ne somme plus des débutants…"
_"On croirait entendre Massim parfois…"
Miraline eu un sourire en coin, invitant son maître à poursuivre ses explications.
_"Hem… Vous connaissiez assurément les grandes lignes de votre tache avant que je ne vous parle, mais il est bon de préciser… Je disais donc, trois objets devraient se trouver dans cette tombe… Une épée que convoite le Duc, Orapell, ou Ferblam selon les écritures…"
Il prit l’un des manuscrit que portait le p’tiot, l’ouvrant sur le sol et présentant une illustration parsemée et entourée de runes. Il reprit la parole tout en laissant courir ses doigts sur la page.
"La lame et la garde sont de mithril, elle est relativement courte, mais adaptée au gabarit des nain… Son pommeau présente un crâne de taureau dont les yeux sont sertis de rubis. Le corps de l’animal ondule comme un serpent et forme le manche, il encercle dans ses anneaux un diamant brut, non poli. "
_"Un nouveau jouet pour Falerbron, monseigneur le duc nous envoie courir après ses babioles… Je le vois mal manier une lame ce gros bonhomme…"
Les rires éclatèrent, détournant les regards de la page que pointait encore Groidric
_"En effet Neyna, mais c’est à ce prix que nous pouvons avoir la tranquillité, si Falerbron peut nous laisser en paix, alors laissons jouer au bretteur et apportons lui son matériel… Bien, je reprends… Cet ouvrage décrit un mécanisme qui retient l’arme… Il ne s’ouvrira que si vous prononcez clairement "Korpl"…"
_"Une ouverture magique  ?… Ce n’est pas dans la tombe d’un nain qu’on s’attend à en trouver…"
_"Ouais… Mirry à raison" reprit Gherold "C’était un original ce compatriote pour sûr, mais le mot est Korpel… Ou Korpal selon le pays… C’est de l’ancien nain… Ce que je ne peux pas comprendre, c’est ce que ça signifie… Korpel veux dire "Ongle"… Original Cela aussi. "
_"Tu en est sûr Gherold ? " Demanda le maître voleur, inquiet.
_"Assurément… "Todhrem Korpel Graffar ! ", ou alors on peut traduire par "Griffe"…"
_"L’objet suivant… Et qui intéresse toujours le duc se trouve être un diadème lui aussi orné de pierre précieuse. Cinq pour être exacte, deux opales, deux émeraude, et un saphir, vous le reconnaîtrez assurément… Celui si se trouve dans la sépulture de l’épouse de Tolpavel… Mais il n’est pas indispensable… Aussi ne le prenez que si cela ne vous conduit pas a profaner d’avantage l’endroit… Je dois vous avertir aussi, l’objet est magique et son enchantement détient assurément une malédiction… Bref, soyez d’une extrême prudence, n’entrez jamais en contact direct avec ce diadème... "
Chacun hocha de la tête, reprenant leur sérieux.
"Le dernier objet est à récupérer lui aussi si vous en avez les moyens… Je crois savoir que la même salle détient la corne de terre d’Orglois Horeld-Kazam, la légende prétend que cette personne savait invoquer les colères souterraines… Je n’ai pas plus d’information à vous offrir sur votre butin… Je passerais donc à un autre chapitre de mon explication… La tombe comporte quatre sous-sols dont trois comportent les chambres mortuaires, cinq chambre principal par étage, celle que vous devez ouvrir se trouvent au troisième niveau orientée vers le nord, soit un total de quinze sans compter les salle plus petites et les excavation creusée par les Skavens…"
_"Skaven ? "
_"Oui Bonne patte, des skavens, et c’est pour cela que je t’ai fait venir… La tombe à été colonisée il y a une vingtaine d’années, du moins c’est ce qu’estiment nos commanditaires… Il ont pus en chasser et tuer la plupart, mais une bons pourcentage de leurs guerriers leur ont échappés… Nous avons la chance de pouvoir entrer aujourd’hui, mais il faudra être prêt à vous battre. "
_"Et vous nous gardiez ça pour la fin pas vrai ? "
_"Pas vraiment Miraline, mais si je t’ai dit de t’armer, tu te doutais bien que tu n’allais pas en excursion…"
_"Et c’est quoi vos mal-betes ? "
_"Simon, tu en connaît peut être plus que moi sur le sujet ? "
Bonne patte se leva, rangea son matériel et leur adressa une moue de réflexion.
_"J’en sais pas beaucoup monsieur, moi j’aime les rats, je vis avec eux, en leur compagnie, ce sont mes compagnons… Les skavens, c’est autre chose, c’est comme des garous, sauf qu’ils sont bloqués entre les deux formes, rats, et homme. Tu vois Miraline, ils sont petits comme des Kobolds, et pas beaucoup plus intelligent, enfin je crois, je suis pas très sûr… Mais ils sont bien mieux organisés. "
_"Et on les tue comment ? "
Cette fois ci Groidric reprit la parole.
_"Comme on tue un homme… Ce ne sont ni des créatures magiques, ni des mort relevés… Il n’ont ni protection, ni point faible relatif à leur affiliation dans le monde…"
_"Mais comme les rats, ils ont le nez qui sent très loin, et puis de bonnes griffes, ils sont rapides et savent se cacher dans les coins sombres. "
Simon "Bonne patte" s’interrompu et leva la tête, voila qu’il étaient arrivé, et que déjà on jetait une chaloupe a la mer. Il se levèrent tous, respirèrent une dernière fois le vent gonflant encore partiellement les voiles et se dirigèrent vers le flanc du voilier.
Neyna ramassa son arbalète, et fixa son carquois contre son épaule.
_"Avant que vous ne partiez, je vais vous présenter les uns aux autres, vous vous connaissez sans doute déjà tous, mais je préfère que les rôles de chacun soit bien familiers aux autres… Simon, ou "Bonne patte" comme vous préférez, il est familier avec les poisons, le crochetage, et surtout à une connaissance approfondie du monde des rats… En outre, et  il vous le confirmera si je ne me trompe pas, il est capable de soigner la plupart des blessures que vous pourriez prendre… Ensuite, Miraline, aurore, experte du cambriolage et du crochetage, elle sais se mouvoir sans bruit dans les ombres, et sais manier la dague… Heleth, combattant, archer, expert en crochetage et en pièges de toutes sortes… Neyna, aurore elle aussi, combattante, elle sait tirer parti des ombres, manie l’épée et l’arbalète… La plupart d’entre vous savent… Ce qu’il y à a savoir… Je vous demande bien entendu de ne pas nous trahir, je n’aurais aucune clémence si cela devait se produire… Enfin… Gherold, aurore, il manie la dague et a une bonne connaissance des poisons, en outre, il connaît parfaitement les habitudes naines ainsi que les pièges que vous trouverez probablement sur votre route…"
Il se regardèrent tous les uns les autres, puis commencèrent à prendre place dans la chaloupe.
"Le camp devrait se trouver non loin vers l’ouest, des cavaliers sillonnent l’endroit et sauront vous trouver… Neyna…"
La jeune fille leva les yeux vers son maître, lequel l’invitait à s’écarter temporairement du groupe…
_"Qu’il y a-t-il ? "
_"Le bracelet que je t’ai donné ne saura fonctionner totalement, aussi, prends garde a toi… Ne te trahis pas toi-même, ce n’est pas parce que tu est hors de la ville que tu es plus en sûreté. "
_"Je le sais… Vous me répétez sans cesse la même chose chaque fois que vous m’envoyez dans le pays, en dehors de Feres-Brom. "
_"Une dernière chose, nous parlons de Feres-Brom, je doit t’avertir que… Il se trouve que l’on m’a rapporté bon nombre de rumeurs concernant des vampires… Il y en aurait une grande concentration depuis quelques jours… Je ne sais comment, ni pourquoi ils sont venu, mais je te demande de prendre garde ici aussi, surtout si tu n’es pas dans les murs de la guilde…"
_"Merci… J’irais me gaver d’ail  à la première occasion."
_"Je ne plaisante pas ! Ne tente rien si tu en voit, et essaye de sanctifier l’endroit où tu vit…"
_"Sélène me protégera…"
_"Contre de jeunes infants peut être, ceux qui ne peuvent passer les seuils des portes… Ce ne sera peut être pas suffisant… Je te le répète, je n’ai pas plus d’information sur le sujet. "
_"Bien… J’ai un ami qui saura m’aider si je dois solliciter la protection de Kheld… Je le ferais, n’ayez aucune crainte…"
Il lui adressa un sourire bienveillant, puis l’invita à prendre place dans la chaloupe.

Le mouvement des flots se fit plus ressentir dans la frêle embarcation, et Miraline eu tôt fait de reprendre son teint verdâtre.
Heleth et Gherold prirent les rames et menèrent le groupe en direction de la plage.
Le sable, provenant de falaises calcaire formait une large bande grise que se disputaient les algues, crabes et autres animaux.
Il mirent le pied a terre, et prirent quelques instants pour s’habituer de nouveau à la marche sur le plancher des vaches.
Un regard en arrière leur présenta le voilier où, sans aucun doute, leur maître les observait.
Leurs pas laissèrent une série d’empreintes dont la profondeur disparaissait peu a peu à mesure qu’il s’approchaient des falaises et d’un creux permettant leur ascension.
Heleth fut le premier à passer et pris la tête du groupe.
Jouant des pieds et des mains, ils escaladèrent sans difficulté et se trouvèrent sur un plateau herbue, constituant une plaine aux arbres rares.
_"L’enfer pour qui veut se cacher…" Commenta Gherold alors que Heleth aidait les deux jeunes femmes à les rejoindre.
Bonne patte, quand à lui semblait anxieux à l’idée de traverser un terrain si découvert, il renifla l’air et le vent, puis rabattu sa capuche sur sa tête, assurant qu’il craignait que le ciel couvert ne déverse ses trombes de pluie.
Apres quelques moqueries, le groupe se remit en route, piétinant l’herbe asséchée par l’été.
Chacun suivit l’exemple du dresseur de rats, et se couvrait dans leurs manteaux battus par les fortes rafales. Se dirigeant vers un arbre, ils eurent tôt fait de trouver la route.
_"Nous sommes sur la bonne voie !"Cria Heleth, pointant du doit le tronc entouré de croix renversées
_"En effet…"
Quiconque vivait dans le Ghebcor connaissait obligatoirement ce symbole, frontière et balise des territoires nephiliens.
Le jeune homme aux cheveux roux s’approcha plus près, les croix étaient grossièrement ouvragées parfois cerclé… Forgée de fer rouillée par les intempéries elles mesuraient entre un et deux mètres, chacune orientée vers le sud, l’est, et le nord.
_"Regardez ! " La voix de Miraline leur fit lever les yeux vers le ciel.
Sous les nuages apparaissaient deux petites formes volant en cercle au dessus d’eux.
_"Déjà repéré…"
_"Bien, remettons nous en route…" Heleth ajouta le geste à la parole en prenant encore une fois les devants.
Les deux formes volantes, elles, se dirigèrent en duo vers le nord, s’éloignant lentement de leur groupe.
_"Pourquoi Delcavus n’a il pas prévu de nous faire accompagner de l’un de ces coqs noir ? " Demanda Gherold
_"Donne nous un nom, lequel nous aurait accompagné ? La plupart des nephiliens sont resté dans la guilde, mais refusent de se soumettre au maître des voleurs. "
_"Et bien Mirry, il y a avait des nephiliens parmi ses rangs je crois non ? Et du coté de ce poltron de Lioranh ? Hey Bonne patte ? Tu en connaissais toi ? Des nephiliens qui auraient pus nous accompagner ? "
L’homme jeta un œil sur Neyna, elle se contentait de marcher tout en fixant le sol.
_"Je ne sais pas, mais je trouve que tu manque de tact… Enfin, il y aurait eu Otamos, mais je doute qu’il ai accepté, et puis, il est parti en mission avec Massim je crois. "
_"Ouais bah il nous aurait été bien utile… Je veux dire, aller voir des nephilims avec un autre nephilim dans notre groupe, ça aurait largement arrangé les choses…"
_"Peut être, mais nous savons tous pourquoi il n’y en a pas parmi nous. " Trancha Heleth "Et nous n’avions pas besoin d’un nephilien dans notre groupe, nous avons déjà tout ce qu’il nous faut. Alors gardez votre courage et votre ardeur pour les skavens, en espérant que ces petites bêtes ne nous donne pas de fil à retordre. "
_"Nos commanditaires sont des guerriers, il sont là pour ça… Et puis, On nous a assuré que la plupart avaient été tués. "
Tous s’accordèrent sur ce point, et la marche reprise sur une discussion aux sujets plus joyeux.
Neyna reprit sourire et entrain.
Elle marchait rapidement, la main gauche posée sur la garde de son épée.
Les minutes passèrent, leurs yeux distinguèrent, loin devant eux, une autre balise délimitant le territoire. Cette fois, une autre croix avait été plantée au centre du trio déjà présent.
C’est sur cette position qu’ils purent voir deux cavaliers arriver à leur rencontre.
Les chevaux étaient assez imposants, fort musclés et bien nourris, l’un était noir, l’autre avait une robe baie brun.
Les cavaliers stoppèrent leur avancée à quelques mètres d’eux, juste avant que deux autres nephiliens ne touchèrent le sol après une descente en piqué et un atterrissage souple.
Ils laissèrent leurs plumes sombres frissonner dans le vent, puis firent disparaître leurs ailes imposantes sous leurs armures.
_"Êtes vous les gens de Feres-Brom que nous attendions ? " Demanda le premier cavalier avançant sa monture noir.
_"C’est bien nous, ôtez votre heaume que nous puissions voir votre visage. "
Les quatre hommes se regardèrent, puis, ceux qui en avaient ôtèrent leur couvre-chef
_"Je suis Gontrand Harald, voici mon compagnon Jonas, et aussi Jodre et Antonins… Et vous petits pieds ? Qui êtes vous ? "
_"Nommez moi Miraline, voici par ordre de grandeur : Gherold, Neyna, Simon et Heleth…"
_"Nous ne somme pas ici pour des présentations, qui est votre meneur ? Répondez, femme. "
_"Toujours aimable… Euh… Gherold ? Tu es notre meneur je crois…"
_"Ah bon ? "
_"En tout cas t’es le seul aurore qui ne soit pas une femme" lui chuchota le gnome
A ces mots le nain fit un pas en avant, se présenta, puis, demanda ce que l’on attendait d’eux.
Gontrand Harald repris la parole.
_"Nous laisserons nos montures à Jodre et Antonius, le vol et le vent les ont fatigués… Nous autres iront avertir le camp de votre arrivée, vous y serez escortés, et arriverez dans quelques minutes. "
A ces mots, les places sur les chevaux furent échangées, puis, comme convenus, les ailes furent déployé et les deux guerrier prirent leur envol vers l’ouest.
La route repris en silence, à la surprise des voleurs.
Leur escorte ne leur adressa pas un mot, les deux hommes se contentaient d’avancer à leur vitesse, sans même leur adresser un regard.
Ils s’attendaient pourtant à quelques commentaires ou railleries au sujet de "leur blafard de maître" mais rien ne brisa le silence pour le reste du trajet…

Enfin, et après avoir dépassé une autre balise, laquelle possédait deux croix supplémentaire, il atteignirent une petite butte sur laquelle quelques tentes était encore présentes.
Les voleurs entrèrent dans le camp sans un mot, observant simplement les vestiges de l’installation.
Il y avait quelques huttes et cases faites d’acier, de bois et de toile que quelques hommes démontaient patiemment. Partout, des points calciné trahissait la présence d’anciens brasiers et fours rudimentaires. Il y avait aussi une forge dont le matériel était chargé sur une remorque tirée par un duo de chevaux.
Puis, ce qui ne pouvait être emporté, comme les palissades ou les autres système de défense, était tout simplement enterré, en vue d’une utilisation prochaine.
A en juger par la place prise, le camp devait comporter plus de cents hommes dont la plupart avaient déjà repris la route.
Gontrand Harald vint à leur rencontre accompagné d’une demi douzaine de ses camarades.
_"Bien… Voici les gents qui nous accompagneront sous terre, comme vous semblez apprécier les présentations, voici : Melas, Jolt, Gauva, Gimas, Nicolas et Barren. "
Les hommes les saluèrent brièvement, tous se tenaient en ligne et les regardaient avec un visage qui n’aspirait pas à la jovialité. La plupart avait une chevelure sombre, sauf peut être Jolt qui lui avait les cheveux blonds et pâles. Ils avaient tous une arme avec eux, on comptait deux épées, un cimeterre, une arbalète, un poignard, et deux masse. Par leurs vêtements et leur attitude, les voleurs purent reconnaître deux magiciens, Gimas et Nicolas.
Sous l’ordre de leur supérieur, le groupe se mit en route à travers le camp.
"Nous connaissons la plupart des tunnels creusés par les skavens, et nous en avons occis une bonne partie…" d’un geste de la main, il présenta quelques pieu encore debout, sur lesquels avaient été fixée plusieurs tête décapitées. De leurs longues mâchoires ouvertes pendait de longues langues triangulaires, accentuant le manque de vie que reflétaient leurs yeux de cadavres.
Neyna s’écarta du groupe sans même s’en apercevoir, quelqu’un venait de passer à proximité des pieux, et se dirigeait lentement vers l’une des voitures prêtes à partir.
L’homme portait un manteau orné de plumes sombre, contrastant avec la teinte de ses cheveux. Il  avait une démarche et une attitude qui ne lui était pas inconnu. Comme elle, il avançait en tenant la garde de son épée. Une fine lame oscillant à chacun de ses pas.
Il prit place dans une remorque, présentant son visage au regard de la jeune fille.
Midfell…
Les flammes.
Le sang…
Les plumes blanches et noirs tourbillonnant dans le brasier
La dépouille de ses parents
Oragin…

Elle eu un sursaut, et une note sonna dans sa tête.
La plupart des gens tournèrent la tête vers elle, le regard méfiant. Oragin fit de même…
Juste eu il le temps de voir une jeune voleuse s’éloigner de quelques pieu, et rejoindre son groupe devant l’entrée de la tombe…
_"Que ce passe il ? " Demanda Miraline alors que tous avait prit le silence et fouillait des yeux les environs du camps.
_"Rien… Quelque chose de très léger…
_"Quoi donc ? "
_"Rien qui ne vous concerne. "
Neyna réprima un soupir de soulagement, elle jeta un dernier regard à la voiture qui maintenant avec prit sa route, emportant son cousin pour une destination inconnue.
Elle se calma, respira, et se tourna vers l’entrée de la tombe.
Gherold aidait Melas et Barren, occupé à ôter les étais de bois, scellant la porte de pierre.
Gontrand Harald repris la parole
_"Nous avancerons avec vous, et garantissons votre sécurité, quand à vous, vous devrez nous guider entre les pièges, le nain prendra la tête, puis votre amie là, qui viens de nous rejoindre… Ensuite Barren, puis Melas, vous là, Heleth, puis votre ami avec la capuche que je suivrais, viendra ensuite la petite femme…"
_"Miraline ! "
_"… Et ensuite Jolt, Gauva, et Nicolas… Ouvrez la porte et prenez vos positions ! "
Ils se placèrent en file indienne, Neyna encocha un carreau et resserra son arbalète.
Simon Bonne patte fit courir un rat à l’intérieur de sa manche, tandis qu’un autre apparaissait près de son épaule, sortant son museau de sa capuche. Gherold enduisit son poignard d’une substance sombre. Miraline fit de même tandis que Heleth resserra encore une fois ses bracelets de cuir.
Un à un, il s’avancèrent dans la tombe, s’éclairant de torches embrasées par l’un des magiciens.
Il y avait quelques mètres, puis un escalier sculpté dans la pierre. Les pas des nephiliens claquaient et résonnaient dans les profondeurs de la tombe.
Gherold se tourna vers Neyna, tout deux avaient le même regard qui trahissait leurs pensées.
La discrétion ne serait pas des plus présente durant cette mission.
Le nain lui adressa un sourire, puis, inspecta l’embrasure du couloir, juste avant d’entrer dans le hall.
Passant sa torche contre la pierre, il observa l’ouvrage avant que la voix de Gontrand Harald ne l’interrompe.
_"Nous somme déjà passé cent fois par ce couloir ! Il n’y a pas de piège…"
_"Taisez vous nephilim ! Et laissez moi donc faire mon travail ! "
Le nain  palpa plusieurs fois les briques, puis s’engouffra dans la pièce.
Il s’agissait d’un simple palier, une salle carrée, décorée de sculptures à l’allure guerrière.
Deux escaliers en sortaient, menant aux niveaux inférieurs, les voleurs firent le tour de l’endroit, découvrant quelques débris ainsi qu’une ouverture pratiquée dans le mur Ouest.
_"Ca pue ! " Chuchota Heleth, visiblement indisposé par l’odeur.
Lui qui d’ordinaire avait des habitudes de gentilhomme se laissa aller à des grimaces de dégoût qui lui déformait le visage.
_"Oui, c’est par ici que nous passions pour tirer les skavens de leur tanière… Ils possèdent moult passages comme celui ci à travers la tombe mais nous sommes toujours resté dans leur tunnel, ils parviennent à passer sans déclencher de pièges…"
_"Je suppose que cela à un rapport avec leur poids, ou leur vitesse…" Affirma Gherold tout en avançant sa torche pour mieux inspecter le conduit.
_"Pourquoi cela ? "
_"Et bien… Je gagerais mon dernier œil, que la plupart des pièges ici se déclenchent par un jeu de trappes ou de dalle… J’ai reconnu les runes à l’entrée, elle correspondent à quelques autres tombes que j’ai déjà visité…"
Le groupe se resserra au centre de la pièce, observant les deux escaliers.
L’un d’eux avait été fermé par un bloc calcaire tombé du plafond et l’on compris soudain pourquoi les skavens n’était pas suivit a l’intérieur du tombeau.
Toujours en file indienne, ils descendirent les marches du dernier accès.
Simon Bonne patte jeta encore un œil en arrière, tandis que l’un de ses compagnons galopait et venait rejoindre sa main tendue vers le sol.
_"Moi j’en dit… C’est que Fogona erre dans ces tunnels…"

*Sa seigneurie le prince du clan des bouffeurs de Yabon !
*Détenteur de la baffe d'or administrée par Gamall le 19/11/07

Epilost Graphisme et délires
PixelNoob Une Web-émission, sur les jeux video


#16 Tim

Tim

    Timinus


Posté 15 février 2007 - 17:21

Chapitre XV: Le tertre de Tolpavel

Neyna serra la mâchoire, Gherold venait de s'arrêter brusquement, une main dressée vers le ciel.
Elle affirma son emprise sur son arbalète, tendant encore la corde de quelques crans.
_"Qu'il y a t'il ?" demanda Gontrand Harald, autoproclamé leader du groupe.
Le nain renifla, huma l'air vicié du souterrain, puis abaissa son bras sans pour autant changer de position, il demanda à la jeune fille de s'approcher.
_"Quelque chose bouge non ?" questionna il à son oreille. Elle plissa les yeux, tentant de percer l'obscurité lointaine, nimbée d'ombre malgré les torches embrasées.
_"Je ne vois rien Gherold..."
_"Avançons, nous verrons bien."
Voila plus d'une heure qu'ils avançaient à tâtons dans l'immense tombe, sans avoir fait de rencontres.
Ils gardaient une main sur le mur de droite, et notaient leurs déplacements d'une croix sur la pierre à chaque carrefour.
Comme disait Miraline "Les fils, c'est bien pour marquer son chemin, mais seulement si on est tout seul.", elle s'était donc chargée de l'orientation.
Au cours de leur avancée, ils avaient enjambées deux dalles escamotables, et ouvert deux passages à l'aide de leviers incrustés dans quelques bas reliefs.
Les recherchent de ces manettes étaient pour les voleurs autant de moyen de juger de l'art nain, tans les fresque était précises et détaillées.
Ils purent ainsi admirer une scène de chasse, un banquet, l'illustration d'un mariage, et d'un enterrement.
Les sept nephiliens, eux, souvent encouragés par leur supérieur, pestaient et soupiraient devant ce qu'ils considéraient être une pure perte de temps.
Quelque chose les pressaient à sortir de cet endroit.
Neyna ne dit rien, elle n'adressait la parole à personne d'autre sinon Gherold...
Elle aussi n'aimait pas l'endroit, de même, qui dans leur compagnie appréciait cette excursion souterraine ?
Personne, sinon peut-être le nain, ou la gnome... Qui pourtant montraient une gêne évidente a l'égard du tertre sombre.
Oui... Elle aurait préféré être dehors en cette heure... Peut être les nephilims étaient il comme elle... Peut être n'étaient ils pas enchantés à l'idée d'avoir de la terre entre eux et le ciel...
Quelques souvenirs de la cité d'or lui revinrent en tête... Souvenirs, ou vestige de son imagination, à l'heure où sa grand-mère lui décrivait la ville que l'enfant avait un jour visitée.
En Astriana, les gens vivaient eux aussi dans la terre... Dans des habitats troglodytes, sculpté dans la pierre et dans la montagne...
Pourtant, ça n'avait rien à voir... Je jour y entrait en toute heure, les ponts suspendus et la terrasse du la tour de nacre était constamment survolés de séraphins... Dans la terre oui, mais déjà dans le ciel... Il n'y avait parfois qu'à passer une fenêtre pour se trouver dans les airs...
Rien à voir avec l'espace sombre, clos et étroit qui constituait leur première préoccupation.
_"Euh... Le grand là... Il peut pas s'arrêter de marmonner ?"
La voix de Miraline la fit émerger de ses réflexions...
_"Je marmonne pas..." répondit Gimas visiblement contrarié.
_"Oui bah je sais pas! Stop Gherold attend ! Y à monsieur qui marmonne, ou qui chantonne, j'en sais rien..."
_"Je ne chante pas..."
_"Et bah tu parle c’est sur ! "
_"Que ce passe t’il ? " Demanda le leader de la compagnie
_ "Y en a un qui chante ! "
_"Je ne chante pas ! "
_"Tu fait ce que tu veux, mais tu te tais ! Non mais je n’y crois pas moi! Z'êtes des guerriers, ou des soldat, je sais pas, mais ou vous apprend pas vous taire dans vot' pays ?"
_"Gimas est magicien..." Commença Gontrand qui voyait la situation s'envenimer "Il à mon autorisation pour répéter ses incantations et s'entraîner... A moins bien sur... Que cela trouble votre concentration... Maître nain..."
_"Je suis bien trop jeune pour que l'on ne m'appel "Maître", mais Mirry a raison oui, il serait préférable que votre ami se taise."
Miraline lui adressa un sourire complice alors que le nephilien levait son autorisation "temporairement".
Par cet épisode, une barrière sociale s'était inscrite au sien du groupe... Voleurs et nephiliens, chacun s'occupaient de leurs affaires sans gêner les autres, et il n'y avait rien à espérer d'autre.
Neyna baissa encore un peu la tête, souriant à moitié.
Elle voyait là une inconsciente solidarité envers elle. Tous savaient ce qu'elle était, tous gardaient le secret, et tous se refusaient à s'acoquiner avec des "sang noir".
Peut être était-ce aussi une ligne de conduite prise à force de côtoyer le chevalier Delcavus...
Elle resserra son bracelet sur son bras...
Ils marchèrent encore quelques minutes, passant devant les portes fermées des cryptes du deuxième sous sol.
Les portes parfois étaient encadrées de statues hirsutes, ou de tunnels nauséabond creusés par les skavens.
Sur leurs chemins, ils découvrirent la dépouille de l'un d'entre eux, épinglé sur un mur par un pieu émergeant de la paroi opposée.
_"Hum... D'accord" Gherold ramassa une pierre sur le sol, la lançant sur le cadavre.
Elle rebondit mollement sur le museau de l'infortunée créature, et roula sur le sol devant lui.
Aussitôt, la lance se déplaça lentement pour regagner son fourreau, emportant le corps avec elle, et le laissant choir sur les dalles non sang lui avoir broyé les os une dernière fois.
La jeune fille se passa une main devant la bouche, Miraline fit de même...
_"Beurk..."
_"Tout cela m'a l'air bien sympathique..." ironisa le nain en tirant le skavens à lui.
_"C'est mort depuis combien de temps à votre avis ?" demanda l'un des nephiliens
_"Je ne veux pas le savoir" répondit sèchement Neyna.
_"Plus d'une semaine..."
_"Merci Simon..."
"Bonne patte" s'était lui aussi approché, élevant la dépouille au dessus de la terre, et le leur présenta sous toutes les coutures...
_"Ca m'effrait moins maintenant que j'en voit un... C'est petit, poilu, ça à... De jolies griffes, aux mains et aux pieds... Pattes... Ca à de grandes oreilles, d'ailleurs ça porte un anneau en ivoire là..."
Le voleur essaya vainement d'ôter la boucle sur l’oreille racornie sans succès... De sa main libre, il empoigna la mâchoire de la créature tout en s'asseyant sur le sol...
"Bon... Par contre ça à des crocs... Un pouce environ, et tout fin... Je ne veux même pas imaginer ce que ça fait si ça mord..."
_"Ca fait mal... très mal... Ils sont capable d'arracher des morceaux de viande en une bouchée"
_"Ouais... Je te crois euh... Barren... Quand je vois ce que ça à dans la gueule, je te crois... Bon pour le reste... C'est habillé... Mal habillé certes... Mais ça porte des vêtements... Hum... Que dire de plus... Ah oui ! C'est moche, tout sec et ça Pue..."
D'un geste dédaigneux il lâcha le skavens au sol avant de tenter une nouvelle fois de lui dérober son anneau.
_"Si vous vouliez en examiner, il fallait le demander au camp, il était facile d'y trouver une dépouille..." grogna Gontrand
_"Surtout que ce que tu fait Simon, est vraiment dégueulasse..."
_"Pense à te laver les mains des que tu le pourra..."
_"Mesdemoiselles feraient elle les fines bouches devant ce bel anneau sculpté que je viens prendre ? Mirry ?"
_"Dégueulasse..."
_"Neyna ?"
_"Ne m'approche pas tans que tu ne te sera pas lavé les mains..."
Il aussi les sourcils, puis présenta l'anneau à un rat qui disparu avec dans un replis de sa capuche.
Enfin, Gherold invita le groupe à le suivre tout en appuyant une nouvelle fois sur la dalle.
Ce qui eu pour effet de faire jaillir le pal d’entre les briques.
_"Prenez garde à ne pas marcher dessus" conseilla il tout en enjambant la pierre piégée.
La file se serra sur ses pas et s’enfonça un peu plus dans les ténèbres.
Il y avait un courrant d’air frais, qui soufflait avec force de manière irrégulière.
Il décoiffait et faisait battre leurs cheveux contre leurs oreilles.
Parfois il mugissait dans les galeries, et parfois balayait l’odeur nauséabonde qui infestait l’endroit.
Tout cela n’était pas pour leur déplaire, si bien que certain se prirent d’envie de suivre et trouver la source de se déplacement d’air.
_"Ce doit être le vent qui s’engouffre dans quelques puits de lumière, rien de plus…" songea l’un des nephiliens.
Quelques pas plus tard, ils trouvaient une porte de pierre ouverte de moitié, par laquelle était visible une nouvelle crypte.
_"Il y à du mouvement ! "
_"Combien ? "
_"Une dizaine je dirais, monsieur…"
_"Il ne nous ont pas senti ? "
_"Non, nous avons le vent de face…"
_"Que faire ? Nous attaquons ? "
_"Qu’il y a-t-il dans cette pièce ? " Demanda Bonne patte
_"Un accès aux salles adjacentes. "Répondit l’un des guerriers qui avait le visage collé contre la roche
_"Les armes que vous cherchez ne sont pas loin si j’en croit les indications que nous avons… Il serait bon de profiter de ses passages…"
Gontrand Harald acquiesça
_"Que voyez vous réellement ? " Demanda Heleth
_"Je vois une grande salle, vraiment grande, il y a des colonnes et un parvis, ils sont tous assis là, ils se parlent entre eux je crois, sous un gros puis de lumière… Je ne distingue pas vraiment, mais il est barré d’une grille… De chaque coté du parvis, je vois deux tunnels… Ils sont trop sombres pour que je puisse voir autre chose…"
_"Qui pourrait se faufiler ? La gnome ? La gamine ? Vous avec la capuche, Celui qui se nomme Heleth, Gimas, Nicolas… Le reste ferait bien trop de bruit, le passage est trop étroit…"
_"Monsieur… Gimas et Nicolas pourraient faire exploser l’accès… Comme dans les montagnes, près du grand mur Enlech."
_"Pardon ? " Miraline qui trouvait ses compagnons d’infortune déjà bien trop pataud s’empressait de leur demander de plus amples explications.
_"Barren à peut être une bonne idée oui… Laissez nous faire à notre manière, l’effet en sera le même…"
_"Excusez moi sir nephilim, mais si on se démène à garder un semblant de silence depuis tout à l’heure, ce n’est pas pour que vous fassiez tout exploser à la première porte qui vous dérange…"
_"Calmez vous petite femme… Je ne pense pas que vous souhaitiez combattre, laissez nous faire ce qui à vos yeux est de la basse besogne… Gimas ouvrira une brèche dans cette pierre, nous permettant de passer et de charger…"
_"Mais…"
_"Pas de discutions."
_"Il y a peu être un autre accès autre part…" Lâcha Simon qui tenait l’un de ses rats dans sa paume
_"Je ne croit pas…" Coupa Gherold, "Nous somme déjà passé devant une dalle et à la place, on aurait du trouver une porte… Il n’y à pas besoin d’aller plus loin pour voir que tout est symétrique ici… Quand a cette dalle de pierre… Je vois d’ici que le mécanisme est rompu… Il nous sera impossible de la déplacer sans ameuter toute la tribu…"
_"Nous avons donc votre approbation…"
_"Nous allons simplement vous aider à prendre ce que vous veniez chercher… J’espère que vous ferez de même pour nous…"
_"Assurément, nous sommes des gens d’honneur." répondit le chef de la troupe de guerrier.
_"Allez y… J’ose croire que vous serez efficace…"
Gontrand Harald invita son soldat à s’approcher de la pierre, lui susurrant à l’oreille de rester le plus discret possible pendant la manœuvre.
La troupe se recula, et laissa Gimas à quelques mètres, qui armé d’un cahier débordant de notes, et d’un morceau de craie bleu, se mit à tracer une série de symboles contre la pierre…
Les minutes passèrent, s’écoulèrent, et l’homme dessinait toujours inlassablement…
_"Un jour…" commença Miraline "Un jour... J’ai rencontré des gens qui enflammaient le bout d’un bâton et qui le lançait… Ca faisait boum tout pareil… Ca prenait pas une décennie pour la préparation… Et ça s’appelait "Dynamite"…"
Elle n’attendit pas qu’on lui réponde, encore boudeuse de n’avoir pus empêcher ce qui allait bientôt se dérouler sous ses yeux.
_"Cachez vous ! " Souffla Gimas, attendant un instant avant de tracer l’ultime traits de son incantation.
Il laissa tomber son morceau de craie, et alla se réfugier auprès d’eux tandis que les symboles s’illuminaient et rougeoyaient… Il y avait un grésillement qui se fit de plus en plus dense, prélude à une énorme déflagration qui ébranla l’endroit.
La plupart des voleurs étaient tombés à genoux, les mains contre les tempes tans le choc les avait ébranlés…
Nullement affectés, les guerriers sombres tirèrent leur armes, et tout en hurlant se jetèrent dans la place maintenant occupé par un épais brouillard et quelques éclats épars.
Remis de leur choc, il se relevèrent et les suivirent.
Neyna empoigna tout de suite son arbalète, et tira un carreau qui manqua de peu un skaven prêt à frapper Nicolas, Jolt Fit sauter une tête, reculant contre Gauva qui manqua de trébucher sur Miraline… La créature que Neyna avait manquée se rua sur elle, la gueule écumante, Heleth, vif comme l’éclair lui planta un poignard dans le torse, tandis que Gontrand Harald faisait tournoyer sa lame à mi-hauteur.
Neyna tira sa lame étincelante, et Heleth s’éloigna, se jetant au cœur du combat.
Elle, rapide et déterminée entrepris de porter main forte à Barren et Melas, lesquels faisait face à trois ennemis.
L’un des skavens lui lacera le bras gauche, alors qu’elle parvenait à le jeter à terre et lui plantait sa lame dans le ventre, grimaçant de dégoût.
Les couinement et sifflement furieux prirent fin alors que retomba la rage guerrière des nephiliens.
Il y avait du sang sur le sol et contre les murs, la plupart des membres velus gisaient au sol, juste relié à leur corps par un large filet rouge.
Bien que tous les ennemis aient été tués, les guerriers frappaient encore leurs cadavres.
L’un d’eux, la mâchoire ouverte, offrait la vue de ses crocs fumant au regard de la jeune fille qui se souvint avoir perçu une force chaleur pendant le combat.
_"C’est pas possible… C’est pas possible… C’est pas possible… Dites moi que je rêve…"
Miraline se lamentait devant le carnage étalé sur les dalles du parvis.
Elle qui d’ordinaire était habituée à "endormir" ses victimes voyait ici l’un de ses pires cauchemars se réaliser…
"Gherold, non mais comment tu a pus laisser faire ça ?! Je te préviens que tu en répondras devant le seigneur Delcavus ! Et je…"
_"Moins fort Miraline…"
_"Moins Fort ?! Moins Fort ! Mais on s’en fiche ça petite pimbêche ! Tu as vu dans quoi ils nous on mit avec leurs cris, leurs épées et leurs trucs qui pètent ?… Ca sert à quoi de parler moins fort maintenant ? On avait pus rester discret malgré la troupe d’abrutis à nos basques, qui chantent, qui parlent et qui marchent avec leur pieds, et alors voila qu’une porte leur résiste et qu’il font tout sauter, il sait pas doser l’autre, parce qu’il a carrément faillit nous faire tomber le mausolée sur la tête ! Tu n’y avais pas pensé à ça Gherold ? Hein ? Ca noooooon…. Monsieur Gherold à dit oui parce que ça l’amusait de tout voir exploser… Alors voila qu’on lui propose, et bien sur, lui il accepte, parce que Gherold il pense pas à ça… Il regarde les jolis leviers dans les murs, mais il pense pas qu’on aurait pus tous crever ! J’ai pas raison ? "
_"Allons chercher ce que l’on est venu trouver, et sortons d’ici…" Acheva Simon, ramassant une torche tombée au cours du combat.
_"Gherold… Gherold je t’ai posé une question…"
La troupe tenta d’ignorer la jeune coléreuse, qui insista plusieurs fois auprès du nain avant de lui lâcher une insulte devant son mutisme.
Il ne trouvèrent rien d’exploitable sur leurs victimes, Neyna chargea à nouveau son arbalète et rejoignit ses compagnons qui après avoir fouillé entre les piliers s’étaient regroupés près d’un tunnel creusé par leur opposants…
_"C’est par ici qu’il sont passés, ce sont des tunnels où nous n’allons pas, trop petits, on a pas la place de ce battre la dedans…"
_"Vous pensez qu’il auraient pus faire beaucoup de passages comme ça ? " Demanda Bonne patte qui s’était depuis peu trouvé un grand intérêt pour ces créatures.
_"M’est avis qu’il on pus tout infester… Ces briques n’ont pas eu l’air de les gêner, et c’est pas la première fois qu’ils nous ont échappés par ces petits conduits… Je pense même qu’il ont pu commencer à habiter la tombe…"
_"Ca ne m’étonnerais pas… Apres nos raids, les survivants se sont regroupé plus en profondeurs…"
_"Tout en finesse, tout en finesse…" bougonna la gnome
Il se divisèrent ensuite en deux groupes, cherchant les tunnels perçus auparavant et qui se révélèrent tout deux obstrués de grilles grinçantes.
Les guerriers n’attendirent pas les commentaires de Miraline et donnèrent quelques coups pour en faire céder les verrous.
Elles claquèrent contre la pierre, Barren s’avança dans la salle la plus à gauche une torche à  la main.
_"Il y à des sarcophages ici ! Venez voir ! "
_"NON ! "
Cette fois ce fut le nain qui avait hurlé, et qui se ruait vers l’homme  qui continua sa marche sans comprendre.
Il y eu une série de cliquetis, un cris de douleur, et la torche chuta sur le sol…
Barren était tombé à genoux, maudissant la ligné Tolpavel et leur fourberie.
_"Vous ! Vous n’avancez pas ! " Tonna le nain à l’adresse des nephiliens… "Simon avec moi !"
Tout deux s’approchèrent, et prièrent à l’homme de sortir de la pièce.
_"Ho mais c’est pas vrai ! On les accumules aujourd’hui…"
_"SUFFIT ! " Cette fois, la fureur du nain avait eu raison de Miraline qui alla bouder comme une enfant auprès de Heleth, occupé à soigner la blessure de Neyna
Simon examina le bras de l’homme qui avait maintenant surmonté sa douleur et attendait son diagnostique.
_"Bien… Bien bien bien… Je dois dire qu’on fait bien les choses… Trois dards dans le bras… On se surpasse en ce moment. "
_"Arrête de plaisanter Simon… Dit moi ce que tu en pense…"
_"Hum… Il n’y avait pas de poison si c’est ce que tu voulait savoir, la blessure aurait déjà une sale couleur sinon… Mais par contre, je crois qu’on va… Enfin… A toi de me le dire ! Regarde ! "
L’expert nain observa les petites flèche et poussa un soupir…
_"Je crois qu’elle ont plusieurs pointes, si on tire on va tout déchirer et empirer la blessure…"
Simon prit un fin couteau qu’il essuya sur un linge sortit de sa besace, et tapota sur l’épaule de l’homme.
_"Bon ! Et bien il va falloir les enlever ! "
_"Allez y ! " Bougonna le patient que la vue de la lame n’effrayait pas.
Simon s’affaira à extraire les projectiles, tandis que le chef de la troupe s’avança vers eux.
Gherold se tourna vers lui, tout en lâchant un soupir de résignation.
_"Ecoutez… Je me fiche de savoir ce que vous pensez… Mais On va tout refaire comme au début, moi devant, vous derrière… On évite le combat et on reste groupé ! "
Gontrand Harald aquiesca, résolut, devant les évènements à laisser le commandement au nain.
_ "Tu peux bouger ? " Demanda Simon après avoir pansé et recousu les trois plaies.
Neyna qui avait observé l’ouvrage se demandait quelle utilité il y avait à nettoyer ses instruments, tout en ayant des mains aussi sales.
Barren acquiesça, et se leva.
_"Tu pourra te servir de ton bras ? " Demanda le chef des nephiliens.
_"Non" Répondit le voleur
_"Oui ! " Répondit le blessé.
_"Bien… Tu est brave…"
Une fois l’incident clos, la troupe pénétra dans la salle, il y avait là six sarcophages alignés symétriquement et tous tourné vers un autre puis de lumière.
_"Ah ! Ah ! "
Gherold lâcha un rire clair en trouvant à ses pieds une cassette contenant quelques bourses d’écus, Puis, il leva le nez de son trésor pour demander à ce que personne n’ouvre les cercueils de pierre…
"Vous pouvez les regarder, tourner autour, mais n'essayez même pas de poser les mains dessus… On ne sais pas de qui il s’agit, il sont peut être piégés eux aussi ! "
_"Je doit dire que tout ceci me plait ! " Annonça Heleth qui avait lui-même trouvé quelques bijoux dans une urne. "
Les voleurs lâchèrent enfin la découverte et le pillage de trésors et s’approchèrent de leurs compagnons qui les attendaient…
_"Tolpavel avait six chevaliers…"
_"Vous pensez que nous y somme ? " Demanda le nain "Ce serait un sacré coup de chance tout de même"
_"Il y à bien six tombes ici…"
_"Et Bereld était le premier des chevaliers. "
_"Celui qui est le plus orienté vers la lumière donc ? "
_"Ou plutôt vers le parvis" rectifia le voleur. "Ce n’est pas la lumière qui est importante ici, mais la fresque là bas, sous le puit…"
Il acheva sa phrase et s’approcha du caveau désigné.
"Sacré coup de chance oui ! C’est bien Bereld… Ici : "Baerkeld Dorth zum"
Il fit une nouvelle fois le tour, les sourcils froncés, parcourant des yeux la moindre arrête, la moindre aspérité, le moindre détail du décor.
"On va l’ouvrir ! " annonça il enfin, souriant et tapant sur le couvercle.
_"Vous êtes sûr ? "
_"Oui oui… Aucun danger…"
Les nephiliens les mieux battis s’approchèrent, puis laissant tombé leur équipement entreprirent de soulever la stèle.
Il y eu un soulèvement de poussière, et un grincement couvert par les râles d’effort.
La dalle de pierre tomba enfin, se craquelant légèrement en se cognant avec le sol.
Tous s’approchèrent, à l’intérieur se trouvait le corps d’un guerrier nain dont le squelette était encore recouvert de peau parcheminée.
_"Beurk ! "
Les guerriers plongèrent les mains dans le sarcophage, attrapant les armes placées au pied du cadavre qui ne bénéficiait d’aucun soin pendant le pillage.
Il y avait là deux épées, une dague, une hache et une targe renforcée, les armatures et surfaces plates de chacune des armes étaient ornée d’écriture runique.
_"Sir nain! Sauriez vous traduire ça ? " Demanda Gontrand Harald, tendant la dague sous le nez du voleur.
_"Ho que non, Il va vous falloir faire beaucoup de recherches je pense… C’est bien plus anciens que tout ce que je connais… Ca date peut être même d’avant l’ère de l’oubli. Je n’ai jamais vu ce type de runes… Si ce sont bien des runes…
De dépit, chacun des profanateurs rangea les armes dans un sac commun de portait Jolt, puis se hâtèrent de sortir de la salle non sans avoir invité Gherold a les précéder.
Le chemin repris sans un mot ni un bruit, alors que le groupe avançait en file, chacun aillant conservé ses positions de départ.
Ils sortirent de la salle au pilier, passèrent les débris de porte éclatée, puis s’enfonçaient encore plus dans les ténèbre, quittant le courant d’air frais qui es avait revigoré.
Sur leur chemin ils découvrirent quelques trace de la présence des skavens, mais rien qui ne pu les alarmer.
Enfin, Gherold palpa le coin d’un mur et découvrir un escalier qui les entraîna encore plus profondément sous la terre.
_"Tu es sûr qu’il faut qu’on descende encore ? " Chuchota Neyna à l’oreille du voleur.
_"Pour sûr oui, les salles royales se trouvent bien plus bas, au dernier sous sol… Pourquoi ? Tu veux rester ici ? "
_"Ca non ! Mais tout cela ne me dit rien qui vaille…"
_"Pourquoi ? "
_"Tu crois vraiment qu’on peut encore leur faire confiance ? Ils ont eu ce qu’ils voulaient non ? "
_"Ils ne sauraient sortir si je ne suis pas là, et puis, ils on u de la chance que Delcavus accepte leur propositions, il espèrent peu être garder ce contact… Je ne pense pas qu’il ai intérêt à nous trahir…"
Ainsi elle pris une inconsciente respiration, et descendit une a une les marches inégales, serrant dans son poing le pommeau de son épée et la pierre de lune incrustée.
La troupe progressa lentement, on pris un instant pour allumer de nouvelles torches, et pour observer au alentours.
Cet étage était fait d’une série de carrefours successifs, et Gherold pris quelques instants avant de pouvoir s’imaginer un plan du dédale.
_"Attention ! "
Le groupe s’arrêta, on avança les flammes pour le nain qui observait le couloir tout en fronçant les sourcils. Enfin il reprit sa marche lente et prudente, annonçant un simple
"Ne touchez pas aux murs surtout ! "
Un frisson parcouru l’échine de Neyna, Melas venait de passer à son tour alors qu’un grondement sourd se fit entendre dans son dos.
Nain, séraphine et nephilien se retournèrent, juste pour voir s’avancer vers eux un nuage de poussière.
Le guerrier lâcha sa torche qui s’éteignit aussitôt, les laissant dans le noir le plus complet…
Ils ne percevaient plus rien, si ce n’était leurs respirations affolées, et un mur de granit remplaçant le couloir.
_"Ghe…. Gherold…."
_"Je suis là ! "
_"Qu’est… Que s’est il passé ?... "

#17 Tim

Tim

    Timinus


Posté 29 mars 2007 - 16:03

Chapitre XVI: Le tertre des voleurs


Apres quelques efforts et l’insistance de ses deux compagnons. Elle finit par retrouver son calme et une respiration normale.
Gherold qui semblait s’être accoutumé à l’obscurité palpa le bloc de pierre tombé derrière eux.
Outre les éboulis et la poussière qui se dissipait peu à peu, l’accès avait été complètement bouché par une dalle de granit tombée du plafond.
_ "Gherold ? Que s’est il passé ? "
Le nain caressa encore une fois la pierre avant de lui répondre
_"Quelqu’un derrière nous a été maladroit, du moins j’aimerais le croire. "
_"Comment ? "
_"Quelqu’un a pus s’appuyer sur une brique du mur et déclencher le mécanisme, j’avais pourtant dit de ne pas y toucher. "
Barren, après être parvenu à embraser sa torche s’approcha et examina le mur à son tour.
_"OYEZ ! OYEZ VOUS NOUS ENTENDEZ ? "
_"MAIS VOUS êtes complètement fou ? " Lança le nain qui lui-même réprima son cri.
_"Nous avons besoin de savoir où sont nos compagnons. "
_"Sans doute, mais pas en ameutant tout la tribus ennemie."
L’homme eu un sourire en biais, surplombant le nain de son immense carrure.
_"Je n’ai pas de peur, ces rats ne m’effraient pas, Fogona danse peut être avec vous, mais elle sait reconnaître les cœurs vaillant et ne dévore pas le mien en ce moment. "
Gherold ne répondit rien, il était las de tous ces évènements.
Il colla son oreille contre la roche, écouta, puis frappa plusieurs coups régulier à l’aide d’un débris de mur.
_"Vous faîtes bien plus de bruit que moi, nain…"
_"Peut-être, mais c’est toujours mieux que du langage articulé. "
Il resta un moment contre le mur, Barren l’observait en silence, tandis que Neyna commençait à redouter de plus en plus les ténèbres environnantes.
Elle pointait son arbalète en direction du sombre couloir et des menaces invisible et supposées qui rodaient hors de la lumière.
Elle eu un frisson, les mur paraissaient se rapprocher, s’allonger…
Elle passa plusieurs minutes sans prononcer aucune parole, assise sur les pavés et ne se levant que lorsque Gherold eu fini ses essais de communication.
_"Il doivent être plus loin dans la tombe, j’espère seulement qu’ils prendront garde aux pièges. "
Une nouvelle fois, il pris la tête du groupe, une inspiration, et avança, résolu et toujours attentif aux indices révélant la présence de mécanismes.
Le couloir n’en finissait pas, usant d’un plan mental, le nain cru comprendre qu’il marchait maintenant dans les zones périphériques de la tombe, dans les accès les plus éloignée des chambres mortuaire.
Ce fut le cliquetis et le carreau sifflant au dessus de lui qui le fit sortir de ses rêveries.
_"Vous avez vu ? " Demanda Neyna dont la question masqua un cri étouffé.
_"Non ! "
_"Il y avait quelque chose…"
_"Skaven ? "
_"Je ne sais pas, c’était très petit, avec des yeux brillants… Je… Je pense que s’en était un…"
Gherold leur fit stopper leur marche, priant à la jeune fille de charger l’une des rares munitions de son arbalète.

Leur marche se fit plus prudente encore, Gherold avançait, le regard fixé sur le bout du couloir qui demeurait encore invisible pour ses sens.
Ils parvinrent à un croisement, et trouvèrent non loin le carreau brisé, gisant entre les dalles du sol.
_"Quoi qu’il y ai eu, tu l’a fait fuir…"
_"Je l’ai manqué ? " Demanda elle de plus en plus effrayée
_"Je pense bien, tu es sûr de ce que tu a vu ? "
_"Oui ! " Sa voix vacillait de plus en plus "Gherold, fait moi sortir s’il te plait… Je ne sup… Supporte plus d’être ici ! Il… Il faut qu’on s’en aille ! FAIT MOI SORTIR GHEROLD !"
Le geste assez large pour l’atteindre, le nain la gifla, sans force mais assez pour la faire réagir.
_"On se calme gamine ! Je ne veux pas qu’on panique, surtout pas ici, tu te calme…"
Elle tomba à genoux, tremblante, les yeux tournés vers le mur derrière elle.
_"Fait moi sortir…"
Gherold, qui ne savait pas comment réagir dans ces circonstances se contenta de l’aider à se relever et d’attendre quelques instant, le temps qu’elle puisse reprendre ses esprit, sous le regard impatient du nephilien…
Ils marchèrent enfin vers le sud, leur marche oscillait d’un mur à l’autre, afin que leur guide puisse observer chaque mur et chaque pierre indiquant de la présence d’éventuelle "surprise".
Un nouveau croisement les obligea à stopper. A souffler et écouter, espérant prendre un chemin les approchant de leur compagnons.
Ils tendirent l’oreille…
Aucun son, si ce n’est le goutte a goutte de l’eau infiltrée, et chutant dans un enchevêtrement de flaques. Quelques couinements soudain annoncèrent l’arrivée d’un groupe de rats, détalant, passant entre leurs jambes et disparaissant derrière eux.
Tout trois avaient sautillé, presque dansé afin de s’écarter de leur passage
Ils se toisèrent, Neyna avait les yeux ouverts à leur maximum, affichant la plus grande des inquiétudes.
_"Il faut aller par là ! "
Sans répondre, ils suivirent l’ordre, s’enfonçant de plus belle dans le dédale de la tombe.
Il découvrir de nouvelles enfilades de statues, placées au fond de petites niches successives.
Hormis quelques fissures et craquelures, elles étaient toutes intactes. Présentant quelques personnage plus ou moins barbu, plus ou moins grands.
Sur les cinq sculptures, trois d’entre elles représentaient des nains, deux avait une taille humaine, et tous portaient une arme, plantée devant leurs pieds, les mains posées sur le pommeau.
L’arbalète de Neyna lâcha un nouveau carreau. Le son du mécanisme fut suivit d’un cri long et terrible.
Mû par l’instinct, il tirèrent leur arme et s’élancèrent vers le point d’impact.
Un skaven se jeta sur Gherold et commença à lacérer ses vêtements, Neyna le frappa de sa lame, assez fort pour faire reculer la créature.
Le sang coulait sur l’argent blanc, tout comme sur le pantalon de la jeune fille dont la jambe venait d’être lacérée par une main griffue.
Elle lâcha un cri mêlé de douleur et de surprise, et frappa le vide de son épée.
Barren quand a lui abattis sa hache sur l’une des créatures, tandis que le nain venait couvrir la jeune fille, attaquant avec l’un de ses poignards imbibés de graisse sombre.
Il y eu de nouveau cris, des crachats…
Apres un moment passé a sonder leurs assaillant, les skavens encore valides se retournèrent brusquement et prirent la fuite.

Consternés, les trois compagnons établirent de faire une pause sur les lieux même du combat
Le nephilien fouilla rapidement les cadavres tandis que Neyna serrait sa ceinture autour de sa cuisse, comprimant un morceau de sa tunique sur sa nouvelle plaie.
_"Tu va pouvoir marcher ? " Demanda le nain visiblement inquiet
Elle ne voulu pas répondre tout de suite, lançant des regards inquiet aux alentours
_"Ca devrait aller…"
_"Tu es sûre ? "
Elle se releva et réprima ses tremblements, surplombant le nain et tentant vainement de l’intimider malgré son jeune age et les larmes coulant au coin de ses yeux.
_"Il faut qu’on sorte Gherold… Je déteste cet endroit, il faut qu’on sorte ! "
_"Oui… Oui on va sortir, soit sûre qu’on sortira… On y travail même…"
Elle pris une profonde inspiration, et acquiesça vivement, la voix encore vacillante.
Barren lui, affichait un air hautain, jugeant sans doute que lui aussi, blessé, ne faisait pas preuve de la même faiblesse de caractère. Il leva sa torche bien haut, et tenta encore une fois de percer les ténèbres de son regard.
"Les statues que nous avions vues… Elles sont placées autour des chambres principales… Il en est ainsi dans la plupart des architectures naines, du moins dans cette région. "
_"Mais il n’y en à pas ici…" observa le guerrier
_"Très juste… Mais si j’en crois ce que je sais, la chambre de Tolpavel se trouve non loin… Je suggère que nous prenions la droite de ce croisement…"
_"Je m’en remet a vous pour le moment, nain…"
Le voleur pris quelques seconde de réflexion, puis s’avança dans le couloir de droite, s’éloignant peu a peu du croisement en "T"
_"Pensez vous que nous pourrions trouver d’autre skaven près de la chambre ? "
Neyna resserra ses doigts sur son arbalète, prête à décocher son ultime carreau.
_"Oui… Ils connaissent sûrement assez bien les lieux, et ont déclenché la plupart des pièges… Je pense que pour les autres mécanisme, il n’on pas de soucis a se faire… Parfois comme je l’ai dit, ce sont des trappes, et ils sont sans doute trop léger…"
Le couloir semblait ne pas finir, il n’avait pourtant que peu avancé…
Le silence était omniprésent, hormis le son léger de leurs pas.
Neyna se passa une main sur la nuque, ressentant une soudaine gêne.
Gherold marcha quelques mètres encore, puis s’arrêta.
_"Ecoutez ! " Lâcha le nephilien qui tendait déjà l’oreille.
Elle ferma les yeux, tentant d’oublier la crainte de ce qui pouvait leur arriver de pire.
Il y avait du bruit derrière eux, du mouvement… Et quelque chose qu’elle reconnut comme un souffle… Un souffle rauque et profond, proche d’un rugissement plaintif.
Elle étouffa une exclamation, se retournant et laissa le passage au nain qui s’approchait lui aussi.
"Tire ! Toi ! Tire ! " Ordonna le guerrier
_"Mais je ne vois rien ! "
L’homme brandit alors sa hache, tenant la torche comme une arme secondaire, il chargea dans le couloir malgré leurs protestations.
_"UN GUERRIER D’ORATRAS NE CRAINS PAS LA PEUR ! "
Les deux voleurs le regardèrent s’éloigner avec la source de lumière, avant d’accourir à sa poursuite. Le nain devança la jeune fille, boiteuse et dépassait maintenant le croisement où gisaient encore les ersatz de rat. Il était sur le point de rattraper l’homme lorsqu’il stoppa soudain sa course.
_"NON ! "
Neyna était tombé a genoux, elle n’avait pas entendu le cliquetis, mais entendit le grondement sourd qui émergea des murs.
Barren trébucha, et la torche vola devant lui, éclairant juste assez pour montrer les quatre lames jaillissant entre les briques et tranchant l’inconscient au niveau de ventre.
Elle…
Elle lâcha son arme, et tomba encore une fois sur le sol.
Posant ses main sur sa bouche, elle étouffa un hurlement, les yeux ouvert par l’horreur n’avait rien manqué de la scène, observant encore les lames toujours en rotation, le sang coulant et s’élargissant, et la partie haute du nephilien gémissant, sentant la vie le quitter alors que ses viscères maculaient les dalles…
Pourtant, ce ne fut pas l’agonie de barren qui retint son attention, non, ses pupilles étaient fixées sur un élément encore plus lointain…
Il y avait une ombre, une ombre grande et large s’approchant lentement de la torche.
Les flammes se reflétaient sur deux yeux dorés, se balançant au gré d’une marche chaloupée.
_"Neyna… Cours…" Gherold recula lui-même d’un pas, prenant ses jambes à son cou et se ruant vers elle…
Il la pris par le bras et la força à se relever, elle détourna le regard, juste après avoir vu un pied velu, griffu, entrer dans le cercle de lumière.
"COURS ! "
Il faisait encore de plus en plus noir, il leur semblait que quelqu’un les enfermait dans une bulle sombre et imperméable, les isolant du reste du monde…
Il n’y avait que ces yeux, ces yeux pales et froids
Ces yeux qui les fixaient et les perçaient…
Ces yeux…
"COURS ! "
Elle couru aussi vite qu’elle le pus, passant le croisement sans chercher à tourner, s’éloignant de la source de clarté…
Elle avait pour seul repère, que la respiration saccadée du nain, se mêlant à la sienne dans un tumulte apeuré.
Ils courraient sans se retourner, sans même réfléchir, il leur fallait quitter l’endroit au plus vite, espérant simplement qu’il ne déclencheraient pas de nouveau piège dans le noir.
Soudain, Gherold cria, tomba contre le mur qu’il avait frappé de plein fouet.
Tâtonnant le sol, la jeune fille s’approcha de lui.
_"Il est mort ! Gherold !? C’était quoi ça ?! C’était quoi !? C’était quoi !? C’était quoi !? "
Cette fois, elle pleurait vraiment, frappant le nain de manière hystérique et paniquée.
Lui, parvint à lui prendre les poings, et à la retenir avec force.
Il ne su lui répondre, lui-même ne savait pas ce qu’il avait vu.
Il tremblait de tous ses membres et aurait bien offert son dernier œil à qui lui donnerait un moyen rapide de quitter l’endroit.
Il laissa Neyna un moment, elle sanglotait, recroquevillée dans un coin.
"Qu’est ce que tu fait ? " demanda elle alors qu’il remuait son sac.
Elle eu sa réponse après quelques instant, lorsqu’il parvint à produire quelques étincelles, usant son briquet à l’aveuglette, et embrasant une nouvelle torche.
Le visage défait du nain apparaissait soudain devant elle.
Il poussa un long soupir et tenta encore une fois de scruter l’obscurité au delà du cercle de lumière.
Il alla s’assoire près de la jeune voleuse.
Elle avait enserré ses genoux et caché son visage dans ses bras, Seul ses yeux en dépassait, fixant le bout du couloir dans l’attente inquiète d’en voir surgir la créature.
Ils restèrent là, pendant plusieurs minutes, attendant un signe, quoi que ce soit qui puisse leur faire comprendre que tout ceci n’existait pas, qu’ils s’étaient imaginés de voir ce qu’ils avaient vu.
Il y eu un nouveau son, plus lointain, un grondement courrant depuis les profondeurs de la tombe.
Elle se cacha la tête, serrant ses jambes de plus belle et s’aplatissant encore un peu plus dans l’angle du corridor.
_"Il faut qu’on parte ! "
Gherold l’aida à se relever, et l’invita à la suivre.
Ils étaient tout deux dans un état proche de la transe. La peur leur dictant de rester le plus discret possible en dépit du brandon incandescent qui éclairait leur route.
_"Foutredieu ! "
Gherold pesta, et souffla, harassé par les évènements.
Une nouvelle dalle de pierre leur fermait encore une fois l’accès
_"Ho non, c’est pas possible ! "
_"Salopes de skavens ! Ils ont déclenchés celui-ci ! "
_"O… On fait quoi alors ? "
_"On va rebrousser chemin… Jusqu’au croisement… Et retourner sur nos pas, là où y avait des statues."
Elle voulut commencer une phrase mais s’abstenu, comprenant qu’il n’y avait pas d’autre alternatives.
La peur montant à chaque pas, il passèrent une nouvelle fois devant les créatures occis un peu plus tôt, et s’en allèrent à la recherche du rangs de statues.
Les épaules du nain s’affaissèrent après quelques pas, Neyna leva le regard sur une nouvelle pierre, bouchant elle aussi le couloir.
_"Qu’est ce que ça veut dire ? "
Il poussa un long soupir
_"Ca veut dire qu’il ne nous reste plus qu’un chemin. "
_"AH NON !"
_"On va être obligé ! "
_"Non, je veux pas passer par là ! "
_"C’EST LE SEUL CHEMIN ! " Cria il, hachant chaque syllabe
Elle eu un nouveau tremblement, Gherold pu voir sa gorge remuer, preuve d’une respiration difficile…
"Attend moi ici" Lui ordonna il tout en la faisant assoire à l’angle du croisement. "Je vais aller voir…"
Elle le laissa s’éloigner, partir avec la lumière, se plongeant dans la pénombre.
Du coin de l’œil, elle l’observait, avançant, peu assuré jusqu’au piège.
Elle tendis le bras, et parvint à traîner son arbalète jusqu'à elle, l’agrippant du bout des doigts.
"Tu peux venir, il n’y à rien…"
Elle se leva, et marcha, toujours aussi craintive.
_"Gherold ? Il est où ? "
_"Je ne sais pas…"
_"Le nephilien ? B… Barren ? Il est où ? "
_"Je te l’ai dit, je n’en sais foutrement rien. "
Elle passa encore une fois son regard sur les dalles devant elle.
A part une flaque de sang frais, rien ne pouvait témoigner de la présence du guerrier.
Pas d’arme, pas de vêtement, pas de corps… Pas même un morceau de chaire…
Il n’y avait rien…
"Recule un peu…"
Il passa ses doigts sur la rainure courrant contre les parois. Interstice de quelques centimètres, lové entre les briques grises.
_"On passe comment ? Y a bien cinq mètre, je peux pas sauter jusque là !"
_"On va ramper…"
_"Quoi ? "
_"On va passer sous les lames…"
Cette fois ci, l’étonnement pris le dessus sur l’inquiétude, elle avait pris l’habitude de le voir agir avec une extrême prudence devant chacun des pièges, trouvant toujours les moyens de sceller, ou bloquer les mécanismes plutôt que de le déclencher et tenter de passer quand même…
Le cliquetis couvrit le bruit de leur vêtement, ou le crissement du fourreau de Neyna qui glissait sur le sol.
Elle s’écrasa contre les dalles, et sentit l’air déplacé au dessus d’elle.
Les hélices meurtrières et sanglantes courraient au dessus de leur dos, alors qu’ils progressaient calmement et lentement jusqu'à un autre croisement.
"Quoi de plus simple ? " plaisantait Gherold en l’aidant à se relever.
Elle lui sourit, amusée, et heureuse d’avoir du passé si facilement.
Oubliant que ses manches et ses genoux étaient tachés de sang rouge.
_"On va où ? "
_"Droite ! "
Il leva sa torche bien haut, et examina le couloir, quelques mètres, puis un virage vers le nord.
Leur pas était plus assuré, ils marchaient avec confiance, tournant enfin et lâchant un nouveau juron.
_"Encore !? "
Voila que leur accès était de nouveau bloqué par une dalle tombée du plafond
Il soupirèrent, respirèrent et s’accordèrent une nouvelle pose.
La situation leur demandait quelques instants de repos…
La flamme de la torche crépita, il s’était tous deux plongés dans leurs réflexion.
Ne sortant de leur torpeur que pour entendre les bruits d’un combat lointain passant à travers l’épaisse pierre.
Elle voulut écouter, s’approchant et posant sa main contre la parois.
Elle vu ses doigts passer à travers, comme perçant la surface d’un liquide.
Le roc disparu aussitôt.
_"Gherold ?! "
_"Quoi ? "
_"Regarde ! "
_"Quoi ? "
_"C’est ouvert ? "
_"De quoi tu parle ? "
_"Mais le couloir, regarde ça ! C’était là, et c’est plus là, on peut passer ? "
_"Explique moi, je ne te suis pas ! "
_"Tu ne le vois pas ? "
_"Mais voir quoi ? " S’énerva il.
Elle se leva, et avança de quelques pas.
Le nain, eu l’impression de la voir traverser la roche, avant que la porte ne s’évanouisse et ne disparaisse totalement.
Il s’approcha d’elle, l’oeil rond comme une bille, jetant des regards apeurés tout autour de lui.
_"Une illusion ? "
Elle hocha la tête.
_"C’est Tolpavel qui l’a mise tu crois ? "
_"Non, non, je crois que quelqu’un voulait qu’on prenne le dernier couloir. "
Ils prirent quelques secondes de réflexion, puis s’enfoncèrent dans le dédale du mausolée…
Le dernier sous sol se révéla être un véritable labyrinthe, ils étaient finalement sortis des zones périphériques, entrant dans un enchevêtrement de couloirs vides de mécanisme mais multipliant les carrefours et culs de sac.
Tout cela était pourtant ordonné de manière symétrique et le voleur ne pris que peut de temps pour réorganiser son plan mental, et parvenir à un semblant d’orientation.
Leurs regards courraient, sur toutes les zones de lumières, dans tous les coins… Plusieurs fois ils crurent voir bouger quelques chose, et priant pour ne pas revoir la créature qu’ils avaient rencontré quelques temps auparavant…
_"C’est quoi cette odeur ? "
_"Toi aussi t’as senti gamine ? Ca me prend au nez depuis un moment…"
Ils débouchèrent sur une grande salle, un hall bordé de piliers, sur les murs quelques puits de lumière tapissé de miroirs renvoyaient une clarté blanchâtre, éclairant l’endroit.
_"On doit être au centre de la tombe…"
_"Gherold ? C’est quoi ça ? "
Elle pointa son doigt en direction d’une forme lointaine, il plissa les yeux sans succès, tentant de s’approcher.
_"Je sais pas ce que c’est…"
_"C’est ça qui pue non ?! "
Ecore quelques pas, ils comprirent soudain.
Au centre d’une flaque rouge gisait un duo de carcasses froides, le sang gouttant encore sur les os et la chaire imbibait des morceaux de vêtements, d’armures, et plumes noires arrachées et gisant tout autour.
Leurs crânes grimaçants, écorchés, ne présentaient plus qu’un regard vide, sombre, tourné vers les cieux et figé dans une expression d’agonie.
Les mains étaient tordues, recroquevillée contre leur corps, les phalanges pointues manquaient parfois, arrachées avec la viande qui les entourait jadis
Le nain eu un mouvement de recul.
Elle…
Elle couru entre deux pilier poussant des cris apeuré, peinant a reprendre sa respiration.
Un haut le cœur la pencha en avant, elle répandit son dernier repas sur le sol…
Le voleur l’entendit pleurer et tousser, elle revint après quelques minutes, titubant, la main contre la bouche.
Les yeux encore une fois écarquillé par l’horreur.
Gherold s’approcha d’elle, encore une fois leur cheveux se dressaient sur leur tête la moustache du nain vibra alors qu’il était parcouru d’un intense frisson.
Elle leva la tête, entendant à nouveau les pas et le souffle rauque, gémissant devant les yeux lumineux qui s’approchaient, empruntant le couloir par lequel ils étaient venus.
Prise de panique, elle tomba en arrière, rampa frénétiquement à reculons et s’enfuit à toute jambes, entraînant son compagnon avec elle.
Ils avaient pris une route au hasard, une autre, puis une autre, tentant de mettre le plus de distance entre eux et la silhouette sombre qui semblait les suivre.
La douleur dans sa jambe s’éveilla soudain, elle trébucha et s’écrasa contre terre.
_"MAIS C’ETAIT QUOI ?! "
Gherold lâcha la torche, tentant de ne pas penser à l’horrible sensation de froid qui l’avait enveloppée tandis qu’il voyait la chose s’approcher.
Un son provint du fond du corridor, s’approchant d’eux comme un souffle, entraîné par un fort courrant d’air.
La flamme mourut presque, les cheveux de Neyna volèrent contre son visage et leurs vêtements se soulevèrent alors.
Puis tout retomba, et tout redevint calme.
Le nain tenta de ne pas montrer sa crainte, de masquer ses tremblements.
Neyna, elle, était prise d’étouffement, l’obligeant à respirer de manière saccadée.
Ses iris bleus fixaient les ténèbres sans comprendre ce qu’elle cherchait.
Ils restèrent ainsi, pendant plusieurs minutes.
La torche brûlait sur les dalles, marquant la pierre d’une trace noire.
Ils avaient repris leurs esprits, et avaient tendus l’oreille.
Il y avait encore eu des sons lointains, des bruits de combat, des cris…
_"Il faut pas rester ici ! " Lâcha soudain la jeune fille.
Elle se releva, serrant ses mains autour de son arbalète, et du pommeau de son épée.
Le contact de l’argent la rassurait, elle marchait lentement, jetant des regards inquiets derrière elle…
Le borgne, quant à lui jouait machinalement avec l’une de ses dagues tenue en mains.
Il s’apprêtait à s’en servir pour toute rencontre qu’ils feraient, frappant tout d’abord, et posant des questions ensuite…
Ils dépassèrent plusieurs intersections, attentifs et observant chaque voies à suivre.
A nouveau un goutte-à-goutte se fit entendre, de l’eau coulait entre les pierres du plafond, venant s’écraser sur le sol, ou s’emmêler dans leurs cheveux…
Puis il y eu une série de couinements singuliers.
_"Là ! "
Ils s’approchèrent vivement.
Il y avait du tissu, un autre corps, et une demi douzaine de rats reniflant tout autour.
_"Ho non ! Simon ! "
"Bonne patte" gisait au milieu du couloir, tenant encore une petite lame entre ses doigts griffus et sans vie
_"Reste ici…"
Gherold s’approcha, soulevant le corps et la tête, cherchant à voir son visage.
Il eu un mouvement de recul, et reposa son compagnon au milieu des rats.
"Il est mort…"
_"Mort ? " Elle voulut s’approcher "Comment ? Qui l’a tué ? "
_"Ne viens pas voir ! Non !... Il est mort, laisse le… Ne viens pas voir…"
Il la pris par le bras et repris sa marche.
"Il n’y à plus rien à faire"
Les deux voleurs s’éloignèrent, s’enfonçant encore et toujours plus profondément.
Le nain pris encore quelques minutes, allumant une nouvelle torche.
Neyna, adossée a un mur le regardait faire, encore figée, encore bouleversée.
_"Gherold ? " Appela elle calmement.
_"Oui ? "
_"Il en reste combien ? "
_"Il reste combien quoi ? "
_"De lumière…"
Il mit un temps avant de lui répondre.
_"Il ne va plus en rester beaucoup…"
_"Combien ? "
_"Deux avec celle-ci…"
Elle ferma les yeux, comme ci elle venait d’apprendre une nouvelle mort, la mort d’un autre de leur compagnon…
Elle commençait à se persuader que jamais elle ne sortirait d’ici…
Leur avancée repris, encore des couloirs, encore des intersections, encore des statues…
Encore des cris, encore des bruits de batailles…
_"Je crois que nous sommes devant la crypte de Tolpavel ? " Annonça enfin le borgne.
_"Pourquoi tu dit ça ? "
_"Les sculptures là… Et celles là… Elles devraient encadrer la porte"
_"Il n’y a qu’un mur…"
_"Oui, c’est idiot, il ne devrait pas y avoir de fresque à cet endroit…"
Neyna se retourna vers lui.
_"Quelle fresque ? "
_"Celle-ci ! Là ! "
Il désigna le bas relief d’un geste de la main.
Elle observa, sans comprendre.
_"Il n’y à pas de fresque ! "
_"Si ! Là ! "
_"Je ne la vois pas ! "
Elle commença à observer minutieusement chaque brique, cherchant une hypothétique sculpture gravée sur le flanc de l’une d’entre elle.
Le nain observa son manège un instant.
_"Tu es devenu folle ? "
_"JE TE DIT QU’IL N’Y A RIEN ! RIEN ! IL Y A JUSTE UN MUR NU ! Y A QUE DE LA BRIQUE ! "
_"LA FRESQUE LA ! TU LA VOIS PAS PEUT ÊTRE ? "
_"MAIS DE QUOI TU ME PARLE ? "
_"Tu ne la vois pas ? "
_"…Non !
Ils se fixèrent un instant, cherchant lequel des deux se moquait de l’autre.
Ils se ruèrent sur le mur, Neyna posa ses mains dessus, et caressa la pierre.
La sculpture que voyait le nain disparut soudain, laissant apparaître une porte en pierre.
_"Là, passe tes mains ici ! "
Elle s’exécuta, et lâcha un cri de surprise lorsque ses ongles cognèrent contre les renfoncements qui apparurent soudain.
_"Mais c’est quoi tout ça ? "
_"Je ne sais pas… On nous joue des tours…"
Elle observa l’accès à moitié fermé. Une arme gisait sur le passage des panneaux.
La jeune fille l’observa, la tournant et retournant entre ses mains.
Il s’agissait d’une petite dague, légère, effilée, le pommeau était en cuir bruni.
La lame était rayée, dentelée et usée.
_"C’est à Mirry… Elle à du la perdre…"
Gherold l’observa se relever, rangeant l’arme à sa ceinture.
Il se demandait ce qu’il avait pus advenir de la jeune gnome, mais s’abstint de poser cette question a voix haute.
Il tenta d’oublier ses craintes, et entrepris de passer à travers le maigre passage de la porte.
Il du faire quelques effort, ôter son sac à dos et rentrer son ventre, mais il atterrit tout de même de l’autre coté.
Neyna eu moins de mal, se faufilant comme une souris et rejoignant son compagnon…
La nouvelle salle était assez large, éclairée.
Une série de puits de lumières frappaient deux sarcophages posés de façon symétrique.
La zone la plus éclairée étant une zone circulaire au fond de la pièce, présentant un pilier tronqué accessible après une série de marches.
_"Regarde ! Les skavens ont aussi creusé par ici ! "
Il désigna deux galeries visibles sur le mur du fond, encadrant presque le pilier.
Calmement, ils s’approchèrent.
_"Je crois qu’on est bien dans la bonne salle, regarde ! La corne là bas ! "
Elle pointa du doigt le socle éclairé, lequel portait la corne de terre, la corne d’Orglois Horeld-Kazam.
_"Oui et bien reste ici ! "
_"Pourquoi ?! "
_"Regarde les murs de l’escalier… Les trous là… Je gagerais mon dernier œil que ça lance des dards ou des flèches, comme tout à l’heure…"
Elle se résigna.
_"Très bien… Je te laisse faire…"
_"Ne touche pas au sarcophages non plus…"
Elle acquiesça, et s’approcha de lui.
Il tourna un moment sur celui de gauche, lequel avait sur son couvercle une sculpture funéraire, présentant un nain enserrant une épée entre ses mains.
_"C’est Orapell ! " S’exclama la jeune fille, reconnaissant la tête de taureau sur le pommeau
_"Celui là ne semble pas piégé, c’est étonnant d’ailleurs… Korpel ! "
Rien ne se passa.
"KORPEL ! KORPAL !..."
Il s’éclairci la gorge et essaya une nouvelle fois sans succès
_"Tu parle d’un mot magique… Tu es sûr que c’est le bon mot ? "
_"Assurément oui ! KORPEL ! "
_"Korpl" tenta elle en reprenant la traduction erronée de son maître.
_"Je n’y crois pas mais… "Ongle ? ""
La pierre resta muette, emprisonnant toujours l’arme.
Lassé, le nain poussa un soupir et se tourna vers le deuxième sarcophage.
Il en fit le tour et montra une rainure sous le couvercle.
_"Celui là est piège. On va attendre un peu avant d’y toucher…"
_"Tu peux encore désamorcer ça ? "
_"Je ne crois pas qu’ils aient prévu de système pour désamorcer, ces cercueil ont été fait pour ne plus jamais s’ouvrir… "
Neyna observa la figure représentée là, une femme, l’épouse de Tolpavel dont elle avait déjà oublié le nom.
_"Tu croit qu’on est hors de danger ? "
_"Je ne croirait rien de cela tans qu’on sera pas sortit…"
_"Alors il vaut mieux pas s’attarder… Il faut qu’on sorte !… "
Il eu un nouveau soupir
_"Neyna… Ecoute Gamine… Essaye de m’aider, et on sortira pour sûr… Moi aussi je veux partir au plus vite" Il marqua un silence "Mais regarde… Ce serait idiot de partir alors qu’on est si près du but non ? "
Ses yeux regardèrent la salle, elle se tordait la bouche et ses doigts pianotaient, mais elle finit par hocher la tête.
_"Et… Tu crois qu’on est en sécurité dans cette salle ? "
_"Oui ! Je pense… Pour le moment…"
_"Mais la porte là… C’est ouvert…"
_"Tu est la plus fine avec Mirry, celui qui voudrait passer la porte… On l’entendrait, pour sûr…"
_"Et les skavens ? "
_"Arrête de chercher à t’effrayer ! "
Il s’avança à nouveau devant le cercueil de Tolpavel , cherchant a en percer les mystères, faisant encore quelques essai de prononciation du mot magique, et tirant finalement sur l’épée, laquelle ne bougea pas d’un pouce.
_"Ca m’énerve ! "
Elle aussi tira sur la lame sans succès, puis, tenta de dégager les mains de pierre qui gardaient jalousement leurs trésors.
_"Ca bouge pas…"
Elle tenta une seconde fois, sans réussite.
Les petites mains grises étaient enchevêtrés l’une dans l’autre, les doigts masqué par les paumes, sauf peut être un pouce qui chevauchait le tout, tordu dans un position peu naturelle.
"Et ici ? "
_"Non ! Attention, recule ! "
Il tendis la main, et toucha l’ongle du doigt, palpant et appuyant enfin de toutes ses forces.
Il y eu un nouveau son, et un large fissure apparue, éclatant le sceau de pierre.
Gherold lâcha plusieurs jurons, non content d’avoir pus récupérer Orapell.
_"Lui, Maître Groidric, va falloir que je lui dise deux mots, j’aimerais déjà savoir où c’est qu’il récupère ses informations…"
_"Oui… Mais il faut dire, que si on avait réfléchit plus tôt…"
Le nain se renfrogna…
_"Rha ! M’énerves pas ! " Lâcha il en faisant de grand geste et en passant l’épée dans son sac. "Tiens, essaye plutôt de trouver comment on va pouvoir prendre la corne, je m’occupe de l’autre sarcophage…"
Ne souhaitant pas subir son compagnon vexé, elle s’exécuta, et entra dans la lumière, lui tournant le dos, et observant les marches devant elle.
Elle marchait et passait devant l’escalier, le longeant encore et encore sans oser s’en approcher.
Elle entendait tout juste le borgne qui réfléchissait à voix haute, bougonnant contre d’éventuelles informations à nouveau erronées.
Enfin, elle perdit son regard dans l’un des puits de lumière, cherchant vainement à en déceler le ciel…
Elle se laissa éblouir par le soleil… Laissant passer plusieurs minutes perdue dans ses rêves, et l’espoir de pouvoir sortir de cet endroit qu’elle détestait tans.
Elle frissonnait, et se remémorait la silhouette d’Oragin vue quelques heures plus tôt.
Elle se souvint de ce que lui avait dit son maître alors qu’ils quittaient Feres-Brom, suivant les routes du port.
Selon lui ce camp se préparait à un long voyage, cherchant à traverser le continent et s’établir plus loin dans l’Est.
L’idée de les suivre lui effleura l’esprit…
Elle frissonnait toujours…
Elle repensa au corps de Simon "Bonne patte", elle regrettait de s’être disputé avec lui.
Il avait raison après tout.
Il avait raison sur toute la ligne…
Inquiète, elle pensa et Miraline, à Heleth, priant tout les dieux du ciel et de la terre pour leur salut.
Il y avait un lourd malaise en elle, la forçant à attraper ses coudes, et couvrir ses bras, comme sous une brise légère et froide.
Gherold lâcha une exclamation, Elle se retourna.
Juste le temps de voir cette énorme main empoigner le crâne du nain, et lui claquer le visage contre la stèle qu’il examinait.
La pierre s’enfonça sur elle-même, dans un bruit sifflant, un nuage se forma, embaumant la face du voleur.
Il hurlait…
L’acide lui rongeait la peau.
Il hurlait, gesticulait.
Et la créature le porta bien haut.
Sa plainte semblait ne jamais pouvoir finir, Neyna se boucha les oreilles et tomba au sol.
Elle aussi criait…
Non…
Elle ne voulait pas croire ce qu’il se passait.
Non !
Les yeux de Gherold étaient parsemés de cloques et de lésions fumante, grésillante, tandis qu’il devenait totalement aveugle.
La créature l’amena devant son regard, et le dévisagea avec insistance.
La jeune fille pouvait voir l’horrible faciès.
Ces yeux jaunes et lumineux, aux pupilles de serpent, surmonté de cornes noires et brillantes.
Une bouche fine qui se muait sans cesse en sourire étiré, laissant passer parfois une langue sur un rang de dents pointues.
Du haut de ses deux mètres, l’être éleva Gherold à bout de bras, enserrant sa tunique noire de ses doigts sombre et griffus.
Il lança le nain contre le sol, il gémit, juste avant qu’un pied en forme de serre n’écrase son crâne.
Le cri de terreur s’échappa de la gorge de la jeune fille, mêlé de pleurs et tremblement.
Elle se traînait sur le sol, cherchant à reculer vers l’escalier encore piégé.
L’être empoigna la stèle et la fis basculer sans effort.
Fouillant dans le sarcophage, il en extirpa un mas d’ossements encore vaguement humain, et en arracha le diadème.
Il tourna et retourna les bijoux dans ses paumes, et s’en empara avec un rire de contentements.
Une paire d’ailes sombre s’ouvrir soudain et battant lentement…
La chaîne du diadème fut entourée autour de son bras, et s’enfonça dans sa chaire pour y disparaître.
Le bijou avait totalement disparu…
Il se tourna enfin vers elle.
Elle peina a se relever, mis fut poussée par une résolution implacable, le besoin inflexible de vivre malgré toutes les horreurs…
Vivre et survivre…
Un pas…
Deux pas…
L’épée d’argent fut tirée…
Toute deux portaient le même nom…
Elle ne faisait qu’un…
Trois pas…
Instinctivement, elle se plaça en garde, se protégeant comme le lui avait autrefois enseignée la vampiresse Velcana.
Quatre pas…
La créature disparu un instant, se mélangeant dans l’air, réapparaissant juste devant elle.
Le regard dans le sien…
L’effroi la gagna de nouveau.
Elle frappa, un geste large, et l’être empoigna sa lame.
L’énorme bras nu se mua lentement.
Quelque chose se dressait sur sa main, une, deux, trois bosses...
Les serpents émergèrent de la chaire, ondulant lentement, s’extirpant sans la lâcher des yeux.
Et fondant sur elle à l’unisson.
Plantant ses crocs sur ses propres bras, sa gorge, son visage, ses jambes, ses ventre.
Les mâchoires énormes frappait encore et encore, elle se recroquevillait devant le monstre qui immobile, figé, tenant encore fixement son épée.
Son épée…
Dans un sursaut, elle parvint à se dresser sur ses genoux, tendant la main, attrapant la garde et le pommeau.
Tirant l’épée à elle…
Les reptiles s’évanouirent, l’être recula sa paume blessée, mais faisant encore un pas en avant.
Ses sens étaient engourdit, elle avait l’impression qu’un poison lent coulait en elle, distillé par les crocs qui l’avaient poignardé ainsi.
Elle pris la fuite, rampant sur le sol, tenant fermement son arme.
Lorsqu’elle arriva devant les marches, elle s’élança et les gravit alors sans réfléchir.
Sans entendre les dard fondre sur elle, sans voir sa pierre de lune briller faiblement, sans sentir les pointes filer autour d’elle, parfois déviée, parfois plantée sur elle.
Elle s’écroula, glissa roula…
Hurlait, pleurait…
Se relevait, se hissait grâce au socle de la corne.
Tentant d’arracher la pointe dans son épaule, celle dans sa cuisse…
Tant que la douleur et la panique étaient assez vivent pour ne pouvoir en ressentir d’avantage.
Elle était à bout de souffle.
L’être monta lui aussi les marches.
Entrant dans la lumière, avançant de sa démarche chaloupée.
Sa main droite saignait abondamment, laissant couler un filer rouge sur le marbre blanc, maculant le sol d’empreintes inhumaines.
_ "Arrière ! Arrière…" Son visage se mua en une expression de détresse. "Pitié ! "
La fine bouche de l’être s’élargit encore, découvrant les pointes fines de sa mâchoire.
Il y eu un rire clair, le rire d’une innocence amusée, le rire d’un petit enfant proféré par une voix rauque et imposantes.
Quelques marches s’enfoncèrent encore, les dards furent éjectés.
Certains manquaient leurs cibles, d’autre se plantait sans dommages.
Chaque pas résonnait comme un compte a rebours qui se voulait inéluctable.
Elle…
Elle tenta de conserver la distance.
Ses mains effleurèrent l’artefact posé sur le pilier.
Elle détacha son regard, et observa la corne avec attention.
La corne d’Orglois Horeld-Kazam.
Elle l’attrapa, et s’enfuit avec, plus loin vers le mur.
Au plus près de la lumière.
Au plus prés d’une fresque du dieu soleil.
Elle souffla…
Aussi fort qu’elle le pus.
Le son sourd de l’instrument résonna dans toute la pièce et plus loin encore.
Elle soufflait, soufflait comme si elle eu crié.
Crachait ses pleurs et sa rage, son envie de vivre.
Criait sa terreur et sa colère, son envie de voir disparaître la créature qui lui avait pris ses compagnons.
Le son fut long, lourd, fort…
Les vibrations frappèrent les parois de la tombe, ses répercutant les une aux autres et se propageant jusque dans les entrailles de la terre.
La créature paru surprise, et leva les yeux vers le plafond, lequel s’ouvrit soudain, et s’abattit non loin.
La terre répondit à la colère.
La terre se déversa dans la salle.
Emplissant le lieu avec fracas.
Annihilant toute clarté…

#18 Tim

Tim

    Timinus


Posté 09 avril 2007 - 00:44

Chapitre XVII: CUBARE

_"Neyna ?"
Une main douce la secoua brièvement.
Elle sentit le vent, le vent sur son visage...
Jamais elle n'avait autant aimé le vent...
Jamais elle n'avait autant aimé la vie...
Le cahot de la carriole lui cogna la tête, ses membres étaient engourdis par l'avancée lente de leur voiture.
La voix l'appela à nouveau tandis qu'elle se recroquevillait dans sa couverture.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, se fut pour apercevoir les petites lunettes de son maître.
Il lui souriait, et silencieusement, ajusta un pansement à son épaule.
Comme un père soignant son enfant...
Il l'invita à regarder à l'extérieur de la voiture.
"Nous sommes arrivés..."
Alors qu'il achevait sa phrase, les portes de Feres-Brom s'ouvrirent à l'unissons, accompagnées par l'ascension de l'énorme herse.
Une monture les dépassa au trot, Massim en était le cavalier...
A sa suite vint un autre voleur que la jeune fille ne connaissait pas, un cavalier qui portait Benoît, le "p'tiot" en croupe, puis Heleth, chevauchant un coursier harassé.
En silence, il l'a salua, et la dévisagea sans discrétion.
_"Comment te sens tu ?"
_"Je vais bien... J'ai juste besoin de me reposer je pense..."
Ils passaient l'arche, elle serra son bracelet contre son bras, reprenant conscience qu'elle entrait dans le fief même de ses ennemis.
Les mines hostiles des badauds et des gueux fixaient alors le visage de Groidric Delcavus, assis au fond du véhicule.
Neyna tourna le regard, de l'autre coté se trouvait deux autre cavaliers, Elle ne chercha pas à les reconnaître et scruta le jeune homme aux cheveux rouges.
Des trois survivants, il avait été le plus chanceux.
Mis à part quelques blessures à l'épaule et au bras, il n'avait pas eu de réel problème.
La chance eue voulut qu'après l'apparition de la bête, il retrouva de lui même le chemin de la sortie.
Son récit n'était pas des plus épiques, mais été déjà bien plus riche que celui de la gnome.
_"Mirry ? Tu va mieux ?"
Miraline dont la tête était apparue par l'une des fenêtres détourna le regard, muette, et alla de nouveau s'assoire.
La main compatissante du maître voleur se posa sur son épaule alors qu'elle tremblait encore.
Depuis leur sauvetage miraculeux, il y a trois jours, la jeune gnome n'avait pas lâché un seul mot.
Refusant de donner des détails sur les évènements...
Il semblait que la moindre évocation de tout cela déclenchait en elle de violente crise d'angoisse.
Neyna leva les yeux vers son maître, lequel la fixa avec insistance, posant un doigt sur sa bouche, ordonnant qu'elle ne pose pas de questions.
La jeune fille se passa une main sur le visage.
Elle avait encore une fine cicatrice sur la joue, et une autre près de l'oeil.
Elle renifla, de fatigue sans doute...
Et sa tête cogna à nouveau contre les parois de la carriole.
Heleth et Massim donnèrent un coup de collier à leur chevaux, et se placèrent plus en avant de l'escorte.
Au loin, elle pouvait voir la chapelle rouge et ses croix renversée.
Elle n'avait pas vu ce symbole depuis qu'elle avait quitté les restes du camp.
Elle se souvint d'y avoir échappé...
Elle s'en était sortie...
Elle prierait Sélène autant de fois qu'il le faudrait pour la remercier...
Remercier la déesse de lui avoir accordé cette chance insolente...
Puis elle prierait aussi Daelyn, Daelyn grâce à qui la terre avait répondu à l'appel de la corne...
Elle remercierait aussi Morrigan... Morrigan, pour cet instant de courage qu'il avait insufflé en elle...
Et elle prierait le très haut, le soleil, le dieu lumière...
Elle se sentait vivante... Elle avait peur...
Mais elle était vivante...
On ne pouvait en dire autant de Gherold, ou de Simon... Ou même des guerriers nephiliens qui les avaient accompagnés.
Et la créature...
Ensevelie... Elle avait disparut sous la terre...
Elle en était persuadée...
Elle avait vu la salle se remplir de roche alors qu'elle plongeait dans l'un des maigres conduits creusés par les skavens.
Elle avait eu cet éclair de génie, elle s'était recroquevillé dans l'un de ces tunnel et s'était enfuit...
Tout tremblait à ce moment là.
Tout tremblait...
Elle se souvint du grondement sourd de l'effondrement...
Elle se souvint de ce frisson, cette adrénaline qui la força à ramper dans la fange.
A fuir l'endroit au plus vite.
Son corps bougeait de lui même, prenant le pas sur ses pensées
Ne pas se retourner, sinon pour voir des mètres de galeries effondrés.
Elle était restée plusieurs heures là dessous...
Un temps indéfinissable...
_"Maître !"
Percedan était apparu, courrant et transpirant.
Il posa sa paume tatouée du symbole des aurores contre la vitre.
Groidric ouvrit alors la porte.
Les lumières du crépuscule passaient lentement sur le visage de l'homme...
_"Percedan, mon ami... Qu'il y a t'il... Dépêche toi, nous devons entrer dans la forteresse au plus vite."
_"C'est que... Je dois vous dire... Le Sir Ortonius et sa suite souhaitent obtenir une audience auprès de vous..."
Groidric, penché à travers l'embrasure de la porte eu un faible sursaut.
Neyna, elle fronça les sourcils, sortant de ses rêveries pour mieux écouter.
_"Que désirent ils ?"
_"Ils ont su venir discrètement... Ils sont cachés dans la foret Glorgren, au nord est... Ils sont venus les uns après les autres..."
_"Qui ?"
_"Une grande divisions de soldat maître... Les O'reinis sont là."
_"Les O'reinis ?"
_"Oui maître, des soldat de l'armée blanche... Je voulais vous en faire part au plus vite."
Le maître voleur pris un temps de réflexion, il remonta ses lunettes à plusieurs reprises.
_"Nous avons un autre problème à régler pour le moment, quelques chose de plus urgent... Attend un moment..." Il se pencha de plus belle, tenu par un angle de la structure. "Cochet ! Arrête toi !"
L'équipage stoppa soudain, une lumière dorée était restée figée sur le plancher de bois.
Le vieil homme se tourna vers la gnome muette.
"Tu peux marcher ?" demanda il d'une voix pleine de compassion.
Elle leva de grands yeux vers lui et hocha de la tête.
"Et tu ne veux pas retourner dans la forteresse ?"
_"... Non..."
_"... Bien... Percedan va s'occuper de toi... Descends..."
Elle s'exécuta, et sauta de la voiture, l'air complètement abattue et affaiblie.
_"Mirry ?! Seigneur... Que s'est il passé ?!" demanda soudain l'aurore.
_"Je veux que tu t'occupe d'elle, accompagne là ou bon lui semble et soigne la... Je viendrais personnellement prendre de ses nouvelles..."
La voix du maître voleur était ferme, sûre.
Il posa sa main sur la tête de la jeune femme, la chevalière se colora des lueurs du couchant.
_"Je vais l'emmener chez elle... C'est dans le quartier nord, près des remparts..."
Percedan l'invita à le suivre, Elle marchait la tête basse, plus silencieuse que jamais.
Sa route était barrée des sabots d'un cheval qui recula doucement à son approche.
Heleth la regarda s'éloigner.
_"Va tu me dire ce qu'il lui est arrivé ?" tonna finalement Massim qui venait d'ôter sa capuche, laissant apparaître ses cheveux blond.
_"Je ne sais pas, personne ne sais... Elle ne veux rien dire..."
_"Miraline à besoin de repos, plus que nous tous..." Groidric ordonnait un nouveau silence, lançant des vérités dans l'espoir de faire taire les questions. Il entra de nouveau dans la voiture, laquelle s'avança de nouveau vers le quartier commerçant, cherchant à rejoindre l'auberge du plateau d'or, là où elle serait placée en attendant que ses passagers ne l’utilisent à nouveau.
Le vieux séraphin observa l'éloignement lent de Percedan et de la jeune femme, puis alla s'assoire.
Presque vautré sur son siège, il soutint le regard de Neyna qui semblait d'humeur maussade.
Son expression affichait la même inquiétude, les mêmes questions.
_"Nous n'allions pas la faire retourner sous terre..."
_"Non" admis elle en jetant elle aussi un regard à travers la fenêtre.
Groidric eu une forte respiration, puis sa passa une main devant les yeux.
_"Excuse moi! C'est que... Quand je repense à ce qu'il vous est arrivé... J'ai eu si peur..."
_"Et moi donc !..."
Le vieux voleur n'appréciait pas ce sarcasme, mais tenta de ne pas en tenir compte.
_"Tu ne sais pas ce que c'était ? Ce que tu a vu ?"
_"Non..."
_"Rien qui ne puisse nous aider ?"
_"Laissez moi ! Je vous ai ramené la corne... C'est déjà bien, je vous ai assez aidé comme cela..."
_"Tu ne pense pas ce que tu dis..."
Elle baissa la tête, et se recroquevilla sur la banquette.
_"Non... Mais vous auriez du savoir où vous nous avez envoyés..."
_"Je ne pouvait pas prévoir que..."
_"Gherold est mort ! Simon est mort ! Ils ont été tué par cette... Cette chose..."
_"Qu'est ce que c'était ?"
_"Je n'en sais rien..."
_"Aide moi... Ce que tu me dira pourra peut-être aider Miraline."
_"C'était... C'était grand... Moitié homme et moitié oiseau... C'était à la fois silencieux et bruyant... C'était dans ma tête et devant moi à la fois... Je ne me souviens pas vraiment... Juste ses yeux... Ses yeux et puis des serpents aussi... Je me souviens des serpents... J'ai cru mourir vous comprenez ?!"
_"Je comprend... Pardonne moi..."
Le silence tomba, elle resserra ses bras autours de ses genoux, rapetissant encore au fond de son siège.
_"Je... Je l'ai blessé..."
_"Comment ça ?"
_"J'ai frappé avec mon épée, mais il l'a pris dans ses mains, Il s'est coupé comme ça... Ca saignait, Je me souviens que ça saignait..."
Groidric ne répondit rien...
Neyna, elle replongea dans ses pensées.
Elle se souvint de cet instant de fuite, d'avoir gravit les marches, d'être tombé au milieu du piège que Gherold voulait lui éviter...
Elle se souvint de ce besoin de survivre... De ce sentiment au fond d'elle...
Le besoin de vivre...
Elle se souvint la corne et de l'effondrement de la caverne...
Elle se souvint de son avancée dans les tunnels, d'avoir rampé contre la terre.
Dans le noir...
Elle se souvint de s'être perdue...
Elle était restée longtemps dans les couloirs des skavens...
Quand elle avait pus s'assoire, ce fut pour pleurer...
Elle avait pleuré durant de longues heures...
Il avait tous passé au moins une journée sous terre...
Elle avait hurlé à l'aide...
Elle avait hurlé...
Elle priait lune et soleil de la sortir d'ici...
Parfois enserrant le crucifix contre sa poitrine...
Parfois tenant le pommeau de son arme, et la perle de lune incrustée.
Enfin... Elle avait ôté le bracelet à son bras...
Que quelqu'un la trouve...
Nephilien, Séraphin... Qu'importe...
Il fallait qu'elle sorte...
Elle avait enlevé son bracelet et s'était mise à hurler de plus belle.
Son coeur avait fait un bond dans sa poitrine lorsqu'elle avait entendu les voix s'approcher d'elle.
Elle avait reconnu Heleth qui lui avait tendu la main.
Et Groidric, qui avait repris de sa force, et l'avait porté jusqu'a a la sortie...
Jusqu'à la lumière...
Ils avaient émergés de l'une des entrées édifiée par les skavens.
Et avaient rejoints quelques marins qui s'occupaient de la gnome.
Le p'tiot... Benoît... Errait dans le champ de ruine...
Une large partie du terrain s'était effondrée, laissant place à un amas de terre et de roches taillées.
Elle se souvint qu’ils étaient restés longtemps ici...
Elle se souvint d'avoir vu quelques rares nephiliens tenter de retourner la terre, cherchant les dépouilles de leur compagnons.
Tous avaient oubliés la nature de la jeune fille, et celle du maître voleur...
Tous avaient écoutés son récit avec attention... Et s'en étaient allés, furieux et attristés...
En cet instant, Groidric lui avait fait par de ses craintes... De la réaction de ces guerriers... De celle du Duc... Et ses craintes concernant Miraline...
Miraline...
Quand Neyna était venu lui rendre sa lame, la jeune gnome avait presque hurlée...
Elle avait tendance à s'enfuir, à pleurer, à crier... Mais refusait de faire le récit de sa propre histoire...
Cela n'avait pas chang...
La voiture s'arrêta soudain...
Impatiente, Neyna se leva, et bondit hors du véhicule...
Profitant des derniers rayons d'un soleil qui se meurt.
La main du roi voleur se posa sur son épaule...
Il l'invita à l'accompagner dans l'auberge...
Ils n'y étaient restés que quelques instant...
L'ambiance était festive...
Plusieurs nephiliens se défiaient au bras de fer, ou buvaient avec quelques orcs imbibés...
Des hommes d'allures rudes entretenaient de grandes conversations ayant pour sujet leurs exploits respectifs tandis qu’ils tapaient dans leurs mains ou sur la "croupe" d'une serveuse qui passait par là.
L'auberge du plat d'or avait plus une allure de taverne mal famée que d'hostellerie.
Groidric Delcavus avait parlé avec le tenancier...
Juste quelques mots...
Puis il s'était tourné vers elle...
_"Veux tu que nous nous restaurions ici avant d'entrer dans la forteresse ?"
L'idée lui aurait plut... En effet... Elle mourrait de faim...
Pour elle, entrer dans la forteresse signifiait en sortir presque immédiatement... Retourner dans les rues... C'était l'occasion d'un bon repas...
_"Non... On ne doit pas s'attarder ici... Même si les aurores viennent comme escorte... C'est dangereux..."
Il posa une main sur son épaule...
Compatissant...
_"Entendu... Nous allons rentrer au plus vite." Puis il ajouta "Tu mangeras avec moi ce soir... Je vais demander à mes médecins de te soigner... Je préférerais que tu reste dans nos murs au moins pour cette nuit..."
Elle lui jeta un regard furieux... Il la connaissait trop bien...
_"Oui... Je vais rester... Je suis fatiguée..."
Sous le regard de l'assemblée, ils quittèrent l'endroit...
Massim était venu leur tenir la porte.
Ils quittaient les senteurs de viande et de vinasse...
Les bruits et ricanement s'estompèrent, de même que la chaleur du bâtiment...
Ils étaient sur la grande place...
Juste en face de la demeure du Duc.
_"Maître... Où allons nous ?"
_"Chez Horace, le cordonnier... Il y a une galerie derrière son magasin. Nous l'emprunterons pour rejoindre la guilde."
_"Où est-ce ?"
_"A quelques rues d'ici si ma mémoire est bonne, plus au nord... Pas loin..."
Massim s'arrêta soudain, incitant son maître à en faire de même.
Il fixait la place, l'air soucieux...
_"Justement... Je crois pas qu'on va aller bien loin..."
Tout en armure, portant le tabard de Falerbron, une demi-douzaine de gardes armés s’approchait d'eux d'un pas vif et assuré.
_"Ne faites rien... Ne bougez pas !"
_"Mais maître ! Ils nous encerclent !"
Comme l'avait dit Massim, les six voleurs s'étaient resserrés les uns contre les autres tandis que l'escadron entier se déplaçait autour d'eux, épée à la main...
Les armes des voleurs furent tirées, Neyna fut la première à tenir sa lame et à se placer devant son maître.
Groidric posa une main sur son épaule et celle de Heleth tentant de les apaiser.
Il tenta d'avancer d'un pas, Benoît, le "p'tiot" se cachait derrière lui, l'air apeuré.
_"Que signifie tout ceci ?!" Tonna soudain le séraphin.
A ces mots, un homme s'avança, relevant la visière de son heaume il se planta juste devant lui.
_"Sir Groidric Delcavus Delacombe, je suis le commandant Sébastien Firjed."
_"Que me vaux le..."
_"Je vous arrête ! Vous et vos hommes ! En vertu des pouvoirs qui me sont conférés."
_"Comment ?! Je suis sous la protection de Falerbron et de son duché et je..."
_"J'ai ordre de vous mettre aux arrêts. Veuillez me suivre sans faire..."
_"Je viens en ambassade rencontrer le Duc !"
_"Inutile de me mentir monseigneur ! Je suis chargé de cela par le Duc lui même..."
_"Le Duc ?"
_"Et j'en retire une grande satisfaction..."
_"Que me veux Falerbron ?"
_"Il serait inutile de vous citer tout les..."
_"QU'EST CE QUE CELA SIGNIFIE ?! REPONDS SOLDAT !"
_"Vols, meurtres, profanations... Vous croupirez en cellule !"
Ses mains avaient bondit comme si elle eurent été montée sur ressort, fouillant à sa ceinture il sortie Pheob de son fourreau.
_"Je vous ai posé une question garde de Feres-Brom"
Les hommes en armes s'étaient rapprochés, tous avaient l'air surprotégés par leurs écrin d'acier.
Parfois, on ne voyait que leur yeux, ou alors leurs lèvres apparaissaient sous un casque grossier.
Leurs armes étaient lourdes, imposantes, de larges épées, des cimeterres, seul le commandant portait un fléau, lequel vibrait et oscillait selon les geste de son propriétaire.
_"Le Duc veux vous voir dans sa prison !"
_"Je n'ai que faire des envies du Duc, tans qu'elle ne m'apportent pas d'intérêt !"
_"Veuillez nous suivre !"
_"Je refuse !"
_"Baissez vos armes !"
_"Nous ne baisserons pas les armes !"
_"Baissez vos armes !"
_"Jamais je ne me soumettrais !" Achevant sa phrase, il se dégagea de l'étreinte du "p'tiot" frappant l'armure du garde. Les voleurs avaient réagit eux aussi avec la même initiative, tous s'étaient resserrés autour de leur maîtres prêt à le défendre au péril de leur vie.
Les lames sifflaient, les armures grinçaient, cliquetant à chaque mouvements.
L'un des poignard de Heleth se planta dans un ventre mal protégé, Massim hurla, tranchant une gorge tandis que l'un de ses compagnons basculait en arrière, emporté par l'attaque qu'il encaissait.
La foule s'approchait et se dispersait, les curieux se rassemblaient autour de la joute.
Neyna roula sur le sol, se relevant elle trancha la chair d'un soldat qui tomba à genoux. Il chuta à nouveau sous le coup de pied de la jeune fille.
Elle fut bousculée et frappa de nouveau, à l'aveuglette.
Groidric jouait et frappait de sa main gauche, menaçant par sa chevalière et assenant ensuite ses attaques alors que son adversaire reprenait son équilibre, emporté par le poids de sa protection.
Bientôt, les cris d'encouragements prirent le pas sur les hurlements de rage.
Tous se calmèrent...
_"Maître!" Massim était penché sur un homme en toge, l'un des voleurs que Neyna ne connaissait pas... "Maître, Valerian est mort..."
Groidric se retourna, dévisageant le cadavre, puis l'aurore. Une longue estafilade courrait sur sa joue, lui même avait une plaie sur le dos de la main.
Sa respiration se fit entendre, encore et encore. Ralentissant tans qu'elle le pus, tentant d'estomper sa colère.
Il fit courir la pointe de son épée sur le plastron du commandant Firjed, juste avant de la placer sous sa gorge.
Le vent souffla, et balaya un moment l'endroit.
On n'entendait plus que le claquement des oriflammes, se détachant dans les teintes brunes du ciel.
_"Vous... Vous allez me tuer ?" Demanda faiblement le survivant de l'escadron.
_"J'en retirerais... Une grande satisfaction..."
_"Tuez le seigneur !"
_"MASSIM !..." Groidric hurlait, tentant de contenir sa colère... Sous les yeux des badauds regroupé, il fit encore tourner son arme au dessus des yeux de l'homme. "Qu'est ce que ça fait... De sentir que l'on est plus maître de sa vie ? De savoir que sur une simple pensée qui vous échappe, vous pourriez mourir ? Que votre vie s'arrête et que vous ne pouvez plus en disposer ?"
_"Je... Je ne sais pas..."
_"Vous avez peur ? Monsieur Firjed ?"
_"Je... Je..."
_"Maître ! Arrêtez ça !"
La voix de sa protégée le suppliait, il y avait eu trop de morts pour elle... Trop...
_"REPONDEZ SOLDAT !"
_"Oui ! "
_"Vous voyez... Fanfarons... Maintenant je vous menace... Et vous... Vous vous n'êtes plus rien..."
Il rengaina son épée. "Voila ce que tu diras au Duc... Voila... Que sa trahison ne restera pas impunie... Qu'il lui en coûtera bien plus que ce qu'il esperait gagner... Va maintenant... Et que je ne te revois plus..."
L'homme se traîna en arrière, se relevait, et s'enfuit à toute jambe en direction de la demeure de son propre seigneur.
La foule se dispersa, on dévisagea encore un moment celui qui depuis peu était porteur de l'agitation de la ville.
La place fut vidée, petit à petit.
Les aurores observèrent leur maître...
Neyna, observait son maître...
Avait il eu besoin de faire cela ? Derrière ses lunettes, derrière ce masque reflétant la clarté du soleil mourrant... Elle devinait le regard satisfait du vieil homme.
Il venait de gagner une épreuve de force, il venait d'humilier publiquement l'un des principaux commandant de Feres-Brom...
Pour elle, tout cela était inutile, pathétique...
Il ne faisait qu'ajouter un homme de plus... Un homme de poids, à sa longue liste d'ennemie.
Sa gloire retrouvée... La venu D'Ortronius et de l'armée blanche... Peut être que cela avait redonné le goût de ce qu'il était...
Peut être redevenait il le chevalier Delcavus...
Le duc...
Un nouvel ennemi...
Comme celui qui avait tiré cette flèche...
Elle n'avait entendu qu'un bref sifflement... Un son bientôt couvert par un autre, par le bruit de l'impact, et le râle du vieux séraphin.
Le temps avait semblé ralentir, elle avait commencé à courir vers lui, et les autres voleurs avaient fait de même.
Sa silhouette se détachait dans l'horizon rougeoyante, sa main se porta à sa poitrine tandis qu'il tombait en arrière.
_"Non !"
Elle se jeta sur lui.
Massim l'allongea sur le sol.
"Non !"
Elle se retourna, plus de peur, plus de fatigue ni de réflexion...
Un frisson de colère la parcourue.
Sur le toit opposé...
Un homme se relevait, un homme vêtu aux couleurs des tuiles... Un homme qui passa son arc autour de ses épaules et disparaissait dans les rues éloignées.
Il respirait fortement.
_"Ca va aller !"
Massim lui soutint la tête.
"Ca va aller..." Il porta un regard à la flèche plantée dans son torse, toussant et tentant de se soutenir par lui même. "Ho ! Il m'a bien eu... Il ma bien eu..."
_"Seigneur... Comment vous sentez vous ?"
_"Je vais bien Massim, mon ami..." Ces yeux le cherchait alors qu'il empoignait la tunique de l'aurore "Enfin je crois... Je puis me relever... Je crois oui..."
_"Non !" Neyna tremblait "Il faut lui enlever ça !" lâcha elle en approchant ses doigts de l'arme.
_"Non... Ca pourrait saigner encore plus..." Massim la repoussa vivement et soutint le roi voleur, le couchant doucement. "Maître... Allez vous pouvoir vous relever ?"
_"Oui..."
_"Vous en êtes sûr..."
_"Oui... Emmenez moi à mes appartements... J'ai... là bas tout ce qu'il me faut..."
L'aurore brisa le traits de bois...
_"Bien... Alors on va y aller..."
Il le soutint, aidé de Heleth.
"Neyna... Non... Le p'tiot! Tu vas courir jusque chez le cordonnier... Tu lui expliques... Dit lui d'ouvrir son passage..."
Le jeune garçon hocha de la tête et couru aussi vite qu'il le pus, disparaissant au coin d'une rue.
Apres quelques instant passé à soutenir le roi des voleurs, le groupe se remit en marche, lentement.
Abandonnant les corps inertes aux pavés de la ville.
Le sang déjà coulait entre les pierre, et dégringolait la pente de la colline, filant le long de la grande rue.
Neyna et le voleur restant fermaient l'escorte, observant les toits avec une grande attention.
Lorsqu'il entrèrent dans l'échoppe de l'artisan... Celui ci avait vidé son magasin des clients potentiels. Devant la gravité de la situation, il les accompagna jusqu'à l'arrière boutique tenant une étagère lourde et amovible, laquelle masquait un tunnel faiblement éclairé.
Ils prirent quelques minutes pour descendre l'escalier, plus encore pour avancer dans les couloirs de la guilde et trouver l'itinéraire le plus désert jusqu'au appartements de maître des lieux.
Il était important que nul ne connaisse son état, que nul ne le voit, blessé et affaiblit.
Il manqua plusieurs fois de s'écrouler sur Heleth, ou sur l'aurore.
Le visage de Neyna était de plus en plus inquiet chaque fois qu'elle revenait, après avoir assuré que la voix était libre...
Leur route allait au gré des trébuchements du vieil homme.
Elle, elle se sentait désemparée, inutile…
Elle porta son regard sur les murs, les pierres…
Sur les lanternes et les torches.
Elle regardait les conduit d’aération, les voûtes soutenant les égouts.
Elle retrouvait ce frisson…
Elle serra ses bras contre elle-même, chaque quinte de toux, chaque respirations, chaque râle que son maître ne parvenait pas à contenir lui faisait monter les larmes.
Enfin... Ils arrivèrent au couloir menant aux appartements.
Au croisement, Massim s'éloigna, accompagné de son anonyme compagnon et du jeune garçon.
_"Je vais chercher un médecin... Neyna, Heleth, occupez vous de lui... Je reviens vite !"
Il dévisagea son maître un instant, Groidric lui sourit et lui fit un geste de la main, un geste amical, un geste rassurant...
_"Je vais aller mieux... Ne... Vous en faites pas..."
De lui même il avança vers sa demeure, il s'appuyait sur la jeune fille qui lui offrit son bras.
_"Maître... Comment vous sentez vous ?" Elle ne pouvait s'empêcher de le questionner sur son état, alors que sur sa peau, quelques gouttes rouges tombaient, une à une. Tachant les dalles, le marbre de la forteresse, traçant un ersatz de piste dans le dédale de la guilde.
Il posa sa main sur le mur, prenant un arrêt, un temps de repos.
Elle ne pouvait s'empêcher de regarder le moignon de flèche planté dans son torse.
Heleth les pressa d'avancer, il avait le teint pâle.
Lui aussi semblait des plus inquiets. Il aida la jeune fille à soutenir le chevalier blessé, et parvint enfin à la porte.
Groidric sortit de sa poche une lourde clef en bronze. Il la fit tourner dans la serrure après plusieurs tentative pour l'y insérer et déverrouilla le loquet.
Le bois pivota, laissant apparaître le bureau, les tapis, les meubles et décoration.
Il bascula presque à l'intérieur, tout juste retenu par la jeune fille.
Il se soutenait comme il pouvait, s'appuyant sur son bureau pour en faire le tour.
_"Et bien... H... Heleth que fait tu ?" Tandis que Groidric s'écroulait dans son siège, Neyna se retournait vers le gentilhomme qui était resté planté devant l'entrée.
Il jeta un regard au loin, dans les couloirs.
"Entre Heleth. Entre !"
Il tourna la tête vers lui, eu un sourire et marcha dans la pièce.
"Et ferme la porte si tu veux bien..."
Groidric porta à nouveau sa main à sa poitrine, tâtant la flèche et grimaçant.
Le jeune homme referma la porte, posant sa main sur la barrière mystiques qui y avait été gravée
Neyna écarta quelques objet sur le bureau, puis aida son maître à s'allonger dans son fauteuil.
"Merci ma petite... Merci... Ne t'en fait pas... Héhé... Ce n'est rien de grave..."
Elle se serra contre lui, cachant son visage dans ses vêtements. Lui, posa sa main sur ses cheveux caressant les mèches blondes, tentant de la rassurer.
"Heleth... Peut tu... S'il te plait m'apporter ce qu'il y a dans cette armoire..." Du doigt il désigna un buffet caché par l'ombre d'un pilier. "Tu y trouvera des pansements, des onguents, et à boire... Peut tu m'apporter à boire ?"
_"Bien sûr." Le voleur s'avança en direction du meuble fouillant entre les fioles et bouteilles.
Levant la tête, Neyna pus reconnaître un flacon de cristal, lequel gardait jadis ce qui faisaient parfois les repas de Velcana
_"Ho... Vraiment ! Celui ci a bien réussi sa tentative..."
_"C'était qui maître ?!" demanda elle sous le coup de la colère "Je l'ai vu, il était sur les toit... Je crois que c'était..."
_"Lioranh."
La voix de Heleth lui avait coupé la parole
_"Oui... Maître je crois que c'était lui..."
Le vieil homme posa ses lunettes devant lui
_"Oui... Lioranh, ce cabot ! Tu l'a reconnu ?"
Elle se résigna
_"Non pas vraiment... Je ne sais pas, je n'ai pas pus le voir... Il était trop loin..."
_"Ce n'est rien." Il toussa à nouveau tandis que des linges propres étaient posé sur une table non loin "Il y a de fortes chances pour que Lioranh soit impliqué..."
_"Mais il a disparu ! Il a fuit... C'est un couard qui a fuit !"
_"Il a fuit... Mais il... Peut être que le Duc... Que le Duc l'a aidé..."
_"Comment ça ?"
_"Ca expliquerait cette... Cette... A... Arrestation... Lioranh et Falerbron... Sont... Sont des hommes d'affaires après tout... Ils ont dus trouver de nouveaux... Aïe... De nouveaux intérêts commun..."
Il posa sa tête contre le dossier, attrapant la coupe en argent que lui tendait Heleth.
_"Du vin... Ca fera passer la douleur..."
_"Merci..." Il bu d'un trait, reprenant son explication. "Je crois... Je crois que Lioranh n'a... Jamais quitté la ville."
Il se redressa pour ouvrir l'un de ses livres, feuilletant et cherchant à appuyer une quelconque explication
"Ils... Ont toujours coopérés... Tout les deux... Je pense que... Qu'ils avaient un... Plan... Un plan... Ils ont profités... De mon absence... De mon absence... Pour... Pour..." Il repoussa vivement sa protégée, empoignant la manche de Heleth.
"He... Heleth... Je... Je n’arrive pas... Respirer..."
Neyna recula, de plus en plus horrifiée. Heleth lui, se plaça devant son maître, tournant le dos à la voleuse.
_"Chut... Calmez vous..."
_"H... Heleth !"
Elle voyait Groidric maintenir le tissus dans son poing, et s'écrouler sur le bureau, portant une main à sa gorge.
Il roulait des yeux, tentant de fixer l'homme aux cheveux rouges.
Neyna retrouva le frisson...
Heleth riait... Il avait un rire d'enfant. Un petit rire....
Elle, elle tombait à la renverse, comme frappée par une force invisible.
La nuque du voleur fit pivoter sa tête en diagonale, il y avait des craquements, des gargouillis, les cheveux rouges poussaient, tombaient en mèches effilés.
Sous les vêtements, la silhouette de Heleth se modifiait, il perdait en taille, en épaule. Sa tunique semblait flotter et son manteau tomba sur le sol, frôlant les courbes de son corps.
La voix se changea elle aussi...
Elle reconnu ce rire... C'était un rire qu'elle avait entendu le jour de sa venu sous la ville... Le rire de celle qui avait découvert le crucifix sur sa gorge... La voix de celle qui occupait le trône avec le jeune roi...
Groidric tenta de reprendre sa respiration
_"Se... Selith ?"
Elle roula des épaules et se pencha vers le séraphin.
_"Chut... Je vous ai dit de vous calmer... Ce n'est qu'un..." Elle pris la main qui la retenait dans la sienne, et fouilla les doigts noueux, tentant de tirer la chevalière blanche à elle. "Qu'un mauvais moment à passer"
Neyna posa son dos sur la porte, elle tenta d'attraper la poignée sans pouvoir détacher son regard de la scène.
Selith parvint à ôter l'anneau, et le fit rouler dans ses paumes, riant de plus belle.
"Vous n'avez pas idée... Groidric... De tout ce que j'ai enduré pour arriver à ce résultat... C'est moi qui vais gagner en fin de compte..." Le poing du vieillard se referma tandis qui son corps immobile affichait une expression de lourde colère.
"Depuis combien de temps suis-je à vos coté ? Combien d'années ?  J'ai été patiente... J'ai vraiment été patiente... J'ai travaillé dur... Juste sous votre nez,  à tout les deux... Vous êtes des créature si faciles à berner... Si facile... Combien de temps en réalité ? J'ai même eu l'occasion de voir l'arrivée de votre protégée... De voir la chute de votre... De celle qui se prenait pour votre ombre... De vous voir vous débattre avec vos petits problèmes... Avec vos reves ! Vous n'aviez rien vu. Ahah! Rien de rien! Même Lioranh ne l'a pas compris... Lioranh! Il ne me manquera pas..." Elle passa l'anneau à son doigt s'approchant, assise sur le bureau et passant sa main dans les cheveux blanc.
"Je vais vous faire une confidence... Vous n'en avez jamais eu conscience... Vous ne l'avez jamais su... Mais vous étiez meilleur amant que lui..."
La respiration du séraphin faillit masquer le bruits de serrure...
La porte que Neyna ne parvenait pas à ouvrir...
_"Tsss..." Selith leva la clef, tournant le regard vers elle. "C'est ça que tu cherche ma chérie ?"
La jeune fille tenta encore, forçant sur la poignée...
Elle hurlait à l'aide à travers la porte.
Selith se levait, et s'avançait lentement...
Comme dans la tombe... Neyna sentait fondre un serpent sur elle...
La démone leva sa main...
Découvrant sa paume barrée d'une longue cicatrice...
Barrée d'une blessure qui disparaissait au rythme de ses pas.
Elle pris place devant l'accès et l'obligea à reculer dans un coté de la pièce.
Neyna se souvenait de cette sensation... L'impression que quelqu'un entrait dans sa tête...
A travers le visage de la femme, elle voyais le masque grotesque de la créature qu'elle croyait avoir ensevelie...
Une expression de folie passa dans les yeux de la succube.
La voix de Groidric se fit entendre, lâchant un faible mot.
_"Da... Ca... Ver... Liys..."
Le feu !
La bague!
Neyna passa ses bras devant son visage !
L'explosion la projeta en arrière.

#19 Tim

Tim

    Timinus


Posté 23 avril 2007 - 16:54

Chapitre XVIII: Gens de l'ombre et compagnie de clarté

Il y avait de la fumée et des cendres.
Elle se passa une main sur le visage, alors que derrière le nuage de poussière la jeune femme hurlait de rage et de douleur, sifflant comme un serpent.
Neyna tremblait, comme hypnotisée par la vision de ses doigts maculés de sang, elle tenta de s'essuyer, de ne pas penser à l'horrible odeur de viande brûlée qui embaumait la pièce.
Tout ce sang...
Ce sang frais sur elle...
Elle eu un haut-le-coeur, l'envie de vomir la fit se pencher vers le sol.
Elle toussa, se traîna vers la porte.
Vers les débris de bois, vers l'ouverture.
Le nuage se dissipait, pas les cris de Selith...
Neyna ne pouvait rien manquer du spectacle, alors que le cadavre de Groidric affichait un rictus satisfait, la démone se tortillait à terre, tandis que dans d'horribles gargouillis, mêlant flot de sang et agencement d'écailles, son bras, son épaule et son buste se reformait.
Les chairs semblaient se déchirer et danser autour des plaies, s'enchevêtrant pour soigner la blessure béante pratiquée par l'explosion de la chevalière des Delcavus.
_"Reste là TOI !" Hurla la créature, tendant une main à peine formée dans l'espoir de lui saisir la cheville.
Neyna sursauta et s'écarta, elle renversa une lourde poterie et détalla dans le couloir...
Paniquée, elle fit un tour sur elle même, cherchant son chemin.
Au loin, des gardes !
Elle sortait de l’appartement du maître voleur, le visage taché de sang.
_"TOI LA !"
L'une des sentinelles avait sortie son arme et s'avançait.
_"ALEEEERTE ! ALEEEERTE !"
La jeune fille s'enfuyait, elle courrait haletante et désemparée, Massim apparu au carrefour non loin accompagné de Benoît, du voleur et d'un médecin de la guilde.
_"Neyna... Nous avons été long... NEYNA ?"
Elle manqua de tomber à la renverse, il la rattrapa.
_"C'EST SELITH... MASSIM ! HELETH IL A! SELITH! J'AI... J'AI VU... SE.. SELITH"
Elle le frappait presque, furieuse et paniquée, laissant couler ses larmes qui transformaient sa voix, elle faisait de grands gestes, le regardait, puis se retournait.
Les deux gardes étaient arrivés à la porte, aidant un homme à se relever.
Heleth émergea des appartements, habillé comme il l'était auparavant.
_"ARRETEZ LA ! ELLE A TUE LE SEIGNEUR DELCAVUS!"
Les doigts de Massim se serrèrent sur ses épaules, plongeant son regard dans le sien.
_"Non !"
Heleth et les gardes s'approchaient, les voleurs se resserraient.
Elle bouscula l'aurore, renversa le p'tiot et s'étala sur le sol, avant de se relever vivement et parvenir à prendre la fuite.
Elle courrait sans tenir compte des couloirs, sans même voir les taches rouges qu’avait laissé la blessure de son maître.
Elle ne tenait plus compte de la direction, s'écrasant presque contre les murs à chaque croisement, se poussant avec les bras pour détaller dans une nouvelle galerie.
Les lampes et les flammes se succédaient.
Non loin derrière elle, Heleth continuait de hurler ses ordres et ses mensonges.
Elle eu un nouveau sanglot entrant soudain dans l'une des places principale de la forteresse.
On la dévisagea, on fixait son masque mêlé de marques rouges et de lignes blanches, suivant les larmes qui avaient coulé sur ses joues.
Elle ne s'était presque pas arrêtée, les mains levées à mi-hauteur, elle reculait, et s'éloigna, traversant la pièce.
Son épée gênant sa course, elle la dégaina appuyant la crédibilité de ce que proférait l'alerte.
Les voleurs, voyant ses poursuivants se levèrent plus ou moins nombreux, et se ruèrent sur elle.
Elle sauta par dessus un homme corpulent qui glissait sur le sol, et roula entre les jambes d'un colosse Nephilien.
Un dard passa près de son bras, les lames étaient tirées et la clameur générale lui glaça le sang.
Il y avait un autre couloir en face...
Elle le connaissait, bien, il menait à l'arène, et au quartier marchand... Mais avant, il la mènerait bien plus profondément encore dans la guilde.
Elle se dirigea vers l'une des draperies encadrant le corridor.
Fonçant tête baissée et passant au travers du tissus.
Elle trébucha et roula dans l'escalier sombre, tourna sur elle même et percutant plusieurs marches du colimaçon.
Il y avait une porte, une lourde porte de chêne qui s'entrouvrit lorsqu'elle se cogna dessus.
A nouveau debout elle la franchit, les voleurs sur ses talons !
Une pièce plus petite, pas de lumière, elle chercha frénétiquement, et couru jusqu'à une autre porte.
Encore une fois elle était ouverte, comme la suivante, tout juste trouée d'une grille laissant passer le son d'un cours d'eau.
L'air était frais, les cris et les voix résonnaient, l'odeur était pestilentielle...
L'arme à la main elle bloqua sommairement la serrure avec une planche en bois, s'écartant tandis que la trogne d'une bute apparaissait entre les barreaux.
Elle se trouvait sur l'un des minces chemins bordant le torrent nauséabond, ses pas claquaient sur la pierre trempée et maculée d'immondices.
Elle ne gagna que quelques mètres, on força le passage derrière elle...
Un arrêt, une masse humaine émergeait de la guilde et pénétrait avec elle dans les égouts, entourant Heleth hystérique qui nageaient presque au milieu des malandrins.
_"CAPTUREZ LA ! TUEZ LA !"
Sa main se serra sur la garde de son épée, quelque chose siffla devant elle. Elle esquiva la flèche de justesse, fondant sur le sol et évitant les quelques projectiles qui lui étaient envoyé.
Les voleurs s'approchaient, à leur tête une femme levant une dague menaçante.
Encore une fois Neyna recula, il était inutile de tenter de les résonner.
Elle parvint au bout du chemin...
Inutile de se rendre.
Le torrent passait dans une cavité, sous la roche en un courrant puissant.
Si elle était prise, elle serait tuée sur le champ.
La femme n'était qu'à quelques pas, l'épée d'argent bloqua la dague et le poing de la jeune fille s'écrasa contre l'œil de son opposante.
Les autres se resserraient autour...
Ils étaient comme fous, comme possédé par l'idée qu'elle était l'ennemie, par l'idée qu’ils devaient la faire disparaître.
Un pas en arrière, deux pas...
Le vide...
L'eau...
Ils se jetèrent sur elle...
Neyna tomba à la renverse avec trois autres personnes, emportée par les égouts...
Les doigts serrés sur la garde de l'arme…
Elle tourbillonnait, la force du courrant l'entraînait dans les galeries souterraines, alternant entre les ténèbre et un semblant de lumière.
Une main qui lui avait attrapé le bras eu un soubresaut et fini par la lâcher.
L'air vint à lui manquer, un goût ignoble entrait dans sa bouche.
Elle tenta de nager,  sans se résoudre à lâcher son épée, sa brasse pataude n'avait que peu d'effet sur la force de l'eau.
Sa tête creva enfin la surface, elle prit une inspiration avant d'entre de nouveau entraînée.
Une lumière, elle tendis le bras et empoigna une barre métallique.
La rouille s'effritait sous ses doigts, elle planta la pointe de sa lame dans le relief de l'égout juste avant que sa prise ne lâche.
Sa paume frotta contre de roches lisse et parvint et à s'accrocher.
Avec force elle se hissa sur les barreau de l'échelle, montant quelques centimètre au dessus de l'eau, s'appuyant contre les parois de ce puit salutaire et insalubre.
Elle toussait et crachait, vomissait presque et pleurait.
Sa respiration perdit de sa violence, elle ferma les yeux et essuya son visage.
L'eau des égouts, le sang de Selith, tout cela était pareil pour elle...
Elle observait la source de lumière au dessus de sa tête.
La lune et les torchères illuminaient les rues de Feres-Brom.
Elle parvint à soulever la grille de fer et à s'extirper du boyau sous les yeux perplexes des citadins noctambules.
Elle resserra son bracelet par réflexe, et jetait des regards de défi tout autour d'elle.
Elle avançait, calmement, attentive aux rencontres qu'elle pourrait faire.
Elle se trouvait dans le quartier ouest, non loin des remparts, non loin de la chapelle rouge.
Il y avait des gardes, elle se cacha derrière un tonneau destiné à recueillir l'eau de pluie.
_"Vous êtes appelé, suivez moi !"
_"Où c'est qu'on va ?"
_"Le duc, le duc et le capitaine Firjed, ils cherchent un groupe de voleur... Ceux d'en dessous."
_"Depuis quand ? Je croyais que le péteux emplumé avait des accords avec le Duc ?"
_"Plus maintenant ! Notre seigneur veut sa tête... Il nous faut d'abord trouver ceux qui on tués les hommes du capitaine..."
_"Qui ça ?"
_"Le blafard déjà... C'est pour ça qu'on a besoin de nephiliens"
_"Si je peux avoir sa tête, je ne regrette pas d'avoir été arraché à mes prières..."
_"Nous devons nous rendre devant la maison du Duc pour le rassemblement, pressons."
Neyna se releva, et les suivit le plus naturellement du monde, à bonne distance néanmoins, fixant leur dos qu’ils s'éloignaient à mesure que leur voix s'estompaient. Elle emprunta une ruelle et s'y cacha de nouveau, attendant un passage des gardes bavards.
_"... Plusieurs vampires que le Duc a rejeté, il aime pas ces monstres... Il y à des têtes a faire tomber ce soir, pour sûr!"
_"Comment ça ?"
_"Si le Duc peut rassembler assez de sa garde, il veut faire une grande rafle et éliminer la vermine des sous sol... Si il y parvient, y a le seigneur Moritaco qui sera récompensé, et nous aussi."
_"Moritaco ? De l'arène ?"
_"Oui... On sait pas encore, mais il se pourrait qu'il ai déjà tué le blafard..."
_"Comment que ça ?"
_"Oui... Il l'a touché... Avec son arc... Il à pas pus bien voir si il l'avait eu, il a été obligé de partir très vite !"
L'un des hommes s'arrêta soudain.
_"Alors cela ne m'intéresse plus..."
_"Reviens... Il y a encore de belles primes..."
_"Des primes pour qui ?"
_"Pour quiconque ramènera un bout de peau où c'est qu'on peut y voir le tatouage du blafard... Tu sais ? L'oeil et la main !"
_"Ah oui... Et si le gars s'est tatoué plusieurs fois ?"
_"Et bah tu pourra éponger tes dettes auprès des ribaudes !"
Les éclats de rires retentirent tandis que la jeune fille continuait de les suivre.
_"Et t'avait parlé des hommes du capitaine ?"
_"Oui ! Là aussi y a des primes spéciales... Mais faut reconnaître les gaillards !"
_"Qui alors ?"
_"Alors déjà y à un homme tout blond, il doit avoir ton age, et il porte la barbe... Lui ça va être assez difficile de le reconnaître... c'est comme  pour la gamine..."
_"Gamine ?"
_"Oui... Une gosse... On a pas trop d'informations... Elle est blonde tout pareil et elle porte une épée."
Instinctivement, Neyna colla son arme à sa cuisse, tentant de la cacher derrière son pantalon maculé de sang, de boue et de la fange de la ville."
_"On va pas aller loin avec ça... La prime, elle va qu'a ceux qui les connaissent déjà !"
_"On peut tenter le coup non ? DU VENT TOI !"
D'un geste, l'homme écarta un vagabond qui les croisait d'un peu trop près.
_"Bah t'en a pas des plus facile ?"
_"Je sais qu'il y a eu un gars de Delcavus qu'est mort, y en à un autre tout chauve, tout fin... Une elfe il parait, mais pas bien beau..."
_"C'est possible ça ?"
_"Bah oui... Parfois c'est parce que c'est des métisses, ou c'est juste que les elfes... bah en fait, c'est comme nous quoi ! C’est pas obligé d'être beau non ? C'est sûr ça prend des bain à longueur de journée, alors il ressemble tous à des femmes !"
_"Alors cet elfe là, ça doit être un rude !"
_"Ca s'pourrait oui !"
_"Il en reste ?"
_"Deux y parait ! Un gamin et un voleur... Le gamin, m'étonnerais qu'on l'ai... Lui c'est simple, il est petit, pas encore un homme quoi ! Il a les cheveux court, brun et il a une cicatrice en travers de sa gueule ! Par contre pour le dernier, faut pas y toucher..."
_"Comment ça ?"
_"Lui, il a les cheveux roux... C'est pas précis je sais, mais en fait, il a les cheveux vraiment roux, comme le feu... Il parait que rien qu'a ça on le reconnaît... C'est un ami du seigneur Moritaco à ce qu'on m'a dit... Il faut l'aider si il nous demande..."
_"Vais pas me soumettre à un rat du sous sol !"
_"Comme tu veux mon gars... Si ça te plait d'être pendu au gibet..."
Les voix disparurent...
Le groupe était encore en vue mais Neyna s'était arrêtée...
Lioranh savait... Il savait !
Il savait que si il manquait Groidric... Si il ne le tuait pas, Heleth, ou Selith finirait le travail !
_"HEY LA !"
Le groupe de garde venait de croiser une patrouille arrivant en sens inverse, plusieurs de ses membres pointaient la jeune fille du doigt.
Elle se retourna pour fuir mais un autre groupe armé était apparu dans son dos.
Instinctivement elle couru au travers des ruelles.
Encore des cris, encore une fuite.
Elle entendait les rires des hommes, elle entendait un claquement d'aile au dessus des toits.
Elle traversait les artères de la ville entrant dans la lumière pour mieux plonger dans l'ombre entre les bâtiments.
Elle stoppa soudain, une épée fut levée vers elle, menaçante.
L'homme venait de déployer ses ailes, tentant de l'impressionner.
Elle cracha à ses pieds et suivit l'axe de l'avenue.
Rejoindre le vieux quartier...
Elle pourrait s'y cacher... Rester caché pendant quelques jours et se faire oublier...
Et après ?
Elle ne parvenait pas à réfléchir, elle renversa un étalage dont le contenu se déversa sur le sol.
Elle commençait à monter la pente...
A gravir la colline
Pour aller où ?
Le phare ?
La guilde ?
Où ?
Trois ombres passèrent au dessus d'elle.
Elle n'eu pas besoin de lever la tête pour savoir que les nephilims jubilaient à l'idée de cette chasse improvisée.
Un froissement !
L'un d'eux l'avait frappé d'un coup de pied.
Elle s'étala dans la poussière, entraînant quelques passants dans sa chute.
_"Ecartez vous ! Arrière !"
L'homme armé perdit son temps à faire le tri pour y retrouver sa proie, Neyna s'était déjà échappée par une nouvelle rue.
_"Par ici ! Par ici !"
Entendre cette voix lui réchauffa le coeur.
_"Falten ?"
Le jeune garçon l'attrapa et la plaqua au sol, sous une caisse vide et percée.
Elle ne voyait rien, juste le cliquetis des armures et le pas lourds des guerriers.
Falten !
Elle le serra dans ses bras.
Elle le devinait à peine dans l'ombre mais reconnu ses mains et ses bandages.
Il l'étreignit de plus belle, juste un instant, et la releva.
_"Il faut qu'on s'en aille ! Il vont revenir."
Elle essuya une larme et hocha de la tête en silence.
Il lui ouvrit la route et l'entraîna sur un autre chemin.
Elle voulu prendre la direction de l'Est, vers le phare, mais il la retint.
"Non... Ils sont tous après toi là bas... Plus dangereux que les gardes."
_"Qui ça ?!"
_"Les voleurs... J'en ai vu certain... Il y en a sur les toits et d'autres dans l'ombre... Viens ! On ne peut pas rester ici ! Pas dans cette rue !"
Il la tirait vers le bas de la colline, vers les remparts.
_"Falten ?! Où tu m'emmène ?"
_"Dehors !"
Elle se planta lâchant son bras
_"Quoi ?!"
_"Je t‘emmène aux portes ! Je t’emmène hors de tout ceci ! "
_ "Non ! "
Falten posa les yeux sur le sol, une horrible moue déformait sa bouche.
Il semblait au bord des larmes.
_"Je suis désolé Neyna... Ne reste pas ici s'il te plait... Pas toi... Moi je m'en sortirais mais pas toi."
_"Non !"
_"Tu n'est pas à ta place ici! Pas dans cette ville !"
_"Non !"
_"Tu finira par te faire tuer ! Tu le sais ça... Et moi... Moi je veux pas que tu meurt !"
Il avait baissé la tête et reniflé bruyamment.
Elle était restée silencieuse...
_"Pourquoi ?"
_"Je... Je sais pas !"
_"Je ne veux..."
_"Arrête ! PART ! PART !"
Elle se tu encore, l'observant alors qu'il fouillait dans sa poche et empoignait maladroitement quelques pièces dont la moitié tombait au sol.
_"... D... D'accord..."
Il la serra dans ses bras et lui tendis la monnaie.
_"Prend ça... Prend ça pour ne pas avoir faim..."
Elle hocha la tête, le coeur lourd et attrapa l'argent.
Falten désigna son épée.
_"Et ça... Ca pour te protéger..."
Sa voix n'était qu'un souffle
_"Oui..."
Il y eu de nouveau des cris, un groupe armé revenait...
Le jeune garçon tourna la tête.
_"Il t'on vu... Courre ! Cou..."
Sa phrase s'acheva par un bref baiser.
_"Et toi... Toi prend ça pour ne jamais m'oublier..."
Elle réprima un sanglot et lâcha sa main.
_"Adieu !"
Elle couru, et Falten resta planté au milieu de la rue.
Les gardes le dépassèrent, il la regarda s'éloigner et fuir, alors que lui même restait immobile…

Elle courrait encore à en perdre haleine.
Elle n'en était pas convaincue, mais essayait de croire que Falten avait raison.
Fuir et quitter la ville...
Ou aller...
Il y avait tans de chose qu'elle ne voulait pas abandonner...
Pourrait elle revenir parmi les voleurs ?
Pourrait elle venger son maître ?
Etait il possible de nuire à Heleth d'une quelconque façon ?
Deux hommes arrivèrent à sa hauteur.
L'un d'eux étaient maigre, petit, l'autre imposant.
Elle les reconnu, ils étaient des voleurs de la guilde...
Le colosse avança un bras et hurla presque aussitôt.
L'argent lui avait entaillé la peau, elle tournait autour de lui, menaçante, prête à défendre chèrement sa peau.
_"Recule ! Recule !" hurlait elle alors que du coin de l'oeil elle voyait les gardes arriver.
Le plus petits des deux crapules la ceintura, elle tenta de se débattre, son épée tomba au sol.
L'homme riait, un rire étouffé, un rire grinçant, le rire d'une gorge essoufflé.
Un rire qui se mua en râle.
Le coude de la jeune fille avait atterrit dans son estomac et son talon dans un endroit… Un endroit important...
Il la lâcha brusquement, tandis qu'elle se ruait sur le sol, récupérant son arme et se relevant.
Le colosse ne s'intéressait plus à elle, il observait l'arrivée des quelques gardes venus jusqu'a elle.
Le groupe de milicien se scinda en deux parties. Les uns tentaient de capturer les deux malfrats, le reste continuait son avancée vers elle.
Quelques chose bougea, deux hommes s'étaient approchés des gardes et leurs bloquaient le passage.
Quelque chose bougea.
Les deux inconnus laissèrent les blessés s'écrouler et les couards s'éloigner.
Ils se tournèrent vers elle, découvrant leurs crocs.
L'un deux lui présenta une direction, étendant le bras, puis il ajusta et ferma son manteau.
Elle ne pouvait leur faire confiance.
Elle ne comprenait pas...
Elle ne voulait comprendre, elle se soumit à l'ordre, sans vraiment en avoir conscience, et s'en alla vers le sud.
Courrant en direction du vieux quartier.
Il ne fallut que quelques secondes pour qu'une nouvelle patrouille ne soit à ses trousses, elle bouscula encore les citadins, elle n’en pouvait plus de courir, la fatigue lui faisait perdre l'esprit.
Elle profita de la carrure d'un cheval à contourner et s'engouffra dans une nouvelle ruelle sombre.
Ils la suivirent.
Elle courrait...
Elle courait vers le mur face à elle, vers le mur qui l'emprisonnait.
Quelque chose bougea.
Comme un éclair noir courrant sur les briques.
Comme une lance ondulant et s'écrasant.
Comme une tache grandissant sur cette paroi au bout de la rue.
Elle en émergea...
Elle avait les cheveux noirs, ondulés... Les cheveux longs... Et la peau blanche.
Elle lui ouvrit les bras, et elle... Elle couru la rejoindre... Elle couru l'étreindre.
La femme eu un sourire de soulagement alors qu'elle la serrait contre elle et que les ombres les emportaient...
Les gardes arrêtèrent leur course, hébété.
_"Z'avez vu ?"
_"C'est... C'est impossible !" bégaya l'un d'entre eux.
_"Où elle est ? Où elle est passée ?"
_"Elle a plongé dans le mur je l'ai vue !"
_"Alors elle est ou ?"
_"Elle est montée ?"
_"Non ! On l'aurait vue !"
_"Alors ! Dites moi ou elle est !"
_"Il n'y a pas d'autre explication, elle à sauté au dessus !"
Quelques guerriers revinrent sur leur pas, au trot
_"Il faut la rattraper ! Venez !"
_"Faut faire le tour !..."

Il faisait noir.
Ce n'était pas des ténèbres semblables à ceux de la tombe de Tolpavel, non...
Elle baignait dans ce noir, avec l'impression de nager dans un flacon d'encre.
Elle avait le sentiment d'appartenir à l'ombre elle même.
Il faisait noir...
Et pourtant, Elle n'avait aucune peur... Aucune crainte...
Il y avait quelqu'un avec elle.
Des bras autours de ses épaules, des mains douces et froides qui lui soutenaient le dos.
La pierre de lune pulsait lentement, éclairant faiblement le visage de la vampiresse.
Comme un murmure, sa voix souffla contre ses oreilles.
_"Petite soeur... Je suis... Je suis si soulagée... De te revoir enfin."
Neyna ne répondit qu'en resserrant son étreinte, serrant entre ses doigts la cape sombre dont elles étaient toutes les deux enveloppée.
"Pardonne moi ! Pardonne mon absence... Pardonne moi... J'ai été obligée de disparaître ! Pardon... Pardon..."
Le visage de la jeune femme tomba contre le sien et Neyna lâcha un nouveau sanglot qu'elle tenta de réprimer en vain.
La goule la regardait, et lui souriait... Elle écarta les mèches blondes tombées devant les yeux de la séraphine, puis, avec un sourire compatissant, posa sa main sur son front.
Dans la tête de la jeune fille, les souvenirs de succédaient.
Les derniers évènements se mélangeaient et se bousculaient.
La chute de Lioranh, la véritable nature d'Heleth.
Le massacre de Midfell, les bras ouvert de Groidric, les leçons de Kized Guif, le visage aimable de Delcavus, le démon fondant lentement sur elle...
L'assassinat du roi des voleurs, et le visage de Falten, le contact de sa main dans la sienne, leurs adieux...
Tout lui revenait en tête et s'emmêlait dans son esprit.
Sa peur des nephiliens, le regard glacial d'Oragin...
Le contact doux de son arme...
Velcana sorti de sa transe et l'aida à soutenir son corps engourdit.
Elle leva ses yeux vers un ciel invisible.
Vers la voûte d’érèbe.
Des larmes rouges courraient sur ses tempes alors qu'elle hurlait elle aussi.
Ses tremblements accompagnaient ceux de sa protégée.
_"Il... Il est mort !"
_"Je n'ai pas pu le... Je n'ai rien pu faire !"
Elle eu un rire étrange, un rire noyé dans ses pleurs...
_"Alors ce soir... Tout! Tout sera réellement fini..."
Elle porta son regard sur la séraphine.
Velcana, malgré sa jeunesse éternelle...
Etait changée...
Prédatrice... Derrière ses iris bleus et pâles se renvoyait les instincts d'un animal.
Ses yeux étaient ceux d'un fauve. Ces yeux n'avaient plus aucune compassion... Hormis peut être, pour celle qui visitait avec elle l'essence de l'ombre.
_"Ton ami à raison. Tu appartiens à un autre monde ! Jamais quelqu'un comme toi aurait du se trouver dans un endroit comme celui ci..."
_"NON ! Je ne veux plus m'en aller... Je ne veux plus... Maintenant que tu es là. Je ne veux pas m'en aller... Je veux rester ici..."
_"Tu ne peut pas !"
_"Si !... Je me cacherais... Je me cacherais dans le phare..."
Velcana lui caressa le visage... De soeur... Elle était maintenant passée au statut de mère. Une mère pour cette enfant qui n'avait jamais pu connaître la sienne.
_"Neyna... Tu..." Elle pris un temps, un silence... Ce qu'elle disait lui faisait mal, elle inspira. "Tu ne peut rester ici...Tu en mourrais... Lui qui t'aime... Lui aussi veut que tu vives... Je veux cela aussi... Notre maître ne l’avait jamais compris." Elle resserra ses bras autours d'elle. "Promet moi de vivre..."
_"Non..."
_"Promet le moi..."
_"Je veux rester avec toi !"
_"C'est impossible..."
_"Pourquoi ?" sa voix s'étouffait dans les vêtements de la vampiresse. "Pourquoi Velcana ? Pourquoi ?!"
_"Parce que... Parce que mon clan ne m'y autorisera pas... Parce que moi même... Je ne pourrais rester..."
_"Qu'est ce que ça veut dire ?"
Le regard de la femme se perdit au loin alors qu'elle posait ses lèvres sur son front.
Neyna garda le silence.
L'absence de son était aussi pesante que l'absence de lumière.
_"Je... A toi aussi... Je te le promet !"
Velcana lâcha un soupir.
_"Merci... Nous nous reverrons... Peut être bien ! Peut être bien que nous nous reverrons... Si j'ai de la chance !"
_"Chance ?"
_"Ce soir... La guerre courrera dans les rues... Met toi à l'abri et enfuit toi... Ce soir Ankou fauchera sa moisson... Mais toi! Toi tu vivra !"
Elle la lâcha
La lumière revint brusquement, et sa chute s'acheva sur les pavés.
Les ombres rétrécirent et s'estompèrent.
"Ce soir... Je vais suivre le chemin que j'ai choisit ! Nous nous reverrons petite soeur ! Je te le promet, nous nous reverrons !"
Neyna se releva.
Elle était de nouveau dans les rues, sous un passage bordé d'alcôves à travers desquelles elle pouvait voir Dame lune danser avec les nuages.
Elle peinait à reconnaître l'endroit. Elle se savait sur les hauteurs, sur l'une des trois corniches bordant les flancs nord de la colline.
La plus élevée, sans doute...
Elle voulut avancer, partir comme elle l'avait promis.
Ses pieds n'acceptèrent que quelques mètres, avant de l'abandonner soudainement.
Elle resta là, au milieu du passage, paralysée par la peur, par la crainte, l'incompréhension et le chagrin.
Elle était dépassée par les évènements! Tout s'était enchaîné si vite...
Elle eu l'impression d'être revenue dans les tunnels des skavens... Attendant, patiente et recroquevillée que quelqu'un vienne a son secours.
Elle ne parvenait pas à réfléchir, elle n'arrivait pas à savoir ce qu'elle désirait réellement... Elle avait déjà fait deux fois la même promesse à deux personnes qui l'aimaient, et qu'elle aimait.
Elle craignait de prendre sa décision.
Elle craignait son avenir tout comme elle craignait ce qui avait fait son passé...
Son passé...
Elle ne parvenait même pas à refuser... A refuser d'en faire son présent...
Elle aurait voulu pouvoir rester ici. A cet endroit même, seule, le bras contre ses genoux, et sa main serrée contre l'argent de sa lame.
Son épée...
Tout avait commencé à Midfell en réalité...
Tout avait commencé par la main d'Oragin...
Cela aurait été plus simple si il l'avait tuée elle aussi ce soir là... Où dans le camp de nephiliens...
Elle s'inquiéta pour Miraline... Pour Percedan...
Ils faisaient sans doute partis de ses derniers alliers dans cette cité... Avec Kized Guif, Zuno, Lyo et Mafari...
Et tout les enfant des rues...
Elle repensa à Falten... A son expression lorsqu'il s'était dit adieu...
Il avait raison...
Une alarme !
Le son d'une corne la fit sortir de sa torpeur
Elle parvint à se hisser contre le muret d'une alcôve.
Feres-Brom, la scintillante apparaissait devant elle.
Le vieux quartier s'étalait à ses pieds. La silhouette des maisons se découpait les une sur les autres.
Du haut des faîtages jusque sur les murs, les volutes de brouillard sombre et opaques s'élevaient dessinant les silhouettes d'innombrables guerriers.
Il y en avait sur les toits, et d'autres marchant à la verticale sur les façades.
Ils portaient tous une armes, parfois, leurs armures reflétaient la clarté de la lune.
Leur regard était lumineux, bleu, doré, vert ou rouge.
Certains avaient des épées, des masses, des arcs et des faux.
_"Vampires..." pensa elle "Daenores !"
L'armée noir couru alors, comme un seul homme, et bondit dans les rues de la ville.
Des hommes ailés s'envolèrent par centaines, bientôt rejoint par une nuée de chauves souris, venu les accompagner dans un formidable ballet aérien.
Les cris commencèrent à s'élever tandis qu'en bas le sang coulait, les corps s'embrasaient où que les nephiliens chutaient.
Elle ferma le poing, faisant grincer le cuir qui enserrait la garde de son arme.
Des flèches enflammées volèrent à leurs tours, venu se planter contre les habitations, les toits et les combattant.
D'autres formes s'élevaient, de petits éclats sifflant et claquant.
Rouge ou verts... De petites lumières scintillantes venuent exploser dans les cieux en une gerbe de couleur aveuglante.
D'autres guerriers apparurent alors, montant des profondeurs du quartier, ou se jetant du haut de la falaise.
Leurs ailes immaculée battaient l'air fortement, alors qu'il prenait pars à la batailles, venu comme de nouvelle étoiles scintillant dans le ciel.
Le nom de Kheld fut clamé au milieu des cieux, de nouveau Nephilien s'envolèrent eux aussi, venu mettre à bas les soldat blanc.
Encore une fois, les feux rouges et verts tonnèrent, jetant leurs lueurs colorées sur les pierres de la cité.
Un nouveau son de corne.
La clarté vint de l'horizon.
Au loin, émanant d'un lointain foret, l'armée blanche franchit les cimes, illuminant les arbres, Hejibor, et la nuit elle même.
Les O'reinis s'envolant par milliers, Filant contre Feres-Brom. Prêt à la reprendre. Prêt à lui interdire le nom de Logakwain.
Logakwain, le havre du péché serait bientôt balayé par une main immaculée...
Venue pour sa propre justice...
_"Là elle est ici !"
_"C'est elle ! Je la reconnaît !"
Elle tourna brusquement la tête, ils étaient sept, cinq gardes et deux miliciens.
Pourquoi s'occuper d'elle ? Alors que dans les rues, les vampires se livraient déjà à une sanglante bataille.
Qu'importe. Ils fondaient sur elle.
Elle para une attaque, reculant sous la puissance du coup.
L'homme portait une armure et tomba presque sur la jeune fille, sans vraiment comprendre, elle se jeta sur le suivant et parvint à lui taillader le bras, il lâcha sa hache et laissa le champ libre à ses compagnons.
Ils chargèrent, elle esquiva, roulant sur le sol, féline et rapide.
Une pierre atteignit la tête de l'un d'entre eux, il porta une main à son crâne, grimaçant et ordonnant sa capture.
Avançant de front, ils se ruèrent sur elle, ne lui laissant à peine le temps de se relever et de s'enfuir à toute jambes.
Courir !
Oui, elle savait ce qu'elle voulait !
S'échapper, s'échapper et vivre !
Il n'y avait plus rien de bon pour elle dans ce monde, elle en était convaincue.
Elle gravit un escalier, une volée de marches, encore un, et un autre.
Elle gravit la pente sans comprendre qu'elle passait par la route qu'avait pris Gimaeth, lorsqu'il l'avait traînée dans la guilde.
Ils la suivaient toujours, comme atteint de folie.
A cet instant, elle compris, elle compris la raison de cette poursuite...
Encore une fois, les yeux du succube apparaissaient derrière ces masques haineux.
_"Attrapez la !"
Elle croisa quelques badauds noctambules, et passa devant une rixe.
Oui... Elle n'était pas seulement une voleuse, une fuyarde... Ou encore une aurore avec une prime sur sa tête...
Non... Pour Heleth... Ou pour Selith... Elle était le témoin de son meurtre. Témoin de son pouvoir, témoin de ses deux visages...
Un homme émergea de l'ombre, et lui envoya son poing dans la poitrine, elle s'effondra le souffle coupé.
Levant un poignard, il sauta sur elle, s'embrochant de lui même sur la lame d'argent.
Les gardes gagnaient du terrain.
L'homme empoignait ses vêtements, tentant de soutenir la douleur dans une grimace effroyable.
_"Lâchez moi ! LACHEZ MOI !"
Poussant de ses pied, elle parvint a éjecter l'assassin et s'échapper juste a temps pour reprendre sa course.
Sur son passage, elle renversa un amoncellement de débris.
Entre deux de ses respirations, elle entendu quelques jurons, quelques grognement, et le son de quelques personnes s'écroulant contre les pavés.
Elle haletait, elle fatiguait... Ses muscles étaient en feu, elle avait un horrible goût de sang au fond de la bouche.
Elle jeta un oeil en arrière, ils étaient toujours là, sur ses talons. Ses tempes battaient douloureusement et sa gorge la faisait souffrir.
Soudain, le ciel apparut devant elle.
Elle stoppa, et glissa...
La nuit, les étoiles...
Il n'y avait plus de sol, plus de chemin...
Elle était parvenue au bout de sa course, à l'extrémité de la falaise.
Ainsi s'achevait ce couloir, juste une échoppe, un muret, et une alcôve.
Les hommes s'approchaient, ricanant.
_"Allez gamine ! Tu nous à bien fait courir mais c'est fini maintenant !"
Ils reprenaient leur souffle, Neyna baissa le regard.
_"On t'arrête !"
_"Suis nous !"
Elle fit un pas en arrière, lentement...
_"A nous la prime !"
_"C'est bien elle oui !"
_"Non reste ici !"
Elle avait rangée sa lame, doucement.
Et posant une main sur un pilier, elle était montée sur le muret.
Sur la frontière entre l'air et le sol.
Ils ne voyaient pas ses yeux, ses cheveux détachés tombaient sur son regard et balayaient son visage, porté par le vent.
_"Reste là !"
_"Descends !"
_"Qu'est ce que tu compte faire ?"
L'un des hommes s'approcha, cherchant à se montrer rassurant.
_"Descends ! Tu n'a rien à gagner à tout cela !"
Persuadé d'avoir le moindre impact, il posa sa masse au sol, et commença à avancer.
_"Restez où vous êtes !"
_"Que..."
Elle serra sa tunique, au niveau de son épaule, là ou trônait le tatouage.
La marque des aurores.
_"Allons gamine... Nous on veut juste que tu te rendes... Le duc et le seigneur Moritaco... Il vont..."
_"Il vont me tuer !"
_"Non..."
_"Ils avaient raison... Tout les deux..."
_"Qui ça gamine ?"
Sa main descendit doucement sur le bracelet à son bras, et l'enleva, le laissant tomber au sol dans un bruit métallique.
Le bijou rebondit et tomba du haut de la corniche.
Elle le regarda s'éloigner...
Elle senti le vide derrière elle...
La masse noire des habitations ponctuée de lumières scintillantes...
Au loin, des incendies avaient commencé à prendre un peu partout, et embrasant un bon nombre de bâtiments, élevant les flammes haut dans l'air.
La masse des guerriers blancs perdurait son approche inexorable...
Elle pouvait les distinguer... Ils n'étaient plus une simple langue blanche avançant dans les cieux... Non... elle les voyait comme une myriade d'étoiles venues rejoindre le coeur de la bataille.
_"Oui... Ils avaient raison..."
_"Qui ?"
_"Lioranh... Le duc... Ils vont me tuer. Je ne veux pas mourir... J'ai promis que je vivrais..."
_"Et bien tu vivra... Tu vivra si tu descend de là..."
_"Fait la descendre Jurold !"
Elle leva enfin les yeux... Tous affichaient leurs étonnements.
Aucune peur ne se lisait sur son visage, l'endroit leur paru alors moins sombre.
_"Elle… Elle était vivante !"
_"NON !"
Les bras ouverts en croix, fermant les yeux, elle se laissa caresser par le vent et bascula en arrière.
Ceux qui avaient compris tentèrent de la rattraper.
Trop tard...
Elle filait déjà vers le sol, chutant contre les rochers au bas de la falaise.
Vivante !...
Lovée sur elle même, elle changea l'orientation de son corps.
Ses cheveux s'emmêlaient entre eux, l'air sifflait tout autour, le sol fonçait sur elle.
Vivante !
Le dos de sa tunique se déchira et elle même devint l'une de ces étoiles, volant dans le ciel de la cité.
Ces ailes étaient longues, effilées, lumineuses !
Elle s'envola au dessus des bâtiments
Haut, plus haut !
Elle volait !
Elle volait enfin.
La vitesse l'entraînant, elle alla encore plus loin au dessus de la ville.
Puis fondit en piquer.
Voler...
Elle avait oublié cette sensation...
Elle avait oublié son habileté à se déplacer dans les airs.
Voler...
Ils étaient trois à monter vers elle, l'un deux fut fauché par un éclair blanc, un homme l'entraînant se battre plus loin.
Elle tira sa lame, et tomba en vrille.
Il y eu une gerbe d'étincelles alors qu'elle dépassait les nephiliens.
Elle passa au milieu d'une nuée de chauve souris, les couinement des animaux hurlaient tout autour, elle passa une main devant elle, pour se protéger, et atterrit sur un toit de chaume.
Elle couru de quelques enjambées et décolla de nouveau.
Une flèche fila près d'elle.
Elle repris son ascension.
Monter haut... Encore et Encore !
Vers la vague blanche qui amorçait sa descente.
La distance entre elle et les soldats rapetissait peu à peu.
Ils étaient des centaines, armes aux poings.
Ils portaient des étendards, des lances...
Leurs armes, leurs bras, leur corps étaient enlacés de tissus longs et blancs, flottant dans l'air comme un oriflamme.
Ils étaient semblables à une armée de spectres pâles et lumineux, tombant contre les ténèbres.
Piquant vers l'engeance...
Elle les dépassa, le son de leurs déplacements résonna à ses oreilles.
Elle manoeuvra pour ne pas les percuter, tandis que certain s'écartait à son passage, concentrés sur leurs ennemis au ras du sol.
Sous les heaumes, elle devinait des milliers d'yeux déterminés.
Elle les dépassa... Tandis que retentissait leur clameur.
Les soldats de la lumière...
Les combattants du vent !
Elle monta haut...
Encore plus haut !
Encore et encore !
Jusqu'a ce que le froid ne l'étreigne
Elle vola au dessus des nuages.
Dans un monde calme et silencieux
Loin des cris, loin des armes et de la mort.
Un monde habité par les astres.
Le pays de la lune et des étoiles.
Le règne du silence...
Brisé par un simple mot.
L'adieux prononcé d'une voix faible.
L’adieu de Neyna a la ville lanterne.

*Sa seigneurie le prince du clan des bouffeurs de Yabon !
*Détenteur de la baffe d'or administrée par Gamall le 19/11/07

Epilost Graphisme et délires
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#20 Tim

Tim

    Timinus


Posté 20 mai 2007 - 23:30

Chapitre XVIII-BIS: L'impie

_"Percedan !"
L'homme leva la tête, serrant son poing contre son ventre et contre la tache sombre grandissant sur ses vêtements.
Son crâne cogna contre le mur sur lequel il s'était adossé, il afficha un large sourire tandis qu'il expirait un air chaud, venu du tréfonds de son corps et de sa douleur.
_"Je... Je te croyais morte !"
Une main glacée vint lui caresser le front, trempé par une abondante transpiration, il frissonna, comme si les doigts de la mort venaient de se poser sur lui.
"C'est... C'est moi même, qu'ai dû l'annoncer à not' seigneur..."
_"Que t'es il arrivé ?"
Percedan eu un nouveau sourire, il tourna lentement les yeux vers l'homme gisant près de lui, le crâne ouvert par un candélabre.
_"Ils étaient trois... Comme enragés... AH... AAh..."
_"Doucement ! Calme toi..." Le ton de sa voix était doux, froid comme a l'ordinaire, mais rassurant.
_"Je suis pas très bon au combat... Tu sais ? J'ai... Je me suis battus AAAAh!..." Une grimace de douleur déformait son visage, tandis que la femme écartait sa main pour voir la plaie. "Me suis battus avec ce que j'ai pus...  Ils m'ont cognés... Des gens de chez nous ! Tu te rend compte ?... Ils m'ont cognés... Je... Je suis un aurore quand même..." Il acheva sa phrase en ouvrant sa paume, présentant le tatouage que l'on devinait sous une couche de sang à moitié coagulé.
_"Je sais ce qu'il s'est passé... Que tu soit aurore ou non, tu n'aurais jamais dû venir ici ?"
_"Tu sais ce qu'il s'est passé ?"
_"OUI !"
Ses yeux s'éclaircirent soudain, laissant entrevoir deux cercles bleus et pâles qui fixaient le voleur avec férocité.
Percedan retint son sursaut, craignant la douleur.
_"Moi aussi je... Je... J'ai réagit comme toi quand j'ai su... Mirry... Miraline à fini par me parler, juste avant que tu ne fasse éclater cette... Cette tuerie... Dans les rues... Heleth... Heleth et l'autre PUTAIN ! C'est la même personne... Ils ont tués des gars à nous, et j'ai compris ce qui allait arriver au seigneur Groidric... Je suis allé voir dans ses appartements, pour comprendre, j'ai voulu voir... J'ai laissé Mirry chez elle et je suis venu... Pour voir..."
Elle tourna le visage derrière son épaule, vers la porte éclatée et brûlée par l'explosion de la chevalière.
Les souvenirs qu'elle avait pris de la mémoire de Neyna lui revinrent en tête, la faisant frissonner de rage...
_"Je sais pas ce qu'il y a eu... Aaah... Je sais juste qu'il y a eu du grabuge... Je... Je n'ai pas trouvé son corps ! Il y avait plus rien ! Plus rien! AAH !"
_"Détend toi... Je n'ai rien pour te soigner... Alors détend toi..."
_"Ho ne t'en fait pas ! Je survivrais..." lâcha il dans la plus grande indifférence... Ce n'est qu'une petite coupure en fait, ça me fait bien plus mal là."
Il posa son index sur son oeil gauche, le tachant de sang.
"Ils m'ont trouvé quand je suis sortis, ils m'ont passé a tabac et ils m'ont laissé pour mort... J'ai vu d'autres mort, des aurores, et des gars de chez nous, ils tuent même les g... Les gosses que le maître avait recueillis... Ils sont tous devenus fous, je sais pas pourquoi ils ont choisis de la suivre elle, cette chienne ! Je voudrais l'écorcher ! Lui arracher la langue ! Sorcière ! Pourquoi ils la suivent ?"
La jeune femme ferma les yeux, une mèche noire tomba contre sa tempe.
_"Je pense... Je pense qu'elle à préparé tout cela il y a bien longtemps... Je pense qu'elle a séduit la plupart des voleurs, qu'elle est capable de les rendre fou si elle le désire..."
Percedan marqua un silence, et tenta de se redresser contre le mur.
_"Et toi... Pourquoi fait tu tout cela ?!"
_"... Moi aussi j'avais un plan... J'espère seulement que tout ne sera pas gâché..." Elle soupira, tremblante et serrant les poings. L'inquiétude se lisait sur son visage, le voleur pouvait y lire toute la tristesse, toute la mélancolie contenue dans cet esprit depuis trop longtemps malade. L'ombre passa enfin, rendant sa place à la détermination, à la force.
"Tu ne peut pas rester ici... Bientôt des vampires vont prendre place dans la citadelle, et lorsqu'ils découvriront ce que j'ai fait... Ils pourraient s'en prendre a toi..."
_"Les Daenores ?"
_"Oui, et quelques Morbrock et des Alimlish, ils sont des centaines..."
_"Que leur à tu fait ?"
_"Et puis... Même si tu leur échappe, les O'reinis reprendrons la ville" elle leva les yeux, comme si elle avait pus voir au travers du plafond "ils reprendront et nettoierons... Tu auras des problèmes... Ils faut que tu partes toi aussi, avec Mirry, avec tout les alliers et les compagnons que tu pourra trouver... Oui ! Il faut que tu parte toi aussi..."
_"Moi aussi ?"
Son visage s'éclaircit quelques peu.
_"Oui... J'ai vu Neyna s'en aller... Je l'ai vu voler au dessus des nuages pour se cacher"
_"Grâce à dieu ! Je crois que je m'inquiétais !"
_"Maintenant je m'inquiète pour toi mon ami... Peut tu te lever ?"
Percedan allait répondre alors qu’un léger froissement d'aile se fit entendre. Une minuscule chauve souris s'approcha à tire d'aile, filant dans les corridors tout en émettant de petit couinement aigus. L'animal vola droit sur la vampiresse qui lui présenta son bras en guise de perchoir.
_"Qu'est ce que c'est ?" Demanda le voleur alors que la petite chose se dandinait la tête en bas tout en ouvrant ses ailes velues et présentant une rangée de dents blanches.
La femme ne répondit rien, caressant la tête de la créature avant de lui permettre de partir et s'engouffrer dans une cavité creusée dans le mur.
_"Elle a trouvé notre maître..."
_"Où ?"
_"Tu n'a pas besoin de le savoir !"
L'homme la dévisagea, ses yeux avaient repris de leur éclat froid et meurtrier.
_"Valandro ?!"
Une voix grinçante résonna soudain aux alentours.
_"Ouiiii ma dame ?"
_"Montre toi !"
L'ombre de la vampiresse ondula soudainement, grandissant et s'étalant en longueur au point de toucher la paroi derrière elle.
Sortant des ténèbres comme si il émergeait d'un bain d'huile, un petit homme d'apparence très laide se présenta tout en trottinant d'un pas boiteux.
Bossu, il avait le visage émacié et couvait Percedan d'un sombre et terrifiant regard tans ses yeux étaient profondément enfoncés dans ses orbites.
_"Me voila ma dame... Je sers comme je servirais le sir Seïnem, Ô belle dame qui avez bu l'âme du sir, je vous servirais dans cette mort tout le long de mon existence."
_"Offre moi ton silence et garde pour toi tes hypocrisies !"
_"Hi hi ! Oui Dame... Oui... Comme il vous plaira Dame..."
Le voleur aurait tout abandonné pour que le nouveau venu arrête de le fixer avec ce faux sourire, il lui semblait même qu'un éclat rouge brillait au fond de ses yeux.
_"Percedan ?"
_"Oui !?"
_"Lève toi !"
Il s'exécuta, oubliant sa douleur tans le petit homme le dérangeait.
_"Bien ! Valandro ?!"
_"Ouiiihi hi hi ?!"
_"J'ai à faire... Guide cet homme ou bon lui plaira..."
_"Tout vos désirs seront accomplis ma Daaaame !"
_"Qu'il ne rencontre aucun vampire, aucun séraphin, et aucun soldat ! Sa vie est bien plus précieuse que ta misérable existence..."
_"Oui oui oui! Bien sûûûûr... Venez donc ici monsieur ! Que je vous emmène en lieu sûr ! La Dame noir a parlée, et Valandro exécute !"
Il se tourna vers le voleur avec une révérence grotesque.
"Approchez monseigneur, que je vous ouvre la voie..."
_"Une dernière chose Valandro..."
_"Oui ?!"
_"Exécute bien cette tache, et tu sera libéré !"
_"Libéré ?"
_"Nous ne nous reverrons probablement plus..."
Il afficha un sourire découvrant une rangée de dents crasseuses et pointue à l'image du messager volant.
_"La perspective de vous quitter ne m'enchante guerre belle Dame, tout comme vous avez si peu apprécié ma présence... Je vous remercie. Votre père s'est montré moins bon que vous à mon égard et en cela je reconnais votre valeur... Peut être que si j'avais un vrai coeur je pleurerais votre perte..."
_"Cesse donc tout cela et fait ce que je t'ai demandé !"
_"Tout de suite !"
Elle se planta au milieu du couloir, et leur tourna le dos, prête à prendre son propre chemin.
_"Velcana ?!"
_"Oui ?!"
Percedan semblait appréhender la suite des évènements comme le fait d'être accompagné par le valet difforme.
_"Que... Où va tu ?"
Elle inspira profondément.
_"Je vais aller faire ce que je projetais de faire il y a deux ans, en tuant un héros Daenores..."
_"Allons, hâtons nous mon seigneur !"
Il jeta un regard vers son guide, tandis que dans son dos, une nuée de chauve souris s'envolaient et s'engouffrait dans les couloir de la citadelle...


Selith ouvrit les paupières, tandis qu'un indicible sourire élevait ses lèvres...
Elle passa une main devant son visage, et caressa son front de ses doigts griffus tout en écartant les longues mèches de sa tignasse écarlate ponctuée par deux petites cornes d'ivoire noir.
Elle se serra un peu plus contre Lioranh, se recroquevillant au fond du trône comme une putain sur un homme esseulé.
_"Tout est si calme" lâcha elle d'une voix mielleuse alors qu'elle tentait d'obtenir un peu de chaleur sur ce cadavre déjà froid et raide.
Le menton contre la poitrine, la dépouille du prince des voleurs gisait sur le siège de pierre comme une poupée désarticulée, les vêtements maculés et imbibés de sang.
La démone plongea ses doigts dans la gorge de l'homme, s'enduisant les mains de ce liquide rouge qu'une langue fourchue léchait avec délice...
Une aile dentelée se déploya, découvrant son corps nu et velu, une queue venait frôler sa peau en ondulant comme l'un des innombrables serpents sifflant contre les marches de la salle.
Elle resta là pendant de longues minutes, se perdant dans ses rêveries tout en se délectant de son repas.
Elle fini par s'oublier totalement, au coeur de sa gloutonnerie, ne s'éveillant que lorsque les créatures à ses pieds ne se dressèrent pour siffler a l'unisson.
Le son fut lointain, tout d'abord...
Le coeur impie de la démone se souleva...
Il n'y avait plus personne dans la forteresse, tous étaient partis à la surface, pour défendre leurs vies, ou pour défendre ses intérêts.
Elle l'attendait depuis qu'elle avait déclenché tout cela...
Enfermée dans la salle du trône, elle l'attendait...
Des bruissement d'ailes, des claquements et d'innombrables couinements vinrent masquer le concert des serpent, alors qu'une myriade de chauves souries s'infiltraient donnant l'impression d'exploser et de jaillir des interstices de la roches.
Le nuage sombre tourbillonna un moment, occupant la pièce en se dilatant et se rétractant suivant le mouvement des animaux qui se mirent soudain à filer droit vers le sol, juste devant les lourdes portes.
Les volatiles s'agglomérèrent en une fraction de secondes laissant apparaître la silhouette noire de la jeune femme.
Ses vêtements aux sombres teintes contrastant avec la pâleur de sa peau qu'une longue chevelure ondulée couvrait par endroit.
Certaines des torches s’étaient éteintes, ajoutant un peu plus de pénombre dans la pièce, laissant ressortir l'éclat bleu et pâle de ses yeux assassins.
Velcana dégaina sa lame, une rapière dont la garde enchevêtrée couvrait presque son poignet.
Le fer brillait et lançait les reflets de flammes dorée, dorée comme les yeux du démon qui jouait encore avec le visage de son ancien amant.
A sa droite, la bouche entrouverte et le regard fixe, Groidric Delcavus gisait sans vie, la poitrine encore percée de la flèche de Lioranh.
Un irrépressible frisson parcouru son échine, naissant dans ses reins pour mourir sous sa nuque.
La vision du mort était comme une explosion d'adrénaline pour ces veines parcourues de sang ancien.
_"Il n'a pas souffert..." Selith s'était levée et avait posée une main sur la tête du séraphin. "Du moins pas beaucoup..."
_"Immonde TRUIE !"
Elle tapota le sol avec l'une de ses serres, croisant les bras alors que ses ailes se déployant pour maintenir son équilibre
_"Je n'en attendais pas mieux venant de toi Velcana" Elle leva les sourcils, appuyant son expression de mépris. "Seïnem et ses infants sont bien loin de... Des standards auquel nous ont habitués les Daenores. Il était... Grotesque... Aucune subtilité..."
Velcana tenta de s'approcher, immédiatement repoussée par les serpents.
Des dizaines, des centaines, des milliers de reptiles ondulants, se nouant les un contre les autres aux pieds de leur maîtresse.
"Velcana, il fallait que tu revienne... Ah! Et ce soir en plus de ça... Et qu'as tu fais ? Tu apportes la mort dans les rues, tu vas défigurer la ville. Ils sont venus tout tuer... Ah... J'ai travaillé si longtemps... Et toi tu espère accomplir les espoirs d'un..." Elle pris un instant de reflexion et désigna Groidric de la main "D'un cadavre... Tu as même réussi à rallier les O'reinis par je ne sais quel moyen! Voila qui change quelques peu mes plans..." Elle tourna brusquement sur elle même, en sautillant comme une enfant démente. "Ce n'est rien ! A terme, le résultat sera le même..."
Elles se toisèrent pendant un instant, Selith la surplombait en haut de l'escalier, plongeant son regard dans le sien.
"Vas tu me parler enfin ?! Où est tu tout juste capable de susurrer des insultes entre tes petits crocs ?!"
Velcana senti ses muscles se serrer sous le coup de la colère, son coeur battait à tout rompre, elle le sentait palpiter au fond de sa poitrine. Elle le sentait, et Selith aussi...
_"Pourquoi ? Pourquoi tout cela..."
_"Ah ah ah ah... Velcana, tu m'as toujours beaucoup amusée, une vampire ? Toi ? Non... Tu es l'une des rare à rester désespérément... Humaine !... Oui... Qu'elle est cette colère ? Qu'est ce qui l'anime... Qu'est ce qui à animé le cadavre de la petite couturière pendant presque un siècle... Regarde toi maintenant... Toutes ces années. Tu as tué des hommes... Tu as tué les tiens... Tu t'es attirée les foudres de ton clan en tuant ton propre père, pour un seul but... Un seul but qui aujourd'hui n'a plus de raison d'être ! Et pour cela, tu es devenue ce que tu détestes... Rend toi à l'évidence Velcana ! Ce soir plus que tout les autres soirs, tu es..." Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'elle achevait sa phrase. "MORTE..."
_"Je sais ce que tu essaye de faire... Mais n'espère pas pouvoir briser ma volonté aussi facilement..."
_"Espère ?! Espère ? Tout ce que j'espère... Cadavre ! Tout ce que j'espère se réalisera! Tout ce que je désire, tout ce que je veux! J'ai pris ce que je voulais, et je prends bien plus ce soir. En tuant ce jeune coq... En tuant celui qui faisait encore battre ton coeur desséché... En prenant la guilde... En prenant toutes ses richesse et toutes ces âmes imbéciles... Dans quelques jours... Je prendrais la vie du duc, de ce pourceau libidineux, ou de n'importe quel emplumé qui aura l'impudence de vouloir diriger cette cité... C'est ainsi... Dans mon univers, toute est une course au pouvoir... Je prend juste un peu d'avance."
_"Je te tuerais... Je te ferais souffrir..."
_"Je pourrais aimer cela..."
_"ASSEZ !"
Elle s'accroupie au bord des marches, diminuant la hauteur qu'elle avait sur elle.
_"Ho non... Ho que non... Tout est si bien parti... Je n'en aurais jamais assez, Non ! Trop d'avance... Je te l'ai dit"
_"Avance ?"
_"Doit-je expliquer ?"
Elle se toisèrent pendant un instant, la voix de Velcana siffla entre ses lèvres.
_"Accorde toi ce plaisir..."
_"Oui... Tout sera bien plus facile pour moi après. Moi, un petit rebus... Pour les autres, ça à déjà commencé... Ils ont leurs propres plans...  Bientôt ils annuleront le pacte qui les retiens..." elle leva les paume vers le ciel "Le Pacte !... Qui aurait cru qu'une telle chose puisse fermer tans de portes?... C'est... Enrageant ! Oui, les pires ennemis peuvent s'allier pour détruire cette barriere. Et c'est exactement ce qu'il ont fait... Eux aussi... Espère..." Elle jubilait a l'idée d'avoir pus capter l'attention de son adversaire, Velcanna demeurait encore et toujours immobile, enregistrant chacune de ses paroles... "Ils ont fait naître ce qui ne devait pas naître. Il y a déjà bien longtemps... Il a grandit... Il à gagné en puissance! Il existe et à déjà commencé à détruire... Ce sera magnifique, ils viendront par légions entières, En ce monde, dans l'autre, et dans le notre... Ils sont les rois !"
_"Qu'est ce que tout cela veut dire ? Tes prophéties ne m'intéressent pas, le mensonge et la tromperie sont toujours sortis ta bouche."
_"Que veux tu ? Nous autres, nous sommes les oracles des imprudents... C'est ce que j'espère... Et ça arrivera !"
_"Nous l'empêcherons... Tu ne m'effraie pas !"
_"Que d'assurance ! J'espère que tu m’amuseras... Et comme toujours j'aurais ce que je veux. D'ailleurs..." Elle se leva lentement, fixant la vampire comme un chat devant une souris. "Qu'est ce que ça te fait ? De savoir que, jusqu'au lit de Delcavus, j'ai eu tout ce que je voulais... Et que j'ai pu t'enlever tes propres rêves ?"
Selith sauta en arrière, Velcana venait de bondir sur elle, hors de portée des serpents, sa lame claqua sur la pierre alors qu'elle fondait a nouveau sur son adversaire.
Selith para plusieurs de ses attaques, souriant indiciblement tandis que ses mains gagnaient en volume et tordait la rapière.
Le trône fut renversé et le corps de Lioranh bascula dans l'escalier où l'amas de serpent vint le recouvrir lentement.
Selith se planta à quelques mètres d'elle, tandis que Velcana tomba comme un éclair noir, fissurant presque les plaques de granit.
La démone parcourue sa propre joue avec une griffe, traçant une entaille profonde et laissant courir le sang sur sa peau alors que la plaie se refermait. Sa langue fourchue vint lecher la tache rouge accentuant l'expression perverse de la démone.
Violente, elle porta sa main en avant lançant son bras transformé en un serpent qui filait contre la goule, la mâchoire grande ouverte...
Velcana n'esquissa pas le moindre mouvement, laissant la créature planter ses crocs dans sa chaire. Encore et encore... Tourner autour de sa gorge et plonger son regard dans le sien. Ses yeux restèrent fixés sur le succube, elle semblait ne pas prendre conscience de l'animal qui se déplaçait près de son oreille en sifflant un souffle chaud sur sa nuque.
_"Je pourrait presque sentir son venin !"  par un geste de son épée, elle effaça le reptile comme de la fumée "Assez d'illusion. Bat toi !"
Le bras de Selith repris une couleur de chaire tandis que le moignon reculait jusqu'à son épaule et reprenait son ancienne forme.
_"Assez de rêve et d'illusion ! Assez de tout cela demande elle..." A mesure qu'elle parlait, le visage d'Heleth prenait place sur les traits de la jeune femme, puis disparaissait une nouvelle fois pour rendre son ancienne apparence. "Assez de songe désire t'elle ? Offrons lui des choses bien réelles !"
A nouveaux les traits masculins reprirent leur place, bientôt remplacé par un visage plus anguleux, moins fin... La carrure du monstre grandit encore et les cornes poussèrent sur son front. Les serres devinrent bien plus acérées et les griffes s'allongèrent elle aussi.
_"C'était bien toi... C'était bien toi dans la tombe !"
_"COMenT PeUT TU SaVOIR  CELA ?!" Tonna une voix venu d'outre tombe.
L'ombre de Velcana grandit elle aussi, imprégnant la pièce d'obscurité que les torchères peinaient à combattre. D'un geste, l'incube fit accroître la force du feu, commandant aux flammes de noyer le sol en brasier.
La goule bondit à nouveau, et son arme dansa entre la défense du démon. Un coup l'envoya contre un mur, ses pieds prirent appuis sur les briques, elle couru et s'élança, s'emmêlant avec son adversaire.
Le monstre ne parvint plus à la frapper, elle était devenue vive, rapide, sous ses attaques elle disparaissait, ou alors son corps se muait en une brume blanche, réapparaissant dans ses arrières.
Les ongles affûtés de Velcana arrachèrent et tranchèrent les épaules du monstre qui l'agrippa, et la jeta au sol avant qu'elle ne puisse réagir.
Un lourd genou la bloqua, et les poings immenses vinrent s'écraser sur son visage, martelant son crâne, écrasant sa peau un peu plus sous chaque coup. Des plaies apparaissaient, des os s'enfonçaient. Le corps de la vampiresse disparu en une nuée de chauve-souris qui s'envolèrent vers le plafond.
_"ReViENDS !"
Les flammes s'élevèrent devant les volatiles, leurs barrant le passage. Elle redevint humaine, et chuta de en arrière.
Le démon vint la cueillir, frappant de sa tête et lui envoyant un violent coup de corne.
"RELèVE tOi ! Tu ne TE BaT PAs !"
La vampiresse repris ses appuis, faisant craquer ses vertèbres et léchant sa lèvre ensanglantée.
"PoURQUOI ! TU NE TE BATS PAS ! OÙ EST TA FOUGuE ! OÙ EST TA HARGNE !"
Ils se toisèrent à nouveau, alors que crépitaient les flammes et sifflait les serpents.
"MONTRE MOI !"
Le visage de Velcana devint soudain grotesque, saillant, un éclat bleu perdurait au fond de ses orbites et ses crocs sortaient presque de sa mâchoire élargie. Ils s’élancèrent, le démon battit des ailes et le combat gagna en vitesse, les ongles de la jeune femme étaient devenu des pointes noir et tranchantes, elle marchait presque sur ce corps imposant qui l'entraînait dans les airs, la cognant contre les murs ou le plafond.
Velcana hurlait, et crachait, ses doigts découpaient la chaire et bloquait les poings massifs de l'incube.
La voix du démon résonna contre sa tête, les coup pleuvait et sa conscience mourus un instant, laissant place a l'animal tapis au fond d'elle.
Ils n'étaient plus que deux créatures sans humanité, emmêlés ensemble et blessant l'autre avec un indicible férocité. Un oeil doré fut éclaté, un bras habillé de cuir noir fut arraché et tomba en cendre.
Les pieds de la femme martelaient le torse bombé, laissant de profond impact dans la chaire.
Ils hurlaient, ils criaient de rage et d'agonie... Les ombres parfois les enveloppaient, traçant des plaies noires sur le monstre, et parfois elle était envoyée contre les flammes, se changeant presque en torche vivante.
Les griffes traçait des sillon dans la pierre, faisant parfois apparaitre quelques étincelles... L'incube arracha une dalle de sol, balayant la poussiere et envoya le bloc sur son opposante qui perdit de sa matière pour ne pas mourrir ecrasée...
Elle usait et abusait des pouvoir pris à son père, puisant  et gaspillant de sa résèrve de sang et de puissance, hurlant de colère alors que son corp n'était plus commandé que par l'ivresse de son combat...
Elle était un eclair, se déplaçant a une vitesse incroyable, disparaissant et réaparaissant presque en divers endroit de la salle. Perchée sur une corniche que dessinait l'une des multiples sculptures aux murs, elle fixa son opposant, droite et predatrice, semblable à un dards ou une aiguille noir plantée dans la pierre.
Elle bondit sur l'un des nombreux lustres déscendant du plafond, le démon dont les ailes jetait litteralement l'air autour de lui vint la rejoindre et perdurer leur inexorable mellée. L'acier de la structure était comme une cage dont les barreau improvisés permettaient milles parades et cachettes, par un fort coup de tangage le candelabre se décrocha et vint se fracasser quelques mètres plus bas, laissant ses passagers rouler l'un sur l'autre et se débatre a coup de griffe et de crocs.
Plaquée contre un mur alors que le feu mordait son visage, un coup de poing vint écraser sa tête, fissurant les briques maculées de sang.
Soudain le corps de Velcana perdit toute vie. Ses mains se desserraient et pendaient contre ses jambes...
Le démon lança  le cadavre à quelques mètres, écrasant les débris du crâne sous son talon...
Le sang s'infiltra entre les dalles, entre les pierres, chaque filets rouges convergèrent vers le cadavre.
Heleth avança, laissant derrière lui des traces de pas pourpres et épaisses... Il toisa le corps, et frappa de nouveau, déchirant le ventre de la vampiresse, arrachant son autre bras...
Il couva l'endroit du regard, et alla cueillir une flamme dans ses mains, s'apprêtant à immoler la dépouille.
Un éclair blanc, et son orbite déjà borgne fut traversée par la lame de la rapière. Le feu commença à prendre sur la peau du démon, alors que l'arme tranchât l'autre oeil et le reste de la tête, laissant une large ouverture à son passage.
Une fumée blanche enveloppa la créature, et deux mains agiles empoignèrent chaque pan de la plaie, tentant d'arracher le plus de chaire possible.
Pourtant aveugle, l'incube l'attrapa et l'écarta, sans parvenir à maintenir sa prise...
Les plaies se refermèrent, et de nouveau yeux renaissaient éjectant les quelques amas de chaire qui perduraient encore. Il se tourna vers elle, avec un visage neuf, arrachant un globe blanc déchiré pendant contre sa paumette et juste retenu par un moignon de nerf.
Velcana ramassa un morceau d'étoffe arraché a ses propres vetements et s'essuya les doigts avec.
_"Tu ne bois pas ?"
_"Ne me prend pas pour une idiote !"
Le feu crépitait encore tandis que le démon gravissait les marches faisant tonner chacun de ses pas. Sa peau luisait et les lumières courraient sur lui. Il tourna la tête vers elle, chacun de ses muscles semblait se déplacer sous sa peau, accompagnant chacun de ses mouvements comme une mécanique parfaitement réglée.
_"Je doit reconnaître que tu es bien vaillante pour une morte..." Petit à petit, le visage de Selith réapparaissait à la place des traits du démon. Voir cette tête sur ce corps était tout à fait grotesque. "Mais il te faudra bien plus pour m'atteindre !"
_"J'ai ce qu'il me faut..."
_"Des croix... Des onctions... Des prières... Voila ce qui peut encore me porter préjudice... Mais nous savons toutes les deux que ces choses là ne sont pas la panacée des morts..."
_"Hurle tout ce que tu peux..."
_"Petite chose, tu es bien prétentieuse... Jamais tu ne pourrais me faire quoi que ce soit..."
_"Jamais... Tu va me détruire ?"
_"Tu me le demande ?"
_"Pas si je Connais TON NOM !"
Une expression mêlée de peur et de stupeur passa sur le visage du succube, un vent violent vint soudain frapper la vampiresse qui recula sous la force du souffle.
Selith hurlait et sa voix était comme un orage.
Elle éleva et joignit ses bras massifs, les chairs s'emmêlèrent et vinrent s'agglomérer donnant au corps la vague forme d'un cobra gigantesque.
Plus de tête, plus de face, plus de jambes, juste une queue ondulée soutenant un buste et des épaules énormes.
Le ventre se déchira, laissant apercevoir les os et les intestins dégoulinant à l'extérieur du corps en mutation.
Les bras éclatèrent laissant chacun apparaître de nouvelles épaules, main, torses, têtes...
Selith et Heleth remplaçaient les membres du monstre inertes comme deux morts attendant d'être sollicité par le démon. Il n'y avait plus rien d'humain dans cette créature, même les quatre yeux étaient remplacés par des globes noirs et luisants.
_"MON NOM ?" leurs voix parlaient à l’unisson, traduisant la parole du démon.
Velcana se releva, et abandonna son épée au sol. Elle essuya sa bouche et avança d'un pas résolu. S'élançant dans le combat tout en fixant l'amas de monstruosité face à elle.
_"Par le venin d'une vipère !..."
_"NON !"
Le démon rampa sur elle, le corps d'Heleth la frappa tandis qu'elle fondait sur lui.
_"Et par la volonté de Jarold Daenor"
Les griffes de Selith tranchèrent son dos, elle tourna et retourna l'articulation de l'un des deux bras du corps de la femme.
"Par... l'ince..." Les deux personnages s'enroulèrent autour d'elle, tentant de l'étouffer. "Par l'inceste des jumeaux Peladas."
Elle se libera, la queue de serpent  alla s'abattre sur elle et la jeta sur le sol. A nouveau sa peau était marquée de plaies rouges. Elle toussait bien qu'elle n'avait pas besoin de respirer, et crachait une salive teintée de sang... Elle se releva et bondit au loin.
_"Par cent cinquante deux années d'invocation..."
_"NOOOOOON !"
Le monstre hurlait et sifflait, se ruant sur elle et renversant chaque obstacle à son passage, les bras de Heleth la frapperent et la projeterent au bas des marches.
_"Je... Je Reprend... Les droits... Par ton nom..."
Du fond des intestins, les chaires émergèrent filant vers elle comme autant de lances acérées.
Elle fut transpercée, soulevée et clouée contre un mur. Sa gorge ouverte laissa échapper un long sifflement.
La créature s'avança, comme tirée par les grappins venus de son ventre.
"Ton Nom... Fronol-Grüdakesh-Onartyless-Dä-Igiratehl..."
_"NON ! CoMmeNt ! COMMENT PEUx TU"
_"Libère moi"
Les os se détachèrent du mur, laissant la femme tomber au sol, le démon resta immobile, les deux humains remplaçant ses bras pendait comme deux cadavres d'abbatoirs, leurs propres mains caressant le sol.
Velcana se releva, le visage satisfait. Elle écarta ses cheveux et observa son ennemi, maintenant devenu esclave.
_"QUE VEUX TU DE MOI ?!"
Elle répondit sans hésitation.
_"Quitte cette terre... Retourne dans les limbes... Je te révoque..."
_"Je refuse..." sous la colère du succube, les flammes gagnèrent en intensité.
_"SOIT REVOQUE ! MAINTENANT !"
_"NON !"
Il y eu un tremblement, et le sol craqua, fissurant les dalles de la citadelle. La chaleure monta et devint tout à coup intense tandis qu'une faille béante naissait derrière le démon... Il y eu du bruit, un long sifflement, et le vent se leva.... Tout juste faisait il voler les mèches de la vampire hypnotisée par ce qu'elle voyait, mais son souffle happa le monstre et l'entraîna en arrière.
Le corps de Heleth fut tiré en premier, alors que l'amas de chaire le suivait.
"NON NON ! NON ! NOOON !"
Le bruit devint assourdissant, Selith agrippa la pierre de ses ongles et se tira violement sur son adversaire.
Velcana hurla tandis que les cornes acérées lui transperçaient le crâne.
"Je refuse, je refuse de partir !"
La jeune femme eu l'impression qu'un brasier entrait dans sa tête et consumait son esprit, elle se cru entraînée elle même au coeur de l'enfer...
La douleur était insupportable, sa tête grésillait, son corps mourrait milliers de fois et ce qui restait de son âme brûlait inexorablement.
Le succube lâcha prise, laissant Velcana s'éveiller juste à temps pour voir le visage mort de Selith tomber dans la faille... Et dans l'oubli...
Elle bascula sur le sol, et s'évanoui presque...
La chaleur tomba, l'air perdit son mouvement et du démon, il ne resta plus aucune trace...
Le front de Velcana se reboucha peu à peu... Son coeur repris ses battements calmes et réguliers. L'ivresse du combat disparu...
La faim commença à se faire sentir, elle était si faible...
Etendue sur le sol elle sentis son corps réagir à l'événements... Elle senti l'ouverture d'un nouveau sceau...
Elle senti la fatigue...
Faim...
Il y avait deux morts dans la salle avec elle... Aucun d'eux n'avait de sang assez frais capable de la rassasier.
Alors elle avait perdu...
Contre eux. Elle avait perdu.
Elle tenta de se relever, et marcha en titubant au centre de la salle, les serpent avaient tous expirés, leurs vies s'en étaient allés avec les pouvoirs qui les avait fait naître.
La tête lui tournait, elle sentait encore ce feu dans son esprit, la consumant comme des braises tenaces tapies au fond de son crâne. Elle ramassa sa rapière, et alla s'assoire au coté du chevalier Delcavus.
Il n'avait plus ses lunettes, et ses yeux avaient perdu de leur éclat.
Elle aurait voulu pleurer, mais elle était trop faible pour cela... Alors elle resta assise, là, se blottissant contre le cadavre de l'homme qu'elle avait toujours aimée.

Les portes s'ouvrirent violemment, laissant apparaitre un vol de chauve-souris et une vingtaine de personnages entrant dans la salle dans une marche uniforme, presque ceremoniale...
Il y avait des laquais, des serviteurs qui prirent place devant les torches, tentant de les rallumer et illuminant les murs aux tapisseries déchirées... Certain restaient en arrière, observant les dégâts et traces du combat, et posant sur le sol un énorme bloc masqué par un large tissus bleu.
Douze d'entre eux s'arrêtèrent au centre de la pièce, douze encapuchonnés dont le visage disparaissait dans les ténèbres de leurs sombres manteaux à l'étoffe parcourue par milles symboles obscurs.
Ils se regroupèrent face à face, en cercle... Immobile, les bras et le cou relâché comme autant de statues assoupie.
_"Amenez la" ordonna une voix de vieillard. Plusieurs serviteurs, d'abord prudents et réticents s'approchèrent de Velcana, l'éveillant pour l'arracher au bras de son maître afin de la traîner devant les figures noires.
_"Incroyable... Elle a réussi..."
_"Vous pensez qu'elle a pu le sceller ?"
_"À en juger par l'état de l'endroit..."
_"Et à juger par son propre état.... Ca ne fait aucun doute..."
_"Prodigieux !"
_"Fantastique..."
_"Combien de sceaux a t'elle pus ouvrir ?"
_"Autant que le temps pu le lui permettre..."
_"Jarold s'en est chargé, il lui a enseigné !"
_"Son avancée est stupéfiante..."
Ils se turent... Velcana qui n'avait cessé de gémir finit par s'effondrer, le visage creux et la peau blanche comme un cadavre exsangue...
_"Quel est son age ? Finalement ?"
_"Elle ne l'a jamais révélé..."
_"Et Seïnem l'a reniée..."
_"Combien ?"
_"Tout cela en moins de cent années..." Le silence tomba de nouveau, à l'unisson ils tournèrent le regard sur la vampiresse qui gisait à leur pied.
Ses yeux s'était renversé au fond de leur orbite et ses mains se crispaient, luttant contre la mort qui la gagnait peut a peu.
_"Prodigieux..."
_"Alimlishs... Pouvez vous ?..."
_"Certainement..."
L'un des spectateurs s'approcha du cercle, il avait le visage jeune et souriant, assuré... Le reflet des flammes venait courir au fond de ses yeux alors qu'une lueur naissait au fond de ses iris dorés. Il éleva ses mains, présentant un flacon translucide dans l'une, et laissant apparaître une sphère rouge au fond de son autre paume. La perle grandit peu à peu pendant quelques secondes et finit par être versée dans le récipient.
Au final, l'homme s'approcha du corps de Velcana et laissa couler le liquide au fond de sa gorge.
La femme abandonna ses spasmes, et s'écroula, dos au sol, alors que celui qui l'avait nourrit s'éloignait déjà.
Le cercle se resserra autour d'elle, les douze formes la fixaient avec insistance et silence. Silence que la vieille voix vint briser une fois de plus.
_"Velcana... Le seigneur veut te parler..."
Aussitôt tous baissèrent la tète et conservèrent la position pendant quelques secondes...
Brusquement, certain d'entre eux redressèrent l'échine, respirant ou lâchant une syllabe.
_"Vel"
_"CANA !" Ils parlaient les un après les autres, transmettant les paroles d'une chimère invisible et absente avec leurs voix propre.
_"JE"
_"Suis"
_"Le"
_"Deuxième !"
Elle se releva, ses forces à peine retrouvées, et tenta de faire face à l'entité qui semblait se déplacer aléatoirement de conscience en conscience.
_"Je vous salue... Mon aïeul..."
_"OUI"
_"Je"
_"Suis l'ancêtre"
_"De bon"
_"Nombre"
_"de"
_"TES FRERES" Il n'y eu plus aucun son, du coin de l'oeil, elle aperçu quelques laquais occupés à fermer et verrouiller la grande porte, alors que d'autres s'emparaient de son arme ou des deux cadavres encore présent.
_"Tu a commis le crime ultime Velcana..." Cette fois ce n'était plus le "deuxième" qui parlait mais bel et bien le propriétaire du corps.
_"Qui êtes vous ?"
_"Marin Soldem... Des steppes"
Un autre releva alors le visage, elle se retourna
_"Tu a bu l'âme de Seïnem..."
_"Mais tu a toujours combattu avec honneur..."
_"Courage !"
_"Et"
_"Bravoure..."
_"Alors."
_"J'ai"
_"Choisis"
_"D'écouter"
_"Tes requêtes"
Marin Soldem repris la parole
_"Nous avons brisés nos alliances avec les nephilims, nous t'avons laissé diriger nos hommes et parlementer dans la sainte terre, avec l'armée blanche..."
_"Toi la criminelle... Nos loi nous demande de te détruire..."
_"Mais"
_"J'ai"
_"Choisis..."
_"De"
_"Te"
_"LAISSER !"
_"Opérer..."
_"Suivant notre accord... Tu doit te soumettre..."
_"Nous avons vaincu Logakwain... La ville lanterne est libérée..."
_"L'armée blanche coure dans les rue et reprendra la ville..."
_"Vas tu accepter ton jugement ?"
_"Vas tu te soumettre ?"
Tous les visages s'étaient relevés et la fixaient intensément, sondant au plus profond de son esprit.
_"Bien que vous ne me laissiez aucune alternative... Je me suis préparée depuis longtemps... A ce qui devait suivre..."
Aussitôt l'entité repris le contrôle des douze personnes.
_"Bien..."
_"Tu"
_"Doit"
_"Me livrer..."
_"Jarold..."
_"L'ancien !"
_"LE PREMIER..." A nouveau, l'un deux releva la tête, reprenant l'usage de sa propres parole.
_"C'est pour cette seule information que nous avons brisés nos alliances..."
_"Nous savons que tu as vécu avec lui... Et que tu es retournée auprès de lui après avoir tué Seïnem."
_"Que lui voulez vous ?" Sa voix était assurée, presque insolente...
_"IL"
_"Doit"
_"RE"
_"VENIR !"
Elle se tourna vers la dernière personne dont la capuche s'était mise en mouvement
_"Pourquoi ?" La réponse apparu dans son dos, reprenant son manège, sautant de corps en corps, et prenant chaque fois une voix différente déformée, grinçante et mêlée d'un souffle d'outre tombe.
_"Criminel !"
_"Il"
_"A"
_"Fait !"
_"A mon"
_"Frère..."
_"Il"
_"A fait !"
_"A"
_"Son"
_"FILS"
_"Et a"
_"Beaucoup"
_"D'autres..."
_"Il"
_"A fait..."
_"Ce que"
_"Tu as"
_"FAIT"
_"A"
_"Ton"
_"PERE !"
_"Où est il ?"
_"Où est il Velcana ?"
_"Où est Jarold Daenor ?"
_"Où se cache il ?"
_"Où ?"
_"Nous !"
_"Devons"
_"Tous"
_"Savoir !"
Tous attendaient sa réponse, elle se recroquevilla sur elle même et tomba presque... Accroupie, le bras posé sur son épaule et son coeur, elle fixa le sol.
_"Nous y somme..."
_"NOUS"
_"SOMME ?"
_"Où ?"
Sa voix devint faible, et siffla comme un murmure, elle ressemblait à une enfant penaude qui avouait ses fautes... Une criminelle dont l'aveu ne ferait qu'alourdir sa peine.
_"Je ne sais pas..."
Le clan des Daenores au complet se regardaient les un les autres, s'attendant parfaitement à cette réponse.
_"Il s'est déplacé oui, c'est une chose évidente..."
_"Tu doit nous livrer l'emplacement de vos rendez vous..."
_"Sa cache"
_"Son repaire..."
Elle répéta encore une fois
_"Je ne sais pas..."
L'entité repris alors la parole, il semblait que chacune des voix qu'il empruntait avait un ton de colère.
_"Tu"
_"Ne"
_"SAIS"
_"PAS ?!"
_"PAS ?"
_"PAS ?"
_"Tu ne"
_"Sais"
_"pas ?"
_"Donne nous cette information Velcana !"
_"Nous avions un accord"
_"Ne nous oblige pas à te forcer Velcana."
_"Si"
_"Tu"
_"Ne"
_"Le"
_"DIT"
_"Pas"
_"ALORS"
_"TU"
_"N'ES PLUS"
_"UTILE..."
Elle se recroquevilla un peu plus, tentant d'échapper à la sentence qui flottait au déçu de sa tête comme un couperet.
_"Alors détruisez moi..."
Plusieurs des vampires sifflèrent en entendant cette réponse, il était impossible de dire si ce soupir était de leur propre volonté où du a la colère du "deuxième".
La voix de vieillard reprit alors la parole, il semblait calmer ses frères chaque fois qu'il ouvrait la bouche et captait leur attention, les laissant se désintéresser de l'accusée.
_"Morbrocks, Vous les aveugles... Voyez pour nous..."
L'un des spectateurs s'avança en souriant, celui ci portait un bandeau sur les yeux mais semblait se déplacer sans entraves. Il était chauve, la peau parcheminée et surplombait tout les autres par sa taille.
Lentement il s'approcha de la jeune femme, la rassurant et écartant les cheveux tombés devant son visage. Enfin, il posa sa paume sur le front de la femme, la faisant entrer en transe pendant quelques secondes sous l'attention des Daenores. Enfin, il lâcha son emprise et recula, le fixant lui aussi au travers du tissu qui l'aveuglait.
_"Il n'y a plus rien..." lâcha il enfin après quelques réflexion
_"Comment cela ?"
_"Rien Sir, Sa mémoire a été modifiée..."
_"Modifiée ?"
_"Très peu sont capable de faire cela,  mais celui qui l'a fait a effacé toute trace de l'ancien et tout indice qui pourrait le retrouver, ou le trouver lui même..."
_"Aucune information"
L'homme sorti du cercle en secouant la tête, Le rire de Velcana fut le seul son  qui s'éleva pendant quelques instants, enfin, l'entité repris les paroles, abaissant brusquement la tête de ses "hôtes"
_"ParJURE !"
_"FELONE!"
_"FELONIE !"
_"MENSONGE !"
_"TU"
_"MERITE"
_"MILLE"
_"TOUMENTS"
_"POUR CELA !"
_"Tu nous as mentis"
_"Tu as voulu te jouer de nous"
_"Tu brûleras !"
_"A mort !"
_"MORT !"
_"MOI Hereld du Val, je demande qu'on l'exécute"
_"Et qu'ainsi cesse ses mensonges"
_"Tuons la, et livrons ses cendres au nephiliens !"
_"Assez !"
Encore une fois, le vieil homme réussi à calmer les ardeurs
_"A"
_"Ssez !?"
_"Et"
_"Que"
_"Propose tu ?"
_"Maxime"
_"Freidil"
_"D'Ishovas ?"
_"Qu'elle"
_"Est"
_"TON"
_"IDEE ?"
_"Conservons notre sentence de départ... Non pas pour la sauver... Mais peut être trouverons nous un moyen de sortir de son esprit ce qu'elle a choisis d'oublier. Elle est la première à avoir rencontré l'ancien, et elle a démontrée sa force... Par le sang de Seïnem, ou par les sceaux quelle a su briser... Velcana est encore utile à notre clan."
Un vent siffla à l'intérieur du cercle, soulevant les haillons de la jeune goule, tous faisaient face a celui qui se nommait Maxim Freidil laissant entendre des murmures de réflexions. Tout à coup, ils levèrent la tête à l’unisson, transmettant la dernière parole de leur aïeul.
_"SOIT"
Le vent tomba avec les capuches... Tous révélaient leurs identités et se dévisageaient les un les autres, comme sortis d'un rêve collectif.
Maxim Freidil avait les traits creusés par les années, bien qu'il paru en parfaite santé, il avait une barbe fine courrant sur le bord de sa mâchoire et avait au fond de ses yeux vers, une expression de sagesse et de profond témérité. Par quelques gestes il demanda au serviteur de s'approcher. Ils s'exécutèrent, découvrant leur lourd bagage qui n'était autre qu'un lourd cercueil déjà usé par les années.
Sous cette vision Velcana perdu ses derniers espoirs, et lorsque Freidil lui demanda a nouveau si elle se soumettrait, elle se contenta d'incliner tristement la tête.
Alors les autres personnes avançaient leurs mains, et leurs ombres produites par les torches s'allongèrent vers la captive... Un grésillement se fit entendre, a peine couvert  par les pas des six Alimlishs qui prirent place eux aussi autours du cercle. Celui qui avait nourrir la jeune femme fut le premier à plamsodier quelques mots sans cohérence et alors qu'ils récitaient, la jeune vampire se mit a trembler.
D'abords de crainte, puis de mal-être. Elle fut prise de convulsion violente et se tordait sur le sol comme un animal blessée.
Le poing serré contre le ventre, elle se mit à vomir une quantité importante de sang, maculant les dalles, ses vêtements et sa peau de taches rouges et poisseuse. Perdant ses appuis elle bascula et se traîna dans la mare écarlate alors que son visage perdait de sa vigueur, sa peau se mit a blanchir et laissait entrevoir les os saillant tandis que ses muscles perdait de leur substance, elle voulut hurler mais aucun son ne pus sortir de sa bouche. Tout juste un dernier filet rouge, avant de la laisser tomber, le visage déformée et parcheminée, alors que son corps entier se desséchait.
Les ombres reprirent leur place et le sang disparu peu a peu...
On apporta le cercueil et plaçait la dépouille de l'impie à l'intérieur... Le couvercle fut scellé et recouverts du large tissus bleu, alors chacun sorti de la salle, libéré de ses obligations.
_"Garrett..."
Un vampire au visage de dandy se retourna vers le vieil homme...
_"Qu'il y a t'il père ?"
_"Comme je l'ai dit il se pourrait qu'elle nous serve quand le temps sera venu..."
_"Vous voulez que..."
_"En sûreté, et à ma portée... Je veux qu'elle soit placée dans ton repère... Avec tout les autres..."




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