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[rp] Seyda Nihyn


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260 réponses à ce sujet

#176 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 06 août 2007 - 18:51

Aëana, soulagée, répondit avec un grand sourire :
"C'est moi qui suis impolie de ne pas m'être présentée."
Elle esquissa une révérence.
"Je suis Aëana d'Althée."
Cet homme, bien qu'un peu excentrique, n'était pas désagréable. A vrai dire, il était peut-être l'une des personnes les plus sympathiques qu'elle ait rencontrées sur cette île. Elle se garda cependant de répondre à sa question première, et lança plutôt un regard à Malicia pour l'encourager à se présenter à son tour.

#177 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 06 août 2007 - 19:28

Excédée par ce genre de personnage, Malicia leva les yeux au ciel, heureusement Dolvane lui tournait le dos, et tandis que celui-ci appliquait la mixture, elle se dirigea vers son lit, se saisit de ses gants et les passa aux mains et alors qu'elle prenait en main sa cape, voila que bréton leur demandait leurs noms et si elles étaient accompagnées, Aëana se présenta...
La brétonne n'avait nullement envie  de se plier aux caprices de cet étranger, mais si ça lui permettait de s'en débarrassé pourquoi pas...c'était le mieux pour elle...et Aëana surtout. La réponse fut abrupte:
-Malicia, et oui nous sommes accompagnées, elle s'enveloppa de sa cape, c'est tout ce dont vous avez à savoir.

Ensuite, croisant les bras, elle regarda avec insistance Dolvane. "On va l'avoir pendant combien de temps dans les pattes celui-là?"

#178 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 06 août 2007 - 22:35

Si Dolvane fut blessé par la réponse abrupte de Malicia, il n'en laissa rien paraître.

"Oh, j'imagine fort bien que mes futurs compagnons voudront se présenter eux-mêmes. Soyez assurée que je ne m'enquéreri pas plus avant jusqu'à ce que je les ai rencontrés."

Il fredonna encore quelques notes.

"Racontez-moi donc, jolies dames, ce qui vous a menées ici et ce qui va nous conduire sur les merveilleuses routes de l'aventure. Avec des noms tels que les vôtres – Malicia et Aëana, oh, vraiment ! il faudrait être un fou pour laisser passer l'occasion d'en faire une geste épique !"

Modifié par redolegna, 06 août 2007 - 22:36.


#179 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 07 août 2007 - 07:55

"Ses...futurs compagnons? Mais..." Il ose s'inviter lui-même dans le groupe?
Pour pouvoir donner plus de poids à ses propos, Malicia éclata de rire, un rire cristallin, certes ce n'était pas dans ses habitudes mais à ses oreilles, il sonnait plus froid, plus sec, et c'est l'effet qu'elle recherchait, elle continua ensuite:
-Vous n'espérez tout de même pas vous joindre à nous? On ne cherche pas de nouveaux compagnon.

"Gnaeus va me tuer si je n'arrive pas à nous en débarrasser."

#180 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 07 août 2007 - 08:49

Dolvane eut l'air véritablement peiné pour la première fois depuis qu'il était entré dans la pièce. Il chercha des yeux Aëana pour quêter son soutien, mais comme il ne venait pas, résolut de se défendre lui-même.

"C'est que cette jeune dame, en me préparant une teinture, m'a, sans bien s'en rendre compte, je pense, le geste est si anodin ! sauvé la vie, auquel j'attache, fou délirant que je suis, une importance assez grande. Mais ce à quoi je tiens plus que la vie elle-même, je puis vous en assurer, chère Malicia... c'est qu'on ne me nomme pas un parjure, une tête de vent qui oublie ses serments. Oh ! on m'a déjà donné ce nom, c'est vrai, mais par pure injure, sans fondement. Tandis que maintenant... j'ai librement donné ma parole à votre compagne Aëana de la suivre et de chanter ses exploits de mon mieux. Comment pourrais-je reprendre ma parole ? Comment l'oserais-je ? J'en atteste nos dieux, je ne le ferais pas, cela me briserait le cœur et l'âme."

Il s'interrompit et retira ses gants, avant de les ranger dans son sac. Ses cheveux étaient d'un noir de jais pur. Il joua mélancoliquement quelques notes de sa guimbarde puis la repassa à son cou.

"Croyez-moi, je vous apparais peut-être comme léger et insouciant, mais il est des choses sur lesquelles je ne transige pas"

Et comme les deux femmes se taisaient toujours, il posa son luth sur ses genoux et en tira une mélopée sourde et plaintive.

"Erat viri,
Nomen ejus Dolvanus
Philorus.
Amabat feminas,
Funus fuerunt.
Nunquam enim
Fides prodit."

Modifié par redolegna, 08 août 2007 - 21:49.


#181 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 07 août 2007 - 09:11

De plus belle, Malicia leva de nouveau les yeux au ciel, et lorsqu'il eut finit de chanter, elle lui répondit, fatiguée:
-Très bien...j'imagine que je n'arriverais pas à vous faire changer d'avis, mais je vous aurais prévenu, Dolvame.

Puis, elle recula, s'adossant au mur de la chambre, elle comptait bien ne pas laisser Aëana toute seule avec cet homme, dieu seul sait ce qu'il pourrait faire.

#182 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 07 août 2007 - 09:50

Aëana écouta Dolvane avec attention. Il ne parvenait pas vraiment à l'apitoyer. La teinture n'était probablement qu'une excuse pour pouvoir se joindre à eux. Mais il n'en restait pas moins sympathique. Difficile de l'imaginer en dangereux espion.
En revanche, la réaction de Malicia l'avait choquée. Elle l'avait rarement vue aussi sèche. La paranoïa de Gneus déteindrait-elle sur elle ?
"Enfin, Malicia, ne sois pas si dure... Rien ne nous empêche de faire un bout de chemin ensemble, puis de nous séparer ensuite..."

#183 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 07 août 2007 - 10:46

"Dolvane, dame Malicia, Dolvane..."

Sous les doigts agiles du jeune homme, le ton de la muisque changea encore une fois, se fit apaisant.

"J'imagine que j'ai mérité cet accueil, ma dame. J'espère que c'est le seul trouble que j'aurais jamais à vous causer. Attendons vos compagnons, vous le voulez bien ?"

Et comme sa question restait sans réponse, Dolvane se remit à chanter.

"Y avait un gars du pays, oh !
L'était pas l'plus beau, le plus brave, oh !
Mais c'tait lui qu'la fée avait choisi,
Mais c'tait lui qu'la fée avait choisi !

Parc'qu'elle l'aimait d'un amour vrai, oh !
Et voulait qu'son bien-aimé soit, oh !
Qu'il voit l'monde et soit vu d'lui,
Qu'il voit l'monde et soit vu d'lui !

A la première occasion,  oh !
L'jouvenceau revient à la fée, oh !
Le monde ne me plaît pas tant qu'vous,
Le monde ne me plaît pas tant qu'vous !

Mais sa dame l'renvoie là-bas, oh !
Fâchée qu'il n'lui obéisse pas, oh !
Sur les chemins, seul erre not'gars,
Sur les chemins, seul erre not'gars !

L'v'là détroussé par des bandits, oh !
Poursuivi par ours et loups, oh !
Mais la fée lui a dit d'voir le monde,
Mais la fée lui a dit d'voir le monde !

Traversant tempêtes et orages, oh !
Bataillant cont'faim et soif, oh !
Mais sa fée veut qu'y voit l'monde,
Mais sa fée veut qu'y voit l'monde !

Quand eut bien voyagé un an ou deux, oh !
Rentra chez lui, très fatigué, oh !
Mais plus d'fée, où s'en est-elle allée,
Mais plus d'fée, où s'en est-elle allée ?

Elle n'reviendra pas, nous a quittés, oh !
Lui dit sa sœur au jouvenceau, oh !
Une belle journée d'automne, s'est envolée,
Une belle journée d'automne s'est envolée !

L'gars est inconsolable, veut la r'trouver, oh !
Par le monde ira la chercher, oh !
Remet ses bottes, r'prend son bâton,
Remet ses bottes, r'prend son bâton !

Et depuis ce jour, on voit not'gars, oh !
D'mander à toutes les femmes qu'il croise, oh !
Êtes-vous ma fée, ma belle fée, mon âme, mon aimée ?
Elle s'est envolée un jour qu'j'étais parti !

Elle a oublié de me rendre mon cœur, petite chose, oh !
Mais j'y tiens et veut la r'voir pour lui dire, oh !
Qu'j'ai visité le monde comme elle m'l'a d'mandé
Et qu'nul part j'n'ai vu de fée.

Aussi dites-lui, si un jour vous la voyez, oh !
Que mon cœur je lui donne volontiers, oh !
Mais qu'elle y fasse attention, dites-le-lui, pitié,
Ce genre de chose se brise trop facilement...

#184 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 10 août 2007 - 14:51

Le légionnaire fit mine de réfléchir avant de déclarer d'un ton assuré:
-Je vois, suivez-moi.

En réalité, il ne voyait pas, mais il savait que tout ce qui était question d'argent était pour le vieil Ergalla, alors il accompagna Gnaeus jusqu'aux docks du bureau des taxes et une fois devant la porte du bâtiment, sous un balcon, le légionnaire indiqua:
-Derrière cette porte, vous trouverez le bureau de Socucius Ergalla, c'est lui qui s'occupe des tâches administratives, il devrait pouvoir vous aidez. Excusez-moi, mais je dois retourner à mon poste.

Et il s'exécuta.

A l'intérieur, un vieil homme griffonnait des chiffres et des lettres sur un livre qui en comportait déjà beaucoup, sentant que quelqu'un s'approchait de lui, il leva les yeux vers celui-ci, découvrant un homme lui aussi relativement âgé:
-Oui, monsieur veut?

#185 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 14 août 2007 - 14:27

« Légionnaire Suetius, VIIe Légion, Ve cohorte, IIIe manipule, se présenta machinalement Gnaeus. Je souhaiterais faire changer ce titre contre sa valeur en drakes. »

Le vétéran sortit de son pourpoint un document scellé qu'il fit glisser en direction du fonctionnaire breton. L'authenticité du sceau ne faisait aucun doute pour Socucius Ergalla, bien qu'il ne l'eût pas vu souvent, celle-ci n'opérant pas en Vvardenfell. Saisissant un petit coupe-papier en argent, il brisa le sceau avec minutie et déplia le parchemin, lequel certifiait que le porteur avait droit, contre ce document, à cent drakes exactement.

« Me serait-il possible de visiter un prisonnier pendant que vous préparez cette somme? J'ai hier été attaqué à deux reprises par un individu, une fois en pleine rue et une seconde fois dans le bureau du Chevalier Gravius. Cet homme a été appréhendé et j'aurais souhaité lui adresser quelques mots avant de quitter les lieux. »

Gnaeus défit sa ceinture et appuya son fourreau contre la table où siégeait le Breton.

« Bien entendu, je suis tout à fait prêt à m'entretenir avec lui en présence du geôlier. »

#186 Shadow she-wolf

Shadow she-wolf

    Le katana de la GBT


Posté 21 août 2007 - 13:00

Le vieux bréton jugea des yeux Gnaeus pour savoir si cela était risqué, puis déclara:
-D'accord, il se tourna vers le légionnaire en poste à coté d'une porte, Légionnaire Douar, veuillez accompagné le légionnaire Suetius ici présent pour une visite d'un prisonnier dans les geôles.
-Bien monsieur, il s'avança vers le vétéran, suivez-moi.

Gancielle Douar se retourna et alla ouvrir la lourde porte en bois massif, puis il guida Gnaeus vers le sous-sol, qui faisaient autant office de cave que de geôles.

#187 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 21 août 2007 - 20:34

Aëana sourit et retourna à ses coprins violets. Après les avoir coupés en petits morceaux, elle commença à les écraser en écoutant Dolvane d'une oreille distraite. La tâche n'était pas facile. Quand enfin ils furent réduits en bouillie, elle s'essuya le front du revers de la main et s'empara d'un tubercule lumineux.
"Bien fait !", pensa-t-elle en le crevant de sa dague.
Un liquide épais et fluorescent coula lentement du trou qu'elle avait ouvert. Elle mélangea énergiquement les deux ingrédients pour obtenir un pâte bleuâtre et légèrement lumineuse, qu'elle dilua avec de l'eau. Enfin, elle versa sa potion dans trois fioles différentes et s'étira.

Parfait. Sauf le goût, sans doute... Hélas, elle n'avait rien pour l'adoucir.

#188 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 27 août 2007 - 10:23

Les deux hommes s'arrêtèrent devant une porte barrée par un lourd madrier. Tandis que le garde s'escrimait sur la serrure, apparemment grippée, Gnaeus considéra le couloir quelques instants. Apparemment, les lieux n'avaient pas été conçus pour servir de prison et, à en juger par les paniers entassés çà et là contre les murs, où ils ne pouvaient que gêner la ronde de garde et servir de cachette, ils ne remplissaient qu'exceptionnellement cette fonction...

« Voilà! annonça le garde dans un cliquetis de serrure. Je vais laisser la porte entrouverte et rester dans le couloir, si vous n'y voyez pas d'inconvénients. L'homme est menotté, donc... il ne devrait pas vous faire de difficultés. »

Comme Gnaeus acquiesçait, le geôlier tira la porte de la cellule.

« Tu as de la visi... » commença-t-il avant de s'interrompre, saisi de stupeur.

Le prisonnier n'était visible nulle part. Il dégaina son épée et recula d'un pas, ses yeux balayant nerveusement l'espace.

« Enfui? Mais... comment? »

Le vétéran jeta un oeil par dessus l'épaule de son collègue pour apercevoir l'intérieur de la cellule. A l'exception d'une couverture jetée sur le sol et d'un seau d'aisance, elle ne comportait que deux tonneaux appuyés sur des tréteaux, trop lourds sans doute pour avoir été déplacés lorsque l'arbalétrier avait été enfermé sur place. Peu de cachettes... Une seule, à vrai dire.

« Je ne pense pas qu'il soit si loin déclara Gnaeus d'un ton égal, posant sa main sur l'avant-bras du garde pour le retenir. Le madrier était en place, la serrure verrouillée. Croyez-vous qu'il aurait pris le risque de perdre son temps à refermer la porte s'il s'était évadé?
- Pour gagner du temps...
- Pour gagner du temps, tirer le madrier aurait suffi. D'ailleurs, comment aurait-il pu le faire glisser de son logement, de l'intérieur, sans un complice?
- Mais alors? Un sort d'invisibilité?
grogna le garde en battant l'air de sa lame sans rencontrer de résistance. »

Son aîné s'avança dans la cellule après que quelques passes aient prouvé qu'il n'en était rien et s'accroupit sur le sol.

« Et bien, drôle? lança-t-il à la silhouette improbablement recroquevillée sous les tréteaux Es-tu encore en vie? »

Les yeux verts parfaitement terrifiés qui se levèrent en direction de l'Impérial confirmèrent une partie de ses soupçons.

Smeira.

Ainsi donc, après son départ subit, la Dunmer s'était donc rendue directement ici, où elle avait trompé, apparemment sans mal, la vigilance des gardes. Gnaeus Suetius Nefans s'était vaguement attendu à ne retrouver de son assaillant qu'un cadavre, mais manifestement, elle s'était contentée de lui faire la leçon... de manière assez convaincante, à en croire la manière dont l'arbalétrier avait passé fin de la nuit, jugea-t-il en plissant des narines.

Il avança les bras pour saisir le jeune homme et le tirer de sa cachette improvisée. Celui-ci essaya mollement de résister, avant de lâcher prise.

« Petit salopard! lâcha le garde, manifestement soulagé de voir réapparaître le prisonnier.
- Votre serrure récalcitrante a probablement été forcée. Je verrais un serrurier, si j'étais vous. Vous pourrez dire au Chevalier Gravius que cet individu était détenteur d'un faux: il ne fait pas vraiment partie de la Morag Tong.
- Que... Comment le savez-vous?
»

Gnaeus eut un sourire sinistre et demanda au prisonnier:

« Et bien? Si tu fais vraiment partie de cette bande de dégénérés, ta seule erreur est de t'être trompé de cible, non? Si j'abandonne les charges contre toi, tu devrais pouvoir être assez rapidement libéré... et retrouver tes collègues. Que dirais-tu de revoir l'air libre avant la mi-journée? »

A cette nouvelle, les yeux du prisonniers s'écarquillèrent et il couina:

« Non! Je... elle a dit qu'ils auraient ma peau si... Je... je ne veux pas sortir! Il se tourna vers le garde et poursuivit: Je... transférez-moi, je vous en prie! Une autre prison, plus sûre! Je... le continent! Je... je ferai ce que vous voudrez!!! »

Le vétéran se releva et détourna le regard de l'individu recroquevillé sur le sol.

« Bien. Je crois que la preuve est faite. Pour ma part, je n'ai plus rien à lui dire... je le laisse à vos bons soins. » conclut-il en tournant les talons.

#189 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 16 septembre 2007 - 13:04

Dolvane regarda attentivement Aëana préparer de nouvelles potions avec des champignons qu'il connaissait bien. Un jour, tout juste arrivé sur l'île, il en avait inconsidérément avalé une pleine ventrée. D'après ce que lui avait dit le guérisseur qui l'avait soigné de son terrible mal de ventre, il n'y avait aucun risque à les consommer séparément, mais certains mélanges produisaient des poisons redoutables. Et cette frêle jeune femme au regard si doux en préparait un sous ses yeux, comme si de rien n'était ! Le chanteur se prit à imaginer quantité de raisons à cette action, mais la seule chose vraisemblable qu'il pouvait en déduire était qu'elle pouvait être sans doute aussi dangereuse que l'air que se donnait la jeune Malicia. Bah ! c'était mieux ainsi. Meilleure histoire, meilleur voyage : Dolvane ne supportait pas de s'ennuyer. Et il commençait à trouver le temps long...

"Croyez-vous que vos amis resteront longtemps absents ? Je brûle de les rencontrer."

Il s'interrompit, se leva et fit quelques pas dans la pièce pour combattre les fourmis qui menaçaient d'envahir ses jambes et grimaça de manière comique. Les deux femmes lui prêtèrent à peine attention et il eut la vague impression qu'elles n'avaient même pas entendu sa question. Mais Dolvane n'aimait guère le silence qui régnait, trop tendu à son goût.

"J'ai bien peur de ne pas connaître grand-chose aux merveilles de l'alchimie, dame Aëana. Dame ou damoiselle, que préférez-vous, d'ailleurs ? C'est un tort, je le reconnais volontiers, car cela ne me permettra pas de décrire les prodiges que votre esprit et vos mains se liguent pour accomplir avec des ingrédients à l'air très banal. Parlez-moi de votre apprentissage, de vos recettes. Depuis quand avez-vous décidé de vous dédier à cet art ?"

#190 Timalk-Ae

Timalk-Ae

    PoneyMaster !


Posté 17 septembre 2007 - 08:36

Aëana, qui s'apprêtait à s'attaquer à sa seconde recette, décida de faire une pause pour répondre. Après tout, elle n'avait pas grand chose à cacher. Et puis Malicia ne savait presque rien sur elle. C'était une bonne occasion pour la renseigner.

"Disons damoiselle. Mais cela n'a pas beaucoup d'importance..."
Elle plissa les yeux une seconde, cherchant de vieux souvenirs, puis continua :
"En fait, ma mère était guérisseuse. J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour elle. Et l'alchimie me fascinait. Cependant j'étais également très attirée par les livres et les autres formes de magie, comme mon père. Mais ma mère est tombée malade... Puis elle est morte. C'est probablement ce qui m'a poussé à suivre ses traces plutôt que celles de mon père. C'était comme si je reprenais le flambeau... Et puis, sans elle, il n'y avait plus de véritable guérisseur dans mon village.
Alors je me suis mise à étudier tous les ouvrages sur le sujet, et à lire les notes de ma mère. Je dirais que c'est là le plus dur et le plus important dans le travail de l'alchimiste : apprendre et se souvenir. A peu près n'importe qui peut concocter une potion... Mais il faut savoir ce qu'on fait. Ce sont les connaissances qui font le bon guérisseur. La minutie et la précision s'acquièrent à force de pratique.
Enfin, je parle souvent de 'guérisseur'. C'est que je suis, avant d'être alchimiste, guérisseuse. Cela signifie que je me consacre avant tout à l'aide aux malades et aux blessés. Il s'agit souvent d'un travail désintéressé. Comme il n'est pas toujours facile d'en vivre, je pratique également l'alchimie de manière plus générale. Je vends donc des potions aux effets moins vitaux à ceux qui peuvent se le permettre. C'est ce que je compte faire de ces fioles que je viens de remplir."

Modifié par Timalk-Ae, 17 septembre 2007 - 08:36.


#191 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 17 septembre 2007 - 15:14

Dolvane inclina la tête en signe de déférence vers Aëana.

"Cela vous honore, belle damoiselle. J'ai eu l'occasion de fréquenter d'autres personnes à la même vocation que vous et ce sont des âmes admirables qui ne refusent pas le moindre soin à quiconque, pas même à l'étranger à leur village que j'étais."

Il se rassit sur un des lits et continua à parler.

"J'ai connu un guérisseur si bon qu'il a soigné un homme qui venait d'assassiner sa famille au grand complet et l'a veillé des nuits entières. C'est réellement l'activité la plus noble que j'ai jamais vu pratiquer... Hélas, dès qu'ils quittent leurs villages, ils tombent dans d'immenses cités qu'ils ne connaissent pas et se ruinent à soigner gratuitement tous les malades qui en profitent bien. Je comprends mieux pourquoi vous prépariez ces potions. Vous alliez à votre bonté une grande sagesse, damoiselle Aëana. Je n'oublierai pas de le rappeler quand je chanterai vos voyages."

#192 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 18 septembre 2007 - 17:23

« Encore faudrait-il qu'il y ait quelque chose à chanter... et que vous fassiez partie du voyage » fit sombrement observer l'homme d'un âge avancé qui s'était encadré dans la porte.

Ce personnage peu amène était peut-être sur le seuil de la soixantaine, à en juger par les fils argentés qui couraient sur ses tempes et par son visage creusé. Malgré cet âge, déjà avancé pour un Impérial, il se tenait droit et dardait un regard perçant, réprobateur sur le Breton. Ses vêtements pratiques contrastaient fortement avec la tenue plus recherchée que portait le barde ainsi apostrophé. La seule chose qui tranchait avec l'aspect terne de sa personne était la garde en argent qui dépassait du fourreau dont il était ceint.

#193 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 18 septembre 2007 - 17:34

Dolvane tourna brutalement la tête en se faisant apostropher de la sorte et dévisagea l'Impérial. Il battit des paupières, stupéfait, et s'exclama :

"Gnaeus Suetius ! Gnaeus Suetius Nefans !"

Il éclata de rire, rejetant sa tête en arrière.

"Oh, c'est trop beau ! C'est inespéré ! Voilà qu'en une journée, je me fais sauver la vie, je trouve ma muse et je tombe sur l'homme que j'ai passé des mois à chercher dans les marais drès ! Il ne s'agit plus du destin, damoiselle Aëana, un Aedra a dû se pencher sur moi pendant mon sommeil la nuit dernière."

Il se précipita vers le légionnaire mais, paraissant se souvenir d'un détail, s'arrêta net à un pas ou deux de lui.

"Il faut que vous me racontiez ce que vous faites en Vvardenfell. J'ai perdu votre trace il y a presque un an, et je n'ai pas pu reprendre mes recherches depuis que je suis sur l'île... Ubi eras ? Quid facebas ? Unde venis ?"

Modifié par redolegna, 18 septembre 2007 - 20:50.


#194 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 18 septembre 2007 - 20:39

Ce fut au tour du vétéran d'être abasourdi. Quel était donc cet individu qui prétendait être à sa recherche et ce depuis plus d'une année, alors que lui-même ne l'avait jamais rencontré? L'ancien avoué fouillait sa mémoire sans que le visage du jeune Breton aux yeux verts ne lui évoque quoi que ce soit. Il paraissait tout de même peu probable que l'homme fît lui aussi partie des Lames... et quand bien même, il ne voyait pas pourquoi les Lames auraient eu autant de peine à le trouver, alors qu'il était dûement inscrit dans les registres de la Légion.

« Qui, au nom de Stendarr, êtes-vous, Breton? » demanda-t-il abruptement, éludant l'avalanche de questions qui lui avaient été posées, alors qu'il reculait d'un pas pour se retrouver dans la grande salle et que sa main se retrouvait tout-à-coup posée sur la garde de son épée.

#195 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 18 septembre 2007 - 20:57

Dolvane lui dédia un grand sourire.

"N'importe qui ici présent pourra vous répondre, déclara-t-il, avant d'appeler à travers la salle : Hé ! Hrisskar ! Laisse ta chope sur la table et dis à ton collègue qui je suis !"

Le Nordique aviné n'eut même pas besoin de regarder celui qui l'avait interpellé pour rugir :

"C'est mon bon ami Dolvane le skald ! Méfiez-vous de lui, il boit mieux que moi !"

Le sourire du barde s'élargit et il s'inclina en une courbette moqueuse vers l'assistance.

"Me voilà présenté, monsieur le légionnaire. Voulez-vous entrer dans la pièce, que nous puissions discuter à notre aise, dans un cadre, disons, plus intime ?"

#196 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 18 septembre 2007 - 21:26

Un ménestrel? Il était recherché par un foutu ménestrel?

« Mej'liano! » marmonna-t-il, avant de refermer la porte de la chambre des deux Bretonnes au nez du dénommé Dolvane et de se rendre dans sa propre chambre.

Il ne manquait plus que cela, songeait-il en rangeant dans son havresac ses effets personnels avec des gestes secs qui trahissaient son agacement. Un rimailleur! Et à sa recherche, en plus! Pourquoi, nom d'un daedra! ne s'étaient-elles pas débarassées de cet individu? Et ne parlait-il pas, horreur! de les accompagner dans leurs pérégrinations? Il renifla dédaigneusement en bouclant sa cuirasse et chargea avec une légère grimace dûe à la douleur son bagage sur ses épaules, avant d'y suspendre son bouclier de cuir.

Puissent les Neuf faire que cet hurluberlu ne prît pas la route de Coeurébène!

#197 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 18 septembre 2007 - 22:28

Dolvane ne cessa pas de sourire.

"Mes excuses, jolies damoiselles, mais je crois que je vais devoir échanger quelques mots avec votre ami le soldat bourru."

Il sortit avec ses sacs, passa les déposer dans sa chambre, puis s'introduisit le plus discrètement possible dans celle du vétéran. Il le fit sursauter en lui adressant la parole.

"Quelqu'un m'a un jour dit que l'exactitude était la politesse des rois. D'après la réputation de la Légion, sa politesse est l'écoute, même des étrangers. Et cela doit être celle de ses membres également, me suis-je pris à penser."

Le skald battit du pied, sembla trouver la bonne mesure, et continua sur ce rythme. Un battement qui déconcentrait toujours un peu ceux à qui il parlait, avait-il constaté.

"Je ne crois pas qu'il soit dans votre intérêt de ne pas m'écouter, de toute façon. D'après ce que j'ai appris sur votre compte, vous n'aimez pas qu'on se mêle de vos histoires. Si vous ne discutez pas avec moi, vous ne saurez jamais si d'autres se sont lancés à votre recherche et c'est une pensée qui ne doit pas vous être très agréable, n'est-ce pas ? Pas plus, conclut Dolvane, qu'un homme parlant bien le cyrodiilique ancien se mette à poser des questions très forts sur les origines de votre surnom... Nefans... Qui est le criminel ou l'impie, légionnaire Suetius ? Est-ce un ancêtre ou bien est-ce que ce surnom ne remonte même pas à une génération ?"

#198 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 19 septembre 2007 - 08:30

Dolvane Philor crut voir les épaules du vétéran s'affaisser légèrement à la mention de son cognomen. Les paroles bravaches du barde parurent résonner dans l'air quelques instants encore, irrévocables, tandis que Gnaeus étreignait convulsivement la courroie de son sac.

Enfin, le teint cireux, Gnaeus se retourna lentement pour siffler:

« La flétrissure de mon nom ne regarde que moi, monsieur le chantre. »

Il s'avança ensuite à pas mesurés vers le Breton, se redressant, reprenant progressivement son empire sur lui-même.

« J'ignore encore qui vous pouvez bien être, Dolvane, mais si vous, vous me connaissez aussi bien que vous le prétendez, vous savez que vous feriez bien de changer de chanson au plus vite: je n'apprécie guère les menaces, fussent-elles voilées. Un autre vous aurait peut-être définitivement coupé le sifflet en réponse à vos provocations, mais je ne me contente pas de faire respecter la loi impériale: je la respecte également. »

Arrivé à trois pas du barde, il s'arrêta et conclut: « Dès lors, si vous écouter un instant est le prix à payer pour être débarrassé de vous, et bien! dites ce que vous avez à dire et disparaissez. »

#199 redolegna

redolegna

    Les vacances de Monsieur Hulot


Posté 19 septembre 2007 - 13:51

Le sourire de Dolvane s'était tant élargi qu'il semblait s'étirer d'une oreille à l'autre. Un autre tour pour déstabiliser ses interlocuteurs. Le premier n'avait pas semblé prendre très bien sur le soldat qui gardait, même dans ce qui paraissait une attitude de repos, toujours une posture lui permettant de combattre dans l'instant, mais essayer encore une fois ne pouvait pas faire de mal.

"Je ne prends pas le risque de vous menacer, serviteur de l'Empire. C'est réellement ce que je comptais faire si vous refusiez de m'écouter, mais pas pour vous causer du tort... Mes raisons vont sans doute vous paraître alambiquées. Laissez-moi vous les exposer tout de même."

Dolvane prit une profonde inspiration et se lança dans son récit.

"Il n'y a pas si longtemps, je me suis intéressé aux grandes sagas nordiques. Personne n'a réussi à composer depuis des siècles une œuvre musicale d'une telle force et d'une telle simplicité. Je suis retourné en Bordeciel pour les apprendre par cœur, comme les bardes de là-bas. J'ai étudié le sujet à fond, j'ai comparé les sagas entre elles... Et ce qui a échappé à des générations de rimailleurs et de tâcherons qui posent les notes sur une portée comme on balance du foin dans une charette, j'ai fini par le découvrir. Il y a des correspondances très... disons, qu'elles sont trop nombreuses pour que ce ne soit que le fruit du hasard. Les sagas sont bel et bien faites à partir d'un canon définissable."

Dolvane s'arrêta un moment pour reprendre son souffle et avaler sa salive. Son sourire s'était en partie effacé, mais c'était désormais ses yeux qui étaient illuminés d'une sorte de ferveur mystique.

"L'ennui, c'est que, comme certains l'ont avancé, il n'y a plus de sagas parce qu'il n'y a plus de héros, vous comprenez ? Oh, on peut citer Tiber Septim, mais c'est un thème trop convenu, trop exploité par les propagandistes cyrodiiléens. Non que je mette en doute leurs talents, comprenez-moi bien, mais ils emploient un style très différent du mien. Il me fallait trouver un héros pour tenir un début de saga. Et selon, mes recherches, il fallait que le héros soit un homme simple, craint au combat et surtout particulièrement symbolique."

Son aîné ne disait toujours rien, ce qui encouragea le jeune homme à poursuivre.

"Je me suis mis à compulser les rapports de la Légion. Le héros ne pouvait venir que de là, à mon sens. Aucune armée royale n'a d'idéal, alors que la Légion impériale en a même plusieurs. Il fallait que je trouve un homme qui puisse incarner la Légion tout en étant suffisamment indépendant pour faire preuve d'initiative, d'imagination, d'audace, en un mot. Il n'y a pas grand monde qui sort du rang, au fond, parce que le travail est trop routinier. Il n'y a plus de grandes guerres, de nos jours. Je désespérais de jamais trouver, c'était un travail tellement fastidieux... Et puis, j'ai fini par tomber sur un homme qui se détachait du lot, qui avait été dans de nombreux endroits... Dans la baie de Topal, contre les pirates, fantastique ressort dramatique... En Elsweyr, j'ignore exactement ce qui s'est passé, les documents ne m'étaient pas accessibles. Je soupçonne des histoires de lutte contre la contrebande de skouma et de sucre de lune menée par les mafias Khajiits de Corinth et de Torval... Les Dunmers d'ici aiment ce genre d'histoire. Et ensuite la lutte contre des Drès, qui peut plaire aux membres de toutes les autres Maisons. Cet homme, je suppose que vous avez compris, c'est vous."

Des quelques renseignements qu'il avait glané sur Gnaeus Suetius, le skald savait que celui-ci était rigoureusement insensible aux flatteries. Mais le légionnaire devait bien avoir des point sensibles et il entreprit d'exploiter ceux qui lui paraissaient les plus probables.

"Bien sûr, il y a la part d'ombre de votre surnom. Nefans. C'est intrigant pour un homme qui a consacré sa vie au droit : comme avoué puis comme soldat. Ça ne peut qu'améliorer une saga. Mais par-dessus tout, il y a ce que vous symbolisez, je l'ai déjà dit. Depuis que vous êtes devenu adulte, vous incarnez le droit impérial, vous incarnez la Légion impériale elle-même. C'est incontestable."

Dolvane en avait presque fini mais, à son grand désarroi, le vétéran arborait toujours un masque de marbre en lieu et place d'un visage. Le Bréton faillit jurer. Il ne pouvait pas laisser pareille occasion filer. Sa teinture ne suffirait peut-être pas à Cœurébène et la protection d'un épéiste de renom, l'un des meilleurs de la province sans doute, ne pouvait être de trop. En outre, il appréciait particulièrement la jeune guérisseuse, un peu timide, mais sympathique et compréhensive. L'aggressive Malicia représentait à ses yeux un défi impossible à refuser : il fallait qu'il la persuade qu'il ne serait pas une gêne. Aucune compagnie ne pouvait être de trop dans les grandes étendues encore presque vides d'une île colonisée peu d'années auparavant. Mais surtout, si Dolvane manquait sa chance ce jour-là, il ne retrouverait jamais pareil sujet d'inspiration, ne composerait jamais de saga et resterait loin en-deçà de ses capacités de chanteur et de musicien.

"Les exploits racontés dans les légendes nordiques sont invérifiables. Absolument... ah... légendaires. J'ignore ce que les skalds de l'époque savaient avec certitude sur le compte de leurs héros, mais ils devaient avoir une assez large marge de manœuvre. Mais je ne peux pas inventer Gnaeus Suetius, parce qu'il existe. Je peux décrire tous ses exploits avec précision si je découvre les faits, que je rencontre les officiers qu'il faut, les prisonniers qui l'ont affronté... Mais il me manquera toujours le point de vue de Suetius lui-même et c'est vous qui le détenez."

Le sourire avait totalement disparu et les yeux mobiles de Dolvane montraient clairement leur inquiétude. Incapable de se retenir, le barde se mordit la lèvre presque assez fort pour faire perler du sang.

"J'ai besoin que vous me parliez de vos missions... Sans trahir les secrets militaires qui vous lient, bien sûr... Mais cette saga ne verra jamais le jour sans votre aide. Parce qu'il s'agirait d'un homme imaginaire et pas de Suetius lui-même, comprenez-vous ?"

Il se tut, conscient qu'il avait probablement échoué. Si seulement cet entêté d'Impérial voulait bien bouger un doigt, un cil, n'importe quoi ! Mais il restait immobile et muet, de nouveau imperturbable. En le voyant la première fois, Dolvane avait cru que la chance tournait définitivement en sa faveur. A présent, il souhaitait que Suetius n'eût jamais existé, que lui-même n'eût jamais entendu parler des sagas, des chansons, de la musique... Si seulement il répondait !

#200 Not Quite Dead

Not Quite Dead

    Rincevent


Posté 19 septembre 2007 - 21:09

Lorsque Gnaeus prit la parole, le timbre de sa voix avait perdu de sa sécheresse et parut, un fugace instant, ne pas être tout à fait dépourvu de compassion:

« Vous faites erreur, Dolvane: je ne suis pas le symbole que vous cherchez. Je ne suis qu'un citoyen qui remplit son devoir de soldat, sans toujours y parvenir, d'ailleurs. Il n'y a rien en moi du héros que vous recherchez, rien qui puisse nourrir cette saga que vous rêvez tant d'écrire.

Le Suetius que vous avez poursuivi à travers les registres de la Légion Impériale, que votre esprit poétique a exalté n'est qu'une chimère: il n'y a pas de simple privé ayant noblement sacrifié sa vie pour défendre l'Empire; il n'y a pas de soldat à qui aucune mission ne résiste; il n'y a pas de lame invaincue ou invincible.

Il n'y a guère qu'un vétéran qu'Arkay n'a pas jugé bon de recueillir pour l'instant. Un vieillard, presque, qui a pris de nombreuses vies et n'en a que trop rarement sauvées. Quelqu'un qui a fait de mauvais choix, qui a fait preuve de davantage de lâcheté que de courage. Qui ne saura probablement pas racheter ses fautes, parce que ce n'est jamais à la pointe de l'épée qu'on y parvient. Il n'y a qu'un vieux soldat, las, mais qui reste soldat faute de savoir mieux faire: Gnaeus Suetius Nefans.
»

D'un mouvement d'épaules, il rajusta son chargement et saisit sur le montant de son lit la clef qu'il y avait déposée peu auparavant.

« Ce qu'il vous faudrait, c'est un Umbra. Pour ma part, conclut-il du ton froid qui lui était coutumier, je ne mérite pas de passer à la postérité, pas plus que je ne le souhaite. »

Il regagna la porte ouverte et glissa la clef dans la serrure, invitant Dolvane à quitter les lieux avant de libérer la chambre pour un autre client.




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