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[h] Au Fond Du Nid De Pie


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19 réponses à ce sujet

#1 Tim

Tim

    Timinus


Posté 18 juillet 2005 - 17:46

Image IPB Cette histoire est la suite d'un autre récit intitulé
Une marche vers l'est
Qui lui même est la suite de:
"Le plumage du charognard





Prologue:


Lonton Siloven marcha d'un pas lourd sur le pont supérieur du "Pretty Wind", ce navire qui amarré au "Vaillant" n'opposait pas plus de résistance que lors de son abordage.

Il faut l'avouer, voir un navire, aussi délabré qu'il soit, foncer sur vous toute voiles dehors, paré a éperonner votre coque, le tout en arborant le pavillon noir et son équipage grimaçant...
Oui! Voila ce qui devait hâter à dresser les blanches couleurs et à se rendre sans ménagement.

Siloven toisa l'équipage de sa proie, les yeux cachés par son grand chapeau à panache rouge.
Il caressa la crosse de son pistolet coincé dans sa ceinture en posant le regard sur les faces poudrées et embourgeoisées devant lui.

Les mines blafardes et apeurées le firent sourire, la côte n'était qu’à quelques jours et nuls doutes que ceux là venait de débuter une croisière ou quelconque transports.
Partout des perruques blanches et serrée, des robes au décolletés avantageux, l'équipage du navire, les couleurs de la Tavenne, cette contrée des mers du sud.

Il remarqua tout de même une personne qui semblait s'intéresser plus à l'horizon qu'au péril qu'il courrait.
Encadré de deux hommes en armes, le personnage était tourné vers la mers, immobile.

Le capitaine du vaillant n'en tint pas compte, non, il avait largement de quoi se distraire.

Il ôta son couvre chef et fit milles geste poli et élancé avec, avant de le plaquer sous son ventre et de saluer la foule.
_"Mes très chers amis! L'usage et les bonnes manières veulent que je me présente le premier! Aussi sachez que je me nomme Lonton Siloven et que le navire qui arraisonne le votre porte le doux nom de "Vaillant"..." il marqua un temps d'arrêt, laissant les murmures se propager.

"Nous pourrions vous piller sans vergogne mais mon équipage et moi même somme pressé, aussi nous avons grands faim, nous visiterons simplement vos calles et y soulagerons votre flottaisons de quelques vivres pour nous permettre de continuer notre route, bien sur, il ne sera pas dit que Lonton Sivelon commette d'infamie sur de si admirable personne telle que vous... Hé hé... Aussi nous vous laisserons de quoi regagner le continent sans manquer..."

_"Capitaine ! Et le Rhum ?!" hurla la voix d'un forbans derrière lui
_"Ah! Le Rhum! Je doute que nous trouvions cela dans les cales mon amis! Haha! Mais prenez tout le vin et le nectar que vous trouverez"

Les cris de joie s'élevèrent, cinq personnes aux bras imposant montèrent sur le pont et allèrent en direction des calles dans de grand éclat de rire parfois édenté.

_"Pareillement mes amis! Nous n'avons le temps d'ouvrir tout les coffres mais afin de vous soulager de quelques fardeaux inutiles, La luette et... euh... Tom Fiwith vous delesterons de toute l'oisiveté qui pèse à vos mains, cou, et oreilles, vous pourrez les en remercier."

Les deux pirates désignés présentèrent leurs dagues et passèrent entre les occupants du navire, bousculant l'équipage qui n'avait pas le coeur à les laisser faire.

Des caisses de victuailles furent entreposée sur le pont, quelques barriques, deux porcs bien gras et une dizaine de volailles.
Sivelon regretta un moment de ne pouvoir fouiller le "Pretty Wind" de fond en comble, mais nulle doute que la carène ne soutiendrait trop de poids, et la vitesse était de mise pour le moment.

Il ne pu pourtant s'empêcher de lancer une plaisanterie à sa façon.
_"Encore une chose mes amis! Si il en est parmi vous qui veuille monter à bord, QU'IL SE MANIFESTE!"

Il éclata de rire, les mines effrayé a l'idée qu'il puisse choisir au hasard les marins ou prisonnier qu'il lui manquait marquait les visage d'une expression de terreur.

_"MOI!"

_"Heingn!"
Le pirate fronça les sourcils en reposant son chapeau sur sa tête "Poussez vous! Vouzaut' " Il caressa sa barbe fine et noir en observant le jeune garçon qui depuis lord n'avait prêté attention à la scène.
Ses mains étaient enchaînées, les maillons tombant à ses pieds
A sa ceinture et du coté droit était porté une lame d'argent blanc.
Une tunique crasseuse et tachée, et un morceau d'étoffe rouge en guise d'écharpe.
Il avait sur son épaule une petite créature, peut être un petit singe des îles.
"Holà vous! Pourquoi est il enchaîné ?!"

_"... Nous... nous mettions ce malandrin à fond de calle monsieur" répondit un homme d'équipage d'une voix mal assuré."
_"Enlevez lui cela !"
Les bracelets d'entrave tombèrent lourdement sur le sol, sans un mot le jeune homme massa ses poignets endoloris. "Comment te nomme tu mon garçon ?!"
demanda il le regard plein de suspicions, si il y avait bien un endroit ou il ne s'attendait pas à enrôler quelqu'un, ce fut bien sur ce pont, dans un port ou taverne mal famées peut être bien... Mais pas sur le "Pretty Wind" "

Le singulier personnage leva la tête, écarta ses cheveux noirs de jais de devant ses yeux, de grands yeux tristes et dorés...

_"Loch monsieur!"
_"Hmmm! Et bien Loch! Loch... Bienvenue à bord du "Vaillant"..."

#2 Tim

Tim

    Timinus


Posté 24 juillet 2005 - 10:13

Chapitre I: Le vent et l'acier



_"Suis moi" Il s'exécuta, marchant dans les pas du capitaine dont le long manteau sombre et rapiécé ondulait. " Et détachez ces moribonds vouzaut' ! Lancez moi la voilure, que l'on reprenne une allure convenable"

Il le mena en proue, sur la plate forme où trônaient les outils de direction du navire, en passant, Loch posa son regard sur des yeux et des murmures suspicieux, Sivelon donna un bref coup de pied dans un tonnelet, le pris en main et le lui lança. "Assied toi, ne dit rien, j'ai a faire, LANCEZ CETTE VOILURE! PAR L'ECUME!"

Dans un grand bruit de draperie, le soleil fut masqué d'une faible ombre, les larges tissus recousus tombèrent le long des mats pour se gonfler du vent, l'embarcation pris de la vitesse, lentement, puis fini par briser les vagues alors que le pirate le naviguait en souriant.

_"Tolem? Tolem ?! Second Daigan!"
_"Je te l'ai dit, ne m'appelle plus de la sorte!" répondit un homme semble il des plus fatigué, il toisa un moment le jeune garçon avant de ce retourner
_"Au plaisir mon ami! Héhé vieux loup! Dit moi! Avez vous trouvé de la place dans nos cales pour notre larcin ?"
_"Liwhil cuisinera les poules pour ce soir, elle ont été bien nourris et de toute façon, nous ne pouvons les laisser gambader à leur grés sur les ponts inférieures."
_"VOUS ENTENDEZ CELA ?! LA VOLAILLE EST POUR CE SOIR!"
Une acclamation fut lancée plus par une habitude amusée que par une véritable joie, bien que l'équipage apprécia l'annonce.

L'homme ajusta sa veste, Il était tout comme Sivelon, âgé d'une cinquantaine d'année, bien que ses traits virent leur vieillesse accentuée par une fine barbe blanche et disparate et sa chevelure tirée en arrière par un noeud sombre.
Sivelon, lui, avait le visage à la fois dur et enjoué, comme un gamin qui eu vieilli en un temps très court. Il posa son couvre chef sur une caisse prés de lui, le panache ondulait dans la brise.
Il ouvrit un instant son long manteau et respira la vent.

Iro lui se détourna de cette observation, il regardait, déjà loin derrière les voiles du "Pretty Wind" rapetisser puis disparaître.

_"Bien! Si nous avons cap constant et vent en notre faveur nous pourrons peut être gagner quelques jours sur Favner, ou en est l'état de la coque ?"
_"Tu leur à fait reboucher la plupart des trous en pleine mer, comment veut tu qu'elle soit? Ca plus les voiles! Tu es fou mon pauvre ami!"
_"Ahah! Allons! Cesse! Va donc me chercher Gilmaled et demande à la Hulette de battre pavillon de Tarenne"

Daigan s'en alla, se présentant devant le grand mat:
_"Ohéééé! L'alouette!" sa voix se perdait dans le vent mais la vigie finie par apparaître, penchée dans le vide.
_"C'est "La Hulette " monsieur!"
_"Je l'sais L'alouette! Le Cap'taine te demande de battre le pavillon de Tarenne!"
Il y eu un silence, chacun attendait la réponse de l'homme.
_"Dites au cap'taine, que ce n'est pas un travail d'alouette que de monter les pavillons..."
_"GAMIN SI CE PAVILLON NE BAT PAS DANS L'INSTANT TU SERVIRA TOI MÊME D'ORIFLAMME!" Tonna Sivelon, faisant presque vibrer sa barbe noire

Les sourires et les coups de coudes s'échangèrent, puis, un immense éclat de rire se souleva quand le morceau de tissus s'élevât au sommet du navire.
Loch lui même s'en amusa, l'instant suivant, il fut marqué de surprise.

Imposant bien que maigre, Gilamed le regardait en souriant de ses dents blanches, contrastant avec sa peau noire.
_"Bonjou'" lui lança amicalement l'homme alors qu'il s'était levé de son tonnelet par réflexe "Tu es le nouveau petit gars à bo'd ?"
_"Ouep! Gilamed! On va lui trouve un travail dans l'instant, mais avant, je veut des nouvelles de la brise et du vent!"
_"Ahah Bien su' Capitaine ! J'ai inte'ogé les oiseaux et les vagues ce matin.
_"Et que t'on t'elles dis ?"
_""Tout va bien pou' le vent" m'ont dit les mouettes, et l'eau est p'ofonde devant nous capitaine..."
_"Très bien mon gars, tes mouettes sont savantes, retourne à ton travail"
_"Tout de suite monsieu' ."

Il allait partir lorsque il jeta un dernier regard à la nouvelle recrue.
_"Tu t'appelles comment ?"
_".L...Loch..."
Il s'en alla en riant.

_"Allons petit! Ne le regarde pas comme cela!"
_"Que lui est il arrivé ?"
_"De quoi parle tu ?"
_"Sa peau, aurait il été brûlé ?"
_"Rien Haha! Rien! Tu n’es pas de la mer toi! Gilamed à cette peau noire depuis sa naissance! C'est un bon gars que j'ai récupéré sur une flotte D'Uguilvenne il y a bien des années, c'était le seul vrai travailleur à ce bord! Et le seul que ces moribonds eu enchaînés, ils l'avaient acheté"
_"Acheté ?!"
_"Oui! Il est de coutume dans le sud que d'acheter les gens à la peau noir pour leur faire faire le labeur des blancs, juste payé de coups de bâtons pour un travail mal effectué"
_"Je vois..."
_"Cela t'étonne? Et ta bête sur ton épaule? Elle étonne personne ?"
_"Bête ?!" cria le diablotin surpris
_"Milles canons! Elle parle!"

Iro eu une seconde d'hésitation avant de sourire, l'homme le regardait avec des yeux rond comme des soucoupes, tout comme son maître l'avais fait précédemment.

_"Ce n'est pas "Elle" mais "Il" monsieur capitaine! Je suis Iro!"
_"C'est un diablotin, une créature que l'on trouve plus profondément dans les terres du continent" précisa Loch à qui le retournement de situation plaisait grandement.

_"Et bien! Nous avons tous à apprendre l'un de l'autre il me semble... Bien! Loch! Tu es à bord du "Vaillant" Cette flûte n'en à pas l'air mais elle est robuste, mais ne te permet pas de porter de commentaire sur son état hein!"
_"Une flûte ?" demanda il, non sans cacher son ignorance
_"Mouais! Je ne sais pas trop ce que l'on va faire de toi gamin! Une flûte, c'est... C'est... C'est un bateau! Oui! Lourd mais maniable! Avec de bonnes grosses cales qui plaisent aux marchands, j'aurais peut être préféré être à bord d'une frégate plus grosse, plus armée, ou même d'un galion! Mais je me contente de ce que j'ai et j'en suis satisfait."
_"Et le "Pretty Wind" ?
_" C'était un Brick! Retient les mots petits, je ne me répéterais pas! Un Brick, et bien c'est aussi un navire marchand, mais un trois mat, bien plus gros, mais qui demande bien plus de marin à son bord. Tu ne sais vraiment rien de tout cela ?"
_"Je le devrais ?"
_"Bien... Oui..."
_"Et "Tarenne" ? Est ce un pays ?!"
_"Ah! Je reprends espoir gamin! Oui c'est un pays, cinq nations se disputent cet océan!  Tarenne, Uguilvenne... Attend une minute! D'ou viens tu ?"
_"Monhans !"
_"Ah! Le grand port de Monhans! Et bien Monhans est un port contrôlé par le royaume Hin'Taglois, qui font battre leurs couleurs dans bien des ports à l'ouest, Puis il y à Tarenne, des gens du sud, mais qui se sont dispersé un peu partout, Windel... Enfin... Windel... Ce qu'il en restent, les gouverneurs ont plus de mal à conserver les richesses de leur villes..."
_"Windel serait..."
_"Oui Oui ! Les territoires maritimes de Windelis, mais ne t'y fie pas Loch, ils sont rare dans les eaux encore. Uguilvenne est très dispersé aussi, mais plus au sud, à l'est puis il y à..."
_"Evanie ?!"
_"Voila un charmant petit macaque parlant"
_"Diablotin!" répondit il un peu vexé
_"Oui... si tu veut!... Evanie et bien... c'est une grande puissance, au même titre que Tarenne ou Hin'Taglois... quand aux pavillons, Celui que tu voit là haut... tout blanc avec ces trois ligne bleu et ce point rouge, c'est Tarenne, Une croix blanche sur fond rouge pour Windel, Une croix fine verte et un triangle jaune pour le royaume Hin'Taglois, l'étoile, le blanc et le rouge pour  Uguilvenne, et enfin les quatre partitions bleu et jaunes pour Evanie. Retiens bien, parce que je te destine à la vigie, et ta tache sera entre autre de dresser les pavillons à ma demande. En attendant, je veux savoir ce que tu vaut... Si tu m’as fait perdre mon temps, je te prédestine une plongée en compagnie de mon ancre... Va sur le pont..."

Il se leva, ajusta l'étoffe autour de son coup et s'avança sur le pont, se demandant à quelle sauce il serait mangé. Autour de lui, nettoyant le sol, nouant les cordages et réparant la voilure, les mines patibulaires se désintéressèrent de leur labeur pour se fixer sur lui.

_"JULIUS! JULIUS GUVN'!"
_"OUAIS CAP'TAIN?!" hurla un homme aux cheveux grisonnant et à la barbe mal rasée
_"V'là l'gamin ! J'veut qu'il montre ce qu'il sait faire!"

L'homme posa ses yeux sur Loch puis s'esclaffa
_"Il est bien petit! Bien maigrelet! C'est pas un enfant qu'il nous faut!... Je ne sais même pas si notre bon cuisinier en voudrait pour sa tambouille!... Quoi que... vous aviez parlé de volaille monsieur!"
_"Guvn' ! Guvn' C'est ça ?!... Je..."
_"Va plus loin petit! J'ai pas l'coeur à trucider les mômes qui jamais n'ont vu la mer!"

Le son du métal contre le fourreau se fit grandement entendre, Iro sauta sur les planche alors qu'un vif coup était porté à la gorge, puis paré par le bras fort et un long coutelas maritime.
Loch vit cette parade comme un nouvel affront, d'autant plus que le forban lui souriait comme à une proie tombée dans un piège trop facile.
Les lames claquèrent et se cognèrent de nouveau, l'homme n'avait pas bougé.

_"Belle lame!" lui dit il
_"Belle parade!"
_"Belle attaque petit"
Et ils se repoussèrent, marchant et pivotant l'un autour de l'autre sans parvenir à se toucher.

_"Je doit avouer Lonton, que ce gamin se débrouille..."
_"Tiens la barre, Tolem! Je ne veut pas rater cela"...

Surprenant son adversaire, le pirate se lança sur lui, portant son attaque a ses jambes, Loch bondit au dessus sans effort.
Le coutelas de Julius l'attendait alors qu'il reposait les pieds à terre, s'enroulant autour de l'épée d'argent, il la fit bondir hors de sa main.
"Neyna" vola, et se planta aux pieds de Sivelon.

_"Si tu n'a pas d'arme! Moi j'attaque!"
Julius le chargea sans grande violence, mais assez pour le faire réagir.
Dans la foule de brigand assemblé autour de lui une voix reconnaissable s'éleva.
_"Loch!"

L'homme à la peau noir lui lança un coutelas qui vint glisser sur le bois, il roula sur le coté et se releva à moitié avec l'arme en main, juste à temps pour bloquer la lame de l'assaillant.
Il recula sur de nouveau coup, avant de s'en retourner et de courir plus prés du mur suivit par le pirate, il posa son pied sur la façade et s'élança vers le haut, posant la main sur la tête de l'adversaire et se trouvant derrière lui.

_"Héhéhéhéhé. Tu m'honore d'acrobatie..."
_"Un jour... quelqu’un m'a dit "Tu te bat piètrement"."

Guvn' fit glisser son coutela sur la lame du jeune garçon.

_"Et alors ?..."
_"Alors je me suis trouvé un maître d'arme, grand et fort pour m'entraîner..."

Il lança son bras, l'acier battait en rythme, ils dansaient sur le pont frappant sans jamais se toucher.

_"La petite devait être bien belle à voir pour que tu veuille lui plaire autant..."

Il marqua un temps d'arrêt, comme cloué sur place avant de relever la tête et de sourire à moitié, après tout... n'avait il pas raison ?..."

Haut, gauche droite, un pas; droite, bas gauche, une retraite.
Ils allaient et venaient devant les forbans sur le sol qui ondulait presque au gré des vagues.

Le Julius Guvn' poussa l'assaut, forçant loch à tourner les épaules vers sa droite, il lui donna un coup de pied dans les doigts, faisant sauter l'arme dans la sienne.

Sur un tonneau était posé deux hache, il apprit bien plus tard qu’il s’agissait de hache d’abordage.
Dans chacune de ses paumes, les manches lui paraissaient moins bien maniables que ces longues épées maritimes.

Guvn’ qui avait pris sont temps courrait vers lui, Loch quelques peut pris au dépourvu lui lança les armes, l’homme lâcha ses coutelas pour les attraper, quelques peut surpris.
Le jeune garçon marcha un moment autour de lui, les lames étaient au sol, il se pencha pour en attraper une mais se ravissa, Une attaque manquant de lui fendre le crâne.
Il retenta cela deux… Trois fois avant de se résigner, il recula de plusieurs pas.

Guvn’ le chargea.

_ « …Amenha  »

Iro sauta sur l’épaule de son maître, et tout deux expirèrent avec force en direction du forban, qui, contre toute attente se vit emporté par une bourrasque bruyante.
Les rires s’élevèrent alors que l’homme se relevait vers son adversaire qui reprenait une arme.

Il esquiva d’abord les premières haches, droite haut droite gauche…
Avant de les contrer du fil de sa lame.
Guvn’ lui fit bouger les bras avec force, tenant son arme fermement avant de lui envoyer son pied dans le ventre, le faisant chuter sur le dos.

Loch, face au ciel toussota un moment, avant de voir apparaître la silhouette noire de son adversaire.
Le flibustier le tenait en mercie riant quelques peu.
Loch écarta les bras et reprit une respiration normale avant de lui sourire.

_ « J’ai perdu… »

#3 Tim

Tim

    Timinus


Posté 27 juillet 2005 - 16:22

Chapitre II: Pitance et ôde



_"Capitaine capitaine ! Héhé ! Capitaine! S’t’un sacré bougre que l'gamin que vous avez embarqué."

Julius Guvn' venait d'arracher un gros morceau de chaire au pilon qu'il dégustait, tournant la tête vers son supérieur, comme la plupart des forbans attablés sous le pont sordide du "Vaillant".
Au milieu des cordages et des barils de poudres, au milieu des caisses de mousquets et artillerie non conventionnelles…
La bande de flibustier ripaillait gaiement, attendant avec quelques impatiences non contenues celui qui leur avait offert le divertissement plus tôt.

_"NOUS zétiooon à la merheu! Nous étions à la mer! Poussé paaaar! Le vent du nooord!
Branvaaant tempete et tonerreuh! Bravant teeempete et tonerreuh! Avec uuune fille dans chaque port! Haha!"
Une acclamation s'éleva, L'homme massif qui venait de hurler cette chanson balançait son pichet avant d'en vider le contenu au fond de sa gorge.
" Du vin et de la viande ! Haha ! "
Un pied sur la table, Will "poigne de fer" souriant de sa mâchoire aussi massive qu'édentée se préparait à une nouvelle ode lorsque le vent s'engouffra dans la salle.

L'on crut d’abord que la porte s'était levée de ses gonds d'elle même, car le navire entier menaçait de se démanteler.
Pourtant, le clair de lune détacha une silhouette dans l'embrasure de la porte.

Sivelon, en bout de table face à l'apparition se leva et ouvrit les bras.
_"Loch! Loch! Entre mon garçon!... Messieurs! Voici notre nouvelle vigie!"

Le jeune homme s'avança dans la lumière, observant l'endroit de son triste regard,
Non sans s'occuper de tous les yeux qui le fixaient.
Il avait changé de vêtement, laissé ses frusques tachées pour une chemise de lin, un pantalon aux couleurs délavées, gardant tout de même l'étoffe pourpre autour de sa gorge.
Il marcha de quelques pas, dans les lueurs des lanternes, cherchant sa place parmi tous les forbans.
_"Ici Loch!" Gilmaled à la peau noire leva la main, lui présentant le maigre espace à ses cotés…
Sans un mot il s'asseya, et aussitôt une assiette fut posée devant lui.

_"Mange gamin" lui dit le cuisinier, Benoît Liwhil qui s'essuyait les doigts sur son tablier.
Il prit un pilon, l'observa, et mordit dedans avec entrain, Iro sauta de son épaule pour se placer devant la nourriture et s'en repaître non sans grande satisfaction et frénésie.

_"Par l'écume! Depuis quand n'avez vous fait de repas tout les deux." questionna Lonton Sivelon
_" Mhavan... Mh! Avant hier! Ham! Au soir!" répondit Iro

Il y eu une exclamation parmi les pirates, Lonton, qui n'était plus étonné par le diablotin se gratta le menton en toisant sa nouvelle recrue.

_"L'a parlé non!"
_"Si l'a parlé...!"
_"Pas possib' ! C'est l'gamin! "

_ "Je vois ! Clandestin sur le "Pretty" hein… Pourquoi vous êtes vous fait prendre ? "
Tout deux ne répondirent pas, trop occupé par leur repas
_La Hulette t'a t'il montré ton nouveau travail loch ?"

Il s'essuya la bouche, avant d'acquiescer, satisfait de sa pitance.
_"Oui!... Oui ! J'en reviens..."
_"Bien! Alors nous allons faire les présentations veut tu... LES HOMMES! VOICI LOCH! Il remplacera la Hulette lorsque celui si aura besoin de repos, et vis versa, il est l'un des notre maintenant, lui et le diablotin... Enfin... Le petit animal qui l'accompagne... Oui messieurs... Comme le chien de not' bon cuisinier..."
Un grognement vint signaler la présence de l'animal, un bon braque dormait dans la cuisine visible  par une ouverture dans la cloison.
"Bien! Loch! Je suis Lonton Sivelon, capitaine de ce navire et de cette bande de fripouille, mais ça tu le sais déjà, tout comme tu sais qui est l'homme à coté de moi... Mon ami... Mon compagnon... Mon second... Pas vrai Tolem ?! Bref ! Voici Tolem Daigan, si pour une raison où pour une autre je venais à être absent,  c'est à lui que tu t'adresseras, L'homme aux grosses paluches et qui te sert gentiment un pichet... Will sert lui un pichet !... Se nomme Will… William… Dit "Poigne de fer"...

La chopine claqua devant lui, l'immense personnage lui souriait béatement, avant de lui présenter son immense main, source du surnom
_"Bienvenu p'tit" dit il avant de lui serrer énergiquement la sienne.

_"Pas besoin de t'présenter la Hulette, c'est not' vigie et tu à sans doute bien causé avec lui, en haut du grand mat... Tiens d’ailleurs... Il est haut not' mat!"
_"Aussi haut que vous souhaiterez l'entendre"

Les rires s'élevèrent Sivelon souriait, dévoilant un trio de dent en or.

_"Ensuite t'as l'bon Cuisinier... Liwhil... Benoît Liwhil... Deux repas par jour qu'il nous prépare s'bon gars! Et seulement l'repas du midi si on viens à manquer...Gilamed... aussi fort que savant dans ce qui concerne la météo..."

Une tape amicale le fit se tourner vers l'homme qui lui serra lui aussi la main.

_"Capitaine! C'est t'op long! Dites lui seulement les noms... "
_"Oui bien sûr... "Tourne-quille", Lefus Djont, Guillaume Tabaon, Ijamath, Ujubval..."
Loch n'écouta plus, toisant au bout de la table l'homme, Ujubval qui lui adressait un léger signe, les doigts dressés pour se réenrouler aussitôt autour de son gobelet. Ujubval avait le regard sombre, les yeux au fond des orbites, et la moitié du crâne rasé... Son visage et la peau mise à nue par le retrait de pilosité tatoué d'insignes et de formes tribales...
"... Tadjenam, Bors, Abels..."

Loch les salua tous sans un mot.
_"Maître poigne de fer ?" s'exclama Iro "N'était-ce une comptine dédiée à la mer que j'entendit tout à l'heure ?"
_"Si la bestiole..."
_"Iro..."
_"Oui... Iro... Moi ... Will "Poigne de fer" vais t'interpréter de mon horrible voix "Sur les flots la gueuse!"..."
Il s'éclairssissa la gorge, devant le sourire de son capitaine, et dans de grande geste débuta son ode.

"Yooooooooooooh! Viens là niquedouille, petite! Toi et tes jupons! L'amour pour toi m'habite, toi et ton visage mignon... Yoooooooh! Vien avec moi sur les flots vite! Viens! Suis moi voyons! J’te frais voir mes... et ma ... "*

Enrichissant sa culture Iro dressait les oreilles...
Son maître discuta un moment avec le capitaine, lequel fini par lui présenter un hamac qui lui était destiné, au fond de la salle, le reste de l'équipage se leva finalement, les uns partaient sous le pont inférieur, rejoindre leur "lits" tandis que d'autre reprenait leur travail...

Il éteignit la lanterne en verre posée prés de lui, et s'endormit rapidement, bercé par le tangage de l'embarcation.
La mer était calme comme l'avait présagé l'affranchit, la lune entreprit sa course parmi ses soeurs étoiles...
Son sommeil agité, pourtant, l'éveilla dans les lueurs matinales...
Prélude de l'aube... Il se leva, prenant milles précautions pour ne pas tirer son familier du royaume des songes, et se hâta de sortir.

L'air était frais, et l'eau paraissait encore sombre, il salua les quelques signes et sourires amicaux, avant de se diriger vers le mat.
_"Tu prend ton travail petit ?"

Derrière lui, tenant la barre, Sivelon leva la main en guise de bonjour.
"Monte, je crois que La Hulette s'est endormis, il à besoin de sommeil" Le capitaine toisa un moment le jeune garçon, à sa ceinture, pendant toujours son fourreau de cuir noir.
Qui lui même détenait l'épée. "Tu compte t'en servir à mon bord... "
_"C'est ma seule arme, je refuse de m'en séparer"
_"Tu peut t'en servir comme tu l'entend, mais oublie là en mer... Sur la caisse, là, a coté de toi..." Loch se retourna, sur le couvercle du réceptacle trônait le coutelas dont il s'était servit la veille "On en à plein, cela et des poignards, des pistolet, des mousquet, des grenades en verre... Tu ira voir Julius Guvn' après ton travail, il te montrera le maniement des armes à feu... Ca et les canons... Tu es ignorant de la mer et du métier de forbans petit... Tu va combler tes lacunes...En attendant, prend ce coutelas, à te voir, le maniement ne diffère pas vraiment de ton épée, c'est de ça que tu te servira... et apprend à t'en satisfaire..."

Loch ne répondit rien, il attrapa la lame, et  l'observa, avant de la reposer dans un coin, les armes n’avaient rien d'utile ni de pratique au sommet des mats...

_"Hey!... La Hulette!... La Hulette..."
Il se réveilla lorsque Loch lui prit le bras. Il ouvrit les yeux avec une grimace et s'étira en baillant tandis que le jeune garçon entrait dans le nid de pie.
_"Hé Hon tour ?" demanda il en baillant, massant son crâne et ses cheveux blonds coupés court. Il se leva, il était juste âgé de quelques années de plus que son remplaçant, avant de bailler de nouveau et d'enjamber la rambarde du poste d'observation.

Loch marcha un moment, devant lui s'éveillait le jour, et le ciel perdait de sa clarté alors qu'il se retournait.
_"Alors l'Alouette! Bien dormi ?" questionna la voix du pirate perdu dans le vent fort qui sifflait à ses oreilles.
_"Euh! Non non non! Cap'taine ! Pas du tout !"
_"Aller, va te reposer petit..."

Il faisait froid, le nid de pie bougeait encore que faiblement.
Il ramassa la couverture qu'avait laissée son camarade et s'enveloppa avec, s'asseyant au fond du nid de pie...
Observant l'horizon par l'un des trous pratiqué dans les planches, il y avait là un tabouret, et un petit coffret...
Loch en retira une longue vue, et observa un instant les vagues à travers.

Il se sentit le coeur lourd, et posa la main sur la garde de l'épée, le métal était tiède, comme si le froid ne s'en était emparé.
Il observa longuement l'arme...
L'épée "jumelle"...
Droite comme une croix, ornée de symboles runiques inconnues, la poignée lassée de cuir brun, le pommeau... ornée de la pierre bleu et translucide...

_"Maître... Vous pleurez ?..." Iro se tenait là, encore accroupit après son ascension, il alla se blottir dans la couverture.

Ainsi la journée passa, comme convenue, Loch quitta le poste d'observation, après avoir repérées et signalées trois flottes au loin.
Mais cela ne semblait guerre intéresser Sivelon, il voguait tout droit, usant de ses voile avec parcimonie, profitant du vent, et si celui ci venait a tourner dans une autre direction... Sivelon n'hésitait pas à changer de cap.

_"Pourquoi toujours avancer même si ce n'est pas notre direction ?" Questionna il avant d'appuyer sur la détente de l'arme à feu.
Le tonnelet trembla alors que la balle s'enfonçait dans ses planches.

_"Ne t'occupe pas de cela, recharge ton arme" Julius Guvn' l'avait mené en proue pour l'exercer au tir "Peste que je n'ai pas de cible mouvantes! Dit toi seulement que nous gagnons à parcourir de la distance..."
_"Cela à un rapport avec Favner ?..."
_"Tait toi et prend ce mousquet !... Epaule... Vise... Tire!" La détonation se fit entendre, le tonnelet se coucha et roula à leurs pieds. "Recharge maintenant, comme je te l'ai montré... Voila!... Dis toi que nous avons notre intérêt à échapper au commandant Favner, à ton avis? Pourquoi voguons nous sur ce... Ce... Ce radeau? Plutôt  que d'accoster sur une plage et le réparer nous même? Et bien nous n'irions Pas assez vite sans chantier naval! Voila la raison!"
_"Iro! Le pistolet s'il te plait!" Le diablotin tendit l'arme à son maître et se boucha les oreilles, attendant la détonation. "Nous somme en fuite ?" Il appuya sur la gâchette, sous le regard de Sivelon qui avait laissé la barre à son second pour observer le tonnelet se coucher une nouvelle fois, après qu'une légère fumée se propage...

_"CAPITAIIIIIIIIIINE! VOILE A TRIBORD!..."

Les têtes se levèrent... En contre jour la silhouette de la vigie pointait l'horizon.
"A DEUX HEURES! LA!..."
_"Combien de voiles ?! Quel genre gamin ? Dit moi!"
_"UNE SEULE VOILE MONSIEUR!... MARCHAND! FLUTE, OU BRICK PEUT ETRE... BRICK! BRICK CAPITAINE!" Il se tû un instant, durant lequel il déplia sa longue vue, observant au loin la petite forme sombre qui voguait vers eux.
"HIN TAGLOIS CAPITAINE! C'EST LE PAVILLON DU ROYAUME!"
_"Que des marchand depuis se matin, mais cette fois il se peut bien... WOH ! L'ALOUETTE ! PEUT TU LIRE LE NOM DU NAVIRE ?! Tolem! Change le cap! Tribord! Approche toi... Loch! Pose ça et rejoint La Hulette..."

La quille du "Vaillant" Tourna, alors qu'il escaladait les Bouts et les encablures des voiles, gravissant le mat jusqu'a la "cime"

_"C'EST LE "DOLAP'S PHAELIN" ! CAPITAINE ! LE DAUPHIN DE BUFLER ! " Hurla l'a Hulette alors que Loch venait de le rejoindre.
_"FORT BIEN L'ALOUETTE! DEMANDEZ UNE RENCONTRE ! "

_"Attrape ça! Et fixe le sur la corde là!" Dans le coffret, La Hulette venait de déplier une grande toile de tissus, laquel présentait clairement deux figures face à face, l'une orange, et l'autre blanche.
Loch trouva les points d'attache, Fixa le signal et le dressa juste sous le pavillon de Tarenne qui flottait déjà au dessus de leur tête.
La Hulette lui tendis la longue vue, et l'invita à surveiller la réponse de leurs interlocuteurs.
Apres une brève attente, un drapeau blanc, encadré de vert s'éleva en haut du trois mat.

_"IL ACCEPTENT CAPITAINE ! " Hurla il, surprenant le jeune homme qui regardait encore a travers l'outils de longue vision.
_"AFFALEZ LES VOILES!" lança la voix de Tolem Daigan.

Avec une vitesse et dextérité impressionnante, les marins entreprirent de ranger la voilure, ralentissant l'allure du vaillant.

Bientôt les deux navires se frôlèrent presque, alors les équipages les ammarerent un à un et une passerelle de bois fut dressée entre eux...

Le capitaine du "Dolap's Phaelin" dit "Le Dauphin"  s'avança, et accueilli Sivelon par une grande accolade.

Bufler était âgé, mais encore vigoureux, il avait une chemise blanche d'une riche étoffe, bien qu'elle sembla avoir été portée et salie depuis un moment, il portait une ceinture de soie, tenant un pantalon de tissus bleu lui aussi crasseux.
Au dessus de ses cheveux blancs et de sa vieille tête ronde était noué un bandeau sombre, que mordillait un perroquet vert...
Loch, maintenant pus distinguer une jambe de bois, remplaçant le pied droit jusqu’au genou.

_"Grand Dieu! Sivelon ?! Qu'est il arrivé à ton navire ?!"
_"Des ennuis vieux frère, mais je te conterait tout cela, allons dans tes appartements, je veut connaître les nouvelles de la régions."

Ils disparurent tout deux lorsque la porte de la cabine se referma.

_"Que vont il faire ?" demanda iro juché sur l'épaule de Loch.

_"Aaah! Le capitaine y va beaucoup boi' et puis pa'ler, mais pendant quelques minutes seulement, et puis le vieux capitaine va lui di'e ce qu'il sait a p'opos des de'nier po't qu'il à visité"...

En réalité, l'entretient dura la moitié d'une heure, à la fin de laquelle Sivelon revint quelques peut mécontent...

Fubler sur son navire ordonna que l'on relâche le "Vaillant" et Tolem Daigan fit de même...

La route reprit, et le Dolap's Phaelin reprit lui aussi son cap, dans le sens opposé...










*(1 les spoiler son juste mit là pour faire propre, vous pouvez les ouvrir)
Spoiler
*(2)
Spoiler

*(3 et oui)
Spoiler


#4 Tim

Tim

    Timinus


Posté 04 août 2005 - 23:21

Chapitre III: La voile pourpre



Iro ne bougea plus...
Burt... Le chien de Benoît Liwhil venait de grogner alors qu'il se déplaçait sur l'étagère de la cuisine.

Le diablotin eu un soupir de soulagement, le cuisinier toujours affairé à couper de maigres légumes pour son ragoût n'avait pas remarqué le petit chapardeur introduit dans les lieux, ni entendu son fidèle compagnon.

Le familier décalât un pot, s'ennivrant au passage de l'arôme de l'épice, avant de sauter derrière un tonneau.
Lentement... Il éleva la tête hors de cette cache, fixant avec envie le récipient à l'autre bout de la pièce, lequel contenait, il le savait... Le sucre...

Il y avait tellement longtemps qu'il n'avait goûté de sucre... enfin... à vrai dire, le sucre pûr était méconnu de son palais... Produit par les cannes à sucre un peu partout dans cette partie du monde...
Will "Poigne de fer" avait été bien gentil de lui en parler et de lui apprendre toute ces chose à propos de cette richesse entreposée sur l'étagère de la cuisine.
Et puis... La table était sur le chemin, si il pouvait par la même se servir des préparations du cuisinier, et ainsi repaître sa faim...

Il joua un moment avec son image reflétée par une bouteille avant de galoper en direction du tabouret le plus proche.
Il lui semblait déjà sentir l'odeur de son futur larcin!
Ahah! Loué soit ce bon vieux Will.
Will qui ressemblait à s'y méprendre à ce bon vieux Bowhen...
La même corpulence, ce même goût pour l'alcool...
"Poigne de fer" était chauve, avait le crâne et la mâchoire carrée, et mais... Ce gigantisme... Oui... Il aurait pus être de la même famille que le défunt guerrier.

*TSHACK*

Le reflet du diablotin apparu soudain devant ses yeux, l'arrachant de sa rêverie...
Le couteau vibrait encore, planté dans le mur.
Burt aboyait...



Le pavillon blanc croisé de bleu battait lentement au dessus de son regard, devant les nuages qui s'annonçaient noirs.
Gilamed avait prévue que les pluies d'hiver s'abattraient sur le navire, d'ici une journée ou deux.
Loch baissa la tête sur l'horizon.
La lumière du soleil se reflétait sur les vagues, illuminant l'eau de milles éclats.
Malgré le tangage, il parvint à tracer un cercle presque parfait sur le parchemin déjà parsemé de dessin et symboles magiques de toutes sortes.
Pourtant, il laissa son ouvrage inachevé, ses pensées l'emportaient ailleurs...

Il pensa tout naturellement à Issandia, l'elfe qui fut sa preceptrice dans les affaires de magie, puis le reste de la compagnie nomade...
Il pensa à Jolt... Où allaient ses propres pensés maintenant?... Maintenant que Cadille n'était plus... Bowhen... Sullivan... Uther...Brecla... Jada... Jada se serait plut sur ce navire, les calles remplies de poudre...

Cela faisait environ une semaine...
L'avaient il portée en terre?... Où était sa tombe?... Y avait il une stèle dans les terres aux environs de Monhans? Une stèle où il était inscrit "Ci gît la séraphine assassinée par le Corbeau" ?
Où était sa tombe? Il aurait tout donné pour se recueillir devant...
La nuit des prières approchait... Cette fois, il serait seul devant la lune...
"Neyna..." appela-il comme dans un murmure, la gorge nouée.
Il ouvrit les mains... Les paumes vers son visage...
Il se rappelait le sang...
"Nirnathis... Un jour... Ce sera ton sang qui coulera entre mes doigts..."


_"LOCH !... LOCH !"
L'appel le ramena à la réalité, il se leva précipitamment et se pencha au dessus du vide.
Son attention se porta sur Ujubval, lui et son regard sombre...Son crâne et son visage tatoué... Lui qui ne disait pas un mot et semblait à tout instant préparer un mauvais coup.
Non, celui qui vociférait ainsi son nom était Benoît Liwhil, tenant par les oreilles le diablotin qui se laissait ainsi ballotter... l'air penaud...

_"Et bien! Maître Liwhil ?! Pourquoi malmenez vous mon familier de la sorte ?"
_"Ta bestiole chaparde dans ma cuisine Loch !"
_"Et bien..."
_"Que je ne l'y reprenne plus ou il sera servit au prochain repas!"
_"Ne lui en tenez rigueur monsieur Liwhil... c'est moi qui lui ai demandé de m'apporter de quoi manger..."
_"Toi ?..."
_"Oui... J'avais grand faim, et ne pouvant quitter mon poste, j'envoya Iro pour me chercher quelques nourriture, le pauvre aura sans doute eu peur de vous demander en personne..."
_"J'te fait peur ?!" demanda il étonné au diablotin, le collant devant son visage
_"....Maintenant oui !..." couina il
_"Et bien Loch... Les bras m'en tombent..."
_"Ce n'est rien maître Liwhil relâchez le c'est tout ce qu'il vous demande"
_"Euh... Fort bien..." il laissa choir son captif sur le plancher. "Mais alors Loch... Que désires tu ?..."
_"Oh! Je ne voudrais priver l'équipage, je me contenterais de ce que vous avez à profusion... En une infime quantité bien entendue..."
_"Euuuuh... Il me reste des biscuits de quart... Enfin... on les appelle comme cela... Ils sont pas bien fameux... C'est une réserve si tu préfère..."
_"Je m'en contenterais... Donnez cela à Iro... D'ailleurs il vous présentera ses excuses..."
_"Oh! C'est... C'est pas bien grave..."

Le cuisinier disparut sous le pont, réapparaissant quelques temps plus tard avec un tissu noué enfermant quelques tablettes.
Il le présenta au diablotin avec un sourire qui se voulut le plus amical qui soit, cela, sous le regard amusé des forbans.

Quand le diablotin eu disparus dans le nid de pie, Loch se pencha de nouveau avant de crier un remerciement.

_"Liwhil s'est fait avoir... Héhéhé !..."
_"Qu'as tu Lonton ? Qu'est ce que tu lui trouve à ce gamin ?..."
_" Je ne sais pas encore... Mais il est ... Intéressant..."
Tolem Daigan se renfrognant, avant de lâcher la barre et de surveiller le travail de l'équipage.
_"J'aime pas ce gamin... J'aime pas ses manières... Et pire que tout... J'aime pas son regards..."
_"Hahahahaha... Qu'est ce qu'il à ? Son regard ?..."
_"Je ne sais pas vraiment Lonton... Il à quelques choses dans les yeux... Quelques chose de malhonnête..."
Sivelon ria de plus belle
_"Toi qui vie au milieux de ces crapules... Tu te mets à chercher le plus honnête ? T’es bien fou mon ami ! Enfin ! Pour l'instant nous n'avons rien à lui reprocher non ? Pas une fois je n'ai eu à me plaindre..."
_"Attendons un peu alors..."

Sivelon le laissa partir, il connaissait que trop bien son vieux compagnon... Têtu comme un mulet...
Il ouvrit une boussole, et jeta un regard inquiet dans le sillage du "Vaillant".


_"Tu larcines maintenant ?"
Loch croqua un moment dans une tablette, avant d'avoir une grimace de dégoût et de mâcher difficilement. Il laissa le reste à son familier.
_"Euh... Je ne le referais plus..."
_"…Après tout... Cela te regarde seul... Mais ne te fait pas prendre de nouveau... Je ne pourrais te sauver la mise la prochaine fois..."

Iro baissa les yeux... Loch ne lui en voulais pas, c'était pour lui le principale... En réalité, le vol avait été leur moyen de subsistance depuis quelques jours.
Son regard se porta sur le parchemin innachevé au sol, puis sur le reste du nid de pie.
Loch était assis, une jambe posée sur la rambarde, les yeux sur l'horizon.
Le petit diable alla sur ses genoux, et observa un moment les flots alentours.

_"C'est beau !... Je veux dire... Toute cette eau... Toutes ces lumières..."
Le jeune garçon eu un sourire en coin, Iro s'émmerveillait... Il avait bien raison...

"Maître... Quel est votre plus vieux souvenir ?"
Il pencha la tête sur le coté, toujours perdu dans le ciel et les nuages.
_"Mon plus vieux souvenir ?... C’est une question bien singuliere que voila… …Mon plus vieux souvenir… Une immense plaine… Devant mes yeux... A l'orée d'un bois que je ne connait pas... Mais cela est bien vague... Mon souvenir le plus ancien serait... Hum... Je crois… L'hiver... La nuit où devant moi se tenait la Cigogne... La première fois que je le vis..."
_"Pardonnez moi... Je ne cherchait pas à… Hem… Voulez vous savoir quel fut mon plus ancien souvenir ?"
_"Dis moi ..."
_"Ce qui marqua votre liberté à mes yeux... Lorsque couché sur les pentes montagneuses, vous me demandiez ce qu'était la lumière de l'aube... Et votre visage lorsque je vous répondait que c'était le soleil..."
Il souria un instant, portant son attention sur l'astre flamboyant qui brillait au dessus de lui.
_"Est-ce vraiment le point le plus ancien de ta mémoire ?..."
_"Héhé... Non... Bien sûr que non... Mais ce qu’il y avait avant… Je ne veux pas me souvenir..."
Il le regardait avec des yeux espiègles, grignotant un morceau de biscuit entre ses pattes.  "Qu'est ce que ceci maître ?"

Iro s'était levé, pointant au loin une zone où les flots se faisaient plus clairs.
La tache d'eau pâle s'avançait, vaste et grande, loin hors de leur vue.

_"Des hauts fonds sans doute... Peut être là bas le sable est il bien plus haut que sous notre coque, alors les eaux se montrent moins sombres…"

Le diablotin se contentant de cette explication.
Son maître avait encore à sa ceinture la lame d'argent...

_"Maître en quoi croyez vous? Je veux dire... Je... Pas les dieux… Mais… Pour nous… qu’espérez vous… Nous sommes en fuite n’est ce pas ?..."
_" Oui nous fuyons… Je… … …Pour le reste, je crois... Je crois qu'un jour nous serons hors de danger... Je crois qu'un jour tout les deux aurons le sourire aux lèvres... Je... Je crois que toujours l'esprit de Neyna m'acompagne... Et cela lorsque j'au... Je... Je crois en ma rédemption..."
_"Votre rédemption ?"
_"Lorsque les dieux m'auront pardonnés, Lorsque mes ailes jailliront enfin de mon dos... Et quelles seront aussi blanches que les siennes..."
_"Est ce vraiment au milieu de toutes ces canailles que vous obtiendrait le pardon ?... Je veux dire... La plus part sont de bon bougres… Mais… Ils sont criminels..."
_"Criminels aux yeux des hommes... Je ne veux pas me fier aux lois des hommes pour différencier le bien du mal... Je ferais ce qui me semblera juste... Ce qui me semblera bien... Et toi iro ?... En quoi crois tu ?..."
_"Moi maître ?!" répondit il brusquement planté sur ses pieds "Moi Je crois... Enfin plutôt j'espère... Que je parviendrais à connaître le goût du sucre... Du vrai sucre..."

En haut du mat, les rires s'élevèrent et s'envolèrent au milieu des vents.

_"Maître! Regardez! Là !..."
Loch se retourna, distinguant loin derrière le "Vaillant" une large tache sombre, il se leva, les sourcils froncés, et s'avança au bout de la plate forme.
Il déplia la longue vue dans sa main, et la porta à ses yeux...

Le cercle de visée balaya un instant les vagues avant de se figer sur une forte coque brisant l'eau de son étrave.
Les voiles rouges du galion, suivit des deux frégates lui donnèrent un frisson...
La toute puissance d'Evanie se portait devant lui, fonçant toutes voiles dehors.



_"Capitaine! Capitaine! Flotte en proue... A cinq heure..."
_"Quoi!" Sivelon se retourna brusquement, tâtant son manteau sans trouver son propre outil de porte vue...
_"Je n'en ai jamais vu de semblables... Il y en à un... Enorme... Et deux autres qui le suivent de près... A peine plus petits... Leurs... Leurs voiles sont rouges... rouges écarlate..."
Sa voix était quelques peu paniqué, et cela ne tarda pas à se transmettre à tout l'équipage lorsque il prononça cette dernière phrase.

Sivelon se passa une main sur la bouche, balayant sa barbe et sa moustache noires
_"LANCEZ TOUTE LA VOILURE! BRANLE BAS D'COMBAT ! TOUUUUT L'MONDE A SON POSTE!"

Les voiles affalées furent relâchée, aussitôt un vas et viens incessant se créa sur le pont, la plupart des forbans disparaisserent sous les planches tandis que d'autres s'armaient de coutelas, pistolet, et haches...

Julius Guvn' Couru en proue.
_"Ouvrez les sabords"
Les trappes de bois se levèrent dans la coque déjà bien endommagée, laissant apparaître les canons du "Vaillant"...

_"LOCH DESCENT!"
Il ne se fit pas prier, et sauta presque rejoindre ses camarades.
Il prit son coutelas et alla vers son capitaine...

_ "Que se passe t’il ? " demanda il, déjà conquis par l’effervescence qui venait de naître.
_ "Vil Chien ! " Sivelon pestait en tournant la barre, tournant la quille vers tribord pour prendre profit du vent. "C’est Favner petit ! Jonathan Favner ! Qui nous suit avec sa flotte… "
_ " Il nous suivent ? "
_ " Bufler ! Ce vil chien de Bufler nous a vendu…"
_ "Lonton ! Ils gagnent du terrain ! " Tolem Daigan  s’approcha, intimant l’ordre à la vigie de rester sur le pont avec les autres forbans. "Ils seront sur nous dans quelques minutes, et notre coque ne les supportera pas…"
_ "Je sais Tolem ! Je sais !... Nous sommes trop fragile, et avons mauvais carénage. »
_ "Il faut faire quelques chose…"
Sivelon hésita quelques secondes, se grattant le menton, les yeux perdus sous son chapeau.
_ "CHANGEMENT ! CHANGEMENT ! LACHEZ LES CANONS ! DEBARASSEZ VOUS DES MUNITIONS ! VIDEZ LES CALES ! JE VEUX QUE TOUT CE QUI NE SOIT PAS UTILE DISPARAISSE HORS DE CE NAVIRE "




_ "Monsieur White ! Que voyez vous ?... " Jonathan Favner, Jeune commandant D’Evanie observait son avancée, Sur la proue de son navire Amiral.
Le "Windwalker" brisait l’écume, et traçait dans les flots un profond sillage, porté par le vent frais et fort qui soufflait derrière lui.
Les voiles rouge se gonflaient et tiraient les navires inéluctablement sur le "Vaillant" tandis que claquait un pavillon pourpre, indication de défi et attaque selon les codes maritimes.

_ "Je ne sais pas, il me semble qu’il jettent les armes par-dessus bord. "

Le visage du jeune capitaine se marqua de perplexité, il empoigna la longue vue de son subordonné et jugea de lui-même.
Derrière le navire de Sivelon flottaient quelques morceaux de bois tandis que des points blancs d’écume se formaient à mesure que la cargaison était jetée.
_ "Lieutenant Guvard ?... "
_ "Oui monsieur ?... "
_ "Demandez à monsieur Tuck de déporter Le "Rogue-Sand » à bâbord et de se placer en position de tir "

Le lieutenant partis en courant sur le pont et bientôt sa voix se perdue dans le brouhaha des hommes en armes.
Tête nue et uniforme bleus, ils portaient leurs mousquets en garde.
Bientôt La frégate la plus avancée de la flotte se déplaça suivant les ordres donnés et dériva sur le gauche, s’éloignant du "Windwalker" et de la "Gomanth Beth’ Ana"

_"Capitaine Smith ! Suivez à la trace ce nid à fripouilles !"




_"Capitaiiiine! Capitaine! Et pour nos tonneaux? Le vin, le rhume ?"

Will "Poigne de fer" venait de bloquer l'un des tonneau roulant sur le pont, lequel, chacun le savait, était gorgé de vint pris au "Pretty Wind"
_"William!... Débarrasse moi de cette vinasse si tu ne veut pas la rejoindre très vite"

Loch poussait un canon placé sur le pont, aidé de Gilamed et "Tourne-quille" évitant les cordages et boulets épars sur leur passage.
L'arme en fonte pesait son poids, et l'effort à fournir pour son déplacement était considérable.
Si bien que l'étoffe autour de sa gorge se dénoua et tomba au sol.
Le "Vaillant" eu une forte inclinaison due au tangage, les trois hommes furent emportés à quelques mètres par leur fardeau, si bien que quelques secondes passèrent avant que Iro, paniqué tout comme son maître, alla lui chercher son écharpe de fortune.
La liant il observait les regards, massant nerveusement sa gorge là ou trônait la cicatrice.
La morsure...

Un quatrième homme vint leur porter assistance.
De ses orbites sombres, Ujubval fixait le jeune garçon avec une telle insistance qu'il ne fut utile d'engager le dialogue...
_"Maître! Maître! Les hauts fonds!"

Loch releva la tête comme frappée par ces paroles
_"Vas le prévenir!"

Un craquement se fit entendre, deux ailes de chauves-souris apparurent sur les omoplates du diablotin qui aussitôt s'envolait au dessus du canon, et se portait vers la proue.
Parfois emporté par le vent fort, ou percutant les forbans affairés, il parvint à escalader un cordage, à éviter les crocs de Burt et atterrir devant Lonton Sivelon au son d'une salve tirée par le "Rogue-Sand".

L'artillerie ne brisa que la surface de l'océan, projetant l'écume autour de l'impact.
Cela à quelques mètres seulement de la coque vétuste de la flûte.
_"Ils seront bientôt à porté de tir!" marmonnait il avant de fixer le nouvel arrivant, accroché à la barre.
_"Capitaine! Par là!"
Le visage de Lonton Sivelon se faisait inquiet, il observa un moment la direction présentée par le familier sans rien trouver de salutaire.
_"Qu'y à t'il par là ?! Réponds bestiole!"
_"Du... Du sable!... Des hauts fonds!"

Le regard du pirate s'illumina un instant.
_"Sont ils vastes? Bien hauts ?"
_"Vastes, ça oui! Mais haut... heu..."
_"Si tu dit vrai la bestiole! Tu seras récompensé ! De toute manière, il ne nous reste que cela, j'espère seulement que leurs vigies ne les auront pas vus, enlèves toi de là !"

A peine Iro eu il quitté l'arceau de navigation, que Sivelon lui donna une large impulsion, le "Vaillant" vira brusquement de bord, à la surprise de tout l'équipage.

_"LONTON! LONTON! QUE FAIS TU ?! "
_"BABORD TOLEM! BABORD! SOMMES NOUS LEGER ?!"
_"NOTRE QUILLE EST ENCORE BIEN BASSE CAPITAINE!" répondit la voix faible du maître d'arme.
_ "AUX HACHES ! AUX HACHES ! DEMANTELEZ LES SABORDS ! LES PORTES ! VIDEZ LES CALLES! JE VEUX QUE CETTE COQUE S'ENVOLE! OUVREZ LE PONT SI IL LE FAUT!"

Une nouvelle fois le sillage du "Vaillant" fut marqué de ses débris, pièces de bois et armatures, jusqu'à l'ancre venait se fracasser sur le "Windwalker" ou reposer sous la flotte d'Evanie.

_"Lieutenant !... Hum! Non je n'aimes pas ça !..."
_"Qu'il y à t'il commandant ?"
_"Pourquoi se changement brusque de cap ? "
_"Ces canailles pensent prendre un meilleur vent et nous semer! Voila qu’ils dispersent les planches derrières eux... Ils navigueront sur un moignon d'épave..."
_"Ces canailles lieutenant sont responsable de l'incendie de la ville de Guervo, et depuis cette chasse... Ils sont... Insaisissable... Je préfère prendre mes précautions, et j'entendrais que vous preniez les votres."


La coque des flibustiers fila sur les bancs de sables, le bois craqua alors qu'il cognait une des dunes sous marines sans pour autant perdre de sa vitesse.
Chacun se cramponnait à ce qu'il pouvait.
Et soudain, une acclamation de joie s'éleva lorsque le "Rogue-Sand" s'ébranla, et s'inclina.
Stoppée, la frégate se couchait presque sur l'eau.
Le galion de Favner vira vers tribord, éperonnant la "Gomanth Beth’ Ana"...

#5 Tim

Tim

    Timinus


Posté 21 août 2005 - 00:09

Chapitre IV: "Sonnantes et trebuchantes..."



_"Ah! Igueldav! Port Igueldav te voila"

Sivelon se tenait sur la passerelle, ouvrant les bras comme pour une large accolade et embrassait du regard les docks du port.
"Port Igueldav, L'un des premiers ports du royaume de Hin'Taglois! Quand je dis le premier, je parle de sa puissance! Partout en ce lieu, la nourriture est fraîche, l'or est brillant, la flotte conséquente, et la ribaude jolie... QUARTIER LIBRE LES HOMMES, JUSQU'A L'AUBE! J'ai à faire"

Les marins se levèrent de leur poste, et amarrèrent solidement ce qu'il restait du "Vaillant" pour enfin quitter le navire et s'éparpiller dans le port.

Loch, sur les quais, dos à la mer observa un moment la place.

Le port et le chantier naval orienté plein ouest,  la ville s'étalent à flanc d'une montagne à la forme singulière.
Les terres alentours étaient recouvertes en totalité d'une végétation tropicale d'un vert très foncé, l'amas de plantes était dense et présentait diverses espèces variées

Devant lui discutaient Sivelon, et son second, Gilamed quand a lui parlait avec la Hulette.
La vigie fut appelée par son capitaine, et se dirigea bientôt vers le jeune homme.
Pensant que son compagnon allait l'entretenir il tendit l'oreille alors qu'une main le poussa en arrière.
Il attrapa le bras de la Hulette, qui avec un sourire n'hésitât pas et se jeter sur lui et à l'accompagner dans sa chute.

Iro sauta sur les pierres avant que les deux pirates n'entrèrent dans l'eau, la vigie nagea rapidement vers une échelle d'acier sombre tandis que le jeune garçon, pris par surprise bataillait dans les flots tout en hurlant quelques insultes ponctuées d'une toux répétée.

Sivelon apparu, et l'observait avec un large sourire bientôt rejoint par les autres pirates eux même hilares.

_"Vous n'êtes qu'une bande de canailles avinées, des fripouilles gonflée de vinasse"
Grommelait il une fois sur la terre ferme, cela après être parvenue à atteindre l'échelle
_"Hahaha! Comment était elle petit ?"
_"Qui ça ?"
_"L'eau !"
_"Hum... Froide !"

Les rires éclatèrent alors qu'on l'aida à rejoindre le pont et à se sécher
"Pourquoi avoir fait cela ?" demanda il visiblement vexé
_"Tu sais te battre, ça je le sais, tu es lettré... C'est rare, mais ça aussi je le sais, aujourd'hui... Ce que je souhaitais savoir... C'est si tu savais nager..."
Le sourire aux dents dorée de Sivelon s'élargissait encore plus maintenant qu'il eu avoué l'origine de sa mauvaise farce, il invita tout de même sa vigie à le suivre dans la ville.

_"Si l'on te demande, nous sommes des marchands, de bons marchands bien prospères"
Iro se retourna vers le navire, la flûte, légèrement inclinée, menaçait de s'écrouler à tout instants.
_"Prospère ?"
_"Hum disons que nous avons essuyé une attaque, vous n'aurez qu’à parler de la flotte d'Uguilvenne, ça vous portera la sympathie des habitants, les deux pays sont en guerre depuis un moment."
_"Où allons nous maintenant? " Demanda il alors qu'ils entraient dans une ruelle étroite et pentue, laquelle semblait sortir de la ville.
_"L'cap' y eut aller voi' le gouve'neu', c'est un vieil ami je c'ois"
_"Ouép! Un vieil ami! Orlem Smith, C'est peut être bien l'seul dans s'foutu port qui me connaisse... Avec lui pas besoins de mentir, il a déjà vu l'équipage lever le pavillon noir, il y a bien longtemps"
_"Et pourquoi souhaitez vous le voir ? "
_"Ca c'est une question idiote Loch ! Ta bes… Iro…. Hem… Iro nous a fait gagner beaucoup de temps avec son histoire de bancs de sable, nous aurons à peu prés une semaine avant que la flotte d’Evanie ne se montre aux alentour, et nous mettrons cette semaine à profit pour préparer nos petites affaires… Bref… Un capitaine à toujours besoin de rencontrer un gouverneur lorsqu’il planifie ses petites affaires… Et un pirate à toujours besoins de renouer les liens avec de vieux amis. "

Le pavillon Hin’Taglois flottait au dessus d’une maison isolée mais gardé par quelques hommes en uniformes et armé de mousquet.
_ "Messieurs ! " Sivelon leva brièvement son chapeau face aux deux hommes qui ne bronchèrent pas mais le suivirent du regard alors qu’il s’engouffrait dans la bâtisse.
Néanmoins les armes barrèrent le passage lorsque Daigan voulu lui aussi passer.
Il ne força pas, cela avant même que le capitaine leur fit signe de rester à l’extérieur.

Ils prirent place sur un groupement de rocher non loin de la maison du gouverneur.
Gilamed se perdit dans les nuages sombres, la Hulette contemplait le port…
Tolem Daigan lui, fixait Loch avec insistance avant de rejoindre la vigie au bord de la falaise.
_ "Me tiens il responsable de quelques chose qui lui déplait ? "
_ "Haha ! L’second y pense que t’es ‘ien d’aut’e qu’une petite f’appe qui viens mett’e des p’oblemes là ou il y en a déjà …"
Les sourcils de Loch firent un bond tandis qu’il levait les yeux au ciel.
_ "Je n’ai pas eu besoin de vous rejoindre pour que votre équipage ne se trouve dans l’ennui… D'ailleurs pourquoi les forces d’Evanie vous suivent elle avec cette insistance ? "
_"Tu le sau’as dès que nous leu’ echape’ons… En attendant, pose pas t’op d’questions…"
_ "Et toi ? Comment sais tu tans de chose concernant le second ? "
_ "J’ai dit pas poser de question ! Hahahaha ! Pou’ le second, c’est bien facile ! Facile oui ! C’est ses yeux ! Ses yeux quand il wega’de les gens il disent se que le second il pense… "
_"MISERABLE BATARD ! "
_"CAPITAINE SIVELON ! VEUILLEZ VOUS CALMER AVANT QUE JE NE VOUS FASSE METTRE AUX FERS "

La porte s’ouvrit avec violence sur l’une des sentinelles qui tomba à la renverse, Furieux, le capitaine du "Vaillant" sortit et marcha vers la ville d’un pas soutenu, le chapeau au ras des yeux…
_"Allez vouzaut’ ! L’audience est terminée ! "
_"Ca ne s’est pas passé comme prévu  Lonton ? "
_"Si…Si si si si ! Bien sûr que si ! Grmbl ! "

Ils n’en surent pas plus…
La journée s’avançait et l’on vit le capitaine errer devant ce qui restait de son navire, il tournait et retournait devant se torturant l’esprit le regard plongé sur les pavés du quai, quand enfin il s’intéressa à un personnage richement habillé dont la flotte était amarré plus loin.
L’homme se présenta comme un marchand habitué de ce port, les navires en sa possession, deux Bricks attendaient un transit de marchandise qui durerait quelques jours tout au plus.
Après une discussion flagorneuse, Sivelon proposa brusquement la vente de son bâtiment.
Le commerçant dévisagea à la fois le pirate et la maussade figure du "Vaillant", riant à ce qu’il pensait être une plaisanterie.
_ "C’est un miracle que vous aillez pu naviguer sur ce tas de débris ! L’acheter ? Allons bon ! Je ne suis pas fou ! "
_"Le chantier naval en aura pour quelques jours, peut être retarderez vous votre départ d’une journée ou deux… les réparations seront à mes frais et je vous vend le "Vaillant" pour un prix qui vous conviendra ! "

Il termina sa phrase et tourna les talons, se dirigeant lui et ses hommes vers les calles sèches pour commencer et payer les réparations de la flûte, le contremaître annonça que les travaux dureraient six ou sept jours, cela a la condition que l’équipage y participe…
Alors que le soleil se couchait, les scies et marteau chantaient dans les lueurs du crépuscule…

Loch qui de ce fait apprenait le métier des marins s’arrangeait toujours pour se tenir à l’écart, de même dans la taverne locale, alors que la majorité des forbans se saoulaient allégrement, et que "Poigne de Fer" faisait une coure médiocre à une jeune serveuse, Loch demeurait assis sur un banc, isolé et face à la fenêtre, là son regard assassin se perdait dans les étoiles.

Le deuxième soir, il se plongea dans un grimoire acheté (ou dérobé) dans une échoppe du port. Alors que des murmures douteux commençaient à naître au sujet de son maître, Iro entreprit d’amuser l’équipage par divers tours et acrobatie.

Ceux fut le cinquième soir, alors que ses yeux se posaient sur les visages du second Daigan et d’Ujubval qu’il se leva brusquement, vida sa chope et sortit sans se retourner.
Les conversations se turent un moment, surtout lorsque Lonton Sivelon se leva et sortit lui aussi.

Le capitaine n’aimais pas ce genre de comportement, l’isolement de certain semait la discorde chez les autres.
Il n’eut aucune peine à le trouver, assis sur un muret délabré, Loch fumait une pipe récemment acquise et contemplait l’astre blanc devant lui.
Il ôta de son cou un pendentif bleu et le laissa pendre au bout de ses doigts.
La lumière de la lune traversait à travers le cristal et venait courir sur son visage.
Il ferma les yeux, et murmura son nom…
Neyna…

_"Comment pourra tu te faire respecter de Tolem si tu ne te mélange pas plus à notre équipage ? "
_"… Je n’ai que faire de son respect, laissez moi en paix ! "
_"Que doit-je te répondre ?...Que tu ne pourra rester à notre bord si tu n’est pas l’un des notre ?"
_"Je fais mon travail…"
_"On ne peut mieux il est vrai…"
_"Je ne compte pas rester à bord éternellement, nous allons vers l’Est pour le moment, et tans que vous ne vous retournerez pas, je serait de cet équipage"
_"Qu’y a-t-il a l’Est pour que tu veuille a ce point t’y rendre ? "
_"Ce qu’il n’y a pas a l’Ouest…" Il marqua un temps d’arrêt perdu dans ses pensées "Et vous ? Comment envisagez vous de repartir ?"
_"Pour l’instant, attelles toi au réparations du "Vaillant", puis de ton perchoir, contemple le navire de cette flotte qui te semble le plus beau, le plus rapide et le plus puissant. "

Ainsi passait le temps…

Le sixième jour, au zénith du soleil les cales du "Vaillant" furent vidée, du moins ce qu’il y restait, la flûte qui avait repris sa fière allure fut vendu à bas prix…
Quelques caisses restèrent sur le quai, ainsi qu’un groupe de tonneau solidement fermé et amarrés.
Sivelon fit déplacer cet équipement sur un quai voisin, là ou mouillait un sloop acheté la veille.

Petit et maniable, le sloop était connu comme la catégorie de vaisseau les plus rapide voguant sur les mers, ils étaient de même très fragiles en raison de leur coque mince et légère.
Le bâtiment qui portait le nom de "White Walker" fut chargé, et armé d’autant de canon qu’il pu en contenir.
Le reste de l’artillerie fut vendu tout comme le matériel inutile sur ce petit navire.
Le capitaine Sivelon qui avait renouvelé les réserve de poudre acheta deux tonnelets en surplus qu’il confia a son fidèle bosco et maître d’arme.

Puis il offrit de quoi boire à son équipage, sur le pont du "White Walker" après que chacun ai prit place et entreposés leurs effets personnels, Lonton Sivelon appela son météorologue.
Gilamed annonça que les pluies et le vent d’hiver se rapprochaient, et conseilla de rester au port pour le moment.
Le capitaine se leva, et cita une série de noms appartenant aux hommes d’équipages, des marins pour la plupart.
Il acheva cette liste par Loch et "Poigne de fer".
Ceux là furent contraint de l’accompagner sur le quai et de rester a terre.

_ "Partez ! Et suivez le vent tans que possible pour vous éloigner de cet endroit, ensuite… Quand vous ne serez plus en vue, partez pour notre cache… MON SECOND, TOLEM DAIGAN SERA VOTRE COMMANDANT POUR CE VOYAGE ! VOUS LUI OBEIREZ COMME A MOI ! ET CELA JUSQU'A NOTRE RETOUR ! "
_"Qu’as-tu en tête ? " Demanda ce dernier
_"Favner suivra le vaillant, beaucoup, pour peu qu’il ne demande trop de détails, quand à vous, vous serez à l’abris, nous vous rejoindrons très vite…" Il salua son équipage, ordonnant que le sloop parte au plus tôt.



Dans les premières lueurs du crépuscule, le "White Walker" appareilla et s’éloigna, filant droit vers l’horizon…
Sivelon soufflât une longue bouffée de fumée, mordillant sa pipe et ajusta manteau sur ses épaules, et chapeau sur sa tête.
_"Pas de beuverie ce soir les hommes, nous n’avons plus d’argent pour le moment, et j’ai besoin de vous aussi sobre et efficace que vous pouvez l’être… Will… Attrape ces tonneaux de poudre et range les près de l’auberge, tu nous rejoindra après. "
_"Pourquoi ne pas être parti avec les autres ?! " Demanda l’un des forbans visiblement inquiet pour son sort
_"Cesse de pleurnicher ! Dans quelques jours nous les aurons retrouvés, pour le moment je veut que nous mangions, et aussi que Will… et Loch se tiennent prêt a entendre ce que j’ai à leur dire… "

La pluie se mit à tomber, martelant brusquement pavés et terre…

"Réglez vos petites affaires ce soir, car nous ne serons plus les bienvenus ici avant un long moment…"

#6 Tim

Tim

    Timinus


Posté 11 septembre 2005 - 23:21

Chapitre V: Un butin conséquent





Tapis sous les feuilles, Loch frissonna,…
L’eau coulait le long de ses cheveux, lentement sur son visage.
Blottit dans ses vêtements trempés, Iro soupira.
Se distrayant en regardant couler la boue entre les pieds de son maître, les chausses enfoncées de quelques centimètres dans la terre détrempée, bien que le jeune garçon se fût assis sur un rocher.
Trônant là entre palmiers et buissons, attendant le signal qui devait l’arracher a son immobilisme.

Il se passa la main sur le front, fixant de loin la sentinelle qui somnolait.
Son regard se désintéressa de la maison du gouverneur face à lui pour se poser sur la ville en contrebas.
La baie, devant les flots colériques de la mer sombrait peu a peu dans les ténèbres, étoiles et lune masquées par d’épais nuage déversant leur contenu sur le sol d’Igueldav avec violence.
La tempête tropicale qu’avait prédit Gilamed s’abattait maintenant sur l’île et ses environs.
Prendre la mer était risqué, il fallait être fou, pourtant cette nuit était celle qu’avait choisit Sivelon pour quitter terre.
Oui, Sivelon était fou, un fou au plan tout aussi incongru, mais teinté d'une pointe de culot qui plaisait particulièrement au jeune garçon.
Le port étincelait faiblement, la lumière des luminaires vacillant parvenait à ses yeux parfois masquée par les rideaux aqueux.
La forêt environnant la ville avait perdu sa verte teinte pour ne laisser qu’un amas d’ombres noires et agressives.

Sullivan et les survivant de la compagnie était bien loin maintenant, Loch se souvint avec tristesse lorsque le vieux conteur lui interdit de l’approcher, lui et le reste du groupe.
A l’instant où Jolt bénissait la dépouille de la jeune fille avant que les paladins ne l’emportent…
Jolt…
Son visage à peine reconnaissable…
Les regards sombres autour de lui…
Uther…
Uther avait vu ce qu’il désirait voir, et pourtant aucune joie ne transparaissait au fond de ses yeux…
Le visage balafré, il ne cessait d’afficher cette attitude sévère mais à la fois emplie de pitié…

Il pleut…
Il n’avait pas plu autant que depuis cette nuit…
Loch caressa la garde de l’épée à sa ceinture…

_ "Maître ?... " Chuchota le diablotin sans tourner la tête vers lui "Maître… Que s’est il passé… Cette nuit là ?... "
Loch eu une inspiration tremblante, machinalement, sa main passa sur sa gorge, caressant du bout des doigt la cicatrice qui y trônait, avant de serrer sa tunique au dessus de son cœur…
_"Combien ?... Combien de temps à tu torturé ton esprit de cette question ?... "

Il tourna des yeux furieux vers le jeune homme, jamais Loch n’avait vu la colère de son compagnon…
_"Ne fuyez pas derrière une autre question ! Dites-moi !... Tous….Tous nos lien se sont resserrés depuis ce temps, et il me vient… Il me vient des images… Je… Je ne veux pas les interpréter… Dites moi ! "

A peine eu il fini sa phrase qu’une lumière naquit a l’opposé de la ville suivit par un fort grondement…
"Poigne de fer" venait de lancer le plan mis en œuvre par Sivelon.
Alors que Will courrait rejoindre son capitaine, le mur d’enceinte de la caserne était maintenant trouvé d’une brèche béante.
Les cloches de l’église retentirent, les voix du temple se perdaient en écho dans la forêt…

_"Un… Deux… Trois…"
_ "Dites moi…" La voix du familier se fit presque suppliante et celle du jeune garçon avait soudain perdu son assurance.
_"S’il te plait… S’il te plait… Non…"




_ "Bravo mon gars ! " Ce fut ainsi que le capitaine accueilli son matelot.
Ruisselant, "Poigne de fer" pris place dans l’amas de caisses sur le quai, là où se dissimulaient la vingtaine de forbans…
Un filet de pluie s’écoula du chapeau du pirate adossé contre un panneau de bois.
La clameur naissait dans la ville, lui se contenta d’observer les formes sombres et agressives des mats de le "Glory wave"
Le "Glory wave ", le galion le plus robuste de toute la flotte Hin’taglois, le bijou d’Igueldav…
Prêt au combat, le navire renfermait en ses sabords une batterie de canons aussi conséquente qu’efficace, en plus de sa grande réputation…
Les brandons incandescents courraient sur la grand place, le martèlements des pas accompagné des cris et hurlements grandissaient indiquait que l’effervescence dans laquelle se trouvait le port.

Un second grondement semblable au tonnerre se fit entendre.
_"La maison du gouverneur ! " Criait un soldat en uniforme rouge, le mousquet dans les bras, "C’est une attaque ! C’est une attaque ! "
La panique générale et l’absence de voile ennemie à l’horizon perturbèrent les plans d’actions au point que les vigies de le "Glory wave " se virent donner l’ordre de quitter leur poste et de prêter main forte loin hors de la ville, au manoir d’Orlem Smith…

D’un large geste de la main, Lonton Sivelon invita ses hommes à le suivre…
La masse s’approcha du galion et s’infiltra sur le pont comme l’eurent fait des rats dans une cuisine…
Lentement et silencieusement les coutelas furent dressés et le peu de résistance mis hors d’état de nuire…
Fort heureusement pour les occupants du bâtiment, le besoin de discrétion préconisa le maniement habile de la crosse de revolver à défaut de la gâchette…
Ceci n’empêchant pourtant pas "Poigne de fer" de démontrer l’étendu de ses talents notamment sur les joues d’opposant trop vivaces.



Le chef des flibustiers élargit son sourire lorsqu’il pénétra dans la cabine principale, découvrant ses dents en or et le reste de ses chicots cariés…
Ses yeux d’enfant pétillaient lorsqu’il marchait entre bureaux, cartes et mappemonde, laquelle fut affublée du chapeau à large bord que Sivelon posa là avant de ressortir sous les trombes d’eau.
Abandonnant pour le moment les outils de navigation, les cassettes et le buffet, chacun emplie de richesse et alcool.
A travers l’immense verrière un éclair zébra le ciel tandis qu’il refermait la porte…

_"Capitaine ! Capitaine ! Il arrive ! Là ! "
L’homme écarta ses cheveux fin et crasseux, avant de se passer la main dans la barbe.
Son regard se noyait en direction du port.
_"Je l’ai toujours su, ce gamin est fou… LANCEZ TOUTE LA VOILE ! "
_"M…Maintenant ? …"
_" MAINTENANT ! "

Le drap blanc flotta au bas des mats avant que le vent ne s’y engouffre, peu à peu le "Glory wave" avança hors de son entrave…
Les amarres furent coupées, et les cris indiquèrent que cette "fugue" n’était pas passée inaperçue.
_"Will ! Attrape ça ! Et ne le lâche pas… Sous aucun prétexte…"
Les yeux de la brute courrerent sur la corde entre ses mains jusqu'à son point d’attache…
Sur le quai…

Vingt hommes, c’était insuffisant pour manœuvrer convenablement le galion…
Mais bien assez pour lui permettre une fuite certaine…



"COURT ! "
L'onde de choc lui ébranla le coeur alors qu'il courrait déjà dans la végétation, rejoignant la ville.
Iro visiblement impressionné lui lança un regard de gosse complice à la plus grosse bêtise de sa vie.
Les cloches tonnèrent et se répétèrent dans la large vallée de port Igueldav.
Et c'est avec un petit rirent qu'il sautèrent au dessus d'un buisson, rejoignant les rues pavées.

Il glissa sur les pierres trempée, sa lame a sa ceinture claqua a chacune des impulsions donné par ses pas.
Les pierres roulaient encore, et la lueur perdurait…
Les cloches de l’église chantèrent de nouveau, le son et les voix d’hommes courrant a sa rencontre.

_"Feux à volonté ! "
Cinq personnages dont deux accroupis posèrent la crosse de leur mousquet en joue, tandis que le dernier, sans doute officier, venait de crier l’ordre le sabre en avant.
Les armes fonctionnèrent chacune cliquetant de façon significative, la poudre vola et le souffle jailli des canons sur les faces crispées des soldats.
Les balles ricochèrent sur le sol ou le mur derrière lequel la cible venait de courir.

Iro venait brusquement de perdre son enthousiasme alors que son maître affichait un visage des plus amusés…

Le premier miliciens dégaina, et alla débusquer le jeune homme qui semble il avait disparu.
Un craquement !
Une ombre sur le toit !
Il sautait dans les rangs armés, un éclat argenté désigna l’épée dans sa main.
Il para un coutelas, et envoya un coup de pied violent dans le ventre de son assaillant, le faisant basculer sur l’un de ses camarades.
Respectant le vœux de la jeune fille, la lame ne trancha aucune personne, il roula hors du combat tandis que trois oiseaux sombres s’envolaient de son ancienne position.
Dans un concert de croassements les volatiles lacérèrent les membres belliqueux, provocant plusieurs estafilades avant de disparaître dans un trio de détonation.

"Saisissez le ! "
L’homme gradé hurlait tandis que Loch s’engouffrait dans la ruelle étroite et pentue.
Un croisement, de nouvelles troupes s’avançaient de tout cotés.
Calme, il marcha sur quelques pas, se tournant et souriant à chacun tout en rassurant son familier cramponné a sa tunique.
Il prit une profonde inspiration…
Et s’élança, ventre à terre, vers une pyramide de caisses et poteaux.
Deux billes de plomb s’engouffrèrent dans le bois, lui coupa les cordages retenant l’édifice avant de sauter sur le toit.
Les barriques roulèrent et vinrent se fracasser sur tout obstacle a leur chemin
Il traversa le plan incliné, et agrippant la charpente se laissa glisser sur la terre, perdurant sa course vers le mur le plus proche.
Il sentit presque les sabres dans son dos, alors qu’il s’appuya  et marcha sur les briques, s’élançant en arrière, tournant et se retournant dans les airs…
Ses pieds se posèrent sur de nouvelles tuiles, et claquèrent alors qu’il fuyait sur les faîtages…

Sautant de toits en toits sous la pluie battante, il rejoint le galion aux sons des balles sifflant autour de lui.
Cette nuit, le petit rire ironique confirma au diablotin se qu’il suspectait depuis longtemps chez son maître…
Un goût prononcé pour la pagaille…

Le "Goldy Wave" prenait de la vitesse, pourchassé, il se trouva sur les quais quand la voix de son capitaine lui indiqua le bout de la berge.
Il fit deux pas sur le cordage, avant de se laisser glisser, l'empoigner et le trancher…

Tenu par les bras puissants de "Poigne de fer", il se balança presque contre la coque, au ras des vagues.
Le vent grondait à ses oreilles et l’écume se projeta sur ses vêtements
Il reprit de la hauteur, une main l'empoigna et l'entraîna par l'un des sabords.
Roulant lui et son familier à l'intérieur du galion, il retrouva ses compagnons aux visages hilare…




La nuit passa dans les cris de joie masqués par la tempête, Sivelon lui-même distribuait l’alcool au maigre équipage qui peinait à manœuvrer leur larcin…
Loch était resté en proue, face à la mer…
Les yeux fermés, il caressa le bois trempé de la rambarde, sentant l’air s’engouffrer dans ses atours et l’envelopper …

Le cap maintenu permit la rencontre du "White Walker" dans une zone de haute mer.
Loch, sous l’ordre de son capitaine, hissa le pavillon blanc puis celui de rencontre.
Le sloop manoeuvra rapidement, et s’approcha du navire gigantesque en comparaison…
De loin, il put voir "La Hulette" lui adresser quelques signes amicaux auxquels répondait Iro avec enthousiasme.
Une ovation générale fut lancée alors que l’équipage prenait place sur le pont, et écoutait le discours du capitaine qui se voulait porteur de bonne nouvelle…
En réalité, la seule face mécontente sembla être celle d’Ujubval’ qui tourna sa face tatouée et ses orbites sombres sur l’horizon, avant de quitter l’assemblée…

Lonton Sivelon annonça la nouvelle formation de l’équipage, Tolem Daigan se vit donner le commandement du "White Walker" et gardait la "Hulette" en tant que vigie, le reste des hommes à bord furent pour la plupart des combattant, ainsi Will "Poigne de fer" pris place sur le pont…
Le reste de l’équipe garda ses places sur le "Glory Wave" comme ce fut à bord du "Vaillant"

_"Messieurs ! Notre or ! " Les ricanements se firent entendre alors que six lourd tonnelets étaient poussé face a l’assemblé, ouvert, ils présentèrent leur brillant et lourd contenu.
Doublons, pièces dorées et joaillerie s’entassaient dans les récipients qui peinaient à maintenir leurs formes sous le poids du trésor…
"L’or ! L’or qui nous a coûté bien des douleurs ! L’or pour lequel nous avons combattu Favner et sa flotte, pour lequel nous avons repoussé Fidervon ! Le maigre butin que nous avons pu sauver des griffes de ce fils de porc ! Cet enfant de putain ne l’emportera pas au paradis ! Nous possédons maintenant deux navires, dont l’un se trouve être la fierté de tout le royaume Hin’Taglois ! Je vous le dis mes amis ! Nous ferons bientôt hurler ces canons ! Nous couperons les tête de ceux qui ont osé faire main basse sur ce qui nous appartient ! Cap sur notre cache, nous y placerons ces tonnelets qui feront bien pâle figure lorsque ils seront noyés sous le trésor récupéré ! CAP SUR L’ÎLE ! TOUS A VOS POSTES !

Les poings se levèrent tout comme une heureuse clameur, les forbans prirent leurs places, la flotte pivota et lâcha les voiles…
Toutes les voiles…


L’horizon…
Plate et calme s’offrait à lui…
Dans le nid de pie du haut navire, au rythme du roulis et faible tangage, Loch se laissa bercer…
Assis, les pieds sur l’armature de bois, il perdit ses yeux et ses rêves dans l’astres du crépuscule…
Une faible lune se devinait déjà, haute dans le ciel, entre deux nuages…
Un frisson le parcouru… Il ressera l’écharpe autour de son cou, et froissa fortement le tissus sur sa cicatrice au cœur…

_" C’est moi… C’est… C’est… C’est moi… Qui l’ai tué… "
Le familier leva les yeux, son maître n’avait pas bougé, bien qu’il ne pu les voir, il devinait les yeux noyés de larmes qui n’osaient le regarder en face…
"Je… Je pensais le tenir… Pouvoir… Pouvoir le tuer… J’ai planté ma lame dans ce que je pensais être la Cigogne… Je voulais que tout cela finisse… Je voulais… J’étais heureux… H… Heureux tu comprends ?!... Alors…" Il s’arrêta un moment, essuyant son visage du revers de la main… "Alors… Alors j’ai écarté la plaie ! Et j’ai fait comme autrefois… J’ai tué… J’ai tué et j’y ai pris du plaisir… Et quand j’ai ouvert les yeux… C’était… C’était… H… Elle… Au bout de ma lame… "
Iro s’avança, marchait lentement sur le bord de la plate forme, affichant un regard aussi imprégné de regret qu’il put en avoir…
"Peut être… Peut être que je ne suis que ça après tout… L’arme… Même ce en quoi je tenais le plus… Je l’ai tuée…"
_ "… Que vous a dit le conteur d’histoire ?... Alors que nous sortions de l’antre du manticore…"
_"… Loch à le droit de vivre… Le corbeau doit mourir… "
_"Maître… Sullivan a toujours été de bon conseil, et ses paroles avisées… Malgré les évènements il n’a pourtant… Jamais… Attenté à votre vie…

#7 Tim

Tim

    Timinus


Posté 18 septembre 2005 - 23:30

Chapitre VI: Les mutins de Sivelon




Le soleil d'hiver brillait haut dans le ciel, annonciateur de l'heure avancée de la journée...
En cette heure, Sivelon étudiait quelques cartes dérobée aux forces d'Igueldav, Julius Guvn' lustrait son arme, Loch observait les mouvements habiles du bosco tandis que son familier se remplissait la bedaine d'épices dérobées au cuisinier.

En cette heur, l'équipage du "White Walker" maudissait en silence le musicien distrait qui oublia son accordéon là ou Will "Poigne de fer" la découvrit, jouant sans relâche, il accompagnait maintenant ses chants rauques de fausses notes grinçantes et constantes...
Les pirates sont rusés et bon combattants, le genre d'homme qu'il n'est jamais plaisant de contrarier, peut être la massive carrure du mélomane fit elle oublier cet état de fait au suppliciés

_"TERRE !"
La voix du jeune Arthur Gebeth dit "La Hulette" semblait si douce et cristalline que le sourire naquit sur la plupart des visages, d'autant plus qu'elle mit fin au solo instrumentale...

La petite flotte fit le tour de cette île sortie des eaux...
Son périmètre de trois kilomètres abritait une immense plage de sable gris, ainsi qu'une crique dans laquelle furent amarré les bâtiments...
Un escalier sculpté et renforcé de poutres en bois surplombait les flots, s'élevant hors de vue, derrière les falaises à flanc d'une montagne engloutie petit a petit par l'océan...
L'équipage trépignait d'impatience, les tonneaux remplis d'or venaient d'être remonté sur le pont supérieur...
Une file de flibustier s'allongea et remplit bientôt le chemin serpentant contre la roche.
Aucune voix ne s'élevait vraiment, mais les murmures sifflaient entre l'équipage.
Durant son ascension, Loch, Iro assis sur l'épaule entendit moult rumeurs sur le "Trésor" détenu par les pirates de Lonton Sivelon.
Le butin de plusieurs années de prises, vols et rapines avait été entreposé là, caché des yeux trop intéressés et pas assez familiers...
Pièces de toutes sortes et de toute provenance, bijoux et oeuvres d'art, pierres précieuses et armes serties, tout cela dormait au coeur d'une caverne perdue quelques part dans l'épaisse forêt qui coiffait l'île d'une verte chevelure.
Le volume de ces richesses avoisinant sans doute celui des tonneaux péniblement déplacés.

L'atmosphère changea brusquement lorsque le jeune garçon parvint au sommet de la falaise...
Le chant des vagues s'était estompé pour laisser place a celui des mouettes, décrivant de larges cercles dans le ciel.
De crainte d'une bousculade au sommet de l'étroit rocher sur lequel il se tenait, il se déporta sur un coté et observa ses compagnons maintenant partis vers l'amas de végétations.
Le cortège pris de l'avance, suivant le conseil du diablotin, il mit fin à son observation du site et de la crique pour les rejoindre.
Bondissant sur les rocs, il prit la tête de la file, Sivelon et le second Daigan conversaient devant les infortunés "porteurs de butin", il se cogna bientôt sur Ujubval qui continuait sa marche...
Une étrange sensation l'envahi...
Il resta sur place, cherchant a découvrir les subtilités qui émanaient de l'aura du pirate, ce dernier sentit son regard, et tourna le visage chauve et tatoué, le fixant longuement de ses yeux sombres et pénétrant...
Il fronça les sourcils, puis après un moment se retourna...

_"Ca va ?" Une main se posa sur son épaule, Iro sursauta.
_"Oui !" mentit Loch au maître d'arme qui le dévisageait avec suspicion "Oui, tout va bien..." Julius Guvn' plissa les yeux puis reprit lui aussi sa marche.
_"Cet homme me fait peur ..." avoua le petit diable tout bas...

Passé sous le haut toit qu'offraient les palmiers, l'équipage s'avança plus lentement, tournant et suivant un sentier courbe entre arbres et buissons, Iro quitta un moment son maître pour admirer une araignée noir et luisante, endormie sur sa toile ou encore tenter l'approche d'oiseaux aux vives couleurs...
Les vagues se firent de nouveau entendre, la lumière filtrait entre les troncs, se noyant sous le sable fin de l'île.
Il demanda finalement combien de temps ils resteraient ici, la réponse parla de quelques jours, la cache était habitable...
Elle était semble il aménagée dans les vestiges d'une civilisation antique et oublié, précurseur de ce monde.

Il laissa courir ses doigts sur les parois de la grotte, caressant les murs sculptés et gravés d'écriture
L'entrée de la caverne sombra bientôt dans le noir le plus total, jusqu'a ce que le capitaine n'alluma une torche et embrassa les autres fixées au parois.
Un nouvel escalier plongeait maintenant dans les entrailles du mont.
La lumière parvenait parfois de puits creusés au plafond ou de brandons et braseros crépitants découvrant plusieurs salles souterrains.
Le bruit des pas s'amplifièrent à mesure que les pirates avançaient vers la dernière pièce.

L'or et les pierres, les armes et les coffres...
Plus rien...

_"Plus rien ?!" s'exclamait l'un des forbans

En effet, la dernière salle qui n'était autre qu'une caverne pourvue d'un lac souterrain parsemé de rochers en partie immergés n'offrait a leur yeux qu'une place vide, parfois constellée de monnaies éparses.

Sivelon s'avança, la torche bien haute, il marcha lentement sur les pierres, vers le centre de l'endroit, cherchant dans l'eau sombre ce qu'il était advenu de leurs biens.
Ces bottes écrasement une pièce large et épaisse, confirmant pour Loch les rumeurs entendues précédemment.
Iro, lui, tourna le regard sur la masse d'hommes qui s'approchaient lentement, les murmures et grognements contrariés prirent de l'ampleur quand soudain, un forban imposant et mal rasé parla pour les autres.

_"Qu'est ce que ça veut dire que ça ?..."
_"Je ne sais pas..." répondit simplement leur chef, visiblement sincère et affecté.
_"Où est l'or ?" lança une autre voix
_"Je ne sais pas !"
_"Où sont nos parts ? Nos parts du butin ?!"
_"JE NE SAIS PAS !" hurla le capitaine dont les yeux luisaient presque de colère.
Ce cris donna naissance à plusieurs injonctions parmi l'équipage, qui, mené par celui qui avait lancé la dispute, marcha avec détermination vers Sivelon, la figure maussade et les lames dressée.

Loch et Iro dont la volonté se tournait en la défaveur des mutins, eux qui n’avaient jamais vraiment pensé à la part qu'ils étaient susceptibles d'obtenir, se tinrent immobiles, dans l'ombre...
La main sur l'épée d'argent...
Couvant la scene du regard, il reperait à leurs attitudes ses potentiel alliers quelques peut soulagé de constater qu'il étaient de ceux dont il s'était lié d'amitié, ainsi, au coté du Bosco et du météorologue, se découpait l'imposante carrure du mélomane edenté derriere lequel se cachait presque la vigie.
Tolem Daigan recula lui aussi, rejoignant la protection des "fideles".

Un cliquetit se fit entendre, le son d'un pistolet armé que pointait Lonton Sivelon vers le plus proche de ses opposant.
_"Je tire sur le premier qui dépasse les limites du lac..."
Le mouvement stoppa soudain, bien sûr , il n'y avait pas assez de munitions pour se proteger totalement, mais parmis toutes les fripouilles, personne ne tenait réélement à se conduire en "martyr"

_"V'la qu'il nous tuerait ?!"
_"Les mutain ne font pas partis de mon equipage! Et qui n'est pas de mon equipage n'à rien a faire sous mon commandemant ! IL Y A T'IL DES MUTAINS PARMI VOUS ?...Hum? ALLER! DITES MOI !..." Il pointait maintenant son arme sur differentes personnes, son visage éclairé par la lumiere rasante de la torche n'affichait aucune peur, mais une profonde détermination à joindre les gestes aux paroles.
"Voila qui est parfait..." lacha il enfin en abaissant le canon, il ajusta son chapeau sur sa tete et fit danser les flammes sur la roche à ses pieds. "Je ne sais pas ce qu'il c'est passé... Non je ne sais pas... Peut être est-ce ce chien de Fidervon, ou quelques flottes de passages, je ne sais pas!... mais il est evident, que quelqu'un ici a communiqué la position de notre cache... Je ne vois rien d'autre... Nous avons un traitre ici..." Ses yeux balayerent l'assemblée, aprés avoir annihilé toute envie de mutinerie, voila qu'a lui tout seul il inspirait plus de crainte et de respect qu'ils ne l'auraient fait...

_"Un traitre ? Moi je n'en voit qu'un ! Si ce n'est pas l'un de nous, c'est l'gamin !"
_"C'est l'dernier venu !"
_"A Igueldav je l'ai vu plusieur fois sortir en pleine nuit !"
_"Oui! Il est parti plusieur fois! D'ailleurs! Ou est il ?"
_"Encore parti! Il a bien rais..."

Une détonation résona dans la caverne, créant chez l'equipage un mouvement de recul.
Surpis, chaqun s'était tu, le regard fixe sur le capitaine, le bras tendis vers le plafond, voila qu'il avait utilisé son unique balle, quelques pierre tombée a l'eau provoquaient des remous a sa surface.

_"Accusation hative les hommes! Personne ne cherchera querelle au gamin! Personne! Je vous rapelle que les different au sein de notre equipage sont interdit, et quiconque enfreindra cette regle recevra sa sentence"
Il rangea enfin son arme, puis sorti de lui même du lac, posant le pied sur la berge...
Il se tourna vers ses hommes "Allons tire au flanc! Montez le camps, nous resterons trois jours ici, je veut que nous soyons pret a debusquer, et trouver Fidervon! ALLEZ!"

Des regards hesitant s'echangerent, puis enfin, l'equipage s'en retourna et debuta son labeur, Sivelon se passa la main dans la barbe tandis que son second le rejoignait.
_"Tu pense réélement que nous avons un traitre parmis nous ?"
_"Oui... Et il opere depuis longtemps déja... "
_"Comment cela ?"
_"Cela fait quelques temps que je renifle les coups en douce de cette cannaille, Loch est hors de cause..."







_"Attrape ça!"
Loch se retourna, juste assez tôt pour voir la canne a peche lui arriver dessus et la saisir au vol, Julius Guvn' et Gilamed l'avaient rejoins sur la plage, là ou quelques rochers bruns sortaient encore du sable, décroché de la crique.
"Liwhil veut quelque chose à cuisiner pour ce soir" lacha il en s'asseya a coté de lui et en plaçant un appat sur son hameçon.
Gilamed prit place lui aussi, et bientot trois lignes furent immergées
_"Que peche on ?" demanda le diablotin visiblement ettoné qu'un quelconque poissons vive dans l'écume violente de cette mer.
_"C'est pas des hameçons à poisson petite bete! Non ! C'est des hameçons à c'abes, le cuisinnier, y dit qu'il sau'a fai' cui'e les c'abes de l'îles, alo's l'cap' il a demandé que l'on en t'ouve..."
_"Loch... L'or à été pris, Sivelon pense qu'il y à un traitre parmis nous et l'equipage... Bah... L'equipage pense que c'est toi..."
_"Je sais..."
_"Comment ça tu sais ?!"
_"Où vouliez vous que je soit lorsque les rumeures s'elevaient me concernant ?"

Le maitre d'arme se renfrogna, visiblement il n'appreciait guerre la réponse du jeune garçon.
_"Il n'empeche que malgré ce que l'cap'taine a dit, beaucoup pense que tu à vendu nos parts..."
_"... Alors que jusqu'a aujourd'hui, j'ignorais encore l'existance de cette cache... Et vous deux ? Que croyez vous de cela ?"

Gilamed ria brusquement sans lui répondre, il se contenta de relancer sa ligne à l'eau aprés avoir pris un crustacés.
_"Moi ? Et bien j'ai sût faire la part des chose, Nous avions fait main basse sur un trésor qui nous a été pris et que Sivelon nous propose de recuperer, et ce même trésor rend la perte du butin insignifiante a mes yeux... Enfin... Pas totalement quand même... Non! Je ne pense pas que tu ai vendu nos part, mais si je tenais celui qui a fait cela..."
_"Toujou's est il que maintenant, tout le monde va soupçonner tout le monde..." lacha le météorologue.
_"Et ce Fidervon ?... Qui est ce ? Celui qui vous à pris l'or ?"
_"Euh... Ouép ! Ca fait parti de l'histoire du capitaine tout ça, de ça vie..."
_"Racontez s'il vous plait !" Iro venait de dresser les oreilles et se montrait tout a coup attentif...
_"Bah... Hem... Faut savoir que Sivelon, dans sa jeunesse à été trés different de ce qu'il est maintenant... Et pour dire! Héhé! Il était commendant sur l'une des flottes du royaume Hin'taglois... Il avait une femme et un fils je crois! Ou une fille je ne sait plus..."
_"Un fils! L'cap' il avait un ga'çon..."
_"Euh... Oui... Un fils donc... Et puis un père, un grands marchands qui avait herité des coordonnée precises d'un trésors enfouit, enfin, l'histoire ne dit pas comment il entra en possession de cela, mais à la mort du vieu, c'es l'capitaine qui l'a reçu, et pis... Et pis... Il y à eu Fidervon... Le cousin du cap' un pirate lui, qui avait un droit legitime sur l'heritages... Enfin... Disons que quand Monsieur Lonton Sivelon est rentré chez lui... Baaah... On peut dire Que Fidervon était passé par là, la ville, c'était le port de Kejhan je crois, sur la cote ouest, un peu au sud, enfin bref, quand il est revenu, madame Sivelon et le p'tit n'étaient plus de ce monde... Dailleur j'croit bien que le gamin était militaire lui aussi, et qu'il avait ton age quand il est mort..."
_"Ap'és le capitaine! il à commencé a boi', puis il a 'encont'é Tolem Daigan qui venait de quitter une flotte pi'ate ap'és avoi' eu son a'gent, il ont beaucoups bu ensemble, pis, l'cap' il a du wepwend' la me'..."
_"Ouais! c'est bien ça... Enfin... Pas longtemps... Parce que il a fait exploser son navire amiral sur une flotte ennemie, et à tué quelques prisonniers que le royaume desirait reprendre, il était fou je pense... Bref, il a été jugé pour ça, mais comme il était connue comme un "heros" on à pus lui eviter la corde, et il est redevenu simple civil, je crois qu'il est retourné voir Daigan aprés cela... Ouais! Il est comme nous, la mer, il peut pas s'en defaire, Daigan lui a proposer de rejoindre un equipage de forban, comme le notre, il occupait la place de cannonier je crois bien... Bref, aprés quelques années, il a put s'acheter un petit rafiot, et a enrolé son propre equipage... Puis les ans ont passé, puis Daigan est devenu son second, et c'est alors que l'on a entendu parler de nouveau de Fidervon, Ils se sont souvent combatu tout les deux... Il est perdu de bien beau vaisseau m'est avis... Et puis... L'histoire de cette carte a commencé a revenir en tete, Sivelon l'a récuperé, enfin, on ne sais pas vraiment ou elle étais mais un soir, alors que l'on était dans une taverne à boire et à manger... Ben... Il l'a sortis de sa manche et nous l'a agitée devant le nez, Il y avait des enigmes, par exemple il nous a falu lire une texte gravé sur une brique de la prison de Guervo, mais l'cousin du capitaine était sur nos talons, et on a donné du canon, il y a eu un incendi dans la ville, et depuis Favner est sur nous trace, faut dire de Guervo était une grande ville du royaume d'Evanie...
Enfin, on à finalement trouvé la cache, de l'or Loch!... tu ne peut pas t'imaginer... Vraiment beaucoup d'or..."
_"Seulement, Fide'von il était là lui aussi, et on à a peine commencé a cha'ger le t'eso' qu'il avait p'esque détwuis le "Vaillant", on s'est tous enfuit de justesse, pou'suivit pa' Favne'..."
_"Ouais... L'île était pas loin de l'endroit ou habitait Sivelon autrefois, un peut au sud du port de Monhans, c'est de la que tu viens non?"

Il aquiesca par un signe de tete.

"Bah... On a fini par te récuperer sur ce rafiot d'bourgeois, avec notre navire qui tombait en morceau, et 6 malheureux tonneau dans la calle... Tu sait tout maintenant..."
_"Et Sivelon veut donc recuperer l'or ?... L'or et puis tuer son cousin peut être ?"
_"Oui... Je croit que l'cap' il ne vit que pour ça maintenant... Je crois qu'il n'attend que ça en fait..."

Loch resta silencieux, une brusque impulsion dans ses mains...
Ca y est! il en avait attrapé un...





Le repas avait été maigre, le jeune garçon s'était restauré en gardant les yeux sur son assiete, il n'avait que faire des regard accusateur qui se posaient sur lui.
Lorsqu'il eu fini, il se leva et s'en retourna sans un mots, laissant s'elever les collibets a son sujet, il croisa le regard du maitre d'arme, un regard qui signifiait "tu es vraiment stupide..." qu'importe... Ils finiraient bien tous par oublier cette histoire, il remercia le cuisinier pour sa pitance, Burt grogna un peu lorsque Iro passa devant lui...
A l'entrée de la caverne, appuyé contre une parois et face à la foret sombre se tenait Sivelon.
Une fumée s'élevait au dessus de lui, contre les large bord de son chapeau et de son panache rouge.

_"Vous n'avez pas réussi à les convaincre, mais je vous remercie tout de même..."
Le capitaine se tourna, et lui adressa un sourir quelques peu gené.
_"Le temps leur fera changer d'avis à ton sujet... Et toi... Réjouis toi car nous continuons vers l'Est, tans que nous ne trouverons les traces de..."
_"...Fidervon"
_"Hum... Oui! Fidervon!"
Loch venait d'allumer sa propre pipe, les yeux perdu dans les étoiles... Ils resterent là, un moment, tandis que le vent soufflait entre les palmiers et s'engouffrait dans la caverne.
_"Loch... Le traitre... Je te charge de le trouver..."
_"Que lui reservez vous ?"
_"Attend de le trouver, et tu le saura ..."

#8 Tim

Tim

    Timinus


Posté 02 octobre 2005 - 18:47

Chapitre VII: Chantent les canons


   Il avaient chargés vivres dans les calles,
Courage et espoir dans les coeurs...

Ses bottes se posèrent avec grand bruit sur le bureau de chêne devant lui.
Il repoussa du pied quelques instrument de mesure une plume d'oie et son chapeau au panache tremblant.
Sivelon se calla plus confortablement dans son siège et se massa le visage de ses mains, il resta un moment, pensif, grattant sa barbe noire, avant d'ouvrir une boite de tabac et d'allumer sa pipe.
Avec un sourire amusé, à l'idée de fumer la réserve personnelle de l'ex capitaine du galion, il passa un planisphère devant ses yeux.

Ils entraient dans les eaux d'Uguilvenne, il fallait changer les couleurs le plus tôt possible et éviter les ports militaires.
Il poussa un juron mêlé d'un soupir fatigué.
Oui, il était fatigué, très fatigué...
Une atmosphère pesante régnait maintenant sur le navire, et Sivelon en vint presque à regretter d'avoir évoqué l'hypothèse d'une trahison.
Il se démenait a tout instant pour que les soupçons cessent de flotter parmi l'équipage, mais se surprenait lui même a sonder le regards de chacun de ses marins.
Perdre l'or n'avait pas été des plus bénéfiques pour le moral des forbans, et le capitaine leur avait promis qu’ils retrouveraient Fidervon.
Mais il se rendit à l'évidence, son cousin était sûrement bien loin, partis pour sa cache, dans l'Est, ou peut être avait il déjà partagé son butin, l'or dormant au fond des cales attirent les convoitises et le mauvais sort sur le navire...

Les volutes de fumée ondulaient au plafond suivant son inclinaison, au grés du doux roulis qui avaient pris le "Glory Wave".
Il fit courir négligemment son compas sur la carte...
Les rumeurs ne lui parvenaient plus et il ignorait encore et toujours la position de la cachette de son cousin.
Il fallait redonner espoir aux troupes, même si cela les ralentirait...
Aaah! La vue de l'or ferait naître des étincelles dans les yeux de chacun de ses hommes, s'en était certain.



Sivelon se massa le dos, décidément, ce siège était bien trop dur, voila des heures qu'il l'avait quitté et la douleur était toujours aussi vive.
Qu'importe! Il retint l'oscillation de la barre et couva le pont de son regard...
Les planches étaient déjà crasseuses, bien que dégagées, outils empaqueté et boulet harnaché, il restait deux canons prêt des rambardes, prêt comme tout les autres à cracher la poudre lorsque le temps serait venu.
Une bourrasque le frappa soudain, faisant presque s'envoler son chapeau et relevant les pans de son long manteau.
Le "White Walker" filait à coté d'eux, son entrave brisant et coupant les vagues.
Sivelon était assez près pour voir son second manoeuvrer le sloop avec une certaine fierté dans les yeux.
Il leva soudain les yeux à l'appel de Loch...
Dans un contre jour agressif, derrière un ciel couvert, la silhouette du jeune garçon apparu soudain, là ou s'envolaient parfois quelques oiseaux noirs et feuilles de parchemin.

_"VOILE EN VUE !"
Le capitaine tourna les yeux dans la direction qui lui était désignée, il balaya l'horizon du regard tandis que la voix précisa peu à peu l'information.
_"Il EST SEUL !..." criait le jeune homme, l'oeil perdu au fond de sa longue vue. "MARCHAND CAPITAINE ! C'EST UNE FLUTTE !"

Sivelon lâcha brusquement la barre, l'équipage surpris se retint de tomber tandis que le galion s'ébranla et vira de bord...



Loch hissa le pavillon noir, bientôt, la macabre figure s'éleva près des couleurs d'Uguilvenne.
Il observa un moment les flots brisé et démonté, le ciel grisonnant et laissa le vent glacial courir entre ses mèche.
Les yeux fermés, il respira profondément, avant d'enjamber le nid de pie et descendre le long des voiles comme le lui avait ordonné Sivelon.

_"Ouvrez les sabords !" tonna soudain Guvn', et lorsque le jeune garçon, jouait des coudes et des mains pour passer parmi l'équipage et les guerrier armés sur le pont, lorsqu'il prit pris sa place aux cotés d'un forbans mal rasé et de son familier, les trappes se levèrent une à une, les canon s'avancèrent, les gueules noir et béante prêtes à vomir leurs munitions...

Ils observèrent en silence l'horizon a travers leur lucarnes respectives, les bruit de pas au dessus d'eux s'étaient tus...
Le "Gonh topas" (qui signifiait "coureur d'or") apparut enfin devant eux, voguant lentement a contre sens à contre sens...
Plusieurs centaines de mètres au loin...
Les murmures se turent, chacun fixa la coque des yeux...

_"Il vire de bord... Il vire de bord !" lança soudain le pirate équipier de Loch.
La voix du bosco dont il ne voyait souvent que les pieds et les mains sur quelques marches aménagées sur le pont s'éleva soudain.
_"EEEEEPRONNAGE ! EPRONNAGE TRIBORD!"

L'ennemie filait à toute allure vers eux, le galion tourna soudain, se plaçant peu à peu dans une direction parallèle, puis trembla et grinça lorsque les coques se rencontrèrent...
Lentement défilèrent les canons opposé et l'équipage adverse, tandis que les pirates souriait et découvraient leurs chicots, Loch vit naître au fond des yeux de ces hommes une once de terreurs.
Nul doute que l'équipage du "Glory Wave" craignait le combat, mais ils avaient l'art de le dissimuler sous leurs faciès de crapule.
Les navires s'éloignèrent l'un de l'autre, on alluma quelques tiges de bois, et lorsqu’ils furent à bonne distance, la voix du capitaine se perdit dans le Tumulte du vent.

_"Visez haut !" leur annonça Julius Guvn', après quelques seconde ça voix  hurlât soudain. "FEU ! FEU! FEU A VOLONTE !"
Ils prirent une profonde inspiration et bientôt un vacarme assourdissant retentit autour d'eux.
L'artillerie reculait au fond des combles du navire, traînant leur socle sur les planches.
Crachant des chaînes qui s'élevaient vers les voiles, tournant et volant, déchirant tissus et cordages...

En toute hâte, Loch replaça un autre collier de maillon au fond de l'arme que Iro remplissait de poudre.
La flutte était ralentie  mais ce n'était pas assez...
Bien que le sloop eu pu l'intercepter, les renforts avaient besoins d'arriver sans encombre.

Ainsi, jouant avec le vent, Sivelon dépassa et contourna le bâtiment pour attaquer son flanc tribord.
La manoeuvre pris quelques minutes, ils avançaient maintenant près à croiser, alors que l’ennemi maintenant proche vira soudain de bord.

_"Quésifont !? " Cria une voix, juste avant que la figure du bosco soudainement paniqué n'apparaisse.
_"A TERRE !"
Les détonations hurlèrent, et les boulets de fonte filèrent au dessus des pirates qui plongeaient sur le sol, fracassant et trouant les murs.  "REPLIQUEZ ! FEUX HAUTS! REPLIQUEZ !"
Une fumée épaisse enveloppait maintenant le "Gonh topas", entravant quelques peu la visée, Loch se releva, écartant un morceau de bois sur son dos, avant d'attraper la longue et large allumette et de l'engouffrer dans le canon.
A l'intérieur la poudre brillait et rougeoyait, brûlant et explosant, expulsant les chaînes devant elle.
Les "cordes de métal" s'élevèrent une nouvelle fois, tournant et filant dans l’air, découpant de larges pans de voiles.

Le "White Walker" venait de se coller contre la flutte, cris et coup de feux grondèrent.
_"Paré à aborder !" Les canonnier se précipitèrent sur le pont, et s'armèrent rapidement, Loch s'arma de son coutelas, Iro sauta sur son épaule, et Julius Guvn' empoigna deux haches enserrée de cuir, il lui présenta un vieux pistolet, tandis que d'autre prenaient mousquet et grappins.
Les deux coques se rencontrèrent, les cordent furent lancée, les mousquets tirèrent une première salve sur les hommes venu les accueillir et Sivelon hurla l'ordre de commencer l'assaut.

Il bondit bientôt sur le pont adverse, tirant une balle dans la poitrine d'un homme qui le chargeait en hurlant, parant et ripostant à un deuxième agresseur, il vit William poigne de fer, armé d'une simple hache, distribuer des coups avec rage, Tolem Daigan, la "Hulette" et d'autre hommes jouaient du mousquet.
Loch vit une lame glisser sur l'épaule du bosco laissant place à une profonde estafilade.
Gilamed et Ujubval' accoururent tranchant et perçant leurs ennemis.
Il senti un point s'abattre soudain dans son visage, son auteur, torse nu et étalant ses muscles s'avança vers lui, frappant dans le vide.
Presque dansant Loch esquivait, et évitait, reculant d'un pas à chaque fois.
Ses épaules pivotaient et sa tête suivait, frôlant la main fermée qui cherchait à s'abattre sur son visage.
Pivotant sur ses appuis, il envoya soudain sa lame dans le ventre du personnage, lequel cessa immédiatement le combat pour tomber à genoux.
Iro qui s'était mit à l'écart reprit sa place sur l'épaule de son maître.
Loch courrait, enjambant les corps, morts et blessé, et filant droit sur l'homme qui assaillait Sivelon.
Le faisant basculer d'un violent coup d'épaule.
La porte s’ouvrit dans son dos, Il vit les armes de son capitaine filer au dessus de sa tête pour balafrer celle qui se trouvait derrière lui.
En proue, ce qui sembla être le commandant du "Gonh topas" apparue soudain, agitant un large morceau de voile blanc.

Les balles cessèrent de chanter, les lames de se cogner, et les armes furent baissées...


_"Monsieur! Votre nom ne m'intéresse point mais je vous reconnais un soupçon de sagesse en vous étant rendu !"
Quelques minutes après le combat, les dominés s'était incliné, et recroquevillé sur le sol tandis que les dominant veillait à aucune entorse à leur redditions. "Ouvrez les cales !..." tonna soudain Sivelon.
Quelques forbans fouillèrent le bâtiment, ressortant bientôt les bras chargé d'épices, de produit de luxe, et de sac de blé.
Sivelon désigna plusieurs de ses hommes et bientôt une file ricanante prenait et volait les marchandises, se passant de mains en mains.
_"Cabulé! Cabutho to tohema !" lança le capitaine ennemi avec un regard de désapprobation.
_"Gilamed! Gilamed!" L'homme à la peau noir apparut, souriant de toutes ses dents. "Que viens de me dire ce bougre ?..."
_"Ca cap'taine ça vous fe'as pas t'op plaisi' !"
_"Parles !"
_"Le boug' il a dit que vous étiez un vié bata'd et que vot'e mè'e elle t'availlait avec son cul !"
Les sourcils de l'insulté de joignirent.
_"Atha cabulé ! "
_"Fait le taire et dit lui que nous prendrons tout, sauf l'eau et les vivres..."
Gilamed se tourna vers Uguilvan.
_"Todocab aduthé cana ! Tabelé cada détés odés !"
_"CABULE !" Hurlait il, s'avançant sur Sivelon, la main sur son arme.
Chacun des forbans prit son arme mais l'homme tombait déjà à terre!
Sivelon, le bras tendu, tenais fermement son pistolet en main.
Le capitaine du "Gonh topas" hurlait maintenant à terre, se tenant la cuisse d'ou s'écoulait un épais filet de sang.
Lonton Sivelon désigna deux hommes assis sur le sol, et leur capitaine.
Ils se levèrent et le traînèrent plus loin, tentants de le faire taire et de le soigner.
Puis, après l'avoir rechargé, Il pointa son arme sur un autre captif, lui intimant l'ordre de se lever et de s'approcher.
_"T'es l'capitaine maintenant, alors t'attend que l'on finisse et tu pourra mener les autres à bon port."
Gilamed traduisit et il paru soudain paniqué, ce à quoi Sivelon mit fin en collant son pistolet sur le front de l'individu. "Compris ?!"
_"Tha ?! "
Il acquiesce avec frénésie, les yeux exorbités...






Le "Glory Wave" et le "White Walker" mouillait au large d'une île encore inconnue, bien que Sivelon l'ai clairement identifié sur sa carte, on amarrait les deux navires ensemble et pour le plus grand bonheur de leur capitaine chacun affichait des sourires pensifs alors qu'ils prenaient place sous le pont, se restaurant et salant à volonté leur plats.
Iro avala quelques fruits sucrés et "Poigne de fer" se lançait dans un morceau d'accordéoniste avec le plus grand entrain.

_"Que fait tu ?" Sivelon qui venait de sortir, trouva sa vigie en proue du galion, immobile face aux nuages lourd et épais.
_"Je prie une lune décroissante, que je ne voit pas ce soir..."
Il eu un petit rire, s'approcha et s'asseya sur la rambarde autour du poste de direction.
Allumant sa pipe comme chaque soir, cachant la flamme du vent meurtrier. "Alors ?! Vous nous avez arrêté ?"
_"Oui oui... Les gars ont colmatés les brèches et pis... Les navires sont fatigués... Demain dans la journée nous attendront Port Delat, on réparera ça et on continuera vers l'est."
_"Vous ne savez pas où vous nous conduisez n'est ce pas ?"
_"Et pourquoi ça ? Pourquoi ne le saurais-je pas ?"
_"Ou se trouve t'il ?"
_"Qui ?!"
_"Fidervon ... Fidervon Sivelon ?"
_"... Dans l'est ..."

Il se turent pendant un moment puis le vieux pirate vint briser le silence.
_"Alors ?"
_"Qui est ce ?"
_"Je ne sais pas il y a trop de crapules sur ces navires, déceler le pire d'entre eux n'est pas chose aisée"
_"Il y en à bien un que tu trouve pire que les autres ?"
_"Cet homme, et sa face de mort... Ujubval'..."
Sivelon fronça les sourcils dans une moue de réflexion, ses pupilles partirent dans le coin de ses yeux, il se passa la main dans sa barbe.
_"Je ne... Hem... Attendons..."

#9 Tim

Tim

    Timinus


Posté 16 octobre 2005 - 23:22

Chapitre VIII: L'or à l'oreille



Il avait longuement hésité, plusieurs jours après sa venue, plusieurs jours après l'incident dans la cache, et plusieurs jours après ce combat qui avait rempli leur calles.
Sivelon avait bien fait de le lui dire...
"j'ai confié à Loch le soin de trouver le traître", ses mots avaient résonnés dans sa tête comme un coup de canon...
Sivelon avait une confiance aveugle en lui...
Mais Loch...

  
Il n'aimait pas ce gamin, et ne lui avait pas vraiment caché...
Tôt ou tard, Loch finirait par le soupçonner lui.
Il se douterait bien...
Et Lonton le croirait...
Sur parole...
Aaaah !

Tolem Daigan venait de passer sur le  "Glory Wave".
Les deux navires, loin de port Delat avaient stoppé leur avancée l'espace d'une nuit, comme l'avait ordonné leur capitaine auparavant.
Il s'asseya un moment sur une caisse traînant là, réfléchissant à son acte.
Cela servait il vraiment son intérêt, était-ce vraiment le bon moment ?
Oui! Sans nul doute...
Ce genre d'occasion ne se représentera pas...

Son regard couva un moment le pont, pas âme qui vive...
Bien...
Il était temps d'y aller.
Lonton dormait sans doute dans sa cabine, et le violent coup qu'il avait donné à la Hulette alors qu'il remontait aux mats avait eu raison de sa ... Vigilance...
Une bourrasque sifflante l'arracha de ses réflexions, il se releva, et marcha d'un pas résolu vers la trappe permettant l'accès aux niveaux inférieurs.
Il souleva le panneau de bois, le posant délicatement contre les planches, et descendit jusqu'a la porte d'entrée.
La porte qui cachait derrière elle les tables, le matériel, la petite cuisine de Liwhil et une partie des "dortoirs"...

   Le vent mourut lorsqu'il referma derrière lui...
Il resta là un moment, attendant que ses yeux s'habituent à l'obscurité nouvelle, ne voyant qu'à la lueur nocturne traversant de petites fenêtres rondes dans la coque.
Loch dormait dans cette salle, sur son hamac.
Il lui fallut un temps pour le trouver, assoupis dans un coin d'ombre.
Son écharpe autour du cou, une main le long du corps, l'autre posée sur le torse.
Sa respiration, et celle de sa foutue bestiole, dormant elle aussi à ses pieds étaient calmes.

De sa ceinture, Tolem Daigan prit une petite dague, empoignant la lame courbe et courte il leva le bras.
Il suffirait de lui faire fermer le bec, et de l'égorger, puis le laisser crever tandis qu'il s'occuperait de son compagnon...
Etais-ce le bon choix ?
Il ne fallait pas qu'on le découvre.
Etait-ce vraiment le bon moment? L'occasion ?
Ca parait si facile.
Un pas,
Une main sur la bouche,
Une entaille dans la gorge, et s'en serait fini de ce petit rat !
Le rictus de Daigan fut fugace, le doute grandissait en lui.
Il avait maintenant baissé son arme de sa main fébrile.
Puis s'en retourner, marcher, rejoindre la porte...
Non !
Il dort ! C'est ta chance !
Il se pinça le menton, comme un marchand hésitant entre deux prix plus ou moins semblable...
La porte ?
La dague?
Si tu est arrivé jusqu'ici ce n'est pas pour rien.
Indécis, il fit de nouveau demis tour.
Face a la vision d'une source d'ennui maintenant passive et prête à disparaître.
Sa main gauche resserra son arme, il leva la droite, à plat, horizontale, prête à le faire taire.
Oui...
Sale petit fouineur !...
Il t'a demandé de trouver le traître! Ahah! On verra si tu te permettra de fanfaronner, une fois saigné!
Saigné à blanc comme un porcelet !
Les planches grincèrent légèrement sous ses bottes, sa respiration se faisait plus forte...

_"Hung !"
La lame sur la gorge...



_"Tu ne bouge plus !" lui chuchota Sivelon, assez près pour souffler ces mots à son oreille.
Tirant les cheveux de Daigan, le coutelas levé, la lame sur la gorge...
_"L... Lonton !..."
_"Donne moi cette dague..." Il y eu un moment, ou tout deux se tirent immobile, puis le second baissa son bras, et senti que d'énormes mains le prenaient par les épaules.
_"Lonton ! Lonton! Laisse moi! Je !... Mais ouvre les yeux ! C'est une source d'ennuis, c'est... Ce n'est pas John! Il n’est pas ton... Ce n'est pas John! Lon..."
_"Ne me parle pas !... Will... Sort le d'ici!"
"Poigne de fer" traîna l'homme à travers la salle, sans ménagement et sans douceur, sa mine patibulaire rendue furieuse...

Le capitaine Sivelon contempla un moment sa vigie endormie, avant de sortir des poches de son long et vieux manteau un briquet à amadou, allumant une petite lanterne et s'effondrant sans une chaise... Il y eu un long moment durant lequel il resta assit, à fixer le sol, perdu dans ses pensées.

_"Lâche ça !" fini il par dire à voix haute.
Les yeux clos, le visage impassible, Loch déposa sans le regarder, un couteau sur le bois d'un tonneau tout proche, replaçant enfin sa main le long de son corps, les paupières à demi closes.
Un silence pesant s'installa, Sivelon les bras sur les genoux et la tête basse demeura immobile un instant avant de susurrer un juron.
_"Vous pensez que c'est lui ?"
Le capitaine releva la tête, Iro, lui, se contenta de changer de position dans son sommeil.
_"Que veut tu dire ?"
_"On ne peut pas dire que votre second m'ai démontré autant... d'amabilité que vous à mon égards... Cela fait il de lui le traître pour autant ?..."
Loch n'avait pas bougé, seul ses yeux montrait son éveil, des yeux inquiets et fatigués...
_"Le fait qu'il ai cherché à... Te tuer... Fait de lui un traître... Je pourrais user de ses propres méthodes, et lui couper la gorge après l'avoir attaché au grand mat... Mais..." Il se tu un moment "Demain je devrais me trouver un autre second... Et nous verrons bien si un autre félon se trouve à mon bord..."
_"Comment saviez vous? Comment saviez vous qu'il viendrait ?!"
_"Je ne le savais pas! Et toi ? Comment ? Le couteau ?! "
_"Il était posé là... Une chance qu'il ai hésitée, Je m'apprêtais à lui percer la main... Et ne me faites pas croire que vous êtes ici par hasard, surtout en compagnie de... De William..."
_"Quelqu'un m'a prévenu, quelqu'un sur ce pont qui à vu Daigan assommer "L'alouette"... Hem... La "Hulette""
_"Qui ?" Sivelon hesita un moment, son regard s'était braqué sur Loch, souligné d'un petit sourir en coin
_"Suis moi, il est sur le pont maintenant."

Il se leva brusquement, Iro grogna un moment avant de reprendre son sommeil sur les mailles du hamac.
_"Qui ?!"
Mais le capitaine ne lui répondit pas, la lanterne à la main, l'invitant à le suivre hors de cette salle.
Le vent le frappa avec force une fois dehors, et le long manteau qu'il suivait battait violemment au grés des bourrasques.
Il fut mené devant le mat, là ou Daigan venait d'être attaché.
"Poigne de fer" finissait un noeud particulièrement serré, tandis qu’à ses pieds était assis la "Hulette", reprenant peu à peu ses esprits.
Un autre forban s'avança devant lui, le visage osseux et le crâne à demi rasé, ses tatouages sur sa peau parcheminée, ses yeux sombre et sévères...

Loch eu du mal à cacher sa surprise, les sourcils froncés, il fixait Ujubval avec insistance.
_"...Je vous avais désigné comme le traître..." lâcha il dans un souffle "...Je..."
Il se tu, le pirate continuait de se taire, le laissant parler, ne montrant aucune intentions de prendre la parole.
_"Tu perd ton temps petit!" lança la voix du capitaine " Il ne peut te parler ?"
_"... Comment cela ?"
_"Et bien... Voila plus d'un mois que tu navigues avec nous et... Ujubval' est muet, il a la langue coupée..."
Le silence retomba, Loch laissa courir ses yeux sur le visage de l'homme, il lui paraissait tout à coup moins hostile, bien que son visage anguleux ai conservé cette même expression fermée. "Il est... Hem sur le continent, il est de la sainte race... Enfin, il ne sait pas écrire, et tout ce que l'on a pus comprendre de ses gribouillis, ce n'est rien moi qu'une sombre histoire de captivités, que ce soit dans son passé, ou dans les dessin qui courent sur son visage..." Les yeux d'Ujubval' se levèrent soudain, le regards imprégné d'une certaine colère... "Oui oui oui... Je me tais mon gars... Je n'en dirais pas plus, rassure toi ..."
_"Ujubval' ?..." Loch venait de s'avancer, sa voix était couverte par le bruit vents et les jurons proférés par le second. "Je vous ai désigné comme traître, et pourtant, j'apprend dans l'instant que vous m'avez sauvé la vie, et... Que vous êtes l'un des fils de la lumière... Je vous doit le respect... Et... Mes excuses..."

Les paupières du séraphin se refermèrent, et sa tête bascula lentement vers l'avant.
Le pardon d'Ujubval' était offert.

    

    

  
Midi était passé depuis un moment, et l'île contre laquelle mouillait la flotte n'était plus qu'un point à l'horizon.
Tous avaient vu leur second, bâillonné et ligoté au mats du "Glory Wave", les rumeurs allaient bon train et La "Hulette" , tout comme "Poigne de fer" ne s'étaient pas privé de conter les événements de la nuit passée.
Loch était remonté au poste de vigie.
Haut perché, surplombait la mer et le pont du galion.
Il expira la fumée de sa pipe, qui vola, porté par le vent.
Ujubval' était en proue, occupé à dénouer une série de cordages élimés.
Son visage toujours aussi sombre, ne laissait rien transparaître de son opinion sur l'affaire.
Comme a l'accoutumée, il se tenait à l'écart, effectuant son travail avec concentration, sans adresser de regard au reste de l'équipage ou à Tolem Daigan qui ne lui cachait pas la profonde aversion qu'il avait a son encontre.
Enfin, Sivelon quitta la proue, puis ordonna que l'on affale les voiles.
Le "White Walker" stoppa lui aussi son avancée.

   Dans la matinée, un vote au sein de l'équipage du sloop avait désigné Fabus Drevon au post de navigateur.
L'homme d’abord réticent à l'idée de mener le navire accepta enfin devant l'insistance de ses camarades.
Le second fut libéré.

   _"Maître! Je crois que le capitaine le conduit... Euh... Vers l'eau..."
Loch posa sa tête contre le mat, les yeux perdus dans le ciel, tandis que son familier, penché au dessus du vide observait le châtiment du traître.
La voix de Sivelon s'élevait jusqu'a eu, les mots leur parvenaient par brides.
Daigan cria plusieurs jurons, plaidait son innocence, et par les mots, tentait de se tourner en martyr.
Avec un sourire, Loch entendit les protestations des forbans, puis les injonctions et insultes du second.
Certaines étaient tournées vers lui, d'autre pour l'équipage, ce qui n'arrangea pas sa condition.
Suivit le son d'un corps plongé dans l'eau, et d'autre cris mêlés de gargouillis de noyades.
Le capitaine creva enfin le silence en ordonnant que l'on reprenne la route.
_"Je ne suis pas d'accord" lança la voix de Julius Guvn'
Loch, qui s'était placé aux cotés de Iro de manière à pouvoir observer le scène vit le bosco émerger de la foule en contrebas.
Il parla du code en vigueur sur les navires, de mise à mort, approuvé par bon nombre de pirates.
Sivelon ne répondit rien, si ce n'est qu'il ordonna une nouvelle fois que l'on reprenne la route, puis disparut dans sa cabine.

   Les étraves brisèrent de nouveau les vagues, et la flotte se laissa une nouvelle fois pousser par les vents.

    

   _"Chantent les canons! Sifflent les bou-lets !
Ouvre donc sabords, grappins arrimés !"
William "Poigne de fer" jouait de son accordéon, chantait, et dansait (au risque de bousculer les meubles) tout cela sous les applaudissements de ses camarades et du diablotin.
Liwhil, suivit de son fidèle chien finissait de distribuer le repas du soir.
Passant une assiette au dessus de l'épaule de "Tourne-Quille", occuper à maintenir la tête de Loch contre la table.

   _"C'est vraiment nécessaire ?"
_"Oh oui! Oui oui oui!" lui assura le marin
_"Je ne suis pas sur que..."
Mais il ne pu finir sa phrase, déjà Gilamed lui posait la point d'un couteau sur le lobe de l'oreille.
_"Laisse toi faire..." lui ordonna Julius Guvn' au cotés du capitaine et du cuisinier qui avait stoppé son service pour observer la scène...
_"A trois!... Un... Deux..."

  
Sous le regard de Sélène, et sous la voûte étoilée, le calme plat et le silence de l'océan furent brisés par un cri de douleur...

   Il avala un morceau de pain, caressant l'anneau d'or accroché maintenant à son oreille.
Devant lui s’étalaient des visages fendus de larges sourires.
Une étrange sensation l'envahit, lui réchauffait le coeur, l'impression d'appartenir a ce groupe depuis longtemps, d'avoir toujours fait parti de l'équipage de Lonton Sivelon, et d'être sa vigie depuis des années.
Il était reconnu de la "confrérie" au sein de l'équipage, comme le lui indiqua Guvn'
_"T'es des notre maintenant ça n'fait aucun doute !"

   Il souria, Iro venait de le rejoindre, agrippant et mâchonnant un morceau de mie.
_"Voila l'enc'e et un aut'e couteau capitaine..." Gilamed venait d'arriver, une lame fine et une bouteille d'encre dans les mains.
Quelques peu inquiet, Loch leur demanda l'usage qu'ils en feraient.
Ses sourcils firent un tel bond lorsqu'il découvrirent leur bras, épaules et chevilles, qu'ils furent presque cachés par ses mèches noirs.
Sur la peau de presque tous ses interlocuteurs trônait une série de tatouages plus ou moins réussis représentant un galion voguant sur une carte parcheminée...

   _"C'est depuis qu'on suivait la carte du cap', juste avant que l'on atteigne le butin!" annonça fièrement la "Hulette" qui venait de se joindre à eux.
_"Euh.."
_"Oui oui! Allons donne ta main !" lançait Guvn' en tentant de lui agripper le bras avant que Loch ne le ramène vers lui.
_"Non non... Je n'étais pas des votre à ce moment là"
_"Oui! Mais nous courrons toujours après le même trésor..." lui rétorqua Sivelon qui n'avait fait que sourire depuis le début du repas, Le jeune homme avait une certaine admiration pour son capitaine, qui s'efforçait de ne pas afficher le fait qu'il venait de châtier son plus vieil ami.
_"Je ne suis pas le seul à ne pas porter cette marque... Et... Je ne tiens pas à ce que vous me charcutiez..."
Plusieurs personnes se renfrognèrent, puis un "Fait comme tu veut..." fut lâché par le capitaine, qui rendit à Gilamed la lame et l'encre.
_"Pourquoi un anneau d'or ?" demanda le diablotin entre deux bouchées.
_"Est ce un signe de reconnaissance dans cet équipage ?"
_"Hum... Pas vraiment... La boucle est portée surtout par les pirates..."
_"Vous voulez dire que vous affichez pleinement vos actes de pirateries ?"
_"Hum... Bon... La plupart des marins porte un anneau... Ou des anneaux aux oreilles... Ou à d'autres endroits... C'est pour..."
_"C'est en cas de besoin !" coupa Guvn', le sourire aux lèvres "Comme ça si tu passe l'arme a gauche, et bien on pourra te payer de belles funérailles..."*

    

  
*[SPOIL] Vers 1640 il était courrant que les pirates gardes leur économies sous forme de boucles d'oreilles, elle était par ce fait, plus difficile à dérober, et en cas de décès, l'équipage pouvait payer un enterrement décent[/SPOIL]

#10 Tim

Tim

    Timinus


Posté 03 novembre 2005 - 19:09

Chapitre IX: La drache



Son regard sorti de l'éclat lunaire pour couver la ville à ses pieds.
Dans les brumes nocturnes, les fenêtres dorées brillaient comme un millier d’étoiles tombées sur terre.
Sa main caressa le granite de la gargouille sur laquelle il s'était accroupit, poste d'observation improvisé de la vie de Windelis, juché sur la façade du grand clocher de la ville, face au temple de Morrigan, il respira profondément l'air de soir.

Son armure de cuir grinça lorsqu'il replaçait son arme sur ses épaules, la lame courbe et brillante lui renvoyait son reflet, les traits d'un jeune homme épuisé mais déterminé, ses cheveux d'ébène, ses yeux d'or, doré comme l'anneau à son oreille.

Il demeura là, un moment, perdu dans ses pensées, le vent faisait battre ses cheveux sur son front.
Il contempla Windelis à ses pieds, sur son perchoir habituel, là ou il pouvait observer la lune, garder un oeil sur les rues, se perdre sur le donjon, et mirer au loin la tour d'Illufrit.
Apres chacun de ses forfaits, lorsqu'il lui restait du temps avant le jour...
Gravir les murs de cette haute tour, et prendre place sur cet animal de pierre, sculpture semblant fuir le bâtiment, les yeux à demi clos, les oreilles plaqués sur l'arrière, mais la gueule grande ouverte, crachant l'eau des toits comme un cris de terreur.

Son regard s'ancra sur une lueur naissante à ses cotés, à quelques mètres sur une autre gargouille grossière.
Se modelant, la blanche lumière prit forme humaine, pourvue d'ailes immaculées.

_"Combien de temps ?" demanda elle d'une voix trop familière. L'entendant, son visage se tourna vers le sol, n'osant plus la regarder.
_"... Bientôt deux mois..." Alors la forme vola à ses coté, l'enlaçant et accompagnant son regard sur la ville...

Le vent soufflait, et leur faisait parvenir les bruits nocturnes, en bas, un chien aboyait, une chanson proférée par une voix ivre s'élevait d'une taverne, et les lectures d'un vieil homme, dans une haute maison montaient jusqu'à leurs oreilles.
Le fantôme fredonna lentement, et faiblement, couvrant peu à peu les autres sons.
Son coeur se réchauffa, cette présence le rassurait d'une peur qu'il ignorait jusque là.
Il ferma les yeux, et se laissa porter par le doux chant, il lui semblait qu'une lueur bleutée venait d'apparaître autour de son cou, le cristal sélénite brillait faiblement, pendu au lacet qui le retenait.
Il était bien, il aurait voulu rester en ce lieu pour la fin des temps, sentir cette présence, cette chaleur, entendre cette ode.

Leurs yeux s'élevèrent sur l'horizon, au loin, derrière remparts entre deux montagnes, bien après les plaines, trônait une forêt, le ciel piqué d'une haute tour.
_"C'est là bas ?"

Ces mots résonnèrent comme un cri de terreur, les ténèbres les enveloppaient, puis la pluie se mit à tomber.
Loch courrait, appelant son nom, les yeux rendus aveugle par l'absence de lumière.
Il lui semblait marcher sur un tapis d'eau, ses pas s'enfonçant de plus en plus sous la surface.

Il la trouva, Neyna, entravée, prisonnière des racines qui s'enroulaient autour d'elle, il sentit la colère monter en lui, et se précipita, arrachant de ses mains les liens végétaux.
Elle paru effrayée, et l'implorait de la laisser, de partir.
Il ne comprenait pas, il pris sa main dans la sienne, et aussitôt un filet de sang écarlate s'en échappa, coulant et se mêlant à la pluie.
Ses yeux se portèrent sur le visage de la jeune fille, des yeux vide de vie, pleurant des larmes rouges.
Ses genoux ne le tenait plus, il tomba devant cette vision, et quand il appela une nouvelle fois son nom, elle disparu ...

_"...I...Iro ?" demanda il la voix pleine de pleurs.
Mais le diablotin qui venait à sa rencontre, se planta devant lui et lui adressa un regard plein de colère.
_"Vous l'avez tuée... Tuée... Tuée... Vous l'avez TUEE ! VOUS L'AVEZ TUEE! TUEE! TUEE!"



Il battit des paupières, son visage frappé par la pluie, au fond du nid de pie...
Pataugeant dans quelques centimètres d'eau, un éclair frappa l'eau qui ondulait de monts et crevasses mouvantes.
Un violent coup de roulis fit osciller le mat sur plusieurs mètres...


_"TENEZ BON !"
Cramponné à la barre, Sivelon dévia la trajectoire du navire pour lui faire éviter un trou d'eau qui se formait devant eux.
Son équipage courrait sur le pont, maintenant le matériel en place et l'empêchant de passer par dessus bord.
Une vague déferla sur le galion, et passa bien au dessus de leur tête, il replaça ses cheveux hors de son visage, crachant l'eau salée.
En haut du second mat, l'une des voiles était à moitié arrachée, et battait violement sur les autres, claquant et frappant aux grés du vent.
Le "White Walker" avait disparu depuis trop longtemps, perdu derrière d'autres vagues gigantesque et déchirée...

Les prédictions de Gilamed étaient bien bonnes, mais il n'était pas possible d'y échapper.
Quelques heures après que le marin eu parlé à l'océan, les masses sombres et nuageuses se profilaient derrière eux.
Prendre plein Sud n'avait fait que les jeter plus rapidement dans la tempête, et pour Sivelon et son équipage, la nuit s'annonçait longue...

Le vent mugit de plus belle, emportant les pans du manteau du capitaine.
_"... MER..."
La phrase avait été à moitié mangée par la voix de la tempête, perdu parmi le crépitement de la pluie et les eaux déferlant sur le pont...
Pendant le bref instant de clarté que lui offrait un éclair, il eu l'occasion de voir son bosco qui se jetait par dessus bord, une longueur d'amarres à la main.

La coque fut soulevée, et par un mouvement de tangage, la gouverne s'arracha des mains du pirate pour tournoyer d'elle même devant lui.
Le galion pivota, et plongea presque dans un creux, tombant à la verticale vers un mur d'eau sombre.
La figure de proue, l'effigie d'une nymphe, le regard habituellement perdu sur l'horizon, se noya sous la surface pendant quelques secondes.
La proue du navire s'arracha vivement des eaux en reprenant une quille convenable.
Sivelon reprit la barre dans ses mains, tandis que ses hommes levaient les yeux et se cramponnaient à ce qu'ils trouvaient, voyant les masses de l'océan fondre sur eux.

Encore une fois, la mer balaya le pont, Loch avait eu juste le temps d'attraper son familier par les oreilles, retenant son souffle, attendant que le déluge passe.
Coincé entre une caisse et le bastingage, une main vint lui prendre la cheville.
Julius Guvn' les doigts serrés entre la rampe et une malfaçon du carénage tentais de se maintenir contre la coque, apparemment, celui qui était chargé de le hisser hors de l'eau avait quitté son poste pour se mettre a l'abris.
Un pirate dont Loch avait oublié le nom vint lui porter assistance, relevant le maître d'arme sur les planches, lui et le cadavre qu'il tenait dans ses bras.
Le "Glory wave" pivota du nouveau, glissant sur le dos d'une vague, l'étrave coupant l'écume...

Voila que certain allait se réfugier sous le pont, après avoir harnaché aussi solidement que possible le matériel.
Seul restaient, ceux qui ne pouvaient se résoudre à laisser Sivelon seul contre la tempête.
_"Rentre !"
Loch prit quelques secondes pour déchiffrer les mots du vieil homme, perdu et emportée par les rafales de vents.
_"NON!"
_"Rentre je te dis !"

Et avant d'avoir pus réagir, l'inclinaison du bâtiment le fit basculer par la trappe menant aux cales.
La porte se referma d'elle même, se laissant contempler par le jeune garçon, assis par terre, face à elle.
Les cris du vent s’étaient estompés, les seuls sons qui lui parvenaient furent les craquements de la coque, et les cris des marins attachant ou maintenant les canons sur leur emplacement.
Un boulet roula sur toute la longueur de la pièce, sa course éclairée par les lanternes oscillantes.
Le chien de Liwhil aboyait comme un forcené, malgré les protestations de son maître occupé semble il a ranger ses bocaux sur le sol.
Une chaise bascula et tomba près de lui, les flammes dansaient, emportées par le balancement de leurs socles.
_"Iro..."
Il se releva, ses vêtements trempés dégoulinaient d'eau salée coulant le long de ses jambes en une large flaque sur le sol "...Reste à l'intérieur..." La tête du diablotin se releva, affichant un regard à la fois perplexe et peu enclin à obéir. "Reste ici!... Va aider Liwhil..."

Ce dernier ordre avait été lancé par un pur besoin de prétexte valable, il ouvrit la porte et de nouveau le vent s'engouffra tuant les lanternes, l'eau battait son visage, il se cramponna à l'encadrement de la porte et gravit les marches pour disparaître dans la fureur de l'orage.

La lumière frappa ses yeux et donna à son visage une fugace teinte blafarde, tandis que le tonnerre passait au dessus des mats.
Clopinant sur le pont, il parvint à l'estrade, là ou se tenaient, Guvn' et Gilamed, ainsi qu'un autre forbans, aidant Sivelon à tenir la barre.
_"BABORD! BABORD!"
La quille oscilla de plus belle, surgissant à sa droite, le "Wind Walker" filait sur les vagues, droit sur le galion.
Loch aurait juré avoir vu la silhouette de Fabus Drevon tournant frénétiquement la gouverne du sloop vers tribord.
Les deux coques se frôlèrent, puis s'éloignèrent l'une de l'autre, prenant chacune un cap légèrement différent.
Il ne restait au petit navire, qu'une seule grande voile pour le porter sur les flots.

_"LOCH !"
La voix bourrue du capitaine sauta dans ses oreilles, une poulie s'était décrochée et se balançait avec force au dessus de sa tête, se fracassant contre la porte de la cabine principale.
Il voulu les rejoindre, bien qu'il se sente particulièrement inutile.
Il l'était, Sivelon voulut d’abord le renvoyer à l'intérieur, avant de lui demander de se placer en proue avec Gilamed et de veiller au maintient des pièces du navires.
Il eu un haut-le-coeur, mais le galion glissait encore sur des vagues qui ne semblait pas prêtes à décroître.
Une nouvelle fois le "White Walker" apparut devant eux, navigant avec difficulté, présentant sa poupe, s'éloignant petit à petit pour disparaître derrière une montagne d'eau, et revenir à leurs yeux quelques secondes plus tard...




Le chant des mouettes l'éveilla, la lumière du soleil chauffait sa poitrine, tandis que l'ombre d'un palmier lui protégeait.
Il laissa tomber ses bras en croix, il ne voulait pas bouger, la nuit avait été éprouvante.
Il entendait au loin les ordres et le babillage de plusieurs forbans sur la plage.
Echoué et maintenu sur la plage, les deux navires attendaient l'heure de repartir, après qu'on les ai réparé.
Changer les voiles, et réordonner le matériel, combler la coque, resserrer les cordages, et remettre en place les planches de bois sur le quelle avaient été écrite longtemps a l'avance, la nouvelle identité du "Glory Wave" perdue durant la tempête.
Il n'avait dormis que quelques heures, la fureur des vents enfin calmée, il fallut assister le capitaine pour trouver cet îlot, rester au poste de vigie et surveiller l'avancée du "White Walker".
De tout ceux qui était resté à l'extérieur ce soir là, seul Sivelon et Gilamed n'avaient pas jugé utile de se reposer.

Il se laissa bercer par le flux et reflux des vagues sur la plage, comment imaginer qu'une eaux si calme avait pus causer la mort de trois pirates ?...
L'homme tombé à la mer et que Julius Guvn' était allé cherché, puis deux autre parmi l'équipage de Fabus Drevon, l'un deux dit on, avait été assommé lorsque une vague l'eu emporté, et ne s'était jamais réveillé...
Ils furent mit en terre rapidement, de manière à ne pas entamer le moral des hommes.
Sivelon se chargeait de les occuper aux réparations, de ne pas trop penser...

Des pas dans le sable...
Il redressa la tête, la silhouette d'Ujubval' s'approchait de lui.
Bientôt, ses traits parcheminés et tatoué apparurent, libéré du contre jour.
L'homme l'observa un moment, sans un mot, puis se détourna vers les palmiers tout proches.
Un bruit de sucions se fit entendre lorsque sa lame trancha l'intérieur d'une noix juteuse, après en avoir ouvert l'écorce.
Le pirate fouilla la chaire du fruit avec ses doigts, avant de les porter à sa bouche.
Légèrement secoué du pied, Loch se vit offrir la deuxième moitié du fruit, tandis que le séraphin s'activait à en rassembler d'autre pour l'équipage.

Le goût du sucre le revigora, tendit qu'il contemplait les mats, et les pirates s'activant sur la plage...
La massive silhouette de "Poigne de fer" occupé à rassembler les pièces d'artillerie. Iro était sans doute avec lui, ou en compagnie de la "Hulette"
Ujubval' s'était assis à ses cotés, contemplant le cimetière de fortune et la flottille.
Le jeune garçon songea un moment au vague qui avaient failli l'emporter, bien sur qu'il s'avait nager, mais aurais il pus survivre dans ces flots démontés ?

_"Nous avons eu de la chance..."
Ujubval leva les yeux "Je pense... Qu'il y aurait pus avoir bien plus de morts..."
Le silence tomba, d'un signe de tête, le forban acquiesce.
Ils demeurèrent un moment, sans un mot, jusqu'a ce que Loch ne sente le regard du muet sur sa gorge.
Il voulu replacer sa tunique dessus, d'un geste machinale, mais il l'en empêcha, montrant la morsure du doigt, lui lançant un regard interrogateur.

Il ne pouvait fuir, la question n'était que trop claire...
_"... Vous savez ce que c'est ?"
Une nouvelle fois, il hocha de la tête.
"Que voulez vous ?! Oui, oui nous sommes du même sang, oui cette blessure a été..."
Il se tu...
Sur le visage tatoué naquit un sourire en coin.

Apres cette inattendue marque de bienveillance sur ce visage d'ordinaire si sévère et laid, Ujubval' se releva, lui collant dans les mains un deuxième fruit, et s'en alla rejoindre ses compagnons.

#11 Tim

Tim

    Timinus


Posté 06 novembre 2005 - 13:15

Chapitre X: La Garçonne  



Posé contre le bastingage, l'oiseau noir croassa, mirant et observant  Sivelon, Gilamed, et les forbans au alentour sa tête pivota sur le coté, puis déploya ses aile pour prendre son envol, rejoindre le sloop, s'engouffrer entre sa voilure, puis battre l'air, monter haut, toujours plus haut...
Le soleil chauffait ses plumes sombres, il dépassa un groupe de mouette, provenant sans doute de ces îles et récifs qui se profilaient au loin, et maintint son vol.
La flotte n'était plus qu'un duo de tache noir sur un plateau bleu, reflétant les taches de lumière qu'envoyait l'astre du jour.

Un autre navire...
Il y en avait un au loin...
Le corbeau voulut s'en approcher, quelques milliers de mètres...
Le vent se leva, favorisant l'avancée du volatile...
La sombre coque filait vers lui, il remonta vers le pont, plusieurs formes impossibles à définir par cette vitesse.
Dans une faible détonation, après avoir dépassé la poupe, il disparut, se muant en quelques rubans noirs enlacés et s'effaçant...



Il ouvrit les yeux, la tête lui tournait...
Il porta son regard en direction du navire qu'il avait vu, rien...
Rien d'autre qu'un petit point noir à peine visible dans l'horizon.
Il se releva, plaçant grimoires et parchemins dans le coffret à ses cotés.
_"Maître ? Que..."
_"NAVIRE EN VUE !"

Sur le pont les têtes se relevèrent, puis pivotèrent dans la direction qu'indiquait son bras tendu.
Comme il s'y attendait, la voix du capitaine s'éleva.
_"QUOI ? OU ?"
_" A 4 HEURE !" répondit il conservant sa position.
_"....U ES SÛR ?"
_"A 4 HEURE !"

Sivelon perdit une nouvelle fois son regard sur l'océan, avant de prendre sa décision et d'hurler d'affaler les voiles.
Le "White Walker" les rejoignit rapidement, et ils virent légèrement sur tribord.
Petit à petit, la tache grossit et s'affina aux yeux de la vigie.
_"FREGATE... PAS DE PAVILLON..."

Il n'était bientôt plus qu'à quelques miles les uns des autres, puis l'inconnu prit soudain un brusque changement de direction.
_"IL VIENNENT SUR NOUS..."
_"QUOI !?"

Loch avait posé le pied sur le bord de la plate forme, de manière à avoir un meilleur appui pour mirer a travers sa longue vue.
Il pensa d’abord à Evanie, et au retour de Favner, mais les voiles gonflées arboraient une couleur crème, en dépit du manque d'étendard en haut des mats.
_"Qu'est ce qu... ?"
Le voila ton  étendard" pensa il tandis que s'élevait le noir pavillon et sa figure macabre.
_"PIRATES! PIRATES!"
_"... HISSE LE PAVILLON! FAIT DE MÊME ALLER!"

Frénétiquement, Loch aidé de son familier fixa le drapeau noir et l'éleva bien au dessus de sa tête, attendant la réaction adverse.
_"ILS OUVRENT LEURS SABORDS !" criait il en enjambant le nid de pie, prêt au combat.
_"RESTE LA !" Tonna Sivelon qui avait quitté la barre pour s'approcher du bord et observer la frégate.


_"Qu'en pensez vous cap' ?"
_"Je ne sais pas trop Gilamed, à par les forces d'Igueldav prêtes à reprendre leurs joyaux, je ne connais qu'une personne prête à combattre un galion et un sloop avec un seul bâtiment..."
_"Je vois de qui vous pa'lez"
Sivelon comme à son habitude passa sa main dans sa barbe, et leva le bras en direction de Loch
_"PAVILLON BLANC !"

Les murmures s'élevèrent, Il resta là, à se demander si l'ordre qui lui avait été donné n'était pas une plaisanterie mais il s'exécuta aussitôt lorsque le capitaine ordonna a nouveau d'afficher le symbole de la reddition.

Les sabords de la frégate furent refermé, et les voilées affalées,  il pu distinguer les silhouettes qui se rassemblaient sur le pont.
Bientôt le bastingage fut orné de grappins et les coques du "Glory Wave" et du "Santa Daelyn" s'immobilisèrent l'une contre l'autre.

Les "adversaires" en descendirent, Loch et Iro eurent l'occasion de voir s'avancer une files d'humanoïdes plus étranges les un que les autres.
Parmi ces pirates, il y avait bien sur plusieurs personnes à l'allure "humaine" de peau clair ou sombre, mais aussi un Orc et trois gobelins, un elfe, et plusieurs hybrides mi-hommes mis animaux.

Certain arboraient un visage anguleux, couvert d'écailles surmonté d'yeux jaune, leur mains avaient quatre doigts pourvu de griffes noires, leurs pieds, avaient deux grand orteils ainsi qu'un ergot à la cheville

_"Peuple de Ashag" lui dit le maître d'arme voyant sa surprise "Il vivent dans la partie sud de l'océan..."
_"Et ceux là ?" demanda il en désignant le reste de cet étrange équipage, Des oreilles triangulaires au sommet de leur crânes, une peau couverte de fourrure, parfois une épaisse toison en guise de cheveux, trois paires de moustaches horizontales et un visage n'évoquant rien d'autre sinon celui des chats"
_" Akajmens, le peuple chat, il vivent eux aussi dans les jungles du sud, mais aussi plus loin dans le continent, encore vers l'est"
_"Et tout cet equip..."

Il eu la parole coupée par la voix forte de Sivelon, hélant une femme qui prenait place sur le pont.
_"KATE! KATE!"

Elle tourna la tête, ses longs cheveux rouges et son manteau de toile écarlate  volaient, porté par les vents.
_"Lonton ?! Bas les armes vous autres..."
Il s'approchèrent l'un de l'autre, puis se saluèrent joyeusement comme lors de retrouvailles particulièrement inattendue.
Devant cette scène, le sourire reprit place sur chacun des pirates sur le pont.

_"Qui est elle ?"
_"Kate "La Garçonne" ! La seule femme pirate à ma connaissance... Une... Une amie du capitaine..."


Amarré sur les bords escarpé d'une crique tout près, les trois navires furent abandonnés lorsque le soleil rougeoyant commença à disparaître derrière l'horizon.
Les deux équipages prirent place sur la plage environnante, à l'orée d'une jungle dense les séparant des ports habitables de l'immense île qu’ils occupaient.
Benoît Liwhil fit connaissance avec le cuisinier du "Santa Daelyn", un homme dans la force de l'age, avec lequel il prépara le repas du soir, viande, poisson, pain, et les fruits environnants.
Une montagne de bois fut embrasée sur le sable, offrant un refuge de lumière dans les ténèbres nocturnes.
Ce repas avait quelques semblant festifs aux yeux de Loch, yeux qui encore maintenant parcouraient et déchiffraient les runes de parchemins et livres occultes lesquels avaient été trouvé traînant dans la calle de la frégate.

Petit à petit, les hommes prenant place se présentèrent à ceux qui leur étaient inconnu, ce à quoi Loch s'exécuta en adressant un signe de la mains sans vraiment porter attentions à ses interlocuteurs, Sivelon semblait d'une humeur assez joyeuse, et semble il la plupart de son équipage, ainsi, Gilamed passa un bon moment de la soirée en compagnie de trois autres personnes eux aussi marqués de peau noire et de cicatrice balafrant leur peau, témoignage de plusieurs années d'esclavage.
Chacun des hommes de la garçonne se leva, donna son nom et précisa sa fonction.
Taefeel, le seul elfe présent, haute taille et cheveux blonds tombant sur ses épaules occupait le poste de vigie. Guifur et Treg, deux vieux nain se occupaient parait il une place au poste de canonnier, Azukajil', le gobelin Bosco se présenta avec un sourire remplie de dents pointues, à sa suite vinrent  Kalajak et Vazakel, deux de ses congénères marin dans l'âme.
Il y eu un homme richement habillé qui se présenta sous le nom de Gabeth Solven, et ne précisa pas son emploi sur la frégate, il portait deux anneaux aux mains, et avait le visage rude mais jeune, Ses cheveux clair se dressait sur le haut de son crâne comme tenu par une force électrique...
A sa suite vint Gobkar, un orc massif, sa peau verte ornée de tatouage tribaux, et ses oreilles d’une série d’anneaux se chevauchant les uns sur les autres.

Ensuite, un Akajmen borgne s'avança, Radag se nommait il en saluant d'une voix perdue entre le miaulement et le langage commun, Il avait une épaisse crinière brune et un pelage beige et hirsute.
Il ne portait pas de chaussure, comme les autres de son peuple, mais sous ses bras croisés trônaient fièrement, attachés à sa ceinture d'étoffe, deux coutelas affûté avec soin.
Son pantalon bouffant, maintenu à se qui semblait être ses chevilles, laissa passer une queue touffue qui dansait et se tortillait autour de ses jambes.
Du peuple chat, quatre autres représentants se présentèrent, il avaient tous autant de prestance que Radag, mais pour Loch il était impossible de les confondre tans leur fourrure et la morphologie de leur visage était différente.

Faire de telle différences était moins aisé chez les Ashagans, le peuple d'écaille, le premier avait comme les autres un visage anguleux, rappelant celui des serpents, pour toute coiffure, il portait une crête de peau déchirées sur sa tête et descendant le long de sa nuque jusque entre ses omoplates pour réapparaître sur une lourde queue.
Il se nommait Ssassaleka, prononcé "Saslek" en langue commune, et parlait d'une voix grave et quelques peu grinçante.
Ses mouvements étaient vifs, brusques.
Il portait une tunique de cuir, lacée sur le col, pas de manches, et un pantalon de toile, déchiré, tombant juste en dessous de ses genoux.

Bientôt on mangea, puis "Poigne de fer" entonna un chant qui fut vite interrompu par les curiosités que suscitait Iro.
Iro qui ne tarda pas à se présenter comme l'avait fait chacun des pirates autour du feu.
Le premier étonnement passa rapidement, mais plusieurs forbans lui lançait des regard en coin de temps a autre.
Enfin, la seule femme présente questionna Sivelon sur le succès de sa quête, et ne fut pas surprise de la réponse qu'il lui fut donné.
Loch vit son visage se muer en une expression moqueuse.

Kate la garçonne devait avoir une trentaine d'années, et portait avec élégance une longue chevelure aux reflets de braise, attachés derrière sa tête par un lacet noir.
Elle portait de lourde bottes de cuir, et un pantalon sombre, plusieurs ceinture de cuirs sur lesquels reposait un fourreau ainsi qu'une giberne à munition, sa tunique de la même teinte noire était par quelques endroits orné de dentelle blanche sur laquelle trônait un crucifix minuscule.

_"Vous avez mit le feu à Guervo à ce que disent les rumeurs..."
_"C'est exact !" répondit il franchement, provoquant l'hilarité générale au sein de son propre équipage
_"Et "Le vaillant" ? Qu'en à tu fait ?"
_"Cette pauvre coquille ne tenait même plus ses mats droits, mais j'ai trouvé un bien meilleur bâtiment..."
_"Tu veut parler de tas de bois que vous avez commencé à rafistoler à ta manière ?"
_"Il s’agit du "Glory Wave" Kate, le "Glory Wave"..."

Les exclamations s'élevèrent soudain, noyé dans les sourires des hommes de Sivelon
_"Lonton, je me suis toujours dit que rien ne t'arrêterait et encore une fois je vois que je ne m'étais pas trompé sur ton compte, Raconte moi."
_"Plus tard, si tu le veut, j'ai quelques renseignement à te demander..."
Elle porta à ses lèvres une bouteille de rhum dont elle but le contenu avec toute la vulgarité possible.
_"Si tu a pris avec toi le bijou d'Igueldav, c'est que tu cours encore après Fidervon, et l'or qu'il t'a pris.
_"C'est ça oui..."
_"Et corrige moi si je me trompe, tu voyage depuis plusieurs jour vers l'est, sans aucune idée de l'endroit ou se trouve sa cache ?"

Sivelon resta muet un moment, avant d'admettre la véracité de l'hypothèse, les murmures s'élevèrent rapidement couvert par le rire de la femme.
_"Ou est il ?"
_"Je ne sais pas ou il se trouve, ni ou ils se cache..."
_"Alors ?"
_"Mais je peut te conduire à celui qui sait..."
_"Où ? Dis moi!"

Elle ria encore une fois.
_"Si je t'aide... Si mon équipage t'aide.... Nous voulons notre part..."
_"Quoi ?"
_"QU'EN DITES VOUS LES HOMMES ? On accompagne le vieux Lonton jusque dans l'antre de Fidervon, On l'aide à reprendre son or et après notre paiement nous nous en allons ?"

Plusieurs pichets de rhum furent levés en signe d'approbation.
_"Combien ?"
_"La moitié...."
_"QUOI! NE TE MOQUE PAS DE MOI GAMINE!"
_"Ton équipage en aura bien assez de la moitié, et toi... toi ce n'est pas l'or que tu veut n'est ce pas ?"
_"... ... ... Le quart"
_"Le tiers"
_"... Le tiers... Et nous partirons à l'aube..."

#12 Tim

Tim

    Timinus


Posté 27 novembre 2005 - 19:02

Chapitre XI: Grabuge sur At'Jevos  

_"Bien! Reprenons monsieur Daigan! Apres vous avoir fait quitté le "Glory Wave" en pleine mer, Le pirate Lonton Sivelon à pris la route vers l'Est dans l'espoir de combattre son cousin et de lui reprendre son or ?"
_"C'est exact... Lonton sait pas où est Fidervon mais il verra ça en temps voulu, enfin j'espère pour lui..."
_"Et vous ? Si vous avez joué le jeu de Fidervon pendant tant d'années, vous connaissez sans aucun doute son repaire ..."
_"Hem... C'est à dire... Que..."

Une voix s'éleva dans son dos
_"Souvenez vous Daigan, que je préfèrerais vous voir pendu haut et cours, que ce soit sur les ports d'Evanie, ou à la Grand vergue de ce bâtiment...  Et qu'il ne tiens qu'à vous d'y échapper..."

L'homme s'avança, lentement, ses pas claquaient sur le plancher du navire, inclinant la tête pour éviter une menotte suspendue, et milles autres chaînes balancées au gré du roulis.
Son avancée le mena à la table qu’occupaient le pirate et le lieutenant chargé de l'interroger.
Enfin il entra dans zone de lumière qu'offrait l'unique chandelle de la pièce, les lueurs dorées frappèrent son visage et son uniforme bleu, sa ceinture sur laquelle pendait son sabre, et l'insigne de commandant accrochée à sa poitrine...
"Conformément à notre accord, je vous éviterais le gibet, les cages à corbeaux, la prison même, mais pour cela... Vous devez remplir votre part du marché, allons! Parlez crapule!"
_"Commandant! Calmez vous... Je suis certain que monsieur Daigan ne souhaite rien d'autre que de nous fournir tout ce qu'il sait..."
_"Heu... Oui... Tout... J'vous dirais tout... Ce dont vous devez vous méfier, le nombre de leur canons..."
_"Nous méfier ?"

Jonathan Favner venait de s'approcher un peu plus de lui, sa seule présence semblait agir sur le forban...
_"Ouais... Par exemple leur navire, ils ont du lui donner un nouveau nom mais en réalité c'est le "Glory Wave", j'pense qu'Hin'taglois sera heureux si vous le recouperez... Et pis... Y a des gars chez Sivelon dont vous pourrez bien vous méfier, des gars comme celui qu'on nomme "Poigne de fer", z'aurez aucun mal à le reconnaître croyez moi... Celui là faut l'abattre au mousquet avant qu'il ne vous tombe dessus, et puis y à ce type... Euh... Ujubval', c'est à cause de lui que je suis ici maintenant... Vous verrez sur sa gueule, y'a plein de tatouages étranges, y'en a qui disent que c'est un des entravés, et puis, il parait que c'est un séraphins, enfin, y'en a plusieurs qui le disent..."
_"...C'est tout ?"
Daigan hésita un instant
_"J'aimerais que vous fassiez quelque chose... Y'a un gars que vous devez attraper pour sûr, c'est la dernière recrue de Lonton, et il semble s'y être attaché, enfin, c'est un gamin, l'est toujours avec sa bête sur l'épaule, il s'appel Loch, attrapez le, et pis, tuez le sans tarder... Sivelon fera sans doute quelque chose pour le protéger..."

_"Nous ne sommes pas ici pour vous rendre service monsieur Daigan! Et croyez bien que nous opérerons comme bon nous semble..."
_"Commandant ?... Pourquoi vous courrez après Sivelon ? Je veut dire ... C'est pas le seul pirate sur l'océan ... L'appât du gain ?..."

Favner releva le visage, semblant considérer cette question comme une grave insulte, son regard fixa le vieil homme.
_"Evanie espère racheter le déshonneur et les perte de Guervo avec l'or de Sivelon..."
_"Oui... Mais... Vous avez jurez de le traquer, vous personnellement, et vous courriez après nous bien avant... Pourquoi lui plutôt qu'un autre ...."
_"Une vermine telle que vous est elle capable de comprendre ? Je perd mon temps Daigan! Et ma patience... Sivelon... Une raclure de votre espèce n'égalera jamais Lonton Sivelon, jamais... Sivelon "l'insaisissable" toujours à porté de vue, mais toujours échappée avant que ma main ne se pose sur lui, vous n'aurez jamais autant de panache que cet homme... Il à cette aisance et cette prestance que vous ne pourrez jamais rêver d'avoir, vous qui vous êtes joué de lui, je vous hait pour cela... Maintenant... Vermine... Parlez! Parlez!"

Le silence tomba, la plume du lieutenant venait de s'arrêter en l'air, tandis que son propriétaire fixait Favner, immobile, les yeux fixé sur le pirates."
_"Monsieur Daigan, pour votre intérêt, donnez nous la position de cette cache..."
Daigan hésita encore une fois, son regard était tombé sur ses mains... Il prit la parole...





Favner respira l'air du soir, refermant derrière lui la porte des calles. La "Gomanth Beth’ Ana" et le "Rogue-Sand" filaient à bonne allure devant le "Wind Walker", le galion sur lequel il voguait depuis si longtemps déjà.
Thomas Keneth, le navigateur tenait fermement la barre, lui préféra marcher vers la proue, admirer la figure sculptée, cet aigle prêt à saisir sa proie.
Les voiles pourpres se gonflaient, menant la flotte vers l'Est lointain.






Il se pinçait les yeux, et laissa les larmes couler...
De sa main, protégeait son visage du vent, et son chagrin des autres regards.
Son écharpe était protée par les fortes bourrasques, le pavillon claquait au dessus de lui...
Il avait encore rêvé d'elle...
Il serrait sa tunique, tandis qu'un collier d'îlot défilait, leurs végétations touffues prenaient les couleurs rouge et dorée du crépuscule.
Le soleil touchait l'horizon derrière lui.
Sous ses doigts, les creux et aspérités de la cicatrice croisée se faisaient sentir.
Il se souvint du jour qui l'avait mené dans les ruines, imbécile qu'il était...
En ce temps déjà, il s'était aventuré dans les griffes de la cigogne sans en mesurer les conséquences...
Sa main et sa sottise, voila ce qui l'avait tuée...
Et maintenant encore, il fuyait...
Il essuya les larmes au coin de ses yeux, de grand yeux imprégnés de mélancolie, le chagrin face a la mort, le chagrin de ses torts... Et puis... La peur de l'avenir...

Le "Glory Wave" s'immobilisa, il respira lentement, tentant d'effacer de son esprit les images fugitives, les yeux et le sourire bienveillant de Neyna.

At'Jevos leur faisait face, ses quais de bois, parfois habités de cabanon sur pilotis, laissant très vite place au rue sales du port pirates, les pavés inégaux, éclairé de milles flambeaux ceinturant le chantier naval, et les masure et maison...
Le port se nichait entre deux criques, au pied de falaises abruptes et déchirées, au dessus desquelles trônait une fière jungle de palmier.

Loch observait la ville en silence, attachant son coutelas à sa ceinture, ce soir, l'épée d'argent dormait a fond de son coffre, sous son hamac. Iro lui tendis un pistolet chargé par ses soins, qu'il coinça sur son pantalon, renouant son écharpe et ajustant sa tunique.

Déjà les sombres couleurs de la nuit tombaient sur le port, et l'ombre des falaises avait couvertes la ville depuis bien longtemps.
Les cris et chansons d'ivrognes lui parvenaient, brisant le silence et le calme qui régnaient autour de la flotte.
Assis sur le bastingage, il observait Radag et Poigne de fer, eux même occupé à observer Sivelon tandis que Kate "La Garçonne" descendait lentement du "Santa Daelyn".

_"Tans que nous y sommes Lonton, quand reprendrais-je le "Glory Wave" ?"
Sivelon releva la tête, ajustant son chapeau au dessus de son crâne
_"Reprendre le... " Il hésita longuement, devinant ou la pirate voulait en venir "Exprime toi Kate, de quel droit le reprendrait tu ?"
_"Tu as hissé le pavillon blanc à mon approche n'est-ce pas ?"
Il eu un rire sonore
_"T'es bien la fille de ton père... Pas d'doutes... Mais ne te fait pas d'illusion, c'est pas avec ce genre de discours que tu prendras mon bâtiment! On ne vole pas Sivelon! Ca no..."
_"Tu t'es rendu Lonton, rendu..."
_"... Pour éviter à ton navire de sombrer et de n'avoir pour équipage que les requins, maintenant ferme la! J'vois "La Hulette" qui arrive..."

Courrant sur les quais à leur rencontre, le jeune homme leur adressa un sourire victorieux.
_"Cap' ! Madame! Il est là, comme vous l'aviez dit, j'ai vu le "Dolap's Phaelin" sur le second port, derrière les falaise à l'Ouest, et son équipage qui est parti pour l'auberge."
_"Bon travail mon gars ! Préviens tout le monde, faut être prés à partir dés que possible..."
_"Et bien Lonton! Que pense tu de mes renseignements ?"
_"Je r'connais que t'a point dis d'sottise, maintenant faut voir si l'gros pourra encore te donner raison... Aller! Venez vous autres"

Il commencèrent à s'avancer, en petit groupe, Loch avait rejoint Radag et William, ainsi que les deux capitaine, derrière eux, Julius Guvn', Fabus Drevon Gilamed et un ashagans les suivaient, éparpillés dans le rues, le mousquet à la main.

At'Jevos semblait dans une effervescence permanente, la boue et la puanteur les accompagnaient pendant tout leur trajets, croisant les citadins crasseux, la milice corrompue, quelques pirates et pêcheurs ivres, dansants au milieux de volailles et porcelet.
Les couplets de plusieurs chansons paillardes se mêlaient autour d'eux, Loch reconnue quelques paroles déjà entonnées par son compagnon mélomane.
Les lumières de la ville formaient des ombres noirs, devant eux un homme venait d'être jeté par la fenêtre, se relevant rapidement, et fuyant un jet de casserole particulièrement précis, partout ou le regard de Loch se posait, il ne vit que des visages hypocrites et criminels.
"At'jevos méritait bien sa réputation de port pirate" songea il, arrivant enfin à l'auberge que la vigie leur avait indiquée.

_"Pas de doute, c'est bien les hommes de Bufler que je vois tourner autour des catins..."
_"Et bien Lonton ? Tu va pas rester là ..."
_"Ahah! Pour sûr! Mais va falloir faire attention, tout son équipage doit être en train de boire à l'intérieur en ce moment..."


Lorsqu'il poussèrent la porte, sous une enseigne indiquant "fûts de calles", plusieurs regards méfiants tombèrent sur eux, ainsi qu'une épaisse fumée de tabac et herbe à pipe.
Un barman essuyait quelques verres ébréchés, tandis que les serveuses au décolleté avantageux amenait pichet et chopes, tournant autour des tables ou se mêlaient partage de butin, compte d'histoire, partie de carte, et danse obscènes.
Sans compter les nombreuses ribaudes tapinant et racolant le client.

_"J'sert quoi ?..."
_"Qu'est ce que t'as ?" demanda Sivelon au barman
_"Sa dépend, y a des filles, et puis à boire, du rhum, de la bière, et de l'alcool de sucre, Et pour ce soir, y a d'la soupe et du ragoût..."
_"Donne nous cinq chopes de ton rhum, et puis, j'ai une question à t'poser..."

L'homme s'en retourna dans l'arrière boutique, revenant avec ce qui lui avait été demandé.
Sivelon distribua la boisson qui fut à peine bu, et posa une poignée de pièces sur le bar.
_"Maintenant dit moi, je cherche un homme qui serait arrivé dans la soirée, c'est l'capitaine de tout les bougre que tu voit la bas..."
_"A l'étage monsieur ! Troisième chambre !"
_"Merci bien mon gars, je te souhaite de faire de bonne affaires encore longtemps..."

Il empoigna sa chope et en bu un long trait, s'avançant, traversant la salle en entonnant un champ marin.
_"Tenez vous prêt" leur souffla il avant de monter l'escalier qui donnait sur l'étage, un balcon surplombant les tables, face a un immense chandelier de bois, illuminé de chandelles et lampes à huile. "Kate! Prête ?"
Elle eu un sourire complice, et hochât de la tête...

La troupe gravit les marches, Sivelon bu encore une gorgée, s'avançant sur le plancher, vers les deux pirates surveillant semble il la troisième chambre.
_"Salut mon gars !"

L'homme se tourna vers le capitaine pirate, avant de prendre la choppe dans le visage, le second voulu tirer son arme, mais un coup de feu retentit, et il tomba à la renverse, par dessus une table de jeu.
Le silence se fit, Sivelon leva ses mains comme pour se présenter, et ouvrit la porte d'un violent coup de pied.

_"Yooooooooo ! Sur les flots de l'océan !"

Il pénétra dans la chambre aux sons des lames tirées, Kate vint à sa suite, dans la pièce sommairement éclairée se tenait un mobilier restreint ainsi qu'un seul lit. Thomas Bufler se tenait là, couché, une catin à moitié nue, à cheval sur son ventre se chargeait de dénouer sa tunique.

"Y'a d'la vermine, y'a des brigand!"

D'un geste rapide, Sivelon la souleva et l'envoya valser contre une armoire, le perroquet du pirate s'envola en lançant un "Ouvrez les sabooords" des plus grinçant, tandis que Kate fermait et coinçait la porte, laissant Radag, Loch et William avec l'équipage qui commençait à se ruer sur l'escalier.

"C'est des crapules! C'est des forbans !"

Sivelon vida sa chope d'un trait, la jetant sur le visage de son adversaire qui peinait à se relever, il tira une dague et s'approcha de lui.
_".... Je... Je vais vous laissez hein !... C'est pas la peine de payer"
Le cliquetis du pistolet de Kate se fit entendre
_"Reste assise, tu pourra finir ton travail avec le gros tout à l'heure"

"Ce qu'il veulent c'est la boisson, l'or et pis l'argent!.... Salut Thomas... Combien t'as pris à Favner en me vendant, moi et mon équipage..."





Le poing de fer de William s'abattit sur le premier pirate qui montait l'escalier, celui ci lâcha son arme, tombant sur ses compagnons derrière lui.
L'auberge commençait à se vider, et plusieurs balles sifflèrent au dessus de Radag et Loch, Le jeune garçon empoigna son arme, et se jeta par dessus le parapet, atterrissant sur une table, il se retourna, ses geste étaient larges et rapide, vif et précis, il bloqua une lame, et envoya son pied contre la face de son adversaire. Il prit son pistolet, et tira sur un autre pirate qui se ruait vers lui.
Radag avait l'un de ses sabres à la main, et sauta sur le large lustre en bois, tranchant les cordages qui le retenaient, il se laissa tomber, fracassant une table et plusieurs adversaire, il donna un coup de griffes dans le visage du flibustier qui le chargeait, avant de lui trancher la gorge, il prit un couteau à sa ceinture, et l'envoya sur un homme derrière Loch, prêt à l'occire.
Il y eu un coup de feu, "Poigne de fer" tenait son épaule ensanglantée, avant d'envoyer une claque au tireur, d'un revers de sa main blessée, l'homme vola sur plusieurs mètres, avant de s'écraser sur la table qu'occupait Loch, le catapultant en avant.
Il roula entre deux chaises et se releva rapidement, perçant la bedaine d'un homme massif qui le tenait en joue.



_"Lonton ?! Kate ?! Qu'est ce que ?"
Bufler se redressa sur le lit, tentant d'echaper à Sivelon qui l'empoigna et le plaquait contre un mur.
_"Combien Thomas ? Combien ?"
Le pirate se tue un moment, la peur semblait l'avoir quitté, il eu un rictus
_"J'ai eu une amnistie, Evanie ne me poursuivra pas, jamais ! Jamais! Ja..."
La dague du capitaine venait de lui piquer la gorge, la terreur repris sa place au fond de ses yeux.
_"Et bah! T'es commerçant à ce que je voit, Tu voudrais pas me vendre quelques chose ? La cache de Fidervon par exemple! Tu sais sans doute où se cache ce vil chien ! Répond! Pourceau !"
_"Je vends ? Je vends ? Héhé Lonton! Je vends mais je gagne quoi dans l'affaire moi ?"
_"La garantie d'avoir encore deux yeux en sortant d'ce bordel ! Parle !"


Il avait tranché une main, Radag sautait d'un bout a l'autre de la piece, démontrant la prodigieuse agilité de son peuple, sa criniere lui tombait sur le visage et tournoyait, acompagnant ses mouvement.
Il y eu encore un coup de feu, Loch sentit une douleur aigüe sur sa cuisse, il porta sa main dessus, avant de chanceler.
William descendait de l'escalier, donnant des coups de hache au hasard, le tireur se jetait sur le jeune garçon qui bloquait sa lame tans que possible.
Il vit du coin de l'oeil que Radag avait eu une estafillade dans le dos, et reporta son attention sur son adversaire.
Le son des mousquet se fit entendre, et l'homme s'ecroula, Gilamed, Guvn' et Drevon entraient par la grande porte de l'auberge, tirant sur les beligerent, tandis que Enssalek, l'ashagan, penetrait par une fenêtre, son arme à la main.
Le maître d'arme aida Loch à se relever.
_"Ou sont ils ?"
_"A l'étage ! Là !"
_"La milice va arriver, qu'ils se dépechent..."






_"Ok ok ! j'ai compris, sur 0,48 ; 3, 65, y à le port de Falaris, c'est un pour du royaume de Tarenne, si tu entre dans le port, et que tu t'enfonce dans les terres, t'arrivas vite de l'autre coté, y'a comme une montagne qui tombe dans la mer, c'est l'volcan d'l'île, le mont Dakajep, près des falaise, tu doit passer entre deux piliers rocheux, et continuer sur le sentier, c'est tout ce que je peut te dire..."
_"Bien Thomas! Bien... Et qu'est ce qui me prouve que tu ne ment pas ?"
_" Je sais moi" Kate venait de s'approcher, pointant son pistolet sur l'entrejambe du pirate.
_"NON! NON KATE! NON! C'EST LA VERITE, JE L'JURE, TIRE PAS KATE! NON!"

Elle eu un sourire en coin, Sivelon répéta pour lui même les coordonnées et envoya son poing dans le visage de Bufler, le laissant tomber, assommé.

_"Capitaine! Dépêchez! La milice a'ive..."
_"Et le reste de l'équipage de Bufler aussi !" Gilamed et Drevon venaient de s'engouffrer dans la chambre.

Sur l'ordre de Sivelon, ses hommes et ceux de "La Garçonne" quittèrent les lieux aussi vite que possible.
Guvn' envoya son mousquet dans les dents d'un miliciens, ouvrant le passage à la troupe courrant vers les  quai, "Poigne de fer" fermait la marche, portant Loch sur son épaule valide.
Les trois navires lancèrent les amarres et quittèrent rapidement At'jevos, assuré de ne pouvoir y revenir avant un bon moment.




Le soleil était haut dans le ciel, Loch marchait sur le pont du "Glory Wave", boitant fortement, sa jambe ceinturée d'un pansement blanc.
Enssalek était vraiment doué pour la chirurgie, mais extraire la balle avait été un moment passablement douloureux, il aurait pus demander à Iro, mais n'avait pas eu l'occasion de refuser, lorsque l'ashagans s'était présenté à lui, le couteau à la main.
La disparition mystérieuse de sa blessure aurait encore soulevée des questions inutiles, sans compter la douleur et l'épuisement du diablotin...
"En se monde, tout ne se règle pas en une affaire de magie" songea il.

Il salua le capitaine, et alla s'asseoir sur un vieux tonnelet
Pendant quelques temps, l'ascension jusque nid de pie se fera avec quelques difficultés.
Le vent était fort, mais les poussait vers le nord, Sivelon bataillait avec les vagues pour maintenir le cap.

_"En combien de temps y seront nous ?"
_"Une semaine, ou dix jours, je ne peut pas vraiment le dire..."
_"Et "La Garçonne" ? Elle aura son tiers ?"
_"Pour sûr, cette garce à su me mettre sur la bonne route, espérons qu'il nous accompagnerons jusqu'au bout"

Loch perdu son regard sur la forme sombre et noir de la frégate, le "Santa Daelyn" fermait la marche tandis que le "White Walker" voguait devant eux...

#13 Tim

Tim

    Timinus


Posté 11 décembre 2005 - 22:01

Chapitre XII: Un chemin sous les palmes  

L'élément eau, Naya, est l'un des éléments primaires les plus destructeurs.
Les capacités de l'eau sont nombreuses, sans compter la puissante tonicité d'une glace dense.
Cependant, le maniement de l'eau pour les magiciens est soumis à plusieurs restrictions, sans compter les prédispositions que possèdent certaines races a sa manipulation.
Le premier principe à connaître est que l'eau, tout comme l'air et la terre, ne peut naître de rien comme le fait la flamme...
Il est pourtant possible de la trouver en abondance en différents endroits parfois insoupçonnés: Sous terre, dans les nuages, dans la glace, le sang, ou la gourde du voyageur prudent.
Avant d'apprendre à commander aux eaux, l'apprenti doit savoir ressentir sa présence...


Le vent fit tourner les pages qui avaient échappés au pouce pinçant de Loch, le pavillon de Tarenne claquait au dessus de lui...
Une fois de plus.
La silhouette de Iro, assis sur la structure du nid de pie, apparaissait en contre jour, masquant une partie de Port Falaris.
La flotte affalât ses voiles, et ralentit l'allure.
A moitié vautré au fond du poste d'observation, le jeune garçon, referma son grimoire, tandis que le diablotin venais s'emmitoufler dans ses vêtement, se protégeant d'une brise, bourrasque tiède, annonçant le déclin de l'hiver ...


Port Falaris était l'un des ports les plus protégés que Loch avait eu l'occasion de visiter.
Rues, places et quais étaient pavés là où s'alignaient gibet et cages à corbeaux.
Les pierres fortes et droites traçaient les voies de circulation, donnant sur la maison du gouverneur local, la trésorerie et une caserne fortifiée.
Canons et munitions trônaient face a eux, leur souhaitant "bon accueil", ainsi qu'une ronde incessante de garde en uniformes rouges et armures d'acier.

Une partie de l'équipage mit pied sur les quais, dont les deux capitaines.
Ils passèrent la journée à flâner sur le marché et le chantier naval, achetant vivres et canons afin d'expliquer leur présence dans la ville...
Tout en gardant un oeil sur l'épaisse jungle qui bordait la ville et s'étalait dans les collines.
Ceux qui pouvaient porter une tenue "correcte" et affichaient un visage peu "patibulaire" purent accompagner Sivelon, habillé de vêtements neufs et distingués, ainsi que Kate "La Garçonne", portant une robe à dentelle ample, dont la blancheur jurait avec sa tignasse flamboyante.

De l'auberge, les capitaines firent venir plusieurs tonneaux de rhum et alcool de fruits.
Liwhil et son camarade cuisinier préparèrent plusieurs plats goûteux à base de porcs et volailles achetés dans la journée.
Mangeant gaiement, les hommes montrèrent leur lassitude pour le boeuf séché et le biscuit de quart.
Au crépuscule, les torches furent allumées sur le pont du "Santa Daelyn", les instruments sortis, et un air festif et paillard fut lancé.
Les plaisanteries sortaient de bouches dégoulinantes d'alcool, et la piètre danse qu'offrait Guvn' avait plus d'un aspect comique.
Plusieurs Ashagans émirent des sifflements, parfois graves, parfois aigues comme une ode s'élevant entre les voiles, une bouteille vola entre un akajmens et Gilamed qui l'attrapa au vol, en but une bonne gorgée, et remercia le félin.
Seul les deux capitaines semblait ne pas prendre part à la soirée, assis sur quelques tonnelet et caisse, il semblait avoir une discutions assez mouvementée qui prit fin lorsque sous les yeux de Kate, Sivelon se leva, attrapa un pichet, et débutait avec "Poigne de fer" un chant en duo parlant d'un général de guerre coulé et emprisonné par ses ennemis.
Leurs voix tournaient autour de l'équipage, Iro dansait devant eux claquant de ses mains minuscules.
Les lèvres de Loch se pincèrent en coin, les yeux brillant des flammes et torches devant lui, il afficha un sourire d'amusement sincère.



Tard dans la nuit, bien avant les lueurs de l'aube, un groupe d'expédition fut formé et quitta la flotte.
Sivelon avait, bien entendu, demandé à Loch de le suivre, Ujubval, Gilamed, William "Poigne de fer"  et plusieurs hommes firent de même.
Il laissèrent la navigation du "Glory Wave" à son bosco et maître d'arme, Julius Guvn'.
Kate "La Garçonne" quant à elle avait demandé a Radag de venir, ainsi qu'a Gobkar, le guerrier Orc, Saslek et deux autres Ashagans, Azukajil' le gobelin bosco, puis plusieurs troupes humaines.
Le commandement du "Santa Daelyn" fut confié à Gabeth Solven, l'homme aux riches atours.

Loch portait une tunique courte et verte foncée, ainsi qu'un pantalon de cuir brun. Sur un duo de ceinture était suspendue son long coutelas ainsi que Neyna, son épée d'argent, il avait coincé entre le cuir et son pantalon, un pistolet aux coté d'une petite giberne.
Radag portait ses deux coutelas, et tenait en main un mousquet, il avait gardé ses vêtements amples mais avait masqué la partie borgne de son visage d'un cache noir.
"Moins gênant au combat" avait il affirmé.
Sivelon ne portait plus son long manteau noir, mais une veste de cuir et plusieurs vêtement de toile, une dague pendait à sa ceinture en compagnie de son coutelas et de son pistolet, quand à Kate, elle aussi avait laissée son manteau ample, elle portait un pantalon de cuir brun et une tunique blanche, un duo d'arme a feu était coincé près de ses hanches, tandis que du coté gauche se balançait sa lame.

Alors qu’ils traversaient la ville sous le regard de Sélene, tandis que la flotte quittait l'endroit et se préparait à contourner l'île, Sivelon perdit peu à peu son attitude joyeuse.
A mesure que leurs pieds foulaient les pavés, une onde colérique passa sur la troupe armée, étreignant les coeurs et les appelant aux combats futurs.

_"Nous y sommes" telles furent les paroles du capitaine lorsque le chemin, nu depuis longtemps s'avançait entre deux palmier, annonçant la dense jungle devant eux.
Les bruits et cris de la nuit parvenait à eux, entre buisson et troncs. Les oiseau et petit animaux passait au dessus de leur tête, invisible dans les ombres, masqué par la voûte de palmes obstruant le ciel étoilé et la lumière de la lune au déclin.

Le jour se levait peu à peu aux sons des feuilles bousculées et du bois craquant sous leurs bottes, les végétaux reprirent leurs teintes claires, une explosion de couleur dans cette jungle.
Le sentier disparu, et il durent trouver leur chemin à travers lianes et racines, une pente se présenta à eux, et la longue file de forbans serpenta autour de la colline, marchant sur pierre et arbres morts recouvert de mousse.

Ils atteignirent le sommet, Radag voulu jeter un oeil entre la végétation à l'aide de sa longue vue.
Il assura apercevoir un panache de fumée mais rien de plus précis.
Le soleil montait haut, lorsque midi arriva, (ou du moins pensaient il qu'il était midi) il s'offrirent une courte pause pour se restaurer.

_"N'avance pas !" Iro stoppa ses mouvements devant la plante aux vives couleurs qu'il désirait observer, remit de sa surprise, il adressa un regard interrogateur à Kate.
Celle qui avait crié cet avertissement se contenta de jeter un morceau de fruits sur l'un des pétales qui s'enroula aussitôt dessus, l'entraînant dans sa gueule béante.
"Enforcard, ou "Dévoreuse", une plante carnivore, ne t'approche pas ! Chacun de ses pétales colles et paralyse sa proie... Qui se retrouve dans son estomac... elle se nourrit d'insecte, mais ne sera pas contre quelques morceaux de viande."

Sous le regard de la pirate, Iro recula, alla rejoindre son maître en face d'elle, et observa l'étrange végétal de loin.
La plante affichait des couleurs vives sur ses huit larges pétales, oscillant entre bleu vif et jaune d'or, le centre de l'Enforcard était marqué d'une large ouverture donnant sur les profondeurs de son estomac.

La troupe reprit sa route, Entre lianes épineuses et rochers coupants, plus d'une fois l'un des hommes chuta, les pieds pris dans une racine traîtresse.
Un sifflement vint à leur oreilles, stoppant l'avancée, l'oreilles aux aguets.
Les visages inquiets se regardaient mutuellement jusqu'à ce que l'un des ashagans prononce "Sssocla"
Plusieurs personnes acquiescèrent  et les mains se resserrèrent sur leurs armes.
_"Gare ! Gare aux Ssocla"
_"Ssocla ? Qu'écécé !" demanda William "Poigne de fer"
_"Ssschut ! Humain bruyant chut ! Ssocla c'est "fffancéklo" dans ta langue..."
Le pirate ne dit plus rien, prenant une posture aussi discrete que sa carrure lui permettait.

En silence, tous attendirent, écoutant chacun des sons de la jungle, accroupis sur la piste, entre palmiers et buisson si près qu’ils n’avaient qu’à tendre le bras pour en caresser les feuilles.
_"Fancéklos... " Un murmure inquiet se fit de nouveau entendre au milieux de la petite foule, puis plus rien... Aucun son, bruit ou sifflement autre que le vent entre les palmes et les oiseaux envolés.

Iro tira le col de la tunique de Loch, tandis qu’ils se remettaient en route.
_"Maître vous saviez ce que c'était ?"

Loch en avait bien une idée, mais elle restait limitée, le nom de cet animal avait été plusieurs fois mentionné dans les grimoires qu'il avait parcouru, la de ses observations maritimes.
Le fancéklos était l'une de ces espèces d'animaux écarté des branches de l'évolution au point d'en devenir de dangereux prédateurs, quelques livres en parlaient en tans que "monstre" d'autres préféraient le ranger avec les animaux tropicaux.
Le fancéklos était un lointain cousin du peuple de Ashag, un lézard atteignant la taille d'un demi homme, svelte et rapide, pourvu d'un bec, d'une petit corne nasale et d'une large crête solide capable de le protéger, il était pourvu de longue griffes dont une paire rétractile, chez les mâles une deuxième crête tranchante apparaissait au bout de sa queue. Comme si cela ne suffisait pas, le plus à craindre chez le fancéklos était son organisation à la chasse, ainsi que ses capacités de camouflages dans son environnement.

Loch expliquait tout cela à son familier, récitant  presque ce qu'il avait retenu dans les divers livres. Beaucoup de pirates alentours l'écoutaient attentivement, bien qu’ils ne le montrèrent pas.
La pente descendait toujours, le déchirement de l'eau se fit entendre.
La piste zigzaguait autour d'un large arbre, tombant abruptement...
Ils parvinrent enfin devant une mince et basse chute, laquelle créait un lac clair à ses pieds.
Le soleil brillait dans l'azur du ciel, plongeant ses rayons dans la mare ondulée.
Une nouvelle pause fut offerte, chacun but de bon coeurs, se rafraîchissant bras et visages.

_"Capitaine..."
_"Hmmm"

Sivelon se détourna de la chute, faisant face à la vigie, son visage d'abord tendu afficha un sourire bienveillant, découvrant ses dents en or.
"Que veut tu Loch ?"
_"Qui... Qui peut nous dire si votre cousin sera sur place ?"
La figure de Sivelon se mua en une expression de complicité sincère.
_"On cherche l'or, Loch ! Rien que l'or ! Si j'ai envoyé Guvn' et les autres faire le tour de l'île, c'est pour pouvoir être près lorsque nous trouverons sa cache, car il faut bien quelle soit sur la cote non ? Ils ne s'amuseraient pas à transporter leurs magots dans cette foutu jungle, pour sûr..."
_"Vous n'êtes là que pour l'or? Vraiment ?"
_"Assurément ..."
_"Et si il se trouve sur place... Comme vous l'espérez..."

L'homme ne répondit rien, mais afficha toujours se regard complice.
_"En route vouz'aut' !"

Les mousquet furent repris en mains, les discutions interrompus, les hommes levés et la terre à nouveau foulée du pieds.
Les heures passèrent, et la lumière de Kheld commença à décliner.
Le cri de surprise de Kate attira l'attention de tous.
Elle venait d'écarter une branche touffue, lorsque le mont Dakajep' apparut soudain devant elle.

Perdu au loin, le volcan plat et noir s'étalait sur plusieurs kilomètres en pente douce.
Un panache de fumée grise s'élevait au dans le ciel et se transformait en nuages horizontaux, partant, poussés par les vents, vers le sud...
_"Enfin ! " S’exclama Sivelon, "Cette foutu caillasse se présente à nous... QUELQUES MILES TOUT AU PLUS !"
_" Alors nous serons demain là bas..." annonça Radag avec un sourire.
_"Seulement nous ferons un détours ..."

La route annoncée par Kate leva quelques murmures interrogateurs. Peut a peu la troupe s'avança à leur hauteurs, il se trouvait tous sur une basse corniche donnant sur une longue et large plaine couverte de hautes herbes.
_"Et bien ? Par où souhaitez vous passer dame ? On peut aller droit non ?"
_"Nous continuerons dans la jungle..."
_"Et pourquoi ça ? Y à le volcan juste devant nous! On à qu'a couper à travers ..."
_"A t'ave's les hautes he'bes " coupa Gilamed " Avec les fancéklos qui 'ôdent autou's de nous ? Héhéhéhéhé! Héhéhé! Me'ci bien ! Mais tu va aller seul ..."
_"Gilamed à raison, et Kate aussi, nous allons contourner vers le nord! Allons!"
_"Mais cap' le volcan est juste là! Juste là !"
_"Tu veut traverser cette mer de fougères ? Vas y !... NOUS PASSERONS PAR LE NORD ! ALLER !"


Encore une fois la halte pris fin, et la marche continua, longeant la plaine à travers la forêt dense
Les lumières du ciel qui filtraient à travers les arbres prirent peu à peu les teintes du couchant, peignant les troncs de petites taches orangées et lumineuses...

Tout ce passa très vite, il y eu d’abord le sifflement, ce long sifflement hostile qui se fit entendre alors qu'ils se trouvait entre deux hautes pierres.
Les arbres remuèrent, puis l'un d'eux apparu, sur le sommet du végétal, les observant, près à fondre.
On s'apprêtait à le tuer au mousquet, mais trois autres survinrent dans leur dos.
L'un des hommes de Kate eu le dos lacéré avant que Gobkar, vif et puissant ne parvienne a enfoncer le crâne du fancéklo, un autre se jeta sur Sivelon qui tomba à la renverse, il y eu un coup de feu, puis l'animal s'écarta, sa crête et ses écailles vertes présentaient un trou rouge. Il voulut assener un nouveau coup, mais la crosse du mousquet d'Ujubval' lui cogna le bec, les coutelas de Radag glissaient sur sa peau, il n'y eu que le fusil du séraphin pour l'occire.
Un homme fut griffé au visage, la joue ouverte, "Poigne de fer" tomba sur le troisième animal qui esquiva avec une souplesse et rapidité incroyable.
_"Ssssssss" La dague de Saslek fut dévié par la crête, la queue de l'animal frappa l'air mais le combattant ashagan évita l'arme naturelle qui passa au dessus de sa tête.
Il sentit un corps tomber souplement dans son dos, mais un coup de feu fit entendre une nouvelle chute.
Acculé, le lézard prédateur leur tourna vivement le dos, et s'enfuit, bondissant entre les palmiers.
Azukajil', le gobelin souriait, déformait son horrible faciès tout en rangeant son arme à feu...

Par chance, aucun ne fut tué, et il n'y eu que très peu de blessé, bien que les plaies furent profondes.
Apres que les soins de première urgence furent administrés, la troupe s'apprêtât à repartir.

_"Qu'est ce que tu fait ?"
Sivelon s'était approché de Loch et de Iro, lesquels observait une dépouille animale avec grand intérêt...
_"Il me faut ses griffes ..."
_"Heuing ? "
_"J'ai tout essayé, mon coutelas ne parvient pas à entamer cette peau ..."

Sivelon s'était accroupit, en effet, sur la patte du lézard, les écailles avaient été entaillés mais aucune tranchée...
Ils essayèrent tout deux... sans aucun résultat.

_"Ssassaleka peut... Aider..."
Saslek se présenta avec sa dague, perçant petit à petit l'épiderme, ils parvinrent enfin, par un travail minutieux à découvrir chaire et os. Une balle a bout portant fit sauter le reste du bras, et la patte tomba mollement sur le sol.

_"Charogne !" annonça le capitaine en la tendant à Iro...
Ils se relevèrent tous... La marche reprit...







Il faisait noir, Loch était comme retenu, entravé, enchaîné...
Comme lors des rituel que lui faisait subir La Cigogne...
Mais il n'était pas allongé, non ! Il sentait clairement qu'il se tenait à la vertical, les bras en croix...
Il y eu comme un brouillard sombre, les volutes noirs s'écartaient.
Quelques incantation ou paroles obscures venait à ses oreilles... Comme un chant occulte perdu dans l'air.
Il y avait quelques faibles lumières, jaune... Rouge... Bleu...

_"Anédae ! Anédaé Onajurolana Enf Daesion !"
_"Kalaket ! Lak ! Lak ! Kalutef Kelak !"

Une femme apparue, elle était grande... Belle... Ses cheveux bruns tombaient en volutes sur ses vêtements.
En volutes...
Ondulant...
Comme un millier de serpent sur sa tête...
Son visage était marqué... Marqué d'une tache sombre grandissante... Occupant la majeure partie de sa peau...
Ses mots... Ses mot était comme un venin malsain...


"MAÎTRE ! REVEILLEZ VOUS"

Les images passèrent vite devant ses yeux...
Il y avait cette femme qui ne cessait de la regarder... Puis une autre... Plus jeune belle... Ô combien belle ?...
Sa peau de nacre renvoyait des reflets et une aura bleutée...
Ses cheveux noirs tombaient en cascade sur une robe de la même teinte... De petite point blancs brillait sur son vêtements...
Elle aussi le fixait du regard... Silencieusement...


"MAÎTRE ! "


Silencieusement...
Sur son visage impassible...
Une larme coulait...


"REVEILLEZ VOUS !"


Il ouvrit brusquement les yeux sur le visage de Iro, et se releva vivement, serrant sa tunique au niveau de son coeur...
Recroquevillé sur le sol... Il passa sa main sous le vêtement... La cicatrice était faiblement ouverte...
Il eu une toux violente, sentant les petites pattes de son familier qui cherchait à le maintenir, à l'aider...
Il avait mal, mal partout en son corps...
De violent spasmes le convulsaient...

_"A l'aide !" La voix du diablotin ne portait que sur une petite partie du campement, là ou les forbans s’étaient endormis.

Sivelon et Ujubval' accoururent... Radag était resté auprès du feu...
Les mains du séraphin l'aidèrent à s'asseoir, tandis que le capitaine lui soutenait la tête, présentant une gourde à ses lèvres.

_"Allons... Bois mon garçon !... Bois!"

L'eau était fraîche... il avala difficilement... Il sentit le liquide couler au fond de sa gorge... le calmant peu à peu...
Il voyait le ciel entre les arbres... Mais la lune n'y était pas...




_"Ca va ?"
Loch... Près du feu bu une nouvelle gorgée... Encore choqué...
Le visage inquiet de Sivelon lui faisait face, ainsi que ceux de Radag et Ujubval...
Iro se recroquevillait dans ses bras...
_"Je... Je sais pas..."
_"Que c'est il passé ?"

Le jeune garçon devint soudain silencieux, observant le sol...
_"J'ai rêvé..."
_"Rêvé ? Aucun rêve ne saurait mettre quelqu'un dans cet état... Qu'est ce que t'a vu ?..."

Encore une fois il se tût... Son coeur était lourd...
_"Les dieux... Je ne sais pas trop... Mais je crois que j'ai vu des dieux..."
_"Les dieux... Les dieux du continent d'Oskhelan ? Là d'ou tu viens ?"
_"...Oui... Ils étaient... Comme je les imaginais..."

Loch se sentit soudain ridicule, il s'attendait à entendre le rire bourru du capitaine... Mais le silence perdura...
_"Et pourquoi les... Les dieux s'intéresseraient il à toi ? Ce n'est qu'un rêve ..."
_"Oui... Ce n'est qu'un rêve... C'est sûr, c'est évident... Il était comme je les imaginait car... Ce n'était qu'un songe... Mais... Ce genre de rêve... Ce n'est pas la première fois... "

Il arrêta de parler... Lui qui ne disait jamais rien... Voila qu'il se confiait au trois pirates face à lui...
A sa grande surprise... Sivelon se montra plus qu'inquiet et sérieux...
Kate s'était réveillée... Et alla les rejoindre... Elle avait entendu... Pour sûr...

_"Loch..." commença le capitaine "Quelle est ton histoire ?"
_"Mon histoire ?"
_"Moi je suis Lonton Sivelon, avant j'étais un bon soldat, et quand on à tué ma femme et mon p'tit, je suis devenu le pirate que tu connais... J'ai longtemps parcouru la mer, j'ai tissé des liens... Et puis je suis parti a la recherche d'un trésor, un butin qui m'a été volé... C'est ça mon histoire... Quelle est la tienne ?..."

Il n'y eu plus un bruit, si ce n'était le crépitement du feu, les flammes et les ombres dansaient sur ses yeux et son visage.

_"Je suis un séraphin... Et... Je... Je... Je ne sais pas quel est mon age... Je... Je suis peut être plus vieux que vous tous... Mais en même temps... Je suis plus jeune... Mon plus vieux souvenir est la vue d'une immense plaine, les herbes volaient avec le vent... Et puis... Il y à ce souvenir... Ma naissance si l'on peu dire... J’étais famélique... Et je me tenais, sur les pavés de Windelis, devant La Cigogne... Ondrés Nirnathis, Le mage qui tient le pays dans son poing...
Pendant... Pendant des années... J'ai été une arme... Un monstre... J'ai beaucoup tué, et j'y ai pris beaucoup de plaisir ..."

Ainsi Loch d'Illufrit fit le récit de sa vie, il raconta tout, ses prières à Sélene pour se protéger, sa rencontre avec Iro, sa visite de Vha'Leshu, et sa fuite de la tour d'Illufrit.
Les visages face à lui n'avaient pas perdu de leur inquiétude, mais une autre expression s'y était installé, une étrange expression mêlée d'intérêt, de peur et d'admiration... Alors il continua à conter sa vie, les pas dans le désert, la mort du manticore, la traversée du Sumegin, ses sentiment pour Neyna, et puis... Son coeur se serra... Il conta cette nuit fatale, la raison de ses pleurs... Puis ses craintes... Les paroles de Nirnathis...


Le feu mourrait lorsqu'il eu terminé, et les regard était bien bas... Sauf celui d'Ujubval, ses yeux sombre, toujours sévère le fixaient intensément...
Il caressa la tête de Iro...

_"Loch... Tu portes un fardeau qu'aucun de nous ne souhaiterais porter... Tiraillé entre tes craintes et tes questions, obsédé par tes souvenir... Pourtant... Aussi loin qu'on pu parvenir les légendes mentionnant le Corbeau... Aussi peu que j'ai pu en entendre parler... L'être qui m'a été décrit n'a aucun rapport avec celui qui se tien devant moi en ce moment..."


Il leva les yeux, parcourant du regard, le visage du vieux capitaine, la barbe broussailleuse et les cernes sous ces paupières...
Il n’entendait plus les paroles de l’homme, mais les ressentaient…
Sivelon trouvaient les mots... Des mots sincères...

#14 Tim

Tim

    Timinus


Posté 18 décembre 2005 - 16:07

Chapitre XIII: Entre les piliers  

Les pentes noires et poussiéreuses du mont Dakajep' étaient de plus en plus proches maintenant.
La troupe marchait depuis plusieurs heures déjà, les bandages avaient été nettoyés, les armes chargées, et les coeurs reprirent courage.
L'incident de la veille avait été gardé en secret par Kate, Sivelon, Radag... Et Ujubval' bien entendu...

Si il y avait bien une personne qui ne s'en plaignait pas, c'était Loch, il n'avait pas dit un mot depuis son réveil, à coté des braises fumantes du feu de camp, quant à Iro, il se contentait d'afficher un sourire jovial, cachant avec trop peu de finesse son inquiétude.
Loch marchait derrière son capitaine, lequel lui avait offert ses paroles de réconfort.
Malgré toutes les questions qui l'assaillaient, les mots avisé et amicaux de Sivelon masquaient toutes crainte.
Comme l'avait fait Sullyvan il y a longtemps...
La plaie sur son coeur s'était refermée, encore une source de questions, apportant un flot d'interrogation.
Quelle était la nature de cette plaie?
Pourquoi n'était elle jamais totalement guérie, semblant s'ouvrir au grés de ses émotions...
Et ce songe ?
Ce triste songe?
Qu'annonçait il? Pourquoi en sortir avait il été aussi brutal ?
Les réponses... Il ne pourrait les trouver lui même, il le savait... Seul Nirnathis les détenais... Et encore... Cela restait incertain...

Il passa sa main sur sa gorge, et rajusta tunique et écharpe...
Il avait sentit le regard de Radag sur sa nuque...

Saslek et un autre ashagan s'arrêtèrent soudain.
Sifflant et goûtant l'air.
Ils marchaient à présent sur une route ancienne, faites de pavés blancs et inégaux, défoncé ou recouvert par la végétation.
A leur droite une pente raide se perdait dans une jungle de palmier, pour la gauche, la même foret se présentaient a eux, accentuée par plusieurs buissons denses...

_"Qu'il y a t'il ?"
_"Sssa !... Non !... Pas Sssû..."

Il ne pu achever sa phrase, les plantes se secouèrent l'une après l'autre, laissant surgir une vingtaine d'hommes pointant pistolets et mousquets sur eux...

Sivelon se figea, tandis que les feuilles oscillaient encore, l'homme qui le tenait en joue, le canon du fusil contre le menton lui intima le silence...
Aussi crapuleux qu'ai pus paraître Sivelon, le visage de cet homme le dépassait largement dans ce domaine et dans beaucoup d'autre, hormis cela il y avait une certaine distinction et noblesse dans ses traits.
Ses cheveux noirs et grisonnant étaient tirés en arrière par un catogan mince, il avait une fine moustache entourant sa bouche et portait une veste et un pantalon de cuir orné. L'homme paraissait riche et certain de son statut.

_"Te revoilà, mon cousin..."
Sivelon le regardait intensément, espérant peut être que ses yeux allait le tuer sur place.
"Hep !" Fidervon venait d'enfoncer son arme dans la peau de son cousin, lequel avait bougé les bras d'une façon un peu trop suspecte à son goût

_"Macaire... "
_"Lonton... Je ne m’attendais pas au plaisir de te revoir si tôt... Ni même sur cette île... Je suppose que tu es venu prendre ce que nous avons amassé dans nos caches..."
_"... Je cracherais sur ta charogne ... Quand tu seras refroidit... Et que t’auras le même regard vitreux qu'un vieux requin suspendu au dessus de l'eau... Je te"

Les hommes de Fidervon éclatèrent de rire, il y avait deux orcs, plusieurs humains, et des ashagans.
_"Ne va pas oublier qui tiens le mousquet Lonton ! N'oublie pas !"

Il abaissa l'arme, se faisant relayer par l'un de ses acolytes, un homme aux allures de fripouille, dont le visage scarifié de multiples plaies évoquait un lourd passé guerrier.
"Ah! Ahahahah! Voici donc cette chère Katerine, la fille de ce bon vieux Gopers"

Le pirate qui s'était approché de la garçonne lui demanda de lever les mains bien en vue, glissant la sienne sous un pans de sa tunique il déroba les deux pistolets qu'elle possédait, les confiant à un être minuscule, au faciès grotesque.
Loch reconnu un gnome, l'un de ces petits êtres déjà rencontré dans les rues de Vah'Leshu, mais celui ci avait les traits tiré et déformé par un sourire sadique semblable à une grimace.

"Désarmez les, et surveillez les bien, abattez ceux qui vous résistent"

Un concert de tintements métalliques et de cliquetis divers se fit entendre tandis que les armes étaient prises.

_"Touches pas !"
_"LOCH NON !"

Cinq mousquets furent pointés sur le visage du jeune homme qui ne broncha pas, un regard assassin trônait sur son visage, fixant l'homme en face de lui

_"Loch ! Obéis je te dit ! Obéis!"

L'expression sur son visage se mua en une moue d'hésitation, obéissant à son capitaine, il laissa le pirate prendre "Neyna", son épée d'argent...
Le pirate parut satisfait de sa prise, et la coinça dans sa ceinture, débutant l'escorte a coté de lui.

Ils avancèrent, tous, sous bonne garde, suivant la piste qui serpentait sur les flancs du volcan, Bientôt deux piliers de pierres empilées apparurent, encadrant la route comme une porte.
Loch ne s'attarda pas à la contemplation de l'édifice, l'homme à sa droite portait son épée, cela plus le fait d'être totalement désarmé lui était insupportable.
Iro marchait devant lui, bien sûr, tous l'avaient repéré, et préféraient le voir marcher avec les autres.
Il songea à l'anneau sur sa main, l'anneau offert par Celadran.

Il ferma les yeux, concentrant toutes ses pensée sur le bijou, cette tresse bouclée, de trois fil de métal, bronze, or et argent...
Quelque chose se déclencha, comme un léger frisson...
Devant lui, Iro avait eu un sursaut, ses longues oreilles dressées...

"Accélère... Rejoins Sivelon..."

Pendant de longues minutes il se répétait cette phrase au fond de son esprit, comme un ordre silencieux.
Contre toute attente, après quelques instants, le petit diable accéléra son pas, et passa discrètement entre les jambes de l'homme devant lui.

_"Aaah !"
_"Qu'est ce qu'il y à ?" tonna Fidervon

Bousculant équipage et captifs, il atteignait le centre de la foule, observant le jeune garçon qui se tortillait sur le sentier maintenant poussiéreux. Il tremblait, à plat ventre, les mains sous lui.
_"Aaaah Ataleth ! Eaaah! Eth oudaAAAAh!
"Qu'est ce qu'il à ?"
_"J'sais pas moi !"
_"LONTON ! Qu'est ce qu'il à ?"
_"Eth Ouda! Hhhhhaaaa! Afancek eth!"
_"LONTON !"

Les gémissements du jeune garçon diminuèrent brusquement, et ses paroles prirent un nouveau rythme
"Alkaelath! Eth! Ouda fancek galehk"
Le chef des pirate lui envoya un coup de pied dans le visage, le faisant basculer sur le dos, découvrant un pentacle sommairement tracé dans le sable, en son centre était fichée une griffe de fancéklos.
"Fancek! FANCEK ETH!"

Il y eu un sifflement, et la griffe se transforma en une seconde, des os avait poussés, des muscles et l'écaille, jaillissant d'une aura dorée.
Le fancéklos invoqué se jeta sur le premier ennemis en face de lui, il y eu un cris, mais pas celui de l'agressé.
Le lézard pourtant prêt à frapper disparu comme il était venu.
Fidervon leva les yeux, l'un de ces hommes hurlait, tenant sa cuisse ensanglantée.
_"Que c'est il passé ?! Parle ! Parle goret!"
_"Aaah! Il m'a... Il m'a reprit son épée, daaaaah! Il... Il à sauté !..."

Macaire Fidervon et chacune des personnes présentes se penchèrent vers leur droite.
Sur la pente raide et glissante, les traces d'un éboulis étaient visibles, les pierres roulaient encore, suivant la traînée laissée derrière Loch.
_"Tirez!"

Il y eu plusieurs coup de feu, les balles plongèrent au hasard dans la jungle, puis les armes se turent...
"Avancez, et le prochain qui tombe à terre, je l'abat moi même !"





Le sol et le ciel tournoyaient avec vitesse, ses bras ne parvenait à se réceptionner, les palmiers se rapprochaient, il y eu des coups de feu, lui, rebondit sur un buisson touffu, ses jambe cognèrent un tronc, le faisant pivoter dans sa chute. Il roulait encore, sa tête heurta une roche noire, il sombra, inconscient, avant d'atteindre un terrain horizontal.




Il ouvrit les yeux, lentement, le visage et les tatouages d'Ujubval' lui faisait face.
La tête lui tournait, Gilamed apparu lui aussi.
_"Comment te sent tu ?"
_"Ca... Ca ira..."

Il se releva, avec une impression de vertige, s'asseyant sur un tronc mort, la tête dans les mains.
"Que faîtes vous ici ?"
_"Toi ! Toi ! T'es le 'oi des idiots !"
_"MON EPEE ! OÙ EST MON EPEE"
_"Là ! Là, c'is pas on pou'ait t'entend'e"

Ujubval' présenta la lame posée à ces cotés la tendant au jeune garçon, ce dernier remarqua deux mousquets derrière lui, ainsi que les sabres que ses compagnon tenaient à leurs ceintures.
_"Vous n'avez pas été fouillé ?"

Gilamed riait _"Non ! Non... Ils nous ont même pas vu..."
_"Comment ça ?"
_"On fe'mait la ma'che, mais on était loin quand Fide'von est appa'u, alo's on s'est caché et on vous a suivis de loin... Pis on à vu ton nume'os, et comment t'a tailladé la jambe de cet idiot on 'ep'ennant ton épée, quel idiot! Alo's on à attendu, la t'oupe a dispa'u su' le sentier, et on t'a che'cher, on à d'abo'd t'ouvé ton a'me, pis on est descendu, et tu était en t'ain de 'oupiller, alo's on à attendu enco' un peu, et tu t'es 'eveillé..."
_"... Merci"

Il se leva, la tête à nouveau sur les épaules...
_"Et maintenant ? Comment on fait pou' les 'et'ouver ?"
_"Iro est avec eux !"
_"Et alo's ?"
_"Un instant"

Il rangea sa lame sur sa ceinture, rajusta ses vêtements et les épousseta un peu, puis il se planta, sans bouger, la respiration calme et les yeux clos.
Sa main se leva, lentement, très faiblement, le doigt sur lequel l'anneau avait été glissé pointait le sol dans une direction, vers le sud.

_"Par là !" annonça il enfin, pointant la direction d'un geste plus assuré
_"Et comment tu le sait ?"

Mais Loch ne répondit rien, il se prépara à l'ascension de la pente, Ujubval' passa devant Gilamed, lui adressant un sourire qui signifiait "ne pose pas de questions"

Il revinrent sur la route, et suivirent la piste dans la direction indiquée par Loch.
Il y eu plusieurs croisements, et Loch indiquait la direction, sentant la présence éloignée de son familier, chacun de ses choix étaient confirmé par la présence de tache de sang sombre, mêlées au cendres et a la poussière.
Ils contournèrent le volcan, et à mesure qu’ils montaient, l'océan s’étendait devant eux, il y avait plusieurs criques et falaises, la montagne semblait plonger dans les mers. Le panache de fumée grise aperçu la veille s'élevait toujours au dessus d'eux, créant un amas nuageux au dessus de l'île.
Parfois, les pierres de la piste réapparaissaient, parfois encadrée de petits piliers sculptés, ou ornés d'effigies grotesques.

_"Il n'empêche, je doit avouer que t'a bien joué quand t'es pa'tit, que tu t'es echappé, j'ai toujou's pas comp'is comment ce sale leza'd a pus appa'ait'e, mais t'as sus sauter su' l'occasion."
_"Qui était ce gnome à l'allure grotesque ? Celui qui a pris les armes de "La Garçonne"..."
_"Azifil Galado, c'est une petite ve'mine celui là, enfin, pas plus que celui qui à p'it les a'mes du capitaine."
_"Qui ?"
_"Cet homme avec les cicat'ice su' la gueule, Gabeth Dres, c'est un nephilien et c'oit moi, si c'est pas le pi'e, c'est pas le meilleu' non plus."

Loch jeta un coup d'oeil à son compagnon muet, un regard meurtrier s'affichait sur son visage, enlaidissant encore plus ces traits.
Mais il ne pus s'attarder à considérer la face d'Ujubval', Gilamed venait soudainement d'accélérer le pas, se mettant à courir pour s'arrêter bien plus loin sur le sentier.

Gobkar, l'Orc, gisait sur le sol, les mains sur la gorge.
Une large flaque de sang frais l'entourait.

_"Il est mo't " annonça Gilamed avec regret tandis qu'il était rejoint "Il est mo't y a pas longtemps"

Ujubval' retourna le corps de l'orc, sa peau verte était maculée de sang brun, et ses yeux sans vie s'était retourné dans leurs orbites.
Ils restèrent un instant, posant la dépouille de leur compagnon dans une position moins grotesque, assis contre un palmier, les mains sur les genoux...
Il donnait l'impression de dormir.
Quelque chose clignota au loin, un scintillement blanc près des falaises et de la mer.
Ujubval' pris sa longue vue, puis la passa à Gilamed, puis à Loch.

Le cercle de vision balaya la jungle, avant de laisser apparaître l'armature de bois et le nid de pie du "Glory Wave", masqué par la jungle, la flotte s'était sans doute cachée prés des falaises.
Loch distinguait la "Hulette"  qui leur adressait des signes, se penchant pour hurler quelques mots à l'équipage de la flotte, caché dans une crique lointaine. Le jeune homme portait un miroir dans ses mains avec lequel il venait de leurs adresser ces signaux lumineux.

_"C'est l'équipage... Il vont couper à t'ave's la jungle et veni' ici"
_"Il faut que quelqu'un aille à leur rencontre, ou parte les prévenir si il ne venait pas..."
_"Alo's pa'tez devant, j'attend'ais ici avec Gobka' et j'i'ais les p'eveni' si il devenaient t'op long"

Ujubval' semblait hésiter, cette séparation ne semblait rien présager de bon pour lui, portant il souhaita bonne chance sans paroles, et accompagna Loch sur le sentier.

La silhouette de Gilamed, assis au coté de la dépouille de Gobkar, disparu au détour du chemin, masqué par la dense végétation.
La marche devint pénible, et le sang sur le sol devenait de plus en plus rare.
Le vent siffla autour d'eux tandis qu'il prenait de l'altitude, les arbre aussi commençaient a ne plus apparaître aussi souvent, remplacés par de grosses structures de pierres et roches éboulées.
Des mouettes volaient haut au dessus d'eux, et le soleil se vit masqué par les nuages du volcan.
Tout en marchant, Loch caressait la garde de son épée, réfléchissant à un plan pour tirer les pirates de ce guêpier. A ces coté, Ujubval', le visage résolu semblait faire la même chose.
Pourtant il était impossible d'anticiper ce qu'il allaient découvrir, pas avant d'être arriver devant la cache de Fidervon.

Fort heureusement, l'entrée se présenta à eux après quelques minutes de marche.
Loin devant eux, le chemin serpentait et s'engouffrait dans une large grotte creusée dans le flanc de la montagne.
La piste descendait encore, et plongeait dans une vallée, caché par les palmiers, elle réapparaissait aux
Abords d'une crique immense.
Elle était juste assez étendue pour masquer la flotte de Fidervon, Il y avait un Brick, une Frégate et un Galion.

_"C'est à bord du vaillant que vous avez combattu ça ?" demanda Loch, enlevant son oeil de la longue vue.
Ujubval' secoua la tête en signe de négation, n'ajoutant rien de plus...
Loch voulu tenter de lire le nom des bâtiments lorsque des voix se firent entendre.
Rapide et agile, il alla rejoindre le pirate muet prés d'un éboulement, là où les pierres purent les cacher tout les deux.

_"T'aurais dû voir la tête de Sivelon quand on est apparu, Ahah! Il aurait voulu bouffer l'capitaine, enfin, tu pourra voir, mis à part ce gamin et l'orc, il se sont tous tenu tranquille, je sait pas ce que le cap' va pouvoir faire d'eux, on verra bien."
_"Raconte un peu, qu'est ce qu'il c'est passé avec ceux qui on tenté de s'échapper ?"
_"Bah, y à eu un gamin qui s'est jeté sur la pente là bas, il à disparu dans la jungle et on à un peu tiré au hasard, l'cap' veut qu'on aille voir après avoir récupéré l'orc"
_"très bien... Et l'orc ? Parlons en, qu'est ce qu'il a fait ?"
_"Rien de bien finaud, il à pensé nous prendre par surprise, il a d’abord donné des baffes, puis il a récupéré un coutelas au hasard, mais avant qu'il ai pus s'en servir l'cap il lui tranchait la gorge. La femme elle hurlait, et elle crachait, alors l'cap' il y a mit une claque, et on à continué la route."

Les deux pirates passaient maintenant près d'eux sur la piste, Loch, absorbé par leur conversation ne reconnu que trop tard celui qui avait tenu Sivelon en joue.
Dans son dos, le vent tourna, accompagné par un fable claquement, des plumes blanches tombaient autour de lui, et Ujubval' sauta au dessus de sa tête, se jetant dans le vide.

_"Non !"

Mais il était trop tard, tenant sa lame, le séraphin aux ailes droites et robustes fondait sur les forbans.
Gabeth Dres fit un pas en arrière, il avait sans aucun doute sentit la présence du guerrier, il déploya lui aussi ses ailes, jaillissant de son dos, déchirant sa tunique, elle étaient sombre.
Il fit quelques pas vers le bord de la piste, et s'élança lui aussi.
Ujubval' le chargeait, le coutelas prés à frapper, mais son adversaire le para tournoyant dans les aires.
L'homme resté à terre chargeait son mousquet, un genou sur le sol.

_"Asdlaveth oeth !"

Les pierres roulèrent sur le sol, s'agglutinant et prenant vie, deux petites créatures de roche avait glissé le long de la pente et l'encadraient, le rouant de coups.
L'une d'entre elle bascula dans le vide par un coup de pied bien placé, et aussitôt ses membres se détachèrent
Le coup de feu fut tiré, et la balle ricocha sur l'armure de la créature.
L'invocateur surgit tout à coup à ses cotés, sautant sur le sentier.
Le coutelas fut tiré, mais l'épée d'argent s'enfonça profondément dans son ventre.

Le son du fusils avait résonné dans la vallée, dans les cieux, Ujubval' assenait un coup à son adversaire qui fondit en piqué dans la jungle.
Les deux hommes ailés furent engloutit par les végétaux, disparu aux yeux de tous.

Loch révoqua le golem de pierre, et jeta mousquet et dépouille au bas de la falaise.
Une troupe sortait déjà des grottes, il y avait cinq hommes courrant sur la piste.
Il reprit place dans sa cachette, et attendit.
Les minutes se succédèrent, et la troupe passa devant lui sans le voir, puis elle disparut bientôt derrière la montagne, à la recherche de l'origine du coup de feu.

Ujubval apparu, où plutôt ses bras, car il avait escaladé une grande parti de la falaise.
Avec l'aide de Loch, il reprit place sur la terre ferme.
_"Vous êtes le roi des imbéciles ! Dire que l'on m'a traité d'idiot tout à l'heure, il ne reste plus qu'a prier pour qu'ils ne tombent pas sur Gilamed, Pourquoi ? Pourquoi avoir fait ça ?!"

Il se tu, il y avait une expression sur le visage d'Ujubval' qu'il n'avait jamais vu auparavant, il semblait heureux, heureux, derrière tatouage, sang et poussière maculant sa face, le séraphin semblait heureux, soulagé, un large sourire coupa sa bouche, il passa un médaillon à son cou, riant d'un rire sans sons...

#15 Tim

Tim

    Timinus


Posté 08 janvier 2006 - 17:46

Chapitre XIV: Sang, poudre, fer, et feu  


Le résonnement des pas lointains, le cliquetis des chaînes, les murmures des pirates et les grognements de "Poigne de fer"...
Les cris et gémissements de Iro, le rire de cette ordure d'Othars Flint, et les aboiements haineux de son sale cabot.

_"Tu ne vaut pas mieux que ton chien ! Attend que j'sorte fumier!" lançait Sivelon sans espoir d'être pris au sérieux.
_"Ssss Laisssssssez petite bête !"
_"Ouais! Ouais! Attend que j'sorte" criait William "Attend un peu et je..."

Il fut coupé par le rire du pirate, l'équipage de Sivelon et de "la Garçonne" se résignèrent, dispersé dans trois cellules aménagées dans une caverne, il ne purent rien faire d'autre que d'assister au "loisir" de leur geôlier.
Othars Flint lui, considérait avec amusement tout les visages meurtriers et haineux qui le fixaient, souvent encadrés par deux solides barreaux d'acier.
Les menaces qui lui étaient faites n’avaient aucun impact sur lui, il se savait en sécurité, lui seul avait les clefs, et puis de toute façon, les aboiements  de son chien masquaient les paroles et insultes de Sivelon et de ses hommes.
Son chien oui...
Un horrible braque, la mâchoire dégoulinante qui s'occupait maintenant à attraper le diablotin terré au fond de sa petite cage.

_"IRO ! FAIT LUI FLAMBER LES CROCS !" tonnait le capitaine, bien qu'il eu semblé que le diablotin avait tenté plusieurs fois ce genre de tour, mais rien, pas même une étincelle n'avait jailli de ses doigts griffus, la panique l'emportant sur sa concentration.

_"Vas y Sivelon ! Vas y ! Cris si ça t'amuse ! Mais attend que l'cap' s'amene ! J'crois qu'on parle de vous vendre comme esclaves... Dans les eaux du sud, dans les tribus primitives ouais! Tu vas remuer la boue jusqu'a la fin de tes..."
_"KAÏ"
_"Hey !"

Il se retourna, son chien gisait à terre, agonisant, une entaille dans le flanc.
Le geôlier tenta d'apaiser son animal, avant de s'emparer d'un pistolet non loin, et de le pointer entre les barreaux de la cage du diablotin.

_"Qu'est s'tas fait ?! QU'EST CE T'AS FAIT ?!"
Il y avait une présence dans son dos, un souffle, une main lui agrippe l'épaule, il fait soudain face à un regard assassin, deux pupilles sombres cerclés d'iris doré...
Puis une lame d'argent passa sur ses propres yeux. Pas un son, rien... Hormis son sang qui gicle sur le sol, et les os de son crâne... Broyé au passage de l'arme...
Othars Flint s'écroule au pied de son meurtrier, le visage détruit, face aux bottes de son agresseur, seul élément du corps plongé dans la lumière.

Il ramassa les clefs, et ouvrit la cage de Iro, lequel lui sauta au cou, non sans un regard inquiet autour de lui.
Puis il se tourna vers les geôles, fit quelques pas, et enfin sortit de l'ombre.
Mais Loch releva soudain la tête, posant son doigt sur sa bouche et désignant les galeries souterraines d'un signe de tête.

Des sept clefs sur le trousseau qu'il possédait, il parvint à déterminer lesquelles ouvraient les portes de la geôle de ses compagnons

_"Restez ici surtout !" ordonna il en ouvrant la première grille de fer

Le métal grince et glisse avec bruit, les pirates sortent, on lui tape l'épaule, on lui sourit...
Il demande à ce que Sivelon, Kate et quelques autres le suivent, mais pas plus d'une poignée d'homme.
Son visage était calme, concentré, une expression de colère sur son visage ne s'était pas encore dissipée, les aboiements, le spectacle qu'offrait ce chien...
Il avait laissé sa tunique blanche, et portait un vêtement bleu, plus sombre...
_"Ujubval' est avec moi, mais il y à un problème..."
_"Quel genre ?" questionnait Sivelon "Dis nous..."
_"Vous verrez..."
_"Comment êtes vous entrés ?"

Il ne répondit rien, caressant juste la tête de Iro, juché sur son épaule...
Par chance le couloir de la geôle n'était pas éclairé, ou si peu... La lumière du jour filtrait à travers les trous du plafond érodé.
Leurs pas claquaient faiblement sur le sol, parfois humide, parfois sec, jonché de grosses et lourdes pierres noires.
De la lumière, un flambeau, un croisement dans les galeries, trois directions...
Ujubval' est là, caché derrière un rocher, il y à de la place autour de lui, assez pour tout le monde...
Le séraphin les accueilles d'un regard...
_"Vos armes sont là..." souffla Loch d'une voix a peine audible, désignant le rocher comme si ils eurent pus voir au travers et observer la direction qu'il pointait de son index. "Ils sont deux, et le couloir est trop éclairé... Si il y à un coup de feu..."
_"...Macaire saura que nous sommes sortis..."
_"Il y à une autre galerie, dans l'ombre... Mais elle ne vous mènera pas à vos armes... Nous avons tués deux personnes sur la falaise... Ujubval' s'est chargé du nephilien... Nous savons qu'une troupe est allée vérifier les environ..."
_"Le coup de mousquet ?"
_"Entendu ?"
_"Bien sûr, Ils sont sur le qui-vive"
_"Ne perdons pas de temps à discuter... La troupe est revenue, c'est évident... Mais Gilamed est sans doute entré en contact avec la flotte... Maintenant... Il vous faut vos armes..."
_"Que proposes tu ?"

Kate risqua un oeil au dessus du rocher, les deux hommes, mousquet à la main et coutelas au poing parlaient entre eux sans pour autant se distraire de leur mission.
_"Rien..."


Ils laissèrent le temps filer, chacun se plongeait dans le regard de l'autre, l'ambiance était électrique, et Loch fixait les yeux de son capitaine, à la recherche d'une idée.
Que faire... Ils pourraient emprunter la galerie sombre, ou encore s'échapper par les minces ouvertures du plafond... Mais à quoi bon ?...
Combien de temps ? Combien de temps avant que le silence n'interpelle les deux gardiens ? Pas d'aboiements... Donc problème... Ou peut être ce petit con d'Othars s'était lassé de son jeu... Le chien avait peut être becté la bestiole...
_"Loch..." La barbe noir du capitaine avait remuée légèrement, sa tête pivota vers la vigie... "Il faut qu'Ujubval' me passe son sabre... Et... Et on va y aller... On va les faire rendre le souffle avant qu'il ne puisse réagir..."
_"Ujubval'... Donne ton arme... Donne moi ton arme"
_"Qu'est ce que tu fait Kate ?"
_"Je cours plus vite Lonton..."

Iro sauta sur le sol, et Loch serra sa main autour de la garde de son épée...
L'arme d'Ujubval' tomba dans les mains de la pirate, et ses doigts courrairent sur la pierre, cherchant un appuis pour se relever...
_"C'est suicidaire ce que vous leur faites faire capitaine..."
_"Y a bien quinze mètres..."
_"On va espérer qu'il... Non en fait... Hem... Petit ! Tu es prêt ?..."

Les yeux du jeune garçon s'était élargis, lui donnant un visage plus concentré que jamais, Il aquiesa d'un signe de tête
_"...1...2..."

BOUM

L'écho d'une explosion, le tir lointain d'un canon, prélude à un concert pétaradant, rebondissant sur les parois de la grotte pour arriver à leurs oreilles.
_"Attendez !"
La main de Loch se pose sur l'épaule de Kate, la forçant à rester accroupie...
Il y à des voix, un autre écho, une clameur, et d'autre canons, crachant leur boulets sitôt rechargés.
Le séraphin observe à nouveau le couloir, ils sont partis... Partis défendre leurs navires, partis avec les autres...
_"Notre chance" annonce un pirate imitant son capitaine et s'élançant dans le couloir aussi discrètement que possible...
La porte... Ce serait trop beau que Loch en ai la clef, il faudra l'enfoncer... Qu'importe, la panique était déjà présente...
Le couloir tournait brusquement, un bras barre la route de Sivelon, le stoppant brusquement...
Un homme a la peau noir, Le visage couvert de scarification  lui assène un autre coup dans le ventre, avant de prendre le poing du vieux capitaine sur le nez, il y eu un horrible bruit d'os cassé, puis un autre.
L'homme s'écroula sur le sol, assommé par la garde du coutelas de la "Garçonne"
La porte est solide, lourde, un coup... Deux coups... Non l'épaule ne fait rien contre ce bois, l'un des pirates frappe le panneau de son pied, juste au dessus de la serrure.
Elle pivote dans un craquement.
D’autres geôles... Mais les armes sont là... Coutelas, haches et mousquets...
Le reste de la troupe les à rejoins, et les canons résonnent encore...

_"C'est Guvn', et Drevon... Et Solven" annonça Sivelon à l'entente des explosions
_"Oui... Nous avons vu la flotte de votre cousin amarrée, il sont en train de faire des dégâts"
_"Kate... Prends tes hommes va les rejoindre..."
_"Quoi ?"
_"S'il te plait !"

Elle voulut répliquer, mais serra les dents pour se retenir, lui lança un regard accusateur et agacé
_"Venez" cria elle à ses hommes "Reste avec lui" dit elle à Radag, d'un murmure grinçant...

La lame de Sivelon fut empoignée par la main de son maître, et chacun renouvela son équipement, les coutelas, les mousquets, les pistolets...
Un frisson leur parcouru l'échine, les lançant dans une vive frénésie guerrière. De son pas lourd, "Poigne de fer" prit la tête, distribuant claque et poing au ennemis qu'il croisait.

Un détour, un virage, encore.
Une balle siffle prêt de son oreille, et abat un homme loin devant elle, c'est Saslek qui a tiré.
Une nouvelle salle, un dortoir semble il...  Azukajil' fait sauter le cadenas d'un lourd coffre de bois, Il y à de l'or, un pistolet, et des grenades, ces boules de verre emplie d'enduit inflammable.
Les canons hurlent encore, mais pas autant qu'il y a quelques minutes.

Ils sont Cinq, il vienne d'apparaître à l'autre bout de la pièce, deux akajmens et trois hommes de Fidervon, chargeant, brandissant leurs lames.
Les mousquets chantent, deux tombent à terre, l'un des hommes-chat, le visage marqué de rayure noir saute sur un meuble, et tombe dans la foule.
Un homme hurle, une dague plantée dans la gorge. Les autres le rejoignent, des mains et des jambes tombent sur le sol.
_"Ffffffinit !" L'épée de Saslek perce un ventre, une hache passe au dessus de la tête de Kate, s'abattant dans le visage de L'akajmens...

_"Cachez le ! Donnez lui une arme ! Une arme à feu"
_"Jdidjinah et peste de Fidervon ! Je reste avec lui ma dame !"
Azukajil' lui ordonna presque de s'en aller, alors qu'il traînait son compagnon maintenant unijambiste entre deux lits, déchirant les draps sale pour lui confectionner un garrot provisoire.

La lumière du jour, Le vent et le son des palmiers balancés.
Les cris des pirates et des deux fronts
_"CHARGEZ!" criait elle, lançant la grenade qu'elle tenait encore fermement dans ses mains.
La sphère de verre tournoyait dans les airs, passant au dessus de la pente qu'offrait le flanc du volcan, pour s'ecraser sur une roche dure, au milieu de forbans qui dévalaient la piste.
Les corps plongèrent et s'envolèrent, les Hommes de la garçonne se ruèrent sur les survivants.
En bas, le combat fait rage, Une autre explosion, des canons avaient été mis à terre.
Ceux de la flotte s’étaient maintenant tus, le "White Walker" n'était plus qu'un petit amas de débris flottant aux alentours du Galion de Fidervon, prêt à couler.

Les cris de ses hommes résonnent dans la vallée, masquant presque les sons de la bataille en contrebas, les pirates courraient vers l'aval, sautant au dessus des roches, passant à travers les buissons...
Un autre groupe ennemis.
_"FEU!"
Certain s'échouent dans la poussière, et dévalent la piste, les survivants chargent.
_"Les prisonniers!"
_"Abattez les !"

Non, trop tard, d'autre cris, d'autre hurlement, il sont coincé, Julius Guvn' et Gilamed les chargent eux aussi de la direction opposé, suivit par une vingtaine d'homme.
Les assaillants ne perdent pas de temps pour les retrouvailles, le doigt pointé sur la crique, le vieux maître d'arme désigne les troupes combattantes.
Les mousquets accompagnent leur pas, ils débouchent enfin sur les quais aménagés.
Tefeal et la "Hulette" sont dos à dos et tirent avec les mousquets que rechargent Guifur et Treg.
Les lames claquent et cognent, une autre grenade vole haut, elle s'écrase devant Saslek, le projetant dans l'eau.
Le verre brisé viens de taillader la joue de la vigie de Sivelon, et se fiche dans les bras, torses et jambes non protégés.

_"Thah!" Azifil Galado joue du couteau, plantant sa lame dans la cuisse de Gilamed en guise salutation, agile et rapide, il esquive vivement la riposte du forban.
Pare et rejette la lame de Guvn'. La "Hulette" épaule et tire, la balle passe trop haut et file droit dans le torse d'un homme qui tombe maintenant face contre le sol.
Le gnome fonce sur le jeune homme, un violent coup le jette à terre, qu'importe, il roule et se relève sans mal.
Ses sauts sont extraordinaires en dépit de son age avancé.
Un nouveau couteau...
Toute petite lame... Fine et brillante....
Plantée à travers le manteau et la tunique de la "Garçonne"
Pas un cris rien... Juste une grimace de douleur... Et des jambes qui se plient brusquement...
Le coutelas tombe a terre, elle porte ses mains à son ventre.

Azifil savoure sa victoire, considérant avec satisfaction le visage crispé de douleur de la femme pirate.
Puis une lourde botte vient  soudainement lui boucher la vue.
Lui offrant un superbe gros plan du cuir de sa chaussure, Guvn' venait de lui assener un coup de pied sur la figure, un filet de sang s'échappa de son nez grossier, décrivant un arc de cercle dans les airs comme pour dessiner le tracé de sa chute.
Il n'eu le temps de se relever, l'un des nains canonniers, la barbe frétillant de colère s'était servit du mousquet qu'il avait dans les mains pour lui ôter la vie...

_"Dame ! Dame Kate !"
_"... Continuez le combat bande de... Tires au flanc..."

Il s'était tous approché d'elle, alors que les armes continuaient de chanter autour d'eux, la retournant sur le dos. Le sang coulait sur son vêtement.
_"Ma dame... Je"
_"La ... "La hulette" Tu va être... Tu vas être un bon garçon... Tu vas courir, me chercher Enss... Enssalek! Enssalek et monsieur Solven... Gabeth Solven... Va petit!"

Le jeune homme se leva d'un bond, chercha des yeux l'homme et l'ashagans, et s'apprêta à partir en courrant lorsque une main le retint par la cheville.
Kate s'était tournée vers lui, le visage plein de colère guerrière et de douleur.
"Et tu va dire..." susurra elle entre ses dents "A tes fripouilles... De camarades... De me LACHER... ET DE RETOURNER AU COMBAT PLUS VITE QUE CA!"






Ils avaient beaucoup tué, et il y avait eu des morts parmi eux...
La troupe de Fidervon maintenait son avancée dans le dédale de galeries, dans les veines du volcan.
Il n'avaient pour musique, que le son de leur pas, pour chant, que celui de la poudre.
Plusieurs hommes de Fidervon s’étaient rendus, partant seul combattre une douzaine de pirates bien armés, pour enfin jeter les armes et lever les bras... Devant le surnombre...
_"Ah ah ah ah! Bravo ! Bravo Lonton!"
Il y eu un rire, et un applaudissement...

Ils avaient débouchés sur une vaste salle, éclairée des braseros et des fenêtres naturelles, la lumière frappait une montagne scintillante d'or.
Partout, de la monnaie, des bijoux, des armes et des couronnes...
Des doublons, des coffres, des gobelets incrustés de pierreries.
Macaire Fidervon se tenait là...
En pleine lumière, le pied sur une cassette de bois au sommet du trésor, une coupe et un pistolet à la main.
Il riait et applaudissait, tandis que ses hommes bloquaient les issues, sortis de l'ombre de rochers et colonnes de pierres, ils se postèrent un à un aux entrées des deux seuls couloirs.
Celui dont était venu les pirates, et un autre, d'où s'échappait un courrant d'air chaud et suffoquant...

"Bravo ! Oui Lonton Bravo !" Reprenais l'homme "Regardes ! T'as déclenché l'apocalyyyyypse ! T'as fait sortir les tripes de tes hommes, tu les as mené ici ! Et... Et... Et... Hehehehe... il iront CREVER !"

Sivelon ne dit rien, aucun des hommes de son équipage ne prononça de paroles.
Ils leurs semblaient sentir chacun des mousquets pointés sur eux, chacune des balles en attentes, prêtes à se loger derrière leur peau.
Loch et Iro se rapprochèrent du vieux capitaine, Radag resserrait ses mains sur la garde de ses lames, William faisait presque craquer les manches de ses haches entre ses doigts... Quand à Ujubval, il se fondait dans la masse des hommes de Sivelon, épée et pistolet au poing.

"Qu'est ce que je vais faire de toi cousin ? On va te tuer, toi et tes hommes... Oui! On fera cela... Oui... Et une fois que tu seras mort ! J'en aurai fini de toi ! ET DE TES PERPETUELLES IDIOTIES ! FINI LES POURSUITES INTERMINABLES ! FINI ! Héhé !  Mais avant que je n'te tue ! On va faire un pacte... Toi et moi..." Il accentua ses mots en désignant sa poitrine puis le visage de son parent. Puis se mit à chuchoter comme pour une remontrance à un enfant turbulent "Tes hommes... Tu peux les sauver... Si si... Parce que moi... J'ai le coeur gros comme ça... Tu vas leur dire... Séant... De poser les armes... Et tu sera le seul à tomber crois moi..." Un moment se passa, puis l'homme changea brusquement de ton, plus grave, autoritaire, engageant la détente de son pistolet "Lonton, tu leur dit de se rendre plus vite que ça !"

Il y eu un silence, simplement ponctué par le son d'une goutte d'eau tombant le long d'une stalactite.
_"Posez les armes" finit il par dire tout bas "Sauvez vous... "

Les sourcils des forbans se froncèrent à l'entente de l'ordre de leur capitaine, les yeux restaient aux aguets, les sueurs froides perlaient sur leur peau.
"Sauvez vous les hommes ! Faites ce qu'il dit ! " Répétait il, Il vit les yeux de Loch, brillant d'une rage contenue "Loch non ! Ne fait pas ça fils ! Non! Posez les armes tous... Je vous l'ordonne... Je vous en supplie..."
_"J'en ai assez d'attendre Lonton ! Que décident tes hommes ? "

Malgré les protestations de leur capitaine, l'équipage se resserra autour de lui, prêt à en découdre.
Macaire eu un rire incontrôlé, son visage rejeté en arrière.
Puis...
Sans prévenir...
Se redressa...
Et tira...

"YAAAAAAAAAh"
Dans un hurlement sauvages, les pirates fondirent sur chacun de leurs ennemis, les balles sifflaient et fusaient autour de leur visage.
Ujubval vacillait sous le coup de feu de Fidervon, lâchant son mousquet.
Il y eu des claquements de lames, des cris hurlés.
Puis l'apparition de trois fancéklos, déchirant quelques ennemis, avant de disparaître comme ils étaient venus.
Le séraphin tombait maintenant sur le sol, le corps secoué de spasmes douloureux.
La hache de William s'abattit dans le visage d'un homme, tachant l'or d'une large éclaboussure rouge.
Une balle le toucha au flanc, il posa un genoux à terre, puis se releva, lançant son arme contre le tireur.
L'homme reculât sur ses compagnons, la cognée plantée dans le torse.
_"Trelaha Gales !" criait le diablotin, une secousse ébranla chaque homme debout, les faisant chuter dans la poussière et la monnaie.
Loch bondit, plantant sa lame blanche et étincelante dans la gorge d'un opposant.
Une main lui attrapa le bras, il l'enserra à son tour, serrant, serrant fort.
Une horrible odeur de grillé, puis un grésillement masqué par les cris du forban.
L'homme essaya de se libérer, sentant son bras cuir dans la poigne du jeune garçon.
Radag vint abréger ses souffrances...

Le combat s'interrompit soudain, les blessés gémissaient en serrant leurs membres aux plaies béantes.
Ujubval baignait dans une mare rouge.
_"Non !" Loch et l'akajmens s'approchèrent de lui.
Le séraphin muet, fut retourné, tentant de parler, une balle logée dans la poitrine, mais sa voix ressemblait à un gargouillis incompréhensible, parfois ponctué de cracha de sang.
_"Rrrrr Pas bouger Ssserraphin ! Vite ! Un linge propre pour fermer la blessure..."
Radag arracha la tunique d'un mort, la roulant en boule et la plaquant fermement sur la plaie d'Ujubval'"

Loch se releva, ils étaient peu autour de lui... Trop peut...
_"Où est FIDERVON ! OÙ EST LE CAPITAINE ? ET WILLIAM ? ET LES AUTRES ? "

Un nouveau coup de feu retenti, comme pour lui répondre, le son venait du couloir suivant.
Il s'y engouffra.

Le cratère, il su ou menait cette galerie dés qu'il l'empruta, l'air était chaud, pestilentiel, et la pierre s'illuminait de lueurs rougeoyantes.
Il déboucha sur une corniche de roche, enserrant et ligotant les parois de l'immense puit.
En haut, par delà les volutes sombre et épaisses de fumée, apparaissait le ciel, bleu et profond.
Il jeta un oeil en bas...
La lave, le feu de la terre...
A plusieurs centaines de mètres sous lui dormait le magma, terre noire et  mouvante, pierre calcinée et craquelée, laissant entrevoir l'incandescence rouge cachée sous les couches sombres.

Il y avait des sons continus de combustion et de gaz en surchauffe, l'éclatement de bulles de roches fondues, puis le raclement des coutelas...

La corniche laissait un chemin vers d'autre galerie bien au dessus du niveau ou il se trouvait, un groupe d'homme, autour de cette montagne de muscle qu'était William "Poigne de fer", empêchant Fidervon de recevoir ses renfort.
Fidervon, en combat singulier avec son cousin...
Une bataille acharnée, de fer, d'acier, de sang... De poing et de pied dans le ventre.
Les deux capitaines s’envoyaient fentes et parades, se battant au dessus du vide.

"Epaule... Vise... Tire"
Il appuya sur la gâchette, et libera son unique balle.
Elle n'atteignit pas sa cible, mais donna à William une ouverture parmi ses nombreux opposants, Lui permettant de faire sauter quelques dents...

Il couru, ventre à terre, prêt a en découdre.
Lâchant son arme à feu, il leva le bras bien haut, le pointant en avant.
Trois oiseaux au sombre plumage apparurent soudain, volant et virevoltant autour de lui, l'accompagnant au combat, griffant visages, arrachant yeux...
Tandis que lui crevait les panses, dos a dos avec le colosse...


Avance, attaque, pare !
Contre attaque ! Attention ! Garde ton fer !
Sivelon frappa l'air d'un large coup sifflant, cognant le murs, exposant son ventre, Macaire en profita, mais la lame bloqua l'attaque, l'obligeant à poser la sienne.
Une épreuve de force, un bras de fer...
Fidervon était moins fatigué, moins essoufflé, il prit l'avantage, envoyant sa main dans la mâchoire de son adversaire.
Un espace entre eux, une marche, une retraite, les lames se cognaient encore et encore...
La main forte de Macaire empoigna le visage face à lui, enfonçant ses doigts dans les joues, les orbites, Lonton criait, avant de se libérer, d'un coup de pied.
Il tomba à genou.

_"VOILA LONTON ! VOILA ! J'EN AI FINI ! FINI DE TOI !"
Il y eu un cliquetis, retentissant malgré les sons du volcan.
La lumière rouge dansait sur le bois du revolver.
Macaire fut rapide, et trancha net la main tremblante.
Le sang coulait sur le sol, tandis que larme et le membre découpé chutait lentement en dessous d'eux
"Fini Lonton ! C'est fini ! J'ai gagné ! Encore une fois !"
Un filet rouge coulait du membre amputé, le pirate se tortillait par terre, cherchant à prendre appuis sur ses pieds, les bottes accrochaient contre les pierres.
Il détendit ses jambes, un coup d'épaule, et repris le combat.
Coupant l'air, frappant et frappant sans s'arrêter.
Fidervon parait, parait encore et encore.
Qu'importe, il fallait frapper, fendre sa lame, couper, tuer !
Le fer glissa, la parade et la garde se brisèrent...
Une épaule...
Un bras se détacha...
Il hurlait ...
Son épée claqua sur le sol, dans un cliquetis métallique.
Alors Sivelon frappa.
Crevant le ventre de son cousin...
Une fois...
Deux fois...
Encore!
Encore!
ENCORE !

Macaire écarquilla les yeux...
Titubant...
La bouche ouverte, comme pour lancer un cri qui ne venait pas...
Puis bascula hors de la corniche, se fracassant contre les roches...
Son corps glissa contre les parois...
Puis sur la lave...
Avant d'être engloutit...






On avait rassemblé les hommes, soigné les blessés...
Enchaînés les captifs.
Puis on s'était rassemblé sur la plage, non loin de la crique.
On pouvait voir les pontons de bois, les débris du "White Walker" et des bateaux de Fidervon.
Puis le chemin, serpentant dans la jungle, donnant l'accès à la cache des pirates.

_"Pardonnez moi mes amis, mais je n'ai pas vraiment l'âme et le talent... A faire des discours..."

Ca y est, Guvn' venait de monter sur les rocher, bien en vue de tout le monde, au cotés des deux capitaines.
Sivelon, qui avait repris son manteau et son chapeau, se tenait assis, pensif, enserrant son moignon de sa main valide.
Tandis que Kate était restée debout, le visage triste, serrant elle aussi ses blessures.
Loch avait appris qu'elle avait été blessée, une balle dans le ventre...
Mais elle s'était relevée, l'arme a la main, prête à retourner au combat, se vidant de son sang à chaque pas...
Il fallut que Enssalek et Gabeth Solven la retienne, puis la mène en lieu sur pour la soigner.

"Aujourd'hui, nous avons eu la plus belle victoire qu'il fut possible de remporter... On à chassé et traqué les fourbes et menteur de cet océan... Nous nous sommes allié ! Montrant que nos lien était plus fort que la poudre ou le fer ! Et nous avons su prendre et reprendre ce qui nous était dû... L'or ! La richesse ! Mais aussi la gloire ! Hélas nous savons que cela ne s'est pas fait sans peines... Nous avons eux des blessés, estropié...
Y en a qu'on perdu des bras, des jambes... Déjà qu'on était tellement saoul qu'on marchait pas droit..."
Quelques rires se firent entendre, brisant le silence funèbre.
"Mais on a aussi perdu des amis! Des compagnons ! Des frères !"

Guvn' cita les noms...


_"Tiens bon mon gars ! Tiens bon !"
Sivelon, le bras dégoulinant s'était jeté sur le sol, au chevet d'Ujubval'.
Le séraphin était secoué de spasmes douloureux, les poings serrés.
Le visage de Radag se passait de commentaire.
Tous gardèrent le silence, et suivirent le mouvement de Iro, qui fut le premier à s'approcher...
Ujubval' essayait de tenir, grimaçant d'effort, mais il le savait...
Il se sentait partir



_"Comment te sens tu ?"
Sivelon l'avait rejoint, à l'écart.
Dos à la mer, dos au soleil couchant.
_"Mon épaule me fait mal... Mais ça va..."
_"Tu fera voir ça à Gilamed..."
_"Et vous , votre main ?"
_"... Hum! J'aurais jamais cru que ça fasse cet effet là... J'la sens encore ! Il a fallut que je m'y prenne a trois fois pour attraper ma chope, avant de comprendre que ce n'était pas l'bon bras..."

Le silence tomba, la voix du bosco les berçait presque, presque autant que le flux et reflux des vagues...
_"Tu as vu les cartes ?"
_"Oui..."
_"Nous sommes près du continent... Pas loin des côtes de Tarenne... Alors... On ira dans un port... Et puis on fera le partage du butin... Et puis tu pourra continuer ton chemin..."
_"Gardez la..."
_"Hum ?..."
_"Gardez la ma part du butin, Je n'en veut pas... C'est un lourd trésor, et ça ne convient pas aux voyageurs... Mais je suis fier de vous avoir aidé... Donnez moi juste de quoi subvenir pour la route, et ce sera bien assez..."
_"Et où ira tu ?"
_"Je ne sais pas... Je suivrais le sentier..."

Ils se turent, Loch savait que le vieux capitaine semblait nerveux, il y avait une question suspendue à ses lèvres, qu'il ne voulait pas aborder...

_"Ce n'est pas l'envie qui me manque vous savez ?... Mais je ne peut pas rester..."


La caverne, le goute a goute des stalactites.
Les murmures alentours...
Ujubval' souffrait, il observa chacun des visage tristes face à lui, puis ses yeux tombèrent sur ceux de la vigie, ce regard insondable, mélancolique...
D'un geste, il lui demanda d'approcher...
Le jeune garçon s'avança...





Guvn' venait de baisser la tête, la liste des morts était finie.
_"C'est ce soir que nous les mettons en terre mes amis! Que nous rendons nos compagnons à leurs dieux, quels qu'ils soit... Ce soir, le sable les recouvrera, et leur armes veilleront sur eux... De manière à ce qu'il puisse contempler éternellement, le lieu de leur victoire..."
Il prit à pleine main une bouteille de verre, et en fit couler le liquide au fond de sa bouche.
"Ce soir ! Je bois à mes amis, au souvenir d'eux que je garderais toujours, je bois en hommage à une bande de fripouilles craintes sur toutes les mers, des grands guerriers bon vivant, vaillant et honnêtes parmi eux... Pour eux !"
_"POUR EUX !"


_"j'vais paraître idiot, gars... Mais je crois que ces quelques mois qu'on a passé avec toi... Tu m'a rappelé un peu mon gamin..."
Loch ne répondit pas, esquissant un sourire
"Il était jeune et fort, et puis il ne craignait pas le danger, il protégeait ce qu'il aimait tu vois... Mais surtout... Il avait un caractère de cochon !"
Leurs rires s'élevèrent, tandis que les forbans mettaient leurs amis en terre.
Ce n'était pas une cérémonie triste... Au contraire... Ils étaient fier d'eux, et reconnaissant envers les morts... Fier de ce qu'ils avaient accomplis.
"Tu ne peut pas rester ?"
_"Je crois que je vous mettrais en danger, surtout si nous revenons dans l'ouest..."
_"Si il a pu te retrouver aux ruines pourquoi pas ici, il est vrai... Mais pendant des mois tu as été avec nous, et jamais cet homme ne s'est montré... Oublie ça ! Ces histoires de corbeau, de carnage, oublie cet homme et reste..."
Loch ferma les yeux, le regard de Iro avait pétillé pendant un instant...
Il respira un peu, Tout deux se plaisaient en mer c'était vrai...
_"On peut essayer..."



Ujubval' lui serra la paume, le poignet, il y avait un anneau gris, une bague dont les motifs évoquaient des ailes, enserrant une pierre rouge.
Le séraphin trempa son doigt dans son propre sang.
Et dessina une croix sur le front du jeune homme, Une benediction, le symbole de la lumière...
Puis il posa sa main sur son torse, là où tronait le medaillon arraché au nephilien, puis dans un sourire, s'en alla rejoindre les cieux

#16 Tim

Tim

    Timinus


Posté 13 janvier 2006 - 22:32

Chapitre XV: "Ecartant l’écume"  


Ils voguaient depuis quelques temps déjà…
Loch descendait du nid de pie, laissant à Iro la tache de veiller sur l’horizon pendant quelques instants. Il salua ses compagnons, canonniers, marins et troupes, le vieux Sivelon manoeuvrait le galion avec panache, les plumes de son chapeau vibraient sous le vent.
Loch observa un moment le "Santa Daelyn", puis le "Big Pearl", le brick de Fidervon encore valide, remplaçant le sloop détruit.
Une partie de l’or y avait été entreposée, la seconde dormait au fond du "Glory wave ", tandis que le reste avait été remis à l’équipage de "La garçonne" Plus du tiers en réalité, mais les forbans n’était pas les meilleurs en algèbre, ou préférait il ne pas y réfléchir, jugeant que la pirate avait largement gagné ce trésor.

Il respira l’air marin, puis se massa le visage, les mouettes chantaient et volaient encore au dessus de la flotte. Il se retourna, et emprunta l’escalier menant aux ponts inférieurs et en ouvrit l’accès.
Ses bottes claquaient sur le bois, il avait posé la main contre son épée, à sa ceinture, maintenant, plus que tout autres instants, il désirait la conserver avec lui.
Il traversa la salle principale, jouant avec roulis et tangage, posant parfois les mains sur le mobilier pour conserver son équilibre...
Les chaises et tabourets étaient renversés, marquant le résultat d’une nuit festive.
Burt aboya lorsqu’il s’approcha des cuisines.

_ "Qui va là ? " demanda le cuisinier, mettant fin au son continue d’un couteau claquant sur une planche à découper.
_ "Pas d’inquiétude monsieur Liwhill, ce n’est que moi…"
_ "Ah ! Entre petit… Que veut tu ? A manger ? Boire ? Ou de l’épice pour ta bestiole ? Oui ! J’ai compris ce qu’il venait chaparder… Grbl ! Suffisait de me demander tu sais ? Je prépare la boustifalle mais je n’ai encore mangé personne…"
_ "Il y avait des pommes dans les réserve de Fidervon non ? "
_ "Hum ! C’est exact ! Mais elles sont dans les calles ! Juste à coté de… Enfin d’eux quoi ! "
_ "Merci !"

Il tourna les talons, et ouvrit une nouvelle porte près de lui, juste à la sortie des cuisines, il y avait plusieurs hamacs dans cette longue salle, les couches des pirates étaient coincées entre tonneaux, caisses et coffrets. Parfois ornées d’objets personnels, ou d’une lanterne de verre…
Son regard s’attarda sur un hublot derrière lequel montait et descendait la ligne d’horizon…
Les cales…
Il descendit un niveau, avec la légitime sensation de se trouver sous le niveau de la mer, il passa à coté de coffres débordant de richesses, ne leur jetant qu’un bref regard, Et passa entre deux cages emplies de captifs.
Les hommes rendus de Fidervon…

Il y eu des grognements, et des ombres bougeant vers les barreaux, les faciès mauvais des pirates le fixait sans un mots.
Tout en restant aussi peu bavard qu’eux, il tira un couteau de sa cheville.

_ "Si une main essaye de m’attraper, je la coupe… "

Il passa, l’arme prête, sentant les regards fixés sur lui…
Il reçut quelque chose sur la joue.
Quelques chose de visqueux et humide…
Ses yeux se levèrent sur l’auteur du crachat, l’homme le toisait d’un air menaçant, il se contenta d’essuyer sa peau et de parvenir aux réserves…
Il ouvrit plusieurs sacs, il y avait de la farine, des fruits de toute sortes, et enfin, rouge et luisante, un stock de belle pomme.
Il en fourra quelques unes dans ses poches, et croqua à pleines dents dans la peau fine de celle qu’il porta à sa bouche.

_ "S’il te plait ! Petit ! "

De la cage, un pirate avait tendu la main d’une façon suppliante, Loch reconnu l’homme qu’il avait blessé à la cuisse quelques jours plus tôt.
Il s’approcha, et posa l’un des fruits dans sa paume…
Le remerciant, il s’en retourna au fond de la cage, prêt du banc, des anneaux et des chaînes.
Alors il revint au sac, et fit une brève distribution de nourriture parmi les prisonniers.
Les doigts se tendait à son approche, et se recroquevillaient sur les boules brillantes qui furent bientôt l’objet d’un festin inespéré.
Une grosse paluche se présenta devant lui, ouverte vers le ciel, levant la tête, il reconnu le "Cracheur", un sourire apparu sur son visage.
_ "Hum ! Non !... " Annonça il d’une voix enjoué, ses traits affichait une expression mêlée d’amusement et de satisfaction "C’est la vie c’est comme ça" semblaient dire ses yeux.
_ "Non ? " tonna le forban au faciès de brute.
_ "Non ! " Il croqua à nouveau dans sa pomme entamée, remontant déjà sur le pont.

Les heures passèrent, pas de prises, pas de combat, juste la lecture d’un grimoire, l’œil mirant de temps en temps l’océan plat et vaste.
Une île apparue, il la signala à Sivelon et aperçu au loin la "Hulette" et Taefeel qui firent de même.
Les navires ralentirent, les voiles furent affalées, et les coques se rapprochèrent lentement…
La totalité de l’équipage pris place sur le pont du "Big Pearl" là ou un radeau de fortune avait été confectionné à partir débris échoués, vestiges des grands  et fiers vaisseaux pirates.
"Poigne de fer", Azukajil et quelques gros bras allèrent chercher les prisonniers, secoués ou maintenus, on les amena au milieu de la foule menaçante, prête a tuer en cas de problème.

_"Bonjour messieurs ! " Débuta Kate, "Vous avez été nos prisonniers, mais voila maintenant que vous nous encombrez, votre capitaine étant mort, je ne vois pas a qui nous pourrions demander un rançon… " Quelques rires discret se firent entendre. "Nous pourrions vous livrez aux autorité locales… Ou vous vendre aux marchands d’esclaves… Non… En réalité nous n'aurons point les mêmes manières que votre ancien commandant, nous allons vous offrir cette belle embarcation, et vous pourrez voguer fièrement sur cet îlot là bas… Vous y serez maître de votre destin… Lonton… "

Le vieu pirate chercha un moment à attraper les clefs de sa main gauche, laquelle était maintenant pourvue d’un duo de crochets de fer.
Le métal tinta, puis elle furent passée à Julius Guvn’ et au gobelin bosco, Azukajil’.
Les chaînes et menottes tombèrent sur les planches, les onze prisonniers se regardèrent un moment, puis observèrent les pirates qui jetaient maintenant le radeau par-dessus bord.
_ "Aller ! " tonna Sivelon, accompagnant la parole d’un large mouvement de bras.
_ "Ca… Capitaine Sivelon ?... "
_"Quoi ? " Il se tourna vers son équipage avant de s’apercevoir qu’un homme s’écarta du groupe de captifs, levant le bras pour être mieux vu… "Tu m’as appelé capitaine ? "
_ "Laissez moi me mettre à votre service monsieur…"

Sivelon fit un pas en avant, toisant l’homme que Loch avait blessé à la jambe auparavant.
_"Comment te nomme tu l’ami ? Quelle est ta profession ?"
_" Fregh Nomon, Marin…"
_" Bien Fregh ! Tu seras marin à mon bord, tu ne toucheras aucune part du trésor que nous nous apprêtons à diviser… Et à la moindre entourloupe tu vomiras tes tripes, attaché à la grand vergue… Approche toi si tu est toujours d’accord."

Il n’y eu pas un mot, l’homme s’avança, remercia le capitaine pour sa pitié et alla se terrer dans un coin.
_ "Qui d’autre ? "
Un nouvel homme sortis du groupe, plus jeune.
_ "Thomas Dervy, Canonnier…"
_ "Rejoins Fregh, Je ne répète pas ce que je viens de dire, tu a entendu… Bien… Personne d’autre… "
Une tête se leva, tournant son horrible faciès de brute.
"Toi ?... "
Sivelon s’était avancé à sa hauteur, l’homme le toisa un instant, puis cracha entre ses bottes.
Personne ne compris pourquoi Loch leva les yeux au ciel a cet instant…
"Très bien ! Hors de ma vue… "

Les pirates les contraignirent à sauter, tirant lame et épaulant mousquet, ils crevèrent les vagues, puis agrippèrent le radeau, jouant des pieds et des mains pour le faire dériver vers la terre.
Le spectacle que ces hommes offraient éleva un bon nombre de ricanements.

_"Voila qui est fait… Lonton ! Il est temps pour moi de prendre la mer de mon cotés…"
Sivelon eu un sourire en coin
_"Tu nous quittes ?
_"Oui… Mon équipage a besoin de tailler sa propre route, comme moi d’ailleurs… Ho mais ne te méprend pas ! Ce fut… Haha… Ce fut une alliance très lucrative, et… Amusante, tu as eu ta vengeance, ton or, et j’emporte ma part, fin du contrat… Nous avons nos propres trésors à chercher, et moi… Mes propres vengeances à accomplir… Bon vent Sivelon… Tu auras toujours bon accueil dans nos prochaines rencontre…"
Elle lui fit une accolade, puis l’enlaça comme un parent.
_ "Toi aussi !... Aller… Bon vent ! Et que la chance te profite…"

Les hommes rejoignirent leurs embarcations respectives, on décrocha les amarres, les grappins…

Le "Santa Daelyn" S’éloigna en dérivant, Kate "La garçonne" avait rejoint la barre, envoyant un dernier signe au vieu pirate, puis se tourna vers son propre équipage.
Une brise puissante avait soulevé son manteau et ses longs cheveux rouges.
_"A VOS POSTES TIRES-AU-FLANCS PLUS VITE QUE CA ! LANCEZ LES VOILES, ALLER ! " L’agitation gagna soudain la frégate, et les marins se mirent en mouvements sur le pont. "MONSIEUR SOLVEN, C’EST A VOUS…"

L’homme aux riches atours aquiesca, puis sas se presser, gagna la proue du navire. Il resta là, un moment, respirant l’air marin…
Il leva les mains au ciel, et les voiles se gonflèrent lentement, poussée par un vent imperceptible et silencieux…
Sur le pont, plusieurs personnes leur firent des signes d’adieux, il y avait Saslek, et puis Radag, Assis près des gréements dont la crinière se souleva par la brise

Sivelon posant la main sur le bastingage, aux coté de Loch et de son familier.
_"Adieu "Garçonne", en attendant notre prochaine rencontre…"


_ "C’est de l’or en montagne, des trésors ou le bagne, gare a toi forban, la milice t’atteeeeeend ! "
_ "Hoyo héhé ! Ouvre tes sabords, canaille, défend chèrement ta peau… A toi Loch "

Le jeune garçon se dressa, tenant son pichet bien haut, une jambe sur le banc, et reprenant le rythme de la chanson
_ "Hoyo ! Héhé ! Frappe d’estoc et de taille, ou tu tomberas à l’eau… "

Iro effectua une cabriole, puis leva les mains sur un groupe de chandelles à moitié consumée, dans une déflagration sonore mais éphémère, elle prirent feu et brûlèrent, éclairant les visages édentés et joviaux.

_ "Pour l’or ! " Hurla un pirate balançant son verre au dessus de sa tête
_"A nos morts ! "
_"À la Garçonne et à tout son équipage ! "
_"A notre capitaine…"

Sivelon se leva à son tour, et porta le rhum à ses lèvres sous son regard complice.
_"Et a vous ! A vous mes amis ! Bande de fripouilles, de voleurs et de brigands ! A vous ! "
Encore une fois des acclamations retentirent, les chopines furent vidée, et la ripaille attaquée.
Benoît Liwhill prit l’appétit des boucaniers comme un compliment, l’accordéon de "Poigne de fer" grinça encore un peu, puis Sivelon alla ouvrir une petite fenêtre, et alluma sa pipe…
Il resta un moment, face aux vagues, à mirer les étoiles, sans un mot…

Puis il se retourna brusquement, "Les hommes ! Je crois bien que notre voyage s’achève, ça fait combien de temps que l’on a couru après cet or ? Bien deux ans, tout au plus, et avant, combien de mois en mer ? De prises ? De combats ? Certains ici ont mérité leur salaire… Monsieur Guvn’ ? Depuis combien de temps êtes vous mon bosco ? "
_ "Ca fera bien huit ans capitaine ! Et ça fera huit en de plus dans longtemps, car quoi que vous fassiez, je reste à ce bord ! "
_"Oui je sais mon vieil ami ! Je sais ! Il y en a ici qui continueront de me suivre, et vous… Vous m’honorez les gars… Mais je ne me fait pas d’illusions, beaucoup nous quitterons, ils ont peut être une lointaine famille, une femme, des enfants… Un travail à reprendre…
Oui messieurs, comme vous le savez, nous avons assez d’or pour vous assurez une part confortable à chacun de vous…"
Les regards s’échangèrent, quelques hommes eurent des étincelles dans les yeux à l’évocation de l’or "Mais là-dessus non plus je ne me fait pas d’illusion héhé ! Je sais que certain dépenserons cet argent en un rien de temps, qu’importe ! LES HOMMES ! NOUS FAISONS ROUTE VERS LA CÔTE !... Et notre cap pointe droit sur le port de Buvaf dans le royaume de Tarenne. Le vent est contre nous mais… Avec un peu de chance, nous y serons bien vite, alors nous prendrons d’assaut la première taverne venue, et nous ferons nos comptes… Pendant le voyage, nous commencerons l’inventaire de nos richesses, et tout sera partagé équitablement, les parts varieront  avec l’ancienneté, la fonction, et les blessures… Mais en attendant, les hommes ! En attendant… A LA VOTRE ! "

Alors Sivelon vida une seconde chope et la lança derrière lui, invitant ses hommes à assécher d’autre fût de rhum et d’hydromel, de bière et de vin…




Le soleil l’assommait, il avait mal dormit, trop mal…
Il avait rêvé…
Mal rêvé, ça aussi il le faisait mal… Rêver…
Il tourna et retourna entre ses mains la plume d’une mouette, pensif…
Iro s’empiffrait encore, sa bouche dégoulinait du jus sucré du fruit qu’il mangeait.
Loch lui souria, chassant pour un temps ses éternelles questions…
Il leva les yeux, il faisait jour, c‘était le matin.
La lune était encore visible, blanche et à moitié effacée, perdu dans le bleu du ciel.
Peu de nuages, le printemps arrivait, même le vent l’annonçait, il s’était réchauffé, et ne le glaçait plus comme avant.
Loch pensa à la proposition de Sivelon…
Pourquoi pas après tout…
Pourquoi ne pas rester, Iro se plaisait à bord du "Glory Wave", et… Lui aussi…
Il alluma sa pipe, la fumée s’éleva et dansa devant lui.
Il resserra son écharpe, et caressa l’anneau d’or à son oreille.
Jusqu’où pouvait voyager la Cigogne ? Partout sans doute… Il n’y avait pas une parcelle de cette terre qui ne puisse un jour être foulée du pied de Nirnathis…
Mais après tout… Loch n’avait été retrouvé que parce qu’il se rendait au ruines… Parce que le mage connaissait l’objectif de la compagnie nomade…
Il y avait il la moindre chance qu’il sache où il se trouvait en cet instant ?... Quelle route il avait pris ? Non, bien peu c’est sûr… Bien peu… …Bien peu…
Il ne laissa pas le doute l’envahir, et se conforta dans l’idée d’être en sûreté, à l’abris…
Car une autre pensée l’envahie, encore et toujours le visage de la jeune fille, tachée de sang… De son sang… Cet ultime sourire alors qu’elle s’en allait…
Puis il y avait Ujubval’, le pauvre homme muet, Sivelon lui avait raconté, et Gilamed avait comblé les lacunes du vieux pirate.
Un entravé, une existence à errer, prisonnier de sa propre vie, jusqu'à ce qu’il ai accomplit la mission pour laquelle le destin l’avait enchaîné.
Ujubval’ avait accompli sa mission il avait tué Gabeth Dres le nephilien, percé son corps effacé son âme…
Prit son médaillon…
Mais Ujubval’ mourus quelques trois heures après…
Il s’était lié d’amitié avec Loch, il connaissait son histoire, et lui avait offert le pardon…
Un nouveau pas vers sa rédemption ?
Loch voulait le croire, mais cela le terrifiait… Quels actes à accomplir pour se laver de ses péchés ? Combien de cadavre, de morts ? Combien de litre de sang avait coulé sur ses mains ? Son visage ? Et au fond de sa gorge ?
Parfois, il lui semblait sentir un picotement dans le dos, et alors il ettoufait de suite cette sensation,  mais il le savait…
Ses plumes ne pousseraient pas encore, pas d’ailes…
C’est en ce genre de choses et de dérèglements qu’il se sentait si… Imparfait…
Ce qu’il était, ce qu’il devenait, ce qu’il craignait de devenir…
Un jour, il n’y a pas si longtemps…
Iro l’avait surpris avec un couteau, se tailladant lentement le dos.
La peau en gardait encore deux longues et fines cicatrices sombres…
Pas d’ailes… Il n’en voulait pas… Pas encore…
Ses yeux se posèrent sur l’épée… Sur les symboles runiques et sur la pierre de lune incrustée sur le pommeau.
Il avait accroché son propre pendentif à la garde de l’arme, le lacet noué autour du cuir.
La petite dague oscillait lentement, offrant une ombre bleu au bois du nid de pie…
Il se passa une main dans les cheveux, inspirant une longue bouffée de tabac, qu’il laissa s’échapper au vent, il rassembla ses pensées, et jeta sa tête en arrière, la laissant basculer hors de la rambarde, se laisser caresser par un soleil pourtant brutal…
Pour lui… En cet instant… Le ciel était son sol, et les vagues remplaçaient les nuages…
Alors il la vit…
Cette tache rouge, lointaine…

Frégates et galions filant droit sur eux…
Les voiles pourpres et menaçantes d’Evanie…

_ "CAAAAAPITAINE ! ENNEMIS ! ENNEMIS EN PROUE ! FAVNER ET SA FLOTTE !...

Il y eu une exclamation paniquée sur le pont, les têtes se tournait brusquement, et l’on courrait sur les bord pour voir au loin les voiles couleur sang…
Loch descendit, Iro avec lui, il n’avait pas besoin de donner à Sivelon les indications concernant les signaux de la flotte arrivant, le message était déjà on ne peut plus clair…
Alors le capitaine donna un large coup de barre, et tenta de prendre un meilleur vent.
Il hurla, de sa voix bourrue de lancer le plus de voile possible, que galion et brick s’envolent au dessus des vagues.

_"Capitaine ?... " Demanda Julius Guvn’ en s’approchant de l’homme qui se battait avec la gouverne.
_"QUOI ! Le chargement, je sais…La ligne de flottaison est elle si…"
_"Elle est basse capitaine… Terriblement basse"
_"Favner ! Jeune paon ! Tu nous as retrouvé, et tu vas vider nos calles… Julius, mon ami…"
_"Capitaine ? "
_"Dites aux hommes d’ouvrir les sabord, de charger une double salve et de prendre leur postes, Indiquez à Drevon que je virerait par bâbord d’ici peu… ALLER ! "


L’équipage se mit en branle, on détacha les canons, on chargea les mousquets, pistolets, les grenades et on empoigna les lames…
Les sabords s’ouvrirent uns à uns, les gueules noirs des canons sortirent leur nez de la coque sitôt chargée…

Alors dans un grognement, un râle et un large geste, Sivelon envoya tournoyer la gouverne sur bâbord, le vent les stoppa un instant, laissant aux navires le temps de se retourner, alors il firent face…
Les trois coques ennemies prêtes à être trouée, les flottes filaient l’une sur l’autre, brisant les vagues…
Ecartant l’écume…

#17 Tim

Tim

    Timinus


Posté 23 janvier 2006 - 01:01

Chapitre XVI: "Les planches"  


_"A vos poste de combat ! Envoyez les par le fond ! Evanie ! EVANIE EST SUR NOUS ! "

Les canons roulaient et traînaient sur les planches du galion, partout la débandade, gauche droite, les marins et troupes se préparaient à l’assaut.
Les mousquets, puis les grenades, les lames et épées se dressaient.
Et tandis que la flotte ennemie approchait, une clameur s’éleva sur le pont.

_"MORT !... MORT !... MORT !... "
Un simple cri, un simple souffle, un simple râle, crié et récrié en rythme, tandis que les bras se tendaient, poing vers le haut.
Le son s’éleva, et Loch, devant la lourde pièce d’artillerie, se pris à l’entrain guerrier, et hurla lui aussi avec ses camarades.
Devant ses yeux, le brick de Drevon s’avançait péniblement, entre creux et écumes, on voyait presque la "Hulette" hissant le pavillon noir au sommet du navire, tandis que sur le "Glory Wave" les hurlement perdurèrent, chaque vague, chaque secousse, chaque coup de roulis était accueillis par un claquement de pied ou de poing…
Filant à toute allure sur les trois Géant d’Evanie, le galion se mit à résonner des voix des forbans.

Ils étaient prés à croiser, le vent derrière eux, et tout redevint silencieux, les mains tremblaient, les visages transpiraient.
Plus que quelques centaines de mètres, il passerait entre le "Windwalker" et la " Gomanth Beth’ Ana ", les salves chargés a l’intérieur de ces fûts de fonte devant eux.

Non !
Une secousse, tribord, Sivelon virait sur tribord, filant droit sur le dernier des navires, prêt à éperonner.
La flèche du galion embrocha la coque de la frégate, et par un mouvement d’eau, souleva une partie du pont.
Tous furent ébranlés par la force du choc, la coque du "Glory Wave" s’enfonça encore contre celle du " Gomanth Beth’ Ana " et alors les sabords miraient les flancs du vaisseau amiral de Favner.

_"FEEEEEEUUUUUUU"

La voix du bosco fut rapidement couverte par les détonations des canons, crépitant de rage et vomissant leur salve contre les parois du galion adverse.
Le bois vola en éclats par endroit, alors la réponse vint à eux, rapide et claire…
Les boulets volèrent sur eux, brisant le bâtiment.

Loch rechargea, encore des coups, mais cette fois, Drevon tirait à la mitraille contre le dernier vaisseau ennemi, fauchant les soldats en masse.
Il fallut un temps pour que les deux navires ne se séparent, alors résonnèrent les mousquets, juste avant que le "Glory Wave" n’avance de nouveau.

Il reprirent leur cap, et le vent favorable aida à virez de nouveau sur tribord, le galion était lourd, un vaisseau de ligne peu manoeuvrable, mais par les prodige du pirate, parvint a contourner la frégate ébranlée.
Il y eu encore du canon, Favner tirait sur le "Big Pearl" invisible tuerie quelques par sur l’océan…
Pas le temps, pas encore…
_"FEU ! "

L’autre flanc du galion cracha ses munitions droit sur le navire déjà entamé, les trous percés étaient larges, bas, nulle doute qu’ils finiraient à l’eau d’ici peu…

Ils ne purent se réjouir encore ce claquement, ce crépitement, mais les sons était différents, plus lourd et plus étouffé.
L’équipage de Drevon prenait sa deuxième salve, sur le même flanc.

_"Bande de fils de chiennes ! Ils s’acharnent... "
_"CHARGEZ ! CHARGEZ LES CANONS ! NOUS VOLLONS A LEUR SECOURE ! "

Cet ordre de Guvn’ était inutile, dans leur hâte et leur rage, chacun avait replacé la poudre dans leur armes, chacun se tenait prêt, la flamme au bout des baguettes tendue vers le plafond…


Sivelon profita du vent contraire, et parvint avec quelques difficultés à effectuer un demi tour.
Ils le virent…
Le brick navigant avec peine, un trio de panaches noir s’en élevait.
_"Il tiennent bon ! " Murmura un canonnier

Les visages étaient livides, inquiets, les regards se croisaient emplie de crainte et de doute.
Mais cette état de frayeur passa rapidement, au dessus d’eux, les planches grondaient, tonnaient, et les cris guerrier et sanguinaires des forbans s’éleva encore et encore, toujours plus haut.

Le "Windwalker " lâcha une salve, ils virent le "Big pearl" osciller sur sa quille puis vint le tour de la " Gomanth Beth’ Ana ", cette frégate qu’ils avaient éperonnée et attaquée, au loin, elle semblait presque faire du sur-place, le pont s’était légèrement incliné tandis que la proue se penchaient vers les vagues…
Il y eu un instant…
Où tout paru calme…

Puis ils aperçurent un brouillard de poudre s’élever de leurs sabords et le son leur parvint comme un écho.
Le navire de Drevon vit sa coque s’émietter, les planches et les hommes volaient et les voiles furent secouée d’une onde violente.
Le brick semblait reprendre légèrement de son équilibre…
Sombra en quelques secondes, tandis que son équipage se jetait à l’eau, voyant leur réserve d’or voyager vers le fond.

_"MORT ! MORT ! MORT ! MORT ! MORT ! MORT ! MORT ! "

Sur le pont, Loch le savait, le vieux capitaine pouvait voir la colère gagner ses hommes.
Le "Glory Wave" était maintenant devenu l’embarcation d’une bande de fous meurtriers, et la néfaste clameur qui s’en élevait le précédait comme un présage.
Toute voile dehors, le galion fila sur le navire amiral de Favner.
Ils se croisèrent, vite, trop vite…
Les tiges de bois furent plongées dans la fonte, et les boulets claquèrent tant d’un coté que de l’autre.
Lorsque Loch releva la tête, une brèche béante remplaçait le mur qui jadis le séparait des cuisines de Liwhil.
Le pauvre homme s’était déjà réfugié près des dortoirs comme en témoignaient les aboiements furieux de son chien.

Et le silence se fit, pendant quelques instants seulement, les trois vaisseaux restant ne firent rien sinon manœuvrer, Sivelon manqua d’éperonner la deuxième frégate d’Evanie, mais vira sur bâbord, décrivant un large arc de cercle tandis que la voix du bosco les appela.

_"Marins ! Marins ! Tous les marins sur le pont ! "

Iro aida son maître à charger l’un des rares canons encore utilisables, tandis que la majorité des hommes à ses cotés se levaient et empruntaient l’escalier.
Lorsqu’il eu fini son travail, il remonta sur le pont, là ou le soleil caressait encore les planches.
Partout dans les voiles, les hommes se balançaient, de gréements en gréements, affalant petit à petit les larges pans de tissus blanc.
Serrant une dague entre ses dents, le jeune garçon escalada bouts et cordages, assistant ses camarades dans cette tache.
Le galion ralenti, et navigua entre les débris du brick.
Les amarres furent jetées à l’eau, et profitant des instants que leur laissait l’éloignement de Favner, ils récupérèrent les naufragés.

Les voiles furent de nouveau lâché, et une ambiance soulagée régna sur le pont durant les retrouvailles.
Les pirates trempés d’eau salée furent accueillis par de larges accolades et grognements satisfaits.

_"Aux armes ! ILS SONT SUR NOUS ! "

Préparez, préparez vous pirates.
Ou l’on vous perce de trous, ou l’on vous broie la rate.
Sentez les vents forban, armez vos canons.
Tenez vous droit, mousquet au poing.
Lame devant, main brandie.
Ils n’ont pas le droit de vous prendre la vie.

"Poigne de fer" dégoulinant d’eau de mer se plaça au milieu du pont, levant ses haches d’abordage, Loch resta dans les voiles, bientôt rejoint par Gilamed, tandis que Guvn’, quelques mètres plus bas ordonnait les troupes, suppliant le peu de discipline qu’il possédaient de se montrer.

Alors les deux galions se croisèrent…
Et les pirates hurlèrent, tonnèrent, épées et coutelas vers le ciel, courrant vers le pont du "Windwalker" trop peu peuplé, il y eu un cliquetis, les hommes cachés se montrèrent soudain, d’un seul mouvements, mousquet sur l’épaule, les balles sifflèrent, et bon nombre d’homme qui sautaient au dessus des eaux furent fauchés au vol pour tomber en fracassant les vagues.

Une deuxième ligne enjamba le vide, et l’abordage commença.
Les lames coupaient et tranchaient, le sang giclait en l’air.
Le fer était croisé, et le tintement du métal se fit entendre comme une mélodie.

Iro se cramponna à l’épaule de son maître, et Loch couru tout le long de la poutre qui le soutenait.
Il sauta, d’un bond qui dura quelques secondes, et roula sur les planches du galion.
Il se leva, le visage grimaçant de colère et d’effort, de rage sanglante et déterminée.
Décidé au fond de son âme à protéger sa vie, et à se battre pour protéger celle des ses compagnons.
Neyna dans sa main gauche, le coutelas dans la main droite, il tournait et se retournait, parant et tranchant, perçant chacun de ses assaillants.

Une secousse ébranla le "Glory Wave" la frégate venait de l’aborder, les soldats d’Evanie déferlèrent sur le coté bâbord.
Sautant du "Rogue Sand"
Il fit demi tour, Sivelon était déjà aux prises avec bon nombre d’ennemis.
Il monta sur le bastingage, et bondit au dessus des vagues.
Ses doigts agrippèrent de justesse la rampe opposée, une planche craqua prêt de son épaule, quelqu’un avait tiré dans son dos,  tiré et manqué.
Il ne perdit pas de temps à se demander qui avait ouvert le feu, il se hissa tant bien que mal sur le pont, prêt de la gouverne et du poste de navigation.
Et se jeta dans la mêlée.
Il lança son coutelas sur un homme en uniforme bleu, et atterrit, prêt de la "Hulette" blessé, perçant l’homme qui tentait de l’achever.
Iro sauta de son épaule, et passa entre les jambes des combattants et quelques flammèches prirent sur les vêtements d’un soldat qui couru à l’eau.
La "Hulette" se traînait hors du combat, avec l’aide de Loch, un filet de sang coulait de son œil droit.
Son expression se figea pendant quelques instants, puis il empoigna le pistolet de son jeune ami, et abattu l’homme qui le chargeait dans le dos.

Il se releva, prit le coutelas de la vigie, posant son épée à l’abri, et laissa sa lame fendre l’air.
Une hache de William fut jetée, passant entre quelques pirates et s’abattant dans le torse d’un homme qui épaulait son mousquet.
Il passa sous les coups vifs et précis du vieux maître d’arme.
Sivelon se battait au beau milieu de la mêlée, frappant avec toute la fougue possible.

_"Capitaine ! Où est Favner ? "

La main valide de l’homme pointa le commandant d’Evanie, bataillant en proue de son vaisseau.
Il frappa encore et encore, chacun des hommes devant lui qui lui montrait hostilité.
Mais le vieux capitaine avait cessé de combattre, il s’était relevé, et observait d’un œil inquiet le carnage autour de lui.
Son regard croisa celui du jeune garçon, il y eu une expression indescriptible qui passa sur son visage, il expira profondément, et l’empoigna par la tunique, le menant à l’escalier, et au niveau inférieur.

La salle à manger était vide d’arme, d’homme ou de combats, bien que sur le plafond, les pas et les tirs résonnaient comme un tonnerre perpétuel.

_"Capitaine que faites vous ? "
_"Suis moi petit, suis moi… Nous somme en train de perdre…"
_"Qu’allez vous faire ? "
_"Tentez le tout pour le tout… Sauvez la peau de mes hommes…"
_"Quoi ? "

Loch n’eu pas de réponse…
Que préparait il ?
Il pensa tout d’abord au sabordage, a la réserve de poudre dans les calles si infime soit elle, mais il lui paru vite impossible que le capitaine fasse exploser son vaisseau.
Pas avec ses hommes dessus, pas avec l’or dans la calle… Pas avec… Non !...
Impossible…
"Capitaine ! " appela il, toujours dans l’attente d‘une réponse, il avaient traversé le dortoir, croisé le cuisinier et son chien, terré dans un coin, et descendaient maintenant au fond du galion.
Contournant la montagne d’or…

Il remarqua un objet métallique dans la main du forban, long, cuivré…
Sivelon l’empoignait comme un trésor qu’aucun regard ne devait mirer.
Il passa prêt des cages à prisonnier, près des portes ouvertes…
Béante…

Le vieil homme se retourna, et le poussa du bras, il bascula sur le sol…
Dans la paille… Dans la cage…
_"Qu’est que vous …" gronda il en se relevant, mais il fut interrompu par le claquement des barreau, et le cliquetis de la clef de cuivre.

Il se planta là, enfermé, subjugué, incapable d’effectuer le moindre mouvement.
Sivelon le regarda sous son chapeau, il n’y avait plus de fierté dans ses yeux, plus de hargne…
Simplement l’inquiétude.
"Qu’est ce que vous faites ? LIBEREZ MOI ! LIBEREZ MOI ! "
_"Tais-toi Loch…"

La colère du jeune garçon passa, remplacé par l’étonnement qui persistait en son esprit, comme si il eu refusé de se laisser détrôner par d’autres émotions.
"Ca…Capitaine…"

A son appel il n’eu que le lourd choc de la clef tombant sur le bois, jetée au loin sans même un regard. Sivelon s’éloigna, marchant d’un pas lourd mais résolu vers l’escalier.
Il se retourna avant de disparaître.
_"Désolé Loch… J’espère que tout se passera bien… Tu es mon prisonnier maintenant… Le prisonnier de Sivelon…"

Il resta bouche bée, tandis que l’homme montait les marches.
_"Quoi ?... Quoi ?... Revenez !... REVENEZ ! "





Il remonta, tremblant...
Il sentait son pas lourds, traversant les salles du pont inférieur...
Enfin il revint sur la porte, la lumière l'aveuglait, les sons du combat emplirent brusquement ses oreilles.
On dit qu'au milieu de la bataille, il marchait comme une âme en peine, sans même observer les lames qui de toute façons ne semblaient pas vouloir le toucher.
Il s'approcha de Gilamed, près du grand mat.
L'homme était blessé au bras, et chargeait un pistolet.
_"Cap'?"
_"J'ai enfermé Loch dans la calle, si vous parvenez à vous en sortir, libérez le, et expliquez lui ce que je suis en train de faire..."
_"Quoi? Capitaine ? Mais que ?"

Il reprit soudain son visage fier et fort, et leva bien haut son chapeau au panache coloré.
_"FAVNER ! FAVNER! JE SUIS ICI!" Sa voix couvrait petit à petit les autres sons, "ICI COMMANDANT FAVNER ! SIVELON EST ICI..."

Les combattants, surpris, stoppèrent les assauts, non sans garder un oeil sur leurs adversaires respectifs.
Sivelon passait entre eux et rejoignit le bastingage, là ou l'attendait le jeune commandant d'Evanie.
_"Je vous vois Sivelon..."
_"Bien... Dites à vos hommes de cesser le combat... Et je dirais au mien de faire la même chose..."
_"Que Manigancez vous Sivelon ?"
_"Jonathan... Je ne veux pas voir mes hommes périr, pas plus que vous ne souhaitez que mon équipage envoi le votre rejoindre le fond de l'océan..."
_"Que proposez vous ?..."
_"Nous deux... Un duel... Le vainqueur pourra disposer des hommes du perdant..."
_"Je m'en serais douté..."

Sur les ponts des navires, les regard entre flibustiers et pirates s'échangèrent, il ne restait au environ qu'une forte odeur de poudre, seul souvenir de la bataille qui se déroulait encore il y a quelques secondes.
_"C'est votre Capture que je veux... Et je..."
_"Capturez moi si vous le désirez, mais nous nous battrons jusqu'au dernier et vos soldat périrons avec nous..."
_"Si vous perdez... Il se laisserait faire sans discuter? Je ne peux le croire... Ce sont des pirates, des canailles, voleurs et pilleurs... Que vaut la parole de tels hommes ?"
_"Il me respecterons... Ce sont mes ordres..."

Favner toisa longuement le vieux capitaine, derrière ses yeux plissés par le soleil il calculait la meilleure décision à prendre, la meilleure stratégie.
Son regard se porta sur ses troupes, il serra et resserra la garde de son sabre.
Le vent fouetta ses cheveux blonds.
_"Commandant... Vous n'allez pas..."
_"Silence... Un combat contre vous... J'avoue l'avoir longtemps rêvé..." Les deux hommes se fixèrent soudainement... "Apportez des planches, resserrez les amarres !"

D'un geste, Sivelon ordonna de cesser le combat, de laisser les armes.
Devant lui les visages affichait une expression d'étonnement si poussé qu'un oeil de verre sauta d'une orbite et alla rouler contre les bottes de son propriétaire.
Les planches furent placées entre le "Windwalker" et le "Glory Wave" et les deux duellistes montèrent dessus, surplombant les flots...

Favner présenta son arme, et salua, Sivelon resta de marbre, observant son jeune adversaire...
Sans prévenir...
Ils se chargèrent mutuellement, les lames se cognèrent et se frappèrent en rythme offrant au spectateur une nouvelle mélodie combative. Les pas étaient les percussions, les coutelas devenaient instruments.
L'air siffla, déchiré par ce ballet de lames.
Il y eu une pause, ils se repoussèrent...
A quelques mètres l'un de l'autre, il s'observèrent, comme deux tigres prêt à fondre. Les trois planches sous eux leur offraient assez d'espace pour marcher de coté, entraîné par les rebonds du bois.
Favner, jeune et vif reprit l'attaque, il fut paré sans difficulté et resta en position quelques fractions de secondes, parant a son tour la contre attaque, il se redressa, et fit reculer son opposant par quelques frappes rapides mais non précises. Sivelon repris l'assaut, cognant le sabre orné du commandant.
Il allaient et venaient sur chacun des bords, s'approchant plus ou moins de l'un des navires et de l'autre.

Les hommes sur les deux galions étaient les silencieux spectateur du duel, chacun avait cessé de masquer la crainte qui l'animait.
_"Julius... Il a mit Loch au fond de la calle... Il m'a dit... Si il s'en so't pas... Il faut le libe'er..."
_"Il à quoi ?..."
_"Loch ne l'au'ais pas laissé combat'e..."

Charge, parade, assaut, une marche !
Taille, estoc, retraite...
Les lames claquaient et tintaient encore en rythme, produisant encore la musique métallique qui illustrait le duel des deux capitaines...
Le pirate frappa horizontalement, Favner sentis la peau de son nez s'ouvrir au passage de l'arme, le sang coulait sur son visage.
Il reculât, marcha lentement, attentifs à chaque mouvement, et leva son bras vers le haut, avant de pivoter rapidement sur lui, enfonçant sa pointe dans la botte de son opposant.
Sivelon eu un râle de douleur, relevant la tête, et affichant une grimace crispée.
Il repris le dessus, et tenta de frapper a nouveau, le commandant repris sa garde, protégeant son corps d'une nouvelle attaque.
Le long manteau du pirate se soulevait a chacun de ses mouvements, de même que son uniforme et sa cape bleu...

Il chargea...
Parée... Encore...
Emporté par sa course il fit quelques pas suplementaire face au bord.
Le son d'une arme tombée l'alerta, il se retourna.
Sivelon repris son sabre sur le sol. De toute évidence, il avait voulu changer de main, oubliant qu'il n'avait dorénavant qu'un moignon...
Il voulut s'avancer, frapper, mais le pirate était plus rapide...
Fondant sur lui, l'épée dressée, il frappa encore une fois.
Tordant son corps, Favner esquiva, Sivelon Attaqua de nouveau, un coup horizontale.
Il se  laissa tomber, agrippant les planches au dernier moment.
Le coup sifflât bien au dessus de lui, son corps pendait dans le vide, il profita du rebond des planches pour se lancer sur elle.
Sa jambe s'enroula autour du bois, il parvint à se relever.
Sivelon se retourne.
Frappe!

Une nouvelle fois Favner fut touchée au visage, sa joue s'était marquée d'un long trait rouge...
Son visage était tendu, tourné, mais ses yeux fixaient ceux du pirate...
_"J'ai... J'ai perdu..." Favner enleva son fer du ventre de l'homme. La sueur perlait sur son front, il semblait être prit de nausée "Perdu... Exc...Excusez moi... Mes gars..." Sa gorge fit un horrible bruit, et il tomba en avant.
Ses genoux n'eurent aucun endroit ou se poser, il bascula en avant...
Chutant à l'envers...
Alors qu'il s'en allait... Le bois de la coque du "Glory Wave" défila devant lui... Il y eu un trou, et derrière... Le regard triste de Loch... Ce gamin qu'il avait un peu pris pour son fils...
Il creva la surface de l'eau... Et son corps flotta au milieu des vagues, la main toujours crispée sur son épée...




_"La commandant... L'or... C'est L'or de Fidervon... Ahah ! Il n'avait pas mentit"

Favner fit taire son subordonné, derrière le trésor, il y avait des cellules, un captif...
Il s'approcha des grilles, un jeune garçon à la tête basse...
Fixant le sol, il semblait dormir...
_"Ouvrez cela... Trouvez la clef !" tonna il soudain...
_"Ou ?..."
_"DANS LA CABINE SMITH ! LA CABINE DE SIVELON !"
L'homme s'apprêta à courir, lorsqu'une voix l'interrompit...
_"La clef est ici... Près des provisions... Ce tonneau de rhum..."

Pendant qui Smith courrait chercher la petite clef, Favner s'approcha de la cage, observant avec intérêt le jeune homme.
Assis sur le banc, les coudes sur les genoux, il remarqua un anneau à sa main, et un autre, doré, entre ses mèches sombres...
Il sentit le regard sur lui... Et releva la tête...
_"Qui êtes vous ?" demanda calmement Favner, tandis que son lieutenant ouvrait la grille...

Il resta silencieux, comme si il voulu réfléchir a la question...
_"Loch monsieur !... Je suis Loch... Le prisonnier de Sivelon..."







Il faisait nuit...
Le "Windwalker" voguait lentement, calmement...
_"Commandant ?... Est ce que tout va bien ?"

Favner, les mains sur le bastingage, mirait au loin le cap que prenait le galion...
Il ne répondit pas à l'appel qui lui était fait, réfléchissant...
Le prisonnier était maintenant dans les cellules de son propre galion, mené sur Anh'Tillas, l'un des grand port de l'empire...
L'or partait sur le "Glory Wave" et voyageait maintenant sur Guervo, tandis que les pirates... Les hommes qui s'étaient rendus sans oppositions... Les hommes qui avait respecté les volontés de leurs chefs... Ils voyageaient maintenant vers le sud, vers port Rophos, l'un de ses ports prisons ornées de gibets et cadavre dévoré par les mouettes...
_"Commandant... Nous avons mit le corps sous la pont, recouvert de linge comme vous l'aviez demandé..."
_"Espérons qu'il reste ainsi jusqu'a notre arrivée..."
_"Je ne comprend pas... Pourquoi offrir une sépulture à cet homme ?"
_"Parce que Lonton Sivelon était avant tout un Héros de Hin'Taglois, bien avant de sombrer pour la piraterie..."
_"Vous allez l'enterrer ?"
_"Non... Nous le brûlerons... Et nous le confirons à l'océan... Ce serait cruel d'emprisonner cet homme an terre pour l'éternité... Il était marin..."
_"Bien commandant... Et au sujet du jeune garçon..."
_"Quoi ?..."
_"Je ne sais pas... Il n'a pas l'air vraiment d'un captif... Il... Il a refusé de s'alimenter... Et semble chercher à s'échapper... Je demande l'autorisation de placer un homme pour le surveiller..."
_"Accordé, faites le surveiller..."
_"Bien... Commandant..."
_"... Loch... Loch... Pourquoi ce nom me gêne il autant ?..."

Favner se passa une main sur la joue, laissant sourire ses doigts le long de la plaie, il mira un instant les étoiles puis marcha vers sa cabine...

#18 Tim

Tim

    Timinus


Posté 28 janvier 2006 - 00:27

Chapitre XVI: Les barreaux devant les cieux  


_"Il suffit insolent ! Pour la dernière fois qui êtes vous ?... "

Le jeune homme s’affala encore un peu plus dans son siège, les chaînes à ses pieds et poignets cliquetaient à chacun de ses mouvements…
Il laissa sa tête tomber en arrière, d’un air las, lâchant un soupire qui n’en finissait pas…
"REPONDEZ ! "
_"J’ai faim ! "

L’homme claqua du poing sur la table d’un air menaçant, son visage tiré par la colère n’était plus qu’une grimace grossière. Le jeune prisonnier souria légèrement…
"Loch… Je m’appel Loch…"

L’homme repris peu à peu son calme, sans quitter l’expression assassine figée dans ses yeux…
_"… Loch comment ?... "
_"… Loch… Loch Faerlen…"
_"Origine raciale ?... "
_"Je suis un gobelin…"

La salle résonna une nouvelle fois d’un coup de poing.
_"Ne joue pas à ce petit jeu sale petit rat ! Ici ! Ici j’ai le droit de te faire souffrir! Souffrir et pleurer, de te faire avouer tout ce que je veux obtenir de toi… Coopère, et si tu n’a rien a te reprocher… Tu pourra partir…"
_"Je suis le prisonnier d’un pirate… J’ai été trouvé dans la calle du "Glory Wave"… Votre commandant m’a placé sur son propre navire, m’assurant que je serais libéré prochainement… Dés que l’on touchera terre…
Et voila que l’on me place dans cet endroit crasseux, que vous êtes là, à me questionner sur des foutaises… Qu’est ce qui a fait changé d’avis à Favner ? "
_ "LE COMMANDANT FAVNER ! " s’égosillait l’homme massif et fatigué devant lui.
_"Qu’est ce qui à fait... Que je me retrouve en prison plutôt que dehors ?... Face à votre sale trogne, vous puez, je sens d’ici les relents de vinasse…"

La bouteille se brisa sur son front, un léger filet de sang coula entre ses cheveux…
Sa tête tomba en instant sur son torse, dodelinant et se balançant, enfin il releva les yeux reprenant ses esprits…
_ "Petite merdaille ! Tu es reconnu en ce moment même coupable du crime de piraterie, un assassin, tueur et voleur ! Un gamin qui ne vaut pas mieux que les chiures que l’on trouve sur les pavés de notre port ! "
Il s’avança et lui envoya son poing dans la joue…
"Je pue !? Tu es le seul qui empeste ici ! Ne bougez pas vous autres ! "
Les quatre gardiens s’étaient légèrement avancés, prêt à intervenir en cas de problèmes…
"Je suis Maximilien Querav, ton geôlier petit con ! Et crois moi… Tu m’appelleras bientôt par des noms plus respectueux que "Monsieur Querav"… Je ne te cache pas… Qu’il me plairait de t’arracher ta petite gueule… Mais ça… Je n’en ai pas le droit… Pas tans que tu coopèrera… Tu as compris ? "

Il se releva brusquement, le geôlier recula de quelques pas, les maillons cliquetèrent tandis que Loch s’avançait…
Il y eu une tension, dans ses bras, dans ses jambes…
Son corps rebondit, et tomba lourdement sur le sol poussiéreux…
Querav eu un sourire tandis que le prisonnier se releva douloureusement, toussant et crachant…

Loch fusilla les cinq hommes présents du regard, il traversa la pièce calmement, ramassa son siège, et le posa devant le bureau de son interlocuteur.
Dans un duo de bruits sourd, il posa ses pieds dessus, masquant a moitié la trogne du maître des lieux…
_"Enlève tes pieds…"

Il ne broncha pas, continuant de le fixer, le sang de son front avait coulé entre ses yeux, et contourné son nez…
"ENLEVE TES PIEDS ! "
_ "… Je suis humain…"

Querav prit une profonde inspiration, résolut à oublier les bottes qui lui bouchaient la vue…
_ "Comment as tu connu le pirate Lonton Sivelon ? Depuis combien de temps était-tu a son bord ? "
_"Je ne suis plus le prisonnier de Sivelon donc ? "
_"Répond…"
_"… J’étais son fils…"

Il y eu un silence… Quitte être emprisonné, torturé ou pire, autant que cela en vaille la peine… Autant qu’il s’amuse avant d’être remit en cellule… Inventer des histoires en était le meilleur moyen, surtout que le spectacle qu’offrait l’expression perplexe de l’homme était des plus comiques… Loch avait compris pourquoi le vieu capitaine l’avait mené et jeté au cachots, pour le protéger… Il l’avait considéré comme son fils… Et loch lui… L’avait peut être prit pour un père…
_"Où est tu né ?... Quel Royaume ? Qu’elle est ta nationalité ? "
_"Je suis Taglan… Né à Port Igueldav’…"

L’homme fit remuer sa plume sur un parchemin, marmonnant pour lui-même "Hin’Taglois… Igueldav’…"
_"Nous vérifierons cela… Quel est ton age ? "
_"… Je ne sais pas quand je suis né…"
_"Tu a bien une idée ?... "
_"Vingt ans peut être…"
_" Tu as dit "Peut être" ?... "
_"… Je doit le répéter ?... "

Cette fois ci il fut le plus rapide, jetant son visage sur la gauche il esquiva une tasse qui fit deux rebonds sur le sol avant d’être arrêtée par le mur du fond.
_"Tu sais ce que je pense ? C’est que Sivelon a cru nous berner en te mettant en cage durant l’assaut… Qu’il espérait ainsi que le Commandant Favner te prenne pour un vrai prisonnier et te libère sans poser de question… Il est remonté dans la bataille… Il a combattu notre commandant… Parce que toi tu avais peur… Tu pissais rien qu’a l’idée de tenir une arme…"
Il se releva, de toute sa hauteur, pour l’écraser sous son regard, accentuant ses propos…
La table vibra et sa plume tomba a terre…
"Il a combattu à ta place, et il en est mort… Parce qu’il voulait protéger le sac a merde que tu es… Et en effet… Ce vaurien de Sivelon a presque réussi son coup… Dans sa bonté… Le commandant Favner t’aurait libéré sans poser de question… Si ce n’est le doute qu’il a eu en entendant ton nom… Tu sais qui t’a vendu ? Tu le sais ? Et bien c’est le félon Daigan… Oui… Le commandant est aller vérifier les écrits du greffiers pendant l’interrogatoire de Daigan… Il t’a vendu petit… J’ai d’abord été outré de savoir qu’on l’avait libéré… Même si je ne l’aurais pas eu de toute façon… Mais ta présence est une bonne compensation… LOCH FAERLEN SIVELON… VOUS ÊTES RECONNU COUPABLE D’ACTE DE PIRATERIE DE VOL, PLLAGE ET AGRESSION SUR DES REPRESENTANT DE L’ARMEE D’EVANIE, ET DE SES ALLIERS… LA SENTENCE EST LA MORT PAR PENDAISON… Voila pour l’officiel gamin… Mais je vais pas te liberer tout de suite…. Non… Je te l’ai dit… Tu pleurera bien avant que l’on te mette la corde au cou…"

Il s’arrêta de parler… Considérant avec satisfaction l’expression sauvage sur le visage en face de lui…
Il recula, et se calla dans son fauteuil de bois, il chercha des yeux la plume tombée sur le sol, et se penchât pour la ramasser…

Loch était resté silencieux, observant un moment l’homme qui se tordait, attrapant son bien sans vouloir lever ses fesses…
Sa tête était à quelques centimètres du bord de la table…
Il bougea en une fraction de seconde, les bottes se callèrent sur l’arête du bois, et repoussèrent violemment le meuble en avant.

Table, chaise, Querav, tout se fracassa et souleva un nuage de poussière.

Les quatre gardiens se jetèrent sur lui, le rouant de coups, tandis que la voix du personnage sous son bureau hurlait qu’on le jette dans sa cellule immédiatement…


Il atterrit sur un matelas de paille, aux tissus sales et rongés par les ans.
Il avait un peu plut ce matin… Et le toit de sa cellule perçait légèrement…
Il se traîna jusqu'à l’écuelle qu’il avait placée sous la fuite et mira son reflet grâce à la faible lumière qui entrait par la mince fenêtre de la piece…
Les murs de granits étaient épais, sombre…
Il trempa ses doigts dans l’eau de pluie, et se lava le visage après en avoir bu une gorgée…
Il frottait sa peau, détachant le sang sombre qui avait coagulée sur son front…
Il s’arrêta un moment, oui. Entre ses doigts, il était sombre… Son sang…
Il cessa de l’observer, et finit son nettoyage…

Il roula sur le dos, face au plafond.. Les bras en croix…
Voila une semaine qu’il portait les mêmes vêtements crasseux…
Il était mal à l’aise, allongé sur la pierre froide…
Tâtant son cou a l’endroit de la morsure qu’il ne pouvait plus cacher…
Ils avaient prit sa pierre de lune…
Ils l’avaient prise à son arrivée, jetant le pendentif dans une cassette de bois…
Ca et puis… L’anneau de Celadran…

Il y eu un son de grille glissant le long d’un mur, et les grognement mécontant d’un prisonnier jeté en cellule…
Dans la prison de l’un des principaux port d’Evanie… "Ejhan-point"…

Il n’accorda pas un regard au nouveau venu, à la grille en face de la sienne, il préféra rester allongé, les yeux clos…
Songeant à ses biens disparut, sans compter la perte de son épée…
A cette simple pensée, il en était malade, un goût amer lui venait…
Encore une fois il perdait… Il perdait Neyna… Iro… Et Sivelon… Sivelon qui était mort pour rien…
Le sommeil le rattrapa…


Il rêva…
Perdu entre souvenir et imaginaire…
La porte menant au pont supérieur du "Glory Wave"s’ouvrit lentement…
Il avait ses chaînes aux poignets… Favner le précédait… Ouvrant la voie entre la foule de pirates qui le fixaient d’un regard accusateur…
Il faisait nuit… Nuit noir… Pas de lune, pas d’étoile… Même si les nuages blancs et cotonneux semblait filtrer l’aura blanche de Selene…
Il vit Guvn’ aux cotés de Gilamed… La "Hulette" maintenant borgne, assis près de "Poigne de fer" qui avait perdu une oreille et tenant  sa main a laquelle il manquait deux doigts…
Il ne saurait dire pourquoi, mais en un instant il fut pris d’une émotion violente et macabre…
Il passa sa chaîne autour de la gorge du commandant d’Evanie, L’homme tomba a genou, les main sur le cou…
Et lui tirait… Tirait … Jusqu'à ce que la peau se déchire et que la tête tombe…
Le sang coulait et emplissait le pont du navire, coulant en cascade pour rejoindre l’océan…
Il se tourna vers les hommes alentours, tous reculèrent, une expression terrifiée sur le visage…
Alors il avança sur eux, et tous se figèrent, tombant en morceaux et se liquéfiant peu a peu a chacun de ses pas…
Bientôt, une mare rouge atteignit ses chevilles, et tout autours de lui n’était qu’une immensité plate, infinie et écarlate…
Alors il trempa ses mains dedans, et les porta à ses lèvres…

_"Hihi petit rat ! Tu es mon ami ! Viens… Viens… J’ai du bon manger pour toi"

Il avait ouvert les yeux depuis un moment…
Encore un rêve malsain dont il se serait passé, une nouvelle façon de confirmer ses doutes… Ses craintes…
Il respira profondément… Se remémorant et analysant la phrase qui venait d’être prononcée…
_ "JADA !? "

Il se retourna brusquement…
Non…
_" Gu…Gui c’est qui s’appel "Jada" ici ? "
_"…Personne…"

Loch faisait face à son unique compagnon, dans la cellule en face de la sienne se tenait un homme aux longs cheveux crasseux, se traînant sur le sol… Agrippant de sa main gauche un morceau de fromage, et de l’autre un rat noir qui couinait, tentant de se libérer de l’étreinte…
_"Qui t’es toi ? "
_" Personne…"
_"HO ! ZA.. ZA VA PAS RECOMMENCER HEIN ?... Tous y disent que je suis fou et dangereux… Et que après… Il disent que personne il se soucis de moi, hein ?! Que… Que je suis un ivrogne dégeulasse Ouep !... Tous ils me regardent de haut… Ouep !... "
_"Je m’appelle Loch…"
_"Ah !... T’es un gentil toi… Moi c’est Golt… Enfin c’est mon surnom… Tous ils m’appellent comme ça… Et alors mon nom je l’ai oublié…"
_"Désolé…"
_"Pas grave… De toute façon ça ne devait pas être un joli nom… De toute façon…"

Il lui souria, présentant une seule et unique dent entre deux rideaux de cheveux dégoûtant…
Le visage de l’homme était marqué par la vie qu’il était contraint de mener, sa peau (lorsqu’elle était visible) était marquée de rides, taches, craquelures et cicatrices…
"Tu a faim Lo… … … Loch… Héhé ! Excuse… Tu a faim ?... Tiens regarde…"
Golt lui lança un autre morceau de fromage sortis d’un coin de la cellule…
D'abord réticent, le jeune garçon croqua dedans sans manière…
Oui il avait faim… La nourriture des lieux n’était pas la meilleure du monde, et il regrettait souvent les plats de Liwhil ou Brecla…
Le clochard le regardait manger, tout en caressant le rat devenu docile…
Il avait le regard un peu fou.. Surtout lorsqu’il le fixait avec son sourire…
Mais après l’avoir bien regardé… Loch du se rendre à l’évidence que son compagnon était tout a fait sobre…
"Tu es là pourquouwoi ? "
_"Piraterie…"
_ "Ah…Aaaaah… Ah oui… Piraterie… Pas bien ça… "
_"Et vous ? "
_"Tou… Tou… … Grrr… T… Trou !… Trouble de la voie publique… J’ai juste fait un sourire à madame Judith… C’est… C’est… Une grande dame y parait… Alors j’y… J’y était allé la saluée… Je me suis approché… J’ai enlevé mon chapeau… Enfin… J’avais pas de chapeau alors j’ai fait zemblant… J’ai dit "Bonjour madame Judith"… Et alors je… Je lui ai souris…"
_"…Comment cela ?... "
_"Rien… J’ai fait un sourire… Pour être poli quoi… Mais elle s’est sauvée en courant, et après les gardes y sont arrivés… Enfin ce n’est pas grave… Y disent que je suis fou… Mais ils me laisseront sortir demain matin… C’est juste pour la nuit…"
_"Vous finissez souvent ici ? "
_"Bof non… Pas… Pas souvent… Enfin ça dépend… Des fois y fait froid, alors je… Je rentre moi-même… Dés fois même, ils me sortent en me jetant dehors… Alors … A… Alors… Je… Je trouble la voie… Publique… Et je reviens ici…

Il conversa un moment avec l’homme, puis la nuit tomba, et passa, une nouvelle journée…
Comme il l’avait annoncé, on fit sortir Golt aux lueurs de l’aube…
Loch se retrouva seul…
Il passa la matinée à dormir…
Cela ne lui ressemblait pas... Il se surpris lui à s’éveiller plusieurs fois à la suite apres de longues periodes de sommeil, lui qui d’ordinaire prenait si peu de repos…
Il était fatigué, physiquement, et mentalement…
Les coups portés par les gardes lui faisaient encore mal…
Rien à faire… Sinon se reposer…
Ce ne fut que lorsque la gamelle fut amenée devant les grilles qu’il se leva et se restaura..
Cette maniere de s’alimenter ne lui était que trop familiere…
Il prit son repas, assis au fond de sa cellule, mirant avec attention les lourds barreaux devant lui…

Il se leva, et les pris à pleines mains…
Pendu… C’est cela oui ! Pas si il sortait d’ici avant l’échéance…
Il sentit la chaleure dans ses doigts… Dans le metal… Et se concentra autant que possible...
Rien… Les barreaux n’avait subit aucun dommage...
Il tenta, encore et encore…
Apres une longue série d’essais il abandonna… Pour le moment du moins… Le temps que les cloques dans ses paumes redeviennent moins douloureuses…

Il tournait en rond, même si l’endroit lui procurait une douce familiarité il ne pouvait se résoudre à y rester…
Il ramassa une pierre à terre, un morceau de craie ayant sans doute appartenu à son predecesseur…
Il s’assit devant l’un des murs, et traça de larges traits… Occupant son temps de reflexion…
Ce fut lorsque l’esquisse d’un galion voguant sur une carte apparut devant lui qu’il se releva, et s’avança de nouveau vers les barreaux…
Lentement... Calmement… Un oiseau noir surgit devant lui…
l'animal sauta à travers la grille, et vola dans le couloirs…
_ "Qu’est ce que c’est ? "
Un pas lourd se fit entendre, annonçant l’arrivée du garde…
L’homme au regard aussi laid que severe lui apparu alors que le corbeau disparaissait silencieusement…
"Je te vois tu sais ? Je sais pas ce que tu fais… Mais c’est pas innocent... Non… Pas innocent ça…"

Il tourna les talons, bientôt rejoint par le geôlier…
Querav le regarda avec un sourire hyppocrite, il avait un pansement au dessus de l’œil…
_"Ouvre la grille… Loch… Il est l’heure qu’on s’amuse…"



Querav avait été gentil, du moins autant que pouvait l’être un bourreau qui chercherait à metre le condamné en appetit…
Un passage à tabac… Pûr et simple…
Chaînes au cou et aux poignets… Encore une courageuse méthode…
Il fut jetté sur la paille, là où il contenu sa douleure… Ne pas cier, pas un son... Ils pourraient en être si satisfaits…
Le sommeil le prit une nouvelle fois…
Quelques minutes… Ou quelques heures… Il ne saurait le dire…
Un douce mélodie l’eveilla alors… Flutte et tambourin sifflaient et claquait dans les rues… Au-delà de sa fenetre…

Les étoiles apparaissaient, et le ciel flamboyait de teinte crepusculaire...
Il passa orteils et doigts contre le mur, escaladant petit a petit chacune des briques mal alignées.
La rue se présenta à lui, il n'était pas si haut, pas même la hauteur d'un étage...
Il laissa courrir son regard sur l'effervecense d'une place lointaine et mira enfin un groupe de musiciens se donnant en spectacle dans ce lieu désert...
Il y avait deux chiens, et quelques instruments semblables à des Luth, tambours et flutes...
Loch se laissa bercer par la dance folle d'une jeune femme devant les marchand de musiques.
Elle portait une robe aux couleurs ardentes, chaude et legere, ses geste vifs et gracieux suivait le rythme endiablé de l'hymne de ses compagnon...
Elle portait un diademe au front parfois masqué par de long et fin cheuveux noirs...

Il lacha prise et retomba dans la paille...

_"Et bien messire prisonnier ? Que vous arrive il ?"
Loch venait de réapparaitre à la fenêtre passablement déçu que le chant et l'ôde aient cessés...
_"Je me suis laissé voler l'âme par votre musique..."
_"Et vous êtes trouvé le cul par terre..." La danseuse s'était approchée, conversant avec lui comme si aucun mur, aucun barreau ne les séparaient...
_"En effet... Mais pourquoi donc jouez vous ici, là ou personne ne peut vous voir ?..."
_"Détrompez vous mon ami... Des gens passent aux environs... Et parfois remplisse nos mains de monnaie pour remercier mes amis d'égayer ces sombres ruelles..."
_"Je n'ai rien pour vous remercier malheureusement..."
_"Pour vous ce sera gratuit... Mais comment vous nommez vous ?"
_"Mon nom est Loch..."
_"Ilindrya est mon nom... Êtes vous le pirates? Celui qui a été pris avec l'equipage de Lonton Sivelon ?"
_"En effet... Que dit on de moi ?"
_"Que vous mourrez à la fin du mois..."
_"Je vois... Je suis donc le seul pour qui cette date est restée inconnue... Pourquoi avoir choisis si loin ?"
_"Nul ne sais l'ami, mais demain il bruleront le corps de votre capitaine..."

La tete du jeune homme se pencha en avant, et son regard devint soudain mélancolique...
"Ho! Pardonnez moi... Que peut on faire pour vous ?"
Il releva la tete, effaçant ses expression par un sourir amical mais forcé...
_"Continuez de jouer s'il vous plait..."

#19 Tim

Tim

    Timinus


Posté 04 février 2006 - 10:08

Chapitre XVII: Lit de paille et mur de granit



A genoux devant l'unique fenêtre, le visage zébré par l'ombre des barreaux, Loch priait une lune ronde et belle face à lui.
L'astre étincelait de sa lueur opaline, entourée de points blancs et scintillants...
Le sol était froid, hormis la tache de lumière autour de lui, les ténèbres avaient envahi l'endroit.
Il sentit un rat courir devant lui, se jetant sur les restes d'un repas à moitié mangé.
Prier Sélène sans pierre dans les mains était inhabituel pour lui, mais qu'importe, une prière reste une prière et il lui était impossible de récupérer son amulette, encore moins de la demander...

Son hommage à la déesse pris fin, il était las, fatigué...
L'endroit n'était que crasse et poussière...
Il se recroquevilla dans un coin, au plus profond de l'ombre, fixant avec regret la tache lumineuse devant lui.
Sortir...
Il avait essayé, maintes et maintes fois...
Illindrya lui avait dit, entre deux chants, que la réputation de la prison ne mentionnait aucune évasion...
Et puis chacune de ses tentative, magique ou non, s'était soldées par un échec... Suivit des douces réprimandes de Querav.
Et lui persistait à essayer...
Sortir...
La grille...
Les barreaux...
Les murs...
Voila plusieurs jours qu'il croupissait ici, couvrant les parois de glyphes, dessins, où symboles magique...
Ses pensées allèrent à Iro...
Que devenait il ? Etait il toujours avec l'équipage ? Enchaîné ? Enfermé dans une quelconque cage au milieu d'une quelconque cellule de port Rophos ?
Il était loin, Loch ne pouvait plus sentir les liens, peut être était il trop fatigué pour cela, ou peut être s'était ils estompés...
Que devenait le reste de ses compagnons ? Eux aussi étaient sans doute retenus entre quatre murs, loin du ciel, loin de la mer... Si ils n'avaient pas déjà été pendus...
Il respira profondément, puis s'allongea sur la paille...
Les yeux ouverts, scrutant l'obscurité...
Il se mit à rêver qu'elle était toujours là... A ses cotés...
Comme lorsqu'il s'était endormi dans l'auberge d'Aval-Sumeg, le visage calme et confiant de Neyna...
Il pouvait presque entendre son souffle, le sentir sur sa peau…
Caresser ses cheveux d’or, rêver qu’elle était encore avec lui…
Elle lui manquait… D'autant plus qu'il avait perdu l'épée...
Il avait un effroyable vide au fond du coeur, Neyna n'était plus, Iro avait disparu... Quant à Sivelon...



"Dans la sombre vallée je marche, à la recherche de mes pères, mères et mes ancêtres...
Mon âme demeure, portée par les vents, visitant mers et océans...
A jamais je veille sur vous et vous observe... Je suis le voyageur qui plus jamais ne sera las, fatigué de marcher..."

Il y avait ces deux prêtres, l'un tenant un livre, et l'autre portant l'urne...
Quelques soldats, affichant un air solennel, puis Favner...
Jonathan Favner, mirant les funérailles en silence.
Les chaînes aux membres de Loch cliquetèrent faiblement, parfois balancée par les vents...
Il se laissa caresser par le soleil, les cheveux voltigeant à la manière de l'herbe autour de lui...
Il porta son regard sur l'eau, au bas de la falaise...
L'astre du jour portait encore ses reflets brillant à la surface, là où se croisaient plusieurs navires, goélettes, flûtes, bricks, sloops, et galions... Sans compter les embarcations de pécheurs rentrant au port en cette heure crépusculaire...

"Lonton Sivelon, Fils d'Anthonias Sivelon, tu fus un héros de Hin'Taglois, mais aussi l'allier du grand royaume d'Evanie. Tu as montré le courage des gens de ton peuple, et fus toujours un grand combattant... Euh... Et bien que ta vie fut marquée d'événements terrifiants et sanglants, qui te conduisirent à suivre les voies douteuses, nous te souhaitons de retrouver les tiens dans le monde céleste, car tu fus un héros, et c'est ainsi que nous nous souviendrons de toi..."

L'urne fut ouverte, et les cendres du pirate rejoignirent les bourrasques pour virevolter et s'élever haut, toujours plus haut...

_"C'est pour cela que vous m'avez fait sortir ?"
Favner tourna les yeux sur le jeune homme à ses coté, Loch regardait la poussière s'envoler, impassible...
_"Ne vouliez vous pas assister aux funérailles ?"
_"Funérailles ? Qui êtes vous pour laisser dire de pareille âneries ? Sivelon ? Héros d'Evanie ? Foutaise que tout cela !..."
_"Il est vrai que... Que c'était un meilleur pirate que soldat..."
_"Quoi ?"
_"J'ai traqué Sivelon pendant près de 7 ans vous savez ? Et j'ai toujours eu de l'admiration pour cet homme… Oui... C'était un grand pirate... Et il restait un homme de valeur... Vous en êtes la preuve... Tout comme sa dernière action... Il avait voulu sauver ses hommes... Un acte honorable..."
_"Que de belle paroles..."
_"Si il vous plait de raisonner comme cela, je ne vais pas vous en empêcher..."
_"Il y a contradiction entre vos mots et vos actes..."
Ils marquèrent un silence, une brise tourbillonna entre eux…

_"J'ai demandé à Querav de ne pas user des ses "talents" sur vous..."
_"C'est à dire ?"
_"Il a l'habitude de torturer les prisonnier vous le saviez ?"
_"Oui, j'en ai vaguement eu l'impression..."
Les yeux toujours fixés sur l'horizon,  ils écoutèrent les prêtres finissant de chuchoter leurs prières.

_"Votre exécution... Se fera dans un mois..."
_"... Pourquoi tout ce temps ?"
_"Je crois que je n'ai pas le coeur à vous voir mourir..."
_ "Je n’ai pas bien compris…"
_"Je ne veut pas vous voir mourir, peut être trouverais-je le moyen de vous obtenir une grâce… Il a tenté de vous sauver... Je crois que c’est une volonté que je désire honorer…
_"... Je ne parviens pas à comprendre quelles sont vos intentions... Mais... Je vais éviter de vous donner mon opinion là dessus... Je pourrais être grossier... Qu'est il advenue de mes compagnons ?"
_"... Il partent vers port Rophos, là où il seront emprisonnés, jugé, et recevront leur sentence..."
_"... Et le "Glory Wave" ? Vous allez le rendre aux Taglans ?..."
_"Bien sur... Il part vers Guervo, sa cargaison sera transférée à Jueldro, puis le galion sera rendu à Igueldav'..."
_"Jueldro ?"
_"Un port de notre royaume..."
_"Et vous ? Qu'allez vous devenir dans tout cela ?"
_"Je ne comprend pas votre question..."
_"...Laissez..."


On le fit redescendre, le long du sentier qui menait à la falaise.
Anh'Tillas était immense, plusieurs plages, chantiers navale, quais et tavernes...
On lui fit traverser la ville, sous bonne escorte...
Il passa à travers la grand-place, là ou trônait le gibet...
Ensuite la prison se présenta à lui...
Edifice à l'allure cubique, gris et imposant, dominant l'endroit...
Il y avait un panneau sur sa façade, quelques affiches municipales, et des avis de recherches.
Un homme venait de décrocher celui de Sivelon, lequel affichait une somme au multiple zéro.
Il reconnut non loin de là le visage de la "garçonne" une gravure fidèle reprenant chacun de ses traits surmontait la mention "5000 écus", d'autre trognes de criminel se chevauchaient, il cru voir celle de Fidervon mais se laissa entraîner dans la battisse...


Il s'éveilla… Plus d'une semaine s’étaient passé depuis les funérailles...
La lumière du soleil entrait partout dans la pièce, et dans le couloir.
Il somnolait, encore une journée d'ennuis, attendant le jour fatidique...

_"Tu est réveillé jeune ami ?"
Il se tourna, et redressa la tête, de l'autre coté, face a lui.
Le clochard l'observait.
_"Bonjour Golt... Pourquoi êtes vous ici aujourd'hui ?"
_"J'ai volé une pomme... J'ai... Enfin... Je... Z'ont pas trouvé ça ! Haha!"

Il présenta une miche de pain qu'il rompit en deux morceaux.
Loch mordu dedans avec entrain.
_"Merci..."
_"De rien... Haha! Et où est mon ami aux longues dents! Ahah! Viens donc petit rat! J’ai du manger pour toi!"

Avec une grande dextérité, il attrapa l’animal qui passait, et le força à manger ce qu’il lui enfournait dans la gueule...
_"Comment faites vous pour dissimuler toute cette nourriture ? Je n'ai même pas pus garder mon anneau..."
_"Tu l'as à l'oreille !"
_"Je parlais d'une bague... Enfin... Ce n'est rien... Comment faites vous pour leur cacher la nourriture ?"
_"Hihi! Ils ne fouillent plus le vieu Golt! Non ! Y à longtemps qu'il le connaissent le vieu Golt, alors il l'attrapent par le col, et il le jettent dans la prison, ça fait bien longtemps qu'il ne fouillent plus...

Loch souria en coin, prenant une nouvelle bouchée...
Les journées passaient et se succédaient ainsi, parfois Loch avait la compagnie, du vieu clochard, ou d'un quelconque pochtron sortis d'une taverne, ivre mort...
Il était le seul vrai criminel ici, et Querav n'avait même pas l'autorisation de le torturer...
Un homme aux plaisirs simple ce Querav... Et, Loch le savait, il enrageait, à l'idée de ne pas lui faire partager ses goûts pour la douleur.
Cela dit, il se passait rarement plus de deux jours sans qu'il ne reçut un coup de la part d'un garde où du geôlier lui même. Les passages à tabac restaient courrant, et lui les subissait, gardant sa colère pour les barreaux…

Le chant d'Illindrya se fit entendre, accompagné par les instruments des autres bohémiens...
Comme à l'accoutumée, il escalada les briques inégales, et observa le spectacle qu'ils offraient...
Plusieurs passant s'arrêtèrent pour observer la danseuse, et jetterent parfois quelques écus dans une assiette de terre cuite posée à même le sol...
Le soleil se coucha, et les rues furent désertées... Alors les artistes s'approchèrent de la prison.

_"Bonjour jeune homme" dit un musicien qui portait encore sa guitare.
_"Salutation... Vous ne jouerez plus ce soir ?"
_"Je crains que non " lui répondit Illindrya, "l'endroit est maintenant vide de citadins..."
_"Attrapez donc !"

Difficilement, il pris une piécette dans sa poche, une fraction d'écu que lui avait un jour apporté le clochard...
La monnaie chuta sur les pavés, et rebondit dans un tintement métallique.
_"Merci prisonnier, nous jouerons pour vous demain, au même endroit..."
_"Au revoir mes amis..."

Il retomba sur la paille, le regard de Golt le fixait, souriant entre ses deux rideaux de cheveux sales.
_"I...I...Illindrya que c'était hein ? Qu'elle s'appelle ! Elle est gentille ! Et... Et pis belle..."
Sa phrase s'arrêta soudain, Golt venait de s'endormir, le visage contre le sol...
Lui s’allongea de nouveau su la paille.
Les bohémiens lui avaient annoncé leur prochain départ…
Encore une distraction qui lui était enlevé, mais comment leur en vouloir ?
Il avait vu la milice les chasser a plusieurs reprise pour de rares prétextes valables…
Il réfléchit a ce qui l’attendait…
Il connaissait la date, mais n’en avait aucune crainte, l’idée de mourir ne s’était pas imprimée en lui…
Peut être même lui était elle dérisoire…
Il avait rêvé à plusieurs reprises, toujours ses songes qui confirmaient ses doutes…
Parfois, il préférait penser qu’il en avait trop vu, et que cela lui dérangeait les idées…

Le temps passa, encore un jour, deux, trois, il ne comptait plus.
Favner était venu, expliquant que demander une grâce restait illusoire pour le moment, Loch préféra ne pas répondre, il avait tourné en rond toute la journée, et s’était maintenant recroquevillé dans le même coin, le visage face au mur.
En silence, et derrière ses grands yeux tristes, il complotait avec lui-même, cherchant les solutions à essayer, ou à réessayer pour s’évader.
On l’avait changé de cellule déjà deux fois…
La première, car il avait commencé a retirer l’enduit autour des briques à l’aide de sa cuillère.
La seconde, parce que l’un des barreaux avait commencé à se tordre sous l’effet de la chaleur.

Sa main le faisait encore souffrir, Querav fini par comprendre les talents magiques du prisonnier, ainsi, un garde était constamment placé devant lui, le surveillant avec plus ou moins de zèle.
Ils étaient deux, l’un était bouffi, et ronflait bruyamment durant la nuit, l’autre était plus jeune, mais le visage déjà ravagé par l’alcool.
Les bouteilles brisées jonchaient l’intérieur de la cellule.

Le temps passa.
Il était plus que las, fatigué…
Il avait voulut tenter une nouvelle fois d’invoquer une créature dans le but de récupérer les clefs, mais rien ne se produisait jamais.
Juste eu il fait apparaître une plume sombre, ou produit une étincelle.
La troupe d’Illindrya alla jouer une dernière fois près de la prison.
Il ne pouvait plus se permettre d’escalader le mur avec le soldat qui gardait un œil avisé sur lui.
Alors il écouta cette ultime ode, assis au fond de sa cage, la tête contre la pierre.
Et le silence se fit…

Il demeura un moment immobile, le regard perdu.
Il n’entendait rien, plus la douce voix et mélodie, seulement les bruits de la rue, miaulement, et aboiement divers.

_ "Nous sommes… Parti… En mer… " Sa voix était lente, calme, mélancolique. "Sous le ciel… Quittant la terre… Voguant… Voguant… Naviguant sur flots et océan"
Il se laissa bercer par se propres mots, fragment d’une chanson qu’avait un jour fredonné Iro alors qu’il mirait encore l’horizon…
Il ne se souvenait plus des paroles, alors enchaîna sur un autre air, toujours mélancolique, un chant entendu sur les terres d’Austherk…
La porte claqua, un tintement de chaînes… Et on fit entrer Golt qui le salua aussi bruyamment que les gardes l’escortant.
Il leva juste les yeux, une face patibulaire venait d’apparaître devant les barreaux, accompagné du geôlier.

_"Salutation…" Prononça il d’une voix qui se voulait ironique et insolente.
_"J’vois qu’tu fait plus autant le malin hein ? Hahaha ! C’est pour après demain gamin, après demain, tu peux déjà compter les heures…"

Apres demain…
Il ferma les yeux et s’endormit…
Apres demain…
Qu’importe, si il fallait finir comme cela…
Peut être rejoindrait il…
Pourrait il supporter le regard des dieux…
Il n’avait pus accomplir sa rédemption…
Neyna…

Il s’éveilla, l’endroit n’était que ténèbres.
Voila qu’il était debout, et tournait, tournait encore et encore.
Cherchant une idée, un moyens de sortir.
Non ! Pas la potence, pas la mort !
Tu as juré d’expier, tu à juré, elle est morte parce qu’elle est venue te sauver ! A quoi cela aurait il servit de mourir maintenant ? Etait-ce pour que tu ai la corde au cou qu’elle se jeta dans les griffes de Nirnathis, et que tu n’as été bon qu’à la transpercer de ton arme ?!
Les barreaux !
Ton gardien dort, grimpe, au mur, à la fenêtre, les barreaux !
Tires, arraches les !

Il secoua les tiges d’acier, de toutes ses forces.
Rien a faire, malgré ses râles, ses grognements, rien ne bougeait.
Il sauta sur le sol, et manqua de chanceler.
Ramassant une bouteille, il se rua aux portes de sa cellule, et la jeta sur la vigie ronflante.
L’homme s’éveilla sous le coup du projectile, bougonnant, le maudissant…
Puis se leva, furieux.
Ils se fixèrent, le gros homme le dominait de toute sa hauteur.
Loch resta immobile durant quelques secondes, puis se pencha brusquement, tentant d’attraper le trousseau de clef à la ceinture du garde.
Ce dernier fut plus rapide, et lui empoigna le bras.
Les regards se croisèrent, puis un énorme poing s’abattit dans le visage du prisonnier.

Le coup le projeta en arrière, et il resta là, allongé sur le sol…
Assommé…



Il sentit le soleil sur sa peau, et la voix de Golt.
_"Loch Loch ! Loch de la visite ! "
Il lâcha un grognement, et se tortilla sur la paille, cherchant à ne pas entendre la voix du soldat, ni à voir ses pas…
_"Loch Sivelon… Vous avez de la visite…"
_ "Dites… Dites à Favner, que je ne veux pas le voir… Qu’il reprenne toutes ses bonnes gentillesses… Et qu’il crève avec…"
_"Ce n’est pas le commandant Favner... C’est votre oncle qui est venu…"

Il eu un temps de réflexion, analysant soigneusement la phrase, avait il bien entendu ?
Il se traîna sur le sol, et tout en se massant la mâchoire, parvint à se lever.
Il tituba jusqu'à la grille, et leva des yeux, curieux, fatigué, et énervé face au soldat.

La grille s’ouvrit, on lui passa les menottes.
Il fut mené a travers les couloirs de la prison, couloir qu’il emprunterait le lendemain, pour marcher jusqu’au gibet.
Il passa de nombreuse porte de chêne, souvent ouvertes à hauteur des yeux.
Puis fut mené jusqu'à une salle semblable aux cellules mais plus grande.
Faiblement éclairée.
Il y avait une table, et deux chaises.
Sur l’une de ces chaises, un homme aux cheveux argenté et aux vêtements crottés par la boue lui tournait le dos.
Sous bonne escorte, il fit le tour du meuble, et s’assit à son tour.
Pendant qu’on l’enchaînait à son siège, il découvrit, sans afficher de surprise, le visage de Julius Guvn’ qui le fixait d’un air qui se voulait colérique.
Les deux gardes reprirent leurs postes à la porte et le silence tomba lourdement.
Guvn’ se leva, et marcha quelques pas sans le quitter des yeux.

_ "Bonjour mon oncle…" dit il de la façon la plus commune qui soit.
Alors il reçut une gifle.
_"PETIT IMBECILE ! PETIT CON ! Qu’est ce que l’on va faire maintenant ? DIS MOI ! Pirate ?! Voyez vous cela ? PIRATE ! Voila ! Pirate ! Un Cri… CRIMINEL ! " Il hurla puis se tourna vers les deux vigiles qui firent un pas en arrière. "SORTEZ ! SORTEZ ! JE VAIS LE TUER MOI-MEME… "
Les deux hommes se regardèrent un instant, puis, surpris, ils se laissèrent entraîner par le bosco hors de la pièce.
La porte se ferma, et il la bloqua avec une chaise.
"Il vont aller chercher leur supérieur" chuchota il pour lui-même "Pas beaucoup de temps"
Son visage se pointa vers le jeune homme, assis et enchaîné qu’il le fixait d’un air mauvais.
_"Si vous me frappez encore… Je vous casse le bras…"
_ "Il faudrait que tu puisse…"

Un sourire s’afficha sur le visage du vieu bosco, et il ouvrit les bras en s’avançant vers lui.
Il lui fit une accolade, et riait presque de soulagement. "Ahah ! T’es là ! T’es là… Comment vas tu ? "
Loch leva des yeux assassins, demandant si il fallait vraiment donner une réponse, C’était bien la première fois qu’il voyait le vieu forban aussi joyeux et soulagé.
_"Julius… Que faites vous ici ? "
Il repris ses esprit, et parla soudain d’une voix rapide mais toujours heureuse.
_"On est là, on est tous là, dans le port… Nous somme arrivé hier…"
_"Comment cela dites moi… IRO ! Est-ce que…"
_"Iro est avec nous ne t’inquiète pas, tous là je te dit, notre équipage, et celui de la "Garçonne", C’est elle ! Ah ! Bénie soit elle ! Elle à attaqué la frégate, et nous à découvert… Nous avons intégré son équipage après lui voir dit pour notre bon capitaine... Enfin… Nous te raconterons ça plus tard… Il faut que tu sortes… Mais le temps presse... Ecoute…"
_"Pourquoi me faire sortir ?… Sauvez vous…"
_"Non ! Non ! Ce serait bafouer la mémoire du cap’taine… Nous avons notre plan, laisse toi guider, ensuite nous retournerons chercher l’or que Favner nous à pris… Enfin, nous enquêterons pour savoir où il a fini…"
_"… Je sais où il est…"
_"…Quoi ?... Où…"
_"Faites moi sortir Guvn’ ! "
_"Oui ! C’est notre intention… Ou…"
Il hésita… Pouvait il vraiment leur faire confiance ?
_"…Jueldro… Ils emmènent l’or à Jueldro… Et il rendront le "Glory Wave"…"
_"Il vont le rendre ? "
_"Oui !... "
_"Bougre d’imbéciles, eux et leur valeurs morale…"
_"Favner voulait m’obtenir une grâce…"
_ "…Hum… Ecoute… Demain tu iras au gibet, mais tu pourras t’échapper… A la manière du capitaine Borepos… Tu as compris…"
_"Qui ? "

Guvn’ allait lui répondre, mais la porte claqua violemment mettant fin à la conversation…
Il enleva la chaise, alors le panneau de bois pivota, et la main de Querav l’empoigna et le traîna dehors.
Il hurlait, reprenant son rôle d’oncle déshonoré.
"DEMAIN ! DEMAIN TU IRA AU GIBET TU M’AS COMPRIS … RACLURE ! "

On le conduisit à sa cellule, Querav ne manqua pas de lui rappeler l’heure et le temps qu’il restait…
Pourtant, il se sentait reprendre des forces, et se mit à réfléchir de plus belle.
Tournant en rond entre ses quatre murs et conversant avec Golt…
Rien… Pas de signe…
Il ne savait plus si il devait perdre ou reprendre espoir… L’heure approchait… Les lumières du crépuscule emplirent le ciel…
Il mangea peu, et longea les parois de sa prison, passant devant ses écrits, symboles et graffitis.
L’équipage était là…
Les savoirs si proches lui remplissaient le cœur d’une douce chaleur…
Il s’allongea sur sa paillasse, pensant, comptant le temps, les secondes, les minutes…
La musique se fit entendre…
Flûtes et guitare, et la voix, belle et forte de la chanteuse.
Le son des tambourins, les pas d’Illindrya, et les quelques jappements de leurs chiens…
Il était là eux aussi…
Pas encore partis…


"Connaissez vous le pirate Borepos ?
C’était un grand capitaine !
Un gars qui a longtemps fait de vieu os !
Il portait des gants de mitaine…
Et voguait sur un cargo’s…

Il ne savait pas pourtant…
Que ses hommes étaient mutins…
Une sale bande de brigand…
Tout juste des fils de putains…
Ainsi contre lui chacun avait une dent.

Un jour de beuverie
Ils le jetèrent par-dessus bord !
Et s’en allèrent au lit !
Coincé entre les sabords !
Nageant, Borepos s’accrochait à la vie…


Il fut recueilli…
Par des troupes adverse
Des soldats, ses ennemis…
Que depuis longtemps son sabre perce…
Ils le jugèrent…

Et le condamnèrent…

Il finit en prison le cap’ Borepos
Condamné qu’il est…
Il devint aussi sec qu’un os…
Bientôt il aurait la tête tranchée
Tous les jours, les gardes le rossent…

Enfin sur la grand-place
Il fut guidé…
La situation était cocasse…
Car la hache s’est cassée
Le bourreau dit "Que voulez vous que je fasse ? "
Mais Borepos s’est échappé
Sous le gibet entre les pilasses…
Une lame a trouvé

La vigueur le reprit…
S’élançant il couru…
Entre la foule, au milieu des cris
Traversant les rues…
De nouveau il aurait la belle vie…
Mais quelques plombs au cul…
Les gardes avait des fusils…


Le chant le fit sourire, il se laissa à écouter par les mélodies suivantes, et fit ses adieux à Golt, assurant qu’il avait été un très bon compagnon…
Il s’endormit…
La nuit était agitée…
Il se tournait et retournait…
L’odeur de la paille l’étouffait…
Enfin la journée débuta…
La grille de Golt claqua, on jetait le clochard hors de la prison…
_"Loch Sivelon ? "
Il leva les yeux…
Le garde tenait toujours Golt, attendant devant sa grille…
_"Oui ? "
_"Aujourd’hui, peut avant midi… Vous serez pendu sur la grand-place… Il est normal en ce royaume… De laisser au condamné un dernier repas, un dernier mots, et une dernière volonté…"
_"Le repas et le mots, vous pouvez les garder… En revanche… Je… Je veux que l’on me rende mes biens… Mon anneau et mon pendentif… Oui… Je souhaite mourir avec…"

L’homme paru surpris par la légèreté du ton qu’il employait, et le toisa longuement…
Enfin il aquiesca de la tête, et disparu dans le couloir…

#20 Tim

Tim

    Timinus


Posté 26 février 2006 - 23:47

Chapitre XIX: Une avancée dans la foule



Querav vérifia une nouvelle fois la solidité de ses liens.
Les cordes serrées et nouées dans son dos lui entamaient la chaire des poignets.
Il leva des yeux las et hostiles envers le geôlier, qui s’en aperçue, et répondit par une claque…
Il en avait déjà pris une au visage ce matin, une autre dans la nuit… Et d’autres encore durant tout le mois, il se sentait près à endurer n’importe quels nouveaux coups…
Et le fit savoir en crachant au visage de l’homme.
La réponse ne s’était pas faite attendre, il voulu se jeter sur lui, et l’aurais fait si un garde n’avait retenu son bras…

_"Laissez monsieur ! Laissez ! Il sera mort dans quelques instants… "
Il lui tendis un mouchoir pour nettoyez la salive, puis un autre, avec lequel il essuya la lèvre  du condamné. "Il ne faut pas que vous tachiez les vêtements avec tout ce sang…"

Loch se laissa faire en silence, contemplant sa blanche tenue mortuaire.
Il lui semblait qu’Evanie soit un royaume aux multiples traditions.
Si une exécution devait se faire dans les règles, l’homme devait être pendu, après avoir pus prononcer ses derniers mots, avec une absolution de la part des moines locaux qui l’enterreraient dans le même habit immaculé.

_"Ranges ça ! " Lui dit Querav de manière sèche et impérative, tout en dissimulant la pierre de lune derrière la tunique. "C’est dommage petit… Dommage… Mais je m’amuserais tout de même à te voir te balancer…"
Il se tourna alors, et ouvrit la porte.

Le vent, la lumière et les voix du peuple s’était engouffrés dans le couloir de la prison.
L’extérieur, une odeur de liberté qu’il n’avait pas sentit depuis longtemps, pas même lorsque il escaladait les murs de sa cellule, mirant les étoiles et la lune…
Le soleil…
Il était fort… Agressif sur lui… Mais pourtant, il y avait tans de jours qu’il ne l’avait pas vraiment sentit sur sa peau…

On le poussa en avant.
Son escorte débutât sa marche, les gardes en uniformes bleus, mousquets à la main…
Il fit quelques pas timide, puis se laissa entraîner par la cadence.
Il marchait sur les pavés de la grand-place, au milieu de la foule.
Un couloir vide s’était formé parmi le peuple, délimité par plusieurs vigiles armé.
Les cris et les insultes tourbillonnèrent autour de lui.
Partout où son regard se posait, le visage d’un habitant de port Rophos prêt à le tuer des yeux si cela avait été possible.
Les joues remuantes, les bouches édentées, tous hurlaient et criaient, mêlant leur voix à la clameur générale.
Des poings étaient levés, des mains de marins, fermiers, commerçants et artisans, toutes dressée vers le ciel.
Puis quelque chose attira son regard, un objet rond et volant, dont certaines parties se décrochaient en l’air.
Le chou s’écrasa sur son visage, les gardes autour de lui se resserrent, mais esquivèrent les jets de tomates et autres légumes avariés qui tombèrent sur le prisonnier.
Ainsi il comprenait…
Oui, il comprenait maintenant les multiples visages de Lonton Sivelon…
Il était quelqu’un de bon il est vrai, un chef respecté, aux décisions toujours justes et réfléchies, un homme de valeur, d’honneur, un fier combattant, un épéiste et un marin hors paire.
Il était quelqu’un de bien…
Mais c’était un criminel…
Un forban, une canaille, un pirate, un voleur, un pilleur, et un assassin…
Combien de soldats périrent sous ces canons ? Combien de voyageurs ? Combien de civiles…
Lui qui était sa vigie… Le peuple le détestait…
Et au fond de lui… Il savait qu’ils avaient bien raison…

Sivelon…
Durant sa marche il se prit à rêvasser, il se voyait encore sur le pont du "Glory Wave", tous ces poing levé, tous ces cris, voila qu’il se rappelait les batailles, ce dernier combat contre Favner.
Il revoyait l’équipage…
D'ailleurs Gilamed était là devant lui…

Il reprit conscience, l’homme à la peau noir se rua sur lui, bousculant les gardes et le secouant en vocifèrent des insultes dans sa propre langue…

_ "VAS C’EVER SALOP ! " hurlait il, ainsi que bon nombres de mot indécents, Loch se laissa secouer, sa tête entraînée avec ses épaules passait d’avant en arrière. Il tenta de résister, alors Gilamed le plaqua contre lui, la bouche près de son oreille ornée de l’anneau doré.
"Vas au gibet, la co’de au cou, laisses la au cou ! "

Les gardes qui avaient réussi à calmer la foule aux émotions hostiles s’approchèrent et jeterent l’homme hors de la piste menant à la potence.

Portant ses deux mains à son visage, il essuya le jus d’un fruit qui coulait le long de sa joue.
Ils étaient là, tous… Son regard sonda le peuple, il y avait là Julius Guvn’, l’un des Akajmens de "La Garçonne", Saslek qui le mirait au loin, vigilant, tournant le dos à un bataillon de garde.
Il eu le temps de reconnaître la massive carrure de William et le sourire carnassier d’Azukajil’ lorsque Favner fit irruption dans la place.
Il semblait qu’il ai voulu rester discret mais cela n’était somme toute pas possible, tans les regards le suivaient lorsqu’il montait les marches d’une tribune, et s’asseyait sur un siège de bois, aux cotés du gouverneur local et de son escorte.
Querav arriva à son tour, appuyé sur l’un des murs de bois de l’édifice.

Un sentiment de colère envahit alors le cœur du jeune garçon.
"Je vous obtiendrait une grâce…" avait il dit… Favner lui avait sans doute joué une farce à sa manière pour le tenir tranquille.
En cet instant, Loch ne voulut plus croire en la bonne volonté de cet homme.
Il pouvait toujours répéter ses beau discours à qui voulait les entendre, il ne comptait plus maintenant que sur l’équipage venu le chercher.
La bande de fripouilles et d’assassins, des gens d’honneur, les seuls a tenir leurs promesses.
Pourquoi étaient ils venu ?
Risquer leur peau pour lui ?
Respecter la dernière volonté de Sivelon ?
Attaquer port Rophos ?
Se venger ?
Loch connaissait l’emplacement du trésor, et maintenant, il le leurs avait dit…
Pourtant ils étaient toujours là…

Son escorte s’écartait
Ils entraient dans le périmètre du gibet.
Passant devant un groupe de moines en soutane, brandissant leurs évangiles et crucifix.
Il stoppa sa marche.
Le soleil créait un contre jour avec la structure de la potence.
Elle se balançait déjà, la corde qui devait lui briser le cou.
Il empoigna sa tunique, tâtant la pierre de lune à son cou.
Son estomac se nouait, il avait si souvent côtoyé la mort, et parfois de la plus horrible des manières.
Voila qu’il refusait d’avancer devant cet amas de bois, le bourreau était là, il ouvrirait la trappe sous ses pieds, alors, la chute, puis le nœuds qui se resserre…
Ils avaient pus organiser cela à la manière du pirate Borepos… Ici pas de hache à casser…
Aller !
Si il faut y aller…
Ne laisse pas à Querav l’occasion de voir une dernière faiblesse de ta part, c’est tout ce qu’il te reste…

Il monta une marche, les gardes lui empoignaient toujours les bras, il se débattit, préférant monter seul, de lui-même.
Il passa devant le bourreau encapuchonné.
Et lui jeta un regard noir puis se plaça sur la trappe.

Alors les moines s’avancèrent, et prièrent devant la foule maintenant silencieuse.
Les mots et les phrases ne parvenaient que par brides aux oreilles de Loch.
Encore quelques minutes.
Il posa une nouvelle fois les yeux sur tout les gens venu le voir mourir.
Querav s’était levé de son siège, et tordait un trousseau de clefs, nerveux.
Favner s’était levé lui aussi, et sortait de la place.
Avant le croisement d’une rue ses pas se ralentirent, il tourna la tête dans sa direction, et passa dans l’avenue, fuyant presque les yeux de Loch.
Les prières prirent une ampleur et une lenteur relativement harassante, si bien que le clergé les abrégeât.

On lui demanda quelles seraient ses dernières paroles, il demeura silencieux…
Laissant la mer et le vent parler pour lui…
Enfin il se mit à rire, rire de tout ses gens soudainement suspendu à ses lèvres, attendant qu’il les remue comme si il allait en sortir les réponses aux plus grandes questions.
Un bandeau fut présenté à lui, un tissu noir que le bourreau voulu nouer autour de sa tête.
Il s’écarta, refusant vivement, l’homme insista, encore et toujours, jusqu'à empoigner ses cheveux pour le tenir tranquille, et lui placer l’étoffe sur les paupières déjà closes.
_"Avez-vous une dernière volonté ? " Demanda une voix à sa droite.
_"Allez au diable…"
Il y eu un silence, il sentit que l’homme qui l’avait questionné reculait, ses pas claquèrent sur la structure de bois.
_"LOCH FAERLEN ! VOUS AVEZ ETE RECONNU COUPABLE D’ACTE DE PIRATERIE SOUS LE COMANDANT DU DEFUNT LONTON SIVELON… LA SENTENCE, MORT PAR PENDAISON SERA APPLIQUEE DANS L’INSTANT"
_"ARRETEZ ! "

Pas de ménagement en Evanie, il avait sentit le craquement de la trappe sous ses pied, craquement soudainement stoppé, par la voix jeune et masculine qui avait hurlée.
Il sentit de nouveau pas sur la structure, amples et assuré.
_ "Monsieur descendez, vous n'avez rien à faire ici !" objecta la voix du bourreau...
_"Au contraire, je viens réparer une injustice..."

Loch tendis l'oreille, et sentit  les petites mains griffues autour de ses poignets, les dents pointues qui rongeaient chacun des brins de ses liens.
_"Injustice ? Reculez monsieur !"
_"PEUPLE DE PORT ROPHOS ! JE VOUS ANNONCE UNE GRANDE NOUVELLE POUR EVANIE ! LE PIRATE FIVDERVON EST MORT ! MORT!"

Les murmures s'élevèrent, et quelques secondes passèrent, et les mains minuscules fouillaient toujours les brins de cordes, alors le gouverneur, à l'autre bout de la place se leva...

_"QUI ÊTES VOUS MONSIEUR ? EXPLIQUEZ CE QUE VOUS SAVEZ !"
_"ARTHUR GEBETH ! JE PEUX VOUS ASSURER QUE CE QUE JE DIS EST VRAI... MACAIRE FIDERVON EST MORT, TUE PAR SON COUSIN, LE CAPITAINE SIVELON..."
_"COMMENT POUVEZ VOUS LE SAVOIR ? QUI ÊTES VOUS ?"
_"QUI JE SUIS ?..."

La phrase fut suspendue par le son des canons, loin dans le port.
Les liens cédèrent un peu plus, puis les cris de paniques emplirent l'endroit.
Les gens criaient à propos d'une alerte, d'une attaque...
Et tous coururent, s'enfuirent ou accompagnèrent les soldats, prêt à défendre leurs biens.

_"Iro !" La voix de la "Hulette" appela le diablotin qui lâcha les liens et sauta avec lui hors de la potence.
_"BOURREAU FAIT TON OFFICE !"

La trappe s'ouvrit brusquement, et lui se sentait tomber, ses cheveux brusquement relevés et suivant son mouvement de chute dans les airs.
Il y eu une secousse dans la corde.
Pas de craquement, juste la sensation de s'écraser sur les pavés, le noeud encore presque lâche tandis de le reste du filin meurtrier s'affalait sur lui.
Il entendait autour les pas affolé de la populace, puis des sons de combats.
Il comprit soudain, voila qu'il se trouvait sous le gibet.
Il arracha les liens déjà bien entamé, et se libera de leur entrave, puis porta ses mains précipitamment a son visage.
Il ôta le bandeau de ses yeux.
Il faisait sombre, le soleil filtrait à travers les planches mal ajustées de l'édifice.
Il était assis sur le matériel servant à la mise à mort des ennemies de port Rophos.
Tonneau, et caisses emplies de bouteilles vides.
Le sol était jonché de fils, et amarres enroulés.
Il y avait un scintillement brillant au centre de l'un d'eux.
Un unique rayon de soleil frappait l'argent étincelant, là, entre deux piles soutenant le plafond.

Il posa sa main sur la garde, et avec un pincement au coeur, repris l'épée.
_"Sous le gibet entre les pilasses… Une lame à trouvé..."

La place était emplies d'un chaos total.
Les coups de canon du "Santa Daelyn" hurlaient et résonnait dans la ville, tandis que fuyait la populace...
Le son des combats, les coutelas claquant et grinçant.
Soldat en uniformes et pirates chargés d'or se combattaient.
Loch se releva, couru sur quelques pas.
Son vêtement mortuaire attirait l'oeil de plus d'un soldat et forban.
Il senti une présence dans son dos, et frappa au hasard, tailladant le ventre du bourreau armé d'une lance.
Les mouvements du jeune garçon étaient ralentit, trop fatigué.
Tout juste parvenait il à parer les coups porter sans pouvoir riposter.
Trop loin, il ne pouvait avancer, se contentant de longer le mur à sa droite pour restreindre les mouvements   de l'assaillant.
Une énorme main empoigna le crâne encapuchonné, et l'envoya frapper les briques.
_"Cours Loch ! Cours !" tonna william, se tournant, pivotant, et envoya la lame de sa hache dans un visage quelconque.

Il ne se fit pas prier, et s'enfuyait à toute jambe.
Accroupi ou debout, s'écartant de chaque combat, l'épée d'argent au bout de son bras.
Il y eu un sifflement, Saslek était au prises avec trois homme, dont un milicien.
Une lame frappa sa peau sans entamer l'écaille, lui se contenta de pousser ses assaillants loin de lui.
Il se retourna, et son manteau ample suivit ce mouvement.
Il porta sa main à sa ceinture, et lui lança une petite dague, terminant son geste en pointant la direction d'une ruelle.

Et s'élança, aussi vite que ses jambes pouvaient le porter.
Des lames à sa gauche, il plongea sur le sol, roulant sur la pierre et la pente inclinée de la rue,  autour de lui les masures défilaient, il entendit plusieurs coups de feu et une balle claqua à ses pieds.
Il passa dans un étroit passage sur sa droite, un renfoncement entre quelques hautes maisons, entre lesquelles étaient pendus une quantité impressionnante de linge.
Il pénétra dans l'une d'elle continuant sa course.
La boutique vide d'un boulanger, il couru, esquivant les meubles, et ouvrit une nouvelle porte.

La lumière, soleil et mousquet brillant.
_"Feu"
Devant le visage froid du jeune garçon, le panneau de bois pivota, bloquant chacun des coups de mousquets.
Loch se jeta au sol, recroquevillé, tandis que la porte tremblait à chaques salves.
Il l'ouvrit une nouvelle fois, et s'élança sur les soldats d'Evanie, les bousculant au possible. Avant de reprendre sa fuite vers les plages de port Rophos.
Il pouvait voir au loin, les mats du "Santa Daelyn" stoppant ses assauts pour longer la côte et la ville.
Il renversa l'étalage d'un marchand, pommes, noix et oranges roulèrent avec lui le long de la rue.
Il prit de nouveau une direction inattendue, et sema ses poursuivants.

Il demeura quelques instants, devant un couloir commerçant, dos à un mur, reprenant son souffle.
Un homme seul fit irruption, l'uniforme d'officier, le tissu bleu, les cheveux blond et court de Favner.
Le jeune homme lui lança sa dague qui alla cogner un pilier loin derrière.
_"Mes hommes vous chercheront sur la plage..."

Il s’interrompit, Loch s'était jeté sur lui, sans pour autant avoir l'envie de combattre, juste le pousser et reprendre sa course.
Favner le retint par l'épaule.
"Quittez la rue, et courrez vers les falaises..."

Il se dégagea, et couru de plus belle dans le passage, ramassant l'arme de l'ashagan, et ne tardant pas bientôt à croiser quelques civiles, Favner avait pris la direction opposée à la sienne, criant de fausses indications aux soldats.
Le peuple défilait et s'écartait à son passage, lui bondissaient au dessus des tables et étalages, au dessus des caisses de viandes, sac de sel, et tonneau de rhum.
Le soleil le frappa de nouveau alors qu'il quittait l'endroit, un nouveau croisement, à sa gauche la rue, à sa droite, les méandres des résidences, un vents frais provenait, mugissant, de cette direction...

Le dédale des maisons était bercé par le son des vagues, les pas des soldats ne lui parvenaient plus, ni même les coups de feu.
Quelques habitant, paysans et citadins surpris de le voir, fuyant, haletant, il se laissa guider par le vent, le vent qui charriait l'odeur de la mer.
Illindrya et sa troupe...
_"Prisonnier ?!"
_"Merci !" leur lâcha il en arrivant à la hauteur des musiciens...
Ses pas martelaient le sol, pierre et terre, parfois emporté par son élan, il portait ses mains aux murs face à lui, se poussant dans une direction opposée...
Alors soudain le chemin descendait à pic, les falaises, encore trop hautes.
Il se laissa chuter sur une corniche en contrebas, de roches en roches.
Jusqu'à ce qu'aucun surplomb ne se présente.

_"Là ! Il est ici ! Feu à volonté !"

La mer était agitée, les vagues se fracassaient au bas des hauteurs...
Au son des fusils crachant mort et colère...
Il sauta...

Juste quelques mètres, mais une chute assez longue pour tournoyer dans les airs.
L'eau se rapprochait comme un mur bleu et sombre.
Il sentit un picotement dans ses dos, ses omoplates, quelque chose prêt à déchirer sa chaire pour sortir, s'étendre, et le porter dans les cieux.
_"NON!"
Il entra dans l'eau...

Immergé, sonné par le choc...
L'océan était froid... Sombre...
Nager... Partir... Bientôt ils rechargeront leurs armes...

Il avança tans qu'il le pouvait, ses poumons le brûlaient, et ses muscles déjà las lui faisaient comprendre leur fatigue.
Sa tête creva la surface, il repris une forte respiration, et nagea aussi loin qu'il le pouvait, s'écartant le plus possible de la côte.
Les balles plongeaient derrière lui, soulevant l'écume...

Il y eu du remous, les vagues se faisaient plus forte, il tourna la tête à l'est, au loin les plages ou courraient plusieurs soldat.
A l'ouest, la coque forte et effilée du "Santa Daelyn" le contournait.
La vision du navire le protégeant des mousquets effaça la douleur qui l'étreignait.
Un corps plongea, accroché à une corde, et les mains noires de Gilamed l'aggripèrent.
Tout deux furent tiré vers le pont.

Loch toussait, dégoulinant d'eau de mer, tandis que son familier se jetait à son cou.
A coté de lui, couché sur les planches, Gilamed riait fortement.

_"CAPITAINE ! ILS VIENNENT SUR NOUS !"

La voix claire de Taefeel se fit entendre sur tout le navire, les têtes se tournerrent en proue.
Un duo de navire filait sur eux, les sabord levés, et canon hors de la coque.
La femme vêtue de rouge, avança d'un pas, tenant la barre d'une main.
_"CAP A L'EST ! LACHEZ LES VOILES ! ALLEZ ALLEZ ! MONSIEUR DREVON PRENEZ MA PLACE !"

Les larges et amples tissus tombèrent le long des mats, se gonflant déjà des fortes bourrasques, complétant la voilure déjà lâchée.
Les marins les harnachèrent, laissant le navire filer, fuir aussi loin que possible.
Loch, tremblant de froid sous le vent de l'océan, resta là, hébété, à mirer les mats, le ciel et le soleil...

Les mains de la garçonne posèrent le manteau pourpre sur ses épaules.
_"Nous parlerons tout à l'heure" lui glissa elle à l'oreille... "SOLVEN ! FAITES COURRIR CETTE COQUE DE NOIX !"

Avec un sourire en coin, l'homme aux cheveux électrique marcha en proue. Posant ses mains sur le bastingage et marmonnant de longs mots inintelligible...
_"Fotheopa, dryu dya, taelson gonha eth, cabeth ouda..." son monologue dura quelques secondes.
Alors les mouettes chantèrent, et les voiles se gonflèrent, tendant cordages et bouts autant qu'il pouvaient le supporter.
La frégate pris de la vitesse, et passa devant les plages, les forets, les jungles...
Puis enfin s'éloigna de la cote.
Le noir étendard laissa les signaux pourpres loin derrière lui...



_"Tu sera peut être heureux de savoir Loch, que ton geôlier s'est enfuit comme un lâche en pleurant comme un goret..."
Les mots de Guvn' ne l'avait pas encore atteint, il était encore trop fatigué. Il avait dormis le reste de l'après midi, et n'était sorti que pour manger, manger et se repaître avec eux... Sur le pont, prêt des lanternes regroupée au centre du navire.
Liwhil avait repris ses anciennes fonctions, ils avaient pus prendre des victuailles, avant de se dévoiler...
_"Il a pleuré ?"
_"Querav'... Ssssss'est enfuit en hurlant..."
_"Il couinait comme un porcelet" ajouta la "Hulette"

Il ne dit pas un mot, il leur avait conté son histoire, depuis la cage où Sivelon l'avait enfermé, jusqu’a sa marche au milieu de la foule.
_"Pourquoi êtes vous venu ? Ce n'est pas pour aller me chercher j'en suis sûr..."
_"Tu nous blesse là..." Kate s'était approché de lui et des hommes de Sivelon. "Nous avons pillé quelques maisons il est vrai... Mais nous avions besoin de toi..."
_"Besoin de ?..."
_"Ouép petit !" reprit Guvn' "Pour faire taire ta maudite bestiole"
Iro qui n'avait pas quitté son maître depuis le retour de ce dernier se tourna et tira la langue au maître d'arme dans une grimace narquoise.
_"L'a pas arrêté de gueuler... Il voulait qu'on aille te chercher... Et comme elle te l'a dit... Nous avions besoins de toi..."
_"Expliquez vous s'il vous plait..."
_"Ne fait pas l'idiot gamin, et dit nous à moi et mon équipage... Et à mon... Autre équipage... Dit nous où ils emmènent l'or..."
_"Une bonne partie dort au fond de l'eau, quand au reste, je vous l'ai dit, il l'emmènent à Jueldro..."

La pirate dévisagea le jeune garçon d'un air surpris, puis se tourna vers Guvn' sans lâcher son expression...
_"Attend Loch... Tu peut nous dire la vérité maintenant..."
_"C'est la vérité, c'est Favner lui même qui me l'a dit..."
Le vieux maître d'arme le fixa lui aussi, au bout de quelques secondes, il prit une grande inspiration...
_"Tu est vraiment un petit con ! Nous aurions pus tout aussi bien te laisser te faire pendre..."
_"Vous l'auriez fait ?"
_"Non..."
_"Ne fait jamais confiance à un fo'bans Loch ! Su'tout si son capitaine s'appelle "Ga'çonne"..."
_"Gilamed prenez garde" lança sèchement le capitaine.
_"Désolé !" répondit il avec quelques hypocrisie..."

_"Ma dame..." Radag venait de se lever...
_"Oui ?"
_"Il me semble que le jeune Loch souhaiterais maintenant connaître notre propre histoire à nous"
_"Sans doute... Hum... "Poigne de fer"...  Je sais que vous en crevez d'envie..."

Souriant et présentant quelques creux dans sa mâchoire, là ou jadis se trouvait des dents, "Poigne de fer" se leva, s’appuyant sur l’épaule de la "Hulette" qui s’affaissa aussitôt…
_"Alors… On va revenir à ce que tu sais… Quand on a vu… Quand on a vu le cap’ se faire trouer la peau… Hum… Pour sauver la notre… On est tous resté un instant là à le regarder flotter sans savoir quoi faire… " Il interrompit sa phrase… Brusquement, la "Garçonne" venant de se lever, et quitter l’assemblée, finissant et laissant choir la bouteille qu’elle tenait dans ses mains, le silence tomba, si ce n’est quelques murmures interrogateurs, elle monta enfin l’escalier qui menait en proue, prêt de la barre, et disparue, sortant des zones de lumière.
"Hum… Donc on s’est un peu tous regardé, mais le combat a vite repris, malgré ce que Sivelon a pus nous dire de faire, sauf que, on avait notre honneur, et on s’est laissé prendre malgré tout… Oui... C'est bizarre à comprendre hein ? Ho ! Y en a bien quelques uns qui n’on pas été d'accord, a vrai dire… J’étais le premier, mais avec un bataillon de mousquet visant ta trogne, tu bouges pas trop…
Alors ils nous ont mit des chaînes, tans qu’ils en avaient, et il nous ont rassemblés sur le pont, c’est là qu’on t’a vu sortir des calles avec Favner, et t’a de la chance que m’sieur Julius il ai commencé à faire passer le mot, parce que on serait aller te tuer sinon… »
_ "Tiens donc ?! "
_"Ouep ! On s’est un peu demandé ce que tu y foutait alors …"
_"Il…"
_"Oui oui… On sait… Enfin tout ça pour dire qu’il nous ont fait voyager, enchaînés et enfermés dans leur foutue quille… Sans rien à boire que de l’eau croupie… Z’ont jeté mon accordéon… QUI A DIT "DIEU SOIT LOUÉ" ?... " Il chercha des yeux le coupable, puis abandonna, grognant de mécontentement.
Un sourire se traça sur le visage de Loch alors qu’il toisait l’homme vexé…
_"Et donc ? "
_... Et donc on a su qu’ils nous destinaient à la prison, dans je ne sais quelle île perdu… Et alors, après quelques jours en mer,  il y à eu des coups de canons, et notre coque à bien été trouée par plein d’endroit…
On a pensé à une attaque d’une nation ennemie, mais quand ce sale borgne poilu est entré… A la tienne l’ami… " Il leva sa chope en direction de Radag assis sur un tonnelet, l’akajmen déboucha une autre bouteille tout en lui souriant.
"Enfin… Radag est apparu, alors on a compris qu’on était tiré d’affaire, cette belle dame venait nous sauver… "
_"Nous étions toujours en possession de notre part du butin… " Reprit Azukajil, mais l’cap voulait quand même attaquer les frégate d’Evanie… On a pas pu la dissuader…"
_"Heureusement oui, sinon les mouettes nous grignoteraient à l'heure qu'il est...", bref, tout ça pour dire que la "Garçonne" à reprit l'or, et qu'elle nous à accepté de nous accueillir à son bord... Enfin, peut être pour un temps, je ne sais pas... Et puis on a retrouvé Iro aussi, dans la cabine du capitaine d'Evanie, Smith je crois... La "Garçonne" c'est pas quelqu'un d'mauvais, alors elle a laissé les soldats repartir sur leur frégate trouée, on a juste repris le butin, sinon on aurait été trop lourd... Enfin on a tourné quelques temps sur la mer, et on a compris que tu connaissais peut être l'endroit où il emmenaient le reste du trésor... Il nous fallait un autre navire, on a donc vogué vers l'ancienne cache de Fidervon, mais en fait tout avait coulé, lentement, mais ça avait coulé... Alors, on est partis plein cap sur port Rophos... Apres avoir glané quelques information dans les villes des environs, on parlait d'un gars de Sivelon qui allait se faire pendre, et de Favner qui reculait la date de la sentence..."
_"Il a dit qu'il voulait m'obtenir une grâce..."
_"Ouais ! Bah il à pas du essayer beaucoup m'est avis... Enfin, tout ça pour dire que on a fini par te trouver, Loch Faerlin, ou Loch Sivelon selon les gens, pas compris pourquoi il t'on appelé comme ça d'ailleurs... Enfin bon, on s'est fait passé pour des marchand, La "Garçonne" elle pouvait pas trop se montrer, vu que sa tête était mise à prix..."
_"5000 écus..." annonça il pour confirmer.
_"Ah! Avant c'était 7000, enfin bon... Apres, M'sieur Guvn', il nous a dit que tu connaissait pas la chanson de Borepos, on était bien emmerdé, et on a un peu fait peur a des musiciens pour qu'il la chantent... Voila... Tu sais tout... Ah oui... L'alouette ! T'es ou ?"
_"Là !" Dit il en se levant.
_"Vraiment, t'avais rien d'autre à lui dire au gouverneur ? Non ?... Vraiment, tu pouvait trouver autre chose..."
_"Et tu aurais annoncé quoi William ?"
_"Heum ..."

Le sourire de Loch se fit plus grand, il massa ses poignets encore douloureux.
Tandis que devant lui, les forbans ripaillaient et buvaient gaiement, lui s'isola encore dans ses pensées...
Heureux, il était heureux, des gens sur qui compter, de nouveau libre, puis le retour de l'arme tans aimée...
Pourtant, il y avait une gène en lui... Il ne se sentait plus à sa place... La "Garçonne" repartirait à l'ouest, une nouvelle traversée de l'océan... Il ne pouvait l'envisager...
Une bouteille roula à ses pieds, envoyée par Gilamed. Il l'empoigna, et la déboucha.
L'alcool était amère, fort, trop fort, mais qu'importe, il avait un goût exquis ce soir...
Même pour celui qui n'aimait pas boire...
Son familier tira un peu sur le goulot, et laissa couler le liquide dans sa gorge.
Il s’étrangla, et toussa sèchement, tentant de reprendre ses esprits malgré les rires autour de lui.

Il demeura là, à écouter les un et les autres conter leur histoire, chanter leur chanson et tomber ivre mort les un après les autres.
Iro s'était endormit dans ses bras depuis longtemps...
Loch posa délicatement la tête du diablotin contre un des cordages traînant là, puis enjamba plusieurs hommes somnolant ou ronflant, jusqu'a la proue...
Kate la "Garçonne" n'y était plus, il couva le pont du regard, tout ses compagnon allongés, pelotonnés avec les voiles et les amarres.
Il ouvrit la cabine du capitaine.

_"Entre Loch..."

Il s'avança dans la pièce, et marcha lentement jusque dans le périmètre de lumière qu'offrait une chandelle.
Elle se tenait là, les pieds sur le bureau, une flasque à la main...
"Faut qu'on parle tout les deux..."
_"De quoi ?..."
_ "Nous allons reprendre l’or… "
_ "Hum… "
_ "… Tu as un problème avec ça ? "
_"De tout ce que Sivelon, l’équipage ou même vous avez pus me raconter, personne n’a pus garder cet or bien longtemps depuis que le cap l’a tiré de sa cachette, et si vous le prenez a votre tour, ce ne fera que confirmer ce que je dit…"
_"Et que dis tu ? "
_" …Je fini par croire que votre trésor est maudit…"
_"Ahahahah ! Je ne te pensais pas comme ça petit… Mais ce n’est rien, je ne veut pas parler du butin avec toi…"
_"Que voulez vous ? "
_"Je crois pas à l'histoire que tu as raconté dans la jungle, la veille de la mort de Fidervon..."
_"Je ne vous demande pas de me croire..."
Elle s'arrêta, fermant les yeux, par exaspération sans doute, ou peu être luttait elle contre les effet de l'alcool..."
_"Tu sais... Lonton, c'était un grand ami pour moi... Et il m'a dit qu'il t'avait un peu pris pour son fils, on a beaucoup discuté, et je... Enfin... Tu vas nous suivre ? Tu vas repartir avec nous ?..."
_"Que me proposez vous ?"
_"Que veut tu toi ?"
Sa tête tomba, il parcouru du regards un planisphère, quelques épingles planté a divers endroit.
_"Je ne sais pas..."
_"Et tu veut que je le devine ? Tu va te laisser entraîner encore longtemps comme ça ?!"
_"Non !..."
_"Alors ?..."

Il passa sa main sur ses yeux, se massant les paupières, la fatigue se faisait de nouveau sentir, elle, le fixait dans l'attente d'une réponse...
La quille du navire oscilla plus fortement, laissant rouler quelques pierreries le long du bureau.
_"Je ne peut pas rester avec vous..."
Ses lèvres se pincèrent en une expression amusée mais grenée...
_"Je vais te laisser aller sur le continent... Il avait prévu de partager le butin ?"
_"Oui..."
_"Dit moi où ?"








Fin...




Epilogue: Les nouvelles terres

Voila que je fait quelques pas sur les pontons de port Buvaf, Ils ont bien  bu hier, dans l'auberge locale, La "Garçonne" a fait le partage, j'ai pris ma part...
Beaucoup trop d'or, plus que ce que je pouvais porter, alors je me suis contenté d'une poignée, la voila ma part.

J'ai vérifié mon sac, avec l'aide de Iro, Neyna se balance contre ma jambe, j'ai de quoi manger, boire et vivre pendant quelques temps.
Il sont partis voila quelques minutes, ça fait vide... Je les regretterais...
Iro feint l'enthousiasme... Il m'en veut un peu, mais il sait que nous ne pouvions les suivre... Je sens en lui aussi les même craintes à l'idée de rebrousser chemin...

L'eau va et viens contre la plage du part, un petit village jonché de multiples cabanons...
Il y a une route qui en sort...
Je suis dans le royaume de Tarenne, ou tout prêt de la frontière, qu'importe, je ne sais pas encore ou mes pas me mèneront...
Loin je l'espère, loin de mes terres...
Peut être que j'y trouverais les réponses...
Les rêves qui maintenant reviennent de plus en plus sanglant...
Je me fais peur moi même...
Je m'arracherais la chaire si je pouvais en extirper mon âme souillée...
Je ne demande qu’à vivre, loin de tout...
Vivre tranquillement, heureux...

Et voila que Iro me devance sur le chemin, il se retourne, sourit, et me demande de me dépêcher...

Il n'y à plus de palmier...
Quelques arbres moins exotiques, et des buissons épineux...
Un regard en arrière, la frégate est déjà loin...
Merci Sivelon... Merci Kate... Merci tous...
Merci Neyna...

Je respire encore un peu l'odeur de la mer, le "Santa Daelyn" n'est plus qu'une tache sombre sur la mer, juste sous le ciel gris et chargé.
Elle est folle... Partir avec ce temps... Gilamed l'a sans doute prévenu, mais elle n'en fait qu’à sa tête, ou peu être sait elle vraiment ce qu'elle fait... Qu'importe...
Tans qu’il ne leur arrive rien...

_"Où allons nous maître ?"
_"... Je ne sais pas! Commençons par cette route..."

Nous passons devant l'auberge, et rejoignons le chemin de terre.
La peau de ma cheville me fait encore un peu mal...
La veille, Gilamed me charcutait, me traçant et dessinant un navire sur la jambe.
Un navire voguant sur un bout de parchemin...




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