Larry007, le 23.04.2005 à 22:25, dit :
Effectivement il y a une différence entre une
vraie famille et une éducation au sein de la DDASS, quoique de plus en plus, en raison du nombre de divorces en progression, des conflits familiaux mal vécus, des abus, je m'aperçois que l'écart entre les deux éducations s'amenuise et il y a des cas où je me dis que tel jeune serait mieux en placement qu'avec ses parents
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En ne me basant que sur la description que tu as fait de ton foyer, je trouve que la différence avec une
vraie famille telle que j'en connais est plus qu'énorme. Je n'ai pas d'opinion préconçue sur la DDASS, je n'y ai jamais été ne connais personne qui en vienne. Certes c'est mieux que la rue, qu'un père (ou une mère) violent(e), mais comparé le système que tu décris à une famille aimante est hors de propos. Et que je sache les abus sexuel et les violences parentales ne sont pas la règle en France.
Citation
En ce qui concerne le fait d'être enceinte 9 mois en sachant qu'on va abandonner l'enfant... aucun loi n'oblige la mère à tomber enceinte ! C'est, comme je le disais, une déresponsabilisation de la femme et de l'homme par rapport à ce qu'ils font, qui les rend innocent des conséquences de leur vie sexuelle.
La mère elle n'a pas toujours le choix d'abord, mais c'est vrai que c'est un cas extrême.
D'une manière plus générale, c'est certain que ta position est logique si on considère un embryon comme un individu et le sexe "pour le plaisir" comme quelque chose de mal. Dans le cas contraire, c'est à dire si on ne se fixe pas pour dogme ces principes, en fait si on n'accorde pas le statut d'individu à l'embryon et qu'on ne condamne pas la gourmandise, il n'est plus question de "déresponsabilisation" puisqu'il n'y a plus de responsabilité à défendre.
Citation
Quand je vois aujourd'hui des filles - mais cela inclut aussi les gars dans un sens - tomber enceintes parce que 50 gars leur passent dessus , désolé de l'expression, et qui avorteront une dizaine de fois parce qu'elle n'ont même pas conscience qu'à chaque fois elle tuent un enfant, et qui ne changeront en rien leur comportement pour ne plus que cela arrive, je me dis dis qu'il y a un abus net de la possibilité de faire des erreurs. Tout ceci, en outre, en dehors du cadre qu'est le mariage ou à la limite, d'être avec quelqu'un depuis longtemps. Il se pourrait bien que donner la vie à un enfant les calmerait à ce niveau-là.
Des filles comme tu les décris ça ne court pas les rues.
Si ce qui te choque est le nombre de gars, j'en ai connu, et elles mettaient des capotes, prenaient la pilule ou surveillaient leurs cycles et ne s'en portaient pas plus mal. Franchement je n'aurais jamais été les critiquer sur ce point-là.
Si ce qui te choque est le nombre d'avortements, c'est déjà plus compréhensible à mon avis. Cependant tu parles de "tuer un enfant", un avortement
tue bien quelque chose (tuer : faire passer de vivant à mort) mais le fait que ce soit un
enfant est pour le moins sujet à débat. On en avait d'ailleurs débattu et redébattu dans le sujet qu'a citée Psyche. En cette matière la loi française a tranché, avant 12 semaines on ne peut pas parler de
personne. Je ne reviendrai pas sur la question du devenir-humain qui a déjà été parcourue en long large et travers dans l'autre sujet, je n'ai rien à y ajouter.
Juste un mot sur ta dernière phrase : l'enfant comme punition ? C'est gentil pour le gosse et ses parents ça.
Citation
L'euthanasie est un suicide accordé, mais c'est un suicide, et au regard de l'Eglise c'est un péché. Si quelqu'un se jette sous le métro, est-ce qu'on devra se dire qu'après tout, il est le mieux placé pour savoir s'il doit vivre ou non ? Tous les gens qui ont fait des dépressions et qui en sont sortis et desquels je fais partie sont bien contents qu'on ne les ait pas écoutés lors des passages les plus sombres de leur maladie. Effectivement, c'est les déresponsabiliser et les "mettre sous tutelle", mais une personne qui souffre trop, que ce soit physiquement ou moralement, aura tendance à "perdre les pédales" et aura besoin d'une aide extérieure "tutelle" pour les raisonner.
On est d'accord, l'euthanasie c'est un suicide assisté parce que la personne ne peut pas le faire elle-même et donc la position de l'église se défend tout à fait en considérant que le suicide est un péché mortel. Il serait ridicule de changer la liste des péchés tous les ans pour s'adapter aux nouvelles tendances.
D'un point de vue laïque, le suicide n'est pas condamné par la loi (en France en tout cas, en Angleterre jusqu'à pas si longtemps c'était puni de mort
). Et du point de vue du malade du cancer en phase terminal, pour peu qu'il ne croit pas, le néant peut être bien meilleur que des mois de souffrance subie sans pouvoir rien y faire. A partir d'un certain moment même la morphine n'est plus suffisante.
Par contre la comparaison avec la dépression est mal placée. D'abord parce que parler de "la dépression" comme un tout n'est pas valide d'un point de vue médicale. Dépression dans son sens commun est un mot fourre-tout sur lequel on peut difficilement bâtir des raisonnements valables. Même dans le sens médical il existe de nombreux types de dépressions qui se vivent et se soignent différemment.
Ensuite parce que la dépression est une maladie pouvant affecter directement la conscience du malade. Un cancer affecte la conscience bien sûr, mais par le biais de la douleur qui est objectivement là et contre laquelle on ne peut rien faire à partir d'un certain niveau. Une dépression peut donner envie de mourir sans raison objective.
Citation
Je pense qu'à ce niveau là on ne sera jamais d'accord alors icon1.gif car je parle aussi en connaissance de cause et j'ai une certitude absolue de ce que j'affirme. Pour moi l'espoir est indivisible de l'être humain. Si certaines personnes ne veulent pas qu'on s'occupe d'elles c'est parce qu'elle pensent que tout est perdu, mais ce n'est jamais le cas et elles ont justement besoin d'aide.
Pour être plus exact tu parles en connaissance d'
une ou quelques causes que tu extrapoles au cas général. C'est un raisonnement qui peut se tenir mais en l'occurrence il y a trop de cas différents pour cela. Certaines personnes pensent, savent que tout n'est pas perdu, qu'on peut les sauver, et elles préfèrent quand même mourir, elles veulent mourir et surtout pas qu'on les aide. On peut avoir de l'espoir et vouloir mourir, on peut n'avoir plus aucun espoir (même plus celui d'espérer un jour) mais rester vivant malgré tout.
Citation
Le libre-arbitre ne signifie pas que l'on doit faire n'importe quoi, autrement il n'y aurait pas besoin de tribunaux parce qu'ils restreignent la liberté...
Le libre-arbitre signifie que l'on peut faire n'importe quoi. Et en général on rajoute "tant que ca ne gêne pas le libre-arbitre des autres" quand on étend la notion de libre-arbitre à plusieurs personnes. Les tribunaux ne doivent pas avoir pour vocation de restreindre la liberté, mais au contraire de garantir celle des autres dans la même mesure que la sienne. Dans le cas de l'avortement et de l'euthanasie, on ne contrevient pas à la liberté des autres. Sauf évidemment, pour ce qui est de l'avortement, si on considère que quelques cellules suffisent pour parler de personne. C'est là le point senseible à mon avis, encore et toujours le statut de l'embryon.