Thenestohs, le 17.02.2005 à 08:04, dit :
il me semble que aller vers plus de compréhension c’est surtout comprendre ce qui nous différencie pour mieux nous accepter
pour terminer je dirais donc que vouloir l’égalité des hommes et des femmes, la reconnaissance de leur égale importance est tout à fait souhaitable et parfaitement nécessaire, à l’inverse vouloir que hommes et femmes soient les mêmes me paraît assez ridicule et sans intérêt
bon c’est lâché comme ça donc pas très construit et peu nuancé mais afin de ne pas m’étendre dans des argumentations et des atténuations interminables, je préfère catégoriser un peu
sur ce vive les femmes, vive les hommes et vive la différence qui créée la richesse
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Mais je suis tout à fait d'accord avec toi dans le fond, là où je ne te rejoins pas c'est dans la catégorisation un peu cliché (mais tu l'admets toi-même) chasseur/protecteur... Surtout ce qui me gène un peu c'est que tu as l'air de dire que nos différences sont là parce que nous sommes hommes et femmes, et non (comme le soulignait à juste titre Sandman) parce que nous sommes des êtres humains différents les uns des autres.
Mais sinon dans l'ensemble je n'ai jamais souhaité que nous soyons les mêmes : ce serait sacrément triste, non ? Mais baser cette différence selon le sexe d'un individu revient à dire que les hommes et les femmes peuvent se rapprocher mais
dans une certaine mesure seulement, et que finalement nous sommes quand même tous un peu coincés dans les limites plus ou moins élastiques d'un programme génético-biologico-historique qui nous dépasse et que quoique nous fassions nous ne sortirons jamais de ce schéma de base, nous ne ferons que nous en éloigner un peu pour mieux y revenir...
Ca me fout un peu les chocottes...
Je n'ai jamais défendu une autre thèse que celle-ci : les hommes et les femmes doivent
apprendre à se connaître et à se comprendre : pas seulement parce que c'est une des clés de notre évolution en tant que genre, mais surtout parce que c'est un des motifs incontournables de notre évolution en tant qu'individus ! J'évolue au contact des autres, j'évolue à votre contact, je gagne à me pencher sur mon prochain ou ma prochaine pour tenter de trouver en lui/elle une possible ouverture vers autre chose, une opportunité de me remettre en question et de progresser en tant qu'être humain (pas seulement en tant que femme).
Si je pensais qu'ils doivent se fondre dans le même fonctionnement, il ne s'agirait pas d'un apprentissage mais d'une sorte de fusion ou de confusion des genres.
Tu as raison, nous avons tout à gagner dans notre différence à partir du moment où elle demeure complémentaire, et les enfants que l'on élèvera auront tout à gagner à bénéficier des deux points de vue complémentaires de leurs parents.
Mais là où je diffère de ce que tu as
l'air de dire
(je reste nuancée parce que j'ai conscience que tu n'avais peut-être pas trop le temps où l'envie de rentrer dans le détail de ton argumentaire), c'est que ce n'est pas
spécifiquement à l'homme d'assumer tel rôle et à la femme d'assumer le contrepoint, et que ces rôles ne gagnent rien à être figés dans tel ou tel registre. Si on veut garantir nos différences, il faut montrer à nos enfants que l'on peut assumer ses différences, que l'ont soit hommes ou femmes, et que le sexe peut prendre une moindre importance dans la répartition des rôles sociaux et familliaux.
Tout dépend des individus : certains hommes seront parfaits dans le rôle du protecteur parce que ça conviendra à leur nature, à leur façon de voir le monde, à leur besoin de donner et recevoir de l'amour ; tandis que leurs femmes, plutôt dans le registre conquérant, se satisferont très bien d'assurer la subsistance de la famille (que fais tu des pères au foyer ? Ca existe et c'est même parfois un choix). Ce qui ne veut pas dire que les rôles dits traditionnels seront éradiqués : seulement ils gagneront à être répartis de manière plus nuancée, ils contribueront à la diversité.
J'ai vu une émission un jour où ils comparaient deux familles ayant garçons et filles. Dans l'une la femme assurait le rôle de mère aimante au foyer et l'homme celui plus cliché du mâle de base qui ramène les sousous et ne fout rien ou presque à la maison (elle ne travaillait donc pas). De l'autre côté, une famille où les parents avaient fait le choix que ce soit celui qui gagnait le moins qui s'arrête pour élever les enfants... et c'était le père qui était au foyer avec ses gosses.
Résultat :
dans la famille type de base, la petite fille ne se voyait pas autrement que comme maman, elle disait elle même que sa place serait plus tard à s'occuper des enfants. Et ses frères riaient au nez des journalistes quand on leur a demandé s'ils élèveraient leurs enfants comme maman plus tard... pour eux les repères s'étaient construits
en référence avec l'exemple de leurs parents. Mais bizarrement ils n'avaient qu'une alternative en tête quand on leur demandait ce qu'ils deviendraient plus tard : ils n'avaient appris qu'une possibilité d'évolution.
de même pour la deuxième famille, où les enfants s'étaient aussi construit en référence aux parents : sauf que cette fois les parents leur montraient qu'il y avait plus d'une combinaison possible ! Les petits garçons (une dizaine d'années pour le plus âgé), se voyaient très bien plus tard pompiers, docteur
ou aussi faire comme papa et s'occuper de leurs enfants à la maison ; tandis que la petite fille était bien moins coincée dans le carcan qui enserrait la fille de l'autre famille, elle pouvait donc développer plus librement sa personnalité, elle s'autorisait à plus : policière, institutrice ou comme maman, c'est-à-dire aussi bien à reproduire le comportement de papa que celui de maman. C'était un choix ouvert et non fermé comme dans l'autre exemple : à elle et à ses frères de
choisir vraiment dans quel registre se placer en grandissant, mais au moins ils savaient que
c'était de l'ordre du possible, alors que l'autre petit fille il ne lui venait
même pas à l'idée qu'il soit possible pour elle de faire autrement que comme maman... de même que ses frères n'imaginaient pas une seule seconde qu'il soit possible de trouver de la satisfaction à faire des trucs de filles comme élever ses enfants...
La véritable diversité n'est possible que lorsqu'on peut permettre le choix à ses enfants. Et m'est avis que cette condition est nécessaire également au bon développement de l'enfant, à l'émergence de sa confiance en lui, à sa prise de responsabilités face aux choix qui vont jalonner son parcours. Il lui faut un maximum d'atouts pour se construire, et on ne l'obtient qu'en lui permettant d'avoir un esprit ouvert.
Mon avis ? C'est qu'à notre époque la part d'innée instinctif et de rôles sociaux antédiluviens est en passe de s'applanir devant d'autres formes de représentations, acquises cette fois. Ce n'est plus l'instinct de chasse et de préservation qui dicte notre conduite et détermine notre apprentissage. Mon avis est qu'on entre dans une phase où l'individu a pris beaucoup plus de place que le groupe et où la logique individuelle va peu à peu prendre le dessus sur la logique de groupe.
Dans l'éducation, ça va surement se retrouver dans le fait que chaque famille, chaque couple, chaque individu pourra prendre et
devra prendre la responsabilité de son apprentissage et de l'apprentissage qu'il va donner à ses enfants. Notre progéniture sera le fruit d'apprentissages de plus en plus dictés par une morale et une conscience sociale individuelles, et l'unité du couple ainsi que l'homogénéité de l'éducation des enfants seront garanties par le fait que les deux parents seront au moins sur la même longueur d'onde et seront capable de se répartir les rôles au mieux.
Mais cette répartition des rôles se fera de moins en moins (je l'espère) selon les rôles sociaux, génétiques ou historiques pré-établis ; elle se fera sur la base des atout et des carrences de chacun des deux parents, sur la base de leurs complémentarités
réelles (en opposition aux compélemntarités pré-définies par des siècles d'évolution et désignées d'office comme étant spécifiques à l'homme et à la femme) en tant qu'individus assumant leurs désirs et besoins propres.
En gros, bien sûr qu'il faut qu'on soit différents et qu'on donne des repères à nos enfants pour qu'ils s'y retrouvent ! Seulement les frontières de ces repères sont plus libres d'interprétation. Et c'est heureux !
Ne casse pas mes idéaux please... Sinon, si mon rôle est prédéterminé à ce point, je me tire une balle sur le champ
Je rigole : j'aime trop la vie ! Et désolée d'avoir été si longue... mais j'ai eu le temps de réfléchir et ça me tenait à coeur