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Lorsqu un mage défait une déesse


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#1 Lord Mortim

Lord Mortim

    Spontanément magique


Posté 27 novembre 2003 - 23:28

( en free-style complet :P )

"Tu devais être mon martyr... mais au lieu de cela tu as survécu..."

Un sourire narquois se dessina sur les lèvres du jeune archimage. L'idée d'avoir été un paramètre imprévisible dans le grand plan de la déesse lui était terriblement agréable, et il buvait à ses paroles tel un acteur s'apprêtant à faire son apparition sur le devant de la scène, car tout ceci ne pouvait finir que d'une seule manière.

"Mais ne t'inquiètes pas, je délivrerai personnellement tes dernières paroles. Je leur dirai que tu es mort en notre grâce, et que tu as servi ta déesse jusqu'à ton dernier souffle."

L'accélération.

Elle montait en lui à une allure vertigineuse à mesure que la déesse se répandait en son discours final. Il sentit alors le pouvoir courrir le long de sa colonne vertebrale, investir tout son corps jusqu'au bout de ses doigts qui crépitaient d'impatience.

"Prépare-toi à mourrir de ma main, jeune et brave Mortimus, car ton âme m'appartiens et il ne peut en être autrement."

Pour toute réponse, l'archimage esquissa un sourire que la déesse remarqua avec surprise à travers le voile diaphane de sa longue chevelure d'un blanc étonnant malgré son jeune âge.

"Mon âme ? dit-il simplement... je vois... madame a des goût de luxe"

La déesse leva un sourcil surpris.

"Mais j'ai bien peur, ma chère, que mon âme est un luxe qui dépasse vos moyens " Conclut-il dans une révérence outrancière en levant un regard provocateur vers la déesse.

"Jeune présomptueux !"

Le divin courroux ne se fit pas attendre et explosa près du mage dans un grands fracas qui fit vibrer les murs. Finalement, pensa Mortimus un genoux encore posé au sol suite à son esquive, la colère divine n'est pas différente de celle des mortelles, aveugle, inélégante ... et terriblement maladroite songea t-il en riant pour lui-même alors qu'il relevait la tête et écartait une mèche de cheveux de ses yeux d'un vert profond.

La déesse appela un déluge de magie qui le frôla et manqua plusieurs fois de l'envoyer en Oblivion alors qu'il esquivait avec grâce les attaques d'Almalexia. Ses mouvements étaient fluides, aisés et précis bien qu'il risquait sa vie chaque seconde.

L'accélération.

Il se posta enfin face à son ennemie et invoqua sans broncher un pilum de feu qui fila en direction de la déesse avec une vitesse effroyable alors que celle-ci en appelait une fois de plus aux pouvoirs des tribuns.

Les deux sortilèges explosèrent comme un seul à mi-chemin des deux antagonistes. Almalexia n'attendit pas pour réattaquer, mais l'archimage avait été plus rapide. Une flèche de feu vint frapper le visage de la déesse de plein fouet. Celle-ci portant une main à sa joue, poussa un cri de rage en voyant le liquide rouge vermeille glisser entre ses doigts.

Un sifflement métalique emplit l'air au moment où elle brandit sa lame. L'archimage eut une moue réprobatrice.

"Sont-ce vraiment des manières de jeune fille ?"

Pour toute réponse, la déesse porta un vif coup d'estoc qui manqua de peu de pourfendre le magicien. Celui-ci fit un bond sur le côté, et se prépara à invoquer le souffle d'oblivion par lequel il avait vaincu moults ennemis.

Dans son élan, la déesse tendit son bas libre et envoya une décharge de foudre en direction de l'archimage qui improvisa un saut de crapaud pour se mettre hors de portée.

Il atterit sur l'un de ses nombreux tuyaux qui surplombait l'antre de Sotha Sil. Le déluge de magie menaçait de les faire s'écrouler à tout moment, aussi, vif comme un khaajit, Mortimus courut le long de l'armature métallique suivi d'une série d'explosion de feu et de foudre à peine couvert par les cris de rage de la déesse.

Il profita d'un instant de répit pour incanter le souffle d'Oblivion, dont l'invocation nécessitait une concentration extrème.

La foudre fila sans prévenir dans sa direction, mais elle fut absorbée in extremis par une vague plus grande qui deversa sur la salle un raz de marée de feu et de magie. Les murs tremblaient devant un tel déploiement de puissance. A travers les brumes tournoyantes qui lacéraient la déesse, il n'était plus possible de les distinguer.

Un choc de métal emplit la salle d'un silence inquiétant, qui de par son asymétrie sonna tel un coup de grâce.

Le regard de l'archimage croisa un instant celui de la déesse, et la lame de Nérévar s'enfonça profondément dans les entrailles d'Almalexia dont le corps sans vie tomba aux côtés de son défunt compagnon et autrefois ami.

Mortimus repoussa une méche de cheveux. La lame de Nérévar grinça horriblement sur le sol alors qu'il la ramassait.

D'un geste sur, il approcha l'épée de son visage et alluma sa pipe à la flamme magique qui courrait sur sa lame.

Il lui vint en tête des accords familiers alors qu'il savourait un tabac de cyrodiil bien mérité. Quel pitié ... ce discours de dernier acte était si beau.
Sans doute il fut un temps, appelé l'âge d'or,
Où l'homme pour son Dieu n'avait que la Nature,
Et coulait une vie aussi douce que pure...
Pour le sage éclairé, ce temps existe encore.

Sylvain Maréchal, Dieu et les prêtres




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