La nuit que je venais de passer ne figurait pas parmi les meilleures de mon existence, mais que voulez-vous, on apprend à vivre à la dure dans la Guilde des Guerriers et de plus mon rang d'épéiste ne me permettait pas de faire la fine bouche. Je me levais, m'étirais longuement pour tenter de détendre mes muscles et mes articulations, meurtris par l'inconfort de ma couche de fortune. J'éteignis mon feu avec un peu de terre, je rassemblais mes affaires et j'enfilais mon armure d'acier - ma fierté pour tout dire - et enfin j'attachais solidement le fourreau de mon épée à mon ceinturon. J'étais fin prêt pour partir, du moins si un imprévu de taille n'étais pas survenu.
Deux brigands, un Khajiit et un Orque, fondirent sur moi, l'arme à la main. Je dégainais mon épée plus vite que jamais et me mis en position de parade avec mon bouclier, pour parer leur première attaque. L'Orque m'inquiétait plus que le Khajiit et pour cause, le coup de hache qu'il m'assena faillit me faire tomber à terre et manqua de peu de découper mon bouclier. Le Khajiit essaya de me prendre à revers. Profitant de l'ouverture que mon stupide adversaire Orque m'offrait en levant sa hache au dessus de sa tête, je plongeais mon épée dans sa gorge, jusqu'à la garde, et lui tranchai la tête. J'eus tout juste le temps de me retourner pour bloquer l'attaque du Khajiit, qui marqua la fin de mon bouclier. Le coup avait été porté au même endroit que le coup de hache de feu son compagnon Orque. Il se scinda en deux parties, je regardais ce triste spectacle avec désespoir, ce bouclier m'avait coûté une fortune ! Je restais bouche bée. Comment deux simples attaques comme celles-ci, si puissantes soient-elles, pouvaient avoir détruit mon bouclier avec autant de facilité ? Sans même endommager mon gantelet ? Cette question trouva sa réponse lorque le Khajiit pris la parole.
"Za'Rossar aime cette épée, elle lui a toujours été d'une grande aide contre les humains trop bien armés. L'homme à qui avait appartenu l'épée n'avait pas menti à Za'Rossar, le sortilège fonctionne très bien, très très bien."
"Un sortilège ?" enchainais-je argneusement "Quelle sorte de sortilège au juste ?"
"Za'Rossar peut répondre au chien d'impérial, oui, il peut lui répondre parce qu'il va mourir. L'homme avait dit 'Cette épée est très chère, prenez-là, elle détériore les armes et armures, elle est enchantée. Prenez-là mais ne me tuez pas je vous en pris.' Alors Za'Rossar l'a tué et a pris son épée magique."
"Chien ? Tu es bien mal placé pour me parler ainsi, très cher hybride." lui rétorquais-je "De plus, tu viens de détruire un bouclier très précieux, il y avait un lien presque sentimental entre lui et moi, après tout il représentait quand même cinq cents septims... alors ton épée peut être échantée, ça ne m'empêchera pas de te tuer !"
Je me jetais sur lui avant qu'il n'ait eu le temps de réagir, je le frappais rudement avec ce qui restait de mon bouclier et lui enfonçais mon épée dans le ventre, la lame traversa l'armure de fourrure avec une facilité déconcertante. Enfin, avant de donner le coup final, je lui dis :
"Alors, mon cher félin, qui va arracher les tripes de l'autre ? Je vais te faire l'honneur de te donner le nom de celui qui t'as tué. Alkthaes, épéiste de la Guilde des Guerriers et également, à ses heures perdues, Bourreau de la confrérie noire. Adieu."
Ses yeux eurent à peine le temps de s'écarquiller. Je remontais la lame d'un seul coup, tranchant le Khajiit en deux.
"Voilà." ajoutais-je dans un murmure "Maintenant toi et mon bouclier êtes quittes."
J'abandonnais les restes de mon bouclier - il m'avait bien servi - et pu enfin me mettre en route vers Chorrol, ma destination.
A suivre...
Modifié par Alystar, 01 juillet 2009 - 20:54.