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[H] Un Conte, et une jolie morale


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5 réponses à ce sujet

#1 Lord Mortim

Lord Mortim

    Spontanément magique


Posté 17 octobre 2002 - 11:00

Il était une fois un maître-magicien qui avait un disciple fort fougueux.
Un jour, le disciple alla voir son maître et lui dit :

- "Maître, je vous déteste !"

Le maître répondit dans un sourire :

- "Dis moi, mon jeune disciple, que ferais tu si tu m'offrais un cadeau et que je le refuse ?"

Le disciple resta perplexe, ne s'attendant pas à une telle réponse, puis répondit :

- "Je me retrouverais seul avec mon cadeau, à ne savoir qu'en faire."

- "Et bien, je refuses ta colère."

#2 ol

ol

Posté 12 février 2003 - 01:44

Le lendemain, le même disciple un peu moins fougueux que la veille :

- "Maître, j'ai compris la leçon d'hier."

Le maître ouvre les yeux l'air étonné :

- "Tu as compris la leçon ?"

L'élève :

- "Oui Maître"

- "Si tu as compris une quelconque leçon suite à mes propos de la veille, tu n'as rien compris."

L'élève veut répondre avec fureur. Mais il sait qu'il a tort. Il est encore moins fougeux. Tout d'un coup.

#3 Souricier Gris

Souricier Gris

    Le vent pire... que tout


Posté 01 juin 2003 - 03:52

Le surlendemain, il revient :

"Maître, je crois avoir compris la leçon d'hier."

- "En es tu certain ?"

"Je pense qu'il n'y avait pas de leçon."

- "Pourquoi ?"

"Car vous ne pouvez m'enseigner ce que je sais déjà."

Le Maître, courroucé :
- "Alors, je ne te suis d'aucune utilité d'après tes dires."

"Je sais que la colère n'est pas la cause mais le levier, qu'elle ne nait toujours qu'en nous. Vous êtes mon maître car vous éclairez mon propre chemin. En refusant mon cadeau vous avez fait confiance à mon jugement. En acceptant celà, j'ai tué le disciple pour devenir l'élève."

- "La vérité est multiple. Qui te dis que je veux un élève ?"

"Je n'ai jamais été votre élève car tel n'est pas votre souhait. Avec votre enseignement et ma pensée, je ne puis être que l'élève de ma perception afin de ne plus en être l'esclave."

- "Et si ta perception est fausse ?"

"C'est que j'ai quelque chose à apprendre d'elle."

- "Pars, tu n'es plus mon disciple."

"En acceptant vos colères ou votre indifférence, par bien des points je suis devenu votre maître, comme sur les autres vous fûtes le mien."

- "Il est vrai que je ne pensais pas pouvoir être maître avant de te croiser ; j'en rêvais tout au plus. Sans toi, je me demanderai encore. Mais avant de partir, maître-élève, mon égal, je t'ofrres cette leçon que tu pourras servir aux illusionnistes de tous poils :"

Lorsqu'un homme élevé entend la voie, il l'embrasse avec zèle. Lorsqu'un homme médiocre entend la voie, il l'écoute et l'oublie. Lorsqu'un homme grossier entend la voie, il éclate de rire. la voie, s'il ne riait pas, ne serait pas la voie. Lao Tseu

"Lorsque je sera moins grossier, je viendrai écouter d'une autre oreille votre sagesse, maître. Terni par le temps passé, mon égo vous en serat sans doute plus supportable." Répondit amicalement l'élève qui fut disciple et donc esclave.

- "Alors tu deviendras pleinement mon maître pour un temps. Car je m'abreuverai de ta perception pour agrémenter la mienne." Rétorqua le maître.

Et l'ancien disciple partit, marchant toujours sur les cailloux, les sandales à la main ; mais le sourire aux lèvres.

Inspiration : Tue ton père et tue ton maître. il ne te restera plus qu'à te tuer. (A ne pas prendre au premier degré !)

#4 Tim

Tim

    Timinus


Posté 01 juin 2003 - 09:54

ho la vache! vous etes genial les mec  :lol:

*Sa seigneurie le prince du clan des bouffeurs de Yabon !
*Détenteur de la baffe d'or administrée par Gamall le 19/11/07

Epilost Graphisme et délires
PixelNoob Une Web-émission, sur les jeux video


#5 Karnath

Karnath

Posté 02 juin 2003 - 17:02

Quelle belle masturbation intellectuelle comme on les aime  :)
Je prends la relève  :lol:


  Or il advint quelques temps plus tard que le même maître reçut la visite d'un jeune homme qu'il ne connaissait pas. Celui-ci déclara :

"Bonjour à vous, homme vénérable. Je suis Khanart, le fils du bourgmestre et le disciple du sage Fu Zi, mais j'ai longuement entendu parler de la supériorité de votre enseignement, aussi aimerais-je savoir ce qu'il me faut faire pour que vous acceptiez de me prendre pour élève.

- Ah, bien, répondit le maître, pour cela tu devras me montrer tes qualités."

Et il demanda à Khanart de s'allonger sur une paillasse et de boire une potion qui, lorsqu'elle prit effet, le plongea immédiatement dans un profond sommeil
Lorsqu'il ouvrit les yeux à nouveau, il se leva et dit :

"Mais, maître, rien n'a changé !

- C'est ce que tu crois, mon petit, mais ce que tu vois n'est pas toujours ce qui est. Je vais te faire passer une épreuve de l'esprit, afin de savoir quelle est ta valeur. Lis ce qui est inscrit sur cette feuille.

- "Tue ton père et tue ton maître. Il ne te restera plus qu'à te tuer" ... c'est une parole très célèbre, que dois-je en faire ?

- Tu veux être mon élève ? Alors passe cette épreuve avec succès.

- Dois-je vraiment faire ce qui est inscrit ici ?

- A ton avis ? Au lieu d'attendre qu'un sage dise des évidences, fais ce qui doit l'être.

- Mais ...

- C'est une simple épreuve de l'esprit, ne l'oublie pas.

- Ah je dois être dans une sorte de rêve alors ... Comment dois-je procéder ? De quelle manière tuer mon père, mon maître et moi pour ne pas échouer ?

- Si tu souhaites tuer quelqu'un efficacement, tu dois connaître ses défauts.

- D'accord, je comprends, pour devenir votre élève, je dois trouver comment rompre les liens qui me retiennent à mon passé."

Et il alla à sa maison, qu'il incendia, puis revint auprès du maître.

"Mon père dort toujours d'un sommeil profond dont même les flammes ne le tireront, il est paresseux, c'est ce qui le perdra sur la voie de la sagesse.

- C'est en effet ce qui est dit dans les enseignements.

- A présent, mon maître. Vous ?

- Je ne serai ton maître que si tu n'échoue pas.

- Ah, le sage Fu Zi !"

Et il alla jusqu'à la demeure du vieillard, et y introduisit un serpent venimeux, puis revint.

"Fu Zi est inattentif et ne maîtrise pas ses sens, un simple animal peut venir à bout de lui, c'est ce qui l'empêche de devenir aussi grand que vous.

- Ta connaissance de la parole des sages est remarquable pour un homme aussi jeune, la maîtrise de la conscience du corps est très importante pour nous.

- Merci, maître. A présent, il me faut me tuer ?

- Que dit le sage ?

- "Il ne te restera plus qu'à te tuer", oui. Mais comment ?

- Connais-toi toi-même, c'est une grande leçon.

- En effet ... je crains d'être indiscipliné, ce qui me ruine le corps et l'esprit, aussi dois-je symboliser cette ruine."

Il prit une bouteille d'un poison virulent, et la vida d'un coup.

"Et à présent ? Je reviens à moi ?"

Il commença à tousser, puis à cracher du sang.

"Mais que m'arrive-t-il ?!

- Tu meurs, je pense.

- Je croyais que c'était un épreuve de l'esprit !

- Absolument, et tu as pitoyablement échoué de par ton manque d'esprit critique.

- Mais quelle est la leçon de tout cela ?!

- Méfie-toi des symboles, des métaphores et des interprétations, ne te fais jamais dicter ta pensée sans réfléchir - qui plus est par des personnes mortes depuis longtemps - et, pire encore, ne te crois pas philosophe ou dans le vrai parce que tu sais citer ces personnes ou imiter leurs formules.

-...

- Bon la vérité c'est que j'ai trouvé un bon moyen de me débarasser d'un crétin et de deux de mes ennemis sans un seul coup et sans un seul mensonge, ce qui est bien plus jouissif.

-...

- Ah on dirait qu'il est mort, ça m'évitera d'avoir à aller acheter de la viande pour le dîner."

Et c'est comme ça que le maître mourut d'intoxication alimentaire.

Moralité : Faut quand même être crétin pour manger du Khanart.

(sans rancune, hein  :lol:  je me sentais d'humeur à la dérision -et à un brin d'auto-dérision aussi   :) )
" Jamais je ne voudrais faire partie d'un club qui accepterait de m'avoir pour membre." - Groucho Marx

#6 Souricier Gris

Souricier Gris

    Le vent pire... que tout


Posté 16 juin 2003 - 13:17

En chemin notre ancien disciple trouve une boule de cristal et regardant en son centre, il croit avoir une vision :

Jadis, dans un temple, un moine dit à son moinillon :

"Quelle chaleur insupportable ! Va me chercher du vent frais à la montagne d'en face."

Le moinillon prend un grand sac et s'en va à la montagne d'en face. en chemin, il est pris d'une envie de dormir. il se couche et tombe dans un profond sommeil. Quand il se réveille, il fait presque nuit. "J'ai dormi... Que faire ? Si je rentre sans rien, le supérieur va m'attraper."
Au bout de quelques moments de reflexion, il dit : "J'ai trouvé !" Il se lève, adapte le sac à son derrière, pète, et repète jusqu'à ce que le sac soit plein... Sac à la main, il retourne au temple.

Le moine dit : "Tu es en retard ! Depuis le temps que je t'attends !!! Eh bien ! Vite, sors le vent. "

"entendu" dit le moinillon, et il ouvre le sac. Quelle bouffée ! Pouah !

Le moine : "Le vent d'aujourd'hui, quelle puanteur !"

Le moinillon, froidement, sans s'émouvoir, lui répond :
"C'est la chaleur, le vent aussi sent le renfermé."

Conte ZEN.




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