– Je note, monsieur le juge.
– L’hypothétique corpus delicti est un texte d’apparence plutôt longue qui n’a pas encore été proposé dans sa version intégrale.
– Moins vite.
– L’interpellé appelle ce présumé corpus delicti, je cite sa déposition, “une p’tite fanfiction sans conséquence”.
– Un peu moins vite quand même.
– A la question, “Quelle part de ladite fanfiction avez-vous posté sur le lieu-dit forum wiwilandais ?”, il a répondu “En gros un sixième de la première partie”.
– De la première partie, monsieur le juge ?!
– Notez sans sursauter, greffier.
– Pardon, monsieur le juge.
– L’interpellé est un certain redolegna, multi-récidiviste, très bien connu, je devrais dire trop bien connu, de nos services.
– Je le note.
– Son modus operandi, m-o-d-u-s o-p-e-r-a-n-d-i, greffier ! repose sur l’abus de confiance de ses victimes, qu’il préfère appeler ses lecteurs. Après l’envoi de quelques chapitres qui suffisent à éveiller leur intérêt, il s’arrête net dans son flot d’écriture et use de fallacieux prétextes pour justifier ses retards.
– Je le note. Je ne suis pas sûr de l’orthographe de fallacieux, mais je le note.
– L’interpellé prétend cette fois-ci être en mesure de poursuivre ladite fanfiction jusqu’au bout sans interruption notable. Il prétend s’être amendé et étudier pour obtenir un nouvel emploi.
– Ces écrivaillons...
– Précisément, greffier, mais eux font de la littérature ou des choses qui s’en rapprochent, alors que vous...
– Il avance des preuves de ses dires, monsieur le juge ?
– Restez à votre place, greffier ! Oui, il en avance, qui sont recevables. L’interpellé s’est joint à un groupe de quelques personnes qui s’emploient à écrire une histoire ensemble de manière régulière et participe à des projets de même type quoiqu’à base plus large ponctuellement.
– En somme, nous n’avons rien contre lui et c’est une enquête de routine, monsieur le juge.
– Oui, mais pensez ! son soutien psychologique judiciaire prend bientôt fin et il déclare vouloir rédiger cinq parties à sa fanfiction. Cinq parties, greffier !
– Voulez-vous que je vous dise, monsieur le juge ? Les individus de ce genre sont de dangereux malades. Ma femme dit qu’on devrait les enfermer, ça, elle le dit.
– Mais ce n’est pas votre femme qui est à ma place, greffier, et elle n’a pas à signer de mandat d’amener contre ce gaillard.
– C’est très vrai, ce que vous dites là, monsieur le juge.
– Précisément. Où en étais-je, greffier ? Ah ! oui. Je suis bien obligé de le laisser en liberté pour le moment, bénéfice du doute et gnagnagna.
– Je note “gnagnagna” ?
– Non ! Nous allons continuer à le surveiller discrètement... Hum, je me charge de la lecture de sa prose... hem, hem.
– Ah bon.
Voilà. Ce sera tout pour le moment, greffier. Ajoutez une demande d’appel à témoins, tout de même. On ne saurait être trop prudent.
*****
Laissons nos vaillants justiciers à leur œuvre patiente, méthodique et occasionnellement correctement orthographiée dans le rapport. Si j’étais partisan de l’analyse de texte, je vous laisserai disséquer leur petit dialogue.
Passons tout de suite aux réponses en omettant le processus où vous devez les obtenir.
« Les errements du roi » constituent la première partie d’une série de cinq, qui répond au doux nom (d’accord, elle ne répond pas, mais c’est fou comme elle a l’air de comprendre quand on l’appelle) des Larmes rouges de Tamriel.
On peut dire du précédent paragraphe qu’il ne vous a strictement rien appris de l’intrigue. Nous y venons. En exclusivité pour vous, wiwilandais, wiwilandaises, la GdDR. Pardon. Un de mes sigles. La Guerre du Diamant Rouge, mesdames, mesdemoiselles, messieurs ! Un monde –bon, un continent– pris de folie –pas dans son état normal, en tout cas ! Sans éléphants, mais avec une bonne guerre civile qui a embrasé l’Empire Septim pendant près de sept ans.
Vous me direz : l’histoire est déjà racontée dans la Reine-louve ou biographie de Potéma et dans la Brève Histoire de l’Empire. Ouais. D’accord. N’empêche que c’est lacunaire. On connaît en gros le début, la fin, point. Je vous propose ce qui précède, ce qui est au milieu et ce qui suit. Avec des tonnes de personnages, hyark, hyark. Des nouveaux et des biens connus que vous vous ferez, j’espère, un plaisir de découvrir quand ils étaient de jeunes chiens fous avec trois cents ans de moins.
Dans les promesses tenables : je poste environ trois chapitres à la fois ; je m’applique sur l’orthographe ; j’use et j’abuse des rebondissements ; je suis prêt à ajouter le lien de certaines cartes qui m’ont été très utiles pour élaborer mon intrigue et que la multiplicité des lieux visités par les personnages rendront peut-être indispensables ; je suis prêt à éclairer certains passages peu clairs de l’intrigue, sauf s’ils doivent rester obscurs jusqu’à des révélations futures.
Ça fait beaucoup de promesses. En voici une, bien plus difficile : j’essaierai d’envoyer le tout à assez court intervalle. Les chapitres suivants sont déjà prêts, ne manque qu’une base de lecteurs. Je les enverrai dès que possible, à savoir quand j’aurais avancé dans les suivants. Je peux d’ores et déjà vous annoncer que j’ai écrit plus de la moitié de la première partie.
Voilà pour l’instant. N’hésitez pas à laisser des commentaires ou des conseils. En ce qui concerne l’intrigue, il y a peu de chance que j’en tienne compte, puisque ma trame narrative est déjà établie et c’est très délicat de changer des choses là-dedans. Je préfère éviter le retcon. En revanche, tout ce qui touche plutôt aux personnages ou au style, je vous en prie, lâchez-vous !
Modifié par redolegna, 23 décembre 2009 - 23:45.