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( H ) La Louve De Bordeciel


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#1 Tyra Oeil-de-Loup

Tyra Oeil-de-Loup

    "Gardienne" du cellier des FPIA


Posté 02 juin 2007 - 17:58

La louve de Bordeciel

Tyra Œil-De-Loup. La vaillante héroïne qui, sous les ordres de Martin Septim, ferma les portes d’Oblivion qui menaçaient Cyrodiil, et mena l'héritier de Uriel Septim VII à la victoire contre Mehrunes Dagon. Si son visage a commencé à disparaître des mémoires des habitants de Tamriel, son nom restera longtemps gravés dans leur esprit...

Voici le récit de sa jeunesse, où l'on voit que l'apprentissage du courage et de la détermination peut emprunter bien des chemins, et que l'âme la plus brillante peut naître de l'obscurité.

……………………….


C'est en 3E 407, le 29ème jour du mois d‘âtrefeu, que Tyra vit le jour en la contrée de Bordeciel.

Ses parents, Svaya et Mortyr Wolvensen, étaient des paysans qui gagnaient péniblement leur maigre pitance en cultivant ce qui voulait bien pousser sous le climat difficile du pays.

La naissance de la petite fille, qu'ils avaient tant attendu, était pour eux promesse de main d'oeuvre supplémentaire; et le regard vert clair de l'enfant, qui ressortait si vivement sur sa peau pâle, leur semblait porteur d'espoir.


.............................


Tyra Wolvensen grandit donc dans la vieille ferme familiale, et fut très tôt formée aux tâches féminines du foyer, ainsi qu'aux travaux agricoles.

Cependant son père, qui tenait en estime le savoir, l'habitua aussi aux mots et à l'écrit, afin qu'elle ne fut pas illéttrée.



A cinq ans, la fillette, dont les cheveux étaient roux comme les feuilles des arbres en la saison d'âtrefeu, était fort vaillante et vive d'esprit, et faisait la fierté du couple Wolvensen.



Il est intéressant de préciser qu'à cet âge, et bien que Tyra ne s'en souvint jamais, sa mère l'amena voir une troupe de gitans, comédiens et magiciens, qui itinérait à travers Bordeciel. La voyante de la troupe, une Khajiit à l'âge incertain, s'était montrée fascinée par l'enfant, et avait proposé à sa mère de lire son avenir pour quelques piécettes.
Svaya n'avait su refuser, et la Khajiit avait parlé en ces termes brumeux, sous l'oeil déja dubitatif de Tyra.

"Cette enfant aura un destin exceptionnel. Mais, surtout, L'Amour et la Mort seront liés dans son histoire."

La femme de Mortyr, honteuse de s'être fait sans doute avoir, avait ramené sa fille à la ferme et n'avait soufflé mot de l'histoire à son époux.



On dit que les anciens n'aimaient pas que les femmes aient trop de savoir, car alors elles en négligeaient leurs devoirs. Cela sonnerait bien rétrograde que de donner raison à cette mentalité; cependant Tyra, qui sut lire à huit ans, et ne s'en privait pas, lorsque son travail était terminé, commença à s'interroger sur le rôle de la femme en Bordeciel. Donner des enfants à un homme, lui faire à manger et s'occuper du linge, voila un avenir qui lui paraissait dénué de tout intérêt, quand il existait tant de choses à voir dans Tamriel.

Bien sûr, elle était encore jeune, et de telles preoccupations disparaissaient lorsque qu'un nouveau jour se levait sur son petit monde.







On ne sut très bien ce qui se passa en Vifazur de 3E 416. Certains accusèrent les Daedra, d'autres attribuèrent la faute à un sorcier qui aurait maudit le village. Toujours est-il qu'une épidémie de pourriture du sang frappa les paysans du coin, et les Wolvensen n'échappèrent pas à la maladie. N'ayant pas d'argent pour s'offrir des soins et personne pour les aider, ils continuèrent à travailler en essayant d'ignorer la maladie, et furent tout deux emportès par elle durant le mois de Soirétoile.

La petite Tyra, que la resistance peu commune à l'épidémie avait préservée, se retrouva donc orpheline à 9 ans.



Un malheur en entrainant un autre, des vagabonds, voyant qu'aucun adulte ne protégeait l'habitation, s'en emparèrent, jetant l'enfant à la rue.




Que faire lorsqu'on se retrouve seule, à 9 ans, dans la campagne hivernale, et qu'on s'est toujours entendu dire que mendier était indigne?

L'instinct de survie poussa l'enfant à chasser de petits animaux dans les environs du village, armée d'une vieille dague qu'elle portait toujours sur elle.

Elle survit ainsi plusieurs mois, maigre fantôme fuyant les gens et se réfugiant dans les arbres.



Ses talents de chasseuse se développèrent rapidement, et ses prises étaient de plus en plus satisfaisantes. Elle apprit à reconnaitre les meilleures proies, et à trouver du gibier dans les endroits les plus froids.



Un riche paysan d'un village voisin croisa un jour la petite fille qui portait glorieusement à sa ceinture deux volailles sauvages tout juste tuées. Il se trouve que l'homme recevait ce soir-là sa promise et ses parents, et cherchait à donner la meilleure impression possible en les recevant de manière princière.



Il interpella la petite chasseuse à la tignasse de feu, qui fit mine de s'enfuir.

-"Attends, petite. Contre tes oiseaux, je te donne 40 septims!"

Ce-disant, il agita les pièces dans sa main. L'enfant, éblouie par cette fortune, s'approcha, et suivit, à bonne distance, l'homme jusque devant sa maison, où, après et seulement après avoir reçu l'or dans sa main,elle déposa ses prises.



Tyra, toute troublée d'avoir tant d'or en main, partit s'acheter un fruit, rond et sucré, à la petite boutique du village. Elle n'en avait mangé qu'une fois, et cela restait un souvenir délicieux en sa mémoire.



Les paysans furent assez surpris de cette jeune cliente à l'aspect de sauvageonne, et bien sûr cela alimenta les converstations. Tôt ou tard, le paysan fiancé en entendit parler. Il raconta alors sa rencontre avec Tyra, et la qualité de ses prises de chasse.



Alors que la toute jeune fille se lavait dans une eau bien trop froide pour être agréable, les sous restants toujours sur elle dans une petite bourse qu'elle portait en collier, une jeune femme vint la trouver. C'était une jeune veuve dont l'enfant était encore bien jeune, et malade : elle n'avait guère le temps d'aller à la ville chercher de quoi se nourrir.

-« Petite, si tu me ramenes trois gros poissons , je te paierai 75 septims ! »



Tyra ne se le fit pas dire deux fois.

A partir de cette époque, la petite chasseuse fut connue dans toute la région, et envoyée presque tous les jours à la recherche de gibier dans les montagnes environnantes.

Avec l'argent, Tyra s'acheta de quoi varier son alimentation, bien sur; mais aussi un bien meilleur couteau de chasse, long comme son avant-bras, et des vétements certes peu élégants mais bien plus adaptés à la vie qu'elle menait.



Elle apprit aussi à se battre contre ceux qui envisageaient de faire d'elle leur propre gibier : les loups, les ours et autres félins qui rôdaient dans les montagnes de Bordeciel.



Tyra grandit ainsi, ni nomade ni sédentaire, developpant un fort instinct de survie, ainsi qu'une musculature souple que l'on ne suspectait guère devant sa maigreur.



La fille discutait souvent avec ses employeurs, qu'elle avait cessé de craindre. Certains, plus généreux que d'autres, l'invitaient à manger et à se laver chez eux.

Là, elle ne jouait pas avec les autres enfants, qu'elle effrayait ; mais de temps en temps elle prenait un livre au hasard, et prenait plaisir à voir que son savoir n'avait pas disparu.








C'est à l'âge de treize ans que la vie de Tyra prit un nouveau chemin.

Jeune fille aussi fine que solide à la longue chevelure rousse en bataille, son caractère s'était affirmé, et elle arrivait à soutirer de bonnes sommes de ses ventes, l'esprit formé aux subtilités du marchandage.



Un jour, alors qu'elle était assise dans un arbre à manger du pain, un de ses habituels « client » vint la trouver. Avec lui, un grand Nord aux cheveux sombres qui lui était inconnu, et un homme d'une race qu'elle ne connaissait que par les livres de son père : Un dunmer, aux yeux rouges et à la peau sombre. Tous deux portaient une armure de cuir et une épée à leur ceinture.

-« Tyra, viens donc voir un instant ces seigneurs ! Il ont besoin de tes services ! »



La jeune chasseuse se laissa choir de l'arbre, et vint crânement se planter devant le groupe.

-« Voyez ce que je vous ai dit, seigneur ! Elle est souple comme un Khajiit, et connaît bien la région et ses montagnes. Elle est rusée comme tout, en plus. »



Le dunmer la regarda dans les yeux, et déclara :

« Je veux bien te croire, paysan. Elle a des yeux de loup. C'est signe de talent dans le domaine de la chasse et de la survie. Laisse-nous à présent. »



L'homme un peu effrayé s'éxecuta, abandonnant la jeune fille aux inconnus.

Mais celle-ci était trop fière pour les craindre, et demanda froidement :

« Qu'est-ce que vous me voulez ? »



Le Nord grogna devant sa hardiessse, mais l'elfe noir lui répondit sur un ton amical :

« Nous avons besoin d'une chasseuse talentueuse, qui connaisse bien le coin, pour nous aider à traquer une proie.

-« Quel genre de proie ?

- Un orque. »



Le Dunmer se présenta alors. Il s'appellait Deyn et son compagnon Thoryrd. Tous deux avaient fait « commerce » avec l'orque, Gragon Bra Zhagrut, mais celui-ci s'était enfuit avec l'argent des trois.



Tyra le regardait avec attention à mesure qu'il parlait. Elle aimait la finesse des traits de l'elfe, sa voix posée, et la beauté de ses cheveux sombres qui coulaient jusque dans son dos.



-« J'accepte. En échange de la part de l'orque. «

Ce fut trop pour le massif Thoryrd, qui se tourna ulcéré vers son compagnon. Celui-ci rit et accepta l'offre de la téméraire enfant.



Pendant un jour entier, ils la suivirent à travers les roches glacées de la montagne, jusqu'à une série de cavernes ou elle avait aperçu des feux et trouvé des restes de nourriture à plusieurs reprises ces derniers temps.



Alors ils entreprirent de fouiller les cavernes, avec l'aide de Tyra.

Après quelques heures à rester bredouille, la jeune fille entendit un bruit de pas provenant des profondeurs d'une des grottes.

Elle partit en éclaireur, discrète comme un chat.

En effet, au fond de la caverne, un orque à la musculature terrible cherchait nerveusement à cacher un sac de cuir dans un recoin rocheux.

Maheureusement pour elle, il regarda en sa direction et aperçut la tâche insolite de sa chevelure rousse contre les parois sombres de la caverne.



Il se saisit de sa masse et fonça alors vers elle, la saisissant par le bras de sa main énorme.

A ce moment-là, Deyn et son ami déboulèrent dans le passage, armes levées.



Gragon Bra Zhagrut, affolé, jeta Tyra par terre et se prépara à défendre sa vie.



Le combat fit rage sous les yeux émeraude de la jeune chasseuse. Trop empressé, trop sûr de lui, Thoryrd s'effondra le crâne brisé.

En revanche, le dunmer, agile et rapide, esquivait les coups de l'orque avec la grâce d'un puma, et sa lame finit bientôt fichée entre les deux yeux du fuyard.



Feyn regarda pensivement la dépouille de son compagnon Nord. Puis il récupéra le sac de Gagron, et se dirigea vers Tyra.



-« ça va ? pas de blessures ?

- ça va. » dit-elle, même si son bras la faisait souffrir.



Feyn eut un sourire, puis reprit la parole de cette voix qu'elle trouvait agréable.

« ecoutes petite, je viens de perdre mon compagnon ; et ton talent de chasseuse est gâché dans un tel trou à rat. Viens avec moi, Tyra, et tu verras que tu peux gagner bien mieux ta vie en acceptant d'autres types de contrat. »



Pour la jeune Nord, cela sonnait comme la promesse d'un monde nouveau ; et son corps de femme en devenir nourissait pour l'elfe noir, figure masculine inédite pour elle jusqu'alors, une attirance certaine.

Elle accepta.



-« Parfait, Tyra aux yeux de loups. Te voilà mon associée, et la moitié de cet or te revient. Par contre… »

Il se baissa sur le corps de Thordyr, et le délesta de son épée et de son bouclier de cuir.

« Voilà ton equipement. Tu en auras besoin, en attendant d'avoir mieux.

-« Mais…je ne sais pas m'en servir..

- Qu'à cela ne tienne, je pense être un bon professeur. »



Riche de 300 septims et de l'espoir de devenir une épeiste aussi efficace que le dunmer, Tyra prit ce jour-là la route en compagnie de Feyn le mercenaire.







Tyra resta deux ans en compagnie de Feyn.

Le dunmer se spécialisait dans les chasses à l'homme de toutes sortes. Originaire de Morrowind, il etait habitué aux mœurs esclavagistes, sans pour autant les cautionner . A vrai dire, il ne portait jamais de jugement moral sur ses contrats,et se contentait de les executer pour peu qu'il y ait récompense à la clé.

En travaillant à ses cotés, la jeune fille put se payer sa première armure de cuir, qu'elle portait presque en permanence.



Quelque chose cependant contrariait son esprit d'adolescente. Feyn, de quinze ans son ainé, cherchait souvent la compagnie de femmes de son âge pour partager ses soirées lorsqu'ils étaient de passage dans des villes.

La jeune fille ne comprenait pas qu'il ne la voit que comme une associée, alors qu'elle eut pu lui offrir bien plus. Elle n'en était pas amoureuse ; mais son orgueuil de femme naissant tolérait mal de tels affronts.

Alors, livrée à elle-même pour une bonne partie de la nuit, elle allait se faire payer à boire dans un tripot et rentrait à l'aube, plus ou moins lucide.



Cependant, rien n'est plus changeant que les liens qui relient les humains entre eux . Le jour ou Tyra fit ses quinze ans, la jolie jeune femme au tempérament bien forgé et le dunmer passèrent la soirée ensemble dans une brasserie. Puis, il la mena à l'auberge, où il lui offrit un cadeau bien innattendu.

Posée sur le lit, une magnifique robe bleue attendait la jeune mercenaire.

En la voyant, elle fit une grimace un peu comique.

-« Qu'est ce que je suis supposée faire de ça, Feyn ? Ce n'est pas un tel vêtement qui va me proteger des coups d'épée ! »

L'elfe partit d'un grand éclat de rire.

-« C'est bien de survivre, mais il faut aussi vivre ! Tu es une femme maintenant, il te faut savoir utiliser d'autre armes que ta lame. »

Tyra n'était pas convaincue. Peu pudique devant celui qui l'avait vu passer de l'enfance à l'adolescence, elle ôta sa chemise et son pantalon et tenta d'enfiler la robe, nettement moins pratique que ses habituels atours d'homme.

Le dunmer s'approcha alors d'elle et l'aida à passer la fine tenue.



Elle ne saurait jamais vraiment se rappeler comment cela avait commencé ; mais bientôt les mains de son mentor parcouraient son corps souple, et elle se laissa enivrer par son étreinte.

Cette nuit-là, sous la lumière de Masser et Secunda éclairant leurs corps, Tyra sentit que sa vie venait de prendre un nouveau chemin.



Elle ne dormit point et, à l'aube, sans réveiller Feyn, elle prit ses affaires et partit pour continuer seule la route.

Il était temps qu'elle vole de ses propres ailes.



C'était hélas bien plus facile à dire qu'à faire. Le nom de Feyn était peut-être connu dans le milieu du mercenariat, mais celui de Tyra Yeux-De-Loup, pas du tout.



Il lui fallut se bâtir une réputation.

Elle ne réchigna devant aucun contrat : traque, filature, transport d'objets volés... L'esprit pratique et peu enclin à la nostalgie, elle revendit la robe de ses quinze ans pour un bon prix, afin de completer son equipement.



Sa détermination finit par payer, et son nom commença à circuler en Bordeciel.








Un jour brumeux d'âtrefeu, elle parvint dans une ville du sud-ouest de la contrée, à la recherche de nouveaux contrats.

Alors qu'elle visitait la ville, son instinct aiguisé la prévint rapidement qu'elle était suivie.

Parvenue dans une rue déserte, elle sentit la présence se rapprocher.

-« ça va, tu peux te montrer, je sais que tu es là. »

Un rire retentit au-dessus de sa tête. Perché sur le mur, un jeune rougegarde aux trait fins l'observait, amusé.

Il descendit de son perchoir avec une acrobatie et vint se planter devant la mercenaire.

« Pas mal, jolie rouquine. Ta réputation n'a pas l'air usurpée. Je me présente : Jimi, voleur et mercenaire de la guilde de Trayjen.

-Tyra Yeux-De-Loups » repondit elle, méfiante.

Le jeuen homme la dévisagea, et reprit gaiement.

« Bien Tyra Œil-De-Loup, j'ai quelquechose à te proposer !

-« C'est Yeux-De-Loup ! »

Jimi rit et donna un chiquenaude dans la mèche rebelle qui dissimulait presque la moitié du visage de la jeune fille.

-« Je suis désolé, je n'en vois qu'un moi ! Alors, c'est Tyra Œil-De-Loup ! »

Son visage se fit plus serieux.

« Trayjen tient la plus grande guilde de mercenaire de l'ouest de Bordeciel, et tes exploits empiètent un peu sur son territoire, si tu vois ce que je veux dire. En revanche, il apprécierait d'avoir quelqu'un de ton talent dans la guilde ; et toi tu y gagnerais des contrats importants ! »



Tyra n'appreciait guère le vague chantage derrière le discours du jeune rougegarde, mais elle était assez fine pour ne pas risquer de laisser passer une occasion intéressante.

« D'accord. Mène-moi à ton chef, que j'entende ce qu'il compte me proposer. »



Jimi la mena dans une grande maison à l'aspect banal. Sous le tapis, se trouvait une trappe qu'il ouvrit prestement avec une petite clé dorée.



Le passage menait à des galeries aménagées. La taille du dédale, supérieure à celle de la maison, impressionna Tyra malgré elle.

Elle suivit son guide jusqu'à une grande salle circulaire occpupée par une grande table, ou cinq personnes d'espèces variées étaient assises .

Un imposant nordique tronait en bout de table. Déjà d'un certain âge, il gardait ses cheveux gris attachés en catogan, et ses yeux d'un bleu acier exprimaient une force de caractère peu commune.

-« Regarde un peu qui je t'amène, Trayjen ! Tyra Œil-De-Loup en personne »

Cette fois-ci, Tyra ne le reprit pas et écouta ce que le grand Nord avait à lui dire.



« Je te salue, Tyra Œil-De-Loup. On entend beaucoup parler de toi ces temps-ci. Un peu trop.

- Je suis venue ici pour entendre ce que vous voulez de moi, alors venez en au fait. » lui répondit calmement la mercenaire, avec son pragmatisme habituel.



Le géant leva les sourcils devant l'attitude de son interlocutrice, mais il partit finalement d'un rire franc.

« Directe, hein ? Une qualité rare chez une femme ! Hé bien, je te propose un salaire mensuel, et des pourcentages sur chaque contrat achevé ; ainsi que l'assurance d'avoir du travail toute l'année durant. Alors, petite louve, qu'en dis-tu ? »



C'était pour Tyra une occasion inespérée de construire une carrière solide dans le milieu. Aussi la jeune fille n'y réfléchit pas à deux fois, et serra crânement la main de son nouveau chef.

-« J'en dis que ça sonne plutôt bien. Je suis des votres ! »



Trayjen lui présenta alors les membres de sa guilde qui avaient observé la discussion depuis leur chaise.

Elle connaissait déjà Jimi, le voleur, fils adoptif de Trayjen. Il y avait aussi Marche-Sur-Le-Feu., la roublarde argonienne ; Tyloth, le Dunmer magelame, Imren Main –Froide, un mage nordique aux longs cheveux couleur de givre, et Zoyga Gra-Grom, une orque à l'air irrascible.



Ainsi, la solitaire Tyra fut adoptée par sa nouvelle «famille » .

Elle s'entendit de suite avec les filles de la bande, et bien sûr avec Jimi, qui semblait beaucoup l'apprecier à travers ses plaisanteries incessantes.



Le mage Imren Main-Froide, qui s'entrainait aux arts magiques quand il n'était pas envoyé en mission, trouvait amusant le caractère vif de la jeune femme, mais n'avait guère le temps de lier davantage connaissance pour le moment.



Mais de tous, ce fut Tyloth, le dunmer taciturne, qui attira le plus l'attention de la jeune fille. Comme son ancien mentor, il était doté d'une musculature souple et de traits fins, et de ce calme distant souvent propre au Dunmers. Qui plus est, lui même ne semblait pas insensible à la beauté de la Nord.





Pour ses premières missions dans le groupe de Trayjen, Tyra Œil-De-Loup eut pour partenaire Marche-sur-le-feu. Il s'agissait de tâches simples, ou elle était généralement chargée de faire le guet pendant que l'argonienne subtilisait un bien quelconque, ou s'entretenait avec des contrebandiers. Il était évident que le vieux nordique testait ses capacités.



Bien que la jeune femme eut sa propre chambre au quartier général, elle passait plus volontiers les nuits auprès de Tyloth. Leur relation n'était pas passée inaperçue, et Jimi, a qui elle avait raconté part de son histoire, ne manquait pas de la taquiner à ce sujet.

« Si tu était argonienne, on t'aurait appelée Chasse-les-Dunmers. »



La vie en groupe tempéra le caractère sauvage de la mercenaire. Elle apprit à faire des concessions, et confiance aux autres. Elle conserva toutefois sa nature indépendante et sa force de caractère.



Au bout de quelques mois, lorsqu'enfin Trayjen se fut assuré des talents et de l'intégrité de Tyra, il vint la trouver, accompagné d'Imren, qui était de deux ans son ainé.

« Il est temps que tu aies l'occasion de prouver réellement ta valeur, petite. Tu vas maintenant te voir attribuer un nouveau coéquipier, et des missions un peu plus musclées. »



Trayjen laissa les deux jeunes gens discuter de leur nouveau partenariat

Le mage lui sourit, et lança :

« Hé bien, Tyra Œil-De-Loup, te voilà mon assistante.

- Assistante ? On est dans le même bâteau mon grand, et je te vaux bien ! »

Imren la défia de son regard bleu acier.

« De quoi, petite ? Chiche que tu ne tiens même pas l'alcool aussi longtemps que moi ! »



Tyra releva le défi, habituée à absorber toutes sortes d'alcools depuis qu'elle avait suivi Feyn à travers Bordeciel.



On ne sut jamais qui était le vainqueur. Les deux Nords finirent la soirée dans un état d'ébriété avancé, et tout le monde était déjà couché depuis longtemps quand ils s'effondrèrent de leur chaise.



Le lendemain, Trayjen vint les reveiller sans douceur, et leur apprit qu'ils avait un contrat pour eux.

« Tout ce que tu veux, mais par pitié : parle dou-ce-ment ! » gémit Imren en se tenant le crâne. »





La mission de Tyra et Imren se révéla assez délicate : ils devaient s'introduire chez un maître voleur, un grand rougegarde nommé Helias Trompe-l'Oeil, et y récupérer l'Orbe de Tronh, sa dernère prise en date. Sa demeure était gardée par des monstres apprivoisés, qu'ils avaient bien sur, le droit d'éliminer ; mais il ne fallait en aucun cas tuer le rougegarde, qui de toutes façons était doté d'artefacts extrement puissants.

En effet, le commanditaire du contrat voulait obliger Hélias à le rejoindre par le biais du chantage, le vol de l'orbe étant puni de mort par les mages de Bordeciel.





Ils durent marcher plusieurs heures dans la neige avant d'atteindre la caverne qui servait de repaire à Helias Trompe-l'œil.

Là, dans la pénombre, ils durent occire pas moins d'une douzaine d'atronachs de feu. Tyra, qui était remplie d'a-prioris vis à vis des sorciers, dut reconnaître que bien utilisée, la magie pouvait être meurtière. De son côté, Imren ne douta plus des talents de guerrière de sa jeune associée. Bien qu'ils ne se l'avouèrent pas, ils commençaient à avoir une réelle estime l'un pour l'autre.



Arrivés devant les appartements du voleur, ils eurent la mauvaise surprise d'entendre celui-ci qui s'affairait à l'intérieur.

Comment faire pour passer sous le nez du rougegarde pour aller chercher l'orbe de Tronh ?

Une idée vint à l'esprit de la jeune fille.

« Ecoutes-bien. Tu me laisses faire jusqu'à ce que la voie soit libre ; après, tu fonces, et tu te débrouille pour dégoter l'orbe. Reste caché, pour l'instant !



Là, sous le regard surpris du mage, la jeune fille ôta son armure de cuir ; puis, elle dénuda l'une de ses épaules. Ensuite, elle confia lui confia sa lame.

« Garde-moi ça précieusement ! »

Imren se demanda si elle avait toute sa raison lorsqu'elle frappa à la porte du repaire.



Un rougegarde robuste, portant aux mains d'étranges bracelets ornés de pointes argentées, apparut alors.

Devant lui, une fraîche jeune rouquine à l'air ingénu le regardait à travers ses mèches rebelles.

« Excusez-moi ! Je me suis aventurée dans cette caverne par curiosité, et j'ai été prise en chasse par des monstres. En fuyant à travers le tunnel, je me suis retrouvée ici…voulez-vous bien me laisser rentrer ? J'ai si peur ! »

Hélias fut un peu surpris, mais il n'avait pas eu de femme sous la main depuis qu'il sétait caché ici, le temps de se faire oublier ;

Il fit entrer la jeune fille avec convoitise, et Imren Main-Froide, enveloppé d'un sort de caméléon, eut juste le temps de se glisser dans la pièce à leur suite.



Le voleur s'embarassait peu de courtoisie . A peine Tyra fut elle dans sa chambre qu'il commença à se faire pressant.

« Bon, maintenant ma mignonne, il va falloir me remercier pour mon aide. Enlève moi tes guenilles ! »

Tyra jura en silence. Imren n'aurait jamais le temps de trouver l'orbe avant qu'elle ne se retrouve en fâcheuse posture…

« Oh la la, que vous êtes pressé, mon seigneur ! Il est bien mieux de prendre son temps ! Tenez, allumez une bougie, que vous puissiez au moins profiter du spectacle ! »

L'homme grommela, mais il alla tout de même chercher une bougie dans son placard.



Pendant ce temps, le mage faisait de son mieux pour localiser l'artefact. Il finit par la trouver, gisant au fond d'un grand trou dont rien ne permettait de remonter. Qu'à cela ne tienne, il connaissait un sort de télékinésie.



Pendant ce temps, le choses tournaient mal pour Tyra. A force d'inciter le rougegarde au jeu, il s'était emparé d'une épée et avait entrepris de délacer la chemise de la fille du bout de la lame.

Tyra, n'osant encore bouger, comptait les minutes.



Imren faillit crier de satisfaction. Enfin, il tenait l'orbe entre ses mains. Le problème, c'est qu'il ignorait que le pouvoir de celle-ci était d'absorber les force magiques de quiconque la touchait. Son sort caméléon disparu, il se retrouva bel et bien visible à trois metres du voleur.



« Qu'est ce que ? Sales chiens ! »

De rage, il frappa Tyra, qui malgré son agilité ne put esquiver la pointe de la lame, qui griffa cruellement son épaule jusqu' à la naissance du sein.



Toutefois, elle réussit à sauter hors d'atteinte et à rejoindre Imren pour se lancer à sa suite dans une fuite effrénée.



Derrière eux, Hélias Trompe-L'œil prit le temps de saisir une masse luisante de magie, et les deux, peu curieux de connaître l'enchantement de cette arme,traversèrent la caverne les jambes à leur coup.



La neige aidant , ils parvinrent finalement à semer leur assaillant sur le chemin de retour .

Tyra, que sa blessure faisait souffir, ne put retenir un râle de soulagement lorsqu'ils firent leur entrée dans la cave de Trayjen.



Le grand Nord, si il était heureux de récupérer l'Orbe et donc une promesse de récompense alléchante, se montrait inquiet pour sa jeune employée.

« Il faut trouver un guérisseur pour aider la plaie à cicatriser, mais il n'y en a pas à des kilomètres ! »

Imren Main-Froide sembla réfléchir un peu, puis il lacha négligemment.

« Hum, peut-être que je me rappelle vaguement un sort de guérison…je vais l'amener dans ma chambre et voir ce que je peux faire pour elle… »



Sous le sourire entendu de Jimi, qui était au courant des secrets de son ami, il amena donc Tyra dans ses quartiers.



Là, il fit asseoir Tyra, et plaça ses mains qur son épaule. La nordique fut surprise de la vitesse à laquelle la douleur disparut.

« Hé bien, pour un sort que tu connais à peine, c'est terriblement efficace ! »



Le mage ne répondit pas. Il n'en avait pas envie, et de plus, à présent qu'ils étaient au calme, la vision de la jeune femme à moitié dénudée commençait à lui inspirer autre chose.

Tyra remarqua le regard du jeune homme. A ce moment-là, elle eut elle aussi envie de caresser les longs cheveux argentés, de toucher cette peau pâle…

Il ne fallut pas longtemps pour qu'ils partagent une autre sorte de contrat,silhouettes entrelacées dans la lumière douce de la chambre du mage.



Tout le monde fut heureux de revoir Tyra en bonne santé, mais rien ne restant longtemps secret dans l'équipe de Trayjen, ce qui s'était passé vint rapidement aux oreilles de Tyloth.

Peiné et vexé, il tenta de parler avec Tyra, mais celle-ci, qui refusait de se sentir appartenir à qui que ce soit, l'éconduit fermement, et ce bien que ni Imren ni elle-même n'envisageaient de suite à ce qui s'était passé entre eux.





Peu de temps après, le dunmer humilié quittait le groupe.





Trayjen n'en voulut pas à Tyra pour le départ du Dunmer. C'était lui qui avait recruté la jeune femme, et il assumait aussi les travers de cette décision.



Malgré son aspect bourru, il appréciait beaucoup ses « enfants » ; en particulier Jimi, qu'il avait recueilli à l'âge de trois ans, et la rousse nordique, qui était aussi une gosse perdue, derrière le masque de la fierté et de l'indépendance.



Il la regarda grandir, fleur de feu s'épanouissant dans ce paysage de glace. Le temps passa vite, et Tyra eut dix-huit ans.



Elle faisait toujours équipe avec le mage Imren. Leur amitié, bien que réelle, était comiquement ponctuée par les moqueries d'Imren, qui s'amusait des réactions impulsives de sa compatriote à ses provocations.



Mais il était dit que la jeune femme devrait bientôt reprendre la route.



Chapitre 3



Jimi le jeune rougegarde était parti en mission depuis presque un mois, et son absence se faisait pesante.



Trayjen, qui était en train de guetter l'horizon à l'extérieur devant la maison, regagna ses quartiers pour y revetir une armure d'acier et s'armer d'une hache énorme.



Les jeunes, qui le virent faire, accoururent autour de lui, curieux. Il était rare que Trayjen lui-même parte en mission.



Le vieux Nord soupira, et expliqua :



-« Il n'est pas normal que votre collègue ne soit toujours pas revenu. Sa tâche était simple : il devait subtiliser un sac de diamants à deux brigands dans une maison à deux heures de marche d'ici. Qu'il mette du temps a élaborer une stratégie, passe. Ou qu'il aille trainer dans des tavernes avec son butin. Mais là, ce n'est plus possible. Je m'en vais voir de mes propres yeux ou ce gosse est passé. »



Zoyga l'orque, guerrière dans l'âme, demanda à accompagner son chef. Mais celui-ci avait un autre plan.



-« Non, ma belle. Si il y a de la magie dans l'air, il me faut un mage. Imren, tu viens avec moi. »



Malgré les protestations de l'orque, les deux partirent dans la matinée vers la maison des brigands.



Tandis que Zoyga passait sa colère à coup de masse sur un pantin d'entrainement, Tyra préparait son equipement.

Marche-Sur-Le-Feu vint la trouver, perspicace.

«-« Dis-moi, tu n'es pas en train de te préparer pour suivre les hommes, Œil-De-Loup ? »

Tyra, en train de passer son armure, lui répondit d'un ton qui n'admettait pas de réplique.

-« Contrairement à Zoyga, moi, je ne vais pas demander son avis à Trayjen. Je vais rouiller si je reste ici à ne rien faire ! »



L'argonienne connaissait suffisament la jeune femme pour savoir qu'elle se faisait du souci pour ses amis, même si elle refusait de le montrer.

Elle haussa les épaules et laissa Tyra finir de s'équiper.






La jeune femme sortit donc peu après les deux Nords, dans la faible lumière du soleil qui tentait en vain de réchauffer les terres neigeuses de Bordeciel.



Elle retrouva facilement leur trace, mais s'obligea à la plus grande discrétion, car le sorcier possédait à présent un sort puissant de détection de vie.





Les deux hommes parvinrent enfin au bâtiment,une grande maison dotée de plusieurs ailes, dont Trayjen crocheta sans mal la serrure. Tyra se glissa à leur suite.





L'intérieur de la maison avait de quoi leur glacer les sangs. Tout n'était que poussière et toiles d'araignées, et des ossements gisaient çà et là. Pas une lumière, et une odeur de moisissure flottait dans cette peu engageante obscurité.





L'inquiétude passa dans le regard dur du chef Nord. Il commençait à comprendre ce que cela signifiait. Puis, se reprenant, il fit signe à Imren Main-Froide de le suivre.



Tyra, s'efforçant de ne pas faire grincer les planches pourries, leur emboita silencieusement le pas. Ils ouvrirent la porte du sous-sol, et avancèrent dans les ténèbres d'un escalier tortueux.








Une lumière blafarde éclairait la cave dans laquelle ils pénétrerent. Tyra , dissimulée dans les ténèbres de l'escalier, tenta d'apercevoir ce qui déjà apparaissait lugubrement aux yeux des deux hommes :

Cinq cercueils béants, et les restes d'un cadavre humain gisant au sol.

Dans l'un deux, Jimi le rougegarde se tenait , pâle, les paupieres fermées.





Lorsque la jeune femme put enfin apercevoir la scene, elle ne put retenir un cri et se precipita vers son ami. Elle ne voulait pas croire qu'il soit mort, lui, un des ses plus chers amis et son seul confident.



Trayjen et Imren stupéfaits virent leur amie les depasser pour tomber à genoux devant le cercueil de Jimi, les mains accrochées aux épaules du jeune homme.

« Jimi !! Ouvre les yeux !! Reponds-moi !! »

-« Tyra !! Recule ! » Tonna Trayjen, un peu trop tard.



Devant Tyra paralysée par la surprise, le rougegarde ouvrit les yeux, qui luirent d'un éclat rouge surnaturel, et saisit fermement le bras de la jeune femme.

-« Ha…Enfin…J'ai tellement faim… »



La jeune Nord ne trouvait la force de bouger, les yeux fixés sur les canines aigues qui dépassaient anormalement des levres de son ami.



A ce moment-là, l'enorme hache s'abattit sur le bras du vampire, libérant Tyra qui recula, choquée.



Ce qui autrefois avait été Jimi hurla de rage. Trayjen prit fermement Tyra par l'épaule, et la repoussa vers Imren.



-« Il est trop tard pour lui. Il a perdu la raison. Pars avec ta coequipiere, pars avant que le reste de la troupe ne se joigne aux festivités. Moi, je vais lui offrir le dernier service que je peux lui rendre. »



Imren et Tyra se regarderent, hésitants. Mais le mage, plus pragmatique, entraina son impulsive amie à travers l'escalier, vers la piece principale.



Une Nordique aux yeux rougeoyants les attendait à l'entrée, un sourire menaçant devoilant ses canines déformées.



A peine Imren lui avait il jeté un sort de glace que Tyra, laissant sa rage l'envahir, transperça le cœur de la morte-vivante de son épée.



Tous deux franchirent le seuil de la maison et sortirent à l'air libre.



Pendant ce temps, Frayjen faisait toujours face à son protégé, dans la lumiere vacillante des bougies.



Le grand Nord ferma les yeux, et au prix d'un formidable effort de volonté, parvint à effacer momentanément le souvenir du jeune rougegarde souriant, pour frapper de sa hache la créature démente qui déjà lui sautait à la gorge.



La tête du jeune vampire, détachée de son corps par l'arme implacable, chuta au sol figée en une grimace grotesque.



Puis, le chef mercenaire se saisit d'une bougie, et la jeta au milieu de la pièce.

Ensuite, d'un pas lent, ignorant les flammes qui déjà léchaient le plafond de la cave, il prit le chemin de la sortie.



La maison dévorée par le feu offrait un spectacle insolite dans la blancheur enneigée du paysage.







La mort de Jimi marqua la fin de la compagnie de Trayjen.



Le Nord, qui ne se pardonnait pas le destin tragique de son fils adoptif, annonça à sa troupe sa demission.



Chacun entreprit de recuperer ses affaires et l'argent que Trayjen distribua pour la derniere fois. Puis, vint le moment des adieux.





Zoyga et Marche-Sur-Le-Feu partirent ensemble trouver du travail à Windhelm.



Sur le chemin qui devait les mener loin de la ville, Tyra et Imren furent les derniers à se separer.



La jeune Nord écarta machinalement la meche rebelle de son visage, pour poser ses deux yeux verts sur son ami.
« Bon, et bien, on dirait que nos routes se separent ici. Ou comptes tu aller, toi ? »




Le mage sourit
« Je ne sais pas…j'ai envie de quitter Bordeciel. Un bon mage, ça peut trouver du travail partout..


« Ha ! Surtout quand il est pourvu de dons de voleur et plutot bon à l'épée !

- Et toi, Tyra, que vas tu faire ? »



La jeune mercenaire regarda vers le sud-ouest, là ou se dressait la frontière entre Bordeciel et Lenclume.

«Moi…je vais continuer ma route, tout simplement. Je n'ai jamais considéré cet endroit que comme une escale, tu sais. »



Comme elle disait ces mots, elle repensa à Jimi, et des larmes vinrent poindre dans ses yeux , contredisant ses propos. Elle les cacha au regard d'Imren, tant bien que mal .

« Bonne chance alors, Tyra Œil-De-Loup.

-Bonne chance à toi aussi, Imren Main-Froide. Peut être nos routes se recroiseront un jour… »



Et ainsi, dans le matin mourant, Tyra continua le voyage vers son destin, refusant comme à son habitude de laisser le passé l'entraver.





Le voyage de Tyra Œil-De-Loup la mena donc en Lenclume, où elle travailla pour bon nombres de commanditaires brétons. Aupres des mages et erudits de cette contrée, et à travers leurs manuscrits, elle acquis des connaissances sur le monde des Daedra, sur les vampires et la contamination par hémophilie porphyrique- un sujet qui lui tenait particulierement à cœur.

Toujours aussi inconstante, la jeune femme connut bien des hommes durant son sejour à L'enclume, qu'elle quittait dans les jours suivants, sans jamais leur laisser la moindre prise sur son cœur de louve éprise de liberté.



Les années passèrent, et Tyra, alors âgée de 25 ans, quitta les terres intérieures de la contrée pour se rapprocher de la frontière Cyrodilienne, où un nouveau contrat l'attendait.

Comme sa réputation était maintenant établie, il n'était pas rare que quelqu'un la fasse mander depuis un lieu assez éloigné. Ce coup-ci, il s'agissait d'un petit seigneur Impérial au facies sournois qui la reçut en compagnie de ses gardes orques, de farouches guerriers de compagnie peu recommandable. Des servantes Khajiit au regard brumeux allaient et venaient.



« Bienvenue, Tyra Œil-De-Loup, en ma demeure. Je suis Cecton Sidilus, et voici mes hommes. »



La mercenaire, qui n'appreciait pas plus le visage de rat de son interlocuteur que les gueules de brute de la garde, retorqua assez sechement :

« Venez en au fait. La mission, et la recompense. C'est tout ce que j'ai besoin de savoir. »



Un sourire torve tordit le visage de l'Impérial.

« Nous avons perdu notre dernier…messager. Il s'agit de porter un colis de l'autre côté de la frontière, dans les mains d'un Khajiit nommé J'barag. Il vous attendra au bout du Chemin Noir. Bien entendu, personne, les gardes impériaux moins encore que les autres, ne doit mettre son nez dans ce coffret. Lorsque vous reviendrez, apres avoir rempli votre mission, vous recevrez 6000 septims. »



Si l'affaire paraissait louche, le paiement s'annonçait une aubaine pour Tyra, qui avait du depenser la plus grande partie de son argent pour renouveller son equipement.

Le choix de la jeune femme, ce jour-là, scella son destin.





Franchir les frontieres sans se faire reperer par les gardes n'était pas chose aisée, mais Tyra, aussi souple que discréte, accomplit l'exploit avec l'aide de la nuit.



Comme elle marchait à travers les Hautes Terres coloviennes, un très étrange pressentiment la prit à la gorge. Prenant le parti de ne pas y preter attention, elle continua à avancer vers sa destination. Seuls quelques loups affamés tenterent en vain de mettre fin à sa mission et à sa vie.



C'est au petit matin qu'elle aperçut enfin la silhouette du Khajiit, sans la lumiére du soleil naissant.

Mais elle remarqua aussi les présences, tout autour d'elle. Mais il était trop tard.



Avant que la jeune femme n'ai pu saisir la garde de son arme, huits gardes impériaux la menaçaient de leurs armes. Le Khajiit accourut, et s'adressa avec arrogance à celui qui semblait être le chef de l'escouade.



« J'barag a bien agi. Il a bien aidé les Impériaux. C'est la femme aux ordres de Cecton Sidilus .Ouvrez, ouvrez vite le coffre ! »



La garde lui jeta un regard lourd de mepris, et s'avança pour parler à Tyra, non sans une certaine courtoisie.

« Je suis désolé, Ma Dame, mais il faut que nous prenions connaissance du contenu de ce coffre. Ce Khajiit vous accuse d'être une trafiquante. »



La mercenaire le regarda s'emparer de la boite sans un mot, retranchée derriere l'impassibilité de son visage.



Comme elle l'avait depuis longtemps deviné, des fioles de Skouma apparurent aux yeux de tous.





Pas assez stupide pour resister, la Nordique se laissa emmener par la garde, pour finir dans les cachots de la Prison Impériale.



C'était le 27 Vifazur de l'an 433 de l'Ere Troisième. Dans deux jours, Tyra aurait 26 ans. Dans deux jours, elle prendrait le chemin de lumiére et de sang qui en ferait l'héroine de tout Cyrodiil.




















































































































Modifié par Tyra Oeil-de-Loup, 19 juillet 2009 - 08:15.

"Des mages, des mages, Oui mais des Telvanni"

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Membre des Fervents Partisans de l'Immuabilité Avatarienne




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