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[h]les Dwemer Sont Eternels.


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2 réponses à ce sujet

#1 Kyuketsuki

Kyuketsuki

Posté 29 mai 2007 - 18:31

Introduction.


Vivec, à la nuit tombée. Les vagues viennent lentement s'échouer sur les imposants quartiers de la cité.

Dans un appartement, un homme fait ses compte. Tadres Dronsis, ancien Telvanni passé chez les Rédorans pour une sale affaire de libération d'esclaves dans la baie de Sadrith Mora. C'est évidement un Dunmer, d'une corpulance assez imposante, d'un age avancé, le visage marqué et les cheuveux blancs plaqués sous une étrange casquette, qu'il a gardé à l'interieur de son appartement, allez savoir pourquoi.
Il trie les septims par valeur, par portrait frappé et par trafic. Il bois un verre de cognac et s'affale dans son fauteuil. Il regarde la plafond en respirant fortement. Soudain il se redresse en hate, et sort d'un flacon quelques grames de sucre de lune qu'il consome sans plus attendre.
Il releve la tête tout tremblant, s'essuie et remet sa casquette bien droite.

- Alors Dronsis... On prend du bon temps?

Le gros sursaute. Un homme se tient dans l'ombre, une mini-arbalette au poing, l'arme a la mode dans le milieu des affaires vivecoises. Les tenebres cachent son visage. L'inconnu continue.

- Avec tout ce que vous avez blanchi comme septims, et votre passage chez les Redorans, je ne doute pas que vous en ayez les moyens. Cependant nous sommes ennuyés par vos trafics, surtout quand il se font au frais de la maison Hlaalu.

- Mais, voyons attendez! Je vais vous expli... HAAA

Le coup est parti. Deux mini-carreaux dans chaque genou, le gros pousse un cri. Il demande, la voix tamisée par la douleur.

- Comment avez vous retrouvé ma trace?

- Malheureusement pour toi ordure, votre convoyeur est Lunomane. Il vous a balancé pour pas grand chose. Bref, Dronsis, cela fait trop longtemps que vous financez la plupart des sales coups de Vvardenfell. De la part de "Heihm"

Un carreau dans la gorge. Dronsis suffoque sous sa casquette dans un ultime rot de douleur. L'inconnu sort de l'ombre.

Il s'apelle Boj Mendas, agent Hlaalu, et il est autorisé a tuer.

*Top générique*




Chapitre premier.

Chambre d'auberge, Balmora.

La chambre n'est pas fort spacieuse, on peut y voir un lit ou se profilent , sous les couvertures, deux silhouettes.

- Oh... Boj, j'ai passé une merveilleuse nuit...

C'est une dunmer fort apetissante qui parle là, son visage inspire le bonheur et sa cheveulure d'un blond extreme a peine décoiffée tombe sur ses épaules parfaitement dessinés, et une poitrine qu'on ne fait qu'envisager, a travers la couverture.

- Je prefère Mendas, Boj c'est un nom un peu... "Forcé".

Celui qui répond est également un dunmer. Il a le visage tres masculin, quelque peu marqué, des cheuveux sombre coupés relativement courts, le cou fort, les épaules puissantes, le torse musclé, et le reste, caché par le couverture.

- Forcé dis-tu?

- Ne cherche pas ma belle, c'est entre moi et une puissance superieure...

Flateur... Enfin bref. Je disais donc. L'homme et la femme, (Meme s'ils sont elfiques on les appelera ainsi, le mot Elfe n'etant pas fort variable) sont donc dans le lit, - nuptial?-, quand une fleche traverse la fenêtre et bien se planter dans le lit, juste sous le nez de la fille.
Il y a un message sur un petit parchemin déroulant.

"Plaisir assez duré - Rentrer au quartier general - dépecher - Nouvelles information"

- Je dois m'en aller euh..., on s'ecrit beauté?

- Oh, Boj...

- Mendas!

Ledit Mendas, dejà rhabillé de vêtements fort élégants, quitte la chambre en coup de vent, et l'auberge par la même occasion. Alors qu'il quitte l'endroit, un individu lisant le courrier du cheval noir abaisse son journal pour regarder le tombeur filer, d'un oeil sournois. L'individu est un Aldmer, joues creusées, cheuveux blonds en arriere et nez crochu. Quelques instants apres la sortie du dunmer, il se lève et quitte l'établissement.
Retrouvons notre agent Hlaalu. Il parcourt Balmora, il regarde tout le monde de haut et les femmes n'ont d'yeux que pour lui, il est le "mâÂâle", le mâle dominant. C'est avec un sourir classe et en réajustant son noed d'apparat qu'il répond ses admiratrices en général.
Il passe devant la maison Hlaalu et l'observateur s'attend a ce qu'il y entre naturellement, cependant il continue son chemin vers la tour de garde. Il monte les escalier, jette un regard expert, se prémunissant ainsi de façon absolue contre toute tentative de filature. Il ouvre finalement la porte entre et la referme du même mouvement, sans la cher la poignée.
L'aldmer étrange qui le suivait prend bien note du fait que Mendas soit entré dans cette tour, et l'observateur averti prend note de cette prise de note.
Mendas, une fois dans la tour, descend les escalier jusqu'au sous-sol. A ce momment là entre l'aldmer, en toute discretion. Ce dernier a juste le temps d'apercevoir Mendas qui descend. Dans le même temps, et avec l'air le plus naturel l'agent Hlaalu, arrivé dans une petite piece de garde sans issue, fait pivoter un chandelier ouvrant un passage secret, lequel se referme juste apres qu'il soit passé.
Quel ingéniosité! L'autre arrive la mini-arbalette au poing dans la piece de garde, et Boj Mendas a disparu! Sacré Boj... Enfin sacré Mendas.

Toujours est-il qu'ainsi, enjoué a l'idée d'avoir coincé son poursuivant (car oui, il le sait), notre agent dejà favoris se retrouve dans les bureaux forts secret de l'agence speciale Hlaalu. L'Ashfs, Agence speciale Hlaalu Fort Secrete. Il salue ses collègues, des deux genres, toujours dominant. Il se dirige vers le bureau de Heihm.
Il frappe à la porte.

- Entrez Mendas!

Boj, apres s'être encore une fois étonné de la perspicacité de son patron, ouvre la porte et entre dans le bureau.

- Agent, fermez la porte.

Mendas s'execute.

- Je présumes que meme sans ordres, l'ennui n'etait pas insoutenable. J'ai quelque chose pour vous.

On ne peut pas decrire physiquement Heihm. Pour la seule raison qu'on ne voit jamais son visage. On peut juste imaginer que c'est un homme en écoutant sa voix. Il est en permanence de dos et fort couvert. Il ne le vois jamais sortir de son bureau, et meme s'il sortait on ne pourrait pas savoir que c'est lui étant donné qu'on ne l'a jamais vu et qu'il y a probablement des issues dans son bureau. Bref, le chef de ASHFS continue.

- Vous souvenez vous de Tadres Dronsis?

- Tout a fait oui.

- On sait qu'il a financé les syndicats du crime de Morrowind et d'ailleurs, un certain nombre de sales coups et de trafis notament d'esclaves, il en a même libéré! Bref. On a découvert qu'il est passé chez les Redoran pour une autre raison. Il devait financer un projet beaucoup plus important en terme de sommes. C'etait meme probablement dejà fait.

- Vous auriez surement mieux fait de m'en informer avant que je le...

- Taisez vous! le coupe Heihm. Ce qui est fait est fait. Nous voulons savoir ce que complotent les Redorans. Malheureusement on ne connait pas la nature du projet, et Dronsis n'est plus là pour parler, même sous la torture.

Heihm s'arrête quelques instant, pas vraiment sur de sa derniere réplique.

- Que dois-je faire? S'enquit Mendas.

- Mais enfin cela tombe sous le sens! Découvrir si les fonds sont parvenus au Redorans, et a quoi cela leur servirait-il. Et profitez en pour calmer un peu tout ce monde. Le situation semble nous échaper... Ah et passez voir Kyu, il à quelques bricoles pour vous, ensuite vous prendrez connaissance de vos objectifs et cibles directes au pres de votre secretaire Nepy Ymmon. Maintenant sortez.

Encore une fois, Mendas s'execute et prends le chemin du bureau du tres grand alchimiste et créateur de tout l'equipement de l'Ashfs, maître Kyu.

Chapitre Second



Mendas pousse la double porte du laboratoire de l'alchimiste Kyu. Celui-ci est occupé a une quelconque distillation et ne remarque pas la présence de l'agent.
Kyu est également un dunmer, d'un âge certain, en tout cas juste assez suffisant pour prétendre à l'autorité et à la sagesse.

"hrrum hrrum" (l'agent fait remarquer sa présence)

- Oh... C'est vous... Ah oui je dois avoir des choses pour vous, lui dit l'alchimiste de façon... tres amicale.

- Et bien allons y je suis fort impatient, je me sens comme un petit dunmer un matin de vingt-cinq soirétoile.

L'alchimiste lui adresse un regard désabusé, puis continue son chemin vers une table où sont disposés des objets. Mendas pouffe de rire.
La table est garnie de plusieurs objets que Kyu présente l'un apres l'autre.

- Tout d'abord, voici votre arme spéciale pour cette mission. Il s'agit d'une dague daedrique apparement, ce qui n'est pas rien, mais voyez plutot. Elle est parcourue de l'interieur par une tranchée qui démare dans la poignée et se prolonge dans la lame et sort en quelques pores au dessous et au bout de la lame. Maintenant l'on ouvre le manche. Il y a là une larve d'un insecte géant des contrées de Valenwood. Cette larve produit un puissant poison qui tue un humanoide normalement constitué en quelques minutes au repos, quelques secondes en activité. La larve doit être empalée de cette façon sur la pointe que vous voyez ici a l'interieur du manche, de cette maniere elle secretera la poison.
La durée de vie de la larve est de quelques semaines dans cet état, si elle est nourrie régulierement. Je vous donne donc de sac de graines a inserer dans cet orifice deux fois par jour. Une fois qu'on referme le couvercle le manche est a priori fermé de façon hermetique. Comme vous pouvez le voir une partie de la poignée n'est pas rigide, pressez donc simplement pour faire jaillir le poison, et veillez a ce que la dague ne soit pas trop compressée quand vous n'en avez pas l'utilité.

L'agent risque une question.

- Pourquoi ne tout simplement pas avoir appliqué un enchantement ?

- Je vous en pose moi des questions? Non, alors contentez vous d'observer. Nous avons ici une broche qui parrait tout à fait normale. Offrez la donc a la personne de votre choix. Son fonctionnement est simple, lorsque vous brisez cette piece qui empeche la fermeture de l'épingle, deux potions se mélange dans la pierre précieuse qui est fausse, et cette toute petite quantité de potion permet de produire apres quelques seconde, sauf disfonctionnement, une explosion consequente, de quoi éparpiller aux alentours les malchanceux qui se seraient trouvés autour de l'objet.

- A offrir donc comme cadeau de rupture puis partir promptement.

- Retenez la seconde affirmation, elle pourrait vous sauver la vie. Nous avons de la chance cette fois qu'un de vos collègues... Competants ai réussi à ramener les fameuses Bottes de Rapidité. Prenez garde car elles ont l'inconveignant de produire une totale cécité. Elles feront partie de votre équipement pour cette fois.

- Je...

- Oui je sais, vous me faites une confiance aveugle, merci, j'ai encore l'esprit vif. J'ai aporté une modification a votre mini-arbalette, vous pouvez desormais tirer trois carreaux à la fois et le chargement est automatique grâce a ce chargeur mécanique qui à l'aide d'une piece métalique tordue, que j'aime appeler "ressort", permet de mettre en placer un carreau à la fois sans retendre la corde. Pour replacer trois carreaux vous devrez proceder comme à l'habitude. Maintenant ne me dites ni merci ni aurevoir et sortez de mon bureau, je vous prie, mon tres cher Boj Mendas.

- Comme vous voudrez, répond notre héros à une porte dejà refermée. Maintenant au tour de Nepy.

Modifié par Kyuketsuki, 02 juillet 2009 - 21:11.


#2 Kyuketsuki

Kyuketsuki

Posté 07 juin 2007 - 17:27

Chapitre Troisième.


Nepy Ymmon. Drôle de personnage. Boj Mendas se rend vers son bureau, quelque peu crispé. Son raport avec ledit personnage est quelque peu ambigu. Notre agent pousse la porte, et cette fois ci reste face a elle pour la fermer, dos au bureau.

- Bonjour... Boj....

Fait une voix fluette. Mendas se retourne et c'est, comme a chaque fois, une atroce surprise. Sur la chaise de bureau se tient un enorme dunmer. Si enorme que certains se ses bourelés s'accrochent dans les accoudoirs... Ah et j'ai bien dit UN dunmer. Comment ça? Vous vous attendiez à une secretaire tout ce qu'il y a de plus feminine, avec de grands yeux innocents? Quelle drôle d'idée, je me demande ou vous avez pu pêcher ça. Non les yeux de Nepy sont quasiment invisible, telement la peau de ses sourcils est bien garnie. De petites lueurs rouges filtre donc a travers la sombre foret arcadienne de ce visage boutonneux.

Mais le principal probleme ne vient pas de là. Nepy est disons... Différent, ou plutôt il est comme presque tout le monde, il en pince pour notre Agent. Et ce dernier est d'une telle virilité qu'il se montre dégouté de cette attention... Enfin... A priori. N'entrons pas dans les dossiers secrets de l'Agence Speciale Hlaalu Fort Secrete.

- Boooonjour-nepy.

Répond la voix fuyante et étrangement diminuée de Boj Mendas.

- Qu'avez-vous-a-m'faire-savoir ?

- J'y viens Boj... J'y viens. Votre première cible se nomme Ajdrul Leminov, chercheur Rédoran caché dans les entrailles d'Ald'Ruhn-sous-Skar. C'est à ses recherches qu'étaient destinés les fonds fourmis par... euh...

- Tadres-Dronsis.-Qu'y'a-t-il-d'autre...?

- Votre contact vous attendra à La Marmite du Rat, Auberge bien connue d'Ald Ruhn. C'est une jeune Bosmer... Ravissante m'a-t-on dit.. Elle vous reconnaitra au très coquet casque Colovien a dentelles que vous porterez a l'occasion... Au fait, vous devez être bouleversé par la mort de votre ancien contact... Une si jolie Dunmer... Êtes-vous certain d'être pret a reprendre un contact féminin?

La voix de Mendas se fait alors plus virile et assurée que jamais, tandis qu'il saisit un ticket sur lequel est inscrit un chiffre correspondant à son nécessaire de mission, déjà préparé et rangé parmi tous les autres dans les entrailles de l'ASHFS.

- Bien évidement Nepy, et puis... Ce n'était qu'une femme, je fus vite remit; et maintenant j'm'en vais.

- Au revoir Boj... et bonne chance...

Mendas ressort du bureau au pas de course et se dirige vers le vestiaire. Arrivé là on lui fait essayer plusieurs ensembles de vêtements Rédoran, pour passer inaperçu. Pendant qu'on lui fait également une coupe de cheuveux Rédoran, il consulte le journal de mission.

"Ald Ruhn est une ville fort dangereuse, les membres de la maison Redoran sont présents dans tous les aspects de la vie publique et bien que l'Empire aie construit un fort en bordure de la ville, son assise dans la région n'est que tres limité. Une fois que vous aurez l'air Rédoran, mis a part bien sur ce casque colovien, vous serez pret a prendre l'échassier des Marais pour Ald Ruhn. Une fois là bas, vous vous dirigerez directement vers la marmitte du Rat et une fois que vous aurez commandé un Flin et que vous vous serez assis au fond a droite, votre contact pourra vous identifier formelement en plus du port du casque colovien a fines dentelles. Votre contact vous renseignera sur l'emploi du temps d'Ajdrul Leminov. Vous devrez grâce à son aide choisir la façon et le moment les plus propice à l'infiltration dans le quartier des manoirs afin de découvrir, par la recherche furtive, ou la contrainte, faire le clair sur les activités de Leminov.

Bonne Mission, Bonne chance Mendas"

"La chance n'a rien a voir là dedans" Pense alors l'Agent Hlaalu.

Modifié par Kyuketsuki, 11 juillet 2009 - 17:02.

Cycliquement dépendant à Morrowind.

(Et donc VGMiste pathologique assumé)

#3 Kyuketsuki

Kyuketsuki

Posté 02 juillet 2009 - 00:25

Chapitre Quatrième.

L'enthousiasme de Boj Mendas quant à au fort bon mot qu'il a pour lui même composé, est, après plusieurs minutes, dissipé. D'une part, par la révélation du peu d'intérêt qu'il apporte dans l'élaboration d'un plan de mission, d'autre part par l'angoisse que provoque la perspective de la construction d'une quelconque relation avec son secrétaire sur la base de ce genre de réflexions amicales. Mais penser n'étant point prononcer, il est temps de taire ce qui n'a de toute façon pas été dit. L'heure est à la concentration.

Notre agent s'extirpe du ASHFS par l'un des passages fort astucieux et fort secrets - et un pléonasme saute ici aux yeux de l'observateur avisé - conçus par des génies de l'envergure de Kyu, juste après avoir reçu des mains d'un quelconque sous-fifre un baluchon d'un goût exquis contenant tout son nécessaire de mission. La sortie hors de la zone d'accès réservé se fait selon une démarche très formelle, aussi appelée Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC pour les observateurs avisés) : Tout d'abord émerge la jambe, d'un pas fort habile, en reconnaissance du relief extérieur direct, puis apparait le flanc engagé, et dans le même mouvement fort ondulatoire et fort gracieux, le visage alerte se manifeste, à travers un étrange regard roulant-balançant, optimisation parfaite du champ de vision en un temps record. Personne aux alentours, et pour cause, ce point d'extraction se trouve dans l'arrière boutique de Clagius Clanler, tailleur émérite - mais malheureusement pas de renom - de Balmora (La réputation de la très digne maison Hlaalu est cependant assurée par le choix purement topographique de ce site, constat que tout observateur avisé aura déjà effectué). Le tailleur est toujours ravi de l'honneur dont il se sent paré lors qu'un agent de l'ASHFS traverse, sans le moindre signe de reconnaissance, son établissement si-bien-en-contrebas des bâtiments Hlaalus. Mais ne nous attardons pas sur de si mesquines considérations. La porte bat vivement pour libérer au grand air, c'est dire au monde tout entier, notre bon Boj Mendas.

Balmora est bien tranquille, rien ne semble pouvoir entraver les antipathiques cents pas d'Heddvild, les errances malhabiles d'Hul, et la conversation endiablée des deux types sur le toit du Club Conseil. Mendas gravit les marches de la passerelle permettant l'accès à l'échassier des Marais. L'animal n'est pas là. Seul le Dunmer qui en a les commandes et la garde se tient au sommet de l'édifice. L'Observateur Avisé note bien que si notre agent Hlaalu n'avait pas remarqué l'absence de l'énorme créature à son emplacement escompté, c'est à cause de l'épaisse brume qui ce jour là recouvrait toute la région.

-  Nous faisons le trajet juste pour vous, et le prix reste toujours aussi bas !

-  J'ai bien peur de devoir souligner l'incohérence de vos propos mon brave, et d'ailleurs où donc est passé votre monture ?

Le 'chauffeur' sort un petit sifflet en chitine de la poche de son pantalon ordinaire, prend sa respiration et libère son souffle dans le bec de l'objet. En résulte un affreux stimulus à la limite de l'infrason, qui laboure littéralement les tympans fort délicats de Boj Mendas, mais ce dernier réprouve dans sa grande bonté tout sentiment rancunier envers le pauvre Dunmer. Toujours est il que dans les instants qui suivent, l'échassier apparaît, arpentant le fond vaseux de l'Odaï, et s'approche de son maître en quelques enjambées, ce qui pourrait étonner un touriste Cyrodillien ou l'observateur même avisé, mais n'est pas fort insolite pour l'habitué de Vvardenfell. On sous-estime la puanteur de l'échassier des marais. En effet cet invertébré est munit d'une carapace récoltant à loisir toutes les crasses foisonnantes et putréfiées de la côte de mélancolie ; les dresseurs ne sont que peu enclins à pratiquer un nettoyage régulier de leur monture, et leur hygiène fort douteux finit par les affubler du même trait olfactif que leurs familiers. L'observateur avisé s'enquit de la suivante question : comment un animal aussi haut-sur-pattes peut il s'accoutrer de miasmes qui sont l'apanage des couches les plus inférieures des sous-bois marécageux ? Et bien c'est très simple, (d'autant que l'instantanéité de la lecture efface toute trace de réflexion), les échasses de l'animal ne lui permettent pas de surplomber les étendues de forêts côtières comme on l'imaginerai fort candidement, la surface de leurs appuis est si réduite qu'elles ont en réalité la fonction de rencontrer, plusieurs mètres sous la surface du marais, des sols plus denses et ainsi d'assurer la stabilité de sa masse si conséquente ! Boj Mendas réalise à regrets qu'il ne peut briller par cette explication – héritée de Kyu – auprès d'un individu, si puant soit-il, partageant le plus clair de son temps avec un échassier des marais. Qu'à cela ne tienne, il en ferait part à son contact à Ald'Ruhn.

-  Et... Où vous rendez vous, Monsieur ?

-  Sachez que vous me tirez d'une rêverie fort plaisante, et que je dois me rendre à Ald'Ruhn dans les plus brefs délais.

-  Dans ce cas veuillez prendre vos aises dans l'alcôve des passagers.

Boj Mendas n'est pas très sur de la justesse de l'expression de ce manant pour décrire le recoin de carapace creusée et tapissé de divers étoffes dans lequel il est sur le point de s'asseoir, mais après tout ce n'est pas très important. Il s'installe, suivi du dresseur-chauffeur de l'échassier, dont la main droite se pose sur le pommeau d'une trique fichée dans la chair de l'animal, dont Boj croit savoir qu'elle agit sur des organes sensibles, tandis qu'il plonge sa main gauche dans un centre nerveux requièrant plus de dextérité. 'Pas étonnant qu'on apprécie mal les vertus d'un tel emploi', pense l'agent. L'échassier se met en branle, et prend la route qui contourne Balmora par l'est, afin de rejoindre, plus au nord, l'axe ralliant Caldera, puis Ald'Ruhn. L'environnement n'est pas propice au mode de déplacement classique des échassiers des marais, si bien que ces terrains moins meubles les oblige à revenir à des moeurs de mobilité plus archaïques, qu'on dit héritées des espèces préhistoriques dont ils sont issus. Ils effectuent de courts sauts, sur quelques dizaines de mètres de longueur tout de même, en amortissant leurs atterrissages avec une agilité assez remarquable pour de telles mastodontes. C'est là le secret des insectes. Ce rythme de voyage n'est toutefois pas le plus confortable pour les humanoïdes en transit, et Boj Mendas est tout à fait satisfait lorsqu'apparaissent les silhouettes caractéristiques des maisons Ald'Ruhniennes, dominées par l'énorme quartier d'Ald'Ruhn-sous-Skar, témoignant de l'existence passée d'invertébrés encore plus imposants que le sympathique échassier des marais, et qui fascinent notamment les enfants de Vvardenfell. Le voyage finit sans encombres, et Boj Mendas descend à Ald'Ruhn à la fin de la journée – on se fait une idée fausse des distances impliquées, qui sont en fait très conséquentes, affectant donc les temps de trajet - alors que le vent commence à charrier des lourdes cendres qui collent à ses vêtements et emplissent ses narines d'une odeur particulière, tout à faire caractéristique de ce phénomène météorologique, et somme toute assez difficile à décrire. Tout observateur prétendument avisé est invité à se rendre sur les lieux pour faire l'expérience de la chose.

Mendas repère rapidement l'auberge de la Marmite du Rat, notamment grâce aux Ald'Ruhnniens qui y entrent massivement, se préparant à une soirée animée à l'intérieur de l'établissement, faute de pouvoir occuper les rues sans se transformer rapidement en Atronach de poussière. Notre agent se mêle à la foule, qui lui offre par là même une entrée fort discrète là où il doit rencontrer son contact fort secret...

Chapitre Cinquième


- Et alors, le bougre, j'ai fini par le laisser seul, tout nu qu'il était, à pester contre une druidesse ou je ne sais quelle genre de païenne. Au moment ou je partais, il a agressé un autre voyageur pour la même raison, j'ai failli revenir pour expliquer à ce nordique qu'il avait qu'à régler ses affaire comme un homme, mais j'ai bien l'impression que l'autre avait accepté de l'aider... Je parierais qu'il y est encore ! Comme si la générosité menait où que ce soit dans ce pays, y'a vraiment des types pas malins...

Les occupants de la table d'à côté émettent de concert de petits rires narquois. Mendas les écoute depuis un moment ; toujours pas de signe du contact. Il a été s'asseoir seul au sous-sol avant de remonter, toujours seul, se planter sur une banquette du rez de chaussée, attirant au passage des regards un peu trop soutenus à son goût. Après une période de doute, l'agent Hlaalu conclut que ce doit être là un tour du destin, destiné à rendre son triomphe encore plus rocambolesque. Il se détend et décide d'attendre que la chance se manifeste. Il balaie la salle du regard, dévisage les femmes de toutes races, laisse aller son imagination. Ses yeux se posent par hasard sur le baluchon d'un goût exquis. Réflexion. C'est alors qu'il s'écrire intérieurement, et ce par l'expression consacrée : « Bon sang, mais c'est bien sur, le casque colovien à dentelles ! ». Boj Mendas se penche, toujours plus satisfait, sur le baluchon et l'entrouvre, espérant y trouver le butin escompté. Mais il réalise son erreur : il serait plus que compromettant de s'affubler d'un casque ainsi, à la vue de tous, c'est à dire en partie d'une foule de larbins de la maison Redoran. Il décide donc de refermer lentement le baluchon, et de se diriger discrètement mais sans tarder vers l'escalier menant aux latrines.

Regard roulant-balançant, ondulation furtive, le voilà dans le couloir menant aux saint des saints des soirées Ald'Ruhniennes. L'endroit est convoité, mais notre héros parvient finalement à s'y introduire. Mendas tente alors de faire abstraction de la plupart de ses sens, et l'auteur refuse de verser dans tout type humour pouvant impliquer de quelconques références scatologiques. Mais tout même, d'après Kyu, beaucoup d'aubergistes remplissent les fausses de leurs latrines de larves de Scrib dont l'activité accélère l'assainissement de ce genre de dispositifs sanitaires. En parlant de larves, un autre problème revint à la mémoire de Boj Mendas. La dague donnée par Kyu. Il ouvre le baluchon d'un goût exquis, et avant de s'occuper de sa parure, s'empare de l'arme si particulière, et du sac de graines, d' autant qu'il a déjà manqué le repas du midi. Il retire l'opercule hermétique, introduit une graine dans l'orifice prévu à cet effet, et manque de lâcher la dague, de surprise, quand la larve, visiblement encore vivante, se manifeste par une étrange vibration. Mendas se hâte de refermer le tout, et dépose délicatement l'arme, de peur de provoquer la sécrétion de la toxine mortelle. Il soulève ensuite du casque colovien à dentelle, et avec une mine désapprobatrice, l'ajuste à son crane...

Boj Mendas referme le baluchon, l'attache en deux endroits, façon sacoche, à sa ceinture, et entreprend d'ouvrir la porte des latrines, avec une appréhension à la hauteur de la queue d'individus attendant d'utiliser les latrines, tous prêts à se moquer de son accoutrement. Au lieu de ça, il n'y a qu'une jeune Bosmer tout à fait appétissante, qui éclate de rire à sa vue.

- Vous êtes donc bien mon contact de Balmora, affirme-t-elle joyeusement.

- Oui. C'est le cas. Où sont tous les autres ? Demande Mendas d'un air un peu coincé.

- Je leur ai dit que vous aviez le Chancre des Cendres, ils n'ont pas fait de vieux os.

- Charmante.

- Vous m'appellerez Poe Jhic, et je vous appellerais Nigel Turrnec.

- Pourquoi pas, voilà des noms fort insolites.

- Les Rédorans sont d'une culture plutôt courtoise et raffinée, mais ne vous y trompez pas, mieux vaut prendre nos précautions, dans l'éventualité où nous ayons à subir une ou plusieurs séances de tortures....

- N'ayez crainte, tant que je vous accompagne, tout cela n'arrivera pas, assure Boj Mendas. Ou si c'est le cas, vous vous réveillerez à temps, ajoute-t-il avec un sourire un brin benêt.

- Veuillez avoir l'obligeance d'ôter ce couvre chef ridicule, je vous prie.

- Oh, certes.

- Si tout se passe bien, explique la Bosmer, nous ne nous reverrons plus après ce soir, et je vous rappelle que vous étiez sensé m'attendre au fond à droite de l'auberge. Heureusement, si je puis dire, il se trouve que votre attitude s'oppose en tout point à celle d'un Redoran, d'autant que si vous en étiez un, vous ne vous retrouveriez pas seul dans cette auberge un soir de fête, qui sont d'ailleurs tout à fait rares, et sont surtout le fait de populations immigrées, les Redoran ayant tendance à entretenir...

- Silence inconsciente, on descend.

Un groupe de Brétons éméchés descend l'escalier, en s'annonçant par des élucubration fort touffues mais peu intelligibles. La Bosmer-Jhic fait signe à Mendas-Turrnec de remonter au Rez-de-chaussée. Il s'éclipsent sans éveiller l'intérêt des Brétons et entrent à quelques secondes d'intervalle dans la grande salle, ayant décidé d'un coin tranquille où discuter, sur la mezzanine. Boj fait un détour par le bar pour se munir de verres à ramener à table. L'auberge est pleine à craquer, sa densité démographique atteignant un niveau à la limite du supportable. Un groupe de trois musiciens Khajiits joue un air fort original et entrainant qui semble avoir conquis les occupants de l'établissement. Mendas s'assoit en face de la renommée Poe Jhic. Personne ne sembe pouvoir les entendre.

- Ce Luth émet un son fort cocasse, vous ne trouvez pas ?

- J'ai étudié le passé de votre cible, ainsi que tous ses faits et gestes pendant toute une semaine, je dois vous informer pour que vous élaboriez votre plan d'approche.

- Un peu de Flin ? Je n'ai pas tout oublié du...

- On parle souvent d' Ajdrul Leminov comme d'un scientifique Redoran, mais ce n'est pas exactement le cas, reprend la Bosmer d'un ton réprobateur. En réalité ce serait plutôt un Telvanni, dont on ignore s'il collabore à alimenter des tentions politiques entre Redoran et Hlaalu pour le compte de sa maison d'origine, ou s'il a été récupéré de façon moins consentante et travaille sous la force. La maison Redoran est d'ordinaire austère, et s'engage peu dans les affaires diplomatiques faisant intervenir les autres maison. Peut-être est-on en train de tenter de l'influencer, ou peut-être est-elle en train de choisir un camp. Vous comprenez donc que Vvardenfell tend à concentrer des enjeux majeurs pour Morrowind, et potentiellement pour Tamriel.

- Vous devriez parler un peu moins fort, réplique Mendas d'un ton paternel et pédagogue, tout cela, je tiens à vous le rappeler, est fort secret.

- D'autre part, on connait peu les recherches récentes de Leminov, mais on sait qu'il est un spécialiste de la culture et de la technologie Dwemer, si ce n'est le plus grand d'entre eux, même si ses études sans tombées dans l'oubli depuis quelques décénies. Ce sont les informations que j'ai pu récolter sur lui en dehors de la zone d'intervention. Le reste, c'est votre affaire, Mr. Turrnec.

- Mais aucun problème, je suis tout à fait prêt à passer à l'action. Merci de votre aide, et...

- Je pense que vous oubliez le plus important. Je dois avant tout vous renseigner sur l'emploi du temps de Leminov. Identifier ses habitudes n'a pas été une mince affaire, j'ai du m'infiltrer à plusieurs reprises Sous-Skar, pour des durées prolongées, et même si j'ai pris toutes les précautions nécessaires, il est probable que les Redoran aient des soupçons. Si j'ai du prendre ce risque, c'est qu'il semble que Leminov ne sorte jamais de ce quartier entièrement fermé, encore une fois, nous ignorons si c'est sous contrainte ou non. La seule chose dont je sois certain, c'est qu'il réside au Manoir Venim, et qu'il n'en sort que pour se rendre dans l'un des quelques magasins du quartier. Je suppose qu'il travaille donc sur place. Voyez vous ou je veux en venir?

- Tout à fait, répond le hlaalu avec une spontanéité à toute épreuve. Je dois m'infiltrer dans le Manoir Venim, y mener mon enquête pour découvrir ce que trame exactement Leminov et les tenants et aboutissants de son implications dans la maison Redoran.

La Bosmer est tout à fait interloquée, jusqu'ici persuadée que l'agent Hlaalu ne comprend strictement rien à son laïus, et flirtant avec l'excès de zèle, emplie du ressentiment qu'elle a somme toute assez rapidement développé envers le Dunmer. C'est là le ridicule de la versatilité du tempérament bosmer, et plus que tout c'est mal connaître celui qu'on appelle Boj Mendas. Ce dernier reprend.

- Et bien ma chère, je crois que c'est ici que nos chemins se séparent. Définitivement, j'en suis désespéré, mais c'est ainsi. Merci de votre aide, donc, et de contribuer à l'entreprise de la Maison Hlaalu, c'est dire rien de moins que le maintient de la paix et de la prospérité dans Morrowind et au delà.

Boj Mendas se dit, tournant les talons, qu'il y a là quelque chose de tout à fait solennel, quelque chose de grand.

Modifié par Kyuketsuki, 05 décembre 2009 - 15:54.

Cycliquement dépendant à Morrowind.

(Et donc VGMiste pathologique assumé)




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