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[h] Les Mille Et Une Contines


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4 réponses à ce sujet

#1 Nenfëa

Nenfëa

    Le poisson bavard de Kalendaar


Posté 19 janvier 2007 - 20:38

Le djinn




Il était un homme qui possédait un puissant djinn enfermé dans sa bouteille. Des années durant, l’homme avait réfléchi au vœu qu’il formulerait quand il l’invoquerait, sans jamais réussir à se fixer sur un seul de ses rêves. C’est pourquoi, quand il convoqua le génie, sa requête fut assez inhabituelle :
- Je veux pouvoir faire tous les vœux que je désire, ô djinn ! »

Le djinn réfléchit une seconde, sourit et accepta avant de rentrer dans sa bouteille. L’homme essaya aussitôt un vœu :
- Je veux être l’homme le plus riche du pays, que des monceaux d’or me recouvrent, que mes ennemis soient anéanti, que les femmes accourent vers moi, que les hommes m’envient et me jalousent, que… »

Mais comme sa liste s’allongeait, il s’aperçut que rien de tout cela ne se produisait. Furieux, il appela à nouveau le djinn :
- Mes vœux ne marchent pas ! Tu n’as pas fait ce que je t’ai demandé ! »

Le djinn ricana :
- Tu m’as demandé de pouvoir faire tous les vœux que tu voulais, tu n’as jamais dit qu’ils devaient s’exaucer ! »



Une génération plus tard. L’homme attendit des années que son fils ait atteint l’âge de raison et lui transmit la bouteille, en l’avertissant formellement de ne pas parler à la légère devant le génie. Son fils réfléchit longuement :
- Mon père a été vaniteux, il a voulu acquérir les pouvoirs que seuls les dieux et les esprits malins peuvent posséder. Mais moi, je n’ai pas besoin de tant de puissance. Je suis heureux avec ma femme et mon enfant, j’aime mes amis et je les vois souvent, j’ai tout ce que je peux désirer sauf les biens matériels. Oui, c’est bien là tout ce qui me manque ! »

Se sentant prêt, il appela à son tour le djinn et lui demanda :
- Je veux être riche, ô djinn ! »

Le djinn secoua la tête :
- La richesse est une notion toute relative, mon ami. Riche par rapport à quoi ? Par rapport à qui ? »

Pris de court, l’homme répondit :
- Je… je veux être plus riche que le roi lui même ! »

Le djinn sourit en exauçant le vœu : à l’instant, un génial cambrioleur s’introduisit dans la salle des coffres royale et déroba tous les biens du monarque, qui s’en trouva ainsi être l’homme le plus pauvre du royaume.

Quand l’homme réalisa son erreur, il était trop tard pour faire marche arrière : son vœu exaucé, le djinn ne lui devait plus rien. Il regretta amèrement de ne pas avoir su imposer sa volonté au djinn, mais se consola bien vite auprès de ses proches et oublia un long moment cette maudite bouteille.



Et une nouvelle génération passa sur le pays. Quand l’homme fêta l’âge de raison de son fils unique, la bouteille magique lui revint à l’esprit. Son fils était ambitieux, trop ambitieux pour ses moyens limités, et… après tout, peut-être un soutien magique lui permettrait-il d’atteindre ses buts ? En ne sachant trop s’il faisait bien, il remit la bouteille à son fils en le mettant en garde contre la rouerie du djinn.

Son fils réfléchit quelque temps. L’idée de tout puissance de son grand père lui plaisait, mais lui ne commettrait pas la même erreur : il voulait des vœux qui se réalisent. Il convoqua à son tour l’esprit :
- Je veux le pouvoir d’exaucer n’importe quel vœu, ô djinn ! »

Le djinn sourit et exauça le vœu : il transforma le dernier de la famille en djinn pour qu’il puisse exaucer tous les vœux… mais ceux de ceux qui l’extirperaient de la bouteille, pas les siens !

La saga familiale s’arrête avec ce dernier descendant, fort heureusement pour les enfants qu’il n’eut jamais. Quand au djinn, ma foi, il se repose désormais dans sa bouteille : les gens ne sont pas fous et préfèrent invoquer le nouveau venu, moins imaginatif quand il s’agit de déformer leurs rêves !



La morale de cette histoire, si morale il y a, est que la parole peut aussi bien ouvrir des portes qu’en fermer. Sagesse et réflexion sont toujours de mise, dans le monde des hommes comme dans cette rêverie que vous lisez !

#2 Nenfëa

Nenfëa

    Le poisson bavard de Kalendaar


Posté 26 janvier 2007 - 16:51

Au coeur de la machine




Le robot avait une mission, la Grande Machine l’avait créé dans un but bien précis. Il devait comprendre le dernier secret de l’humanité, la seule chose qu’ils faisaient mieux que tous les automates du monde. Des sentiments ! Cette chose étrange à laquelle tous les êtres de métal s’étaient un jour ou l’autre frottés, sans rien comprendre aux enjeux qui se jouaient dans les esprits humains. La chair, faible et irrationnelle, les surpassait donc dans un domaine. Intolérable avait décrété la Grande Machine !


Depuis cette prise de conscience, le robot parcourait donc les colonies humaines en quête d’un indice. On lui avait dit que c’était une histoire de cœur, aussi enregistrait-il soigneusement les rythmes cardiaques des sujets d’étude qui jalonnaient sa route. Sans grand succès. Rien de plus qu’une succession de pulsations électriques transmises à des cellules nerveuses, qui traduisaient ensuite l’influx en une réaction musculaire mécanique. C’était ça, des sentiments ? Impensable ! Un robot aurait très bien pu le reproduire. La vérité était donc ailleurs.

Il consulta des cardiologues, puis des psychiatres, sans jamais progresser d’un nanomètre. Chaque phrase était enregistrée et décortiquée par ses logiciels d’IA surdéveloppés, mais le concept même lui restait étranger.

D’expert en expert, on finit par l’aiguiller vers un horloger qui, lui avait-on dit, « aimait » la belle mécanique et pourrait peut-être le lui expliquer en termes techniquement compréhensibles. « Amour » = « sentiment » pensa le robot. Et après tout, il était lui même un véritable chef-d’œuvre d’engrenages. Il se rendit donc chez l’homme pour percer le grand mystère.


Pourtant, sur place, il laissait manifestement l’horloger froid :
- Oh, moi, vous savez, je suis plutôt un adeptes des vieux rouages, si vous voyez ce que je veux dire. Vos supertechnologies modernes, ça me laisse de marbre. Tenez, voyez plutôt cette antique montre à gousset ! »

Et l’horloger extirpa délicatement une montre d’un petit coffre en noyer.
- Tic-tac, tic-tac ! », crachotait péniblement la montre.
Et d’un coup, tous les circuits intégrés du robot vibrèrent à l’unisson avec ce tic-tac souffreteux. Tic-tac… le rythme cardiaque de la montre lui ouvrait le dernier secret. Victoire ! Enfin, il ressentait ces émotions tant attendues, pour ce petit bout de ferraille !


L’horloger refusant de se séparer de ce souvenir familial, le robot l’abattit froidement, prit l’élue de son cœur de lithium et revint triomphalement auprès de la Grande Machine.
Celle ci l’attendait avec impatience :
- Alors, quel est ce secret si bien gardé ? »

Mais quand le robot voulut lui expliquer, il ne sut que dire. Comment décrire le battement fou de ses circuits électriques, le brusque chargement de chacun de ses condensateurs au son de ce mélodieux tic-tac ? A court de mot, il se contenta de présenter la montre comme la source de ses transports. Mais la Grande Machine ne ressentait rien pour cet outil de mesure temporelle obsolète.

A court d’idées, elle réagit de la manière la plus logique qui soit : elle fit démembrer le robot pour tenter de découvrir ce qui lui était arrivé. Les automates techniciens ne lui trouvèrent aucun défaut de fabrication, ne détectèrent aucune différence avec les autres numéros de série du lot dont était issu le robot. Depuis, la montre est précieusement gardée en un lieu secret où des hordes de robots usent leurs logiciels à désespérément tenter de comprendre. En vain.

#3 Nenfëa

Nenfëa

    Le poisson bavard de Kalendaar


Posté 21 mars 2007 - 19:38

Echec et mat




Il était une fois un véritable génie des échecs, capable de déjouer n'importe quelle stratégie avec une aisance déconcertante. En d'autres circonstances, cet homme aurait fait fortune en conseillant les nobles de la cour. Mais pas ici, pas en ces temps là. Comme plus de la moitié de la population du royaume, l'homme était né esclave et mourrait donc esclave.

Un jour, un courtisan apprit ce jeu au Roi qui l'aima de suite. Il adorait faire chuter bruyamment les Rois ennemis, se prenait pour un grand stratège militaire au bruit de ses enjoués "échec et mat", élaborait des stratégies alambiquées qu'il ne mettait jamais en oeuvre. Car il faut l'admettre, le Roi n'était au plus qu'un joueur médiocre, sans entraînement, fonçant dans la moindre ouverture comme un taureau et incapable de discerner les pièges qu'elle recelait. Mais la cour entière cherchait ses faveurs : nul ne se serait permis de le lui faire remarquer, nul n'aurait osé le mettre en échec. Et plus celà durait, plus le Roi était convaincu de sa supériorité intellectuelle.



De fil en aiguille, une servante vint à parler de l'esclave alors qu'il tendait l'oreille. Un esclave jouant aux échecs ? Quelle idée saugrenue ! Comment ces bouseux pourraient-ils pénétrer le noble art de la stratégie ?! Seul un Fou pourrait croire celà !
La servante, tout en baissant les yeux, répondit au monarque que jamais nul noble n'avait su mettre l'esclave en déroute. A ces mots, le Roi entra dans une colère noire. Il renvoya la bonne - il l'aurait jetée au cachot si la Reine n'était intervenue pour protéger sa servante - et envoya un Cavalier chercher ce maudit esclave. Il prouverait à tous, nom de nom, que ce moins que rien ne l'égalerait jamais !

Mais comme le Cavalier faisait route, il se calma et y réfléchit plus posément. Plus il y pensait et plus une rencontre à la cour lui paraissait inconvenante. Un esclave crasseux admis en haut de sa Tour ? Quel déshonneur ! Il manda le capitaine de sa flotte et lui ordonna d'affréter son navire amiral. La rencontre se ferait sur les flots, sa précieuse cour resterait bien à l'abri de la souillure.

Le jour fatidique, il décida d'un tournoi en trois parties. On vit rarement tournoi plus bref... deux coups du berger et un mat classique : l'esclave innocent ne cherchait pas à ménager le Roi, pensant qu'il cherchait à apprendre et non à vaincre. Grave erreur de stratégie... le Roi fulminant ordonna séance tenante la mort de l'esclave. Quel impudent pour oser humilier son Roi, le seul maître du royaume après Dieu ! Qu'ils voient donc ce qu'il en coûte de le mettre ainsi en échec !



On pendit donc l'esclave tout en haut du grand mât, sous les yeux désolés des autres esclaves présents à bord. Plus d'un pleura ouvertement en voyant tomber de la main du supplicié le légendaire Pion qui lui avait ouvert sa première victoire. Il ne l'avait jamais quitté jusqu'à présent...

Le Roi, voyant l'émotion que suscitait la pendaison, décida que ce petit jeu ne l'amusait plus. Il ordonna le retour immédiat au port et les marins entamèrent immédiatement les manoeuvres. Pourtant... pourtant, la poulie du grand mât refusait de jouer. La grand-voile restant bloquée, le navire partit à la dérive et s'empala sur des récifs tous proches. Les esclaves, en bonne condition physiques, réussirent à nager jusqu'à la côte. En revanche, le Roi et ses courtisans manquaient d'entraînement. Presque tous périrent corps et bien dans le naufrage.



Quelques semaines plus tard, la mer recracha sur la plage une grosse poulie. Un Pion noir à moitié écrasé par la grosse corde se trouvait dedans. Le dernier mat du maître d'échecs.

#4 Nenfëa

Nenfëa

    Le poisson bavard de Kalendaar


Posté 02 avril 2007 - 09:40

Le pouvoir




Il était une fois un pauvre garçon qui vivait de mendicité dans la Cité Impériale. Son visage ingrat n’inspirait que mépris aux riches passants, et il était le moins fortuné de tous ceux de sa bande. Mais ses amis faisaient de leur mieux pour l’aider, aussi survivait-il tant bien que mal. Lorsque le feu ne parvenait pas à repousser les nuits glaciales, leurs rires suffisaient au moins à réchauffer son cœur meurtri.

Dans cette vie routinière survint une nouvelle qui devait changer sa vie… un jour comme les autres, il apprit d’une conversation entre deux inconnus que la plus grande sorcière de l’Empire devait passer quelques jours à la Cité. Selon les légendes, cette créature fabuleuse pouvait exaucer tous les vœux de ceux qu’elle en jugeait digne – les habitants s’apprêtaient donc tous à lui demander de réaliser leurs rêves.

Cette pensée en devint une obsession chez le pauvre adolescent. Changer de vie, devenir plus riche que tous ces fiers qui le brimaient jour après jour ! Le pouvoir, la richesse… enfin, il voyait une chance d’y accéder !


Le jour fatidique, la queue devant la tente de la sorcière était immense. Le garçon attendit des jours sous un soleil de plomb, se battant pour conserver sa place, souvent ravitaillé par ses amis qui le regardaient avec indulgence… un nouvelle vie ! Eux, n’y croyaient pas. Ils avaient tort. Lorsque le garçon fut face à la sorcière, elle se leva et s’inclina devant lui. Un murmure de surprise parcourut la foule assemblée. Personne, jusqu’à présent, n’avait pu obtenir ses faveurs.
- Bienvenue, noble mendiant. Enfin un de mes semblables se présente devant moi. D’adamantium et d’argile, naviguant entre ombre et lumière, les larmes toujours présentes derrière le rire. Parle, mon ami. Que puis-je faire pour toi ? Je te promet de réaliser tes rêves les plus fous ! »

Le garçon, fou de joie, répondit en bafouillant :
- Je… je veux devenir riche ! Plus que tous ceux qui se moquent de moi ! Je veux être beau, que les filles cessent de se détourner dès qu’elles entrevoient mon visage ! Je veux être puissant, pour faire ramper ceux qui m’ont fait mal ! Je veux… »

Le visage de la sorcière s’était assombri :
- Suffit ! Je t’ai promis d’exaucer tes vœux, et je tiendrai parole. Mais sache que jamais tu ne seras plus riche que tu ne l’es maintenant. »
Elle soupira en claquant des doigts. Et ainsi fut-il.


La suite se déroula comme dans un rêve. La même semaine, l’ancien mendiant se voyait proposer un rôle de directeur commercial dans le plus grand consortium de marchands de la ville, demander en mariage par non moins de dix-sept créatures de rêve, et doté d’un des comptes bancaires les plus imposants de l’Empire.
Mais il lui en fallait encore plus, toujours plus. Plus de richesses, plus de maîtresses, plus d’hommes à sa botte. Il fallait qu’ils paient. Il fallait qu’il vive. Il fallait qu’il étende son empire personnel. Encore, et encore, et encore. Rien ne l’arrêtait. Les groupes tombaient sous sa politique implacable. L’Empereur lui même devenait de plus en plus dépendant de lui, jusqu’au jour où il ne serait plus qu’un pantin, jusqu’au jour où peut-être il l’écraserait d’un geste dédaigneux de sa main. En quelques années, il devint plus puissant que nul ne l’avait jamais été.

Et pourtant… un soir, alors qu’il venait de renvoyer sa bonne pour un détail futil, il ressentit une chose qu’il n’avait pas vécu depuis bien longtemps. Le froid ! Les pieds transis et bleus, le corps grelottant… quelle idiote de bonne, ne pas avoir préparé le feu avant de quitter son service ! Il l’écraserait, elle et ses proches, pour une telle offense à sa personne ! Il… mais… cette sensation… oui, il l’avait déjà vécue ! C’était… oh, quand était-ce déjà ?
Une autre vie, un autre homme, lui revinrent brutalement en plein visage. Les douces soirées où la mer elle même gelait, les rires d’hommes qui n’avaient rien mais partageaient tout. Ses… ses amis, oubliés, délaissés après son ascension. Sa vie n’était que cendres depuis. Une cage dorée. Un masque sans âme. Quel idiot, la sorcière l’avait prévenu !
Il quitta son lit, et repoussa le manteau tendu par son majordome en… souriant ?! Non, ses lèvres n’avaient pas esquissé ce geste depuis trop longtemps. Il fit tant bien que mal une grimace et sortit à moitié nu dans l’air glacé.

Ses amis ! Il les avait oubliés, mais il allait réparer. Il les comblerait de biens, les placerait aux meilleurs postes, leur présenterait ses anciennes conquêtes. Ils riraient devant le feu de cheminée, dans la douce tiédeur de leurs riches manoirs.
A cette pensée, il se mit à courir comme un fou vers le pont sous lequel ils s’abritaient autrefois. Il allait les retrouver, enfin ! Des gens qui le comprendraient, qu’il allait à son tour aider, en qui il pourrait enfin avoir confian… mais ?! Qu’est-ce que… ?!

Sous le pont, il n’y avait plus personne. Les mendiants avaient été chassé par sa garde depuis bien longtemps.

#5 Nenfëa

Nenfëa

    Le poisson bavard de Kalendaar


Posté 09 avril 2007 - 10:24

L'oubli




Ces paroles résonnaient de manière obsessionnelle dans son esprit :
- Nous nous reverrons, mon ami ! »

Rien d’autre. Pas de souvenir. Pas de signe distinctif sur lui. Rien.
Il s’était réveillé, seul, sur cette paillasse miteuse à l’auberge. Sans savoir qui il était. L’aubergiste n’avait rien pu lui dire, pas plus que les clients autour. Il ne les reconnaissait pas, ils ne le reconnaissaient pas.
Il était sorti pour se trouver lui même.



Depuis, il errait de ville en ville. En quête de quoi ? Il ne savait pas.
Pas de passé, pas d’avenir. Impossible de rêver à quoi que ce soit d’autre que son identité. La réponse était là, quelque part. En lui. Elle n’attendait qu’une étincelle pour ressurgir. Et il y avait ce besoin… un besoin physique de bouger, sans cesse, de creuser plus profondément, d’avoir des réponses. Quelque chose l’appelait, un peu plus pressement chaque jour. Comme une attirance magnétique. Sa mémoire ! Il la retrouverait. L’appel guidait ses pas, le rapprochant du but de jour en jour. Il y arriverait, il la retrouverait.

Et un soir, alors que l’appel hurlait dans l’ouragan de ses pensées, quelques lambeaux lui revinrent. Cette racine, là, tordue comme si elle avait été prise d’une terrible agonie… ces rochers biscornus… oui, il était déjà venu par ici ! Il se mit à courir jusqu’à la porte qu’il avait si souvent poussée. Enfin un lieu qui ne lui soit pas étranger ! Son foyer ?!

Derrière la porte, une nécromancienne l’attendait. Derrière elle, un globe où flottaient ses souvenirs. On pouvait y voir un nombre incalculable de parties de lui même - il distinguait, de ci de là, des images fugitives de celui qu’il avait été, implorant de retourner dans son esprit.
Mais la nécromancienne sourit :
- Ah, je vois que tu as une fois de plus trouvé le chemin. Eh bien… une fois de plus, je suis prête à t’accueillir. Voyons voir ce que tu as vécu depuis la dernière fois. »

Et le sort fondit sur lui sans lui laisser la moindre chance. Comme le maléfice transférait ses souvenirs récemment acquis vers le globe, il entendit la voix moqueuse de la nécromancienne :
- Nous nous reverrons, mon ami ! »
Il se sentit repoussé vers une destination inconnue, avant que le néant ne s’impose à nouveau dans son esprit.



Le lendemain, il s’éveilla sur une paillasse miteuse. Où était-il ? Et quelle était cette voix étrange qui résonnait dans son crâne meurtri ?
Il sortit de l’auberge en quête de réponses.




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