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[H] Honte et fierté


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3 réponses à ce sujet

#1 Wazatiste

Wazatiste

Posté 10 septembre 2004 - 01:33

Je suis Taraz Netor, fier nain dont les origines remontent aux valeureux guerriers de la Moria, et je suis mort.

Je n'aurais jamais cru que ma vie finirait ainsi, bêtement fauchée par une flèche, sans que je puisse y faire quoi que ce soit et avec dans l'âme la tristesse de voir mes rêves s'échapper en même temps que mon sang...

Ne croyez pas que je rêvais d'or, de joyaux ou autres pierrailles. Je voulais simplement pouvoir à hurler à la face du soleil ma fierté d'être nain...

Oui, il n'y a plus aujourd'hui aucune fierté à être un nain. Elle est bien loin l'époque de la gloire de la Moria, lointaine aussi celle de la lutte souveraine contre l'Anneau Unique et son maître...

Depuis, les nains se sont fermés sur eux-mêmes, et plus que jamais nous avons été une race "raciste" et sectaire.... Nous étions les seuls sur cette terre, au-delà de nos mines le néant...
Qu'importe que nos alliés éternels soient désormais dévastés par les hordes barbares d'orcs, trolls et autres espèces du chaos ! Nous autres sommes en sécurité, et la nation naine n'a rien à redouter, car elle subjugue toutes les autres par sa grandeur. Là où les autres se font massacrer, nous nous survivons et écrasons nos ennemis !

Foutaises que tout cela...Nous ne sommes pas plus fort que d'autres, mais ainsi pensent les nains et quiconque met en doute ce dogme est rejeté par tous.
Nous avons ainsi laissé nos alliés, nos amis, le monde vivre dans le chaos tumultueux des siècles sans nous soucier de quiconque excepté de nous-mêmes.

Mes parents n'étaient pas des nains "normaux". Nous avons toujours vécu à l'écart des autres, ou plutôt nous étions mis à l'écart. En effet, mes parents avaient le malheur d'être tolérants, ouverts, soucieux des autres... Bref, ils étaient tout ce qui suffisait à la communauté naine pour les considérer comme "dangereux"...
Combien de fois ai-je été frappé par les gamins de mon âge, battu au sang car fils des "fous" qui se préoccupaient davantage des autres nations que de la nôtre... Au point même que j'évitais de sortir de chez nous, et lorsqu'une affaire nécessitait qu'un membre de la famille aille en ville, mon père à chaque fois y allait seul et armé de sa hache ( il n'eut heureusement jamais à s'en servir, sa force physique visible et sa probité faisant que personne n'osait directement s'attaquer à lui... ).
Mes parents m'enseignèrent donc tout ce qui est nécessaire à un nain érudit, et ils m'enseignèrent l'histoire de notre communauté et de ce monde, celle que l'on refuse d'enseigner dans les écoles...
J'eus ainsi l'horrible vérité devant mes yeux, et la honte d'être né nain m'envahit sans pitié... Certes nous avions réalisé de grandes choses, dont on peut être fier ! La beauté de la Moria n'est plus à prouver, nos actes de bravoure sur les champs de bataille de l'histoire sont légendaires, et nos armes sont exceptionnelles....

Mais à côté de ça...

Nous sommes imbus de nous-mêmes, égoïstes et égocentriques, nous sommes arrogants et surtout, surtout...
Nous avons abandonné nos alliés.
Nos amis.

J'ai voulu non pas changer les nôtres, ou changer leur vision. Les rêves peuvent se réaliser, mais les utopies elles par définition sont irréalisables...

C'est ainsi que j'ai pris la décision de me prouver et de prouver au monde mêmequ'il était possible d'être nain et fier de l'être.
Qu'en étant nain on pouvait se lier d'amitié avec d'autres races.
Que nous pouvions être une partie de ce monde, pleinement.


Ainsi commence mon histoire...

Modifié par Wazatiste, 24 septembre 2004 - 18:45.

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#2 Wazatiste

Wazatiste

Posté 10 septembre 2004 - 19:03

J'appris au fil du temps les exploits de nos « frères » de la bouche de mes parents et plus j'en apprenais, plus je voyais dans mes rêves les batailles épiques, la fougue des combattants et l'ardeur de ceux qui mettent leur vie en jeu pour leurs idéaux, leurs rêves...

J'étais émerveillé en entendant le récit des combats contre les armées de Nerzgul, je tremblais lorsque mon père par force gestes et explications me faisait vivre l'assaut des Elfes Noirs contre les peuples de la Forêt Noire et la lutte acharnée que menèrent ensemble Moriquendis, Hauts-Elfes et Humains pour protèger les leurs et défendre leurs terres ! Combien de fois ai-je ri en entendant les histoires de ce benêt mais si attachant Colorian !

Cette idée de faire parti de ces grands noms, de pouvoir sortir au soleil et de bomber le torse en regardant l'horizon, cette obsession me poussant à vouloir prouver ma valeur au sein du monde, et de montrer que les nains eux-aussi étaient des êtres dignes d'intêret me hantait chaque jour davantage pour ne devenir que mon unique préoccupation... Lorsque j'entendais les récits épiques de ces personnages hauts en couleurs, aux actes si grands, j'étais subjugé; Et comme tout les enfants, je ne rêvais que d'avoir un tel destin....

Cependant, une ombre ternissait le tableau éclatant de mon destin si prometteur...
Comme je pus le voir, à partir du moment où nôtre peuple s'est enterré et cloîtré loin des autres, nous n'avons plus eu de héros.
Quelles étaient les figures de proue dans ce cas ?
Les héros des temps anciens... Les nains de l'époque de l'assassinat du roi Thingol et des féroces batailles contres les elfes qui suivirent.... Thror, grand guerrier de la guerre des Cinq Armées; Ses camarades, Balin, Dwalin, Fíli, Kíli, Dori, Ori, Nori, Óin, Glóin, Bifur, Bofur et Bombur. Gimli et ses ancêtres !! Nobles combattants s'il en fût !
Mais depuis ?...
Rien. Le néant. Les nains ne faisaient que ruminer leurs légendes, les embelissant à chaque fois davantage comme pour se re-dorer eux-mêmes... Bien sûr, il y eu des nains pour s'enfuir de cette cage collective. Sans aucun doute ils accomplirent de grandes choses, mais l'histoire ici n'a pas voulu retenir les noms de ces valeureux nains...
Au contraire, leurs noms ont été effacé des registres, des mémoires; Ils n'ont jamais existé.
Seuls les "fous", comme mon père, clament leurs existence...

Ainsi, dans le cas où je réussirais à être quelqu'un, il me faudrait garder en mémoire que chez les miens, je n'existerais pas... Et que, probablement, je serais haï par les autres peuples au début...
Comment leur en vouloir ? Nous les avons laissé tomber... Depuis des siècles ils se battent seuls. Non pas que notre présence eut été signe de victoire, mais au moins nous aurions partagé leur peine, leur douleur....
Bref, leur vie.

Un soir à table, je fis part à mon père de toutes mes pensées. Il m'écouta longuement, hochant la tête de temps à autre, grognant en signe d'approbation quelquefois, en gardant un air grave.
A la fin de mes explications confuses, il me regarda droit dans les yeux et me posa cette question:
"Es-tu prêt, fils, à quitter nôtre communauté pour réaliser ton rêve ?"
Mon père est un être d'une grande douceur, mais il n'en reste pas moin quelqu'un d'impressionant, et à cet instant je sus pourquoi ma mère aima ce nain plutôt qu'un autre.Une noblesse certaine ressortait de son visage. De ses traits, de son regard, émanait une sagesse que seule l'expérience peut apporter. Son front était plissé par la résolution; Ses sourcils, froncés, donnaient à ses yeux une dureté qui n'était pas familière à l'image que j'avais de mon père.
C'était l'air d'un homme qui était déterminé à ce que son fils vive sa vie, et la vive sans regrets.

Définitivement à cet instant je respectais mon père du fin fond de mon âme...

"Oui, Père. Je ne supporte plus de voir les nôtres mépriser tout ce qui vient de l'extérieur, de mépriser ceux qui sont ouverts et qui font mine de ne pas suivre la route commune..
Il est vrai que je suis encore jeune, mes cinquante années d'existence ne pèsent pas bien lourd; je forge plus ou moins bien les armes, mais mon maître a confiance en moi et me laisse de plus en plus seul à mon ouvrage, me surveillant de loin... C'est peut-être son comportement qui m'a décidé à agir...
Quoiqu'il en soit, oui, je suis prêt, père. Je ne sais si un jour je reviendrai parmi vous et si il me sera donné de pouvoir vous raconter ce que j'ai vu, ce que j'ai vécu, mais je vivrai de façon à ce que tu sois fier de moi.
Ça, je te le promets."

Alors ce que je vis me bouleversa: je vis mon père les larmes aux yeux. Il me regarda d'un air d'affection pure, posa sa main sur mon épaule et me prononça ces paroles qui m'émurent à mon tour aux larmes:
"Fils, je suis déjà fier de toi... Tu penses déjà comme un vrai nain se doit de penser, tu es prêt à risquer ta vie pour tes rêves... Tu es mon égal désormais. Je suis très fier de toi Taraz..."
Un moment passa pendant lequel nous nous regardâmes, larmoyants comme deux vieilles femmes, et enfin nous nous serrâmes réciproquement dans nos bras.

Quelques instants plus tard, le temps que l'émotion passe, mon père me fit remarquer que maintenant un grand danger se présentait devant moi, et je tremblais en comprenant ses paroles....
Il fallait à présent mettre au courant ma mère, et tout aussi fier qu'elle puisse être de ce que j'allais lui annoncer, lui dire que j'allais devoir les quitter ne s'annonçait pas particulièrement comme une partie de plaisir...

Modifié par Wazatiste, 24 septembre 2004 - 18:46.

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#3 Wazatiste

Wazatiste

Posté 13 septembre 2004 - 07:43

Comme je le craignais, ma mère n'accepta pas facilement la nouvelle.
Quand, secondé par mon père qui d'ailleurs se réfugiait plus derrière moi qu'il ne faisait barrage, j'annonçais à ma mère la résolution que j'avais prise, ma mère s'emporta.

"Tu as à peine la cinquantaine et tu veux nous quitter ? Mais tu n'es qu'un enfant ! Comment pourrais-je laisser mon enfant courir vers une mort certaine ? Si encore tu ne voulais que prendre ton indépendance, passe encore, mais tu veux t'aventurer hors de nos mines !
Tu es assez au courant je pense de ce qui t'attend dehors ! Nombreux sont ceux qui envers les nains nourissent une haine tenace ! Souviens-toi de toutes ces batailles dont nous t'avons parlé et auxquelles nous n'avons pas participé ! Souviens-toi de tous les massacres que les Hordes ont commis ! Arrives-tu à imaginer le nombre de morts que toutes ces batailles, tout ces pillages ont engendré ?
Si encore nos anciens alliés ne nous avaient rien demandé ! Mais non, ils nous ont souvent envoyés des ambassadeurs dans l'espoir, par malheur vain, que nous accourions combattre à leurs côtés ! Te souviens-tu de ce que souvent on leur répondait ?

Exact.
On leur affirmait que nous enverrions quelques bataillons de guerriers, sans jamais mobiliser qui que se soit...
Ce que tu ne sais pas, c'est qu'un jour, un ambassadeur d'un village humain situé à proximité de l'entrée des Monts Brumeux, vint jusqu'à nous demander de l'aide.
En effet, des voyageurs étaient arrivés dans le dit village, paniqués et certains blessés... Ils avaient été agressés par une bande de truands qui, étant assez nombreux, était en mesure de raser ce hameau... Désespérés, ils n'avaient personne à qui s'adresser et en désespoir de cause, s'adressèrent à nous...
Nous reçûmes leur envoyé, écoutant attentivement l'histoire, pour au final répondre tout celà était fort intéressant, mais que l'heure du dîner approchait, et ils congedièrent cet homme avec pour tout présent guerrier un magnifique drap blanc au bout d'une lance en lui priant de le ramener après usage et si possible dans l'état."

Comment crois-tu que ces gens-là te recevraient ? Vois-tu les dangers qui te guettent ?

Pire encore, depuis tout ces siècles, cette haine qu'ils nourrissent à juste titre se transmet à leurs enfant, et là mon fils est le plus grand danger ! Il n'y a rien de pire qu'une haine dépourvue de ses origines...
Ainsi les descendants de tout ceux qui par notre égoïsme ont péri ou soufferts auront envers nous une rancoeur tenace, et beaucoup ne sauront expliquer l'origine de ce dégout envers nous. C'est là le plus grand danger que tu devras affronter: une haine qui ne se justifie pas et qui se complait dans son état...

Oui j'ai peur pour toi, oui je m'inquiète, et si tu es à moitié aussi intelligent que je le crois, tu comprendras qu'il te faut, avant de penser à voyager, être plus préparé à ce qui t'attend dehors.
Mon fils, je ne veux pas que tu meures prématurement... Les parents ne devraient pas avoir à enterrer leurs enfants..."

Que répondre à un tel discours... Pendant quelques secondes, je me suis pris à réfléchir à tout ce que Maman venait de me dire... Je n'avais pas pensé à toute la haine que notre mépris pouvait entrainer et que donc je sois poursuivi à vue, juste parce que je suis un nain... Une seconde même, j'ai pensé que ma mère avait raison, et qu'il me fallait avant de penser à quitter les mines me renforcer quelque peu.

C'est alors que ma honte d'être nain atteignit son summum.
C'est alors que ma détermination fut plus forte que jamais.
C'est alors que ma décision devint irrévocable.

"Mère, ma petite mère, je comprends parfaitement ton inquiètude, et je la partage, crois-le bien. Mais comprends que, par tout ce que tu viens de me dire, je ne peux rester davantage. Être nain me parait plus détestable encore, et même si dehors le danger me guette potentiellement dans chaque hameau, je veux partir dès à présent.
Pour me prouver qu'on peut être quelqu'un de bien en étant nain. Pour leur prouver que tous les nains ne sont pas des gens méprisables. Pour prouver à tous, nains elfes ou humains, que la cohabitation entre tous nos peuples est plus bénéfique que l'isolement ou le rejet.
Peut m'importe le nombre de personne que je convaincrais ! Si je suis capable d'ouvrir les yeux ne serait-ce qu'à un seul être, alors je sais que je mourais heureux, car quelqu'un pourra transmettre à son tour cette idée, et peut-être naîtra un mouvement de tolérance façe à toute cette haine...
C'est un rêve tout çà, et je sais bien qu'il n'y aura rien de tel; Mas si il m'est donné de montrer à une seule personne qu'un nain n'est pas un monstre d'orgueil mais un individu à qui on peut accorder son amitié voire sa confiance...
Alors oui, je mourais heureux."

Ma mère resta bouche-bée alors que je lui répondais, et ce fut alors que je terminais que ma mère s'affala dans le premier fauteuil qui tomba sous ses hanches. D'un air perdu je la vis passer à un air vaincu...

"Tu es plus mûr que je ne pouvais le reconnaître... Ta décision est inflexible, et tes motivations nobles... Il serait indigne de moi d'essayer de te maintenir ici, alors que ce rêve après lequel tu cours t'es accessible...
Va mon fils, tu as ma bénédiction... Vis de ton mieux, pour qu'à ta mort, comme tu le souhaites, tu puisses être fier de ce que tu as été...
Pour que tu sois fier d'avoir été un nain."

Elle se leva et me serra alors contre elle, laissant quelques larmes et sanglots mourir dans le creux de ma poitrine... Je l'embrassa, et me dirigea vers ma chambre, où je me saisis du sac que j'avais préparé auparavant...

Je fis mes adieux à mes parents, et quitta la maison, sans me retourner de peur de faire demi-tour...

Je partais.
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#4 Wazatiste

Wazatiste

Posté 14 janvier 2005 - 16:03

Sorti de la ville, je me suis retourné pour pour embrasser une dernière fois du regard ce qui était jusque là mon univers: Naragdûm, ma seule terre connue...

Fondée par Denkro Norias il y a deux milliers d'années, pendant le quatrième âge, Naragdûm m'apparaissait dans sa totalité: Je pouvais voir la statue de Denkro sur la place publique, au coeur même de la cité; derrière elle apparaissait l'énorme porte encadré de voeux de bienvenue aux visiteurs qui était perpétuellement ouverte à tout vent; au dessus de cette porte, de superbes reliefs narrant la fondation de Naragdûm. Surplombant la cité, les quartiers des nobles se trouvaient à une vingtaine de mètres du sol. Formant un arc de cercle au-dessus de la ville, les « Hauts-Quartiers » encadraient la moitié nord de la cité; de grandes maisons parsemées de runes ajoutaient à l'impression de grandeurs qui en émanaient: quoiqu'il arrive, il fallait lever les yeux pour voir ses grandes maisons de pierres... Imposantes, elles étaient toutes faites de d'ubuzun, la pierre noire dans la ville tire son nom et sa santé commerciale...

Les carrières d'ubuzun se trouvaient à l'opposé des « Hauts Quartiers », sous la position où je me tenais. La moitié de la population travaillait dans ses mines et y extrayait la précieuse roche, fierté de la cité. À l'est de la ville, les quartiers des commerçants et des étrangers... Où certains s'étaient installés et faisaient la liaison entre leurs cités d'origine et la notre, où d'autres venaient chercher du travail. Le quartier le plus « ouvert » de la ville, probablement: on y trouve une architecture un peu différente de la notre où la différence réside dans le choix des pierres; alors que la plupart des habitants de Naragdûm construisent leur demeure avec l'ubuzun de plus ou moins bonne qualité (avec souvent autre chose, malgré tout l'ubuzun restait cher et pas forcément accessible à tous) et de runes recouvertes d'or, beaucoup d'étrangers aimaient quant à eux importer des roches plus claires voire blanches aux runes d'argent; le contraste ainsi créé était charmant et offrait à l'oeil un spectacle de ténèbres dorés à de la lumière argentée...

J'aimais m'y balader quand j'étais plus jeune... C'était le seul quartier où je pouvais me promener sans crainte et flâner sans craindre de me faire rosser par n'importe quel gamin... J'allais dans la taverne du coin, m'asseyais au comptoir et laissait mes oreilles à l'écoute des rumeurs des conversations des voyageurs... Il était merveilleux d'entendre des noms inconnus et des nouvelles d'ailleurs ! Maintenant cet univers me semble un peu étriqué par rapport à celui qui m'attend à l'extérieur...

Mon regard se porte, finalement, sur mon quartier, mon bon vieux quartier à qui j'ai fait mes adieux tout à l'heure, le quartier des artisans... Plus que mon quartier, c'était mon territoire, mon chez moi... C'était vraiment ce qui me composait... L'atmosphère dans ce quartier était chaude, chaude du caractère des gens qui l'habitaient et des forges qui soufflaient... Tout le monde y était en sécurité, tout le monde était le bienvenu... Que l'on soit tailleur d'une autre cité, maçon anciennement bandit, nul n'était rejeté car il mettait son talent au service de la communauté... C'est là que j'ai rencontré les gens les plus intéressants qu'il m'ait été donné de voir ! A commencer par mon maître forgeron, Mundinul, qui m'appris l'art de la forge et le respect de tout, des êtres humains au métal qu'on façonne. Il disait que celui qui ne sait pas respecter ne pourra rien créer et que le forgeron devait se forcer à ne pas haïr pour la simple raison qu'offrir son amitié au premier venu est autrement plus difficile que de haïr à tout venant. C'est là aussi que j'ai connu les rares nains de mon âge à partager mes idées « ridicules » et probablement les seuls amis de mon âge que j'ai eu... Et la vieille Niela... Et Kuhlnar, cet architecte au coeur si grand ! Et...

Mes yeux se remplirent à nouveau de larmes... C'était plus que je pouvais n'en supporter... Pourquoi m'étais-je attardé à faire mes adieux à cette ville qui m'avait plus blessé qu'aimé ? Je ne pouvais faire autrement... En fin de compte, j'aimais ma cité et ses habitants, même les imbéciles qui me tabaissaient à vue... Ce n'était pas foncièrement de leur faute et même si je me battais avec tout ma hargne, je ne leur en voulais plus depuis longtemps... Je pleurai la fin d'une époque, la fin de mon enfance... Je pleurais tous ces visages que je ne verrais plus... Je détournais le regard, pestant contre mon sentimentalisme et tournai le dos définitivement à mon ancienne vie...

Pour m'apercevoir que, finalement, j'allais encore devoir en voir quelques uns avant de partir. Apparemment, l'annonce de mon départ s'était répendue et j'avais l'honneur d'avoir un comité d'adieu qui s'assurerait de mon départ définitif...
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