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[H] La renaissance


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2 réponses à ce sujet

#1 Chry

Chry

    ange à lunettes


Posté 25 août 2004 - 22:31

La naissance :

      Tassiel Naïlo regardait sa femme se reposer : la nordique à la chevelure de feu était étendue sur un lit de paille bordé de larmes de Roland et de bruyères. Le tout formait un magnifique mélange coloré de violet, de rouge et d’or. Il attendait patiemment avec son fils Carsan qu’elle se réveille pour pouvoir lui montrer son nouveau-né, sa fille Estela.
      Elma ouvrit les yeux doucement. Elle aperçut tout d’abord un elfe d’environ un mètre quatre-vingt dix, les yeux d’un bleu à faire pâlir le ciel un jour sans nuages et les cheveux longs couleur d’ébène, vêtu d’une longue robe noire ornée de quelques fils dorés. Il tenait dans ses bras un bébé enveloppé d’un drap de satin bleu. A coté se trouvait un jeune demi-elfe d’environ six ans qui la regardait avec tendresse. Elma reconnut son mari et ses deux enfants et leur sourit. Elle leur fît alors signe d’approcher.
      Dès qu’ils furent à côté d’elle, Tassiel lui mit le bébé dans les bras. La joie envahit Elma, et elle se transmit vite à l’ensemble de la famille de part le fait qu’il y avait un nouveau membre, malgré l’accouchement qui avait été difficile. En effet, d’après les médecins elfes, les chances de survie de la mère et de l’enfant étaient très faibles. Mais désormais tous deux étaient sains et sauf.

Matiss :

      Depuis toujours, les Naïlo vivaient dans le village de Matiss, situé dans une contrée perdue, loin à l’Est de Morrowind, par delà l’océan. Au centre se trouvait une petite place baignée de fleurs où les habitants aimaient venir de temps à autre pour y respirer le parfum enivrant des kanet dorées et fleurs de roche. Autour étaient disposées sans réel alignement leurs cabanes de bois, dont les plus éloignées de la place centrale formaient les limites de la commune.
      Le village se trouvait entre une forêt et une chaîne de montagnes que seul un chemin traversait. Mais ce sentier, de par son allure lugubre et l’obscurité qui y régnait, effrayait tout le monde et, par conséquent, n’avait jamais été emprunté. Néanmoins les bois étaient très fréquentés : on y chassait, s’y promenait et y cueillait des plantes médicinales ou décoratives.
      « Carsan, regardes un peu ça… »  Estela brandit son arc de bois et décocha une flèche qui alla se plantée au centre de la cible placée à 100 mètres d’elle. Elle avait maintenant 20 ans, les yeux verts, les cheveux rougeoyants de sa mère et était devenue une excellente archère. La vision elfe qu’elle avait hérité de son père était un avantage qui lui permettait de repérer sa cible plus aisément. Son frère, lui, tenait plus de sa mère, voyant comme n’importe quel nordique. Il avait donc décidé de devenir guerrier, sa force étant plus élevée, et s’entraînait quotidiennement dans les bois avec sa sœur, lui à l’épée et elle à l’arc. Ensemble ils souhaitaient quitter Matiss dès qu’ils seraient assez forts pour survivre dans un monde qu’ils ne connaissaient pas, et ils sentaient que ce jour était proche.
      Comme la nuit approchait,  ils décidèrent de rentrer dîner. Leurs parents les attendaient et ils commencèrent leur repas à leur arrivée. Comme toujours, Tassiel portait sa longue robe noire qui cachait des outils variés, ainsi que certaines racines de plantes utiles aux soins d’urgence. Elma, elle, était vêtu d’un chemisier fin blanc qui, à la lumière du jour, étincelait tel un diamant, et d’une jupe en symbiose avec la couleur de ses cheveux. Son apparence était le reflet de la tendresse et de la gentillesse qui occupaient tout son être, et qu’elle avait transmis à sa fille.
      « Je penses que nous partirons d’ici un mois, commença calmement Carsan. Nous entraîner plus longtemps ici ne nous serait pas bénéfique.
- Alors vous souhaitez toujours vous en aller… Vous pourriez resté ici, à Matiss, la vie y est paisible, sans ennuis… soupira le père.
- C’est vrai, mais la vie est peut-être justement trop calme. Quel est le but de notre existence ? Nous ne le savons pas et c’est justement le but de notre voyage… l’acquisition de nouvelles connaissances, rétorqua Carsan, toujours calme.
- Et savez-vous où vous irez ? demanda Elma.
- Non, pas encore. Nous verrons en chemin… »
Pendant que les autres parlaient, Estela rêvassait en regardant l’aménagement de la cabane : l’intérieur était éclairé par trois lanternes alignées, l’une placée dans un coin, une autre dans le coin opposé, et la dernière accrochée au milieu du plafond par une chaîne. La pièce était carrée, meublée par une armoire, une table au centre en dessous de la lumière et quelques étagères. On pouvait aussi distinguer trois portes. La première menait vers l’extérieur, les deux autres vers deux chambres respectives.
Le dîner était fini, la conversation aussi. Carsan avait réussi à convaincre ses parents que leur départ ne serait pas leur dernière occasion de se revoir, mais qu’ils reviendraient d’ici quelques années pour apporter ce qu’ils auront appris. C’était maintenant décidé : le voyage commencerait le mois prochain.

#2 Chry

Chry

    ange à lunettes


Posté 25 août 2004 - 22:36

Marka’an :

      Deux semaines plus tard, dans un après-midi baigné de soleil, Carsan et sa sœur partirent dans la forêt pour leur entraînement habituel. Il y avait néanmoins du vent et cela favorisait l’apprentissage d’Estela, dont la direction des flèches devait être préalablement calculée, en prenant en compte les différents éléments perturbateurs que pouvait offrir la nature. Son frère se servait des bois pour courir, grimper aux arbres, répéter des mouvements avec son épée longue.
      A leur retour au village, ils constatèrent une agitation inhabituelle près d’une des cabanes, celle portant le nom de « Naïlo ». Des villageois étaient regroupés près de la porte et certains même étaient entrés.
« Poussez-vous de là !! »  s’écria Carsan en se frayant un chemin à travers la masse humaine. Il savait que quelque chose de grave s’était produit.
Il entra dans la cabane, suivi de près par sa sœur, et ce qu’ils virent les horrifia : Tassiel était assis sur une chaise, face à l’entrée, le dos au mur, les yeux grands ouverts. Il avait le torse troué par lequel on pouvait voir une tâche de sang tâchant le mur. Elma était étendue par terre, dans un des coins opposés de la pièce. Son sang se vidait par son crâne, qui avait dû être fracassé par un impact violent. Cette hypothèse était confirmée par une fissure dans le mur au dessus d’elle : l’agresseur l’avait sûrement projetée puissamment contre un coin, ce qui l’avait tuée.
      Carsan ne supportait plus la vision qui s’était brutalement imposée ; sa sœur était déjà sortie. Tous deux pleuraient comme jamais ils n’avaient pleuré. Alors il demanda ce qui s’était passé, qui avait fait cela.
« Un magicien orque est venu par le sentier des montagnes, répondit rapidement et non sans émotion leur voisin. A son arrivée il cria à tout le monde de rentrer chez lui, car il avait un sort à tester et ne souhaitais pour l’instant que peu de victimes. Nous prîmes tous peur et lui avons donc obéis. Lorsque je fus rentré, je l’entendis prononcé : « Naïlo… pourquoi pas… ». Puis un fracas de porte se fît entendre, suivi par une sorte de coup de tonnerre, sûrement provoqué par le sort dont il parlait. Enfin le bruit d’un choc et plus rien, à part l’orque qui repartait en riant. Quand je suis sorti j’ai pu voir ce spectacle terrifiant ! »
Après un court moment de silence, il rajouta : « A oui et lorsqu’il s’est présenté au début il a dit s’appeler Marka’an. »

Vengeance :

      Le lendemain du drame, Carsan et Estela décidèrent de partir à la recherche du mage. Malgré les oppositions des villageois, ils avaient laissé place à leur colère plutôt qu’à leur raison. L’orpheline avait décidé de prendre la robe noire de Tassiel, qu’il ne portait pas lors de son assassinat, ainsi qu’une armure de cuir cachée en dessous et tout l’équipement que feu son père portait habituellement. Son arc en if en bandoulière et ses flèches de chitrine rangées dans son carquois, elle était prête au combat. Son frère possédait une armure en fer que le forgeron lui avait confectionné. Son épée longue en acier pendait dans son étui le long de son côté gauche. Il avait également un bouclier de bouclier de bois renforcé par des tiges de fer qui le parcouraient.
      Ils prirent donc le sentier sombre. Aucun des deux ne savait où ils allaient, mais ils ne comptait en aucun cas rebrousser chemin, cela même s’il les conduisait au plus profond de l’enfer. Le passage était étroitement fermé par les falaises formées par les montagnes, et plus ils s’y enfonçaient, plus une odeur nauséabonde montait dans l’air. Le ciel s’assombrissait également avec la distance.
      Après six heures de marche pénibles, l’entrée d’une caverne leur apparut. Ils approchèrent mais hésitèrent à rentrer : les ténèbres semblaient s’être emparés de l’endroit. Au bout de quelques minutes, Carsan se décida à pénétrer à l’intérieur. Sa sœur finit d’observer les écritures, qui lui étaient malheureusement incompréhensibles. Elles pensa qu’il s’agissait de runes, mais comme elle n’en avait jamais vu auparavant, elle ne put en être certaine. Un long couloir sinueux s’offrait à eux, et ils ne purent se diriger que par la vision d’Estela, qui réussissait à distinguer les rochers qui pouvaient former des obstacles.
      Ils atteignirent une grande pièce où étaient disposés de nombreux objets magiques, ainsi que de diverses potions, de quelques ingrédients et d’outils d’alchimie. Ils avaient bien atteint l’antre du mage. Celui-ci se trouvait au fond de la grotte, vêtu d’une robe ridiculement trop petite pour lui, un orque d’environ deux mètres dix.
      Marka’an se retourna précipitamment. Les deux demi-elfes avaient du être repérés. Estela entendit un marmonnement de sa part et put comprendre qu’il allait jeter un sort. Elle décida donc d’agir la première, de peur que le sort ne leur soit mortel. Son arc en main elle put décocher rapidement sa flèche qui alla directement dans la jambe de l’adversaire. Elle était trop sentimentale pour pouvoir tuer elle-même quelqu’un, quelque soit l’acte qu’ait pu commettre cette personne.
      Croyant le magicien désormais incapable de lancer un sort, Estela remit son arc en bandoulière. Elle avança tout de même prudemment aux côtés de son frère pour s’approcher du meurtrier. Tout d’un coup le mage se remit à prononcer rapidement une formule. Les deux Naïlo n’eurent le temps de rien faire avant la fin de la formule. La caverne entière commençait à trembler : ils comprirent que d’ici un moment ou un autre elle allait s’effondrer. Carsan tenta de se jeter sur Marka’an pour qu’il meure de ses propres mains, mais ce dernier eu le temps de lancer un autre sort et fut téléporté à la fin de l’incantation.
Quelques secondes plus tard, la caverne implosa.

#3 Chry

Chry

    ange à lunettes


Posté 25 août 2004 - 22:43

Azura :

      Les alentours étaient flous, la lumière aveuglante. Estela venait d’ouvrir les yeux, sans réussir à distinguer le lieu dans lequel elle se trouvait. Elle tenta de se lever, mais son corps lui paraissait peser deux fois plus lourd qu’avant. Elle ne put donc que s’asseoir, luttant pour ne pas tomber en arrière. Sa vision revenait petit à petit. Devant elle se dressait une statue immense d’une femme qu’elle n’avait jamais vu. Les deux bras ouverts semblait indiquer une grande générosité du personnage représenté, et son visage emplit de douceur le confirmait. La statue était placée au centre d’une vaste salle, où seules quelques colonnes étaient présentes. Il devait s’agir d’un sanctuaire. Mais pourquoi était-elle là ? Elle ne le savait pas. Elle n’avait aucune idée de se qui s’était passé après que son frère se soit précipité sur Marka’an.
      Les forces lui revenant peu à peu, elle réussit enfin à se lever. Son dos lui faisait mal. Elle s’étira de toutes ses forces et à sa plus grande surprise elle vit apparaître ce qui semblait être des plumes noirs venant de derrière elle. Elle se retourna aussitôt mais ne vit rien ni personne. Pourtant au sol se trouvait quelques unes de ces plumes, à l’endroit même où elle était allongée. Elle s’étira de nouveau pour vérifier le doute qui était désormais en elle : à ce moment Estela put clairement voir que le plumage venait d’elle-même, et non d’un corps étranger. C’en était trop…déjà qu’elle ne savait pas où était son frère, et maintenant elle possédait des ailes… elle ne comprenait plus rien à sa situation.
      Alors elle entendit une voix qui paraissait venir de la statue :
« Mon nom est Azura. Ecoutes ce que j’ai à te dire, et ensuite tu comprendras.
   Tout d’abord il faut que tu saches que toi seule, de ton frère et toi, vit encore. L’explosion de la tanière de Marka’an vous avait tué tous les deux mais j’ai pu te ramener grâce aux ailes que tu as pu découvrir par toi même. Il peut te sembler être un fardeau de les porter, mais il s’agit du seul moyen de revenir du royaume des morts. Leur couleur permet de canaliser la tristesse, souffrance, et colère, ainsi cela te permettra de pouvoir continuer de vivre sereinement, malgré ton passé.
- Mais pourquoi m’avoir fait renaître ? Pourquoi moi et non Carsan ? demanda Estela, ahurie.
- La destinée de tes parents a été modifiée par la cruauté de Shéogorath, qui a permis à l’orque d’acquérir des pouvoirs normalement défendus aux mortels. J’ai donc décidé de ramener celui avait le plus de cœur et d’esprit, toi, car tu pourras supporter avec plus d’aisance la tâche que je vais te donner. »
      « Shéogorath a triché en aidant Marka’an, tu seras donc le contrepoids qui servira à rétablir l’équilibre entre le bien et le mal. Les ailes que tu possèdes, en plus de calmer ta fougue, te permettent d’avoir certains pouvoirs équivalents ou supérieurs à ceux de l’orque. Cela te permettra à la fois d’œuvrer efficacement pour le bien, et de venger ta famille dont mon ennemi a souiller les âmes. Néanmoins ce qui est en toi n’est pour l’instant qu’un potentiel magique, et non un pouvoir réel. Il te faudra donc le développer en vivant dans un monde où la présence du mal est pesante avant de pouvoir affronter Marka’an. Sois patiente, ils ne viendront pas en un jour mais augmenteront au fur et à mesure que tu accompliras des quêtes servant le bien. Un sanctuaire tel que celui dans lequel tu te trouves est présent dans le pays où je vais t’envoyer. Enfin la maison dans laquelle tu vas te retrouver sera ta demeure. Bonne chance, Estela Naïlo ! »
      A peine le discours finit, elle fut téléportée.

Ald’Ruhn :

      L’orpheline se trouvait désormais dans une vaste chambre, dont les murs étaient décorés par quatre tapisseries représentant certainement une histoire, mais elle n’avait pas la tête à les étudier. Elle continua donc d’observer la pièce. Trois portes étaient présentes. Elle se dirigea vers la plus proche : il s’agissait d’une salle contenant un bain, ainsi que quelques étagères. Elle referma la porte puis en essaya une autre. Celle-ci menait à un couloir. A droite se trouvait encore une porte, et à gauche trois autres. Elle prit celle de droite. Elle descendit ensuite un escalier sur sa gauche et se trouva dans ce qui paraissait être la pièce principale.
      « Cette maison est vraiment immense, pensa-t-elle. » Plusieurs vitrines étaient disposés de manière symétrique de chaque côté d’un énorme escalier central montant. Dans l’une d’elles se trouvait un magnifique arc elfe avec des flèches rouges et noires d’un métal qui lui était inconnu. A ce moment elle s’aperçut qu’elle était encore vêtue de la robe noire de son père, celle-là même qu’elle portait lors de son décès. Tout l’équipement en dessous n’avait pas bougé non plus, et cela la rendit heureuse de ne pas avoir tout perdu de sa famille. Elle ouvrit la vitrine puis saisit l’arc : il était d’une légèreté hors du commun. Il était orné de nombreux symboles elfes, qu’elle avait du mal à comprendre, car elle ne l’avait jamais parlé régulièrement à Matiss. Elle décida donc de ne pas s’attarder sur l’arc, saisit les flèches et monta l’escalier du milieu. Il conduisait à la sortie. Une fois dehors, un vent léger et frais se présenta. Estela en profita aussitôt pour y respirer profondément. Comme il faisait jour, elle put aisément apercevoir une ville environ deux-cent mètres plus loin, et marcha dans sa direction. Elle se trouvait dans une région montagneuse où elle ne voyait rien de plus que le manoir d’où elle venait et les habitations vers lesquelles elle se dirigeait.
      Juste avant l’entrée de la cité, dont les murs avaient la couleur du sable, se tenait un panneau où était écrit une phrase dans la langue commune, une langue qu’elle connaissait. A sa lecture Estela se rendit compte que sa vie ne serait plus la même : désormais elle possédait des ailes, des pouvoirs qu’elle ne connaissait pas encore, et surtout, elle ne connaissait pas l’endroit où elle se trouvait. Après quelques minutes de réflexion, elle réussit quand même à dépasser les inscriptions : « Bienvenue à Ald’Ruhn ».




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