Havelock, le 09.01.2008 à 00:07, dit :
@ Trias:
Quand tu dis
Je partageais ce raisonnement avant d'avoir lu ce topic, et suis ma foi ravi de constater ne pas en être l'unique partisan. ,tu parles de quel raisonnement (du mien
ou d'un autre
?).
L'autre
Pour formuler la chose autrement, j'étais arrivé à la même conclusion tout seul dans mon coin il y a quelques années : il est, pour le petit humain que je suis, irréfutable qu'une entité étant sa propre raison d'être existe.
Citation
Disons que ce que je voulais dire, c'est que si Dieu est sa propre raison d'être, ça peut aussi être le cas de l'univers (encore que je me dis que l'univers n'a pas de raison d'être, il est, tout simplement). Et l'absence de cause initiale (le fait que l'univers a toujours été là) interrompt à mon sens le cycle de causes-conséquences dont tu parles.
Oui, oui, Allah, l'univers, le cosmos, la trinité... il serait possible de lui donner le nom qu'on veut, et donc les conséquences que l'on souhaite. Je note que d'autres ont développé ce point plus loin.
Cependant, Dieu ou entité auto-créée... et univers ne seraient pas strictement synonyme. En effet, le cycle infini causes-conséquences implique qu'à chaque fois une quantité donnée de matière s'est transformée, a changé d'état mais tout en restant cette même matière première que dans l'étape d'avant, simplement présentée sous une autre forme. Rien ne se perd, rien ne se crée, pour citer Lavoisier.
Là où se fait la divergence et làoù réside la démonstration, c'est que fatalement, en remontant au fil de ces transformations,
il serait arrivé un moment où il n'y avait rien ou alors une chose présente de toute éternité. Il parait difficilement concevable scientifiquement ou philosophiquement que l'univers n'aie pas d'origine, et que le cycle cause-conséquences soie infini.
C'est là qu'interviendrait la divinité, qui étant sa propre cause n'a pas besoin d'origine, et enclencherait le cycle que nous évoquons. L'univers, lui, ne pourrait être que la deuxième étape, car seulement capable de se transformer, et non de créer.
J'sais pas si j'suis clair dans mes explications.
Te paraissent-elles plus compréhensibles à présent?
Citation
Sur le fait que la démonstration de l'existence de Dieu est vaine,voire nocive pour certains:je ne dis pas qu'il ne faut pas croire ne Dieu ni penser par soi même (au contraire sur ce point).Je parle juste de la démonstration de l'existence de Dieu,qui est inutile pour le croyant comme pour l'athée (ça ne leur apportera rien de bon)
Un croyant serait comme vous l'avez tous dit quelqu'un qui se base sur une foi plus que sur un savoir, et qui par conséquent aurait des doutes. Au moins douterait-il sur la nature du Dieu en question, et non plus sur son existence.
Pour moi, et très humblement, ce qui différencierait l'athée de l'agnostique c'est son opposition aux croyants. Adepte du raisonnement explicité juste ci dessus, je ne peux comprendre leur position, et eux par essence ne pourraient partager le mien. Autrement ils ne seraient plus athées.
La position de l'athée aurait ceci d'intéressant que si celle du croyant reposerait sur une affirmation... disons sans preuve pour le choix du Dieu, et si celle de l'agnostique reposerait sur un rejet de la question même, celle de l'athée ne serait qu'une négation. Ce serait peut-être davantage nier le Dieu des autres qu'affirmer simplement qu'il n'y en a pas.
La différence?
Dans le deuxième cas, il serait croyant en le néant. C'est une affirmation. Dans le deuxième, ce serait purement un refus des autres croyances déïstes, sans pour autant rien affirmer. Une sorte d'agnosticisme basé sur l'opposition, et qui n'aurait donc de sens que parce qu'il existe des croyants, et que l'athée rejetterait leur foi.
Donc la preuve de l'existence d'un Dieu, pour un athée, ce serait le ciel ( sans jeux de mots
) lui tombant sur la tête. L'agnostique, indifférent, n'en ayant par définition que faire, ne s'en préocuperait pas outre mesure, par pur désinterêt pour le sujet.
Ce qu l'on pourrait peut-être au moins rendre aux agnostiques, c'est au moins leur absence de conditionnement à l'orgueil. Ne croyant en rien, il n'irait rien affirmer. Alors qu'un croyant affirmerait sa vérité à l'athée, et que l'athée affirmerait le mensonge du croyant.
On a donc :
- d'un côté
l'indifférence,
- de l'autre une
affirmation
- et à l'opposé la
négation de l'affirmation précédente
En somme, en supposant qu'un raisonnement prouve que Dieu existe ou bien au contraire (!), que Dieu n'existe pas:
1 - Le croyant refuserait, par orgueil, d'accepter le fait qu'il aie basé sa vie sur un mensonge
2 - L'athée refuserait, par orgueil, d'accepter d'avoir passé sa vie à lutter contre une vérité
3 - L'agnostique n'en aurait strictement rien à faire, puis que de toute manière pour lui cela ne changerait rien, car il ne chercherait plus la réponse, par désinterêt pour la question.
Donc même si plus haut nous avions prouvé de manière universellement compréhensible l'existence d'un Dieu, en fin de compte cela n'altérerait en rien la position des lecteurs.
Bienvenue dans l'humanité!
Citation
Que voulez vous je suis comme ça,après réflexion j'ai décidé d'ignorer ces questions auxquelles je n'aurai jamais de réponses satisfaisantes,elles n'ont pas lieu d'être...Est-ce si dérangeant de ne pas avoir ce type de questions existentielles?En tout cas je réfléchi beaucoup,et j'accepte le fait que rien ne me réconforte au sujet de la mort.(encore qu'en tant qu'agnostique je me dis pourquoi pas,ce serait chouette ces histoires de paradis,etc...).
Tu serais donc effectivement le pur agnostique décrit plus haut.
Néanmoins, je ne saurais affirmer si ce compromis permettrait à un agnostique d'être suffisament en paix avec lui même le moment venu. Il est permis de penser que l'indifférence de l'agnostique ne serait que partie remise, remettant une réflexion insoluble à plus tard.
Là le discours du croyant serait que le plus tard repose sur un postulat probabiliste et non une certitude. Bref, l'agnostique croirait-il en le temps ( qui apporterait les réponses? ) plus qu'en la recherche active d'une réponse ou de leur négation?
Citation
De plus beaucoup de sectes sont franchement dangereuses,qu'elles soient chrétiennes ou pas.
Quelques définitions parmi d'autre de la notion de secte :
Tout groupe idéologique clos qui suit un leader dissident de la doctrine générale et qui se caractérise par le fanatisme et l'intolérance de ses membres
Groupement organisé dont les membres ont adopté une doctrine et des pratiques différentes de celles de la religion majoritaire ou officielle.
Autrement dit la démarche d'une personne qui tenterait de te faire croire à quelque chose ne serait pas sectaire si elle n'impliquait pas isolement, fanatisme et intolérance par la suite. Trouves tu le comportement des catholiques français isolé, fanatique et intolérant?
Galadryon, le 09.01.2008 à 00:15, dit :
Comme je l'ai déjà évoqué, l'idée qu'une conscience universelle existe, n'a rien à voir avec le fait que cette conscience universelle nous aurait fait le don d'une vie après la mort. Quel rapport y aurait-il ?
Aucun. Tu me semble avoir raison de le souligner.
La seule chose qu'implique cette démonstration, ce serait l'existence d'une entité auto-créée, ce qui est un Dieu.
Mais... partant de ce principe, même l'affirmation que cette chose soit consciente et poursuive un but serait un postulat. Et n'aurait donc aucun lien avec la démonstration précédente. Pan!
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C'est là que le débat n'a plus lieu d'être à mon sens. Si on veut, j'aurais moi-même une démonstration originale, et purement mathématique, voire même purement matérialiste, de l'existence de Dieu. C'est de mon point de vue un jeu intellectuel amusant. Et après ? Qu'est-ce que ça nous apporte ? Rien !
Comme réfléchi plus haut, cela léverait certains doutes pour le croyant. Sans remplacer la foi effectivement. Et sans tenir compte de l'orgueil humain.
Citation
Car en fin de compte, ce dont le bon peuple a besoin, c'est de deux certitudes :
1) que cette conscience écoute ses prières, éventuellement pour exaucer ses souhaits d'une condition humaine meilleure,
2) qu'il y ait une vie après la mort, pour se consoler de sa propre mort, et de celle de ses proches.
Serais tu léniniste, camarade?
Il me semble que tu prends la démarche à l'envers : ce serait la conscience de sa propre mort qui pousserait l'homme à se poser la question de la divinité. Ce serait là qu'intervient la mort.
Tout ce qu'il y aurait après dépendrait entièrement de la nature de la foi du croyant en question.
Mais le raisonnement exposé plus haut ne relèverait pas de la foi. Il implique simplement l'existence d'une divinité, qui comme tu le dis n'aurait que peu de conséquences.
Son adepte serait un déïste, et non un croyant.
Tout ce que tu soulignes, comme rajouté par dessus, le fameux opium du peuple, demanderait lui foi et prise de risque. Mais ce serait l'étape suivante.
Citation
Et ça, toutes les grandes religions l'ont compris, et ont inventé leurs propres réponses satisfaisantes (allez, tout va bien, retournez travailler pour votre gentil patron).
Seulement voilà, à supposer que le Grand Architecte (notion maçonnique, et pas seulement catholique) existe, rien ne prouve, ni qu'il écoute les prières (il n'a jamais répondu de façon démontrable), ni qu'il nous ait fait le cadeau d'une vie après la mort (personne n'est jamais revenu nous en parler de façon démontrable, hors trucage de prétendus médiums).
Un Architecte qui n'aurait que de grandes préoccupations, inconcevables par les atomes que nous sommes, c'est parfaitement envisageable, mais bien peu confortable, il faut bien l'admettre... et l'objet premier de ce fil n'a finalement que peu d'intérêt.
Eh oui, mais là encore un raisonnement philosophique ( dingue, non?) pourrait permettre d'avancer.
Est tu darwiniste, Galadryon? Si oui, tu
crois qu'après des milliards d'année d'existence, sur une seule planète sur un seul système et peut-être dans un seul univers ce soit produit en un laps de temps ridicule l'avènement d'une vie intelligente? L'univers serait vieux de 15 milliards d'année, et encore sans compter l'éternité qu'il y avait peut-être avant, et en 4 ridicules millions d'année on passe du singe à l'homme? Croirais tu au hasard?
Les darwinistes oui. Ils postuleraient l'heureuse coincidence. Si tu ne croyais pas au hasard, alors tu croirais que le Dieu peut-être prouvé tout à l'heure poursuit un but. Et si tu raisonnais un peu plus, on pourrait imaginer que ( j'abrège ) cette entité soit étrangère au mal, qui est naturel alors qu'elle ne l'est pas. Donc que Dieu poursuivrait un but bon.
La différence entre ce raisonnement et le précédent? La foi : point de démonstration irréfutable ici. Parce que le philosophe prendrait le parti de l'hypothèse statistiquement la plus acceptable pour lui alors que la philosophie darwiniste affirmerait la plus pure coincïdence. Des probabilités!
Citation
DE QUEL DROIT, au nom de ses propres principes, devrait-on innterdire à qui ne partage pas mes convictions, d'avorter ou de faire appel à la fécondation in-vitro, c'est juste un exemple ?
Tu diverges me semble t'il. De quel droit protéger un être vivant sans défense du malheur qu'un autre va tenter de s'infliger ? Mais les réponses pourraient-être nombreuses, et parmi les plus dénuées de divinité, en voici peut-être une : parce qu'un individu humain ne devrait pas avoir le droit de tuer un autre individu humain, aussi dénué de défense soit-il ( trop vieux ou trop jeune ). Et l'embryon serait ( et j'ai hésité avant de mettre le conditionnel) un individu ("indivisible") bien avant 14 semaines d'aménorrhée. Et parce que ce ne serait pas déontologiquement la mission du médecin que de mettre fin à une vie.
-> Ethique
-> Déontologie
Sais tu pourquoi la législation française s'arrête à 14 SA? Parce qu'au delà, l'aspiration (technique la plus utilisée, conjointement à la médicamenteuse ) entraînerait une fragmentation du foetus. Mort horrible s'il en est. Comme si à 13 SA et 6 jours, ce qu'on aspirait ne ressemblait pas à des morceaux de chair sanguinolente. Et malgré la tête qu'ils tirent au bloc, le personnel parvient tout de même à accompagner ces femmes à jamais déchirées...
Au passage, au pays-bas, c'est 24 SA la limite. Et non seulement ce qui sortirait à ce terme ressemblerait à un être humain, mais en plus ce serait viable. Parenthèse close.
Citation
Mais désolé, ce n'est pas le but de ce fil, désolé, vraiment désolé, j'ai écrit sans réfléchir. Et qu'on ne vienne pas me chauffer les oreilles avec ma compétence, parce que, ça, je connais.
Gatlock, le 09.01.2008 à 00:30, dit :
Parce que les religions authentiques, toutes, meme quand elles sont persuadé de detenir la verité, et aussi longtemps qu'elles ont un peu de sagesse ou de tradition, savent qu'on ne fait pas le bonheur des autres a leur place.
et qu'on peut, au mieux, le dire et le montrer.
le plus souvent, d'ailleurs, avec une certaine qualité de silence
d'ailleurs, c'est ca que ca veut dire "mystique" en grec.
une certaine qualité de silence.
Merci pour ce long exposé Gatlock. Je pense pouvoir affirmer sans conditionnel qu'il nous fait tous réfléchir.
Modifié par Trias, 09 janvier 2008 - 11:41.