Raspoutine, perdu dans ses pensées, n'avait pas vu le lancier s'approcher d'eux et seuls le brusque arrêt d'Harchet et les paroles du garde le signalèrent à sa vigilance défaillante.
«
Que... que vous est-il arrivé, par les dieux? Vous avez été attaqués? » demanda le lancier, ce qui surprit Raspoutine. Il s'attendait à ce qu'Elindae, qui avait dû arriver depuis un moment, l'accuse de quelque chose, juste pour se débarasser de lui. En tout cas, c'est ce que lui aurait fait. Mais à priori ce n'était pas le cas, et il se demanda ce que ça cachait.
La proposition du garde de faire mander un guérisseur permit de répondre à une des questions que Raspoutine se posait. Vu de l'extérieur, Sága et lui ne devait vraiment pas donner l'impression d'être des personnes dangereuses, mais plutôt des victimes. Après tout, c'était aussi bien ainsi, et ça lui éviterait les traditionnelles questions sur les raisons de la séparation du groupe qui était parti dans les montagnes.
"Nous avons été attaqués par quelques bandits, nous avons réussi à nous en défaire, mais pas sans dommages comme vous pouvez le voir" répondit-il. "
Et en effet un guérisseur pourrait nous être fort utile.Si vous pouviez le faire venir chez Olaf, je vous en serai reconnaissant. Mais avant cela, si vous pouviez m'aider à faire descendre la demoiselle de selle..."
Raspoutine passa la jambe droite par dessus le pommeau de sa selle, obligeant de ce fait Sága à pivoter elle aussi, la laissa glisser dans les bras du garde, puis suivit le mouvement, en se laissant glisser souplement à terre. Puis il montra du doigt l'écurie à Harchet, qui s'y dirigea de lui-même, sûrement attiré par l'odeur du foin qui l'y attendait.
Il attrapa ensuite Sága, qui semblait avoir suffisament récupéré pour tenir debout, par un poignet, remercia le garde qui les avait aidés et se dirigea vers les portes de la ville. Une fois à l'intérieur, il les dirigea d'un pas lent vers la taverne d'Olaf, lenteur dûe aussi bien à sa propre fatigue qu'à l'état de Sága, et favorisée par l'affluence de la populace qui semblait vouloir les empêcher d'atteindre leur but. Finalement, ils finirent par y arriver sans avoir été bousculés outre mesure, sans doute à cause de la mine peu engageante de Raspoutine. Il ouvrit donc la porte en grand, fit asseoir Sága à une table, passa commande à Olaf de deux repas, d'un miroir, d'un récipient bouillant d'un alcool le plus fort possible et d'un récit rapide de tout ce qu'il s'était passé en son absence. Puis il retourna s'asseoir, caressant du bout des doigts ses futures cicatrices, s'attardant sur celle du front qui semblait avoir une forme particulière. Finalement il sortit sa dague et la planta dans le bois usé de la table, attendant sa commande.
Modifié par dur@ndil, 29 janvier 2008 - 21:54.